INTRODUCTION
La rupture prématurée des membranes (RPM) est
une des situations Pathologiques les plus fréquemment rencontrées
par l'obstétricien qu'elle survienne avant terme ou après 37 SA,
c'est également l'une des causes importantes de morbidité et de
mortalité périnatale en raison de son association à la
prématurité et l'infection. C'est un accident gravidique
survenant après l'âge de viabilité
foetale c.-à-d. à la 22esemaine pour les pays
développés (40) et à la 28èsemaine pour
les pays en développement (43, 55).
Elle s'accompagne d'une mortalité périnatale
élevée. Lorsque la rupture se produit près du terme ou
qu'elle ne précède que de quelques heures le début du
travail, les complications sont rares, par contre, moins la grossesse est
avancée plus les conséquences foetales sont graves (52). Ces
conséquences néfastes sont le résultat de la cumulation
des trois facteurs suivants : le risque infectieux, la
prématurité et l'anoxie. Des nombreuses stratégies
s'offrent au praticien, qu'elles soient médicamenteuses (tocolyse,
antibiotiques, corticoïdes) ou obstétricales (expectative ou
déclenchement). Les données scientifiques sont relativement
riches sur ce thème et même si elles n'apportent pas de
réponse définitive à toutes les situations
particulières, elles doivent servir de bases au praticien dans la prise
des décisions.
Selon Dominique CABROL et Coll. (18), la RPM se définit
comme une rupture des membranes avant le début de travail. Bien que la
majorité de ces RPM se produise au-delà de 37 SA, une part non
négligeable survient avant cet âge gestationnel (2), et celle-ci
constitue l'une des plus grandes difficultés de l'obstétrique
moderne.
La rupture prématurée des membranes peut
compromettre le pronostic foetal et même maternel (52), la
possibilité intra amniotique ainsi que l'accouchement
prématuré dont elle peut être à l'origine,
conduisent souvent à la mort périnatale ; l'infection
accroit la morbidité maternelle des suites des couches.
Les principaux mécanismes physiopathologiques
évoqués mettent en jeu une fragilisation des membranes. Ils
demeurent encore précisément mal connu mais font intervenir
plusieurs hypothèses dont les principales sont mécaniques
(traumatisme, décollement placentaire, contractions, hydramnios) ;
infectieuses ou carentielles (oligo-éléments, vitamines, tabac)
(48).
Problématique
La République Démocratique du Congo, RDC en
sigle notre cher et beau pays, comme le reste des pays africains, est
confrontée à d'énormes problèmes de santé
publique. Le budget alloué à la santé n'a que pour
conséquence d'accroitre cette situation.
Les pathologies obstétricales ne font pas exception
à la règle, tous les experts s'accordent sur le fait que les
conditions de maternité sont loin d'être satisfaisantes en
Afrique. Parmi ces problèmes obstétricaux, nous épinglons
particulièrement la rupture prématurée des membranes.
Bien que de nombreux travaux aient récemment
apporté un nouvel éclairage sur les thérapeutiques
à mettre en oeuvre dans cette pathologie, de nombreuses inconnues (la
conduite thérapeutique médicale et obstétricale reste un
sujet de discussion qui jusque là il n'y a pas de protocole fixe)
demeurent mal étudiées (59).
Par le biais de ce travail rétrospectif nous nous
sommes proposés d'étudier 131 dossiers de parturientes
présentant une RPM et admises à la maternité BOMOI
(Armée du Salut Quartier 2) de N'djili à Kinshasa, durant une
période d'un an (du 1er janvier au 31 Décembre
2011).
Cette étude aura pour :
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