CONCLUSION
Cette étude avait pour objectif général
de contribuer à la connaissance des facteurs associés à
l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé selon le
niveau de vie et le genre au Cameroun.
De façon spécifique, il s'agissait d'identifier
les facteurs associés à l'auto-déclaration d'un mauvais
état de santé selon le niveau de vie et le genre au Cameroun,
d'établir un ordre d'influence entre les différents groupes de
facteurs explicatifs du mauvais état de santé perçue au
Cameroun, et enfin de mettre en exergue les similitudes et les divergences
dans les déterminants de l'auto-déclaration d'un mauvais
état de santé selon le niveau de vie et le genre au Cameroun.
Au terme de ce travail, on a pu constater que l'ensemble de
nos variables exogènes, en fonction du niveau de vie et du sexe de
l'individu, influencent la perception que ce dernier a de son état de
santé. En effet, les variables du mode de vie (l'appartenance à
une association, la consommation d'alcool), les variables démographiques
(l'âge, le statut matrimonial, le statut migratoire interne, le lien de
parenté avec le chef de ménage), des variables économiques
(l'activité économique) et les variables socioculturelles (le
milieu de résidence, le niveau d'instruction) ont, en fonction du niveau
de vie et du sexe, un lien statistique significatif avec
l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé.
Spécifiquement, l'hypothèse originale de l'existence d'une
relation entre le lien de parenté avec le chef de ménage et
l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé se trouve
confirmée uniquement chez les non pauvres et indépendamment du
sexe considéré.
Notons également que les facteurs démographiques
sont les déterminants les plus importants de l'auto-déclaration
d'un mauvais état de santé quel que soit le niveau de vie et le
sexe de l'individu. Toutefois, les réalités socioculturelles,
indépendamment du niveau de vie et du sexe, priment sur les facteurs
économiques dans l'auto-déclaration d'un mauvais état de
santé au Cameroun. Le niveau d'instruction de l'individu,
indépendamment du niveau de vie et du sexe, étant le facteur le
plus important parmi les variables socioculturelles associées à
l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé. Toutefois
le sens de la relation observé est contraire à celui
attendu : les personnes les plus instruites se déclarent plus en
mauvais état de santé.
Cette étude a également permis de mettre
l'accent sur l'importance de prendre en compte les spécificités
des pauvres et des non pauvres, des hommes et des femmes dans la conception, la
mise en oeuvre, le suivi et l'évaluation des programmes et projets de
promotion de la santé au Cameroun.
Toutefois, elle recommande que de prochaines études
viennent expliquer les perceptions socioculturelles qu'ont les individus de la
santé et ses effets sur leur état de santé
auto-déclaré au Cameroun. Cela devrait certainement permettre de
mieux orienter les interventions de promotion de la santé au
Cameroun.
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