UNIVERSITE DE YAOUNDE I THE UNIVERSITY OF YAOUNDE
I
FACULTE DES ARTS, LETTRES ET SCIENCES
HUMAINES
FACULTY OF ARTS, LETTERS AND SOCIAL
SCIENCES
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE DEPARTMENT OF
GEOGRAPHY
INTERCOMMUNALITE ET GESTION PARTICIPATIVE DE
L'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE DANS LE DEPARTEMENT
DU MBAM-ET-INOUBOU
Mémoire présenté en vue de l'obtention
du Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) en géographie Option
gestion des ressources naturelles
Par
TSAMO LOUIS
MERLIN Maître en Géographie
Sous la supervision de
Pr Paul TCHAWA Maître de
Conférences
Et la direction de
Dr MOUGOUE
Benoît Chargé de cours
Année académique 2007-2008
DEDICACE
A Edith martiale, épouse tendre et attentionnée
et à nos enfants, Danielle Naomi et Yvanna Davila.
REMERCIEMENTS
Le présent travail est l'aboutissement de longs et
pénibles efforts. Je n'aurais pas pu réussir sans l'appui et le
soutien de plusieurs personnes à qui je tiens à exprimer ma
gratitude.
Tout d'abord à mes encadreurs, Dr. Benoît MOUGOUE
et Pr. Paul TCHAWA qui, en dépit de leurs multiples occupations, ont
accepté de diriger avec rigueur ce travail de recherche. Je les remercie
grandement pour la disponibilité et la sollicitude dont ils ont fait
preuve. Puissent-ils trouver en ce travail le témoignage de ma profonde
reconnaissance et de l'admiration que j'ai pour eux.
Je voudrais ensuite témoigner ma gratitude à tous
les enseignants du Département de Géographie de
l'université de Yaoundé I, qui ont oeuvré sans
relâche pour ma formation.
Ma reconnaissance va également à l'endroit de
l'IRCOD (Institut de coopération et Développement), des maires
des communes du département du Mbam-et-Inoubou, et de l'ONG
ERA-Cameroun, pour m'avoir permis, dans le cadre d'un stage, de mener mes
recherches sur le terrain.
Merci également à papa, toi qui sans cesse
m'encourages d'aller de l'avant. Puisse ce travail être pour toi un motif
de satisfaction.
Je ne saurais oublier mes frères et amis avec qui j'ai
partagé des moments de joie et de peine. Je pense notamment à M
et Mme TANAWA, M et Mme DJOSSEU, NKEUMEZEU Paul Henri, TSAMO Yves, TSAMO Ange
Désiré, TSAMO Emile, Mme KOUAM, KAYO Bertin, FOGUE Alain, TANKE
Thomas, DANFEU Serges, KAYO Nadine, TINA Magloire, NGA pierre, TCHASSO Marcel
...
Que tous ceux que ma mémoire a eu l'indélicatesse
d'oublier trouvent ici l'expression de ma profonde reconnaissance.
RESUME
Le département du Mbam - et - Inoubou occupe le Nord
Ouest de la province du centre au Cameroun. C'est un département
à forte coloration rurale qui est parsemé de quelques petits
centres urbains. Il connait de nombreux problèmes d'approvisionnement
des populations en eau potable.
Le Mbam-et-Inoubou juxtapose des zones favorables à
l'exploitation des eaux souterraines et des secteurs peu propices.
L'approvisionnement quotidien en eau des populations est assuré par le
réseau SNEC dans les centres urbains et par les ouvrages d'hydraulique
villageoise dans les zones rurales. Ces ouvrages sont inégalement
répartis sur l'ensemble du département. Certaines communes telles
que Bokito ou Bafia rural2 sont mieux loties. Dans l'ensemble, seuls
65 des 171 villages du département ont un point d'eau. Sur les 315
points d'eau que nous avons recensés, seuls 69 % sont fonctionnels. Il
existe un large déficit au niveau du taux de couverture en eau potable.
Ce dernier est de 5.5 % en milieu urbain et de 30 % en milieu rural.
Cette situation est exacerbée par l'inexistence de
plate-forme de concertation entre les différents acteurs du domaine de
l'hydraulique qui opèrent dans le département. Il en
résulte un laisser-aller préjudiciable à
l'approvisionnement en eau des populations et à l'efficience de certains
points d'eau.
Sur l'ensemble du département, on dénombre
quatre principaux modes de gestion des points d'eau (comité de gestion,
gestion intégrée au sein d'un comité de
développement ou d'un groupe d'initiative commune, gestion par
délégués, gestion individualisée). Ces modes ont
des résultats variables, ce qui explique la variation de la permanence
et de la disponibilité de l'eau en fonction des villages.
En se fondant sur les lois de la décentralisation qui
désormais confèrent aux municipalités le service de
l'approvisionnement en eau des populations et pour remédier à la
carence observée, les neuf communes du département ont
décidé de se réunir au sein d'une association
dénommée ASCOMI. A travers cette association, elles comptent
mettre en commun leurs savoir-faire et leurs moyens afin de définir une
politique intercommunale de gestion de l'eau au sein du département. Une
telle politique doit prendre en compte un certain nombre de paramètres
notamment ceux qui ont trait au contexte sociologique de la région, mais
également la volonté des populations
bénéficiaires.
Les neuf communes doivent au préalable mettre sur pied
un organe intercommunal de gestion de l'eau. Cet organe aura pour rôle de
superviser l'ensemble du processus, de définir les rôles et les
responsabilités de chaque acteur et de centraliser les
différentes interventions sur le territoire. Etant donné la
faible expertise technique et le peu de moyens logistiques et financiers des
municipalités, une politique intercommunale efficace devra passer par
une délégation de gestion des différents ouvrages
d'approvisionnement en eau. Cette délégation peut se faire
à travers la gérance, l'affermage ou la concession. Elle ne
signifie pas l'abandon du processus aux exploitants mais elle permet une
amélioration du service de l'eau. Bien entendu, il faut
matérialiser toutes les relations entre les différents acteurs du
processus par des contrats. La structure de gestion intercommunale devra
capitaliser les enseignements des différents modes de gestion mis en
oeuvre, promouvoir les modes de gestions efficaces et les répliquer dans
les zones à problèmes.
2 Depuis le décret présidentiel
N°2007/117 du 24 avril 2007, la commune de Bafia rural a été
scindée en deux autres communes : Kon-Yambetta et Kiiki. Dans le cadre
de cette étude nous avons travaillé avec des données
portant sur l'ancienne commune de Bafia rural dans la mesure où les
limites territoriales des communes nouvellement créées
n'étaient pas encore disponibles et les exécutifs communaux
n'étaient pas encore votés et installés
ABSTRACT
The Mbam Inoubou division is found in the south west area of
the centre province in Cameroon. It's a division with strong rural colouring,
but there are all the same some small urban centres. Like the majority of that
type of division in Cameroon, this one is confronted with drinkable water
supply for local people.
Looking at its physical aspect, this division is characterised
by a juxtaposition of areas favouring subsoil water exploitation and areas that
do not. It is the Cameroon national water company that supplies urban centres
daily with water, but rural areas use locally made hydraulic systems.
Unfortunately these infrastructures are unequally distributed on the whole of
the division. Some municipalities are better parcelled off than others. However
it is noticed that only 65 villages out of 171 have a water point and only 69%
of the 315 water point we have listed are functional. Consequently, we can
notice a great deficit at the level of the coverage rate for the drinkable
water supply, which is 5.5% in urban areas against 30% in rural areas.
The fact that there is no concertation between the various
actors of the hydraulics who operate in the division doesn't help the situation
to improve; hence a dangerous disorder unfavourable to local people in terms of
water supply and water point efficiency. As a matter of fact one can notice a
concentration of water works in some villages while some others are totally
deprived
On the whole of the department, one can distinguish different
modes of water point management like management boards, integrated management
(within a community initiative group or a local development committee),
commissioners, individual management, etc. These different management modes
also have different outcomes therefore causing the availability and regularity
of water to vary from one village to the other.
On the basis of the decentralization laws which allow the
water supply department to councils and in the order to improve this situation,
the nine communities of the Mbam Inoubou division have created the ASCOMI to
put together their knowledge and means for setting a water management
intercommunity policy. For so doing they have to take into account the
sociological aspect of the area but much more the will of the populations. That
is why a participative approach is necessary.
These nine councils should first of all create an
intercommunity water management board to supervise the whole of the process, to
define the roles and responsibilities of each participant and to be present all
over the division. Given the little technical, logistical and financial means,
their intercommunity policy would be effective by power delegation on the
different water supply works. This can be done through management, leasing or
concession, but it does not mean abandoning the management process to
exploiters. It rather gives way to improving the supply. Materialising this
network through contracts between actors is of course necessary, and the basic
intercommunity management structure should handle all management modes used by
partners, advise effective modes and go down to problematic areas.
SOMMAIRE
Page DEDICACES . i
REMERCIEMENTS iiRESUME .. iiiABSTRACT .
iv
SOMMAIRE . v
LISTE DES ABREVIATIONS ix
LISTE DES FIGURES x
INTRODUCTION 1 PREMIERE PARTIE :
APPROCHE THEORIQUE ET CONCEPTUELLE . 3
I DELIMITATION DU CADRE DE L'ETUDE .. 4
A- Sur le plan
thématique...................................................................................
4
B- Sur le plan
spatial.........................................................................................
4
1 Le milieu
physique..........................................................................................
5 1-1 Le
relief.................................................................................................
5 1-2 Le climat et
l'hydrographie............................................................................
5 1-3 La pédologie et la
végétation..........................................................................
7
2 Le milieu humain et
social...........................................................................
7
C- Délimitation
temporelle..................................................................................
8
II PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE . 8
III QUESTION DE RECHERCHE 10
IV CONTEXTE SCIENTIFIQUE ET THEORIQUE DE LA RECHERCHE 11
A contexte scientifique... 11
1- Sur la thématique de l'accès à l'eau
11
2- Sur le thème des acteurs et des logiques
d'actions, 12
3- Au sujet des politiques d'accès à l'eau
13
4- Sur le plan monographique............... 14
BApproche
théorique........................................................................................
15
1- Définitions et clarification des
concepts............................................................. 15
1-1
L'intercommunalité...................................................
... ............... 15
1-2 La gestion
participative.............................................
............................. 18
1-3
L'eau.........................................................................................................
20
2- Fondements théoriques des formes
d'accessibilité a l'eau..................................... 29
2-1 Du modèle rural au " modèle " de gestion
communautaire.................................. 29 2-2 Du
modèle urbain au " modèle " de distribution
déléguée............................... 30
2-3 Dysfonctionnements et rapprochement des deux "
modèles "................................ 31
V OBJECTIF DE LA RECHERCHE 32
VI HYPOTHESES DE LA RECHERCHE 32
AHypothèse
principale........................................................................
......... 32
B Hypothèses
spécifiques...................................................................................
33
VII METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET PROBLEMES
RENCONTRES...............................................................................................
33
A Méthodologie de la
recherche.....................................................................
33
1 Les sources de données 33
2 Le traitement des
données...........................................................................
35
B Problèmes rencontres 35
VIII INTERET DU SUJET 36
DEUXIEME PARTIE : PREMIERS RESULTATS 37
CHAPITRE I: TYPOLOGIE, REPARTITION GEOGRAPHIQUE ET
FONCTIONNEMENT DES OUVRAGES D'HYDRAULIQUE DANS LE DEPARTEMENT DU
MBAM-ET-INOUBOU 38
INTRODUCTION..............................................................................................
38
I-1 typologie des
ouvrages..................................................................................
38
I-1-1 Les Adductions d'Eau Potable
(AEP)........................................................ 38
I-1-1-1 Les réseaux
SCANWATER...............................................................
38 I-1-1-2 Le réseau
CAMWATER................................................ ...... 41
I-1-2 Les ouvrages d'hydraulique
villageoise..................................................... 43
I-1-2-1 Les
forages....................................................................................
43 I-1-2-2 Les
puits.......................................................................................
45 I-1-2-3 Les
sources....................................................................................
50
I-2 Répartition des ouvrages par
municipalité................................................ ...
57
I-3
Fonctionnement............................................................................................
58 I-4 Taux de couverture des besoins en eau
potable.................................................. 62 I-4-1
Taux de couverture en milieu
urbain.........................................................
63 I-4-2 Taux de couverture en milieu
rural.......................................................... 64
CONCLUSION.................................................................................................
67
CHAPITRE II: LES ACTEURS INTERVENANTS DANS LE
PROCESSUS DE GESTION DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE ET LES PROBLEMES
RENCONTRES . 68
INTRODUCTION..............................................................................................
68 II-I Une multiplicité
d'acteurs..............................................................................
68
II-1 -1 L'Etat
..........................................................................................
68
II-1-2 La coopération bilatérale et
multilatérale 69
II-1-3 Les ONGs 69
II-1-4 Les municipalités 70
II-1-5 Les élites et les élus 70
II-1-6 Les bureaux d'études
............................................................................
70 II-1-7 Les
entreprises.....................................................................................
70
II-1-8 Les organismes confessionnels . 71
II-1-9 Les comités de gestion et les comités de
développement .. 71
II-1-10 Les populations
.................................................................................
71 II-1-11 Les artisans réparateurs 72 II-2 Les
insuffisances
rencontrées.........................................................................
72
II-2- 1 Une multitude de
conflits..................................................................
73
II-2-1-1 les conflits liés au
puisage......................................................... 73
II-2-1-2 Les conflits liés à la position du
point d'eau au sein de la communauté... 73 II-2-1-3 Les
conflits liés au mode de
gestion...................................................
74 II-2-1-4 Les conflits liés à la
propriété du point d'eau.....................................
74
II-2-2 Les pratiques et comportements à
risques................................................. 74 II-2-2-1
Des points d'eau essentiellement utilisés par des
enfants...................... 74 II-2-2-2 L'action des élites :
une aide aux conséquences perverses............... 75 II-2-2-3
Des enjeux politiques et
administratifs.............................................. 75
II-2-2-4 Des ouvrages d'AEP de qualité
approximative.............................. 75
II-2-2-5 Des techniciens peu
qualifiés......................................................
76
CONCLUSION.................................................................................................
76
CHAPITRE III : LES MODES DE GESTION DES POINTS D'EAU
77 PRATIQUES PAR LES POPULATIONS
INTRODUCTION..............................................................................................
77
III-1 la politique sectorielle et le mode de gestion de l'eau
tel que définis par l'Etat 77
III-1-1 La politique sectorielle 77
III-1-2 Stratégie de gestion et d'entretien des points
d'eau 78
III-2 Les modes de gestion tels que pratiqués par les
populations 80
III-2-1 En milieu
rural..............................................................................
80
III-2-1-1 Gestion par comité ad hoc 80
III-2-1-2 La gestion intégrée dans les
activités d'un comité de développement ou
d'un groupe d'initiative commune 83
III-2-1-3 La gestion déléguée
84
III-2-1-4 La gestion individuelle 84
III-2-1-5 L'absence de gestion 85
III-2-2 En milieu urbain 85
III-3 Place et rôle de la femme dans le processus
d'approvisionnement de gestion de
l'eau 87
III- 4 Les usages de l'eau 88
III-4-1 En fonction de la disponibilité de l'eau
88
III-4-1-1 Lorsque l'eau est rare 88
III-4-1-2 Quand la ressource est abondante (Boyabissoumbi,
Kiiki) 89
III-4-2 En fonction du type d'ouvrage 89
III-4-2-1 Les forages 89
III-4-2-2 Les puits aménagés 90
III-4-2-3 Les sources 90
III-4-2-4 Cas des Minis - réseaux SCANWATER 90
III-4-3 Les aspects sanitaires 91
III-5 Maintenance des ouvrages 92
III-6 Les processus de mobilisation des fonds 93
III-6-1 La mobilisation des fonds dans le cadre des
comités de gestion ad hoc 93
III-6-2 La mobilisation des fonds dans le cadre d'un
comité de développement 94
III-6-3 Les contributions
ponctuelles............................................................
95
CONCLUSION.................................................................................................
96
CHAPITRE IV : VERS UNE GESTION INTERCOMMUNALE ET
PARTICIPATIVE DE L'ACCES A L'EAU POTABLE DANS LE MBAM - ET - INOUBOU
97
INTRODUCTION..............................................................................................
97
IV-1 L'approche intercommunale de la gestion de l'eau potable
dans le Mbam-et-
Inoubou......................................................................................................
98
IV-1-1 La vision de la question de l'AEP pour les 8 communes
du Mbam- et- Inoubou 98
IV-1-2 Les objectifs de l'approche intercommunale 99
IV-1-3 Eléments à prendre en
considération dans l'élaboration de le stratégie
intercommunale de
l'AEP..............................................................................
100
IV-1-4 La méthodologie à suivre dans
l'élaboration de la stratégie intercommunale 101
IV-2 Proposition d'un modèle intercommunal de gestion
de l'AEP........................ 103
IV-2-1 La plate-forme intercommunale de gestion de l'AEP : un
modèle qui repose sur
une base participative 104
IV-2-2 Le fonctionnement de la plate- forme intercommunale de
gestion de l'eau 105
IV-2-3 Quels mécanismes de financement ? 108
IV-3 Quelques éléments à prendre en
compte pour assurer la pérennité de l'AEP dans leMbam - et -
Inoubou 108
CONCLUSION.................................................................................................
110
CONCLUSION GENERALE 111
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .. 114
ANNEXES 118
LISTE DES ABREVIATIONS
· ACP : Afrique Caraïbes Pacifique
;
· AEP : Approvisionnement en eau potable
;
· AFVP : Association Française des
Volontaires du Progrès ;
· ASCOMI : Association des communes du
Mbam - et - Inoubou ;
· BE : Bureau d'étude ;
· BID : Banque Islamique de
Développement ;
· BIPE : Budget d'investissement public de
l'Etat ;
· CAFOR : Cellule d'appui et de formation
;
· CD : Compact disk ;
· CG : Comité de gestion ;
· CGPE : Comité de gestion de point
d'eau ;
· DDMINEE : Délégation
départementale du Ministère de l'Eau et de l'Energie
· ERA-Cameroun : Environnement
Recherche-Action au Cameroun ;
· EPCI: Etablissement public de
coopération intercommunale ;
· GIC : Groupe d'initiative commune
· GPS : Global Positioning System
· HIMO : Haute intensité de
main-d'oeuvre
· IEC : Information, éducation,
communication ;
· IRCOD : Institut de Coopération
et de Développement ;
· ISF : Ingénieurs sans
frontières ;
· MINEE : Ministère de l'Eau et de
l'Energie ;
· OMD : Objectif millénaire de
développement ;
· OMM : Organisation
météorologique mondiale ;
· ONG : Organisation non gouvernementale
;
· PA : Puits aménagé ;
· PNA : Puits non aménagé
· PNUD : Programme des Nations Unies pour
le Développement ;
· PPTE : Pays pauvre très
endetté ;
· PSA : Puits sommairement
aménagé ;
· PSEAU : Programme solidarité eau
;
· SA : Source aménagée ;
· SAN : Syndicats d'agglomération
nouvelle ;
· SIG : Système d'information
géographique
· SNA : Source non aménagée
;
· SNEC : Société nationale
des eaux du Cameroun ;
· SONEL : Société nationale
d'électricité ;
· SSA : Source sommairement
aménagée ;
· OMD : Objectif millénaire de
développement ;
· TTC : Toutes taxes comprises ;
· UNICEF : Organisation des Nations Unies
pour l'Enfance ;
· CAMWATER : Camerounaise des eaux
LISTE DES FIGURES
FIGURES
Figure 1 : Localisation du département du
Mbam-et-Inoubou
Figure 2 : Cycle de l'utilisation de l'eau par les
communautés humaines
Figure 3: Localisation des mini réseaux
d'approvisionnement en eau dans le Mbam-et-Inoubou Figure 4 : Cycle du
traitement des eaux dans le département du Mbam-et-Inoubou
Figure 5 : Eléments internes d'un forage
Figure 6 : Localisation des forages dans le
département du Mbam-et-Inoubou
Figure 7 : Eléments internes d'un puits
aménagé
Figure 8 : Localisation des puits aménagés
dans le département du Mbam-et-Inoubou Figure 9 : Localisation des
sources aménagées dans le département du Mbam-et-Inoubou
Figure 10 : Localisation des sources sommairement aménagées dans
le Mbam-et-Inoubou Figure 11 : Répartition des ouvrages par
commune
Figure 12 : Fonctionnalité des ouvrages
Figure 13: Etat des ouvrages par commune
Figure 14 : Répartition des types d'ouvrages non
fonctionnels par commune
Figure 15 : Taux de couverture en eau potable des villages
du Mbam - et - Inoubou Figure 16 : Permanence de l'eau en fonction des
localités
Figure 17 : Etat des ouvrages des entreprises (maîtres
d'oeuvres)
Figure 18 : Modèle de gestion d'un
point d'eau élaboré par la DDMINEE du Mbam - et - Inoubou
Figure 19 : Répartition des modes de
gestion des points d'eau par municipalité
Figure 20 : Eau de boisson /type
d'ouvrage
Figure 21 : Mode de gestion par type d'ouvrage
d'AEP
Figure 22 : Vision de l'ASCOMI pour l'émergence d'une
nouvelle démarche
Figure 23 : Axes principaux de la stratégie
intercommunale
Figure 24 : Méthodologie pour l'élaboration
de la stratégie intercommunale de gestion de l'eau Figure 25:
Des relations contractuelles dans le cadre de la délégation de
certains aspects de la gestion de l'AEP
TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition du linéaire du
réseau CAMWATER par commune
Tableau 2: Analyse comparative des types de puits
d'approvisionnement en eau dans les zones périurbaines du
Cameroun.
Tableau 3: Analyse des différents types de
sources d'approvisionnement en eau dans les zones périurbaines du
Cameroun
Tableau 4 : Répartition des ouvrages d'AEP par
commune
Tableau 5 Fonctionnalité des ouvrages par
commune
Tableau 6: Nombre d'habitants par point d'eau dans la zone
d'étude
Tableau 7: Taux de couverture des besoins en eau par habitant
en zone urbaine
PHOTOS
Photo 1 : Eléments externes d'un forage de marque
Volanta Photo 2 : Vue partielle de l'intérieur d'un puits non
aménagé Photo 3 : Un puit sommairement
aménagé
Photo 4 : Vue externe d'un puit
aménagé
Photo 5 : Une source non aménagée
Photo 6 : Une source sommairement
aménagée
INTRODUCTION
La problématique de l'approvisionnement en eau potable
constitue un des enjeux majeurs de ce millénaire. En effet, cette
denrée indispensable à la vie n'est pas toujours accessible
à tous en quantité et en qualité. Sa mise à
disposition constitue par conséquent un souci permanent pour tous les
gouvernements du monde entier. Si dans les pays développés
l'accès à l'eau potable est une réalité palpable,
il n'en est pas de même pour les pays en voie de développement.
Ceux-ci font face à de sérieuses difficultés quant
à l'approvisionnement en eau potable de leurs populations.
En Afrique sud saharienne, moins de 50 % des habitants a
accès au système d'adduction d'eau potable. La situation est
encore plus critique en zone rurale où les populations n'ont parfois que
pour seul recours l'usage des cours d'eau
Au Cameroun, seulement 106 des 320 villes recensées
sont alimentées par le réseau SNEC. Si le taux de desserte est
estimé à 30 % en milieu urbain, il n'est que de 5 % en milieu
rural. C'est la situation qui prévaut dans notre zone d'étude :
le département du Mbam-et-Inoubou. En effet, crée en 1995, le
département du Mbam-et-Inoubou résulte de l'éclatement du
grand Mbam. Il occupe le Nord Ouest de la province du Centre et a pour
chef-lieu Bafia. Depuis les décrets présidentiels
N°2007/115 du 23 avril 2007 et N°2007/117 du 24 avril 2007, le
Mbam-et-Inoubou compte désormais huit arrondissements et un district.
L'espace y est organisé autour de neuf communes (Bafia, Bokito,
Ombessa, Deuk, Makénéné, Ndikiniméki, Kiiki,
Kon-Yambetta et Nitokou)
C'est un département essentiellement rural,
peuplé d'une population cosmopolite. Comme dans de nombreux autres
départements du pays, la problématique de l'approvisionnement en
eau potable des populations s'y pose avec acuité. Malgré les
efforts déployés par le gouvernement et les acteurs de la
société civile dans le domaine de la mise en oeuvre des ouvrages
d'hydraulique villageoise, la majeure partie du territoire reste à
desservir car les ouvrages ainsi implantés ne suffisent pas à
satisfaire la demande.
C'est pour apporter une contribution à la recherche de
solutions efficaces pour faire face à ces insuffisances que nous avons
jugé nécessaire de mener cette étude. Ce travail se veut
une réflexion qui explorera les voies et moyens pouvant contribuer
à l'amélioration de
l'approvisionnement en eau potable des populations du
département du Mbam-et-Inoubou. Il se divise en deux grandes parties.
La première partie porte sur le cadre conceptuelle et
théorique. Elle délimite le sujet sur les plans
thématique, spatial et temporel. Un accent est également
porté sur une étude des différents concepts qui sou
tendent ce travail ainsi que les différentes théories qui
régissent l'approvisionnement en eau potable. Cette partie se termine
par l'énoncé de la problématique générale,
de la question de recherche ainsi que de la méthodologie employée
pour parvenir à nos fins.
La deuxième partie, quant à elle, met en avant
les premiers résultats de nos recherches sur le terrain. Elle met en
évidence la typologie, le fonctionnement et la répartition des
ouvrages d'hydraulique dans le département. Les acteurs de la
filière sont également identifiés et les problèmes
qu'ils rencontrent, évoqués. Un accent particulier est mis sur
les modes de gestion des points d'eau développés par les
populations. La deuxième partie se termine par la proposition d'un mode
de gestion intercommunale et participatif de l'accès à l'eau
potable.
En somme il s'agit d'une contribution à la
réflexion en vue de l'amélioration du taux de couverture
qualitatif et quantitatif de l'approvisionnement en eau potable des populations
du Cameroun en général et de celles du département du
Mbam-et-Inoubou en particulier. Elle se veut également un outil pour une
gestion rationnelle et durable des ressources en eau au sein de notre pays.
PREMIERE PARTIE: APPROCHE CONCEPTUELLE ET
THEORIQUE
I DELIMITATION DU CADRE DE L'ETUDE
La présente partie de notre étude a pour but de
présenter et de circonscrire le sujet de notre recherche sur le plan
thématique, spatial et temporel.
A- Sur le plan thématique
Les populations du Mbam-et-Inoubou font face aujourd'hui
à de sérieuses difficultés d'approvisionnement en eau
potable. Cette situation s'explique par l'absence d'une politique de
l'Eau3 bien définie, la multiplicité d'intervenants
dans ce domaine et surtout par l'absence d'une plate-forme de concertation et
de coordination des actions des différents acteurs du secteur.
Toutefois, des efforts sont déployés pour remédier
à la situation en milieu urbain à travers la SNEC et en milieu
rural à travers l'utilisation des ouvrages d'hydraulique villageoise
Au-delà de la nécessité de pourvoir aux
besoins en eau potable des populations, les programmes d'hydraulique
villageoise ont un triple objectif :
· améliorer les conditions d'hygiène et de
santé des populations ;
· réduire les corvées d'eau pour les femmes
et les enfants ;
· stabiliser les populations auprès des points d'eau
permanents.
Le diagnostic de la situation actuelle de l'approvisionnement
en eau potable dans le département du Mbam-et-Inoubou
révèle un certain nombre d'insuffisances tant en quantité
qu'en qualité. C'est pourquoi, s'appuyant sur l'opportunité
qu'offrent les nouvelles lois de Juillet 2004 sur la décentralisation,
les neuf communes du département se sont regroupées au sein d'une
association dénommée ASCOMI (Association des Communes du
Mbam-etInoubou). Cette structure intercommunale vise la mise en commun des
moyens financiers et techniques desdites municipalités afin
d'améliorer durablement les conditions d'approvisionnement en eau
potable des populations de leur ressort territorial.
B- Sur le plan spatial
Le département du Mbam-et-Inoubou (notre zone
d'étude) s'étend entre 4°et 5° de latitude Nord et
entre 10° 22' et 11° 30' de longitude Est. Il résulte de
l'éclatement du grand Mbam en 1995 et occupe le Nord - Ouest de la
province du Centre. Il est limité au Nord Ouest par le
département du Noun, à l'est par le département du
Mbam-et-Kim, à l'ouest par le département du Ndé, au sud
par les départements de la Sanaga maritime et de la
Lékié.
Sa superficie est de 7 125 Kilomètres carrés.
Sa population est estimée à 260 000 habitants. Sur le plan
administratif, depuis les décrets présidentiels N°2007/115
du 23 avril
3 Une politique sectorielle de l'eau est toutefois en cours de
validation au Ministère de l'énergie et de l'eau. Cependant, la
lettre de la politique de l'hydraulique urbaine existe.
2007 et N°2007/117 du 24 avril 2007, le
département du Mbam-et-Inoubou compte compte huit arrondissements :
Bafia, Bokito, Ombessa, Deuk, Makénéné,
Ndikiniméki, Kiiki, KonYambetta et un district Nitoukou. L'espace est
réparti sur neuf communes4 (Bafia, Bokito, Ombessa,
Deuk, Makénéné, Ndikiniméki, Kiiki, Kon-Yambetta et
Nitokou)
1 Le milieu physique
1-1 Le relief
Le relief du département du Mbam-et-Inoubou est
constitué de surfaces plates et des plateaux, arrondis aux sommets
rocheux, de montagnes aux pentes raides, de falaises escarpées, de
vallées enfoncées. Les plateaux d'altitude moyenne de 850 m,
couvrent 1/3 de la surface du département. Parmi les hauts sommets on
peut citer l'Ongodion au sud de Ndikinimeki, le Nekond à l'ouest.
Près de Ndokbiakat se dresse l'Oma Wo Buéa (1300 m) ainsi
appelé en comparaison avec le mont Cameroun. On peut également
ajouter le mont Ehola Mboka dont l'altitude ne dépasse pas 1000 m.
Sur le plan géologique, les formations du socle datent
du précambrien. Elles sont dominées par les embréchites,
les gneiss à biotite et les quartzites. La région est
entièrement constituée de terrains métamorphiques anciens.
La couche d'altération est constituée d'un matériau
argilo-sableux riche en fer et en alumine. Cette couche est
caractérisée par sa couleur ocre. La faible épaisseur de
la couche d'altération (4 à 12 m) et la proximité de la
roche mère sont des facteurs qui expliquent les difficultés de
captage de l'eau par les puits et l'intermittence des sources.
1-2 Le climat et l'hydrographie
Le climat du Mbam-et-Inoubou est du type équatorial
guinéen. Il y tombe en moyenne 1 500 à 2 000 mm de pluie par an.
L'année est répartie en quatre saisons :
- une grande saison sèche de décembre à
mi-mars ;
- une petite saison de pluies de mi-mars à juin ;
- une petite saison sèche de mi-juin à août
;
- une grande saison de pluies de septembre à novembre.
4 Depuis ces décrets la commune de Bafia
rural a éclaté en deux autres communes : Kiiki et Kon-Yambetta.
Toutefois dans le cadre de cette étude nous avons jugé
nécessaire de travailler avec les limites de l'ancienne commune de Bafia
Rural dans la mesure où les communes nouvellement créées
n'étaient pas encore matérialisées sur le terrain et
n'avaient pas encore de responsables administratifs.
Fig 1 : Localisation du département du
Mbam-et-Inoubou 17
La température moyenne varie entre 23 et 24° C avec
des pics de 38 ° C en février, période pendant laquelle
l'évapotranspiration atteint son maximum.
Sur le plan hydrographique, le département est
arrosé par trois grands cours d'eau :
> la rivière Makombé qui draine
l'arrondissement de Ndikinimeki et le district de Nitoukou ;
> le Mbam (principal affluent de la Sanaga), qui draine le
centre, le nord et l'ouest du département ;
> la Sanaga qui régule presque tous les
écoulements d'eau souterraine avec une influence accentuée sur
les arrondissements d'Ombessa et de Bokito.
1-3 La pédologie et la
végétation
Situé sur des sols férrallitiques avec un
potentiel de fertilité variable, le département du
Mbam-et-Inoubou possède, en plus des sols rouges et jaunâtres, des
sols latéritiques riches en humus dans les domaines où
prédomine la savane.
La végétation du département du
Mbam-et-Inoubou est riche et variée. Elle est assimilée à
celle de la zone post forestière. De nos jours, la forêt a
fortement subi les effets de l'anthropisation. Elle ne subsiste que le long des
cours d'eau alors que la savane arbustive dégradée riche en
imperata cylindrica occupe une bonne partie du territoire.
2 Le milieu humain et social
Le département du Mbam-et-Inoubou a un peuplement
cosmopolite. On y recense plusieurs ethnies, notamment les Yambassa, les Banen,
les Bafia, les Nyokon, les Yambetta. Ces ethnies font toutes, partie du grand
groupe des Bantou.
L'organisation politique traditionnelle du département
est fondée sur les clans. L'autorité est patriarcale. Le chef est
un descendant du fondateur du clan. En dépit des divisions
administratives, les populations du Mbam-et-Inoubou en particulier et celles du
Mbam en général, sont liées non seulement par
l'appartenance à un même territoire, mais également par des
liens de fraternité. Ce sont d'excellents agriculteurs. Elles vivent
essentiellement des revenus que leur procurent le sol et l'élevage du
petit bétail. En effet, l'économie du Mbam-et-Inoubou repose sur
la culture des produits de rente et l'exploitation forestière. Les
difficultés d'approvisionnement en eau et son insuffisance constituent
un frein pour les activités économiques du secteur primaire et
secondaire.
Le Mbam-et-Inoubou associe des zones rurales et des petits
centres urbains. On y note un dualisme au niveau de l'approvisionnement en eau
potable. Les réseaux SNEC se retrouvent uniquement dans les centres
urbains alors que l'approvisionnement en eau des
zones rurales est assuré par les ouvrages d'hydraulique
villageoise (Forages, mini-réseaux, puits et sources).
Pour l'ensemble des populations du département, l'eau
a une importance capitale. Elle sert non seulement pour les usages quotidiens
(consommation, hygiène corporelle, ménage...), mais, elle est
également utilisée au cours de multiples cérémonies
traditionnelles.
C Délimitation temporelle
Depuis le début de la décennie 80, au regard de
la crise économico-financière et la pression des bailleurs de
fonds qui en a résulté, les gouvernements des pays d'Afrique, de
plus en plus désarmés face à l'ampleur des besoins sociaux
et des pressions externes, ont été obligés
d'adhérer à une nouvelle forme d'organisation de l'action
publique qui est la décentralisation.
Les réformes liées à la
décentralisation ont été initiées essentiellement
du sommet vers la base dans un processus très volontariste et
très encadré.
Au Cameroun, les collectivités locales
décentralisées qui fonctionnent normalement sont les communes.
Elles gèrent les affaires locales sous la tutelle de l'Etat en vue du
développement économique, social et culturel des populations. Les
communes ont compétences dans plusieurs domaines dont celui de l'eau. En
effet, la loi d'orientation de la décentralisation de juillet 2004
renforce celle de l'eau de 1998. Elle transfère les compétences
en matière d'approvisionnement en eau potable aux communes.
Conscientes cependant qu'il leur sera impossible de prendre
en charge individuellement cette question, les neuf communes du
département du Mbam-et-Inoubou ont décidé de se regrouper
en une association dénommée ASCOMI (association des communes du
Mbam-et-Inoubou) afin de mettre en commun leurs moyens et de définir une
politique commune de l'approvisionnement en eau potable qui intègre la
société civile.
II PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE
L'eau est une ressource indispensable au maintien de la vie.
Au-delà de sa fonction biologique, l'eau potable est un
élément majeur qui participe à la sauvegarde de la
dignité humaine.
La problématique de l'eau occupe une place importante
dans les grands débats qui concernent l'avenir de l'humanité
(sommet de Rio, sommet de Johannesburg, forum mondial de l'eau au Japon...).
Patrimoine de l'humanité, bien commun des peuples, source de vie,
l'«or bleu» est plus que jamais en péril. Expression des
rapports sociaux injustes qui
prévalent entre les nations et à
l'intérieur de chacune d'elles, la gestion de l'eau est l'objet de
plusieurs conflits.
L'eau est indispensable à la vie. Mais, des millions de
personnes, partout dans le monde, manquent d'eau. En effet, toutes les dix
minutes, 1505 personnes meurent dans le monde parce qu'elles n'ont
pas accès à de l'eau potable. Les maladies liées à
l'eau telles que le choléra, la typhoïde, les diarrhées,
sont de plus en plus récurrentes surtout dans les pays en
développement..
Il y a d'autre part de grandes inégalités
géographiques. Aux Etats-Unis par exemple, un habitant consomme 600
litres d'eau par jour6. C'est 30 fois ce qu'il faudrait à un
enfant africain pour survivre. En Afrique, il faut marcher en moyenne 6 km par
jour pour aller chercher de l'eau. La situation est d'autant plus
inquiétante que l'eau douce disponible par habitant va être
divisée par trois en 50 ans. La pénurie d'eau menace tous les
continents. On commence en Europe à prendre conscience des
problèmes de sécheresse. Mais, la situation la plus explosive se
rencontre en Asie où 2/3 de la population mondiale, soit 300 millions de
Chinois, boivent tous les jours de l'eau polluée par des produits
chimiques.
En Afrique sahélienne, moins de 50% des populations ont
accès au système d'adduction d'eau potable. A peine 36 %
bénéficient d'installations d'assainissement. Pourtant, en 20
ans, près de 100 000 points d'eau ont été
aménagés. Cette année, le nombre d'Africains non
approvisionnés en eau potable atteindra 447 millions, et moins d'un
tiers de la population aura accès à des moyens d'assainissement
adéquats. 93 % de la population en Erythrée, 65 % en Sierra
Léone et au Mali, 50 % au Sénégal n'ont pas accès
à l'eau potable. Un Africain n'utilise, en moyenne, que 20 litres d'eau
par jour contre 600 litres pour un Américain
Dans notre pays, l'eau est à la fois abondante et
rare. Il faut donc identifier les ressources en eau, les évaluer, les
mobiliser, les traiter et les rendre accessibles à tous. Les
dispositions actuelles montrent leur insuffisance notamment dans les
régions rurales ou dans les petits centres urbains.
En effet, l'accès à l'eau potable est
extrêmement difficile dans les régions rurales ou dans les petits
centres urbains. Sur 320 villes et autres localités du Cameroun,
seulement 1067 d'entres elles sont alimentées en eau potable
par le réseau de la SNEC. En 1997, la SNEC a produit 56 millions
m3 d'eau potable dont 70% ont été servis dans les deux
plus
5 Source Nations Unis, New - York, mars 2003
6 Source Nations Unis, New - York, mars 2003
7 DJEUDA, H.B et al Yaoundé PUY 2001
grandes villes de Yaoundé et Douala. En zone rurale, le
réseau SNEC est généralement inexistant.
Dans les petits centres urbains et les zones rurales, le
concessionnaire des réseaux estime que ses investissements ne sont pas
rentables. C'est le cas du département du Mbamet-Inoubou où
seules cinq villes sont approvisionnées par le réseau SNEC. Le
taux de desserte y est de 5 % en milieu urbain et de 30 % en milieu rural.
De nos jours, le contexte juridique marqué par la
décentralisation permet des avancées. En effet, désormais,
les collectivités locales ont le droit de pourvoir leurs populations en
eau potable. Toutefois, il est déplorable que celles-ci n'aient pas
été préparées à recevoir de telles
responsabilités. Leurs budgets, très limités, ne leur
permettent pas d'assumer la charge de l'approvisionnement en eau potable qui
nécessite des investissements financiers colossaux et des moyens
techniques considérables.
Pour pallier la situation, les communes du Mbam-et-Inoubou
ont exploré la voie de l'intercommunalité. Cette voie,
pensent-elles, leur permettra de faire face à la situation et surtout
d'être plus crédibles dans la recherche des diverses
opportunités que procure la coopération
décentralisée.
III QUESTION DE RECHERCHE
Notre travail se veut une contribution à
l'émergence d'une véritable maîtrise d'ouvrage
intercommunale dans le cadre d'une démarche participative impliquant
l'ensemble des acteurs locaux de l'eau.
Notre question de recherche sera par conséquent celle
de savoir si, dans le contexte actuel de décentralisation, l'approche
intercommunale de la gestion de l'eau peut contribuer à
l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable des populations du
département du Mbam-et-Inoubou ?
En d'autres termes, il s'agira pour nous de savoir si
l'approche intercommunale et la gestion participative de l'eau peuvent
surmonter tous les problèmes et les manquements qui entravent
l'accès actuel à l'eau potable des populations de ce
département.
A ce titre, nous nous posons les questions suivantes :
> Quel est l'état des lieux de l'approvisionnement en
eau potable au sein du département du Mbam-et-Inoubou ?
> Quelles sont les logiques d'interventions des acteurs sur
le terrain ?
> Quels sont les différents facteurs à
prendre en considération dans le processus d'élaboration d'une
politique participative et intercommunale de gestion de l'approvisionnement en
eau potable au sein du département ?
> Comment peut se matérialiser une politique
intercommunale efficiente de gestion de l'approvisionnement en eau potable ?
IV CONTEXTE SCIENTIFIQUE ET THEORIQUE DE LA RECHERCHE
A Contexte scientifique
La problématique de l'approvisionnement en eau des
petits centres urbains et des zones rurales au Cameroun et dans le monde a
déjà fait l'objet de plusieurs études. Cependant, au
Cameroun comme le rappelle la stratégie du Ministère de l'Eau et
de l'Energie, très peu d'études ont été
consacrées à la gestion et à l'organisation autour des
ouvrages d'approvisionnement en eau potable.
Plusieurs documents existent. On peut en citer quelques uns sans
toutefois être exhaustifs :
1- Sur la thématique de l'accès à
l'eau
· DJEUDA H. B et al (2001), dans L'eau au
Cameroun, traitent des différents types de ressources en eau
rencontrées dans le pays en fonction des climats. Ils examinent
également le contexte institutionnel de l'eau et de l'assainissement
tout en identifiant les différents acteurs du secteur de l'eau. Ils
analysent également les spécificités de la gestion et de
l'exploitation de l'approvisionnement en eau dans les zones rurales et
urbaines. A ce titre, ils caractérisent les différents types
d'ouvrages décentralisés d'accès à l'eau potable
auxquels ont recours les populations des zones rurales ou situées dans
des régions dépourvues de réseau. Ils terminent leur
réflexion par l'examen des particularités de l'approvisionnement
en eau potable dans les zones périurbaines et l'analyse du secteur de
l'eau en accord avec le contexte socio-économique.
· TCHAWA P. (1998) dans une publication intitulée
Les alternatives à la crise de l'approvisionnement des villes
camerounaise en eau met en relief l'incapacité de l'Etat et des
municipalités à fournir de l'eau potable à toutes les
populations notamment celles des zones rurales et des petits centres urbains.
Face à cette situation, les populations, appuyées par les ONGs
développent des stratégies parallèles pour
s'approvisionner en eau potable. Pour lui, la solution au problème, tout
au moins à court et moyens termes, passe par la mobilisation, la
solidarité et l'organisation autour des projets d'approvisionnement en
eau potable.
· TANAWA E. (1998) dans un article sur les logiques
d'accès à l'eau potable dans les petits centres et en zones
périurbaines au Cameroun estime que les petites villes
procèdent beaucoup plus des méthodes d'hydraulique villageoise.
Mais les pouvoirs publics n'ont pas une position claire face à ce genre
de pratiques. Les populations non desservies
par le réseau SNEC se débrouillent avec les
moyens de bord, sans pouvoir cerner les risques encourus pour leur
santé.
· Le Programme Solidarité Eau, dans un ouvrage
paru en 1998 et intitulé « Eau et assainissement dans les
quartiers périurbains et les petits centres », s'est
penché sur les modalités de mise en place d'un mode de gestion
partagée du service de l'eau potable. Cet ouvrage étudie
également les mutations à conduire pour une maîtrise
d'ouvrage locale en matière d'approvisionnement en eau des
populations.
Le même programme, dans un ouvrage paru en 1994 et
intitulé « La gestion du service de l'eau dans les centres
secondaires », s'interroge sur le débat actuel de la gestion
décentralisée du service de l'eau et de son enjeu au niveau de
l'aménagement du territoire.
2- Sur le thème des acteurs et des logiques
d'actions, des réflexions enrichissantes ont
été menées. On peut citer entres autres :
· La délégation départementale du
MINEE du Mbam-et-Inoubou (2002) a rendu public un « Plan d'action pour
mettre en oeuvre la stratégie du MINEE en matière
d'approvisionnement en eau et en assainissement dans le département du
Mbam-etInoubou ». Ce rapport donne une liste plus ou moins exhaustive
des ouvrages d'approvisionnement en eau dans le département. Il liste
également les ouvrages à réhabiliter ainsi que les zones
qui en sont dépourvues. Par ailleurs, il fait un état des lieux
de la situation actuelle et propose des solutions pour améliorer la
couverture en eau potable dans le département.
· KFW, Programme Pro village (2003) : qui a
publié « Etat des lieux de l'approvisionnement en eau de la
ville d'Ombessa (Département du Mbam-et-Inoubou) ». Ce rapport
fait une évaluation des potentialités des ressources en eau de
l'aquifère des altérités du département du
Mbam-et-Inoubou. Il fait ressortir les zones à risques pour la
construction des puits.
Il met en évidence les arrondissements qui ne
présentent pas assez de garanties tant au niveau du fonçage des
puits qu'au niveau de la qualité des eaux pouvant être
prélevées dans les ouvrages construits. Le rapport définit
également le mode actuel d'approvisionnement en eau et présente
les résultats des sondages effectués dans l'ensemble du
département.
De manière spécifique, le rapport dresse
l'état des lieux de l'approvisionnement en eau potable dans la ville
d'Ombessa en mettant en exergue les types d'ouvrages rencontrés dans ses
huit quartiers.
· Diocèse de Bafia (2003): « Projet
eau potable»; Réparation de 200 pompes Volanta dans le Mbam-et-Kim,
le Mbam-et-Inoubou et la Lékié », Ce rapport
présente les caractéristiques des forages équipés
de pompes Volanta (pompes les plus robustes et les plus
appréciées dans la zone d'études), ainsi que les types de
pannes qui les affectent. Il met également en évidence les
stratégies que développent les populations pour réparer
leurs ouvrages d'approvisionnement en eau potable. Le rapport présente
tous les forages équipés de pompes Volanta réalisés
dans le Mbam-et-Inoubou d'une part et d'autre part ceux ayant fait l'objet d'un
dépannage dans le cadre du projet eau potable du diocèse de
Bafia, ainsi que les coûts y afférents
· VILAND M. et MONTIEL A. (2001) quant à eux,
dans un ouvrage intitulé: Eau et santé: Guide pratique pour
les intervenants en milieu rural africain, mettent en évidence
toutes les pratiques que doit adopter chaque acteur dans le domaine de l'eau et
de la santé en milieu rural africain afin que cette ressource cesse
d'être un facteur de morbidité.
· TRAORE M. O. dans un article intitulé
communication sur le bilan des comités de gestion,
publié dans les actes de la deuxième rencontre de
concertation des acteurs dans le domaine de l'hydraulique au
Sénégal de décembre 1997, identifie les différents
acteurs du domaine et met en exergue les interactions entre eux. Il met
également en évidence les différents modes de gestion que
les communautés ont développés afin d'assurer la
pérennité des ouvrages d'approvisionnement en eau au
Sénégal.
3- Au sujet des politiques d'accès à
l'eau
· Le Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté dans sa rubrique « eau et
assainissement » révèle que le monde rural demeure
confronté à un réel problème d'eau. Ce
problème résulte de la situation géo-écologique
défavorable de certaines régions d'une part et du manque de
politiques appropriées dans le secteur de l'eau d'autre part. Ce
document rappelle l'intention du gouvernement camerounais de mettre sur pied un
ensemble de réformes qui visent à promouvoir l'accès de
tous à l'eau potable. Ces reformes se feront à travers :
· Une amélioration substantielle du taux de
couverture actuel du monde rural en eau potable.
· Une disponibilité des services adéquats
d'assainissement pour la protection et l'évaluation de la
quantité et de la qualité de l'eau en considérant
l'intégrité de l'écosystème naturel, la
santé publique et la valorisation des ressources humaines.
· L'identification des indicateurs objectifs et
pertinents pour la programmation
et la gestion intégrée des projets d'eau potable
et d'assainissement.
Par ailleurs, ce document définit l'objectif
spécifique à moyen terme qui vise à mettre en oeuvre un
programme de production et de distribution d'eau potable dans 113 centres
secondaires semi-urbains à très forte concentration de
population.
Cette rubrique se termine par la nécessité du
renforcement des capacités de la production hydroélectrique,
l'évocation de la stratégie gouvernementale pour un meilleur
accès à l'eau et pour la lutte contre les pénuries
sévères, les grandes sécheresses, les
épidémies et les catastrophes civiles.
· TANAWA E. dans un article intitulé Un
nouveau contexte réglementaire : L'approvisionnement en eau des villes
du Cameroun publié dans la lettre du PSEAU (Programme
Solidarité Eau) n° 30 de novembre 1998, fait un examen de la loi
n°98/005 du 14 avril 1998 portant régime de l'eau au Cameroun.
L'auteur présente la situation du pays avant cette loi et met en exergue
les changements qui pourraient découler de sa mise en application.
· MINEE : Stratégie du Ministère de
l'Eau et de l'Energie ; étude diagnostic du domaine de l'eau, mars
2005. Cette étude fait un état de la demande et de l'offre en
matière d'eau au Cameroun. Elle évoque les modes
d'approvisionnement notamment en milieu urbain et rural tant sur le plan de la
consommation humaine que de l'utilisation industrielle. Elle présente
également les composantes intermédiaires, les aspects
socio-économiques, spatiaux et financiers relatifs à
l'approvisionnement en eau.
L'étude s'étend aussi sur le dispositif
institutionnel en analysant toutes les lois qui régissent le secteur de
l'eau au Cameroun. Un rappel portant sur les différentes politiques est
également fait ainsi que l'environnement national et la position du pays
par rapport à la mouvance internationale.
4- Sur le plan monographique
· ERA-Cameroun a publié en janvier 2004 une
étude intitulée Commune urbaine de Bafia ; étude
monographique. Cette étude présente les
caractéristiques du milieu physique et donne des indices sur le
développement socio-démographique de la ville de Bafia. Elle
analyse également le développement économique et
l'accès aux services sociaux. Les grands axes de développement de
la ville sont également abordés ainsi que l'accès aux
services urbains de base en général et à celui de l'eau en
particulier.
En effet, en dépit de la présence du
réseau SNEC, l'approvisionnement en eau potable des ménages dans
la ville de Bafia connaît d'énormes problèmes. Les
installations
de la SNEC sont vétustes et ne suffisent plus pour
satisfaire les besoins de la population. Celles-ci ont donc souvent recours aux
sources et aux puits qui fournissent souvent une eau de qualité
douteuse.
Cette ONG a également réalisé dans la
même période une étude intitulée Commune rurale
de Bokito ; étude monographique, Rapport final, janvier 2004. Tout
comme la monographie de la commune urbaine de Bafia, celle de la commune rurale
de Bokito présente les caractéristiques du milieu physique, le
développement socio-démographique et économique de la
ville. Elle fait un état des lieux de l'accès aux services
sociaux et met en évidence les grands axes de développement de la
ville de Bokito.
Ces documents nous apportent de nombreuses informations et
contributions quant à la gestion de l'approvisionnement en eau potable.
Cependant, malgré la multiplicité des solutions
préconisées, aucun d'entre eux ne préconise l'alternative
intercommunale dans la gestion de l'accès à l'eau. C'est ce qui
explique en partie le choix de cette approche dans le cadre de cette
étude.
B Approche théorique
1- Définitions et clarification des concepts
Pour une meilleure compréhension de notre étude,
il est indispensable de développer au préalable quelques
concepts. Il s'agit notamment de celui de l'intercommunalité, la gestion
participative et l'eau.
1-1 L'intercommunalité
Le terme intercommunalité désigne les
différentes formes de coopération qui existent entre les
communes. Il y a plus de cent dix ans que la coopération intercommunale
est apparue en France (La loi du 22 mars 1890 a institué le
régime des syndicats de communes qui sont des établissements
publics dans le cadre desquels des communes peuvent s'associer. A l'origine,
ces syndicats pouvaient être constitués pour " une utilité
intercommunale " notamment pour la réalisation de travaux
d'équipement tels que l'électrification des communes
participantes.) avec la création d'un syndicat intercommunal. Elle
permet aux communes de se regrouper au sein d'un établissement public,
pour assurer certaines prestations (ramassage des ordures
ménagères, assainissement, transports urbains...), ou pour
élaborer de véritables projets de développement
économique, d'aménagement ou d'urbanisme. Les communes
transfèrent à cette institution certaines de leurs
compétences. Elle se trouve investie, à leur place, des pouvoirs
de décision et d'exécution (principe d'exclusivité).
Sur le principe de « l'union fait la force »,
certains projets, trop onéreux pour être pris en charge par une
commune, peuvent ainsi voir le jour grâce à l'existence d'une
structure communautaire disposant, de par sa population, d'un budget plus
élevé. Cependant, il est important de souligner que les communes
adhérentes gardent une totale autonomie pour la gestion de leurs propres
budgets et de leurs projets.
Cette notion a évolué depuis la décennie
80. Désormais, elle ne se limite plus à la coopération
entre communes de la même région, du même pays, mais, elle
s'applique également à l'association entre communes d'une
même sous-région et au jumelage entre communes de divers horizons.
Par ailleurs, l'action intercommunale s'est grandement diversifiée et
porte désormais sur des aspects tels que l'entretien routier ou
l'accès à l'eau.
Ce concept, très récent au Cameroun, a plusieurs
objectifs :
C'est un palliatif à l'émiettement communal et
un instrument de l'organisation rationnelle des territoires. En l'absence de
refonte de la carte territoriale, l'intercommunalité rassemble des
moyens dispersés et structure des initiatives locales.
L'intercommunalité favorise aussi le
développement économique local et la relance de la politique
d'aménagement du territoire. Au niveau national, il s'agit, avec le
consentement des communes, de mettre en place un maillage du territoire qui
permet de répondre aux défis qui se posent au pays en
matière d'aménagement du territoire, qu'il s'agisse des
problèmes liés au développement urbain ou à la
dévitalisation des espaces ruraux.
Réponse pragmatique aux problèmes de gestion
que rencontre l'ensemble des élus municipaux, outil de
l'aménagement du territoire au plan national, la coopération
intercommunale prépare à l'insertion régionale et
sous-régionale et à l'accélération des
échanges économiques et humains.
On distingue deux types d'intercommunalité :
~ la forme associative revêt
une grande souplesse quant à sa création et son fonctionnement.
Elle permet aux communes de gérer ensemble les activités ou les
services publics dont le financement provient des contributions
budgétaires et/ou fiscalisées des communes membres. On observe
une prédominance des attributions techniques telles que l'eau,
l'assainissement, les ordures ménagères, le ramassage scolaires,
...). Elle repose essentiellement sur les syndicats (mixtes, à vocation
unique, à vocation multiple). C'est la forme de coopération la
plus répandue.
· la forme
fédérative est plus contraignante. Elle implique
des transferts de compétences fixées par la loi et s'accompagne
d'une relative indépendance financière grâce à une
fiscalité propre. Elle tend à regrouper des communes autour d'un
projet permettant de favoriser le développement local et de contribuer
à la politique d'aménagement du territoire. Son financement est
assuré par la fiscalité directe locale (taxes foncières,
d'habitation et professionnelle) levée par les établissements
publics de coopération intercommunale (EPCI). Elle a d'abord
rassemblé les districts et les communautés urbaines, puis les
syndicats d'agglomération nouvelle (SAN) et, enfin, les
communautés de communes et les communautés de villes.
Cependant, ce concept, très en vogue, présente
des limites telles que mentionnées dans le Livre noir de
l'intercommunalité, publié en septembre 2005, par Patrick
Beaudouin et Philippe Pemezec. Ces auteurs affirment que
l'intercommunalité est une grave source d'insécurité
juridique. En effet, la frontière entre la compétence communale
et la compétence intercommunale n'est jamais clairement définie.
Plus précisément, les auteurs constatent :
· un problème de définition des
périmètres intercommunaux ;
· une superposition à des syndicats
intercommunaux préexistants, qui remplissaient déjà
pleinement les compétences qu'entendent assumer les nouveaux
établissements publics de coopération intercommunale (EPCI)
à fiscalité propre ;
· des approximations et des retards
répétés dans la définition de
l'intérêt communautaire ;
· la faible liberté d'entrée et de sortie
d'une commune au sein d'une intercommunalité ;
· le principe de la libre administration des
collectivités territoriales se traduit dans les faits par un
système de partenariat chaotique, où chacun cherche à
s'arroger l'ensemble des compétences ;
· une dégradation continue des compétences
communales.
Au Cameroun, la loi N°2004/018 du 22 juillet 2004 fixant
les règles de la décentralisation applicables aux communes dans
son chapitre II du titre IV, reconnaît aux communes la capacité de
s'organiser en syndicats de communes. Cette loi définit les
modalités de création, d'organisation et de fonctionnement d'un
syndicat de communes. Toutefois, son décret d'application n'est pas
encore signé. Les structures intercommunales
qui existent (association des villes et communes du
Cameroun...par exemple) évoluent donc dans le cadre de la loi sur la
liberté d'association.
La structure intercommunale étudiée dans le
cadre de ce travail est l'ASCOMI (Association des communes du Mbam-et-Inoubou).
Cette association est régie par la loi de 1990 portant sur la
liberté d'association. Dans cette étude, nous nous appesantirons
sur les motifs qui ont poussé les neuf communes du département
à se mettre ensemble afin de définir une politique commune de
l'approvisionnement en eau potable. Nous étudierons également les
fondements de la politique qu'elle se propose de mettre en place.
2-2 La gestion participative
Pour les fins de la présente étude, nous avons
consulté plusieurs auteurs ayant traité la gestion participative.
Parmi eux, Marie Bouchard (1996) pense que la gestion participative est une
approche de gestion qui associe les divers partenaires au processus, notamment
à la prise de décision, au contrôle et à
l'évaluation. Cependant, une approche de gestion participative est,
avant tout, une question d'attitude et de comportement. Elle reconnaît
à ceux qui réalisent les activités un droit certain
à se prononcer sur cette pratique et à la contrôler. Dans
ce sens, les partenaires sont considérés comme les premiers
experts pouvant fournir une information pertinente sur une situation
donnée. Ils détiennent des moyens pour développer,
corriger ou transformer la réalité.
Fontaine, (1992) quant à lui, pense que pour que l'on
parle de gestion participative " iifaut que la
participation porte sur des actes de gestion (...) et que ces actes de
gestion
soient porteurs d'enjeux réels ".
Pour Phil Bartle (2002), le mot «gestion» se
rapporte aux fonctions de la commande, de la coordination, de la prise de
décision et de la résolution des problèmes de n'importe
quelle organisation (agence, service, association).
C'est un concept à large spectre. La gestion
participative d'un service ou d'une agence veut dire que le personnel contribue
à des degrés variables à la prise de décisions
relatives à la bonne marche de la structure. Dans le cas d'une
communauté, tous les membres participent aux décisions
principales de l'exécutif. «La gestion est trop importante
pour être l'apanage des seuls gestionnaires».
L'Union Mondiale pour la Conservation de la Nature estime que
la gestion participative (ou gestion multipartite, gestion collaborative,
cogestion) est une situation dans laquelle au moins deux acteurs sociaux
négocient, définissent et garantissent le partage entre eux,
d'une façon équitable, des fonctions, des droits et des
responsabilités de gestion d'un territoire, d'une zone ou d'un ensemble
de ressources naturelles.
Pour Beti Jean Lagarde (1998), dans La gestion
participative : un outil pour la conservation de la biodiversité dans le
Dja, la protection des ressources naturelles serait plus efficiente si les
populations étaient associées à toutes les étapes
de prise de décision. Ceci est très important
dans la mesure où ce sont ces populations qui vivent dans
l'environnement de cette ressource. Pour assurer la pérennité
d'un projet, il est donc capital d'associer les populations afin que celles-ci
s'approprient ledit projet. Pour lui, l'approche participative encourage,
soutient et renforce les aptitudes existantes au sein des communautés
pour identifier leurs propres besoins, leurs propres objectifs.
Nombre de décisions ayant un impact réel sur la
vie de ces populations avaient souvent été prises arbitrairement
par des personnes extérieures à la région et sans
consultation préalable des concernés.
L'Etat ne peut pas, sans risque, imposer une gestion de l'eau
qui déresponsabilise les populations. Les projets de
développement qui prétendent diriger les populations en leur
imposant des objectifs et un cadre institutionnel entravent le fonctionnement
des ouvrages d'approvisionnement en eau ou posent des problèmes de
pérennité.
Ces projets conduisent les populations à ne plus se
considérer responsables et actrices dans le processus de gestion de leur
environnement. Si la gestion des intérêts collectifs à long
terme relève désormais du seul Etat, chacun n'aura qu'à se
soucier de son intérêt à court terme.
Il existe donc un besoin réel d'intégration et
de responsabilisation des populations locales dans le processus
décisionnel et de gestion (Wells & Brandon, 1992). En d'autres
termes, les bénéficiaires doivent devenir des partenaires
à part entière, dont la participation ne serait pas symbolique,
afin d'offrir de nouvelles chances de succès aux initiatives de
protection de l'environnement.
De nos différentes lectures, il ressort que le concept
de gestion participative est récent (il date de moins de 40 ans). Cet
outil privilégié permettant l'association active et responsable
des populations, est né du constat d'échec des stratégies
d'intervention préconisées par le passé, ainsi que de la
volonté assez récente des gouvernements d'intégrer la
dimension "participation des populations" aux politiques de
développement rural. Elle vient en appui des actions menées en
faveur de la décentralisation des services techniques, des efforts pour
un désengagement de l'Etat et la privatisation des activités de
production et de gestion.
L'approche participative appliquée à la gestion
des ressources naturelles doit être considérée comme un
facteur qui favorise la prise en charge effective des actions de
restauration et de développement du terroir par
l'ensemble de la population d'un village ou d'un ensemble de villages. Elle
assure la mise en place d'un partenariat dans la gestion des ressources
naturelles au niveau de la communauté.
L'approche participative est donc une démarche qui
peut être appliquée à tout programme de
développement. Elle conduit à une gestion concertée des
ressources naturelles. Elle vise alors l'amélioration des conditions de
vie des populations tout en assurant le développement des ressources et
leur exploitation sur une base durable à leur profit. Elle contribue,
enfin, au développement local en favorisant la promotion de l'auto
développement des communautés villageoises et une prise en charge
active de leur propre avenir.
Le concept de gestion participative dans cette étude
renvoie aux différents modes de gestion des points d'eau qui sont mis en
oeuvre par les populations ou avec elles. En effet, les populations sont
presque toujours organisées autour des points d'eau. Elles s'occupent
non seulement du nettoyage mais également elles assurent leur
pérennité. Les populations sont donc les responsables et les
bénéficiaires des points d'eau. Elles veillent à leur bon
fonctionnement.
2-3 L'eau
Selon le dictionnaire Larousse, l'eau est un liquide
transparent, inodore, incolore et insipide. Ce terme peut désigner
également tout liquide organique (urine, salive, sueur, larmes...), un
état (être en eau, mettre de l'eau dans son vin, se jeter à
l'eau, tomber à l'eau, avoir l'eau à la bouche), un artifice (eau
de toilette), une administration (les eaux et foret), un alcool (eau de vie),
la limpidité des pierres précieuses (diamant de belle eau). Sa
masse permet de constituer les lacs, les rivières et les
océans.
L'eau contient des gaz dissous, essentiellement de
l'oxygène et du gaz carbonique mais aussi de l'azote
ou encore du méthane, etc. Excellent solvant, l'eau est capable
de dissoudre un grand nombre de composés solides ou gazeux. Au cours de
son périple, qu'elle tombe sous forme de pluies, ruisselle sur les sols,
s'infiltre dans la croûte terrestre, ou simplement coule le long des
pentes, elle se charge en éléments solubles. Elle contient donc
naturellement, en l'absence de toute ingérence humaine, une très
grande variété de matières dissoutes, inertes ou vivantes
: des gaz, des substances minérales ou organiques , et des
micro-organismes (bactéries, virus ou plancton ). Elle est
constamment modifiée par les espèces vivantes présentes
dans le milieu, surtout en ce qui concerne les teneurs en matières
minérales et en gaz dissous. Il n'existe donc pas une mais des eaux. On
distingue de manière globale :
· les eaux de surface : eaux de ruissellement,
stagnantes, des cours d'eau, des océans...
· les eaux souterraines : eaux d'infiltration et les
nappes phréatiques.
Une eau potable est une eau que l'on peut boire sans risque
pour la santé. Afin de définir précisément une eau
potable, des normes ont été établies qui fixent notamment
les teneurs limites à ne pas dépasser pour un certain nombre de
substances nocives et susceptibles d'être présentes dans l'eau. Le
fait qu'une eau soit conforme aux normes, c'està-dire potable, ne
signifie donc pas qu'elle est exempte de matières polluantes, mais que
leur concentration est jugée suffisamment faible pour ne pas mettre en
danger la santé du consommateur.
Selon ces normes, une eau potable doit être exempte de
germes pathogènes (bactéries, virus) et d'organismes
parasites, car les risques sanitaires liés à ces microorganismes
sont grands. Elle ne doit contenir certaines substances chimiques qu'en
quantité limitée. Il s'agit en particulier de substances
qualifiées d'indésirables ou de toxiques, comme les nitrates et
les phosphates, les métaux lourds, ou encore les hydrocarbures et les
pesticides, pour lesquelles des " concentrations maximales admissibles "
ont été définies. A l'inverse, la présence de
certaines substances peut être jugée nécessaire comme
les oligoéléments indispensables à l'organisme.
Une eau potable doit aussi être une eau agréable
à boire. Elle doit être claire, avoir une bonne odeur et un bon
goût (qualité organoleptique). Pour avoir un bon
goût, il lui faut contenir un minimum de sels minéraux
dissous (de 0,1 à 0,5 gramme par litre), lesquels sont par ailleurs
indispensables à l'organisme. Enfin, elle ne doit pas corroder les
canalisations afin d'arriver "propre" à la sortie des robinets. Les
normes ne font donc que définir, à un moment donné, un
niveau de risque acceptable pour une population donnée. Elles
dépendent par ailleurs étroitement des connaissances
scientifiques et des techniques disponibles, notamment dans les domaines de
risques sanitaires et de l'analyse chimique. Elles peuvent donc être
modifiées à tout moment en fonction des progrès
réalisés. Tous les pays du monde ne suivent donc pas les
mêmes normes. Certains édictent leurs propres normes. D'autres
adoptent celles conseillées par l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS).
L'eau est aujourd'hui la denrée alimentaire la plus
fortement réglementée. En effet, l'Homme pour ses besoins
quotidiens a besoin de 20 à 50 litres d'eau en moyenne par jour
(alimentation, hygiène, etc.) d'ou la nécessité de
pouvoir disposer d'une eau de qualité.
Sont considérées comme eaux destinées
à la consommation humaine :
· toutes les eaux destinées à la
boisson, à la cuisson, à la préparation d'aliments ou
à d'autres usages domestiques ;
· toutes les eaux utilisées dans les entreprises
alimentaires pour la fabrication, la transformation, la conservation ou la
commercialisation de produits ou de substances, destinées à la
consommation humaine, y compris la glace alimentaire d'origine hydrique.
Toutes ces eaux doivent remplir trois conditions :
· elles ne doivent pas contenir un nombre ou une
concentration de micro-organismes, de parasites ou d'autres substances
présentant un danger potentiel pour la santé humaine;
· elles doivent être conformes aux limites de
qualité (valeurs obligatoires);
· elles doivent respecter les références
de qualité (valeurs indicatives).
Généralement, l'eau brute destinée
à la consommation humaine est prélevée dans un cours d'eau
ou une nappe d'eau souterraine. Elle est ensuite acheminée vers
une usine de production d'eau potable où elle subit divers traitements
physiques, chimiques et bactériologiques. Rendue potable, elle est
distribuée aux consommateurs. Après usage, elle doit être
recueillie pour être conduite vers les usines de dépollution des
eaux usées, avant d'être enfin rejetée dans la nature.
Ce cycle subi par l'eau du fait de son usage par les
sociétés humaines se décompose en cinq grandes
étapes : le captage, le transport, la production d'eau potable, la
distribution, puis la collecte et la dépollution des eaux
usées.
Le traitement d'une eau brute dépend de sa
qualité, laquelle est fonction de son origine et peut varier dans le
temps. Avant le traitement, l'eau doit être analysée car il est
primordial d'ajuster le traitement d'une eau à sa composition et, si
nécessaire, de le moduler dans le temps en fonction de la variation
observée de ses diverses composantes. Il varie aussi avec le niveau
d'exigence, les normes appliquées, qui ne sont pas exactement identiques
selon les époques, les pays et l'état des connaissances sur
l'incidence des éléments sur la santé.
Transport
Rejet
Captage
Utilisation
Collecte des eaux usées et dépollutions
Distribution
Traitement et production
Fig 2 : Cycle de l'utilisation de l'eau par les
communautés humaines
Les eaux souterraines, issues de prélèvements
des nappes phréatiques, nécessitent moins de traitement.
Elles peuvent être potables dès le pompage, étant
donné que le sous-sol joue le rôle d'un immense réservoir
filtrant. La pollution d'une nappe est pourtant possible, et est alors beaucoup
plus durable que celle d'un cours d'eau.
Le traitement des eaux de surfaces, c'est-à-dire
celles qui sont prélevées dans des cours d'eau, ou des lacs, est
indispensable, étant donné que ces eaux sont exposées aux
pollutions organiques et sont presque toujours le support d'une vie aquatique
(notamment le phytoplancton).
On peut aussi produire de l'eau potable à partir de l'eau
de mer ou d'autres sources avec des coûts 3 à 4 fois plus
importants.
Le traitement classique et complet d'une eau s'effectue en
plusieurs étapes dont certaines ne sont pas nécessaires aux eaux
les plus propres (
www.cnrs.fr). Il comporte :
· la filtration
L'eau passe à travers un filtre qui intercepte
les petites particules. Plus petites sont les mailles du filtre, plus petite
doit être une particule pour passer. La filtration n'est pas suffisante,
mais est souvent nécessaire comme étape préparatoire, pour
empêcher les plus grosses particules d'interférer avec les
méthodes de purification plus avancées.
· l'ébullition
L'eau est maintenue à ébullition pendant un
temps suffisamment long pour tuer les micro-organismes qui y vivent
à température ambiante. L'ébullition n'élimine pas
les solutés qui ont une température d'ébullition
supérieure à celle de l'eau, au contraire leur concentration peut
augmenter s'il y a évaporation. L'autoclave et la Cocotte
minute raffinent et améliorent le procédé en y
ajoutant une pression élevée, qui évite la fuite de l'eau
et augmente sa température avant ébullition.
· le filtrage au
carbone
Le charbon de bois, un composé à haute
teneur en carbone, absorbe beaucoup d'autres composés dont
certains toxiques. L'eau passe à travers le charbon actif, issu de la
noix de coco ou du charbon, pour être purifiée de ces
composés toxiques. Cette méthode est surtout utilisée pour
filtrer l'eau des ménages et l'eau des aquariums.
· la distillation
On fait bouillir l'eau de façon à produire de
la vapeur, qui s'élève, et est mise en contact avec une surface
refroidie où la vapeur se condense à nouveau en eau et peut
être recueillie. Les solutés ne s'évaporent pas et restent
ainsi dans la solution à bouillir. Cela dit, même la distillation
ne purifie pas complètement l'eau, du fait des contaminants ayant
à peu près la même température d'ébullition
que l'eau, et des gouttelettes d'eau non vaporisées transportées
avec la vapeur.
· l'osmose inverse
L'osmose es une forte pression mécanique (en milliers
d'hectopascals) appliquée à une solution impure pour forcer l'eau
à passer à travers une membrane semi-perméable.
C'est l'osmose inverse. L'osmose normale voit l'eau pure se
déplacer dans l'autre sens pour
diluer les impuretés. L'osmose inverse est en
théorie la meilleure méthode pour la purification à grande
échelle de l'eau, mais, il est difficile de créer de bonnes
membranes semi-perméables.
~ la déminéralisation par
échange d'ions
Dans la déminéralisation par échange
d'eau, l'eau passe à travers une colonne chargée de résine
qui capte les ions en libérant en échange des ions hydroxydes
(pour les ions négativement chargés : sulfate, carbonates, etc.)
ou hydronium (pour les ions positifs : calcium, magnésium, autres
métaux, etc.), qui se recombinent pour reformer de l'eau. Dans de
nombreux laboratoires, cette méthode de purification a remplacé
la distillation car elle procure un grand volume d'eau pure très
rapidement et consomme moins d'énergie. L'eau ainsi obtenue est
appelée eau désionisée ou eau
déminéralisée. Contrairement à la distillation, la
déminéralisation permet une production à la demande. Les
résines échangeuses d'ions sont parfois couplées à
une post-filtration afin d'éliminer les particules issues de la
résine.
~ la photo-oxydation
L'eau subit un rayonnement ultraviolet de haute
intensité. Cela permet de cliver et d'ioniser les composés
organiques, qui peuvent ensuite être éliminés dans les
colonnes échangeuses d'ions. Cela provoque en outre l'apparition de
composés oxydant, capables de détruire les
micro-organismes et certaines molécules.
~ la condensation
L'eau est présente dans l'atmosphère sous forme
gazeuse à moins que sa concentration soit augmentée jusqu'au
point de rosée où elle devient brouillard puis liquide. Le point
de saturation varie en fonction de la température et de la pression. La
fraîcheur de la nuit la précipite à l'aurore sur les
feuilles d'arbres ou toute surface formant un réceptacle adéquat.
C'est ainsi que certains insectes peuvent recueillir de minuscules gouttelettes
dans le désert du Sahara le matin. L'eau peut aussi être
précipitée sur des corps froids. Il est possible de collecter une
grande quantité d'eau potable en mer grâce à une masse
métallique flottante. Certains procédés de perte
d'énergie par rayonnement thermique permettent aussi une condensation de
l'eau de l'atmosphère (refroidissement).
L'idéal serait bien sûr de pouvoir traiter l'eau
sans avoir recours à des réactifs chimiques. C'est ce que
permettent en partie aujourd'hui les procédés de filtration sur
membranes.
Au final, on distingue plusieurs types d'eaux potables :
· l'eau de table, eau potable dont la provenance est
quelconque mais qui satisfait toutes les normes sanitaires car ayant subi un
traitement.
· l'eau de source, qui satisfait naturellement
aux normes et qui est proposée dans le commerce pour l'alimentation
humaine. Elle est minéralisée ou non, gazeuse ou non. Elle est
généralement mise en bouteille sans aucun traitement chimique et
sans qu'il soit fait état de ses propriétés
thérapeutiques.
· l'eau minérale, qui est une eau
souterraine contenant des substances minérales dissoutes ayant des
vertus thérapeutiques. Les sources d'eau minérale sont souvent
associées à des stations thermales
L'eau potable est soumise à deux types de contrôle,
auxquels doit se conformer son distributeur qu'il soit public ou privé
:
· un contrôle officiel, ponctuel, qui relève
de la compétence des pouvoirs publics. Il s'agit là du
contrôle réglementaire fondamental ;
· une auto-surveillance permanente par les exploitants de
leurs services de distribution (régies municipales ou
sociétés déléguées).
Des prélèvements aux fins d'analyses doivent par
conséquent être pratiqués :
· au niveau de la ressource (dans le cours d'eau ou la
nappe souterraine) ;
· au niveau de la production, c'est-à-dire
après traitement et avant l'envoi de l'eau dans le réseau
de distribution ;
· au niveau du réseau de distribution ;
· au point de consommation.
Au Cameroun, le terme eau est polysémique. Il revêt
plusieurs types de compréhension en fonction du contexte dans lequel il
est employé. Il sert à caractériser
géographiquement
des individus et des groupes ethniques et sociaux. Les peuples
côtiers sont ainsi appelés « enfants de l'eau » ou
«peuples de l'eau».
On peut également entendre parler d'eau sale dans le
cadre de la fraude aux examens. Cette expression désigne un sujet qui
aurait dû être proposé à l'examen mais, qui
malheureusement, ne l'a pas été, peut être parce qu'il a eu
fuite.
L'eau peut également être assimilée au
mensonge et aux commentaires sans intérêts ou pas
véridiques. L'orateur s'entendra alors dire « tout ce que tu
racontes, c'est l'eau ». Cette expression est sensée lui faire
comprendre qu'on n'accorde aucun intérêt à ses dires ou
tout simplement que c'est du mensonge.
L'alimentation en eau potable (ou AEP), quant à elle,
est l'ensemble des équipements, des services et des actions qui
permettent, en partant d'une eau brute, de produire une eau conforme aux normes
de potabilité en vigueur, distribuée ensuite aux
consommateurs.
On considère 4 étapes distinctes dans cette
alimentation :
· prélèvements - captages
· traitement pour potabiliser l'eau
· adduction (transport et stockage)
· distribution au consommateur
La question de l'alimentation en eau potable pose un double
défi mondial, tant pour sa gestion durable que pour l'accès des
populations pauvres à cette ressource. Le manque d'accès à
l'eau potable et à l'assainissement est la première cause de
mortalité dans le monde. La communauté internationale se mobilise
fortement autour de cette question et elle l'a notamment mise au coeur de l'un
des huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
L'OMD n°7, dédié à la question de
l'eau, inclut notamment trois cibles :
· intégrer les principes du développement
durable dans les politiques nationales et inverser la tendance à la
déperdition des ressources environnementales ;
· réduire de moitié, d'ici à 2015,
le pourcentage de la population qui n'a pas accès de façon
durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre et à des
services d'assainissement de base ;
· réussir, d'ici à 2020, à
améliorer sensiblement la vie d'au moins 100 millions d'habitants des
taudis.
Ces objectifs impliquent la desserte de 1,6 milliard de
personnes en eau potable et 2,2 milliards en assainissement d'ici à
2015. Cependant, le problème se pose différemment selon que l'on
est dans l'hémisphère Nord ou dans l'hémisphère
Sud.
Dans les pays développés, le service de l'eau
incombe à plusieurs acteurs : Etat, collectivités territoriales
décentralisées, opérateurs privés. La synergie dans
les actions de ces différents acteurs fait en sorte que dans les villes
du Nord, l'eau est omniprésente. Dans la sphère privée, il
suffit d'ouvrir un robinet pour disposer d'une eau potable et abondante; dans
le domaine public, les rues, les parcs, les jardins sont jalonnés de
fontaines, de bassins et de points d'eau divers. Les piscines, bases des
loisirs, ne manquent pas.
Cette facilité d'approvisionnement en eau potable est
la marque distinctive des pays dits développés. Il y a plusieurs
siècles, ces pays se sont lancés à la conquête de
l'eau, au nom du bien-être, de l'hygiène et de la santé.
Petit à petit, les progrès scientifiques et techniques ont permis
de créer des réseaux destinés à l'alimentation en
eau potable et à l'évacuation des eaux usées et pluviales.
Ici les politiques ne mettent plus en avant uniquement l'approvisionnement
quotidien des populations mais, plutôt la lutte contre la surconsommation
et la pollution qui met en danger les écosystèmes.
Dans les villes du Sud par contre, la situation est
inquiétante. La priorité n'est pas à la lutte contre le
gaspillage mais, plutôt à la nécessité de fournir un
minimum d'eau potable aux populations. Les villes sont pour la plupart
insuffisamment desservies. Les réseaux sont dépassés par
la croissance spatiale et démographique. En zone rurale, la situation
est encore plus grave. Il n'existe pas de réseaux. Les ouvrages
d'hydraulique villageoise existant sont insuffisants. Dans certains cas, les
populations sont réduites à consommer l'eau brute des cours
d'eau.
Selon les Nations Unies, tout cela s'explique par la mauvaise
gestion des réseaux, la corruption et la faiblesse des investissements.
Pour pallier la situation, l'Etat, qui pendant plusieurs décennies
assurait seul la fourniture de l'eau, s'est lancé dans un processus de
privatisation du service et/ou dans le transfert des compétences.
Malheureusement, ces mesures ne suffisent pas à résorber le
problème à cause de la faiblesse des investissements de la part
des opérateurs privés, des difficultés financières
et du manque d'expertise des collectivités territoriales
décentralisées.
Dans le cadre de cette étude, le terme eau sera
utilisé dans son sens strict à savoir un liquide transparent,
inodore, indispensable à la consommation humaine. Il englobe
essentiellement l'eau servie par le réseau SNEC, l'eau des puits, des
sources, des forages et des mini-réseaux SCANWATER.
2- Fondements théoriques des formes
d'accessibilité à l'eau
Le secteur de la gestion des ressources en eau connaît
actuellement une phase transitionnelle, entre omnipotence de l'État et
désengagement progressif de ses administrations, entre
domanialité de l'eau et protection des ressources, entre réforme
agraire et développement rural. L'enjeu est double : mettre en
cohérence les réseaux et les stratégies par la
co-construction d'un référent commun, d'une part, et assurer,
d'autre part, une place grandissante à des acteurs provenant de la
société : associations et entreprises. En effet, le processus de
décentralisation confère aux organes administratifs locaux des
prérogatives de plus en plus complètes, exigeant des moyens
techniques et humains de plus en plus importants auxquels on pallie par le
recours à des sous-traitants, souvent des microentreprises.
Si les interventions procèdent par un accroissement de
la part d'eau utilisable, tant en jouant sur la dimension anthropique du risque
de pénurie que sur sa dimension naturelle, l'approche fait de plus en
plus référence aux prérogatives énoncées par
les financeurs internationaux : consulter la population et la faire participer
aux aménagements pour qu'elle s'approprie leur entretien. C'est ce qui
explique quelque peu l'émergence de deux nouveaux modèles de
gestion de l'approvisionnement en eau en Afrique en général et en
Afrique au sud su Sahara en particulier.
2-1 Du modèle rural au " modèle " de
gestion communautaire
La gestion communautaire des ressources naturelles, et plus
précisément celle de l'eau doit faire partie intégrante
des vastes approches adoptées pour résoudre les problèmes
de pénurie. Gérer localement permet de démocratiser et de
décentraliser la prise de décisions et l'obligation de rendre
compte. Bien orchestrée, la gestion locale donne aux gens (surtout aux
pauvres et aux défavorisés) la possibilité de prendre part
à des décisions qui façonnent leur avenir. Elle encourage
l'intégration du savoir traditionnel aux avancées scientifiques
afin de favoriser une gestion efficace et équitable des ressources. Ces
moyens devraient permettre que la pénurie d'eau et la dégradation
de cette ressource puissent se transformer en approvisionnements durables.
(COING H. et al 2000)
Le modèle communautaire est surtout répandu en
milieu rural : un collectif d'habitants (généralement un "
village "), représenté par un comité ou une association,
est responsable
de la fourniture du service de production/distribution de
l'eau, à partir d'installations souvent financées dans le cadre
d'un projet et presque toujours propriétés de l'Etat. La vente de
l'eau est confiée à un fontainier, salarié ou
rémunéré à la marge, tandis que le comité
(ou l'association) est lié à un prestataire de service pour
l'entretien. Les relations entre les différents acteurs sont rarement
explicitées dans le cadre d'un document (contrat) écrit.
Les avantages théoriques de ce modèle sont
d'assurer la " participation " des populations, c'est-à-dire leur
responsabilisation et leur représentation, et la pérennité
du dispositif en prévoyant explicitement les modalités de
financement du fonctionnement et de la maintenance (tarif) ainsi que celles du
renouvellement partiel des installations (épargne placée).
Soulignons que la " délégation " demeure ici virtuelle. Ce n'est
d'ailleurs pas tant l' " informalité " (absence de document
écrit) du contrat qui est en cause que la faible
légitimité du système de redevabilités sous-jacent
: l'identification des responsabilités, leur répartition entre
opérateurs et la construction socio-technique de ces derniers
étant inachevées, les règles stabilisant les relations
entre acteurs demeurent imparfaitement admises et constamment soumises à
contestation.
2-2 Du modèle urbain au " modèle " de
distribution déléguée
La délégation de la distribution aux
bornes-fontaines à des gérants privés tend à se
généraliser dans les milieux urbains et périurbains
d'Afrique noire, où les liens traditionnels sont moins forts, les
habitants plus individualistes, et donc les actions communautaires plus
difficiles à mettre en oeuvre (Tanawa, 1997). L'entreprise
concessionnaire du service de l'eau à l'échelle nationale
(qu'elle soit publique ou privée), intègre les fonctions de
production, transport et distribution, mais elle externalise le segment aval de
la filière.
Les responsabilités liées à la vente au
détail de l'eau et à l'entretien des points de distribution sont
déléguées à un exploitant
généralement privé (parfois associatif). Elles sont
généralement consignées dans un contrat écrit plus
ou moins détaillé. Imposé au fermier, ou au gérant,
par le concédant, ce contrat est plus destiné à
préserver les intérêts de ce dernier qu'à assurer la
qualité du service aux usagers. Ce service est d'ailleurs souvent
assuré par un fontainier, recruté par le gérant,
rémunéré par lui (au forfait ou à la marge) et, de
fait, exclu de la relation contractuelle formalisée.
Les principaux apports de ce dispositif sont doubles :
· Améliorer le service de proximité en
responsabilisant un tiers proche des usagers et potentiellement soumis à
leur pression ;
· Alléger les coûts de gestion de
l'autorité concédante en délocalisant l'aléa
d'exploitation.
Exclues de la contractualisation, les normes de qualité
du service de distribution ne sont pas régulées : aucune instance
n'est officiellement chargée de définir le niveau des
prestations, de les transcrire dans un cahier des charges et de surveiller le
respect de ce dernier. Le déficit de cette fonction de régulation
est d'ailleurs l'un des traits marquants qui ressort de très nombreuses
études de cas. En revanche, la sûreté procurée par
le transfert du risque d'exploitation est réelle, toute une série
d'outils (caution, rachat de caution, fermeture du compteur) permettant
à l'autorité concédante d'encadrer l'activité
marchande du délégataire (COLLIGNON B. et al. 1997)
2-3 Dysfonctionnements et rapprochement des deux "
modèles "
Les principaux dysfonctionnements identifiés peuvent
être classés en trois grandes catégories :
ceux issus de défauts de conception des
systèmes de desserte. Effet les technologies mises en oeuvre et les
moyens nécessaires à leur entretien sont dans certains cas en
inadéquation avec les capacités financières et techniques
des populations bénéficiaires.
ceux qui résultent de pratiques antérieures
à l'organisation de la gestion déléguée qui, en
persistant, viennent en parasiter le fonctionnement. En dépit des
changements qui parfois opérés dans les modes de gestion, il
arrive que les structures de gestion mises en place n'ont pas toujours la
capacité ou les moyens de s'acquitter de la tache qui leur est
confiée.
ceux issus d'un fréquent décalage entre la
définition formelle des rôles et des fonctions d'une part, les
responsabilités et les usages empiriquement construits sur le terrain
d'autre part. Ceci se traduit sur le terrain par l'absence de cadre
légal (documents écrits et légaux) définissant les
rôles de chacun. Cet état de chose ouvre la porte à des
dérives pouvoiristes, des abus d'autorités ou encore à des
malversations financières.
Face à ces difficultés, la tendance actuelle
semble de tenter de tirer " le meilleur " de chacun des deux " modèles
", sans aller jusqu'à une " standardisation " des modèles de
gestion des points d'eau collectifs, urbains et ruraux, car les contraintes qui
s'y imposent sont trop différentes.
S'inspirant de l'affermage, ces modes d'exploitation nouveaux
reposent sur une " désintégration " de la chaîne
gestionnaire (plusieurs opérateurs se partagent les rôles), une
contractualisation croissante des fonctions (parfois sous la forme d'une
cascade de contrats : affermage, vente au détail, entretien) et la
recherche de relations triangulaires stables favorisant l'intervention d'un
tiers dans la régulation du service.
Cette étude s'inscrit en droite ligne des deux
modèles de gestion ci-dessus évoqués. En effet, en milieu
urbain, nous examinerons et ferons une évaluation des
caractéristiques, des performances et des limites du modèle de
distribution déléguée. En milieu rural, l'approche sera
plutôt axée sur une évaluation du modèle de gestion
communautaire qui est le plus utilisé par les populations du
département
V OBJECTIF DE LA RECHERCHE
Notre étude a pour objectif général
d'explorer une nouvelle voie (celle de l'intercommunalité) en vue de
l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable des populations du
département du Mbam-et-Inoubou. De manière spécifique,
elle vise à :
1. faire un état des lieux de la situation actuelle de
l'approvisionnement en eau potable dans le département du
Mbam-et-Inoubou.
2. analyser les logiques d'intervention des acteurs (facteurs de
blocage ou de réussite) ainsi que les modes de gestion.
3. déterminer les éléments susceptibles
d'être pris en compte dans la mise en oeuvre d'une politique
intercommunale de l'approvisionnement en eau potable dans le département
du Mbam-et-Inoubou.
4. proposer un modèle intercommunal de gestion de
l'approvisionnement en eau potable au sein de ce département
VI HYPOTHESES DE LA RECHERCHE
A Hypothèse principale
Nos recherches s'appuient sur l'axiome selon lequel l'approche
intercommunale pourrait être aujourd'hui une alternative indiquée
pour un meilleur approvisionnement en eau potable des populations du
Mbam-et-Inoubou.
B Hypothèses spécifiques
De manière spécifique, nous pensons que :
· la politique actuelle de gestion de
l'approvisionnement en eau potable dans le département du
Mbam-et-Inoubou ne permettrait pas d'approvisionner la totalité de la
population en eau potable.
· l'absence d'une plate-forme de concertation regroupant
tous les acteurs du secteur et la multiplicité des modes de gestion
peuvent êtres des facteurs qui entravent l'approvisionnement en eau
potable des populations et limitent l'augmentation du taux de desserte.
· dans le département du Mbam-et-Inoubou, il
existe des facteurs déterminants qui devraient êtres
intégrés dans l'élaboration de toute politique
d'approvisionnement en eau potable.
· une approche participative et intercommunale de la
gestion de l'approvisionnement en eau potable peut avoir des résultats
efficients dans l'amélioration du cadre de vie des populations.
VII METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET PROBLEMES
RENCONTRES
A Méthodologie de la recherche
Pour vérifier nos différentes
hypothèses, nous avons adopté la démarche inductive. Cette
démarche nous permet de partir des faits concrets observés,
d'analyser et d'expliquer leur interaction et enfin de dresser leur typologie
en établissant des probabilités d'occurrences pour
déboucher sur une nouvelle approche. D'autre part, nous utiliserons
l'approche participative afin de mettre en évidence non seulement les
facteurs à prendre en considération dans le processus
d'élaboration de la politique intercommunale de gestion de
l'approvisionnement en eau potable, mais également, dans
l'élaboration du modèle de gestion proposé.
1 Les sources de données
· Les données primaires
Il s'agit des données que nous avons eu grâce
à nos différentes descentes sur le terrain. Pour ce faire, nous
avons reçu l'appui des différentes communes du département
qui ont mis à votre des moyens logistiques et humains (guides,
véhicules tout terrains, hébergements, nutrition...) afin de
faciliter notre collecte de données. De manière pratique, pour
cette collecte de données, nous avons eu recours au :
- « transect walk » qui nous a permis de
déterminer avec quelle intensité le
problème de l'approvisionnement en eau potable se pose
au sein du département. Elle nous a également permis de visiter
la quasi totalité des ouvrages, d'effectuer un repérage au GPS et
de prendre des photos de chaque point d'eau visité.
- questionnaires d'enquêtes. Nous avons
administré trois types de
questionnaires pour chaque point d'eau communautaire.
Le premier questionnaire a permis de collecter un ensemble de
données techniques concernant chaque point d'eau (nature de l'ouvrage,
type de pompe, profondeur, année de mise en marche, typologie des
pannes...). Il a été rempli par l'observation directe et par un
entretien avec les responsables locaux (chef de village, chef de quartier,
notables, président des comités de gestion des points d'eau...).
Ce questionnaire, qui a été rempli pour les 315 points d'eau que
nous avons recensés, nous a permis de faire l'état des lieux des
ouvrages et équipements existants.
Le second questionnaire, quant à lui, est
adressé à trois usagers au moins par point d'eau. Au total, nous
avons interviewé 1005 usagers sur l'ensemble du département. Pour
chaque point d'eau, nous avons veillé à la fois à la
représentativité des enquêtés au niveau des
différents hameaux qui sont desservis par l'ouvrage et des distances qui
séparent les différents usagers rencontrés. Nous nous
sommes rassuré d'une part que chacun de ces usagers était issu
des hameaux différents. D'autre part, des trois usagers, un devait
habiter à proximité du point d'eau, un autre à une
distance intermédiaire et le dernier, quant à lui, devait
être issu de l'un des ménages les plus éloignés mais
ayant recours au point d'eau. Pour le choix des usagers à interviewer,
nous étions le plus souvent assisté d'un membre du comité
de gestion ou d'une autorité locale. Une grande attention a
été portée aux femmes adolescentes ou adultes.
L'exploitation de ce questionnaire nous a permis de mettre en évidence
le mode de gestion pratiqué pour chaque point d'eau.
Le troisième questionnaire était adressé
aux responsables locaux. Il nous a permis de mettre en évidence les
aspects relevant de la propriété du point d'eau, la
fréquence de désinfection, la nature des pannes et les actions
mises en oeuvre pour la maintenance des ouvrages.
Les entretiens structurés et semi
structurés. Nous avons réalisé des entretiens
structurés ou non avec les responsables locaux (notables, élites,
chefs traditionnels, maires, autorités administratives) afin de remplir
certains questionnaires, de déterminer le mode de gestion et
d'organisation qui s'est développé autour des points d'eau,
d'analyser la
couverture des besoins, d'identifier les différents
acteurs et leurs actions, de bâtir une politique intercommunale de
gestion de l'approvisionnement en eau potable.
Des réunions avec les communautés villageoises
ont également été organisées afin de clarifier,
d'approfondir et/ou de recouper les informations collectées durant notre
premier passage.
· Les données secondaires
;
Il s'agit des informations recueillies grâce à
la revue de la littérature. Nous avons à cet effet,
consulté des ouvrages, des publications et des articles traitant des
aspects de notre problématique. Les bibliothèques du
Département de Géographie de l'Université de
Yaoundé I, du Centre Culturel Français, du Laboratoire
environnement et sciences de l'eau de l'Ecole Nationale Supérieure
Polytechnique de Yaoundé et Internet nous ont été d'un
grand apport. Nous avons également eu recours aux livres
empruntés à des amis et connaissances et au CD rom Accès
à l'info, Accès à l'eau du Programme Solidarité
Eau.
2 Le traitement des données
Le traitement et l'analyse des données recueillies ont
été effectués grâce à l'utilisation du
logiciel EXCEL. Par ailleurs, l'usage du logiciel Mapinfo nous a permis de
réaliser un SIG du département.
B Problèmes rencontrés
Notre objectif de départ, axé sur la visite de
la totalité des points d'eau communautaires du Mbam-et-Inoubou n'a pas
été atteint. En effet, pour des raisons d'accessibilité
(mauvais état des routes), nous n'avons pas pu nous rendre que dans deux
localités de l'arrondissement de Ndikinimeki. Le pont qui relie le
village Ndokoubou au reste de l'arrondissement était emporté par
les eaux et la route menant à Ndogbassaben était impraticable par
temps de pluies.
Les données qui portent sur la gestion et
l'organisation autour des points d'eau concernent 315 points d'eau. Ces
données sont issues des investigations de terrain. Pour ce qui est de
leur fiabilité, elles ont été dans certains cas
altérées par des difficultés de communication avec les
populations. Pour certains points d'eau, nous n'avons pas trouvé de
personnes capables de nous donner la bonne information (date de
réalisation, mode d'organisation...).
En outre, certaines données notamment celles relatives
à l'hydrogéologie pourtant disponibles auprès de certains
bureaux d'études n'ont pas été mises à notre
disposition par ces cabinets sous prétexte qu'ils ont consenti
d'énormes moyens financiers pour les réaliser. De ce fait, ils ne
sauraient les mettre à la disposition des tiers.
VIII INTERET DU SUJET
Sur le plan scientifique, nous sommes parmi les pionniers au
Cameroun dans les études portant sur l'approche intercommunale de la
fourniture du service de l'eau aux populations. Par ailleurs, notre
étude mettra en évidence la variabilité des modes de
gestion des populations villageoises.
Sur le plan pratique, notre étude permettra au
ministère en charge de l'eau, de réactualiser sa base de
données des points d'eau du département du Mbam-et-Inoubou. En
effet, depuis 1995 cette base de données n'a plus été
renseignée. Notre étude permettra d'y inclure tous les points
d'eau réalisés dans le département de 1995 à
septembre 2006. Par ailleurs, elle permettra de connaître de
manière exhaustive l'état actuel des différents points
d'eau communautaires de la zone d'études (fonctionnel, pas fonctionnel,
nature de la panne, mode d'organisation autour du point d'eau, mode de
gestion...). Ce qui permettra la mise en place d'une politique adaptée
d'entretien et de maintenance. Elle pourra, enfin, mettre en exergue les
différents modes de gestion de ces points d'eau, facilitant ainsi une
réplication des modes de gestion les plus performants.
En dernier ressort, elle servira de support d'intervention pour
les différents acteurs du secteur de l'eau dans la région.
Sur le plan personnel, nos travaux nous ont permis d'avoir une
meilleure compréhension des traditions, des us et des coutumes de la
région.
En somme, en travaillant dans le domaine de la bonne
gouvernance de l'eau et de la réduction de la pauvreté, notre
étude se veut une contribution à l'accomplissement des objectifs
de développement du millénaire.
DEUXIEME PARTIE : PREMIERS RESULTATS
CHAPITRE I: TYPOLOGIE, REPARTITION GEOGRAPHIQUE ET
FONCTIONNEMENT DES OUVRAGES D'HYDRAULIQUE DANS LE DEPARTEMENT DU
MBAM-ET-INOUBOU
INTRODUCTION
Sur l'ensemble du département du Mbam-et-Inoubou, le
réseau SNEC8 n'est présent que dans cinq villes. Pour
leur approvisionnement quotidien en eau potable, les populations ont recours
à une diversité d'ouvrages décentralisés. Quels
sont ces ouvrages ? Quelles sont leurs caractéristiques ? Comment sont
ils repartis sur l'ensemble du département ? Comment fonctionnent-ils ?
Suffisent-ils à couvrir tous les besoins en eau potable des populations
? Le fil conducteur de ce chapitre s'articulera autour de la réponse
à ses questions.
I-1 typologie des ouvrages
I-1-1 Les Adductions d'Eau Potable (AEP)
On distingue principalement les réseaux SCANWATER (dans
15 villages) et le réseau SNEC dans cinq villes du département
(Bafia, Bokito, Ndikinimeki, Ombessa et Makénéné)
I-1-1-1 Les réseaux SCANWATER
Ces réseaux, installés dans le cadre d'un
programme de coopération danoise dans les années 80, desservent
quelques habitations et alimentent des bornes fontaines dans différentes
localités. Le système comprend: un point de captage, un
château d'eau, un tableau de commande, des filtres, des conduites de
refoulement et de distribution et des bornes fontaines. L'énergie est
assurée par un groupe électrogène qui fournit
l'électricité. Le suivi quotidien incombe
généralement à un comité de gestion appuyé
par les élites des localités où sont implantés les
ouvrages. Les installations comprennent :
- une pompe de marque GRUNFOS installée au niveau du
point de captage. Elle permet de produire en moyenne 5 à 8 m3
d'eau par heure.
- un groupe électrogène : BUCK A/S 24KWh / tension
380/220 ; N=50 Hz
- un château d'eau d'une capacité de 15
m3. Il abrite aussi en dessous le tableau de commande, les filtres
et le groupe électrogène.
- un réseau de type arborescent avec des canalisations en
PVC munies aux extrémités des bornes fontaines et rarement des
branchements particuliers, etc.
8 La SNEC (Société Nationale des Eaux
du Cameroun) a été transformée en CAMWATER (camerounaise
des eaux) en 2007
39 4
Fig 3 : Localisation des mini-réseaux
d'adduction en eau potable dans le département du
Mbam-et-Inoubou
Vers Bagangté
Vers Yaoundé
I-1-1-2 Le réseau CAMWATER
L'implantation de la SNEC aujourd'hui CAMWATER dans le
département du Mbam-et-Inoubou remonte à 1974. Elle s'est d'abord
installée dans la ville de Bafia, puis progressivement à
Ndikinimeki, Makénéné, Ombessa et Bokito. La
dernière station est celle de Bokito qui a été
implantée en 1995. Il faut préciser que de 1974 à 1985 le
volet technique (production, transport et distribution de l'eau potable)
était assuré par la SNEC, tandis que l'aspect commercial et
comptable l'était par la SONEL. Ce n'est qu'en 1985 que le gouvernement
camerounais décida de l'autonomie commerciale et comptable de la SNEC.
Dans toutes les cinq villes couvertes par le réseau CAMWATER, les
canalisations sont constituées de tuyaux en fonte pour les conduites de
refoulement et en PVC pour la desserte des quartiers et des ménages. Le
linéaire du réseau se repartit ainsi qu'il suit:
Tableau 1 : Répartition du
linéaire du réseau CAMWATER par commune
Localité
|
Linéaire du réseau en Km
|
Pourcentage
|
Bafia
|
42.6
|
39.59
|
Ombessa
|
26.4
|
24.53
|
Ndikinimeki
|
19.1
|
17.75
|
Makénéné
|
11.3
|
10.50
|
Bokito
|
8.2
|
7.62
|
Total
|
107.6
|
100
|
|
Source : tableau réalisé à partir des
données recueillies auprès du chef d'agence CAMWATER de
Bafia
La profondeur des canalisations est de 1,5 m pour les
conduites de refoulement et de distribution et 0,70 m pour les petites
conduites de branchement. Les diamètres des conduites diffèrent
(250-200-160-90-63-40-20 et 15 mm).Toutes les stations de traitement en dehors
de celle de Bafia (dont le point de captage se situe sur le Mbam) captent leurs
eaux brutes des petites rivières. Le cycle de traitement se
résume ainsi qu'il suit: captage, floculation, filtration,
désinfection et refoulement vers les réservoirs dont les
différentes capacités sont variables (Bafia 1500 m3 ;
Ombessa 350 m3 ; Ndikinimeki 500 m3 ;
Makénéné 150 m3 ; Bokito 150 m3
).
Filtration
Désinfection
Floculation
Captage
Refoulement
Fig 4: Cycle de traitement des eaux dans le
département du Mbam-et-Inoubou
Les réservoirs de Makénéné et
d'Ombessa sont des réservoirs d'équilibre. Les débits
journaliers lors de l'implantation étaient de: Bafia 1350 m3;
Ndikinimeki 650 m3; Bokito 350
m3.
Au total, la CAMWATER dans le Mbam-et-Inoubou, gère
2562 abonnés. Le taux de couverture est en deçà de 10 %.
Dans les villes desservies, du fait de l'expansion spatiale et
démographique, le réseau est largement dépassé. La
vétusté des installations entraîne ipso facto une forte
baisse de la production et partant la résiliation des contrats par
certains abonnés insatisfaits.
De 1974 à 1990 les bornes fontaines étaient le
patrimoine des communes. Mais, ces dernières ont accumulé des
impayés si bien que la SNEC a décidé de résilier
les contrats des communes. La commune urbaine de Bafia par exemple avait
accumulé près de 46 000 000 FCFA d'impayés. Actuellement
les 11 bornes fontaines qui existent dans le département, (dont 3
à Bafia) sont privées et payantes. Les communes n'interviennent
pas dans l'octroi de ces concessions. Il s'agit de particuliers qui souscrivent
un branchement auprès de la CAMWATER et qui revendent l'eau de leur
robinet aux ménages voisins. Ces bornes fontaines ne seront pas prises
en compte dans le cadre de cette étude dans la mesure où elles
n'appartiennent pas à des communautés mais
plutôt à des individus. Leur gestion est privée et leur
entretien ne dépend pas de la communauté toute entière
mais de leurs gestionnaires. L'eau y est vendue trois fois plus cher
qu'à la CAMWATER (soit environ 1 200 FCFA/m3).
I-1-2 Les ouvrages d'hydraulique villageoise
I-1-2-1 Les forages
Un forage est une excavation de petit diamètre et de
grande profondeur permettant l'exploitation des eaux souterraines. Ces ouvrages
sont équipés de pompes à motricité humaine ou
électrique et peuvent éventuellement être
équipés d'un réservoir pour le stockage de l'eau
mobilisée.
Le trou a un diamètre réduit (18 à 50 cm)
et est consolidé avec un tubage en acier ou en PVC. Pour éviter
que le sable ne rentre dans le forage, le foreur doit mettre un massif filtrant
au bas de l'orifice.
En traversant la nappe sur une assez grande profondeur, le
forage permet d'avoir un plus grand débit.
Le niveau où l'eau se stabilise lorsque la pompe
fonctionne est le niveau dynamique. Lorsque la pompe s'arrête, le
remplissage du forage se poursuit doucement, jusqu'à ce que l'eau
revienne au niveau statique.
La plupart des forages ont été
réalisés soit lors du projet (350 forages) soit dans le cadre des
projets BIP, BID, PPTE, etc.
Les profondeurs varient entre 40 et 55 m pour les
localités de Bafia, Bokito et Makénéné, et entre 30
et 45 m pour les localités de Deuk, Ombessa, Ndikinimeki et Nitoukou.
L'eau issue de ce type d'ouvrage est généralement
de bonne qualité et est affectée à la boisson par 76 % des
usagers.
Vers Bagangté
Vers Yaoundé
Fig 6 : Localisation des forages dans le
département du Mbam-et-Inoubou
Photo N° 1 :
Eléments externes d'un forage de marque Volanta.
Source : guide des projets d'alimentation en eau
potable
Fig 5 : Eléments internes d'un
forage
Un jeune garçon actionne la grande roue (A) afin
de refouler l'eau qui est recueillie grâce aux récipients (B)
posés à l'exutoire du forage
A
B
Cliché TSAMO Juin 2006
I-1-2-2 Les puits
Un puits est une excavation de diamètre plus grand
(1.5 m en moyenne) qui permet l'exploitation des eaux souterraines. Selon la
classification proposée par DJEUDA H.B. et al en 2001, on distingue :
- Les puits non aménagés
(PNA)
Ces puits ne disposent d'aucun élément de
sécurité ni de protection de la ressource en eau. Leur
environnement immédiat n'est pas drainé. Aussi, les risques de
contamination de la ressource par les latrines voisines, les ordures
ménagères, les eaux usées stagnantes, les inondations et
les eaux de ruissellement sont très importants. Les puits non
aménagés sont des véhicules de nombreuses maladies
hydriques. L'eau issue de ces PNA est utilisée essentiellement pour les
travaux ménagers (vaisselle, lessive, cuisine, propreté de la
maison...), et très rarement pour la boisson.
Photo 2 : Vue partielle de
l'intérieur d'un puit non aménagé
A
C
B
Cliché : TSAMO Juin 2006
Ce puit situé dans l'enceinte du diocèse de
Bafia a servi pendant longtemps de point de captage pour un petit réseau
d'approvisionnement en eau. On distingue clairement les parois non
aménagées (A), le tuyau de refoulement (B) et le niveau de la
nappe (C). De nos jours, ce réseau est hors service, toutefois, les
usagers continuent d'exploiter l'eau de ce puit en utilisant des seaux munis de
cordes.
- Les puits sommairement aménagés
(PSA)
Il s'agit des ouvrages présentant un début
d'aménagement dans le but d'assurer une sécurité relative
lors du puisage et la protection de la ressource en eau. Les PSA sont
équipés:
· d'une margelle généralement en
maçonnerie de moellons ou de béton.
· d'un tertre en demi-fût métallique ou encore
en maçonnerie.
· d'un couvercle en matériau précaire (chutes
de bois ou de tôles...).
· d'un système de drainage constitué de
caniveaux en terre.
La voie d'accès à ces ouvrages est sommairement
aménagée, mais parfois glissante en saison de pluie. Bien que les
risques de pollution de la ressource soient importants avec la proximité
des latrines à fond perdu, des eaux usées stagnantes et des
dépôts anarchiques des ordures ménagères, l'eau
prélevée dans ces PSA est utilisée pour les travaux
domestiques. Dans certaines zones, elle est utilisée comme eau de
cuisson et de boisson.
Photo 3 : Un puit sommairement
aménagé
B
A
D
C
Cliché TSAMO Juin 2006
Les abords de ce puits sont protégés par un
tertre en béton (A). Pour pouvoir avoir accès à l'eau, les
populations (B) introduisent leurs récipients dans une ouverture (C)
faite sur le couvercle (D).
- Les puits aménagés
(PA)
Ce sont des ouvrages réalisés selon les
règles de l'art. Ils sont équipés de dispositifs de
sécurité. Les conditions d'hygiène sont meilleures. Ils se
caractérisent par:
· une plate-forme bétonnée ou en
maçonnerie de moellons construite dans le prolongement de la margelle et
édifiée avec le même matériau ;
· le tertre, en maçonnerie de parpaings est
généralement recouvert par une tôle métallique munie
d'une clé, ce qui limite les risques d'accidents ;
· un dispositif facultatif constitué d'une poulie
montée sur un support métallique ou en bois ou encore d'une pompe
facilite le puisage de l'eau ;
· un caniveau bien dimensionné assure le drainage du
site et limite les risques d'inondation de l'ouvrage ;
· les parois de la fouille sont busées.
L'eau issue de ce type d'ouvrage est généralement
destinée aux usages domestiques et à la consommation humaine.
Photo 4 : Vue externe d'un puit
aménagé
B A
C
D
Cliché TSAMO Juin 2006
E
Source : Guide des projets d'alimentation en eau
potable
Fig 7 : Eléments internes d'un puit
aménagé
A : le dispositif de drainage des eau ;
B :, la plate - forme ;
C : le tertre bétonné ;
D : la pompe pour l'exhaure ;
E : l'enclos pour protéger l'ouvrage des animaux en
divagation.
Ce puits situé dans la commune de Bokito a
été construit par la CAFOR en 2003. Il est aujourd'hui
fonctionnel et fait l'objet d'une attention particulière de la part des
populations
Vers Bagangté
Vers Yaoundé
Fig 8 : Localisation des puits
aménagés dans le département du
Mbam-et-Inoubou
9 48
Chaque type de puits décrits ci-dessus offre des
avantages et des inconvénients (cf. tableau 2).
Tableau 2 : Analyse comparative des types
de puits d'approvisionnement en eau dans les zones périurbaines du
Cameroun.
Classe
|
Avantages
|
Inconvénients
|
Puits non aménagés (PNA)
|
-Réalisation facile ne nécessitant aucune ;
assistance technique -Coût de réalisation très faible.
|
-Contamination rapide de la ressource en eau ;
-Risques accrus de maladies d'origine hydrique ;
-Inondation du fait de l'absence de drainage ;
-Risques importants d'accidents chez les usagers ;
-Eau de qualité douteuse.
|
Puits sommairement aménagés (PSA)
|
-Sécurité relative avec limitation des risques
d'accidents ; -Amélioration du confort et de l'hygiène ;
-Coût de réalisation relativement faible.
|
-Risques importants d'éboulement car les parois sont
instables ; -Risques d'inondation en saison de pluies ;
-Nécessité d'entretien régulier ; -Eau de
qualité douteuse.
|
Puits aménagés (PA)
|
-Sécurité assurée pour les usagers ;
-Confort, hygiène et salubrité lors du puisage ;
-Limitation des risques de contamination de la ressource ;
-Protection de la
ressource ;
-Bonne tenue de
l'ouvrage dans le temps.
|
-Coût de construction élevé ;
-Nécessite la formation des agents d'exécution et des usagers
pour l'entretien régulier de l'ouvrage ; -Coût d'entretien
important.
|
|
Source: DJEUDA H.B. et al 2001
I-1-2-3 Les sources
Une source est une sortie d'eau souterraine au point
d'intersection entre le niveau topographique et le niveau
piézométrique. Les sources sont généralement la
propriété de la communauté. 84 % de ce type d'ouvrage sont
dénombrés dans la localité de Ndikinimeki. L'eau issue de
90 % des sources du département est destinée à la
boisson.
En se basant toujours sur une classification proposée par
Djeuda H.B. et al (2001), on distingue :
- Les sources non aménagées
(SNA)
Ce sont des points de captage d'eau souterraine en forme de
cuvette. Ils ne possèdent ni couvercle, ni dispositifs
d'étanchéité, encore moins de filtrage. On rencontre
généralement
ce type d'ouvrage dans les zones marécageuses. La
rétention du filet d'eau est assurée par la présence d'un
sol argileux.
L'eau recueillie dans ce type d'ouvrage sert
généralement aux travaux ménagers et parfois même
à la consommation humaine.
Photo 5 : Une source non
aménagée
A
Cliché TSAMO Juin 2006
A : mare d'eau dans laquelle les usagers viennent
s'approvisionner
Aucun n'aménagement n'est effectué pour
viabiliser la source. Les voies d'accès sont glissantes et la
ressource est permanemment polluée par les eaux de ruissellement et
les débris de toutes sortes.
- Les sources sommairement aménagées
(SSA)
Les SSA sont des ouvrages qui ont bénéficié
d'un aménagement autour du point de résurgence de la nappe
souterraine. La plupart sont équipées des éléments
suivants:
· un réservoir de stockage de l'eau en
maçonnerie de parpaings ou en béton armé reposant sur un
socle bétonné;
· un couvercle amovible en béton, en bois ou en
tôle métallique qui permet de protéger le réservoir
d'éventuels objets de diverses natures;
· une plate-forme maçonnée et drainée
par des caniveaux en terre qui limite l'inondation
du réservoir et sert en même temps de zone de
lavage de linge ou de la vaisselle.
Certains de ces ouvrages sont équipés de
conduites de puisage en PVC de diamètre variant entre 25 et 40 mm. Les
voies d'accès ont généralement subi un aménagement
sommaire par les populations. Les emprises sont relativement bien
entretenues
Photo 6 : Une source sommairement
aménagée
A
B
C
Cliché TSAMO Juin 2006
A : structure bétonnée du réservoir de
stockage de l'eau
Cette source a subi un début d'aménagement par
la construction d'un réservoir maçonné (A).
Malheureusement, il n'existe pas de couvercle pour protéger la ressource
des débris divers. C'est ce qui explique le fait que la réserve
d'eau (B) soit polluée par les feuilles (C) .
Vers Bagangté
Vers Yaoundé
- Les sources aménagées
(SA)
Ce sont des sources naturelles généralement
équipées :
· d'un bac de captage des filets d'eau permettant
également la sédimentation des particules solides en suspension.
Ce bac est construit en béton armé ou en maçonnerie de
parpaings bourrés ;
· d'une conduite d'amenée (en PVC ou en
béton) reliant le bac au réservoir aménagé pour le
puisage. Ce réservoir (de forme circulaire ou rectangulaire),
bétonné ou maçonné, est couvert et dispose de
tuyaux de puisage, de vidange et de nettoyage. Les sources
aménagées possèdent des parois étanches pour
éviter la contamination des eaux ;
· d'un dispositif de filtrage de l'eau constitué de
bancs superposés de cailloux, de graviers et de sable de rivière
;
· d'un socle de puisage constitué d'un massif
bétonné prolongé par une plate-forme
maçonnée limitant la boue et la stagnation des eaux tout autour
de l'ouvrage.
16 des 28 sources aménagées
dénombrées ont été construites par l'AFVP
(association française des volontaires du progrès).
Photo 7 : vue partielle d'une
source aménagée
A
B
Cliché : TSAMO Juillet 2006
Cette source située dans le village Ndikitole dans
l'arrondissement de Ndikinimeki connaît une forte affluence tout au long
de la journée. Un Réservoir (A) qui permet l'accumulation et la
conservation de l'eau. Celle-ci sera recueillie par les populations à
travers un tuyau qui sert d'exutoire (B)
Vers Bagangté
Vers Yaoundé
Fig 10 : Localisation des sources
aménagées dans le département du
Mbam-et-Inoubou
54
Tout comme les puits, ces types d'ouvrage présentent des
avantages et des inconvénients (cf. tableau 3).
Tableau 3 : Analyse des différents
types de sources d'approvisionnement en eau dans les zones périurbaines
du Cameroun
Classe
|
Avantages
|
Inconvénients
|
Sources non aménagées (SNA)
|
- Faible coût de construction et d'entretien ;
- Technique accessible aux bénéficiaires.
|
- Inondation possible de l'ouvrage avec des risques
élevés de contamination de la ressource mobilisable ;
- Ouvrages précaires présentant des risques
sanitaires importants.
|
Sources sommairement aménagées (SSA)
|
- Technique accessible aux artisans locaux ;
- Limitation des risques d'inondation de l'ouvrage ; - Protection
relative de la
ressource en eau mobilisable.
|
- Insalubrité relative du site ; - Courte durée de
vie de l'ouvrage du fait de la qualité moyenne des matériaux
utilisés ;
- Nécessité d'un entretien permanent.
|
Sources aménagées
|
- Sécurité assurée pour les usagers ;
- Confort, hygiène et salubrité lors du puisage
;
- Limitation des risques d'inondation et de contamination de la
ressource ;
- Protection de la ressource ;
- Bonne tenue de l'ouvrage (durée de vie
élevée) ;
- Coût d'entretien peu élevé;
- Réduction des risques
sanitaires.
|
- Coût de construction élevé
|
|
Source: Djeuda H.B. et al 2001
D'une manière générale, la
disponibilité des équipements d'approvisionnement en eau est
limitée (insuffisance de puits collectifs bétonnés,
forages équipés de pompes manuelles ou à pied...),
d'où le terme corvée d'eau qui s'applique aux fréquents et
parfois longs déplacements que nécessite le transport de l'eau
(Allély D. et al ; 2002). En effet, les distances moyennes (entre le
domicile et la source d'approvisionnement) varient entre 20 et 100 m pour les
puits et forages et 50 à 350 m pour les sources. Dans la majorité
des cas, ce sont les femmes et les enfants qui sont chargés de
l'approvisionnement en eau du ménage.
I-2 Répartition des ouvrages par
municipalité
Sur l'ensemble du département, on note une inégale
répartition des ouvrages. Par ailleurs, le fonctionnement des ces
ouvrages est variable.
Au cours de nos investigations, nous avons
dénombré 3159 points de ravitaillement en eau dans le
département du Mbam-et-Inoubou. (cf. tableau 4)
Tableau 4 : Répartition des ouvrages
d'AEP par commune
Municipalité
|
Nombre d'ouvrages
|
Pourcentage
|
Bokito
|
95
|
30.15
|
Bafia rurale
|
62
|
19.68
|
Ndikinimeki
|
47
|
14.92
|
Deuk
|
33
|
10.47
|
Ombessa
|
31
|
9.84
|
Bafia urbain
|
21
|
6.66
|
Nitoukou
|
18
|
5.71
|
Makénéné
|
8
|
2.53
|
Total
|
315
|
100
|
|
De l'analyse du tableau 4, il ressort que la commune de
Bokito est la mieux équipée avec 95 ouvrages. Celle de
Ndikinimeki en compte 47 ouvrages dont 24 sources soit 53 % de la
totalité des ses ouvrages d'AEP. Les deux communes les plus mal loties
sont celles de Nitoukou avec 18 ouvrages et Makénéné avec
8 ouvrages.
9 Le recensement ne concerne que les points d'eau
à usage collectif ; les points d'eau à usage privé ne sont
pas pris en compte dans le cadre de cette étude.
40
80
70
60
50
30
20
10
0
Communes
Mini réseaux Forages
PA SA SSA
Source : Investigation de terrain
Fig 11 : Répartition des ouvrages par
commune
Cette répartition fait ressortir des disparités
au niveau des municipalités. Ces disparités peuvent s'expliquer
par plusieurs facteurs qui sont entre autres le milieu physique, la
démographie ou encore le jeu des élites.
Si l'on considère la surface et le poids
démographique de chaque commune, les disparités sont plus
significatives. En effet, sur le plan spatial, le ratio d'un point d'eau pour
une zone d'influence de 500 m à la ronde (tel que le veut la politique
gouvernementale) ne sera pas respecté d'une part, et d'autre part, dans
toutes les communes, les populations éprouvent des difficultés
pour avoir accès à l'eau potable. D'une manière globale,
les ouvrages existants ne suffisent pas pour satisfaire la demande en eau.
I-3 Fonctionnement
Dans le département du Mbam-et-Inoubou on rencontre :
- 161 forages qui sont équipés de pompes
à motricité humaine soit 49.4 % des ouvrages. Ces forages sont
inégalement repartis par commune. La commune de Bokito à elle
seule totalise 69 forages ;
- 108 puits sont aménagés, soit 33.1 %. de la
totalité des ouvrages ;
- 27 adductions en eau potable (SCANWATER et SNEC) existent
soit 8.3 % ;
- 28 sources sont aménagées soit 8.6 %. 23 d'entre
elles se trouvent dans la commune de Ndikinimeki ;
- 2 sources sont sommairement aménagées dans la
commune de Ndikinimeki soit 0.6 % des ouvrages.
Au total, on dénombre 205 ouvrages fonctionnels soit
près de 65 % des ouvrages existants dans le département. Ces
ouvrages sont répartis comme suit :
Nombre
250
200
150
100
50
0
AEP F PA SA SSA TOTAL
Type d'ouvrage
FONCTIONNEL PANNE
Source : Investigation de terrain
Fig 12: Fonctionnalité des
ouvrages10
Des 16 mini-réseaux d'AEP de la zone d'étude,
actuellement, seuls 5 réseaux fonctionnent normalement soit 31,25 %. 10
sont en panne soit 62,5 % et 1 a subi une adaptation mais ne fournit pas
d'eau.
De l'ensemble des forages, 122 fonctionnent normalement soit
75,77 %. 30 ouvrages sont en panne soit 18,63 % et 9 sont inachevés ou
détruits.
Nous avons dénombré 108 puits
aménagés. De nos jours, seuls 55 de ces ouvrages sont
fonctionnels soit 50,92 %, 43,51 % sont en panne. 6 de ces ouvrages ont soit
totalement tari, ou sont transformés en puits traditionnels. La pompe et
la dalle de couverture ont été démontées et les
populations se servent de seaux munis de cordes pour puiser l'eau.
10 Il est important de préciser que les
ouvrages ayant connu une quelconque adaptation et ceux qui ne sont pas
achevés ne sont pas pris en considération dans
l'élaboration de ce graphique.
75 % des sources aménagées sont fonctionnelles et
le reste est embourbé ou carrément détruit.
Tableau 5 : Fonctionnalité des
ouvrages par commune
Municipalité
|
Nombre d'ouvrages
|
|
Fonctionnels
|
Pourcentage
|
Non Fonctionnels
|
Pourcentage
|
Bokito
|
59
|
62.10
|
36
|
37.89
|
Bafia rurale
|
33
|
53.22
|
29
|
46.77
|
Ndikinimeki
|
32
|
68.08
|
15
|
31.91
|
Deuk
|
23
|
69.69
|
10
|
30.30
|
Bafia urbain
|
17
|
80.95
|
4
|
19.04
|
Ombessa
|
23
|
74.19
|
8
|
25.80
|
Nitoukou
|
14
|
77.77
|
4
|
22.22
|
Makénéné
|
4
|
50
|
4
|
50
|
|
Le taux moyen d'ouvrages non fonctionnels est de 31 %. Ce taux
n'est pas le même dans toutes les municipalités.
|
80
|
60
40
20
0
d'ouvraG
I\) 4=, a c D 0 0 0 C
|
|
|
FONCTIONNEL EN PANNE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Com m une s
Nombre
c
Bafia Rural
Bafia 0 Bokito 0
3 Deuk 3
c Makenene =
m
(n Ndikinimeki N itoukou Ombessa
|
|
|
Source : Investigation de terrain
Fig : 13: Etat des ouvrages par
communes
Le taux d'ouvrage en panne par municipalité englobe
tous les types d'ouvrages. De manière spécifique, les pannes se
répartissent différemment en fonction de la nature des
ouvrages.
NOM BRE
16
14
12
10
4
2
8
6
0
AEP F
PA SA
COMMUNES
Source : Investigation de terrain
Fig 14 : répartition des ouvrages non
fonctionnels par commune
La variation des taux d'ouvrages en panne par
municipalité peut en partie s'expliquer par leur mode de gestion et la
qualité des prestations des maîtres-d'oeuvre.
D'une manière générale, on constate que
le forage est l'ouvrage le plus adapté à la région car
plus de 75 % sont fonctionnels. Ce qui est le reflet de la résistance
des pompes Volanta dont 63,35 % des forages du département en sont
équipés.
Les mini-réseaux d'AEP de type SCANWATER sont les
ouvrages les moins indiqués pour la région. Bien qu'ils aient la
capacité de desservir un grand nombre de populations et qu'ils offrent
l'avantage de la disponibilité de la ressource, ils présentent
l'inconvénient d'être difficiles a entretenir. En effet, il existe
une inadéquation entre la technologie mise en oeuvre et les
capacités financières des populations
bénéficiaires. Le dépannage de ce type d'ouvrage
nécessite en général des sommes considérables que
les populations ne disposent pas toujours où sont incapables de
mobiliser à plusieurs reprises.
On peut également remarquer que Bokito, Ombessa et
Bafia sont des localités favorables aux forages (80 % des forages
fonctionnels soit 97 sur 122 se trouvent dans ces communes), tandis que Deuk et
Makénéné, quant à elles, sont favorables aux puits
aménagés. Ce type d'ouvrage n'est pas véritablement
adapté à la région de Ndikinimeki qui se
caractérise plutôt par la prédominance des sources
aménagées. Sur le territoire de Nitoukou, peuvent coexister
différents types d'ouvrages suivant la zone dans laquelle on se
trouve.
En se basant sur ces statistiques, sur la démographie
de la région et sur les objectifs d'approvisionnement en eau potable
fixés par le gouvernement, on se rend compte que le taux de couverture
est largement en dessous des normes prescrites.
I-4 Taux de couverture des besoins en eau potable
Les deux principaux acteurs du secteur de l'eau au Cameroun
sont le Ministère de l'Energie et de l'Eau (MINEE), et la SNEC :
(Société nationale des eaux du Cameroun). Le département
du Mbam - et - Inoubou dispose de 3 stations de traitement d'eau potable et de
326 points d'eau communautaires (315 ouvrages et 11 bornes fontaines).
Les stations de traitement sont gérées par la
SNEC. La gestion des points d'eau ruraux incombe aux utilisateurs
(comités villageois), sous la supervision du MINEE.
Selon la grille du MINEE, l'Etat camerounais vise un objectif
de desserte de 300 personnes par point d'eau sur un rayon de 500 mètres.
Cependant au regard de la dispersion des populations, ces critères ne
sont pas mis en pratique. Ce qui entraîne la difficile évaluation
du taux de couverture. Le calcul des ratios s'est fait sur la base de la
population globale et du nombre d'ouvrages existants.
Tableau 6 : Nombre d'habitants par point
d'eau dans la zone d'étude11
Localités
|
Nombre de points d'eau
|
Nombre d'habitants
|
Nombre d'habts/pt d'eau
|
Bafia
|
83
|
113 137
|
1 364
|
Bokito
|
95
|
62 037
|
653
|
Deuk
|
33
|
12 049
|
365
|
Grand Ndikinimeki (Ndikinimeki, Makénéné
et Nitoukou)
|
73
|
39 351
|
539
|
Ombessa
|
31
|
60 290
|
1.945
|
Total
|
315
|
286 864
|
911
|
|
Source : Investigation de terrain
Avec une moyenne de 911 habitants par point d'eau, les
objectifs du gouvernement sont loin d'être atteints dans le
département du Mbam-et-Inoubou. Seules les localités de Deuk et
du Grand Ndikinimeki (Ndikinimeki, Makénéné, Nitoukou) se
rapprochent des
11 Les projections sont faites à partir des
données sur la population de 1996 fournies par le MINEE
objectifs poursuivis. Cette amélioration du taux de
couverture dans ces localités s'explique par la présence de
nombreux puits et sources aménagés. Les chiffres (cf. tableau 6)
ne sont qu'indicatifs car nous n'avons pas pris en compte les abonnés du
réseau SNEC (ce dernier est même relativement faible : environ 2
562 dans les 5 villes).
L'inégale répartition spatiale des ouvrages
d'AEP contribue a exacerber les difficultés d'accès à
l'eau potable au sein du département. Si l'on considère la
superficie globale du département en faisant abstraction des
réseaux d'AEP, on constate que le ratio est d'un point d'eau pour 2 200
hectares
Il serait plus judicieux d'évaluer la satisfaction des
besoins en eau non pas sur la base des 315 ouvrages mais plutôt sur celle
de 205 ouvrages qui sont actuellement exploités. Dans ce cas, le taux de
couverture passe à 1 399 habitants par point d'eau.
Par ailleurs, les données sur la population datent de
1995. En dix ans celle-ci s'est accrue, ce qui contribue à
accroître le nombre d'usagers par point d'eau.
Dans le département du Mbam-et-Inoubou, on
dénombre :
- 205 ouvrages exploités sur les 315. Parmi ces 205
points d'eau, 41 tarissent temporairement.
- 110 ouvrages soit 35 % sont non exploités
Le taux de couverture varie de la zone urbaine à la zone
rurale. I-4-1 Taux de couverture en milieu urbain
Dans les villes de Bafia, Bokito,
Makénéné, Ndikinimeki et Ombessa, la production
quotidienne initiale de l'eau par la SNEC était de 2 350 m3.
De nos jours, la baisse de rendement est estimée à 50 %. La
production journalière actuelle est de 1 175m 3.
Si on veut évaluer la consommation journalière
actuelle de chaque habitant du département, il faut au préalable
faire une projection. En effet, en 199612 la population urbaine
était de 76 556 habitants. Sur la base d'un taux d'accroissement annuel
de 2,9 %, la population du département en 2005 était de 99 018
habitants.
12 Les chiffres sur les populations sont extraits de
la base de données du MINEE qui a été mise à notre
disposition ainsi que les noms et la liste des différents villages.
Si on utilise les chiffres indicatifs de consommation
journalière des populations, (Ce dernier dépend de plusieurs
paramètres : importance et caractère de la localité
à desservir ; les habitudes des populations ; le climat...), la
quantité d'eau par habitant par jour communément admise pour les
villes de 5 000 à 20 000 habitants est de 150 à 200 litres.
Pour les villes de 20 000 à 100 000 habitants, cette
quantité varie de 200 à 300 litres par habitant par jour (Ces
besoins représentent l'eau de boisson, de cuisine, de nettoyage de la
vaisselle, de l'hygiène corporelle, des chasses WC, du nettoyage de la
maison et du lavage des linges). En prenant les moyennes de ces valeurs, le
taux de couverture en eau potable dans les villes du Mbam-et-Inoubou
présente des variations (cf. tableau 7)
Tableau 7 : Taux de couverture des
besoins en eau par habitant en zone urbaine
Ville
|
Population (estimation en 2005)
|
Consommation J / habitant
|
Consommation totale m3/j
|
Bafia
|
60 030
|
250
|
15 000
|
Bokito
|
5 454
|
175
|
954
|
Ndikinimeki
|
5 241
|
175
|
917
|
Makénéné
|
15 934
|
175
|
2 788
|
Ombessa
|
12 359
|
175
|
2 163
|
Total :
|
99 018
|
|
21 822
|
|
Source : enquête de terrain
Il est facile de constater que la production
journalière des stations de traitement de la SNEC est insuffisante. Le
taux de couverture global de la zone urbaine par la SNEC est proche de 5,5 %.
En conclusion, les besoins à couvrir restent très
élevés dans les villes du département.
I-4-2 Taux de couverture en milieu rural
Dans le département du Mbam-et-Inoubou, certaines
localités sont entièrement dépourvues d'ouvrages
d'approvisionnement en eau potable. En effet, 65 sur les 171 villages
du département en sont dépourvus. Le taux de
couverture des villages en eau potable est de 62 %13. La plupart des
communes, excepté celle d'Ombessa, sont couvertes à plus de 50
%.
120
100
40
20
80
60
0
Approvisionné
Non approvisionné
Source : Investigation de terrain
Fig 15 : Mbam-et-Inoubou : Taux de couverture des
villages en eau potable
Dans les zones rurales du département, la situation
est encore plus complexe. En effet, pour une population rurale estimée
à 209 41014 habitants en 2005, nous avons 205 points d'eau
fonctionnels. En prenant une base de 300 habitants par point d'eau, le taux de
couverture en eau potable est de 29,36 % dans les zones rurales du
département.
Cette situation est encore plus exacerbée si on prend
en considération la permanence de l'eau. En effet, certains ouvrages
tarissent en saison sèche. Les ouvrages qui sont le plus touchés
sont les puits aménagés. Il ressort de nos investigations de
terrain que les localités de Bafia et Deuk sont celles qui en souffrent
le plus. Ceci est parfois dû au choix de l'emplacement des forages
(à proximité d'autres puits traditionnels causant ainsi des
rabattements de la nappe ou alors des puits de faible profondeur).
13 Liste des villages et données sur la
population fournie par le MINEE
14 Projection faite à partir des
données sur la population rurale en 1996 (source MINEE)
Nombre
18
16
14
12
10
4
8
6
2
0
Communes
Points d'eau qui tarissent périodiquement
érie1
Source : Investigation de terrain
Fig 16 : Permanence de l'eau en fonction des
localités
Toutefois, la situation pourrait évoluer positivement
car un appel d'offre a été lancé par l'Etat pour la
réhabilitation totale des stations de traitement d'eau de 16 villes du
Cameroun parmi lesquelles Bafia et Ndikinimeki. Les travaux se feront en trois
phases : Electrification; équipement des pompes
électromécaniques, réhabilitation du réseau de
traitement. Les travaux de la première phase sont terminés
à Bafia.
Le gouvernement projette également de réaliser
un point d'eau (puits ou forage équipé d'une pompe manuelle) pour
toute agglomération de 300 à 500 habitants. Les
communautés de 2 500 à 5 000 habitants
bénéficieraient, quant à elles, de systèmes
d'alimentation en eau potable soit par gravitation, soit par pompage avec
traitement sommaire15.
Les structures publiques ont un faible taux de couverture en
eau potable. 27 établissements scolaires sur les 198 (175 écoles
primaires et 23 établissements secondaires) que compte le
département sont approvisionnés en eau potable.
Seules 16 formations sanitaires du département sont
approvisionnées en eau. Malheureusement 25 % des ouvrages de ces
structures sont en panne.
15 Étude diagnostique de l'eau du MINEE
CONCLUSION
Dans le département du Mbam-et-Inoubou, on distingue
plusieurs types d'ouvrages d'approvisionnent en eau potable. Dans les zones
rurales, les populations ont essentiellement recours aux ouvrages d'hydraulique
villageoise que sont les forages, les puits aménagés ou non, les
sources aménagées ou non et les mini-réseaux d'AEP. Ces
ouvrages qui sont inégalement répartis fonctionnent mal pour la
plupart. Il en résulte un déficit en terme de couverture des
besoins.
Dans les centres urbains, en dépit de la
prédominance du réseau SNEC, les ouvrages
décentralisés d'AEP sont bien utilisés. Tout comme dans
les zones rurales, on note un déficit en terme de couverture des
besoins. En somme, le département du Mbam-et-Inoubou fait face à
de sérieux problèmes d'approvisionnement en eau potable des
populations locales.
CHAPITRE II: LES ACTEURS INTERVENANTS DANS LE
PROCESSUS DE GESTION DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE ET LES PROBLEMES
RENCONTRES
INTRODUCTION
L'approvisionnement en eau potable des populations du
Mbam-et-Inoubou fait intervenir plusieurs acteurs à des niveaux
différents : aménagement, mise en oeuvre, maintenance... Les
actions de ces intervenants contribuent à une meilleure desserte en eau
potable des populations du département, mais celles-ci sont
entravées par certains problèmes. Quels sont ces acteurs ?
Comment sont mises en oeuvre leurs différentes actions ? Quels sont les
problèmes qui découlent de leurs interventions ? C'est autour de
ces questions que s'articulera ce chapitre.
II-I Une multiplicité d'acteurs.
Dans le département du Mbam-et-Inoubou, le processus
d'approvisionnement en eau potable des populations fait intervenir plusieurs
acteurs. Ceux-ci interviennent dans la construction des ouvrages, la
maintenance et la réhabilitation.
II-1 -1 L'Etat
L'Etat à travers le budget d'investissement public,
construit des ouvrages d'AEP. Malheureusement, les montants alloués
à ce projet sont en baisse. Les ministères qui interviennent dans
le secteur de l'AEP au sein du département sont les suivants :
- Le Ministère de l'Eau et de l'Energie ;
- Le Ministère de l'Agriculture et du
Développement Rural ; - Le Ministère de la Santé Publique
;
- Le Ministère de la planification, de la programmation
des investissements et de l'Aménagement du Territoire ;
- Le Ministère des Enseignements de Base ;
- Le Ministère des Affaires Sociales ;
- Le Ministère de l'Administration du Territoire ;
- Le Ministère de l'Economie et des Finances ;
Il est important de noter que l'action de l'Etat se limite
surtout à l'implantation de nouveaux ouvrages. Après leur mise en
place, ils sont abandonnés aux populations. On déplore par
conséquent l'absence de suivi après la construction et la carence
d'une politique de maintenance des ouvrages existants.
II-1-2 La coopération bilatérale et
multilatérale
La coopération bilatérale et multilatérale
concourt à l'amélioration de la couverture en eau potable. Les
principaux acteurs de ce domaine sont :
- La Coopération Cameroun-Union Européenne ;
- La Coopération Technique Belge ;
- Le Service de coopération et d'Action Culturelle de
l'ambassade de France;
- La Banque Islamique de Développement ;
- La Banque Africaine de Développement;
- La coopération Chinoise ;
- La Coopération Japonaise ;
- La coopération allemande, qui à travers la
banque allemande de développement (KFW), finance le projet Pro-Village
;
Les organismes de coopération interviennent
également dans le domaine de la réhabilitation des ouvrages
d'AEP. C'est le cas de l'Union Européenne qui a financé le projet
eau potable du diocèse de Bafia et la réhabilitation des
réseaux SCANWATER en 1998. Depuis 2007, cet organisme de
coopération s'est investit dans un projet intitulé «
gouvernance eau Mbam-et-Inoubou ». Ce projet vise à
centralisé la gestion de l'approvisionnement en eau potable au sein du
département.
II-1-3 Les ONGs
Il s'agit principalement de la CAFOR (cellule d'appui et de
formation) et de l'AFVP (association française des volontaires du
progrès).
Entre 1990 et 1993, L'AFVP a mobilisé des financements
auprès des partenaires internationaux pour l'aménagement de 17
sources dans l'arrondissement de Ndikinimeki.
Aujourd'hui, seule la CAFOR est encore opérationnelle.
A travers son projet Pro-Village, elle aménage des puits au sein du
département. Il s'agit de projets participatifs pour lesquels les
populations doivent verser une contribution de 500 000 FCFA. Par ailleurs, la
cellule d'appui et de formation assure l'animation sociale des populations et
la maintenance des puits qu'elle construit.
Les actions des ONGs sont efficaces et contribuent à
l'amélioration du taux de desserte en eau potable au sein du
département.
II-1-4 Les municipalités
Dans le sillage de la décentralisation, les
municipalités n'ont pour le moment encore rien réalisé.
Ceci n'est pas dû à une méconnaissance des textes mais
plutôt à des difficultés matérielles. Toutefois,
dans de rares cas, les municipalités ont financé la
réalisation des puits aménagés (04) mais ceux-ci ne sont
plus fonctionnels.
II-1-5 Les élites et les élus
Certains élus, notamment les députés,
grâce aux fonds qui leur sont alloués par l'assemblée
nationale dans le cadre des micros-projets, aménagent des points
d'eau.
L'action des élites est très importante. Elles
fournissent les fonds qui permettent d'assurer le bon fonctionnement des
comités de développement et de certains comités de
gestion. Les élites sont également très sollicitées
dans les processus de réparation des points d'eau. Sur l'ensemble du
département, nous avons recensé 7 points d'eau construits par des
élites.
II-1-6 Les bureaux d'études
FRISA Engineering est le principal bureau d'étude qui
intervient dans la réalisation et le contrôle des ouvrages d'AEP
au sein du département du Mbam-et-Inoubou. Malheureusement, ce bureau
d'étude n'a pas voulu nous fournir des informations sur ses
activités dans le cadre des projets BIP, BID et PPTE, projets dans
lesquels il était aussi chargé de la maintenance des ouvrages
pour une durée de deux ans. Pour cela, un contrat de maintenance est
signé entre un agent réparateur et les représentants de la
population. Une participation de 200 000 FCFA est demandée aux
populations pour concrétiser les travaux.
II-1-7 Les entreprises
Elles sont nombreuses. A chaque projet correspond presque
toujours une entreprise qui est chargée de sa mise en oeuvre.
Dans ce registre, on peut citer : GEOFOR (projet PPTE),
HASKONING (projet Positifs), CGC-CAM (projet BID, BIP, PPTE), SCANEQUIP (projet
ISF). Ces entreprises réalisent des forages. Si on considère le
nombre d'ouvrages fonctionnels, ceux réalisés par les entreprises
CGC-CAM et HASKONING sont les meilleurs. Ceci est principalement dû
à la robustesse des pompes Volanta, au suivi et à la maintenance
de ces équipements après leur construction.
Nombre d'ouvrages
40
20
80
70
60
50
30
10
0
Fonctionnel Défectueux
Entreprises
Source : Investigations de terrain
Fig 17 : Etat des ouvrages par entreprises
(maître d'oeuvre)
II-1-8 Les organismes confessionnels
Le diocèse de Bafia est le principal organisme
confessionnel qui, à travers son projet « eau potable »,
s'investit dans la maintenance des ouvrages en général et des
pompes Volanta en particulier.
Le projet « eau potable » qui, pendant longtemps, a
été financé par l'Union Européenne à hauteur
de 70 % des frais requis pour la réparation des ouvrages, est
aujourd'hui arrêté. Le diocèse continu néanmoins
à assurer la réparation des ouvrages. Les populations dans ce cas
supportent la totalité des frais dus.
Les actions des organismes confessionnels telles que celles
du diocèse de Bafia ont été pendant longtemps
bénéfiques. En effet, ces organismes servaient d'interface entre
les bailleurs de fonds et les populations.
II-1-9 Les comités de gestion et les comités
de développement
Ces deux organismes assurent la gestion et veillent au bon
fonctionnement quotidien des ouvrages. Elles émanent de la
volonté des populations et/ou du maître d'oeuvre et coordonnent
les mécanismes de pérennisation des équipements
d'approvisionnement en eau potable. Leur efficacité est variable.
II-1-10 Les populations
Elles sont les bénéficiaires des
aménagements. Elles sont mises à contribution pour assurer le bon
fonctionnement et la pérennité des ouvrages.
II-1-11 Les artisans réparateurs
Ils ne sont pas très nombreux. Ils
assurent la réparation et la maintenance des différents ouvrages
d'AEP et des pompes. En cas de panne, les populations ont d'abord recours
à l'artisan du village qui a été formé par le
maître d'oeuvre afin d'assurer la maintenance de l'ouvrage. Si celui n'a
pas l'expertise nécessaire, les populations font recours soit à
un technicien qui travaille pour une société qui construit les
points d'eau dans le département, soit au diocèse de Bafia, soit
au bureau d'étude qui contrôlait l'édification de
l'ouvrage.
II-2 Les insuffisances rencontrées
Les actions et réalisations des organisations de la
société civile, du secteur privé et des
municipalités échappent en grande partie au contrôle de la
délégation départementale du MINEE. En effet, les
organisations de la société civile et le secteur privé
négocient directement le financement et construisent souvent des points
d'eau avec l'appui des anciens techniciens ayant déjà
travaillé dans le cadre d'autres projets d'AEP dans le
département.
Quand on observe la manière dont les projets ont
été menés jusqu'à présent, on constate un
manque de coordination et de concertation dans les actions des
différents acteurs de l'eau. De nombreux projets sont
élaborés dans l'opacité, entraînant ainsi une
inégale répartition des points d'eau. En effet, il y a des zones
dans certains villages et quartiers où l'on dénombre 3 ou 4
points d'eau dans un rayon de 300 m tandis que dans d'autres, on parcourt 3
à 4 km pour avoir de l'eau potable. Plusieurs paramètres peuvent
expliquer cette situation: données techniques, raisons politiques,
présence d'élites fortes, etc.
Les choix stratégiques liés au prix et à
la qualité du service sont décidés dans les bureaux, sans
tenir compte de l'avis des bénéficiaires. La maîtrise des
lieux par les collectivités locales n'est pas mise à
contribution. Elles sont considérées comme de simples «
relais » de programmes élaborés à huis clos. Leur
marge de manoeuvre est donc très réduite.
Les ONGs perçoivent l'administration comme un
prédateur. C'est pourquoi, elles ne fournissent aucune information sur
leurs activités dans le territoire. En outre, la
délégation départementale du MINEE ne peut pas transmettre
toutes les informations au Ministère par manque de moyens
matériels et financiers.
Les relations entre le MINEE et les communes sont pour le
moment inexistantes. En effet, les municipalités attendent dans
l'impatience le décret d'application des lois de juin 2004 sur la
décentralisation.
Le manque de coordination des actions et l'insuffisance
d'implication des collectivités locales aboutissent parfois à des
concentrations de points d'eau au détriment des zones peu desservies et
nécessiteuses.
Par ailleurs, les relations entre les Communes et la SNEC
sont inexistantes. Les services techniques des mairies devraient se rapprocher
de la SNEC pour rechercher les voies et moyens devant permettre de
résoudre les problèmes d'eau des populations. Les communes
doivent consulter les plans d'investissement de la SNEC afin de planifier leurs
réalisations.
Le développement du secteur de l'eau se heurte dans le
Mbam-et-Inoubou à de nombreux problèmes dont les plus importants
sont liés à l'environnement institutionnel, au manque de
précision dans la définition des objectifs, à l'absence
d'autonomie de décision et de responsabilisation, aux difficultés
financières. Par ailleurs, on note également un ensemble de
conflits, de pratiques et comportements à risques qui sont de nature
à mettre en péril tout le processus d'approvisionnement en eau
potable dans le département.
II-2- 1 Une multitude de conflits
II-2-1-1 les conflits liés au puisage
Ils sont dus à la grande affluence autour des ouvrages
et s'observent sur la quasi totalité des points d'eau. Ce type de
conflit affecte les enfants. En effet, les plus âgés ou les plus
forts ont tendance à ne pas respecter l'ordre d'arrivée et
veulent puiser au détriment des autres. Ceci entraîne des
engueulades, des injures et des bagarres.
Il arrive aussi que des réfractaires aux cotisations
soient interdits de s'approvisionner en eau. Certains d'entre eux manifestent
parfois leur colère de manière violente.
Ce type de conflit est parfois évité par la
présence d'un fontainier qui veille au respect de l'ordre et de la
discipline au moment du puisage et par de fortes amendes dissuasives
infligées en cas de bagarres.
II-2-1-2 Les conflits liés à la position
du point d'eau au sein de la communauté
C'est le cas à Ndékalend et à
Ndékoujé où les habitants s'opposent en camps
rangés.
En effet, lorsqu'un village est bénéficiaire
d'un point d'eau, il peut arriver que des individus ou des personnalités
influentes décident d'implanter cet ouvrage dans des secteurs du village
qui les avantagent. Il s'en suit une scission au sein de la communauté.
Les populations des quartiers lésés refusent de contribuer pour
assurer le fonctionnement du point d'eau. Si l'ouvrage tombe en panne, les
populations du quartier desservi sont interdites d'accès aux sources
localisées dans les autres quartiers.
Pour éviter ce type de conflits, le choix de la
position du point d'eau se fait de manière participative. Dans le cas
où des dissensions persistent, le point d'eau est implanté
à la
chefferie, au centre du village ou chez une personne qui jouit
d'un profond respect ou d'une grande estime au sein de la communauté.
II-2-1-3 Les conflits liés au mode de
gestion
Ce type de conflit est récurrent et résulte
surtout de la mauvaise gestion ou du détournement des fonds
cotisés. Il peut aussi être inhérent à
l'inefficacité de la structure qui a la charge de la gestion de l'AEP au
sein de la communauté.
Lorsqu'une équipe est destituée, la transition
est parfois difficile. Les gestionnaires indélicats ont tendance
à s'accrocher. Il s'en suit une période d'immobilisme au cours de
laquelle les infrastructures se détériorent. Ce type de conflit
est parfois très ardu et l'on a recours aux autorités
administratives (sous-préfet) ou judiciaires (gendarmerie) pour les
résoudre. C'est le cas de la localité de Mouko où
l'ancienne équipe dirigeante détient depuis 2001 les clés
du mini-réseau. L'ouvrage est presque détruit.
II-2-1-4 Les conflits liés à la
propriété du point d'eau
Ce type de conflits survient généralement entre
les populations et les gestionnaires des points d'eau situés dans
l'enceinte des services publics. Dans ce cas, le gestionnaire du service
public, à qui incombe la gestion du point d'eau, a tendance à
réglementer l'accès et l'utilisation de l'ouvrage par toutes
personnes étrangères à ses services. Ceci entraîne
des conflits avec les populations avoisinantes qui ne s'accommodent pas. Pour
elles, le point d'eau appartient à l'Etat et doit par conséquent
être ouvert à tous sans restriction.
II-2-2 Les pratiques et comportements à risques
Certaines pratiques et comportements sont de nature à
compromettre ou à mettre en péril le bon fonctionnement des
ouvrages d'AEP. Elles concernent non seulement les usagers mais
également les élites, les maîtres d'oeuvre, les artisans et
les responsables politiques et administratifs.
II-2-2-1 Des points d'eau essentiellement
utilisés par des enfants
Très souvent, les enfants ont des comportements
déviants. En effet, ceux-ci ont l'habitude de s'accrocher sur la
manivelle et à jouer à la balançoire sur la grande roue
des pompes Volanta. Ils prennent également plaisir à pomper l'eau
de manière effrénée en dépit du fait que leur
récipient est déjà plein.
Au niveau des sources aménagées, les enfants ont
également pris l'habitude d'utiliser la plate-forme du réservoir
pour faire la lessive ou encore pour casser les noix de palme.
Dans certains cas, les chaînes et les cadenas qui
sécurisent les ouvrages d'AEP sont cassés par des vandales ou des
réfractaires aux cotisations.
Pour lutter contre ces déviances, les points d'eau
sont souvent interdits aux enfants de moins de 10 ans. Pour les vandales qui
cassent les cadenas, des sanctions prévues peuvent aller jusqu'à
des poursuites judiciaires.
II-2-2-2 L'action des élites : une aide aux
conséquences perverses
Dans le souci de contribuer au bien-être des
ressortissants de leurs localités, les élites posent des actes
positifs mais qui malheureusement ont des effets pervers au sein de la
communauté. En effet, dans certains cas, les élites supportent
entièrement les frais de réparation et de mise en oeuvre de
nouveaux ouvrages d'AEP. Dans ces conditions, les populations ne s'approprient
pas lesdits ouvrages.
Généralement, il n'y a aucune forme
d'organisation autour des points d'eau qui connaissent une forte implication
des élites. Même le simple nettoyage des alentours pose
problème (Guientsing). La forte ou la totale implication des
élites rend les populations attentistes et les ramène à
l'époque de l'Etat providence.
En outre, l'implantation d'un point d'eau dans le cadre du
budget d'investissement public est souvent récupérée par
l'élite du coin pour redorer sa personnalité.
II-2-2-3 Des enjeux politiques et administratifs
Les responsables administratifs et politiques ont
généralement tendance à politiser l'AEP. En effet, la
limite est très souvent floue entre l'Etat et le parti au pouvoir. Les
réalisations de l'Etat sont donc souvent mises sur le compte du parti au
pouvoir. Ceci se manifeste par le port de la tenue du parti au moment de
l'inauguration des points d'eau et du choix des gestionnaires.
Par ailleurs, l'absence de concertation entre les
élites et des responsables administratifs peut aboutir à une
concentration des ouvrages d'AEP au sein d'une même localité.
C'est le cas de Boyabissoumbi où ont été
réalisés 6 points d'eau sur une distance de moins de 600 m.
II-2-2-4 Des ouvrages d'AEP de qualité
approximative
Les maîtres d'oeuvre ne respectent pas toujours les
cahiers de charges, ce qui fait que dans certains cas, les ouvrages
fonctionnent moins d'une semaine ou sont purement et simplement
inachevés.
En outre, après la mise en place du point d'eau, le
maître d'oeuvre suscite la création d'un comité de gestion
et organise une réunion d'information et de formation des habitants
à l'utilisation des ouvrages construits. Mais, cette formation est
beaucoup plus ciblée sur les hommes alors que les femmes et les enfants
sont les principaux utilisateurs des points d'eau. La formation est donc mal
orientée et inadaptée.
II-2-2-5 Des techniciens peu qualifiés
Dans le domaine de l'hydraulique villageoise dans le
Mbam-et-Inoubou, on remarque qu'il existe très peu d'artisans
qualifiés. Nombreux sont les cas où des ouvrages ont
été démontés et abîmés par des «
soit disant » techniciens. Les cas d'escroquerie et de détournement
par les techniciens sont très récurrents. Dans certains cas, ce
sont les techniciens qui ont travaillé pour la construction des ouvrages
qui reviennent dans la nuit voler les pièces. Ce type de vol affecte
surtout les mini-réseaux SCANWATER.
CONCLUSION
L'approvisionnement en eau potable des populations du
département du Mbam-etInoubou fait intervenir plusieurs acteurs à
des niveaux différents (mise en oeuvre, maintenance..). Ces acteurs
essayent tant bien que mal à accroître le taux de couverture des
besoins en eau potable des populations. Malheureusement, il est à
déplorer non seulement l'absence de synergie dans leurs actions, mais
également certaines pratiques et comportements qui sont de nature
à mettre en péril tout le processus d'approvisionnement en eau
potable dans le département.
CHAPITRE III : LES MODES DE GESTION DES POINTS
D'EAU PRATIQUES PAR LES POPULATIONS
INTRODUCTION
Afin de pérenniser leurs points d'eau, les populations
ont développé plusieurs modes de gestion. Ils diffèrent
selon que l'on se trouve en milieu urbain ou en milieu rural. Quels sont ces
modes de gestion ? Quelles sont leurs caractéristiques et leurs
performances ? Avant de répondre à ces questions, il convient au
préalable de rappeler la politique sectorielle de gestion de
l'approvisionnement en eau potable telle que définie par la
Délégation Départementale du Ministère de l'Eau et
de l'Energie du Mbam-et-Inoubou.
III-1 la politique sectorielle et le mode de gestion
de l'eau tel que définis par
l'Etat
III-1-1 La politique sectorielle
La politique sectorielle définie en 1988 par le MINEE
consiste à faire participer les populations à l'investissement en
leur transférant la responsabilité et la charge financière
des points d'eau.
L'Administration s'engage à sensibiliser les
populations, à les associer à la localisation du point d'eau,
à construire et à équiper les points d'eau, à
former les comités de gestion, à assurer l'entretien des forages,
à renouveler les pompes à l'aide des provisions
constituées par les comités villageois des points d'eau.
Les populations, quant à elles, ont l'obligation de
constituer un comité de gestion pour chaque point d'eau, de suivre les
formations dispensées, d'effectuer les travaux d'aménagement et
d'entretien, de verser une cotisation initiale et une cotisation annuelle
d'entretien, de veiller à la propreté, à la bonne
utilisation des points d'eau et de faire effectuer les réparations par
les artisans.
Quoiqu'il n'existe pas un texte précis
réglementant l'hydraulique villageoise, les programmes
réalisés depuis 1989/1990 ont mis en exergue certains usages qui
tiennent lieu de règles de conduite. Les populations doivent participer
à l'investissement initial à hauteur de 5% (ou plus) du
coût total du projet TTC et constituer une réserve annuelle pour
l'entretien des points d'eau.
Le Ministère de l'Energie et de l'Eau assure la
tutelle du secteur. Il a pour mission d'élaborer, de mettre en oeuvre et
d'évaluer la politique en matière de production, de transport
et de distribution de l'eau. A ce titre, il est chargé
de l'élaboration des plans et stratégies gouvernementales en
matière d'alimentation en eau, de la prospection, de la recherche et de
l'exploitation des eaux dans les villes et les campagnes. Il assure la tutelle
des établissements et sociétés de production, de transport
et de distribution de l'eau.
Pour l'accomplissement de ses missions, il dispose d'un
service déconcentré au niveau du département
(Délégation Départementale de l'Energie et de l'Eau du
Mbam-et-Inoubou). Les attributions de ce service sont définies par le
Décret n° 2005/085 du 29 mars 2005 portant organisation du
Ministère de l'Energie et de l'Eau. La Délégation
Départementale de l'Energie et de l'Eau (DDMINEE) est chargée de
la supervision des activités du secteur de l'eau, du suivi et du
contrôle technique des projets d'hydraulique, de la formation des
communautés villageoises aux techniques d'assainissement et à la
maintenance des ouvrages d'AEP, etc.
III-1-2 Stratégie de gestion et d'entretien des
points d'eau
L'Etat a expérimenté depuis 1989/1990 le
schéma suivant en hydraulique villageoise. L'Etat est
propriétaire des points d'eau et en confie l'exploitation aux
comités villageois de gestion des points d'eau (CGPE) moyennant un
contrat légalisé.
Les CGPE sont responsables de l'exploitation et de la bonne
tenue des équipements. Ils collectent les cotisations auprès des
usagers afin de rémunérer le technicien de maintenance.
Cette pratique a été mise en oeuvre pour les
stations SCANWATER construites dans le département ainsi que les forages
équipés de pompes à motricité humaine.
Administration (Installation
et légalisation CGPE)
Election
Artisans réparateurs ou Technicien
de maintenance Entretien préventif et réparation
de la pompe (pièces de rechange et main-d'oeuvre)
CGPE (Contrôle l'usage de la pompe :
Maintien de la propreté des abords et entretien de base)
Villageois (Usage de la pompe, sous le contrôle du
CGPE)
Paiement des cotisations
Paiement des montants contractuels
Source : DDMINEE Mbam-et-Inoubou
Fig 19: Modèle de gestion d'un point
d'eau
Ce modèle présente des limites. Bien que la
Délégation Départementale du MINEE dispose d'un personnel
hautement qualifié, ses actions sont limitées par un manque de
moyens logistiques (véhicule de liaison, ordinateurs, équipements
annexes...). Il en résulte un faible déploiement sur le
terrain.
III-2 Les modes de gestion tels que pratiqués
par les populations
Le schéma de gestion défini par l'Etat n'est
pas toujours adopté par les populations. Selon qu'on est en milieu
urbain ou en milieu rural, les modes d'organisation autour des points d'eau
sont différents.
III-2-1 En milieu rural
A l'échelle du département du Mbam-et-Inoubou,
on distingue plusieurs modes de gestion ou d'organisation autour des points
d'eau. Ces modes diffèrent en fonction des ouvrages des localités
et même des ethnies. Les modes les plus courants sont :
- la gestion par comité ad hoc;
- la gestion intégrée au sein d'un comité
de développement ou d'un groupe d'initiative commune ;
- la gestion déléguée ;
- la gestion individualisée ;
Dans certains cas, on remarque une absence totale d'organisation
autour des points d'eau.
III-2-1-1 Gestion par comité ad hoc
Le comité de gestion est un regroupement de personnes
qui a pour but la gestion au quotidien d'un point d'eau. Sa création est
presque toujours suscitée par le maître d'oeuvre. Il est par
conséquent presque toujours mis en place en même temps que
l'ouvrage. Le comté de gestion est dirigé par un bureau
élu à qui revient la charge d'organiser toutes les
activités autour du point d'eau. Il est l'émanation de la
volonté des populations et jouit le plus souvent, d'une
légitimité au sein de la communauté.
Généralement, les comités de gestion
antérieurs à 1999 sont dépourvus de statuts et de
règlement intérieur. Ils n'ont, par conséquent, pas
toujours une existence juridique. De nos jours, la plupart des comités
de gestion des points d'eau cherchent à légaliser leur existence.
C'est le cas de ceux qui gèrent les puits mis en oeuvre par la CAFOR. La
reconnaissance légale d'un comité de gestion est à la fois
un moyen de dissuasion pour éviter les cas de malversation
financière et de pression pour les réfractaires aux diverses
contributions. En effet, un comité de gestion légalisé est
plus à même de poursuivre en justice l'auteur d'un forfait.
Le comité de gestion est généralement
constitué d'un bureau de sept membres : un président, un
secrétaire général, un trésorier, un commissaire
aux comptes, un fontainier, deux conseillers. Il a pour missions de :
- réunir les fonds nécessaires pour prendre en
charge le fonctionnement et le renouvellement de certaines pièces ;
- veiller à l'utilisation rationnelle de l'eau et des
équipements ;
- assurer la surveillance et le respect de la discipline autour
du point d'eau ;
- initier et financer les opérations d'extension ;
- entreprendre des actions de développement pour
valoriser le point d'eau.
Les membres du comité de gestion travaillent
bénévolement. Au quotidien, le fonctionnement des comités
de gestion est entravé par de nombreuses difficultés. On peut
entre autres citer :
Les difficultés liées à la
disponibilité de la ressource
Dans certains cas, le point d'eau tarit. Il faut donc rationner
la distribution de la ressource afin de servir toute la population de la
communauté.
Les problèmes relatifs à la
qualité de l'ouvrage
Ils sont dus aux facteurs tels que :
- l'absence de contrat avec le maître d'oeuvre. En
effet, une fois la construction terminée, aucun suivi n'est
assuré tant au niveau de la maintenance des ouvrages, qu'à celui
de l'animation sociale et de l'encadrement des comités de gestion mis en
place ;
- l'inadéquation entre la technologie mise en oeuvre et
le pouvoir d'achat des populations (cas des mini-réseaux SCANWATER) ;
- l'absence et/ou la difficulté de trouver les
pièces de rechanges pour certaines marques de pompes et de moteurs ;
- l'absence de subventions de l'Etat et des municipalités
;
- les pannes répétitives ;
- l'absence ou la rareté des artisans qualifiés
pour la réparation des pompes et des moteurs ;
L'inefficacité du comité de gestion ad
hoc
Ceci peut s'expliquer par :
- le mauvais choix des responsables (les membres du CG
doivent être disponibles, avoir des aptitudes à diriger les hommes
et surtout, ils doivent être prêts à travailler sans aucune
rémunération) ;
- l'absence et/ou le non respect des règles
édictées par le règlement intérieur ; - les
difficultés pour le recouvrement des cotisations ;
- l'absence de documents comptables fiables ;
- le manque de formation des responsables des comités aux
techniques de gestion ;
- la politisation de la gestion de certains ouvrages (l'AEP est
presque toujours assimilé aux réalisations du parti au pouvoir)
;
- les conflits de compétences (le président
s'arroge parfois le rôle et les prérogatives des autres membres)
;
- mauvaise utilisation des fonds (réception des
autorités administratives, anniversaires, dots, mariages...) ;
- l'absence d'une politique d'entretien préventif.
Les entraves liées à la structuration
sociale de la communautéElles sont relatives
à :
- la pauvreté ambiante ;
- l'intrusion des élites dont l'action vient souvent
court-circuiter les processus de mobilisation des fonds ;
- la non participation sur la base parentale, amicale,
politique, ou religieuse de certains usagers qui devraient normalement
contribuer pour le bon fonctionnement de l'ouvrage ;
- la sous-représentation des femmes en dépit du
fait qu'elles jouent un rôle important dans l'approvisionnement en eau
potable.
L'absence d'une prise de conscience
collective
Elle se matérialise par :
- l'absence de l'esprit de bien commun ;
- l'usure par le temps qui altère l'enthousiasme du
début ;
- le manque de confiance ;
Il faut tout de même mettre à l'actif des
comités de gestion qui fonctionnent bien la disponibilité de la
ressource, la réduction du temps de réaction entre les pannes et
les dépannages, l'information, l'éducation et la communication
autour des questions de l'eau, la mobilisation et l'appropriation des ouvrages
par les populations.
39 % des points d'eau sont gérés par un
comité ad hoc. Les populations s'organisent généralement
en comité de gestion autour des forages, des puits
aménagés et les mini-réseaux SCANWATER.
III-2-1-2 La gestion intégrée dans les
activités d'un comité de développement ou d'un groupe
d'initiative commune
On rencontre ce mode de gestion dans des localités
telles que Mouko, Kédia, Bokaga... Dans ces localités, la gestion
des ouvrages d'approvisionnement en eau potable est intégrée dans
les activités du comité de développement ou dans celles
d'un groupe d'initiative commune. Ce type d'organisation porte sur 4 % des
ouvrages. La fourniture de l'eau relève par conséquent de la
compétence du comité de développement de la
localité. En effet, cette structure a la charge de coordonner toutes les
activités de développement ou qui concourent au bien-être
des populations de cette localité. En général, le service
de l'eau constitue un axe d'action dans la stratégie de
développement de la localité.
Il existe au sein de la structure une commission de gestion ou
une commission chargée de l'approvisionnement en eau. Cette commission
qui est tenue de rendre compte au bureau exécutif du comité de
développement a pour missions de :
- préserver les acquis (maintenance et
réhabilitation des points d'eau existants) ;
- améliorer le taux de couverture à travers la
mise en oeuvre de nouveaux ouvrages.
Dans ce mode de gestion, les populations ne contribuent plus
uniquement pour le fonctionnement de leur point d'eau, mais elles le font pour
les actions globales de développement. Une partie de la somme d'argent
collectée par le comité de développement est
affectée aux opérations de maintenance du système
d'approvisionnement en eau potable.
Ce type de gestion a le mérite de :
- faciliter le mode de collecte des contributions ;
- renforcer les capacités de réaction en cas de
pannes graves et aux coûts élevés ;
- uniformiser les modes de gestion au sein de la même
localité car c'est une seule structure qui gère tous les points
d'eau qui s'y trouvent ;
- permettre d'investir dans la mise en place de nouveaux points
d'eau.
La gestion intégrée a des limites. Le montant
de la contribution est plus élevé que celui qui est
généralement demandé dans le cadre du fonctionnement d'un
point d'eau. Aucune forme de contraintes n'est prévue pour les individus
qui ne cotisent pas pour le comité de développement ou dans le
cadre du GIC. Par ailleurs, la gestion intégrée ramène
dans certains cas les populations à l'Etat providence dans la mesure
où l'essentiel des contributions financières pour le
développement de la localité est supporté par les
élites extérieures.
La gestion intégrée porte
généralement sur l'ensemble des ouvrages d'une localité ou
d'un village et les mini-réseaux SCANWATER.
III-2-1-3 La gestion déléguée
Dans certains cas, la gestion du point d'eau est
confiée à deux délégués : un homme et une
femme. Ici, on ne peut à proprement pas parler de gestion car le
rôle des délégués se limite à la mobilisation
des populations pour le nettoyage des points d'eau. La mobilisation des hommes
incombe au délégué homme tandis celle des femmes est
à la charge de la déléguée femme.
Les délégués n'ont vraiment pas un
pouvoir décisionnel car chaque fois qu'il y a nécessité
d'effectuer des travaux d'envergure (aménagements), c'est le chef de
village qui en est responsable. C'est ce dernier qui organise les quêtes
y afférentes. Les délégués n'ont à ce titre
qu'un rôle consultatif.
L'état de propreté du point d'eau sera fonction
du dynamisme et du charisme des délégués. Toutefois, en
cas de besoin, ceux-ci peuvent recevoir l'appui du chef de village dans le
processus de mobilisation des populations pour le nettoyage.
Le seul mérite de ce mode de gestion est l'état
permanent de propreté du point d'eau. Par contre, il présente
plusieurs limites parmi lesquelles :
- la très faible mobilisation des habitants autour du
point d'eau. Ceux-ci ne se sentent concernés qu'en cas de mobilisation
pour le nettoyage et au moment des rares contributions pour les
aménagements ;
- la légitimité des délégués
est parfois remise en cause. Dans la plupart de cas ceux-ci sont choisis par le
chef ;
- l'absence de réels pouvoirs accordés aux
délégués pour agir face aux réfractaires ;
La gestion par l'intermédiaire des
délégués porte sur 4 % des ouvrages et s'applique beaucoup
plus aux sources aménagées et dans de rares cas aux puits
aménagés et aux forages. III-2-1-4 La gestion
individuelle
C'est un mode de gestion centralisé sur un seul
individu. Il concerne 15 % des points d'eau. La gestion individuelle n'est pas
uniforme. Le rôle confié au gérant diffère en
fonction du type d'ouvrage.
Dans le cas d'une source, le rôle confié au
gestionnaire porte sur la mobilisation des populations pour le nettoyage. Il
n'y a pas véritablement de planning de nettoyage. Chaque fois que le
gérant le juge nécessaire, il invite les habitants du village
pour l'entretien. Mis à part cela, il n'a aucun pouvoir
décisionnel. C'est l'avis du chef ou celui du conseil des notables qui
est prépondérant.
Indépendamment de la nature de l'ouvrage, le
rôle du gestionnaire est le même. C'est une personne qui habite le
village et qui a été formée par le maître d'oeuvre
à la maintenance de l'ouvrage. Il peut avoir été
fontainier dans un comité de gestion qui malheureusement ne fonctionne
plus. En plus du nettoyage, il veille également à la bonne
utilisation de l'ouvrage. Il est chargé de la maintenance, de
l'ouverture et de la fermeture du point d'eau.
En cas de panne, le gérant aide à la
mobilisation des frais de réparation. Ce mode de gestion a
l'inconvénient d'abandonner le point d'eau à un seul individu.
Les populations ne se sentent impliquées qu'en cas de panne. Les temps
de réaction entre une panne et le dépannage (quand il a lieu)
sont longs. On ne note pas vraiment la mobilisation des populations autour de
leur point d'eau.
III-2-1-5 L'absence de gestion
Il existe des points d'eau autour desquels on ne note aucune
forme d'organisation (33 % de la totalité des ouvrages). Dans ce cas, le
point d'eau est toujours ouvert et accessible à tous. Les populations
vivent encore comme à l'époque de l'Etat providence. Elles ne se
sont pas appropriées l'ouvrage. Même le simple nettoyage des
abords du point d'eau est rarement effectué. Les populations n'ont
fourni aucun effort pour avoir le point d'eau et ne voient par
conséquent pas la nécessité de fournir des efforts pour le
préserver.
Toute tentative d'organisation est très mal accueillie et
l'instigateur est taxé de pédant. Il est accusé de vouloir
s'accaparer d'un bien étatique et communautaire.
D'une manière générale, la mobilisation
autour d'un point d'eau dépend essentiellement de la cohésion au
sein de la communauté. Dans les localités où il existe une
bonne entente communautaire, les points d'eau sont bien gérés et
sont fonctionnels. Le choix des responsables est également un facteur
déterminant. Ceux-ci doivent être capables de mobiliser les
populations et de leur faire prendre conscience de l'importance de leur point
d'eau. La base du processus de pérennisation des ouvrages est la
communication et l'animation sociale. Il est donc capital de mettre sur pied
des équipes d'animateurs sociaux pour le suivi des comités de
gestion et pour renforcer les capacités des responsables. Ces
équipes doivent initier les populations aux vertus du
développement participatif.
III-2-2 En milieu urbain
En milieu urbain, la présence du réseau SNEC
impose une gestion individuelle du branchement qui a été souscrit
auprès du concessionnaire. L'usager paie mensuellement ses factures sous
peine de suspension d'approvisionnement. Les ménages qui ne sont pas
raccordés au réseau ont recours aux bornes fontaines payantes ou
ils achètent l'eau chez le voisin à raison de 10 FCFA par
récipient de 10 litres.
Les coupures fréquentes d'eau rendent plus complexes
les mécanismes d'approvisionnement. Dans tous les centres urbains du
Mbam-et-Inoubou, le réseau SNEC côtoie les ouvrages d'hydraulique
villageoise (forages, puits aménagés). En cas de coupure, les
populations ont recours aux ouvrages décentralisés situés
en ville ou vont dans la zone rurale se ravitailler.
Il n'existe généralement pas de structure
chargée de la gestion des ouvrages situés en ville.
L'hétérogénéité de la population est le
principal facteur qui handicape la mise sur pied d'un mode de gestion. La
question de l'eau est tellement cruciale en milieu urbain que la
municipalité, les organisations confessionnelles, les ONGs, etc,
prennent en charge les frais de dépannage ou d'aménagement des
ouvrages d'hydraulique.
Il est important de signaler que le taux de raccordement est
très faible (inférieur à 20 %). Les ouvrages
décentralisés d'AEP (forages, puits aménagés,
sources...) constituent un palliatif non négligeable pour
l'approvisionnement en eau des populations urbaines du département du
Mbam-et-Inoubou.
Les points d'eau bien gérés sont ceux qui sont
situés dans des localités où les populations ont
conscience de la nécessité de consommer une eau saine. Cette
prise de conscience collective découle du fait que la ressource est rare
et qu'il y a obligation de préserver ce qui existe. Par contre,
là où l'eau est abondante, les populations n'éprouvent pas
la nécessité de bien s'organiser. Elles ne déploient pas
beaucoup d'effort pour avoir accès à l'eau. Elles savent qu'en
cas de panne, elles peuvent toujours compter sur une source pérenne pour
se ravitailler. La présence de ce type de source dans une
localité est un facteur gênant pour le fonctionnement d'un ouvrage
d'hydraulique aménagé. L'eau y est gratuite et les populations
préfèrent aller puiser cette eau de qualité parfois
douteuse que de contribuer pour le bon fonctionnement d'un forage par exemple.
Elles prétendent que la source a servi des générations
sans problèmes sanitaires. Il serait donc absurde de ne pas s'y
approvisionner alors que son eau est gratuite.
On distingue un mode de gestion propre aux ouvrages
situés dans le périmètre des hôpitaux, des
écoles ou de tout autre bâtiment public. Ces points d'eau qui ne
représentent que 2 % de l'ensemble des ouvrages, sont
généralement construits grâce au financement du BIP, des
associations des parents d'élèves, etc. Pour des
nécessités sociales, ils sont ouverts au public contre une
contribution très modeste et sous une réglementation très
stricte. Les populations environnantes ne sont en aucun cas associées
à la gestion de l'ouvrage. En cas de panne, le responsable du service
public concerné prélève des fonds dans son budget pour
assurer l'entretien. De temps à autre il peut recevoir un appui de la
municipalité.
35 30 25
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20 15
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10 5 0
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Ndikinimeki Bafia rural Bafia urbain Nitoukou Makenene Ombessa
Bokito Deuk
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Source : investigations de terrain
Fig 20: Répartition des modes de gestion des
points d'eau par municipalité
III-3 Place et rôle de la femme dans les
processus d'approvisionnement et de gestion de l'eau
Dans le Mbam-et-Inoubou, la corvée de l'eau est
réservée aux femmes. La tâche est souvent rude, l'eau
étant transportée sur une distance moyenne de 250 à 500 m,
voire plus. Les quantités nécessaires imposent plusieurs voyages
quotidiens avec des seaux de 12 à 15 litres ou des bassines de 25
à 50 litres.
Pour tous, la femme est avant tout gestionnaire de l'eau et
responsable de la santé et de l'hygiène au sein de la famille.
Pour les populations du département, la femme occupe la place centrale
dans le mécanisme d'AEP. Paradoxalement, celle-ci est
généralement ignorée et occultée au moment de
prendre des décisions concernant les ouvrages d'AEP. Sa participation
qui est ponctuelle, partielle et bénévole n'est requise que pour
l'accomplissement des tâches les plus pénibles et les moins
qualifiées (nettoyage des abords des ouvrages). En effet, après
la construction d'un nouvel ouvrage d'adduction d'eau, on ne recrute d'habitude
les femmes volontaires que pour le maintien de la salubrité. Cet
état de chose est accentué par les femmes elles-mêmes qui
préfèrent leurs travaux champêtres à la place des
réunions où elles sont susceptibles de se voir confiées
des responsabilités de gestion
de l'AEP. En effet, moins de 5 % des structures de gestion de
l'eau au sein du département sont dirigées par des femmes.
Toutefois, lorsqu'elles sont membres de la structure qui gère le point
d'eau, elles occupent le plus souvent le poste de conseiller, de chargé
de la salubrité autour du point d'eau et surtout celui de
trésorier. En effet, les populations sont plus enclines à confier
la gestion de leurs finances aux femmes qu'aux hommes. Celles-ci sont
réputées pour leur sens de la parcimonie et du respect du bien
commun. Par ailleurs, pour les hommes, les femmes sont de très bonnes
conseillères et de bonnes visionnaires.
III-4 Les usages de l'eau
Culturellement, dans le Mbam-et-Inoubou, la corvée de
l'eau est réservée essentiellement aux enfants et aux femmes. Les
rares hommes qui viennent au point d'eau sont des célibataires et des
veufs sans enfants.
Les usages qui sont faits de la ressource prélevée
dans les ouvrages d'AEP varient en fonction de la disponibilité de l'eau
et du type d'ouvrage qui la fournit.
III-4-1 En fonction de la disponibilité de
l'eau
La disponibilité de la ressource influence la nature
de son utilisation. En effet, l'eau est utilisée différemment
selon qu'on est dans une localité bien desservie ou dans un village
où elle est moins disponible.
III-4-1-1 Lorsque l'eau est rare
Lorsque l'eau est rare (Bitang, Ribazeu), le puisage et
l'utilisation sont scrupuleusement réglementés. Chaque
ménage n'a droit qu'à une quantité réduite (30 l
par jour ou tous les deux jours). L'eau est uniquement destinée à
la boisson. Pour les tâches domestiques et la cuisson, les populations
ont recours aux sources non aménagées et aux cours d'eau.
Le comité de gestion a la charge de faire respecter
l'équité dans la distribution. Tout gaspillage est proscrit et
sévèrement sanctionné par une suspension provisoire
d'approvisionnement. Le déficit en eau est un facteur de mobilisation
des populations autour de leur point d'eau. Ces dernières font tout pour
le maintenir fonctionnel.
Dans ce cas de figure, le comité de gestion ou la
structure qui gère l'AEP au sein de la communauté est très
puissant et fonctionne à merveille.
L'accès au point d'eau obéit à des
horaires stricts et le volume d'eau prélevé par ménage est
décidé par une assemblée plénière qui
regroupe tous les habitants de la communauté. Ce volume ne fera l'objet
d'aucune négociation jusqu'à ce qu'il soit à nouveau
modifié par cette même assemblée plénière.
Les populations n'ont pas de choix au niveau de la
qualité (goût) dans la mesure où le point d'eau est le seul
à fournir une eau à peu prés décente. C'est
principalement ce facteur
qui oblige les populations à tout mettre en oeuvre
pour maintenir l'ouvrage fonctionnel. En effet, il n'existe pas ou presque pas
d'alternatives car les cours d'eau environnants sont le plus souvent
très éloignés.
Un planning de nettoyage des alentours du point d'eau existe.
Il est scrupuleusement respecté. Tout est également mis en oeuvre
pour éviter les pollutions. Il est par exemple interdit de faire la
vaisselle et la lessive dans le voisinage immédiat du point d'eau.
Le système fonctionne non seulement à cause de la
nécessité mais également, parce qu'il existe un
mécanisme permanent d'auto-surveillance.
III-4-1-2 Quand la ressource est abondante
(Boyabissoumbi, Kiiki)
Lorsque l'eau est abondante c'est-à-dire qu'il existe
plusieurs ouvrages d'AEP ou plusieurs alternatives (sources non
aménagées, cours d'eau) dans une localité, le
système de gestion est plus lâche et moins rigoureux.
La structure qui gère le point d'eau peut être
fonctionnelle ou pas. La multiplicité des ouvrages d'AEP et les
alternatives font que les populations se mobilisent beaucoup moins autour des
ouvrages. Ici, le principe de précaution n'existe pas. Lorsque le point
d'eau présente des pannes, celui-ci est utilisé jusqu'à
l'arrêt complet de la fourniture d'eau.
En fonction de l'efficacité de la structure de
gestion, il peut y avoir des horaires de puisage. Le volume moyen
prélevé par usager varie entre 10 et 30 litres et les passages au
point d'eau sont multiples.
Les populations tiennent beaucoup compte du goût. Les
points d'eau qui fournissent une eau au goût apprécié sont
plus sollicités.
Un planning de nettoyage des alentours du point d'eau existe
mais il n'est pas scrupuleusement respecté.
Le système est nettement moins performant au niveau de
la pérennité des ouvrages. Ceci s'explique par le fait que la
multiplicité des sources d'approvisionnement en eau est le principal
facteur qui contribue à la mauvaise mobilisation des habitants autour
des ouvrages.
III-4-2 En fonction du type d'ouvrage
La nature de l'ouvrage d'approvisionnement en eau potable
influence également l'usage de la ressource prélevée.
III-4-2-1 Les forages
Les forages offrent généralement l'eau en
permanence. La ressource qui y est prélevée est destinée
à tous les usages (boisson, cuisson, lessive, vaisselle...). Toutefois,
il peut arriver que malgré l'état fonctionnel d'un forage, l'eau
fournie ne soit pas utilisée (Ossimb, Ndikitole). Ceci arrive lorsque
les populations remarquent un dépôt noir, rouge ou jaune
après la
décantation de l'eau. C'est aussi le cas lorsqu'on
observe au-dessus de l'eau décantée une fine couche pelliculaire
ressemblant à de l'huile.
Le lieu d'implantation du point d'eau peut également
être un facteur qui conditionne sa fréquentation. C'est le cas des
points d'eau installés sur des sites culturellement
réputés mauvais (fréquentés par des mauvais esprits
(Etoundou III). Lorsque ceci arrive, les populations abandonnent les points
d'eau et préfèrent aller se ravitailler dans les sources non
aménagées ou dans les cours d'eau.
III-4-2-2 Les puits aménagés
Dans le Mbam-et-Inoubou, près de 65 % des puits
aménagés tarissent ou sont sujets à des pannes
répétées. Ce qui explique le déficit
régulier en eau de ces localités. La ressource qui est
prélevée est par conséquent le plus souvent
réservée à la consommation. En milieu urbain l'eau des
puits n'est pas consommée à cause de sa mauvaise qualité
due à la pollution par la proximité des latrines
(Makénene).
La relative rareté en eau dans les régions qui
ne disposent que des puits aménagés oblige à
réglementer les horaires de puisage. En fonction de la capacité
de l'ouvrage, le volume prélevé par ménage peut être
prédéfini ou non et les usages peuvent être restrictifs.
III-4-2-3 Les sources
Une source est un ouvrage d'AEP qui a le mérite
d'être pérenne. Elle ne nécessite pas beaucoup
d'investissement pour son entretien. En effet, seules les sources ayant un
débit permanent font l'objet d'un aménagement. C'est un milieu
ouvert, libre d'accès à tout moment de la journée.
La disponibilité et la permanence de l'eau
évitent le rationnement. L'eau des sources est
généralement très appréciée par les
populations. Elles la préfèrent à celle qui est
prélevée dans les ouvrages modernes d'AEP. Elle sert à la
consommation et à toutes les tâches domestiques.
III-4-2-4 Cas des Mini-réseaux SCANWATER
L'usage de l'eau prélevée dans les
mini-réseaux d'AEP dépend surtout de l'usager. En effet, le fait
que l'eau soit payante limite les gaspillages.
Aux bornes fontaines, un seau de 10 litres coûte 5 FCFA
(Bouraka, Kiiki). En général, cette eau est
réservée essentiellement pour la consommation. Pour les
tâches ménagères, on a recours aux autres ouvrages
d'approvisionnement en eau tels que les puits, les forages, les sources, les
cours d'eau. Ceci permet de faire des économies. Si les
différents ouvrages sont soit éloignés soit non
fonctionnels, les ménages sont obligés d'utiliser l'eau du mini -
réseau pour toutes les tâches domestiques.
Certains ménages plus nantis préfèrent
souscrire un branchement privé. L'opération entraîne des
coûts supplémentaires qui ne sont pas à la portée de
tous. Le branchement privé restreint la corvée de l'eau et permet
d'avoir des commodités telles que les WC modernes. L'installation d'un
branchement privé est conditionnée par le paiement d'une caution
de 10 000 FCFA, l'achat du matériel de branchement (tuyauterie,
robinetterie...) incombant au ménage.
L'eau est vendue à 250 FCFA le m3.
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200 150 100 50 0
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Nombre
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Nombre total Boisson
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AEP Forage PA SA
Type d'ouvrage
Source : Investigations de terrain AEP :
mini-réseau d'adduction
en eau potable
PA : puits aménagé
SA : source aménagée
Fig 21 : Eau de boisson par type
d'ouvrages
De manière générale, la proximité
d'un point d'eau potable améliore de manière significative le
vécu quotidien des riverains
III-4-3 Les aspects sanitaires
Dans la plupart des projets d'hydraulique rurale
réalisés au Cameroun, la qualité de l'eau n'est pas
appréciée avant que l'ouvrage ne soit mis à la disposition
des populations bénéficiaires. Dans les cahiers de charges des
différents programmes, aucune attention particulière n'est
accordée à la clause sur les analyses des eaux. En effet, faire
des analyses augmenterait le coût de l'ouvrage et par conséquent
une diminution du nombre d'ouvrages à réaliser et/ou la marge
bénéficiaire du maître d'oeuvre.
Au cours de notre descente sur le terrain, nous avons
dénombré 11 points d'eau abandonnés par les populations
(soit un total de 3,14 %) à cause de la mauvaise qualité de
l'eau. Nombre de ces ouvrages sont des forages localisés dans des zones
marécageuses. Les
ménages se plaignent du goût peu exquis, des
dépôts après décantation, de la présence
élevée de fer, etc.
Dans le cadre des financements extérieurs (issus de la
coopération décentralisée bilatérale ou
multilatérale), les entreprises doivent présenter un rapport
d'analyse de l'eau pour que l'ouvrage soit réceptionné. Mis
à part cette stipulation, les campagnes d'analyses sont ponctuelles et
se font surtout en cas de crise (choléra,...). Le Ministère de la
santé publique et celui de l'Eau et de l'Energie se renvoient la balle
quand il s'agit de l'analyse de la qualité de l'eau. Les rares analyses
disponibles sont surtout relatives à la qualité
minéralogique de l'eau. Rien n'est fait sur la qualité
bactériologique.
51 points d'eau sur les 315 que compte le département
du Mbam-et-Inoubou (soit 16,2 %) sont désinfectés. Dans ces cas,
le traitement n'est pas régulier. Cet aspect très
négligé est pourtant capital si on veut avoir une eau de bonne
qualité.
III-5 Maintenance des ouvrages
La maintenance et la pérennité des ouvrages
dépendent essentiellement de leur mode de gestion. En effet,
après l'implantation d'un ouvrage d'AEP, on distingue
généralement deux phases :
· La phase de l'adhésion massive et enthousiaste.
Elle coïncide généralement avec les débuts des
projets ou des réalisations. Cette phase est longue dans la mesure
où les populations sont appelées à participer à la
mise en oeuvre du projet tant dans le choix de l'emplacement que dans les
tâches HIMO16.
· La phase de maturation réunit les populations
convaincues. C'est également le moment où les charges dues
à l'amortissement et à l'entretien de l'ouvrage deviennent
considérables.
La durabilité des ouvrages et la pérennisation de
l'alimentation en eau dépendent de la capacité des
communautés à gérer la transition entre les deux
phases.
16 Haute intensité de main d'oeuvre
Nombre d'ouvrage
80 70 60 50 40 30 20 10 0
Mode de gestion
Mini-réseau Forage
Puits aménagé Source aménagée
Source : Investigations de terrain
Fig 22: Mode de gestion par type d'ouvrages
d'AEP
A l'analyse de cette figure il ressort que les populations se
mobilisent beaucoup en comité de gestion autour des forages.
Dans 33 % des cas, il n'existe pas d'organisation autour des
ouvrages. Ceci peut en partie justifier le nombre élevé de puits
non fonctionnels. Cela peut aussi être dû au type de pompes parfois
très fragiles. En outre, on peut globalement noter que les
différentes pompes ne font pas l'objet d'une maintenance efficace. Ce
qui explique le fait que certaines pompes nécessitent une
réhabilitation complète.
III-6 Les processus de mobilisation des fonds
Pour maintenir les ouvrages fonctionnels, les populations
doivent être capables de faire face aux pannes et aux
aménagements. Ces travaux d'entretien nécessitent de l'argent qui
doit être mobilisé par les bénéficiaires
eux-mêmes.
La mobilisation des fonds se fait de manière
différente selon que l'on est dans un système de comité de
gestion, de comité de développement ou de contributions
ponctuelles.
III-6-1 La mobilisation des fonds dans le cadre des
comités de gestion ad hoc
La capacité de mobiliser les fonds est un
élément qui détermine l'efficacité d'un
comité de gestion. Au début, on note presque toujours la
présence d'une caisse de prévention des pannes. Cette caisse est
renflouée soit par mois soit par an. En général, le taux
de contribution mensuelle varie de 100 à 300 FCFA par ménage.
Dans ce cas, à la fin du mois, les responsables du comité de
gestion font le porte à porte pour collecter les fonds qui sont
gardés par le trésorier, ou versés dans le compte bancaire
du comité de gestion.
Certains comités de gestion ont plutôt
adopté la méthode de contribution annuelle. Le taux varie entre
1200 et 1500 FCFA par ménage. Les fonds sont collectés pendant la
campagne cacaoyère. Cette méthode facilite le travail de
collecte. Elle a le mérite d'alléger le poids financier des
populations du fait de la disponibilité des fonds au moment de la vente
du cacao. L'argent collecté est également confié au
trésorier ou est versé dans le compte bancaire du comité
de gestion.
S'il arrive que l'ouvrage tombe en panne et que l'argent qui
est disponible en caisse ne suffise pas pour assurer la réparation, une
quête ponctuelle est organisée afin de réunir le montant
nécessaire. Dans ce cas, le montant des contributions dépend de
la gravité de la panne et de la somme à mobiliser pour
dépanner l'ouvrage. Ce mode de contribution a l'avantage de
réduire le temps de réaction entre la panne et la
réparation de l'ouvrage.
Il est très fréquent de rencontrer des
comités de gestion qui fonctionnent sans caisse de prévention de
panne. Ceci peut s'expliquer par le fait que l'argent qui avait
été cotisé à l'origine a été
détourné ou mal géré. Cette situation peut
également s'expliquer par une crise de confiance entre les membres du
comité de gestion. Dans ce cas, les populations ne contribuent que
lorsque survient une panne. Le temps de réaction entre la panne et la
réparation est souvent très long. La communauté peut
être pendant longtemps privée d'eau.
Après la réparation, les réfractaires aux
contributions sont suspendus d'approvisionnement jusqu'à acquittement de
leurs redevances. Dans certains cas, ils sont purement et simplement mis en
quarantaine. Mais, au bout d'un certain temps, ils finissent par
s'approvisionner car l'usure du temps vient presque toujours à bout de
la détermination de la personne ou de la structure chargée du
contrôle. Parfois, pour des raisons de solidarité sociale, on les
laisse tout simplement puiser car les populations estiment que malades, ils
coûteraient plus cher à la communauté.
III-6-2 La mobilisation des fonds dans le cadre d'un
comité de développement
Lorsque l'AEP dans une communauté est
géré par un comité de développement, les
populations et les élites intérieures et extérieures ne
contribuent plus uniquement pour la gestion du point d'eau mais, pour toutes
les actions de développement au sein de ladite communauté.
La mobilisation des fonds parce mode de gestion, se fait
durant l'assemblée générale du comité de
développement. Les sommes exigées sont plus considérables
et varient en moyenne entre 3000 FCFA pour les femmes et 5000 FCFA pour les
hommes. L'apport des élites intérieures et extérieures
représente plus de 75 % du budget total.
Une part de la somme totale collectée est
prélevée pour l'approvisionnement en eau potable. Elle est
confiée à l'organe du comité de développement
chargé des questions d'eau. Cet organe a pour rôle de veiller au
fonctionnement des ouvrages existants et de créer de nouveaux points
d'eau là où le besoin se fait sentir.
Ce mode de gestion est très efficace dans la mesure
où l'argent est toujours disponible en quantité suffisante. Dans
ce système, il n'existe pas de quêtes ponctuelles. En cas de
grosses pannes, on fait appel aux élites extérieures. Les temps
de réaction entre les pannes et les réparations sont
extrêmement courts. Lorsque la cohésion au sein de la
communauté est grande et que la localité dispose de nombreuses
élites importantes, ce système est encore plus performant.
La nécessité de disposer de nombreuses
élites et l'obligation d'entente entre elles, constituent
l'inconvénient de ce système. En outre, le système
maintient les populations dans l'attentisme.
III-6-3 Les contributions ponctuelles
Elles ont cours là où il n'existe aucune forme
d'organisation autour des points d'eau. C'est uniquement en cas de panne que
les populations cherchent à se mobiliser pour y faire face. Le
responsable de la collecte est généralement le chef de quartier
ou la personne qui avait été formée pour la maintenance au
moment de la mise en oeuvre. Dans la réalité, plusieurs
difficultés entravent le recouvrement des fonds. Il s'agit de :
- malentendus ;
- problèmes de personnes ;
- mauvaise foi ;
- manque de volonté, etc.
Le taux de contribution varie en fonction des pannes.
Généralement, la somme nécessaire pour la
réparation est répartie entre tous les ménages de la
communauté. Les sommes à mobiliser ne sont pas toujours
considérables mais, le temps pour le faire est long ; ce qui fait en
sorte que la localité reste pendant longtemps privée d'eau. En
cas de grosses pannes, le point d'eau n'est jamais réparé.
Ce système ne présente que des
inconvénients car le point d'eau finit toujours par ne plus
fonctionner.
CONCLUSION
Les populations du Mbam-et-Inoubou ont développé
plusieurs modes de gestion autour de leurs ouvrages d'approvisionnement en eau
potable. Ces modes de gestion ont des performances différentes et ne
suffisent pas toujours pour pourvoir aux besoins des populations. Toutefois, la
gestion intégrée dans les activités d'un comité de
développement semble apporter des résultats plus efficients dans
la mesure où elle prend en compte non seulement le volet maintenance des
ouvrages, mais également, l'aspect investissement pour la construction
de nouveaux ouvrages.
CHAPITRE IV : VERS UNE GESTION INTERCOMMUNALE
ET PARTICIPATIVE DE L'ACCES A L'EAU POTABLE DANS LE DEPARTEMENT DU
MBAM-ET-INOUBOU
INTRODUCTION
Dans l'ensemble, les services de l'eau dans les neuf communes du
département du Mbamet-Inoubou se caractérisent par :
- la multiplicité des types d'équipements et les
niveaux de service différents; - la diversité des modes de
gestion;
- la pluralité des structures de gestion au sein d'une
même localité;
- un faible taux de couverture;
- une grande diversité d'acteurs (ceux qui sont connus
et clairement identifiés dans le paysage institutionnel et ceux qui sont
méconnus (notamment les petits opérateurs privés
informels);
- des compétences et ressources insuffisantes au niveau
des communes pour assurer leur rôle de maîtrise d'ouvrage.
De nos jours, les neuf communes du département veulent
se positionner dans une démarche collective pour relever les
défis de l'accès à l`eau et à l'assainissement. Une
association a été créée dans ce sens : l'ASCOMI
(Association des Communes du Mbam-etInoubou). Le présent défi
porte sur la définition et la mise en oeuvre d'une stratégie
intercommunale pour l'amélioration de l'accès aux services d'eau
et d'assainissement dans les neuf communes du département. Cette
stratégie se veut participative et se propose d'intégrer tous les
acteurs du secteur.
Ce chapitre de notre travail se propose de déterminer
dans un premier temps les étapes à suivre et la
méthodologie pour l'élaboration d'une stratégie
intercommunale de l'AEP. Nous proposons par la suite un modèle de
gestion intercommunale de l'AEP. Mais, au préalable, nous rappellerons
les motifs qui ont amené les neuf communes du Mbam-et-Inoubou à
se mettre ensemble pour gérer leurs problèmes d'AEP.
IV-1 L'approche intercommunale de la gestion de l'eau
potable dans le Mbam-etInoubou
IV-1-1 La vision de la question de l'AEP pour les neuf
communes du Mbam-etInoubou
Unies par les mêmes problèmes, les huit communes
du Mbam-et-Inoubou ont décidé de se regrouper en association
(ASCOMI) pour faire face aux problèmes d'approvisionnement en eau
potable. Elles ont désormais une vision commune de ce service.
En effet, les dernières décennies du secteur de
l'eau imposent un constat : Les politiques publiques centralisées n'ont
pas apporté les résultats escomptés. La
problématique de l'AEP continue à se poser avec acuité. La
gestion des ouvrages d'AEP pose un problème de pérennisation. En
effet, il existe un décalage entre les besoins et les capacités
de gestion des usagers.
Aujourd'hui, la décentralisation consacre le transfert
de l'AEP aux communes afin de rapprocher les décisions au niveau local
(loi juillet 2004). Malheureusement, le contexte financier actuel ne permet pas
toujours aux municipalités de faire face à ces nouvelles
exigences. C'est pour cela qu'il apparaît intéressant pour les
communes d'explorer de nouvelles démarches parmi lesquelles
l'intercommunalité.
C'est dans la logique de ces nouvelles démarches que
s'inscrit l'ASCOMI qui regroupe les 9 communes du département du
Mbam-et-Inoubou. L'ASCOMI se propose de définir une stratégie
concertée d'intervention dans le secteur de l'AEP. Cette nouvelle
stratégie s'articule autour de trois grands axes :
> Travailler ensemble, ce qui suppose une
concertation permanente pour prendre en compte les attentes de chaque commune
;
> Définir une stratégie,
c'est-à-dire arrêter ce que l'on peut faire ensemble et
surtout comment y parvenir ;
> Réaliser des projets,
c'est-à-dire intervenir sur le terrain afin de changer la
situation présente. A terme, l'intervention contribuera à
améliorer le taux de desserte en eau potable.
L'approche intercommunale prônée par l'ASCOMI a le
mérite d'offrir plusieurs opportunités. Elle permet, entre autres
de :
- fédérer les ressources humaines,
financières et techniques ;
- capitaliser les acquis en apportant des réponses
collectives, globales et pérennes au problème d'approvisionnement
en eau potable sur la base d'expériences de chaque commune.
Par ailleurs, l'intercommunalité permet de promouvoir
des formes de solidarité, d'accroître la capacité de
mobilisation des ressources financières, d'harmoniser les pratiques
(règles et procédures d'intervention) et de promouvoir des
mesures d'accompagnement spécifiques pendant la phase
d'élaboration de la stratégie (IEC, réhabilitation et
réalisation d'ouvrages, etc.). Elle repose sur une approche
participative développée dans le but de prioriser et de planifier
de façon concertée les interventions sur le terrain
(hiérarchisation des besoins, concertation entre acteurs, etc.)
La décentralisation : Une opportunité
pour de nouvelles démarches
Stratégie concertée
d'intervention
travailler ensemble
Définir une stratégie
Réaliser des projets
Se concerter pour prendre en compte les
attentes de chacun
que veut-on faire ensemble ? Comment y parvenir
?
Intervention
Fig 23 : Vision de l'ASCOMI pour l'émergence
d'une nouvelle démarche IV-1-2 Les objectifs de l'approche
intercommunale
Cette nouvelle approche préconisée par l'ASCOMI
permettra de passer d'une situation initiale (difficultés d'accès
à l'eau potable) à une situation finale (accès à
l'eau potable). Pour mettre en oeuvre cette mutation, il faut au
préalable faire un diagnostic, c'est-à-dire connaître
quelle est l'offre et identifier les demandes. Pour cela, il faut identifier
les partenaires et les différents acteurs avec qui opérer cette
mutation (communes, usagers, populations, services de l'Etat, secteur
privé, partenaires financiers...).
Il faut également définir un plan d'action
c'est-à-dire opérer une priorisation au niveau des objectifs en
fonction des résultats que l'on veut atteindre.
L'objectif final de l'ASCOMI est l'amélioration de
l'accès à l'eau potable au sein du département. L'atteinte
de ce résultat passe par :
> l'augmentation du taux de couverture ;
une répartition équitable des ouvrages d'AEP ;
> l'augmentation progressive du niveau de la qualité
de service ;
> la mise en place d'une démarche d'entretien des
équipements ;
> l'appropriation des équipements par les
bénéficiaires.
IV-1-3 Eléments à prendre en
considération dans l'élaboration de le stratégie
intercommunale de l'AEP
Le développement de l'accès à l'eau
potable doit prendre en compte certains principes. Le premier c'est que l'eau
est un bien économique qui a un coût. Elle n'est en aucun cas une
denrée gratuite, toujours disponible, dont seul l'Etat a la
responsabilité financière du service. Le prix et la tarification
de l'eau dépendent du niveau de service (mini-réseaux, pompe
à motricité humaine, etc.). L'amélioration du taux de
desserte dans le département du Mbam-etInoubou par la recherche de
solutions innovantes adaptées au contexte socio-économique exige
de :
> mutualiser les coûts (approvisionnement en
pièces détachées, intervention des artisans
réparateurs, etc.) ;
> associer les bénéficiaires à toutes
les étapes de l'élaboration de la stratégie et de sa mise
en oeuvre (IEC). Cette approche participative contribuera à
l'appropriation des ouvrages construits par les populations ;
> approvisionner les communes continuellement en
pièces détachées ;
> normaliser les équipements pour faciliter leur
entretien ;
> instaurer le principe d'agrément pour les
entreprises concourant à la réalisation des ouvrages ;
> réaliser la mobilisation des
bénéficiaires en continu pour la promotion de comportements
adaptés (règles de gestion des points d'eau, règles
d'hygiène, ...) ; > contribuer à l'élaboration de
textes réglementaires ;
La stratégie intercommunale devra définir les
modalités pratiques (comment, qui, quels moyens) pour appliquer ces
principes.
Pour élaborer cette stratégie, il faut au
préalable faire un état des lieux de la situation existante ou
initiale (identifier ce qui marche et le renforcer, identifier les blocages et
les lever), puis mettre en place une plate-forme de dialogue qui associe tous
les acteurs afin de définir la place et le rôle de chacun. Cette
plate-forme peut être communale ou intercommunale. Sa mise en place peut
nécessiter un appui externe (expert et médiateur). L'appui
externe n'est pas là pour donner des solutions toutes faites, mais pour
construire des solutions avec les différents acteurs.
Tous ceux qui seront impliqués dans la
réalisation de cette stratégie doivent développer
certaines aptitudes c'est-à-dire être capables d'écouter
l'autre, savoir se remettre en cause afin de pouvoir trouver des consensus. La
communication avec les citoyens, les partenaires techniques, financiers et
institutionnels tout au long du processus est fondamentale.
En fait, l'élaboration d'une stratégie
concertée est un exercice de service public (la concertation est un lieu
de doléances pour les usagers), de transparence (rassurés par un
cadre clair, le secteur privé et les aides extérieures peuvent se
déployer), de pérennité (la concertation invite à
l'adhésion de tous les acteurs à une même vision globale
à long terme).
Situation finale connue (accès à l'eau potable)
Situation initiale
Ascomi : une stratégie pour quoi faire
?
?
Mise en oeuvre projets
maintenance
Options techniques
Financement
Priorités ?
diagnostic
Quels sont nos objectifs ?
Quels résultats veut-on atteindre ?
Plate-forme de dialogue et de concertation
Comment et avec qui
passer de la situation initiale à la situation finale
?
Modes de gestion
Plan d'actions
Connaître l'offre (quels équipements ? Qui fait
quoi ?)
Identifier les demandes (qui veut quoi ?)
usagers
Secteur privé
La stratégie fixe les règles pour
organiser l'action
Services Etat
communes
Partenaires financiers
Fig 24 : Axes principaux de la stratégie
intercommunale
IV-1-4 La méthodologie à suivre dans
l'élaboration de la stratégie intercommunale.
La stratégie intercommunale de gestion de l'AEP de
l'ASCOMI devra définir clairement les missions à
transférer à la structure intercommunale. Son élaboration
requiert un questionnement qui la rendra opérationnelle et efficace : A
ce titre, elle doit intégrer des préoccupations essentielles
fondées sur des principes phares, des modes de gestion et de
contrôle du service de l'eau, la plus-value apportée, les
mécanismes de financement, les
objectifs en termes d'amélioration de l'accès
à l'eau, les modalités de suivi/évaluation et de
capitalisation...
Après avoir fait un état des lieux exhaustif de
la situation d'approvisionnement en eau dans le département,
l'élaboration de la stratégie passe au préalable par la
création au sein de chaque municipalité d'une commission
chargée de l'eau. Par la suite, il faudrait mettre en place des groupes
de travail thématiques pilotés par 9 commissions « Eau
» (il est indispensable d'adjoindre à ces groupes les
opérateurs, l'administration, la société civile...).
Les thèmes peuvent être les suivants :
> les objectifs de la stratégie ;
> les principes phares de la stratégie ;
> le développement des services ;
> les modes de gestion qui marchent ;
> le contrôle de la qualité des services
chargés de l'eau ;
> les mécanismes de financement (investissement et
exploitation) ;
> le suivi et l'évaluation pour améliorer les
pratiques ;
> intercommunalité (plan d'actions) ;
> assainissement.
Des rencontres entre les groupes permettront non seulement des
échanges plus approfondis mais elles seront aussi l'occasion pour tous
d'amender les autres thématiques.
Un atelier de validation des orientations stratégiques
permettra de se prononcer sur l'option intercommunale à adopter. Cette
stratégie validée sera un outil de développement du
secteur eau et un cadre d'intervention pour tous les acteurs du secteur au sein
du département.
Afin d'avoir des prestations de qualité, il faut pouvoir
contrôler la qualité de service à toutes les étapes.
La stratégie doit donc permettre de :
> définir des activités à
contrôler par les comités de gestion, les communes, la plate-forme
intercommunale ;
> travailler sur des modes de contrôle
différenciés selon les niveaux de gestion ; > travailler sur
les modalités de sanction.
La stratégie devra définir les procédures
afférentes aux modes de contrôle et de régulation des
services.
Pendant l'élaboration de la stratégie, les projets
en cours continuent.
Les projets en cours continuent En prenant en
compte le processus
Situation finale : Accès à l'eau potable
pour les populations du département
Groupes thématiques (9 Commissions « Eau
»)
Situation initiale : Difficultés d'accès
à l'eau potable
Stratégie intercommunale validée : Outil de
développement du secteur « Eau » et cadre d'intervention
pour les acteurs
Diagnostic par commune
Processus d'élaboration de la stratégie
intercommunale
Réalisation des points d'eau
Activités préliminaires
Rencontres intergroupes
Diagnostic intercommunal
Atelier de validation de la stratégie intercommunale
Fig 25: Méthodologie pour l'élaboration
de la stratégie intercommunale de gestion de l'eau
IV-2 Proposition d'un modèle intercommunal de
gestion de l'AEP
Cette partie de notre travail porte sur la proposition d'un
modèle de gestion intercommunale de l'approvisionnement en eau potable.
Avant la décentralisation, l'Etat était le principal
propriétaire (et maître d'ouvrage) des ouvrages hydrauliques dans
le Mbam-etInoubou.
Dans le contexte de la décentralisation, les communes
sont désormais chargées de la maîtrise d'ouvrage des
infrastructures hydrauliques. Les municipalités sont donc responsables
de la fourniture du service public de l'eau potable. Cependant, elles manquent
cruellement d'expériences.
Un modèle de gestion universel n'existe pas. Le choix
d'un mode de gestion doit se faire en tenant compte du contexte local :
existence et dynamisme des collectivités locales, disponibilité
de la ressource en eau, complexité des installations techniques,
économie locale, demande des usagers, etc.
L'approche intercommunale telle que prônée par
l'ASCOMI doit au préalable se matérialiser dans la mise en place
d'une structure intercommunale de gestion de l'eau (plate-forme intercommunale
de gestion de l'AEP).
Cette plate-forme sera constituée des responsables des
commissions « Eau » de chacune des 9 communes. Elle a pour rôle
de centraliser la gestion de l'eau au sein de tout le département. Elle
fera l'état des besoins en eau et appliquera la politique intercommunale
à cet effet. Dans le cas où il faut déléguer
certains aspects de la gestion à d'autres opérateurs, c'est
également cette structure qui choisira l'opérateur et qui
définira les modalités de cette délégation. La
plate-forme intercommunale de gestion aura aussi pour rôle de
contrôler tous les acteurs qui interviennent sur le territoire. Elle sera
le passage obligé pour toute nouvelle implantation de points d'eau dans
le département.
IV-2-1 La plate-forme intercommunale de gestion de l'AEP
: un modèle quirepose sur une base participative
Le modèle que nous proposons pour la gestion de
l'approvisionnement en eau potable dans le Mbam-et-Inoubou préconise en
priorité une approche participative. Cette approche exige que les
populations et tous les acteurs impliqués dans l'AEP dans le
département participent activement à la gestion du secteur, ceci
sous le contrôle de la structure intercommunale. C'est une façon
de s'assurer que les demandes et les attentes formulées par les usagers
sont réellement prises en considération et que celles-ci
s'approprient les projets d'aménagement des points d'eau.
Cette approche participative suppose que :
· les usagers sont impliqués au départ afin
de définir un projet qui répond bien à leur demande ;
· les usagers sont informés de l'évolution
des études techniques et sont au courant des possibilités
techniques et des coûts correspondants ;
· les usagers sont consultés lorsqu'il y a
des choix (techniques ou pas) à faire (choix du type de pompe à
motricité humaine, implantation des points d'eau, choix entre bornes
fontaines et branchements privés, tout ceci en fonction du prix final de
l'eau qu'ils devront supporter) ;
· les usagers participent lors de la réalisation des
travaux (main-d'oeuvre, fourniture des matériaux, hébergement,
etc.)
· les usagers participent à la définition du
mode de gestion qui sera mis en oeuvre.
Tout ce travail d'implication des usagers relève de la
responsabilité de la structure intercommunale, qui doit trouver les
moyens pour faire participer tous les acteurs au processus de gestion.
Plusieurs solutions sont possibles (assemblées générales
régulières au cours du projet, constitution d'un comité de
pilotage du projet où sont présents les représentants des
usagers, votes, information, etc.)
IV-2-2 Le fonctionnement de la plate forme intercommunale
de gestion de l'eau
Tout le processus de gestion intercommunale de l'eau est
soutenu par l'ensemble des 9 communes du département à travers
l'ASCOMI qui est le maître d'ouvrage. Dans ce processus, chaque commune
perd un peu de sa souveraineté dans le domaine de l'eau au profit de la
plate-forme. Cette structure est constituée des représentants de
chaque commune. Son statut sera défini selon les volontés des
différentes communes du département en fonction des missions qui
lui seront assignées.
Toutefois, le fonctionnement de cette structure est
basé sur la participation et prend en compte tous les acteurs. Il doit
s'inscrire dans le sillage de la stratégie nationale de l'eau. Le
principe de fonctionnement repose sur la délégation de pouvoirs
et des services. Cette délégation du service de l'eau ne signifie
pas libéralisation du marché de l'eau. En effet,
l'opérateur ne doit pas fixer librement le prix du service. Le contrat
de délégation tiendra nécessairement compte de la
réalité des coûts afin de veiller à
l'équilibre financier des comptes d'exploitation.
Pour plus d'efficacité, il est
préférable de déléguer des aspects relevant de
l'exploitation, de la distribution, de la gestion directe des usagers, la
réalisation de nouveaux branchements ou des petites extensions (cas d'un
mini-réseaux) à des opérateurs privés ou à
des communautés.
Les modalités de délégation et les
relations entre la plate-forme et les autres acteurs doivent être
régies par une série de contrats :
~ un contrat de délégation de gestion entre la
plate-forme intercommunale et le gestionnaire d'un point d'eau. Par ce contrat,
la plate-forme intercommunale délègue
la gestion du point d'eau à un opérateur
privé ou aux populations locales à travers leur comité de
gestion ;
~ un contrat de maintenance entre la plate-forme
intercommunale de gestion de l'AEP et l'artisan chargé des
réparations ou de la maintenance. Celui-ci définit les
modalités d'intervention du réparateur ;
~ un contrat de fourniture de pièces de rechange entre
la plate-forme intercommunale de gestion de l'AEP et le fournisseur de
pièces détachées, afin de veiller à la
disponibilité desdites pièces.
Au-dessus de la plate-forme, se trouvent les
différents conseils municipaux. Ceux-ci, à travers leurs
délibérations, votent les budgets alloués à la
plate-forme. Celle-ci sera assistée dans sa prise de décision par
une cellule technique qui est en fait un organe consultatif et d'expertise. Cet
organe est chargé du suivi technique et financier de tout le processus,
de l'animation sociale et de la diffusion de l'information auprès de
tous les acteurs du processus.
Au quotidien, les usagers devraient payer l'eau qu'ils
consomment. Nul ne peut prétendre recevoir l'eau gratuitement,
même pas les établissements publics.
Chaque point d'eau sera géré par un
opérateur (association de consommateurs, entreprise ou opérateur
privé). Ce dernier a la charge de fournir en permanence une eau de
qualité aux usagers. Cette tâche doit se faire dans le strict
respect des clauses contractuelles qui le lient avec la plate-forme
intercommunale.
La cellule technique, quant à elle, est chargée
du contrôle, du suivi technique et de la rigueur dans la gestion des
finances. Suivant une périodicité qui sera
déterminée par la plate-forme, elle doit faire un diagnostic sur
l'ensemble des équipements techniques, et élaborer des
recommandations pour améliorer l'exploitation du système.
L'ASCOMI, quant à elle, sera chargée de la
supervision générale, de l'orientation de la politique globale et
surtout de la recherche de financements additionnels pour la mise en oeuvre de
nouveaux ouvrages et assurer la pérennisation de tout le processus.
Artisans réparateurs
Contrat de maintenance
Commune
Commune Commune
Commune
Contrat de services
Comités de gestion
Plate-forme intercommunale
Contrat de délégation de gestion
Commune
Commune
Convention de fourniture des pièces
de rechange
Expertise technique et financière du
processus. Organe consultatif et d'expertise
Fournisseurs des pièces détachées
Cellule technique
Fig 26 : Relations contractuelles dans le cadre de la
délégation de certains aspects de la gestion de
l'AEP
IV-2-3 Quels mécanismes de financement ?
Le service de l'eau nécessite des financements que les
communes ne peuvent pas entièrement supporter. Il est donc indispensable
d'explorer des mécanismes de financement additionnels.
Ceci suppose que les 9 communes du Mbam-et-Inoubou doivent
financer, tout au moins partiellement, le processus et surtout rechercher
d'autres fonds. Pour cela, elles peuvent avoir recours aux bailleurs de fonds
internationaux et à la coopération
décentralisée.
Les financements disponibles seront investis dans :
o la prospection ;
o la mise en oeuvre des points d'eau ;
o l'exploitation ;
o la pérennisation de l'approvisionnement en eau.
Pour plus d'équité, les financements propres
aux municipalités doivent être calculés sur la base des
potentialités réelles de chaque commune. Le principe de
solidarité intercommunale doit pleinement s'appliquer à tous les
niveaux
IV-3 Quelques éléments à prendre
en compte pour assurer la pérennité de l'AEP dans le
Mbam-et-Inoubou
La politique intercommunale de gestion de l'approvisionnement en
eau n'a pas de sens si elle ne s'inscrit pas dans la pérennité du
processus.
Si on se réfère à une étude du
programme pour l'eau et l'assainissement du PNUD et de la Banque Mondiale, pour
assurer la pérennité de l'approvisionnement en eau dans le
Mbam-et-Inoubou, il faut nécessairement prendre en compte certains
paramètres tels que:
· L'adoption d'une stratégie impulsée par
la demande. Ceci contribue à renforcer la pérennité du
système. Il ressort de nos investigations de terrain que la mobilisation
autour des ouvrages et partant leur pérennité, est nettement plus
élevée dans les communautés où les ménages
se sont prononcés en connaissance de cause sur l'opportunité de
construire un ouvrage d'AEP. C'est le cas des puits aménagés par
la CAFOR autour desquels on note une mobilisation accrue. En effet, leur mise
en place est le fruit d'un processus participatif où les populations
impulsent la demande, déposent une caution et en fonction des
données géophysiques de la région, décident du lieu
d'implantation de l'ouvrage au sein de la communauté.
· La demande des ménages qui doit orienter les
décisions d'investissement. La pérennité
est plus élevée lorsque la demande est exprimée
directement par les ménages, et non par l'intermédiaire des chefs
traditionnels, des représentants communautaires, des élites...
Parfois, ces intermédiaires ne vivent pas dans la
communauté et sont coupés des réalités du village.
Par ailleurs, les ouvrages qui résultent de ce type d'implantation sont
des facteurs de division, de lutte d'influences, de récupération
politique. Dans certains cas, en fonction de la position sociale du
médiateur et de sa personnalité, ils ne sont pas ouverts à
toutes les populations. C'est pourquoi il s'avère nécessaire de
développer une approche participative.
· La mise en place d'un organisme communautaire
responsable est une composante essentielle de la réussite. Il est
capital de mettre en place un organe de gestion de l'ouvrage. Cet organe doit
être motivé et performant afin de susciter chez les populations
une mobilisation autour du point d'eau
· L'IEC, la formation, l'organisation communautaire, la
qualité de la construction et les techniques employées
contribuent également à la pérennité du
système. Les populations doivent être informées sur la
nécessité de consommer une eau de qualité, et partant sur
l'importance de leur ouvrage d'AEP. Par ailleurs, former les ménages et
les comités de l'eau est un moyen pour améliorer la
pérennité en renforçant les capacités et
l'adhésion au projet.
· Les choix techniques et les niveaux de service doivent
être en adéquation avec le contexte sociologique et
économique du département. Il faudrait, par conséquent,
mettre en oeuvre des technologies robustes et peu coûteuses. C'est le cas
des forages équipés de pompes Volanta. Les moteurs
mécaniques des mini-réseaux SCANWATER, quant à eux, sont
difficiles d'entretien. Imposer des choix techniques et des niveaux de service
est un facteur de risques pour le système. Par ailleurs, lorsque les
choix ne sont pas liés aux prix, les ménages considèrent
les contributions comme un impôt plutôt que comme une expression de
la demande.
· La bonne gouvernance car les responsables ont
l'obligation de rendre des comptes aux membres de la communauté. Le
manque de responsabilité et de transparence dont ont fait preuve
certains organismes publics ou membres des comités de gestion a
entraîné une hausse des coûts, des retards
d'exécution et surtout la méfiance des membres de la
communauté. Il est donc déterminant de rétablir un climat
de confiance.
CONCLUSION
Face aux limites développées par le processus
actuel d'approvisionnement en eau potable dans le département du
Mbam-et-Inoubou, il serait judicieux d'explorer d'autres alternatives. La mise
en place d'un système intercommunal de gestion de l'AEP peut grandement
contribuer à améliorer la situation vécue. Dans le
contexte de décentralisation actuel, l'approche intercommunale permettra
aux différentes municipalités du département de faciliter
la fourniture de l'eau à leurs populations respectives.
L'intercommunalité vise une réponse globale à la question
de l'accès à l'eau dans le Mbam-et-Inoubou.
CONCLUSION GENERALE
Parvenu au terme de notre étude, nous constatons que le
département du Mbam-et-Inoubou comme la plupart des autres
départements du Cameroun souffre cruellement des problèmes
d'approvisionnement en eau potable. En effet, en dehors des centres urbains,
les infrastructures d'adduction d'eau potable sont variées : Sources
aménagées ou non, puits équipés ou non de pompes,
installations d'adduction d'eau autonome comprenant un forage, un château
d'eau et un réseau de distribution par bornes fontaines. Ces
infrastructures posent des problèmes de pérennité auxquels
se greffent ceux de la qualité de l'eau. Par ailleurs, certains hameaux,
notamment les plus reculés, sont complètement dépourvus de
tout dispositif d'approvisionnement en eau.
Face à l'incapacité de la politique actuelle
à fournir une eau de qualité et en quantité suffisante aux
populations, il convient d'explorer de nouvelles alternatives. C'est sur cette
nouvelle dynamique que s'est inscrite notre recherche. En effet, elle s'est
proposée de bâtir la nouvelle politique d'approvisionnement en eau
autour de l'intercommunalité.
Au terme de cette étude, nous constatons que toutes nos
hypothèses sont vérifiées. En effet, dans le
Mbam-et-Inoubou, le réseau SNEC ne couvre que 5 villes. Le milieu rural
n'est approvisionné que grâce aux ouvrages d'hydraulique
villageoise. On en dénombre 315. Malheureusement ceux-ci sont
inégalement répartis sur le plan spatial. 65 des 171 villages du
département sont entièrement dépourvus d'ouvrages d'AEP.
27 établissements scolaires sur les 198 que compte le département
sont approvisionnés en eau. Seules 16 formations sanitaires disposent
d'un dispositif d'AEP. Au final, le taux de couverture des besoins en eau en
milieu rural est de 30 % et de 5 % en milieu urbain. Les ouvrages d'hydraulique
construits dans le département sont inégalement repartis et ne
permettent par conséquent pas d'approvisionner la totalité de la
population.
L'absence de plate-forme de concertation regroupant tous les
acteurs de l'eau évoluant dans le département est un facteur qui
entrave l'augmentation du taux de desserte. En effet, Il n'existe aucune
synergie d'actions entre les différents acteurs du secteur de l'eau au
sein du département. Les actions et les interventions sur le terrain ne
sont pas coordonnées et concertées. Les différents acteurs
agissent en concurrents, ce qui entretient le climat de méfiance qui
règne entre eux. Il en résulte une inégale
répartition des points d'eau.
La multiplicité des modes de gestion de l'eau est
également un facteur limitatif de l'approvisionnement en eau potable des
populations. En effet, la gestion de l'AEP dans le
Mbam-et-Inoubou est plurielle. Chaque communauté a un
mode de gestion qui lui est propre. Ces modes de gestion ont des performances
différentes. Il en découle des problèmes de
pérennité des ouvrages d'AEP.
Tous ces résultats démontrent que la politique
actuelle de l'eau au sein du département présente
d'énormes limites. Il convient donc d'explorer de nouvelles
alternatives. Pour nous, l'approche intercommunale présente plus
d'avantages car elle permet entre autres de :
o fédérer les ressources humaines,
financières et techniques ;
o fédérer les acquis (apporter des réponses
collectives, globales et pérennes sur la base d'expériences
passées) ;
o promouvoir des formes de solidarité ;
o accroître la capacité de mobilisation des
ressources financières ;
o harmoniser les pratiques (règles et procédures
d'intervention) ;
o prioriser et planifier les interventions de façon
concertée (hiérarchisation des besoins, concertation entre
acteurs, etc.) ;
o promouvoir des mesures d'accompagnement spécifiques
pendant la phase
d'élaboration de la stratégie (IEC,
réhabilitation et réalisation d'ouvrages, etc.).
Cette approche est également la plus indiquée
dans la recherche de financement auprès des bailleurs de fonds
internationaux, dans la mesure où ces organismes sont beaucoup plus
enclins à financer des projets portés par des regroupements
communaux. Ces projets ont généralement plus d'impacts que ceux
portés de manière individuelle par des communes. Ceci est un
avantage certain étant donné que les municipalités du
département n'ont pas assez de moyens pour réaliser des actions
d'envergure.
Toutefois, la mise en oeuvre d'une telle approche
nécessite au préalable des pré-
requis :
Il faut commencer par faire un état des lieux de
l'approvisionnement en eau potable dans l'ensemble des 9 communes du
département du Mbam-et-Inoubou.
Il faut ensuite élaborer une stratégie
intercommunale mettant en relief :
o les objectifs à atteindre ;
o les principes phares de la stratégie ;
o le développement des services ;
o les modes de gestion qui marchent ;
o le contrôle de la qualité des services « Eau
» ;
o les mécanismes de financement (investissement et
exploitation) ;
o le suivi et l'évaluation pour améliorer les
pratiques ;
o les plans d'action.
Dans le cadre de ce travail nous avons proposé un
modèle de gestion intercommunale de l'eau. Ce modèle se veut
participatif et prend en compte le contexte sociologique de la région.
Etant donné la faible expertise technique et la faiblesse des moyens
logistiques et financiers des municipalités, une politique
intercommunale efficace devra passer par une délégation de
gestion des différents ouvrages d'approvisionnement en eau. Tout le
processus est soutenu par un ensemble de rapports contractuels qui lient tous
les différents acteurs de la filière au sein du
département.
Ce modèle est perfectible. Nous comptons travailler sur
son contenu, son fonctionnement et sa mise en pratique sur le terrain dans le
cadre d'une thèse.
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> TANAWA, E et al. Les logiques de l'accès à
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du Cameroun. in Dynamiques sociales et environnement. Bordeaux France
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> TCHAWA, P. SIAKEU, J. Les alternatives à la crise
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> BULIT, G. Projet d'alimentation en eau potable des douars
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> TRAORE, M. O. Communication sur le bilan des
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> La gestion du service de l'eau dans les petites villes,
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> Extraits des orientations formulées par la
communauté internationale dans L'Agenda 21 Sommet de la Terre Rio de
Janeiro 1992.
> Loi n° 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les
règles applicables aux communes. > Loi N° 98/005 du 14 avril
1998 portant sur le régime de l'eau au Cameroun
> Décret N°2001/161/PM du 08 mai 2001 fixant les
attributions, l'organisation et le
fonctionnement du Comité National de l'Eau.
> Décret N° 96/227 du 1 octobre 1996 portant
organisation du ministère des mines de l'eau et de l'énergie
> Décret de création de la SNEC en mars 1967
>
www.gret.org/pseau (date de
consultation mai 2006)
>
www.pseau.org (date de consultation
décembre 2006)
~
www. wikipédia.fr (date de
consultation janvier 2007)
~
www. cnrs.fr (date de consultation
janvier 2007)
> Fiches d'enquêtes
> Base de données brutes
Annexe 1 fiches d'enquêtes
ETUDE DIAGNOSTIC DE L'ACCES A L'EAU POTABLE DANS LES
COMMUNES DU DEPARTEMENT DU MBAM ET INOUBOU
Fiche n°1
FICHE D' INDENTIFICATION DES POINTS D'EAU
Nom de l'enquêteur : Date de l'enquête
Commune Village : Population : / / Accessibilité du
Village:/___/ 1 : Facile1, 2 : Difficile2, 3 :
Très difficile3
Coordonnées GPS :
N N° photos :
E Observation du point d'eau :
1/- Code du point : /___//___//___/ Code du village :
/___//___//___/
2/- Quel est le type de point : /___/ 1 : Puits avec pompe ; 2 :
puits non Aménagé ; 3 :
Forage ; 4 : Source Aménagée ; 5 : Source Non
Aménagée ; 6 : Mini - réseau.
3/-Qui est le maître d'ouvrage du point d'eau ? (Origine du
financement ; projet, ONG, Ministère, Elite, communes, etc.) ; Quelle
année ? :
3 bis/- Qui est le maître d'oeuvre (projet, ONG) ; quelle
année ? :
4/-Situation du point d'eau : /___/ 1 : Ecole ; 2 : Hôpital
; 3 : Village
5/- La distribution d'eau se fait moyennant:/___/ 1 : un robinet
2 : un ou plusieurs
Tuyaux ; 3 : seau ; 4 : autres à préciser : 6/-
Y a-t-il autour de ce point d'eau des aménagement pour la lessive ?/___/
1:Oui ; 2: Non
6.1/-Pour l'abreuvement des animaux ?/___/ 1 : Oui ; 2 : Non
7/- L'habitat immédiat autour du point d'eau est:/___/ 1:
dense, 2: dispersé, 3:Pas d'habitat 8/-Y a t-il des plantations ou des
champs utilisant des engrais à l'amont immédiat
du point d'eau ?
/___/ 1 : Oui ; 2 : Non
9/- Y a-t-il des latrines à moins de 15 mètres du
point d'eau ?/___/ 1 : Oui ; 2 : Non 10/-Y a-t-il des dépôts
d'ordures à moins de 15 mètres du point d'eau ?/___/ 1: Oui ;
2:Non 11/-Y a-t-il d'autre sources de pollutions observées autour du
point d'eau: /___/
1 2 : ; 3 12/- Y a-t-il un ouvrage protégeant le
point d'eau contre les eaux de ruissellement ?/____/
1 : Oui 2 : Non
13/-Y a-t- il des rigoles permettant l'évacuation des eaux
usées autour du point d'eau ?/____/ 1 : Oui 2 : Non
14/-Quel est l'état de fonctionnement actuel du point
d'eau ? /____/
1 : fonctionnement normal 2 : en arrêt mais pas en panne,
depuis quand ?
3 : en panne, depuis quand ? 4 : Inachevé (expliciter
pourquoi ce qui manque)
1Transport public très fréquent (plus
d'une fois par jour). 2Transport public peu fréquent (au plus
une fois par jour). 3Transport public occasionnel.
Le cas d'un puits
15/-Le point d'eau est-il muni d'une margelle ? /____/ 1 : Oui ;
2 : Non
16/-Le point d'eau est-il muni d'un tertre ? /____/ 1 : Oui ; 2 :
Non
17/- Le point d'eau est-il muni d'un couvercle ? /____/ 1 : Oui 2
: Non
17.1/-Le point d'eau est-il muni d'un regard ? /_____/ 1 : Oui 2
: Non
18/- Quelle est sa profondeur totale ? /_____//_____//_____/
mètres
19/-Equipement de puisage : /____/ 1 : pompe ; 2 : poulie ; 3 :
corde simple
19.1/- Si pompe, comment est son fonctionnement ? /____/ 1 :
Manuel ; 2 : électrique ; 3 : mécanique
19.2/- Quel est le type de pompe ? (à main, à pied
) :
19.3/- Précisez si possible la marque (Volanta, India,
etc.) :
20/-Aménagement des parois ? /___/ 1 : buses ; 2 : autres
:
Le cas d'un forage :
21/- Quelle est sa profondeur totale ? /____//____//____/
mètres
21.1/-Si pompe, comment est son fonctionnement ? /____/ 1 :
Manuel ; 2 : électrique ; 3 : mécanique
21.2/- Quel est le type de pompe ? ( à main, à
pied) :
21.3/- Précisez si possible la marque (Volanta, India,
etc. ) :
Le cas d'une source :
23/- La section est-elle muni d'un trop-plein ? /____/ 1 :Oui 2 :
Non
24/- la section du réservoir a quelle forme ? /____/ 1 :
rectangulaire 2 : circulaire 25/- Comment se présente l'accès
à la source ?
1 : bien aménagé ; 2 : dangereux (glissant, abrupt
etc)
Le cas d'un Scanwater :
26/- Caractérisation du groupe électrogène
(marque et puissance en KWh) :
27/- Capacité du réservoir en m3:
28/- caractérisation du réseau desservie
: Nombre de bornes fontaines :
Nombre de robinets :
Répartition spatiale et distance :
Faire un schéma du point d'eau dans
son
|
Fiche n°2 QUESTIONS AUX USAGES DES POINTS
D'EAU
(3 usagers au moins par point d'eau)
1/- Code du point d'eau4 ? / / / /
2/-Qui gère le point d'eau5 ? /_____/
1 : association de quartier 2 : autre association ou ONG, 3 :
particulier 4 :
Commune ; 6 : Comité de développement/de gestion ;
7 : autre à préciser
Cette responsabilité est-elle assurée encore
aujourd'hui ? Sinon, pourquoi, à quelle occasion et date
3/- L'eau de ce point est -elle payante ?/____/ 1 : Oui : 2 :
Non
3.1/- Si oui, combien coûte-t-elle ?/_____/_____/____/
Fcfa/ 10 litres
4/- Arrive-t-il qu'il manque de l'eau à ce point d'eau
?/_____/ 1 : Oui 2 : Non
4.1/- Si oui quelles sont la période et la durée
d'interruption ?
5/-Utilise-t-on l'eau de ce point d'eau pour la lessive ?/____/ 1
: Oui 2 : Non
6/-Utilise-t-on l'eau de ce point pour faire cuire les aliments
?/____/ 1 : Oui 2 : Non 6.1/-Utilise-t-on l'eau de ce point pour se laver
?/_____/ 1 : Oui 2 : Non
7/-Boit-on l'eau de ce point ?/____/ 1 : Oui 2 : Non
8/-Déplore-t-on des maladies liées à l'eau
dans le village ? Si oui, lesquelles ? Cela concernet-il beaucoup de monde ?
9/- Des troupeaux (vaches, chèvres, etc. ) circulent-ils
autour du point d' eau/___/ 1 : Oui 2 : Non
10/- les cours d'eau avoisinants inondent-ils le point d'eau
?/___/ 1 : Oui 2 : non
11/-Quelle est la distance qui vous sépare du point d'eau
?/____/____/____/ mètres ; 12/- Quelles sont les localités
desservies par ce point d'eau (faites une estimation de la population desservie
par ce point pour chaque localité) :
13/-A quelle distance est situé le ménage le plus
éloigné de ce point d'eau ?/____/____/____/
Mettre le nom de la structure et de la personne responsable+ ses
coordonnées
Fiche n°3
QUESTIONS AUX RESPONSABLES LOCAUX
1/- Code du point d'eau /___/___/____/___
2/-Superficie de parcelle attribuée pour le point d'eau
/____//___/ m2
3/-A qui appartient le terrain sur lequel le point d'eau est
installé ? / ___/
1 : association de quartier 2 : autre association ou ONG ? 3 /
particulier,
4 : commune ; 5 : Comité de développement / de
gestion ;
6 : autre à préciser
4/-A appartient ce point d'eau aujourd'hui ? /____/
1 : association de quartier 2 : autre association ou ONG, 3 :
particulier,
4 : commune ; 5 : Comité de développement/de
gestion ;
6 : autre à préciser
Travaux d'entretien
5/-Existe-t-il un planning d'entretien /____/ 1 : Oui 2 : Non
6/-Ce planning est-il respecté ?/____/ 1 : Oui 2 : Non
7/Quel est le rythme
d'intervention ?
8/Qui est responsable de l'entretien ?/____/
1 : association du quartier 2 : autre association ou ONG, 3 :
particulier,
4 : commune ; 5 : Comité de développement de
gestion ;
6 : autre à préciser 8 : Aucun responsable
9/-Désinfecte-t-on votre point d'eau ? /___/ 1 : Oui 2 :
Non
9.1/-Si oui , comment ce point d'eau est-il
désinfecté ? /___/ 1 : En utilisant de l'eau de
javel
2 : En utilisant des grains de javel /____/ 3 : Autre à
préciser
9.2/-La désinfection se fait à quel rythme ?
9.3/-Qui s'en occupe ? (Personne, structure, etc...).
10/-Qui utilise l'eau ? / / 1 : Famille du propriétaire 2
: les population des villages
3 : Autre (à préciser)
11. 1/-Au cas où le point d'eau est en arrêt ou en
panne, donner l'origine du disfonctionnement
(Technique ou organisationnel)
11.2/ -Quelles sont les initiatives qui ont été
prises pour réparer ou pour se Réorganiser ?
11.3/-Que faut-il pour la remise en état de ce point d'eau
?
Historique succinct de ce point d'eau :
|
Annexe II Base de données
N°ouvr
|
Commune
|
Village
|
Pop
|
Habita t
|
type ouvr
|
Etat
|
Projet
|
Entreprise
|
Anné e
|
Prof
|
Nord
|
Est
|
Pompe
|
Etat
|
Perm
|
Boisso n
|
Gestion
|
Situation
|
Désinfec tion
|
NDI37
|
Ndikinimeki
|
EtoundouI
|
521
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
60
|
447440
|
1057732
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
NDI38
|
Ndikinimeki
|
EtoundouI
|
|
dense
|
PA
|
N
|
Privé
|
|
2000
|
9
|
447220
|
1057219
|
SWN 80
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
NDI33
|
Ndikinimeki
|
EtoundouII
|
1047
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
35
|
445911
|
1051055
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
NDI34
|
Ndikinimeki
|
EtoundouII
|
|
dense
|
SA
|
N
|
AFVP
|
|
1992
|
|
446200
|
1050292
|
|
|
non
|
oui
|
Indiv
|
village
|
oui
|
NDI39
|
Ndikinimeki
|
EtoundouIII
|
359
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
32
|
447246
|
1057006
|
Volanta
|
N
|
oui
|
non
|
Aucune
|
village
|
non
|
NDI40
|
Ndikinimeki
|
EtoundouIII
|
|
dense
|
PA
|
P
|
|
|
2002
|
13
|
447207
|
1056704
|
SWN 80
|
P
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
NDI11
|
Ndikinimeki
|
Ndekalend
|
452
|
disp
|
PA
|
P
|
Mairie
|
|
2000
|
|
443602
|
1049194
|
Desmi
|
P
|
non
|
non
|
Aucune
|
village
|
non
|
NDI12
|
Ndikinimeki
|
Ndekalend
|
|
disp
|
SA
|
N
|
AFVP
|
AFVP
|
1992
|
|
443953
|
1049018
|
|
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
oui
|
NDI10
|
Ndikinimeki
|
Ndikinimeki
|
13049
|
disp
|
SA
|
N
|
AFVP
|
AFVP
|
1992
|
|
443988
|
1049451
|
|
|
non
|
oui
|
Indiv
|
village
|
oui
|
NDI13
|
Ndikinimeki
|
Ndikinimeki
|
|
disp
|
SA
|
N
|
Population
|
|
2005
|
|
444236
|
1049356
|
|
|
Inconu
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
NDI14
|
Ndikinimeki
|
Ndikinimeki
|
13049
|
dense
|
SA
|
N
|
AFVP
|
AFVP
|
1992
|
|
444738
|
1049620
|
|
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
NDI15
|
Ndikinimeki
|
Ndikinimeki
|
|
dense
|
SA
|
P
|
AFVP
|
AFVP
|
1990
|
|
444666
|
1049977
|
|
|
non
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
NDI16
|
Ndikinimeki
|
Ndikinimeki
|
|
dense
|
PA
|
N
|
|
|
|
5
|
445287
|
1049547
|
Briau
|
N
|
|
|
Aucune
|
village
|
|
NDI30
|
Ndikinimeki
|
Ndikinimeki
|
|
dense
|
PA
|
P
|
Mairie
|
|
2000
|
7
|
445727
|
1049750
|
India
|
P
|
Inconu
|
non
|
Aucune
|
village
|
non
|
NDI31
|
Ndikinimeki
|
Ndikinimeki
|
|
dense
|
PA
|
N
|
|
|
1998
|
5
|
445679
|
1049905
|
Niraf AF85
|
N
|
oui
|
non
|
Indiv
|
village
|
non
|
NDI32
|
Ndikinimeki
|
Ndikinimeki
|
|
dense
|
F
|
N
|
PPTE
|
CGC-CAM
|
2002
|
54.8
|
445757
|
1050015
|
Sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
NDI35
|
Ndikinimeki
|
Ndikinimeki
|
|
dense
|
PA
|
P
|
Don
|
|
|
14
|
445923
|
1049968
|
Desmi
|
P
|
oui
|
non
|
Aucune
|
village
|
non
|
NDI36
|
Ndikinimeki
|
Ndikinimeki
|
|
dense
|
SA
|
N
|
AJCM
|
|
|
|
445576
|
1049754
|
|
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
marché
|
oui
|
NDI47
|
Ndikinimeki
|
Ndikinimeki
|
|
dense
|
PA
|
P
|
Mairie
|
|
2000
|
|
445502
|
1049886
|
India
|
P
|
oui
|
non
|
Indiv
|
village
|
non
|
NDI17
|
Ndikinimeki
|
Ndiki-vilage
|
4524
|
dense
|
SA
|
N
|
AFVP
|
AFVP
|
1992
|
|
446216
|
1049291
|
|
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
NDI18
|
Ndikinimeki
|
Ndiki-vilage
|
|
dense
|
SA
|
N
|
AFVP
|
AFVP
|
1992
|
|
446306
|
1049059
|
|
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
NDI19
|
Ndikinimeki
|
Ndiki-vilage
|
|
dense
|
F
|
P
|
BID
|
CGC-CAM
|
2002
|
43.8
|
446462
|
1049002
|
Sovema
|
P
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
NDI20
|
Ndikinimeki
|
Ndiki-vilage
|
|
disp
|
SA
|
N
|
Mission
|
|
1974
|
|
446542
|
1049323
|
|
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
Mission
|
non
|
NDI21
|
Ndikinimeki
|
Ndiki-vilage
|
|
dense
|
SA
|
N
|
AFVP
|
AFVP
|
1992
|
|
446756
|
1049070
|
|
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
oui
|
NDI22
|
Ndikinimeki
|
Ndiki-vilage
|
|
dense
|
SA
|
P
|
AFVP
|
AFVP
|
1990
|
|
446581
|
1049012
|
|
|
non
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
NDI23
|
Ndikinimeki
|
Ndiki-vilage
|
|
dense
|
SA
|
N
|
AFVP
|
AFVP
|
1992
|
|
447942
|
1049437
|
|
|
non
|
non
|
Aucune
|
village
|
non
|
NDI24
|
Ndikinimeki
|
Ndikitole
|
392
|
dense
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
42
|
448194
|
1049291
|
Volanta
|
N
|
oui
|
non
|
Aucune
|
village
|
non
|
NDI07
|
Ndikinimeki
|
Ndikoti I
|
|
disp
|
SA
|
N
|
Don
|
|
|
|
442777
|
1050035
|
|
|
non
|
oui
|
Gest Del
|
village
|
non
|
NDI08
|
Ndikinimeki
|
Ndikoti I
|
|
disp
|
SA
|
P
|
AFVP
|
AFVP
|
1992
|
|
442955
|
1049906
|
|
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
NDI09
|
Ndikinimeki
|
Ndikoti I
|
|
disp
|
SA
|
N
|
AFVP
|
AFVP
|
1992
|
|
443130
|
1049849
|
|
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
NDI02
|
Ndikinimeki
|
Ndikoti II
|
|
disp
|
SA
|
N
|
AFVP
|
AFVP
|
1992
|
|
441301
|
1049694
|
|
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
NDI03
|
Ndikinimeki
|
Ndikoti II
|
|
disp
|
SA
|
N
|
Population
|
|
1998
|
|
442196
|
1049796
|
|
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
NDI04
|
Ndikinimeki
|
Ndikoti II
|
|
disp
|
SA
|
N
|
Population
|
|
|
|
442381
|
1049698
|
|
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
NDI05
|
Ndikinimeki
|
Ndikoti II
|
|
dense
|
F
|
P
|
Mairie
|
|
2001
|
18
|
442618
|
1049698
|
India
|
P
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
NDI06
|
Ndikinimeki
|
Ndikoti II
|
|
disp
|
SA
|
N
|
AFVP
|
AFVP
|
1992
|
|
442651
|
1049778
|
|
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
oui
|
NDI26
|
Ndikinimeki
|
Ndokohok
|
561
|
disp
|
SMA
|
N
|
|
|
|
|
449627
|
1049262
|
|
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
NDI27
|
Ndikinimeki
|
Ndokohok
|
|
dense
|
F
|
P
|
BID
|
CGC-CAM
|
2005
|
74
|
450307
|
1049400
|
Sovema
|
P
|
Inconu
|
non
|
Gest Del
|
village
|
non
|
NDI28
|
Ndikinimeki
|
Ndokohok
|
|
disp
|
SA
|
N
|
AFVP
|
AFVP
|
1992
|
|
450530
|
1049556
|
|
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
NDI29
|
Ndikinimeki
|
Ndokohok
|
|
disp
|
SMA
|
N
|
Colons
|
|
1960
|
|
451231
|
1048972
|
|
|
non
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
NDI01
|
Ndikinimeki
|
Ndokssoumb
|
|
disp
|
SA
|
Ad
|
AFVP
|
AFVP
|
1992
|
|
441002
|
1049316
|
|
|
oui
|
oui
|
Gest Del
|
village
|
non
|
NDI25
|
Ndikinimeki
|
Nebolen
|
406
|
dense
|
F
|
N
|
BIP
|
CGC-CAM
|
2002
|
54.8
|
448822
|
1049347
|
Sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
oui
|
NDI41
|
Ndikinimeki
|
Nomale
|
|
dense
|
F
|
N
|
BID
|
CGC-CAM
|
2002
|
49.2
|
446450
|
1054458
|
Sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
NDI42
|
Ndikinimeki
|
Nomena
|
|
dense
|
PA
|
P
|
|
|
2000
|
6
|
445137
|
1053540
|
India
|
P
|
oui
|
non
|
Indiv
|
village
|
non
|
NDI43
|
Ndikinimeki
|
Nomena
|
|
dense
|
PA
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
18
|
444408
|
1053940
|
Volanta
|
N
|
non
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
NDI44
|
Ndikinimeki
|
Nomena
|
|
disp
|
PA
|
P
|
Don
|
|
1994
|
12
|
444083
|
1054038
|
SWN 80
|
P
|
dépen d
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
NDI45
|
Ndikinimeki
|
Nefante
|
|
dense
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
23
|
445492
|
1053386
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
NDI46
|
Ndikinimeki
|
Nefante
|
|
dense
|
PA
|
P
|
|
|
|
|
445552
|
1053082
|
India
|
P
|
Inconu
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BAR01
|
Bafia Rural
|
Donekeng 2
|
3001
|
disp
|
F
|
Ina
|
MINMEE
|
|
|
|
444291
|
1116039
|
|
Ina
|
Inconu
|
|
Aucune
|
village
|
|
BAR02
|
Bafia Rural
|
Donekeng 1
|
1500
|
disp
|
SA
|
P
|
|
|
|
|
444105
|
1116415
|
|
|
non
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BAR03
|
Bafia Rural
|
Donekeng 1
|
|
disp
|
PA
|
P
|
MINMEE
|
|
|
|
444115
|
1116454
|
|
Ine x
|
Inconu
|
|
Aucune
|
village
|
non
|
BAR04
|
Bafia Rural
|
Donekeng 1
|
|
disp
|
AEP
|
P
|
Scanwater
|
SW
|
1986
|
|
444029
|
1116533
|
Grunfos
|
Ine
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BAR05
|
Bafia Rural
|
Donekeng 1
|
|
disp
|
PA
|
N
|
Hopital
|
|
|
|
444091
|
1117006
|
|
N
|
oui
|
oui
|
Gest Del
|
Hôpital
|
oui
|
BAR06
|
Bafia Rural
|
Donekeng 1
|
|
disp
|
F
|
P
|
Positifs
|
Haskoning
|
|
65
|
444035
|
1117054
|
Volanta
|
P
|
oui
|
oui
|
Gest Del
|
école
|
non
|
BAR07
|
Bafia Rural
|
Egona 1
|
1000
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
|
|
443477
|
1117106
|
Volanta
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BAR08
|
Bafia Rural
|
Egona 1
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
41
|
443132
|
1117282
|
Volanta
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BAR09
|
Bafia Rural
|
Tchekane
|
2000
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
42
|
442342
|
1117224
|
Volanta
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BAR10
|
Bafia Rural
|
Tchekane
|
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2000
|
6
|
442081
|
1117294
|
SWN 80
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BAR11
|
Bafia Rural
|
Goufan 2
|
2500
|
disp
|
F
|
P
|
Positifs
|
Haskoning
|
|
24
|
442093
|
1114195
|
Volanta
|
P
|
Inconu
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
BAR12
|
Bafia Rural
|
Goufan 2
|
|
disp
|
PA
|
P
|
|
|
2003
|
|
441021
|
1114316
|
AOV
|
P
|
Inconu
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BAR13
|
Bafia Rural
|
Goufan 2
|
|
dense
|
PA
|
P
|
Unicef
|
|
1981
|
9
|
441018
|
1114245
|
India
|
P
|
non
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BAR14
|
Bafia Rural
|
Goufan 1
|
3501
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2000
|
9
|
439458
|
1114586
|
SWN 80
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
Hôpital
|
non
|
BAR15
|
Bafia Rural
|
Goufan 1
|
|
dense
|
PA
|
P
|
unicef
|
|
1990
|
12
|
439435
|
1115123
|
India
|
P
|
oui
|
non
|
Aucune
|
village
|
non
|
BAR16
|
Bafia Rural
|
Goufan 1
|
|
disp
|
F
|
P
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
23
|
442048
|
1113054
|
Volanta
|
P
|
Inconu
|
|
Aucune
|
village
|
|
BAR17
|
Bafia Rural
|
Bape
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
42
|
446046
|
1110018
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BAR18
|
Bafia Rural
|
Bape
|
|
disp
|
PA
|
N
|
BIP
|
|
2000
|
9
|
447414
|
1110392
|
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BAR19
|
Bafia Rural
|
Bape
|
|
dense
|
AEP
|
P
|
Scanwater
|
SW
|
1986
|
|
448282
|
1109023
|
Grunfos
|
P
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BAR20
|
Bafia Rural
|
Yambeta
|
1358
|
disp
|
PA
|
P
|
Unicef
|
|
1981
|
10
|
450137
|
1104019
|
India
|
P
|
Inconu
|
|
Aucune
|
village
|
non
|
BAR21
|
Bafia Rural
|
Yambeta
|
|
disp
|
PA
|
P
|
Unicef
|
|
1981
|
10
|
450096
|
1103185
|
India
|
P
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
BAR22
|
Bafia Rural
|
Yambeta
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
42
|
450346
|
1102237
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BAR23
|
Bafia Rural
|
Yambeta
|
|
disp
|
PA
|
N
|
C.D.
|
|
2001
|
8
|
448216
|
1100175
|
|
N
|
non
|
oui
|
CD
|
village
|
non
|
BAR24
|
Bafia Rural
|
Kiboum 1
|
1700
|
dense
|
AEP
|
P
|
Scanwater
|
SW
|
1988
|
|
448404
|
1058045
|
Grunfos
|
Ine x
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
|
BAR25
|
Bafia Rural
|
Kiboum 2
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
38
|
450027
|
1059084
|
Volanta
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
|
BAR26
|
Bafia Rural
|
Bitang
|
2370
|
disp
|
F
|
N
|
BID
|
CGC-CAM
|
2002
|
65.1
|
438256
|
1113473
|
Sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
école
|
oui
|
BAR27
|
Bafia Rural
|
Bitang
|
|
disp
|
F
|
Ina
|
|
|
|
|
438442
|
1112522
|
|
Ina
|
Inconu
|
|
Aucune
|
village
|
|
BAR28
|
Bafia Rural
|
Bitang
|
|
dense
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2005
|
|
438491
|
1112371
|
SWN 80
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BAR29
|
Bafia Rural
|
Bitang
|
|
dense
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2005
|
|
438460
|
1111373
|
SWN 80
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BAR30
|
Bafia Rural
|
Bitang
|
|
dense
|
PA
|
P
|
|
|
2001
|
9
|
439158
|
1111213
|
India
|
P
|
Inconu
|
|
Aucune
|
village
|
|
BAR31
|
Bafia Rural
|
Mouko
|
1714
|
dense
|
PA
|
P
|
KFW
|
Cafor
|
2002
|
15
|
439588
|
1111174
|
SWN 80
|
P
|
Inconu
|
|
Aucune
|
village
|
|
BAR32
|
Bafia Rural
|
Mouko
|
|
|
F
|
Ina
|
MINMEE
|
CGC-CAM
|
2005
|
40
|
440311
|
1112007
|
|
Ina
|
Inconu
|
|
CD
|
|
|
BAR33
|
Bafia Rural
|
Mouko
|
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2002
|
|
441331
|
1112547
|
SWN 80
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
|
BAR34
|
Bafia Rural
|
Mouko
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
58
|
440596
|
1111221
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CD
|
village
|
non
|
BAR35
|
Bafia Rural
|
Mouko
|
|
|
AEP
|
P
|
Scanwater
|
SW
|
|
|
441072
|
1111246
|
Grunfos
|
P
|
Inconu
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
BAR36
|
Bafia Rural
|
Kiiki
|
3001
|
dense
|
AEP
|
Ad
|
MINMEE
|
|
1978
|
|
441353
|
1110467
|
|
Ine x
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
|
BAR37
|
Bafia Rural
|
Kiiki
|
|
dense
|
AEP
|
N
|
PMUC
|
|
2005
|
|
441531
|
1110464
|
|
N
|
non
|
oui
|
Gest Del
|
école
|
oui
|
BAR38
|
Bafia Rural
|
Kiiki
|
|
dense
|
PA
|
P
|
Minpat
|
|
2003
|
4
|
441535
|
1110478
|
India
|
P
|
oui
|
|
CG
|
village
|
|
BAR39
|
Bafia Rural
|
Kiiki
|
|
dense
|
AEP
|
N
|
Scanwater
|
SW
|
|
|
441116
|
1109455
|
Grunfos
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
BAR40
|
Bafia Rural
|
Kiiki
|
|
dense
|
F
|
|
MINMEE
|
|
1995
|
|
441189
|
1109379
|
|
P
|
Inconu
|
|
CG
|
village
|
|
BAR41
|
Bafia Rural
|
Kiiki
|
|
|
PA
|
P
|
BID
|
|
1995
|
9
|
440147
|
1110056
|
Sovema
|
P
|
non
|
non
|
CG
|
village
|
non
|
BAR42
|
Bafia Rural
|
Kiiki
|
|
disp
|
PA
|
P
|
|
|
1963
|
|
440011
|
1110124
|
japy
|
Ine x
|
Inconu
|
|
Aucune
|
village
|
non
|
BAR43
|
Bafia Rural
|
Kiiki
|
|
dense
|
PA
|
Ina
|
|
|
|
|
441056
|
1110312
|
|
Ina
|
Inconu
|
|
Aucune
|
Hôpital
|
non
|
BAR44
|
Bafia Rural
|
Abanda
|
|
|
AEP
|
P
|
Scanwater
|
SW
|
1987
|
|
438572
|
1109448
|
|
P
|
Inconu
|
|
CG
|
village
|
oui
|
BAR45
|
Bafia Rural
|
Gouifé
|
|
disp
|
PA
|
P
|
Minpat
|
|
1999
|
13
|
439183
|
1107345
|
TATA
|
P
|
oui
|
oui
|
CG
|
école
|
oui
|
BAR46
|
Bafia Rural
|
Gouifé
|
|
disp
|
F
|
N
|
BID
|
|
2002
|
|
440367
|
1107223
|
Sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BAR47
|
Bafia Rural
|
Ribang
|
358
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
|
441263
|
1107563
|
Volanta
|
N
|
Inconu
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BAR48
|
Bafia Rural
|
Ribang
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
|
441293
|
1108223
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BAR49
|
Bafia Rural
|
Ribang
|
|
dense
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2001
|
19.9
|
441402
|
1108272
|
SWN 80
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
BAR50
|
Bafia Rural
|
Taro
|
1000
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
48
|
440346
|
1116235
|
Volanta
|
N
|
non
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BAR51
|
Bafia Rural
|
Taro
|
|
dense
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2003
|
23
|
440213
|
1115514
|
SWN 80
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BAR52
|
Bafia Rural
|
Goufan 1
|
|
dense
|
PA
|
N
|
MINMEE
|
|
2002
|
|
439499
|
1115111
|
India
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
oui
|
BAR53
|
Bafia Rural
|
Goufan 1
|
|
dense
|
AEP
|
P
|
Scanwater
|
SW
|
|
|
431210
|
1115033
|
|
P
|
Inconu
|
|
Aucune
|
village
|
oui
|
BAR54
|
Bafia Rural
|
Mereng
|
|
dense
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
1999
|
17
|
442519
|
1115111
|
SWN 80
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BAR55
|
Bafia Rural
|
Mereng
|
|
dense
|
PA
|
P
|
CD
|
|
1989
|
10
|
443035
|
1115380
|
|
Ine x
|
Inconu
|
|
Aucune
|
école
|
non
|
BAR56
|
Bafia Rural
|
Mereng
|
|
dense
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
|
443039
|
1115344
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
école
|
non
|
BAR57
|
Bafia Rural
|
Baram
|
|
dense
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2003
|
|
444339
|
1109221
|
SWN 80
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
BAR58
|
Bafia Rural
|
Kadang
|
1600
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
30
|
442585
|
1107519
|
Volanta
|
N
|
oui
|
indivi
|
CG
|
village
|
non
|
BAR59
|
Bafia Rural
|
Biamessé
|
1061
|
dense
|
F
|
N
|
PPTE
|
CGC-CAM
|
2001
|
120
|
441008
|
1106568
|
Vergnet
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BAR60
|
Bafia Rural
|
Yakan
|
1200
|
disp
|
F
|
N
|
Elite
|
|
2005
|
|
442458
|
1109503
|
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BAR61
|
Bafia Rural
|
Yakan
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
|
442550
|
1110122
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BAR62
|
Bafia Rural
|
Mouken
|
1755
|
dense
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
|
444314
|
1108424
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
MAK0
1
|
Makénéné
|
Kinding-Ndé
|
435
|
dense
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
50
|
457319
|
1043841
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
MAK0
2
|
Makénéné
|
Nyokon
|
2123
|
dense
|
PA
|
P
|
KFW
|
Cafor
|
2000
|
|
456534
|
1044834
|
SWN 80
|
Ine x
|
non
|
oui
|
CG
|
Village
|
oui
|
MAK0
3
|
Makénéné
|
Nyokon
|
|
dense
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
55
|
455866
|
1045062
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
Village
|
non
|
MAK0
4
|
Makénéné
|
Nyokon
|
|
dense
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2000
|
23
|
455574
|
1045577
|
SWN 80
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
Village
|
oui
|
MAK0
5
|
Makénéné
|
Kinding-Ndjabi
|
543
|
dense
|
F
|
P
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
50
|
454843
|
1043776
|
Volanta
|
P
|
oui
|
oui
|
CG
|
Village
|
non
|
MAK0
6
|
Makénéné
|
Makénéné
|
8971
|
dense
|
PA
|
N
|
Don
|
|
2003
|
6
|
453083
|
1047658
|
Sovema
|
N
|
oui
|
non
|
Aucune
|
Chefferie
|
non
|
MAK0
7
|
Makénéné
|
Makénéné
|
|
dense
|
PA
|
P
|
Don USA
|
|
2003
|
5
|
453079
|
1047582
|
|
Ine x
|
Inconu
|
non
|
Aucune
|
Village
|
|
MAK0
8
|
Makénéné
|
Makénéné
|
|
dense
|
PA
|
P
|
|
|
1995
|
|
453107
|
1047750
|
|
P
|
oui
|
oui
|
Serv pub
|
Hôpital
|
oui
|
OM01
|
Ombessa
|
Essende
|
1729
|
disp
|
F
|
N
|
BIP
|
CGC-CAM
|
2003
|
36
|
438250
|
1115434
|
Sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
|
OM02
|
Ombessa
|
Essende
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
70
|
438157
|
1115249
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
|
OM03
|
Ombessa
|
Guientsing 1
|
2906
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
35
|
438238
|
1116401
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
école
|
|
OM04
|
Ombessa
|
Guientsing 2
|
1238
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
29
|
437269
|
1116258
|
Volanta
|
N
|
non
|
oui
|
Aucune
|
village
|
|
OM05
|
Ombessa
|
Guientsing 2
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
23
|
436503
|
11160.9
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
|
OM06
|
Ombessa
|
Ombessa
|
5500
|
disp
|
F
|
N
|
|
CGC-CAM
|
|
80
|
436195
|
1115420
|
Sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
école
|
|
OM07
|
Ombessa
|
Essende
|
|
dense
|
AEP
|
P
|
Scanwater
|
SW
|
1983
|
|
438366
|
1114519
|
|
Ine x
|
|
|
CG
|
village
|
|
OM08
|
Ombessa
|
Essende
|
|
dense
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2003
|
9
|
439178
|
1115501
|
SWN 80
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
OM09
|
Ombessa
|
Guientsing 1
|
|
disp
|
F
|
N
|
BID
|
CGC-CAM
|
2002
|
65.3
|
439310
|
1116506
|
Sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
|
OM10
|
Ombessa
|
Guientsing 1
|
|
dense
|
F
|
P
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
50
|
439163
|
1117450
|
Volanta
|
P
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
OM11
|
Ombessa
|
Guientsing 1
|
|
disp
|
F
|
P
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
30
|
438559
|
1118170
|
Volanta
|
P
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
OM12
|
Ombessa
|
Baningoang
|
991
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
29
|
437422
|
1117196
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
OM13
|
Ombessa
|
Baningoang
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
50
|
437408
|
1118267
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Gest Del
|
village
|
non
|
OM14
|
Ombessa
|
Baningoang
|
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
|
|
437278
|
1118358
|
SWN 80
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
OM15
|
Ombessa
|
Boyabissoumbi
|
1630
|
disp
|
F
|
N
|
BIP
|
|
2002
|
|
437330
|
1119268
|
Mengin
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
OM16
|
Ombessa
|
Boyaba
|
650
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
25
|
438178
|
1119445
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
OM17
|
Ombessa
|
Boyabissoumbi
|
|
dense
|
F
|
N
|
BID
|
CGC-CAM
|
2002
|
68
|
437373
|
1119302
|
Sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
OM18
|
Ombessa
|
Boyabissoumbi
|
|
dense
|
F
|
N
|
BID
|
CGC-CAM
|
2002
|
55.4
|
437240
|
1119170
|
Sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
OM19
|
Ombessa
|
Boyabissoumbi
|
|
disp
|
F
|
N
|
PPTE
|
CGC-CAM
|
2003
|
11
|
436525
|
1119496
|
Sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
OM20
|
Ombessa
|
Boyabissoumbi
|
|
dense
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
40
|
437168
|
1118543
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
OM21
|
Ombessa
|
Boyabissoumbi
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
33
|
437066
|
1118113
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
OM22
|
Ombessa
|
Bogondo
|
1450
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
25
|
435566
|
1117333
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
OM23
|
Ombessa
|
Boyaba
|
|
disp
|
F
|
N
|
MINEE
|
CGC-CAM
|
2003
|
43.8
|
435532
|
1118178
|
Sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
OM24
|
Ombessa
|
Baliama
|
|
disp
|
F
|
P
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
52
|
436132
|
1118416
|
Volanta
|
P
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
OM25
|
Ombessa
|
Baliama
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
47
|
436463
|
1118439
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
OM26
|
Ombessa
|
Bouraka
|
3196
|
dense
|
F
|
P
|
BIP
|
|
2003
|
|
441217
|
1118607
|
AOV
|
P
|
non
|
non
|
Aucune
|
école
|
non
|
OM27
|
Ombessa
|
Bouraka
|
|
disp
|
F
|
N
|
BIP
|
|
2001
|
63
|
441251
|
1118145
|
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
|
OM28
|
Ombessa
|
Bouraka
|
|
disp
|
PA
|
Ina
|
CARE
|
|
1989
|
15
|
440583
|
1118305
|
|
Ina
|
non
|
non
|
Aucune
|
village
|
|
OM29
|
Ombessa
|
Bouraka
|
|
disp
|
F
|
P
|
BIP
|
|
2001
|
|
440293
|
1118327
|
|
|
non
|
non
|
Aucune
|
village
|
|
OM30
|
Ombessa
|
Bouraka
|
|
disp
|
PA
|
P
|
UNICEF
|
|
1981
|
|
441138
|
1118095
|
India
|
Ine x
|
|
non
|
Aucune
|
village
|
|
OM31
|
Ombessa
|
Bouraka
|
|
dense
|
AEP
|
N
|
Scanwater
|
SW
|
1985
|
|
440431
|
1118328
|
Grunfos
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
BU01
|
bafia urbain
|
Byatsota
|
|
dense
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
25
|
446280
|
1117198
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Gest Del
|
village
|
non
|
BU02
|
bafia urbain
|
Ngomo
|
800
|
dense
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
|
446207
|
1117110
|
Volanta
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BU03
|
bafia urbain
|
Nyamsong2
|
2202
|
dense
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
52
|
446018
|
1116495
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BU04
|
bafia urbain
|
Lable 3
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
60
|
446073
|
1116002
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BU05
|
bafia urbain
|
Nyamsong1
|
2400
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
57
|
445179
|
1115551
|
Volanta
|
N
|
non
|
non
|
CG
|
village
|
non
|
BU06
|
bafia urbain
|
Lable
|
2500
|
dense
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
79
|
445158
|
1115344
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
BU07
|
bafia urbain
|
Lable
|
|
dense
|
F
|
N
|
|
|
|
|
445260
|
1115276
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Gest Del
|
hop+école
|
non
|
BU08
|
bafia urbain
|
Lable
|
|
dense
|
AEP
|
N
|
|
|
|
|
445244
|
1115288
|
Grunfos
|
N
|
oui
|
oui
|
Gest Del
|
hop+école
|
oui
|
BU09
|
bafia urbain
|
Lable
|
|
dense
|
PA
|
N
|
Mission
|
|
1940
|
|
445253
|
1115317
|
|
N
|
oui
|
oui
|
Missio n
|
Mission
|
non
|
BU10
|
bafia urbain
|
Lable
|
|
dense
|
AEP
|
N
|
Mission
|
|
1975
|
|
445254
|
1115320
|
|
N
|
oui
|
oui
|
Missio n
|
Mission
|
non
|
BU11
|
bafia urbain
|
Nyamsong 3
|
1000
|
disp
|
PA
|
N
|
BIP
|
|
2004
|
14.38
|
444243
|
1114574
|
|
N
|
non
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
BU12
|
bafia urbain
|
Bafia
|
27071
|
dense
|
F
|
N
|
PRIVE
|
|
1987
|
39
|
445209
|
1114051
|
|
N
|
oui
|
oui
|
Serv pub
|
Hôpital
|
non
|
BU13
|
bafia urbain
|
Bafia prison
|
|
disp
|
PA
|
N
|
|
|
|
|
445209
|
1114007
|
|
N
|
oui
|
oui
|
Serv pub
|
prison
|
non
|
BU14
|
bafia urbain
|
Bafia prison
|
|
dense
|
F
|
N
|
Don G.B
|
|
2002
|
|
445204
|
1113597
|
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
prison
|
|
BU15
|
bafia urbain
|
Bafia Rimis
|
|
dense
|
PA
|
P
|
KFW
|
Cafor
|
1998
|
9
|
445229
|
1113229
|
SWN 80
|
Ine x
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BU16
|
bafia urbain
|
Bafia lycée
|
|
dense
|
PA
|
N
|
Elite
|
|
2000
|
10
|
446006
|
1114110
|
|
N
|
non
|
oui
|
Serv pub
|
école
|
non
|
BU17
|
bafia urbain
|
Dang
|
|
dense
|
PA
|
P
|
KFW
|
Cafor
|
|
10
|
442583
|
1111533
|
SWN 80
|
Ine x
|
oui
|
dépen d
|
Aucune
|
village
|
non
|
BU18
|
bafia urbain
|
Dang
|
|
disp
|
PA
|
P
|
|
|
|
|
442592
|
1111518
|
|
Ine x
|
non
|
oui
|
Aucune
|
village
|
|
BU19
|
bafia urbain
|
Rionong
|
629
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
|
443391
|
1112447
|
Volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
école
|
non
|
BU20
|
bafia urbain
|
biabetom
|
156
|
disp
|
PA
|
P
|
|
|
1998
|
|
444294
|
1112464
|
|
Ine x
|
oui
|
oui
|
Serv pub
|
Hôpital
|
|
BU21
|
bafia urbain
|
Done-Ribouem
|
|
disp
|
PA
|
N
|
|
|
1995
|
|
443467
|
1111356
|
India
|
N
|
oui
|
|
CG
|
village
|
oui
|
BO001
|
Bokito
|
Bongo
|
1098
|
disp
|
F
|
Ina
|
|
|
|
|
|
|
|
Ina
|
|
non
|
Aucune
|
Chefferie
|
|
BO002
|
Bokito
|
Bongo
|
|
disp
|
F
|
N
|
BID
|
CGC-CAM
|
2002
|
43.1
|
420332
|
1102899
|
sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
BO003
|
Bokito
|
Bongo
|
|
disp
|
F
|
N
|
PPTE
|
GEOFOR
|
2004
|
35.6
|
418000
|
1101942
|
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BO004
|
Bokito
|
Bongo
|
|
disp
|
F
|
N
|
ISF
|
SCANEQU IP
|
2001
|
34
|
418750
|
1102712
|
India
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
école
|
non
|
BO005
|
Bokito
|
Bongo
|
|
disp
|
F
|
N
|
ISF
|
SCANEQU IP
|
2001
|
31
|
419543
|
1102777
|
india
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
Hôpital
|
non
|
BO006
|
Bokito
|
Bongo
|
|
disp
|
SA
|
P
|
Etat Frçais
|
|
1937
|
|
420429
|
1103128
|
|
|
|
non
|
Aucune
|
village
|
non
|
BO007
|
Bokito
|
Bongo
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
18
|
420612
|
1103013
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BO008
|
Bokito
|
Bongo
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
31
|
420598
|
1103263
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BO009
|
Bokito
|
Bongo
|
|
disp
|
F
|
N
|
ISF
|
SCANEQU IP
|
2001
|
37
|
421365
|
1102470
|
india
|
N
|
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BO010
|
Bokito
|
Omende
|
1124
|
disp
|
F
|
N
|
Elite
|
|
2000
|
45
|
421363
|
1103801
|
volanta
|
N
|
non
|
oui
|
Indiv
|
école
|
non
|
BO011
|
Bokito
|
Omende
|
|
disp
|
PA
|
P
|
|
|
1982
|
|
422552
|
1103830
|
briau
|
P
|
|
non
|
Aucune
|
village
|
non
|
BO012
|
Bokito
|
Omende
|
|
disp
|
F
|
N
|
Elite
|
|
2000
|
|
423107
|
1103865
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Gest Del
|
Hôpital
|
non
|
BO013
|
Bokito
|
Omende
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
23
|
423100
|
1103863
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BO014
|
Bokito
|
Omende
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
40
|
423899
|
1102560
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BO015
|
Bokito
|
Omende
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
36
|
423235
|
1103237
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Gest Del
|
village
|
non
|
BO016
|
Bokito
|
Nyamanga
|
208
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
36
|
421294
|
1107746
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BO017
|
Bokito
|
Kananga
|
|
disp
|
F
|
P
|
BID
|
CGC-CAM
|
2005
|
46.8
|
421988
|
1109093
|
sovema
|
P
|
|
non
|
CG
|
village
|
non
|
BO018
|
Bokito
|
Assala I
|
2174
|
disp
|
PA
|
Ada p
|
|
|
2000
|
12
|
436365
|
1109427
|
|
Ine x
|
non
|
non
|
Aucune
|
village
|
non
|
BO019
|
Bokito
|
Assala I
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
|
436531
|
1109410
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BO020
|
Bokito
|
Assala I
|
|
disp
|
PA
|
N
|
MINMEE
|
|
2004
|
9.5
|
437328
|
1109896
|
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BO021
|
Bokito
|
Assala I
|
|
disp
|
SA
|
P
|
Etat Frçais
|
|
1949
|
|
436446
|
1109963
|
|
|
|
non
|
Aucune
|
village
|
non
|
BO022
|
Bokito
|
Assala I
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
35
|
436456
|
1110186
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BO023
|
Bokito
|
Assala I
|
|
disp
|
F
|
P
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
40
|
436651
|
1111071
|
volanta
|
P
|
|
non
|
Indiv
|
village
|
non
|
BO024
|
Bokito
|
Assala I
|
|
disp
|
PA
|
Ada p
|
UNICEF
|
|
1982
|
8
|
436761
|
1111203
|
|
Ine x
|
|
non
|
Aucune
|
village
|
|
BO025
|
Bokito
|
Assala II
|
1120
|
disp
|
F
|
N
|
BID
|
CGC-CAM
|
2002
|
43.3
|
437328
|
1111341
|
sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BO026
|
Bokito
|
Assala II
|
|
disp
|
F
|
P
|
Elite
|
|
2000
|
|
437584
|
1112066
|
|
P
|
oui
|
non
|
CG
|
village
|
non
|
BO027
|
Bokito
|
Assala II
|
|
disp
|
F
|
N
|
BID
|
CGC-CAM
|
2003
|
59.85
|
437586
|
1112062
|
sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
BO028
|
Bokito
|
Assala II
|
|
disp
|
F
|
Ada p
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
23
|
437853
|
1112729
|
volanta
|
P
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BO029
|
Bokito
|
yambassa
|
1570
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
37
|
431589
|
1115564
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
BO030
|
Bokito
|
yambassa
|
|
disp
|
F
|
P
|
|
|
1999
|
|
431739
|
1114810
|
vergnet
|
P
|
|
non
|
CG
|
village
|
|
BO031
|
Bokito
|
yambassa
|
|
disp
|
PA
|
P
|
|
|
1999
|
|
432227
|
1115305
|
vergnet
|
P
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
|
BO032
|
Bokito
|
yambassa
|
|
disp
|
PA
|
Ina
|
UNICEF
|
|
1982
|
9
|
432175
|
1115386
|
|
Ina
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
|
BO033
|
Bokito
|
Boalondo
|
480
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
21
|
424091
|
1113104
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BO034
|
Bokito
|
Balamba
|
2300
|
disp
|
PA
|
P
|
UNICEF
|
|
1982
|
12
|
425713
|
1114822
|
India
|
P
|
non
|
non
|
Indiv
|
village
|
non
|
BO035
|
Bokito
|
Balamba
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
30
|
428286
|
1115135
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
BO036
|
Bokito
|
Balamba
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
25
|
427655
|
1114875
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
BO037
|
Bokito
|
Balamba
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
37
|
427727
|
1114340
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
BO038
|
Bokito
|
Bassolo
|
850
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
40
|
429345
|
1113219
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
|
BO039
|
Bokito
|
Botombo
|
550
|
dense
|
F
|
P
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
31
|
428410
|
1111385
|
volanta
|
P
|
|
oui
|
Aucune
|
village
|
|
BO040
|
Bokito
|
Ossimb II
|
|
dense
|
F
|
|
PPTE
|
CGC-CAM
|
2004
|
|
439260
|
1104211
|
sovema
|
P
|
oui
|
non
|
Indiv
|
école
|
oui
|
BO041
|
Bokito
|
Tchékos
|
1203
|
disp
|
AEP
|
|
Scanwater
|
SW
|
|
|
435764
|
1102229
|
Grunfos
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
BO042
|
Bokito
|
Ossimb I
|
409
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
40
|
436012
|
1101756
|
volanta
|
N
|
oui
|
non
|
CG
|
village
|
non
|
BO043
|
Bokito
|
Tobagne
|
720
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
49
|
433466
|
1104466
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BO044
|
Bokito
|
Yangben
|
2300
|
|
F
|
P
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
48
|
438572
|
1109448
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
BO045
|
Bokito
|
Yangben
|
|
disp
|
F
|
P
|
Japon
|
|
1998
|
50
|
439183
|
1107345
|
volanta
|
P
|
?
|
?
|
CG
|
village
|
oui
|
BO046
|
Bokito
|
Yangben
|
|
disp
|
F
|
N
|
Japon
|
|
1998
|
?
|
440367
|
1107223
|
volanta
|
P
|
?
|
?
|
CG
|
Hôpital
|
non
|
BO047
|
Bokito
|
Yangben
|
|
disp
|
PA
|
N
|
UNICEF
|
|
1982
|
13
|
441263
|
1107563
|
|
Ine x
|
?
|
?
|
Aucune
|
Hôpital
|
non
|
BO048
|
Bokito
|
Yangben
|
|
disp
|
F
|
N
|
Japon
|
|
1998
|
72
|
441293
|
1108223
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BO049
|
Bokito
|
Yangben
|
|
dense
|
F
|
N
|
Japon
|
|
1998
|
?
|
441402
|
1108272
|
volanta
|
P
|
?
|
?
|
CG
|
?
|
oui
|
BO050
|
Bokito
|
Yangben
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
?
|
440346
|
1116235
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
école
|
non
|
BO051
|
Bokito
|
Yangben
|
|
dense
|
F
|
N
|
Japon
|
|
1998
|
70
|
440213
|
1115514
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
marché
|
non
|
BO052
|
Bokito
|
Yangben
|
|
dense
|
PA
|
N
|
UNICEF
|
|
1983
|
6
|
439499
|
1115111
|
India
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
oui
|
BO053
|
Bokito
|
Yangben
|
|
dense
|
PA
|
P
|
|
|
2001
|
?
|
431210
|
1115033
|
vergnet
|
P
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
école
|
oui
|
BO054
|
Bokito
|
Batanga
|
|
dense
|
F
|
N
|
PPTE
|
CGC-CAM
|
2004
|
30.5
|
442519
|
1115111
|
sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
inconu
|
village
|
non
|
BO055
|
Bokito
|
Batanga
|
|
dense
|
PA
|
P
|
KFW
|
Cafor
|
2000
|
?
|
443035
|
1115380
|
swn 80
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BO056
|
Bokito
|
Batanga
|
|
dense
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
37
|
443039
|
1115344
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
inconu
|
village
|
non
|
BO057
|
Bokito
|
Batanga
|
|
dense
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
43
|
444339
|
1109221
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
inconu
|
village
|
oui
|
BO058
|
Bokito
|
Yangben
|
|
disp
|
PA
|
N
|
MINAGRI
|
|
?
|
?
|
442585
|
1107519
|
|
P
|
?
|
?
|
Aucune
|
village
|
non
|
BO059
|
Bokito
|
Yangben
|
|
dense
|
PA
|
N
|
MINAGRI
|
|
1984
|
11
|
441008
|
1106568
|
|
P
|
?
|
?
|
Aucune
|
école
|
non
|
BO060
|
Bokito
|
Ediolomo
|
|
disp
|
F
|
N
|
SKIGO
|
|
2001
|
70
|
442458
|
1109503
|
sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BO061
|
Bokito
|
Ediolomo
|
|
disp
|
F
|
N
|
PPTE
|
CGC-CAM
|
2002
|
55.8
|
442550
|
1110122
|
sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BO062
|
Bokito
|
Ediolomo
|
|
dense
|
F
|
N
|
|
|
?
|
?
|
444314
|
1108424
|
|
Ina
|
|
non
|
CD
|
école
|
non
|
BO063
|
Bokito
|
Kedia
|
650
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
32
|
427419
|
1102544
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CD
|
village
|
non
|
BO064
|
Bokito
|
Kedia
|
|
dense
|
F
|
P
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
31
|
427000
|
1103111
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CD
|
village
|
non
|
BO065
|
Bokito
|
Yorro
|
1050
|
dense
|
F
|
P
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
50
|
426023
|
1103281
|
volanta
|
N
|
oui
|
dépen d
|
Aucune
|
village
|
non
|
BO066
|
Bokito
|
Yorro
|
|
disp
|
F
|
Ad
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
57
|
426213
|
1103261
|
volanta
|
P
|
?
|
?
|
Aucune
|
village
|
non
|
BO067
|
Bokito
|
Yorro
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
32
|
426021
|
1102186
|
volanta
|
N
|
oui
|
non
|
Indiv
|
village
|
non
|
BO068
|
Bokito
|
Bokito village
|
1600
|
disp
|
F
|
P
|
|
|
?
|
?
|
426302
|
1104404
|
|
Ina
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BO069
|
Bokito
|
Bokito
|
|
disp
|
PA
|
N
|
|
|
?
|
?
|
426086
|
1103524
|
|
P
|
?
|
?
|
Indiv
|
Hôpital
|
non
|
BO070
|
Bokito
|
Bokaga
|
1200
|
disp
|
PA
|
N
|
|
|
?
|
6
|
425385
|
1103584
|
|
P
|
oui
|
?
|
CD
|
école
|
non
|
BO071
|
Bokito
|
Bokaga
|
|
disp
|
PA
|
N
|
UNICEF
|
|
1981
|
8
|
425239
|
1102263
|
India
|
P
|
?
|
?
|
aucune
|
village
|
non
|
BO072
|
Bokito
|
Bokaga
|
|
disp
|
PA
|
P
|
|
|
?
|
8
|
425456
|
1100432
|
India
|
N
|
non
|
oui
|
CD
|
village
|
non
|
BO073
|
Bokito
|
Bokaga
|
|
disp
|
AEP
|
P
|
Scanwater
|
SW
|
?
|
?
|
420094
|
1058365
|
Grunfos
|
P
|
?
|
oui
|
CD
|
village
|
non
|
BO074
|
Bokito
|
Guefigue
|
1347
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
49
|
422354
|
1059202
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CD
|
village
|
non
|
BO075
|
Bokito
|
Guefigue
|
|
disp
|
PA
|
N
|
UNICEF
|
|
1983
|
8
|
422360
|
1100106
|
India
|
Ina
|
?
|
non
|
CD
|
village
|
non
|
BO076
|
Bokito
|
Guefigue
|
|
disp
|
F
|
N
|
PPTE
|
?
|
2002
|
40.2
|
423143
|
1100415
|
volanta
|
N
|
non
|
dépen d
|
CD
|
village
|
non
|
BO077
|
Bokito
|
Guefigue
|
|
disp
|
F
|
P
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
24
|
426546
|
1103173
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BO078
|
Bokito
|
Gueboba
|
902
|
disp
|
F
|
P
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
42
|
427406
|
1103005
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
école
|
non
|
BO079
|
Bokito
|
Gueboba
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
29
|
429326
|
1103509
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
BO080
|
Bokito
|
Bakoa
|
1685
|
disp
|
F
|
N
|
PPTE
|
CGC-CAM
|
2002
|
59.8
|
429571
|
1104163
|
sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
BO081
|
Bokito
|
Bakoa
|
|
disp
|
F
|
Ina
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
24
|
429474
|
1103591
|
volanta
|
P
|
?
|
?
|
aucune
|
village
|
inconu
|
BO082
|
Bokito
|
Bakoa
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
?
|
430094
|
1104571
|
volanta
|
N
|
non
|
dépen d
|
CG
|
village
|
non
|
BO083
|
Bokito
|
Begni
|
|
disp
|
F
|
N
|
|
|
2000
|
?
|
430101
|
1105359
|
|
N
|
?
|
?
|
CG
|
village
|
non
|
BO084
|
Bokito
|
Begni
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
?
|
431427
|
1107042
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
BO085
|
Bokito
|
Begni
|
|
disp
|
PA
|
P
|
UNICEF
|
|
1982
|
?
|
431588
|
1107515
|
India
|
P
|
?
|
?
|
Aucune
|
Hôpital
|
non
|
BO086
|
Bokito
|
Begni
|
|
disp
|
F
|
N
|
PPTE
|
CGC-CAM
|
2002
|
49.8
|
433091
|
1109498
|
sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
BO087
|
Bokito
|
Begni
|
|
disp
|
PA
|
N
|
UNICEF
|
|
1982
|
?
|
433330
|
1106550
|
India
|
P
|
?
|
non
|
Aucune
|
école
|
non
|
BO088
|
Bokito
|
Begni
|
|
dense
|
F
|
P
|
PPTE
|
CGC-CAM
|
2002
|
53.35
|
434524
|
1106335
|
sovema
|
N
|
?
|
oui
|
Aucune
|
village
|
inconu
|
BO089
|
Bokito
|
Bougnougoulou k
|
402
|
disp
|
F
|
P
|
BID
|
CGC-CAM
|
2002
|
37.1
|
437009
|
1108399
|
sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
inconu
|
BO090
|
Bokito
|
Bougnougoulou k
|
|
disp
|
F
|
P
|
BID
|
CGC-CAM
|
2002
|
55.3
|
436307
|
1108467
|
sovema
|
N
|
?
|
oui
|
Aucune
|
village
|
inconu
|
BO091
|
Bokito
|
Bougnougoulou k
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
31
|
435319
|
1108185
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BO092
|
Bokito
|
Bougnougoulou k
|
|
disp
|
PA
|
P
|
Don usa
|
|
?
|
?
|
438058
|
1109039
|
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
BO093
|
Bokito
|
Bogando
|
200
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
?
|
432539
|
1113592
|
volanta
|
P
|
?
|
?
|
Indiv
|
village
|
non
|
BO094
|
Bokito
|
Botatango
|
150
|
disp
|
PA
|
Ina
|
MINPAT
|
CGC-CAM
|
1996
|
12
|
432436
|
1114148
|
|
N
|
non
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
BO095
|
Bokito
|
Botatango
|
|
disp
|
F
|
N
|
BID
|
CGC-CAM
|
2002
|
49.4
|
433380
|
1113212
|
sovema
|
N
|
?
|
?
|
CG
|
village
|
non
|
DE01
|
Deuk
|
Mpagne
|
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2000
|
35
|
434073
|
1113053
|
SWN 80
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
école
|
non
|
DE02
|
Deuk
|
Mpagne
|
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2000
|
35
|
434432
|
1112458
|
SWN 80
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
DE03
|
Deuk
|
Mpagne
|
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2001
|
35
|
435210
|
1112124
|
SWN 80
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
DE04
|
Deuk
|
Mpouga
|
|
disp
|
F
|
N
|
PPTE
|
CGC-CAM
|
2003
|
56.2
|
435226
|
1111092
|
sovema
|
P
|
non
|
non
|
CG
|
village
|
non
|
DE05
|
Deuk
|
Djaga
|
512
|
disp
|
PA
|
P
|
BIP
|
|
2000
|
6
|
434135
|
1109234
|
India
|
N
|
non
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
DE06
|
Deuk
|
Djaga
|
|
disp
|
PA
|
N
|
BIP
|
|
1997
|
12
|
433495
|
1109415
|
India
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
DE07
|
Deuk
|
Boko
|
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
1999
|
14
|
432175
|
1110454
|
SWN 80
|
N
|
non
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
DE08
|
Deuk
|
Boko
|
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2000
|
23.5
|
431461
|
1111177
|
SWN 80
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
école
|
non
|
DE09
|
Deuk
|
Boko
|
|
disp
|
PA
|
P
|
KFW
|
Cafor
|
1999
|
14
|
432178
|
1110475
|
SWN 80
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
inconu
|
DE10
|
Deuk
|
Boko-kidoung
|
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
1999
|
35
|
431548
|
1110477
|
SWN 80
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
DE11
|
Deuk
|
Banda
|
|
disp
|
F
|
P
|
PPTE
|
CGC-CAM
|
2003
|
38
|
431431
|
1111178
|
sovema
|
N
|
non
|
oui
|
inconu
|
village
|
inconu
|
DE12
|
Deuk
|
Zakan
|
200
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1999
|
24
|
431202
|
1111435
|
volanta
|
N
|
non
|
oui
|
Indiv
|
village
|
non
|
DE13
|
Deuk
|
Deuk
|
800
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2000
|
|
428362
|
1058148
|
SWN 80
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
DE14
|
Deuk
|
Deuk
|
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2000
|
18
|
429284
|
1059214
|
SWN 80
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
DE15
|
Deuk
|
Deuk
|
|
disp
|
F
|
N
|
MINMEE
|
|
1998
|
|
429128
|
1059523
|
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
école
|
non
|
DE16
|
Deuk
|
Deuk
|
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2000
|
23
|
430021
|
1101130
|
SWN 80
|
P
|
oui
|
non
|
CG
|
village
|
non
|
DE17
|
Deuk
|
Deuk
|
|
disp
|
F
|
P
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
35
|
428345
|
1109030
|
volanta
|
N
|
oui
|
non
|
Aucune
|
Hôpital
|
non
|
DE18
|
Deuk
|
Deuk
|
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2000
|
|
424452
|
1114544
|
SWN 80
|
Ine x
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
DE19
|
Deuk
|
Zok
|
609
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
43
|
424096
|
1115152
|
volanta
|
N
|
oui
|
non
|
inconu
|
village
|
non
|
DE20
|
Deuk
|
Nkoubou
|
404
|
dense
|
PA
|
P
|
DON
|
|
2001
|
12
|
456645
|
1102975
|
Desmi
|
P
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
DE21
|
Deuk
|
Nkoubou
|
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
1994
|
11
|
456675
|
1102908
|
SWN 80
|
N
|
oui
|
non
|
Indiv
|
école
|
oui
|
DE22
|
Deuk
|
Nkoubou
|
|
disp
|
PA
|
P
|
MINMEE
|
|
2002
|
13
|
456818
|
1102627
|
Desmi
|
P
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
DE23
|
Deuk
|
Ndambi
|
393
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2002
|
25
|
457350
|
1101872
|
SWN 80
|
N
|
non
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
DE24
|
Deuk
|
Ndambi
|
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2005
|
8
|
457338
|
1101691
|
SWN 80
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
oui
|
DE25
|
Deuk
|
Mbim
|
148
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2000
|
10
|
457852
|
1101057
|
SWN 80
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
école
|
non
|
DE26
|
Deuk
|
Mbim
|
|
disp
|
F
|
N
|
BID
|
CGC-CAM
|
2003
|
45
|
457885
|
1101003
|
sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
DE27
|
Deuk
|
Bissia
|
533
|
disp
|
PA
|
N
|
KFW
|
Cafor
|
2003
|
|
458299
|
1100377
|
SWN 80
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
école
|
oui
|
DE28
|
Deuk
|
Bissia
|
|
dense
|
F
|
N
|
BID
|
CGC-CAM
|
2002
|
|
458533
|
1100299
|
sovema
|
N
|
oui
|
non
|
CG
|
village
|
non
|
DE29
|
Deuk
|
Bissia
|
|
disp
|
PA
|
P
|
KFW
|
Cafor
|
2000
|
22.5
|
459667
|
1059551
|
SWN 80
|
P
|
oui
|
non
|
CG
|
village
|
oui
|
DE30
|
Deuk
|
Ndanekong
|
446
|
disp
|
PA
|
P
|
KFW
|
Cafor
|
2000
|
|
459589
|
1058960
|
SWN 80
|
P
|
oui
|
non
|
CG
|
village
|
non
|
DE31
|
Deuk
|
Ndanekong
|
|
disp
|
F
|
N
|
BID
|
CGC-CAM
|
2002
|
37.3
|
459607
|
1058921
|
sovema
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
DE32
|
Deuk
|
Ndanekong
|
|
disp
|
PA
|
P
|
MINMEE
|
|
1999
|
12
|
459607
|
1058921
|
Desmi
|
P
|
oui
|
non
|
Aucune
|
village
|
oui
|
DE33
|
Deuk
|
Gah
|
|
dense
|
PA
|
P
|
KFW
|
Cafor
|
1999
|
|
505215
|
1106268
|
SWN 80
|
P
|
non
|
non
|
Aucune
|
village
|
non
|
NIT01
|
Nitoukou
|
Ndekeyap
|
|
disp
|
PA
|
P
|
MINMEE
|
|
1992
|
6
|
440063
|
1052286
|
briau
|
P
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
NIT02
|
Nitoukou
|
Nitoukou
|
|
dense
|
PA
|
N
|
MINSAN TE
|
|
2001
|
18
|
437540
|
1052698
|
briau
|
N
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
Hôpital
|
oui
|
NIT03
|
Nitoukou
|
Nitoukou
|
|
disp
|
SA
|
N
|
Colons
|
|
1960
|
|
437678
|
1052078
|
|
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
NIT04
|
Nitoukou
|
Nitoukou
|
|
disp
|
SA
|
N
|
Elite
|
|
2002
|
|
437891
|
1052043
|
|
|
oui
|
oui
|
Gest Del
|
village
|
oui
|
NIT05
|
Nitoukou
|
Neboya
|
|
dense
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
26
|
437146
|
1051418
|
volanta
|
N
|
oui
|
non
|
Aucune
|
village
|
non
|
NIT06
|
Nitoukou
|
Neboya
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
36
|
436743
|
1051047
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
NIT07
|
Nitoukou
|
Neboya
|
|
disp
|
PA
|
P
|
|
|
|
10
|
436840
|
1050393
|
sovema
|
P
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
NIT08
|
Nitoukou
|
Ndikibil
|
|
disp
|
PA
|
N
|
|
|
2003
|
16
|
439003
|
1048745
|
AOV
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
NIT09
|
Nitoukou
|
Ndema
|
|
disp
|
SA
|
N
|
AFVP
|
AFVP
|
1992
|
|
439739
|
1048637
|
|
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
NIT10
|
Nitoukou
|
Bonaboukegni
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
29
|
439658
|
1055223
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
NIT11
|
Nitoukou
|
Mafouth
|
|
dense
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
42
|
439120
|
1055110
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
CG
|
village
|
non
|
NIT12
|
Nitoukou
|
Mafouth
|
|
dense
|
F
|
P
|
Elite
|
|
2003
|
35
|
438713
|
1055126
|
briau
|
P
|
non
|
oui
|
Aucune
|
|
|
NIT13
|
Nitoukou
|
Nebalongmak
|
|
dense
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1989
|
57
|
437994
|
1055257
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
NIT14
|
Nitoukou
|
Ndoksonden
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
36
|
437391
|
1055081
|
volanta
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
village
|
non
|
NIT15
|
Nitoukou
|
Nikoung
|
|
dense
|
PA
|
N
|
Mission
|
|
1985
|
23
|
437815
|
1054198
|
SWN 80
|
N
|
non
|
oui
|
Aucune
|
village
|
oui
|
NIT16
|
Nitoukou
|
Nebassel
|
|
disp
|
F
|
N
|
PPTE
|
GEOFOR
|
2004
|
35.5
|
437513
|
1053947
|
briau
|
N
|
oui
|
oui
|
Aucune
|
|
|
NIT17
|
Nitoukou
|
Etong
|
|
disp
|
F
|
N
|
Positifs
|
Haskoning
|
1990
|
50
|
440458
|
1053827
|
volanta
|
N
|
non
|
non
|
CG
|
village
|
non
|
NIT18
|
Nitoukou
|
Nitoukou
|
|
dense
|
AEP
|
P
|
Scanwater
|
SW
|
1986
|
84
|
437834
|
1052351
|
Grunfos
|
P
|
oui
|
oui
|
Indiv
|
village
|
oui
|
|