4-2. charge de travail
La notion de charge de travail a très
fréquemment une acception négative qui tourne autour des
expressions comme contrainte ou astreinte. La contrainte est souvent comprise
comme l'exigence de l'entreprise hospitalière en termes de but à
atteindre. L'astreinte est davantage comprise comme la charge de travail
proprement dite, il s'agit des effets du travail sur les personnels
soignants.
En ergonomie, la charge de travail est le coût d'une
activité et la notion de ressource étant au centre de ce concept.
C'est dans le même sens que Spérandio (1984)
conçoit que, la charge de travail est l'effet d'un travail donné
sur l'Homme, aussi appelé l'astreinte.
On parle généralement de surcharge de travail et
de sous-charge de travail. Il y a surcharge de travail lorsque les ressources
de l'opérateur sont dépassées par le coût que
nécessite le travail. Ce coût peut être influencé par
les limites propres à l'opérateur. La notion de cout ici
représente l'ampleur de la tache. Il y a sous-charge de travail lorsque
l'opérateur ne dispose pas de suffisamment de travail pour maintenir son
attention. Dans les deux cas intervient l'état interne. Dans «
état interne », il s'agit bien de l'effet du travail sur
l'organisme dans ses aspects physiologiques (fatigue) et psychiques. C'est pour
autant que les exigences du travail tendent à accroître le stress
et l'angoisse des salariés face au poids de leurs
responsabilités.
En psychologie expérimentale, la charge de travail est
étudiée en prenant en compte les exigences de la tâche et
les capacités de l'individu à faire face à ses exigences.
Étudier la charge de travail requiert deux acceptions :
4 D'une part, la charge de travail est une
caractéristique de la tâche et fait référence aux
obligations et contraintes auxquelles est soumis le travailleur, les «
exigences».
4
Rédigé et présenté par TSAKEU
NEKDEM Arsène Raoul
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D'autre part, la charge de travail est une conséquence
pour le travailleur.
Cette dernière acception révèle toute la
difficulté d'appréhender le vécu de la charge de travail,
qui repose sur ce que le terme de « charge » induit dans les
situations d'entretien.
La complexité la notion de « charge de travail
» serait mieux dégagée à travers les
différentes dimensions qui la composent.
4-2-1. Composantes de la charge de travail
Pour appréhender la réalité complexe du
phénomène de la charge de travail, un modèle empirique est
proposé à partir du principe de l'activité réelle
de travail (Guérin, et al. 2006). Il aborde la charge de travail en la
référant à trois principales composantes:
La charge de travail prescrite,
Elle détermine ce qui est à faire (objectifs) et
comment il faut le faire (moyens et règles de ce travail). Le travail
prescrit est sous la responsabilité des gestionnaires de soins, il peut
être soit contraignant (modèle Taylorien...) et limiter
l'autonomie, soit être au contraire diffus (relations de services...) et
laisser le soignant autoréguler son activité en fonction des
objectifs généraux qui lui sont fixés. Il s'agit de
trouver un point d'équilibre qui permette de cadrer ce dernier sans le
contraindre.
La charge de travail réelle,
Elle prend compte de l'activité telle qu'elle se
réalise sur le terrain. Ainsi, elle renvoie aux efforts
déployés par l'individu pour atteindre au mieux les objectifs
prescrits (charge prescrite), mais avec des conditions d'exécution du
travail constituées des ressources du travailleur, des
caractéristiques de l'organisation et des moyens réels mis
à sa disposition pour atteindre les objectifs. Son analyse peut
permettre d'évaluer les efforts et les compétences qu'il faut
réellement mettre en oeuvre pour réaliser les objectifs.
La charge de travail subjective,
Elle souligne l'importance des représentations
personnelles et collectives, la charge de travail subjective dépend de
l'équilibre que perçoit le soignant entre sa contribution et sa
rétribution. Elle dépend aussi du sens qu'il donne à son
travail et l'entraide qu'il existe au sein des collectifs de travail.
Rédigé et présenté par TSAKEU
NEKDEM Arsène Raoul
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D'un point de vue physiologique, la charge de travail peut
être physique ou
mentale :
La charge physique :
Elle correspond à l'effort musculaire nécessaire
à l'accomplissement de la tâche assignée. Les
déplacements et levages de charges, selon le poids en question et la
fréquence de l'activité, peut provoquer des problèmes de
santé de toute nature.
La charge mentale :
Elle caractérise les phénomènes de
mobilisation cognitive. Une activité est déterminée par
l'adéquation entre les exigences de traitement de l'information pour
accomplir la tâche et la capacité de la personne à traiter
l'information. Lorsque la quantité d'information à traiter pour
une tâche dépasse les capacités de la personne
chargée de l'exécuter, elle devient source de stress. La charge
mentale symbolise le coût inhérent à celui qui accomplit la
tâche. La charge mentale du travail peut être évaluée
par plusieurs facteurs. Parmi ces facteurs, nous pouvons évoquer les
sentiments de responsabilité, l'intensification du travail, le sentiment
d'impuissance...
· Les sentiments de responsabilité: l'exercice de
la profession d'Infirmier comporte l'analyse, l'organisation, la
réalisation de soins infirmiers. Toutes ces activités rendent
l'Infirmier responsable dans son travail.
· Intensification du travail: ainsi, Une tendance lourde
à l'intensification du travail se dessine aux hôpitaux, et elle
est marquée notamment par un contrôle plus serré de la
productivité individuelle et par la recherche d'un fonctionnement avec
un effectif minimum. C'est pour cela l'état de souffrance des soignants
s'est aggravé, malgré les apparences qui avantagent leur
travail.
Toutefois, la littérature permet de constater que la
charge de travail infirmier est fortement influencée par le personnel
infirmier lui-même, mais également par des facteurs propres
à ce travail.
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