CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE
Le cadre théorique de cette étude
présente les théories qui nous permettent d?avoir une position
épistémologique. Dans un premier temps, nous présentons
quelques théories des conflits majeures (I) et dans un second temps,
nous déterminons quelques approches de nonviolence(II).
I-Quelques théories des conflits
Nous présentons ici quelques théories majeures
utilisées dans l?analyse des conflits et des cas de violences dans le
schème des Relations Internationales. Il sera question d?une part
d?aborder les théories restrictives (A). D?autre part, nous allons
fournir une explication des théories extensives (B). L?objectif est
à la fin de cette analyse d?en déduire notre position
théorique.
A- Les théories restrictives
Les théories restrictives concernent essentiellement
les théories réalistes (1) et les théories
libérales (2). Il est à considérer qu?elles sont dites
restrictives parce qu?elles polarisent les Relations Internationales et les
situations conflictuelles et de violence au sein de l?Etat.
1- Les théories réalistes
Le réalisme se subdivise en 2 théories : le
réalisme classique et le néo-réalisme.
Le réalisme peut être remonté à
Hobbes. Cette théorie sera reprise après la deuxième
guerre mondiale par Hans Morgenthau qui publie en 1950 un livre intitulé
Politics Among Nations : The struggle for power and
peace87. Dans son livre, il définit la théorie
réaliste ainsi qu?il suit : le réalisme croit que le monde tout
imparfait qu?il est d?un point de vue rationnel, est le résultat de
forces inhérentes à la nature humaine. Pour rendre le monde
meilleur, on doit agir avec ses forces et non contre elles. Ce monde
étant par inhérence un monde d?intérêts
opposés, et de conflits entre ceux-ci, les principes moraux ne peuvent
jamais entièrement être réalisés mais doivent au
mieux-être rapprochés à travers l?équilibrage
toujours provisoire des
87 Morgenthau, Hans: Politics among nations, the
struggle for power and peace. Alfred .A.Knoff, New York, Fourth
Edition,1948
intérêts et le règlement toujours
précaire des conflits88. Selon Morgenthau donc, il faut
considérer l?humain et les rapports sociaux notamment les rapports
politiques tels qu?ils sont et non tels que l?on voudrait qu?ils soient au nom
de quelques idéaux. Les réalistes s?opposent donc à une
projection idéalisée de l?homme et veulent le voir tel qu?il est
réellement et l?homme est selon Hobbes auquel il se réfère
: un loup pour l'homme. L?homme est donc de nature essentiellement
égoïste ; dès lors les relations entre les hommes ne peuvent
être qu?antagonistes et les relations entre les Etats dirigés par
les hommes ne peuvent être qu?antagonistes. Chacun voulant toujours la
part du lion. Les Etats sont donc selon les réalistes toujours en
quête de puissance et cette quête effrénée de la
puissance, est l?expression méme de la volonté de la sauvegarde
de l?intérêt national. Au niveau individuel ou inter personnel,
chacun cherche à prendre avantage sur l?autre. Dans
l?intérêt national, les Etats se voient contraints de faire usage
de la force ceci pour assurer leur sécurité. Dans la perspective
réaliste, les relations internationales fonctionnent sur la base de 4
principes :
o Les Etats sont les seuls ou les principaux acteurs
internationaux
o L?Etat est par nature unitaire
o L?Etat est rationnel et vise constamment à maximiser
son intérét national. Ce qui implique le recours
périodique à la force
o La sécurité et les questions politiques
constituent l?unique ou la principale finalité de la politique
étrangère.
Pour eux donc, les relations internationales sont
dominées par l?anarchie et la prédominance des
intéréts sur les considérations morales. L?instauration
d?une paix définitive est donc une illusion en raison de la
souveraineté, des ambitions, des inégalités et de la
méfiance mutuelle.
Au Nord Kivu l?application de la théorie
réaliste s?observe par la prégnance des Etats voisins qui sont le
Rwanda et l?Ouganda sur les ressources naturelles de cette région. Mais,
cette théorie reste limitée dans l?explication des facteurs
psychologiques qui nourrissent la violence tels que la peur ou l?influence de
la pauvreté.
88 Id , p.3
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