CHAPITRE II : CONTEXTE ET
APPROCHE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE
II.1. Contexte de
l'étude
Le milieu d'étude est l'ensemble du territoire de la
République du Cameroun. Il porte des traits géographiques,
démographiques, socioculturels, économiques et sanitaires
particuliers.
II.1.1. Le contexte
démographique et sanitaire
L'effectif de la population du Cameroun au 1er janvier 2010
s'élève à 19 406 100 habitants. La population est jeune.
En effet, 46 % de cette population a moins de 15 ans et 6 % environ, 65 ans et
plus. Cette population est une mosaïque d'ethnies dont la mise en place
est assez ancienne. Au niveau actuel des connaissances, on distingue deux
grands types de peuplement, celui du nord et celui du sud (BUCREP, 2010a).
Dans l'axe du nord, on pense que les soudanais sont
arrivés les premiers, suivis des Foulbé (ou peulh). Ces
arrivées s'accompagnaient des guerres de conquête, d'occupation et
de pacification. Quant à l'axe du peuplement du sud, on sait aussi que
les pygmées sont les premiers occupants de cette zone. Ils ont
été rejoints par les « Bantou du sud » dont la
première vague viendrait du bassin du Congo en longeant la côte
Atlantique ; et les « Bantou du nord » qui descendraient du sud de
l'Adamaoua. Il y a enfin les « Bantou de l'ouest » composés
des Tikar, des Bamiléké et des Bamoum.
A l'instar des tous les pays de l'Afrique Sub-saharienne, le
système de santé est essentiellement tourné vers les soins
curatifs. Les volets de prévention et de promotion étant
secondaires bien que le profil épidémiologique du Cameroun soit
dominé par les maladies infectieuses et parasitaires auxquelles
s'ajoutent de plus en plus certaines pathologies métaboliques telles que
l'hypertension artérielle, le diabète sucré et les cancers
ainsi que certaines maladies transmissibles en recrudescence comme la
Tuberculose, la Trypanosomiase humaine africaine et le VH/SIDA.
II.1.2. Le contexte
socioéconomique
Le développement économique du Cameroun repose
principalement, comme la plupart des pays en voie de développement, sur
le secteur primaire. Les productions agricoles vivrières (maïs,
manioc, banane plantain, macabo, riz, mil, sorgho et arachide, etc.) et de
rente (cacao, café, coton, caoutchouc, banane, ananas, etc.) font de
l'agriculture camerounaise la plus riche d'Afrique Centrale. D'une
manière générale, le pays a du mal a être
auto-suffisant sur le plan alimentaire. En effet, les habitudes alimentaires
des populations ne favorisent pas toujours une alimentation quotidienne
équilibrée. Il convient également de relever que la partie
nord du pays est souvent sujette à des famines épisodiques,
conséquences des aléas climatiques (sécheresse
prolongée, inondations) et des invasions des acridiens (criquets
migrateurs). Les ressources pétrolières et forestières
s'ajoutent à celles d'origine pastorale et agricole pour constituer des
arguments de poids en faveur d'une base industrielle sur laquelle le pays
pourrait s'appuyer pour accélérer son développement. En
2008, le Produit Intérieur Brut du Cameroun était estimé
à 11 604 milliards de FCFA, soit près de la moitié de
celui de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique
Centrale (MINEPAT, 2010 ; BUCREP 2010b).
Cependant, le Cameroun reste un pays pauvre. En effet
l'incidence de la pauvreté monétaire d'après la
troisième enquête camerounaise auprès des ménages
(ECAM3) effectuée en 2007 s'est élevée à 39,9%. On
note aussi une très grande disparité de la pauvreté selon
la région et le milieu de résidence. En matière
d'éducation, le taux d'alphabétisation est de 71,9% en 2007. Dans
le domaine de la santé, les jeunes de moins de 5 ans et les personnes de
plus de 50 ans constituent les couches les plus vulnérables. Le taux de
morbidité en 2007 est supérieur à 32% chez ces deux
catégories. Le paludisme est responsable de 35 à 40% du total des
décès dans les formations sanitaires, 50% de morbidité
chez les enfants de moins de 5 ans, 40 à 45% des consultations
médicales, et 30% des hospitalisations en 2007 (MINEPAT, 2010).
En ce qui concerne l'urbanisation, environ 52 % en 2010 de la
population du Cameroun vit en milieu urbain. L'urbanisation avec sa cohorte
d'avantages et de désavantages apparaît comme un des facteurs le
plus restructurant de la société et de l'économie
camerounaise. En effet, les modes de production et de reproduction entre le
milieu urbain et le milieu rural ont de très grandes différences.
Les activités tertiaire et secondaire génératrices d'une
forte valeur ajoutée sont presqu'essentiellement localisées dans
les villes alors que les activités primaires encore vouées
à la subsistance sont abandonnées aux monde rural. (BUCREP,
2010b).
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