ABSTRACT
Reducing carbon Emissions from Deforestation and Degradation
in developing countries is of central importance in efforts to combat climate
change. This study evaluated the variation of vegetation in the wildlife
reserve of Abokouamekro and its potential for carbon sequestration. It was also
to identify the causes and factors of degradation of the reserve.
Remote-sensing has been used to map the dynamics of forest from 1989 to 2011
and the carbon stocks has been estimated by using an allometric relationships.
It appears from this study that about 22.98% of forest cover was destroyed in
the past 20 years. The vegetation of this reserve store 13.69 t C / ha to
164.84 t C/ha. About 50% of this stock is contained in forest islands and
gallery forests, which cover 12% of the reserve size. This study shows that the
wildlife reserve of Abokouamekro undergoes very high anthropogenic pressures
and its capacity to store carbon is decreasing over time. A possible strategy
for the rehabilitation of this reserve must take into account direct and
indirect causes of its deterioration. In this strategy, an emphasis should be
on improving the living conditions of local residents.
Key words: climate change, REDD+,
Remote-sensing, allometric relationships, carbon stock.
INTRODUCTION
Sur la totalité des émissions annuelles de gaz
à effet de serre générées par les activités
humaines depuis 1990, 20% proviennent des changements d'usage des sols (GIEC,
2007) et en particulier de la déforestation et de la dégradation
des forêts en milieu tropical (PAN et al, 2011). De ce fait, la
déforestation et la dégradation accentuent le
phénomène des changements climatiques (BOER et al, 2000). Face
à ce constat, un mécanisme qui prend en compte la lutte contre la
déforestation et de la dégradation des forêts dans les pays
tropicaux a été mis en place sous la dénomination de REDD+
(Réduction des Émissions de gaz à effet de serre dues
à la Déforestation et à la Dégradation des
forêts). Ce mécanisme de la Convention Cadre des Nations Unies sur
les Changements Climatiques (CCNUCC) a pour objectif de rémunérer
les pays qui font des efforts pour lutter contre la déforestation et la
dégradation forestière, mais aussi pour conserver et augmenter
les stocks de carbone forestiers et gérer durablement les forêts.
Ce dispositif est déjà expérimenté avec
succès dans certains pays du bassin du Congo. Au regard de ce
succès, la Côte d'Ivoire s'est engagée dans le
mécanisme REDD+. Elle a été admise depuis Juin 2011 au
programme ONU-REDD. Ce mécanisme constitue une opportunité pour
la Côte d'Ivoire de bénéficier des fonds
multilatéraux pour la restauration et la gestion durable de son couvert
forestier qui est fortement dégradé. En effet, ce couvert
forestier est passé de 12 millions d'ha en 1960 à moins de 3
millions d'ha en 2007 (MEMPD, 2009). Un des défis du Ministère de
l'Environnement et du Développement Durable (MINEDD) est de convertir
l'ensemble des efforts de conservation des forêts ivoiriennes (Parcs
nationaux, Réserves, Forêts Classées, Reboisement du
domaine rural, etc.) en projet REDD+. Elle compte ainsi contribuer à la
lutte mondiale contre le réchauffement climatique. Mais, la mise en
place d'un tel mécanisme, nécessite des données fiables
sur la variation des superficies forestières et du stock de carbone
forestier du pays. C'est dans l'optique de contribuer à la mise en place
de ce mécanisme en Côte d'Ivoire que nous avons mené
l'étude portant sur le thème « Suivi par
télédétection de l'évolution des formations
végétales et du stock de carbone de la réserve de faune
d'Abokouamékro en vue de son intégration dans le mécanisme
REDD+ ».
L'objectif global de cette étude est de contribuer
à la lutte contre les changements climatiques en fournissant des
connaissances sur la dynamique de la végétation et du stock de
carbone en vue de faciliter la mise en place d'un projet REDD+ pour la
réserve de faune d'Abokouamékro.
Cette étude vise plus spécifiquement à :
- cartographier et à décrire les formations
végétales de la réserve ;
- identifier les causes et les facteurs de la
dégradation de la réserve ; et
- estimer le stock de carbone de la réserve.
Le présent rapport s'articulera autour de trois
parties. La première partie présente les
généralités sur la zone d'étude et les concepts
liés à l'étude. La deuxième partie décrit le
matériel et les méthodes utilisés. La troisième
partie porte sur l'analyse des résultats, suivie de leur
interprétation et discussion.
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