ANNEXES
ANNEXE 1
Méthode de calcul du seuil de pauvreté
lors de l'ECAM3
La méthode de calcul retenue pour l'évaluation
du seuil de pauvreté dans le cadre de l'ECAM3 est basée sur
l'approche des besoins essentiels. Un seuil alimentaire a été
calculé et le montant correspondant aux besoins de base non alimentaires
à été ajouté à ce seuil alimentaire.
Pour le calcul du seuil alimentaire, à partir des
données de l'enquête, l'INS a défini un panier de biens
alimentaires représentatifs des choix de consommation de tous les
ménages, puis calculé la valeur de ce panier aux prix moyens
pratiqués. Les biens du panier ont été combinés de
façon à permettre à un individu adulte d'atteindre une
norme de 2900 Calories par jour.
Le seuil total de pauvreté est la somme du seuil
alimentaire et du coût des biens essentiels non alimentaires. L'INS
définit le bien essentiel non alimentaire de base comme un bien non
alimentaire dont l'obtention nécessite de renoncer à satisfaire
un besoin de base alimentaire. C'est dans sous cette hypothèse que l'INS
a considéré le montant des dépenses non alimentaires des
ménages dont la dépense totale est égale au seuil de
pauvreté alimentaire comme une estimation des dépenses non
alimentaires de base. En effet, ces ménages disposent de ressources
suffisantes pour satisfaire tous leurs besoins nutritionnels mais
décident d'en affecter une partie à des biens non
alimentaires.
Pour la mesure de ces dépenses non alimentaires de
base, l'INS a supposé que les dépenses alimentaires augmentent
avec les dépenses totales mais de façon moins que
proportionnelle. Ces dépenses sont égales au montant le plus
faible des dépenses non alimentaires des ménages qui ont juste
les moyens de se procurer le panier de denrées alimentaires de base.
Pour un ménage qui a la possibilité de
satisfaire juste ses besoins nutritionnels ZA, son niveau de dépenses
non alimentaires est de NA. On a ainsi pour ce type de ménage :
NA = ZA - ZA a = (1- a) ZA ;
Le seuil de pauvreté total ZI est donc composé
de ZA (seuil de pauvreté alimentaire) et de NA
(coût des biens non alimentaires de base), d'où
:
ZI = ZA + NA = ZA + (1- a) ZA = ZA (2- a) ; a
est la part moyenne des dépenses alimentaires dans les dépenses
totales pour la catégorie de ménages considérée.
Ainsi donc, le seuil de pauvreté total est un multiple
du seuil de pauvreté alimentaire. Le seuil de pauvreté ZA
étant déjà connu, il reste à connaître la
valeur de a. On peut l'estimer à partir d'une fonction de demande des
denrées alimentaires.
Pour un ménage i donné, on a : si = a
+ß1ln(yi / ZA ) + ß2[ln(yi / ZA )]2 + ui (E)
où si est la part des dépenses
alimentaires dans la dépense totale yi ; a,
ß1 et ß2 sont des paramètres à
estimer ; a est l'ordonnée à l'origine et
représente une estimation de la part de la consommation alimentaire
moyenne des ménages pour lesquels yi = ZA.
Le seuil total de pauvreté ainsi calculé est en
fait un seuil inférieur. Pour marquer la différence entre pauvres
et non pauvres en introduisant la catégorie des intermédiaires,
l'on peut calculer un seuil de pauvreté supérieur. Ce dernier est
toujours égal à la somme du seuil alimentaire et du coût
des biens essentiels non alimentaires mais dans ce cas, l'on considère
comme dépenses non alimentaires de base les dépenses non
alimentaires des ménages dont la dépense alimentaire est
égale au seuil de pauvreté alimentaire.
On montre que le seuil de pauvreté supérieur
ZS = ZA / E(s) où E(s) désigne
l'espérance mathématique de la part des dépenses
alimentaires au point auquel ces dernières sont égales au seuil
de pauvreté alimentaire. En considérant l'équation (E),
une valeur approchée de E(s) est (a+ß1)/(1+ß1). L'estimation
de la fonction (E) permet d'obtenir le seuil de pauvreté.
|