I.3. Revue de la
littérature
I.3.1. Les avantages et les inconvénients de la
santé perçue
a) Les avantages de la santé
perçue
L'évaluation subjective de la santé est un bon
indicateur de la santé tant au niveau individuel qu'au niveau de la
population. Elle reflète de manière assez fiable l'impact des
problèmes dont souffre la personne interrogée ; elle a en outre
une relation étroite avec la mortalité, la morbidité, le
niveau des capacités fonctionnelles et la consommation de soins
(Tafforeau, 2010 ; Barreto et Carvalho de Figueiredo, 2009 ; Shields
et Shooshtari, 2001). De nombreuses études ont déjà
démontré que l'état de santé déclaré
(santé perçue) est un très bon précurseur de la
morbidité et de la mortalité, en plus d'être associé
à l'utilisation des soins de santé (Kaplan et al, 1996 ; Idler et
al, 2000).
La perception subjective de l'état de santé est
donc un instrument utile pour la détection des groupes à risque
et comme indicateur des besoins de la population en matière de soins. La
santé subjective est reprise parmi les indicateurs de santé et de
qualité de vie, notamment dans le cadre du deuxième but de
«La Santé pour Tous» de l'OMS mais aussi dans la liste des
Indicateurs de Santé Européens. C'est d'ailleurs l'un des
indicateurs de santé recommandés par l'OMS pour le suivi de
l'état de santé des populations (Centre for Health Protection,
2010). La santé perçue est reconnue comme une mesure
synthétique de l'état de santé. Elle dépend de la
représentation de la « bonne santé » que se
fait la personne, de ses connaissances et de ses exigences à cet
égard, ainsi que des ressources dont elle dispose pour gérer sa
santé (Devaux et al, 2008).
b) Les inconvénients de la santé
perçue
Notons toutefois que des recherches qualitatives et
quantitatives indiquent que les personnes appartenant aux classes sociales les
moins favorisées auraient tendance à « surévaluer
» leur état de santé, ou à en avoir une vue plus
partielle et fataliste qui se centrerait sur les aspects directement
fonctionnels du corps (Girard et al, 2000 ; Sen, 2002). Tout porte à
croire que cette distorsion conduit à sous-estimer les écarts
sociaux de santé parfois observés.
Aussi, dans le cadre des comparaisons internationales, les
différences entre pays de la perception de l'état de santé
général sont souvent difficiles à interpréter car
les réponses peuvent dépendre non seulement de différences
dans la formulation des questions et réponses mais aussi de facteurs
culturels (OCDE, 2009).
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