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Mesure de l'efficacité technique des banques commerciales de la CEMAC (Communauté Economique et monitaire de l'Afrique Centrale )

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par Leonnel KWAYEP DIMOU
Institut sous- régional de statistique et d'économie appliquée Cameroun - Ingénieur d'application de la statistique 2007
  

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2.3 L'approche de la frontière stochastique

L'approche stochastique est une approche paramétrique qui spécifie une forme fonctionnelle particulière à la fonction de production, de profit ou de coût. Elle considère que les performances d'une unité de production sont influencées par deux types de facteurs notamment

internes et externes. Les facteurs internes sont ceux qui malgré leur influence, sont contrôlables par l'unité de production. A contrario, les facteurs externes affectent les performances des unités de production favorablement ou défavorablement, en échappant totalement à leur contrôle. Les pénuries des intrants, les catastrophes naturels, le changement de politique économique sont autant de facteurs incontrôlables pouvant affecter les performances d'une unité de production. La crise économique dans la sous-région ayant affecté le système bancaire à la fin des années 80 en est un exemple palpable. L'approche stochastique prend en compte l'effet des facteurs externes dans son terme d'erreur. En effet, elle décompose l'écart entre les observations et la frontière estimée en deux composantes indépendantes dont l'une aléatoire, prend en compte l'effet des facteurs externes et les erreurs de mesure des variables utilisées dans l'estimation de la fonction frontière, et l'autre représente l'inefficacité technique de l'unité de production étudiée. L'hypothèse admise dans la littérature17 est que la composante aléatoire suit une distribution normale symétrique tandis que la composante d'inefficacité suit une distribution asymétrique définie positivement pour une fonction de coût et négativement pour une fonction de production. On admet couramment que la composante d'inefficacité suit une loi sémi normale. La figure ci-dessous permet d'illustrer cette décomposition de l'erreur dans le cas d'une firme produisant un seul produit à partir d'un seul intrant X.

Figure 2.7 : frontière de production stochastique : décomposition du terme d'erreur

Q

B2

U2

B1

U1

B

A2

E1

A1

E2

A

x

Source : GUARDA P. et ROUABAH A. (1999)

17 Cf. GUARDA P. et ROUABAH A. [1999]

Sur la figure ci-dessus, A est une firme techniquement inefficace car étant en dessous de la frontière de production estimée. L'écart entre la firme A et la frontière peut se décomposer en E1 et E2. Le premier terme E1 est dû à une inefficacité technique de la firme A qui ne gère pas optimalement ses ressources. Cette mauvaise gestion des ressources fait en sorte que la firme se situe au point A1 au lieu de A2. Au point A1, la firme subit l'effet d'un choc exogène défavorable et matérialisé par E2, qui la ramène à sa position actuelle c'est-à-dire au point A. Les effets combinés E1 et E2 sont donc à l'origine de l'écart entre A2 et A.

Le point B2 par contre étant situé au dessus de la frontière d'efficacité, représente une firme techniquement surefficace dans la mesure ott elle produit au-delà de la quantité maximale espérée au regard de la technologie qu'elle utilise. L'écart entre la firme B et la frontière dans ce cas se décompose en U1 et U2. La composante U1 représente l'inefficacité technique de la firme liée à la gestion de ses ressources. Elle fait en sorte que la firme se situe au point B au lieu de B1. Etant au point B, la firme subit l'effet d'un choc exogène favorable qui la propulse au-delà de la frontière d'efficacité c'est-à-dire au point B2 ott elle se situe actuellement.

L'une des particularités de l'approche stochastique par rapport aux autres approches, est le fait d'admettre qu'une firme sous l'influence de facteurs exogènes favorables, est capable de se situer au-delà de sa frontière de production. Ce qui n'est pas possible avec les approches non paramétriques qui considèrent toutes les firmes de l'échantillon situées soit sur la frontière, soit en dessous de la frontière.

Le modèle d'estimation de la fonction de production stochastique initialement proposé par Aigner, Lovell et Schmidt (1977) [d'après Tim Coelli (1996)] dans le cas d'un échantillon en coupe instantanée est le suivant :

Y i = Xi â + íi - ui

Ott Yi est la production (ou le logarithme de la production) de la ième firme de l'échantillon ;

Xi un vecteur ligne des quantités d'inputs (ou une transformation de ce vecteur) de la ième firme de l'échantillon ;

â est un vecteur colonne de paramètres inconnus ;

v i ~N(0, a v ) est le terme aléatoire iid suivant une loi normale symétrique ;

2

u i ~

N(0, a u )

2

est le terme d'inefficacité technique suivant une loi sémi-normale

 
 
 
 

et supposé positif.

Ce modèle de départ ayant été longtemps utilisé empiriquement a connu de nombreuses mutations concernant notamment l'hypothèse de distribution du terme d'inefficacité technique

ou encore un élargissement du modèle dans le cas des données de panel. Ce qui a conduit à une définition analytique de la fonction de production stochastique comme suit :

Y = f ( X )exp(V -U )

Ott f est une fonction exprimant la manière dont les inputs sont transformés en outputs ; Y est le vecteur d'outputs ;

X est le vecteur d'inputs ;

V la composante aléatoire du terme d'erreur ;

U la composante représentant l'inefficacité technique ;

f(X) exp (V) est la fonction de production frontière associée ;

Exp (-U) reflète l'inefficacité technique relative à la frontière stochastique (U=0). Jondrow et al. (Cités par Nabil A. et Robert R ; 2000) ont montré qu'en assignant d'avance à V la forme d'une distribution normale (V--~N(0, 2

ó v)) et à U celle d'une loi sémi-

normale (U--~ N(0, 2

ó u) ), les paramètres de la fonction frontière peuvent être estimés à l'aide de la fonction de vraisemblance suivante :

K K

1 / 2 - 1 - 1 2

Ln KLn

î = = KLn ó + Ó -

~ Ln F W - k

~ W 2

ð

(2 / ) [1 ( )] 1 / 2 ott

k ëó ó

k = 1 k=1

W = U + V;

ó = (ó2u + ó2v)1/2 ; ë = le ratio ó2u/ó2v ;

F = la fonction de densité de la distribution normale ; K = le nombre de firmes dans l'échantillon.

En estimant la moyenne conditionnelle de la distribution Uk sachant Vk, l'indice d'efficacité technique de la firme « k » est donnée par :

EFFk = E (Uk?Wk) = åk + ó* {f (-åk / ó*) [1 - F (-åk / ó*] -1}; k = 1, . . ., K ott ó* = (ó2uó2v/ó2) 1/2 ;

åk = (-óu2 Wk) / ó2 ;

f = la fonction de densité de la distribution normale standard.

Avantages et limites de l'approche stochastique

On reconnaît comme avantage à l'approche stochastique, le fait de prendre en compte dans son terme d'erreur, l'effet des facteurs exogènes pouvant influencer l'unité de production. Elle permet ainsi de distinguer l'inefficacité technique de l'inefficacité due à l'influence de facteurs indépendants de l'unité de production. L'approche stochastique est aussi avantageuse lorsque la technologie de production est connue d'avance.

Une limite de l'approche stochastique est qu'une mauvaise spécification de la forme fonctionnelle de la frontière d'efficacité engendrerait nécessairement un biais sur les mesures d'efficacité obtenues. Une autre limite est le fait que l'hypothèse concernant la distribution de la composante d'inefficacité du terme d'erreur dont dépendent les résultats de l'estimation, est choisi arbitrairement.

Après cette présentation du concept d'efficacité technique et des principales méthodes utilisées pour la mesurer, il convient d'adopter l'une d'entre elles, pour évaluer empiriquement l'efficacité technique des banques commerciales de la CEMAC. Le choix de la méthode non paramétrique d'enveloppement des données dans le cadre de cette étude se justifie par l'incertitude sur la relation fonctionnelle liant les inputs et les outputs dans le secteur bancaire.

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