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BANQUE DES ETATS
DE L ALE
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Pôle Régional de Formation
en Gestion de la Dette
en Afrique du Centre et de l'Ouest
Pôle-Dette
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PROGRAMME DE FORMATION DE FORMATEURS DU PÔLE-DETTE
1
THEME : MARCHÉ DES CAPITAUX ET LE FINANCEMENT DES
ÉCONOMIES: LE CAS DE L'UEMOA
CANDIDAT: DEGOL MENDES
ENCADREUR : MATTHEW MARTIN
2
INTRODUCTION 5
PARTIE I 8
CADRE THEORIQUE ET INSTITUTIONNEL DE L'ETUDE 8
CHAPITRE I 9
MARCHE DES CAPITAUX ET FINANCEMENT DES ECONOMIES 9
1.1. CONCEPT DU MARCHE DES CAPITAUX ,,,,9
1.2. REVUE DE LITTERATURE 10
1.2.1. Développement financier et croissance
économique 11
1.2.2. Déterminant du développement
financier 13
1.2.3. Indicateurs du développement financier
14
1.2.4. Marché des capitaux et gestion de la dette
publique 15
CHAPITRE II 17
CADRE INSTITUTIONNEL DU MARCHE DES CAPITAUX DE L'UEMOA 17
2.1. UN APERÇU HISTORIQUE DE L'UEMOA 17
2.2. EMERGENCE DU MARCHE DES CAPITAUX DE L'UNION 17
2.3. MARCHE MONETAIRE DE L'UEMOA 18
2.3.1. Marché des titres publics de l'UEMOA (MTPU) 19
2.3.1.1. Nature des titres émis 20
2.3.1.2. Marché véritablement régional 20
2.4. MARCHE FINANCIER REGIONAL (MFR) 21
2.4.1. Conseil Régional de l'Epargne Publique et des
Marchés Financiers
(CREPMF) 21
2.4.2. Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
(BRVM) 22
2.4.3. Dépositaire Central / Banque de Règlement
(DC / BR) 23
2.4.4. Intermédiaires et autres acteurs du
marché 23
ANALYSE MICROECONOMIQUE DU MARCHE DES BONS DE TRESOR 26
3.1. ANALYSE DE L'OFFRE DES BONS DE TRESOR 27
3.1.1. Evolution de l'offre de titres sur le marché
monétaire de l'UEMOA 27
3.1.2. Maturité des Bons du Trésor 28
3.2. ANALYSE DE LA DEMANDE DES BONS DU TRESOR 29 3.2.1.
Evolution de la demande des titres sur le marché monétaire de
l'UEMOA ... 29 3.3. ANALYSE DE L'EQUILIBRE SUR LE MARCHE DES TITRES PUBLICS
DE L'UEMOA 31
3.3.1. Les taux d'intérêt ont-t-ils joué
son rôle ? 31
3.3.2. Le marché est-t-il irrationnel ? 33
3.3.3. Les réserves excédentaires des banques
ont-elles joué un rôle? 35
3.3.4. Niveau d'absorption élevé 36
3.3.5. Equilibre entre l'offre et la demande des titres
publics 37
ANALYSE MICROECONOMIQUE DU MARCHE DES OBLIGATIONS DE TRESOR
40
4.1. ANALYSE DE L'OFFRE DES OBLIGATIONS DE TRESOR 40
4.1.1. Evolution de l'offre des obligations publiques sur le marché
financier régional
41
4.2. DEMANDE D'OBLIGATIONS DU TRESOR 42
4.3. EQUILIBRE SUR LE MARCHE DES OBLIGATIONS DE TRESOR 42
4.3.1. Evolution des taux d'intérêt 43
4.3.2. Structure des échéances 44
ANALYSE MACROECONOMIQUE DU MARCHE DES CAPITAUX DE
L'UEMOA
47 5.1. CADRE D'ANALYSE DE LA STRATEGIE DE LA DETTE
INTERIEURE 47
5.2. CADRE MACROECONOMIQUE DE DETTE INTERIEURE 49
5.2.1. Finances publiques 49
5.2.3. Secteur monétaire et financier 50
3
5.3. DESCRIPTION DES DONNEES 50
5.4. ANALYSE DU MARCHE DES CAPITAUX 52
5.4.1. Analyse de l'offre 52
5.4.1. Analyse de la demande 53
5.4.3. Analyse de l'équilibre entre l'offre et la
demande de dette intérieure 54
5.5. PROJECTION DE L'EQUILIBRE SUR LE MARCHÉ DES
CAPITAUX 2010-
2027 55 6.1. EMISSION DES BONS DE TRESOR ET ACCUMULATION
DES ARRIERES
DE PAIEMENTS. 58 6.2. EMISSION DES OBLIGATIONS DE TRESOR
ET DEPENSES DE
L'INVESTISSEMENT PUBLIC 59
CONCLUSIONS 60
4
TABLEAU
Tableau 1- Evolution des offres des titres publics sur le
marché monétaire par Etat 27
Tableau 2- Distribution de l'offre de titres sur le
marché monétaire par maturité 28
Tableau 3. Evolution de la demande de titres publics des
divers pays 29
Tableau 4. Evolution des taux d'intérêt 2001-2008
31
Tableau 5. Evolution de la performance du marché des
titres publics de l'UEMOA 35
Tableau 6. Evolution de l'offre des obligations du
Trésor par pays ..40
Tableaux 7 - Evolution de la demande des obligations de
Trésor 41
Tableau 8- Distribution des émissions par
échéance 44
Tableau 9. Evolution des principaux soldes budgétaires
(en % du PIB) 49
Tableau 10. Evolution des principaux indicateurs
budgétaires (en millions de F CFA) ---- 52
Tableau 11. Evolution de la distribution des actifs du secteur
financier 53
Tableau 12. Evolution de la demande de titres publics 53
Tableau 13. Evolution de l'équilibre
(déséquilibre) sur le marché des capitaux 54
Tableau 14. Hypothèse des différents
scénarios 56
Tableau 15. Equilibre sur le marché des capitaux selon
le scénario 56
Tableau 16. Poids des émissions des bons de
Trésor sur les indicateurs budgétaires 58
Tableau 17. Poids des émissions d'obligations de
Trésor sur les indicateurs budgétaires 59
GRAPHIQUE
Graphique I. Evolution des réserves
excédentaires et de la demande des titres 29
Graphique II. Evolution des taux d'intérêt
marginaux et de l'inflation 31
Graphique III. Evolution des taux 33
Graphique IV. Evolution des réserves
excédentaires et les demandes des titres publics 34
Graphique V. Evolution des taux de sursouscription 37
Graphique VI. Evolution de l'offre et de la demande sur le
marché des Obl. Trésor 41
Graphique VII. Taux d'intérêts marginaux moyens
par maturité 42
Graphique VIII. Evolution comparée des taux
d'intérêt ..43
Graphique XII. Evolution des émissions OT et des
dépenses en capital sous financ. intérieure-..59
5
INTRODUCTION
La plupart des études abordant la problématique
du financement direct des économies se concentrent plutôt au
niveau des marchés financiers des pays développés. Au
regard de ce manque d'attention envers les marchés financiers des
petites économies qui présentent quand même des avantages
substantiels pour la politique de développement de ces pays, nous nous
sommes proposés d'y apporter une petite contribution. En effet, le bon
fonctionnement du marché des capitaux d'un espace économique
contribue efficacement à la réalisation des objectifs de
politiques monétaires et budgétaires, améliore le
transfert des risques, permet un financement accru des entreprises et
proportionne une meilleure intégration à l'économie
mondiale.
Depuis sa création en 1962, la problématique du
financement a toujours été présente au niveau de
l'UMOA1. C'est ainsi qu'en 1973, dans le cadre de la reforme
institutionnelle, la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) a
été créée pour soutenir les efforts des Etats dans
le financement des projets d'investissements en complément aux concours
des banques primaires et de la Banque Centrale. Toutefois, la crise du
système bancaire de la décennie 1980 a mis en relief les limites
du financement accru de l'économie par la monnaie centrale. Ainsi, la
création du marché financier régional de l'UEMOA est
apparue nécessaire à fin de contribuer à l'augmentation du
taux d'épargne et à l'accroissement de l'offre de capitaux
à long terme, la diversification des moyens de financement des
entreprises et la modification de leur structure financière en vue du
renforcement des fonds propres et finalement la réduction des
coûts d'intermédiation financière2. En outre, le
marché des titres publics de l'UEMOA a été mis en place en
1999 pour pourvoir aux Etats les ressources financières pour combler
leurs déficits de trésorerie.
Toutefois, en dépit de la hausse de la valeurs des
émission des titres par Etats sur le marché des capitaux au cours
de ces dernières années, passant de 0,3% du PIB en 2001 à
1,7% en 2008, après 2,4% en 2007, le recours à ce mode de
financement reste modeste. La progression des activités de ce
marché est à mettre en rapport avec la fin des financements
monétaires des déficits budgétaires. Le recours
systématique des États au marché des capitaux, notamment
dans le compartiment obligataire, a permit l'allongement sensible des
maturités des titres émis. Cette situation a été
favorisée par la
1 : Les Etats membres de l'UMOA sont : le Bénin, le
Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guiné-Bissau, le Mali, le
Niger, le Sénégal et le Togo.
2 Allocution de Monsieur le Gouverneur de la BCEAO
à l'atelier de lancement du projet de développement du
marché financier de l'UEMOA, Lomé, les 3 et 4 juin 2004.
6
stabilité macroéconomique dans l'espace de
l'UEMOA et la surliquidité des établissements de
crédits.
Dans ce contexte, le travail vise à évaluer
l'impact de la mobilisation des ressources auprès du marché des
capitaux de l'UEMOA sur la satisfaction des besoins de financement de ces
économies. Ce marché comportent deux segments :
· Marché financier régional, où
sont émis et échangés les titres à moyen et
à long termes ;
· Marché monétaire, où sont
émis et échangés les titres à courts termes contre
des liquidités. Il comprend deux compartiments : marché de titres
publics de l'UEMOA, où sont émis des titres de dette publique
à court terme par les Trésors Publics des pays membres et le
marché interbancaire, réservé aux établissements de
crédits de l'Union.
Spécifiquement, nous cherchons à montrer dans
quelle mesure la mobilisation des ressources sur le marché financier
régional a permis d'accroître les investissements publics dans les
Etats de l'UEMOA. Egalement nous envisageons montrer dans quelle mesure les
ressources provenant du marché des titres publics participe de
façon effective à une meilleure gestion de la trésorerie
des Etats, à travers la non-accumulation des arriérés de
paiement.
La question fondamentale est de savoir si le recours au
financement offert par le marché des capitaux de l'UEMOA contribue de
façon significative à la satisfaction des besoins de financement
des économies des pays de l'Union.
Afin d'apporter les éléments de réponse
à cette question, les hypothèses ci-après ont
été assumées :
· La hausse de l'émission des obligations de
Trésor sur le marché financier régional permet d'augmenter
les dépenses de l'investissement public;
· La hausse de l'émission des bons de Trésor
sur le marché des titres publics permet de diminuer les
arriérés de paiements.
Le document comporte quatre parties. La première
partie, relative aux cadres théorique et institutionnel de
l'étude, fait une revue de la littérature sur le rôle des
marchés des capitaux dans le financement des économies et
l'organisation institutionnelle du marché des capitaux de l'UMOA. Ainsi,
les théories sur le développement financier et croissance
économique, les déterminants du développement financier,
les indicateurs du développement financier et le rôle des
marchés des capitaux dans la gestion de la dette
7
publique ont été passées en revue. De
même, le cadre institutionnel de l'étude a été
analysé mettant en évidence, dans un premier temps, la
genèse et l'évolution du marché des capitaux de l'UMOA
avant de faire ressortir les principales caractéristiques de chacun des
segments de ce marché, à savoir : marché des titres
publics de l'UMOA et le marché financier régional où sont
émis respectivement les bons et obligations du Trésor.
La deuxième partie de l'étude est
consacrée à l'analyse du marché des capitaux de l'UMOA.
Dans ce cadre, une analyse microéconomique des marchés des Bons
et des Obligations du Trésor ont été menée mettant
en exergue l'offre, la demande et les équilibres dans chacun des deux
segments du marché des capitaux. En outre, le rôle des taux
d'intérêt et des réserves excédentaires des banques
dans l'établissement des équilibres ont été mis en
examen.
La troisième partie de l'étude a
été axée sur l'analyse macroéconomique de la
problématique de la dette, utilisant le cadre analytique
élaboré par Debt Relief International (DRI). Au regard
de l'objectif de cet étude, seule la dette publique émise pour le
financement des besoins de la mise en oeuvre de la politique budgétaire
a été considérée. Ainsi, l'offre des titres est
assurée par le Gouvernement en réponse aux besoins de
financements issus de l'analyse du Tableau des Opérations
Financières de l'Etat (TOFE) consolidé de l'UEMOA et la demande
exprimée par le secteur financier dans le cadre de la mise en oeuvre de
leur politique de placement et de gestion de liquidité.
8
PARTIE I
CADRE THEORIQUE ET INSTITUTIONNEL DE L'ETUDE
9
CHAPITRE I
MARCHE DES CAPITAUX ET FINANCEMENT DES ECONOMIES
1.1. CONCEPT DU MARCHE DES CAPITAUX
Il est reconnu que l'existence d'un marché des
capitaux profond et liquide dans un espace économique favorise son
développement par sa contribution à la mise en oeuvre des
politiques monétaires et budgétaires plus efficaces et au
financement du secteur privé. Il est composé du marché
monétaire et du marché financier.
En général, le marché monétaire
est exclusivement réservé aux agents financiers d'un espace
économique donné, mettant en relation les banques, la Banque
Centrale et les Trésors Publics. Sa fonction est de permettre aux agents
disposant d'excédent de trésorerie de prêter aux agents
ayant besoin de liquidités. Il dispose généralement d'un
compartiment réservé aux banques- marché interbancaire et
d'un compartiment accessibles au Trésor- marché des titres
négociables.
Pour sa part, le marché financier représente le
lieu de la rencontre entre l'offre et la demande de ressources
financières longues sous forme de valeurs mobilières (actions
et/ou obligations). Il comprend également deux compartiments : le
marché primaire et le marché secondaire. Dans le marché
primaire, les titres neufs sont émis par le secteur public ou
privé pour le financement des investissements. Si pour le secteur
privé, les titres peuvent prendre la forme d'action ou d'obligation, ils
ne peuvent que prendre la forme d'obligation pour les Etats. Ainsi, la fonction
de ce compartiment est de financer directement l'économie. Au niveau du
marché secondaire3 (Bourse des valeurs mobilières),
les titres émis dans le marché primaire sont
échangés entres les agents économiques.
Au total, nous pouvons définir le marché des
capitaux comme étant le lieu de la rencontre entre l'offre et la demande
des ressources financières en échange de titres publics ou
privés de court, moyen et long termes, dans un espace économique
donné.
3 Un bon fonctionnement de ce marché,
évalué par sa liquidité, favorise le dynamisme du
marché primaire et, partant, le financement direct de l'économie.
Cependant, la liquidité du marché secondaire est fonction du
comportement des investisseurs. Ainsi, s'ils achètent les titres pour
les détenir jusqu'à l'échéance le dynamisme du
marché sera amputé, alors qu'une vente période
favoriserait des échanges et la dynamisation de ce « marché
d'occasion »
10
1.2. REVUE DE LITTERATURE
La plupart des analyses sur la contribution du marché
des capitaux au financement des économies cherche à mettre en
relation ce marché et la croissance. Cette approche est tout à
fait normale, car le but du financement et de parvenir à une croissance
plus élevée de l'économie. L'intérêt des
économistes sur la relation entre le financement et le
développement remonte à Schumpeter4 (1911). En effet,
au contraire des idées de l'époque, selon lesquelles un
investissement doit être financé par une épargne
préalable, Schumpeter a défendu que ce dont l'entrepreneur a
besoin est d'un pouvoir d'achat pour mettre en place la combinaison des
facteurs de production et ce pouvoir d'achat peut être créé
ad hoc par les banques. Dans ce contexte, les intermédiaires
financiers ont un rôle important à jouer, non seulement parce
qu'ils créent ce pouvoir d'achat ex-nihio, mais
également par leur fonction de facilitateur de la rencontre entre
l'offre et la demande de financement5, tout en favorisant la
réduction des risques de liquidité et individuel.
En effet, en l'absence du secteur financier, les
investisseurs seraient exposés au risque de liquidité, lié
à l'incertitude concernant la conversion d'un actif financier en moyen
d'échange, notamment dans un contexte d'existence des asymétries
d'information ou des coûts de transaction. Ainsi, l'existence d'un
secteur financier est important non seulement parce qu'il crée le
pouvoir d'achat ex-nihilo, dans le sens de Schumpeter mais
également parce qu'il favorise la réduction des imperfections de
marché.
L'existence du secteur financier joue également un
rôle important dans la minimisation du risque individuel :
individuellement, un investisseur peut préférer financer des
projets à faible risque et donc à faible rendement, mais la
présence d'un système financier peut l'inciter à financer
des projets plus risqués (parce que plus longs) mais également
plus rémunérateurs (Saint-Paul 1992, Pagano 1993, cités
par Joseph, A et all. (1998)).
Depuis là, des études sur le rôle du
financement sur la croissance économique se sont succédés
et tout récemment une attention particulière est attachée
aux contributions des marchés des capitaux à la croissance
économique. Une partie des études est consacrée à
l'analyse de la relation entre le développement financier et la
croissance économique6, tandis que l'autre s'est
attachée à analyser les conditions qu'un secteur financier doit
remplir pour mieux contribuer à la croissance économique.
4 Da Costa (2006) pour l'analyse de l'oeuvre de
Schumpeter.
5 Pour des raisons liées aux problèmes
d'information et de transaction, l'inexistence des intermédiaires aurait
rendu difficile que les agents économiques excédentaires mettent
leurs ressources au profit des agents ayant besoin de liquidité.
6 Cependant, les causalités ne sont pas à
sens unique et l'influence réciproque peut conduire à l'existence
de plusieurs états d'équilibre et donc à l'apparition des
cercles vertueux de développement ou au contraire de piège de
pauvreté (Hugo, 1995).
11
1.2.1. Développement financier et croissance
économique
Parmi les études portant sur le lien entre le
développement financier et la croissance économique, certaines
ont trouvé un lien positif tandis que les autres ont trouvé une
relation négative. Cependant, même quand une relation de
causalité est établie, son sens reste une ambigüité.
Selon Levine (1996) la liaison positive et forte entre le développement
financier et la croissance serait due au fait que le système financier
favorise la protection contre le risque, le partage de risque et l'allocation
optimale des ressources. En outre, l'existence d'un système financier
permettrait un meilleur contrôle des dirigeants et de l'entreprise par
les actionnaires et rend plus aisé la mobilisation de l'épargne
domestique et extérieure. De même, la présence d'un
système financier suffisamment développé faciliterait
l'échange de biens et services.
Dans ce contexte, diverses études (King et Levine,
1993 ; Levine and Zervos, 1998 ; Levine, 2002 et Beck et Levine, 2004) ont mis
en évidence des relations positives entre le développement
financier et la croissance économique. Ainsi, Levine et Zervos (1998)
ont montré que le développement du marché boursier affecte
la croissance par l'accumulation de capital et l'amélioration de la
productivité. Cette contribution des marchés financiers est faite
par le bais de la diversification efficace des risques, la meilleure
mobilisation de l'épargne et l'évaluation des projets
d'investissements qu'ils proportionnent. En effet, l'affectation optimale des
ressources devrait favoriser la hausse de la productivité du capital de
même manière qu'une meilleure mobilisation de l'épargne
permettrait d'accroitre l'investissement, renforçant ainsi les
conditions pour une croissance économique forte (Levine et Zervos,
1998).
Allant dans le même sens, la BAD a souligné que
le développement du secteur financier est un élément
essentiel du développement économique durable en ce qu'il
contribue de façon significative à une meilleure allocation des
ressources financières. Parallèlement, un accès accru aux
services financiers pour les plus pauvres notamment dans les zones rurales
contribue à la réduction de la
pauvreté7.
Toutefois, certains auteurs jugent que le rôle du
développement financier sur la croissance parait exagéré
et s'interrogent même sur la possibilité de l'existence d'un lien
de causalité inverse allant dans le sens du développement
économique induire le développement financier ; tandis que les
autres ont parvenu à des résultats ambigüs.
Ainsi, Joseph A. et all. (1998), dans une
étude sur les pays de l'Afrique au Sud du Sahara, ont conclut que
l'approfondissement financier semble avoir joué un rôle dans la
7 BAD Initiative des marchés financiers
africains de la Banque Africaine du Développement.
12
croissance réelle d'une grande majorité des pays
de l'UEMOA au cours de la période de 1970 à 1995, ainsi que dans
le cas du Cameroun entre 1963 et 1995. Selon ces auteurs, même si les
tests de causalité de Granger ont fait apparaître des relations
entre approfondissement financier et croissance réelle, le sens de ces
causalités n'a pas été le même pour tous les pays de
l'Union. Ainsi, l'hypothèse selon laquelle le développement
du système financier induit le développement réel dans les
pays à faible revenu n'a été vérifiée que
pour le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Mali et le Cameroun. En
revanche, la causalité inverse apparaît dans les cas du Burkina
Faso, du Sénégal et du Togo. Enfin, dans le cas du Niger, aucune
causalité n'a pas pu être mise en évidence. A la suite de
ses travaux, KOREM, A. (2005) cherchant à évaluer l'impact de
l'approfondissement financier sur la mesure de la croissance économique
togolaise à court et long terme de 1965 à 2002, a
trouvé une relation positive entre le développement financier et
la croissance du secteur réel, mais le sens de causalité entre
les différentes variables financières et la mesure de la
croissance économique reste mitigé. Ces résultats mettent
en évidence les ambigüités des études empiriques sur
cette question. A la suite des travaux de Patrick (1966) et compte tenu du
niveau de développement de ses pays, il est attendu un lien de
causalité direct entre l'approfondissement financier et la croissance
économique, car « c'est le développement financier qui
induit le développement économique 8».
Les autres études analysant le type de financement ont
trouvé qu'un financement centralisé favorise la
réalisation des projets d'investissement à long terme. Ainsi,
dans un modèle de croissance endogène fondé sur
l'innovation, Aimable, B. et Chatelain J.B (1995) ont conclut que le mode de
financement par petits prêteurs, en présence d'asymétrie
d'information, conduit à écarter les projets d'innovation de long
terme, même lorsqu'ils sont profitables. En revanche, le financement par
un système bancaire centralisé caractérisé par la
proximité avec l'entrepreneur, favorise la réalisation des
projets d'investissement de long terme et, par conséquent, la croissance
est plus rapide dans le dernier système.
Dans cette analyse de l'influence du type de système
bancaire sur le financement, Steinher et Huvenneers (1994)9 ont
trouvé que dans un système où les écarts des
taux
8 Selon Patrick (1996) deux phases sont identifiées
dans le processus du développement du secteur financier. Dans la
première, qu'elle a appelée de « supply leading »,
l'approfondissement financier permet, comme chez Schumpeter, le transfert des
ressources d'un secteur traditionnel peu productif vers un secteur moderne plus
efficace. Transfert nécessairement progressif, eu égard aux
risques de faillite des institutions financières qu'il peut
provoquer.Une fois cette première étape franchie, le sens de
causalité s'inverserait. C'est la phase de « demand following
» où le système financier répond de manière
passive à la demande de services qui s'adresse à lui.
9 Cités par Aimable, B. et Chatelain J.B
(1995).
13
d'intérêts débiteurs et créditeurs
sont peu élevés, la croissance économique est plus rapide.
Cette situation pourrait s'expliquer par le fait que dans un tel
système, l'épargne est encouragée permettant aux banques
de disposer des ressources longues pour financer les projets d'investissement
productifs à long terme.
Varoudakis, A et Berthélemy J-C. (1998), ont abouti
à un résultat différent, utilisant les données de
panel. Selon eux, ce paradoxe est lié aux effets de seuil
découlant des équilibres multiples qui empêche la prise en
compte adéquate des effets de développement financier sur la
croissance par les régressions linéaires.
Même si le sens de causalité entre le
développement financier et la croissance économique n'est pas
toujours évident, il semble que le secteur financier joue un rôle
important dans le financement des économies. Dans ce contexte, la
maîtrise des facteurs qui peuvent induire ce développement
revêt un caractère primordial.
1.2.2. Déterminant du développement
financier
Au regard de l'importance des marchés financiers pour
le financement des économies, la maîtrise des facteurs qui peuvent
induire ce développement est indispensable. Ainsi, dans une étude
récente, Andrianaivo, M et Yartey, C. (2009) ont réalisé
une analyse empirique des déterminants du développement du
marché financier en Afrique, en mettant l'accent sur les systèmes
bancaires et les bourses. Ils ont conclut que le niveau de revenu, la
protection des droits des créanciers, la répression
financière et le risque politique constituent les principaux
déterminants du développement du secteur bancaire en Afrique.
Selon cette étude, le développement du marché boursier est
déterminé par sa liquidité, l'épargne
intérieure, le développement du secteur bancaire et le risque
politique.
Dans la littérature, le rôle de la
libéralisation financière dans la promotion du
développement financier est souvent évoqué. Cependant,
Andrianaivo, M et Yartey, C. (2009) ont trouvé par exemple, que la
libéralisation du compte de capital ne favorise le développement
du marché financier que dans les pays à revenu
élevé ou ceux qui disposent d'institutions bien
développées, ou alors ceux qui réunissent ces deux
caractéristiques. Les effets significatifs du risque politique sur le
développement, aussi bien du secteur bancaire que du marché
boursier, indiquent que la solution de ce problème favoriserait le
développement des marchés financiers africains.
Ainsi, une des raisons à l'origine de l'endettement
intérieur par les gouvernements, à part le financement du
déficit budgétaire et la mise en oeuvre de la politique
monétaire, est la promotion du développement du secteur
financier. Selon Johnson, A. (2001) le
14
développement et l'approfondissement du secteur
financier, requiert l'existence de l'offre constante d'instruments financiers
variés qui peuvent être échangés. Normalement, cette
démarche débute avec l'offre des bons du Trésor à
court terme pour attirer les investisseurs avant de passer aux titres à
moyen et long termes du secteur public et privé.
1.2.3. Indicateurs du développement financier
Nous avons vu déjà que le développement
du secteur financier favorise l'expansion économique et que pour y
parvenir les Autorités doivent veiller à la réalisation de
certaines actions citées précédemment. Mais comment
mesurer le développement financier d'un espace économique ?
Selon Chatterji S. (2003), deux types d'indicateurs peuvent
être utilisés pour analyser l'état de développement
du secteur financier. Le premier type regroupe les indicateurs de l'ampleur de
l'intermédiation des fonds et le degré de développement du
secteur financier dans l'économie, permettant d'analyser l'accumulation
des engagements financiers, qui contribuera à son tour à
promouvoir l'épargne privée intérieure et l'accumulation
des capitaux. Dans ce cadre, sont généralement retenus les
indicateurs tels que M2 sur le PIB, le ratio M2 sur la circulation fiduciaire,
les Prêts totaux sur le PIB, les actifs financiers totaux sur le PIB et
le Crédit au secteur privé sur le PIB.
Le deuxième type d'indicateurs s'intéresse
à la nature de l'intermédiation et à sa contribution au
développement. Il s'agit généralement de la part des
engagements à court terme dans les engagements totaux, les encours du
marché obligataire sur le M2, le ratio prêts sur les
dépôts bancaires et la distribution sectorielle des prêts
par secteur (contre la part des secteurs dans le PIB).
Dans l'analyse du développement du secteur financier,
l'aspect lié à la diversification des institutions revêt
une importance capitale. Ainsi, plus ce secteur est diversifié, plus
l'offre d'options d'épargne et d'investissement est large. La
mobilisation et l'affectation des ressources sont plus efficaces, grâce
à des opportunités d'épargne et d'investissement
concurrentielles, ainsi que des risques moins élevés et plus
diversifiés ( Chatterji S. (2003).
Aussi, un système financier développé
est-il un système qui ne doit pas être incomplet en ce qui
concerne les institutions, les marchés et les instruments. Il doit
être intégré, efficace, avec des coûts de transaction
modestes et des systèmes d'information performant. Sinon, le secteur
financier sera défectueux dans la fixation des prix des actifs
15
et du passif, ce qui nécessiterait des réformes
profondes accompagnées des programmes de développement (Chatterji
S, 2003)..
1.2.4. Marché des capitaux et gestion de la dette
publique
L'importance du développement du marché des
titres publics pour l'exécution de la politique budgétaire peut
être appréciée par les avantages qu'il proportionne par
rapport aux sources traditionnelles de financement du déficit, notamment
l'extérieure et la bancaire. En effet, le recours au marché des
titres, au contraire des financements extérieurs, permet à l'Etat
de maîtriser l'accès aux ressources (détermination du
calendrier, des montants, des échéances), d'échapper aux
conditionnalités souvent imposées par les créditeurs ou
bailleurs de fonds, tout en lui permettant de renforcer la gouvernance
publique, afin de protéger la qualité de sa signature.
Comparé au financement bancaire, le financement par le marché a
l'avantage de favoriser une transparence plus accrue de l'Etat dans la mesure
où les conditions de financement sont publiques et implique la diffusion
d'analyses indépendantes sur les finances publiques. De même, le
recours au marché permet d'allonger la maturité du financement
tout en réduisant les conflits d'intérêt qui pourraient
résulter des rapports bilatéraux entre l'Etat et chaque banque
prise individuellement. Au total, le recours aux émissions de titres de
dette sur le marché intérieur permet une substitution au
financement monétaire et une diversification des sources de financement
des Etats qui concourt à la stabilité financière
(Cabrillac, B. ; Diffo Nigtiopop, G. et Rocher, E., 2008).
Cependant, pour la mise en place d'un marché de titres
publics, il est nécessaire préalablement de disposer d'un cadre
macroéconomique solide, afin de créer la confiance chez les
investisseurs. Cela passe par la mise en oeuvre de politiques
budgétaire et monétaire appropriées, conjuguée avec
une position de la balance des paiements et un régime de change viables.
En outre, pour développer un marché des titres intérieurs,
il faut assurer, dès les premières étapes, la
réglementation et l'infrastructure du marché des valeurs, ainsi
que l'offre et la demande de titres (FMI,2001). Ainsi, dans un premier
temps, les Autorités peuvent offrir les Bons de Trésor pour
attirer l'intérêt des investisseurs, avant de passer aux
instruments à long terme dans une phase postérieure (Johnson,
2001). Ces développements favorisent l'émergence et la croissance
du marché des titres privés. En effet, les rendements des titres
publics, qui sont généralement les titres moins risqués,
servent normalement comme référence pour les émissions des
titres privés.
Dans une étude récente sur 93 pays en
développement, dont 40 de l'Afrique subsaharienne, Abbas, A. et
Christensen, J (2007) ont conclu qu'une dette intérieure
modérée (ratio de dette intérieure sur les
dépôts bancaires de 35% au plus) accélère fortement
la croissance économique. Cependant, le niveau optimal susceptible de
maximiser la croissance est tributaire de la qualité de la dette
intérieure. Ainsi, défend ses auteurs, la dette intérieure
sous forme de titres négociables, assortis d'un taux
d'intérêt positif et détenus par le secteur non bancaire,
favorise plus la croissance économique. Cela peut s'expliquer par le
fait que dans ce cas, l'effet d'éviction sur le secteur privé est
moindre, compte tenu que le secteur bancaire n'est pas trop impliqué
dans le financement public. En outre, l'impact de la dette intérieure
sur la croissance est plus important dans un contexte de risque
élevé.
S'agissant de l'impact du marché des capitaux sur la
gestion de la dette publique, Diffo (2002) a reconnu qu'il pourra, à
court terme, renchérir le coût de la dette, dans la mesure
où les charges financières associées au financement
intérieur sont supérieures à celles liées aux
financements extérieurs, qui comportent souvent un important
élément dons. De même, le recours aux marchés des
capitaux intérieurs expose les pays au risque de marché,
lié à l'évolution des taux d'intérêt, et au
risque de refinancement. Selon lui, nonobstant ces contraintes, le
développement du marché des capitaux intérieurs
devrait permettre de réduire les effets négatifs du
financement extérieur sur les économies10, dus
notamment aux variations des taux de change, aux changements de l'environnement
international à la disponibilité et aux conditionnalités
associées à ces financements. En outre, les exigences
liées aux recours aux marchés des capitaux favorise une
allocation efficiente des ressources et contribuent à terme à la
réduction du coût de financement de l'économie par l'impact
du développement du marché secondaire.
16
10 Diffo (2002, p. 34) .
17
CHAPITRE II
CADRE INSTITUTIONNEL DU MARCHE DES CAPITAUX DE
L'UEMOA
2.1. UN APERÇU HISTORIQUE DE L'UEMOA
L'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) qui a
été créée en 1962 et regroupe actuellement huit
pays : le Bénin, le Burkina, la Côte d'Ivoire, la
Guiné-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
Elle se caractérise par la reconnaissance d'une même unité
monétaire : le franc de la Communauté Financière Africaine
(FCFA) dont l'émission est confiée à un Institut
d'émission commun, la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(BCEAO). L'Union, fondée sur le principe de solidarité et
d'égalité des Etats membres, est un espace monétaire
homogène reposant sur une série de règles de base
organisant, notamment la libre circulation des signes monétaires et la
liberté des transferts entre les Etats membres, la centralisation des
réserves de change et l'uniformité des réglementations
monétaire, bancaire et des changes.
Jusqu'en 1993, l'intégration monétaire
était déconnectée de l'intégration
économique. Toutefois, depuis janvier 1994, les Autorités de
l'UMOA ont décidé de consolider la zone monétaire par le
renforcement de l'intégration économique en procédant
à la création de l'Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA), qui comprend les mêmes Etats membres. L'UEMOA
constitue donc un ensemble au sein duquel le degré d'unification du
cadre institutionnel du système financier est particulièrement
élevé.
2.2. EMERGENCE DU MARCHE DES CAPITAUX DE L'UNION
Le processus de libéralisation, amorcé au
début des années 1990, avec la crise bancaire, s'est poursuivie
aboutissant à la création de la Bourse Régionale de
Valeurs Mobilières en 1996, à la mise en place d'un cadre pour
l'émission de bons du Trésor en compte courant par la BCEAO en
juillet 1996 et à la création du Conseil Régional de
l'Epargne Publique et des Marché financiers (CREPMF)
Ces initiatives vise encourager le recours des Etats au
marché de capitaux pour le financement de ses besoins. En outre, la mise
en place de ces Institutions fait suite aux constatations que le secteur
privé éprouve des difficultés pour lever les ressources
longues pour le financement de leurs investissements à un coût
modéré au niveau du secteur bancaire11.
11 Nonobstant ces efforts, une étude récente,
analysant le lien entre le développement financier et la croissance
économique dans l'UEMOA a indiqué que les crédits à
court terme représentent 70 % des prêts
18
S'agissant du secteur public, force est de constater que
nonobstant la création du marché des Bons de Trésor depuis
1996, les Etats ont continué à recourir aux avances statutaires
de la Banque Centrale, dont le montant maximum est plafonné à 20%
des recettes fiscales effectivement collectées l'année
précédente, avant sa suspension en 2003. Depuis lors, les Etats
ont de plus en plus fait recours aux marchés de capitaux pour financer
leurs besoins de trésorerie et leurs projets de développement au
niveau du marché monétaire et du marché financier
régional, respectivement.
Le marché des capitaux de l'UEMOA, permettant la
rencontre entre les agents ayant un excédent de capitaux et les agents
ayant des besoins de financement comprend le marché monétaire de
l'UMOA et le marché financier régional.
2.3. MARCHE MONETAIRE DE L'UEMOA
Le Marché monétaire est le lieu
d'échange des titres à court terme contre des liquidités.
Il comprend un compartiment exclusivement réservé aux banques
-marché interbancaire- et un autre accessible également aux
Trésors publics des Etats membres-le marché des titres publics de
l'UEMOA
En effet, depuis la réforme du marché
monétaire, entrée en vigueur en octobre 1993, le marché
interbancaire a eu un rôle central dans le recyclage des
liquidités bancaires de l'Union, en vue de réduire davantage la
pression sur la monnaie centrale. Afin de favoriser son développement,
les opérations de prêts et d'emprunts entre les
établissements de crédit d'une même place ou de
différentes places de l'Union ont été
libéralisées. Depuis le 1er juillet 1996, le
rôle du marché interbancaire a été renforcé
avec les aménagements apportés à l'organisation et au
fonctionnement du marché monétaire, notamment l'institution d'une
politique d'open-market qui offre à la Banque Centrale les moyens
d'intervenir directement sur ce marché pour réguler la
liquidité bancaire par des opérations sur titres. Ce compartiment
du marché monétaire ne sera pas objet de notre analyse dans la
mesure où il ne contribue pas directement au financement des
économies. Ainsi, nous allons nous concentrer sur le marché des
titres publics de l'UEMOA.
accordés au secteur privé au sein de l'Union.
En conséquence, les pays de cette région sont moins aptes
à tirer le meilleur profit de l'amélioration de leurs
systèmes financiers respectifs, car le financement bancaire à
long terme a davantage d'effets sur la croissance que les crédits
à court terme (Kpodar, K et Gbenyo, K, 2009).
19
2.3.1. Marché des titres publics de l'UEMOA
(MTPU)
Jusqu'au début des années 1990, les besoins de
financement des Trésors nationaux des Etats membres de l'Union
étaient principalement couverts par le recours aux ressources
extérieures, le financement intérieur apparaissant faible et
même négatif. Pour promouvoir le financement des besoins de
trésorerie de ces Etats par la mobilisation des ressources internes et
créer les conditions de la mise en oeuvre d'une politique
monétaire efficace, le marché des bons du Trésor de
l'UEMOA a été mis en place dans le cadre des aménagements
adoptés en 1996 pour l'approfondissement et la modernisation du
marché monétaire régional12 (Brou, 2008).
Nonobstant la création de ce marché depuis 1996, son recours par
les Etats pour lever les ressources était marginale, compte tenu de son
exigence en matière de l'assainissement des finances publiques et la
possibilité que dont les pays disposaient de recourir au financement
monétaire direct à concurrence de 20% des recettes fiscales
effectivement recouvrées au cours de l'année
précédente au termes de l'article 20 des statuts de la
BCEAO13.
Au regard du risque sur la gestion monétaire que
l'évolution à la hausse des ces concours directs
représentait, la mise en place d'un mécanisme innovateur de
financement des besoins de Trésorerie des Etats s'avérait
nécessaire pour réponde, selon Brou (2008) aux enjeux de
moderniser la gestion de la dette publique, d'offrir aux épargnants et
aux investisseurs institutionnels de l'Union des supports de placement
diversifiés et de permettre à la politique monétaire de
disposer de la flexibilité nécessaire pour une plus grande
efficacité dans l'utilisation des instruments de
régulation.
Dans ce cadre, le Conseil des Ministres a adopté en
2001 le Règlement communautaire régissant l'émission de
bons du Trésor, conformément aux normes internationales et
adapté aux réalités des économies des Etats
membres. Ce cadre offre aux États un moyen moderne pour lever, dans
l'ensemble de l'Union, les ressources internes nécessaires à la
couverture de leurs besoins de financement, avec le concours de la BCEAO en sa
qualité de conseiller financier des Etats (Brou, 2008).
Le MTPU se caractérise par la nature des titres
émis, les intervenants et l'organisation du marché.
12 La création et la promotion d'un cadre
réglementaire régissant l'émission des bons du
Trésor, ainsi que celle des bons de la Banque Centrale et des titres de
créances privés, visaient notamment à permettre
l'élargissement du gisement de supports pouvant être
utilisés pour la mise en oeuvre de la politique d'open-market,
conformément à l'option prise par l'Institut d'émission de
substituer des mécanismes de marché aux procédures
administratives de gestion monétaire (Brou, 2008).
13 L'émission cumulés des titres de
dette intérieure sur le marché des bons de Trésor de
l'UMOA au cours de la période de 1996 à 2000 s'est établi
à 51,6 milliards de F CFA alors que le concours direct de la BCEAO est
passé de 264,7 milliards en 1990 à 296,0 milliards en 1996 et
à 361,6 milliards en 1998, soit au moins 5 fois plus importante. (Brou,
2008).
20
2.3.1.1. Nature des titres émis
Les bons du Trésor émis sur le MTPU sont des
titres dématérialisés, conservés dans les livres de
la BCEAO et ayant une durée normalisée, comprise entre 7 jours et
deux ans, au choix de l'émetteur14. En vue d'assurer une
meilleure lisibilité du marché de titre de la dette publique, six
maturités ont été retenues pour les bons du Trésor
: 7 jours (1semaine), 28 jours (1 mois), 91 jours (3 mois), 182 jours (6 mois),
364 jours (1 an) et 728 jours (2 ans).
A l'émission, les bons du Trésor sont assortis
d'une rémunération payable d'avance et précomptées
sur leur valeur nominale, sur la base d'un taux d'intérêt
exprimé en pourcentage l'an, base trois cent soixante jours, à
quatre décimales15. Les BT sont émis par adjudications
aux taux variables par l'intermédiaire de la BCEAO ou à taux fixe
par syndication.
2.3.1.2. Marché véritablement
régional
Une des principales caractéristiques du MTPU
réside dans sa dimension régionale et son caractère
ouvert. En effet, ce marché couvre l'étendue du territoire
des huit Etats membres de l'UEMOA et est accessible à l'ensemble des
investisseurs locaux et étrangers par le canal des banques de l'Union.
Ainsi, tout Trésor émetteur s'adresse à l'ensemble des
investisseurs des Etats membres de l'Union grâce à une
procédure uniforme se traduisant notamment par la communication, dans
les mêmes conditions, des informations aux intervenants du marché.
En outre, les souscripteurs habilités par la BCEAO sont traités
de manière égalitaire quel que soit leur Etat de provenance. Le
bon fonctionnement à l'échelle régionale du marché
des bons du Trésor est facilité par l'intégration
monétaire effective et par l'infrastructure uniforme de paiement et de
gestion des titres couvrant l'ensemble des Etats membres de l'Union (Brou,
2008).
La domiciliation des titres à la BCEAO facilite les
règlements et remboursements y afférents ainsi que
l'exécution des transactions sur le marché secondaire entre les
titulaires de compte. Les bons du Trésor sont acquis au taux
d'intérêt proposé par le souscripteur.
14 Dans l'Union la notion de court terme couvre la
maturité jusqu'à deux ans. Cependant au niveau international, le
court terme couvre la période allant jusqu'à un an.
15 La fixation de la valeur nominale à 1
million et l'exonération d'impôts sur les intérêts
provenant des bons du Trésor vise à favoriser la participation
d'un plus grand nombre d'épargnants aux soumissions des ses titres.
21
2.4. MARCHE FINANCIER REGIONAL (MFR)
Le marché financier régional de l'UEMOA, en
tant que lieu d'émission et d'échanges des valeurs
mobilières (actions et obligations) a démarré ses
activités le 16 septembre 1998 avec comme mission principale renforcer
l'intégration des économies des Etats membres et accompagner la
politique économique libérale amorcée dans la zone. Cette
nouvelle orientation de la politique économique exigeait de nouveaux
mécanismes de régulation de l'économie, notamment le
recours aux instruments indirects de gestion de la monnaie et de mobilisation
de l'épargne. Dans ce contexte, il a été assigné
trois objectif au MFR:
· relèvement du taux d'épargne,
grâce à la diversification des produits financiers susceptibles de
créer les conditions pour la mobilisation accrue de l'épargne
intérieure et de capitaux extérieurs ;
· renforcement de la structure financière des
entreprises qui pourront mobiliser des capitaux à long terme ;
· réduction des coûts
d'intermédiation financière par la mise en relation directe des
offres et demandes de capitaux.
Ce marché est organisé en deux pôles
complémentaires. Un pôle public, constitué du Conseil
Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers
(CREPMF), qui représente l'intérêt général et
garantit la sécurité du marché. Un pôle
privé, composé de la Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières (BRVM) et du Dépositaire Central / Banque de
Règlement (DC / BR) qui sont statutairement des sociétés
privées, mais qui sont investies d'une mission de service
public16.
2.4.1. Conseil Régional de l'Epargne Publique et
des Marchés Financiers (CREPMF)
Le Conseil Régional de l'Epargne Publique et des
Marchés Financiers, est l'organe de l'UEMOA, chargé d'une
part, d'organiser et de contrôler l'appel public à
l'épargne et, d'autre part, d'habiliter et de contrôler les
intervenants sur le marché financier
régional17. Il est ainsi investi d'une mission
générale de protection de l'épargne appliquée en
valeurs mobilières, produits financiers négociables en bourse et
en tout autre
16 Le pôle privé comprend également les
intervenants commerciaux, notamment les Sociétés de Gestion et
d'Intermédiation (SGI), les Sociétés de Gestion de
Patrimoine (SGP), les Apporteurs d'Affaires, les Sociétés de
Conseil en Investissement Boursier et les Démarcheurs.
17 Article 1er de la Convention portant
création du Conseil Régional de l'Epargne Publique et des
Marchés Financiers.
22
placement donnant lieu à une sollicitation de
l'épargne de l'UEMOA. A ce titre, il est le seul habilité
à réglementer et à autoriser les opérations du
marché, à formuler le cas échéant, un veto sur
l'introduction des sociétés à la cote de la BRVM et
à habiliter et contrôler l'ensemble des structures privées
du marché, notamment la BRVM, le DC/BR, les intervenants commerciaux et
les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières. Pour la
réalisation des objectifs liés à sa mission, le Conseil
Régional dispose des pouvoirs réglementaires, de l'enquête
et de sanctions (BRVM, 2009).
Le Conseil Régional, en tant qu'autorité de
tutelle de la BRVM, DC/BR et des Sociétés de gestion et
d'Intermédiation (SGI), veille à l'organisation de l'appel public
à l'épargne. A cet égard, son visa est requis pour tout
document d'informations élaboré par l'émetteur
désirant faire appel public à l'épargne, notamment la note
d'informations18. Il intervient concomitamment avec la BCEAO, qui
joue un rôle primordial dans le cadre de l'émission par
adjudication des obligations du Trésor, au sein du Comité
d'adjudication comprenant trois représentants du Ministère
chargé des Finances et trois représentants de la BCEAO.
2.4.2. Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières (BRVM)
La BRVM constitue une partie du pôle privé du
marché financier régional chargé de l'organisation du
marché boursier et de la diffusion des informations boursières,
à travers notamment l'inscription des titres à la cote de la
Bourse, la cotation des valeurs mobilières, la publication des cours et
des informations boursières, la promotion et le développement du
marché des valeurs mobilières.
Avec le siège à Abidjan, la Bourse
Régionale est représentée dans chacun des Etats membres de
l'UEMOA par une Antenne Nationale de Bourse, dont les missions consistent
à assurer les relations publiques de la Bourse Régionale et du
Dépositaire Central/Banque de Règlement avec les tiers sur le
plan national, de diffuser les informations du marché, d'assister les
Sociétés de Gestion et d'Intermédiation et les autres
intervenants du marché et d'organiser la promotion locale du
Marché Financier Régional.
18 La note d'informations vise à assurer la
sécurité des épargnants et comprend les
éléments ci-après :
· le nom de l'Etat ou de la collectivité publique
responsable de l'émission ;
· la description des titres offerts et leurs conditions
;
· la valeur nominale et le prix unitaire de souscription
;
· le but et la destination des fonds collectés ;
· le plan de distribution des titres dans le public ;
· les modalités de rémunération de
l'emprunt constatées par ces titres.
23
La bourse régionale dispose de deux (2) compartiments
pour les actions19 et d'un (1) compartiment pour les
obligations20. De même, deux marchés sont actifs : le
marché primaire et le marché secondaire. Le premier marché
étant le marché sur lequel les titres « neufs » sont
mis en vente, il a une fonction de financement de l'économie. Dans le
marché secondaire, les titres déjà émis sont
échangés, permettant aux détenteurs de titres d'obtenir
des liquidités ou de modifier la composition de leur portefeuille.
2.4.3. Dépositaire Central / Banque de
Règlement (DC / BR)
Le DC / BR est une Société Anonyme
chargée de la Conservation et de la Circulation des valeurs
mobilières dématérialisés, jouant le rôle de
Banque de Règlement21. A cet égard, il assure le
dénouement des opérations de la bourse, en organisant pour chaque
Société de Gestion et d'Intermédiation (SGI), la
compensation valeur par valeur entre les titres achetés et vendus, le
règlement des soldes résultant des compensations relatives aux
opérations de marché et le paiement des produits
(intérêts, dividendes, etc.) attachés à la
détention des valeurs mobilières et la mise en oeuvre du fonds de
garantie du marché en cas de défaillance d'un intervenant.
2.4.4. Intermédiaires et autres acteurs du
marché
Parmi les intermédiaires du marché financier,
les SGI jouent un rôle prépondérant. En effet, elles sont
les principales animatrices du marché, disposant de l'exclusivité
de la négociation des valeurs mobilières cotées à
la Bourse et assurant en grande partie la conservation des titres, pour le
compte de leurs clients. Elles sont constituées en
sociétés anonymes ayant le statut d'établissement
financier. Les autres intervenants commerciaux sont les Sociétés
de Gestion de Patrimoine, les Conseils en Valeurs Mobilières, les
Apporteurs d'Affaires, les Démarcheurs (BRVM, 2008).
En pratique, dans le cadre des émissions des titres
publics, l'Etat émetteur désigne une SGI, chef de file qui le
conseillera et interviendra en son nom auprès du Conseil
Régional
19 Le premier compartiment des actions est
réservé aux sociétés justifiant d'au moins cinq (5)
comptes annuels certifiés, d'une capitalisation boursière de plus
de cinq cents millions (500.000.000) francs CFA et d'une part de capital
diffusé dans le public d'au moins 20%. Le second compartiment des
actions est accessible aux sociétés de taille moyenne
présentant une capitalisation boursière d'au moins deux cents
millions (200.000.000) francs CFA ainsi que deux (2) années de comptes
certifiés, et s'engageant à diffuser au moins 20% de leur capital
dans le public dans un délai de deux (2) ans, ou 15% en cas
d'introduction par augmentation de capital
20 Le compartiment obligataire est accessible aux
emprunts obligataires dont le nombre total de titres à l'émission
est supérieur à vingt cinq mille (25.000) et le montant nominal
de l'émission au moins égal à cinq cents millions
(500.000.000) francs CFA.
21 Tel comme la BRVM, le siège du
Dépositaire Central est situé à Abidjan, mais avec une
Antenne dans chacun des pays membres.
24
et de la BRVM, gèrera les souscriptions du public et
prendra en charge le suivi des procédures d'admission et d'introduction.
Les diligences liées à la préparation et à
l'émission des emprunts pour le compte de l'Etat sont
exécutées par le Trésor et comprennent une étude du
projet d'émission permettant la détermination des
caractéristiques de l'emprunt. A la suite de ces diligences, un
arrêté est produit comprenant la dénomination et les
caractéristiques de l'emprunt, les dates d'ouverture et de clôture
des souscriptions et les rémunérations de la SGI chef de file et
du réseau placeur. La SGI choisie, à l'issue d'appel d'offres
sera chargé de soumettre la note d'information et l'arrêté
au visa du Conseil Régional, avant le lancement officiel de
l'émission.
PARTIE II
25
ANALYSE DU MARCHE DES CAPITAUX DE L'UEMOA
26
CHAPITRE III
ANALYSE MICROECONOMIQUE DU MARCHE DES BONS DE
TRESOR
En général, l'offre de titres publics sur le
marché intérieur est étroitement liée à
l'exécution de la politique budgétaire par l'Etat et à la
conduite de la politique monétaire par la Banque Centrale. Dans le
premier cas, les titres publics sont émis en vue de mobiliser les
ressources financières auprès du marché des capitaux pour
financer les besoins de trésorerie ou pour réaliser les projets
d'investissement de l'Etat, dans certains cas. Dans le deuxième cas, les
titres sont émis pour réguler la liquidité au niveau du
système bancaire, dans le cadre de la conduite de la politique
monétaire par la Banque Centrale. Ainsi, l'offre des titres dans ce
cadre est déterminée par le niveau des réserves
excédentaires du système bancaire et l'orientation de la
politique monétaire.
Toutefois, force est de constater que la BCEAO ne fait
recours qu'aux titres des Etats dans la mise en oeuvre de sa politique
monétaire. Ainsi, dans ce travail les titres émis
spécifiquement pour la mise en oeuvre de la politique monétaire
ne seront pas objet d'analyse. Dans ce contexte, l'offre de titres est
assurée exclusivement par les Etats qui sont assistés par la
Banque Centrale, en sa qualité de conseiller et agent financier de
l'Etat. Elle assiste ainsi les Trésors nationaux dans la programmation
et la diffusion des annonces d'émissions et dans l'organisation
matérielle des adjudications22 (Brou, 2008).
Au regard de la nature différente des besoins
exprimés par les Trésors nationaux, une gestion prudente et
efficace des finances publiques recommande le recours aux bons du Trésor
pour couvrir les besoins de financement de trésorerie et les obligations
du Trésor, qui sont les titres à moyen et à long terme,
pour la couverture des besoins de financement des projets d'investissements
publics. A cet égard, les Etats devraient recourir au marché
monétaire pour lever les ressources à court terme en
échange des bons du Trésor et au marché financier
régional pour mobiliser les ressources longues, en échange des
Obligations de Trésor.
L'insuffisance des observations, compte tenu de la jeunesse
de ce marché, ne nous permettra pas de recourir aux techniques
économétriques pour l'étude plus approfondie du
comportement des divers acteurs du marché des titres. En effet, pour une
analyse économétrique, il est indispensable de disposer d'une
série longue avec un minimum de 20 observations. Ainsi, l'analyse sur la
base de la statistique descriptive privilégiée.
22 La BCEAO assure également la tenue de
comptes-titres ainsi que l'exécution des opérations de
règlement/livraison et compensation liées aux transactions sur
les bons de Trésor
27
Les bons du Trésor sont des titres à court terme
émis par les Etats sur le marché des titres publics de l'UEMOA,
qui est un compartiment du marché monétaire de l'Union.
3.1. ANALYSE DE L'OFFRE DES BONS DE TRESOR
L'offre de titres sur le marché monétaire est
animée par les Etats membres de l'UEMOA, en tant
qu'émetteurs23 et la Banque Centrale agissant comme
intermédiaire.
Au terme de la réglementation en vigueur, le Ministre
chargé des Finances est le responsable pour l'élaboration et la
mise en oeuvre des programmes périodiques d'émission de titres,
de la préparation des plans de communication pour la réalisation
des émissions et participe au dépouillement des offres
reçues et à l'adjudication.
La technique de l'adjudication24 a
été retenue pour la vente des titres, en vue d'assurer la
transparence et la concurrence entre tous les demandeurs dans l'ensemble de
l'Union, ce qui favorise le développement du marché à
l'échelle régionale. Ainsi, chaque Etat est tenu de produire un
calendrier trimestriel d'émission afin de « permettre aux
investisseurs d'intégrer les futures émissions dans leurs
prévisions et de mieux s'organiser pour participer aux adjudications
» (Brou, 2008). Aussi, dès l'annonce des caractéristiques de
l'émission tous les investisseurs potentiels de l'Union sont avertis, en
vue de soumettre leurs demandes de titres.
3.1.1. Evolution de l'offre de titres sur le marché
monétaire de l'UEMOA
Au cours de la période de 2001 à 2008, les
appels d'offre pour la suscription des bons sur le marché des titres
public de l'Union (représentant l'offre de titres) ont porté sur
le montant global de 1.407,7 milliards de F CFA. Par pays, l'offre des Etats
sénégalais et ivoirien ont représenté chacun 22,5%
du total de l'offre, suivi du Trésor burkinabais (20,8%), malien
(17,1%), nigérien (8,2%), béninois (7,6%), bissau guinéen
(0,8%) et togolais (0,7%).
Par montant offert, l'année 2007 figure en
première position avec 393.100 millions de F CFA, du fait de la mise en
vente des titres ivoiriens à hauteur de 225.000 millions de F CFA, soit
57,2% de l'offre globale sur le marché des titres public de l'Union
enregistré
23 Les Etats sont les agents économiques
à besoin de financement qui offre les Bons du Trésor sur le MTPU
aux agents à capacité de financement (secteurs financier et
privé).
24 La technique d'adjudication utilisée (adjudication
à l'hollandaise) consiste à servir chaque soumissionnaire au taux
effectivement proposé et prioritairement les offres les plus
avantageuses pour l'émetteur, dans la limite du montant mis en
adjudication.
28
cette année. Par pays, le Sénégal et le
Burkina Faso sont les Etats les plus assidus au niveau du marché, suivis
du Mali, de la Côte d'Ivoire du Niger et de la Guiné-Bissau ; le
Togo étant le seul Etat à n'avoir réalisé qu'une
seule offre jusqu'en 2008.
Globalement, les données du Tableau 1 ci-après,
montre une tendance à la hausse des offres de titres sur le
marché monétaire, passant de 53 000 millions en 2001 à 255
000 millions en 2008, soit un taux de croissance moyen annuel de 25,2%.
Tableau 1- Evolution des offres des bons du Trésor par
Etat
En millions de F CFA
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Total
|
Benin
|
-
|
-
|
-
|
-
|
18.000
|
49.000
|
-
|
40.000
|
107.000
|
Burkina Faso
|
-
|
42.500
|
25.000
|
40.000
|
40.000
|
50.000
|
40.000
|
55.000
|
292.500
|
Côte d'Ivoire
|
-
|
-
|
5.000
|
15.000
|
40.000
|
-
|
225.000
|
30.000
|
315.000
|
Guiné-Bissau
|
-
|
-
|
-
|
-
|
6.000
|
5.000
|
-
|
-
|
11.000
|
Mali
|
10.000
|
-
|
10.000
|
15.000
|
102.800
|
20.000
|
53.100
|
30.000
|
240.900
|
Niger
|
-
|
-
|
-
|
-
|
30.000
|
30.000
|
25.000
|
30.000
|
115.000
|
Sénégal
|
43.000
|
-
|
23.000
|
45.300
|
50.000
|
45.000
|
50.000
|
60.000
|
316.300
|
Togo
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
10.000
|
10.000
|
Total
|
53.000
|
42.500
|
63.000
|
115.300
|
286.800
|
199.000
|
393.100
|
255.000
|
1.407.700
|
|
Source : BCEAO
Par rapport aux besoins de financement effectivement
enregistrés dans le tableau consolidé des opérations
financières des Etats de l'UEMOA, l'offre sur le marché des bons
de Trésor a représenté en moyen 30,3% des besoins de
financement effectivement exprimé sur la période 2001-2008 avec
un minimum de 9,7% en 2002 et un maximum de 61,0% en 2007. En termes des
recettes fiscales, les offres de bons de Trésor ont varié entre
un minimum de 1,3% en 2002 à 9,1% en 2007 avec une moyenne de 4,5% sur
la période sous revue. Ces données montrent l'important
rôle que cette source de financement joue dans la satisfactions des
besoins de trésorerie de l'Etat.
3.1.2. Maturité des Bons du Trésor
Sur la base des données disponibles relatives aux
appels d'offres sur le marché des titres publics de l'Union de 2001
à 2008, la maturité de 6 mois est clairement la
préférée pour l'ensemble des Etats de l'Union. Ainsi, des
56 offres effectuées, 36 émissions (64,3%) ont porté sur
la maturité de 6 mois pour une valeur de 637.900 millions de F CFA soit
45,3% du montant global offert. Il en suit l'échéance de 3 mois
avec 14 offres (25%) sollicitant un montant de 198 500 millions de FCFA, soit
14,1% de l'offre globale sur la période sous revue. Finalement, trois
(3) offres ont concerné les maturités de 12 et 24
29
mois, portant sur les valeurs de 296.300 millions et 275.000
millions de F CFA, respectivement.
Tableau 2- Distribution de l'offre de titres sur le
marché monétaire par maturité
En millions de F CFA
|
3 mois
|
6 mois
|
12 mois
|
24 mois
|
Total
|
Benin
|
|
67.000
|
40.000
|
|
107.000
|
Burkina Faso
|
82.500
|
210.000
|
|
|
292.500
|
Côte d'Ivoire
|
20.000
|
70.000
|
|
225.000
|
315.000
|
Guiné-Bissau
|
6.000
|
5.000
|
|
|
11.000
|
Mali
|
70.000
|
160.900
|
|
10.000
|
240.900
|
Niger
|
10.000
|
105.000
|
|
|
115.000
|
Sénégal
|
|
20.000
|
256.300
|
40.000
|
316.300
|
Togo
|
10.000
|
|
|
|
10.000
|
Total
|
198.500
|
637.900
|
296.300
|
275.000
|
1.407.700
|
|
Source : BCEAO
3.2. ANALYSE DE LA DEMANDE DES BONS DU TRESOR
Une des parties importantes dans l'analyse de la dette est
sans doute les agents économiques excédentaires. Cependant, au
regard de la réglementation en vigueur dans la Zone UEMOA, seule une
partie de ces agents ont l'accès direct au marché des titres
publics de l'Union, qui est un compartiment du marché monétaire.
Aussi, seule les banques et établissements financiers établis
dans l'UEMOA ainsi que les institutions régionales disposant d'un compte
dans les livres de la BCEAO peuvent-elles intervenir directement sur ce
compartiment. Toutefois, les autres agents économiques peuvent souscrire
aux titres à travers les banques de l'Union. Ainsi, les demandeurs de
titres publics sont les banques25 pour leur compte ou celui de leur
clientèle, ainsi que les organismes disposant d'un compte courant dans
les livres de la Banque Centrale, que nous appellerons ici « investisseurs
»26.
3.2.1. Evolution de la demande des titres sur le
marché monétaire de l'UEMOA
Le montant cumulé de la demande exprimée par
les investisseurs au cours de la période de 2001 à 2008 s'est
établie à 1.905,0 milliards de F CFA. L'analyse par année
fait ressortir que la demande de titre la plus importante a été
enregistrée en 2007 avec un
25 Les banques peuvent également intervenir comme
teneurs de comptes, après l'agrément accordé par la Banque
Centrale, pour assurer l'ouverture et la tenue de comptes-titres, dans leurs
livres, pour leur propre compte ou pour le compte de leurs clients.
26 Dans la phase de maturité du
marché, il est prévu la mise en place d'un système de
Spécialistes en Valeurs du Trésor (SVT), qui serait
constitué d'investisseurs institutionnels crédibles s'engageant
à participer régulièrement aux émissions, à
assurer la liquidité des titres sur le marché secondaire et
à fournir une appréciation sur la stratégie d'emprunt des
Trésors nationaux (Brou, 2008).
![](Marche-des-capitaux-et-le-financement-des-economies-le-cas-de-l-UEMOA4.png)
400.000
600.000
500.000
300.000
200.000
100.000
1er Trim 04
2e Trim 04
Réserves excédentaires Demande de titres
publics
3e Trim 04
4e Trim 04
1er Trim 05
2e Trim 05
3e Trim 05
4e Trim 05
1er Trim 06
2e Trim 06
3e Trim 06
4e Trim 06
1er Trim 07
2e Trim 07
3e Trim 07
4e Trim 07
1er Trim 08
2e Trim 08
3e Trim 08
4e Trim 08
30
montant de 376,3 milliards de F CFA et la moins importante en
2001 avec 55,4 milliards de F CFA.
Tableau 3. Evolution de la demande de titres publics des divers
pays
En millions de F CFA
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Total
|
Benin
|
-
|
-
|
-
|
-
|
53.050
|
61.250
|
-
|
40.500
|
154.800
|
Burkina Faso
|
-
|
115.050
|
61.000
|
64.192
|
55.900
|
68.500
|
60.690
|
74.170
|
499.502
|
Côte d'Ivoire
|
-
|
-
|
20.450
|
21.150
|
58.440
|
-
|
135.757
|
59.166
|
294.963
|
Guiné-Bissau
|
-
|
-
|
-
|
-
|
7.100
|
6.740
|
-
|
-
|
13.840
|
Mali
|
12.000
|
-
|
42.750
|
46.000
|
97.900
|
44.650
|
69.250
|
39.300
|
351.850
|
Niger
|
-
|
-
|
-
|
-
|
39.000
|
23.340
|
40.940
|
37.010
|
140.290
|
Sénégal
|
43.400
|
-
|
63.280
|
58.100
|
57.200
|
50.775
|
69.700
|
80.800
|
423.255
|
Togo
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
26.500
|
26.500
|
Demande des
|
res 55.400 pubs115.050
|
|
187.480
|
189.442
|
368.590
|
255.255
|
376.337
|
357.446
|
1.905.000
|
|
Source:BCEAO
Afin d'apprécier la capacité d'intervention des
banques, en tant qu'une catégorie importante du côté de la
demande de titres, ses réserves excédentaires moyennes
trimestrielles ont été mises en comparaison avec les offres de
soumission enregistrées sur la période de 2004 à 2008.
L'analyse de ces données montre que tout au long de cette
période, les réserves excédentaires moyennes
trimestrielles ont été au dessus des montants des demandes
exprimées par les investisseurs à l'exception du 2eme
trimestre 2008 (voir le graphique ci-après). Ces données
confirment la surliquidité du système bancaire de l'Union qui a
favorisé l'abondance de la demande de titres publics sur le
marché monétaire.
Graphique I. Evolution des réserves
excédentaires et de la demande des titres
31
Les données disponibles ne nous permettent pas de
décomposer la demande par catégorie de l'investisseur, qui nous
permettrait de statuer sur le degré de concentration des
investisseurs27 sur le marché des titres publics de l'Union.
En fait, dans le cadre de la gestion prudente de la dette, une diversification
de la clientèle d'investisseurs est souhaitable car elle favorise la
réduction du coût de la dette publique. En effet, selon
Christensen, J. (2005) une concentration de la demande dans un nombre
restreint des investisseurs, constituée principalement de banques
commerciales accroît le risque d'éviction sur l'investissement
privé.
A ce jour, la participation des investisseurs
étrangers sur le marché des Bons du Trésor reste modeste,
nonobstant l'ouverture assez satisfaisante du compte capital et de la
réglementation relative aux émissions de bons du Trésor
dans la zone28 .
3.3. ANALYSE DE L'EQUILIBRE SUR LE MARCHE DES TITRES
PUBLICS DE L'UEMOA
Comme dans tous les marchés, le prix joue un
rôle prépondérant dans l'établissement de
l'équilibre entre l'offre et la demande. Ainsi, après avoir
analysé l'offre et la demande des titres, nous allons maintenant les
réunir et en déduire l'équilibre. Le prix des ressources
financières sur le marché des titres publics est le taux
d'intérêt. Dans le cadre de cette analyse, le taux
d'intérêt marginal sera privilégié dans la mesure
où il représente le coût marginal de l'obtention d'une
unité monétaire additionnelle sur le marché. En plus,
c'est le taux de pénalité en cas de défaut de paiement par
l'Etat émetteur.
3.3.1. Les taux d'intérêt ont-t-ils
joué son rôle ?
Le tableau ci-après compare l'évolution des
taux d'intérêt marginaux moyens pondérés par les
montants de soumissions aux appels d'offres des bons du Trésor par les
banques relatives aux maturités de 3, 6, 12 et 24 mois avec la moyenne
annuelle des taux moyens mensuel du marché monétaire (TMMM) et la
moyenne du taux de pension.
27 Cependant, il apparaît que le secteur bancaire est
de loin le principal détenteur de la dette intérieure
émise sous forme de Bons de Trésor sur le Marché des
titres publics de l'Union. Les institutions financières
régionales ont également pris part dans la souscription des Bons
de Trésor, notamment la BOAD.
28 « La constitution d'investissements étrangers
dans un Etat membre de L'UEMOA et la cession d'investissements entre
non-résidents dans cet Etat sont libres. Ces opérations font
l'objet de déclaration à des fins statistiques, à la
Direction chargée des Finances Extérieures, lorsqu'il s'agit
d'investissements directs » (Article 10, c) du Règlement
R09/CM/UEMOA du 20 décembre relatif aux relations financières
extérieures des pays membres de l'UEMOA.
32
Tableau 4. Evolution des taux d'intérêt
2001-2008
Taux d'intérêt
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Bons de Trésor à 3 mois
|
|
4,1%
|
3,69%
|
3,35%
|
4,3%
|
5,4%
|
6,4%
|
6,6%
|
Bons de Trésor à 6 mois
|
|
3,92%
|
3,6%
|
2,9%
|
3,9%
|
5,1%
|
5,7%
|
6,5%
|
Bons de Trésor à 12 mois
|
6,43%
|
|
3,32%
|
3,16%
|
4,00%
|
|
6,00%
|
|
Bons de Trésor à 24 mois
|
7,75%
|
|
|
|
|
|
6,50%
|
|
TMMM
|
4,96%
|
4,96%
|
4,96%
|
4,96%
|
4,96%
|
4,96%
|
3,97%
|
4,11%
|
Taux de pension
|
6,00%
|
6,00%
|
5,67%
|
4,00%
|
5,33%
|
4,00%
|
4,25%
|
4,55%
|
|
Source : BCEAO
L'analyse du tableau ci-dessus montre que la tendance
baissière des taux d'intérêt, amorcée depuis 2003
s'est inversée en 2005. Cette situation s'explique par le concours de
divers facteurs, notamment la hausse des taux directeurs de la Banque Centrale,
le relèvement de l'inflation et la pression de la demande des ressources
par les Etats.
En effet, la BCEAO avait relevé ses taux directeurs,
le taux de pension se fixant à 5,3% en moyenne en 2005 contre 4,0% un an
plus tôt, pour lutter contre les pressions inflationnistes qui ont
amenée l'inflation moyenne annuelle à 4,4% en 2005 contre 0,5% en
2004, conformément le graphique ci-après.
Graphique II. Evolution des taux
d'intérêt marginaux et de l'inflation
![](Marche-des-capitaux-et-le-financement-des-economies-le-cas-de-l-UEMOA5.png)
4,0%
8,0%
7,0%
6,0%
5,0%
3,0%
2,0%
0,0%
1,0%
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Bons de Trésor à 3 mois Bons de Trésor
à 6 mois Taux d'inflation
Par ailleurs, le recours massif au marché des bons du
Trésor par les Etats en 2005 a contribué à la
réduction de la liquidité qui, accompagné de la hausse des
coefficients des réserves obligatoires ont entraîné le
relèvement des taux d'intérêt de ces titres au cours de
cette année.
L'analyse de l'évolution des taux
d'intérêt des bons de Trésor depuis 2005, suggère
l'existence d'un phénomène d'hystérèse dans le
comportement des investisseurs, car les hausses enregistrées à
l'issue des relèvements des taux directeurs où de la pression de
la
33
demande des ressources paraissent irréversibles. En
principe, les taux des adjudications peuvent effectivement augmenter à
l'issue d'un choc sur la demande ou l'offre des ressources ou en
réaction à une mesure de politique monétaire restrictive.
Cependant, ils doivent retourner à la normale dès que les
facteurs qui ont été à leur origine retournent à la
situation normale. Toutefois, dans le cadre de ce marché, les effets
haussiers sur les taux d'intérêts sont permanents. Ainsi, il est
important qu'il ait coordination des interventions des Etats sur le
marché, afin d'éviter l'accroissement du coût de
mobilisation des ressources dans l'avenir.
En outre, la hausse permanente des taux
d'intérêts suggère que les investisseurs, face aux
importantes sollicitations, ont jugé que le risque est
élevé. Ainsi, pour le même montant ils ont exigé
plus de rémunération pour accepter d'assumer le risque.
L'analyse des données disponibles fait ressortir que
jusqu'en 2005, les taux d'intérêt marginaux résultant des
adjudications des bons de Trésor sur les maturités de 3 et 6 mois
ont été inférieurs au taux de pension de la Banque
Centrale et aux taux moyens mensuels du marché
monétaire29 (voir le graphique III). De même, les taux
d'intérêt moyens des bons de Trésor à trois mois ont
été supérieurs à ceux de la maturité de six
mois ; les taux d'intérêt des bons de Trésor de
maturité de 12 mois se situant dans le corridor entre les deux
maturités précédentes. La maturité de deux ans,
dont le taux est plus élevé reflètant correctement la
perception du risque est la moins préférée. L'ensemble de
ces comportements soulève la question de rationalité de ce
marché est la moins préférée,.
3.3.2. Le marché est-t-il irrationnel ?
Jusqu'en 2005, les taux d'intérêt marginaux
résultant des adjudications des Bons du Trésor sur les
maturités de 3 et 6 mois ont été inférieurs au taux
de pension de la Banque Centrale. En théorie, ce comportement est
irrationnel car les banques ont consenti des crédits aux Etats à
un taux inférieur à celui auquel la BCEAO était
disposée à les refinancer, en cas de besoin de liquidité,
ce qui les amèneraient à réaliser des pertes nettes.
Cependant, au regard de l'abondance de la liquidité
bancaire, ce comportement parait rationnel, dans la mesure où
l'arbitrage est fait entre les taux proposés aux Etats et le taux
29 Depuis le 7 janvier 2002, les opérations
d'injection de la liquidité ont été suspendues jusqu'en
février 2007. Ainsi, le dernier taux observé depuis cette date a
été successivement reconduit jusqu'à la reprise des
interventions sur le marché monétaire.
34
nul de la rémunération de ces réserves
par la Banque Centrale ; et non entre les taux proposés aux Etats et le
taux de refinancement de l'Institut d'émission.
Graphique III. Evolution des taux
![](Marche-des-capitaux-et-le-financement-des-economies-le-cas-de-l-UEMOA6.png)
4%
7%
6%
5%
3%
2%
0%
1%
Bons de Trésor à 3 mois Bons de Trésor
à 6 mois TMMM Taux de pension
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Source : BCEAO
De même, ce comportement est enregistré au
niveau des maturités. En moyenne sur la période, les taux
d'intérêt des bons de Trésor à trois mois ont
été systématiquement supérieurs à ceux des
bons de Trésor à six mois. Cela pourrait s'expliquer par
l'anticipation des baisses des taux d'intérêt, donc une structure
décroissante de la courbe des taux d'intérêt. Toutefois, si
c'était le cas, les taux d'intérêt de la maturité de
12 mois seraient inférieurs à ceux de six mois. En fait, les taux
d'intérêt moyens des bons de Trésor de la maturité
de 12 ont été supérieurs à ceux de la
maturité de 6 mois en 0,2 point, 0,1 point et 0,3 point de pourcentage
en 2004, 2005 et 2007, respectivement.
Alors qu'est-ce qui expliquerait cette structure des taux
d'intérêt? Il semblerait que ce comportement est motivé par
le fait qu'il est préférable d'appliquer les ressources
excédentaires à un taux bas que de les conserver à un taux
nul à la Banque Centrale. Ainsi, les banques sont disposées
à placer leur excès de liquidité dès qu'elles
obtiennent une rémunération, la plus petite qu'elle soit, pendant
la plus long période possible. Ainsi, elles sont disposées
à offrir des taux moins élevés aux applications à
six qu'à trois mois, afin de minimiser le risque de
ré-application. Cependant, pour la maturité à partir de 12
mois, elles exigent une prime de risque, dans la mesure où elles sortent
de leurs maturités de préférence. C'est donc l'ajout de
prime de risque qui expliquerait le fait que les taux d'intérêt
à partir de 12 mois soient plus élevés que ceux à 6
mois.
35
3.3.3. Les réserves excédentaires des banques
ont-elles joué un rôle?
Depuis 2006, les taux de d'intérêt
proposés par les banques dans le cadre des appels d'offres se sont
relevés se fixant au-dessus du taux de pension. Cette inversion de la
tendance observée jusqu'ici, est due au recul des réserves
excédentaires des banques à la suite des importantes ressources
levées sur le marché des titres par les Etats en 2005. Dans ce
contexte de relative rareté des ressources, où les
réserves excédentaires moyennes sont passé de 392,0
milliards de F CFA en 2005 à 207, 5 millions de F CFA en 2006, soit une
baisse de 47,1%, le prix a bien joué son rôle. Cela montre que le
comportement des banques a été toujours rationnel.
Le graphique ci-après retrace l'évolution de la
répartition des réserves excédentaires des banques entre
le montant utilisé dans les soumissions aux appels d'offre des bons de
Trésor et celui restant disponible dans leur compte à la Banque
Centrale.
Graphique IV. Evolution des réserves
excédentaires et les demandes des titres publics.
En millions de F CFA
![](Marche-des-capitaux-et-le-financement-des-economies-le-cas-de-l-UEMOA7.png)
400.000
800.000
700.000
600.000
500.000
300.000
200.000
100.000
2001
2002
2003
1er Trim 04 2e Trim 04 3e Trim 04
Marge disponible Demande de titres publics
4e Trim 04
1er Trim 05
2e Trim 05
3e Trim 05
4e Trim 05
1er Trim 06 2e Trim 06
3e Trim 06
4e Trim 06
1er Trim 07 2e Trim 07 3e Trim 07
4e Trim 07
1er Trim 08 2e Trim 08
3e Trim 08
4e Trim 08
Il en ressort que tout au long de la période de 2001
à 2008, les banques ont disposé des marges de financement
importantes (donné par la surface en blue dans le graphique). Toutefois,
la variation des réserves excédentaires a joué un
rôle important dans le comportement des banques. En effet, la demande de
titres a enregistré un recul en 2006, à la suite de la
mobilisation d'importantes ressources financières sur le marché
des titres publics par les Etats en 2005 et du relèvement des
coefficients de réserve obligatoires intervenues le 16 juin 2005 pour
certains pays de l'Union. Ainsi, il est passé de 13% à 15% au
Benin, de 3% à 7% au Burkina Faso et de 5% à 9% au
Sénégal.
36
3.3.4. Niveau d'absorption élevé
Un autre fait marquant de l'analyse du tableau 5 ci-dessus
c'est que les Etats ont retenu un montant souvent plus important que celui de
l'offre initial. Ainsi, sur les 56 émissions réalisées,
seulement dans 3 cas (5,4% des émissions) l'émietteur a pris un
montant inférieur à celui qu'il a mis en adjudication et pour
lequel il a obtenu une demande effective. Cette situation s'explique par le
fait que ces demandes aient été associées aux taux
d'intérêt jugés élevés par l'Etat.
Tableau 5. Evolution de la performance du marché des
titres publics de l'UEMOA
Période
|
Offre de titres
|
Demande de titres
|
Equilibre
|
Excédant de la demande
|
Montant retenu sur l'offre
|
|
Montant de souscriptions
|
Montant retenu
|
Sur souscription
(> 100)
|
|
|
(b)
|
(c)
|
(b/a)
|
(c/a)
|
2001
|
53.000
|
55.400
|
54.900
|
104,5%
|
103,6%
|
2002
|
42.500
|
115.050
|
51.850
|
270,7%
|
122,0%
|
2003
|
63.000
|
187.480
|
85.375
|
297,6%
|
135,5%
|
1er Trim 04
|
15.000
|
21.150
|
15.700
|
141,0%
|
104,7%
|
2e Trim 04
|
15.000
|
33.500
|
16.500
|
223,3%
|
110,0%
|
3e Trim 04
|
60.300
|
104.100
|
66.300
|
172,6%
|
110,0%
|
4e Trim 04
|
25.000
|
30.692
|
25.000
|
122,8%
|
100,0%
|
1er Trim 05
|
55.000
|
78.040
|
62.090
|
141,9%
|
112,9%
|
2e Trim 05
|
40.000
|
56.600
|
40.500
|
141,5%
|
101,3%
|
3e Trim 05
|
113.000
|
159.550
|
100.150
|
141,2%
|
88,6%
|
4e Trim 05
|
78.800
|
74.400
|
67.800
|
94,4%
|
86,0%
|
1er Trim 06
|
50.000
|
33.750
|
33.250
|
67,5%
|
66,5%
|
2e Trim 06
|
45.000
|
85.350
|
46.325
|
189,7%
|
102,9%
|
3e Trim 06
|
89.000
|
121.115
|
103.415
|
136,1%
|
116,2%
|
4e Trim 06
|
15.000
|
15.040
|
15.040
|
100,3%
|
100,3%
|
1er Trim 07
|
28.100
|
41.450
|
28.100
|
147,5%
|
100,0%
|
2e Trim 07
|
30.000
|
62.555
|
41.515
|
208,5%
|
138,4%
|
3e Trim 07
|
300.000
|
233.257
|
225.657
|
77,8%
|
75,2%
|
4e Trim 07
|
35.000
|
39.075
|
35.335
|
111,6%
|
101,0%
|
1er Trim 08
|
50.000
|
59.500
|
50.500
|
119,0%
|
101,0%
|
2e Trim 08
|
130.000
|
162.076
|
159.666
|
124,7%
|
122,8%
|
3e Trim 08
|
30.000
|
55.930
|
50.970
|
186,4%
|
169,9%
|
4e Trim 08
|
45.000
|
79.940
|
37.800
|
177,6%
|
84,0%
|
Total
|
1.407.700
|
1.905.000
|
1.413.738
|
135,3%
|
100,4%
|
|
Source : BCEAO
En effet, le fait de retenir toute l'offre des ressources
exprimée (taux d'absorption supérieur à 100%) peut
s'expliquer notamment pour deux raisons :
· soit l'Etat avait un besoin plus important, mais
craignant que le marché ne réagira pas favorablement, il a donc
mis l'offre à un niveau relativement bas ;
· soit l'Etat n'avait pas suffisamment planifié
l'émission et face aux ressources disponibles et il les prend pour
après réfléchir sur comment les utiliser.
37
Dans le premier cas, il s'agit d'annoncer un montant en
dessous du montant souhaité pour éviter que la sous souscription
soit aperçue par le marché comme un échec et faire de
sorte que la sursouscription soit vue par le marché comme un
succès. En fait, en cas de sursouscription par les banques, l'Etat a la
possibilité de réduire le coût d'émission retenant
les demandes de titres associées aux taux les plus bas. Cela pourra
également avoir un effet psychologique dans les émissions
postérieures, amenant les banques qui n'ont pas été
retenues à baisser leur taux lors des émissions suivantes
réalisées par cet Etat, afin d'augmenter leurs chances
d'être retenues.
Dans le deuxième cas, les Etats n'ont pas suffisamment
planifié leurs besoins de Trésorerie, profitant de
sursouscriptions pour mobiliser plus des ressources. Comme l'a remarqué
Gnamien (2005), cette situation est porteuse de risque de mauvaise gestion
de la dette publique et des dépenses publiques, car la
disponibilité des ressources d'emprunt non programmées pourront
amener les Etats à exécuter les dépenses également
non prévues ou incohérentes avec les capacités de
remboursement des pays.
3.3.5. Equilibre entre l'offre et la demande des titres
publics
C'est dans ce contexte de surliquidité des banques que
les équilibres se sont établis depuis 2001. Ainsi, l'offre a
toujours été supérieure à la demande à
l'exception du 4ème trimestre 2005, 1er trimestre 2006 et
3ème Trimestre 2007, qui sont les périodes au cours
desquelles les taux de souscription (demande des titres) ont été
respectivement de 94,4%, 67,5% et 77,8% des montants mis en adjudications
(offres des titres). Le taux de souscription le plus bas (67,5%) a
été enregistré au 1er trimestre 2006 à
la suite de la baisse des réserves excédentaires en liaison avec
la hausse des coefficients de réserves obligatoires dans certains pays
comme indiqué précédemment. S'agissant du deuxième
taux de souscription le plus bas (77,8%) enregistré au
3ème trimestre de 2007, il pourrait s'expliquer par la
prudence des banques face à l'appel de fonds très important d'un
Etat, qui en une seule opération voulait lever 225,0 milliards de F CFA,
soit 75% de l'offre totale de l'année sur le marché des titres
publics de l'Union, sur une période de 2 ans.
38
Graphique V. Evolution des taux de
sursouscription
![](Marche-des-capitaux-et-le-financement-des-economies-le-cas-de-l-UEMOA8.png)
350,0%
300,0%
250,0%
200,0%
150,0%
100,0%
50,0%
0,0%
Sursouscription (> 100)
Globalement, le taux moyen de souscription s'est établi
à 135,4% de l'offre, indiquant l'existence d'une importante demande pour
les Bons de Trésor. Cette préférence des investisseurs
pour les titres publics est, en quelque sorte le reflet des lacunes
constatées au niveau du marché des prêts au secteur
privé. En effet, les faiblesses institutionnelles ne favorisent pas
l'accroissement des prêts au secteur privé, du fait de
l'insuffisance des capacités d'étude et de suivi des
prêts30, du manque d'informations fiables sur la
solvabilité des emprunteurs et de la faiblesse des cadres
juridictionnels et réglementaires dans les pays de l'Union31.
Dans ce contexte, les banques se plaignent de l'insuffisance des projets
bancables dans l'Union pour absorber ses réserves excédentaires,
tandis que le secteur privé les accuse de ne pas vouloir prendre assez
de risque dans le financement des projets à long terme.
Pour l'instant, la forte présence des Etats sur le
marché est à saluer, car elle participe à la
réduction des excès de liquidité sur le système
bancaire et permet d'amener les banques en « Banque ». Cependant,
après cette phase, la présence des Etats devrait être bien
coordonnée afin de ne pas causer d'effet d'éviction sur le
financement du secteur privé par le système bancaire. En effet,
dans un contexte régional marqué par des contraintes
d'accès au marché financier régional, notamment pour les
petites et moyennes entreprises, le système bancaire demeure la
principale source de financement des entreprises
privées32.
Au total, l'analyse de l'offre et de la demande sur le
marché des titres publics de l'Union fait ressortir que l'excès
de liquidité dans le système bancaire a favorisé la
demande des titres publics par les banques, qui en sont les principaux
demandeurs. Pour minimiser les effets d'éventuelle éviction sur
le financement du secteur privé, il serait souhaitable
30 Le taux de dégradation de portefeuille
établi à 18,3% dans l'ensemble de l'UEMOA demeure
élevé nonobstant sa tendance à la baisse (Commission
Bancaire, 2009).
31 Cette situation n'est pas toutefois
spécifique à Union.
32 Le financement qui d'ailleurs est à court
terme dans sa majorité (70% du total des crédits consentis).
39
d'attirer plus d'investisseur sur ce marché et mettre
en place le système de Spécialistes en Valeurs du Trésor
(SVT) pour assurer la liquidité des titres sur le marché
secondaire.
Une autre manifestation de l'excès de liquidité
est sans doute le fait que les banques aient accepté d'offrir les
ressources financières aux Etats à des taux parfois
inférieurs au taux de pension de la Banque Centrale.
Dans la recherche de crédibilité, les Etats ont
souvent annoncé un montant de l'offre inférieur au montant
effectivement souhaité, afin d'amener les banques à baisser les
taux d'intérêt. Cependant, le fait de prendre toutes les
ressources disponibles au-delà du montant annoncé
préalablement pourra donner l'impression que les Etats sont
confrontés à des tensions de trésorerie importantes. Ce
constant peut amener les banques à relever le niveau du risque du pays
et par conséquent proposer, dans l'avenir, les taux
d'intérêt plus élevés. Finalement, nonobstant
l'ampleur des ressources levées sur le marché des titres publics
des pays de l'UEMOA, ce marché reste encore liquide.
40
CHAPITRE IV
ANALYSE MICROECONOMIQUE DU MARCHE DES OBLIGATIONS DE
TRESOR
Les Obligations de Trésor ainsi que les emprunts
obligataires sont les titres à moyen et à long termes émis
sur le marché financier régional. Ce marché a
été mis en place en 1996 par les Autorités de l'UEMOA pour
favoriser la résolution des problèmes chroniques de financement
des économies des pays membres. La création de ce marché
visait ainsi à permettre aux entreprises et au secteur public de l'Union
de trouver les ressources longues pour le financement de leurs projets
d'investissement et de développement. De même, les institutions
financières régionales réalisent les opérations sur
le marché financier régional. Cependant, cette partie est
réservée à l'analyse des opérations
réalisées par les Etats de l'UEMOA dans le cadre de la mise en
oeuvre de leur politique budgétaire. Dans ce contexte, deux produits
sont offert aux Etats, à savoir : Emprunts publics (EP) et Obligations
de Trésor (OT).
La différence entre l'emprunt obligataire et
l'obligation du Trésor réside dans la technique utilisée
pour l'appel à l'épargne. Dans le premier cas, la technique
utilisée est celle de syndication par laquelle le taux
d'intérêt est préalablement fixé par
l'émetteur. Dans le cas des obligations de Trésor, la technique
utilisée est celle de l'adjudication à l'hollandaise où
chaque investisseur propose son taux d'intérêt qui lui sera
effectivement appliqué si son offre est retenue. En effet, le recours
à l'adjudication paraît plus indiqué car elle est plus
transparente, moins coûteuse pour l'État et plus liquide pour les
banques, dans la mesure où les obligations émises par voie
d'adjudication sont admises en garantie des opérations sur le
marché monétaire de l'Union. En outre, cette technique donne
l'occasion aux investisseurs de juger la qualité de signature des Etats
émetteurs, en sanctionnant les moins performants dans le domaine
d'assainissement des finances publiques. Par ailleurs, les prix des
soumissions, qui sont sensés refléter les anticipations des
agents économiques sur la conjoncture économique fournit des
informations importantes pour la mise en oeuvre de la politique de taux
d'intérêt par la Banque Centrale et sert de
référence aux émissions des titres privés.
4.1. ANALYSE DE L'OFFRE DES OBLIGATIONS DE TRESOR
Les obligations du Trésor, sont des titres à
moyen ou long terme d'une durée réglementaire supérieure
à 2 ans, de valeur faciale fixé à dix mille (10 000) F CFA
ou à son multiple. Elles produisent annuellement une
rémunération à taux fixe sur leur valeur
41
nominale, déterminé par l'émetteur. La
BCEAO, en sa qualité de conseiller financier des Etats en assure
l'organisation matérielle en collaboration avec les structures du
marché financier, notamment le Conseil Régional de l'Epargne
Publique et des Marchés Financiers (CREPMF).
L'offre des obligations de Trésor est assurée
par les Etats pour la mobilisation des ressources longues, normalement
destinées au financement des projets de développement, notamment
des infrastructures. Cependant, au regard des difficultés
financières que traverse ses Etats, dans un contexte de rareté
des financements extérieurs, les ressources levées sur le
marché financier régional servent également pour la
couverture des besoins de trésorerie. Dans cette optique, les
déterminantes de l'offre des obligations du Trésor par les Etats
sont les besoins de financement identifiées dans le cadre du processus
budgétaire et effectivement enregistrés dans le tableau des
opérations financières de l'Etat et non seulement ceux
liés au financement des projets d'investissement.
4.1.1. Evolution de l'offre des obligations publiques sur
le marché financier régional
L'offre des obligations de Trésor a enregistré
une croissance moyenne annuelle de 24,2% entre 1999 et 2008. Comme dans le cas
des Bons de Trésor, les Etats ont fait recours à cette source de
financement d'une manière intense après la suppression des
avances statutaires aux pays. Ainsi, de 15 milliards de F CFA en 1999, l'offre
des obligations de Trésor sur le marché est passée
à 215 milliards de F CFA en 2008.
Tableau 6. Evolution de l'offre des obligations du
Trésor par pays
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Total
|
Benin
|
|
5.000
|
|
|
|
0
|
|
|
80.000
|
30.000
|
115.000
|
Burkina Faso
|
|
|
|
|
15.000
|
|
|
|
|
|
15.000
|
Côte d'Ivoire
|
15.000
|
|
|
30.000
|
30.000
|
|
40.000
|
80.000
|
30.000
|
110.000
|
335.000
|
Guiné-Bissau
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
Mali
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
50.000
|
50.000
|
Niger
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
Sénégal
|
|
|
|
|
|
|
45.000
|
|
75.000
|
25.000
|
145.000
|
Togo
|
|
|
|
|
|
|
30.000
|
|
0
|
|
30.000
|
Total
|
15.000
|
5.000
|
0
|
30.000
|
45.000
|
0
|
115.000
|
80.000
|
185.000
|
215.000
|
690.000
|
|
Source : BCEAO
Par pays, la Côte d'Ivoire est l'Etat qui a plus
sollicité les ressources auprès du marché financier, avec
51,6% de la valeur totale des titres offerts suivie du Bénin et du
Sénégal respectivement avec 17,7 et 16,1% du montant offert
depuis 1999. La part du Togo et du Mali s'est établie à 4% et
2,3%, respectivement tandis que la Guiné-Bissau et le Niger sont les
seuls pays n'ayant pas encore réalisé les émissions des
obligations du Trésor jusqu'en 2008.
42
4.2. DEMANDE D'OBLIGATIONS DU TRESOR
La demande d'obligations du Trésor est
manifestée par les agents économiques à capacité de
financement désirant placer leurs excédents à moyen et
long terme. Selon Amenounve, E (2008), environ 75 à 80 % des
obligations sont souscrites par les banques, 15 à 20 % par les
Compagnies d'Assurances et les fonds (les institutionnels) et au plus 5 % par
les personnes physiques. Parmi les investisseurs dans ces titres, environ 30%
sont non-résidant dans l'UEMOA.
L'analyse des données des soumissions aux appels
d'offre de souscription de ces titres montre qu'elle suscite un grand
intérêt au niveau des investisseurs. En effet, le taux moyen de
souscription est établi à 150,7% avec un minimum de 98,8%
enregistré en 2008 et le maximum de 224,7% en 2005. Le taux minimum
enregistré en 2008 est en rapport avec la sous demande des obligations
d'un Etat qui avait lui seul offert 51,2% du montant global offert cette
année.
Tableaux 7 - Evolution de la demande des obligations de
Trésor
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Total
|
Benin
|
|
5.005,0
|
|
|
16.000,0
|
9.000,0
|
|
|
96.060,0
|
30.000,0
|
156.065,0
|
Burkina Faso
|
|
|
|
|
25.000,0
|
|
|
|
41.300,0
|
|
66.300,0
|
Côte d'Ivoire
|
30.200,0
|
|
|
63.978,3
|
40.403,3
|
|
86.133,0
|
84.200,0
|
51.700,0
|
105.013,0
|
461.627,6
|
Guiné-Bissau
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,0
|
Mali
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
52.420,0
|
52.420,0
|
Niger
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,0
|
Sénégal
|
|
|
|
|
|
|
45.000,0
|
|
115.875,0
|
25.000,0
|
185.875,0
|
Togo
|
|
|
|
|
|
|
36.300,0
|
|
20.000,0
|
|
56.300,0
|
Demande des obgations30.200,0
|
|
5.005,0
|
0,0
|
63.978,3
|
81.403,3
|
9.000,0
|
167.433,0
|
84.200,0
|
324.935,0
|
212.433,0
|
978.587,6
|
|
Source : BCEAO
4.3. EQUILIBRE SUR LE MARCHE DES OBLIGATIONS DE
TRESOR
L'analyse des données sur l'offre et la demande des
obligations du Trésor, montre que tout au long de la période sous
revue, les montants demandés par les investisseurs ont
été, au moins égaux aux montants mis en adjudication ; les
taux de souscription étant au moins égaux à 100%. Ce
constat témoigne de la liquidité du marché financier. Le
graphique ci-après retrace ce comportement.
![](Marche-des-capitaux-et-le-financement-des-economies-le-cas-de-l-UEMOA9.png)
Graphique VI. Evolution de l'offre et de la
demande sur le marché des obligations du Trésor
350.000
300.000
250.000
200.000
150.000
100.000
50.000
0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Demande des obligations Offre des obligations
43
Source : BCEAO
4.3.1. Evolution des taux d'intérêt
Dans tous les marchés libres, les taux
d'intérêt ont un rôle prépondérant dans
l'établissement de l'équilibre. Sur la base des informations
disponibles, nous avons calculé le taux moyen pondéré de
différentes émissions depuis 2000. Il en ressort que les
obligations à 4 ans ont payé un taux d'intérêt plus
élevé et celles à 10 ans ont
bénéficié des taux moins élevés. Cette
situation s'explique par le fait qu'au moment de l'émission des
obligations de 4 ans, les conditions monétaire étaient moins
favorables avec le taux de pension à 6,0%. En revanche, les obligations
de Trésor à 10 ans ont été émises en 2007
dans un contexte marqué par la détente de la politique
monétaire portant le taux de pension à 4,25%.
Graphique VII- Taux d'intérêts
marginaux moyens par maturité
Source : BCEAO
44
L'analyse de l'évolution des taux
d'intérêt des obligations de Trésor à 3 ans a fait
ressortir une tendance à la baisse depuis novembre 1999 à
l'instar des taux moyen mensuels du marché monétaire (TMMM) et du
taux de pension. Ainsi, de 8% en mai 1999, le taux d'adjudications des
obligations du Trésor sont tombés à 6,0% en avril 2007
avant de monter à 6,25% à la suite du relèvement du taux
de pension de 4,25% à 4,75%, le 18 août 2008.
Graphique VIII. Evolution comparée des taux
d'intérêt
![](Marche-des-capitaux-et-le-financement-des-economies-le-cas-de-l-UEMOA10.png)
4,00%
9,00%
8,00%
7,00%
6,00%
5,00%
3,00%
2,00%
0,00%
1,00%
Taux d'intérêt de l'obligation de Trésor
à 3 ans TMMM Taux de pension
4.3.2. Structure des échéances
En principe, les échéances de la dette doivent
être callées sur celles des dépenses que les ressources y
résultantes sont appelées à financer. Ainsi, si les
ressources mobilisées contre l'émission des obligations du
Trésor sont tenues de financer les dépenses de l'investissement,
leurs échéance doit être aussi longue que possible pour
permettre que les projets financés produisent des
bénéfices pour leur remboursement. En outre, du point de vue
d'équité interrelationnelle, une ressource qui sert à
financer des biens qui seront consommés par la génération
future peut avoir une maturité aussi longue et son remboursement
étalé sur le temps.
L'analyse des émissions réalisées depuis
1999 dans la zone UEMOA révèle que 44,7% des obligations de
Trésor ont l'échéance de 3 ans contre 26,6% à 10
ans, 23,4% à 5 ans et 2,7% pour 4 et 7 ans chacune (voir le tableau 8
ci-après). Il conviendrait de signaler que l'échéance de
10 a été introduite tout récemment en janvier 2007
représentant un signe de confiance dans la stabilité
macroéconomique et politique de la zone et les perspectives du
45
développement du marché financier. En effet,
l'allongement de la structure des échéances présente les
avantages liés, notamment à la réduction des risques du
marché et de refinancement.
Le tableau ci-après qui retrace la distribution des
émissions par pays montre également que la Côte d'Ivoire
est le pays qui a plus levé les ressources au niveau du marché
financier régional (50,3%) suivi du Sénégal (19,9%), du
Bénin (16,7%), du Burkina Faso (7,1%) et du Togo (6,0%).
Tableau 8- Distribution des émissions par
échéance
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Total
|
Benin
|
|
5.005,0
|
|
|
16.000,0
|
9.000,0
|
|
|
96.060,0
|
30.000,0
|
156.065,0
|
Burkina Faso
|
|
|
|
|
25.000,0
|
|
|
|
41.300,0
|
|
66.300,0
|
Côte d'Ivoire
|
30.200,0
|
|
|
63.978,3
|
40.403,3
|
|
86.133,0
|
84.200,0
|
51.700,0
|
105.013,0
|
461.627,6
|
Guiné-Bissau
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,0
|
Mali
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
52.420,0
|
52.420,0
|
Niger
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,0
|
Sénégal
|
|
|
|
|
|
|
45.000,0
|
|
115.875,0
|
25.000,0
|
185.875,0
|
Togo
|
|
|
|
|
|
|
36.300,0
|
|
20.000,0
|
|
56.300,0
|
Total
|
30.200,0
|
5.005,0
|
0,0
|
63.978,3
|
81.403,3
|
9.000,0
|
167.433,0
|
84.200,0
|
324.935,0
|
212.433,0
|
978.587,6
|
|
Source : BCEAO
De même, la Côte d'Ivoire est le pays le plus
exposé au risque du marché au regard de la concentration de ses
émissions à une échéance courte (90,5% des
obligations ont la maturité de 3 ans).
Compte tenu des différentes maturités des
obligations du Trésor, le montant global en cours à fin 2008
s'est établie a 561, 4 milliards de F CFA, dont 30,3% pour le
Sénégal, 24,5% du Bénin et 20,1% pour la Côte
d'Ivoire comme le montre le graphique ci-dessous.
Graphique IX. Distribution de l'encours
d'obligations du Trésor en 2008 par pays
![](Marche-des-capitaux-et-le-financement-des-economies-le-cas-de-l-UEMOA11.png)
40,0%
50,0%
30,0%
20,0%
10,0%
0,0%
Benin Burkina Côte
Faso d'Ivoire
4,5%
15,9%
7,4%6,8%
En cours à fin 2008 Montant global
20,1%
47,2%
Guiné-Bissau
0,0%0,0%
9,3%
Mali Niger Sénégal Togo
5,4%
0,0%0,0%
30,3%
19,0%
8,4%
5,8%
Source : BCEAO
Analysant le marché des obligations du Trésor
de l'UEMOA CREPMF (2008) a conclu que la coordination des interventions des
Etats sur le marché est insuffisante ce que contribuer au
renchérissement du coût de la mobilisation des ressources et
à l'éviction sur le secteur privé. En outre, l'examen des
raisons d'emprunts évoqué par les Etats, au moment de lancement
des appels d'offres, fait ressortir que les ressources financières
mobilisées auprès du marché financier régional sert
à financer les besoins de fonctionnement et de trésorerie des
Etats et très peu les projets d'investissement33. Selon
CREPMF (2008), le coût d'emprunt du secteur privé est
généralement inférieur à celui des Etats. Ainsi,
«le taux moyen pondéré servi par les Etats entre 1998 et
2008 est de 6,56 % contre 6,40 % pour le secteur privé ».
Ce constat pose le problème de
crédibilité des Etats de l'Union. En principe, les taux
d'intérêt des titres souverains devraient être plus faibles
que ceux des titres privés. En effet, les rendements issus des titres
publics sont défiscalisés dans le pays d'émission alors
que ceux des titres privés sont taxés. Une autre raison qui
pourrait expliquer le fait que les taux d'intérêt des titres
publics soient plus faibles est en rapport avec la nature souveraine de ces
titres. Cependant, la garantie à 100% exigée pour les
émissions privées, en éliminant le risque de
défaut, donne un caractère presque souveraine aux titres
privé et rassure d'avantage les investisseurs.
46
33 Seul l'Etat sénégalais a
indiqué le financement de projet comme destination des fonds
résultants de l'émission des Obligations de Trésor.
47
CHAPITRE V
ANALYSE MACROECONOMIQUE DU MARCHE DES CAPITAUX DE
L'UEMOA
Après l'analyse microéconomique du
fonctionnement du marché des capitaux de l'Union, cette partie sera
axée sur l'analyse macroéconomique de la problématique de
la dette, utilisant le cadre analytique élaboré par Debt
Relief International (DRI). Au regard de l'objectif de cet étude,
seule la dette publique émise pour le financement des besoins de la mise
en oeuvre de la politique budgétaire sera considérée.
Ainsi, l'offre des titres sera assurée par le Gouvernement en
réponse aux besoins de financements issus de l'analyse du Tableau des
Opérations Financières de l'Etat (TOFE) consolidé de
l'UEMOA.
De sa part, la demande de titres sera manifestée par
le secteur financier, d'où la nécessité d'analyser ce
secteur afin de déterminer ses préférences en
matière de la dette publique, notamment en ce qui concerne la
maturité des divers instruments de créance sur les Etats.
L'analyse du développement du secteur financier de l'UEMOA permettra
également d'évaluer la demande potentielle de ce secteur en
matière de titres de créance publique et les liens potentiels
entre la dette publique et le développement du secteur financier.
Ensuite, les éléments liés à
l'offre et à la demande de dette intérieure seront
regroupés de manière en déduire l'équilibre.
Toutefois, le déséquilibre peut survenir notamment si les Etats
souhaitent émettre une quantité de dette différente de
celle qui le secteur financier désire détenir ou avec une
échéance différente de celle que le secteur financier le
souhaite.
5.1. CADRE D'ANALYSE DE LA STRATEGIE DE LA DETTE
INTERIEURE
Le cadre analytique développé par DRI pour la
préparation de stratégie nationale de dette intérieure,
comporte plusieurs composants. Tout d'abord, il réalise une analyse
profonde de l'offre et de la demande de dette intérieure. Dans ce
contexte, l'offre de dette intérieure est appréhendée par
le montant des émissions réalisées par les Etats pour
combler leurs déficits budgétaire ou mettre en oeuvre sa
politique monétaire34. Pour le faire, il est
nécessaire de procéder à l'analyse et à la
projection de la quantité de dette intérieure que les
Trésor publics doivent émettre pour satisfaire leurs besoins
de
34 Le cadre peut également être utilisé
pour analyser et projeter la quantité de dette intérieure que la
Banque centrale doit émettre pour mettre en oeuvre sa politique
monétaire, de manière à s'assurer qu'il n'existe pas de
liquidité excessive dans le système financier. Cependant, compte
tenu l'objet de notre étude et le fait que la BCEAO ne fait recours
qu'aux titres des Etats pour la mise en oeuvre de sa politique
monétaire, cette analyse ne sera pas réalisée.
48
financement. Ainsi, pour l'année t, la valeur de dette
intérieure à émettre au moment (dt) est donnée par
l'expression ci-après :
d t = RTt- DTt
· RTt ressources totales (recettes intérieures
plus les financements extérieures sous forme de dons ou emprunt)
· DTt dépenses totales de l'Etat
Il s'agit du déficit résiduel après la
prise en compte de toutes les ressources disponible de l'Etat et de toutes les
dépenses prévues dans le cadre du budget national.
De sa part, la demande de dette intérieure provient du
secteur financier constitué par les banques primaires, les
établissements financiers, les caisses de retraite et les compagnies
d'assurance, ainsi que du secteur privé. Il s'agit des agents
économiques à capacité de financement qui achètent
ou désire acheter les titres émis par les Etats, afin de
rentabiliser leurs ressources financières excédentaires.
Après la détermination de l'offre et de la
demande pour les données historiques des projections sont
réalisées afin d'analyser le comportement future du marché
des capitaux. Ces projections sont faites sur la base d'un certain nombre
d'hypothèses sur les variables macroéconomique et le
développement du secteur financier. Cependant, en dépit de
l'utilisation des hypothèses commune pour la projections de la demande
et de l'offre, l'équilibre n'est pas nécessairement
assuré. Le déséquilibre peut se produire pour divers
raisons. D'abord, les Etats, en quête de financer leurs dépenses
liée à la réduction de la pauvreté, peut
prétendre l'émission de dette intérieure pour des montants
supérieurs à celui que le système financier et secteur
privé désirent détenir. Même si ce montant est
égal, il peut exister un déséquilibre au niveau de la
durée (c'est-à-dire l'échéance) de la dette que les
Etats souhaitent émettre et ce que le marché demande. En
général, les émetteurs préfèrent le long
terme alors que les banques surtout préfèrent le court terme au
regard de leur ressources qui sont essentiellement courtes. Dans ce contexte,
les hypothèses sont revues en vue d'assurer l'équilibre entre
l'offre et la demande de dette intérieure et de disposer d'un cadre
global relatif au marché de la dette intérieure.
Le cadre permet également d'étudier la
restructuration des instruments de dette intérieure existants ainsi que
l'émission de nouveaux instruments de manière à assurer la
cohérence entre l'offre et la demande. Dans ce contexte, les taux
d'intérêt jouent un rôle important,
49
car pour équilibrer le marché il pourra
être nécessaire de changer le niveau ou la structure des taux.
Les projections de l'offre et de la demande comportent un
scénario central et deux scénarios extrêmes, un pessimiste
et autre optimiste. Le scénario central, est le résultat de
l'extrapolation de la situation actuelle. Le cas optimiste vise à tester
la réaction de la dette intérieure publique face à une
amélioration de la situation économique, tandis que le cas
pessimiste identifiera ce qu'il risque de se produire si la situation
économique se dégrade (DRI, 2007).
5.2. CADRE MACROECONOMIQUE DE DETTE INTERIEURE
Dans l'analyse macroéconomique de la dette
intérieure, il est indispensable l'examen de la situation des finances
publiques en tant que génératrice de l'offre de dette et celle du
secteur financier en sa qualité de demandeur de titres émis par
les Etats35.
5.2.1. Finances publiques
L'analyse des données relatives aux finances publique
des pays de l'UEMOA, à partir du TOFE consolidé, fait ressortir
un comportement mitigé. En effet, les recettes intérieures se
sont améliorées s'établissant à 17,0% du PIB en
moyenne sur la période de 2003 à 2008, avec le minimum de 16,21%
en 2003 et le maximum de 18,3% en 2007. De même, les dons se sont accrus
se fixant à 3,3% du PIB avec un minimum de 2,4% en 2003 et 6,4% en 2006.
En outre, les dépenses avec les intérêts de la dette
publique ont poursuivi la tendance amorcée depuis 2004, se fixant en
moyen sur la période à 1,2%. Un fait positif est sans doute la
progression des dépenses en capital qui se sont établies à
6,7% après 5,9% enregistré en 2003. Toutefois, les
dépenses courantes, hors intérêt de la dette, en
pourcentage du PIB, se sont relevées depuis 2007, se fixant au dessus de
la moyenne de 14,5% observée sur la période sous revue.
En conséquence des évolutions
susmentionnées, le solde primaire courant dont la moyenne est
fixée à 2,5% du PIB, a oscillé sur la période
passant de 2,2% en 2003 à 3,0% en 2007. Pour le déficit global
hors dons, il s'est établi à 6,2% du PIB en moyenne sur la
période de 2003 à 2008, passant de 6,6% du PIB en 2004 à
5,8% en 2008 en rapport avec la réduction progressive des
excédents primaires courant intérieurs. S'agissant du solde
global, dons inclus, il s'est établi à 2,9% en moyen avec un
minimum de -4,0% en 2005 et un maximum de 0,3% en 2006.
35 Même si les évolutions de ces
secteurs sont quelques peux influencées par celles des secteurs
réel et extérieur.
50
Tableau 9. Evolution des principaux soldes budgétaires (en
% du PIB)
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007 2008 Moyenne
|
Solde primaire courant intérieur
|
2,2%
|
2,6%
|
2,3%
|
2,3%
|
3,0% 2,8% 2,5%
|
|
|
|
|
|
|
Solde global, hors dons
|
-6,1%
|
-6,4%
|
-6,6%
|
-6,2%
|
-6,3% -5,8% -6,2%
|
Solde global, dons inclus
|
-3,7%
|
-3,9%
|
-4,0%
|
0,3%
|
-3,4% -2,9% -2,9%
|
|
5.2.3. Secteur monétaire et financier
Les variables clés du secteur ont affiché une
tendance haussière au cours de la période de 2003-2008. Ainsi, la
masse monétaire en termes du PIB en tant que mesure classique du
développement du secteur financier et d'expansion des circuits
financiers (Subhrendu, 2003) s'est relevée au cours de la période
sous revue, démontrant un développement de ce secteur. En effet,
le M2/PIB est passé de 28,1% en 2003 à 30,4% en 200.
Au cours de la même période, le ratio masse
monétaire au sens large (M2) sur la circulation fiduciaire (M0) s'est
légèrement progressé passant de 3,28 en 2003 à 3,38
en 2008, ce qui témoigne un accroissement timide de
l'intermédiation financière.
Au niveau du crédit au secteur privé / PIB, il
a enregistré une hausse s'établissant à 18,5% en 2008
contre 15% en 2003 pour une moyenne sur la période de 16,5%. Cette
évolution traduit le relèvement de la capacité
d'intermédiation du secteur bancaire.
Finalement, le ratio actifs financiers totaux / PIB, s'est
relevé se fixant à 32,5% en 2008 contre 24,9% en 2003, ce qui
traduit des progrès au niveau du développement du secteur
financier.
5.3. DESCRIPTION DES DONNEES
Les données sur les secteurs budgétaire et
réel sont issues du TOFE consolidé de l'UEMOA et des comptes
nationaux, respectivement, tandis que celles du secteur monétaire et
financier ont été retirées des Bulletins de
statistiques monétaires et financières de la BCEAO qui
retracent mensuellement la situation des banques et établissement
financiers de l'Union. Ainsi, les données de la rubrique «
Crédit à l'économie (prêts au secteur privé)
» de modèle de la dette intérieure provient du poste «
Crédit à l'économie » de la situation des banques. De
sa part, les rubriques36 « dette
36 Les données de ces deux rubriques pourait
être remplies avec celles provenant du poste « Créances sur
les Etats » de la situation des banques. Ce poste est composé des
crédits aux Etats en compte courant, les effets publics, les prêts
et avances et d'autres actifs. Concernant les effets publics, aucune
distinction de maturité est faite dans ces statistiques, d'où la
nécessité d'assumer les hypothèses pour sa distribution.
Ainsi, dans un premier temps nous avions assumé les hypothèses
visant la ventilation du poste « Créance à l'économie
» comme suit :
publique à long terme » et « dette publique
à court terme » du modèle ont été remplies
avec les données issues de l'encours des obligations et bons des
Trésors, respectivement.
Cependant, pour la commodité de l'exercice,
l'hypothèse selon laquelle, les banques ne détiennent que les
bons et obligations de Trésor a été retenue.
Les données détaillées sur la
distribution des actifs du secteur financier n'étant pas disponibles
pour toute la période, les proportions des actifs de l'année 2006
ont été utilisées, avec l'inconvénient de ne pas
retracer les évolutions intervenues dans le développement du
secteur financier de l'Union. Ainsi, la part des actifs des assurances qui
représentait 6,9% du total des actifs des banques de l'Union en 2006 a
été utilisée pour estimer l'actif de ce sous-secteur
financier pour les autres années.
Pour la détermination du stock de la dette
intérieure dans la partie relative à l'analyse budgétaire,
la formule (2) ci-après est proposée :
D t = óDt- 1+ OE t (2)
Oú :
· Dt est le stock de la dette au moment t
;
· Dt -1 est le stock de la dette au
moment t-1 ;
· Et, le flux de dette en t
correspondant à la valeur totale des émissions des titres de
dette nécessaire au comblement du déficit budgétaire. Elle
représente l'offre de la dette ;
· ó, la part des obligations du Trésor
dans le stock de la dette et
· è, la proportion de dette de maturité
d'au moins égale à un an. Cette situation s'explique par le fait
les bons dont la maturité est inférieure à douze mois
sont, en moyen, remboursés au cours de l'exercice. Il s'agit d'une
hypothèse forte, mais nécessaire.
Ces assomptions permettront d'effectuer les projections pour
les stocks annuels de la dette intérieure. Sur la base des
données historiques, le ó est égal à 60,2% et le
è à 69,3%.
at =
|
BTt OTt+ BTt
|
et ât = 1-at (1)
|
|
·
51
át, la dette publique à court terme
· ât, la dette publique à long terme
· BTt, l'encours des bons du Trésor au moment t
et
· OTt l'encours des obligations du Trésor au moment
t.
52
Ainsi, 60,2% du stock de la dette intérieure de l'UEMOA
est constitué des obligations du Trésor ; la partie restante
étant constituée des bons de Trésor, nonobstant le fait
que 69,3% des émissions en moyen soient réalisés sous
forme de bons du Trésor. La faible participation des bons du
Trésor dans la formation du stock de la dette intérieure
s'explique par le fait qu'en moyen, 59,4% de ces titres émis sont
remboursés au cours du même exercice, ne concourant pas à
la constitution du stock de l'année suivante. Globalement, 71,9% des
émissions de l'année n sont pris en compte dans le
calcul du stock de la dette intérieure de l'année n+1.
5.4. ANALYSE DU MARCHE DES CAPITAUX
5.4.1. Analyse de l'offre
L'offre annuelle des nouveaux titres sur le marché
primaire étant constituée par les besoins de financements
intérieurs nets, c'est-à-dire le Et dans la formule (2),
elle est passée de 277.170 millions en 2005 à 566.998 millions en
2008. En termes du PIB, les financements intérieurs ont
évolué de 1,1% du PIB en 2005 à 1,8% en 2008. Le tableau
ci-après retrace ces évolutions.
Tableau 10. Evolution des principaux indicateurs
budgétaires (en millions de F CFA)
|
|
2005
|
|
2006
|
|
2007
|
|
2008
|
Besoins en financements intérieurs nets
|
277
|
170
|
282
|
995
|
349
|
567
|
566
|
988
|
Stock de dette intérieure sous forme de titres
|
335
|
853
|
378
|
422
|
836
|
487
|
860
|
991
|
Financements intérieurs nets en% du PIB
|
|
1,1%
|
|
1,1%
|
|
1,3%
|
|
1,8%
|
Stock de dette intérieure en % du PIB
|
|
1,6%
|
|
1,4%
|
|
3,0%
|
|
2,8%
|
Toutefois, le cadre de l'analyse utilisé prend en
compte l'offre global des titres (le stock de la dette intérieure),
constitué par les nouvelles et les anciennes émissions. Cette
situation pourrait s'expliquer par le fait qu'il est possible la transaction
des titres sur le marché secondaire. Ainsi, l'offre serait
constitué par les titres nouvellement émis et ceux qui sont
déjà dans les portefeuilles des différents agents
économiques pouvant être objet de transaction dans le cadre de la
reconstitution de leurs portefeuilles. Sur cette base, l'offre de titre de
dette effectuée par l'ensemble des Etats de l'UMOA est passée de
335 853 millions en 2005 à 861 991 millions en 2008, soit de 1,6% du PIB
en 2005 à 2,8% en 2008.
53
5.4.1. Analyse de la demande
La demande de dette intérieure est manifestée
par les acheteurs potentiels de titres publics sur le marché, qui sont
essentiellement les institutions du secteur financier. Il s'agit des banques
primaires, des établissements financiers, des fonds de pension et des
compagnies d'assurance.
Sur la base des données disponibles relatives à
la distribution des actifs du secteur financier dans l'UEMOA, il est ressorti
une prédominance des banques primaires. En moyen sur la période
de 2003 à 2008, ces banques détiennent 87,2% du total des actifs,
suivi des établissements financiers (3,7%), de la Banque
Central37 (3,1%), et des assurances (6,0%).
Tableau 11. Evolution de la distribution des actifs du secteur
financier
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Moyenne
|
Banque Centrale
|
4,6%
|
3,6%
|
2,8%
|
2,3%
|
3,3%
|
Banques primaires
|
91,5%
|
90,5%
|
93,4%
|
94,1%
|
92,4%
|
Etablissements financiers
|
3,6%
|
5,5%
|
3,3%
|
3,1%
|
3,9%
|
Sécurité sociale et caisses de retraite
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
Assurances (vie et générales)
|
0,3%
|
0,4%
|
0,4%
|
0,4%
|
0,4%
|
Total
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
L'analyse de la préférence des banques, fait
ressortir qu'en moyen celles-ci conservent 52,6% de leurs actifs sous forme de
crédit à l'économie, 37,4% sous autres actifs et à
peine 10,0% sous forme de titres publics, dont 6,0% à long terme. De
même, les établissements financiers ne détiennent que 5% de
leurs actifs sous forme de titres publics. Sur la base de ces
préférences, la demande totale manifestée par l'ensemble
du secteur financier de l'Union a passé de 1 002 667 millions de F CFA
en 2005 à 1 560 062 millions de F CFA en 2008, soit un taux de
croissance moyen annuel de 13,9%.
Tableau 12. Evolution de la demande de titres publics
|
|
|
2005
|
|
|
2006
|
|
|
2007
|
|
|
2008
|
Demande de dette à long terme
|
|
725
|
460
|
|
827
|
754
|
|
961
|
883
|
1
|
095
|
210
|
Demande de dette à court terme
|
|
277
|
207
|
|
224
|
527
|
|
507
|
405
|
|
464
|
851
|
Total
|
1
|
002
|
667
|
1
|
052
|
281
|
1
|
469
|
288
|
1
|
560
|
062
|
Analysant la décomposition de la demande du secteur
financier pour les titres publics au cours de la période allant de 2003
à 2008, nous pouvons conclure qu'en moyen, elle est constituée de
81,2% des titres à long terme contre 18,8% des titres à court
terme. Cependant, excluant la Banque Centrale, 76,6% des titres sont à
long terme contre 24,4% des titres à court terme.
37 La créance de la BCEAO sur les Etats est
issue de la consolidation des découverts statutaires que l'Institut
d'émission consentait aux Trésors nationaux au titre de l'article
16 de ses statuts jusqu'à 2002.
54
5.4.3. Analyse de l'équilibre entre l'offre et la
demande de dette intérieure
Sur la base du cadre de l'analyse de dette intérieure
établi par DRI, les conclusions sur la confrontation entre l'offre et la
demande des titres (bons et obligations du Trésor) ne sont pas
différentes de celles tirées lors des analyses sur la base des
statistiques descriptives. En effet, il en ressort un excédant de la
demande sur l'offre qui s'explique par la surliquidité du système
bancaire de l'Union. Ainsi, en moyen sur la période de 20052008, l'offre
de titres publics n'a représentait que 55,2% de la demande
exprimée par le secteur financier, soit une demande excédentaire
de 699 071 millions en moyen.
Tableau 13. Evolution de l'équilibre
(déséquilibre) sur le marché des capitaux
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Offre de titres
|
335
|
853
|
378
|
422
|
836
|
487
|
860
|
991
|
Long terme
|
188
|
203
|
259
|
967
|
465
|
265
|
478
|
894
|
Court terme
|
147
|
650
|
118
|
455
|
371
|
222
|
382
|
097
|
Demande de titres
|
1 002
|
667
|
1 052
|
281
|
1 469
|
288
|
1 560
|
062
|
Long terme
|
725
|
460
|
827
|
754
|
961
|
883
|
1 095
|
210
|
Court terme
|
277
|
207
|
224
|
527
|
507
|
405
|
464
|
851
|
Excédent d'offre (+) ou de demande (-)
|
-666
|
814
|
-673
|
859
|
-632
|
801
|
-699
|
071
|
Long terme
|
-537
|
257
|
-567
|
787
|
-496
|
618
|
-616
|
316
|
Court terme
|
-129
|
557
|
-106
|
072
|
-136
|
183
|
-82
|
755
|
Un résultat quelque peu surprenant est relatif au fait
que l'excédant de la demande est plus accentué au niveau des
titres à long termes contrairement à la préférence
des banques primaires, notamment au niveau du crédit à
l'économie. Toutefois, la situation pourrait s'expliquer par le fait
que, dans un contexte marqué par l'excès de liquidité, les
banques cherchent à avoir des applications longues que courtes, surtout
quant il s'agit des titres publics, réputés sans risque.
Globalement l'analyse montre l'existence des ressources pour
le financement des besoins de trésorerie et des investissements des
secteurs public. Elle révèle cependant, une
préférence du secteur financier pour les titres à long
terme tandis que la plupart de l'offre des titres par les Etats est à
court terme. Ces résultats sont très encourageants dans la mesure
où ils indiquent que les pays disposent des possibilités
réelles pour la mobilisation des ressources financières à
des taux modeste pour financer leurs investissements, notamment dans le domaine
des infrastructures.
55
5.5. PROJECTION DE L'EQUILIBRE SUR LE MARCHÉ DES
CAPITAUX 2010-2027
Comme indiqué dans l'introduction, ce cadre permet
également de réaliser les projections et d'étudier la
restructuration des instruments de dette intérieure existants ainsi que
l'émission de nouveaux instruments de manière à assurer la
cohérence entre l'offre et la demande. Les projections ont
été réalisées considérants 3
scénarios. Le premier est appelé de scénario de
référence qui représente le prolongement des tendances
actuelles, sans modification des politiques. Le deuxième, appelé
de scénario optimiste, suppose l'amélioration des performances
économiques sous l'action combinée des facteurs
extérieurs, tels que des recettes d'exportation accrues grâce
à une hausse des volumes et/ou des prix des produits de base, et de
facteurs intérieurs traduisant une meilleure gestion économique,
notamment une plus grande mobilisation des recettes budgétaires et/ ou
le résultat de l'exploitation de projets d'investissement
antérieurs. Sous ce scénario, nous avons fait l'hypothèse
d'un développement accéléré du secteur financier
qui se traduirait par le relèvement de ses ratios
caractéristiques, la diversification des institutions du secteur
financier et la modification au niveau du type d'actifs détenus par les
différentes institutions.
Afin de promouvoir le développement du secteur
financier, l'Etat procédera à des profondes réformes du
secteur qui passent par sa restructuration et sa recapitalisation. A cet
égard, il conviendrait de rappeler les mesures prises par les
Autorités pour le relèvement du capital social des banques et
établissements financiers. En outre, l'Etat prendra des mesures
vigoureuses pour développer les fonds de pension privés, le
secteur d'assurance, les fonds commun de placement et surtout de la
microfinance.
Dans le scénario pessimiste, il est supposé une
aggravation générale des performances économiques, qui
pourra résulter de l'insuffisance des investissements, d'une baisse des
recettes d'exportation entraînant une réduction de la croissance
du PIB sur un certain nombre d'années, sans reprise
ultérieure38. Dans ce contexte, la situation du secteur
financier serait fragilisée pouvant amener les faillites des banques ou
autre institution du secteur.
Pour ce faire, les projections sont réalisées
sur la base d'un certain nombre des hypothèses sur l'évolution de
la situation macroéconomique de l'ensemble de l'Union,
résumé dans le tableau ci-après, sur la période de
2010-2027.
38 La détérioration pourra résulter
également d'un choc négatif affectant la croissance pendant une
période de 2-3 ans, avec récupération des niveaux
antérieurs de croissance par la suite.
56
Tableau 14. Hypothèse des différents
scénarios
|
Scénario Pessimiste
|
Scénario de
Référence
|
Scénario Optimiste
|
Taux de croissance du PIB nominal
|
5,6%
|
6,4%
|
9,1%
|
Recettes budgétaires (hors dons)
|
16,81%
|
17,8%
|
19,0%
|
Dépenses courantes
|
15,4%
|
14,9%
|
14,8%
|
Intérêts (extérieurs + intérieurs)
|
0,9%
|
0,9%
|
0,9%
|
Dépenses d'équipement
|
7,6%
|
8,0%
|
9,5%
|
Autres flux budgétaires hors dette (nets)
|
-0,7%
|
-0,7%
|
-0,2%
|
Dons budgétaires
|
3,88%
|
3,2%
|
3,2%
|
Financements extérieurs nets
|
2,3%
|
2,3%
|
2,3%
|
Financements intérieurs nets en % du PIB
|
1,5%
|
1,1%
|
0,8%
|
Ainsi, le PIB enregistrerait un taux de croissance nominal de
6,4% dans le scénario de référence contre 9,1% et 5,6%
sous les scénarios optimiste et pessimiste respectivement au cours de la
période de 2010-2027. En termes réel, un relèvement du PIB
serait de 4,0% dans le scénario de référence contre 7, 0%
et 2,5% dans les cas où la situation s'améliorerait et
détériorerait dans l'Union, respectivement.
Sur la base de ces hypothèses, le niveau de besoin de
financement intérieur, s'établirait à 1,1% du PIB dans le
scénario de référence contre 0,8% et 1,5% du PIB dans les
scénarios optimiste et pessimiste, respectivement.
Sur cette base, le stock de la dette intérieure en
pourcentage du PIB, enregistrerait une baisse, passant de 2,8% du PIB en 2008
à 1,9% à partir de 2015. En termes de la valeur, le stock de la
dette intérieure passerait de 860,9 milliards de F CFA en 2008 à
916,8 milliards en 2015 et à 1 905,5 milliards en 2027,.
L'évolution par scénario de la situation
d'excès de la demande est retracée dans le graphique
ci-après.
Tableau 15. Equilibre sur le marché des capitaux selon le
scénario
|
Scénario Pessimiste
|
|
|
Scénario de
Référence
|
|
|
|
Scénario
Optimiste
|
|
|
|
2015
|
|
|
2027
|
|
2009
|
|
2015
|
|
|
2027
|
|
|
2015
|
|
|
2027
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Offre de titres
|
1 175
|
085
|
2
|
257
|
553
|
968
|
188
|
916
|
765
|
1
|
905
|
596
|
|
761
|
309
|
2
|
084
|
563
|
Long terme
|
653
|
598
|
1
|
255
|
681
|
538
429
|
519
669
|
509
|
917
|
1
|
059
|
917
|
|
423
|
450
|
1
|
159
|
461
|
Court terme
|
521
|
488
|
1
|
001
|
873
|
406
|
848
|
|
845
|
679
|
|
337
|
859
|
|
925
|
102
|
Demande de titres
|
1 791
|
667
|
3
|
435
|
504
|
1 684
|
597
|
1 904
|
035
|
4
|
031
|
047
|
5
|
268
|
055
|
14
|
671
|
639
|
Long terme
|
1 403
|
527
|
2
|
691
|
248
|
1 258
425
|
682
915
|
1 503
|
349
|
3
|
182
|
752
|
2
|
783
|
395
|
7
|
574
|
647
|
Court terme
|
388
|
141
|
|
744
|
256
|
400
|
685
|
|
848
|
294
|
2
|
484
|
660
|
7
|
096
|
992
|
Excédent d'offre (+) ou de demande (-)
|
-616
|
582
|
-1
|
177
|
951
|
-716
|
409
|
-987
|
270
|
-2
|
125
|
451
|
-4
|
506
|
745
|
-12
|
587
|
076
|
Long terme
|
-749
|
929
|
-1
|
435
|
568
|
-720
|
163
|
-993
|
433
|
-2
|
122
|
835
|
-2
|
359
|
945
|
-6
|
415
|
186
|
Court terme
|
133
|
347
|
|
257
|
617
|
3
|
754
|
6
|
163
|
|
-2
|
616
|
-2
|
146
|
801
|
-6
|
171
|
890
|
57
Il en ressort que dans le scénario optimiste, la
demande excédentaire est croissante et tend vers l'infini alors que dans
le scénario pessimiste elle est non seulement réduite mais
stable.
En effet, dans le scénario optimiste, les besoins de
financement des Etats serait moindre alors que le secteur financier disposerait
de ressources abondantes pour appliquer. Dans le scénario pessimiste,
l'excédant de la demande est réduit dans la mesure où les
besoins (offre) de financement intérieur des Etats seront plus
importants dans un contexte d'exigüité des ressources dans le
secteur financier. La prudence du comportement des banques face aux
difficultés budgétaires des Etats contribuerait à
réduire leurs demande par les titres des Trésors au minimum
nécessaire.
58
CHAPITRE VI
IMPACT DU MARCHE DES CAPITAUX DE L'UEMOA SUR LE
FINANCEMENT DES ETATS MEMBRES
Comme il a été annoncé dans
l'introduction, le travail vise à évaluer l'impact de la
mobilisation des ressources auprès du marché des capitaux de
l'UEMOA pour la satisfaction des besoins de financement des Etats membres, nous
allons essayer, à présent, de répondre à deux
question posées.
6.1. EMISSION DES BONS DE TRESOR ET ACCUMULATION DES
ARRIERES DE PAIEMENTS.
Les ressources financières mobilisées dans le
cadre des émissions des bons de Trésor sont destinées au
financement des dépenses courantes. Dans ce contexte, elles participent
de façon effective à une meilleure gestion de la
trésorerie des Etats, permettant notamment la non-accumulation des
arriérés de paiement ou sa réduction.
Tableau 16. Poids des émissions des bons de Trésor
sur les indicateurs budgétaires
L'analyse des données disponibles montre qu'en moyenne,
32,7% des besoins de financement à été effectivement
satisfait par le recours aux émissions de bons de Trésor. De
même, les ressources issues de ces émissions ont permis de
réaliser, en moyenne sur la période, 5,1% des dépenses
courantes. En effet, depuis 2001, les rôle des bons de Trésor dans
le financement des dépenses publiques a connu des importantes
progressions, passant de 2,0% des dépenses courantes en 2001 à
7,9% en 2008 et de 21,7% des besoins de financement effectivement
exprimés à 43,0% en 2008 après 51,3% en 2007. Ces
évolutions sont retracées dans le tableau ci-après :
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Moyenne
|
Emission des bons du Trésor
|
54,9
|
51,9
|
85,4
|
123,5
|
270,5
|
198,0
|
330,6
|
298,9
|
176,7
|
Variation des arriérés de paiements
|
213,6
|
-341,8
|
603,1
|
554,5
|
347,5
|
322,1
|
81,0
|
-447,7
|
166,5
|
Dépenses courantes
|
2 692,1
|
2 867,8
|
3 021,7
|
3 168,9
|
3 390,9
|
3 795,5
|
4 191,1
|
4 588,7
|
3 464,6
|
Besoin de financement
|
252,6
|
440,3
|
440,3
|
549,4
|
553,9
|
744,2
|
644,6
|
695,3
|
540,1
|
Bons du Trésor/dépenses courantes
|
2,0%
|
1,8%
|
2,8%
|
3,9%
|
8,0%
|
5,2%
|
7,9%
|
6,5%
|
5,1%
|
Bons du Trésor/besoin de financement
|
21,7%
|
11,8%
|
19,4%
|
22,5%
|
48,8%
|
26,6%
|
51,3%
|
43,0%
|
32,7%
|
Même si les ressources n'arrivent pas à financer
ou empêcher l'accumulation des arriérés, elles contribuent
à la réduction de son ampleur.
59
6.2. EMISSION DES OBLIGATIONS DE TRESOR ET DEPENSES DE
L'INVESTISSEMENT PUBLIC
Les ressources en provenance des émissions de
obligations du Trésor devrait servir au financement des dépenses
d'investissements39. L'analyse des données disponibles
suggère que la mobilisation des ressources sur le marché
financier régional a permis d'accroître les investissements
publics dans les Etats de l'UEMOA, financées sur les ressources
intérieures au cours de la période de 2001 à 2008.
Toutefois, les données ne permet pas d'établir un lien de
causalité entre les émissions des obligations du Trésor et
l'investissement. Néanmoins, elles indique qu'en moyen, les
émissions de obligations de Trésor ont représenté
25% des dépenses d'investissements réalisées au cours de
la période de référence, conformément au tableau
ci-dessous.
Tableau 17. Poids des émissions d'obligations de
Trésor sur les indicateurs budgétaires
|
2001
|
2002 2003 2004 2005 2006 2007
|
2008
|
Moyenne
|
Obligations du Trésor
|
-
|
64 81 9 167 84 325 212
|
134,8
|
Depenses en capita sur financement intérieure
|
397,7
|
520,6
|
548,0
|
668,3
|
799,8
|
932,0
|
1 074,5
|
1 121,0
|
757,7
|
Besoin de financement
|
252,6
|
440,3
|
440,3
|
549,4
|
553,9
|
744,2
|
644,6
|
695,3
|
540,1
|
Obligations du Trésor/dépenses en capital sous
financ. Interieur
|
-
|
12,3%
|
14,9%
|
1,3%
|
20,9%
|
9,0%
|
30,2%
|
19,0%
|
25,0%
|
Obligations du Trésor/besoin de financement
|
-
|
14,5%
|
18,5%
|
1,6%
|
30,2%
|
11,3%
|
50,4%
|
30,6%
|
25,0%
|
Le graphique ci-après, montre les émissions des
obligations du Trésor et les dépenses en capital sous financement
intérieur qui évoluent globalement dans le même sens, sauf
pour certaines périodes.
![](Marche-des-capitaux-et-le-financement-des-economies-le-cas-de-l-UEMOA12.png)
Emission
Emissions des obligations du Trésor Depenses en capita
sur financement intérieure
350
300
250
200
150
100
-
50
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
400,0
800,0
600,0
200,0
0,0
1 200,0
1 000,0
Dépenses Invest
Graphique XII. Evolution des émissions d'obligations et
des dépenses en capital sous financement intérieure
39 Cependant, sauf pour un Etats, toutes les émissions ont
servi au financement des dépenses courantes
60
CONCLUSIONS
Les analyses amenées ont permis de dégager un
certain nombre de conclusions. D'abord, la progression enregistré au
niveau des soumissions aux adjudications des bons et obligations du
Trésor a été stimulée par l'excédent de
liquidités bancaires, les exonérations fiscales des rendements y
provenants, l'admissibilité au refinancement par la Banque Centrale de
ces instruments, l'attribution de risque nul dans le calcul de
l'adéquation de capital, mais également par l'assainissement des
finances publiques des Etats. Ainsi, la surliquidité du système
bancaire a contribué à la persistance de la demande
excédentaire au niveau des deux segments du marché des capitaux
de l'Union. En effet, le niveau de l'offre des titres public est
structurellement inférieur à la demande exprimée par le
secteur financier, indiquant un sous utilisation du marché des capitaux
pour la satisfaisons des besoins de financements des Etats membres de l'Union.
La preuve en est que le taux moyen de souscription des Bons et des obligations
de Trésor s'est établi respectivement à 135,4% et 150,7%,
indiquant l'existence d'une importante demande pour ces titres publics.
Il conviendrait de saluer le recours fréquent des Etats
au marché des capitaux qui contribuera à la réduction des
excès de liquidité sur le système bancaire, par
conséquent à amener les banques en « Banque ».
Cependant, cette présence des Etats devrait être bien
coordonnée afin de ne pas causer d'effet d'éviction sur le
financement du secteur privé par le système bancaire. Pour
minimiser les effets d'éventuelle éviction sur le financement du
secteur privé, il serait souhaitable d'attirer plus d'investisseur sur
ce marché et mettre en place le système de Spécialistes en
Valeurs du Trésor (SVT) pour assurer la liquidité des titres sur
le marché secondaire.
L'analyse de l'évolution des activités du
marché financier régional indique une progression soutenue,
nonobstant certaines insuffisances observées. Ainsi, au niveau du
marché primaire, il est souhaitable une meilleure organisation des
Etats, afin de réduire les coûts de mobilisation des ressources,
à travers la mise en place des calendriers d'émission
régulières, de préférence des programmes
pluriannuels. En effet, l'insuffisance de l'organisation, surtout les
émissions ponctuelles amènent les Etats à accepter de
recevoir toutes les ressources proposées à des taux souvent
élevés, ce qui peut entraîner la hausse des taux
d'intérêt et causer éviction sur le secteur privé.
De même, la promotion des spécialistes de valeurs de
Trésor40, des Sociétés d'Investissement
à Capital
40 Bien que prévu par les textes juridiques en vigueur
en la matière, leurs activités des SVT ne sont toujours pas
réglementées, ce qui ne permet pas son entrée en
activité.
61
Variable (SICAV)41, de la culture boursière
dans la Zone UMOA et la professionnalisation des acteurs pourrait contribuer
à la dynamisation du marché des capitaux de l'Union.
Même si les valeurs mobilisées dans les deux
segments de marché des capitaux sont relativement faibles au regard des
importants besoins de financements, elles participent à la
réduction des leurs ampleurs. Dans l'avenir, avec l'augmentation des
observations, il pourrait être intéressant de tester
économétriquement l'impact de la mobilisations de ressources
à travers les émissions des titres publics sur le financements
des investissements publics et/ou privés et l'apurement des
arriérés. A cet égard, il conviendrait d'indiquer qu'en
2009, le recours au marché des capitaux a permis les Etats membres de
mobiliser plus de 700 milliards de F CFA pour l'apurements des
arriérés de paiements intérieurs de l'Union sans pour
autant créer des tensions au niveau de la liquidité du
système bancaire.
41 L'existence d'un nombre suffisant des SICAV permettrait de
recueillir les petites épargnes pour les placer.
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