CONCLUSION ET PERSPECTIVES
L'année 2008 s'est révélée
extrêmement difficile pour les pays en développement à
cause de la flambée subite des prix des denrées alimentaires.
Face aux prévisions de plus en plus catastrophique de la situation
alimentaire mondiale d'ici 2025, l'Etat du Sénégal à
décider d'accroître la disponibilité alimentaire en
améliorant la productivité agricole nationale, notamment au
niveau de la vallée du fleuve. Dans le passé, suite à la
sécheresse des années 1970 la mise en service des barrages de
Diama et de Manantali avait énormément contribuée à
améliorer l'approvisionnement en fruits et légumes. Cependant, la
pression démographique et la conjoncture économique exigent
aujourd'hui, une efficience de stratégies techniques de production
agricole. Dès lors, l'augmentation des surfaces cultivables,
l'amélioration du matériel végétal, les dons
d'engrains pour palier aux problèmes de fertilité de sols, que
prévoit l'Etat Sénégalais ne suffiraient à elles
seul pour augmenter la productivité des terres. En effet, au-delà
des contraintes qu'a prises en compte l'Etat Sénégalais pour
répondre à la crise alimentaire, la pression de différents
ennemis des cultures représente à elle seul près de 50% de
causes de pertes de produits. Elle constitue de ce fait un maillon
stratégique pour une amélioration remarquable de la production
agricole. Pour contribuer à l'augmentation de la production agricole,
cette étude a été menée de manière à
faire la lumière sur les principales stratégies de
préventions et de gestion de ravageurs mises en oeuvre à
l'échelle de parcelles paysannes. Elle a adoptée comme
démarche une identification participative des stratégies et
pratiques de protections de cultures afin de souligner, celles qui pourraient
d'une manière ou d'une autre contribuer à favoriser la pression
de ravageurs.
La présente étude a fait ressortir qu'il y a
principalement six types d'approches utilisées par les producteurs pour
la protection de cultures. On distingue: la lutte mystique, la lutte culturale
(rotation des cultures et jachère), les biopecticides, la GIPD, la lutte
physique et la lutte chimique. Pour rendre efficace la prévention et la
gestion des contraintes phytosanitaires, les producteurs ont tendance à
combiner les différentes approches de lutte. Les sources de conseil au
moment de l'application sont cependant variables. Les moyens chimiques, les
biopesticides et la GIPD ont pour référence d'application le
conseiller agricole le plus souvent et la famille quelque fois. Par contre la
référence d'application des autres moyens de lutte est
constituée que de l'entourage du producteur. En outre, il n'y a que le
moyen chimique qui pour le producteur garantit le résultat attendu.
Théoriquement, nous pouvons dire que les producteurs ont
déjà amorcé le sentier de la lutte intégré.
En réalité en cas de bioagression, le choix d'un moyen de lutte
est principalement influencé par le temps qu'il nécessite
(préparation à l'application) et l'éminence du
résultat escompté (réduire dans les plus bref délai
l'agression du parasite). Ces principaux éléments qui
déterminent le choix du moyen de lutte correspondent bien souvent aux
possibilités qu'offrent les pesticides chimiques. De ce fait, il sont
les plus utilisés dans le cadre de la protection de cultures. Les
familles chimiques dont les paysans ont le plus recourent sont les
organophosphorés, suivi successivement des pyréthrinoïdes,
des amides et des acétanilides.
L'étude à montré que moins l'exploitant
est instruit plus il à tendance à utiliser de fortes
quantités de pesticides de synthèse. Le fait que la
majorité (84%) des exploitants soit dépourvue d'instruction leur
permettant de pratiquer les conseils d'usage inscrit sur les emballages de
pesticides, il serait fort probable qu'il y ait des surdosages lors des
traitements chimiques de toutes les spéculations. Il convient donc de
préciser que si les délais avant récolte (16jours en
moyenne) adoptés par les producteurs limitent l'exposition des
consommateurs aux éventuelles intoxications, les quantités
utilisées par traitement ne garantissent pas les limites
autorisées en trace de pesticides chimiques dans les fruits et
légumes. Or parmi les nombreux produits agropharmaceutiques qu'ils
utilisent, les 83% contiennent des substances dangereuses à effets
nocifs directement sur la santé humaine. Cette situation est
inquiétante dans la mesure où non seulement les 84% ne sont pas
capables de lire les prescriptions des emballages de pesticides, mais aussi du
fait qu'ils les jettent principalement dans le cours d'eau. Ce dernier les
servant souvent de lieu de baignade, de lessive, de vaisselle et
d'approvisionnement en eau de boisson, les risques d'intoxication à long
terme seraient considérables.
Les applications de pesticides se font avec du matériel
aussi bien conventionnel (pulvérisateur, sac poudreuse)
que non (balais, branchage....). Le matériel
d'application de pesticide étant dans 93% de cas inapproprié, les
effets souhaités sur les ravageurs seraient donc
généralement aléatoires à cause des dérives
importantes sur la faune et flore non cible. Les pesticides utilisés
étant pour les 82% nocifs aux arthropodes terrestres (Faune du sol,
abeille et ennemis naturel), et aquatiques (insectes et zooplancton), il y a
des risques écologiques non négligeables à la longue.
Cependant, toutes ruptures d'équilibre écologique seraient
propices aux apparitions de nouvelles formes de pressions parasitaires sur les
plantes cultivées.
Pour pouvoir mesurer l'importance des effets des pesticides
sur la santé et déterminer les meilleurs moyens d'y
remédier, il est indispensable de renforcer les systèmes
d'information de façon à fournir des données sur la
mortalité et la morbidité associées à leur
utilisation.
Quoi qu'il en soit, au niveau de la zone d'étude,
plusieurs bases de la protection de cultures déjà
rassemblées par les paysans, peuvent être exploitables avec
efficience dans le cadre d'une agriculture durable. Parmi les exemples les plus
caractéristiques nous pouvons citer la gestion des systèmes de
cultures dans un sens défavorable aux ravageurs établi et tous
les modes d'actions primaires de luttes qui ne font appel à aucun
processus biochimique. Toutes fois, le raisonnement de choix techniques,
adaptés aux diverses situations, qui permettent de limiter les
dégâts parasitaires, devra être étudié de
façon approfondie ultérieurement. Il s'agira dans cette
étude ultérieure, de prendre en compte le mode de transmission du
savoir dans la protection de culture en milieu paysan. En effet, l'étude
a montré que quelque soit la méthode de lutte
considérée, le producteur ne manque pas de demander l'avis
technique de son entourage. Il semblerait donc que les apprentissages familiaux
restent le mode privilégié de transmission de savoir faire pour
la grande majorité de ces paysans.
En dehors des aspects de recherche à approfondir
relevé plus haut, il nous semble nécessaire de proposer des
astuces pratiques réduisant l'ensemble de risques liés à
l'emploi de pesticides de synthèse en milieu paysan. Parmi celles-ci
nous suggérons :
Ø Le renforcement des formations sur l'utilisation de
pesticides et les méthodes alternatives ;
Ø l'élaboration d'un support visuel (fascicule)
explicite adapté à la pédagogie d'adulte sur les
méthodes biologiques de lutte. Il devra être conçu de
manière à être un livre de chevet sur la base d'une
intégration des savoirs et pratiques locaux ;
Ø l'identification et l'assemblage des techniques
locales susceptibles de réduire les risques sanitaires relative a la
gestion et l'emploie de pesticides de synthèses ;
· Elaboration d'un système de magasinage (stockage
de pesticides) en groupe. Ceci réduira les stockages à domicile
qui augmente l'exposition ;
· Dotation des producteurs d'un matériel de
protection et de traitement adéquat. Elle se fera sur la base de
prêt à remboursement échelonné adapté aux
revenus car leur cherté est la cause essentielle de leur non acquisition
par les producteurs ;
· Mise en place d'un système de collecte de tous
emballages ou contenants vide de pesticides de synthèse. Il sera donc
conçu un local de réception - stockage et un processus
d'élimination ;
Ø informer les producteurs sur les pesticides de
synthèse à éviter ;
Ø contrôler des distributeurs de pesticides de
synthèse par la DRDR. A cet effet, les ressources humaines de cette
dernière seront équipées de moto afin de sensibiliser
parallèlement les producteurs sur la réglementation en
vigueur ;
|