INTRODUCTION GENERALE
I. PRÉSENTATION DU
SUJET ET JUSTIFICATION DU CONTEXTE D'ÉTUDE
La problématique de la coopération sectorielle
en Afrique Centrale est une préoccupation ancienne. En effet, elle a
longtemps été à l'ordre du jour des agendas politiques de
la quasi-totalité des organisations internationales, régionales
ou sous-régionales du monde. Elle est devenue l'une des
préoccupations majeures des pays africains depuis leur accession
à l'indépendance.
Depuis quelques décennies, les économies
nationales autrefois judicieuses à l'échelle des
frontières étatiques se structurent en intégrant les
dimensions régionales et internationales. Les espaces économiques
régionaux émergent et s'organisent pour apporter la plus-value
indispensable à la valorisation des énergies nationales.
Dès le lendemain des années
d'indépendance, l'Afrique Centrale s'est dotée d'une institution
sous-régionale, notamment l'UDEAC1(*) et d'une banque commune, la BEAC2(*).
Les contingences actuelles caractérisées par des
interactions de plus en plus fortes entre les ensembles régionaux de la
planète, ont dicté la nécessaire mutation de l'UDEAC en
Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC)
lancée à Malabo (Guinée Equatoriale) en 1999 par les six
Chefs d'État3(*) de
la Communauté.
Pour la mise en oeuvre de la politique de développement
communautaire définie par la Conférence des Chefs d'État,
la CEMAC s'est dotée d'organes et d'organismes spécialisés
au sein de l'Union Economique d'Afrique Centrale (UEAC). Les institutions
spécialisées sont des entités opérationnelles
décentralisées, chargées de compétences
spécifiques à leurs domaines de compétence dans le but de
contribuer à la réalisation des objectifs globaux de la
communauté.
La Commission Economique du Bétail, de la Viande et des
Ressources Halieutiques (CEBEVIRHA) est l'une de ces institutions
spécialisées de la Communauté. Les missions qui lui sont
assignées se rapportent, entre autres, à l'étude et au
suivi des échanges des produits d'élevage et de pêche dans
cet espace CEMAC qui s'étend sur 3 020 368 Km² et compte une
population d'environ 40 millions habitants4(*). La diversité écologique, et, le
dynamisme des populations rurales qui représente 60% des âmes de
la communauté, se traduisent par un important flux de produits qui vont
bien au-delà des frontières de la sous-région. Elle est
dotée d'importantes potentialités d'élevage et des
ressources halieutiques.
L'importance de l'élevage comme activité
économique et sociale dans cette sous-région n'est plus à
démontrer. Le cheptel ici est estimé a 17 millions de bovins,
19,6 millions de petits ruminants, 2,3 millions de porcins, et près de
81,3 millions de volailles, représentant un patrimoine de 3.500
milliards de FCFA et engendrant des revenus de l'ordre de 400 milliards de FCFA
par an. Ce secteur représente ainsi 35% du PIB agricole et 5,84 % du PIB
total5(*) de la zone CEMAC.
L'élevage occupe près de 30% des ruraux et induit de nombreux
emplois en amont et en aval. Il fournit la force de traction qui permet une
augmentation des surfaces cultivées, et par conséquent des
productions agricoles et des revenus. « Près de 480 000
boeufs, 312 000 ânes et 250 000 chevaux sont ainsi utilisés comme
moyen de traction et pour le transport en zone des savanes d'Afrique
Centrale »6(*). Les échanges de produits d'élevage
constituent donc une préoccupation importante pour les pays de la CEMAC.
Cependant, on dénombre de nombreuses contraintes
internes et externes au développement de la production et des
échanges du bétail et de la viande bovine.
Au niveau interne de la production, on peut
mentionner les contraintes sanitaires, les contraintes d'alimentation et
d'abreuvement, les contraintes managériales, les contraintes
organisationnelles et relationnelles. La commercialisation des produits est
entravée par l'inorganisation des marchés à bétail,
l'inexistence des passages et des pistes à l'exportation. Par ailleurs
les unités de transformation sont absentes et les abattoirs dans un
état précaire.
Les contraintes externes concernent l'influence du
marché nigérian, la concurrence du marché européen
et mondial, l'incidence des Accords de l'Organisation Mondiale du Commerce
(OMC) et de Cotonou. Le Nigeria exerce une ponction forte sur l'offre de viande
de la CEMAC d'après la carte des circuits commerciaux entre l'Afrique
Centrale et l'Afrique de l'Ouest ci-dessous.
Figure 1 : Carte des circuits de
commercialisation du bétail entre l'Afrique Centrale et l'Afrique de
l'Ouest

Le marché Ouest et Centre africain du bétail est
mieux structuré que celui des produits vivriers du fait de sa
spécificité. En dépit de quelques évolutions
conjoncturelles, les circuits suivent les mêmes trajectoires et les flux
ne s'inversent pas, contrairement à la situation que connaît le
marché des produits vivriers, des céréales
notamment7(*). Les
échanges de bétail obéissent à une
complémentarité des zones agro écologiques en Afrique de
l'Ouest et du Centre qui rendent immuables les orientations des principaux
circuits commerciaux transfrontaliers.
La bande sahélo sahélienne qui constitue la zone
d'élevage par excellence est la principale pourvoyeuse des
régions forestières en bétail sur pied contre d'autres
produits agro-alimentaires, céréales, tubercules et racines et
leurs dérivés. De ce fait, les circuits actuels de
commercialisation correspondent globalement à ceux du commerce
caravanier8(*). Ils sont
d'orientation Nord Sud avec des bretelles Ouest-Est et Est-Ouest qui permettent
de connecter les circuits Ouest Centrafricains. L'abondante littérature
sur le marché du bétail en Afrique de l'Ouest 9(*)permet de distinguer cinq
principaux circuits de commercialisation du bétail en Afrique de l'Ouest
et du Centre. Ces circuits partent des cinq grands bassins de production que
sont le Mali, le Burkina-Faso et le Niger en Afrique de l'Ouest, le Tchad et la
République Centrafricaine en Afrique Centrale.
Il existe un circuit (bassin de consommation de l'Afrique
centrale) alimenté par les animaux en provenance du Tchad, de la
République centrafricaine et du Nord Cameroun (Maroua, Garoua). Les
animaux sont dirigés vers les lieux de consommation des grandes villes
du Sud Cameroun, du Congo, du Gabon, de la République
Démocratique du Congo et de l'Angola.
Un autre circuit est constitué par tous les axes de
commercialisation qui partent du Tchad vers le Nigeria. Les travaux du PRASAC
au Tchad permettent de mieux caractériser ces circuits qui partent de
l'Est vers l'Ouest, c'est-à-dire des bassins de production du Tchad et
de la République Centrafricaine vers le Nigeria, parfois via le
Cameroun. C'est le circuit de connexion de l'Afrique de l'Ouest à celui
du Centre dont le Nigeria demeure le principal marché
fédérateur. Ce circuit comprend trois ramifications
importantes10(*) :
- le circuit de Nguéli, aux portes de N'djamena rejoint
Maïduguri au Nigeria. Il est actif toute l'année. Il draine les
troupeaux d'exportation en provenance des marchés situés au
centre et Nord du Tchad ;
- le circuit du Centre passe par Bongor pour rejoindre le
marché de Banki au Nigeria en passant par le marché relais de
Bogo au Cameroun. Cette sortie draine les animaux du Centre et du Sud du
pays ;
- le circuit de la région de Pala débouche au
Nigeria sur le marché de Mubi, après avoir traversé le
Cameroun. Il est alimenté par les flux du Sud-est du pays et les
troupeaux remontant de la RCA.
Il existe également le circuit qui traverse la
région du lac Tchad. Ce circuit particulièrement actif en saison
sèche, permet d'approvisionner en partie le marché de
Maïduguri au Nigeria, mais l'essentiel des animaux passerait par le Niger
à hauteur de la ville de Diffa (komadougou), pour s'ajouter aux flux
alimentant les marchés de Kano au Nigeria qui approvisionnent notamment
la capitale fédérale, Abuja. Ce circuit permettrait notamment la
commercialisation et l'acheminement des animaux de race Kouri.
Plus à l'Ouest l'insécurité persistante
en République centrafricaine a contribué à
développer la migration de nombreux troupeaux non seulement vers le
Tchad, mais aussi vers le Cameroun; mettant en difficulté les circuits
en direction de la RDC, du Congo Brazzaville et du Gabon. La contribution du
cheptel centrafricain (3 à 4 millions de bovins) à
l'approvisionnement des marchés des pays de l'Afrique centrale n'est pas
bien documentée.
Avant l'apparition de la maladie de la «vache
folle»11(*) en
Europe, la production d'Afrique Centrale était fortement
concurrencée par les importations européennes de viande bovine
très bon marché du fait des subventions dont elle
bénéficiait. Les Accords de l'OMC et surtout ceux de Cotonou
stipulent l'ouverture du marché africain aux produits européens.
Ils vont indéniablement soumettre le bétail et la viande bovine
de la sous-région à une forte concurrence. Les échanges
intra-communautaires de bétail, quoiqu'anciens, sont de faibles ampleurs
du fait de la cherté12(*) du bétail et de sa viande. Le Tchad et la
République Centrafricaine se présentent comme des exportateurs
nets de bétail à la différence du Cameroun, du Congo, du
Gabon et de la Guinée équatoriale qui sont des importateurs.
Tout de même, il existe également d'autres
circuits de commercialisation du bétail avec l'Afrique du Nord,
notamment la Libye et avec l'Afrique de l'Est, le Soudan.
Contrairement aux produits de l'élevage où
seulement trois (3) pays sont producteurs potentiels de la sous-région
(Cameroun, Centrafrique et Tchad), la pêche fait l'objet
d'activités des quatre (4) pays côtiers (Cameroun, Congo, Gabon et
Guinée-Equatoriale).
Le contexte général des pays de la CEMAC dans le
domaine halieutique montre que les six (6) Etats membres s'étendent sur
plus de 3 millions de km² et près de 2.000 km de littoral avec de
grandes différences climatiques ce qui permet à la
sous-région d'avoir un réseau hydrographique important. On
retrouve cette diversité dans le poids économique de ces pays
(27,5 milliards de F CFA de PIB, une population d'environ 40 millions
d'habitants et un PIB d'un peu plus de 750 000 F CFA.)13(*).
L'offre de produits ne couvre pas la demande, en forte
augmentation, liée au développement démographique,
créant dans les couches de populations les plus
défavorisées une insécurité alimentaire sans cesse
croissante. Face à cette situation, la CEMAC n'a pas pu assurer,
jusqu'à présent, une amélioration de la
productivité de la pêche et de l'offre vis-à-vis de ses
populations. Cette zone continue, malheureusement, de faire face à une
crise alimentaire forte et des conflits intérieurs qui freinent encore
plus son développement. L'une des stratégies de la CEMAC est de
favoriser le développement des secteurs des pêches (maritime et
continentale), principales sources de protéines d'origine animale dans
l'alimentation des populations de la sous-région. Dans son ensemble, la
production halieutique est une des filières représentant un
potentiel de développement fort.
Pour le développement de ce secteur, la CEMAC met en
oeuvre un certain nombre de politiques visant notamment à :
- améliorer les conditions des opérateurs de
production ;
- accroitre la productivité dans ce contexte de forte
urbanisation ;
- développer et améliorer les conditions de mise
en marché ;
- améliorer l'accès au marché
régional et international ;
- accroitre la compétitivité des
entreprises ;
- mettre en oeuvre les modes de gestion rationnels et
durables ;
- négocier des accords internationaux permettant
l'intégration de ces pays dans le commerce mondial.
Par ailleurs, la « flottille
artisanale »14(*) est très imparfaitement suivie au niveau
statistique. Outre le manque de moyens en la matière, le suivi est rendu
difficile par la non systématisation des permis ou autorisations de
pêche, et même lorsqu'ils existent, l'application de ces mesures
reste défaillante. Certains pays ne disposent d'aucune donnée
statistique sur la flottille artisanale.
Pour l'aquaculture, l'état de la connaissance
statistique est en général meilleur, compte tenu de
l'immobilité et de la relative pérennité des structures
d'élevage (étangs) mais la mise à jour des données
laisse à désirer. Par contre, la connaissance peut être
localement bonne et très documentée, soit du fait de
l'activité de certains projets, au premier rang desquels le Programme
pour des Moyens d'Existence Durables dans la Pêche (PMEDP), ou mener des
enquêtes dans ce cadre (c'est le cas au Cameroun). Malheureusement, si
cette connaissance au niveau local permet d'identifier un certain nombre de
phénomènes qui qualifient bien le fonctionnement de la
filière et dont on peut raisonnablement supposer qu'ils ont un
caractère général, elle s'avère peu utile pour
esquisser une vue d'ensemble de cette filière.
La zone CEMAC contient des ressources halieutiques
diversifiées et relativement abondantes, tant au niveau maritime que
continentale. On estime à 800. 000 tonnes15(*) le potentiel de production de
la pêche, toute filières confondues.
Cette ressource présente des signes manifestes de
surexploitation dans tous les secteurs de la pêche des pays de la CEMAC.
Cette surexploitation se manifeste par des faits constatés sur le
terrain ainsi qu'au travers de visites et d'enquêtes ; le fruit des
entretiens, des échanges et des discussions, effectués par
INFOPECHE en 200716(*)
auprès des professionnels et acteurs du secteur.
Cette surexploitation se traduit, également, par la
présence sur les étals des marchés et chez les
commerçants de poissons frais ou transformés en dessous des
tailles admissibles pour préserver le renouvellement des stocks. La
présence de produits en sous-taille s'explique, aussi, par la pression
de la demande sur la production qui voit par là une opportunité
de valoriser au maximum leur travail ; la méconnaissance des
incidences des comportements des professionnels sur la ressource et leur
avenir. On remarque que parmi les différents types de pêche
pratiqués dans le monde, deux seulement sont vraiment pratiqués
dans la sous-région. Il s'agit de la pêche maritime artisanale et
de la pêche artisanale continentale.
La pêche artisanale maritime de la zone est
caractérisée par une présence massive des pêcheurs
étrangers (nigérians, ghanéens, béninois et
togolais) qui atteindraient jusqu'à 85% des effectifs, (à part
celle dans les milieux insulaires de la Guinée Equatoriale). Il n'y a
pas d'enregistrement ni de gestion de la profession. Les pêcheurs sont
très mobiles et vivent essentiellement dans des camps ou des villages de
pêche le long du littoral. C'est pourquoi, il est difficile d'avoir une
idée exacte du nombre de personnes qui pratiquent cette activité
professionnelle. Les embarcations utilisées sont des pirogues en bois
équipées, le cas échéant, de moteurs hors-bords. La
flottille est fortement motorisée (près de la moitié) et
met en oeuvre une large panoplie d'engins de pêche (différents
types de filets fixes, dérivants et encerclant, lignes et
hameçons, pièges et nasses). La pêche maritime artisanale
approvisionne les marchés locaux, souvent urbains, en poissons frais et
son produit se diffuse également après transformation artisanale
dans les pays limitrophes17(*).
En la quasi-absence d'un système bancaire en milieu
rural, l'élevage reste la forme de capitale productive,
d'épargne, et de trésorerie la plus adaptée aux besoins
quotidiens ou ponctuels des peuples. Il contribue aussi à la gestion des
ressources naturelles en valorisant essentiellement les terres non propices
à l'agriculture. Enfin, l'élevage a un rôle important en
matière d'alimentation. Il fournit ainsi une grande partie des
protéines animales aux populations de la zone CEMAC, dont la demande ne
cesse de croître du fait de la croissance démographique et de
l'augmentation de la population urbaine. Pour marquer cette importance de
l'élevage dans les pays de la CEMAC, le Cameroun a créé en
1957, le Tchad en 1970 et la RCA en 2003 chacun un département
ministériel consacré entièrement à cette
activité. De plus, l'élevage joue historiquement un rôle
essentiel en matière d'intégration régionale. Le
bétail et la viande en provenance du Tchad, de la RCA et du Cameroun
approvisionnent traditionnellement les grandes zones de consommation de la
sous-région.
Avec la mise en place du Nouveau Partenariat pour le
Développement de l'Afrique (NEPAD) en 2002, les Etats membres ont
à travers cette coopération, accentué leur désir de
développer ces secteurs, dans le but d'atteindre un niveau
d'autosuffisance alimentaire acceptable en 2015.
C'est au regard de l'importance de toutes ces
potentialités animale et halieutiques qu'est née l'idée de
la création de la CEBEVIRHA. Cependant, quelles est la motivation qui
tourne autour du choix et la justification de cette étude ?
II. MOTIVATION
La coopération sectorielle en matière
d'élevage et des pêches en zone CEMAC, est mise en oeuvre dans le
seul but de lutter contre la faim et l'insuffisance alimentaire promu par
l'Organisation des Nation Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) dans
son plan d'action pour l'Afrique.
Ce choix s'explique par le fait que ses secteurs constituent
l'un des champs clés pour l'amélioration des conditions de vie
des populations de la sous région. C'est ainsi qu'ils figurent parmi les
premières priorités de la CEMAC qui ne tardera à mettre en
place une institution chargée de la gestion de ces secteurs.
Malgré la présence abondante de la littérature (ouvrages,
rapports, articles...) sur les institutions spécialisées de la
CEMAC, la plupart ne parlent pas de la CEBEVIRHA. Ce qui laisse croire que le
traitement actuel de ce sujet ouvrira le débat y afférent.
C'est au regard de toutes ces observations qu'est née
l'idée de cette études sur : La
coopération sectorielle en Afrique Centrale : le cas de la
CEBEVIRHA (2000-2010). Il apparait dès lors
intéressant de voir non seulement le cadre organique et les
mécanismes coopérationnels de cette institution, mais
également de dresser son bilan coopérationnel entre 2000 et 2010,
et présenter ses perspectives de développement. Au terme de notre
étude, il conviendra d'apporter notre contribution susceptible de
renforcer cette coopération. Dès lors, quel est
l'intérêt d'une telle recherche ?
III. INTÉRÊTS
DU SUJET
L'intérêt de cette étude est à la
fois scientifique (A), pratique (B) et social (C).
A. Intérêt scientifique
Ce travail présente un intérêt
scientifique surtout au niveau du contenu. En effet, pareillement aux autres
travaux18(*) sur les
institutions spécialisées de la CEMAC, qui dans leur étude
ont une vision orientée sur un secteur spécifique, celui-ci porte
également sur les domaines d'intervention qui lui sont propres,
notamment le secteur de l'élevage, de la pêche et de
l'aquaculture. C'est aussi une source d'information consacrée à
l'étude détaillée des principales problématiques de
cette coopération en insistant sur l'avantage tiré par chacun des
Etats membres. A travers cette étude, on trouve des informations qui
nous permettent de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de la
coopération sectorielle dans la sous région CEMAC : le
rôle de la CEBEVIRHA, l'intervention des Organisations Internationales,
partenaires au développement de la CEMAC tels que l'Organisation pour
l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), l'Organisation Internationale des
Epizooties (OIE), l'Union Africaine (UA) et l'Union Européenne (UE)...et
institutions sous régionales telles que le Pôle Régional de
Recherche des Savanes d'Afrique Centrale (PRASAC), l' Association pour la
Promotion de l'Elevage au Sahel et dans les Savane (APESS)...
B. Intérêt pratique
Cette étude montre que, pour optimiser
l'amélioration de la coopération dans ces secteurs, il conviendra
de renforcer les conditions de production et de commercialisation des produits
tels que la viande et le poisson. L'amélioration des conditions de
transport et le respect des réglementations des textes en vigueur, ainsi
qu'une volonté du personnel de la CEBEVIRHA et des Gouvernements et
acteurs concernés sont quelques-unes des solutions à introduire
pour une coopération optimale.
C. Intérêt social
A considérer, comme beaucoup d'observateurs, que
l'intégration régionale est une condition indispensable pour le
développement des Etats africains et leurs citoyens, la dimension
sociale de notre étude se trouve ainsi justifiée. Dans un
contexte de lutte contre la pauvreté, notre étude, telle que
conçue, permettra aux populations de mieux saisir les
opportunités qu'offre l'instauration de la libre circulation en zone
CEMAC afin de satisfaire leurs besoins vitaux. Ce travail permettra
également aux décideurs de cette l'institution de mieux saisir
les enjeux et d'ajuster si nécessaire, les politiques et
mécanismes mis en oeuvre afin de les optimiser et atteindre les
objectifs initialement fixés dans le but d'opérer un
véritable changement social.
IV. DÉFINITION DES
CONCEPTS
Il convient ici de définir les concepts clés
à savoir la coopération sectorielle (A) et Afrique Centrale (B),
Commission Economique (C), Bétail (E) et Ressources Halieutiques (F).
A. La coopération sectorielle
Traditionnellement, le concept
coopération est défini comme
« l'action de travailler conjointement avec
d'autres »19(*) (coopération bilatérale) et la
coopération internationale « vise d'ordinaire l'action
coordonnée de deux ou plusieurs Etats en vue d'atteindre des
résultats par eux jugés
désirables »20(*) (coopération multilatérale). Elle est
également définit comme l'action conjointe et coordonnée
de deux ou plusieurs Etats et de personnes privées dans un domaine
déterminé (...) en vue de parvenir à des résultats
communs dans un ou plusieurs domaines de la vie. Cette coopération peut
se réaliser soit dans le cadre de l'exécution d'un traité
ou d'une organisation internationale, soit en dehors de tout cadre contractuel
ou institutionnel.
La coopération peut être sectorielle ou globale,
à caractère technique, politique ou autre, ou incluant plusieurs
volets. La coopération sectorielle à caractère technique
est celle qui convient à notre sujet. Elle est qualifiée de
coopération fonctionnelle et est de plus en plus administrée par
une Organisation Internationale. Lorsqu'elle est institutionnalisée,
elle donne sa nature et sa raison d'être à l'organisation qui la
gère. Dans son effort de définition et de classification des
organisations, Michel VIRALLY lie l'existence de l'organisation internationale
à sa fonction de coopération internationale et dégage, sur
cette base, une classification des organisations de coopération et des
organisations d'intégration. La coopération internationale occupe
une place de choix dans la philosophie qui a présidé à la
rédaction de la charte des Nations Unies, tant au niveau des
« buts et principes »21(*), des « fonctions et
pouvoirs »22(*)
de l'Assemblée Générale de l'Organisation des Nations
Unies (ONU), que de la règlementation de la
« coopération économique et sociale
internationale »23(*). La coopération est la forme de relation qui
s'établit entre des Etats égaux et souverains institués
par l'ONU. Le contenu de la notion de coopération fonctionnelle est
toutes les institutions qui traduisent l'étroitesse des rapports
d'interdépendance entre Etats et, leur influence sur la réduction
de l'intensité des crises et des conflits internationaux. La
coopération sectorielle est commandée par une logique technique.
Tel est le cas des Etats membres de la CEMAC à travers la CEBEVIHRA.
B. Commission Economique
Ce concept désigne l'ensemble des charges
données à quelqu'un ou un ensemble de personnes
désignées pour accomplir une mission dans un domaine
économique. C'est le cas du personnel de la CEBEVIRHA qui est
chargé de conduire cette institution à la réalisation de
ses objectifs.
C. Bétail
Le mot bétail désigne l'ensemble des animaux
d'élevage d'une ferme, à l'exception des volailles et des
lapins.
D. Viande
Ce concept désigne l'ensemble des aliments tirés
de la chair des animaux.
E. Ressources halieutiques
Elles sont définies comme des ressources vivantes
(animales et végétales) des milieux aquatiques marins
exploitées par l'homme (pêche, aquaculture).
La zone CEMAC qui occupe une partie de l'Afrique Centrale
(3.020.368 Km2) pour une population d'environ 40 millions d'habitants en
2009, est composée de cinq (5) Pays francophone24(*) et un pays de langue
hispanophone25(*) comme le
montre la carte des Etats membres ci-dessous.
Figure 2. Carte des Etats membres de la
CEBEVIRHA (CEMAC)

Source : www.cebevirha-cemac.org
Superficie : 3.020.368
km2
Population : environ 40 millions
d'habitants
Après avoir présenté
l'intérêt et défini les concepts de notre étude,
nous procéderons à la présentation des documents
exploités pour aboutir à la réalisation de cette
étude.
V. REVUE DE LA
LITTÉRATURE
Pour OLIVIER. L, BEDARD. G et FERRON. J, la revue
de la littérature consiste à « identifier les auteurs,
les ouvrages et les articles scientifiques qui ont façonné la
connaissance dans une discipline donnée sur un sujet
précis »26(*). Le but est de montrer en quoi, la
littérature sur un sujet soulève des questionnements.
L'élaboration d'une revue de la
littérature permet de faire l'état de la question traitée.
Il s'agit d'un tour d'horizon relative au domaine de l'étude
envisagée, de sorte que l'on puisse situer celle-ci dans le continuum de
ce qui a déjà été traité, ou tout simplement
appréhender son originalité et sa nouveauté (c'est le cas
de notre travail). Bien qu'il existe une pluralité d'écrits sur
la coopération sectorielle en Afrique Centrale en général
et en zone CEMAC en particulier, aucun n'a été orienté sur
la CEBEVIRHA.
Néanmoins Annie Victoire
ONGBASSOMBEN27(*) montre
la pertinence de cette coopération dans son article intitulé
« pairs et impairs du programme économique régional
en zone CEMAC », le rôle de la CEBEVIRHA dans la
réalisation de ce Programme, élaboré pour une
période de 15 ans (2010-2025). Dans ce programme, la CEBEVIRHA devient
une Agence d'Exécution de la CEMAC (c'est-à-dire qu'elle est
désormais habilitée à mener ses activités sur le
terrain et non, mettre en place des politiques et attendre les
résultats). L'exploitation de ce document nous a permis de capter la
volonté des Chefs d'Etat d'accentuer leur volonté de
coopérer afin de doter la sous-région des produits de
l'élevage et de la pêche, dans le but d'atteindre une
autosuffisance alimentaire à l'horizon 2025. Malheureusement, elle n'a
pas pu pousser un peu loin pour nous montrer le contenu total des programmes
qui sont assignés à cette institution. Qu'à cela ne tienne
car le but de notre travail est de fouiller d'avantage afin de combler ce vide.
Pour le Département de la FAO, dans son
article intitulé « Situation mondiale des pêches et
de l'aquaculture »28(*), il montre la situation de la coopération dans
les secteurs de l'élevage et de la pêche en zone CEMAC. Cette
présentation porte précisément sur la mise en place des
politiques communes de lutte contre la maladie de la vache folle, apparu dans
la sous-région en 1990, ainsi que la crise économique mondiale de
1990. Ces deux événements ont plus ou moins perturbé le
développement du commerce intra sous-régional. La pertinence de
cet article est qu'il présente la situation de la CEBEVIRHA de 1990
à 1996, mais le contenu est peu développer. Par ailleurs, l'un
des objectifs de notre travail sera d'apporter plus de connaissances sur la
situation de cette institution.
TRUEBA (J), dans son mémoire de
Diplôme d'Etudes Approfondies DEA), intitulé «Un cas
d'intégration des marchés : la filière d'exportation
bovine du Tchad vers le Cameroun et le Nigeria »29(*), définit des
itinéraires du commerce du bétail entre les Etats membres de la
sous région, et également entre ceux-ci et les Etats tiers.
L'exploitation de ce document nous a permis de faire une évaluation des
politiques mises en place par la CEBEVIRHA pour le contrôle des
échanges transfrontaliers. Il sera question pour nous de montrer si
possible, d'autres itinéraires de commerce avec l'Afrique du Nord ou de
l'Est. Cette modeste littérature est complétée par des
rapports d'activités de la CEBEVIRHA.
Dès lors que la revue de la
littérature est achevée, quel est la problématique
à aborder ?
VI.
PROBLÉMATIQUE
Michel BEAUD30(*) défini la problématique comme
« l'ensemble construit autour d'une question principale, des
hypothèses de recherche et des liens d'analyse qui permettent de traiter
le sujet ».
L'analyse de la problématique de la coopération
sectorielle en Afrique Centrale, notamment dans le domaine de l'élevage
et de la pêche met en scène la sous-région CEMAC. La
question du développement de ces secteurs porte sur l'attente des
résultats favorables pour la réduction de la pauvreté et
l'assurance du bien-être des populations. C'est ainsi qu'est née
l'idée de la création de la CEBEVIRHA, comme instrument de
valorisation et du développement de ces secteurs. Dès lors, la
création de celle-ci, en tant qu'expérience de la
coopération sectorielle en zone CEMAC, a-t-elle permis de jeter les
bases d'une politique de l'élevage et de la pêche commune
susceptible de servir de socle pour la construction de l'intégration
régionale ? En d'autres termes, le fonctionnement actuel et les
moyens mis en place par la CEBEVIRHA sont-ils efficaces ? Ou encore son
bilan actuel et ses perspectives de développement peuvent permettre
d'atteindre les objectifs fixés, et donc la réalisation d'une
intégration sous régionale favorable ?
Pour répondre aux différentes questions
posées par la problématique, il importe de passer à
hypothèse.
VII. HYPOTHÈSE
L'hypothèse selon Madeleine GRAWITZ est
« une proposition de réponse à la question
centrale posée. Elle tend à formuler une relation entre les faits
significatifs »31(*). Il s'agira ici de donner une réponse
provisoire à l'interrogation soulevée par la
problématique, qu'on peut confirmer ou infirmer. L'hypothèse
constitue un potentiel résultat et un point de départ pour toute
vérification32(*).
La CEBEVIRHA est considérée comme une
expérience prometteuse de construction de la coopération
sectorielle en Afrique Centrale marquée notamment par la mise en oeuvre
des mécanismes, stratégies et actions commune en matière
d'élevage et de la pêche dans la sous-région d'Afrique
Centrale. Cette expérience de coopération fonctionnelle peut
servir de base d'appui pour une intégration régionale plus vaste
dans la perspective du Spill over fonctionnaliste.
A présent que la problématique du sujet est
arrêté et l`hypothèse proposée, nous pouvons
présenter les théories et les méthodes utilisées
pendant nos recherches, lesquelles nous ont permis de bien cerner le sujet et
le comprendre.
VIII. CHOIX
THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE
Il conviendra ici de préciser le choix théorique
(A), c'est-à-dire la méthode analytique qui permettra de mettre
en exergue la réalité choisie, puis la démarche pratique
qui sera empruntée pour y parvenir (B).
A. Cadre théorique
La théorie peut être entendue comme un
schéma explicatif, c'est-à-dire, un modèle d'analyse, de
présentation et de représentation de la réalité.
C'est en quelque sorte, une boîte à outil à la disposition
de l'analyste, grâce à laquelle il peut proposer une
interprétation ou une compréhension de la réalité
sous régionale, régionale ou internationale. Selon Karl Popper,
« les théories sont des filets dont on se sert pour saisir
la réalité »33(*). Pour Marcel Merle, « le détour
par la théorie n'est (...) pas une évasion, mais un moyen de
mieux appréhender la réalité »34(*).
Pour mieux appréhender la dynamique de la
coopération sectorielle en zone CEMAC, coordonnée par la
CEBEVIRHA, il importe de faire recours à certaines théories de
Relations Internationales telles que l'Institutionnalisme historique, le
Fonctionnalisme classique et la Gouvernance.
ü L'institutionnalisme historique
Par définition, l'institutionnalisme est un groupe de
théories
des relations internationales qui combinent plusieurs approches, du
fonctionnalisme et
néo-fonctionnalisme
à la
théorie
des régimes ou à la
théorie
des cartels d'États (State cartel theory). Il met
l'accent sur l'étude des «
institutions »,
dont la définition dépend de la théorie exacte
adoptée. Celles-là peuvent en effet englober règles et
normes, formelles et
informelles, ainsi que les
organisations
politiques (
État, acteurs
privés,
ONGs,
etc.).
Depuis les années 1980, un certain nombre
d'auteurs34(*) ont
entrepris d'élaborer une analyse institutionnelle s'inscrivant
explicitement dans une perspective historique, et cela à deux points de
vue : d'une part, il s'agit de construire une théorie de
l'évolution endogène des institutions et, d'autre part,
d'utiliser cette théorie pour étudier des
phénomènes historiquement bien identifiés. Par exemple le
développement de l'économie de marché en Occident ou, de
manière plus précise, le développement des échanges
impersonnels.
Nous avons retenu cette approche du fait que notre travail se
situe dans une perfective essentiellement historique. Elle nous permettra
d'expliquer le processus par lequel cette institution naît, fonctionne et
continue à exister.
Dans la recherche des actions menées par la CEBEVIRHA
au sujet de la coopération sectorielle en Afrique Centrale, cette
approche nous servira également de rechercher les éléments
pouvant expliquer le processus par lequel cette institution procède pour
que les différentes politiques de l'élevage et des pêches
s'étendent sur toute l'étendue de la sous-région.
ü Le fonctionnalisme classique
Depuis le début du XIXème
siècle, les théories des organisations se sont
succédé, chacune correspondant à une conception
différente de l'organisation. Ces divers travaux se rattachent à
des Ecoles de pensée, qui se sont constituées au fur et à
mesure de l'évolution économique et sociale et du
développement scientifique. Ces Ecoles s'opposent au niveau même
de la définition de ce qu'est une organisation. Toutefois, dans ce
domaine, la représentation la plus répandue est celle du
fonctionnalisme. Cette perspective qui se veut explicative du fonctionnement
des organisations, postule que l'organisation est un système
d'activités intégré, orienté par des buts qui
permettent de faire des choix de structure, de diviser le travail et de
coordonner les tâches afin d'augmenter l'efficacité de
l'organisation.
Le fonctionnalisme est une théorie utilisée pour
la première fois par
Bronislaw
Malinowski35(*), et
qui est le produit d'un long travail d'
observation
participante qu'il réalisa dans les
îles
Trobriand. Pour lui, « le fonctionnalisme suppose donc que
toute pratique ait pour fonction de répondre aux besoins des individus.
Mais en même temps, c'est toujours la totalité de la
société, et non ses éléments séparés,
qui répondent aux besoins individuels »36(*). Pour l'anthropologue anglais
Alfred
Radcliffe Brown, « La fonction d'un usage social particulier,
c'est la contribution qu'il apporte à la vie sociale
considérée comme l'ensemble du fonctionnement du système
social»37(*).
Le fonctionnalisme classique, avec ses présuppositions
implicites d'équilibre, d'intégration et de stabilité, a
résisté aux attaques et aux critiques des sociologues et des
ethnologues qui considèrent le changement, les conflits, les
dysfonctionnements comme donnée empirique premier. Les sociologues
G. Simmel, Karl Marx et L. A. Coser ont construit des appareils
théoriques fondés sur l'hypothèse de contradictions
inhérentes à la vie sociale, et certains sociologues ont
contesté la validité des interprétations fonctionnalistes
au nom de ces contradictions. De même, l'expérience des
ethnologues depuis l'école fonctionnaliste a mis l'accent sur les
changements affectant les sociétés
« primitives » et sur leur dynamique propre, plus que sur
leur miraculeux équilibre. Plus que ces débats souvent
stériles et presque toujours académiques, il convient d'examiner
la capacité heuristique des modèles fonctionnalistes.
Le choix de cette théorie se justifie par le fait qu'il
est indispensable d'évaluer le niveau de cette coopération. Elle
nous permettra également de traiter la structuration et le mode de
fonctionnement de la CEBEVIRHA.
ü La Gouvernance
La gouvernance est une notion parfois controversée, car
définie et entendue de manière diverse et parfois contradictoire.
Cependant, malgré la multiplicité des usages du mot, il semble
recouvrir des thèmes proches du « bien
gouverner ». Chez la plupart de ceux qui, dans le secteur public
ou privé, emploient ce mot, il désigne avant tout un mouvement de
« décentrement » de la réflexion, de
la prise de décision, et de l'évaluation, avec une multiplication
des lieux et acteurs impliqués dans la décision ou la
Co-construction d'un projet. Il renvoie à la mise en place de nouveaux
modes de pilotage ou de régulation plus souples et
éthiques,
fondés sur un partenariat ouvert et éclairé entre
différents acteurs et parties prenantes, tant aux échelles
locales38(*) que
globales39(*) et
nord-sud40(*).
On distingue deux principaux types de gouvernance : la
gouvernance
d'entreprise pour le secteur privé et la gouvernance politique pour
la pensée politique et administrative. En gouvernance politique, l'on
parle de
Gouvernance
mondiale ou globale, de
Gouvernance
locale ou
Gouvernance
régionale en fonction des échelles de gouvernance
abordées. Le cadre analytique de la gouvernance est une
méthodologie destinée à comprendre des situations de
« gouvernance », lorsque les processus collectifs
déterminent des solutions à des problèmes de nature
publique et produisent des normes ou des institutions sociales.
Dans
L'Etat
social de la France,
Jean-François
Chantaraud présente la gouvernance comme « l'ensemble
des règles et méthodes organisant la réflexion, la
décision et le contrôle de l'application des décisions au
sein d'un corps social »41(*).
La Commission européenne a fait inscrire sa propre
notion de gouvernance dans le Livre blanc de la gouvernance
européenne42(*). Ainsi, l'expression « gouvernance
européenne » désigne les règles, les
processus et les comportements qui influent sur l'exercice des pouvoirs au
niveau européen, particulièrement du point de vue de l'ouverture,
de la participation, de la responsabilité, de l'efficacité et de
la cohérence. Ces cinq « principes de la bonne
gouvernance » renforcent ceux de
subsidiarité
et de proportionnalité.
Le premier objectif de la gouvernance est d'apprendre à
vivre ensemble et à gérer pacifiquement la maison commune ;
d'y assurer les conditions de survie, de paix, d'épanouissement et
d'équilibre entre l'humanité et la biosphère.
« La bonne gouvernance est le chemin le plus
sûr pour en finir avec la pauvreté et soutenir le
développement »43(*). Etant donné que la coopération
sectorielle coordonnée par la CEBEVIRHA est une politique
publique44(*), cette
théorie permettra de faire l'étude des modes de coordination qui
sous-tendent les diverses activités de cette organisation et qui en
assurent la cohérence.
Ainsi, les théories démontrées, nous
passons aux méthodes et techniques de collecte des données.
B. Méthodes et techniques de
collecte des données
ü Cadre méthodologique
Epistémologiquement, une connaissance n'est
scientifique que si elle est rationnelle, méthodique et pertinente. Elle
est au coeur de toute production scientifique.
Dans le cadre de ce travail, nous allons aborder quelques
méthodes, notamment l'approche historique, descriptive et analytique. La
méthode historique nous permettra de montrer la base créative de
la CEBEVIRHA, la méthode descriptive quant à elle permettra de
faire la description de son domaine d'intervention et la méthode
analytique contribuera à mettre en évidence la
problématique, elle permettra de s'en tenir à des documents
illustrant la question. Toutefois, pour rendre notre travail, plus
cohérent, il est l'impératif de parcimonie tel que
préconisé par BLONDEL est indispensable au comparatiste45(*). La démarche
comparative s'impose, car elle a pour ambition de trouver des
régularités et des exceptions en confrontant la CEBEVIRHA
à une autre institution exerçant dans les mêmes
domaines.
ü Techniques de collecte des
données
Les techniques documentaires, les entretiens et les
interviews nous ont été aussi d'une grande utilité.
- la technique documentaire nous a permis
d'identifier, de rassembler et d'exploiter efficacement les différents
ouvrages et d'autres documents disponibles relatifs au sujet
d'étude ;
- les entretiens nous ont permis d'analyser
les différentes réponses fournies par certains fonctionnaires de
la CEBEVIRHA et d'entrer en contact avec quelques éleveurs et
pêcheurs pour avoir une idée sur leur avis sur cette
coopération dont ils sont les premiers concernés.
Après avoir montré les théories et les
méthodes de collecte des données, nous entamons le point portant
sur l'articulation du plan.
IX. ARTICULATION DU
PLAN
En dehors de l'introduction générale et la
conclusion générale, notre travail est divisé en deux (2)
parties articulées autour de quatre (4) chapitres qui en constituent
l'ossature.
La première partie intitulé « La
CEBEVIRHA et la gestion des ressources de l'élevage, de la pêche
en Afrique Centrale » comportera deux (2) chapitres dont le premier
portera sur son cadre organique, et le second portera sur ses mécanismes
coopérationnels. Chaque chapitre sera subdivisé en deux (2)
sections.
La seconde partie intitulée « Bilan et
perspectives de la CEBEVIRHA » comportera également deux (2)
chapitres dont le premier portera sur le bilan des activités de cette
institution et le second quant à lui, traitera des perspectives de
développement. Dans une posture scientifique et sociale, nous
dégagerons quelques solutions concrètes et réalisables
pour résorber les obstacles que nous avons pu déceler de cette
coopération.
Dès lors que la
partie introductive est terminée, nous allons aborder la première
partie de notre travail.
PREMIERE PARTIE : LA
CEBEVIRHA ET LA GESTION DES RESSOURCES DE L'ELEVAGE ET DE LA PECHE EN AFRIQUE
CENTRALE
La première partie de ce travail est consacrée
à l'étude descriptive de la CEBEVIRHA. Il comprend deux chapitres
de deux sections chacun. Le premier intitulé : « le cadre
organique de la CEBEVIRHA », donnera un aperçu sur la
genèse, les objectifs, la structure organisationnelle, et le mode de
fonctionnement de cette institution. Le deuxième intitulé :
« Mécanismes coopérationnels de la
CEBEVIRHA », traitera les moyens mis en oeuvre pour le
développement et l'harmonisation des échanges, ensuite les
mécanismes de gestion du secteur halieutique de la
sous-région.
CHAPITRE I : LE CADRE
ORGANIQUE DE LA CEBEVIRHA
La CEBEVIRHA est l'une des institutions
spécialisées de la CEMAC. Née de la volonté
politique des Etats, elle est chargée de conduire et de
développer des activités de l'élevage, de la pêche
et de l'aquaculture afin de lutter efficacement contre la pauvreté.
C'est donc une institution spécialisée à caractère
technique. Bien que riche en potentialité animale, la sous-région
est touchée par l`absence d'un système de production et de
développement en la matière. Ainsi, dans le but de promouvoir le
développement qualitatif et quantitatif et d'améliorer
l'état sanitaire des animaux dans la sous-région, les Etats
membres ont lancé les bases créatrices de la CEBEVIRHA, qui
répondent à un processus marqué par plusieurs
étapes.
En effet, c'est en 1978 que les Chefs d'Etat ont
décidé de la création d'un département au sein du
secrétariat exécutif de l'UDEAC, chargé des questions du
développement de l'élevage et des pêches. Plus tard en
1987, ce département est transformé en une institution
spécialisée dénommée Communauté Economique
du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques. Avec
l'avènement de la CEMAC en 1994, elle devient Commission Economique du
bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques (CEBEVIRHA).
L'installation officielle et solennelle du siège de la
direction générale de l'institution interviendra plus tard en
janvier 2004 suivie en même temps de l'attribution d'un local
par le Gouvernement tchadien. Son cadre institutionnel comporte son
organisation et son fonctionnement.
Nous verrons tour à tour la structure organisationnelle
de la CEBEVIRHA (Section I), et son mode de fonctionnement (Section II).
SECTION I : LA STRUCTURE
ORGANISATIONNELLE DE LA CEBEVIRHA
Nous aborderons d'abord la genèse de la CEBEVIRHA et
les objectifs qui lui sont assignés (paragraphe 1) ensuite sa structure
organisationnelle (paragraphe 2).
Paragraphe 1. Genèse et
objectifs de la CEBEVIRHA
Il est question ici d'aborder la création (A) et les
objectifs poursuivis par la CEBEVIRHA (B).
A. Création de la
CEBEVIRHA
La CEBEVIRHA est issue du département de l'Elevage, des
Pêches et des Industries animales du Secrétariat
Général de l'UDEAC. En effet, elle est née lors du
Conseil des Chefs d'Etat réunis en session ordinaire le 18
décembre 1987 à N'Djamena (République du Tchad). La mise
en place de cette institution intervient lors que les Chefs d'Etats ont
été convaincus par la volonté :
- de Promouvoir le développement harmonisé de
l'élevage et de la pêche ;
- d'améliorer la transformation des produits et
d'accroitre les échanges commerciaux du bétail, de la viande et
des ressources halieutiques dans leurs Etats en vue de satisfaire les besoins
accrus des populations en matière d'alimentation en protéines
animales ;
- convaincu qu'une croissance plus rapide et
équilibrée de la production animale et de la pêche appelle
la mise en oeuvre au niveau sous régional de coopération
économique et la réalisation d'une zone d'échange
organisée ;
- considérant la richesse potentielle des pays de
l'UDEAC en matière d'élevage et des ressources halieutiques et la
nécessité d'en permettre l'éclosion dans
l'intérêt de la sous-région ;
- constatant les indépendances qui existent entre les
pays de l'UDEAC sur le plan du commerce du bétail, de la viande, du
poisson et sur le plan de la santé animale ;
- conscient de l'efficacité que peut avoir en ce
domaine une coopération sous régionale ;
- se référant à la Décision
No 48/85-UDEAC-475 donnant mandat au Secrétariat
Général de l'UDEAC d'entreprendre et d'actualiser les
études pour la mise en place effective de la CEBEVIRHA a convenu
à sa création par Acte n° 20/87-UDEAC-475 portant adoption
de l'accord de création de la CEBEVIRHA (annexe
1) dont le siège est fixé à N'Djamena au
Tchad (annexe 2 ). Dès lors que cette institution
est mise en place, quels sont les Objectifs poursuivis ?
B. Objectifs de la
CEBEVIRHA
La principale mission de cette institution consiste à
« favoriser le développement harmonisé et
équilibré des secteurs de l'élevage et de la pêche
des Etats membres en vue de parvenir à une amélioration aussi
rapide que possible du niveau de vie de leurs populations par l'accroissement
du disponible en protéines animales ». A ces fins, les Etats
membres conviennent de poursuivre ensemble la réalisation des objectifs
fondamentaux suivants :
- le développement quantitatif et qualitatif des
secteurs de l'élevage et de la pêche par la mise en oeuvre d'une
politique intégrée d'aménagement des conditions de
l'élevage et de la pêche au niveau de l'ensemble des Etats
membres ;
- l'amélioration de l'état sanitaire du
bétail et du poisson ;
- le contrôle sur les lieux de conditionnement des
troupeaux et de l'environnement du poisson ;
- la valorisation des produits et sous-produits de
l'élevage et de la pêche en vue de permettre le
développement d'industries dérivées ;
- le développement et l'harmonisation des
échanges afin d'assurer une fluidité aussi grande que possible de
la circulation du bétail, de la viande et des produits halieutiques
entre les Etats membres, notamment en réduisant les contrôles
administratifs, en simplifiant la fiscalité et en mettant en place une
structure des prix adaptés pour encourager la production, la
commercialisation et stimuler la consommation ;
- harmonisation et coordination des politiques de
l'élevage et de la pêche contenues dans les plans nationaux de
développement des Etats membres, en vue de promouvoir une coordination
des programmes de production, de traitement, de transport et de
commercialisation de la viande et des produits halieutiques, ainsi que des
activités de recherche dans les domaines de la production, de la
santé animale, de l'exploitation et de la conservation des ressources
halieutiques et du développement de l'aquaculture ;
- organisation de la formation par la création
d'établissements ou l'aménagement de ceux existants, et le
renforcement du personnel nécessaire à la réalisation des
objectifs précités.
En vue d'accroître la production dans la proportion
assurant, dans un premier temps, l'autosuffisance de la sous-région en
protéines animales et, à plus long termes, les
possibilités d'exportation. L'effort en matière de
développement de la production porte sur l'ensemble de la zone
concernée, et couvre tous les secteurs concourant directement ou
indirectement à l'amélioration ou au développement de la
production.
Pour assurer un développement de la production de
viande et du poisson dans les Etats membres, la CEBEVIRHA tient compte des
caractéristiques et des conditions de leur production dans chaque
Etat.
La politique communautaire de développement de la
production est mise en oeuvre par la réalisation des projets qui
concernent en priorité, sans que l'énumération
ci-après puisse être considérée comme
limitative :
Dans le domaine des productions animales, il convient de
réaliser le développement intégré de :
- l'élevage traditionnel ;
- l'amélioration de l'état sanitaire du
bétail ;
- la création ou le développement
d'unités de production des ruminants orientées vers l'embouche ou
le ranching46(*) ;
- la création et le développement des centres de
multiplication et de diffusion d'animaux adaptés aux conditions
d'élevage en zone infectée, de manière à
sauvegarder et multiplier le capital reproducteur réellement
Trypanotolérant47(*) existant actuellement dans la
sous-région ;
- la production régionale de vaccins, la
création et/ou le développement de laboratoire de
recherche ;
- l'aménagement des pistes à bétail et
l'équipement des postes de contrôle pour les circuits
Inter-états ;
- la création d'unités de production intensive
de porcs et volailles ;
- la production d'aliments concentrés pour les
animaux.
Dans le domaine halieutique et de l'aquaculture :
- assurer le développement intégré de la
pisciculture ;
- la création ou le développement des centres de
multiplication, et d'un centre de recherche de meilleures espèces de
poissons à élever ;
- l'inventaire et l'étude des potentialités de
pêches en mer et en eau douce ;
- le contrôle et la surveillance de la zone
économique exclusive des Etats membres ;
- la promotion d'armements nationaux ou communautaires ;
- la création ou le développement d'un centre de
recherche en matière de pêche ;
- l'amélioration des procédés techniques
de production et de conservation pour développer le commerce
Inter-Etats.
La CEBEVIRHA est chargée d'assurer la promotion de ces
projets selon diverses modalités notamment par la centralisation
et la sélection des projets présentés par les Etats,
l'assistance à l'élaboration des projets et à la
présentation des dossiers et la recherche des sources de
financement. Elle est également chargée de suivre
l'exécution de ces projets et d'en évaluer les résultats
qui seront communiqués à l'ensemble des partenaires
intéressés. La définition des critères
conférant le caractère communautaire aux projets doit
procéder d'une approche pragmatique de la situation dans les Etats. A
cette fin, la CEBEVIRHA retient certains critères essentiels
conférant le caractère communautaire aux projets
présentés ou initiés par elle. Il s'agit des
critères suivants :
- l'exploitation communautaire des ressources naturelles en
vue de compléter les efforts et les moyens dont dispose chaque Etat pour
mettre en oeuvre le développement de la production ;
- la complémentarité, entendue dans le sens
où un projet implanté dans un seul Etat à un
caractère expérimental ou pilote dans un secteur particulier
susceptible d'être diffusé et exécuté dans les
autres Etats ;
- le marché et la satisfaction des besoins : les
projets doivent en priorité débouché sur le marché
sous-régional en vue de satisfaire la demande intérieure avant de
s'orienter vers le marché extérieur ;
- la dimension des projets : l'envergure du projet et son
coût financier doivent nécessiter la mise en commun des efforts
des membres de la communauté, pour assurer la réalisation et pour
sollicité l'aide extérieure ;
- la rentabilité économique doit être
recherchée et se concrétiser en priorité par un
accroissement de la production ou par une amélioration des facteurs qui
y contribuent. La rentabilité financière ne doit pas faire
obstacle à la réalisation des projets.
Sur la base des critères ci-dessus la CEBEVIRHA
procède au classement des projets en deux (2) types : les projets
communautaires48(*) et les
projets pilotes49(*). Pour
cela il convient de revoir les méthodes de développement et de
l'harmonisation des échanges.
La CEBEVIRHA assure également le développement
et l'harmonisation des échanges. A ce titre, il est
envisagé la réalisation d'un espace économique
commun, l'institution d'un marché commun du bétail, de la viande
et des ressources halieutiques, l'harmonisation et la promotion des
échanges l'harmonisation et la coordination des politiques de
l'élevage et de la pèche et la formation. Malheureusement le
niveau de ces échanges notamment dans les échanges des ressources
halieutique est faible comme on peut le constater dans les graphiques
suivants :
Graphique 1 : Poids des pays dans
les échanges intra régionaux des maquereaux congelés.
100%
100 96%
90
80
70
60
50
40
30
20
10
4%
0
Gabon Guinée Eq.
Congo
Importation
Exportation
Compte tenu de l'inégale disponibilité des
maquereaux congelés dans les pays côtiers, le Gabon importe
jusqu'à 96%, la Guinée Equatoriale 4%, alors que le Congo est
exportateur à 100% de ces produits. Ce qui lui permet d'alimenter les
autres pays.
Graphique 2 : Poids des pays dans
les échanges intra régionaux de poissons séchés,
salés et non fumés (Source : CCI, 2003 in Programme
Economique Régionale (PER) de la CEMAC, 2010).
100 93%
90
80 73%
70
60
50
40
30
27%
20
10
4% 2% 1%
0
Congo
Gabon Tchad Autres
Importation
Exportation
Source : CCI, 2003 in Programme Economique
Régionale (PER) de la CEMAC, 2010.
En terme d'échanges des poissons séchés,
salés et non fumés, le Congo apparaît comme le grand
importateurà hauteur de 93% et exporte 73% ; le Gabon importe 4% et
exporte 27% ; le Tchad n'étant pas un pays où la pêche
fait partie des exportations se contente d'importer 2% pour compléter la
production nationale ; les autres pays (Cameroun, Centrafrique et
Guinée Equatoriale) importent seulement 1%.
Graphique 3 :Poids des pays dans
les échanges intra régionaux des poissons congelés.
100
90
80
70 60%
60
57%
50
40
37%
30
28%
20
10
9% 3% 5%
0
Cameroun Gabon
Guinée Eq. Autres
Importation
Exportation
Source : CCI, 2003 in Programme Economique
Régionale (PER) de la CEMAC, 2010.
On remarque à ce niveau que l'insuffisance des produits
de pêche oblige le Cameroun à importer 60% de poissons
congelés ; le Gabon exporte 37% et importe 28% ; la Guinée
Equatoriale exporte jusqu'à 57% et importe seulement 9% ; les
autres pays (Centrafrique, Congo et Tchad) importent seulement 3% et Exportent
5%.
Graphique 4 : Poids des pays dans
les échanges intra régionaux de crevettes congelées
100
90
80 79%
73%
70
60
50
40
30
26%
20 21%
10
1%
0
Tchad Cameroun
Gabon Autres
Importation
Exportation
Source : CCI, 2003 in Programme Economique
Régionale (PER) de la CEMAC, 2010.
Dans les échanges des crevettes congelées, on
remarque que le Tchad est le 1er importateur potentiel avec
79% ; le Cameroun importe 21% de ces produits et exporte 26% ; le
Gabon exporte jusqu'à 73% vers les pays de la sous-région et
vers l'UE ; les autres pays (la Centrafrique, la Guinée Equatoriale
et le Congo) exportent seulement 1%.
Les statistiques montrent à travers ces graphiques que
malgré la position stratégique des pays côtiers de la
sous-région et les avantages qu'elle offre en produits halieutiques, le
niveau d'échange reste médiocre. On remarque qu'en terme
d'exportation, le Congo arrive en tête avec 174, 66% ; le Gabon
137% ; la Guinée Equatoriale 57% ; le Cameroun 26% ; la RCA
avec 2,32% et enfin le Tchad 1,66%.
Dans les importations, le Gabon vient en tête avec un
total de 126% ; le Congo 94,33% ; le Tchad 82% ; le Cameroun
81,33% ; la Guinée Equatoriale avec 13,66% et la RCA avec 1%.
Par ailleurs, il serait judicieux de développer une
politique visant à pratiquer la pisciculture dans les zones favorables
des Etats membres pour augmenter le niveau d'échanges. En plus les
grands exportateurs (Congo, Gabon) doivent renforcer leurs échanges avec
les importateurs (Cameroun, Tchad) pour équilibrer le niveau de la
demande et de l'offre.
La CEBEVIRHA est considérée comme constituant un
espace économique sous-régional à l'intérieur
duquel la circulation des produits locaux d'origine animale et halieutique ne
soit soumise à aucune restriction quantitative. Dans ce cadre, les Etats
ont adopté un Tarif Extérieur Commun (TEC) et s'appliquent
à en assurer une mise en oeuvre homogène, à lutter contre
la fraude et à limiter les régimes dérogatoires, sources
de distorsions et d'inefficacité. Le taux du tarif des douanes à
l'intérieur de la zone CEMAC, est de 0%.
Sous resserve des normes internationales en la matière,
chaque Etat membre convient de ne pas importer des pays tiers des produits
d'élevage ou de pêche pour satisfaire sa consommation sauf s'il y
a impossibilité de trouver auprès de ses partenaires les
quantités et les qualités qui lui seraient nécessaires.
Cette disposition ne s'applique pas à l'importation des animaux
destinés à créer, à améliorer ou à
accroître les animaux d'élevage en vue de promouvoir la
production.
Toutefois, dans le cas d'engagement international signé
par un ou plusieurs membres de la communauté avec un ou plusieurs Etats
tiers, antérieurement à la date d'entrée en vigueur des
statuts, cet engagement sera exécuté jusqu'à son terme.
Au sein de la communauté, les pays importateurs
s'engagent à définir une politique d'approvisionnement en
viande et en poisson en provenance des pays membres exportateurs de telle sorte
qu'il soit possible d'établir des plans d'approvisionnement annuels
devant permettre l'organisation des échanges. Il importe
également à ceux-ci d'adopter un plan à long terme en vue
de permettre aux pays membres exportateurs de prendre toutes les mesures pour
faire face aux besoins des pays membres importateurs.
Les pays membres exportateurs s'engagent à prendre
toutes les mesures nécessaires en vue de satisfaire, à tout
moment, les pays membres importateur en accordant une priorité à
leurs demandes.
Si la situation de la demande est telle que, nonobstant les
dispositions des statuts de cette institution, certains membres importateurs
risquent d'éprouver des difficultés pour subsister à leurs
besoins, le Conseil des Ministres statuant en commission ad hoc constate cette
situation et décide des mesures propres à y remédier.
Notamment par une juste répartition des productions des pays
exportateurs ; par la suspension des exportations de bétail, de la
viande et du poisson vers les pays tiers ; par les importations de la
viande et du poisson en provenance du marché mondial et
éventuellement par la suspension des droits et taxes à
l'importation.
En vue de réaliser un véritable marché
commun, les Etats membres s'engagent à définir et à
appliquer, dans le cadre d'une règlementation adéquate à
l'intérieur de la communauté, une politique rationnelle visant
à accroître les échanges intra-communautaires.
Pour l'harmonisation et la promotion des échanges, en
vue d'assurer une fluidité aussi grande que possible de la circulation
du bétail, de la viande et des ressources halieutiques entre les Etats
membres, il convient de rechercher des mesures communes tendant à une
harmonisation des législations et règlementations commerciales
desdits produits.
Afin d'assurer la promotion des échanges
intra-communautaires, et pour satisfaire à la réalisation des
objectifs ci-dessus, la CEBEVIRHA définit les actions qui sont mises en
oeuvre concernant :
- l'organisation et le contrôle des échanges
d'animaux vivant ;
- l'harmonisation des législations
zoosanitaires50(*), ainsi
que des contrôles sanitaires des produits d'élevage et de la
pêche ;
- la définition des normes pour différentes
catégories d'animaux et les qualités des viandes et des
ressources halieutiques ;
- l'organisation de la commercialisation des animaux vivants,
des viandes et des ressources halieutiques.
Pour réaliser les actions tendant au
développement des échanges et à l'harmonisation des
législations et réglementations y relatives, la CEBEVIRHA
négocie en rapport avec le Secrétariat Exécutif de la
CEMAC et veille à l'exécution des accords ayant trait aux
échanges ; aux législations zoosanitaires ; aux
catégories de bétail, qualités des viandes et des
ressources halieutiques ; aux réglementations
professionnelles ; à la circulation du bétail.
Pour harmoniser et coordonner les politiques de
l'élevage et de la pèche, les Etats sont tenus de communiquer en
temps opportun à la CEBEVIRHA, toutes informations et documents d'ordre
statistique, technique et économique nécessaire à
l'accomplissement de ses missions. La CEBEVIRHA étudie ces informations
en liaison avec les organismes nationaux compétents et soumet les
résultats assortis des propositions au Conseil des Ministres. Elle met
tout en oeuvre pour améliorer les échanges d'informations
statistiques, harmoniser les modes de saisie des données et assurer la
coordination des divers plans de développement de l'élevage et de
la pêche.
Pour assurer la formation des agents d'élevage et des
pêches, la CEBEVIRHA organise la formation par la création
d'établissements ou l'aménagement de ceux existants ; la
formation des professionnels des secteurs de l'élevage et de la
pêche ; le renforcement des capacités du personnel de la
Direction Générale et des correspondants nationaux. Elle organise
la formation des professionnels, notamment les commerçants du
bétail, les contrôleurs des marchés et des abattoirs, les
bouchers, les charcutiers, les artisans-pêcheurs, les responsables des
associations socioprofessionnels des secteurs élevage et pêche.
Après avoir présenté la création
et les objectifs de la CEBEVIRHA, nous passons à la présentation
de sa structure fonctionnelle.
Paragraphe 2. Structure de la
CEBEVIRHA
La structure de la CEBEVIRHA est composée d'une
direction générale dirigée par un Directeur
général et un Directeur Général Adjoint, des
directions techniques, des services centraux et des services extérieurs
comme le montre son organigramme (annexe 3). Tous travaillent
en étroite collaboration avec la Commission de la CEMAC dans le but
d'atteindre les objectifs fixés, ce conformément aux Objectifs du
Millénaire pour Développement et du Nouveau partenariat pour le
Développement de l'Afrique.
Pour recueillir les informations sur les secteurs qui la
concernent, la CEBEVIRHA a mis en place des correspondants nationaux dans
chacun des ministères chargés des questions de l'élevage,
de la pêche et de l'industrie animale des Etats membres. Mais force est
de constater que ces représentations ne remplissent pas normalement
leurs fonctions, ce qui crée un manque crucial d'information sur ces
secteurs. La poursuite des objectifs de cette institution ne peut se faire
d'une manière disparate. Il est donc nécessaire d'organiser son
fonctionnement. La section suivante nous permettra de capter la
crédibilité de son mode de fonctionnement.
SECTION II : LE MODE DE
FONCTIONNEMENT DE LA CEBEVIRHA
La CEBEVIRHA est dirigée par un ensemble d'organes
chargé d'assurer son on fonctionnement afin de l'accomplissement
efficace de ses taches. Nous verrons d'abord les organes de décision,
les directions techniques et les services (Paragraphe 1), en suite nous
aborderons les réformes institutionnelles de 2006, et le rôle de
cette institution dans le Programme Economique Régional de la CEMAC
(paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les organes
de décision de la CEBEVIRHA et les directions techniques
Il convient de parler du fonctionnement des organes
suprêmes, des directions techniques51(*) et des services centraux52(*).
A. Les organes de
décision
Ils sont composés de la conférence des Chefs
d'Etat de la CEMAC, du Conseil des ministres de l'UEAC, du Conseil
d'Administration et de la Direction Générale de la CEBEVIRHA.
ü La
Conférence des Chefs d'Etat
La Conférence des Chefs d'Etat est l'organe
Suprême de la CEBEVIRHA. Elle fonctionne conformément aux
dispositions contenues dans la Convention régissant l'UEAC. Elle fixe le
siège de la CEBEVIRHA, nomme le Directeur Général et le
Directeur Général Adjoint. Sur proposition du Conseil des
Ministres, le Président en Exercice nomme les Directeurs et le
Contrôleur de gestion.
ü Le Conseil des
Ministres de l'UEAC
Le Conseil des Ministres de l'UEAC est régi par les
dispositions de la Convention53(*) créant l'UEAC dont la teneur suit :
« le Conseil des Ministres définit par
voie de règlements les systèmes d'information mutuelle auxquels
participent les États membres en vue de la coordination de leurs
politiques agricoles, pastorales et piscicoles ; définit par voie
de recommandations les orientations que les États membres sont
invités à mettre en oeuvre simultanément en vue de
l'amélioration de l'efficacité économique et sociale des
secteurs de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche ; a la
faculté d'engager, par voie de règlements, des actions portant
notamment sur l'organisation commune de la recherche »54(*). « Il
arrête, à la majorité simple et sur proposition du
Secrétaire Exécutif, les règlements et les
recommandations. Il délègue au Secrétaire Exécutif,
dans les mêmes conditions de majorité, tout pouvoir
d'exécution nécessaire à la coordination des politiques
agricoles, pastorales ou piscicoles des États
membres »55(*).
B. Le Conseil
d'Administration et la Direction Générale
Ces deux organes font parties intégrantes des organes
suprêmes de la CEBEVIRHA. Ils fonctionnement en étroite
collaboration avec les autres organes, les directions techniques et les
services.
ü Le Conseil
d'Administration
Le Conseil d'Administration est composé des
représentants des Etats membres comprenant un Haut Responsable
Technique chargé de l'élevage ; un Haut Responsable
Technique chargé de la pêche ; et un membre du Comité
inter-Etat. Le Secrétaire Exécutif est membre de plein droit du
Conseil d'Administration et le Directeur Général de la CEBEVIRHA
rapporte les affaires inscrites à l'ordre du jour. La Présidence
du Conseil d'Administration est assurée par tour de rôle pendant
une année civile par une Personnalité de l'Etat membre qui assure
la Présidence de la Conférence des Chefs d'Etat. La
Présidence du Conseil d'Administration exerce les pouvoirs fixés
par son règlement intérieur. Elle ordonne les missions du
Directeur Général. Se réunit sur convocation de son
Président, une fois par an en session ordinaire dans le pays du
Président du Conseil. Elle peut se réunir en sessions
extraordinaires, mais ne peut valablement siéger que si tous les Etats
membres sont représentés. Le Conseil dure jusqu'à
l'épuisement des points inscrits à l'ordre du jour.
Sur proposition de la Direction Générale, le
Conseil d'Administration adopte les politiques communes en matière
d'harmonisation et de développement communautaire conformément
aux orientations définies par les Instances Supérieures ; le
budget de la CEBEVIRHA est inclus dans celui de la Communauté.
Dans les matières qui lui sont
déléguées, le Conseil d'Administration dispose d'un
pouvoir de décision. Ces décisions sont prises à
l'unanimité des représentants des Etats. Le Conseil peut
également formuler des recommandations et émettre des voeux. Il
est représenté par son Président qui peut
déléguer ses pouvoirs au Directeur Général de la
CEBEVIRHA. Toute décision d'acquérir ou d'aliéner des
biens immobiliers et de contracter des emprunts est du ressort du Conseil
d'Administration.
ü La Direction
Générale de la CEBEVIRHA
En ce qui concerne la direction générale, elle
est sous le contrôle effectif d`un Directeur Général
assisté par un Adjoint et d'un personnel administratif réparti en
deux (2) catégories : la catégorie de l'encadrement et celle
des services généraux. Le Directeur Général est
placée sous l'autorité directe du Président du Conseil
d'Administration, son adjoint et lui sont nommés par la
Conférence des Chefs d'Etat, pour un mandat de cinq ans renouvelable une
seule fois. Il est l'Ordonnateur du budget. La Direction Générale
est l'organe chargé de la préparation et de l'exécution
des décisions des Instances Supérieures.
Dans le cadre des directives56(*) qui lui sont données par ces instances, elle
fait procéder à l'étude des problèmes
d'intérêts communs et leur soumet les résultats. Dans ce
but elle peut solliciter des Instances Supérieures, la création
de toute commission « ad hoc » composée des membres
appartenant aux Etats et l'assistance des organisations internationales,
régionales ou de coopération bilatérale. Chaque
année elle établit un rapport sur le fonctionnement et les
activités de l'institution, ainsi que sur les progrès accomplis
dans la réalisation des missions fondamentales. Ce rapport est
présenté au Conseil d'Administration et transmis au Conseil des
Ministres l'UEAC.
Le personnel de la Direction Générale, en
dehors des Directeurs et du Contrôleur de Gestion, est recruté par
le Directeur, dans la limite des postes budgétaires prévus. Dans
l'exercice de leurs fonctions, le Directeur général et son
Adjoint, les Directeurs et le personnel de la Direction Générale
ne peuvent ni solliciter ni recevoir d'instructions d'aucun gouvernement et
d'aucune entité nationale ou internationale, et doivent s'abstenir de
toute attitude incompatible avec leur qualité de fonctionnaires
internationaux.
Les dispositions de l'Acte additionnel N0
06/99/CEMAC-024-CCE-0257(*) relatif aux régimes des Droits,
Immunités et Privilèges accordé par la Communauté
aux membres de ses Institutions et à son personnel sont applicables au
personnel de la CEBEVIRHA. Ces organes sont assistés par des directions
et services.
Paragraphe 2. Les Directions
Techniques et services rattachés à la Direction
Générale
Il s'agit notamment de la Direction Administrative et
Financière, la Direction chargée du Contrôle de
Gestion, la direction de la production animale, la direction de
pêche et de la pisciculture et enfin la direction du commerce, des
études économiques et des statistiques.
Il est question pour nous de montrer la dynamique dans le
fonctionnent de la direction générale. Tous d'abord, nous allons
procéder à la présentation du mode de fonctionnement des
directions techniques (A), et des services (B).
A. La Direction
Administrative et Financière et la Direction du Contrôle de
Gestion
La direction administrative et financière est
assurée par un directeur chargé :
- d'assurer l'administration courante de la Direction
Générale et ce, dans le cadre des prescriptions du
règlement financier ;
- de mettre en règle la comptabilité
générale et la comptabilité matière ;
- de veiller à l'efficacité des
procédures comptables ; de gérer la trésorerie de la
CEBEVIRHA en accord avec le DG (recouvrement des recettes et le
règlement des dépenses) ;
- de participer à l'élaboration et au suivi de
l'exécution du budget. Il est assisté par le Contrôleur de
Gestion.
La direction du contrôle de gestion, est sous la
supervision d'un contrôleur de gestion qui a pour responsabilité
de :
- veiller à l'application stricte du règlement
financier ;
- participer au suivi de l'exécution du budget et d'en
rendre compte au Conseil d'Administration. En dessous de ces deux directions,
il existe des Directions Techniques et des Services.
B. Les Directions
Techniques et les services de la CEBEVIRHA
La Direction de Production Animale, la Direction de
Pêche et Pisciculture et la Direction du Commerce, des Etudes
Economiques et des Statistiques sont toutes sous la commande des directeurs
techniques qui interviennent chacune dans le domaine qui lui concerne, pour la
réalisation des objectifs de la commission. Ils ont la
responsabilité d'élaborer le programme d'action des services
placés sous leur autorité ; d'organiser et contrôler
leur mise en oeuvre ; d'améliorer l'efficacité et la
compétence des personnes placées sous leur autorité ;
de participer activement aux réunions statutaires de la CEBEVIRHA ;
de représenter éventuellement le DG aux réunions
internationales dans le domaine de leur compétence. Les postes sont
définis par le Consensus de Fort-Lamy58(*) qui les pourvoit aux Etat membres.
Ainsi, le poste de Directeur Général est
confié à la République du Congo; le Directeur
Général Adjoint à la République
Centrafricaine ; le Directeur Administratif et Financier à la
République du Cameroun ; le Directeur de la Production Animale au
Tchad, le Directeur de a Production des Pêches à la
République du Gabon et le Directeur du Commerce, des Etudes Economiques
et des Statistiques à la République de Guinée Equatoriale.
Mais avec la dernière réforme institutionnelle de 2006, il y a eu
un changement que nous verrons dans le chapitre VI de notre travail.
La Direction Générale de la CEBEVIRHA compte
douze (12) services répartis dans quatre (4) directions techniques (Cf.
tableau ci-dessous).
Tableau 1. Répartition des services
dans les directions techniques de la CEBEVIRHA
Directions
|
Services
|
Direction Administratif et Financière
|
-Service de la Communication ;
-Service des Ressources Humaines et de la Documentation ;
-Service du Budget et du Matériel ;
-Service de Comptabilité.
|
Direction du Commerce, des Etudes Economique et des
Statistiques
|
-Service des Etudes de Projets et de Recherche de
financement ;
-Service des Etudes Economiques ;
-Service des Statistiques et de l'Informatique.
|
Direction de la Pêche et de la Pisciculture
|
-Service de Recherche et Formation ;
-Service de la Pisciculture ;
-Service de la Production Pêche.
|
Direction de la Production Animale
|
-Service Recherche et Formation ;
-Service Santé Animale ;
-Service de la Production Animale.
|
Source : Statut de la CEBEVIRHA
Ses services sont dirigés par des Chefs de Services
(fonctionnaires de classe II) qui sont sous l'autorité de leurs
directeurs respectifs et ont pour responsabilité d'organiser, de
diriger, de réaliser et de contrôler les études et travaux
qui leur sont confiés et rendent-compte à ces derniers. On note
également la présence des conseillers techniques (fonctionnaires
de classe III) qui ont pour responsabilité d'effectuer sous la
supervision d'un directeur, des travaux d'études, de recherche et de la
conception nécessaire à la réalisation des objectifs et
des missions fixés ; des experts (fonctionnaires de classe III)
ayant les mêmes responsabilités que les chefs de service ;
des fonctionnaires de régime local (classe IV) ayant pour
responsabilité d'organiser et d'exécuter les travaux
décidés par les responsables hiérarchique, avec une marge
d'initiative et d'organiser et contrôler le travail des agents
inferieurs ; de deux (2) secrétaires dont l'une est
secrétaire du DG et l'autre de la CEBEVIRHA.
Elle dispose donc des moyens financiers pour son
fonctionnement qui se composent d'un budget de fonctionnement et d'un fonds
d'investissements arrêtés annuellement par le Conseil
d'Administration sur proposition de la Direction Générale.
L'exécution et le contrôle du budget et du fonds sont
arrêtés conformément au règlement financier. Le
budget du fonctionnement est alimenté par la contribution des Etats, par
les subventions éventuelles accordées par les Etats membres et
les Etats non membres, et par les Organismes bi ou multilatéraux d'aide
et de coopération, ainsi que par les recettes propres, les produits
éventuels d'emprunt, et par les revenus d'emprunt des biens meubles et
immeubles59(*) de la
CEBEVIRHA, les excédents éventuels des gestions
précédents. Les projets initiés par la CEBEVIRHA sont
financés par le Fonds pour le Développement Communautaire (FODEC)
de la CEMAC selon les modalités arrêtées par le
règlement du Conseil des Ministres. Le Directeur Général
est autorisé à solliciter le concours extérieur.
Au demeurant, la CEBEVIRHA fonctionne grâce à
une structure composée des directions et services travaillant pour la
réussite des objectifs qui lui sont assignées. Mais force et de
constater que la main d'oeuvre60(*)reste insuffisante, ce qui met à mal le
fonctionnement normal de cette institution, puis que pendant la période
de Juillet à Septembre, la quasi-totalité du personnel est en
vacance. D'où on remarque un ralentissement des activités. Il
convient de retenir que la CEBEVIRHA est une institution à vocation
opérationnelle et dont les activités sont nombreuses et
nécessitent un nombre important de main d'oeuvre pouvant l'aider
à réaliser ses objectifs. Etant donné que nous avons
achevé le premier chapitre de notre première partie, nous
abordons le second qui porte sur les mécanismes coopérationnels
de la CEBEVIRHA.
CHAPITRE II : LES
MECANISMES COOPERATIONNELS DE LA CEBEVIRHA
Pour réaliser ses objectifs, la
CEBEVIRHA doit mettre en place des moyens nécessaires pour leur mise
à terme. C'est ainsi qu'elle a mobilisé un certain nombre de
mécanismes de coopération. Il s'agit de la mise en place des
politiques de développement et d'harmonisation des échanges
(Section I) et des mécanismes de gestion du secteur halieutique
(Section II).
SECTION I : LES
POLITIQUES DE DÉVELOPPEMENT ET D'HARMONISATION DES ÉCHANGES
Pareillement à la région d'Afrique de l'Ouest
qui s'est dotée d'un Passeport Pour le Bétail (PPB), qui est un
document sous régional et du Certificat International de Transhumance
(CIT), à caractère international, la sous-région d'Afrique
Centrale se dote également de ces documents pour le contrôle
effectif de la transhumance du bétail entre ses Etats membres en vue de
lutter contre les transferts illégaux et les maladies
transfrontalières du bétail. Il conviendra de faire un point sur
leur création et leur mise en circulation (Paragraphe 1), ensuite faire
une esquisse sur la dynamique de la CEBEVIRHA dans la lutte contre les maladies
animales et le développement du commerce entre les Etats membres
(Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : La Mise en
oeuvre des documents de transhumance
Nous parlerons de la mise en oeuvre du PPB (A) et du
Certificat International de Transhumance (B).
A. Le Passeport Pour le
Bétail (PPB)
La Décision portant création du PPB est prise
suite à l'Acte n°31/84-UDEAC-41361(*) du 19 décembre 1984
adoptant l'accord relatif à l'harmonisation des législations et
réglementations zoosanitaires en UDEAC ; la résolution
n°4/CM-92 de la deuxième session de la Conférence des
Ministres de la CEBEVIRHA-UDEAC sur la généralisation du
passeport pour le bétail ; l'avis de la Conférence des Ministres
de la CEBEVIRHA en sa session tenue en mars 1994. Ce document est mis en
circulation dans l'ensemble des pays membres de la Communauté le
1er janvier 1994 par Décision n° 1/
94-CEBEVIRHA-018-CE-2962(*) du 16 mars 1994 (Annexe 4).
C'est une propriété de la CEBEVIRHA-UDEAC,
édité par celle-ci, il est remis contre paiement aux services de
l'Elevage des Etats membres, en charge de le délivrer aux utilisateurs
et de contrôler leur emploi. Le prix unitaire de cession de ce document
est de 2.500 Frs CFA. Le PPB est délivré par le service de
l'Elevage pour les animaux sur pieds destinés à être
exportés, aux postes de sortie de bétail, sur présentation
des pièces d'autorisation en règle. Il est valable pour un
convoyage d'un troupeau moyen de commerce de cinquante têtes d'animaux.
B. Le Certificat
International de Transhumance (CIT)
Document à caractère
international, il est inséré dans la législation au
même titre que le PPB. Le CIT est délivré
par les services de l'Elevage, aux postes d'entrée du bétail,
pour un troupeau d'élevage en transhumance hors du pays d'origine
accompagné des documents de circulation intérieure,
adéquats pour une durée de validité d'un an.
Ces deux documents remplacent de ce fait le Certificat
zoosanitaire international ou tout autre document similaire utilisé
à l'exportation d'animaux de commerce ou de transhumance
transfrontalière. Les prototypes de ces documents peuvent être
modifiés en cas de besoin par les utilisateurs sous réserve de
l'accord préalable des instances supérieures de la
Communauté. Les montants, les taux, la répartition et la
fourchette de modification des autres droits, taxes et
prélèvements institués à l'exportation du
bétail de commerce et à l'entrée des animaux de
transhumance hors frontières institués au profit des services des
Douanes, de l'Elevage et autres départements étatiques ainsi que
leurs modalités d'application restent du domaine des Etats. Mais leur
application à la lettre fait problème et mérite ainsi une
attention particulière de la part des instances supérieures de la
CEMAC.
Après avoir mis en exergue la mise en oeuvre de ces
documents, nous allons passer à la dynamique de la CEBEVIRHA dans la
lutte contre les maladies animales.
Paragraphe 2 : Dynamique
de la CEBEVIRHA dans la lutte contre les maladies animales
La sous-région CEMAC souffre d'un nombre significatif
de maux qui déciment le secteur de l'élevage. Il s'agit notamment
de l'épidémie de « peste porcine »,
de la « Grippe Aviaire », de la maladie de la
« vache folle », de « l'encéphalopathie
spongiforme », et bien d'autres.
Ayant pris conscience du danger, la CEBEVIRHA, dans la
poursuite de l'un de ses objectifs, notamment
« l'amélioration de l'état sanitaire du
bétail et du poisson » a signé des accords de
coopération avec des organisations internationales, régionales et
sous régionales travaillant dans le domaine de la santé animale
(A), ce qui lui a permis de mettre en oeuvre des politiques susceptibles
d'éradiquer ces fléaux (B).
A. Les accords de
coopération
Il s'agit à ce niveau des accords de la
coopération et/ou de partenariat signés avec les Organisations
Internationales et régionales.
ü Les accords
internationaux
Il s'agit des accords signés avec l'Organisation
Internationale des Epizooties (OIE), l'Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), l'association pour la promotion de
l'élevage dans le Sahel et les Savanes (APESS), AFRISTAT et l'Union
Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
§ Accord de coopération
CEBEVIRHA-OIE
Dans le souci de renforcer ses capacités de lutte
contre les maladies animales, la CEBEVIRHA a signé en 2003, un accord de
coopération avec l'OIE portant sur une assistance technique dans le
domaine de lutte contre les maladies63(*) animales et les zoonoses64(*).
En effet, L'OIE est une organisation intergouvernementale
fondée en 1924 par 28 pays. Aujourd'hui, elle compte 174 pays
membres65(*). Elle a pour
objectifs de :
- garantir la transparence de la situation des maladies
animales et des zoonoses dans le monde ;
- collecter, analyser et diffuser l'information scientifique
vétérinaire ;
- apporter son expertise et stimuler la solidarité
internationale pour le contrôle des maladies animales ;
- promouvoir le cadre juridique et les ressources des SVN dans
le cadre du mandat confié par l'Accord SPS de l'OMC ;
- garantir la sécurité du commerce mondial en
élaborant des normes sanitaires pour les échanges internationaux
des animaux et de leurs produits ;
- mieux garantir la sécurité sanitaire des
aliments d'origine animale et promouvoir le bien-être animal en utilisant
une approche scientifique.
Le 4ème Plan Stratégique élargit le
mandat de l'OIE en l'étendant à« l'amélioration
de la santé animale dans le monde». Les pays de l'Afrique
Centrale en général et ceux de la sous région CEMAC en
particulier sont adhérés à l'OIE en rang dispersé.
L'exemple le plus ancien est celui du Cameroun qui s'est adhéré
depuis 1974.
L'accord de coopération avec l'OIE prend en compte les
objectifs fondamentaux de la CEBEVIRHA66(*), sur les principaux objectifs de l'OIE qui sont ceux
de collecter et de diffuser des informations sur l'occurrence des maladies
animales dans le monde, y compris les maladies des animaux aquatiques
et ; sur les moyens de lutter contre ces dernières ; sur celui de
faciliter le commerce international des animaux et de leurs produits
grâce à l'élaboration de normes sanitaires internationales
; enfin sur le nouveau mandat de l'OIE en matière de
sécurité sanitaire des aliments.
Cette coopération se résulte essentiellement
par l'assistance de l'OIE à la CEBEVIRHA dans les domaines suivants sans
que cette liste ne soit limitative:
- harmonisation des législations et
réglementations zoosanitaires ;
- conception et mise en place d'un système
d'information sanitaire ;
- conception et mise en place d'un système
d'épidémiosurveillance ;
- établissement de normes dans les échanges
intra et extracommunautaires des animaux, de leurs produits et des produits
halieutiques ;
- renforcement des Services Vétérinaires par
l'appui à l'organisation de stages et à la formation dans les
établissements universitaires à vocations
vétérinaire et agro-alimentaire. Dans le cadre de son assistance,
l'OIE fera bénéficier la CEBEVIRHA de l'expertise internationale
disponible.
La CEBEVIRHA s'engage à mettre à disposition de
l'OIE, dans la mesure de ses possibilités, une aide humaine,
matérielle et/ou financière. Les deux organisations conviennent
de se tenir mutuellement au courant de tous les projets et programmes de
travail pouvant intéresser les deux parties. Chaque organisation
invitera l'autre partie à participer en tant qu'observateur aux
réunions traitant des sujets d'intérêt commun et lui
communiquera les rapports de ses réunions.
§ Accord de coopération
CEBEVIRHA-FAO
Dans la poursuite de sa politique de coopération avec
les autres organismes exerçant dans les mêmes secteurs, la
CEBEVIRHA a signé un accord de partenariat avec la FAO en 2009 portant
sur une étude de faisabilité, sur la promotion de la pêche
continentale et aquaculture, assortie d'un programme d'action dont le
coût s'élève à 7.135.000 $ US (soit 3.567.500.000F
CFA)67(*). Le
Secrétariat Exécutif entreprend des démarches
auprès des partenaires au développement en vue d'identifier des
sources potentielles de financements. On note également une étude
de faisabilité réalisée en coordination avec la FAO sur la
création d'un Centre multimédia en appui à la
sécurité alimentaire (ce centre n'est pas encore
créé faute de moyens).
§ Accord de coopération
CEBEVIRHA-APESS
L'APESS est une Association Internationale qui assure la
promotion du développement de l'élevage au sahel et en savane.
Son Secrétariat Général est basé à
Ouagadougou au Burkina Faso. Elle est organisée autour de quatre
pôles régionaux qui sont : « Pôle Ouest
avec le centre de Thiès au Sénégal pour la Gambie, les
deux Guinées, Mali-Ouest, Mauritanie, Sénégal, Sierra
Léone; le Pôle Centre-Ouest avec le centre de Dori, pour le
Bénin, le Burkina Faso, Côte-d'Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Togo;
le Pôle Centre-Est avec le centre de Garoua pour le Cameroun, le Nigeria,
le Tchad et en République Centrafricaine »68(*). L'APESS a pour
finalité de modifier le système d'élevage pratiqué
actuellement par les éleveurs traditionnels et le rendre plus productif,
mieux organisé et sécurisé. Ce partenariat est basé
sur un cadre de concertation et d'échanges sur les questions de
développement et de défense des intérêts du monde
rural. Son centre régional en Afrique Centrale est à Garoua au
Cameroun.
§ Accord de coopération CEBEVIHRA-AFRISAT
Cet accord a été signé en 1994 et porte
essentiellement sur la collecte des données sur les produits de
l'élevage. C'est ainsi qu'en juin 1998, l'expert en statistique agricole
a effectué une mission d'assistance auprès de la CEBEVIRHA dans
le cadre de la mise en place d'un système d'informations sur le commerce
du bétail et de la viande.
L'objet de la mission était
de :« préciser les besoins de la CEBEVIRHA et de
proposer une méthode de travail pour la mise en place du système
d'informations »69(*). Cette mission s'est soldée par :
- l'identification et la précision préliminaire
des indicateurs à suivre ;
- la collecte de l'information ;
- l'identification des différentes étapes de la
mise en place du système d'information ;
- l'élaboration d'un chronogramme des activités
;
- l'évaluation préliminaire du coût de la
mise en place du système ;
- la spécification de l'outil informatique
approprié ;
- l'esquisse d'une première approche de gestion du
système d'information ;
- la répartition des tâches entre AFRISTAT et la
CEBEVIRHA pour la mise en place du système.
Par ailleurs, les efforts pour la mise à la
disposition des populations de ces informations est inexistant. On constate
qu'il existe un manque cruel de disponibilité des informations au niveau
des Etats membres. Ce qui empêche la CEBEVIRHA de fournir des
informations à AFRISTAT pour une publication officielle et mondiale. Par
ailleurs, la mise en place des mécanismes (envoi des agents sur le
terrain pour la collecte de données) est une solution adéquate en
matière de mise en oeuvre des statistiques en matière de
bétail-viande.
§ Accord de coopération
CEBEVIRHA-UICN
Cet accord est signé dans le but de promouvoir le
développement des produits de l'élevage en Afrique70(*). En 2010, l'UICN a mis en
place un projet pouvant permettre de booster ce secteur, notamment le projet
« Elevage comme moyen de subsistance ».
Le projet « Elevage comme moyen de subsistance »,
qui repose sur le renforcement des stratégies d'adaptation aux
changements climatiques à travers la gestion améliorée au
niveau de l'interface bétail-faune sauvage-environnement a
démarré en décembre 2010.
En Afrique Centrale ce projet est inscrit dans l'agenda de la
CEBEVIRHA en 2011. La CEBEVIRHA et l'APESS sont des partenaires
privilégiés pour la mise en oeuvre du projet.
Dans le cadre de ce projet, l'UICN sera beaucoup plus
axée sur le volet « Environnement », celle de l'APESS sur le
volet « Formation » et celle de la CEBEVIRHA sur le volet
«Santé animale». La CEBEVIRHA assurait le rôle de la
CEEAC dans ce Projet. Cette réunion permettra à la CEBEVIRHA
d'harmoniser sa compréhension du projet avec celle des autres
partenaires, d'avoir une meilleure idée des zones d'intervention du
Projet à l'échelle du Bassin, de récolter les informations
générales relatives à l'élevage.
Dans le cadre du démarrage de ses activités, la
CEBEVIRHA par ailleurs partenaire à l'exécution du projet dans le
volet santé animale a initié une réunion des points focaux
et des partenaires au projet dans la ville de Maroua en mars 2011.
Les objectifs de cette réunion sont :
- harmoniser la compréhension du projet par les
différents partenaires ;
- préciser les zones d'intervention par pays ;
- identifier les personnes ressources avec lesquelles chaque
partenaire va travailler.
Le rapport de cette réunion a souligné la
création d'un Cabinet Espace Véto (CEV) au Tchad. Le CEV
représente la structure qui a été retenue par la CEBEVIRHA
pour exécuter le travail sur le terrain. Cette structure a voulu
à travers sa présentation, révéler son approche
d'intervention. L'on retiendra qu'elle veut s'appesantir sur le rôle des
auxiliaires vétérinaires qui seront recrutés au sein de la
population des éleveurs. Cette approche vise une durabilité de
l'action au sein des communautés bénéficiaires. Deux pays
de la sous-région sont retenus pour la réalisation du projet. Il
s'agit notamment du Cameroun et du Tchad.
Par ailleurs, il est possible qu'on étende le domaine
d'intervention dans d'autre pays d'Afrique Centrale. Les résultats de ce
projet s'avèrent intéressants puis que au niveau du Tchad, force
est de constater que les choses évoluent plutôt bien71(*). Le Comité Technique de
Suivi du Projet a été mis en place et a tenu deux (2)
réunions de prise de contact avec les partenaires UICN et APESS72(*). Bien plus, l'UICN n'a pris
des contacts avec certaines organisations locales avec lesquelles elle compte
travailler dans la mise en oeuvre du projet au Tchad. Quant aux zones
d'intervention du projet, deux ont été retenues à savoir
le secteur de Karal dans la Tandjilé-Ouest et celui de la
périphérie de Mandelia à une cinquantaine de km vers la
sortie sud de la capitale N'Djamena.
Au Cameroun les partenaires au projet ont été
informés de ce que l'activité de suivi de la mise en oeuvre du
projet sera effectuée par les Délégués du MINEPIA.
Les sites d'intervention du projet sont le Parc de Waza à une centaine
de km de Kousseri et le village Madiago (dans la Région de
l'Extrême nord. Des contacts et échanges ont été
entrepris avec les acteurs clés dans la zone d'intervention du Projet.
C'est ainsi que, plusieurs missions ont été effectuées au
Cameroun et au Tchad.
Au Cameroun, la reconnaissance du milieu a conduit
l'équipe du projet dans les zones périphériques des parcs
de Waza et Kalamaloué73(*). Des séances d'échanges ont eu lieu et
ont permis à l'UICN de présenter le projet et de mieux connaitre
les acteurs, les situations des conflits74(*)qui sont vécus par les acteurs en relation avec
le pastoralisme.
En terre tchadienne, l'équipe du Projet a
procédé de la même manière. Deux sites ont
été
visités à savoir les réserves de Douguia
et Mandelia vers la sortie sud de N'Djamena. Tout au long de cette visite des
sites, il a été question de s'entretenir avec les
différentes parties prenantes à l'instar des conservateurs, des
éleveurs et/ou agriculteurs, en passant par l'administration pour
comprendre le type de relation qui existe entre elles. Tout ceci porte à
croire que ce projet est susceptible de permettre à la
sous-région de mettre à la disposition des populations des
produits de l'élevage. Par ailleurs, il est important d'étendre
ce projet dans les autres pays d'élevage comme la RCA pour accorder une
chance aux acteurs du secteur de promouvoir l'élevage.
ü Accord de
coopération régionale
Il conviendra de parler des accords
signés avec la Commission des Forêts d'Afrique Centrale (COMIFAC)
et le Comité Inter-Etats des Pesticides en Afrique Centrale (CPAC).
§ Accord de coopération CEBEVIRHA- COMIFAC
dans le cadre du « PASR-LCD »75(*)
Cet accord vise la mise en oeuvre des programmes du PASR-LCD
dans les pays membres de la CEBEVIRHA. Les priorités d'intervention du
PASR-LCD Afrique Centrale portent sur les trois domaines suivants :
- la gestion concertée de la transhumance
transfrontalière ;
- la gestion durable des ressources en eaux partagées ;
- la gestion de l'information76(*). Dans le cadre de la stratégie de mise en
oeuvre de ce programme, la CEBEVIRHA a été désignée
de façon participative et responsabilisée en fonction de son
mandat, comme chef de file thématique pour animer le 1er
domaine prioritaire d'intervention.
Le PASR-LCD a pour but d'assurer l'élaboration des
projets bancables relatifs au domaine prioritaire n°1, y compris le
renforcement des capacités du CEBEVIRHA. La CEBEVIRHA
quant-à-elle s'occupe de la mise en oeuvre de ce domaine prioritaire.
Tous ces accords permettre à la CEBEVIRHA d'être en contact
permanent avec ces organisations pour développer ses connaissances dans
le domaine de gestion des secteurs qui la concernent.
Par ailleurs, pour accentuer sa politique à travers
ses partenariats et/ou coopérations régionaux, la CEBEVIRHA doit
signer un accord avec le Comité Régional des Pêches du
Golfe de Guinée (COREP)77(*), né en 1984. C'est un instrument
fédérateur de gestion de la ressource halieutique en
« zone D »78(*). En effet, le COREP est une institution
spécialisée de la CEEAC chargée de la gestion des
ressources du golfe de Guinée. Ainsi, une entente avec ce comité
sur la limite d'intervention sera une solution pour différencier son
rôle de celui de la CEBEVIRHA.
Il serait vraiment important de collaborer avec le
Comité des Pesticides en Afrique Centrale (CPAC) dans la mise en place
du Laboratoire d'analyse des pesticides et des Résidus des pesticides
dans les aliments en Afrique Centrale en vue de son importance pour la
CEBEVIRHA. Il s'agit d'un Laboratoire d'analyse des Résidus de
Pesticides dans les aliments en zone CEMAC (LIEAP) 79(*)dont le rôle sera
de :
- contrôler la qualité des produits agrochimiques
et pharmaceutiques importés ou fabriqués dans la zone
CEMAC ;
- assurer l'analyse microbiologique des aliments, des plantes,
eaux, sols, sédiments et boues ;
- contribuer à l'éradication des maladies par le
diagnostic et la recherche ;
- vigilance et suivi épistémologique
(santé animale, humaine et environnementale) ;
- assurer par la production de vaccins la protection sanitaire
du cheptel contre les maladies infectieuses ;
- former et recycler le personnel dans le domaine des
techniques de laboratoire, former les techniciens, stagiaires et
étudiants ;
- rechercher le partenariat pour l'obtention
d'accréditation ou de labels ;
- accompagner les pays de la zone CEMAC vers le système
qualité et sécurité, le CPAC dans le processus
d'homologation commune des produits phytosanitaires en Afrique Centrale.
L'idée de la création de ce laboratoire est
née en 200380(*) et
insérée dans le programme du CPAC. C'est dans le but de faire
face aux mesures prises par l'Union européenne vis à vis du
respect maximale des résidus des pesticides dans les produits agricoles
exportés vers les marchés européens que ce projet est
né. Par ailleurs ces marchés apparaissent comme un obstacle que
les pays de la CEMAC doivent franchir pour sauvegarder ce marché
potentiel. La carence totale de ce type de laboratoire dans l'espace CEMAC
justifie largement la mise en place de ce projet. Ce laboratoire qui est en
phase de réalisation peut permettre à la CEBEVIRHA de traiter les
produits d'élevage et des pêches afin de garantir la santé
humaine.
B. Mise en oeuvre des
politiques intégrées pour l'éradication des maladies
animales
Cette politique porte d'abord sur la lutte contre la peste
porcine africaine, ensuite, l'organisation des réunions de concertations
annuelles en matière d'élevage, de la pêche et
l'aquaculture.
ü
Mécanismes de lutte contre la Peste Porcine Africaine (PPA)
La PPA est une maladie virale ubiquitaire ayant un grand
pouvoir de diffusion et des conséquences socio-économiques et
sanitaires graves. Elle est apparue en Afrique au début des
années 1920, puis s'est répandue très rapidement dans le
monde entier en moins d'un demi-siècle. Connue d'abord sous le nom de
« East African Swine Fever », la PPA s'est propagée à
des degrés de virulence divers dans le monde entier, mais l'Afrique est
la zone où elle a le plus sévi. Elle figure sur la "liste
A »81(*) de
l'OIE.
La dernière situation de la PPA signalée est
celle de 2004. Elle a été signalée en Afrique et en
Europe, tuant des milliers de porcs. Le virus de la PPA peut survivre pendant
18 mois à basse température et sa transmission se fait
généralement par contact des animaux malades. Les
phacochères, hylochères et potamochères sont, en dehors de
porcs domestiques, des réservoirs connus de cette maladie. Le virus se
transmet aussi par accident à travers les filières porcines lors
des échanges internationaux, nationaux ou domestiques de porcs
d'élevage ou de boucherie (train, camion, motocyclette, vélo,
porte-tout), ainsi que lors des visites, inspections sanitaires et
l'application des traitements et lors des visites des élevages. Faute de
vaccin à nos jours, la méthode de lutte repose sur la prophylaxie
sanitaire et le diagnostic rapide. La stratégie de lutte doit faire
appel à l'élaboration et à la mise en pratique des mesures
conservatoires :
- structuration de la lutte par des textes
législatifs ;
- formation du personnel ;
- sensibilisation du public à la maladie et à
ses conséquences socio-économiques ;
- rapidité de mise en quarantaine du foyer
suspecté et interdiction de la divagation des porcs ;
- stamping out dans tout foyer et nettoyage
général des élevages et des alentours, désinfection
générale des fermes et du matériel d'élevage ;
- contrôles des mouvements en dehors des foyers et
déploiement de troupeaux sentinelles couplé au monitoring de la
surveillance épidémiologique. Le virus de la PPA est cité
parmi les nouveaux dangers liés à l'agro terrorisme.
Pour cela, il est recommandé d'inclure, dans la
formation des vétérinaires, les enjeux internationaux et la
réglementation relative à la pratique vétérinaire
et la prévention de l'agro-terrorisme. Sur le plan mondial, la PPA est
en nette régression. Mais, les pays d'Afrique Centrale en continuent
d'héberger le virus, souvent sans le savoir. Beaucoup de cas de
mortalité de porc non élucidée sont signalés dans
les élevages paysans. Des efforts spéciaux doivent être
consentis pour bouter totalement la PPA hors d'Afrique Centrale, pour la
sécurité sanitaire mondiale.
Il convient de souligner que la PPA n'a pas de
médicament, seule la prophylaxie82(*) est conseillée. C'est-à-dire un
ensemble de mesures sanitaires, et le diagnostic rapide peuvent arranger
l'affaire.
Le Cameroun entretient des échanges de viande de porc
avec le reste de la sous-région. Pour ce faire, des mesures ont
été prises pour éviter la propagation de la PPA. Le
Nord-Cameroun possède un important élevage porcin, ce qui
contraste avec la forte communauté musulmane dans cette partie du pays.
La PPA existe de façon endémique, depuis 1978. Aussi, a-t-on mis
en place un programme national qui permet une concertation de toutes les
parties prenantes, en vue d'organiser la lutte contre la maladie. Ce programme,
qui est financé par les fonds PPTE, a également permis de
relancer la consommation de la viande de porc dans le pays grâce à
son action positif en matière de renforcement des capacités des
acteurs, notamment la distribution des porcelets83(*) aux acteurs.
Actuellement 5 000 têtes de porc peuvent être
abattues chaque semaine et par grand centre. Cependant, on n'a pas
baissé pour autant la garde, la vigilance continue.
En Centrafrique, la PPA a été suspectée
en 2007 dans les porcins venant des élevages de la République
Démocratique du Congo (RDC). Mais la lutte a commencé une
année plutôt, en 2006.
Au Congo, l'élevage des porcins est celui qui a pu se
reconstituer le plus rapidement possible, après les troubles
sociopolitiques de 1997 qui ont détruit le pays.
Au Gabon et en Guinée Equatoriale, il y a un manque
cruel des laboratoires pour les diagnostics de la maladie et en appel à
l'aide de la CEBEVIRHA qui a confirmé l'existence de la peste porcine
dans la sous-région en dépit de l'absence d'une étude
épidémiologique.
Seul le Cameroun dispose véritablement de moyens de
lutte contre la maladie, alors que la filière porcine est celle qui
fournit le plus rapidement de protéines animales.
S'agissant de la lutte contre la PPA, qu'en plus des
études épidémiologiques, il faut faire au niveau sous
régional de manière synergétique de la recherche sur les
vaccins. La CEBEVIRHA doit apporter son aide dans l'acquisition des
laboratoires ainsi qu'autres moyens tels les kits de diagnostics de la maladie.
Le travail mené au Cameroun dans le cadre du programme financé
avec les fonds PTTE devrait servir de référence dans la
sous-région. De nombreux Etats membres84(*) ont interpellé la CEBEVIRHA pour des
laboratoires et des kits de diagnostics de la maladie et autres moyens de
lutte. Il faut assurer l'éducation des éleveurs sur la PPA, que
les laboratoires existants se mettent en réseau et se renforcent par la
formation de cadres sur les moyens d'échange d'informations.
Il existe aujourd'hui deux laboratoires dans la
sous-région (au Cameroun et au Tchad). Le rôle de la CEBEVIRHA
serait de faciliter la complémentarité entre ces infrastructures
nationales, en les mettant en réseau, et assurer les échanges de
chercheurs et d'informations autour d'un laboratoire sous-régional de
référence et la CEBEVIHA organise le transport des
échantillons.
ü L'organisation
des réunions de concertations annuelles en matière
d'élevage, de la pêche et l'aquaculture
« La concertation annuelle en matière
d'élevage, de la pêche et d'aquaculture en zone CEMAC a
été institué par la réunion de la conférence
des ministre de la CEMAC tenue en décembre 2001 à Yaoundé
( Cameroun) afin de fusionner deux réunions aux objectifs similaires :
la tripartite85(*) sur
l'élevage et la quadripartite 86(*)sur la pêche maritime »87(*).
Ce sont des moyens par le truchement des quels, les experts et
techniciens d'élevage et de la pêches de la sous-région se
rencontrent et s'échangent des idées afin de renforcer leurs
productions. Initiées et organisées par la CEBEVIRHA, elles se
tiennent chaque année dans l'une des villes de ses pays membres.
Après le développement et l'harmonisation des
échanges, parlons des mécanismes de gestion du secteur
halieutique.
SECTION II : LES
MÉCANISMES DE GESTION DU SECTEUR HALIEUTIQUE
Ils comportent deux points essentiels à savoir la
formation de femmes transformatrices de poisson (paragraphe 1) et la
participation à l'application du Code International pour une pêche
responsable (paragraphe 2).
Paragraphe 1. Formation des
femmes en techniques de conservation du poisson
L'intégration du Genre est devenue une démarche
normale au niveau de plusieurs institutions à caractère technique
du continent et dans le monde. En Afrique de l'Ouest, la CEDEAO a mis en place
un groupe d'élaboration d'une stratégie régionale Genre et
GIRE88(*) pour tous les
Etats membres. Cette stratégie régionale Genre et GIRE a
été élaborée et validée en début
décembre 2006 et vise l'insertion des femmes dans les activités
de pêche notamment la transformation (fumage, séchage), la
commercialisation et bien d'autres.
En Afrique Centrale, l'intervention des femmes dans la
pêche artisanale aussi bien maritime que continentale se limite aux
activités après-capture. Toutefois, quelques femmes participent
aux opérations de pêche aux crevettes. Mais leur domaine de
prédilection reste la transformation, le mareyage et la
commercialisation des produits de pêche. Entièrement
contrôlée par les femmes, la transformation artisanale constitue
une importante activité dans la pêche artisanale avec près
de 80% de capture vendue à l'état fumé. Les techniques les
plus répandues de transformation de poisson sont le fumage et le
séchage. Quelques femmes fumeuses de la pêche artisanale maritime
possèdent des « cases- fumoirs »89(*).
En matière de pisciculture, les femmes
élèvent le poisson dans des étangs90(*) ou des
« bas-fonds »91(*). Toute la production est vendue sur le site de
production lors des vidanges car il s'agit d'une pisciculture extensive. Le
rapport donne une indication sur le revenu annuel moyen d'une mareyeuse qui est
de « 100 442 FCFA »92(*) et souligne le rôle de la femme dans la gestion
de ce revenu, en précisant que la priorité des dépenses va
aux besoins de la famille : alimentation, scolarité, loyer. Une partie
du revenu est épargnée dans les tontines pour renforcer le
capital. On relève quelques principales contraintes dans leurs
activités, notamment l'absence de plan de gestion, l'insuffisance du
capital, les difficultés de transport, l'offre fluctuant du poisson,
l'absence de formation en technique améliorée de fumage, pour ne
citer de ceux-là.
Pour renforcer la capacité de la femme dans la
transformation du poisson, la CEBEVIRHA organise deux (2) sessions de formation
en leur faveur :
- La première a eu lieu en décembre 2010 dans
l'enceinte de la direction générale de cette institution. Elle a
regroupé trente (30) femmes venues du Cameroun, de la Centrafrique et du
Tchad.
- La deuxième a eu lieu en 2011 au Congo, regroupant
trente et une femmes venues du Congo, du Gabon et de la Guinée
Equatoriale. Ses sessions ont permis à ces femmes d'apprendre les
techniques de fumage et du séchage du poisson et celles de la
construction des fumoirs (annexe 5).
Après avoir montré la prise en compte de la
femme dans les activités de la CEBEVIRHA, nous abordons la mise en
application du code international de conduite pour la pêche responsable
et des plans d'action dans la sous-région.
Paragraphe 2. La mise en
application du code international de conduite pour une pêche responsable
et des plans d'action en zone CEMAC
La question de la gestion des pêches en Afrique Centrale
est l'une des préoccupations de la CEBEVIRHA. En effet, elle correspond
à la politique mondiale de la FAO dans le domaine de la pêche et
de l'aquaculture. Elle vise à contrôler les pratiques de
pêche des pays membres, à travers la mise en oeuvre du code
international de conduite pour une pêche responsable. En tant que organe
chargé de l'harmonisation des politiques de pêche dans la
sous-région, la CEBEVIRHA contrôle la mise en oeuvre de ce code.
Cette mise en oeuvre passe par sa conformité dans les
législations nationales (A), puis par sa perception par les Etats
membres (B).
A. La Conformité des
législations et des politiques nationales au Code international de
conduite pour une pêche responsable
Les législations et les politiques nationales du Congo
et du Gabon sont conformes au Code de conduite. Au Cameroun et au Tchad, des
changements sont en cours en vue d'une harmonisation des législations et
des politiques nationales avec le Code. Tous les Etats ont entrepris des
efforts en faveur de la promotion du Code. Ces efforts portent notamment sur
l'organisation d'ateliers d'information ou de formation à l'intention
des acteurs du secteur et la diffusion de ce document.
Les Etats membres affirment avoir mis en place des plans
d'aménagement pour les pêches de capture marines (Cameroun, Congo
et Gabon) et pour les pêches continentales (Cameroun et Tchad). Le
Cameroun a adopté et appliqué 60%93(*) de ses plans d'aménagement pour les
pêches de capture intérieures. Le Gabon a appliqué
40%94(*) de ses plans pour
les pêches marines. Au Tchad, les lacs Léré et Fianga, deux
lacs d'intérêt halieutique considérable, sont les seules
eaux faisant actuellement l'objet de projets pour des plans
d'aménagement des pêcheries.
D'une manière générale, tous les plans
mis en oeuvre dans les Etats souffrent du manque de points de
référence cibles spécifiques à chaque stock.
Toutefois, selon les déclarations recueillies, ces plans comportent de
nombreuses dispositions pertinentes en faveur d'une pêche responsable et
durable. Le Cameroun et le Congo appliquent le principe de précaution
à la gestion des ressources halieutiques, en s'appuyant sur une
série de mesures, telles la limitation de l'effort de pêche, la
limitation de l'accès à la ressource, le gel de l'investissement
ou de la capacité de pêche. Excepté le Tchad, qui ne
prévoit pour le moment aucune action dans la surveillance des
opérations de pêche (pêches exclusivement intérieures
et traditionnelles) tous les autres Etats ont instauré le suivi, le
contrôle et la surveillance des pêches marines, avec à la
clé des sanctions en cas d'infraction.
Quoique de nombreux problèmes restent à
régler, ces Etats ont accompli des efforts dans le processus
d'organisation de leur système national de suivi, contrôle et
surveillance ; efforts portant sur la mise en place de cadres
législatifs et réglementaires ou l'acquisition de moyens
opérationnels de base. Les opérations de pêche sont
dûment autorisées dans trois Etats dont le Cameroun, le Congo et
le Gabon. Le Cameroun et le Gabon, appliquent un système de surveillance
des navires pour la totalité de la flotte de pêche opérant
dans les eaux relevant de la juridiction nationale. Le Gabon s'est doté
d'un système de surveillance par satellite. Un Etat, le Cameroun, a pris
des mesures permettant de limiter les captures accidentelles et les rejets en
mer. Ces mesures concernent principalement des spécifications sur la
licence de pêche, des contrôles au débarquement et des
limitations sur les dimensions des mailles des filets. L'application du code de
conduite pour une pêche responsable vient mettre du bémol dans la
gestion des ressources halieutiques de la sous-région. Cependant quelle
est la perception des Etats vis-à-vis de ce code ?
B. Perception des Etats de
l'utilité du Code
Le Code est apprécié sur la base des
objectifs des Etats comme le montre le tableau ci-après.
Tableau 2. Classement des objectifs du
Code par les Etats. (Barème : 1= pas très
utile, 3 = utile, 5 = extrêmement
utile)
OBJECTIFS / BAREME
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
1. Etablir des principes pour une pêche et des
activités connexes menées de manière responsable, en
tenant compte de tous leurs aspects biologiques, technologiques,
économiques, sociaux, environnementaux et commerciaux pertinents.
|
ND
|
ND
|
1
|
ND
|
3
|
2. Etablir des principes et des critères pour la mise
en oeuvre des politiques responsables de conservation des Ressources
halieutiques, d'aménagement et de développement de la
pêche.
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
4
|
3. Servir d'instrument de référence pour
améliorer le cadre juridique et institutionnel des mesures de gestion
appropriées.
|
ND
|
ND
|
1
|
2
|
1
|
4. Fournir des orientations pour la formulation et
l'application d'accords internationaux et d'autres instruments juridiques.
|
ND
|
ND
|
2
|
1
|
1
|
5. Faciliter et promouvoir la coopération en
matière de conservation des ressources halieutiques, de gestion et de
développement de la pêche.
|
ND
|
ND
|
3
|
ND
|
1
|
6. Promouvoir la contribution de la pêche à la
sécurité alimentaire et à la qualité des aliments,
en donnant la priorité aux besoins nutritionnels des communautés
locales.
|
ND
|
ND
|
1
|
1
|
2
|
7. Promouvoir la protection des ressources bio aquatiques et
de leurs environnements ainsi que des zones côtières.
|
ND
|
ND
|
2
|
ND
|
1
|
8. Promouvoir le commerce du poisson et des produits de la
pêche conformément aux normes internationales pertinentes.
|
ND
|
ND
|
1
|
ND
|
3
|
9. Promouvoir la recherche sur la pêche, les
écosystèmes associés et les facteurs environnementaux
pertinents.
|
ND
|
ND
|
1
|
1
|
2
|
10. Fournir des normes de conduites à tous les acteurs
du secteur halieutique.
|
ND
|
ND
|
2
|
|
1
|
Source : FAO, 2009
- Tous les Etats jugent utile ou extrêmement utile
l'ensemble des objectifs du Code ;
- La quasi-totalité de ces objectifs est
extrêmement utile pour le Gabon et le Tchad tandis que le Cameroun et le
Congo accordent une attention particulière, respectivement, aux
objectifs 1, 2, 6 et 2, 3, 8, 9.
Vu l'importance du code de la FAO, les Etats membres de la
CEBEVIRHA, lui accordent une priorité à ses questions de fond et
ses Directives techniques pertinentes dont la teneur est résumée
dans le tableau ci-dessous.
Tableau 3 : Priorité
accordée par les Etats aux questions de fond du Code et des Directives
techniques pertinentes de la FAO.
OBJECTIFS
|
Priorité élevée
|
Priorité moyenne
|
Priorité faible
|
Gestion des pêches
|
4
|
ND
|
ND
|
Opérations de pêche
|
1
|
2
|
ND
|
Développement de l'aquaculture
|
2
|
ND
|
1
|
Intégration des pêches dans l'aménagement
des zones et des bassins côtiers
|
2
|
ND
|
1
|
Pratiques après capture
|
2
|
2
|
ND
|
Commerce
|
1
|
3
|
ND
|
Recherche halieutique
|
3
|
1
|
ND
|
Développement des pêches intérieures
|
3
|
ND
|
1
|
Source : FAO, 2009
La gestion des pêches, les pratiques après
capture, le commerce, la recherche halieutique et le développement des
pêches intérieures sont des questions prioritaires pour les Etats
de la CEMAC, quoiqu'à des degrés différents. La question
de la gestion des pêches est particulièrement importante pour la
sous-région et les Etats y consacrent une priorité
élevée. De même pour la question de développement
des pêches intérieures, sauf dans un cas, celui du Gabon,
où cette question est estimée moins prioritaire.
Deux Etats côtiers, le Congo et le Gabon, donnent une
priorité élevée à l'intégration des
pêches dans l'aménagement des zones et des bassins côtiers.
En revanche, cette question est d'intérêt mineur pour le Cameroun
(autre Etat côtier) tandis qu'elle est sans intérêt pour le
Tchad, Etat sans accès à la mer.
Pour clore cette partie, il faut retenir que les pays
d'Afrique Centrale semblent cependant avoir compris l'importance de la
coopération sectorielle, notamment dans le domaine de l'élevage
et des pêches. Cette prise de conscience aboutie à la
création de la CEBEVIRHA en 1987, comme institution
spécialisée dans la gestion de ces deux secteurs. Le siège
de la direction de la CEEVIRHA est à N'Djamena au Tchad. Elle est
dirigée par un personnel qualifié en matière
d'élevage et des pêches. Ses activités sont
coordonnées par un DG assisté par un DGA. Ensuite viennent les
Directeurs Techniques et des Chefs de Services. Pour réaliser les
objectifs qui lui sont assignés, elle a mis en place des
mécanismes nécessaires à leur réalisation.
Notamment la signature des accords de coopération avec d'autres
organismes internationaux, régionaux et sous régionaux
travaillant dans les mêmes secteurs, la mise en place des
mécanismes de lutte contre les maladies animales, les techniques de
rapprochement des producteurs, des transformateurs, des techniciens, des
experts et formateurs. Ces éléments sont des sources
indéniables des activités de la CEBEVIRHA.
Pour mieux appréhender l'efficacité de cette
coopération, nous allons aborder la deuxième partie qui va
traiter le bilan coopérationnel et les perspectives de
développement des activités de cette institution, et dans une
moindre mesure apporter notre contribution à la redynamisation de cette
coopération.
DEUXIEME PARTIE :
BILAN ET PERSPECTIVES DE LA CEBEVIRHA
La coopération sectorielle dans le cas de la CEBEVIRHA
est très importante et mérite une attention particulière.
En effet, elle a pour but l'harmoniser les politiques de développement
des secteurs élevage et de la pêche. La finalité de cette
coopération est de développer quantitativement et qualitativement
les produits de l'élevage et de la pêche, améliorer les
conditions de vie des populations et enfin développer le commerce de ces
produits entre les Etats membres d'une part, et entre ceux-ci et les Etats
tiers d'autre part. Beaucoup d'efforts ont été consentis par
cette institution et méritent d'être appréciés. Dans
cette deuxième partie, notre étude sera appréciée
sous deux (2) angles :
- d'une part il sera question de faire le bilan
coopérationnel de la CEBEVIRHA (Chapitre III) ;
- d'autre part montrer les perspectives de
développement de cette institution (chapitre IV).
CHAPITRE III : LE
BILAN COOPERATIONNEL DE LA CEBEVIRHA
Créée officiellement en 1987, la CEBEVIRHA a
commencé effectivement ses activités en 1991. Ce début de
fonctionnement sera perturbé par la crise économique mondiale des
années 1990, qui va provoquer une réforme du système
bancaire de la sous-région, puis par la création de la CEMAC en
1994, et le début ses activités en 1999. C'est en 2000 que la
CEBEVIRHA, va reprendre normalement avec ses activités. Mais pendant
cette période de rupture, elle a pu mettre en place en 1994, deux
documents servant à faciliter la transaction entre les Etats membres,
ainsi qu'à lutter contre les maladies transfrontalières du
bétail. Il s'agit notamment du PPB et CIT. Bien que notre travail porte
sur les activités de la CEBEVIRHA de 2000 à 2010, nous allons
faire un retour en arrière (c'est-à-dire la période avant
l'an 2000), et une projection jusqu'au-delà de 2010.
Nous aborderons tour à tour le bilan des actions
entreprises dans le secteur de l'élevage (Section I), en suite les
appuis techniques accordés aux GIC et les contraintes rencontrées
par la CEBEVIRHA (Section II).
SECTION I : LES
ACTIONS ENTREPRISES DANS LE DOMAINE DE L'ÉLEVAGE
L'élevage est pratiqué dans toute la
sous-région, mais le degré de production diffère d'un pays
à l'autre comme le montre le tableau ci-après.
Tableau4 : Effectif des cheptels de
la zone CEMAC 2010
Pays
|
Bovin
|
Ovins
|
Caprins
|
Porcins
|
Cameroun
|
5 900 000
|
3 800 000
|
4 400 000
|
1 350 000
|
Centrafrique
|
3 100 000
|
220 000
|
2 600 000
|
680 000
|
Congo
|
74 000
|
96 000
|
280 000
|
46 000
|
Gabon
|
9 720
|
198 000
|
91 000
|
213 000
|
Guinée Equatoriale
|
5 000
|
37 600
|
9 000
|
6 100
|
Tchad
|
5 900 000
|
2 431 000
|
5 500 000
|
67 731
|
Total
|
14 988 720
|
6 782 600
|
12 880 000
|
2 362 831
|
Source : Bulletin officiel de la CEMAC 2010.
Considérée comme une zone propice à
l'élevage du continent, la sous-région CEMAC souffre de
nombreuses maladies animales qui déciment le bétail et les autres
secteurs d'élevage (l'élevage porcin, des camelin, l'aviculture,
pour ne citer que ceux-là.) Ce qui rend difficile la transaction
transfrontalière et provoquent une réduction de la contribution
de l'élevage au PIB de la sous-région. Pour résoudre ces
problèmes, la CEBEVIRHA a mis en place des mécanismes de lutte
dans la limite de ses possibilités. Il s'agit ici de voir d'un
côté, la politique de la sauvegarde de la santé animale
(paragraphe 1), et de l'autre, l'évaluation du PPB et les
méthodes nécessaires pour faire de l'élevage un moyen de
subsistance (paragraphe 2).
Paragraphe 1. La politique de
la sauvegarde de la santé animale
Nous parlerons ici des mécanismes de lutte contre
l'Encéphalopathie Spongiforme Bovine (A) et la Grippe Aviaire (B).
A. Les mécanismes
de lutte contre l'Encéphalopathie Spongiforme Animale (ESB)
En décembre 2000, face à
l'épidémie de « l'Encéphalopathie
Spongiforme Bovine » (ESB), la Commission a interdit l'importation de
« produits carnés (viande bovine, viande de petits ruminants,
viande porcine, volaille, poisson d'élevage, farine de viande et d'os)
pour sauvegarder le cheptel et la santé humaine »95(*). Elle est régie par
Décision n°008/UEAC-119-CEBEVIRHA-CM-03, relative à
l'encéphalopathie spongiforme des bovidés (ESB) ou «maladie
de la vache folle» mais ne semble plus « être
appliquée systématiquement par les pays membres de la
CEMAC »96(*). Le
transfert du bétail sur pied doit être accompagné d'un PPB
d'origine communautaire97(*). A l'importation, les bovins sur pieds sont soumis
à un tarif douanier de « 30%, la viande bovine à 20%,
et les peaux de boeuf à 10% ». Des taxes intérieures
sont également perçues sur les produits issus de l'élevage
(250 à 1000F CFA).
B. L'apparition du virus
IAHP en zone CEMAC et plan d'action de lutte
La zone CEMAC a connu une apparition brusque du virus IAHP en
mars 2006 à Maroua au Cameroun, où plus de 10 00098(*) volailles domestiques et
oiseaux sauvages ont été atteints. L'influenza aviaire peut
être transmise par inhalation de gouttelettes infectieuses et de noyaux
de gouttelettes, par contact direct ou indirect. Dans la même
année, on signale également la présence du virus H5N1 au
Tchad, notamment dans les régions de N'Djamena, du Chari Baguirmi, du
Guéra et du Ouaddaï, faisant plus 50 000 cas du
côté des volailles. Cette maladie a eu des répercussions
sur l'économie et le capital social de ces deux (2) Etats.
On a identifié quatre facteurs clés qui
contribuent à l'impact social et économique potentiel de l'IAHP.
Il s'agit :
- d'une zoonose susceptible d'être à l'origine de
nombreux décès humains ;
- les effets locaux des foyers sont très graves et
entraînent des pertes de production considérables et des pertes de
sources de revenus pour les personnes vulnérables ;
- les charges financières persistantes liées aux
coûts des mesures de contrôle lorsque la maladie devient
endémique et ;
- l'apparition simultanée de foyers dans plusieurs pays
et régions quand la maladie s'est propagée rapidement à
travers l'Asie Centrale vers l'Europe et l'Afrique.
Cette maladie a eu des répercussions sur les
économies nationales et le capital social : Les pertes
économiques occasionnées par la mort et l'élimination des
volailles domestiques, la fermeture des marchés et les restrictions
commerciales ont été considérables. Les
conséquences directes et indirectes d'une pandémie de grippe
aviaire seraient également énormes, touchant toute
l'économie, mais plus particulièrement les systèmes de
santé et les services de soins, les appareils politiques, le commerce,
le tourisme, la biodiversité, ainsi que les services essentiels tels que
le transport public, l'éducation, la police et l'administration
générale.
Afin de réduire le risque pour la population humaine et
de préparer les pays de la sous-région à une
pandémie éventuelle, une action d'urgence est nécessaire
au niveau national afin d'améliorer la communication, de renforcer les
systèmes de services de santé peu performants, de fournir
davantage de ressources humaines en cas de crise sanitaire, et de
développer des systèmes d'alerte précoce ainsi que des
plans d'intervention en cas de pandémie. Un système de
surveillance insuffisant, aboutissant à une détection tardive des
foyers initiaux d'infection humaine par le virus de l'influenza retardera le
confinement rapide et augmentera les risques de propagation vers d'autres
foyers. Les autres enjeux majeurs consistent à améliorer la
collaboration, la coopération et la coordination dans et entre les
différents secteurs, à tenir le personnel de santé
informé des dernières données concernant l'influenza
aviaire et à s'assurer que ces données sont dûment
échangées avec tous ceux qui ont besoin d'y avoir accès.
Une action immédiate, avec le soutien de la communauté
internationale des bailleurs de fonds, est nécessaire afin de relever
ces défis de façon appropriée.
La CEBEVIRHA ayant un rôle très important
à jouer pour soutenir les projets nationaux de ses pays membres, leur
fournit une plateforme de coordination et des intrants socioéconomiques
pour le contrôle des maladies. Elle a une fonction de coordination et de
soutien qui favorise la cohérence des méthodologies, permet aux
institutions locales de partager les idées et les informations et de
renforcer les capacités, et facilite le développement et l'examen
des études stratégiques conduites par les instituts appartenant
aux réseaux99(*).
Pour répondre à ces appels, elle a organisé avec l'aide
WCARO, un atelier sur la communication au profite des hauts fonctionnaires de
l'élevage de la sous-région CEMAC en juin 2007.
En 2008, suite à l'intensification de la maladie
à Maroua au Cameroun, la CEBEVIRHA a fait une descente sur le terrain
à travers une mission conduite par le Directeur Général
pour apporter de l'aide technique qui a permis d'éradiquer ce virus.
Plus tard en Août 2010, elle a organisé et animé une
réunion réunissant les experts des Etats membres sur la
prévention et la lutte contre les maladies animales
transfrontières, notamment la Grippe aviaire à Moundou au Tchad.
Tous ces gestes prouvent à suffisance que cette situation est au coeur
des préoccupations de cette institution.
Aujourd'hui grâce aux efforts fournis par la CEBEVIRHA
pour l'éradication de ce virus, on constate une nette augmentation du
nombre de volailles (cf. tableau suivant).
Tableau 5. Effectif de volaille de
la zone CEMAC en 2010.
Pays
|
Nombre de volailles
|
Cameroun
|
47 700 000
|
Centrafrique
|
4 200 000
|
Congo
|
1 900 000
|
Gabon
|
3 200 000
|
Guinée Equatoriale.
|
320 000
|
Tchad
|
24 000 000
|
Total
|
81 320 000
|
Source : IPAR-CEMAC, 2010.
Après avoir examiné la lutte contre les
encéphalopathies spongiformes et contre la grippe aviaire, nous abordons
la participation de la CEBEVIRHA à l'application du PPB et la mise en
oeuvre des projets sous régionaux.
Paragraphe 2. Evaluation de
l'utilisation du Passeport pour le Bétail
L'activité d'évaluation du PPB était
inscrite dans le programme d'action de la CEBEVIRHA de l'exercice 2010. Une
mission engagée à cet effet avait été
déployée sur le terrain en mars et en juillet 2011. Elle s'est
déroulée en deux (2) étapes : une au Tchad et une
autre en RCA, au Cameroun, au Gabon et en Guinée Equatoriale. Au cours
de cette mission, il y a eu des entretiens avec des responsables à
divers niveau dans la chaine d'exportation du bétail. La première
étape a été exécutée en mars 2011 dans
quatre (4) zones, dont trois en territoire tchadien. Il s'agit de Massaguet
(l'un des marchés les plus importants de la ceinture de N'Djamena par
lequel transite le bétail d'exportation vers le Nigeria) ;
Nguéli (frontière avec la Ville camerounaise de Kousseri,
où transite le bétail vers le Cameroun et le Nigeria) ;
Bongor (ville frontière avec Yagoua, Cameroun) et ; à
Yagoua.
La deuxième étape concerne le Cameroun, la RCA,
le Gabon et la Guinée Equatoriale. Les villes concernées
sont : Douala, GarouaBoulaye, Yaoundé et Kyo-ossi.
Définis comme des instruments de transaction visant
à dynamiser la coopération dans le domaine d'échanges, ces
documents sont très mal utilisés par certains Etats. Ils sont peu
ou pas du tout utilisés lors des mouvements de transhumances
intercommunautaires du bétail. C'est ainsi que lors de sa 6e
Concertation annuelle en matière d'élevage, de la pêche et
d'aquaculture tenue à Brazzaville au Congo en 2007, il a
été recommandé à la CEBEVIRHA d'entreprendre
à l'intention des agents des postes phytosanitaires en
frontières, des séminaires de sensibilisation sur l'existence et
la formation sur l'utilisation de ces documents. Ces séminaires de
sensibilisation ont eu lieu à Bangui (RCA), Ebolowa (Cameroun) et Bongor
(Tchad) où plus de 400 agents ont été formés et
affectés aux postes frontaliers de ces trois (3) pays. Malheureusement,
2 ans après (2009), lorsque la CEBEVIRHA, a envoyé une mission
sur le terrain pour apprécier le niveau d'évolution de
l'utilisation du PPB dans la sous-région, le constat reste le
même. Pour les pays dits exportateurs de bétail, seul le Tchad
utilise ce document pour toutes ses transactions.
Mais malheureusement, les quotas100(*) d'animaux par passeport ne
sont pas respectés et les feuillets devant permettre à la
CEBEVIRHA de mettre à jour les statistiques ne sont pas
retournées à la direction générale. En RCA,
l'utilisation de ce document est optimale pour les transactions avec le Congo,
mais pas pour celles des importations avec le Cameroun. On constate
également le manque de volonté de retourner les feuillets
à la CEBEVIRHA. Au Cameroun son utilisation est totalement
inexistante.
Pour les pays dits importateurs du bétail, aucun ne
réquisitionne le PPB à l'entrée des troupeaux.
Au regard de tous ces constats, il convient de trouver des
stratégies susceptibles d'apporter des solutions. Pour cela, il faut
intensifier les formations à tous les acteurs de la filière
bétail. Pour ce, la descente sur le terrain par les techniciens et
experts en élevage, est très importante. Ces derniers auront pour
mission de visiter toutes les zones d'élevage et tous les marchés
du bétail en zone CEMAC, pour informer, former et sensibiliser les
producteurs et commerçants du bétail sur l'importance et les
avantages qu'ils peuvent tirer de ce document. Un appel doit être
lancé à l'endroit du pays comme le Cameroun, plaque tournante de
l'économie de la sous-région, pour assurer la
règlementation de ce document afin d'atteindre son utilisation
effective. En tant qu'importateur et exportateur de marque du bétail de
la sous-région, il doit donner un exemple aux autres pays tels que le
Gabon et la Guinée Equatoriale. Pour ce, il faudra imposer ce document
aux importateurs et exportateurs du bétail afin d'éviter
également les mouvements illicites du bétail vers
l'extérieur du pays, question d'éviter la propagation des
maladies animales.
Après avoir évalué l'utilisation du
passeport pour le bétail par les Etats membres, nous passons à
l'étude des appuis accordés aux GIC et celle des contraintes
opérationnelles de la cette institution.
SECTION II. APPUIS
TECHNIQUES ET DIFFICULTÉS OPÉRATIONNELLES DE LA CEBEVIRHA
Nous aborderons en premier lieu les appuis techniques
accordés aux Groupements d'intérêt Communautaire (GIC) de
la sous-région (paragraphe 1) et en second lieu parler des
difficultés liées aux activités de la CEBEVIRHA
(paragraphe 2).
Paragraphe 1. Les aides
accordées aux Groupements d'Intérêt Communautaire
(GIC)
Il s'agit de présenter les aides accordées par
la CEBEVIRHA à certains GIC. Ainsi nous verrons l'appui aux
pisciculteurs de MAIGANGA101(*) et aux éleveurs de bovins.
A. Appui aux groupements
des pisciculteurs de MAIGANGA au Cameroun
En effet, c'est en réponse à la demande des GIC
des pêcheurs de cette localité que la CEBEVIRHA envoie une mission
au terrain du11 au 16 Novembre 2006. L'objectif de cette mission était
d'apporter un appui, en terme de conseils techniques, à deux groupements
de pisciculteurs de MAIGANGA, Préfecture de Mbéré,
Province de l'Adamaoua au Cameroun. Cette localité est riche en
potentialité piscicole mais souffre d'énormes difficultés
entre autres :
- mauvaise fertilisation des bassins ;
- semences provenant des stocks sauvages ;
- problème de nutrition des animaux ;
-temps entre vidanges trop long (parfois jusqu'à une
année entière) d'où problème de
coût /rentabilité des opérations ;
- risque potentiel d'envasement fréquent des bassins,
lequel serait dû à l'érosion des berges par défaut
de mise en place de couche végétale ;
- présence de prédateurs (serpents et
oiseaux pêcheurs).
A l'issu de cette mission, les pisciculteurs ont
bénéficié de quelques conseils et orientations pour mener
à bien leurs activités. Mais les besoins de ces groupements sont
croissants et consistent en appui pour l'extension de leurs exploitations. Ces
derniers ont également besoin d'engins tels que véhicules et
motos pour l'approvisionnement des autres régions du pays, voire ceux
des autres pays de la sous-région en produits piscicoles.
En réponse à ces doléances, la CEBEVIRHA
a organisé en 2007, une formation de grande envergure, dans le cadre
d'un séminaire sous régionale sous le thème
« Pisciculture efficace et rentable en région
tropicale ». Ce séminaire a regroupé environ 60
pisciculteurs de la zone CEMAC. Ce qui a permis à ceux-ci de se
connaître et renforcer leurs liens afin de rendre cette
coopération enviable. La propagation de ces types d'actions dans toute
la sous-région est susceptible de développer ce secteur tant dans
les pays producteurs potentiels des ressources halieutiques que ceux n'ayant
pas encore cette capacité.
B. Appui à la
structuration du milieu des éleveurs Bovins
Le secteur primaire occupe une place
prépondérante dans la CEMAC à plusieurs égards.
L'agriculture et l'élevage fournissent des emplois à une
population rurale qui représente « 58 à 60 % de la
population totale. Le secteur primaire fournit 30 à 50 % du PIB et de 20
à 60 % »102(*) des exportations de pays non producteurs de
pétrole de la sous-région. Le potentiel n'est que très
partiellement exploité et ce secteur devrait constituer le socle d'une
politique de développement pour la plupart des pays de la
sous-région et offrir de larges possibilités
d'investissements.
L'élevage et la pêche sont les principales
sources de protéines d'origine animale dans l'alimentation des
populations de la zone. Les activités pastorales menées dans
trois des six Etats couvrent une superficie d'environ 1,1 millions de km².
Plus de 35% des populations au Cameroun et 40% au Tchad se consacrent aux
activités d'élevage. L'effectif global du cheptel bovin de la
zone était de 12 millions de têtes en 1995, et l'effectif
disponible à l'exportation sur pied et vivant représente 12% de
ce total. Mais aujourd'hui, on dénombre plus de 37. 014. 151
têtes réparties entre les Etats membre103(*) soit une augmentation de 25.
014. 151 têtes. Le Tchad et la RCA sont des exportateurs nets de
bétail. Le Cameroun est à la fois importateur et exportateur.
L'Afrique Centrale n'a pas pu bénéficier du
Protocole Viande prévue dans la Convention de Lomé IV. Au
contraire, elle est envahie par les produits carnés européens
subventionnés. La promotion et la valorisation des produits de
l'élevage restent insuffisantes et n'ont pas permis d'exploiter à
fond les ressources de la zone. Les importations du lait dans l'ensemble des
pays en constituent une illustration. La zone CEMAC dispose d'atouts importants
pour le développement de l'élevage, notamment l'abondance de
pâturage et un climat très favorable. Les échanges en
bétails et autres produits de l'élevage se multiplient de plus en
plus dans cette zone. Le commerce est dominé par le circuit
d'exportation des animaux sur pied du Tchad vers le Nigéria en passant
par Kousseri au Cameroun. Aux circuits intra régionaux que sont le
Tchad-RCA, Bangui-Brazzaville, Adamaoua-Yaoundé, RCA-Cameroun,
Yaoundé-Douala, Yaoundé-Libreville et Yaoundé-Malabo
s'ajoutent des circuits extra régionaux dont Tchad-Nigéria et
Cameroun-Nigéria.
Ces échanges sont malheureusement entravés dans
leur développement par de nombreuses contraintes notamment
l'inorganisation des marchés à bétail, l'insuffisance des
statistiques, les maladies animales émergentes et ré
émergentes, les coûts élevés de production, le
manque d'une législation adaptée, les mesures de l'Organisation
Mondiale de Commerce sur le commerce des animaux et de leurs produits et la
faible structuration des acteurs, qui sont autant de défis qui font
à ce que la zone ne soit pas encore compétitive.
La conjoncture actuelle s'articule autour d'une dynamique,
celle des organisations de la société civile qui s'activent
aujourd'hui auprès des organismes d'appui au développement et des
gouvernants pour améliorer les conditions de vie des populations. C'est
dans cette optique qu'ont vu le jour la CNEBCAM104(*) au Cameroun, la
FNEC105(*) en
Centrafrique (qui est une structure très ancienne, très
organisée et aussi très puissante en matière d'influence
des politiques) et l'AJN106(*) au Tchad. Au-delà de toutes les
diversités politiques, économiques et socioculturelles, ces
organisations partagent une vision commune, celle du développement de
l'élevage bovin et de ses filières ainsi que
l'amélioration des conditions de vie des éleveurs et la promotion
des bonnes pratiques de gestion des ressources pastorales.
Les multiples échanges de bétails qui
s'effectuent chaque année entre les pays de la zone CEMAC
n'obéissent malheureusement pas toujours aux normes de
commercialisation qui sont pour la zone encore en plein développement.
La CEBEVIRHA dont l'une des missions est l'harmonisation des politiques et
législations en matière d'élevage s'active dans ce sens
comme elle l'a si bien démontré dans le cadre de la mise en place
de l'IPAR-CEMAC.
C'est au regard de tous ces paramètres que les
organisations d'éleveurs du Cameroun, du Tchad et de la RCA se sont
réunis afin de réfléchir sur la définition d'un
cadre sous-régional qui pourrait favoriser l'exercice des
activités d'élevage bovin allant de la production à la
consommation en passant par la commercialisation. A cet effet, en 2010, elles
se sont accordées pour la mise en place d'une organisation
faîtière sous-régionale des éleveurs de bovins dont
l'objectif principal sera de rendre la filière bovine plus
compétitive en Afrique Centrale et face aux autres acteurs
internationaux.
L'objectif de la CEBEVIRHA est de mettre en place et rendre
fonctionnelle la Plateforme sous-régionale des éleveurs de bovins
de la zone CEMAC. Le coût global de la mise en place est
13 151 000 F CFA, dont 9 891 000 F CFA sont financés
par la CEBEVIRHA.
Cette liste est complétée par sa participation
dans la mise en oeuvre du « Projet de Promotion du secteur
lait ».Malgré que le cheptel bovin est bien adapté aux
écosystèmes de la sous-région, les immenses ressources
fourragères, d'eau et d'espaces pastoraux, la production de lait et
produits laitiers est très faible parce qu'encore à un stade
embryonnaire. Par ailleurs, si la tendance actuelle se maintenait, les besoins
de la consommation urbaine en lait et produits dérivés
importés dédoubleraient rapidement, étant donné que
la production ne peut suivre la croissance démographique. Les pays de la
sous-région accusent un important déficit laitier dû, en
partie à une production traditionnelle stagnante et à une
explosion démographique urbaine. Il est donc nécessaire que les
Etats s'engagent dans le développement de la production laitière
pour minimiser la dépendance de la zone CEMAC vis-à-vis des pays
tiers en la matière. Le développement du secteur laitier est un
outil important pour la réduction de la pauvreté et de
développement rural, car il s'agit d'un secteur comportant de fortes
externalités en amont (services et intrants) et en aval (transformation,
conditionnement et commercialisation des produits).
Ce projet a pour objectifs de :
- développer l'exploitation du lait et des produits
laitiers ;
- valoriser les potentialités pastorales ;
- réduire les importations du lait et des produits
laitiers. Le coût total est de 90.000 000 FCFA pour une durée de
12 mois (toute l'année 2010).
En fin, nous retenons l'organisation des deux
séminaires de formation, le premier en décembre 2010 à
N'Djamena regroupant 30 femmes venues du Tchad, Cameroun et Centrafrique. Le
second en 2011 à Libreville au Gabon, regroupant également 30
femmes venues du Congo, du Gabon et de la Guinée Equatoriale, sur la
transformation du poisson.
Durant cette période, les femmes exerçant dans
cette activité ont reçu une formation théorique et
pratique afin d'améliorer la qualité de leurs prestations. La
formation pratique a eu lieu sur un site107(*) équipé d'un fumoir et d'une tente
solaire. Le respect des règles élémentaires
d'hygiène (lavage des mains et des ustensiles de travail) a en premier
lieu été inculqué aux participantes, avant de
procéder à l'opération de séchage. Cette technique,
innovante en Afrique, présente l'intérêt de faire
sécher le poisson relativement rapidement, dans de bonnes conditions
d'hygiène. « Pendant longtemps, nous avons axé nos
formations sur les administrateurs en oubliant les femmes qui sont pourtant sur
le terrain. Mais depuis deux ans, nous impliquons les femmes
commerçantes car ce sont elles qui conservent et transforment le
poisson »108(*).
Par ailleurs, la multiplication de ces types d'actions dans
d'autres secteurs tels l'agriculture, aboutira au renforcement des liens qui
existent entre agriculteurs et éleveurs. Ce qui permettra
d'éradiquer les conflits éleveurs-pasteurs qui minent le
développement de ces secteurs.
Maintenant que nous avons terminé avec l'appui de la
CEBEVIRHA quelles sont les difficultés qui entravent sont
fonctionnement ?
Paragraphe 2. Les
difficultés au fonctionnement de la CEBEVIRHA
Il s'agit ici de présenter les difficultés
matérielles (A) et les difficultés humaines (B).
A. Les difficultés
matérielles
Les échanges sont un puissant facteur
d'intégration et contribuent aux économies et à la
sécurité alimentaire, mais très peu
développés dans la sous-région. En réalité
il existe, de nombreux obstacles à la libre circulation des produits du
bétail et des pêches à plusieurs niveaux :
- les systèmes pastoraux sont réputés
rigides quant à leurs capacités d'offre ;
- une ferme saisonnalité de l'offre ;
- un étirement des circuits sur plusieurs centaines de
kilomètres ;
- la volatilité des prix sur les marchés
terminaux ;
- de nombreuses tracasseries et taxes illégales
prélevées par les agents des douanes sur le commerce sous
régional ;
- une insécurité, voire une situation des
guerres civiles comme c'est le cas des crises tchadiennes (1962-2008),
congolaises (1996) et centrafricaines(2003 à nos jours) qui ont un
impact particulièrement dramatique sur la dynamique de
l'intégration sous régionale à partir des flux du
bétail à l'intérieur de la sous-région. Toutes ces
difficultés provoquent une réduction totale des échanges
entre les Etats sahéliens (Centrafrique, Tchad) et les Etats
côtiers qui sont obligés de se tourner vers d'autres
régions (UE, CEDEAO...). D'où une réduction des chances
d'une coopération efficace. A cela ajoute l'absence des infrastructures
de transport (sauf le Cameroun est doté d'un train qui lui permet
d'acheminer le bétail de la frontière avec le Tchad
jusqu'à Douala). Le reste des trajets se fait par la route en Camion ou
à pieds. Les moyens de transport comme les bateaux et hors-bords sont
inexistants. On note également les moyens de conservation (frigo,
congélateur) qui sont presque absents dans les pays comme le Tchad et la
Centrafrique où l'énergie électrique est difficile
à s'en procurer.
- L'absence de financement. En effet, bien que financée
par la TCI dans le cadre du budget de la communauté, le rythme mensuel
d'approvisionnement par la commission et la hauteur de ces approvisionnements
ne permettent pas à la direction générale de planifier et
moins encore réaliser entièrement et convenablement son
programme. A ces difficultés d'ordre matériel, il convient
d'ajouter celles à caractère humain.
B. Les difficultés
humaines
Au cours de son existence, la CEBEVIRHA n'a pas connu que de
succès, mais également de nombreuses difficultés
d'ordre humain, notamment :
- l'insuffisance de la main d'oeuvre qui constitue un
problème majeur pour le fonctionnement effectif de cette institution (en
dehors du personnel d'appui). En effet, jusqu'en 2010, le personnel de la
direction générale ne comptait que « 22
fonctionnaires »109(*). Ce nombre qui sans doute est très
insuffisant pour une institution qui travaille dans deux (2) secteurs,
considérés comme des sources de revenus de la sous-région
après le pétrole (qui est appelé à tarir un jour).
Son organigramme n'est pas totalement rempli. On constate que sur 13 services
prévus dans l'organigramme, sauf sept (7) existent et fonctionnent avec
les directions auxquels ils sont rattachés. Ce qui entraine un retard
sur l'avancement des travaux et perturbe le calendrier de fonctionnement. Pour
régler ce problème, la CEBEVIRHA doit renforcer la main d'oeuvre
avec des fonctionnaires compétents et connaissant très bien le
domaine de l'intégration régionale pour éviter
l'idée selon laquelle « l'intérêt personnel
ou encore national doit primer sur celui de la
communauté » ;
- l'instabilité politique dans laquelle vit le pays
où siège la direction générale, provoque une
panique générale du côté des fonctionnaires
expatriés (Camerounais, Congolais, Centrafricains, Gabonais et
Equato-guinéens). Cette situation oblige certains à habiter
à Kousseri au Cameroun. Les exemples les plus palpant sont ceux des
événements du 13 avril 2006 et celui du 02 au 03 février
2008 à N'Djamena, qui se sont soldés par le pillage et la mise
à sac de l'ensemble immobilier du siège. Ce qui a
coûté plus d'un milliards de F CFA à l'institution et
poussé à la suspension de ses activités de 2008 à
2010. Mais depuis lors les autorités tchadiennes ont pris des mesures
qui ont ramené la stabilité dans le pays.
En gros, il ressort dans ce chapitre que le bilan
coopérationnel de la CEBEVIRHA est peu mitigé, mais non
négligeable. Il importe de retenir entre autre, les actions
menées pour la mise en oeuvre du PPB, la mise en place de l'IPAR-CEMAC,
la mise en place des mécanismes de lutte contre les maladies animales,
l'appui aux GIC et bien d'autres encore. Depuis sa création, la vie de
cette institution a été perturbée par un certain nombre de
contraintes tant matérielles qu'humaines, qui entravent son
fonctionnement. L'éradication de ces contraintes est un atout pour
renforcer l'état de la coopération dans ces deux (2) secteurs.
Après avoir évalué le bilan
coopérationnel de la CEBEVIRHA, il importe de passer au dernier chapitre
qui porte essentiellement sur ses perspectives de développement.
CHAPITRE IV :
PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE LA CEBEVIRHA
Malgré les efforts consentis par la CEBEVIRHA pour
renforcer la capacité des acteurs de la sous-région dans le
développement des secteurs de l'élevage et de la pêches,
force est de constater qu'il reste beaucoup à faire. C'est ainsi qu'avec
la réforme institutionnelle de 2006, et la mise en oeuvre du PER, la
CEBEVIRHA devient une Agence d'Exécution et s'est vue confiée un
certain nombre de programmes, qui constituent l'ensemble de ses perspectives de
développement.
Nous verrons en premier lieu, la nouvelle vision pour le
développement des activités de la CEBEVIRHA (Section I), et en
second lieu nous présenterons les perspectives pour la redynamisation de
cette institution (Section II).
SECTION I : NOUVELLE
VISION POUR LE DEVELOPPEMENT DES ACTIVITÉS DE LA CEBEVIRHA
Après les reforme de 1990 dans le secteur bancaire, la
sous-région a connu une nouvelle réforme institutionnelle en
2006, qui aboutit à des changements sans précédents dans
son l'histoire. En effet, elle a commencé en 2006, suite à la
demande du Président Equato-guinéen, S.E Teodoro OBIANG NGUEMA
MBAZOGO et s'achève en 2010 avec la mise en cause du Consensus de
fort-Lamy et la mise en place du PER (Paragraphe 1) et la mise en place des
technopôles, plateformes et projets régionaux (Paragraphe 2).
Paragraphe 1. Les
réformes institutionnelles de 2006 et la mise en place du Programme
Economique Régional (PER)
Nous aborderons tour à tour la réforme
institutionnelle de la CEMAC (A) et le rôle de la CEBEVIRHA dans le PER
(B).
A. La réforme
institutionnelle
La réforme institutionnelle de la CEMAC constitue l'un
des chantiers retenus par les Chefs d'Etats de la sous-région. Elle a
commencé en 2006 et concerne tous les domaines de gestion110(*) des affaires de la
sous-région. Son objectif fondamental pour la CEBEVIRHA est de
contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire de la
sous-région à travers deux technopôles : le
Technopôle agropastoral des savanes et le Technopôle de pêche
et d'Aquaculture. Achevée en 2010, cette réforme s'est
soldée par la prise d'un certain nombre de décisions, notamment
la transformation du « Secrétariat Exécutif »
de la CEMAC en « Commission », composée de six
commissaires, parmi lesquels un Président et un Vice-président.
Désormais, les postes de responsabilité à la tête
des organes, institutions et institutions spécialisées seront
assurés par rotation, et par ordre alphabétique de l'alphabet
français111(*)
pour cinq ans. Avec ces réformes, la CEBEVIRHA devient une
« Agence d'Exécution »112(*). Cette réforme a
permis aux Chefs d'Etat d'avoir également une nouvelle vision pour le
développement des zones d'action de la CEBEVIRHA. Ainsi elle s'est vue
confier quelques programmes à réaliser dans une période de
sept (7) ans (2010-2017).
B. Le Programme Economique
Régional (PER)
Le PER est développé par la CEMAC dans l'optique
d'amener ses pays membres à sortir ensemble, du groupe des pays pauvres
tel qu'ils se trouvent de nos jours, pour rejoindre celui des pays à
économie émergente à l'horizon 2025113(*). Il est
considéré comme une nouvelle vision pour le développement
de la sous-région. Cette nouvelle vision doit être
partagée par tous les acteurs114(*), afin de renforcer leur adhésion, de
mobiliser les énergies dans la bonne direction et de garantir une bonne
mise en oeuvre des programmes. Pour y arriver, certaines institutions
spécialisées se sont vues confier des tâches, selon leur
domaine d'intervention. C'est ainsi que la CEBEVIRHA est chargée de
réaliser certains objectifs dans les domaines qui lui concerne. Le but
de ce programme est de redynamiser la coopération entre les Etats
membres de la sous-région.
« La Commission de la CEMAC est la structure
locomotive de la mise en oeuvre du PER »115(*). A l'heure actuelle sa
capacité d'action reste limitée, mais évoluera rapidement
avec son programme de renforcement des capacités en cours. Sur cette
base, et en tenant compte de la montée en régime progressive du
PER, 4 phases ont été identifiées d'ici 2015 :
- la phase de démarrage (3 mois en 2009) ;
- la phase de décollage (2010-2011), la montée
en puissance (2012-2013) et ;
- la vitesse de croisière (2014-2015).
L'économie de la sous-région s'est longtemps
appuyée exclusivement sur l'exploitation des ressources primaires non ou
très faiblement transformées. Les analyses faites de la
croissance économique de la zone CEMAC au bout des 30 dernières
années ne donnent pas des résultats encourageants par rapport au
délai à l'issue duquel cet espace économique pourra
être considéré comme en développement. Dans
l'optique d'accélérer sa croissance économique, 5 piliers
majeures de croissance ont été identifiés dont celui
de l'élevage et des pêches.
Pour éliminer les contraintes au développement
de la filière bétail-viande, le PER recommande à la
CEBEVIRHA de contribuer à la sécurité alimentaire
grâce à cette filière. La structuration de la
filière bétail-viande tourne autour du technopole élevage
et de la zone économique spéciale abritant une plateforme
d'abattage et de valorisation de la viande, permettra de domestiquer la valeur
ajoutée et de réduire de façon drastique le poids des
importations des produits carnés. La création de la
« zone économique spéciale »
transfrontière commune aux trois pays 116(*)est nécessaire pour attirer les
éleveurs du bétail-viande. L'enjeu est de constituer une offre de
qualité respectant les normes d'hygiène de conservation de
transport sous froid pour approvisionner les pays côtiers 117(*)de la CEMAC et de peser
encore plus sur les grands marchés de la région. Pour la CEMAC,
l'objectif reste de réduire aux tiers les importations de viande, tout
en rabaissant le coût de la viande et son accessibilité. La
filière bétail-viande jouera alors pleinement son rôle dans
le cadre de la sécurité alimentaire dans les pays de la CEMAC.
§ La contribution à la filière
bétail-viande
Les projets à développer dans le cadre de la
première phase du PER (2010-2017) ne constituent que la base, le socle
des activités qui permettront de rendre le secteur élevage plus
performant. Ces projets ont été définis dans une approche
programmée permettant l'élaboration des budgets pluriannuels qui
facilitent la recherche, la mobilisation et l'affectation opportune des
ressources.
A cet effet, toutes les parties prenantes impliquées ou
intéressées dans le développement de cet important secteur
de l'économie sont interpelées pour se donner la main et
conjuguer leurs efforts pour que tous les objectifs énoncés
soient atteints dans les délais.
§ La contribution à la sécurité
alimentaire de la filière pêche et aquaculture
Au plan mondial, le secteur de la pêche est
caractérisé par une situation structurelle de surpêche, qui
explique le déclin de la pêche de capture. Ainsi, les produits de
l'aquaculture représentent déjà 50%118(*)de consommation mondiale de
poisson. L'activité de pêche concerne tous les pays de l'espace
CEMAC qui sont soit traversés par les grands lacs de l'Afrique Centrale,
soit disposent d'une large ouverture sur le Golfe de Guinée ; zone
poissonneuse dont les pêcheries sont gênées par
l'exploitation du pétrole avec risque récurrents des populations
des côtes et zones lagunaires.
Le potentiel de la pêche apparaît important mais
fortement handicapé par l'absence de réelles surveillances de la
ZEE 119(*)des pays de la
CEMAC, due notamment par la faiblesse des moyens des Etats et leur absence de
coordination. Les pêcheries en bassin continental du fait de la richesse
des eaux ont un meilleur potentiel, mais souffre de la faiblesse des actifs, et
surtout de l'absence des moyens de stockage et de transformation, notamment
sous froid. L'enclavement des pêcheries décourage la pêche
du fait de l'absence de débouchés. Pour pallier à ces
problèmes, la CEBEVIRHA s'est vue confier un certain nombre de
programmes et projets réalisables d'ici à 2017.
Après la réforme institutionnelle et le PER de
la CEMAC, nous mettrons en exergue la mise en place des technopoles, des
plateformes et des projets régionaux.
Paragraphe 2. La mise en place
des technopôles, plateformes et projets régionaux
Nous aborderons tout d'abord, la mise en place des technopoles
et des plateformes (A), en suite la présentation des grands projets
(B).
A. La mise en place des
technopôles et plates-formes régionaux
Il s'agira ici de parler notamment des technopoles
régionaux et des plateformes régionales.
ü Les technopôles régionaux
Un technopôle est défini comme un site
spécialement aménagé pour accueillir les entreprises de
haute technologie ou pour favoriser l'implantation120(*). Ainsi, pour réaliser
ses objectifs en matière de pêche et aquaculture, la CEBEVIRHA a
ciblé certains sites susceptibles de favoriser leur réalisation.
Il s'agit notamment du technopole régional de pêche et
d'aquaculture et de la configuration du technopôle de pêche.
§ La mise en place d'un technopôle
régional de pêche et d'aquaculture
La mise en valeur du potentiel de la CEMAC passe par une
meilleure maitrise de la surveillance de la ZEE des pays côtiers ainsi
que de leurs espaces lagunaires. La mutualisation de leurs moyens de
surveillance d'une part et l'appui des puissances
étrangères121(*) présentes dans le Golfe de Guinée
devrait permettre une meilleure surveillance des activités des
pêches des armements étrangers et régulation plus
sérieuse des activités de pêche.
L'ambition de la CEMAC sur ces deux piliers porteurs est de
disposer en 2025 des filières modernes d'intensification de
transformation et de valorisation des produits de pêche et d'aquaculture,
permettant à chaque citoyen d'accéder à une alimentation
équilibrée par les protéines animales de qualité.
L'érection du technolopôle de pêche et d'aquaculture vise
à prendre en charge des mesures ci-dessus édictées pour la
préservation de la ressource et la gestion durable des pêcheries.
L'action du PER en faveur de cette filière concernera la mise en place
d'un technopôle dédié au développement de
l'aquaculture. Ce technopôle disposera des infrastructures
adéquates pour encadrer le développement de la filière
aquacole professionnalisées à haut rendement avec une bonne
maitrise de technique d'élevage. Il sera équipé des
infrastructures suivantes :
- Un dispositif de recherche et d'adaptation des
espèces performantes dans les environnements d'élevage aquacole
des pays CEMAC, qu'il soit lagunaire, maritime ou dans les cours et plans d'eau
continentaux. Ainsi, seront sélectionnées et adaptées, des
espèces comme le « tilapia, le clarias, le silure noire, la
dorade en zone maritime ou la carpégine des eaux lagunaires
saumâtres ». Des élevages de reproduction de ces
différentes espèces suite à leur adaptation permettant de
produire en qualité des oeufs de ces souches à haut rendement
pour les faire éclore pour produire des alevins performants ;
- une écloserie régionale de grande dimension
pour approvisionner en alevins les élevages dans les différents
pays de la CEMAC et au-delà ;
- un laboratoire régional de santé, de
contrôle et de nutrition aquacole développera respectivement les
protocoles de prophylaxie122(*) et de traitement des maladies123(*) des poissons. Ce centre
formera des vétérinaires et techniciens d'élevage à
la prophylaxie vétérinaire aquacole. Le laboratoire servira de
base pour le contrôle de la qualité des élevages
(contrôle des eaux et de la pression en oxygène des bassins
d'élevage) ;
Pour le volet nutrition, le centre développera des
formules d'aliments pour les poissons, leurs caractéristiques (aliments
flottants) et des protocoles de fabrication utilisables par les fabriques
d'aliment. Il disposera également d'une fabrique d'aliments aquacoles
pour les expérimentations et l'alimentation des bassins d'élevage
de reproduction. Le technopôle mettra des experts à la disposition
des pays pour les aider dans la conception et la mise en oeuvre des programmes
nationaux de développement aquacole. Il va mettre également
à la disposition des programmes de formation aux métiers
aquacoles.
§ La configuration du technopôle de
pêche et d'aquaculture
Le technopôle de pêche et d'aquaculture a vocation
à être le centre de référence et d'appui à la
mise en oeuvre des politiques régionales pour la pêche et
l'aquaculture. Il sera l'instrument d'organisation d'une gestion commune et
mutualisée de territoire marin de la CEMAC, avec l'utilisation des
moyens satellitaires, des moyens aériens124(*) de surveillance ou la mise
en place des patrouilles125(*). Il veillera à l'harmonisation des conditions
d'agrément des armements des pêches et l'évolution vers un
dispositif unique d'agrément, l'érection d'un armement
communautaire, une politique coordonnée de sauvegarde et de
l'écosystème des zones d'embouchures, de promotion d'aires
marines protégées, de reconstruction d'habitats des poissons. Il
favorisera des halls de débarquement et de plateforme industrielle et
artisanale de stockage et de traitement du poisson. Enfin, il érigera de
plateformes d'embarquement et de transformation artisanale des produits de
pêche, notamment à proximité des embarcadères des
ports fluviaux. Pour développer le secteur agropastoral, la CEBEVIRHA
est associée au programme confié au PRASAC, chargé de
développer la filière agricole des savanes. L'essor de
l'agriculture dans la zone des savanes est essentielle au développement
de la filière bétail-viande, notamment le processus
d'intensification par le développement de la stabulation qu'elle permet
de développer. En effet, l'utilisation des sous-produits comme la graine
de coton est essentielle au développement de la stabulation. Seul ce
développement permettra l'intensification des élevages de
ruminants avec la diffusion des techniques d'insémination
artificielle126(*).
Ainsi émergeront de ces élevages intensifs modernes
encadrées, bénéficiant d'une alimentation adéquate
(provendérie mise en place dans le cadre de la plateforme), du suivi
vétérinaire et d'un encadrement des élevages permettra
l'émergence des bassins laitiers avec du bétail métis
produisant 10 à 15 litres de lait par jour au lieu de 1 à 3
litres et de disposer des taurillons d'embouche pesant trois fois le poids d'un
boeuf traditionnel.
Le concept d'agropastoralisme prend tout son sens avec
cette intégration des filières agricoles en zone
sahélienne, dont les liens d'échange permettent d'accompagner les
processus d'intensification des élevages de ruminants. La plateforme
permettra d'attirer les PME dans la transformation de la viande en produits de
charcuterie, le tannage des cuirs et peaux, les petites laiteries. La
disponibilité de stockage sous froid et le transport frigorifique
permettra d'exporter les produits carnés sur un très large
territoire, d'autant que le port fluvial de Bangui abritera un marché
d'intérêt régional doté d'entrepôts sous froid
et de transport fluvial dont l'équipement en moyens de stockage sous
froid permettra à la viande d'atteindre les marchés de la RDC et
STP. Le rôle du technopole est la veille et la diffusion du savoir,
l'encadrement des processus d'intensification des élevages, l'animation
du dispositif de biosécurité et
l'épidémiosurveillance. Par contre la ZES qui s'adosse à
elle, abritera la plateforme de valorisation dotée d'une administration
spéciale chargée de veiller au respect par tous les pays, des
accords sur le cadre des affaires ayant permis d'instituer cette zone
économique transfrontière. Son rôle sera également
de faciliter les démarches administratives des entités qui la
composent et les partenaires pays, de rechercher et de conclure des
partenariats de financement, et en un mot d'administrer la zone
économique. Ce technopole dispose d'un campus de formation abritant en
son sein des structures de formation et accueillera des chercheurs et de la
coopération spécialisée (vétérinaires,
épidémiologistes, nutritionnistes, biologistes, etc.). Il
abritera un centre de nutrition animal et un laboratoire de
référence régionale agrée pour la production des
vaccins et le dispositif de recherche-développement, avec un centre de
référence pour l'insémination artificielle, un centre de
nutrition animale, complète le dispositif de formation. Il abrite un
laboratoire d'analyse vétérinaire et un centre d'incubation
(action de couver des oeufs pour qu'ils éclosent) d'entreprise de
transformation des produits de l'élevage (viande, lait).
Le « technopole agropastoral des savanes »
aura pour objectif le développement de la filière
bétail-viande dans l'espace Tchad-Cameroun-Centrafrique pour
l'autosuffisance alimentaire de la sous-région et l'exportation vers les
pays fortement peuplés de la région (RDC, Angola) et des autres
régions (Nigeria). Il organisera un système
d'épidémiosurveillance et du dispositif de vaccination
protégeant efficacement le cheptel contre les grandes maladies
endémiques127(*)
dans la sous-région, développera un processus d'intensification
à travers la stabulation et l'amélioration des races, avec la
mise à la disposition des éleveurs d'une offre économique
d'insémination artificielle. Il disposera d'un laboratoire de
fabrication, d'acquisition et de stockage de vaccins. Le dispositif de
technopole sera complété par l'érection d'un pôle
transfrontalier de développement du bétail-viande doté
d'un marché de bétail de référence et
aménagé (dispositif d'alimentation en eau et d'abreuvement, aires
de parcage des animaux, centre de contrôle vétérinaire,
marché physique) ; d'un parc industriel de valorisation du
bétail comprenant une usine de fabrication d'aliments
composés ; d'un abattoir pour ruminants de grande capacité,
avec un dispositif de stockage-maturation de viande sous froid ; d'une
plateforme adossée à l'abattoir aménagé et
équipé pour recueillir des PME de la valorisation et de
négoce de la viande (charcuterie, viande séchée,
fumée...) ; d'une tannerie équipée traitant
jusqu'à 6 000 peaux par jour exportées.
Un deuxième volet du technopole agropastoral des
savanes est un centre dédié à l'aquaculture de la zone des
savanes soudano-sahéliennes. Ce centre géré par le PRASAC
prendra en charge des programmes d'appui aux filières (coton, culture
maraîchères, céréales sèche). Le centre
expérimentera différentes conditions de culture (culture sous
pluie, culture de décrue et culture irriguée) de façon
à mettre à la disposition des agriculteurs des Etats membres des
paquets technologiques et des itinéraires techniques.
ü Les plateformes régionales
Par définition, une plateforme est une surface plane,
souvent surélevée, destinée à recevoir certains
matériels ou encore certains équipements. Pour développer
ses zones d'intervention, la CEBEVIRHA s'est vue confier des programmes
réalisables en Centrafrique et en Guinée Equatoriale.
§ La Plateforme logistique régionale de
Bangui
L'objectif est de contribuer au renforcement de
l'infrastructure de compétitivité des Etats membres de la CEMAC.
Le Centre va exécuter les principales activités suivantes :
développer l'infrastructure de transformation du poisson issu des
étangs piscicoles, des pêcheries d'Oubangui, du Congo, et d'autres
plans d'eau ; développer l'aquaculture ; vulgariser les méthodes
modernes de piscicultures ; transformer et commercialiser les produits de
pêche et de l'aquaculture.
Au niveau infrastructurel, le centre comprendra une
unité de production de glace et de congélation, un hall de vente
de poisson (frais, fumé, salé), un atelier de transformation de
poisson, une unité de ravitaillement des professionnels en carburant
(station-service), un atelier de réparation des moteurs hors-bords, une
unité de calibrage, de conditionnement et d'emballage du poisson, une
unité de traitement des déchets et de fabrique de farine de
poisson, une unité de fabrication et de réparation des pirogues,
une unité de vente de matériel de pêche, de
réparation et de montage de filets de pêche, une unité de
culture de spiruline, des salles de réunion et de formation, des
étangs piscicoles. Le Coût est de huit milliards quatre cent
quatre-vingt-neuf millions deux cent soixante-quatre mille francs CFA
(8.489.264.000 FCFA).
§ La Plateforme régionale
Qualité-Innovation Pêche Maritime et Aquaculture
en Guinée Équatoriale
Cette plateforme comprend les trois volets :
Le Volet 1 porte sur la pêche maritime et aquaculture.
L'objectif est de mettre en place une Politique Commune Régionale(PCR)
en matière de pêche. Ses principales activités sont celles
de surveiller le territoire marin de la CEMAC, prévenir les pollutions
marines au niveau des Etats membres de la CEMAC, harmoniser les conditions
d'agrément des armements de pêche maritime, développer les
débarcadères de produits de pêche comprenant : un
dispositif de stockage de poisson sous froid, un hall de vente de poisson, des
aires de transformation artisanale et industrielle de poisson ; un
programme d'aménagement des pêcheries (développement des
aires maritimes et lacunaires protégées et de reconstitution de
l'habitat du poisson).
Le Volet 2 porte sur le Centre communautaire de
développement des pêches dans l'Ile d'ANNOBON128(*). L'objectif est de
contribuer à la valorisation du potentiel halieutique de la
sous-région par le renforcement des capacités. Ce projet est
subdivisé en trois composantes.
Composante A : Formation en sciences et
techniques halieutiques et aquacoles, consiste à former les
ingénieurs, les techniciens supérieurs, les cadres et techniciens
des administrations des pêches et les professionnels ;
Composante B : Recherche et
Développement
Cette composante est consacrée à l'adaptation
des techniques améliorées des pêches et à la
valorisation de l'aquaculture dans les laboratoires de recherche :
laboratoire « Environnement marin et côtier »,
laboratoire « Ressources aquatiques vivantes » et
laboratoire « Valorisation », les unités de
physico-chimie, de microbiologie et de biotechnologie seront aussi
présentes dans cette composante ;
Composante C : Evaluation et suivi des
ressources halieutiques de la CEMAC
L'objectif est de promouvoir des plans d'aménagement
à travers les résultats des programmes et activités de
recherches (évaluation des stocks, valorisation des produits) de la
région de l'Afrique Centrale à travers l'acquisition d'un navire
de recherches océanographiques. Ce navire de type chalutier
congélateur, de 45 m de long, 9,6 m de large, 620 TJB 129(*)et d'une puissance de 1.600
CV 130(*)sera
également utilisé comme navire école. Ainsi, des,
chercheurs et 30 étudiants du cycle ingénieurs et techniciens
supérieurs et des professionnels pourront y être embarqués
pour réaliser des cours pratiques à bord.
Le centre dédié aux métiers de
l'aquaculture disposera d'une infrastructure d'expérimentation,
d'adaptation de reproducteurs de poissons, voire de crustacées à
haut rendement d'élevage, qui doit mettre à la disposition des
fermes d'élevage aquacole des espèces à rendement
d'élevage élevé (carpe, tilapia, silure....) Cette
infrastructure comprendra notamment des bassins d'élevage de
reproducteurs des espèces sélectionnées.
Le Volet 3 porte sur le Centre de référence aux
métiers d'aquaculture rendement pour la production des alevins
destinés aux fermes d'élevage. Le Coût total est
estimé à seize milliards huit cent cinquante-deux millions sept
cent soixante-treize mille francs CFA (16.852.773.000 FCFA).
A. Les projets de grandes envergures
Plusieurs projets ont été élaborés
et dont la réalisation permettra à la sous-région
d'améliorer les conditions de vie des populations. Certains d'entre eux
ont déjà reçu de financement de la part de la commission
de la CEMAC et des partenaires internationaux. Mais d'autres sont encore en
quête de financement.
S'agissant des projets ayant reçu de financement, il
s'agit du « Projet Elevage comme source de subsistance »
UA/BIRA dans la région du Lac Tchad (Cameroun, Nigeria, Tchad) ayant
pour objectif, l'amélioration de la gestion des ressources naturelles et
pratiques de gestion de l'élevage au niveau de l'interface des PA en
réponse aux risques et à la variation accrus dus aux changements
climatiques. Les activités consiste à renforcer les
capacités des éleveurs en restauration et réhabilitation
des terres dégradées par le biais de la participation des actions
communautaires (établissement de zones pilotes) ; mettre en place
le suivi des comités de gestion des pâtures dans les sites du
projet ; renforcer les capacités des éleveurs en vue de
l'adaptation des systèmes de production d'élevage au climat et
moyens d'existence alternatifs fournis aux systèmes de production
pastorale et agro pastorale dans les Zones Economiques Exclusives (ZEE) par la
diversification et l'élargissement de la base économique et
aménager un parc de contention sur un marché à
bétail local. Le coût de ce projet s'élève à
cent vingt-quatre millions trois cent soixante-cinq mille quatre cent
soixante-seize francs CFA (124.365.476 FCFA) pour une durée de 3
ans ;
- le projet « Appui à la cogestion des ressources
partagées » dont la CEA est partenaire pour la réalisation a
pour objectif de promouvoir la gestion durable et harmonieuse des ressources
partagées. Les activités consistent à élaborer et
adopter de manière participative une réglementation
harmonisée sur l'exploitation de la ressource commune au niveau local en
vue d'harmoniser et de renforcer les capacités des populations
riveraines en matière de cogestion des pêches par la
sensibilisation sur la base de la réglementation harmonisée. On
estime à six cent quatre-vingt-un millions cinq cent trente un mille
francs CFA (681.531.000 FCFA) le coût du projet pour une durée de
3 ans ;
- le Projet Formulation d'une réglementation
régionale sur la sécurité sanitaire des animaux, des
médicaments vétérinaires et des aliments d'origine animale
avec comme partenaire la FAO pour la réalisation. L'objectif est
d'harmoniser les réglementations zoosanitaires existantes en Afrique
Centrale en un document unique accessible à tous les acteurs en vue de
permettre une circulation plus fluide des animaux et des denrées
d'origine animale, de garantir une meilleure protection des consommateurs et
d'assurer la conformité, dans la mesure du possible avec les accords de
l'OMC, les textes de l'OIE et ceux du « Codex
alimentarius »131(*). Les activités consistent à
élaborer une réglementation sur la sécurité
sanitaire des animaux, les médicaments vétérinaires et la
sécurité sanitaire des aliments d'origine animale, pour les pays
de la CEMAC, élaborer un plan d'action pour la mise en oeuvre de la
réglementation, et enfin enclencher un processus de sensibilisation et
d'information. Le coût est estimé à deux cent trente-cinq
millions de francs CFA (235.000.000 FCFA), pour une durée de 3 ans.
En ce qui concerne les projets qui n'ont pas encore
trouvé de financement, il s'agit de :
- projet « appui à l'amélioration de la
situation zoosanitaire et des statistiques des cheptels de l'Afrique Centrale
» dont l'objectif est de contrôler les maladies prioritaires
à impact particulier sur le commerce transfrontalier, les zoonoses et
celles qui rendent vulnérables les éleveurs des zones rurales.
Les activités portent sur la création d'une unité de
coordination, la création des unités opérationnelles
nationales, l'élaboration et développement d'une stratégie
harmonisée pour le contrôle des maladies prioritaires des cheptels
à l'échelon régional, la collecte, la gestion et la
diffusion des statistiques relatives à l'élevage. Le coût
est estimé à 10 Millions Euro, soit 655 millions de F CFA pour
une durée de 5 ans ;
- projet « Système d'information sur le commerce
du bétail, de la viande et du poisson en Zone CEMAC » en
partenariat avec le FODEC/BDEAC. L'objectif principal est d'améliorer le
niveau de la contribution de l'élevage à la
sécurité alimentaire en zone CEMAC. Les activités à
mener sont basées sur la recherche de financement, la réalisation
de l'étude de faisabilité, la validation de l'étude de
faisabilité et la mise en oeuvre du projet. La CEBEVIRHA lance un appel
à l'endroit de la Commission de la CEMAC et les principaux bailleurs de
fonds pour le financement de ces projets. Ces projets sont
complétés par d'autres d'une importance capitale.
§ Projet Agropole régional au
Tchad
L'objectif général de ce projet est
d'améliorer la contribution de l'élevage à la
sécurité alimentaire et à la réduction de la
pauvreté en zone CEMAC. L'objectif spécifique est
d'améliorer la disponibilité, l'accessibilité et la
qualité des animaux d'élevage et des produits d'origine animale
de la sous-région. L'agropole régional sera un
établissement à caractère industriel et commercial
à capitaux majoritairement privés. Il sera constitué d'un
complexe comprenant un volet abattoir industriel, un volet marché
moderne à bétail et un volet centre de modernisation des
élevages et d'amélioration des races animales locales. L'abattoir
permettra de Valoriser le cheptel des ruminants disséminés dans
les pâturages communs du nord Cameroun, du centre et sud du Tchad et du
nord de la RCA.
A cet effet, il disposera des infrastructures telles que des
infrastructures d'abattage, des chambres froides, un tunnel de
surgélation et de production de glace, une unité de
conditionnement, une flotte de véhicules frigorifiques, une unité
de transformation de lait à partir des vaches métisses, une
unité de traitement de cuirs et peaux, une unité de charcuterie
et une administration.
En ce qui concerne le marché à bétail, il
s'agit de mettre en place des infrastructures nécessaires à
l'amélioration des échanges. Le marché recevra des animaux
provenant directement des commerçants du bétail ou du centre de
modernisation des élevages et d'amélioration des races animales
locales. Il disposera des parcs à bestiaux équipés, d'un
système d'adduction d'eau pour l'abreuvement, des parcs de stockage de
fourrage, d'une unité moderne de production d'aliments de bétail,
une station de traitement, de gestion et de recyclage des déchets et
eaux usées...
§ Projet Centre de modernisation des élevages
et d'amélioration des races animales locales
L'objectif est d'accroitre les performances laitières
(passer de 11 litres/jrs aujourd'hui à 12 litres/jrs et par vache) et
pour le poids des bovins (porter le poids carcasse au minimum à 250 kg)
par croisement, insémination artificielle, nutrition... Le coût
global est de quatre milliards neuf cent quatre-vingt-trois millions neuf cent
seize mille deux cent soixante-sept francs CFA (4.983.916.267 FCFA).
Les cites probables pour la réalisation de ce
projet sont : N'Gaoundéré (Cameroun), Moundou et Doba
(Tchad) et Bossangoa (Centrafrique) grâce à leur atouts que
sont la zone d'élevage et de transhumance (les meilleures
bêtes se trouvent dans cette zone), environnement scientifique (IRAD,
Universités de N'Gaoundéré, Moundou, Bangui), transport
ferroviaire (Chemin de fer Douala-N'Djaména en passant par
N'Gaoundéré et Moundou; axes
N'Djaména-Abéché et N'Djamena-Maiduguri en projet),
transport aérien (Aéroports internationaux de N'Djamena, Garoua
et Douala). D'autres atouts sont l'existence des sous-produits agro industriels
(riz, coton, canne à sucre, sorgho) et à proximité d'un
marché potentiel (Nigéria, RDC...)
Le PER constituera le document de référence de
l'action communautaire. Il présente comment en agissant de façon
coordonnée dans certains domaines, les Etats membres de la CEBEVIRHA
seront capables de diversifier leurs actions et accélérer leur
croissance. Cette action communautaire coordonnée doit se
refléter dans le plan de développement des Etats membres de la
CEMAC, de façon à ce que ces Etats, au niveau national
agissent en cohérence avec leurs engagements communautaires. Une fois
accordés sur les programmes du PER, les Etats membres doivent s'assurer
qu'ils regardent véritablement dans la même direction et agissent
de concert pour sa mise en oeuvre.
§ Le Projet « Plateforme Régionale
Qualité-Innovation « Agropole des Savanes » (Tchad)
L'objectif général est d'améliorer la
santé et la nutrition animale en assurant une couverture vaccinale du
cheptel de l'ensemble des pays membres de la CEMAC et renforcer les
capacités des structures nationales. L'objectif spécifique est de
créer une plateforme régionale d'excellence dédiée
à la santé animale, à la production de vaccins et à
l'amélioration de l'alimentation du bétail.
Ce projet comprend 3 volets:
Volet1: Le Centre Régional de
Santé Animale (CRSA) aura pour rôle d'animer et de coordonner les
réseaux (épidémiosurveillance, laboratoires,
communication, coopératives) pour la lutte contre les maladies animales,
en Afrique Centrale;
Volet2: Le Laboratoire Régional de
production et d'importation de vaccin a pour mission principale d'assurer une
couverture des besoins en vaccins de l'ensemble des États membres ;
Volet3: Un centre de nutrition animale pour
mettre au point des formules d'aliments équilibrées et des
protocoles d'alimentation des animaux, basés sur les ingrédients
disponibles dans la région. Le coût total est de quatorze
milliards sept cent dix millions de francs CFA (14.710.000.000 CFA).
L'année 2011 est l'année de la CEBEVIRHA,
en tant que Agence exécutive de la CEMAC. C'est donc une année
d'orientation de ses activités conformément aux dispositions
continues dans le PER, relatives à la croissance de l'élevage et
de la pêche. La CEBEVIRHA entend ainsi accentuer la
prévention et lutter contre les maladies aviaires, promouvoir le secteur
lait en zone CEMAC, surveiller les pêches sur les eaux territoriales et
en développer dans l'Ile d'Annobon. Un budget estimé à
1.990.000.000 FCFA est destiné à la réalisation des
activités relatives au fonctionnement de la CEBEVIRHA va permettre
l'atteinte des objectifs escomptés. Quelques projets sont à
financer et portent sur la lutte contre les différentes maladies ;
le renforcement des capacités des personnes qui oeuvrent dans le secteur
de la viande et des ressources halieutiques ; la promotion de
l'aquaculture ; l'appui à la cogestion des ressources
partagées et l'information sur le commerce des produits de pêche.
Le PER contient quatre grands projets dans le secteur de l'élevage et de
la pêche.
Tableau 6. Liste des
« grands projets de l'élevage et de
peches »132(*)
confiés à la CEBEVIRHA
Filière
|
Projet
|
Localisation
|
Echéance
|
Elevage et pêche
|
Pôle de développement des filières
élevage intensif (aviculture et élevage porcin)
|
Cameroun, Congo, Gabon et Guinée Equatoriale
|
2015
|
Elevage et pêche
|
Plateforme régionale de valorisation du
bétail-viande et produits dérivés
|
N'Djamena (Tchad)
|
2017
|
Elevage et pêche
|
Plateforme régionale de valorisation et du commerce des
pêcheries continentales
|
Centrafrique
|
2017
|
Elevage et pêche
|
Plateforme de transformation des produits de pêche
maritime et lagunaire
|
Guinée Equatoriale
|
2017
|
Ainsi nous avons fini avec la nouvelle vision
développementaliste de la CEBEVIRHA, nous passons à la
présentation des pistes de solutions pour la redynamisation de la
CEBEVIRHA.
SECTION II :
PERSPECTIVES POUR LA REDYNAMISATION DE LA CEBEVIRHA
Les pistes de solutions proposées dans le cadre de ce
travail visent essentiellement à répondre aux défis et aux
questions qui se posent à la coopération sectorielle
coordonnée par la CEBEVIRHA, car une coopération efficace est un
préalable essentiel à l'amélioration des conditions de vie
des populations. Nous présenterons tour à tour de la mise en
place des politiques prometteuses (Paragraphe 1) ensuite, proposerons des
solutions novatrices pour le développement de la pêche et de
l'aquaculture (Paragraphe 2).
Paragraphe 1. La mise en place
des politiques prometteuses
Globalement la plupart des pays de la sous-région ne
disposent que d'instruments sommaires en lieu et place de véritables
documents de politique sectorielle, notamment des documents de
stratégies ou de Schéma Directeur de développement de
l'élevage et de la pêche. Tant bien même que ces instruments
existent, les pays sont confrontés aux difficultés de leur mise
en oeuvre. Il conviendra dans ce paragraphe de parler de l'insertion des
acteurs dans le processus de prise de décision (A) et proposer des
repères stratégiques pour le développement de
l'élevage (B).
A. Insérer les
acteurs dans le processus de prise de décision de la CEBEVIRHA
Le fait de ne pas impliquer les acteurs (éleveurs,
pêcheurs et aquaculteurs) dans le processus de prise de décision
est un problème crucial qu'il faut régler.
En effet, les experts représentants des Etats membres
aux réunions de concertations annuelles en matière
d'élevage et de la pêche et de l'aquaculture, qu'organise la
CEBEVIRHA chaque année depuis 2001, ne rendent pas compte à ces
derniers (éleveurs, pêcheurs, aquaculteurs, commerçants),
mais plutôt prennent des décisions à leur niveau, en
collaboration avec les autorités traditionnelles et
administratifs133(*), et
leur impose. Ceci provoque un sentiment de colère et de révolte
puis qu'ils se sentent lésés. La plus part ces producteurs n'ont
aucune idée sur l'existence de la CEBEVIRHA, moins encore sur les
activités qu'elle mène en leur faveur.
L'insertion des producteurs du bétail-viande dans la
prise de décision de la CEBEVIRHA, permettra à ces derniers
d'être en contact permanent avec la Direction Générale. Ce
qui renforcera également les liens entre les différents
producteurs et commerçants de la sous-région.
Prenons l'exemple de la CEBV134(*) en Afrique de l'Ouest qui organise chaque
année des campagnes de sensibilisation dans les zones d'élevage
et des pêches, afin de les mettre au courant des projets qui les
concernent et relever également leurs préoccupations. Ce qui a
permis à ces derniers de se sentir intégrés dans les
activités de cette commission.
Certains projets de portée non négligeable sont
élaborés mais restent sans financement. Ce qui ralenti la
poursuite des objectifs de la CEBEVIRHA et décourage ceux qui les
élaborent. C'est le cas des projets comme :
- projet « appui à l'amélioration de la
situation zoosanitaire et des statistiques des cheptels de l'Afrique Centrale
» ;
- projet « Système d'information sur le commerce
du bétail, de la viande et du poisson en Zone CEMAC » qui sont
élaborés depuis 2010 mais qui sont toujours encours de
financement.
La réalisation de ces projets, repose sur la
participation des tous les Etats membres à travers leur contribution
annuelle et également sur la contribution des Organisations
Internationales et des Bailleurs de fonds internationaux.
B. Repères
stratégiques pour le développement de l'élevage
Pour résoudre les problèmes qui entravent
l'élevage de la sous-région, il faut surtout mettre un accent sur
l'amélioration de la performance du secteur. Ainsi, il importe
d'apporter une contribution à :
- la mise en oeuvre de l'Atlas Général de
l'Intégration Régionale (AGIR) produit conjointement avec la
CEBEVIRHA;
- une meilleure connaissance des systèmes
d'élevage existants, leurs potentialités, atouts et
contraintes ;
- une connaissance et une meilleure évaluation des
opportunités régionales en termes de commerce de produits animaux
et de la participation de la région au commerce
international ;
- une contribution à la réflexion sur la vision
stratégique de moyen et long terme du secteur de l'élevage en
rapport avec les objectifs et piliers de la CEMAC, notamment en matière
de sécurité alimentaire, de lutte contre la pauvreté et de
construction d'un marché régional de produits agricoles ;
- une meilleure sensibilisation des acteurs étatiques
et non étatiques sur les enjeux de l'élevage dans la
sous-région et sur les conditions d'optimisation et de valorisation d'un
tel potentiel ;
- des propositions concrètes qui puissent servir
à la prise de décision au niveau national et sous
régional.
Le rôle de l'élevage dans la lutte contre la
pauvreté mérite d'être renforcé, étant
donné ses potentialités sous exploitées tant dans les pays
pris individuellement que dans l'ensemble de la zone CEMAC. Le potentiel
productif en animaux, évoqué plus haut, intervient directement
dans le processus de transformation socio-économique et entre dans la
sécurisation alimentaire et nutritionnelle des populations à
plusieurs égards. En effet, l'élevage en tant qu'activité
productive s'inscrit dans la même dynamique, celle de sortir ou
éviter que les hommes et les femmes rentrent dans le cycle vicieux de la
pauvreté qui touche en majorité les populations rurales et de
plus en plus celles des villes. Les productions animales permettent non
seulement d'améliorer le statut nutritionnel des populations, mais aussi
et surtout, procurent des revenus à plusieurs franges des
sociétés à travers les échanges commerciaux.
Pour booster le commerce du bétail dans la
sous-région, nous proposons cinq (5) enjeux en faveur des
éleveurs :
- renforcer la participation des représentants des
éleveurs dans les débats sous régionaux. Les
évolutions de la sphère macroéconomiques restent
déterminantes dans les enjeux futurs de la commercialisation du
bétail dans la sous-région et avec les autres régions et
sous-région. Face à un contexte mondial qui reste largement
imprévisible, l'enjeu est de sécuriser le commerce du
bétail d'origine sous régionale. C'est là tout le
défi de la régulation à renforcer au niveau sous
régional, tout en impliquant les représentations des
éleveurs à l'échelle nationale, de satisfaire la demande
sous régionale pour éviter la marginalisation de la viande. Dans
ce sens il importe de satisfaire au maximum la dynamique de la demande sous
régionale par la production domestique. Les états de la
concurrence sont tels que le marché mondial est susceptible de
transformer l'atout qualitatif de la viande, en produit marginal à terme
en direction des classes moyennes par exemple renforcer le control pour
l'application des règles par les acteurs institutionnels. Les obstacles
au commerce transfrontaliers sont nombreux et profondément handicapants
pour la filière. Il est impératif de réduire les
tracasseries administratives persistantes malgré les avancées en
matière d'intégration sous régionale et de changer le
regard des acteurs sur les avantages comparatifs de l'élevage dans la
sous-région. L'organisation du commerce sous régional doit
être améliorée tout en valorisant les races locales, les
savoir-faire pastoraux et la structuration ancestrale des
sociétés qui ont su, au travers de l'histoire, perdurer en
imaginant des adaptations efficaces, face aux nombreux aléas qu'a connus
le pastoralisme. L'élevage et les produits animaux sont les points de
mise des institutions locales (sécurité alimentaire, recettes
fiscales...). Le secteur des productions pastorales peut bien jouer un
rôle majeur dans le développement local en activant les dynamiques
économiques. Cela suppose au préalable que la gouvernance au
niveau locale, soit considérablement améliorée et le
renforcement du positionnement économique des petits éleveurs
assuré. Ce positionnement économique des petits éleveurs
doit être renforcé de manière significative dans la chaine
de valeur. En effet, seul une amélioration conséquente des marges
aux producteurs est susceptible de stimuler véritablement
l'activité économique, qui malgré son importance, se
cherche encore à l'échelle sous régionale ;
- réduire le prix de vente du PPB et du CIT à un
prix abordable135(*) et
à la portée des petits commerçants afin d'éviter
les fraudes transfrontières ;
- renforcer le commerce du bétail entre les Etats
membres, en aidant les pays producteurs à mettre à la disposition
des autres à un prix fixe136(*)du bétail dans toute la sous-région,
dans le but de permettre à la population d'avoir les produits de
l'élevage (viande et lait) de qualité et à moindre
coût.
La dotation de la zone CEMAC en ressources animale et
halieutique confère à cette zone la possibilité de
produire des produits d'élevage d'une façon compétitive
pour les marchés de la sous-région, pour d'autres marchés
africains et mondiaux. Pour exploiter ce potentiel, le secteur public doit
investir significativement dans la recherche pour améliorer les
maladies, établir et veiller au respect des normes de santé
animale137(*),
créer les infrastructures de transformation (usine de fabrication des
boites de conserve, de fabrication des chaussures en peau) et de commerce des
produits d'élevage.
Au regard des obstacles qui freinent la croissance de ce
secteur, il est plus que nécessaire de mettre l'accent sur deux (2)
grands axes à savoir :
- le renforcement du cadre institutionnel et légal
relatif à l'élevage et à la santé animale en vue de
le rendre incitatif pour le développement de différents
métiers138(*) qui
concourent au développement de l'élevage ;
- le renforcement de la politique de l'élevage en vue
d'éliminer les différents obstacles et l'application aux produits
d'élevage le même régime commercial que d'autres produits
agricoles de cru. Ce régime repose sur le principe de
réciprocité entre les partenaires commerciaux et sur une
politique d'importation caractérisée par une discrimination
sélective. Sur les trois élevages139(*) en vigueur dans la zone
CEMAC, deux méritent une attention particulière. Il s'agit de
« l'élevage extensif »140(*)et de
« l'élevage intensif »141(*).
Le pastoralisme est historique, social, culturel et
économique. C'est un mode de vie plutôt qu'un simple mode
d'exploitation économique. La rationalisation de ce
phénomène complexe doit faire l'objet d'une stratégie
à part entière que la CEMAC et ses pays membres doivent
développer à l'avenir. Ce type d'élevage se
caractérise par le faible rendement zootechnique mais dont l'impact
néfaste sur l'environnement devient de plus en plus inquiétant
avec le temps. La stratégie a adopté pour la transformation
progressive de ce type d'élevage vers un type d'élevage semi
intensif comprend les éléments suivants la réforme du
régime foncier en vue de décourager l'élevage extensif en
donnant aux domaines foncier communs un statut juridique précis assorti
des obligations à respecter pour la préservation de
l'environnement. Il faudra former les éleveurs à travers leurs
associations et changer leur mode d'exploitation vers un mode semi intensif, le
renforcement des capacités en matière de production de fourrages
pour nourrir leurs bêtes pendant la saison sèche, de construction
des enclos et d'étables et d'hygiène et de la conduite d'un
élevage semi intensif, de prophylaxie142(*) sanitaire, de réforme du cheptel et de la
commercialisation des animaux et de gestion et d'exploitation des
pâturages et des sources d'eau sur les domaines fonciers communs.
Pour concrétiser ces actions, il faudra fournir une
assistance technique et financière aux éleveurs pour les
accompagner durant cette phase de transition d'un système
d'élevage extensif vers un élevage intensif en passant par
l'élevage semi-intensif.
L'élevage intensif progresse rapidement dans la zone
CEMAC comme partout en Afrique autour des centres urbains. Le
développement de ce type d'élevage à faible impact
écologique, risque d'être torpillé par trois facteurs
importants à savoir :
- la propagation des maladies des animaux ;
- la difficulté de pourvoir aux besoins de
l'alimentation à partir des matières premières locales
et ;
- la concurrence de produits fortement subventionnés et
de qualité douteuse (poulets au dioxyde, boites de conserve
préparées à base de la viande de porcs et bien d'autres
encore).
La stratégie en matière de développement
de ce type d'élevage consistera au renforcement des capacités des
éleveurs en matière de production de fourrages et la fabrication
des aliments pour bétail à partir des matières
premières locales.
Au niveau de l'administration, il s'agira de faciliter et
d'accompagner les réformes qui doivent conduire d'une administration
opératrice à une administration d'orientation et de
contrôle par la définition des cadres législatifs et
réglementaires, la construction de réseaux
d'épidémiosurveillance, capacité d'alerte et de
réaction rapide dans les situations de crise, la supervision des
opérations confiées à des opérateurs privés
(mandat sanitaire) sont quelques-unes des mesures à prendre pour
améliorer ce secteur.
Au niveau du secteur privé, il s'agira d'aider ces
différents opérateurs privés à se comporter en
véritables prestataires de services par l'organisation de leurs
relations avec les éleveurs et les administrations, l'identification des
possibilités de diversification de leurs activités, la formation
continue et structuration professionnelle, la consolidation de leur statut
professionnel ;
Au niveau des éleveurs, il s'agira de favoriser la
structuration de leurs relations avec les opérateurs privés et
l'administration par la mise en place de groupements de défense
sanitaire à géométrie variable, l'organisation collective
de l'approvisionnement en intrants vétérinaires, les formations
techniques adaptées (optimisation de l'emploi des intrants).
Au niveau de la promotion des échanges et de la
commercialisation des produits de l'élevage :
- mettre en place des études sur la commercialisation
du bétail bovin et de la viande bovine à l'intérieur de la
sous-région ;
- mettre un accent particulier sur les contraintes
macroéconomiques ainsi que sur les contraintes internes à la
filière ;
- élaborer un programme de mise en place
d'infrastructures spécifiques destinées à favoriser le
commerce du bétail et des produits animaux à l'intérieur
de la sous-région ;
- mettre en place un système d'information sur le
commerce du bétail, de la viande et du poisson.
La libéralisation des services aux éleveurs vise
à rechercher une efficacité accrue de l'emploi des moyens de
prévention et de lutte contre les pathologies majeures
(disponibilité plus immédiate des services, meilleur
qualité et coût réduit). Le principe de recouvrement des
coûts, y compris ceux des actions de lutte obligatoire, s'impose.
L'exercice de la profession vétérinaire à titre
privé est encore moins marquant, mais les campagnes de vaccination sont
partiellement et progressivement assurées par des opérateurs
mandatés par l'État.
Toutefois, au niveau de la CEMAC et plus concrètement
dans les pays producteurs, ces évolutions sont plus ou moins
avancées. Les retards s'expliquent par l'absence de cadres
réglementaires indispensables, les insuffisances dans les dispositifs
d'incitation à la privatisation, le manque de professionnels, mais
également les réticences des administrations vis-à-vis du
transfert de certaines de leurs activités au secteur privé. Un
appui considérable des services de santé animale en tenant compte
des lignes directrices définies dans les codes zoosanitaires
internationaux, instauration des réseaux de surveillance des maladies
animales prioritaires à l'échelle nationale et régionale
en vue d'assurer leur contrôle, voire leur éradication. Dans ce
contexte l'action de la Stratégie Agricole Commune devra porter sur
l'appui à la redéfinition des rôles et des relations entre
les trois acteurs principaux que sont l'administration, le secteur privé
(vétérinaires, auxiliaires, conseillers
technico-économiques) et les éleveurs.
La dynamique de la coopération régionale peut
constituer un bon relais des appuis des partenaires dans ce domaine par la
formation des vétérinaires, l'éradication de la peste
bovine, et le contrôle des vaccins contre les principales maladies
contagieuses. Elle pourrait avec fruit être étendue à
d'autres domaines comme le contrôle des médicaments, les
systèmes d'alerte et de réaction rapide en cas
d'épizootie... Les actions à ce niveau concernent :
- le renforcement des capacités de services
vétérinaires et les doter des moyens adéquats pour
s'occuper effectivement de la santé animale et de protéger la
sous-région contre l'introduction des nouvelles maladies animales ;
- le renforcement des services vétérinaires,
notamment par l'accroissement des ressources allouées sur les budgets
nationaux en vue de lutter contre les grandes épizooties et les maladies
émergentes ; - la professionnalisation et la libéralisation
de la profession vétérinaire en apportant aux
vétérinaires une assistance technique et matérielle.
L'assistance aura pour but de renforcer leurs capacités et de les aider
à s'installer à leurs comptes, renforcer les capacités de
services vétérinaires nationaux et les doter des moyens
adéquats pour qu'ils assurent effectivement le contrôle et la
surveillance des frontières en vue de réduire la propagation des
maladies au sein de la sous-région ;
- le développement de la traction animale (culture
attelée et transport...) ;
- le développement de l'artisanat du cuir ;
- l'amélioration de la fertilité des sols par la
production de fumier ;
- la production et la vente de produits laitiers ;
- la transformation de la viande ;
- la valorisation des sous-produits agricoles et
agro-industriels en alimentation animale et la création des
écoles vétérinaire dans la zone ne fera que renforcer les
capacités du personnel d'encadrement ou fournisseur de services à
l'élevage.
Après la proposition des politiques prometteuses faite
dans le domaine de l'élevage, nous entamons celles qui sont susceptibles
de renforcer la production de la pêche et de l'aquaculture.
Paragraphe 2. Renforcer la
production de la pêche et de l'aquaculture
Malgré quelques apports non-négligeables dans le
domaine de la pêche et de l'aquaculture, force est de constater qu'il
existe des failles dans la poursuite des objectifs de cette institution
notamment dans ces secteurs. Pour améliorer ce secteur, il est important
de mettre en place des mécanismes susceptibles d'améliorer la
performance de a pêche et de l'aquaculture (A), tout en interpellant les
autorités compétentes sur la gestion des ressources halieutiques
(B).
A. Améliorer la
performance de la pêche et de l'aquaculture
Le défi stratégique global, si l'on veut
favoriser concrètement le développement du secteur, est double :
préserver la contribution actuelle des pêches de capture, tout en
identifiant des moyens de la développer encore et de tirer profit de la
croissance tendancielle pour établir des programmes nationaux de soutien
à une aquaculture durable qui contribue réellement et largement
à l'amélioration de l'offre et au développement du
commerce. Compte tenu de la situation actuelle dans ces deux sous-secteurs, ces
enjeux parallèles comportent des priorités différentes
pour les pêches et pour l'aquaculture.
Dans le cas des pêches de capture, même si une
augmentation durable de la production halieutique par rapport au niveau actuel
sera difficile à obtenir, les possibilités de renforcer la
contribution de la pêche au bien-être social et économique
sont néanmoins très concrètes. Un tel accroissement peut
être obtenu par des voies diverses, selon les circonstances
spécifiques des pêcheries. Toutefois, en règle
générale, des progrès importants sont possibles en
traitant l'aspect économique du problème de la surexploitation,
c'est-à-dire la surcapacité.
Pour relever ce défi, il est nécessaire
d'engager un processus de réforme au niveau de la gouvernance des
pêches de capture (institutions et instruments). Une condition
essentielle sera la mise en oeuvre de systèmes de gestion pour assurer
la durabilité de la base de ressources halieutiques (en tenant compte
des besoins et des incidences d'une telle durabilité à
l'échelle de l'écosystème).
L'élaboration d'un cadre institutionnel qui fournira
les incitations nécessaires pour le développement durable du
patrimoine net dérivant de l'exploitation rationnelle des ressources
halieutiques est essentielle. L'accroissement des recettes (grâce
à une meilleure commercialisation, à des pratiques, après
capture améliorée, à un commerce accru, etc.) et des
systèmes d'exploitation rentables (qui devraient favoriser les
artisans-pêcheurs, compte tenu de leurs coûts de main d'oeuvre
inférieurs et de leur consommation de carburant plus réduite)
peuvent alors contribuer à accroître les avantages durables
tirés de l'exploitation des pêches de capture. Mais l'ordre des
événements est important ; il est essentiel d'élaborer
avant tout des systèmes de gestion efficaces, sans quoi les gains
dérivant de l'augmentation des recettes et/ou de la diminution des
coûts pourront être de courte durée parce qu'ils tendront
à favoriser une intensification ultérieure de l'exploitation.
Pour assurer une gouvernance améliorée et une
durabilité accrue, il sera nécessaire de fournir aux
autorités responsables, des informations pertinentes, en temps
réel et sous une forme utilisable.
B. Défi à
relever pour l'aquaculture
Malgré des résultats décevants dans le
passé, l'aquaculture a aujourd'hui la capacité potentielle de
procurer un large éventail d'avantages - emploi, nourriture, revenu.
Mais les attentes doivent demeurer réalistes.
Même si les atouts et les possibilités offerts
par l'aquaculture sont importants (par exemple, de bons sites pour le
développement de l'aquaculture grâce à des eaux propres et
à des terres peu peuplées ; un marché du poisson en
expansion au niveau régional et mondial ; la possibilité
d'adopter des systèmes de production appropriés dont la
viabilité a été démontrée
ailleurs)143(*), ce
secteur présente également quelques faiblesses et est
confronté à des menaces qui intéressent aussi les
pêches de capture (par exemple, la compétition pour l'accès
aux ressources en terres et en eau ; la nécessité de cadres
réglementaires faciles à utiliser ; un accès limité
à des informations de qualité; un accès limité au
crédit et à de bons marchés ; les obstacles au commerce et
l'augmentation du coût des exportations extérieures), ainsi
qu'à des contraintes propres à l'aquaculture, notamment
l'accès à des facteurs de production de qualité à
un coût abordable (principalement aliments et semences).
Dans un tel contexte, il sera important de traiter
l'éventail complet des problèmes (environnementaux,
économiques, sociaux, etc.) qui doivent être résolus pour
développer une aquaculture durable. Une leçon importante
étant que l'accent doit être mis sur l'aquaculture en tant
qu'entreprise, offrant des possibilités d'investissement attrayantes
pour pouvoir procurer les moyens d'existence et les avantages en termes de
croissance économique prévus. L'absence d'une telle approche
commerciale ou industrielle de la production est désormais reconnue
comme étant l'un des principaux obstacles à l'expansion du
sous-secteur. Les premières hypothèses fondées sur des
intrants bon marché et aisément disponibles (terre,
main-d'oeuvre, capital) n'avaient certainement pas tenu compte des coûts
économiques et financiers réels nécessaires pour
rentabiliser la production. Ces premières initiatives prévoyaient
pour la plupart une pisciculture de subsistance intégrée (par
exemple, des petits étangs fermiers plutôt que des étangs
d'élevage) qui, bien que contribuant à l'économie des
ménages et même des communautés, n'avait toutefois qu'un
faible impact, voire aucun, sur les approvisionnements en poisson ou sur la
croissance économique au niveau national. Ces systèmes
d'élevage familiaux à faible apport d'intrants demeurent
importants pour de nombreux habitants dans les zones rurales. Mais des nouveaux
paradigmes sont désormais centrés sur des entreprises aquacoles
viables et durables sur le plan socioéconomique et technologique
(principalement sur les micros, petites et moyennes entreprises).
Le développement de systèmes et d'entreprises
d'aquaculture viables a été favorisé par la croissance
rapide du prix du poisson dans toute la région. Ces entreprises devront
pouvoir compter sur des réseaux de soutien pour l'approvisionnement en
semences et en nutriments, et sur une main-d'oeuvre qualifiée pour la
commercialisation du poisson produit. Ces échanges vont faciliter dans
la plus grande partie de la sous-région où la variabilité
du sous-secteur, est relativement faible et la transférabilité
des technologies et des approches pour la résolution des
problèmes assez élevée.
Les ressources aquatiques exploitées par les
pêches de capture et l'aquaculture peuvent contribuer de manière
conséquente et durable à la croissance économique,
à la lutte contre la pauvreté et aux approvisionnements
alimentaires. Avec une bonne gestion, la contribution des pêches de
capture continentales et marines au PIB pourrait être plus importante que
ce n'est le cas actuellement. En outre, l'aquaculture semble être sur le
point de jouer un rôle réel et durable dans l'offre de poisson et
dans l'économie.
Cette similitude dans les approches est également un
élément du nouveau paradigme de soutien à l'aquaculture.
Aujourd'hui, de nouvelles stratégies éprouvées renversent
la dépendance précédente à l'égard des
donateurs et du secteur public, définissant de nouveaux rôles et
responsabilités pour les secteurs public et privé, et pour la
société civile. Même si un nombre croissant de pays
d'Afrique Centrale mettent au point des stratégies nationales
d'orientation pour leur sous-secteur de l'aquaculture, l'absence des moyens
nécessaires pour adopter et mettre en application de telles
méthodologies innovatrices concerne l'ensemble du secteur des
pêches.
Pour améliorer la performance de ce sous-secteur, il
faut mettre sur pied des mécanismes qui permettrons d'atteindre un
niveau acceptable à travers l'augmentation de la production des poissons
dans la sous-région au moyen de l'augmentation de la production aquacole
et de la réduction des pertes post-capture de toutes les sources par le
développement des agences et des institutions aquacoles qui soutiennent
les producteurs et peuvent bénéficier, à leur tour, des
ressources financières et humaines nationales ; l'augmentation de
la production aquacole et réduction de pertes post-capture de toutes les
sources par 25% ; mise en place d'un programme de modernisation des usines
de transformation des produits destinés à l'exportation visant
à élargir l'accès aux marchés sous
régionaux, régionaux et internationaux ; mise en place des
programmes de formation des personnels travaillant dans le secteur dans
différents domaines (techniques de capture, manutention du poisson
respectant les règles d'hygiène) ; mise en place des programmes
de soutien aux pêcheurs et aux organisations locales pour des questions
clés qu'il faudra apprécier correctement pour améliorer
leurs revenus ; la formation sur les techniques aquacole ; la
distribution des matériels d'aquaculture (semences, matériels de
construction des étangs pour l'aquaculture...)
Pour permettre à la population d'avoir une idée
sur les différents prix des produits de l'élevage et de la
pêche, il faudrait mettre en place des méthodes telle que
l'accès à l'information par les acteurs de la chaîne de
valeurs bétail-viande est indispensable à la croissance de ce
secteur. Le développement des TIC peut permettre de mieux organiser le
marché du bétail-viande. Le téléphone portable,
à la démarche de collecte et de diffusion de l'information sur
les prix va aider les acteurs à choisir le moment opportun pour vendre
leurs produits sur le marché et va favoriser une large vulgarisation de
l'information. « Plusieurs aspects sont à prendre en compte
dans le choix des TIC : il faut avoir la capacité de collecter et de
diffuser l'information en un temps relativement bref.
Il y a également le souci de pouvoir joindre plusieurs
personnes à la fois en un temps court pour pouvoir informer le maximum
de celles-ci. Enfin, l'outil doit être facile d'utilisation. Internet et
les messages par téléphone portable répondent à ces
critères et doivent être retenus par la CEBEVIRHA comme principaux
moyens de collecte et de diffusion des informations de marché pour la
filière bétail-viande ». Le téléphone
portable n'est plus un objet de luxe, ce qui n'est pas le cas d'internet,
encore quasi-inexistant144(*) dans certains pays de la sous-région. N'y
a-t-il pas un couac quand on sait que la plupart des acteurs de la
filière bétail évoluent en milieu rural ? Ces deux
technologies sont complémentaires.
La connexion à internet peut se faire de façon
individuelle ou via les organisations professionnelles, équipées
d'ordinateurs. La mise en marche du réseau internet à travers les
fibres optiques est un bon départ, mais il faudrait que cela serve
également les zones les plus reculés. Quant au message, il peut
être utilisé pour donner des informations plus succinctes, comme
par exemple le prix d'un type précis de bovin sur un marché
donné dans la sous-région, ou encore le prix du kilo de
viande.
Pour accroître la valeur et le volume des produits de
l'élevage du bétail, il faut assurer:
- la facilitation du commerce intra-régional par la
réduction des barrières tarifaires et non tarifaires
(barrières physiques le long des axes de transport et barrières
réglementaires) ;
- le développement des relations d'affaires entre les
différents acteurs des filières dans la sous-région et le
renforcement de la compétitivité des filières ;
- l'appui aux organisations professionnelles du secteur
privé pour le plaidoyer ;
- les actions visant l'efficacité de ce marché
(accès aux financements, accès aux informations de marché,
partenariats public-privé...)
- le Conseil d'Administration doit jouer son rôle de
police dans l'application des décisions prise à
l'Assemblée Générale et veiller au bon fonctionnement de
la CEBEVIRHA, afin de lui permettre d'atteindre ses objectifs.
La Commission de la CEMAC doit exercer sa mission dans le
cadre de la mise en oeuvre de cette stratégie à travers la
CEBEVIRHA. Cette mission comprend le rôle de stimulation. Il s'agit de la
recherche et de la promotion de solutions innovantes. C'est certainement une
fonction très importante, compte tenu de l'ampleur des défis
auxquels sera confronté la Commission dans la mise en oeuvre de la
stratégie commune pour ces secteurs. Celui-ci devra donc se doter des
moyens humains et financiers pour impulser, le développement des
innovations à travers la CEBEVIRHA et d'encourager, diffuser et
l'adopter ces innovations dans tous les domaines (techniques, politiques et
organisationnels) au niveau des pays membres ; les fonctions d'orientation
(c'est à la Commission de proposer les directions à suivre)
seront mises en avant, plutôt que les tâches de coordination au
sens strict, qui demandent en général de gros moyens ou se
traduisent par une centralisation rarement très efficace; la tâche
de concertation reste fondamentale, à la fois pour guider l'action au
niveau sous régional et maintenir l'esprit de la coalition autour des
règles du jeu, qui constituent le noyau stable des politiques et
stratégie sous régionales ou régionales. En dehors de cas
d'urgence ou de confidentialité, la Commission de la CEMAC devra donc
procéder à de larges consultations avant de proposer une mesure
législative et de publier les textes relatifs à ces
concertations.
Compte tenu du contexte du rôle central de la
Commission, mais aussi des limites et des contraintes auxquelles il est soumis,
le réalisme invite à une intervention ciblée en qui
concerne quelques actions prioritaires où la CEMAC pourra faire
rapidement la preuve de son efficacité et surtout de son
intérêt pour les opérateurs et les populations
concernés. Pour une organisation jeune comme la CEMAC, c'est aussi une
question de crédibilité. Toutefois, on observe une absence totale
du contrôle de la Commission sur la CEBEVIRHA qui fonctionne selon la
politique propre de ses dirigeants, et qui ne fait que faire du surplace depuis
sa création. La Commission doit mettre en place des politiques visant
à motiver les pays membres à respecter les décisions,
d'orienter, de financer et de mettre en exécution les actions qui sont
susceptibles d'être réalisées efficacement au niveau
national et local. Ils doivent en outre observer les normes et les
réglementations adoptées par les instances supérieures de
la CEMAC à travers la CEBEVIRHA. La question de financement des actions
reste précaire et mérite une attention particulière de la
part de la Commission pour faciliter la réalisation des projets qui sont
en suspens depuis plus de 5 ans. La contribution reste la source
première du fonctionnement de toute une organisation ensuite viennent
les ressources humaines. Et donc il est très important de veiller
à ce que ce deux conditions soient réunies pour permettre
à la CEBEVIRHA de fonctionner plus efficacement afin d'atteindre ses
objectifs, et surtout contribuer à la réduction de la
pauvreté comme les Chefs d'Etats membres l'ont toujours
souhaité.
CONCLUSION GENERALE
L'analyse de la problématique de la coopération
sectorielle en Afrique Centrale, notamment dans le domaine de l'élevage
et de la pêche met en scène la sous-région CEMAC. La
question du développement de ces secteurs porte sur l'attente des
résultats favorables pour la réduction de la pauvreté et
l'assurance du bien-être des populations. C'est ainsi que née
l'idée de la création de la CEBEVIRHA, comme instrument de
valorisation et du développement de ces secteurs. Dès lors, la
création de celle-ci, en tant qu'expérience de la
coopération sectorielle, a-t-elle permis de jeter les bases d'une
politique de l'élevage et de la pêche commune susceptible de
servir de socle pour la construction de l'intégration
régionale ? En d'autres termes, le fonctionnement actuel et les
moyens mis en place par la CEBEVIRHA pour gérer cette coopération
sont-ils efficaces ? Ou encore son bilan actuel et ses perspectives de
développement peuvent permettre d'atteindre les objectifs fixés,
et donc la réalisation d'une intégration sous régionale
favorable ?
La recherche des réponses à cette question
centrale nous a permis de conclure que la CEBEVIRHA est
considérée comme une expérience prometteuse de
construction de la coopération sectorielle en Afrique Centrale
marquée notamment par la mise en oeuvre des mécanismes,
stratégies et actions communes en matière d'élevage et de
la pêche dans la sous-région d'Afrique Centrale. Cette
expérience de coopération fonctionnelle peut servir de base
d'appui pour une intégration régionale plus vaste dans la
perspective du Spill over fonctionnaliste.
Malgré ces efforts, beaucoup reste à faire pour
rendre cette coopération plus efficace et espérer une
intégration régionale enviable.
Karl Popper a souligné dans son ouvrage intitulé
« la connaissance objective » que :
« les théories sont des filets dont on se sert pour saisir
la réalité. Ainsi, pour réaliser ce travail, nous
avons mobilisé trois (3) théories notamment, l'institutionnalisme
historique, le fonctionnalisme classique et la gouvernance.
L'institutionnalisme met l'accent sur l'étude des
«
institutions »,
dont la définition dépend de la théorie exacte
adoptée. Celles-là peuvent en effet englober règles et
normes, formelles et
informelles, ainsi que les
organisations
politiques (
État, acteurs
privés,
ONGs,
etc.).Il nous a permis d'expliquer le processus par lequel cette institution
naît, fonctionne et continue à exister. Cette théorie nous
a également servi de rechercher les éléments pouvant
expliquer le processus par lequel cette institution procède pour que les
différentes politiques de l'élevage et des pêches
s'étendent sur toute l'étendue de la sous-région.
Quant au fonctionnalisme classique, il nous a permis
d'évaluer le niveau de cette coopération. Cette théorie
nous a également permis de traiter la structuration et le mode de
fonctionnement de la CEBEVIRHA.
Pour ce qui est de la théorie de la gouvernance, elle
nous a permis de cerner les modes de coordination qui sous-tendent les diverses
activités de cette institution et qui en assurent la
cohérence.
Il convient de retenir à l'issue de cette étude
que pour répondre à la problématique posée, les
points suivants ont été traités :
- nous avons procédé à la
description du cadre organique de la CEBEVIRHA, notamment sa genèse, ses
objectifs, sa structure fonctionnelle et son mode de fonctionnement ;
- nous avons ressortis les mécanismes de
coopération de la CEBEVIRHA ;
- nous avons indiqué à travers les
hypothèses qu'il existe pour les Etats membres des avantages
certains de coopération autour de l'élevage, de la pêche et
de l'aquaculture ;
- nous avons constaté, après analyse et
évaluation, que la CEBEVIRHA a réalisé, dans une certaine
mesure, ou elle est en train de réaliser et réalisera encore
à l'avenir de nombreux avantages pour le développement de
l'élevage, de la pêche et de l'aquaculture de la
sous-région ainsi que de sa population ;
- nous avons noté, en dépit des
difficultés rencontrées et des défis majeurs à
relever, la ferme détermination des autorités de la CEBEVIRHA
à travailler avec diligence pour réaliser une totale
intégration des Etats de la zone CEMAC, par voie de l'élevage, de
la pêche et de l'aquaculture. Cette ferme volonté a
été manifestée à travers les projets et programmes
en cours de réalisation et ceux à réaliser ;
- nous pouvons ainsi constaté que la CEBEVIRHA se
trouve sur le chemin de la concrétisation de sa vision sur
l'amélioration des conditions de vie et pour le bien-être des
populations de la zone CEMAC ; mais pour que cette vision devienne une
réalité, il est plus que nécessaire que les Etats membres
participent pleinement à sa réalisation en pourvoyant à
cette institution des moyens financiers conséquents, en fournissant un
appui qualitatif à la recherche des partenaires en développement
diversifiés ainsi que un renforcement des capacités en
matière de ressources humaines.
Il convient également de tirer quelques enseignements de
cette étude notamment :
- les systèmes pastoraux sont réputés
rigides quant à leurs capacités d'offre ;
- un étirement des circuits sur plusieurs centaines de
kilomètres ;
- la volatilité des prix sur les marchés
terminaux ;
- de nombreuses tracasseries et taxes illégales
prélevées par les agents des douanes sur le commerce sous
régional ;
- une insécurité, voire situation de guerre
civile comme dans le cas des crises tchadiennes et centrafricaines qui ont un
impact particulièrement dramatique sur la dynamique de
l'intégration sous régionale à partir des flux du
bétail à l'intérieur de la sous-région.
Toutes ces difficultés provoquent un niveau
d'échanges quasi-existant entre les Etats sahéliens
(Centrafrique, Tchad) et les Etats côtiers qui sont obligés de se
tourner vers d'autres régions (UE, CEDEAO, SADC...). D'où une
réduction des chances d'une coopération efficace. A cela ajoute
l'absence des infrastructures de transport : sauf le Cameroun est
doté d'un train qui lui permet d'acheminer le bétail à
partir de l'Adamawa (N'Gaoundéré) jusqu'à Douala pour
ensuite envoyer au Gabon et en Guinée Equatoriale. Le reste des trajets
se fait à pieds et dans une certaine mesure, en Camion. Les moyens de
transport comme les bateaux et hors-bords sont inexistants. On note
également les moyens de conservation (congélateur) qui sont
presque absents dans les pays comme le Tchad et la Centrafrique où
l'énergie électrique est difficile à s'en procurer.
- l'absence de financement : En effet,
bien que financée par la TCI145(*) dans le cadre du budget de la communauté, le
rythme mensuel d'approvisionnement par la commission et la hauteur de ces
approvisionnements ne permettent pas à la direction
générale de planifier et moins encore réaliser
entièrement et convenablement son programme ;
- l'insuffisance de la main d'oeuvre constitue un
problème majeur pour le fonctionnement effectif de cette institution
(hormis le personnel d'appui)146(*). En effet, jusqu'en 2010, le personnel de la
direction générale ne comptait que 22 fonctionnaires. Ce nombre
qui sans doute est très insuffisant pour une institution qui travaille
dans deux domaines d'intervention, considérés comme des sources
de revenus de la sous-région après le pétrole (qui est
appelé à tarir un jour).
- l'insuffisance ou l'absence d'infrastructures de
transformations adéquates et des barrières diverses, freinent la
compétitivité de ces produits sur le plan international. Le
niveau d'échange sous régional relève de la
disponibilité de la viande et du poisson. Il est donc indispensable de
développer ces ressources aussi bien dans les échanges
intra-régionaux qu'extra régionaux. Ce qui suppose le
développement du système de production et de transformation.
Toutefois, pour renforcer cette coopération, la prise en compte des
éleveurs et pêcheurs dans les activités de la CEBEVIRHA
doit être effective.
En terme de perspectives analytiques sur la question il
est important de retenir que :
- la réalisation des projets existant dans le PER et la
mise en place d'autres programmes est un atout indispensable ;
- le respect des textes sur l'utilisation des documents de
transaction du bétail doit être observé par tous les Etats
membres ;
- le renforcement du personnel de la CEBEVIRHA et la formation
continue des transformateurs des produits d'élevage et des pêches
est indispensable ;
- pour les jeunes, la création des centres de formation
vétérinaire et de transformation des ressources halieutiques,
permettra de réduire le taux de chômage147(*) qui va croissant dans la
sous région à travers leur insertion dans les institutions
nationales et régionales en charge d'élevage et de la
pêche;
- la CEBEVIRHA doit encourager les pêcheurs en leur
offrant des dons en matériels148(*) de pêche et de transformation149(*) ;
- la construction des poissonneries régionales
permettra de réduire le taux d'importation des produits de pêche
et de l'aquaculture en provenance des pays tiers ;
- les économies les plus riches ne sont plus celles qui
possèdent le plus de matières premières. Ce sont, de plus
en plus, celles qui possèdent le savoir-faire et la technologie pour
exploiter et transformer ces matières premières. Bien que riche
en ressources naturelles, la CEMAC est confrontée au défi de
diversifier ses sources de croissance ; de se doter d'infrastructures
économiques et sociales nationales et surtout régionales ;
de bâtir progressivement une économie du savoir,
d'améliorer son attractivité pour les investissements
extérieurs ; de se positionner durant ce siècle comme une
région émergente et d'assurer ainsi à ses 40
millions150(*) de
citoyens un développement durable, en vue de lutter contre la
pauvreté et d'atteindre les OMD.
Bien que la CEMAC ait mis sur pied un programme pour le
renforcement de sa politique basée sur la coopération
sectorielle, et dont une partie est confiée à la CEBEVIRHA, il
faut reconnaitre que beaucoup reste à faire pour la réalisation
parfaite de ce programme.
Une parfaite structuration de la politique de l'élevage
et des pêches communes est susceptible de permettre à la
CEBEVIRHA d'atteindre ses objectifs et par là contribuer à la
réalisation d'une coopération adéquate.
De toute évidence, avec les nouvelles politiques mises
en place dans le PER et la mise en oeuvre des idées émises par
certains hommes politiques nous espérons à une
amélioration de cette coopération. Pour ce qui est des discours
prononcés par certains hommes politiques, nous pouvons citer le
Défunt Président de la République du Gabon, Omar Bongo
ONDIMBA : « l'intégration régionale pour
les pays d'Afrique n'est pas la constitution d'un grand marché pour
les pays étrangers mais plutôt la mise en commun des
expériences et des moyens pour l'épanouissement des populations
de la région et cela exige qu'on donne du temps au
temps »151(*). La mise en oeuvre de cette citation permettra de
rendre plus efficace cette coopération sectorielle.
Enfin, nous avons longuement parlé de la CEBEVIRHA, ses
problèmes, ses réalisations et ses perspectives d'avenir. Nous
avons démontré l'aspect communautaire de cette coopération
dont la finalité est l'intégration régionale. Nous avons
rappelé dans ce travail l'intention séculière des nations
à vouloir coopérer en matière d'élevage et de la
pêche à cause des avantages certains que cette coopération
procure.
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
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création de la Communauté Economique du Bétail, de la
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Economique d'Afrique Centrale (UEAC), signée le 05 juillet 1996 à
Libreville ;
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circulation du passeport pour bétail et du Certificat International de
transhumance et fixant les modalités d'utilisation ;
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subsistance : Renforcer les stratégies d'adaptation aux changements
climatiques par une meilleure gestion de l'Interface Elevage-faune
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Bayonne, 2007.
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- Dictionnaire électronique Robert, Historique de la
langue française.
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www.cebevirha-cemac.org.
Consulté le 23 Novembre 2010 à 23h01mn.
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www.cemac.org. Consulté le 11
décembre 2010 à 20h08mn.
- http://ec.europa.eu/governance/docs/doc5. Notice
rédigée par Manuel DE OLIVEIRA BARATA, service de traduction,
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22h08mn.
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http://www.fao.org/docrep/003
y 1224f/y 1224f00.HTM;Consulté 26 octobre 2010 à 21h11mn.
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www.apess.org. Consulté le 05
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- www.cemac.org: Rapport des différents INSEED de la
sous-région sur les recensements Généraux de la population
2009. Consulté le 10 septembre 2010 à 11h 04mn.
ANNEXES
Annexe1 : Acte n°20/87-UDEAC-475 du
18 décembre 1987 portant adoption de l'Accord de création de
la Communauté Economique du Bétail, de la Viande et des
Ressources Halieutiques en UDEAC
Vu le traité instituant une Union Douanière et
Economique de l'Afrique Centrale, signé le 8 décembre 1964
à Brazzaville, ainsi que les textes subséquents;
SOUCIEUX de promouvoir le
développement harmonisé de l'Elevage et de la Pêche,
d'améliorer la transformation des produits et d' accroître les
échanges commerciaux du bétail, de la viande et des ressources
halieutiques dans leurs états en vue de satisfaire les besoins accrus
des populations en matière d'alimentation en protéines
animales,
CONVAINCUS qu'une croissance plus rapide et
mieux équilibrée de la production animale et de la pêche
appelle la mise en oeuvre au niveau sous -régional -d'une politique
active de coopération économique et la réalisation entre
leurs
Etats d'une zone d'échanges organisée,
CONSIDERANT la richesse potentielle des pays
de l'UDEAC en matière d'élevage et ressources halieutiques, et la
nécessité d'en permettre l'éclosion dans
l'intérêt de la sous-région,
CONSTATANT les interdépendances qui
existent entre les pays de l'UDEAC sur le plan commerce du bétail, de la
viande, du poisson et sur le plan de la santé animale,
CONSCIENTS de l'efficacité que peut
avoir en ce domaine une coopération sous régionale,
SEREFERANT à la décision
n° 48/85-UDEAC-475 donnant mandat au Secrétariat
Général de l'UDEAC d'entreprendre et
d'actualiser les études pour la mise en place effective de la
communauté Economique du bétail, de la Viande et des Ressources
Halieutiques,
Sont convenus de ce qui suit :
Article 1er.- Il est créé par
le présent accord, une organisation de coopération
économique sous régionale dans le domaine du bétail de la
viande et des ressources halieutiques appelée
« Communauté Economique du bétail, de la Viande et des
Ressources Halieutiques en UDEAC » dont le sigle est CEBEVIRHA-UDEAC
et ci-après dénommée « la
communauté ».
Article 2.- Afin de favoriser le
développement harmonisé et équilibré des secteurs
de l'élevage et de la pêche des Etats membres, la
Communauté se fixe les objectifs suivants:
- le développement quantitatif et qualitatif de la
production;
- le développement et l'harmonisation des
échanges;
- l'harmonisation et la coordination des politiques de
développement;
- la formation du personnel nécessaire à la
réalisation de ces objectifs.
Article 3.- En vue de réaliser les
objectifs sus- cités, les institutions de la
Communauté sont :
- le Conseil des chefs d'Etats ou de Gouvernement de
l'UDEAC;
- la Conférence des Ministres
- la Direction Générale.
Article 4.- La Communauté est ouverte
à tout Etat de l'Afrique Centrale membre de l'UDEAC.
Article 5.- La zone d'action de la
Communauté englobe le territoire des Etats membres.
Article 6. - Il peut être conclu entre
la Communauté et un ou plusieurs Etats Africains non membres de la
Communauté des accords de coopération ou des accords concernant
des domaines particuliers, dont les dispositions sont arrêtées par
le Conseil des Chefs d'Etat.
Article 7.- Les statuts ci-annexés qui
fixent les objectifs, les moyens et l'organisation de la Communauté,
font partie intégrante de l'Accord.
Article 8.- Tout différend concernant
l'interprétation ou l'application du présent Accord sera soumis
au Conseil des Chefs d'Etat.
Article 9.- Les Etats contractants s'engagent
à participer au fonctionnement de la Communauté et à
contribuer à ses charges suivant les modalités qui seront
définies par le Conseil des Chefs d'Etat ou de Gouvernement de
l'UDEAC.
Les Etats contractants ont les mêmes droits et les
mêmes obligations vis-à-vis de la communauté.
Article 10.- Le présent Accord conclu
pour une durée indéterminée peut être
dénoncé par l'un quelconque des Etats membres sans que cela
puisse pour autant entraîner la dissolution de la Communauté.
La dénonciation sera faite sous la forme d'une
notification écrite adressée au Président en exercice du
Conseil des Chefs d'Etat. Elle prendra effet six (6) mois après
notification.
Elle ne portera pas atteinte, à moins d'accord
contraire, aux engagements relatifs à un programme d'étude ou de
travaux sur lequel l'accord aurait été réalisé
avant la dénonciation.
Article 11.- L'Accord peut être
modifié par le Conseil des Chefs d'Etat réunis à cet effet
et statuant sur les propositions de modification présentées par
un ou plusieurs Etats membres ou par la Direction Générale.
Article 12.- En cas de dissolution de la
Communauté, le Conseil des Chefs d'Etat ou de Gouvernements fixe les
modalités de liquidation de l'actif et du passif de la
Communauté.
Article 13.- Le présent Accord entrera
en vigueur à la date de sa signature par les Chefs d'Etats ou par leurs
Plénipotentiaires et sera déposé dans les archives du
Secrétariat Général de l'UDEAC à Bangui.
Le Secrétaire Général de l'UDEAC remettra
les copies certifiées conformes du présent Accord à tous
les Etats membres de la communauté.
En foi de quoi, nous, Chefs d'Etat ou Plénipotentiaires
de l'UDEAC, avons apposé notre signature au bas du présent
Accord.
N'Djaména, le 18 décembre
1987
Pour le Président de la République du Cameroun
et par délégation,
Le Président du Conseil Economique et Social,
AYANG LUC ;
Pour le Président de la République
Centrafricaine et par délégation,
Le Ministre du Commerce, de l'Industrie et des Petites et
Moyennes Entreprises Timothée MARBOUA ;
Pour le Président de la République du Congo et
par délégation,
Le Premier Ministre, Ange Edouard
POUNGUI ;
Le Président de la République Gabonaise,
El Hadj Omar BONGO ;
Le Président de la République de Guinée
Equatoriale, OBIANG NGUEMAMBASOGO ;
Le Président de la République du TCHAD,
El Hadj HISSEIN HABRE.
Annexe 2: Photo du
siège de la Direction Générale de la la Commission
Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques
(CEBEVIRHA).




Localisation
Pays : Tchad
Ville : N'Djamena
Arrondissement : 6ème
Quartier : Moursal
Avenue : Joseph MOBUTU
BP : 665
Annexe 3 : Organigramme de la direction
générale de la CEBEVIRHA
Directeur Administratif et Financier
Service Comptabilité
Service du budget et matériel
Directeur Général
Service des ressources humaines et de la documentation
Service de la communication
ORGANIGRAMME DE LA DIRECTION GENERALE DE LA CEBEVIRHA
Directeur du Commerce, des Etudes
Economiques et des statistiques
Service des statistiques et de l'informatique
Service des études économiques
Service des études de projets et de recherche de
financement
Directeur Général Adjoint
Contrôleur de Gestion
Directeur de la Pêche et de la
Pisciculture
Service de la production des pêches
Service de la pisciculture
Service recherche et formation
Directeur de laProduction Animale
Service de la production animale
Service de santé animale
Service de recherche et formation
Services Extérieurs
Chef de projets
Annexe 4 : Décision
n°1/94-CEBEVIRHA-018-CE-29 du 16 mars 1994 autorisant la mise en
circulation du passeport pour bétail et du Certificat International de
Transhumance et fixant les modalités d'utilisation.
LE CONSEIL DES CHEFS D'ETAT DE L'UNION DOUANIERE ET
ECONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE
Vu le traité instituant une Union Douanière et
Economique de l'Afrique Centrale signé le 8 décembre 1964
à Brazzaville ainsi que les textes modificatifs subséquents ;
Vu l'acte n°4/65-UDEAC-42 du 14 décembre 1965 du
Conseil des Chefs d'Etat fixant les conditions et délais
d'exécution des actes et décisions du Conseil des Chefs d'Etat et
du Comité de Direction, modifié par les textes subséquents
;
Vu l'acte n °20/87 -UDEAC - 475 du 18 décembre
1987 portant adoption de l'accord de création de la Communauté
Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques en
UDEAC;
Vu l'acte n°31/84-UDEAC- 413 du 19 décembre 1984
adoptant l'accord relatif à l'harmonisation des législations et
réglementations zoosanitaires en UDEAC ;
Vu la résolution n°4 /CM- 92 de la deuxième
session de la conférence des Ministres de la CEBEVIRHA-UDEAC sur la
généralisation du passe port sur le bétail ;
Vu les recommandations de la 7éme Conférence
Tripartite à N'Gaoundéré au Cameroun ;
Vu les recommandations de la Table Ronde sur les exportations
des produits de l'élevage du Tchad;
Après avis de la Conférence des Ministres de la
Communauté du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques
en sa session tenue en mars 1994 ;
En sa séance du 16 mars 1994
DECIDE
Article 1er.- Sont autorisés, pour
compter du 1er janvier 1994, la mise en circulation, sur toute l'étendue
des pays membres de la Communauté, du Passeport pour bétail et du
Certificat international de transhumance de le CEBEVIRHA -UDEAC annexé
à la présente décision.
Article 2.- Le passeport pour bétail
et le Certificat international de transhumance sont propriété de
la CEBEVIRHA-UDEAC.
Edités par les soins de celle-ci, ils sont remis contre
paiement aux services de l'Elevage des Etats membres, à charge de les
délivrer aux utilisateurs et de contrôler leur emploi.
Article 3.- Les prix de cession de ces
documents sont les suivants :
- Un Passeport pour
bétail...........................................................................2500
F CFA
- Un Certificat international de
transhumance...................................................... ..2500
F CFA
Article 4.- Le passeport pour le
bétail est délivré par le service de l'Elevage pour les
animaux sur pieds destinés à être exportés, aux
postes de sortie de bétail, sur présentation des pièces
d'autorisation en règle.
Article 5.- Le Passeport pour le
bétail est valable pour un convoyage d'un troupeau moyen de commerce de
cinquante têtes d'animaux.
Article 6.- Le Certificat international de
transhumance est délivré par les services de l'Elevage, aux
postes d'entrée du bétail, pour un troupeau d'élevage en
transhumance hors du pays d'origine accompagné des documents de
circulation intérieur adéquats.
Article 7.- La durée de
validité du Certificat international de transhumance est d'une
année ;
Article 8.- Le Passeport pour le
bétail et le Certificat international de transhumance remplacent de fait
le Certificat zoosanitaire international ou tout autre document similaire
utilisé à l'exportation d'animaux de commerce ou de transhumance
transfrontalière.
Article 9.- Les prototypes de ces documents
peuvent être modifiés en cas de besoin par les utilisateurs sous
réserve de l'accord préalable des instances supérieures de
la Communauté.
Article 10.- Les montants, les taux, la
répartition et la fourchette de modification des autres droits, taxes et
prélèvements institués à l'exportation du
bétail de commerce et à l'entrée des animaux de
transhumance hors frontières institués au profit des services des
Douanes, de l'Elevage et autres Départements étatiques ainsi que
leurs modalités d'application restent du domaine des Etats.
Article 11.- Les services de l'Elevage sont
tenus de fournir périodiquement à la Direction
Générale de la CEBEVIRHA-UDEAC toutes les informations techniques
et statistiques recueillis sur la base de l'utilisation du Passeport et du
Certificat pour traitement statistique et diffusion au niveau communautaire.
Article 12.- Le Ministre de l'Elevage, le
Ministre des Finances, le Ministre du Commerce, le Ministre de
l'Intérieur et le Ministre de la Défense des Etats membres de la
Communauté Economique du Bétail de la Viande et des Ressources
Halieutiques en UDEAC, sont chargés chacun en ce qui le concerne, de
l'application de la présente décision qui sera
enregistrée, publiée au journal Officiel de l'Union, dans les
Etats membres, et communiquée partout où besoin sera.
N'Djamena, le 16 mars 19
Le Président
Colonel Idriss DEBY

Annexe 5 : formation des femmes dans la technique
de fumage de poisson

Mr. Gabriel N'GOMA, Conseiller technique de pêche,
apprend aux femmes bénéficiaires de la formation, la technique de
construction et de conservation d'un fumoir.
Annexe 6 : Guide d'entretien
Nous avons eu l'occasion d'avoir trois (3) entretiens :le
premier avec quelques fonctionnaires de la CEBEVIRHA(A), le deuxième
avec deux (2) éleveurs transhumants (B) et le troisième avec un
groupe de pêcheurs au bord du fleuve Logone au (C). Tous ces entretiens
ont eu lieu au Tchad.
A. Entretien avec quelques fonctionnaires de la direction
générale de la CEBEVIRHA
Cet entretien a eu lieu en Août 2010 et porte sur deux
questions principales :
Question 1. Que pensez-vous de la coopération dont vous
avez la charge ?
Réponses : à cette question, toutes les
réponses ont convergées vers une vision positive de cette
coopération. Mais certains ont relevé quelques manquements parmi
lesquels on note les arriérés des contributions des Etats.
Question 2. Quels sont les principales difficultés que
vous rencontrez dans ?
Contrairement aux réponses précédentes
où tous ont la même vision, celles de la seconde question sont
plutôt divergentes. Certains soulèvent le problème de
financement des projets communautaires, d'autres parlent de l'insuffisance du
personnel qui constituent un véritable obstacle au fonctionnement de la
direction générale.
B. entretien avec quelques éleveurs
Nous avons posé quelques questions relatives à
cette coopération et ce que ceux-ci désirent que la CEBEVIRHA
fasse pour eux. Ensuite sur l'application des textes mis en oeuvre pour le
contrôle effectif du commerce du bétail entre les pays membres de
la CEMAC, notamment le Passeport Pour le Bétail et bien d'autres
encore.
Question 1:
Connaissez-vous la CEBEVIRHA
- Non!
Question 2 :
Utilisez-vous le Passeport Pour le Bétail ?
- Oui on achète ici à Nguéli à
chaque fois que nous cherchons à traverser ;
Question 3 : Que pensez-vous de ce
passeport ?
- C'est très important par ce que ça nous
facilite l'entrée au Cameroun. En plus c'est moins cher par rapport aux
taxes qu'on nous impose à l'intérieur du pays ;
Question 4: Pourquoi vendre cher
le boeuf dans les pays membres de la CEBEVIRHA ?
- Nous vendons nos bétails un peu chers dans les autres
pays tout simplement parce que hormis le passeport que nous achetons, il y a
également tellement de dépenses en route surtout les
barrières douanières, policières et des agents des eaux et
forêts qui nous arnaquent souvent. Donc pour récupérer ces
dépenses, nous sommes contraints de vendre à un prix pouvant
couvrir toutes ces dépenses.
Question 5 : Que voulez-vous que
la CEBEVIRHA fasse pour vous ?
- Premièrement, étant donné que nous ne
sommes pas instruits, nous demandons à ce qu'elle nous aide à
comprendre certaines choses qui nous semble flous. A l'exemple du passeport que
nous utilisons sans comprendre le contenu. Pour nous, c'est simplement un
laissez-passer ; ensuite, il faut travailler ensemble avec le Cameroun et
le Tchad pour chasser les coupeurs de route (Zaraguina) qui nous
dépouillent de nos sous au retour des marchés ; Enfin, il serait
très judicieux de parler aux autorités nationales pour qu'elles
prennent des mesures pour éradiquer les tracasseries douanières,
policières...
Question 6 :
Etes-vous prêt à collaborer avec les autres éleveurs du
Cameroun ou encore de la Centrafrique ?
-Nous sommes prêts à suivre les conseils et
respecter les décisions qui seront prises en notre faveur. Il faut
également passer nous voir en brousse pour constater les efforts que
nous fournissons et relever également les conditions précaires
dans lesquelles nous vivons (pas de point d'eau pour le bétail, pas
d'espace de pâture pour ne citer que celle-là).
-lieu de l'entretien : Nguéli dans le 10éme
Arrondissement de N'Djamena ;
-date : le 10 avril 2012 ;
- heure : 9h40 mn ;
-durée : 1h58mn ;
-langue utilisée : Arabe locale
(1ère langue nationale du Pays).
C. Entretien avec pêcheurs (notamment le
chef du groupe)
Question 1 : qu'est-ce qui vous a motivé
à pratiquer cette activité ?
-C'est une activité que nos grands-parents ont
pratiqué et nous ne faisons que les suivre. Donc la pêche est
devenue tradition pour nous.
Question 2 : vous le pratiquez pour le commerce ou
juste pour votre subsistance ?
-Nous profitons des deux (2). C'est-à-dire le jour
où on capture beaucoup, on vend une partie et le reste on le garde pour
la nourriture.
Question 3 : y a-t-il des organismes qui vous
viennent en aide ?
-à ma connaissance, en 2008, il y à des gens qui
étaient venus nous rencontrer pour nous demander ce que voulons pour
pratiquer notre pêche. Nous leur avons remis une liste des
matériels dont nous avions besoins et nous attendons toujours. Ils
disent qu'ils sont Ministère de l'environnement.
Question 4 : avez-vous entendu parler de la
CEBEVIRHA ?
Non !
Pour apporter un éclaircissement concernant l'existence
de la CEBEVIRHA, nous leur avions expliqué de long en large avec des
photos à l'appui à ces derniers qui nous ont promis de diffuser
l'information aux autres. Pour nous, c'est un exemple que la CEBEVIRHA doit
suivre pour se rapprocher de ces derniers pour comprendre leur situation et
leur apporter de l'aide.
-Lieu de l'entretien : au bord du fleuve
Chari à N'Djamena précisément au quartier Walia dans le
9eme Arrondissement ;
-date : le 17 Août 2010 ;
- heure : 16h17mn ;
-durée : 1h12mn ;
-langue utilisée : Sara (2ème langue
nationale du pays).
TABLE DES MATIERES
DEDICACE.........................................................................................................i
REMERCIEMENT...............................................................................................ii
SIGLE ET
ABREVIATIONS.................................................................................iii
LISTE DES TABLEAUX ET
PHOTOS.....................................................................viii
RESUME............................................................................................................ix
ABSTRACT.............................................................................................................x
SOMMAIRE...........................................................................................................xi
INTRODUCTION GENERALE
1
I. Présentation du sujet et
justification du contexte d'étude
1
II. Motivation
8
III. Intérêts du sujet
8
A. Intérêt scientifique
9
B. Intérêt pratique
9
C. Intérêt social
9
IV. Définition des concepts
10
A. La coopération sectorielle
10
B. Afrique Centrale
11
C. Commission Economique
11
D. Bétail
11
E. Viande
11
F. Ressources halieutiques
11
V. Revue de la littérature
12
VI. Problématique
14
VII. Hypothèse
14
VIII. Choix théorique et
méthodologique
15
A. Cadre théorique
15
B. Méthodes et techniques de collecte
des données
19
IX. Articulation du plan
19
PREMIERE PARTIE : LA CEBEVIRHA ET LA
GESTION DES RESSOURCES DE L'ELEVAGE ET DE LA PECHE EN AFRIQUE CENTRALE
21
CHAPITRE I : LE CADRE ORGANIQUE DE LA
CEBEVIRHA
23
SECTION I : La structure organisationnelle de la
CEBEVIRHA
23
Paragraphe 1. Genèse et objectifs de la
CEBEVIRHA
23
A. Création de la CEBEVIRHA
24
B. Objectifs de la CEBEVIRHA
24
Paragraphe 2. Structure de la CEBEVIRHA
33
SECTION II : Le mode de fonctionnement de la
CEBEVIRHA
33
Paragraphe 1 : Les organes de décision
de la CEBEVIRHA et les directions techniques
33
A. Les organes de décision
34
ü La Conférence des Chefs
d'Etat
34
ü Le Conseil des Ministres de
l'UEAC
34
B. Le Conseil d'Administration et la
Direction Générale
34
ü Le Conseil d'Administration
35
ü La Direction Générale
de la CEBEVIRHA
35
Paragraphe 2. Les Directions Techniques et services
rattachés à la Direction Générale
36
A. La Direction Administrative et
Financière et la Direction du Contrôle de Gestion
36
B. Les Directions Techniques et les services
de la CEBEVIRHA
37
CHAPITRE II : LES MECANISMES
COOPERATIONNELS DE LA CEBEVIRHA
40
SECTION I : Les politiques de
développement et d'harmonisation des échanges
40
Paragraphe 1 : La Mise en oeuvre des documents
de transhumance
40
A. Le Passeport Pour le Bétail
(PPB)
40
B. Le Certificat International de
Transhumance (CIT)
41
Paragraphe 2 : Dynamique de la CEBEVIRHA dans
la lutte contre les maladies animales
41
A. Les accords de coopération
42
ü Les accords internationaux
42
ü Accord de coopération
régionale
47
B. Mise en oeuvre des politiques
intégrées pour l'éradication des maladies animales
49
ü Mécanismes de lutte contre la
Peste Porcine Africaine (PPA)
49
ü L'organisation des réunions de
concertations annuelles en matière d'élevage, de la pêche
et l'aquaculture
51
SECTION II : Les mécanismes de gestion
du secteur halieutique
52
Paragraphe 1. Formation des femmes en techniques de
conservation du poisson
52
Paragraphe 2. La mise en application du code
international de conduite pour une pêche responsable et des plans
d'action en zone CEMAC
53
A. La Conformité des
législations et des politiques nationales au Codeinternational de
conduite pour une pêche responsable
53
B. Perception des Etats de l'utilité
du Code
54
DEUXIEME PARTIE : BILAN ET
PERSPECTIVES DE LA CEBEVIRHA
59
CHAPITRE III : LE BILAN COOPERATIONNEL
DE LA CEBEVIRHA
61
SECTION I : Les actions entreprises dans le
domaine de l'élevage
61
Paragraphe 1. La politique de la sauvegarde de la
santé animale
62
A. Les mécanismes de lutte contre
l'Encéphalopathie Spongiforme Animale (ESB)
62
B. L'apparition du virus IAHP en zone CEMAC
et plan d'action de lutte
62
Paragraphe 2. Evaluation de l'utilisation du
Passeport pour le Bétail
65
SECTION II. Appuis techniques et difficultés
opérationnelles de la CEBEVIRHA
66
Paragraphe 1. Les aides accordées aux
Groupements d'Intérêt Communautaire (GIC)
66
A. Appui aux groupements des pisciculteurs
de MAIGANGA au Cameroun
66
B. Appui à la structuration du milieu
des éleveurs Bovins
67
Paragraphe 2. Les difficultés au
fonctionnement de la CEBEVIRHA
70
A. Les difficultés
matérielles
70
B. Les difficultés humaines
71
CHAPITRE IV : PERSPECTIVES DE
DEVELOPPEMENT DE LA CEBEVIRHA
73
SECTION I : Nouvelle vision pour le
DEVELOPPEMENT des activités de la CEBEVIRHA
73
Paragraphe 1. Les réformes institutionnelles
de 2006 et la mise en place du Programme Economique Régional (PER)
73
A. La réforme institutionnelle
73
B. Le Programme Economique Régional
(PER)
74
Paragraphe 2. La mise en place des
technopôles, plateformes et projets régionaux
76
A. La mise en place des technopôles et
plates-formes régionaux
76
ü Les technopôles
régionaux
76
ü Les plateformes régionales
80
B. Les projets de grandes envergures
82
Section II : Perspectives pour la
redynamisation de la CEBEVIRHA
87
Paragraphe 1. La mise en place des politiques
prometteuses
87
A. Insérer les acteurs dans le
processus de prise de décision de la CEBEVIRHA
87
B. Repères stratégiques pour
le développement de l'élevage
88
Paragraphe 2. Renforcer la production de la
pêche et de l'aquaculture
94
A. Améliorer la performance de la
pêche et de l'aquaculture
94
B. Défi à relever pour
l'aquaculture
95
CONCLUSION GENERALE
100
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
105
ANNEXES
110
TABLE DES MATIERES
124
* 1 Union Douanière des
Etats d'Afrique Centrale.
* 2 Banque des Etats d'Afrique
Centrale.
* 3 Cameroun, Congo,
Centrafrique, Gabon, Guinée Equatoriale et Tchad.
* 4 Rapport des
différents INSEED de la sous-région sur les recensements
Généraux de la population 2009.
www.cemac.org: consulté le 18
décembre 2011 à 22h04min
* 5 Rapport, BEAC, 2002
* 6Document
principal PRSA 2ème version préliminaire non
officielle, 2002.
* 7 Les flux de mil et de
sorgho entre le Nigeria et le Niger s'inversent au gré de la conjoncture
agricole dans les deux pays.
* 8AGIER (M), Commerce et
sociabilité : les commerçants soudanais du quartier Zongo de
Lomé (Togo),Paris, ORSTOM, 1983, 317 p.
* 9 Les travaux de l'IRAM,
sur les échanges entre le Nigeria et ses voisins, de l'INSA à
Bamako, du club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest, de l'IFPRI et du
PRASAC.
* 10DUTEURTRE, (G), KOUSSOU,
(M), « Les politiques d'intégration régionale face aux
réalités de terrain : le cas des exportations tchadiennes de
bétail. Communication au colloque international "Tchad, 40 ans
d'indépendance : bilan et perspective de la gouvernance et du
développement », CEFOD, N'Djamena, 25-28 février
2002.
* 11C'est une infection
dégénérative du
système
nerveux central des
bovins. C'est une
maladie mortelle, analogue à la
tremblante des
ovins et des
caprins, causée par
un
prion
(particule infectieuse qui serait l'agent des encéphalopathies
spongiformes).
* 12 Un boeuf coûte
entre 60.000F CFA et 250.000F CFA dans les pays exportateurs et 150.000F CFA
à 45.000F CFA dans les pays importateurs (enquête personnelle).
* 13Rapport FAO 2009.
* 14 Petits navires
fabriqués à base des troncs d'arbres ou des lattes qui servent
à naviguer sur les eaux.
* 15 Cf. Rapport annuel de
production des pêches, UE-CEMAC, 2008, p.19.
* 16 Cf. Rapport
d'activités d'INFOPECHE, 2007.
* 17 Nigeria, Ghana, Benin,
Togo etc.
* 18-Hervé Martial
TCHABO SONTANG, Secret bancaire et lutte contre le blanchiment
d'argent en zone CEMAC, Université de DSCHANG, DEA en droit
communautaire et comparé CEMAC, 2008.
-Béatrice LEDESMA MATALA, Le contrôle
bancaire en Afrique Centrale, mémoire de DESS, option Banque,
Monnaies, Finances Internationales, IRIC, 2001, 208 p.
* 19 HABSI, (A),
Théories de Relations Internationales, Paris, L'Harmattan,
2004, p.55.
* 20 HABSI, (A), op.cit.
pp.56
* 21 Cf. Article 1, §3
de la Charte de l'ONU.
* 22Cf. Article 11§1 et
Article 13 op. cit.
* 23 Cf. Article 55, b et 56
ibid.
* 24 Cameroun, Centrafrique,
Congo, Gabon et Tchad.
* 25 Guinée
Equatoriale.
* 26Olivier, (L), BEDARD (G)
et FERRON (J), L'élaboration d'une problématique de
recherche, Paris, L'Harmattan, 2005, p.24.
* 27 ONGBASSOMBEN, (A.V),
«Pairs et impairs du programme économique régional de la
CEMAC », L'intégration, n°60, p.
4-5.
* 28 Rapport FAO,
Département des pêches, Situation mondiale des pêches et de
l'aquaculture, Rome, 126p.
* 29 TRUEBA, (J), Un cas
d'intégration des marchés : la filière d'exportation
bovine du Tchad vers le Cameroun et le Nigeria, Mémoire de DEA,
ENSA de Rennes, 2000, 90 p.
* 30BEAUD,
(M), L'Art de la thèse, Paris, La découverte, 1985,
p. 31.
* 31GRAWITZ, (M),
Méthode des sciences sociales, Paris, 11e
édition, 2005, 382p.
* 32Mace, (G), et PETRY,
(F),Guide d'élaboration d'un projet de recherche en sciences
sociales, Québec, Presses Universitaires de Laval, 2e
édition, 2000.
* 33 Karl Popper, La
connaissance objective, Paris, Université de Paris IX Dauphine,
1971.
* 33 (M), Merle,
sociologie des Relations Internationales, Paris, Dalloz, 1974, p. 3.
* 34HALL (P), TAYLOR (R),
«Political Science and the Three New Institutionalism», Political
Studies, vol. 44, 1996, p. 936-957.
* 35Bronislaw Malinowski,
Les Argonautes du Pacifique occidental, Gallimard, 1989.
* 36Bronislaw Malinowski,
Une théorie scientifique de la culture, Points Seuil, 1970, p.
128.
* 37 Radcliffe (A.B),
Structure et fonction dans la société primitive, Points
Seuil, 1972.
* 38 LEACH (R), PERCY-SMITH,
(J), Local governance in Britain, Lavoisier, 2001, 256p.
* 39 FALK,(R), Humane
Governance: Toward a New Global Politics, Ed: Lavoisier, 304p. Mai 1995
* 40Ostrom (E),
Governing the Commons, Cambridge, Cambridge University press. 1990.
* 41 Robert Historique de la
langue française
* 42Notice
rédigée par Manuel De Oliveira Barata, service de traduction,
Commissioneuropéenne,http://ec.europa.eu/governance/docs/doc5
* 43Kofi Annan, ancien
Secrétaire Général de L'ONU sur les ondes de la radio BBC
le 12 mars 2005.
* 44Pour l'Institut des
Hautes Etudes en Administration Publique (IDHEAP), institut suisse, les
politiques publiques sont « l'ensemble des décisions et des actions
prises par des acteurs institutionnels et sociaux en vue de résoudre un
problème collectif », cité par Charles GOFFIN, in projet
INTERFORM, Université de Pau et des Pays de l'Adour UFR
pluridisciplinaire de Bayonne, 2007, p.2.
* 45BLONDEL, (J), «
Plaidoyer pour un concept oecuménique de l'analyse comparée
», in Revue Internationale de politique comparée,
Vol I, 1994, p.45.
* 46Espaces
réservé à la garderie du bétail, de peur qu'ils
s'enfuient.
* 47 Le Trypanotolérant
est définit comme l'ensemble du bétail vacciné contre la
trypanosomiase animale, provoquée par la piqure la mouche
tsé-tsé.
* 48 Projet qu'on peut
réaliser dans tous les Etats membres. Exemple : la poursuite de
l'un des objectifs de a CEBEVIRHA visant à créer des ranchs pour
le bétail.
* 49 Les projets pilotes sont
des projets initiés dans un Etat membre mais qu'on peut étendre
dans d'autres pays voisins, membres de la Communauté en cas de
nécessité.
* 50Qui concerne la
santé animale.
* 51 Cf. paragraphe 2.A, page
précédente.
* 52 Cf. paragraphe 2 B,
op.cit.
* 53 Cf. Convention du 05
juillet 1996.
* 54 Cf. art.34 de la
Convention op.cit., p.11
* 55Ibid.
* 56C'est une
décision de droit communautaire visant à favoriser
l'harmonisation des législations nationales des États membres.
Elle impose aux États membres un objectif à atteindre, tout en
leur laissant le choix quant aux moyens d'y parvenir (lois, décrets,
principes généraux).
* 57 Cf. Statuts du personnel
Communautaire de la CEMAC ou Statuts du personnel de la CEBEVIRHA.
* 58 Ancien nom de la capitale
de la République du Tchad.
* 59 La CEBEVIRHA loue un de
ses appartements situé au 1er étage, à la
cellule économique de la République du Tchad. Ce qui fait entrer
des recettes qui lui permet de réaliser certains de ces projets.
* 60 En 2010, la Direction
Générale de la CEBEVIRHA comptait un total de 22
fonctionnaires.
* 61 Cf. Chapitre XI du Recueil
des textes des accords internationaux, MINIPIA Cameroun, Yaoundé 2010,
P. 482-487.
* 62 Cf. Annexe de l'Acte
n°31/84-UDEAC-413 du 19 décembre 1984 adoptant l'accord relatif
à l'harmonisation des législations et réglementations
zoosanitaires en UDEAC.
* 63Peste bovine,
Fièvre aphteuse, Morve, Péripneumonie contagieuse Dourine,
Fièvre charbonneuse, Peste du porc,Clavelée...
* 64Maladie infectieuse
atteignant les animaux, et qui peut être transmise à l'homme,
comme la peste, la rage et bien d'autres
* 65Amériques 29
pays ; Afrique 51 pays ; Europe 52 pays ; Moyen-Orient 13 pays ;
Asie/Pacific 29 pays.
* 66 Cf. Statuts de la
CEBEVIRHA
* 67 Source :
www.cemac.org, consulté le 18
octobre 2011 à 19h 42 mn.
* 68
www.apess.org. Consulté le 05
juillet 2010 à 19h32 mn.
* 69 Cf. Rapport AFRISAT,
1998.
* 70 Rapport de l'UICN,
2010-2011.
* 71 Rapport UICN, 2011, P.
4.
* 72 Rapport UICN, ibid,
P.2.
* 73Rapport UICN,
Décembre 2010 - Février 2011, p. 2.
* 74 Il s'agit notamment des
conflits agriculteurs-éleveurs qui sont fréquents dans cette
région.
* 75Programme d'Action Sous
Régionale de Lutte contre la Dégradation des terres et la
désertification en Afrique Centrale.
* 76Rapport Atelier sur les
perspectives de mise en oeuvre du Programme d'Action Sous Régionale de
Lutte contre la Dégradation des Terres et la Désertification en
Afrique Centrale (PASR-LCD), Douala, 2008, p.4.
* 77 Pour un commentaire
d'ensemble, de la convention au moment de son adoption, lire David
RUZIE « une expérience originale de
coopération : la mise en valeur des ressources du golfe de
Guinée », Journal du droit international, 1984, p.848
et ss. Les pays membres du COREP sont le Cameroun, le Congo, le Gabon, la
Guinée Equatoriale, le Sao Tome Principe et la RDC.
* 78 Les pays de la
« Zone D » sont le Cameroun, Gabon et le Sao Tomé e
principe.
* 79
www.cepac-cemac.org.
Consulté le 14 mars 2012 à 16h05 mn.
* 80CEMAC, Rapport
d'activité pour la période du 1er janvier au 31 décembre
2003, p.13
* 81 Cf. article 3 de
l'Accord du 19 décembre 1984, relatif à l'harmonisation des
législations et réglementations zoosanitaires en UDEAC.
* 82 Ensemble des mesures
prises pour prévenir l'apparition ou la propagation des maladies.
* 83 Jeunes de porc.
* 84Au Cameroun, en
Centrafrique et au Tchad.
* 85 Réunie le Cameroun,
la Centrafrique et le Tchad autour des questions d'élevage.
* 86 Réunie le Cameroun,
le Congo, le Gabon et la Guinée Equatoriale.
* 87Allocution du Directeur
Général Adjoint de la CEBEVIRHA lors de l'ouverture de la
5e session de la concertation annuelle de l'élevage, de la
pêche et de l'aquaculture, tenue à Brazzaville (Congo) en 2006.
* 88 Gestion
Intégrée des Ressources en Eau.
* 89 Ce sont des endroits
construits soit en terre battue, soit en briques cuites sous forme de four, qui
servent à fumer le poisson.
* 90 Etendue d'eau stagnante,
moins grande et moins profonde d'un lac.
* 91 Fond éloigné
de la surface de la mer, d'un cours d'eau.
* 92 Cf. Rapport
séminaire de formation des femmes organisé par a CEBEVIRHA en
décembre 2010 à N'Djaména au Tchad.
* 93 Rapport du MINEPIA,
Cameroun, 2009.
* 94 Rapport du
Ministère de l'élevage et de la pêche du Gabon, 2009.
* 95 Cf. Décision N° 08/UEAC-199-CEBEVIRHA-CM-03 du 14 décembre
2000.
* 96 Ambassade de France au
Cameroun, Mission économique de Yaoundé, 2005.
* 97 Cf. Décision N°
1-94- CEBEVIRHA-018-CE-29 à l'annexe 6 de ce document.
* 98 Rapport combiné
OIE-FAO-OMS, novembre 2006.
* 99IUSTA (Tchad), ESMV de
N'Gaoundéré au Cameroun, ERAC de Franceville (Gabon) et bien
d'autres.
* 100 Un passeport à
2500 F CFA, pour 50 têtes de bétail, ce qui revient à 50 F
CFA la tête.
* 101Maïganga est le
Chef-lieu du Département de Mbéré Région de
l'Adamaoua au Cameroun.
* 102 CEBEVIRHA, Service de
Santé Animale, Mars 2011.
* 103cf. Tableau 5 à la
page 53.
* 104
Confédération Nationale des Eleveurs de Bovin du Cameroun.
* 105 Fédération
Nationale des Eleveurs Centrafricain.
* 106 Association Des Jeunes
Nomades.
* 107 Situé au quartier
SONGOLO, dans le quatrième arrondissement de LOANDJILI à
Pointe-Noire au Congo.
* 108 Benjamin Dira, Directeur
Général de la CEBEVIRHA lors de l'atelier de Pointe-Noire.
* 109 Direction
générale de la CEBEVIRHA, le 10 août 2010.
* 110Commission de la
CEMAC, Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) et les Cours de Justice
et des Comptes.
* 111 Cameroun, Centrafrique,
Congo, Gabon, Guinée Equatoriale et Tchad.
* 112 CEMAC, programme des
réformes institutionnelles, 2006.
* 113 CEMAC, Programme
Economique Régional, 2010. P.4.
* 114 C'est-à-dire tous
les Citoyens de la CEMAC, les institutions communautaires, les partenaires au
développement (FAO, UE, OMC, etc.) et les investisseurs internationaux
(FMI, BM).
* 115 CEMAC op. cit. P.5
* 116 Cameroun, Centrafrique
et Tchad.
* 117 Cameroun, Congo, Gabon
et Guinée Equatoriale.
* 118Rapport FAO 2010.
* 119C'est un espace maritime
sur lequel un État côtier exerce des
droits souverains
en matière d'exploration et d'usage des ressources.
* 120 Larousse de Poche,
2009.
* 121 France, UE, Nigeria
etc.
* 122Ensemble des mesures
prises pour prévenir l'apparition ou la propagation des maladies.
* 123Pléistophorose,
Ichtyophtiriose, Oodiniumocellatum,pillularis, Cryptocariose, Amyloodinium.
* 124 Cette surveillance
sera assurée par des hélicoptères chargés de
sillonner l'espace sous régionale en vue de contrecarrer les
pêches illicites pratiquées par des pêcheurs
étrangers (Nigérians, Ghanéens...) dans les eaux
intérieures de la zone CEMAC.
* 125 Cette patrouille sera
assurée par une brigade mixte composée des Agents des eaux et
forêts et des gendarmes de tous les Etats membres.
* 126Dépôt de la
semence du mâle dans les voies génitales de la femelle (sans
accouplement).
* 127Trypanosomiase,
péripneumonie contagieuse bovine, peste bovine brucellose, peste de
petits ruminants.
* 128 C'est une Ile de la
Guinée Equatoriale située au nord de Sao Tomé.
* 129 Tonneau de Jauge Brut
(Unité de mesure de poids dans les navires).
* 130 Cheval-vapeur
(Unité de mesure de puissance d'un navire).
* 131C'est un programme
commun de la FAO et de l'O.M.S. consistant en un recueil de normes, codes
d'usages, directives et autres recommandations relatifs à la production
et à la transformation agro-alimentaires qui ont pour objet la
sécurité
sanitaire des aliments, soit la protection des consommateurs et des
travailleurs des filières alimentaires, et la préservation de l'
environnement. Il est
crée en 1963 et compte plus de 190 représentants.
* 132 CEMAC, Programme
Economique Régional, 2010, P.45.
* 133 Chefs de village, de
canton, Gouverneurs, Préfets et Sous-préfets.
* 134 Commission Economique du
Bétail-Viande. Elle regroupe tous les Pays membres de la CEDEAO.
* 135 Réduire le prix
à 2000F pour 50 têtes de bétail au lieu de 2500F.
* 136 La fixation du prix
standard des produits d'élevage passera nécessaire par
l'augmentation du niveau de production à travers la mise en oeuvre des
politiques d'élevage dans tous les Etats membres. Nous proposons entre
50 à 100 mille F CFA le prix du bétail selon le poids et le
prix du kilo de viande à 500F CFA (toutes taxes confondues).
* 137 Passeport pour le
bétail et certificat international de transhumance etc.
* 138 Médecine
vétérinaire, ranching...
* 139 Elevage extensif,
élevage intensif et élevage de subsistance.
* 140 Ce dit d'un
élevage pratiqué sur de vastes superficies et à rendement
en général faible.
* 141 Ce dit d'un
élevage destiné à produire des rendements
élevés.
* 142 Ensemble des mesures
prises pour prévenir l'apparition ou la propagation des maladies.
* 143 Union Européenne
* 144On remarque que sauf
le Cameroun fait l'objet d'une avancée très importante dans le
domaine des TIC. Le coût d'internet est de 100 F CFA l'heure. Par contre
au Tchad l'heure coute entre 750 et 1000 F CFA (idem pour les autres pays).
* 145 Taxe Communautaire
d'Intégration.
* 146 Jardiniers et
Gardiens.
* 147 D'après les
recherches personnelles en 2010, 40% de jeunes de la sous-région sont
sans emploi.
* 148 Filets, hors-bords,
moyens de transport pour l'acheminement du poisson vers les zones les plus
reculées.
* 149 Les fours, fumoirs,
bâches pour le séchage, etc.
* 150 Rapport op. cit.
* 148 Allocution du
Défunt Président Gabonais Oumar BONGO ONDIMBA, in Rapport
CEA/BSR-AC, Redynamiser l'intégration régionale en Afrique
Centrale, Yaoundé, 1998, p.8.
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