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RAPPORT DE STAGE
Thème : « Etude de l'influence de
la température sur le développement et la mortalité
larvaire du criquet pèlerin dans les conditions de
laboratoire ».
Réalisé par :
Encadré
par : Pr. Ahmed MAZIH
KAYALTO Mathias
Dr. ABDELGHANIBouachi
Année académique : 2009/2010
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
6
INTRODUCTION
7
I. CONTEXTE ET
OBJECTIF DE STAGE
7
1.1. Contexte
7
1.2. Objectifs du
stage
7
1.3.
Déroulement du stage
7
II.
GÉNÉRALITÉ
8
2.1.
Répartition spatiale du Criquet Pèlerin.
8
III. IMPORTANCE
ÉCONOMIQUE DU CRIQUET PÈLERIN :
10
IV.
MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL
12
4.1.
Matériel biologique
12
4.1.1. Les insectes
12
4.1.2. Installation:
12
4.1.3. Principaux Matériels de
laboratoire de l'élevage du criquet
13
4.1.4. Substrat alimentaire
16
4.1.5. Evolution de la prise de
nourriture
17
V. MÉTHODE
D'ÉTUDE DU CYCLE BIOLOGIQUE
18
5.1.
Développement larvaire
19
5.2.
Mortalité
22
VI.
RÉSULTATS ET CONCLUSION
23
BIBLIOGRAPHIE
25
Liste des figures
Figure 1 : Limites des aires de
rémission du criquet pèlerin. Source : Directive FAO
2001
9
Figure 2 : Limites des aires d'invasion (aire
maximum atteinte par les essaims de criquets pèlerins) et de
rémission (aire où des populations solitaires ont
été signalées) du Criquet pèlerin. Source :
Directive FAO, 2001
10
Figure 3 : influence de l'alimentation sur le
développement larvaire : Source : rapport d'stage Ould Hadj
2004
18
Figure 4 : développement larvaire en
fonction des jours
20
Figure 5 : mortalité larvaire
23
Liste des tableaux
Tableau 1 : durée de développement
des larves par rapport au nombre de jours, la température et
l'humidité
20
Tableau 2 : Taux de mortalité de chaque
stade larvaire
22
Liste des photos
Photo 1 : Cage d'élevage
12
Photo 2 : Incubateur
12
Photo 3 : Humidificateur
13
Photo 4 : Déshumidificateur
13
Photo 5 : Chauffage
14
Photo 6 : Tableau de contrôle
température et humidité de la chambre
14
Photo 7 : Climatiseur
15
Photo 8 : blé en
végétation
16
Photo 9 Larves L1
20
Photo 10 : Larves 5 perchées
20
Photo 11 : larves L5 en train de se
chauffer
20
Photo 12 : mue imaginale
21
Remerciements
Pour ce travail de stage au labo du Département de la
formation en Acridologie à l'IAVCHA d'Agadir (Maroc), je tiens à
remercier sincèrement le Pr. Ahmet MAZIH pour avoir mis
à notre disposition tout le matériel et aussi ses conseils. Je
suis très reconnaissant pour sa disponibilité à donner de
son mieux pour cet encadrement en Acridologie. Je Lui serais très
reconnaissant d'avantage pour ses remarques et suggestions ainsi que son
soutien pour la suite de ma formation.
Je tiens aussi à remercier le Dr
Bouachi qui n'a ménagé aucun effort pour nous disposer
la souche du criquet (oothèques) et du blé pour l'alimentation de
nos criquets. Sans cet aliment, nous n'aurions pas parvenu à
réaliser ces essais dans le Labo. Qu'il trouve ici ma sincère
reconnaissance.
Je voudrais aussi remercier tous ceux qui m'ont aidé
à bien finir ce stage dans de bonnes conditions malgré leur
occupation ; je pense à Idrissa Mamoudou mémorisant de la
5ème année.
Rapport de stage au laboratoire d'Acridologie
Introduction
I. Contexte et objectif de stage
Intitulé du Stage :
« Etude de l'influence de la température sur le
développement et la mortalité des larvaires dans les conditions
de laboratoire ».
1.1. Contexte
Du fait de son caractère spectaculaire lié aux
changements des conditions du milieu, il nous est paru nécessaire de
suivre l'influence de la température du labo sur le
développement larvaire du criquet pèlerin. Pour cette
étude, il était prévu la collecte des données sur
la température et la mortalité des larves.
1.2. Objectifs du stage
Ce stage a pour finalité d'établir une
corrélation entre les conditions du labo (température), le
développement larvaire et la mortalité aux différents
stades larvaires.
Pour cela il est nécessaire d'évaluer le taux de
mortalité et situer les stades où les larves sont
vulnérables.
1.3. Déroulement du stage
Le stage s'est déroulé dans le Laboratoire du
département de formation en Acridologie de l'IAVCHA d'Agadir sous
l'encadrement du Pr. Ahmed MAZIH appuyé par Dr BOUACHI du Centre
National de Lutte Antiacridien d'Agadir (Maroc). Le stage a duré 45
jours. Ce qui correspond à la durée depuis la mise en place du
dispositif d'élevage des criquets jusqu'à l'apparition des jeunes
ailés.
Il faut aussi signaler que ce stage fait partie intégrante
des activités programmées dans le cadre de la formation en
Acridologie à l'IAVCHA au profit des cadres africains impliqués
dans la lutte contre le criquet pèlerin. Il a aussi pour but de
familiariser les futurs acridologues, à la biologie du criquet
pèlerin dans les conditions de laboratoire.
Le suivi se faisait tout le matin à 7h30mn et au plus tard
le soir à 18h.
Les activités concernaient surtout l'apport de nourriture
et l'enregistrement de la température, l'humidité et la
mortalité. Le nettoyage des locaux en occurrence la salle
d'élevage et la cage a été une activité très
nécessaire pour assurer la propriété et prévenir
toutes maladies éventuelles des criquets.
En finalité ce stage nous a permis de comprendre les
étapes de maintien de la vie du criquet dans les conditions de
laboratoire et aussi les difficultés de suivi de cette espèce.
II.
Généralité
Schistocerca gregaria (Forskal, 1775), du nom vernaculaire
français de Criquet Pèlerin, est issu du règne animal,
ordre des Orthoptères, Sous-ordre des Caelifères, Famille des
Acrididae, Sous-famille des Cyrtacanthacridinae. Il est de la classe des
locustes dotés de capacité de changer de phases en passant
de la phase solitaire (inoffensive) à la phase grégaire. Ce
polymorphisme phasaire fait de cette espèce un ravageur redoutable. Il
peut constituer un problème économique important lorsque les
individus parviennent à constituer des essaims qui s'étendent sur
des kilomètres carrés capables d'atteindre les cultures et
d'anéantir les récoltes si celles-ci ne sont pas
protégées. Par ailleurs, les criquets peuvent causer de graves
dommages sur les pâturages qui ont de conséquence sur
l'élevage [1]. A ces dégâts, il faut ajouter les charges
financières et les moyens énormes que peuvent mobiliser les pays
touchés pour lutter contre ce ravageur à dimension
internationale.
2.1. Répartition spatiale du Criquet
Pèlerin.
Le Criquet pèlerin (Schistocerca gregaria),
huitième plaie d'Egypte, appelé Desert Locust en Anglais peut
mener une vie solitaire dans des régions arides. Ces régions
s'étendent de la Mauritanie (en Afrique de l'Ouest) à l'Inde
occidentale sur une superficie de 16 millions de kilomètres
carrés. Plus de 25 pays sont concernés et constituent l'aire de
rémission de cette espèce [1]. L'aire de rémission du
Criquet Pèlerin renferme des zones appelées « aires
grégarigènes » qui restent l'habitat favorable pour le
maintien de l'espèce.
Figure 1 :
Limites des aires de rémission du criquet pèlerin.
Source : Directive FAO 2001
Dans la mesure où les conditions écologiques
demeurent favorables, on peut assister à une augmentation rapide des
populations du criquet pèlerin. Cette augmentation de populations peut
conduire à une invasion généralisée. Ainsi de
l'aire grégarigène, les criquets peuvent envahir d'autres zones
plus vastes pour se reproduire et se multiplier si les conditions
écologiques leur sont favorables. A ce moment, on parle de l'aire de
reproduction qui est plus grande que l'aire de grégarisation (plus
restreinte et limitée à quelques pays du sahel). Pendant les
périodes d'invasion, les populations du criquet pèlerin peuvent
envahir et occuper des zones plus importantes recouvrant 29 millions de
kilomètres carrés dans 65 pays environ d'Afrique, du
Proche-Orient et d'Asie du Sud-ouest. Ainsi les populations acridiennes peuvent
atteindre les zones des cultures [2].
Figure 2 :
Limites des aires d'invasion (aire maximum atteinte par les essaims de
criquets pèlerins) et de rémission (aire où des
populations solitaires ont été signalées) du Criquet
pèlerin. Source : Directive FAO, 2001
III. Importance économique du Criquet
Pèlerin :
Les criquets sont des ravageurs majeurs dans de nombreuses
régions du monde (voir figure ci-dessous), notamment dans les zones
tropicales d'Afrique (Sahel, Ouest, Maghreb, Madagascar), d'Amérique et
d'Asie, ainsi que dans certaines zones tempérées (Asie centrale,
Chine...).
Leurs pullulations sont généralement liées
à des séquences d'événements
météorologiques favorables relativement bien connues (pluies en
particulier) et peuvent revêtir un caractère épisodique
(alternance de périodes de rémission et d'invasion).
L'invasion, une fois déclarée, peut durer de
nombreuses années, et la capacité de migration des criquets sur
des centaines voire des milliers de kilomètres en fait un
problème international aux répercussions économiques,
sociales et environnementales majeures [3]
On estime à 65 000 km2 la superficie des terres
cultivées détruites en 2004 par des essaims de criquets
pèlerins dans neuf pays du Sahel soit une perte de l'ordre de 200
millions d'euros.
Durant les périodes d'invasion 1986 - 1989 et 2003 - 2005,
l'aide internationale mobilisée pour lutter contre le criquet
pèlerin dans les pays affectés fut d'environ un milliard de
dollars.
A ce jour, la FAO a commandé plus de deux millions de
litres de pesticides pour une valeur totale de 14,7 millions de dollars,
loué 14 aéronefs pour la lutte et la surveillance
aérienne. Bilan provisoire des efforts déployés aux
niveaux national, bilatéral et multilatéral: 1,9 million
d'hectares infestés par le criquet pèlerin ont été
traités dans les pays du Sahel depuis le début de la campagne
estivale de 2004 [4].
C'est un insecte polyphage. Le Criquet Pèlerin
n'épargne aucune espèce végétale. Il s'attaque au
pâturage, ce qui est lourd de conséquence pour l'élevage et
l'exposition des sols à l'érosion sous toutes ses formes. Il
s'attaque sévèrement aux arbres fruitiers, aux cultures
vivrières en général.
Entouré de ces caractères particuliers de survie,
le Criquet Pèlerin est l'acridien le plus présent, le plus
migrant, le plus vorace, et la plus grande importance économique, le
plus dévastateur et même le plus effrayant au Sahel depuis
l'époque de l'écriture de la bible (huitième plaie de
l'Egypte de la bible) [8] à nos jours .
Un Criquet pèlerin consomme 30 à 70 % de son poids
d'aliments frais par jour en phase solitaire, et peut atteindre 100 % en phase
grégaire ; Un kilomètre carré d'essaim dense renferme
plus de 50 millions d'individus. Chaque ailé pèse en moyenne 2
grammes. Une telle population consomme 100 tonnes de matière
végétale fraîche par jour ;
En 1974, 368.000 tonnes de céréales ont
été perdues du fait des sautereaux au Sahel ;
Déjà en 125 avant J.C., 800.000 personnes sont
mortes de famine en Cyrénaïque et en Numidie (actuels côte
libyenne et Nord du Soudan) [3] ;
Les pertes sont estimées au niveau mondial à 15
millions de Livre Sterling en 1935, 30 millions en 1950, 45 millions 1980,
malgré les efforts de lutte.
L'invasion des années 2003-2004 a couté 280
millions de Dollars US FAO, 2006a cité par Abdellah [1]
IV.
Méthodologie de travail
4.1. Matériel biologique
4.1.1. Les insectes
L'étude a été menée sur une
espèce acridienne Schistocerca gregaria (Forskål, 1775). Les
individus utilisés proviennent des oothèques reçues le
11/05/2010 du laboratoire du Centre National de Lutte Antiacridienne (CNLAA)
d'Agadir (Maroc). L'élevage est reproduit au laboratoire du
Département d'Acridologie de l'IAVCHA Agadir sous la supervision du Pr.
Ahmed MAZIH.
4.1.2. Installation:
L'insectarium est formé par des cages. A
L'intérieur de la cage sont placés des perchoirs pour faciliter
les mues.
La chaleur est essentielle ; dans la cage, il a
été installé une ampoule à incandescence de 40W. La
température dans la salle de l'élevage était de 30 #177;
3°C et une humidité relative de 60 #177; 3%. Ces conditions
correspondent à celles décrites par R. Guilbot et R.
Hogrel (température : 29 à 33°C
hygrométrie : 60 à 70%) [3].
La lumière est nécessaire, elle doit être
assez vive et rester allumée durant 12 à 14 h par jour. Au moment
des mues, il est bien que la lumière reste allumée en
permanence.
4.1.3. Principaux
Matériels de laboratoire de l'élevage du criquet
Photo 1 :
Cage d'élevage
Photo 2 :
Incubateur
Photo 3 :
Humidificateur
Photo 4 :
Déshumidificateur
Photo 5 :
Chauffage
Photo 6 :
Tableau de contrôle température et humidité de la
chambre
Photo 7 :
Climatiseur
4.1.4. Substrat alimentaire
Le criquet pèlerin est un ravageur polyphage ; il
montre une préférence marquée pour certaines
espèces végétales. Le blé est souvent
utilisé durant des élevages menés au laboratoire
d'Acridologie du CNLAA. C'est pourquoi nous avons préféré
ce substrat pour mener cette étude.
Le blé a été cultivé aisément.
Les graines du blé sont trempées dans de l'eau pendant 24h (une
nuit), et puis mis en germination sur terre. Le substrat humecté tout
le jour pour obtenir de plus beaux plants de blé. Les larves sont
nourries tout le matin par quantité de blé.
En effet, les larves, en avançant dans l'âge, leurs
besoins en nourriture deviennent de plus en plus importants.
Photo 8 : blé en
végétation
4.1.5. Evolution de la prise de
nourriture
La consommation équivaut à la quantité de
blé apportée quotidiennement depuis l'éclosion des larves
jusqu'à la mue imaginale. Cette quantité augmente chaque fois que
les criquets deviennent plus grands. Mais il faut aussi remarquer que pour une
larve qui mue, l'activité alimentaire diminue sinon s'estompe pour
reprendre activement après la mue. Selon certains auteurs cités
par Ould Hadj [5] cette interruption de prise de nourriture s'annule 2 à
3 jours avant la mue.
Selon l'auteur, pour accomplir son cycle, S. gregaria a
consommé 699,03 cm2 de chou au bout de 43,58+4,41 jours. Les larves de
S. gregaria consomment en moyenne 744 cm2 de laitue. La consommation plus
importante a été constatée sur le maïs et le
blé avec respectivement 1002,22 cm2 et 8863,44 cm2.
L'appréciation d'un substrat alimentaire par les insectes peut
être liée à ses constituants chimiques.
La nourriture ingérée par l'insecte doit lui
assurer ses besoins nutritionnels, pour une croissance et une reproduction
normale. L'aliment doit contenir tous les éléments nutritifs
(protéines, lipides, sucres, vitamines, éléments
minéraux....) nécessaires aux fonctions physiologiques. Le
tableau suivant donne la duré moyenne, le poids moyen et la taille des
différents stades larvaire du criquet pèlerin élevé
à base de chou.
Figure 3 :
influence de l'alimentation sur le développement larvaire :
Source : rapport d'stage Ould Hadj 2004
V. Méthode d'étude du
cycle biologique
Il nous est paru logique, comme toute autre recherche entreprise,
de suivre le cycle biologique de S. gregaria en laboratoire depuis
l'éclosion (x jour) jusqu'au stade imaginal (y jour). Les
oothèques obtenus du CNLAA sont placées dans des incubateurs
(photo) à une température d'incubation de 30 #177; 3°C et
60#177;3% d'humidité relative. Aussitôt après quelques
jours d'incubation (12 jours), 31 larves sont écloses et automatiquement
placées dans une cage contenant de perchoirs pour que les jeunes larves
puisses se percher afin de facilité les mues. Les larves sont
alimentées avec une quantité de blé. Le renouvellement de
l'aliment et le nettoyage des boites sont assurés tout le jour. Chaque
jour les durées larvaires et les mortalités sont relevées.
5.1. Développement larvaire
Après l'éclosion échelonnée sur au
moins 3 jours ; les larves passent par plusieurs stades successifs au
cours de son développement. La mue intermédiaire qui a lieu juste
après l'éclosion donne naissance à une larve de 1er
stade. Elle est considérée comme une vraie mue [5]. Ensuite les
larves sont passées par 5 stades successifs. Les conditions de
croissance de développement ont été
caractéristiques. (30 #177; 3°C et 60#177;3%).
Le développement larvaire est marqué par un
événement important : le retournement des ébauches
alaires qui a été observé au 24ième jour. La
pointe de celles-ci est d'abord dirigée vers le bas, puis ensuite vers
le haut. Elle a été constatée vraisemblablement entre le
3ème et le 4ème stade. L1= 06 jours ; L2 = 05 ; L3
= 05 jours ; L4 = 05 jours L5 = 07 au total 30 jours. Pour muer, la
larve s'accroche tête en bas sur une branche du perchoir. L'ancienne
cuticule se rompt au niveau de la nuque. La larve à demi sortie de son
ancienne cuticule se retourne ensuite sur le support et s'immobilise tête
en haut, contractant rythmiquement son abdomen.
Tableau 1 :
durée de développement des larves par rapport au nombre
de jours, la température et l'humidité
Stades de développement
|
Températures T°C (moyenne)
|
Humidité relative (%)
|
Nombre de jours
|
Observations
|
Embryonnaire
|
31.87
|
60.4
|
12 #177; 2
|
|
L1
|
33.92
|
55.75
|
06
|
|
L2
|
36.80
|
57.75
|
05
|
|
L3
|
35.95
|
54.00
|
05
|
|
L4
|
35.57
|
48.24
|
05
|
|
L5
|
34.92
|
50.83
|
07
|
|
Total
|
34.83
|
54.49
|
40 #177; 2
|
|
Figure 4 :
développement larvaire en fonction des jours
Selon R. Guilbot et R. Hogrel, la durée de
développement est fonction de la température. Les auteurs
indiquent que si la température est à 25°C, la durée
est de 20 jours ; pour une température de 30°C la durée
est de 30 jours. Le tableau montre que la durée de développement
des larves s'est déroulée en 30 jours à la
température (température moyenne dans la cage) de 34.83°C et
l'humidité (relative moyenne dans la cage d'élevage) de 54.49%.
Cela prouve bien que la température joue un rôle dans le
développement et la survie du criquet pèlerin.
Photo 9 Larves
L1
Photo
10 : Larves 5 perchées
Photo 11 :
larves L5 en train de se chauffer
Photo 12 :
mue imaginale
5.2. Mortalité
Une mortalité peut se produire à tout moment du
développement du criquet pèlerin surtout si la température
du sol ou dans l'enceinte de la chambre (cage) d'élevage varie. Une
température en dessous de 15°C est létale pour le criquet
aux stades vulnérables (embryonnaire, L1 et L2 ;).
Les estimations théoriques donnent une perte globale de 5
à 65%. Les pertes moyennes sont de l'ordre de 13% dans les populations
solitaires et de 33% chez les grégaires [6].
Les relevés de mortalité larvaire des
différents stades sont notés quotidiennement.
Tableau 2 : Taux de
mortalité de chaque stade larvaire
Stades larvaires
|
Effectif initial
|
Morts
|
Effectif des survivants
|
Taux de mortalité par stade (%)
|
Taux de mortalité globale (%)
|
L1
|
31.00
|
14.00
|
17.00
|
45.16%
|
|
L2
|
|
00.00
|
17.00
|
00.00%
|
|
L3
|
|
01.00
|
16.00
|
03.22%
|
|
L4
|
|
00.00
|
16.00
|
00.00%
|
|
L5
|
|
|
|
00.00
|
|
Total
|
31.00
|
15.00
|
16.00
|
|
48.38%
|
L'analyse du tableau 2, montre que le taux de mortalité le
plus élevé est observé au niveau du premier stade L1
(45.16%), ensuite chez les L3 (03.22%). Ce taux est nul chez les L4 et L5. Dans
les conditions de laboratoire, la mortalité est différente de
celle qui peut survenir dans les conditions naturelles où les larves des
différents âges sont soumises à des amplitudes thermiques
importants, à l'action du vent, de la pluie et autres facteurs
climatiques. Il faut noter que la mortalité des larves L1 est due
surtout aux conditions dans l'incubateur pendant l'éclosion
(asphixie).
Figure 5 :
mortalité larvaire
VI. Résultats et conclusion
Pour le calcul de la durée de développement
larvaire nous avons noté le temps que les larves ont passé en
tenant compte des mues successives depuis l'éclosion jusqu'au stade de
la mue imaginale. La durée globale du cycle biologique et la
durée de chaque stade larvaire sont consignées dans le tableau 1.
Le milieu exerce une influence marquée sur le taux de
survie au cours du développement larvaire de S. gregaria. Cette
influence de la température diffère d'un stade à un autre.
Les larves néonantes sont plus sensibles que celles des autres stades.
Le cycle biologique de Schistocerca gregaria sur le blé s'est
achevé en 30 jours (de l'éclosion à la mue imaginale)
à la température moyenne de 34.83°C et d'humidité
relative de 54.49%. Certes l'alimentation est un facteur important pour la
croissance du criquet néanmoins le développement est
étroitement lié à l'évolution de la
température du milieu dans lequel sont élevés les
criquets. D'autre part, nous avons constaté que la mortalité est
fonction du stade larvaire. Les larves du 1er stade sont plus
vulnérables que les larves âgées.
Le fait que la durée de développement des larves
s'est déroulée en 30 jours à la température de
34.83°C et l'humidité de 54.49% cela confirme bien
l'hypothèse de certains chercheurs qui ont établi que la
condition sine quo non de développement, de survie sont
étroitement liées aux conditions du milieu où
l'espèce habite. Dans les conditions de laboratoire, la mortalité
est différente de celle qui peut survenir dans les conditions naturelles
où les larves des différents âges sont soumises à
des amplitudes thermiques importants, à l'action du vent, de la pluie et
autres facteurs climatiques. Il faut noter que la mortalité des larves
L1 est due surtout aux conditions dans l'incubateur (asphyxie).
Bibliographie
1. ABDELLAH El Mouden. ; Contribution à la
caractérisation des zones naturelles à haute fréquence
d'occurrence du criquet pèlerin schistocerca gregaria (Forskâl,
1775)
2. MICHEL Lecoq ; Biologie et dynamique des acridiens
d'Afrique de l'Ouest ; Document de cours provisoire réalisé
dans le cadre du 3ème cycle en Acridologie ; Institut Hassan 2,
Maroc ; mai 2009
3.
http://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/criquet_pélerin/184047
4. Mauritanie « anonyme »
5. Source :
http://locust.cirad.fr/acrido
6. M. D. OULD El Hadj, et al « courrier du
savoir » étude du cycle biologique de schistocerca gregaria
(forskål, 1775) sur chou (brassica oleracea) en laboratoire n°05,
juin 2004, pp. 17-21
7. P. M. Symmons. ; K. Cressman ;
Directives sur le criquet pèlerin. ; 1. Biologie et
Comportement ; Rome, 2001
8. J. F. DURANTON & M. LECOQ ; le criquet pèlerin
au sahel collection Acridologie opérationnelle n_ 6 ; CIRAD/PRIFAS
(France). 1990.
|