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Analyse des déterminants de la faillite des entreprises publiques burundaises: cas du Complexe Textile de Bujumbura( COTEBU )( Télécharger le fichier original )par Salvator NYANDWI Institut supérieur de gestion des entreprises - DESS en gestion des entreprises option finance comptabilité 2013 |
II.2.2. Une étude de l'extension mal orientéeLa volonté du gouvernement burundais de créer une entreprise publique évoluant dans le domaine du textile était fortement appréciable par tout économiste bien avisé d'autant plus qu'elle était la seule entreprise dans cette région. Malheureusement, au regard des bilans au cours des dix premières années (tableau n°6), les gestionnaires publics n'ont pas pu saisir la balle au bond en renouvelant, non pas avec la même technologie, mais avec un équipement de production tout à fait moderne. D'abord, sur le plan comptable, il s'avérait automatiquement légal de procéder à l'amortissement d'un équipement qui allait devenir obsolète après la durée légale et règlementaire. Ensuite, le conseil d'administration devrait adopter un projet de renouvellement de l'outil de production et non l'extension. D'ores et déjà, les fonds décaissés pour l'extension de l'entreprise (Tableau n°7) pouvaient acheter un nombre important de nouvelles machines sans avoir une nécessité de construire d'autres ateliers comme le faisait remarquer les consultants de Pricewaterhousecoopers. Dans une note sur la viabilité du Complexe Textile de Bujumbura transmis le 5 juin 1998 par la direction générale à l'autorité de tutelle, elle disait : « en 1989, le COTEBU a initié un projet d'extension de son usine. Il est fort regrettable qu'on n'ait pas songé en ce moment précis à moderniser l'usine plutôt que d'augmenter sa capacité de production avec la même technologie qu'à l'ancienne usine ».25(*) L'analyse de cette note montre à suffisance l'erreur commise par les pouvoirs publics d'alors mais qui sont soulevé plus de dix ans plus tard c'est-à-dire en 1998. II.2.3. La chute de la production après l'extensionLes pouvoirs publics n'ont pas pu consentir d'autres financements parce que c'était trop tard et les dettes consenties par l'entreprise avaient dépassé les limites acceptables. Le tableau ci-après présente les quantités de tissus produits par le COTEBU durant la période de 1990 à 2005. Tableau n°8 : Quantités de tissus produits par le COTEBU de 1990 à 2005 (en mètres)
Source : SCEP, Rapports annuels COTEBU, 2005. Ce tableau ci-dessus montre à suffisance comment la production des tissus COTEBU a chuté de plus de 12 millions de mètres en 1990 jusqu'à 4,9 millions de mètres en 1993. Cette situation va perdurer et plonger notre entreprise dans une phase de non-retour. Les causes profondes de cette baisse de production seront analysées dans la suite de ce travail de recherche. Les textes mettant en place le COTEBU prévoyaient aussi l'exportation des tissus produits et ces tissus provoquaient l'engouement particulier pour les clients de l'étranger. * 25 SCEP, « Note sur la viabilité du Complexe Textile de Bujumbura », 1998. |
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