CONCLUSIONS
Les analyses amenées ont permis de dégager un
certain nombre de conclusions. D'abord, la progression enregistré au
niveau des soumissions aux adjudications des bons et obligations du
Trésor a été stimulée par l'excédent de
liquidités bancaires, les exonérations fiscales des rendements y
provenants, l'admissibilité au refinancement par la Banque Centrale de
ces instruments, l'attribution de risque nul dans le calcul de
l'adéquation de capital, mais également par l'assainissement des
finances publiques des Etats. Ainsi, la surliquidité du système
bancaire a contribué à la persistance de la demande
excédentaire au niveau des deux segments du marché des capitaux
de l'Union. En effet, le niveau de l'offre des titres public est
structurellement inférieur à la demande exprimée par le
secteur financier, indiquant un sous utilisation du marché des capitaux
pour la satisfaisons des besoins de financements des Etats membres de l'Union.
La preuve en est que le taux moyen de souscription des Bons et des obligations
de Trésor s'est établi respectivement à 135,4% et 150,7%,
indiquant l'existence d'une importante demande pour ces titres publics.
Il conviendrait de saluer le recours fréquent des Etats
au marché des capitaux qui contribuera à la réduction des
excès de liquidité sur le système bancaire, par
conséquent à amener les banques en « Banque ».
Cependant, cette présence des Etats devrait être bien
coordonnée afin de ne pas causer d'effet d'éviction sur le
financement du secteur privé par le système bancaire. Pour
minimiser les effets d'éventuelle éviction sur le financement du
secteur privé, il serait souhaitable d'attirer plus d'investisseur sur
ce marché et mettre en place le système de Spécialistes en
Valeurs du Trésor (SVT) pour assurer la liquidité des titres sur
le marché secondaire.
L'analyse de l'évolution des activités du
marché financier régional indique une progression soutenue,
nonobstant certaines insuffisances observées. Ainsi, au niveau du
marché primaire, il est souhaitable une meilleure organisation des
Etats, afin de réduire les coûts de mobilisation des ressources,
à travers la mise en place des calendriers d'émission
régulières, de préférence des programmes
pluriannuels. En effet, l'insuffisance de l'organisation, surtout les
émissions ponctuelles amènent les Etats à accepter de
recevoir toutes les ressources proposées à des taux souvent
élevés, ce qui peut entraîner la hausse des taux
d'intérêt et causer éviction sur le secteur privé.
De même, la promotion des spécialistes de valeurs de
Trésor40, des Sociétés d'Investissement
à Capital
40 Bien que prévu par les textes juridiques en vigueur
en la matière, leurs activités des SVT ne sont toujours pas
réglementées, ce qui ne permet pas son entrée en
activité.
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Variable (SICAV)41, de la culture boursière
dans la Zone UMOA et la professionnalisation des acteurs pourrait contribuer
à la dynamisation du marché des capitaux de l'Union.
Même si les valeurs mobilisées dans les deux
segments de marché des capitaux sont relativement faibles au regard des
importants besoins de financements, elles participent à la
réduction des leurs ampleurs. Dans l'avenir, avec l'augmentation des
observations, il pourrait être intéressant de tester
économétriquement l'impact de la mobilisations de ressources
à travers les émissions des titres publics sur le financements
des investissements publics et/ou privés et l'apurement des
arriérés. A cet égard, il conviendrait d'indiquer qu'en
2009, le recours au marché des capitaux a permis les Etats membres de
mobiliser plus de 700 milliards de F CFA pour l'apurements des
arriérés de paiements intérieurs de l'Union sans pour
autant créer des tensions au niveau de la liquidité du
système bancaire.
41 L'existence d'un nombre suffisant des SICAV permettrait de
recueillir les petites épargnes pour les placer.
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