Université Panthéon - Assas Master 2
recherche en droit mention Sociologie du droit
et communication juridique.
Le web 2.0
et l'édition juridique:
Le droit peut-il se passer d'éditeur ?
Mémoire sous la direction de
Monsieur le Professeur Nicolas Molfessis.
Et Monsieur Guillaume Deroubaix.
Nianga Armelle-Année universitaire
2009-2010.
Sommaire :
· Introduction au monde du droit et de
l'Internet 2.0.
I) Premier billet.
II) Utile? Vous avez dit utile...?
A) Le Web 2.0 en quelques mots.
B) Qu'est-ce que l'édition juridique
?
C) Je suis éditeur juridique, que fais-je? Que
suis-je ?
D) Edition juridique vs Web 2.0 ?
· Partie I: Le marché français
de l'édition juridique.
I) Des grandes maisons d'édition juridique
privées.
A) L'édition juridique publique.
1) Un paysage juridique public jusqu'alors
éclaté...
2) La politique de mise à disposition des
données publiques essentielles.
B) Des grandes maisons d'édition et quelques
petits éditeurs.
a) Des grandes maisons
d'édition.
b) Panorama des principaux éditeurs
présents sur le marché Français
c) Synthèse.
II) Des auteurs.
A) Tableau de concordance Auteurs/ Publics/ Offres /
Marque réalisé sur la base des informations
délivrées par les sites et plaquettes des
éditeurs.
B) Synthèse.
C) Les éditeurs et leurs auteurs.
a) Les auteurs de l'édition.
b) Les auteurs extérieurs: les
véritables auteurs de l'édition.
c) Les causes des contrats d'auteur.
Les praticiens.
Les universitaires.
III) Les publics de l'édition
juridique.
A) L'incontestable marché constitué par
les spécialistes du droit et les professionnels initiés.
a) Les besoins du premier marché de
l`édition.
a-1) Le droit.
a-2) Quels sont les besoins du premier marché
de l'édition ?
a-2-1) Les besoins du premier marché de
l'édition vus par l'éditeur.
a-2-2) Les besoins du premier marché de
l'édition en droit témoignage d'un praticien du droit par
l'éditeur : Jacques Vautier, notaire.
a-2-2-1) Le témoignage.
Les contraintes, obligations et devoirs des
praticiens.
Les attentes des praticiens.
« Les enjeux du traitement de
l'actualité juridique»
Les autres besoins des praticiens.
a-2-2-2) Synthèse
a-2-2-3) Un besoin ?
Ces obligations: quelles sont-t-elles
?
a-2-3) Synthèse des besoins.
B) Le marché constitué par les
particuliers: dire ou réalité ?
a) Des besoins réels et exprimés
difficiles à appréhender.
a-1) Une prise en charge délicate.
a-2) L'usage des forums juridiques par les
particuliers.
a-2-1) Recueils de questions posées sur les
10 premiers forums juridiques consacrés au particulier que relève
l'algorithme Google.
a-2-2) Synthèse.
a-2-3) Le droit: « une affaire de
professionnels ou du moins d'initiés ».
b) Un marché accessoire
délaissé.
c) Détail de l'offre des éditeurs ayant
investi le marché des particuliers : Editions juridique Prat et
Delmas (collection Delmas Express).
IV) Il est éditeur juridique: que fait-il?
· Partie II: Le web 2.0 et l'information
juridique.
I) Le blog de juriste ou l'exemple le plus abouti
d' « intégration des outils web 2.0 au
« paysage éditorial juridique
français ».
A) Le blog : une alternative aux revues des
éditeurs juridiques ?
a) Une alternative attrayante aux revues.
b) Une source d'information, qui ne satisfait pas aux
exigences des revues.
c) Le succès des blogs? La mort des revues
?
B) La blogosphère juridique
référencée.
a) La blogosphère des avocats.
a-1) Le blog outil de communication.
a-1-1) Blogs d'avocats : Quels contenus ? Quelles
façades ?
Compte rendu de la conférence LEXPOSIA :
« Enjeux de la communication pour
avocat ».
a-1-2) Le blog d'avocat: la publicité se fait
au mépris de la réglementation.
a-1-2-1) Les réglementations de la
publicité des avocats.
a-1-2-2) Cas concrets de violation aux
réglementations relatives à la publicité des avocats.
a-2) Le blog d`avocat non commercial.
b) Les blogs des universitaires.
b-1) Le blog une oeuvre de doctrine ?
b-2) « Fait-on de la doctrine sur un blog
? » Ce que les universitaires en disent.
b-3) « Fait-on de la doctrine sur un blog
? » Ce que leurs blogs en disent.
b-3-1) Fonctions et contenus des blogs.
b-3-2) Synthèse.
b-4) Blog juridique vs blog de juriste.
b-5) Les blogs de Fréderic Rolin et Dimitri
Houtcieff.
b-6) Le blog de Frédéric Rolin:
témoin, raisons et illustration de la naissance, du succès et de
l'épuisement de la blogosphère-universitaire
juridique.
1) La naissance de la blogosphère
universitaire.
Doctrine et l'actualité.
L'arrêt perruche : « Le juriste
peut-il ou doit-il être neutre? ».
2) Les raisons du succès des
blogs.
Du côté des auteurs.
Du côté de leurs
publics
3) L'épuisement des blogueurs
b-8) Bilan : les auteurs de l'édition ne
peuvent se passer d'éditeurs.
c) Les blogs de la doctrine des
éditeurs.
c-1) Les blogs des magistrats.
c-2) Les blogs des jeunes auteurs de
l'édition.
d) Les autres blogs juridiques.
e) Bilan: Le blog dans son rapport à la presse
généraliste.
II) Les réseaux sociaux et d`échanges:
« la concurrence » dont l`édition juridique doit avoir
« vraiment peur » ?
A) Wikipédia: une information juridique riche
en étendue, mais dépourvue ou presque en valeur ajoutée en
fond.
a) Wikipédia: une encyclopédie
?
a-1) Un succès évident.
a-2) Un projet inabouti.
a-3) L'absence de politique
éditoriale.
b) Wikipédia et les besoins du premier
marché de l'édition juridique.
b-1) L'encyclopédie et les besoins du premier
marché de l'édition.
b-2) L'usage de Wikipédia par le premier
marché de l'édition juridique.
b-3) Synthèse.
b-4) Wikipédia : quel usage par les
particuliers ?
B) Facebook et Twitter : la confiance
suffirait-elle à détourner les clientèles de
l`édition juridique ?
a) Facebook et Twitter : mes amis ? Ceux que je suis
?
b) Facebook et Twitter : deux nouveaux médias
?
b-1) Huis clos sur le net : quelles leçons
à tirer ?
b-2) Facebook et Twitter: quelle utilité pour
le juriste ?
b-2-1) Facebook et Twitter : richesse du nombre et
actualité juridique.
b-2-2) Facebook et Twitter : faiblesse du nombre et
« trop plein » d'actualité juridique.
b-2-2-1) Facebook et Twitter: où sont les
juristes ?
b-2-2-2) Facebook et Twitter: une mine d'informations
inutiles et erronées ?
b-2-2-3) L'éditeur juridique: le seul ami de
confiance du juriste.
· Dernier billet.
1) Des postulats erronés?
2) Le droit peut-il se passer des grandes maisons
d'édition juridique?
3) Qu'est-ce que le web 2.0 appliqué
à l'information sur le droit ?
4) Il est éditeur juridique: qui est-t-il
?
Le web 2.0 et l'édition
juridique:
Le droit peut-il se passer d'éditeur
?
« Voilà des semaines et même des
mois
que je " sèche "laborieusement sur la question,
pourtant si apparemment innocente [...] : " Qu'est-ce que
le droit? "
Cet état déjà peu glorieux, s'aggrave
d'un sentiment de honte.
J'ai entendu ma première leçon de droit
voici plus de soixante ans ;
j'ai donné mon premier cours en chaire voici plus
de cinquante ;
je n'ai cessé de faire le métier de juriste
tour à tour ou simultanément
comme avocat, comme professeur, comme auteur, comme
conseil
et même comme juge.
Et me voilà déconcerté tel un
étudiant de première année
remettant copie blanche, faute d'avoir pu
rassembler
les bribes de réponse qui font échapper au
zéro.»1(*)
Introduction au monde du droit et de l'Internet 2.0.
Apparu en 2003, lors d'« une conférence
brainstorming »2(*)
organisée par la société américaine O'Reilly et
Medialive International, le terme web 2.0 renvoie à une
évolution technique du web, qui si elle n'a pas constitué une
rupture technologique, a été à l'origine d'une
véritable révolution.
Le web 2.0, c'est non seulement l'apparition de
nouveaux services et outils tels les blogs, les réseaux d'échange
(les wikis) et les réseaux sociaux, qui permettent aux internautes de
communiquer et d'échanger entre eux, mais c'est avant tout et surtout
l'émergence de nouveaux acteurs et de nouveaux modèles
de diffusion et de consommation de l'information, qui ont bouleversé les
acteurs traditionnels et les modèles préétablis...
I) Premier billet.
« Je fais un blog parce que j'ai
commencé sans vraiment réfléchir ni réaliser que
ça allait être autant de choses et de temps. mais maintenant c'est
commencé et je ne vois pas comment je pourrais abandonner ce blog. je
fais un blog parce que je ne crois pas que ça intéresse beaucoup
de monde, mais un peu de gens, et je vois bien que ça vaut le
coup. je fais un blog pour m'accompagner moi même et avoir quelque
part où je peux écrire ce que je veux, direct. [...] je fais
un blog pour qu'on s'intéresse à mon cas, encore et encore, bien
sûr. »
Cette citation de Virginie Despentes
empruntée au blog de Cédric Manara, seul endroit où elle
est encore disponible sur le net (Virginie Despentes a fermé son blog en
2005.), me fait penser que j'ai construit mon mémoire un peu comme on
construit un blog...
Sans trop savoir où j`allais, sans trop pouvoir
m'arrêter, et avec le sentiment que j'avais des choses à
dire...
Alors ces choses, je ne sais pas si je vais les dire
correctement, ni suffisamment bien les écrire pour vous donner envie de
les lire. Ce que je sais, c'est qu'elles touchent à un sujet passionnant
ou qui, moi, me passionne et n'a, je crois, pas encore suffisamment
été exploré...
Web 2.0, édition juridique; deux mondes, deux
modèles de diffusion et consommation de l'information.
Le monde du « do it
yourself »3(*), de l'instantanéité, de la
réactivité et des échanges. Un monde dans lequel, au nom
de la liberté l'intermédiaire est souvent banni voire
rejeté.
« Chacun a la responsabilité de
penser, juger, décider, et nous ne devons abdiquer cette
responsabilité ni à Wikipédia, ni à
l'encyclopédie Britannica, ni à
personne »4(*), aurait ainsi déclaré le
principal fondateur de Wikipédia, l'encyclopédie libre du web
2.0.
Le monde du droit, du juridique, de la rigueur et des
formes. Un monde, qui par tradition et nécessité a établi
des « passeurs» entre les émetteurs et les
récepteurs.
« Je viens [...] devant vous [...] en
ayant conscience d'être un intermédiaire, un passeur, expressions
qui me semblent convenir à la définition d'un éditeur
juridique. Passeur entre auteurs et lecteurs-utilisateurs. Passeur entre la
conception d'ouvrages et leur fabrication. Passeur entre la promotion des
textes et leur commercialisation. »5(*)
En quoi seraient-ils liés? Ce que nous serons
amenés à envisager...
Mon sujet introduit, je pourrais continuer à
écrire ce mémoire en arborant ce style léger, sans rigueur
et sans formes, et comme on écrit un blog... Je vous présenterais
mes démarches et mes recherches, jour après jour; celles qui ont
été fructueuses, celles, qui l`ont moins
été...
Je vous ferais part de mes doutes, et de tous ces moments
où j'aurais souhaité abandonner... Je ne ferais pas attention
à mes fautes, à ma grammaire, ni à mon style, j'y
glisserais quelques blagues (parfois je me trouve très drôle), j'y
livrerais mes vues, vous direz ce que j'en pense, moi. Je me
répéterais sûrement. Je ne me relirais pas. (De peur
d'ôter toute leur fraicheur à mes écrits.)
Si, vous vous y retrouvez dans tout çà, et
si j'ai le sens de la verbe. Cela donnera sans doute quelque chose de sympa et
agréable à lire, qui pourrait même intéresser les
non juristes...Rien à voir avec ces articles pompeux du
Dalloz...
Agréable à lire... Agréable à
écrire...Je n'ai jamais trop aimé ces contraintes de formes et
ces méthodes, que l'on veut propres aux juristes. Plus libre, je
prendrais plus de plaisir à rédiger. Qui refuserait plaisir et
liberté!
Quant à dire que ce serait utile...
II) Utile? Vous avez dit utile...?
Ce qui serait utile, serait de vous
faire part uniquement des résultats de mes recherches, et de ce que
j'aurais mûri d'un temps de réflexion; vous délivrez des
informations que j'aurais sélectionnées, triées et
hiérarchisées ; vous épargnez mes déboires,
l'histoire de mon sujet, mes premiers jets ; et vous éviter d'avoir
à trier entre tout ce que j'aurais pu vous dire...
A) Le Web 2.0 en quelques mots.
La paternité du terme « Web 2.0 »
est attribuée à Dale Dougherty de la société
O'Reilly Media, qui l'a employé « pour designer
l'entrée de l'internet dans une nouvelle « ère
».
Nouvelle ère, car s'il « n'est qu'une
évolution technique du web », reposant sur l'idée qu'il
faut « exploiter de manière efficace la force de
l'intelligence collective », le web 2.0 est également
« un ensemble de principes et de pratiques » et une
« réalité technique, économique et
sociale »6(*) qui
a induit de grands bouleversements:
Il marque « le passage de
l'interactivité à l'interaction », le passage du
web-vitrine, au « [web-]plateforme d'échange entre [...]
utilisateurs, [...] services et [...]applications en ligne »,,
l'apparition d'un nouveau « modèle de communication» dits
« many to many » fondés sur des
« réseaux qui ne se basent plus sur l'échange
d'informations, mais sur le partage du savoir », et dans lequel tout
internaute peut librement et aisément diffuser de l`information.
Là où le web 1.0 reproduisait un modèle de communication
« one to many »7(*) commun aux médias
traditionnels.8(*)
Dans sa définition la plus connue, il « est le
réseau en tant que plateforme, enjambant tous les dispositifs
reliés [et ses] applications [...] sont celles qui tirent le meilleur
des avantages intrinsèques de cette
plateforme. » 9(*)
Ainsi, s`il a longtemps été associé aux
blogs qui ont connu un succès fracassant, il renvoie aujourd'hui
également aux wikis et aux réseaux sociaux.
« Le monde du web 2.0 », c'est enfin le
monde du «
nous, les
médias ».
Un monde, dans lequel les internautes ont repris
« à quelques personnes » « le pouvoir de
choisir ce qui est important ou non »...
Panorama des applications web 2.0 :
Les blogs sont des « carnet[s] de
notes », des journaux intimes sur le web. Organisés
chronologiquement, ils se construisent progressivement : leurs auteurs y
expriment, régulièrement ou de manière plus sporadique,
leurs « opinions », états d'esprit, idées
dans des « paragraphes appelés posts », que leurs
lecteurs sont invités à commenter.
Ceux-ci peuvent également être alertés de
chacune de leurs mises à jour grâce aux flux RSS (Really Simple
Syndication)
Autre innovation web 2.0, le RSS permet
d`« être alerté automatiquement des nouveaux documents
publiés sur un site ». Ces alertes pouvant être
filtrées et leurs délais de mise à jour
régulés.
Avec le flux RSS, « plus besoin d'aller chercher des
infos sur ses sites favoris, plus besoin de s'abonner à quantité
de newsletters » indiquait Arnaud Dumourier.
Les wikis sont « des sites web sociaux [dynamiques
et collaboratifs] qui reposent sur [les participations libres] de contributeurs
et, [dont tout visiteur] peut « modifier les
informations », et « développer [les]
pages ».
Les réseaux sociaux, encore qualifiés de
médias sociaux, sont quant à eux « des sites
communautaires contributifs » organisés autour de
« communautés d'individus reliés entre eux par des
origines, des centres d'intérêts, des besoins des points de vue...
proches ou similaires » et marqués par une grande
« capacité d'interaction [des individus] et [des]
information[s] ».
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B) Qu'est-ce que l'édition juridique ?
Dictionnaire Hachette :
1° Edition:
Edition: n.f
1. Publication et diffusion d'une oeuvre. Maison
d'édition.
2. Ensemble des livres ou des journaux publiés en une
seule fois.
3. Industrie et commerce du livre.
4. Nombre de fois que qqch se produit?
5. INFORM Mise en forme des résultats avant
impression.
Industrie: n.f
1. vx Art, métier.
2. Ensemble des entreprises ayant pour objet la transformation
des matières premières et l'exploitation des sources
d'énergie.
Loc Industrie du spectacle: ensemble des
activités commerciales concourant à la production de
représentations artistiques.
Commerce: n.m
1. Négoce, achat et vente de marchandises, de
biens.
2. Boutique, magasin, fonds de commerce.
3. litt Relations des êtres humains les uns avec les
autres.
4. litt Manière d'être en
société.
Maison: n.f
1. Bâtiment d'habitation.
2. Ensemble des lieux que l'on habite, où l'on vit; les
habitants de ces lieux.
3. Ménage, administration des affaires domestiques.
4. Etablissement commercial, financier, industriel,
etc.
5. Ensemble des personnes attachées au service
personnel d'un souverain, d'un chef d'Etat.
6. Famille noble ; famille régnante.
7. Compagnie, communauté d'ecclésiastiques, de
religieux.
8. Maison de commerce principale, par rapport à ses
succursales.
9. (En appos.) Fait par la maison, et non à
l'extérieur ; particulier à une entreprise.
10. ASTROL Chacune des douze divisions à un signe, et
dont la détermination est nécessaire pour l'interprétation
d'un thème de naissance.
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Editeur, trice:
n
A 1. Personne qui prépare la publication de
certains textes.
2. Personne ou société assurant la
publication et la diffusion d'un ouvrage.
nm
B INFORM Programme de traitement de texte.
Editer: vt
1. Publier un ouvrage d'un créateur
(écrivain, musicien, artiste, etc.)
2. Faire paraître une oeuvre dont on a
établi et annoté le texte.
3. INFOM Mettre en forme des données résultant
d'un traitement informatique.
Publier: vt
1. Rendre public.
2. Faire paraître un écrit. Publier un
livre.
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2° Juridique :
Juridique: a
1. Fait selon le droit, dans les formes requises par le
droit.
2. Relatif au droit.
Droit: nm
1. Faculté d'accomplir une action, de jouir d'une
chose, d'y prétendre, de l'exiger.
2. Taxe. Droits de péage, d'octroi,
d'enregistrement.
3. Ensemble des règles qui régissent les
rapports entre les hommes. Opposer le droit à la
force.
4. Pouvoir d'agir selon sa volonté.
5. Ensemble des dispositions juridiques qui
règlent les rapports entre les hommes.
|
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A mesure de mes recherches, j'ai pu réaliser que
l'édition juridique est un domaine sur lequel on écrit peu. Il y
a peu d'ouvrages, peu de mémoires, peu de thèses sur la question.
En 2006, elle « n'a[vait] pas fait l'objet d'une étude
sérieuse depuis plus de vingt ans »10(*).
Il m'a également semblé que les
définitions de l'édition juridique et de ses principaux
acteurs : éditeurs et maisons d`éditions, qui s'obtiennent
dans les usuels par rapprochement des termes droit11(*), éditeur et
édition, ne rendent pas suffisamment compte de la
spécificité de l'objet auxquels ils sont attachés.
L'édition juridique,
l' « industrie et le commerce du livre »
juridique, s'y présente, en effet, comme le commerce
organisé autour de personnes: les
« éditeurs », et
sociétés: les « maisons
d'édition », qui publient: « font
paraître », et assurent la diffusion d'ouvrages
(écrits par d`autres) « relatifs au
droit ».
Certes dans ces mêmes usuels, le droit est
présenté comme « un ensemble de
règles » et « dispositions
juridiques », qui « règlent les
rapports entre les hommes ». Toutefois, cela ne semble pas
conférer à cette forme d'édition un caractère
particulier.
Il n'y a du point de vue des définitions, si ce n`est
celle de l`objet, aucunes différences entre un éditeur d'ouvrages
pour enfants ou de bandes dessinées et un éditeur qui publie et
diffuse des ouvrages relatifs aux règles qui régissent la vie en
société: « les rapports entre les
hommes ».
Qu'en disent les éditeurs ?
C) Je suis éditeur juridique, que fais-je? Que
suis-je?
Il arrive parfois que les éditeurs juridiques se
racontent et se livrent. Ce qui prend souvent la forme de la réponse
à la question: je suis éditeur juridique, que
fais-je, que suis-je?
Et si dans les premiers temps de leurs discours, ils se
présentent, classiquement comme « des
intermédiaires », « des passeurs » entre
les auteurs et leurs lecteurs, qui se chargent de la publication, de la
diffusion et de la commercialisation des ouvrages.
« Je suis Président de Dalloz
depuis plus de 16 ans. J'ai, avec mes équipes, le privilège de
jeter une passerelle entre les auteurs et les
lecteurs.»12(*)
« Selon le Robert, l'éditeur est
celui qui publie un ouvrage littéraire ou scientifique à son
compte pour le mettre en vente. La définition souligne le rôle
économique de ce professionnel et le risque qu'il encourt en se
substituant à l'auteur. Intermédiaire entre celui-ci et le
public, il opère sur deux versants : il assure l`impression et la
fabrication des ouvrages; il se charge ensuite de la publicité et de la
diffusion commerciale ».13(*)
A mesure qu'ils s'épanchent sur la question, ils
font souvent apparaître une configuration moins égalitaire du
monde de l'édition dans laquelle les auteurs, « leurs
auteurs », sont au même plan que les informations qu'ils
sélectionnent et trient et, eux, au sommet d'une chaîne de
diffusion de l'information appelée « chaîne du
livre ».
« Grâce à ses auteurs,
mais aussi grâce à son estampille, et à ses supports. [...]
L'éditeur peut aider à capter (grâce à ses
rédactions internes...) et à sélectionner l'information
juridique pour nourrir les travaux qu'écriront les auteurs qu'il
publiera, communiquer aux auteurs le premier matériau de leur travail.
Le rédacteur en chef d'une Revue proposera
le commentaire de tel arrêt ; il s'efforcera de ne pas seulement
accueillir des propositions de contributions, mais de les
solliciter.»14(*)
« Chaque cahier de la revue est le
résultat de trois opérations : une sélection de
l'information, un traitement de l'information retenue et, enfin, la
publication. [...]
La sélection de la doctrine est la plus
délicate car c'est elle qui véhicule l'image de la revue, donc
l'image de la marque. »15(*)
« Souvent, l'éditeur prend
lui-même l'initiative d'une oeuvre collective dont il détermine
les caractères principaux.
Il est entrepreneur à part entière
et assure pleinement ses responsabilités d'informateur.
Il a alors recours à des salariés,
rémunérés à forfait ou mensuellement. Parfois,
rarement, le contrat est « à compte d'auteur », avec
transfert des risques à ce dernier, qui paie les frais
d'impression. »16(*)
De même, ils attribuent une dimension plus sociale
à leur rôle et à leur fonction. Ils ne se contenteraient
pas de diffuser et publier des ouvrages juridiques, mais diffuseraient et
éclaireraient le droit dont-ils contribueraient également
à la connaissance et à l'amélioration.
Ainsi, selon Charles
Vallée:
« L'éditeur juridique [...] fait
passer de la science juridique à la connaissance du droit. [...] Il
contribue [à l'] éclairer [et] à [le]
diffuser»
« Il [lui] revient par ses auteurs,
d'expliquer le droit positif. »
Il suggère « par la voix de la
doctrine (c'est-à-dire par les auteurs...), au législateur ou au
juge, ce qu'il conviendrait de faire pour améliorer le
droit».
Et enfin « grâce à ses
auteurs les plus vigoureux [il], peut, et même doit, dénoncer la
multiplication de textes elliptiques».
D) Edition juridique vs Web 2.0 ?
Avec le web 2.0, les éditeurs juridiques, qui
jusqu'alors n'avaient comme concurrents qu'eux-mêmes et l'Etat, ont
semblé se trouver confronter à de nouvelles concurrences.
Celles de leurs auteurs dont on pouvait craindre que
séduit par les promesses de liberté de ce nouveau web, ils s'en
soient détournés pour diffuser eux-mêmes leurs
écrits. Celles de citoyens lambda non nécessairement
formés au droit, que le web 2.0 aurait rendu ensemble, à
plusieurs, plus intelligents17(*) et aptes à en diffuser.
Des concurrences, d'autant plus à craindre que les
coûts élevés des éditeurs juridiques contrastent
inexorablement avec un web 2.0 essentiellement gratuit.
Pour autant, si ces craintes ont beaucoup été
formulées et exprimées lors de l'essor des blogs, elles l'ont
beaucoup moins été lors de celui plus tardif et récent des
réseaux d'échange et des réseaux sociaux. Est-ce à
dire qu'ils ne feraient pas peur aux éditeurs...?
Lorsqu'on sait qu'en mars 2010, le président de CNN
nous apprenait que « la concurrence » dont il a
« vraiment peur, [était] c'est celle des réseaux
sociaux », on ne peut que difficilement adhérer à une telle
conclusion.
« Les gens qui sont vos amis sur
Facebook, ou ceux que vous suivez sur Twitter sont des sources d'information
inspirant confiance. On clique sur les liens qu'on nous envoie et on leur fait
confiance.
Mais nous, nous voulons être le nom qui
inspire le plus confiance dans l'information. Nous ne voulons pas que les 1.000
personnes que vous suivez sur Twitter soient les sources d'information dans
lesquelles vous ayez le plus confiance. C'est un défi et nous devons
être à la hauteur »18(*).
Tout cela, ne vaudrait-il pas également pour les
réseaux d'échange et pour ces autres « organes de
presse » que sont les éditeurs juridiques...?
Ne devraient-ils pas voir dans tous ces réseaux,
« une alternative qui menace de [leur] enlever [leur]
public »?
Et dans le même temps, depuis l'essor des blogs aucun
bilan n'a été tiré.
Les craintes se sont-elles avérées ?
La spécificité de ce droit,
qu'après « cinquante » ans d'exercice, le
doyen Vedel peinait à définir, exempte-elle « ses
éditeurs » de toute craintes et concurrences possibles ?
La diffusion, l'éclairement et la connaissance du droit
peuvent-ils se passer d'éditeur ?
Sans doute faudrait-il dresser un bilan de ces quatre
dernières années19(*); du côté des éditeurs, du
côté des blogs; du côté de leurs auteurs, du
côté de leurs publics... Puis, confronter les réseaux
sociaux et d'échanges à l'offre fournie par l'édition
juridique et aux besoins de ses publics.
Partie I: Le marché français de
l'édition juridique.
Le marché de l'édition juridique réunit
des grandes maisons d'éditions (I), des auteurs (II) et des publics
(III), qui pour les derniers se confondent, et dont la satisfaction des besoins
est subordonnée à de nombreuses exigences.
I) Des grandes maisons d'édition juridique
privées.
Le tableau que je dessine depuis le début mon
introduction, a volontairement exclu les petites maisons d'éditions
juridiques privées et l`édition juridique publique, qui occupent
une place très faible sur le marché et sont très peu
influentes.
A) L'édition juridique publique.
1) Un paysage juridique public jusqu'alors
éclaté...
L'édition juridique publique relève aujourd'hui
d'une administration centrale unique issue d'une fusion de deux des huit
éditeurs publics institutionnels (la documentation française et
la direction des Journaux officiels), qui a unifié un paysage
éditorial juridique public jusqu'alors éclaté, mais dont
on ne peut encore mesurer les conséquences.
Jusqu'au 11 janvier 2010, date de la fusion, on distinguait;
d'une part et classiquement, les éditeurs institutionnels: les
administrations centrales et les organismes publics à vocation
éditoriale : des organismes dont l'activité
éditoriale était justifiée par leur mission:
« diffuser les connaissances qu'ils contribuent à
élaborer » ou « faire connaître au public les
oeuvres dont ils sont dépositaires. »
Tous étaient soumis à une circulaire du 20 mars
1998 qui organise les activités des organismes publics, qui selon des
critères qu`elle fixe20(*), peuvent être qualifiés
d'éditeurs et veille « à ce que [leurs]
activité[s] d'édition [...] demeure[nt] directement [liées
à leurs] missions de service public » et « ne fausse[nt]
pas la concurrence ».
Ceux-ci étaient ainsi, autorisés à
éditer :
-«de[s] titres qui « en raison de la
spécialisation du sujet abordé ou de l'étroitesse du
marché potentiel, ne pourraient pas être offerts au public
à un prix abordable sans un financement public »,
- et des ouvrages dits concurrentiels dont la «
diffusion entr[ait] dans le cadre de leur mission de service public ou en
constitu[ait] un prolongement immédiat », et pour lesquels
« l'offre du secteur privé était insuffisante pour
satisfaire complètement les besoins ».21(*)
Et si les éditeurs juridiques n'avaient en principe
rien à craindre de la première série de produits. Les
seconds, ajoutés au monopole de diffusion des données juridiques
publiques, dont jouit l'Etat depuis 1984, qui lui offre « un
accès privilégié à certains gisements
d'informations [et] fonds iconographiques », ont pu faire craindre le
développement d'une pratique de « prix
prédateurs »22(*), qui aurait faussé le jeu de la concurrence et
nui à l'édition privée.
Toutefois, ces craintes se sont vite
évaporées : les éditeurs juridiques publics
réalisent à peine plus de 1% du chiffre d'affaire du
marché, et l'attention des éditeurs privés, de même
que leurs peurs, se sont tournés vers une autre forme d'édition
publique: celle qui résulte de la politique de mise à disposition
gratuite des données publiques dites
« essentielles »23(*).
2) La politique de mise à disposition des
données publiques essentielles.
Le 25 août 1997, Lionel Jospin, à
l'époque premier ministre, annonçait tout mettre en oeuvre pour
rendre accessible à tous, gratuitement, les données publiques
dites « essentielles ».
« Depuis près de vingt ans,
l'accès aux documents administratifs est devenu une véritable
liberté publique ; aujourd'hui, la technologie facilite les conditions
de leur diffusion. Les données publiques essentielles doivent
désormais pouvoir être accessibles à tous gratuitement sur
Internet.
Ainsi, puisque « nul n'est censé
ignorer la loi », je ferai en sorte que ce soit le cas du contenu du
Journal officiel de la République française.
J'entends privilégier une conception
ambitieuse du droit à l'information du citoyen : la diffusion
internationale de nos documents publics doit à cet effet être
favorisée. »24(*)
Un an plus tard, un service d'information d'accès
gratuit aux codes en vigueur non codifiés, aux lois, décrets, et
à l'actualité jurisprudentielle récente, voyait le jour :
Legifrance.
La Circulaire du 17 décembre 1998 relative
à la diffusion de données juridiques sur les sites Internet des
administrations, qui fait suite au discours d'Hourtin, a créé
Legifrance: un service d'information qui organise un accès gratuit
« à un ensemble de données juridiques [dites]
essentielles »; « les éditions quotidiennes du
Journal officiel », « les grands arrêts des trois
ordres de juridiction et l'actualité jurisprudentielle
récente », et « l'ensemble des codes en vigueur
ainsi que les principaux textes régissant les matières n'ayant
pas encore fait l'objet d'une codification. »
Depuis, les autorités publiques n'ont cessé
d'élargir la liste de ces données publiques jugées
essentielles ou tout au moins diffusées...
« La diffusion gratuite des
données publiques essentielles sur l'internet, que nous avons
décidée lors du lancement du programme d'action gouvernemental
pour la société de l'information, permet un enrichissement du
débat public.
Cette diffusion gratuite progresse
régulièrement : elle concerne déjà, par exemple, le
Journal officiel, les annonces de marchés publics et les rapports
publics.
Nous avons décidé de la renforcer.
La diffusion gratuite des données juridiques sera étendue
dès la fin de cette année à toutes les lois et à
tous les décrets en vigueur, sous forme consolidée, au Journal
officiel lois et décrets depuis janvier 1990, au lieu de janvier 1998
actuellement, et aux conventions collectives ayant fait l'objet d'un
arrêté d'extension au plan national.
Ensuite, nous mettrons en place un service public
de la diffusion gratuite et exhaustive des bases de données juridiques,
y compris la jurisprudence.»25(*)
Ce qui n'a pas échappé aux éditeurs
privés qui dénoncent avec virulence ces interventions
« de la puissance publique en matière
éditoriale », qu'ils auraient souhaitées voir
cantonnées aux « données publiques, normatives,
brutes »: les textes publiés au Journal Officiel et les
décisions de justice rendues.
Renaud Lefebvre:
« Les éditeurs juridiques
ont pour triste privilège d'avoir été très
tôt confrontés à la concurrence d'une offre publique
massive. Reposant sur le dogme du « tout gratuit pour tous » [...]
Les effets négatifs en sont pourtant connus qu'il s'agisse des freins
à l'émergence de modèles économiques viables ou du
développement à grands frais d'une offre redondante avec des
contenus existants.»26(*)
Charles vallée:
« Le métier de l'État
n'est pas d'être éditeur. Selon nous, la puissance publique ne
peut se livrer à des activités d'édition qu'à deux
conditions. Il faut d'une part que cela entre dans sa mission de service public
et d'autre part qu'il y ait carence de l'édition
privée.
Dans tous les autres cas il nous semble que le jeu
éditorial est faussé dès lors que l'État s'appuie
sur les moyens que lui donne l'impôt et dispose du crédit qui
s'attache à la puissance publique pour publier des données
commentées dont il constitue la source même.
Nous soutenons, bien entendu, le principe de
l'accès au droit pour tous, lié à l'adage « Nul n'est
censé ignorer la loi. Mais, même à l'heure d'internet, nous
pensons que la diffusion par l'État de données publiques que nous
souhaitons voir rester « brutes », ne doit pas donner lieu, de la
part de l'Administration, sous peine d'excès de pouvoir, à un
quelconque enrichissement du contenu.
Cela, au nom, également d'un autre principe
fondamental selon lequel nul ne saurait être juge et partie en sa propre
cause.
Cela revient à souligner que cet
enrichissement doit relever des seuls éditeurs privés, et
s'agissant du droit, de ce que l'on désigne généralement
sous le terme de « doctrine »27(*).
Toutefois et pour l'heure, cette concurrence certes
« fâcheuse » n'a que peu ébranlé le
secteur privé qui voit son chiffre d'affaire croître et maintient
son architecture.
B) Des grandes maisons d'édition et quelques
petits éditeurs.
a) Des grandes maisons d'édition.
Si les maisons d`édition détenues par les
groupes Welters Kluwer, Lefebvre Sarrut et LexisNexis: 20% des acteurs,
détiennent 85% du marché.
L'analyse de l'offre délivrée par les
bibliothèques universitaires, des notes que l'on trouve sous les
commentaires d'arrêts, des articles et ouvrages que l'on étudie en
droit,...fait émerger un quatrième acteur: le groupe formé
par les maisons d'éditions Lextenso.
Avec l'idée que tous les éditeurs membres de
ces groupes et maisons, dont la plupart28(*) sont implantés en France, depuis plusieurs
années, forment le cercle restreint des grandes maisons d'édition
juridique et que pour beaucoup s'applique la réversibilité de
l'équation que l'éditeur Charles Vallée avait
dégagé, s'agissant du Dalloz : éditeur = droit, droit =
éditeur29(*)...
C'est en tous cas la conception commune... A lire les articles
et dossiers consacrés à l`édition juridique, ce sont pour
eux que se posent les grandes questions et enjeux, mettant en cause
l'édition juridique.
Les autres éditeurs : les 80% ou presque30(*), qui se partagent les restes
des précédents (15% du marché), sont rarement pris en
compte, quasi inexistants et à l'évidence peu influents.
L'édition juridique vue par la presse
:
« La plupart des éditeurs sont sur ce segment
depuis des décennies. Les regroupements créent des poids lourds
qui dominent le marché.
Ils sont connus et leur réputation n'est plus à
faire.
Dalloz, sur le terrain depuis les
années 1820, confirme régulièrement son
hégémonie sur la vente des livres de droit.
[...]Elle est entrée en 2006 dans le giron du
groupe familial Lefebvre-Sarrut, qui détient aussi les
Éditions Francis Lefebvre et les Éditions
Législatives.
Autre grand éditeur : Litec,
anciennement les Librairies techniques, créées en 1948
et au départ filiale du Juris-Classeur. [...]
Les sociétés Éditions Juridiques
Associés (EJA) et Joly éditions ainsi que les équipes
rédactionnelles de la Gazette du Palais et des Petites Affiches
ont décidé à leur tour un regroupement en janvier
2008. [...]
Le quatrième groupe d'importance dans le domaine
juridique en France, le néerlandais
Wolters Kluwer (l'un des
leaders mondiaux de l'édition destinée aux professionnels), est
propriétaire depuis 1989 des éditions Lamy
(fondées en 1892). [...]
Derrière ces géants, bien d'autres
éditeurs spécialisés participent à la publication
des 2 millions d'exemplaires d'ouvrages juridiques vendus chaque
année. »
Groupes internationaux, éditeurs de renom et petites
maisons »,
Caractères, 1 mars 2008.
|
|
b) Panorama des principaux éditeurs présents
sur le marché Français :
Groupes/ maisons d'éditions
|
Description sommaire.
|
Le groupe français Francis Lefebvre-Sarrut.
|
Ce groupe est le fruit du rapprochement des éditions
Dalloz (créées en 1845, les éditions Dalloz
détiennent les éditions Delmas et Juris Editions), Francis
Lefebvre (créées en 1930) et Législatives
(créées en 1947).
Histoire du groupe: En 1999, confrontés à la
concurrence des groupements étrangers qui détenaient à
l'époque plus de 60% du marché français, les
éditions Législatives et les éditions Francis Lefebvre se
sont associées.
Rejoint en 2006 par les éditions Dalloz, leur groupe
forme le premier groupe français d'édition juridique.
NB: Il n'y a pas eu fusion, les différents
éditeurs sont restés autonomes, mais coordonnent certaines de
leurs actions et investissements. Ils commercialisent certains produits et
services en commun sous le label Omnidroit.
|
Le groupe hollandais Wolters Kluwer.
|
Ce groupe non spécialisé en droit et leader
mondial de l'édition professionnelle, est né de la fusion de deux
maisons d'édition hollandaises.
Il repose en France, dans le domaine juridique, sur les
éditions Lamy créées en 1892, qu'il a acquises en 1989,
les éditions Dalian, qu'il a acquises en 1995, et le groupe de presse
professionnel Liaisons, créé en 1966, qu'il a acquis en 1996.
Ces trois maisons d'éditions ont fusionné en
2007 et appartiennent aujourd'hui au premier groupe d'édition juridique
du marché français.
|
Le groupe anglo-hollandais Reed Elsevier.
|
Ce groupe repose en France sur sa filiale LexisNexis, qui est
« la marque ombrelle de [la grande majorité de] ses
contenus juridiques »: les éditions du Juris-Classeur
créées en 1907, qu'il a acquise en 1993, la documentation
organique, et les éditions Litec créées en 1948, qu'il a
acquises en 1995.
Depuis 1997, il possède également les
éditions juridiques Prat qui publient depuis plus de 25 ans.
|
Les maisons d'édition Lextenso.
|
Cette maison d'édition est le fruit de l`association de
petits éditeurs français, qui à l'origine souhaitaient
« créer une base documentaire commune sur Internet »
(Lextenso.fr).
Elles regroupent:
-Les Éditions Juridiques Associés, un
pôle d`éditeur formé autour de Gualino éditeur
(créé en 1995) des répertoires Defrenois
(créés en1880), des éditions LGDJ-Montchrestien
(créées en 1836) et des Joly éditions
(créées en 1937).
-La Gazette du Palais (créée en 1881)
-et Les Petites Affiches qui sont les
« héritiers de la gazette hebdomadaire créée en
1631 ».
|
|
II) Des auteurs.
A) Tableau de concordance Auteurs/ Publics/ Offres /
Marque réalisé sur la base des informations
délivrées par les sites et plaquettes des éditeurs.
MAISONS D'EDITION
|
AUTEURS
|
PUBLICS
|
CONTENUS DE
L'OFFRE.
|
MARQUE (sur quoi repose-t-elle?)
|
Dalloz
Créée en 1845
|
« Les plus grandes signatures du
droit »
Pour les actualités
« Des rédacteurs (trices) pigistes [...]
Titulaire d'une thèse ou doctorant. »
|
-Professionnels
« initiés » au droit
-Professionnels juristes
-Universitaires
-Etudiants
|
-Actualités juridiques
-Jurisprudence
-Doctrine (Revues)
-Ouvrages universitaires
-Ouvrages professionnels
-Répertoires
- Codes
|
Le savoir faire et l'ancienneté de la maison
d'édition.
« Un savoir faire séculaire. »
« Les techniques les plus modernes d'édition
et de diffusion numériques. »
Les auteurs (signatures) :
« Les plus grandes signatures du
droit ».
Slogan:
« La ligne du droit »
|
Delmas
Collection Delmas Express
« La collection Delmas express s'adresse à
tous ceux qui cherchent une réponse rapide et opérationnelle
à un problème de vie
pratique. »
« Rédigé par des
professionnels du droit, notaires ou avocats, confrontés chaque jour aux
préoccupations de leurs clients, elle répondra
précisément aux questions que vous vous posez, de façon
claire et explicite. Véritables guides pratiques de la loi ces
ouvrages abondent en conseils et en exemples détaillés. Vous y
trouverez également tous les modèles de documents dont vous aurez
besoin, téléchargeables sur ce site. »
|
Professionnels
|
Pour la Collection Delmas :
Des professionnels initiés au droit :
-Des dirigeants d'entreprises et d'associations
-Des personnes exerçant des fonctions de
représentation dans les entreprises
Si certaines descriptions d'ouvrages laissent penser,
que certains ouvrages sont également destinés aux particuliers :
« Choisir son divorce »
« Toute personne confrontée à un
problème de voisinage »
« Cet ouvrage répondra aussi
aux interrogations des particuliers soucieux de préserver au mieux leurs
intérêts. »
La confrontation de leurs contenus et des besoins des
particuliers, révèlent, que ceux-ci leurs sont difficilement
accessibles.
(II Le marché des particuliers dire ou
réalité)
Collection Delmas Express
« Tous ceux qui cherchent une réponse rapide
et opérationnelle à un problème de vie
pratique. »: Les particuliers.
|
-Guides juridiques pratiques
-Conseils
-Exemples d'application pratique
-Récapitulatifs
-Modèles-types
|
Collection Delmas
Les contenus
Collection Delmas Express
Des auteurs professionnels
Les contenus (clairs et accessibles)
Le prix
Des ouvrages « rédigé[s] par des
professionnels du droit », qui
répondent « précisément aux questions que
[l`on se pose], de façon claire et explicite », dont
« [les] maquette[s] intérieure[s] permet[tent]
d'accéder rapidement à l'information
recherchée. »
« Leur petit format pratique et maniable et leur
prix unique à 17 € »
Slogan:
« Le droit
prêt-à-l'emploi »
|
Juris éditions
|
Des professionnels
Pour la revue:
« Les meilleurs spécialistes » :
des dirigeants d'associations, des avocats, des experts-comptables, des
universitaires...
|
Des professionnels initiés au droit et des
professionnels du droit: -Des dirigeants associatifs
-Des collectivités publiques
-Leurs conseils (avocats, experts comptables, commissaires aux
comptes, notaires, consultants.)
|
-Actualités juridiques,
-Guides pratiques,
-Ouvrages professionnels,
« pour maîtriser et appliquer [les]
réglementations ».
|
Sa filiation à la maison d'édition
Dalloz:
Les Juris éditions se présentent comme un
« département des Éditions Dalloz », qui sont
«avec les Éditions Législatives [...] l'une des composantes
des Éditions Francis Lefebvre, premier groupe français
d'édition. »
Ses contenus:
« La première revue qui analyse
l'actualité du droit de la gestion et de la vie des associations et,
plus largement, des organismes sans but lucratif et de l'économie
sociale. »
« La seule revue juridique et de l'économie
du sport »
« La seule revue d'actualité
juridique »
Ses auteurs (des spécialistes) :
« Les meilleurs spécialistes »
|
Francis Lefebvre
|
« Des praticiens »
|
Leur public principal: des professionnels du droit et des
professionnels initiés au droit:
Les « professions juridiques et
comptables ».
Leur public secondaire: les étudiants et ceux qui
concourent à « la formation des futurs professionnels du
droit »:
-enseignants
-bibliothécaires
-documentalistes
|
-Des mémentos (« un mémento n'est pas
un ouvrage de droit, ni un ouvrage de bibliothèque: c'est un
véritable outil de travail »
-Des « ouvrages synthétiques et
pratiques sur des sujets d'actualité ou des régimes
particuliers ».
-Actualités juridiques
-Des ouvrages thématiques
« actualisé[s] en continu »
(« thèmes de fond ou d'actualité »)
incluant:
Un « diagnostic du sujet », une
« sélection des textes et de la jurisprudence »
-Des « modèles d'actes »
|
Son histoire, son ancienneté, son
succés:
Sa position de leader:
-« en matière de documentation fiscale, sociale,
comptable, en droit des affaires et droit patrimonial »
-et inhérente à son appartenance au
premier groupe français d'édition.
Slogan:
« La solution juridique »
|
Les éditions Législatives
|
« Tous les auteurs des ÉDITIONS LEGISLATIVES
sont des spécialistes d'un domaine de droit bien
spécifique. »
Principalement des professionnels, des docteurs en droit, peu
d'universitaires
(Qui sont pour la majorité des maîtres de
conférences.)
|
Des professionnels du droit et des professionnels
initiés au droit:
-« Les praticiens du Droit »
-« Tous ceux qui doivent appliquer et/ou faire
appliquer le Droit, qu'ils soient juristes ou utilisateurs
occasionnels.. »
|
-Actualités juridiques
-Guides pratiques
-Des dictionnaires permanents à destination des
juristes.
(Le concept: « veiller, sélectionner,
regrouper, commenter dans un ouvrage unique, l'essentiel de l'actualité
juridique dans un domaine précis. ») -Des guides permanents
à destination des non juristes.
« Plus succincts, que les dictionnaires, l'approche
y est thématique et « plus pragmatique »
NB:
« Pour servir au mieux les attentes de leurs
clients, les éditions législatives ont choisi de ne pas faire de
doctrine mais de concevoir des analyses et des commentaires
rédigés sous le devoir de neutralité. »
|
Leur « savoir faire »
Des ouvrages de références :
Un « fond documentaire, qui restent LA
référence en matière de documentations
juridiques »
Les contenus et leurs actualités :
Des « ouvrage[s] organisé pour des
consultations rapides et fréquentes » reposant sur
« le concept du tout en un ».
« Des analyses et des commentaires
rédigés sous le devoir de neutralité. »
Des « mise[s] à jour régulière
de tout ou partie des ouvrages ».
« Des Bulletins d'information »
d`actualité (de 4 à 22 par an).
Slogan:
« Vous avez le Droit et l'actualité juridique
en permanence. »
|
Les éditions Lamy
Créée en 1892
|
Pour les magazines juridiques: les « plus grandes
signatures du monde juridique : universitaires, notaires, avocats, juristes
d'entreprise, gestionnaires de patrimoine... »
Pour le reste de l'offre:
- des universitaires.
-des praticiens.
|
Les Professionnels du droit et les étudiants.
Les étudiants sont un public secondaire: Grâce
à « l'offre spéciale », ceux-ci peuvent
bénéficier d' « ouvrages professionnels
[« Des supports de travail professionnels »] à des
tarifs exceptionnels ».
|
-« Des supports de travail
professionnels »:
-Des ouvrages portant sur « l'actualité du
droit ainsi que [ses] dernières évolutions
légales. »
-Des codes commentés.
-Des ouvrages rassemblant « les disciplines
juridiques au programme dans les écoles de commerce et les
universités.» et « une information pratique et accessible
[permettant aux professionnels d'] appréhender le monde des affaires et
comprendre l'essentiel du droit ».
-Des magazines juridiques, qui « allie[nt] le
modernisme d'un traitement dynamique de l'information aux plus grandes
signatures du monde juridique » avec:
- Des articles rédigés par les meilleurs
universitaires et praticiens - Des études de cas, des montages, de
l'ingénierie juridique
- Une sélection commentée des arrêts et
textes les plus importants par matière
-Un traitement des actualités juridiques
professionnelles
-Des formulaires commentés qui regroupent
« en un volume, tous les actes et clauses essentiels
relatifs » à une matière.
|
Son succès:
« Lamy fait partie des marques leaders de
l'édition juridique. »
Ses auteurs (des signatures):
-« les plus grandes signatures du monde
juridique ».
Slogan :
« L'ami des professionnels du droit »
|
Les éditions Dalian
|
« Des spécialistes »
Des juristes professionnels
|
Des dirigeants d'entreprises, d'associations.
Des élus locaux.
Des personnes exerçant des fonctions de
représentation dans les entreprises.
Des personnes occupant des postes à
responsabilité.
|
Des ouvrages incluant:
-Des « tableau[x] complet[s] et
opérationnel[s] » « basé[s] sur [les]
réglementation[s] et la jurisprudence »
Des récapitulatifs
Des modèles
Des conseils
Des ouvrages thématiques qui appréhendent les
législations en vigueur
Des guides pratiques et thématiques.
Des modèles-types.
|
Son succès :
« Une marque leader »
Les contenus
|
Groupe Liaisons
(Le quotidien Liaisons sociales)
Créé en 1966
|
Des journalistes professionnels.
Les chroniques juridiques sont confiées à des
juristes.
|
Professionnels du droit
Etudiants
Grâce à « l'offre
spéciale », ceux-ci peuvent bénéficier
d' « ouvrages professionnels [« Des supports de
travail professionnels »] à des tarifs
exceptionnels ».
|
Revues d'actualités juridiques professionnelles:
Bimensuelles
Mensuelles
Quotidiennes
|
Son ancienneté et son succès
:
« L'un des premiers groupes de presse
professionnelle français. »
Le « quotidien Liaisons Sociales lancé en
1945 par d'anciens résistants. »
|
LexisNexis
|
Pour l'encyclopédie:
Des « auteurs, parmi les plus prestigieux du droit
français, universitaires de haut niveau ou praticiens reconnus dans leur
discipline. »
Pour l'encyclopédie pratique:
« Les meilleurs spécialistes »:
« Des équipes rédactionnelles
composées de juristes et de praticiens vous font
bénéficier de leur savoir-faire et mettent leur expérience
à votre service. »
Pour les revues:
« La collaboration de près de 1 000 auteurs
chaque année »
Pour les codes et ouvrages, une collection est «
dédiés aux grandes signatures du droit. »
|
Les professionnels du droit :
Avocats
Notaires
Les autres professions juridiques et judiciaires
Les professionnels initiés au droit:
Expert-comptables
Entreprises
Secteur Public
Les étudiants et les enseignants
|
-Des revues fiables, réactives, pratiques et
synthétiques, qui « couvrent toute l'actualité
juridique et répond[ent] aux différents besoins des
professionnels ».
-Des Encyclopédies actualisées en permanence
qui couvrent toutes les branches du droit et constituent « un fonds
documentaire [...]de textes, commentaires, jurisprudence, procédures et
formules auquel contribuent plus de 2 000 auteurs, parmi les plus prestigieux
du droit français, universitaires de haut niveau ou praticiens reconnus
dans leur discipline. »
-Des codes et ouvrages professionnels et universitaires.
|
Le succès et la position des leaders des
marques sur lesquelles elle repose:
« Les plus grandes marques d'édition
juridique dans le monde - chacune leader dans leur pays d'origine - telles que
JurisClasseur et Litec en France. »
Litec est un « éditeur historique des
professionnels - et futurs professionnels - du droit ».
Des ouvrages de références:
« JurisClasseur : la référence en
matière de documentation juridique pour les professionnels du
droit. »
Les « encyclopédies Jurisclasseur [...] sont
une référence indiscutable dans le monde juridique
français.
Elles constituent un fonds documentaire exceptionnel de
textes, commentaires, jurisprudence, procédures et formules auquel
contribuent plus de 2 000 auteurs, parmi les plus prestigieux du droit
français, universitaires de haut niveau ou praticiens reconnus dans leur
discipline. »
Les auteurs (des signatures) :
« parmi les plus prestigieux »
« Les meilleurs spécialistes »
|
Les éditions juridiques Prat
Qui existent depuis plus de 25 ans.
« Les auteurs de nos Guides et livres sont avant
tout des professionnels ; ils ont acquis dans leur domaine une
expérience approfondie et un savoir-faire qu'ils mettent à votre
disposition. »
« Nous apportons, avec nos auteurs,
un soin particulier à mettre à la portée de tous dans un
langage accessible les informations indispensables, les conseils pratiques, les
adresses utiles, les exemples concrets et les modèles de lettres et
contrats qui vous permettrons de faire valoir vos droits et vos
avantages ».
« Les livres Prat vous proposent les textes de
référence qui vous donnent l'assurance de rester dans la
légalité, dès lors que : Nul n'est censé ignorer la
loi et qu'il vous faut bien trouver certains repères dans le maquis
toujours plus complexe des législations en vigueur.... »
|
Des professionnels
|
Les particuliers
|
-Des guides rédigés par des spécialistes
dans un langage clair et pratique vous permettront de connaître la loi
applicable quelle que soit la situation dans laquelle vous vous trouvez
-Des codes
-Des ouvrages qui aident « à mieux
appréhender le quotidien [où trouver] les réponses ou des
informations pratiques sur un domaine précis. »
|
Des auteurs professionnels:
Des « auteurs » professionnels, qui
« ont acquis dans leur domaine une expérience approfondie et
un savoir-faire qu'ils mettent à [...] disposition. »
Les contenus:
« Des informations utiles, précises et claires
[...]
« à la portée de tous dans un langage
accessible »
Slogan:
« L'éditeur du droit pour tous »
|
Les répertoires Defrenois.
Créé en 1880.
|
Pour la revue:
« Les meilleurs universitaires et les praticiens
reconnus. »
Les « signatures prestigieuses »
Pour les ouvrages:
« De prestigieux auteurs ».
Ils publient des thèses.
|
Les professionnels du droit:
-Notaires
-Étudiants
-Universitaires
-Et autres praticiens du droit
|
-La revue de droit notarial.
qui contient:
Des « articles de doctrine, les notes et chroniques
de jurisprudence, les questions pratiques intéressant le
notariat. »
« Des textes officiels intéressant le
notariat ».
-Des ouvrages qui «
participent à l'acquisition des savoirs et à
leur mise en oeuvre, formalisent la doctrine dans des ouvrages
référents et offrent un éclairage sur
les grandes réformes ou sur des sujets
d'actualité majeurs. »
|
Son ancienneté:
Un « Editeur juridique au service du notariat depuis
1880 »
Une « véritable institution du monde notarial
depuis prés de 130 années. »
Des ouvrages de références:
Des « ouvrages incontournables »
Slogan:
« L'information juridique au service du
notariat »
|
Les éditions LGDJ-Montchrestien
Créées en 1836
|
Les « meilleurs
Spécialistes », dont beaucoup
d'universitaires.
(Une grande majorité d'universitaire)
Les doctorants, dont ils publient les thèses.
|
LGDJ
Etudiants
Universitaires
Professionnels du droit
Montchrestien:
Etudiants
Universitaires
|
LGDJ
« Des
revues
juridiques présentant des commentaires de texte et des articles de
doctrines liés à l'actualité rédigés par des
universitaires, des hauts fonctionnaires et des praticiens. »
Des manuels à destination des étudiants qui
permettent d' « acquérir les bases fondamentales
du droit. »
Les traites qui sont « une source de
références exhaustives dans les
matières
fondamentales du droit, associant
analyse, jurisprudence et illustration
pratique. »
Des ouvrages pratiques ou thématiques à
destination des praticiens (juristes et non juristes) ou des
étudiants.
Montchrestien:
Des ouvrages « de
réflexion sur des questions
d'actualité ».
Des ouvrages « alliant pédagogie et
réflexion
Doctrinale [...] pour
vocation d'apporter aux étudiants et
aux praticiens une connaissance approfondie
dans des matières juridiques
fondamentales. »
Des ouvrages « pour faciliter l'apprentissage du
droit ».
|
LGDJ
Son ancienneté et son
succès.
Un éditeur, qui « depuis plusieurs
générations, [...] occupe une place enviée dans les
bibliothèques des étudiants, enseignants ou
professionnels. »
Des manuels que « tous les étudiants
connaissent »
Montchrestien
Sa qualité d'éditeur
historique:
Une maison d'édition, qui « appartient a
l'histoire de l'édition juridique. »
Des ouvrages de référence:
Des « ouvrages référents dans le
domaine du droit
Administratif ».
« Plusieurs collections réputées pour
leur
valeur scientifique »
|
Gualino éditeur
Créé en 1995
|
Avocats spécialisés.
Universitaires
|
Etudiants
Candidats aux concours de la fonction publique
Professionnels initiés au droit: -Responsables et
cadres d'entreprises
Pour certains ouvrages:
-Les praticiens de la matière (juristes et non
juristes) -Les non juristes concernés par le sujet.
|
-Des ouvrages pratiques avec: « point «
à date » de la législation et de la jurisprudence
applicable, non pas de manière académique mais au contraire de
manière aussi pratique que possible, en vue de donner aux acteurs
concernés par ce secteur les éléments d'information leur
permettant de s'orienter dans l'action. ».
-Des ouvrages
qui «livre[nt] sous forme de synthèses
structurées, l'ensemble des connaissances nécessaires pour bien
maîtriser la matière, ainsi que de nombreux exemples
expliqués et applications corrigées ».
qui « propose[nt] des sujets d'annales et
d'actualité avec conseils et corrigés pour s'entraîner
efficacement aux examens.
Des livres d'exercices corrigés.
Des ouvrages de préparation aux concours de la fonction
publique.
Pour les Responsables et cadres d'entreprise :
-des ouvrages qui « ont pour vocation de
présenter les techniques spécifiques à un domaine
particulier ».
|
Les contenus
|
Joly éditions
Créées en 1937
|
« Une équipe de praticiens reconnus, de juristes
de haut niveau, et d'universitaires parmi les plus
réputés. »
|
Praticiens du droit.
|
-Des dictionnaires, qui présentent pour une matière
des « dossiers experts les textes, la jurisprudence et la pratique
applicable » et se veulent, « une documentation
exhaustive ».
-Des modèles-types
-Des bulletins avec:
« actualité - éclairage - jurisprudence -
Sommaires de jurisprudence - Doctrine - Pratique - Dossier » -Des
ouvrages, qui permettent « d'accéder à tout le droit
positif applicable » à une matière avec:
-Des « études : rédigées par de
nouvelles équipes d'universitaires de renom, elles se concentrent sur
les aspects pratiques du thème abordé (80 études environ)
-Des « formules : fruit d'une étroite collaboration avec
le cabinet » d'avocat, qui « offrent l'expérience
reconnues de grands praticiens. »
|
Son ancienneté et son succès :
Il serait un « spécialiste incontesté du
droit des sociétés » « depuis plus de 60
ans ».
Ses auteurs :
« Une équipe de praticiens reconnus, de juristes
de haut niveau, et d'universitaires parmi les plus
réputés ».
Des ouvrages de référence:
« Le Juri-dictionnaire Sociétés qui s'est
imposé au fil des décennies comme la documentation de
référence en droit des sociétés. »
|
La Gazette du Palais
Créée en 1881
|
Des avocats spécialisés
Universitaires
|
Des professionnels du droit:
-Avocats
-Magistrats
|
-Des ouvrages pratiques et spécialisés qui
« regroup[ent] l'intégralité des textes et l'essentiel
de la jurisprudence qui règle[nt] les cas concrets posés par la
réglementation »
-Des revues, qui offrent:
« Un panorama de l'actualité jurisprudentielle et
législative »
« L'état du droit et de la jurisprudence par
grands domaines de spécialisation »
« La doctrine et [la] jurisprudence
"professionnelle" (procédure notamment) sans oublier l'actualité
de la profession »
|
Son succès et son ancienneté
:
Un « titre historique de la presse française
[qui] depuis plus de 130 ans [a] accompagn[é]
dans leur quotidien des générations d'avocats et
de magistrats. »
Slogan:
« L'information juridique de référence
pour les avocats »
|
Les petites Affiches.
(Quotidien juridique)
Créées en 1612
|
« Les informations d'actualité sont
rédigées par une équipe de journalistes
spécialisés. »
Des « praticiens et d'universitaires de
renom. »
|
Les professionnels du droit
Les universitaires
|
Actualités juridiques
Articles de doctrine
Chroniques
Notes de jurisprudence
|
Son succès et son
ancienneté:
Le « Premier quotidien juridique
français »
« L'information professionnelle de plus de 30 000
praticiens et universitaires. »
Des auteurs (signatures) :
-« de renom »
|
|
B) Synthèse:
Il ressort de la confrontation des publics, contenus, auteurs
et marques des éditeurs, que ceux-ci recourent à
différents types d'auteurs, en fonction des publics qu'ils visent et des
contenus qu`ils proposent.
Il y a d'un côté et dans une moindre
mesure31(*), des
éditeurs dont les (ou certains de leurs) produits sont tournés
vers les particuliers: les éditions juridiques Prat et les
éditions Delmas (Collection Delmas Express uniquement).
Leurs marques reposent essentiellement sur leurs contenus et
les qualités pédagogiques de leurs auteurs, pour l'essentiel,
professionnels.
Et de l'autre, les éditeurs dont les produits sont
tournés vers :
-les universitaires,
-les étudiants et candidats aux concours de la fonction
publique,
-les professionnels du droit,
-et les professionnels non juristes initiés au droit:
des professionnels confrontés au droit dans l'exercice de leur vie
professionnelle, en ce qu'ils sont amenés à l`appliquer ou
à veiller à son respect, qui sont essentiellement des chefs
d'entreprises, des dirigeants d`association, des élus locaux et des
personnes exerçant des fonctions de représentation dans des
entreprises ou occupant des postes à responsabilité.
Il s'agit:
-des petites Affiches,
-de la Gazette du Palais,
- des Joly éditions,
-de Gualino éditeur,
-des éditions LGDJ-Montchrestien,
-des répertoires Defrenois,
-de LexisNexis,
-du groupe Liaisons,
-des éditions Lamy,
-des Les éditions Législatives,
-des Les éditions Francis Lefebvre,
-des Juris éditions,
-des Les éditions Delmas,
-des éditions Dalloz.
A noter cependant que cette catégorie n'est absolument
pas homogène et qu'il convient d'en isoler deux cas
particuliers :
· Les éditeurs dont l'offre est principalement,
voire exclusivement, dirigée vers les professionnels: leurs auteurs sont
pour la majorité des praticiens.
· Et les éditeurs dont l'offre est
également, voire exclusivement, vers les universitaires et les
étudiants : leurs auteurs sont essentiellement des
universitaires.
Avec l`idée que les éditeurs qui offrent
à ces deux publics un traitement égalitaire, recourent souvent
aux universitaires pour les études et ouvrages universitaires et aux
professionnels pour les ouvrages qu'ils veulent plus pratiques.
Etant enfin à relever qu'à l'exclusion des
éditeurs tournés exclusivement vers les professionnels qui n'y
recourent pas32(*),
beaucoup de ces éditeurs offrent une place et un statut particulier aux
auteurs qu'ils rangent dans la catégorie:
- des « plus grandes signatures [du droit ou] du
monde juridique »,
- des « meilleurs spécialistes »,
- des « prestigieux auteurs »,
- des « praticiens reconnus, [...] juristes de
haut niveau, [et] universitaires parmi les plus
réputés. »
Ce sont principalement, voire exclusivement à eux,
dans les revues, qu'ils confient les notes longues: celles qui portent la
marque de la personnalité de leurs auteurs et qui sont qualifiées
d'oeuvres au sens du droit de la propriété
intellectuelle33(*).
Et souvent sur eux seuls ou en sus d`autres qualités;
leur assise historique, leur savoir faire, leur succès et la confiance
qui leur est accordée (avec l'idée, que leurs marques reposent
sur leurs marques), l'expertise de leurs auteurs, et/ou leurs produits phares;
les ouvrages de références, que les éditeurs font reposer
leurs marques.
Les éditeurs qui ne recourent pas aux signatures, eux
mettent en avant, lorsqu'ils sont anciens, l'une, l'autre ou l'ensemble de ces
dernières qualités, le recours à des spécialistes
et à des professionnels du droit, et/ou leurs contenus. Et pour les plus
récents, leurs contenus, et/ou les compétences de leurs auteurs
professionnels.
Bilan
Si elle est riche d'enseignements, l'analyse des sites et
plaquettes des éditeurs ne permet pas de totalement rendre compte de la
réalité du monde de l'édition.
· Pour certains éditeurs comme Dalloz, la
réversibilité de l'équation
droit=éditeur, éditeur=droit semble si
ancrée qu'ils se contentent sur leurs sites de présentations
sommaires.
· Elle ne rend absolument pas compte ou très peu
du fonctionnement interne
des maisons d'éditions et des véritables
rapports que celles-ci nourrissent avec leurs auteurs.
C) Les éditeurs et leurs auteurs.
a) Les auteurs de l'édition.
Les éditeurs juridiques recourent à deux types
d'auteurs : des rédacteurs internes pour une part très faible de
leur production (« autour de 10% »34(*) chez Dalloz) et des auteurs
extérieurs.
Les rédacteurs internes, « les petites
mains » de l'édition, sont des auteurs salariés qui
dans les revues rédigent « les notes courtes » non
signées et « les pages d'actualité »35(*)qui au sens du droit de la
propriété intellectuelle, sont des oeuvres collectives: Elles
sont la propriété immédiate des maisons d`éditions
qui les « édite[nt], [les] publie[nt] et [les]
divulgu[ent] »36(*), sans qu'un quelconque transfert de
propriété soit nécessaire et dont on peut se demander si
elles pourraient « constituer, [seules, sans le truchement des
éditeurs], des « oeuvres » au sens du code de la
propriété intellectuelle »37(*).
b) Les auteurs extérieurs: les véritables
auteurs de l'édition.
Les auteurs extérieurs sont des collaborateurs
indépendants.
· En fonction des éditeurs et des publics que ces
derniers visent, ils peuvent être universitaires ou praticiens et
tiennent une place plus ou moins grande dans leur succès.38(*)
· Que leurs écrits résultent de commandes
ou d'envois spontanés, ceux-ci sont signés et constituent des
oeuvres au sens de la propriété intellectuelle, dont-ils
cèdent les droits aux éditeurs par contrats contre des
rémunérations, en terme de contrepartie souvent très
faibles, qui ne peuvent être la principale raison qui les pousse à
contracter : « L'examen des contrats apprend que [la]
rémunération [des] auteur[s] est réduite, forfaitaire ou,
plus souvent, fixée à un pourcentage variable de 8 à
20%. »39(*)
Les causes de ces contrats d'auteurs sont ainsi à
rechercher ailleurs.
Elles doivent beaucoup, quoiqu'il en soit, à la
situation particulière des auteurs de l'édition juridique qui ne
sont écrivains de métier.
c) Les causes des contrats d'auteur.
Les praticiens.
Pour les praticiens, écrire et plus justement
être publié, leur permet d'acquérir une certaine
notoriété : « La répétition des
commentaires d'un spécialiste lui confère dans la matière
où il travaille, une réputation qui lui rapporte des demandes
d'avis et de consultations. »
Ainsi, si les rémunérations ne sont pas les
causes directes de leurs contrats d'auteur, elles en sont des causes
indirectes. En ce qu`elles sont le profit, qu`ils peuvent en tirer.
Les universitaires.
1. Les universitaires ont eux besoin d'être
publiés:
· Pour avancer dans leurs carrières,
« changer de grade ou de classe ». Dans le monde
universitaire, la compétence se mesure au nombre des publications.
· Pour « faire passer » leurs
analyses, le fruit de leurs recherches, les constructions intellectuelles
qu'ils élaborent dans le cadre de leur profession.
1) Avec l'idée que les universitaires sont non
seulement des enseignants, mais également des chercheurs. Et les
universités, certes les lieux où se transmettent les savoirs,
mais avant tout ceux où ils se créent et se construisent.
« Que serait [...], une
Université où les plus belles carrières seraient
réservés à ceux qui parviennent à enseigner
pendant des décennies sans avoir jamais émis une idée un
peu neuve, sans avoir jamais publié une oeuvre un peu forte, sans avoir
jamais contribué à l'amélioration du savoir par une
réflexion critique approfondie ?
[...]
Que serait une Université, que seraient
les facultés de droit, les professeurs de droit, sans les revues, sans
les organes d'expression dont-ils ont besoin pour prendre position, pour faire
connaître leurs analyses, pour manifester leurs réactions
critiques ».40(*)
2) Partant du principe que toutes les analyses que la
recherche permet de dégager n'auraient pas lieux d'être, si
elles n'étaient jamais soumises qu'aux jugements de ceux qui les
auraient émises.
La publication leur donne l'écho nécessaire
à leur validation et à leur discussion par la communauté
universitaire. Que ce soit par le jeu d'articles de revues interposés ou
dans le cadre de colloques, souvent annuels, dans lesquels les universitaires
se rencontrent, s'expriment et débattent.
2. Les revues principalement, sont ensuite, les lieux naturels
d'expression des universitaires.
· Ils y parlent d'eux, de leurs professions, de ses
dysfonctionnements, de ses dérives...
· Y font part de leurs opinions sur des débats
sociaux alimentés par des questions juridiques. Comme, se fut le cas
lors de l'affaire Perruche.41(*)
· Enfin, et plus paradoxalement, elles sont les lieux,
que certains groupements d'universitaires choisissent, pour s'adresser
directement au législateur et mettre en échec certaines
législations.
En 2001, un g
roupe de 237 universitaires
représentant 37 universités,
s'élevèrent dans la rubrique point de vue du recueil Dalloz
contre les « imperfections » du projet de loi portant
réforme successorale.42(*)
En 2006 « une soixantaine de professeurs
de droit » lancèrent dans la semaine juridique, un appel pour
l'abrogation des lois mémorielles.43(*)
En 2007, dans la même revue, un groupe
d'universitaire dénonça dans une lettre ouverte adressée
au président de la République les objectifs du règlement
Rome I en cours d'adoption.44(*)
Et, si l'on pourrait penser que les interventions de ces
lobbies45(*) formés
de quelques universitaires, dans des organes de presse aux audiences aussi
réduites, que les revues juridiques; jamais lues que par
eux-mêmes, leurs pairs, et quelques autres46(*), qui ne permettent pas le
ralliement d'une opinion publique qui en a rarement connaissance, demeureraient
sans effets sur le législateur...
De manière « inattendue »,
mettant à mal la transparence démocratique et le
rôle que la presse est censée y jouer, leurs actions sans doute du
fait des ressources, notamment intellectuelles, et de l'autorité
dont-ils disposent, trouvent parfois
« entendeur... ».
De façon
« inattendue », l'article du Groupe a
trouvé les lecteurs qu'il recherchait. Alors que l'Assemblée
nationale s'exposait à la confusion entre les masses de calcul et
d'exercice, les sénateurs devaient avoir leur attention
éveillée par la mise en garde du Groupe, qui leur permit
peut-être de sortir le projet de cette ornière.
Après avoir critiqué de façon
très détaillée la position de l'Assemblée, le
rapporteur de la proposition, M. Jean-Jacques Hyest, ajoutait : « je me
suis permis d'insister sur ce point, qui paraît technique, mais qui
nécessite une explication complète compte tenu des effets pervers
que pourrait avoir la disposition votée par l'Assemblée
nationale. En l'occurrence, je me réfère à un
article récent qui a été signé par près de
deux cents universitaires ». Après qu'il ait
été interrompu par une exclamation de M. Badinter - « C'est
un miracle ! » -, il ajoutait : « En effet, d'autant qu'ils se sont
mis d'accord ! Ils ont ainsi appelé l'attention de l'Assemblée
nationale sur les risques que faisait courir la disposition qu'elle a
adoptée ».
Peu après, M. Badinter prenait la parole
plus longuement pour approuver l'orientation des travaux
sénatoriaux, et faisait une seconde allusion à l'article
du Groupe pour justifier le point de vue adopté : « A cet
égard, vous avez signalé à juste titre, monsieur le
rapporteur, le communiqué commun publié dans le numéro 36
du Dalloz, à la page 2889, par un grand nombre d'universitaires : c'est
la première fois, dans une carrière déjà longue,
que je vois autant d'universitaires se mettre d'accord sur un même
principe ! (sourires) ... Cela méritait d'être relevé au
passage ».
Rémy Libchaber, Une transformation des missions de la
doctrine ?
RTD Civ. 2002 p. 608
|
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Ce qui ne fait que corroborer l'image, largement
véhiculée par ses discours, d'une doctrine (ici envisagée,
comme l`ensemble des auteurs-juristes47(*).), qui si elle peut parfois s'exprimer dans des
journaux à grande audience48(*), écrit pour elle, et est essentiellement
tournée vers elle-même.
« De nos jours, les travaux juridiques restent
certes ignorés du grand public, parce que leurs auteurs s'abstiennent de
toute vulgarisation »
Philippe Jestaz et Christophe Jamin, La doctrine,
éditions Dalloz.
|
|
« Quelles que soient les incertitudes qui portent
sur son identification (Ph. Jestaz et Chr. Jamin, L'entité doctrinale
française, D. 1997.167
; contra L. Aynès, P.-Y.
Gautier et Fr. Terré, Antithèse de « l'entité »
(à propos d'une opinion sur la doctrine), D. 1997.229
), la doctrine se reconnaitît d'abord
par l'appartenance commune de ses représentants à un milieu
scientifique qui la soude. Or, à raison peut-être du
caractère extrêmement technique de leur matière, les
juristes de droit privé ne sont jamais vraiment parvenus - si tant est
qu'ils l'aient cherché -, à déboucher sur un autre public
que celui qui relevait de leur milieu naturel. C'est ce qui pourrait
être en train de changer : lassés du
tête-à-tête avec eux-mêmes auquel les condamne le
simple fait de constituer une communauté scientifique
particulièrement fermée, les juristes chercheraient à
briser le cercle qui les enferme pour pouvoir traiter de droit en dehors des
Facultés, à destination d'un autre public. »
Rémy Libchaber, Une transformation des missions de la
doctrine? RTD Civ. 2002 p. 608.
|
|
3. C'est d'ailleurs là, la dernière raison qui
pousse les juristes à contracter.
Par leurs publications, ceux-ci aspirent obtenir la
reconnaissance de leurs pairs...
· Dans le monde du droit, « la gloire ne se
mesure pas à l'aune de l'influence exercée sur l'histoire des
idées ou sur le droit positif, mais à l'effet produit sur les
pairs.»49(*) Ainsi,
un auteur reconnu est un auteur cité (1), donc
nécessairement publié. Entendu par une maison d'édition
influente50(*).
(1) « L'incorporation sans
citation constitue le comble de la gloire : on se réfère aux
obligations de moyens et de résultat sans même dire en bas de page
que le mérite de la distinction revient à Demogue... »
|
|
· Il s'agit là d'une nécessité, qui
transparait particulièrement dans la controverse qui entoure le concept
de doctrine.
Les divergences sur la notion semblent essentiellement tenir
à ce que certains auteurs sont publiés51(*)et par voie de
conséquences, cités, influents et reconnus, tandis que d'autres
ne le sont pas ou difficilement.
· Ainsi, une première définition
découle de ce que certains auteurs publiés,
essentiellement des universitaires agrégés qui ont les faveurs
des éditeurs,52(*)se sont appropriés la notion et ont
érigés en thèse la question de savoir, si la doctrine qui
se voit attribuées certaines missions essentielles ne devrait pas se
limiter au cercle restreint des auteurs publiés.
Ainsi, pour Philipe Jestaz et Christophe Jamin :
« a) Groupe informel mais homogène
d'auteurs et d'oeuvres, l'entité doctrinale française est un
corps qui tient à la fois de la corporation, de la société
savante et du club de gentlemen ;
b) Elle s'est donné
des statuts non écrits, mais bien connus de ses membres comme de ceux
qui aspirent à le devenir ;
c) Elle a pour signe de
ralliement la leçon d'agrégation, qui révèle et
dans une certaine mesure renforce son esprit de corps ;
d) Elle
s'est donné pour mission d'édifier une dogmatique au sens fort,
c'est-à-dire un véritable système de pensée, et de
là vient, en profondeur, la solidarité ;
e) Elle
participe collectivement à l'exercice du pouvoir dans la cité, en
tant qu'elle accomplit ladite mission ; »
« Pour se faire admettre, l'intéressé
doit avoir publié des ouvrages qui soient considérés -
c'est une tautologie - comme véritablement
doctrinaux. »
|
|
· Par opposition, une seconde définition
établit-elle une hiérarchie à l`intérieur
d`une doctrine que formeraient l'ensemble des juristes, faisant émerger
la notion de doctrine autorisée. Celle-ci serait le fait des auteurs les
plus réputés.
« Début de définition : des «
auteurs » - La doctrine (du latin doceo, docere qui signifie
enseigner, instruire) est, en première approche, l'ensemble des opinions
émises par les auteurs, c'est-à-dire les juristes qui
publient leurs écrits. Ceux qui possèdent une réputation
dans leur domaine forment la doctrine « autorisée », les
autres constituent une cohorte lue avec plus de circonspection. Elle est
l'oeuvre d'une communauté hétéroclite,
désignée sous ce même vocable. » Patrick
Morvan, Professeur à l'université Panthéon-Assas (Paris
II) Dalloz 2005 p. 2421 La notion de doctrine (à propos du livre de MM.
Jestaz et Jamin.)
|
|
· Enfin et toujours par opposition à la
première, une troisième y range tous les juristes qui
écrivent sur le droit, sans opérer une quelconque distinction.
« La doctrine cependant n'est pas un corps
constitué et hiérarchisé. Elle se compose de tous les
juristes, qu'ils enseignent ou qu'ils plaident, et surtout, écrivent sur
le droit, même si certains auteurs ont, en fait, plus de chance que
d'autres d'être entendus, et si sa partie universitaire lui donne,
directement ou indirectement, une incontestable unité de méthode
et de ton. »
Jacques Ghestin, RTD Civ. 2002 p. 11 Les données positives
du droit.
« MM. Jestaz et Jamin ont présenté ce
qu'ils appellent « l'entité doctrinale française »
d'une manière qui justifie la présente réaction [
...]Considérer la doctrine comme une entité homogène et
compacte, c'est méconnaître sa nature profonde. Comme celles des
savants, les opinions des juristes sont celles d'individus. « On entend
par doctrine les opinions émises par les auteurs... » écrit
J. Carbonnier
. Et ces auteurs, des plus divers, professent des
analyses, formulent des suggestions, émettent des critiques, bref
s'attachent à trouver ou à retrouver la cohérence du
droit, au-delà des lois et des jugements. Et cette tâche insigne,
chacun la remplit à sa manière, dans sa science et sa conscience,
dans le respect des autres et de la libre recherche scientifique
. »
Laurent Aynès Pierre-Yves Gautier François
Terré
Antithèse de « l'entité » (à
propos d'une opinion sur la doctrine).Recueil Dalloz 1997 p. 229
|
|
Certes cette liste n'est pas exhaustive, mais elle couvre
un large panel des thèses qui ont pu être avancées sur
l'entité doctrinale.
Elle fait de plus clairement apparaître le
rôle des grandes maisons d'édition juridiques dans la construction
de la notion de doctrine.
Si celles-ci plaçaient tous les auteurs sur un pied
d'égalité, il n'y aurait sûrement pas débats.
Ainsi parce qu'elles sélectionnent les auteurs et
que tous ne sont pas publiés, les grandes maisons d'édition
juridiques exercent sur eux et la notion même de doctrine un réel
« pouvoir » qu'elles semblent conscientes
d'exercer:
« Les écrits restent et celui
qui les a commis
s'incorpore à leur bibliothèque. Il
appartient à la doctrine. »
« Le rôle de l'éditeur est un
pouvoir
[...] Les auteurs augmentent en nombre,
comme progresse le besoin de
communiquer.
[...] A la démangeaison naturelle, s'ajoutent
des mobiles, qui pour l'écrivain juriste, sont, dans un ordre
hiérarchique: la notoriété et le profit.
[...] L'éditeur ne tient, en principe, pas
compte des motivations de l'auteur. Il procède, à son
égard, selon ses propres critères.
[...] Pour les auteurs, il est difficile d'être
publié. La situation de l'éditeur reste donc très forte,
comparée à la leur.
[...] Le pouvoir, ainsi, démontré
dans son principe, se renforce ou s'atténue suivant la qualité de
la maison d'édition. Si elle est notoire, elle attire les collaborateurs
qui, spontanément, lui proposent leurs
oeuvres. »53(*)
II) Les publics de l'édition juridique.
« Le rôle de l'éditeur
juridique serait [selon André Dunes] fondamental dans les domaines de la
formation des juristes, de leur exercice professionnel, de la solution des
problèmes des entreprises et de la vulgarisation du droit dans le grand
public. »54(*)
Ce qui renvoie dans les faits aux deux marchés
revendiqués par les éditeurs juridiques.
A) L'incontestable marché constitué par
les spécialistes du droit et les professionnels initiés.
La formation des juristes, leur exercice professionnel, la
solution des problèmes des entreprises renvoient à ceux que l'on
avait rangé dans la deuxième catégorie des publics de
l'édition juridique: les étudiants, les universitaires, les
professionnels du droit et les professionnels initiés au droit.
Catégorie, qui correspond dans les faits au premier
et principal marché de l'édition juridique.55(*)
Les éditeurs mettent à leur disposition un
panel d'offre afin de satisfaire à leurs besoins.
a) Les besoins du premier marché de
l`édition.
Si le premier marché de l'édition juridique
ne se limite pas comme on aurait pu le penser aux spécialistes du droit,
il se réduit à un cercle très restreint d'individus dont
les besoins sont attachés à une matière dont les contours
sont difficiles à délimiter.
a-1) Le droit.
Entendu largement comme l'ensemble des règles et
dispositions juridiques régissant les rapports entre les hommes ;
analysé sous le prisme de la hiérarchie des nomes, le droit
renvoie aujourd'hui à une multitude de textes de plus en plus nombreux
et foisonnants.
En termes de chiffre, ce tableau dressé fin janvier
2010, dans un article paru au journal Le Monde permet un bref aperçu de
la situation56(*) :
« En 1980, [indique-t-il] les lois
promulguées représentaient 632 pages. En 1990, ce chiffre
s'élevait à 1 055 pages. En 2006, tous les records ont
été battus avec près de 2 000 pages.
Depuis le début de la législature
actuelle, en 2007, pas moins de 117 projets ou propositions de loi ont
été adoptés, sans compter les conventions
internationales...»
Le constat ne s'arrête pas là.
« Au-delà du nombre, c'est la mauvaise qualité des
textes [...] qui est en cause. »
« Une
« frénésie de lois », une loi instable, peu
lisible, obscure pour les citoyens, [« qui n`y
prête[raient] »] qu`une oreille
distraite »...
Ce constat sévère est
récurrent. »57(*)
Technique, complexe, « instrument du
politique spectacle », parfois simplement
« d'affichage »58(*) .
La loi « bavarde »,
« tâtonne, hésite, bafouille », met à
mal la sécurité juridique, et laisse sur son
passage« un droit mou, flou, à l'état
gazeux... »59(*)
Et aussi dense et complexe qu'il paraisse
déjà, le droit n'est pas que çà...
C'est également par an des dizaines de milliers de
décisions de justice entre lesquelles, fautes d'indications majeures de
leurs auteurs60(*), il est
souvent difficile de se retrouver.
a-2) Quels sont les besoins du premier marché
de l'édition ?
Sans doute aurait-il fallu pour cette partie que
j'interroge des juristes et des professionnels. Je n'en avais malheureusement
pas le temps ou tout au moins pas un temps suffisant pour obtenir des
résultats suffisamment significatifs et probants...
J'ai bien lancé quelques appels à
témoignages sur plusieurs sites juridiques, mais ceux-ci n'ont pas
trouvé d'échos.
J'aurais certes pu m'appuyer sur une étudiante sans
doute plus habile que moi, qui l'année de son mémoire, a su
seule, aux prix d'enquêtes, dégager les pratiques
informationnelles des juristes61(*)... Malheureusement, le seul endroit où son
mémoire est accessible était fermé pendant
l'été.
J'ai, un instant, pensé m'appuyer sur ma propre
expérience d`étudiante en droit, mais ma démarche, loin
d'être scientifique, n'aurait sans doute pas été
très sociologique : « La connaissance personnelle que les
sociologues du droit tirent de leur mémoire de juristes [serait dit-on]
un obstacle considérable à la constitution d'une sociologie
scientifique du droit »62(*).
Un mal, pour un bien...
Ces échecs m'ont, en fait, permis de réaliser
que les éditeurs, qui tentent en permanence de satisfaire à leurs
besoins sont après les publics eux-mêmes, les plus à
même à me renseigner...
C'est ainsi encore une fois, à leurs plaquettes et
sites, que je me suis essentiellement référée.
a-2-1) Les besoins du premier marché de
l'édition vus par l'éditeur.
« L'éditeur
juridique assure depuis toujours, deux fonctions»:
« l'enregistrement des informations » et
« l'adaptation de celles-ci aux besoins des
usagers ». L'adaptation consistant à
présenter les informations dans « des conditions
telles qu'elles soient compréhensibles et
assimilables. »
« La somme documentaire»
des informations juridiques « est d'une telle
ampleur qu'il est indispensable de la diviser » et de
« l'adapter aux besoins spécifiques des
catégories différentes d'utilisateurs ».
André Dunes.
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EDITEURS
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BESOINS AUXQUELS LES EDITEURS DISENT
REPONDRE.
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DALLOZ
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« L'actualité
législative et jurisprudentielle. »
« Les Codes Dalloz sont reconnus pour allier
La simplicité de leur utilisation à
l'objectivité de la sélection des textes et à
la rigueur de leur mise à jour. Notre
équipe de rédaction en enrichit constamment le contenu
avec les textes complémentaires indispensables, la
jurisprudence pertinente et, pour un nombre croissant de
titres, des commentaires explicatifs. »
Des « outils
pédagogiques.».
« Un accès simple et rapide à une
information pertinente et pratique. »
« Des explications synthétiques,
précises et documentées, offrant ainsi aux
professionnels du droit comme aux universitaires, des analyses
pertinentes pour comprendre, maîtriser et mettre en oeuvre les
règles de droit à travers leurs finalités, leurs
évolutions et leurs nouvelles organisations. »
« Un accès direct et efficace à
tous les textes législatifs et réglementaires,
régulièrement mis à jour, à
la jurisprudence résumée la plus pertinente et,
si nécessaire, à des commentaires pour mieux
préciser la portée juridique des textes. »
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LES EDITIONS DELMAS (HORS COLLECTION DELMAS
EXPRESS)
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« À jour des mesures fiscales de la loi
de Finances rectificative pour 2009 et de la loi de Finances pour
2010 »
« Les données sont illustrées par
des dizaines d'exemples concrets et accompagnées d'actes
commentés. »
« L'approche distingue chaque type
d'opérations, et détaille les conditions d'imposition,
les taux, les exonérations ou les abattements éventuels,
avant de proposer des stratégies ou des solutions pour tirer au
mieux profit de la réglementation fiscale. »
« Une présentation méthodique du droit du
divorce organisée autour de trois grands
thèmes »
« Ce guide propose de nombreux exemples d'actes
qui pourront utilement assister les professionnels dans leur activité
quotidienne auprès des différentes
juridictions. »
« Présentation complète et
accessible de la réglementation »
« Il présente l'ensemble des
règles qui concernent ces deux catégories de
délégués, leur mode d'élection ou de
désignation, leurs fonctions, il décrit la
procédure spéciale à mettre en oeuvre en cas de
licenciement, analyse l'interprétation qu'en font les
juges afin de leur donner les informations pratiques, concrètes
et tous les conseils, et exemples d'actes, qui leur seront
utiles lors de l'accomplissement de leur mandat. »
« Des conseils utiles et pratiques, des
exemples concrets et des modèles de contrats et de lettres, disponibles
sur cédérom et téléchargeables sur
Internet »
« Une approche aussi dynamique que
didactique »
« Des réponses aux nombreuses questions
liées à l'exercice de cette activité. »
« À jour des dernières
réglementations et jurisprudences, l'explication des auteurs
s'accompagne d'exemples concrets, de conseils pratiques et de
modèles. »
|
Juris éditions
|
« Un ouvrage qui répond à toutes
les questions que vous êtes amenés à vous poser au
quotidien. Prenant en compte les lois et la
jurisprudence récentes, cet ouvrage vous explique des
règles complexes, le plus souvent ignorées, pour
vous permettre, à vous, porteurs de projets ou dirigeants d'association,
de mettre sur pied vos idées et de gérer sereinement vos
actions. »
« Le premier ouvrage qui vous présente
de façon transversale tous les aspects
juridiques »
« L'ouvrage présente l'ensemble des
textes spécifiques et ceux plus généraux qui s'appliquent
à ce nouveau type d'organisme à but non lucratif. Il envisage
également toutes les situations non prévues par la
loi »
« À jour des derniers textes
législatifs et réglementaires »
« Une lecture abordable et
compréhensible de la réglementation de la
réglementation des séjours de vacances et accueils de loisirs
sous la forme de 100 fiches synthétiques regroupées en 6
thèmes » « Des réponses
concrètes à vos questions. »
« Un classement
thématique »
« Une information allant de l'initiation
à l'expertise la plus complexe »
« En continu. En recevant 2 fois par mois toute
l'actualité du droit »
« En profondeur. Dans chaque numéro, un
dossier complet et transversal détaille une question complexe, un point
particulier de l'actualité, pour toujours gérer au mieux
vos actions. » « Grâce à la
rubrique « Acteur » les voix qui comptent de vos secteurs s'expriment
et analysent la vie associative dans leur « Tribune »
» « Grâce à la version
numérique de la revue, et aussi à l'index que vous
recevez gratuitement chaque année, vous pouvez retrouver toute
l'information que vous recherchez parmi les numéros reçus dans
votre abonnement mais aussi ceux des années précédentes :
un véritable fonds documentaire en permanence utile
! »
« Conseils et commentaires des meilleurs
spécialistes »
« Des réponses précises à
des cas concrets sélectionnés par la
rédaction »
« Des solutions concrètes des meilleurs
spécialistes »
|
Editions Francis Lefebvre
|
« L'exposé complet de la
réglementation applicable en la matière, des
solutions concrètes aux difficultés qu'elle
soulève, illustrées de nombreux conseils. »
« Des réponses fiables et
exhaustives »
Que soit « traité de façon
synthétique et pratique
l'exhaustivité d'un sujet. »
« Les rédacteurs des Editions Francis Lefebvre
décryptent pour vous toute
l'actualité »
Des « ouvrages synthétiques et
pratiques [qui] traitent un sujet
d'actualité »
Des « analyses et
commentaires »
« Une information précise et
complète : diagnostic du sujet, sélection des
textes et de la jurisprudence, modèles d'actes si besoin,
actualisée en continu, sur près de 130 thèmes de
fond ou d'actualité. »
|
Les éditions législatives
|
« Chaque ouvrage est organisé pour des
consultations rapides et fréquentes grâce à de nombreux
accès à l'information : tables alphabétiques des
thèmes et mots-clés, tables chronologiques, recherche par
mots-clés et analogies... »
« L'essentiel du Droit commenté et
analysé de manière pratique et organisé sous forme
d'études thématiques. »
Des « documentations juridiques "Tout en
Un". »
« Des analyses et des commentaires
rédigés sous le devoir de
neutralité. »
Que « les textes juridiques [soient rendus]
abordables et pratiques »
« Rester à la pointe de
l'actualité. »
« Un accès rapide à
toutes les sources de la réglementation »
« Une sélection rigoureuse des
textes et de la jurisprudence. »
« Une documentation organisée en base
de données structurée pour faciliter les recherches par des tris
multicritères. »
« Un commentaire rédigé par un
expert du sujet pour éclairer le praticien. »
|
Blog Omnidroit commun
(Dalloz, Francis-Lefebvre, Les Editions
Législatives)
Blog réservé aux
abonnés.
|
« Le site lancé en mai 2008 offre aux
abonnés des trois Maisons une très large couverture de
l'actualité juridique. Délibérément
sélective, l'actualité Omnidroit se caractérise
par l'attention portée à la hiérarchisation de
l'information et à la valeur ajoutée du
commentaire. »
Nb: ce blog est fermé aux commentaires.
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Blog Dalloz
Blog gratuit.
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« Un espace d'écoute et de dialogue avec
et entre les utilisateurs de Dalloz.fr. Nous les invitons d'ores et
déjà à s'exprimer en toute transparence
sur l'usage qu'ils font des bases documentaires que nous avons conçues
à leur intention »
« Un espace de débat sur les questions
de droit qui traversent aussi bien la pratique professionnelle des juristes que
les questions de société. »
« Dalloz donnera la parole à ses
auteurs, qui plus encore que d'autres, ont toute
légitimité pour livrer leurs points de vue. Ils s'y
exprimeront en totale indépendance sur le ton libre et direct
qu'autorise mieux qu'aucun autre ce nouveau
média. »
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Blog payant.
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d'une documentation fiable, vous avez aussi besoin de commentaires
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européens, les commentaires de
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différents pays et traite aussi de questions plus
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gestion du bâti »
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premières du droit »
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· fiable : nos équipes éditoriales et
auteurs - le conseil scientifique en tête - apportent leur expertise dans
la sélection et l'analyse de l'actualité ;
· réactive : toutes nos revues sont
placées au coeur de l'actualité et détaillent les
enjeux en cours, notamment ceux qui découlent des
réformes législatives ;
· pratique : commentaires,
conseils, avis... les spécialistes ajoutent toujours aux sources brutes
citées une mise en perspective et une analyse des informations
;
· synthétique : l'essentiel
de l'information vous est livré et la nouvelle
présentation des revues est conçue pour une lecture plus
rapide. »
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intéressent »
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sélection rigoureuse des textes et de la jurisprudence,
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fiabilité des informations »
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Les Répertoires Defrenois
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L'actualité juridique sous un angle
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articles »
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sur les dernières évolutions législatives et
jurisprudentielles »
« Un éclairage sur les grandes
réformes ou sur des sujets d'actualité
majeurs. »
|
Les éditions LGDJ-Montchrestien
|
LGDJ
« Le droit positif [exposé] de
façon claire et synthétique. »
« Une source de références
exhaustives dans les matières fondamentales du droit, associant
analyse, jurisprudence et illustration
pratique. »
« Un accès approfondi à
une thématique juridique. »
« Un regard expert et un éclairage
pratique de l'actualité jurisprudentielle et
législative. »
Montchrestien
« Aborder de façon concise et
néanmoins exhaustive un aspect précis
du droit. »
« Valeur scientifique. »
« Pédagogie et réflexion
doctrinale »
« Des ouvrages concis de réflexion
sur des questions d'actualité de la vie
politique ou des problématiques institutionnelles. »
|
Gualino éditeur
|
« Sous une forme rigoureuse et accessible, le
traitement synthétique d'un sujet. »
« Une approche
didactique. »
|
Joly Editions
|
« Assurent une veille sélective et
stratégique »
Des « documentations expertes [...]
Exhaustive, opérationnelle et parfaitement
à jour »
|
La Gazette du Palais
(Quotidien juridique)
|
« Arrêts et de décisions
recensés et commentés »
« Un état de l'actualité
juridique »
|
Les Petites Affiches
|
« Une veille continue, en diffusant
chaque jour une information indépendante et une réflexion
exigeante »
« Le point sur un thème
majeur de l'actualité législative ou
jurisprudentielle. »
« Une veille documentaire permanente
pour tous les professionnels du droit. »
|
Synthèse:
|
Il ressort de l'exploration des sites et plaquettes des
éditeurs, que les publics du premier marché de l'édition
ont besoin:
1) d'avoir accès à une information
juridique sur le droit positif et ses évolutions:
-exhaustive et complète.
-fiable.
-d'actualité (et actualisée.)
-pertinente, directement utile, facilement et rapidement
accessible. (Sélectionnée, synthétisée, pratique,
guidée)
-claire et compréhensible.
2) d'avoir accès à une information
juridique, éclairée, commentée, enrichie d'une analyse du
droit positif scientifiquement discutée (par des universitaires ou des
professionnels).
3) de lieux où échanger et débattre
de l'actualité juridique, et de leurs professions.
|
|
a-2-2) Les besoins du premier marché de
l'édition en droit : analyse du témoignage d'un praticien du
droit: Jacques Vautier, notaire.63(*)
a-2-2-1) Le témoignage.
Les contraintes, obligations et devoirs des
praticiens.
« Le praticien est donc un
professionnel du droit en contact permanent avec ces sujets du droit que sont
ses clients. C'est donc à lui qu'incombe la tâche de leur exposer
le droit applicable. Pour cela, il doit connaître parfaitement le droit
positif, et donc l'actualité juridique. Mais il n'est pas seulement un
messager du droit au service du citoyen, il doit lui délivrer une
information compréhensible qui lui permettra de disposer d'une
connaissance suffisante des normes qui lui sont applicables. Dans cette
perspective, le praticien doit avoir une attitude réfléchie face
à l'actualité juridique. [Il est] un homme constamment
obligé d'avoir une connaissance parfaite de
l'actualité.»
« Vis-à-vis du
néophyte qu'est son client, le praticien a deux fonctions principales
:
_ d'une part, il doit expliquer le droit à
ses clients : ses conseils doivent être avertis et éclairés
;
_ d'autre part, il doit appliquer le droit en
réalisant les souhaits de ses clients.
Ces deux fonctions nécessitent une
connaissance exacte du droit, et par voie de conséquence, de
l'actualité juridique. C'est pour cette raison que la jurisprudence
exige du praticien une obligation d'efficacité juridique de ses
actes. »
« La fonction du praticien implique une
connaissance parfaite du droit positif. Pour cela, sa « pratique »
doit être valable, c'est-à-dire être en conformité
avec le droit positif.
Dans cette perspective, la jurisprudence lui
impose une obligation d'efficacité de ses actes. Cela implique de
connaître parfaitement l'ensemble de la législation, mais
également la jurisprudence. »
« Néanmoins, la tâche
assignée au praticien relève aujourd'hui d'une mission quasiment
impossible. [...] Mon propos n'est pas de critiquer l'augmentation des textes
législatifs et réglementaires.
[Cependant], la rédaction de ces nombreux
textes laisse trop souvent perplexe et le praticien peut se trouver dans deux
situations :
_ la loi peut avoir été mal
rédigée et engendre des difficultés
d'interprétations,
_ elle peut suspendre l'application de ses propres
dispositions à la rédaction d'un texte infra
législatif. »(« La difficulté pour le
praticien est [souvent] de savoir à quelle date [ils] vont
paraître »)
[...] Etant entendu, que « la mauvaise
rédaction d'une loi est le pire ennemi du praticien. [...] Celui-ci est
nécessairement obligé de l'appliquer, mais il ne sait pas
comment. »
« Le praticien doit également
être attentif aux différentes décisions de justice. Il le
sera d'autant plus, s'agissant des décisions de la Cour de cassation et
du Conseil d'État. Mais, aujourd'hui, il lui est nécessaire de
connaître en outre la jurisprudence des cours
européennes.
Exemple : lorsque la Cour européenne des
droits de l'homme a rendu l'arrêt Mazurek, les notaires se sont
demandés s'il fallait appliquer directement cette solution bien qu'une
décision de la Cour de cassation ait affirmé le
contraire.
[...]
Comment le praticien doit-il agir face à
une divergence entre deux chambres de la Cour de cassation ou entre cours
d'appel et Cour de cassation ? »
Les attentes des
praticiens.
« Le praticien a besoin que
l'actualité juridique fasse l'objet d'un travail de sélection.
[...] »
Il « attend d'être
renseigné sur la mise en oeuvre de la loi ou de la jurisprudence. Dans
cette perspective, il attend des commentaires, voire un mode
d'emploi. »
Il attend, que « la doctrine et la
pratique », « apporte[nt] des solutions »
« aux nombreux problèmes » que « peuvent
soulever » « une loi ou une
jurisprudence ».
Enfin, « la pratique est de plus en
plus considérée comme une source du droit, notamment en droit dit
« des affaires ». Cependant, beaucoup de praticiens hésitent
à appliquer les différents montages imaginés. Une
première validation dans une revue juridique signée par un auteur
de référence pourra l'amener à adopter de tels
montages. »
« Les enjeux du traitement de
l'actualité juridique. »
« Des moyens financiers pour le
traitement de l'actualité juridique
Si différents outils sont aujourd'hui
offerts au praticien pour posséder une connaissance parfaite de
l'actualité juridique, il n'en reste pas moins que ces outils sont pour
la plupart payants. Or tous les praticiens n'ont pas les ressources
financières suffisantes pour s'abonner à tous ces outils
d'information.
[...]
Par ailleurs, à supposer qu'il ait des
moyens financiers suffisants, le praticien n'a pas nécessairement le
temps pour appréhender toute l'information. Dans cette perspective, il
est souvent nécessaire que des cellules de documentation juridiques
soient créées. Celles-ci auront pour fonction d'éditer une
revue de presse ainsi que des flashs d'informations.
Il en résulte nécessairement une
inégalité entre praticiens. Certains auront la chance
d'être avertis en temps réel de l'actualité juridique qui
sera sélectionnée, alors que d'autres n'auront connaissance de
l'information que plus tard, lorsqu'ils auront le temps de lire leur
documentation... »
Les autres besoins des
praticiens.
Les praticiens ont, enfin, besoin de lieu
où débattre, discuter et faire évoluer le droit
:
« Chaque année depuis plus d'un
siècle, les notaires de France se réunissent en congrès
pour débattre d'un sujet d'ordre strictement juridique et faire des
propositions pour adapter ou améliorer notre droit.
Aucun sujet interne à la profession, aucun
thème corporatiste n'y est abordé. D'autres instances
professionnelles existent à cet effet.
C'est actuellement en France le plus important des
congrès professionnels. Notaires, collaborateurs, professeurs de droit,
magistrats, représentants des ministères, journalistes,
exposants... près de 5.000 personnes y participent et travaillent durant
trois jours.
Le Congrès des notaires de France est
devenu une véritable institution au service du droit et de la
société.
Ses propositions sont à l'origine ou ont
inspiré de nombreuses lois, dont la plus récente est celle du 3
décembre 2001, « relative aux droits du conjoint survivant et des
enfants adultérins et modernisant diverses dispositions du droit
successoral ».
Le 98e Congrès s'est
déroulé à Cannes, au mois de septembre dernier. J'avais
l'honneur d'en être le président. Il avait pour thème
« Patrimoine professionnel, méthode et perspectives
».
Certaines de ses propositions ont
(déjà) été reprises dans le projet de loi sur
l'initiative économique actuellement en discussion devant le
Parlement. »
EXIGENCES LIEES A SON METIER
|
DIFFICULTES RENCONTREES.
|
BESOINS
|
« Il doit connaître parfaitement le droit
positif, et donc l'actualité juridique: »
-« Le praticien est donc un professionnel du droit en
contact permanent avec ces sujets du droit que sont ses clients. C'est donc
à lui qu'incombe la tâche de leur exposer le droit
applicable. »
-« il doit lui délivrer une information
compréhensible qui lui permettra de disposer d'une connaissance
suffisante des normes qui lui sont applicables. Dans cette perspective, le
praticien doit avoir une attitude réfléchie. »
« Vis-à-vis du néophyte qu'est son
client, le praticien a deux fonctions principales :
_ D'une part, il doit expliquer le droit à ses clients :
ses conseils doivent être avertis et éclairés ;
_ D'autre part, il doit appliquer le droit en réalisant
les souhaits de ses clients. »
« Sa « pratique » doit être valable,
c'est-à-dire être en conformité avec le droit positif.
Dans cette perspective, la jurisprudence lui impose une
obligation d'efficacité de ses actes. Cela implique de connaître
parfaitement l'ensemble de la législation, mais également la
jurisprudence»
|
« L'obligation assignée au praticien de
connaître parfaitement l'actualité juridique devenait de plus en
plus difficile, voire relevait d'une mission quasi impossible.
Pour conforter cette affirmation, trois arguments doivent
être soulignés :
_ L'augmentation constante des textes normatifs ;
« Le praticien n'a pas nécessairement le
temps pour appréhender toute l'information. »
« La rédaction de ces nombreux textes laisse
trop souvent perplexe et le praticien peut se trouver dans deux situations :
_ la loi peut avoir été mal rédigée
et engendre des difficultés d'interprétations ;
« En outre, la mauvaise rédaction d'une
loi est le pire ennemi du praticien. En effet, celui-ci est
nécessairement obligé de l'appliquer, mais il ne sait pas
comment. »
_ Elle peut suspendre l'application de ses propres dispositions
à la rédaction d'un texte infra législatif. »
La difficulté pour le praticien est de savoir
à quelle date vont paraître ces décrets. Aucune
précision n'a été apportée.
|
« Un accès rapide à l'information
juridique. »
|
|
_ La multiplication des juridictions et l'inflation des litiges
;
Le praticien doit également être attentif
aux différentes décisions de justice. Il le sera d'autant plus,
s'agissant des décisions de la Cour de cassation et du Conseil
d'État.
Mais, aujourd'hui, il lui est nécessaire de
connaître en outre la jurisprudence des cours
européennes.
_ Les conflits de solutions entre différentes
juridictions.
Comment le praticien doit-il agir face à une
divergence entre deux chambres de la Cour de cassation ou entre cours d'appel
et Cour de cassation ?
|
« Le praticien a besoin que l'actualité
juridique fasse l'objet d'un travail de sélection. »
Une information pratique
Le praticien attend d'être renseigné sur la mise en
oeuvre de la loi ou de la jurisprudence. Dans cette perspective, il attend des
commentaires, voire un mode d'emploi
Une information positive (le droit positif)
Elle peut soulever de nombreux problèmes auxquels la
doctrine et la pratique doivent apporter des solutions
|
« La pratique source de création
Le praticien, confronté à un droit positif parfois
inadapté aux intérêts de ses clients, imagine ce que l'on
appelle des « montages » juridiques, qui permettent d'optimiser telle
ou telle situation.
Il s'agit souvent de trouver la solution qui, non imaginée
par le législateur, n'est pas contraire à la loi. »
|
|
« Chaque année depuis plus d'un siècle,
les notaires de France se réunissent en congrès pour
débattre d'un sujet d'ordre strictement juridique et faire des
propositions pour adapter ou améliorer notre droit.
Aucun sujet interne à la profession, aucun thème
corporatiste n'y est abordé. D'autres instances professionnelles
existent à cet effet. »
« Une information innovante
La pratique est de plus en plus considérée comme
une source du droit, notamment en droit dit « des affaires ».
Cependant, beaucoup de praticiens hésitent à appliquer les
différents montages imaginés. Une première validation dans
une revue juridique signée par un auteur de
référence pourra l'amener à adopter de tels
montages. »
|
|
a-2-2-2) Synthèse :
Les besoins dégagés par le témoignage de
Jacques Vautier rejoignent à peu de choses près, ceux qu'a
révélés l'analyse des sites et des plaquettes des
éditeurs juridiques. Ils seraient selon lui à rattacher à
trois causes:
-Les relations qui lient les praticiens à leurs
clients.
-La masse des informations juridiques disponibles.
-Le manque de clarté et les difficultés
d'interprétation que peuvent soulever la loi.
1) La relation qui lie les praticiens à leurs clients
et les responsabilités qui pèsent sur eux, induisent que ceux-ci
ont besoin d'une information exhaustive et complète sur le droit positif
et son actualité, dont on peut facilement imaginer, qu'elle doit
également être fiable.
2) La masse des informations juridiques disponibles est dense.
Or, les praticiens n'ont pas nécessairement le temps et les moyens de se
consacrer à la recherche d'informations. Aussi, ils ont besoin d'un
accès rapide à l'information juridique et que celle-ci fasse
l'objet d'un travail de sélection.
3) Le droit est parfois peu clair, contradictoire et difficile
à interpréter.
Pour cette raison, les praticiens ont besoin de
l'éclairage d'experts (la doctrine et des praticiens) pour trancher
certaines questions.
Ce à quoi il convient d'ajouter leur besoin de
discuter et échanger sur le droit et les innovations qu'ils peuvent lui
apporter. Avec l'idée que, s'agissant des innovations, ils en attendent
validation par des experts avant de les appliquer.
a-2-2-3) Un besoin ?
Plus qu'un besoin être informé sur le droit
positif et ses évolutions, est pour les praticiens du droit un
devoir.
Les relations qui les lient à leurs clients, font peser
sur eux de véritables obligations de connaissance (exhaustive, fiable,
complète) et vigilance du droit applicable susceptibles d'engager leurs
responsabilités civiles sur le fondement du droit commun64(*), dont la jurisprudence a
tendance à envisager largement les manquements.
En ce sens, les compétences personnels d'un client et
la présence à ses côté d'un autre professionnel du
droit ne déchargent pas un professionnel de son devoir de
conseil.65(*)
Ces obligations: quelles sont-t-elles
?
1) Comme pour tous les professionnels, pèse sur
eux un devoir d'information et de conseil: « l'obligation d'informer
et d'éclairer les parties ».
A ce titre, les professionnels du droit sont tenus
« de conseiller leurs clients conformément au droit positif en
vigueur » et de leur délivrer une information juridique sur
leurs droits, leurs situations et les conséquences de leurs actions.
Commet ainsi un manquement à ce devoir:
-le notaire qui n'attire pas « l'attention des
parties sur l'importance et les risques de leurs
engagements ».66(*)
-l'avocat qui n'informe pas « son client sur
l'existence et les formes des voies de recours, existant contre les
décisions rendues à son encontre »67(*)
-ou l`« avocat qui agit pour son client en
méconnaissance d'une nouvelle jurisprudence de la Cour de
cassation.68(*)
2) Pèse également sur eux
« un devoir général de loyauté, de prudence, et
de diligence. »69(*)
A ce titre « l'avocat doit recueillir, de sa
propre initiative auprès de ses clients, l'ensemble des
éléments d'information et les documents propres à lui
permettre d'assurer, au mieux, la défense de leurs
intérêts.70(*)
3) Pèse, enfin, sur eux, une obligation
d'assurer l'efficacité de leurs actes.
Commet ainsi un manquement à cette obligation,
l'huissier de justice qui ne conseille pas ses clients sur l'utilité et
l'efficacité des actes qu'ils sont requis d'accomplir.71(*)
a-2-3) Synthèse des besoins.
Les besoins du premier marché de l'édition
juridique découlent pour l'essentiel de la nature complexe, instable et
foisonnante du droit.
Et, si l'on entend souvent dire que cette situation est
dangereuse pour la sécurité juridique des citoyens qui sauraient
difficilement respecter un droit qu'ils ne connaissent ou ne comprennent pas,
on remarque qu'elle l'est tout autant, si ce n'est plus, pour celle des
professionnels du droit dont la responsabilité peut plus facilement
être engagée: « La complexité croissante du droit
multiplie les risques d'erreur ».72(*)
Certes, la question se pose sans doute dans une moindre
mesure pour les universitaires, les étudiants, et les autres
professionnels. Cependant, ayant tous affaire quotidiennement au droit, ils
sont comme les professionnels confrontés à sa densité et
son instabilité, qui font qu'il est de plus en plus difficile, d'y
trouver l'information pertinente et utile.
Ainsi les besoins en information juridique des publics du
premier marché déjà assimilables à ceux de leurs
auteurs (publics et auteurs de l`édition se confondent), peuvent
être assimilés, sans peines à ceux des praticiens du droit,
qui sont à l`appui de cette thèse, les publics les plus
représentés de ce marché.
· Les éditeurs juridiques disent, en
effet, « s'adresse[r] « quantitativement » davantage
à des praticiens, avocats d'affaires et autres, soucieux de solutions
juridiques concrètes qu'à des théoriciens férus de
doctrine ».
Ce qui est pour eux un des effets de l'«
l'influence [...] de la culture juridique anglo-saxonne », qui aurait
transformé les besoins des publics de l'édition : « La
recherche de solutions immédiates prend[rait], de plus en plus, le pas
sur la quête d'arguments de raisonnement »73(*):
« C'est le fantasme du
précédent : plutôt que de raisonner, de passer par
l'abstraction, les praticiens sont persuadés souvent qu'existe
déjà une décision leur donnant raison dans la situation en
cause.
[...]On assiste à la naissance de
nouvelles valeurs, d'essence marchande plus qu'intellectuelle :
l'exhaustivité (la quantité prime la qualité ; le client,
le consommateur de droit, prime le juriste : je veux pouvoir tout acheter pour
être sûr de tout avoir), l'actualité (comme en d'autres
domaines, la tyrannie de l'actualité s'exerce dans le domaine juridique
: un article, un ouvrage juridique a une valeur parce qu'il traite d'un sujet
d'actualité [telle réforme, à peine adoptée], donc
il se vend bien), la réactivité (même idée :
caractère jetable du commentaire immédiat, sa valeur tient
à ce qu'il est le premier disponible ; « vite écrit, vite
lu, vite périmé, vite oublié »), le décryptage
: le lecteur veut un mode d'emploi, une explication de la loi et de la
jurisprudence, opérationnel,
simplifié. »
Les besoins des publics du premier marché
de l'édition son ainsi au nombre de trois :
1) Ils ont besoin d'avoir accès
à une information juridique sur le droit positif et ses
évolutions, qui soit fiable, actualisée, facilement et rapidement
accessible. Soit triée, sélectionnée,
synthétisée, pratique, guidée, complète et
exhaustive.
2) Ils ont également besoin d'un
accès à une information juridique enrichie d'une analyse du droit
positif scientifiquement discutée, éclairée et
commentée.
En ce sens:
· Cette jurisprudence, que le praticien est contraint
à connaître, est le strict résultat d'un travail de
synthèse et réflexion des auteurs de l'édition.
« Dans la remarquable thèse
qu'elle a consacrée à « la jurisprudence en droit
privé », et où elle cherche à faire la
« théorie d'une pratique », E. Serverin a
parfaitement mis en lumière le rôle des ouvrages de droit-et en
particulier des revues -dans la fabrication de la jurisprudence: en soi, le
fait qu'une décision, quelle que soit son importance, soit rendue, ne
suffit pas à la faire accéder au statut de
« jurisprudence », et ceci, d'ailleurs, quelle que soit
l'importance que la jurisprudence elle-même prétend lui
donner.
Ce statut jurisprudentiel suppose que la
décision en question, qui aurait pu demeurer obscure, sera reçue
par la communauté des juristes comme porteuse d'une règle
jurisprudentielle. »74(*)
« Les conséquences
attachées aux dispositions légales et aux décisions
jurisprudentielles sont déterminées, non par application, mais
par l'intermédiaire de transpositions, de compléments,
d'enrichissements qui sont de l'ordre du savoir, de sa constitution et de sa
transmission...
Certaines réformes limitées, des
revirements de portée réduite, prennent une ampleur inattendue,
tandis que d'ambitieuses refontes se heurtent à d'insidieuses
résistances.
[...] Les ouvrages de droit... assurent la
promotion des décisions qu'ils retiennent. Ils en changent la nature;
d'un jugement, d'un arrêt, ils font une référence porteuse
de la règle qu'ils semblaient se borner à
illustrer »75(*).
· Les professionnels ont également
besoin, que soient traités « des
problèmes » qu'ils rencontrent « dans l'exercice de
[leurs] métiers » et de pouvoir trouver des
« réponses aux questions que [leur] pose leur activité
quotidienne. »
Ce qui est pour Pierre Grimaldi, l'attente
« d'un professionnel légitimement soucieux de sa
compétence, en un temps où la densification et
l'instrumentalisation du droit en rendent difficiles la connaissance et plus
encore la compréhension. »76(*)
3) Et ils ont enfin besoin de lieux
où s'exprimer, échanger et débattre sur le droit, les
innovations qu'ils peuvent lui apporter, et précisément pour les
universitaires, les thèses et théories qu'ils
développent.
b) Comment les éditeurs juridiques
répondent-ils à ces besoins ?
Du panel d'offre mis en place par les éditeurs
juridiques pour répondre aux besoins des publics du premier
marché, se dégagent désormais cinq grands types de
produits.
· Il y a d`une part :
-les répertoires qui « décrivent les
régimes juridiques des institutions et portent les principales solutions
du droit positif, dont-ils regroupent les sources »77(*),
-les codes, « des recueils de textes qui
régissent une matière déterminée »78(*),
-les ouvrages, « conçus par rapport à
la clientèle qui est leur cible
présumée »79(*) et « dont l'inspiration [peut être]
utilitaire ou idéologique »80(*),
-et enfin, les revues périodiques dont certaines sont
générales et d'autres « opèrent sur
profil », qui proposent « sous la plume des meilleurs
spécialistes un regard expert et un éclairage pratique de
l'actualité jurisprudentielle et
législative ».81(*)
Ils sont les produits traditionnels de
l'édition. Et, lorsqu'on s'y attache, de plus prés, on remarque
que si les deux premiers répondent aux deux premiers besoins des publics
du premier marché (l'accès à une information juridique
brute et l'accès à une information juridique enrichie), seuls les
deux derniers répondent également au troisième de ces
besoins.
Ce qui se fait cependant au prix d`un certain
encadrement et sous la grande réserve que pour pouvoir débattre
ou s'exprimer dans un ouvrage ou une revue, encore faut-il être
publié... Ce qui n'est pas, on l'a vu82(*), à la
portée de tous.
· D'autre part, le web 2.0 a permis aux éditeurs
juridiques d'ajouter à leur panel un cinquième produit: les
blogs.
Ils sont une réponse au besoin
d'échanger et débattre de leurs publics (blogs des
éditions Législatives, Lamy et Dalloz), et parfois même de
leurs auteurs (blog Dalloz). Ils permettent des échanges plus
réactifs, plus libres, et plus fréquents, que ne le permettent
les colloques, congrès et revues.
Ainsi:
Le blog Dalloz est « un espace de
discussion ouvert à tous les intervenants en droit, quelle que soit leur
profession, et leur lien avec la matière » dans lequelle la
parole est donnée en priorité aux auteurs Dalloz. Les autres
intervenants pouvant réagir par le biais des
commentaires.
Les éditions Lamy (Lamyblog) mettent
à disposition de leurs publics « des espaces pour commenter
l'actualité et partager [leurs]
expériences ».
Et enfin, le blog des éditions
législatives met à disposition de ses publics « des
espaces [...] d'échange [...], de commentaires sur l'actualité et
de partage de [leurs] expériences.»
Pour ce qui est maintenant plus particulièrement, des
exigences tenant à la qualité de l'information juridique :
· L'exigence de fiabilité repose
essentiellement sur la confiance des publics du premier marché dans les
éditeurs juridiques et les auteurs qui y sont
« attachés ».
On l`a vu, « le marché de l'édition
juridique en France est occupé par très peu de maisons
d'édition [...] qui [pour beaucoup] se sont créées
à la fin du 19ème siècle [...] et sont devenues des
références dans le domaine de la documentation
juridique »83(*):
« Dans ce domaine, on achète un
« Lamy », un « Francis Lefebvre » ou un «
Juris-classeur » »: « le nom seul de l'éditeur
apporte le capital confiance nécessaire à l'achat. »
« Si l'éditeur est reconnu, on sait
que l'on trouvera dans ses produits ce que l'on en attend : exactitude des
sources, exhaustivité, intérêt des commentaires, et mise
à jour fréquente. »84(*)
Ainsi la satisfaction de l'exigence tenant à la
fiabilité des informations, par ces maisons d'édition que l'on
peut qualifier d'historiques, fait peser une
présomption de qualité sur l'ensemble de leur offre.
« Toutes [l]es oeuvres, quel que soit
leur support -- codes, revues, ouvrages, F.M., -- produits
électroniques, s'inscrivent dans une « labellisation »
Cela signifie que toute contribution est
apparentée à celles qui l'ont précédée,
qu'elle est inscrite dans une famille qui permettra son identification par le
lecteur, grâce à la mémoire qu'il conserve d'une marque ou
d'une collection. Celles-ci créent un véritable climat de
confiance, fondé sur le caractère sérieux, exigeant,
rigoureux, que l'on accorde à une
marque. »85(*)
Ce qui ne les dispense toutefois pas de tout mettre en oeuvre
pour satisfaire aux autres exigences de qualité.
· Pour ce qui est de la clarté,
l'intelligibilité et l'accessibilité de l'information,
est avant tout à relever que la satisfaction de ces exigences a connu
une nette amélioration avec l'avènement d'Internet.
1) Depuis l`origine, les éditeurs y
répondent par :
-Le recours à des classifications,
dans lesquels « l'information se trouve [...] circonscrite ou dans un
encadrement numérique, ou dans une nomenclature classée
alphabétiquement, ou encore dans un plan dépendant de
l'organisation préférentielle des auteurs ».
Avec l'idée que lorsque ces plans
« reflète[nt] [leurs] analyses personnelles », leur
« subjectivité est systématiquement compensée
par des tables des matières et des index alphabétiques, qui
précisent les localisations ».
-Des exigences tenant au style de rédaction
:
Les revues et les ouvrages, dans lesquelles la
« personnalité » et la
« subjectivité » des auteurs
« s'accomplissent » et « s'expriment sans
retenue » exceptés.
Le style des auteurs doit, en permanence, rechercher
« l'objectivité et la neutralité ».
-Et des systèmes d'accès à
l'information par « index ou tables »,
« abstrats ou séries de mots-clés »86(*)
2) Et si aujourd'hui tout cela existe encore, se sont
greffés d'autres produits:
-Les éditeurs ont mis leurs fonds documentaires sur
logiciel.
Ceux-ci s'organisent en « portes
d'entrées »87(*) (rubriques) et moteurs de recherches internes,
à l'intérieur desquels les recherches peuvent se faire suivant
différents critères.
-Mais la véritable révolution consiste cependant
en leur mise en ligne88(*).
Avec elle, la « recherche de l'information est
simplifiée ». Elle permet de plus un accès rapide
à l'information : « pour « effectuer une
recherche » qui peut être lancée sur un ou
l`ensemble89(*) des fonds
documentaires, il suffit d'en saisir les termes (décisions, mots,
expressions, auteurs.) « dans les différentes zones de saisie,
[et le cas échéant, les relier] par des opérateurs (et,
ou, proximité 5 mots, proximité 15 mots, sauf, tous les mots de
la même famille). ».90(*)
Les résultats peuvent être affichés par
sources pertinentes ou dates de publication.
Et il reste possible d'accéder aux fonds documentaires,
qui sont reliés entre eux par des liens hypertextes, par leurs sommaires
et tables des matières.
· Enfin, l'exigence tenant à
l'actualité et à la rapidité de l'accès à
l'information au sens de sa rapide mise à disposition, a
également connu sous l'impulsion du web quelques aménagements.
1) A l'origine et avant l'avènement d'internet,
elle n`était pas, par tradition, mise en oeuvre, à outre mesure,
par les éditeurs juridiques qui n'y voyaient pas une priorité.
« Le gain d'actualité pourrait
constituer la première pour le journaliste. Pour l'éditeur
juridique le fond consiste surtout dans la valeur de l'information
dispenseé. Elle augmente lorsque celle-ci est plus complète et
mieux orientée » expliquait, André Dunes, dans un article
paru en 1990.
Ainsi les quelques quotidiens juridiques mis à part,
elle était le fait des revues pour lesquelles l`actualité
juridique est toujours reportée au tirage du prochain numéro,
donc nécessairement moins actuelle lorsqu'elle parvient au lecteur.
Seul le développement de l'internet a permis une
véritable prise en charge de ce besoin.
2) L'internet 1.0 a permis:
-Des mises à jour et une actualisation permanente,
parfois automatiques, souvent mensuelles, des fonds documentaires,
-Des services de veilles personnalisées avec alertes
e-mail, dont on peut déterminer soi même « la
périodicité » et le référentiel,
-Et l'apparition de rubriques d'actualité sur les sites
des éditeurs.
3) Avec l'internet 2.0, les éditeurs ont enfin
développé des blogs d'actualité, qui permettent pour
certains91(*)
d'accéder à une information d'actualité enrichie d`une
analyse du droit positif scientifiquement discutée,
éclairée ou commentée.
Bilan :
Les éditeurs juridiques semblent ainsi avoir
relativement bien cerné et pris en charge les besoins des publics du
premier marché.
Toutefois, cela n'est pas sans contrepartie, si certains
de leurs services sont gratuits (Le blog Dalloz, Lamyblog), les informations,
qu'ils leurs transmettent avec ce qu'ils qualifient de valeur en
information,92(*) ont un
coût relativement élevé.
Elles sont d'ailleurs sources d'inégalités
pour certains publics de ce marché : -Les praticiens
particulièrement eu égard à l'actualité juridique,
ce que justement Jacques Vautier déplorait (1).
-Les étudiants qui s'ils
bénéficient d'un accès quasi-gratuits93(*) aux ouvrages et bases de
données des grandes maisons d'édition juridiques94(*) doivent tout de même
investir dans certains manuels, ne serait-ce, que pour disposer d`ouvrages
à jour (2).
(1) « Si différents outils
sont aujourd'hui offerts au praticien pour posséder une connaissance
parfaite de l'actualité juridique, il n'en reste pas moins que ces
outils sont pour la plupart payants. Or tous les praticiens n'ont pas les
ressources financières suffisantes pour s'abonner à tous ces
outils d'information.
[...]
Il en résulte nécessairement une
inégalité entre praticiens. Certains auront la chance
d'être avertis en temps réel de l'actualité juridique qui
sera sélectionnée, alors que d'autres n'auront connaissance de
l'information que plus tard, lorsqu'ils auront le temps de lire leur
documentation... »
|
|
(2) Blog de Dimitri Houtcieff:
Faire-part : naissance et
déménagement-05.06.2007
[...]
Je saisis l'occasion - encore que cela ait peu à voir avec
le droit - pour saluer l'arrivée sur blogspirit de mon ami A. Vermouth.
Il m'avait été fort précieux lorsqu'il
s'était agi de rédiger un ouvrage dit "de droit commercial" - que
l'on pourra acquérir en cliquant sur le côté, pour un prix
qui fera sans doute rire... Le voici qui crée désormais
un blog que l'on dira musical. Il est juste que je laisse un lien vers son
blog...
08:00 Publié dans
Web
Commentaires:
Rire jaune ?... Juste un petit commentaire d'un
étudiant sur l'évolution récente des prix des ouvrages
juridiques... De clics en clics, je découvre le prix de
votre ouvrage de droit commercial. En tant qu'étudiant au budget
limité (pléonasme), je pense que ce prix reste dans les limites
du raisonnable, c'est-à-dire aux limites des bornes des
frontières du bout du possible.
Car c'est peu dire d'abord qu'en la matière, les prix
ont flambés. C'est peu dire ensuite que les bibliothèques
universitaires ne sont pas toujours à jour des dernières
éditions, et c'est peu dire enfin que les étudiants
préparent parfois leurs TD avec le Précis-Dalloz de droit des
obligations 6ème édition, seule disponible dans les
rayons...
Ainsi, le rêve de l'étudiant (un tant soit peu
soucieux d'actualisation dans une matière galopante) d'avoir des
ouvrages à jour, ne serait-ce que dans les matières
"principales", se brise sur les prix !
Juste un exemple. En
deuxième année de droit, j'avais acquis un formidable ouvrage
chez L*DJ sur Les conditions de la responsabilité. Un ouvrage majeur
m'avait-on dit, et qui pour le coup m'avait énormément
apporté.
Non content de découvrir la nouvelle
édition chez mon libraire, j'ai pâli et rougi d'être pauvre
en découvrant le prix exorbitant de 70,00 euros...
Finalement,
je me suis contenté de l'Equipe...
Bref, les éditions
passent et les étudiants aboient en regardant passer les prix...
Ecrit par : Tartuffion | 06.06.2007
Réponse Dimitri Houtcieff:
Ma remarque était un potache, je dois l'admettre, mais
comme vous le faite remarquer, elle touche un sujet important. Il
est difficile d'espérer une baisse du prix des livres (d'autant que les
livres de droit se vendent finalement assez peu). Il est regrettable
que les universités ne disposent pas de moyens - en
général - pour permettre aux étudiants d'acquérir
quelques ouvrages. J'ajoute que certaines bibliothèques de
facultés de province manquent cruellement d'ouvrages. L'ordinateur
à un euro, c'est très bien, le livre de droit à un euro ne
serait pas mal non plus. La problématique est du reste plus
générale. Sans revenir sur ce sujet polémique, il me
semble que l'agrégation de droit deviendrait (encore) plus juste qu'elle
ne l'est si les frais de transport et d'hébergement des candidats
provinciaux étaient pris en charge...
Ecrit par :
Dimitri
Houtcieff | 06.06.2007
|
|
B) Le marché constitué par les
particuliers: dire ou réalité ?
L'édition juridique revendique un second
marché qui serait constitué par les individus, particuliers ou
« ignorants.95(*)
Il serait un marché grand public avec des
produits dits de « vulgarisation juridique »96(*).
Toutefois, si leurs sites et plaquettes affichent
parfois, des produits à destination des particuliers, ce marché
est pour l'essentiel peu couvert par les éditeurs juridiques qui
semblent peu enclin à prendre en charge les besoins des particuliers.
a) Des besoins réels et exprimés difficiles
à appréhender.
Pour André Dunes, « la
nécessité de s'informer [« des
professionnels »] est évidente ».97(*)
Est-ce à dire qu'elle ne le serait pas pour les
particuliers...?
On pourrait à première vue penser que oui.
Les particuliers sont absents des plaquettes et des sites
des maisons d'éditions que l'on connait98(*) Et si certains produits leur sont destinés, la
difficulté que l'on éprouve à les identifier contraste
inexorablement avec la très grande visibilité des produits du
premier marché.
Cependant à s'attacher de plus près à
l'offre des éditeurs et aux besoins des particuliers, on remarque que
leurs besoins sont bien réels et exprimés et que le refus de leur
prise en charge tient en réalité aux difficultés que
celle-ci soulève.
a-1) Une prise en charge délicate :
Il est « malaisé » aux
éditeurs d`« atteindre » et d' « informer
utilement» les particuliers.
Seraient en cause :
· Leurs « visions déformantes du
droit »99(*):
une conception du droit, véhiculée par les séries
américaines « fondé[es] [...] sur la
représentation populaire [qui] heurte[nt] la réalité
française d'une justice déléguée aux
professionnels. »100(*)
« Il existe [...] un écart
considérable et croissant entre le rituel judiciaire tel qu'il se
déroule en France et les représentations que nous nous faisons de
l'art de juger.
Les valeurs et les procédures les mieux connues de tous
sont originaires de la culture juridique et politique américaine,
véhiculées par la littérature populaire, le cinéma,
les séries télévisées ou l'actualité
même qui offre périodiquement aux Etats-Unis le spectacle de
procédures fleuves. [...]
Comment, et pourquoi cette appropriation d'une culture
autre est-elle possible et porteuse d'effets ? [« Le problème
est en France que le spectacle est peu visité
directement»] Hormis les professionnels, les
Français ne sont officiellement juges que lorsqu'ils sont appelés
à faire partie d'un jury d'assises, expérience d'autant plus
marquante qu'exceptionnelle, touchant une infime minorité de citoyens
dont les leçons sont peu transmises ou transmissibles si ce n'est par
quelques grands textes comme les Souvenirs d'assises d'André Gide
(1912). La justice américaine est à l'inverse éminemment
populaire, au civil comme au pénal, des juridictions les plus
ténues et localisées jusqu'aux échelons
élevés de la décision judiciaire. Tout le
monde, ou presque, a été, est ou sera juré. »
« La qualité des décisions de
justice », Etudes réunies par Pascal Mbongo.
|
|
· Leur qualité de récepteur passif et
d'ignorant.
Combien de particuliers possèdent un code civil ou
consulte régulièrement Legifrance ? Dans mon entourage et mon
voisinage aucun.
Les particuliers ne semblent pas aller à la recherche
des informations juridiques. Ce dont témoigne l'usage qu'ils font des
forums.
a-2) L'usage des forums juridiques par les
particuliers
.a-2-1) Recueils de questions posées
sur les 10 premiers forums juridiques consacrés au particulier que
relève l'algorithme Google :
Forum
|
Questions posées.
|
www.net-iris.fr/forum-juridique
|
Objet : Consultation Dossier Professionnel
« Bonjour
Je souhaite savoir quelle est
la démarche à adopter pour consulter son dossier
professionnel ?
Pour être plus explicite, mon frère
travaille dans un magasin de prêt à porter de luxe en CDI depuis
plusieurs années et il soupçonne son responsable
hiérarchique de faire régulièrement un certain nombre de
rapport à la DRH afin de le discréditer.
Dans ce cadre, il
souhaiterai savoir quelle est la démarche légale
pour consulter l'ensemble des informations le concernant dont la DRH
dispose.
Merci de votre aide »
|
www.easydroit.fr/forum/
|
Objet : Retractation assurance habitation
« bonjour, j ai souscrit une assurance habitation en
ligne,est ce que j ai le droit de me rétracte sous 14
jour selon la loi chatel. merci »
|
www.experatoo.com/
|
Objet : Plainte pour abandon de famille
« Bonjour, suite à de nombreuses recherches
d'emplois;bien qu'ingénieur de formation et pere de 5 enfants dont 2
mineurs,je me suis mis à mon compte pendant une année mais j'ai
échoué et entamé une procédure de liquidation
judiciaire, je suis arrivé au point ou je ne pouvais meme pas faire face
pour honorer mes crédits( maison entre autre),j'étais
obligé de partir pour chercher du travail en algérie car c'est
ici qu'on pourra m'héberger; je me suis présenter à l'anpe
de sete pour leur signaler mon départ. J'ai appris que ma femme a
entamé la procédure de divorce et a déposé plainte
au commissariat de police pour abandon de famille. Je ne pourrai pas rester
chez moi en France et regarder mes enfants sans pouvoir subvenir à leurs
besoins , cela m'est jamais arrivé auparavent ; je me suis senti au bord
du précipice et j'ai meme écrit des courriers
électroniques au Président de la République avant de
décider de partir. Par cette requete , je vous demande de me
conseiller car en ce moment je ne pourrai meme pas repartir faute
d'argent. Je vous remercie d'avance et de tout mon coeur de m'ulliminer sur
ces points. »
|
droit-finances.commentcamarche.net/forum/
|
Objet : Qui s'ocupe de la succession
« Bonjour,
Une personne divorcée qui
avait des enfants mineurs de ce mariage vient de décédée :
qui s'occupe de la succession son ex femme ou les parents de
la personne décédée ? »
|
forum.juridique.wengo.fr/
|
Objet : Séparation couple
« Bonjour,
Je suis en couple depuis 18 mois et nous nous sommes
installés ensemble il y a 9 mois. Je suis étudiante et ne
travaille pas. en attendant qu'il recoive ses assedics, j'ai
dépensé une grosse somme d'argent pour nos dépenses. il a
été jusqu'à vendre ma bague de fiancailles pour subvenir
aux dépenses en plus de l'argent versé par ma famille. Il y a
quelques mois, il a réussi à louer et n'a mis que son nom sur le
bail alors que je vis avec lui. Aujourd'hui, il voudrait me mettre dehors
pour être libre alors que je n'ai ni logement ni finances et qu'il ne m'a
pas remboursé ni l'argent de ma famille ni le mien, ni celui de ma
bague. J'estime que si je dois partir, la moindre des choses est qu'il me rende
mon argent pour pouvoir louer un appartement. Comme à chaque mois, il
manque d'argent, je retire de mon compte et je me retrouve à
découvert, il me remet la somme le mois qui suit. J'aimerai avoir une
garantie de percevoir l'argent que je lui ai donné et pour cela j'ai
pensé à une attestation de prise en charge à valeur
juridique (telle une reconnaissance de dettes) et je ne sais pas s'il existe un
modèle spécifique qui soit reconnu juridiquement. il ne va pas
tarder à me demander de l'argent alors j'aimerais prendre mes
précautions pour être remboursée. est ce que vous
pourriez me dire où me procurer un modèle d'attestation
de prise en charge qui a une valeur juridique que je pourrais utiliser s'il ne
me rembourse pas et me met dehors.
Merci de votre aide »
|
www.Legavox.fr
|
Objet : Maladie pendant congés
payés.
« que se passe t-il si j'ai un arret
maladie (sciatique ) pendant mes congés d'été puis je
reporter ces jours aprés 31 octobre merci de me
répondre »
|
http://forum.123juris.com
|
Objet : refuser les déplacements ?
« Bonjour,
Mon employeur veut que je dispense
des formations auprès des clients parce que ça l'arrangerait (pas
de changement de statut, statut actuel ETAM 3.1 SYNTEC, ni de salaire). Or dans
mon contrat il n'a jamais été question que je réalise ces
tâches j'ai été embauchée en tant que technicienne
hotline. Aucune clause de mobilité de présente sauf le lieu de
travail. J'ai pu à de nombresuses reprises spécifier que je ne
souhaitais pas me déplacer, mais il me met la pression pour que je le
fasse et organise malgré tout des déplacements. Que
puis je faire ? »
|
http://forum.321auto.com/
|
« Bonjour,
Je me suis fait arrêté
récemment alors que je conduisais la voiture d'un ami. Je n'étais
pas au courant que la voiture n'était pas assurée.
Lequel de nous deux risque une sanction ? Est-ce que c'est moi
pour avoir conduit une voiture non assurée, et ne pas avoir
vérifié qu'elle l'était ? Ou est ce que c'est lui pour
ne pas avoir assuré sa voiture ? »
|
www.rezoweb.com/
|
Objet : problémes aprés la vente de son
véhicule
« aprés la vente de mon véhiculle l
aquéreur n a pas fait sa carte grise a son nom comment faire
pour ne plus subir les infractions causé »
|
http://www.voslitiges.com/forum.html
|
Objet : jean
« Bonjour,je suis actuellement employé dans une
petite sarl qui ne comporte qu'un seul employé(moi),depuis peu un cdd
fut signé avec une femme pour 6 mois. Notre employeur nous fait faire
des heures a n'en plus pouvoir non payées mais recuperées sur les
jours ou il n'y a pas de travail et nous impose ses congés. A
t'il le droit de faire sa? De plus , je l'ai aidé a monter
sa societé,j'ai tout fait pour lui et maintenant que tout est
lancé il veut que je cherche un autre travail car il ne veut pas me
licencier pour ne pas avoir de frais de rupture de cdi. Il m'avait promis un
poste à haute responsabilité, qui de se fait ne se feras
pas. Comment pourrais-je me defendre pour ne pas partir de moi meme
sans tous perdre? Par avance ,je vous remercis. »
|
|
a-2-2) Synthèse:
« Quelle est la démarche
légale? », « Est ce que j ai le droit
de ...?», « Est ce que vous pourriez me
dire...? », « Que se passe t-il si...? »,
« Que puis je faire ? », « Lequel de nous
deux...? », « Est-ce que c`est moi...? »,
« Comment faire...? », « A t'il le droit
de...? », « Comment pourrais-je...? »...
Sur les forums juridiques, les particuliers ne vont pas
à la recherche d'informations juridiques. Ils ne cherchent pas non plus
à être informés sur le ou leurs droits.
Ils souhaitent obtenir des solutions et des réponses
aux situations et difficultés auxquelles ils se trouvent
confrontés. Ils sont à la recherche de consultations
juridiques.101(*)
Le forum juridique est en ce sens, souvent leur premier
réflexe et n'est précédé d`aucune démarche
ou recherche préalable.
Ce qui n'a, en fait, rien d'étonnant. Pour beaucoup,
ils ne sauraient pas où chercher. La plupart ne connaissent pas leurs
droits et n`ont aucune certitude d'être confrontés à des
situations qui en relèvent.
Ce qui apparaît plus surprenant, c'est qu'ils
préfèrent se référer aux forums, y compris
lorsqu'ils connaissent la loi et savent où chercher.
« Est ce que j ai le droit de me rétracte
sous 14 jour selon la loi chatel. »
|
|
N'aurait-il pas mieux fallu interroger la loi Chatel
elle-même, plutôt qu`interroger d`autres particuliers qui
eux-mêmes ne connaissent pas leurs droits ?102(*)
Si cela ne fait aucun doute pour l'étudiante
formée au droit que je suis, je sais depuis ma première
année qu'il est toujours préférable de se fier au texte
lui-même, plutôt qu`à ce qu`on en dit...
Il semble en être tout autrement pour les
particuliers.
L'auteur de la question ne semble, d'ailleurs, pas avoir
tenté de lire la loi, avant d'interroger les autres membres du forum.
Et dans le même temps, s'il l'avait fait, il se
serait trouvé confronté à un texte qui recourt massivement
à la technique du remplacement partiel (pour dix articles sur
treize) ; un texte peu clair, peu accessible et difficilement
compréhensible, que le juriste dirait contraire aux principes
légistiques.103(*)
Loi Chatel :
« Article 1er
L'article L. 442-2 du code de commerce est modifié comme
suit : »
« Article 2 L'article L. 441-7 du code
de commerce est remplacé par les dispositions suivantes »
« Article 3 I. - L'article L. 441-2-1
du code de commerce est modifié comme suit : »
« II. - Le 11° de l'article L. 632-3 du code rural
est remplacé par les dispositions suivantes : »
« Article 5
Le I de l'article L. 442-6 du code de commerce est
complété par un neuvième alinéa ainsi
rédigé : »
« Article 6
I. - Après l'article L. 121-84 du code de la consommation,
sont insérés les articles L. 121-84-1 et L. 121-84-2 ainsi
rédigés : »
« Article 7
I. - Après l'article L. 121-84-2 du code de la
consommation, il est inséré un article L. 121-84-3 ainsi
rédigé : »
« Article 8
À l'article L. 121-85 du code de la consommation, les mots
: « et du premier alinéa de l'article L. 121-84 » sont
remplacés par les mots : «, du premier alinéa de l'article
L. 121-84 et des articles L. 121-84-1, L. 121-84-2 et L. 121-84-3
». »
Article 9
La première phrase du I de l'article L. 312-1-3 du code
monétaire et financier est remplacée par la phrase suivante :
« Article 10
I. - Au II de l'article L. 312-1-1 du code monétaire et
financier, il est ajouté un alinéa ainsi rédigé
: »
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Même à sa portée, l'information
juridique reste ainsi « parfois » « trop
technique et difficile à comprendre »104(*) pour le particulier.
Ce qui à dire vrai, ne semble pas le
déranger. Celui ne s'attend jamais au pire qu'à ce qu'on lui
explique le droit.
a-2-3) Le droit : « une affaire de
professionnels ou du moins d'initiés » ...
Au-delà de ce qui est foncièrement permis, de
ce qui ne l'est foncièrement pas, de ses principaux droits et devoirs de
citoyens, et des informations juridiques que la presse
généraliste noie dans le traitement de l'actualité, le
particulier ne semble connaître ni ses droits ni le droit...
Et dans le même temps, où et quand l'aurait-il
appris ?
Au-delà de l'enseignement supérieur et de
l'enseignement secondaire professionnalisé où il est
véritablement enseigné, les seules initiations au droit se font
sous le prisme de l'éveil à la citoyenneté, dans le cadre
d'enseignements modestes, qui en terme d'acquis juridiques ont des objectifs
très limités.
Il s'agit ainsi jusqu'au lycée de préparer
« les élèves à se comporter en personnes
responsables dans leur vie quotidienne » et de leur « faire
acquérir [...] les données principales pour comprendre la
citoyenneté politique et préparer à son
exercice. »105(*)
Et si au lycée cette éducation civique devient
également, juridique et sociale, il ne s'agit jamais que de faire
découvrir le sens du droit et non de l'enseigner.
« Le seul savoir nouveau auquel il faut initier les
élèves, grâce à l'ECJS, concerne le droit, trop
ignoré de l'enseignement scolaire français. Il s'agit de faire
découvrir le sens du droit, en tant que garant des libertés, et
non d'enseigner le droit dans ses techniques. »
Arrêté du 01 Juillet 2002 fixant le programme du
cours d'éducation juridique et sociale.
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L'absence de réflexes juridiques des particuliers
tient ainsi pour beaucoup au système éducatif français,
qui s'il les a éduqués à la citoyenneté, a fait du
droit « une affaire de professionnels ou du moins
d'initiés ».
Ainsi, appliqué à eux le terme vulgariser prend
tout son sens. Il ne s'agit pas seulement de « rendre [le droit]
accessible », mais de le « mettre [...] à la
portée »106(*) d'individus qui bien souvent ne connaissent pas
leurs droits et éprouvent des difficultés à formuler leurs
problèmes en des termes juridique, si problèmes juridiques il y a
(exemple 1)... et qui, on l'a vu, sont
davantage à la recherche de consultations juridiques, que d'informations
sur le ou leurs droits préalablement ou non à la consultation
d'un avocat (exemple 2).
(Exemple 1)
« Bonjour,
je vous explique la situation!!voila je suis avec un homme
francais d'origine marocaine et nous avons un enfant ensemble mais voila
apparemment il est parti au maroc se remarier avec sa premiere femme pour la
faire venir en france!!je vous explique aussi qu'il est venu en france il y a
10 ans a divorcé de cette femme marocaine pour se marier avec une
francaise et avoir la nationalité francaise apres il a divorcé de
cette francaise et on s'est connu( nous ne sommes pas marié) il ne m'a
jamais caché la situation d'avoir promis a sa femme marocaine de la
faire venir en france avec son fils de la bas qui a 13 ans!!donc voila ma
question est: peut il se remarier comme ca la bas??ne vont ils pas voir le
divorce avec elle et le mariage avec la francaise??pourra t il la faire venir
en france comme ca??et au bout de combien de temps peut elle revenir apres son
mariage??j'ai peur qu'il la ramene et que je ne le vois plus alors si vous
pouvez me repondre et m'aider je vous en remercie d'avance »
Forum juridique :
http://www.net-iris.fr/forum-juridique/personne-famille/144306-ami-francais-dorigine-marocaine-se-remarier.html
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(Exemple 2)
« Bonjour à tous et toutes,
Séparé depuis plus d'une année, mes deux
filles sont sous la garde de leur mère. Après une nième
dispute (et quelques bonnes baffes), celle-ci m'a laissé l'une d'elle un
soir avec la plupart de ses effets personnels. Le 12 mars exactement. Depuis,
elle ne répond pas à mes mails et ma fille demande maintenant
à rester vivre avec moi. Ce n'était pas au programme, mais la
maman serait bien trop contente si je la rejetais. Que d'eau apportée
à son moulin! Comment dois-je m'y prendre? Avocat? Constat à
la gendarmerie? Je suppose que je dois continuer à payer la pension en
attendant un jugement? Bref, si quelqu'un pouvait m'aiguiller... D'avance
merci ».
Forum juridique :
http://www.net-iris.fr/forum-juridique/personne-famille/144306-ami-francais-dorigine-marocaine-se-remarier.html
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Ainsi répondre aux besoins en information juridique
des particuliers, c'est, mettre en oeuvre les moyens d'une prise en charge
totale et complète de ces derniers dans l'accès à
l`information. Avec l'idée que ceux-ci ne semblent pas enclins
à énormément débourser pour accéder à
ce type de services.107(*)
b) Un marché accessoire
délaissé.
Les particuliers peuvent être confrontés au
droit dans deux types de relations. Des relations verticales; celles qui les
lient aux pouvoirs publics et des relations horizontales; celles qui les lient
aux autres sujets de droit.
L'une et l'autre étant traversées par deux
mouvements contradictoires.
· La judiciarisation de la société
que marque l'émergence d'une société
contentieuse, judiciaire dans laquelle « il est devenu courant de
traîner devant les tribunaux correctionnels [...] son voisin, [...]
son dentiste, son médecin »,... Ceux qui ont
« commis [des] erreur[s] », «se [...] sont
trompés » ; ceux, qui « ne l'ont pas «
fait exprès » »108(*)
Dans cette société, la justice
désacralisée envahit « tous les secteurs de la vie
sociale » et « se substitue [aux] autre[s] mode[s] de
régulation» de la vie en
société109(*): elle « hérite [...] de
toutes les questions sociales que la famille, l'école, le réseau
de voisinage, les institutions ne savent plus
traiter »110(*) et « se voit confier le soin
de rechercher comment ont été traités les dossiers lorsque
le jeu normal des contrôles privés et public n'a pas
fonctionné.»111(*)
· Le mouvement de contractualisation de la
société marqué par l`avènement d`une
justice contractée, négociée et
« la diffusion du modèle contractuel dans des
champs traditionnellement réservés à la décision
unilatérale » : le fameux passage du statut au contrat
112(*)...
Lorsque l'on connaît les difficultés
qu'éprouvent les particuliers confrontés à des situations
juridiques, le marché grand public apparaît à
première vue riche de débouchés pour les
éditeurs.
Les particuliers ont besoin d'être
assistés dans leurs rapports avec les pouvoirs publics, d'autres
particuliers, des professionnels ; dans leur vie quotidienne et dans
certains temps forts de leur vie professionnelle (licenciement,
harcèlement, ...)
Toutefois à s'y attacher de plus près,
on remarque également qu'en marge des éditeurs, le marché
des particuliers est couvert par des services publics113(*) et
privés114(*) gratuits ou qui lorsqu'ils ne le sont pas,
font de leur faible prix un argument de vente.115(*)Ce qui en limite
considérablement les perspectives de profit.
On peut, en effet, difficilement s'attendre à
ce que les particuliers, qui confrontés à une situation
problématique semblent plus enclins à se reporter aux conseils
gratuits et inexpérimentés d'autres particuliers qu`à ceux
payants et expérimentés de professionnels, acceptent de payer
chers aux éditeurs juridiques une information à laquelle ils
peuvent avoir accès gratuitement ou à un moindre
coût.
Les éditeurs juridiques sont ainsi contraints
à limiter, restreindre et plafonner le coût des produits à
destination des publics de ce marché.
Ce, alors même que la prise en charge de leurs
besoins n'est, on l'a vu, pas chose aisée.
Avant tout à la recherche de solutions, peu
habitués aux rouages et mécanismes juridiques, leur prise en
charge doit être totale dans l'accès à l'information.
Il faut aux éditeurs anticiper leurs
questionnements, redoubler de pédagogie et simplicité pour y
assurer une réponse claire, pratique et efficace et totalement les
guider dans la mise en oeuvre des solutions.
C'est là, d'ailleurs, ce qui permet de
distinguer les ouvrages dits grand public qui ne sauraient cependant
l'atteindre, des ouvrages réellement destinés à
« monsieur et madame Tout-le-monde »116(*).
Les ouvrages des éditions Delmas en sont la
parfaite illustration.
Pour une information juridique identique, les
différences de traitement entre les ouvrages de la collection Delmas
également en sus d'autres publics (les publics du premier marché)
destinés aux particuliers et ceux de la collection Delmas Express qui
leur sont explicitement et réellement destinés, sont
flagrantes.
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COLLECTION DELMAS
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COLLECTION DELMAS EXPRESS
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LES RELATIONS ENTRE VOISINS
(Collection Delmas)
LUTTER CONTRE LES TROUBLES DU VOISINAGE
(Collection Delmas Express)
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Descriptif : « Entre les servitudes
attachées à un immeuble (bornage, clôture,
mitoyenneté etc.), les distances légales et celles relatives aux
eaux (pluviales, de source, courantes, etc.) et les impératifs de bon
voisinage, on s'aperçoit qu'être voisin impose de nombreuses
obligations dont les conséquences sont souvent méconnues. Cet
ouvrage fait le point sur toutes ces questions.
Véritable guide des relations de voisinage, il présente,
à l'appui de nombreux exemples concrets, la réglementation
en vigueur et décrit les moyens de régler les litiges.
Il donne à toute personne confrontée à un problème
de voisinage des informations pratiques, concrètes et tous les
conseils qui lui seront utiles lors de la survenance d'un
conflit »
Coût 41euros.
Sommaire :
« Évolution des conflits dans les rapports de
voisinage I. Origine des servitudes -
Caractéristiques communes à toutes les servitudes
- Création, exercice et disparition des servitudes II.
Servitudes relatives aux eaux courantes et pluviales et autres eaux -
Eaux pluviales, de source et de sondage - Eaux courantes - Égout des
toits III. Servitudes relatives aux immeubles et terrains -
Bornage - Clôture - Mitoyenneté - Plantations et
construction : distances légales - Ouvertures, jours et vues - Cour
commune - Passage et enclave - Tour d'échelle - Servitudes
administratives - Certificat d'urbanisme IV. Troubles de
voisinage - Troubles de la propriété ou de la possession
- Construction sur le terrain d'autrui - Bruits, odeurs, réduction de
l'ensoleillement et autres gênes V. Règlement des
conflits - Comment se défendre en matière de troubles de
voisinage - Procédure devant le tribunal d'instance
DOCUMENTS DE TRAVAIL - Tableaux récapitulatifs -
Tarifs des frais pour l'établissement, la cession, la transformation,
l'abandon d'une servitude ou de la mitoyenneté - Formules types
Formulaires - Textes réglementaires - Sources
d'information »
|
Descriptif : « Qui n'a pas un jour
été réveillé par la tondeuse du voisin ?
Exaspéré par les barbecues dominicaux d'un autre ou les
discussions plus que tardives des clients à la terrasse d'un café
? Si l'exception devient la règle, il est temps de faire cesser cet
abus. Vous avez déjà lancé quelques remarques, puis
adressé une lettre restée sans réponse, et vous n'avez
toujours pas retrouvé votre tranquillité. Vous trouverez dans
ce guide des pistes fiables et des astuces pour enfin faire
respecter vos droits. L'auteur s'est appuyé sur ses connaissances
pratiques et juridiques pour expliquer comment faire cesser un trouble du
voisinage. Précis, complet, accessible à tous, ce
guide permet de trouver ses réponses et de les mettre en
oeuvre. »
Coût 17 euros.
Sommaire:
« 1. C'est quoi un trouble du voisinage ? 2. Les
textes à connaître 3. Les bruits 4. Les odeurs et les
fumées 5. Les autres troubles 6. Comment prouver l'existence du
trouble 7. Rechercher une solution amiable 8. Saisir les tribunaux 9.
Que peut-on réclamer ? 10. Porter plainte Mini code Annexes
& Compléments Glossaire Foire Aux Questions Liste des
modèles Index thématique »
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Divorce. Séparation de corps et de fait
2010/2011(Delmas)
Réussir son divorce 2010/2011 (Delmas
Express)
|
Descriptif : « Une
présentation méthodique du droit du divorce
organisée autour de trois grands thèmes »
« En annexe, un panorama de plus de 120
décisions, de février 2004 au mois d'octobre 2009,
présente, de manière synthétique, les
éléments retenus par les juridictions pour fixer le montant de la
prestation compensatoire. Enfin, dans sa partie exemples d'actes, l'ouvrage
fournit plus 25 exemples commentés d'actes »
Coût 41euros.
sommaire :
« I. Choisir son divorce
Critères du choix - Divorces « consensuels » -
Divorce pour faute - Divorce pour altération définitive du lien
conjugal II. Cas de séparation particuliers
Séparation de corps et conversion en divorce -
Nullités du mariage - Séparation de fait - Séparation des
concubins III. Intervenants à la procédure
Rôle de l'avocat et des autres auxiliaires de justice -
Rôle du juge - Rôle du notaire - Aide juridictionnelle
IV. Déroulement des procédures de divorce
Qualité à agir et juge compétent - Dépôt
de la requête en divorce : procédure commune à tous les
divorces - Divorce par consentement mutuel : poursuite de la procédure
gracieuse - Mesures provisoires avant l'assignation en divorce -
Établissement de la preuve - Divorce contentieux : suite de la
procédure après le dépôt de la requête -
Accords intervenus en cours d'instance : procédure à suivre -
Règles particulières de procédure lors d'une demande de
prestation compensatoire V. Abandon de la procédure Voies
de recours Abandon de la procédure - Voies de recours
VI. Conséquences du divorce Disparition des
droits et obligations du mariage - Date des effets du divorce et partage des
biens - Sort des donations, avantages matrimoniaux et droits successoraux
après le divorce - Prestation compensatoire - Dommages et
intérêts - Partage et attribution des biens après le
divorce VII. Divorce et enfants Conséquences
sur la personne de l'enfant - Mesures patrimoniales-financières
concernant l'enfant VIII. Conséquences fiscales et sociales
du divorce Répercussions fiscales - Répercussions
sociales IX. Contentieux de l'après-divorce
Juge compétent - Procédure devant le juge aux
affaires familiales Documents de travail Exemples
d'actes commentés - Prestation compensatoire - Textes législatifs
et réglementaires - Sources d'information »
|
Descriptif : « Ce guide,
précis, complet, accessible à tous, permet de trouver ses
réponses et de les mettre en oeuvre, expliquant tout ce qu'il
faut savoir avant, pendant et après la procédure de
divorce. »
Coût 17 euros.
sommaire :
« 1. Êtes-vous prêt(e)
à divorcer ? 2. Les erreurs à éviter
3. Choisir son avocat 4. Les mesures
d'urgence en cas de crise 5. Comment choisir son type de
divorce ? 6. Les divorces consensuels
7. Le divorce pour faute 8. Le
divorce pour altération définitive du lien conjugal
9. Procédure 10. Voies de
recours 11. Autorité parentale et résidence
des enfants 12. Droit de visite et d'hébergement des
grands-parents 13. Contribution des parents à
l'entretien et à l'éducation de leur
enfant 14. Prestation compensatoire
15. dommages et intérêts
16. Partage des biens 17.
Préparer son dossier Mini code - Compléments & Annexes -
Chiffres du divorce - Prestation compensatoire : tableau de jurisprudence -
Glossaire - Foire Aux Questions - Liste des exemples -Index
thématique »
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ACHAT OU VENTE D'UN BIEN IMMOBILIER 2010/2011
(Collection Delmas)
BIEN ACHETER OU VENDRE UN LOGEMENT 2009 (Collection
Delmas Express)
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Descriptif : « Achat ou vente d'un bien
immobilier » s'adresse aussi bien aux particuliers qu'aux professionnels
(intermédiaires, notaires, avocats). Il aidera les premiers à
préparer et mettre en oeuvre leur projet de vente ou d'acquisition. Les
seconds disposeront d'une présentation complète des
réglementations toujours plus nombreuses et complexes afin de
mieux informer, conseiller ou mettre en garde, s'il le faut. Le vendeur
a-t-il le pouvoir de vendre ? Tous les diagnostics techniques
nécessaires ont-ils été réalisés ? Le bien
satisfait-il aux normes de sécurité ? Le terrain est-il soumis
à un plan de prévention des risques naturels ou technologiques ?
Les documents d'urbanisme sont-ils à jour ? Comment les
différents droits de rétractation de l'acheteur s'articulent-ils
? Quel est le mode de financement prévu ? Quelles sont les
conséquences fiscales de la vente ? Quelle responsabilité pour
chacun ? Mettant à la disposition des professionnels
différents modèles de contrats préparatoires
nécessaires à l'exercice de leur activité et leur
proposant d'utiles aménagements, cet ouvrage répondra aussi aux
interrogations des particuliers soucieux de préserver au mieux leurs
intérêts. À jour de la loi du 25 mars 2009, de
mobilisation pour le logement et de lutte contre l'exclusion, et de la loi du
12 mai 2009, de simplification et de clarification du droit, ce guide,
associant exemples, conseils, et modèles, notamment sur
Cédérom apporte une réponse pratique, précise,
accessible et documentée. »
Coût 52 euros.
Sommaire:
« I. Pouvoir d'acheter ou de
vendre II. Règles générales relatives
au bien vendu III. Nature du bien IV.
Environnement juridique du bien V. Affectation du
bien VI. Dossier de diagnostic technic (DDT) du
bien VII. Les aspects financiers III.
Contrats préparatoires IX. Réalisation de la
vente X. Fiscalité - Frais de la
vente »
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Descriptif : « Guide pratique à
l'usage des vendeurs et des acquéreurs d'un appartement ou d'une maison
: présentation en 8 dossiers de tout ce qu'il faut savoir pour
vendre ou acheter son logement en anticipant les questions que
les visiteurs peuvent poser »
Coût 17 euros.
Sommaire:
« Préparer son dossier
"vendeur" Préparer son dossier "acquéreur" Les diagnostics
techniques Mettre le bien en vente Signer
l'avant-contrat (la promesse de vente ou le compromis) Trouver
un financement La protection de l'acquéreur
emprunteur La signature de l'acte de vente chez le notaire Les
formalités administratives Mini code Compléments
& Annexes - Glossaire - Foire aux questions - Liste des modèles -
Index thématique »
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Bilan
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Les titres et les plans des ouvrages sont descriptifs.
Certes, ceux-ci sont « synthétiques »,
nourris d'exemples « concrets »,
« pratiques » et de « conseils ».
Mais ils se veulent, avant tout, exhaustifs. Ils font, le point,
sur les pans de réglementation, qu`ils visent.
Enfin, leur coût est comparable à celui des ouvrages
professionnels des éditeurs tournés vers le premier
marché.
Ces ouvrages ne répondent, ni aux attentes
(coûts), ni aux besoins des particuliers, qui ont
l'a vu, sont avant tout à la recherche de réponses et solutions
à des problèmes concrets.
|
Les titres et le champ lexical évoquent une assistance
dans l'action.
Ces ouvrages ne se veulent, en aucun cas, exhaustifs. Ils se
contentent d'expliquer et d'exposer « tout ce qu'il faut savoir
pour » mener à bien les actions, qu'ils envisagent.
Plus précisément, ils fournissent des
réponses et solutions, à des situations et difficultés,
auxquelles les particuliers peuvent se trouver confronter, et les guident et
les assistent, pas à pas et de bout en bout vers leur
résolution.
Les lecteurs sont totalement guidés et les coûts des
ouvrages relativement faibles, eu égard à ceux du
marché.
Ces ouvrages donnent le sentiment de consultations
juridiques à moindre coût et assure une prise en charge totale et
guidée de leurs lecteurs.
Ils sont une réponse adaptée aux besoins
des particuliers.
|
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Les éditeurs qui se destinent réellement au
grand public offrent du « droit
prêt-à-l'emploi »117(*), qu'ils proposent à un moindre coût.
Et ce, bien que l`adaptation des données publiques
à des usagers fermés au droit, leur requiert un travail
considérable. En effet, si elles sont pour l'essentiel dépourvues
de valeur scientifique, les informations qu'ils leurs délivrent n'en
sont pas pour autant dénuées de « valeur en
information ». Bien au contraire...
On comprend dès lors mieux pourquoi malgré sa
richesse et son étendu, le marché grand public que seuls deux des
éditeurs qui dominent le marché ont investi, ait
été appréhendé par les éditeurs
juridiques118(*) avec le
« désintérêt », qu'ils portent aux
« information[s] non rentable[s]» et pour lesquelles
« l'absence de profit » est en général
« le critère [...] de l'inexistence d[es]
besoin[s] ». 119(*)
L'information des particuliers exige un investissement lourd,
mais rapporte peu. Il n'y a rien d'étonnant à ce que ces
éditeurs habitués à faire payer cher « la valeur
en information » qu'ils ajoutent aux données publiques, se
soient détournés de ce marché aux profits restreints et
limités.
c) Détail de l'offre des éditeurs ayant
investi le marché des particuliers (Editions juridique Prat et Delmas ;
collection Delmas Express)120(*):
1) Le droit
« prêt-à-l'emploi » est le fait :
· De « modèles de lettres et
contrats » censés « aider [les
particuliers] à [se] tirer d'affaire » et à se sortir
de situations qui pourraient leur apparaître problématiques.
« - Votre facture téléphonique est
anormalement élevée ? - Vous voulez contester la notification
de redressement que vous a adressée l'administration fiscale ? - Vous
établissez un contrat de travail pour une employée à
domicile ?
Toutes ces situations, et bien d'autres encore, peuvent
souvent être résolues par un simple courrier, adressé au
bon endroit ! »
|
|
· D'ouvrages qui organisent une assistance
juridique personnalisée.
Ces ouvrages suivent, conseillent et assistent les
particuliers dans un large panel de situations de leurs vies quotidiennes et
professionnelles121(*).
Ils se présentent pour l'essentiel sous forme des
guides pratiques, simples, pédagogiques et didactiques organisés
autour de réponses à des questions fréquemment
posées ou de grandes thématiques, qui permettent aux particuliers
d'y circuler facilement et évoluent avec eux, pas à pas, dans la
recherche de l'information utile, leurs démarches et la
résolution de leurs difficultés.
Mes droits et démarches au quotidien
« - S'organiser lors des moments forts de
l'année. Trouver des réponses aux préoccupations du
quotidien. Anticiper les imprévus... - Ce guide a pour vocation de
donner toutes les clés pour faciliter la vie des femmes dans leurs
démarches de tous les jours et pour faire face aux grands moments de la
vie. - Ce guide aborde tous les thèmes de la sphère
quotidienne des femmes : couple, enfants, parents, santé,
décès, logement, travail, argent, loisirs, animaux de
compagnie... - Ce guide en partenariat avec Femme Actuelle, 1er hebdo
féminin français, plus d'un million d'exemplaires vendus, plus de
5 500 000 lectrices, soit plus d'une française sur cinq. »
|
Préparer et bien vivre sa retraite
«Trouvez les réponses à toutes vos questions
: - Quelles démarches accomplir ? - Quelles sont les conditions de
mise en retraite ? - Quels seront vos futurs revenus ? - Pouvez-vous
cumuler emploi et retraite ? - Dépendance : comment y faire face
? - À quelles aides avez-vous droit ? - Comment
bénéficier de tous vos avantages ? - Comment transmettre votre
patrimoine ? Un guide vraiment pratique pour résoudre tous vos
problèmes : - Des cas pratiques ; - Des conseils simples et
accessibles ; - Les adresses indispensables pour faciliter vos
démarches. »
|
Pour rappel:
· Les ouvrages de la collection Delmas express sont «
rédigés par des professionnels du droit », qui ont pour
mission de répondre « de façon claire et explicite» et
« précisément aux questions » que se posent les
lecteurs, au travers de « conseils » et d` «
exemples détaillés ».
· Et les lecteurs sont totalement orientés et
guidés dans leur accès à l`information.
Par le jeu :
-d`« index détaillé[s] »,
-de « foire[s] aux questions »,
-de « mini-code[s] » (pour leur permettre « de
prendre connaissance des textes de loi applicables » à leur
cas).
-et de glossaires (afin de les aider à « assimiler
le vocabulaire juridique spécifique », auxquels ils devront
recourir « pour faire valoir [leurs] droits. »)
|
|
2) Si dans leurs ouvrages les deux
éditeurs se contentent d'expliquer les législations, les
éditions juridiques Prat proposent également les trois codes
fondamentaux: le code civil, le code pénal, et le code du travail.
Toutefois, ceux-ci n'ont rien de semblables aux codes
proposés aux publics du premier marché. Là où la
richesse des uns repose sur les notes au bas des articles, les codes
destinés aux particuliers sont « dépouillé[s]
de tous commentaires [présentés comme] inutiles » et
en compliquant l'utilisation ,et reposent sur l'idée que tout individu a
besoin de se référer aux sources du droit.
· En sa qualité de citoyen :
« Le code civil est LE code par excellence. Il est
le compagnon de chaque citoyen tout au long de sa vie (naissance, état
civil, mariage, filiation, testament et successions), mais il régit
également les relations du citoyen avec autrui (patrimoine, contrats,
responsabilités, rapports de voisinage...).»
|
|
« Le champ d'application du Code pénal est
très large : employeur qui ne respecte par les dispositions du Code du
travail, automobiliste qui dépasse la limite de vitesse, entrepreneur
qui comment des erreurs dans la présentation des comptes de sa
société...Mais aussi violences au sein du couple, immigration,
terrorisme... »
|
|
· Et en sa qualité de salarié :
« Que vous soyez salarié, demandeur d'emploi,
employeur, DRH, représentant syndical ou étudiant en droit, vous
aurez toujours sous la main les textes dont vous avez besoin et pourrez
retourner aux sources du droit. Grâce à un index thématique
très détaillé, vous accéderez immédiatement
aux articles qui vous concernent ou aux sujets qui vous
intéressent. »
|
3) Enfin, l'unique ouvrage proposé
par les éditions Prat mis à part : « Femmes au travail
: de qui se moque-t-on ? », aucun des deux éditeurs ne
propose d'analyses scientifiques du droit positif.
IV) Il est éditeur juridique: que fait-il?
L'éditeur juridique joue un grand rôle dans la
maîtrise, la connaissance et l'éclairement du droit pour les
professionnels, les universitaires et les étudiants.
Il l'épure de tous ses maux, en améliore la
clarté, l'accessibilité et l'intelligibilité, par le jeu
de tris, synthèses, alertes, sélections, commentaires,
explications, discussions... Réalisant par la même, a posteriori,
un travail qui en principe « incombe » au
législateur en amont de la publication des lois.
« Il incombe au législateur d'exercer
pleinement la compétence que lui confie la Constitution et, en
particulier, son article 34.
A cet égard le principe de clarté de
la loi, qui découle du même article de la Constitution,
et l'objectif de valeur constitutionnelle d'intelligibilité et
d'accessibilité de la loi, qui découle des articles 4,
5, 6 et 16 de la Déclaration de 1789, lui imposent d'adopter des
dispositions suffisamment précises et des formules non équivoques
afin de prémunir les sujets de droit contre une interprétation
contraire à la Constitution ou contre le risque d'arbitraire, sans
reporter sur les autorités administratives ou juridictionnelles le soin
de fixer des règles dont la détermination n'a été
confiée par la Constitution qu'à la loi. »122(*)
Ce qui explique le développement d`une édition
juridique publique gratuite, qui ne se cantonne pas à la diffusion de
données normatives brutes comme le souhaiteraient les
éditeurs.
Ayant pris conscience qu'il élabore et produit mal la
loi qu'il est devenu par sa faute impossible aux citoyens de ne pas ignorer, le
législateur tente ainsi d'assurer en aval cette mission qu'il ne
parvient plus à réaliser en amont.
Ce qui s'est traduit par la mise en place d'un guichet de
diffusion123(*), puis
d'un diffuseur unique124(*) des données publiques, la politique de mise
à disposition gratuite des données dites essentielles125(*) et d'une manière
générale, le glissement du précepte « nul n'est
censé ignorer la loi » d'une simple obligation de
publicité126(*)
à une obligation, érigée en mission de service
public127(*)
(1), de diffusion d'un droit qui s'est, de plus, vu
successivement assigné des objectifs de clarté,
intelligibilité et accessibilité128(*),et aujourd'hui
normativité129(*)...
Le législateur se réappropriant par la même
une mission qu'il avait depuis longtemps abandonnée au secteur
privé, sans pour autant sembler vouloir tracer avec lui une quelconque
ligne de partage130(*).
(1) La loi du 12 avril 2000 relative aux droits des
citoyens dans leurs relations avec les administrations:
« Les autorités administratives sont tenues
d'organiser un accès simple aux règles de droit qu'elles
édictent. La mise à disposition et la diffusion des textes
juridiques constituent une mission de service public au bon accomplissement de
laquelle il appartient aux autorités administratives de veiller
».
|
Partie II: Le web 2.0 et l'information juridique.
Le web 2.0 a non seulement facilité l'accès
à l'information juridique et à son actualité, mais a
également et surtout libéralisé et
démocratisé sa diffusion et son partage. Avec lui, tous les
individus dont tout naturellement les auteurs de l`édition peuvent
diffuser, partager, échanger, librement et gratuitement des informations
juridiques, et en débattre de façon quasi instantanée.
Il est un espace de totale liberté et
gratuité, qui parce qu'il permet de lever certains des obstacles
engendrés par la diffusion des informations juridiques par le truchement
des éditeurs, a dans les premiers temps et dans sa première
manifestation: le blog, suscité un engouement majeur chez les juristes.
Au point que certains aient pu y voir un vecteur de
transformation de la doctrine131(*) et que ce soit posée la question de savoir
s'il n'en viendrait pas à concurrencer ou compléter les revues
des éditeurs juridiques et à intégrer le
« paysage éditorial juridique
français »132(*).
Quatre ans plus tard, malgré toutes ces promesses de
succès, le bilan à tirer semble bien loin de l'enthousiasme qui a
présidé à l'émergence des blogs...
Les juristes-blogueurs se seraient, dit-on,
épuisés...
« La "prédiction" qu'ont faites mes
collègues Rolin et Houtcieff l'a été dans une
période d'effervescence dans la "prise de plume électronique" et
l'émission d'opinions. Quatre années plus tard, on se rend compte
que cette période de bouillonnement est passée, les auteurs
s'étant épuisés - à commencer par
Frédéric et Dimitri »
Echanges de mails avec le professeur Cedric
Manara.
|
Et les attentions, elles, se seraient reportées
vers d'autres applications web 2.0, sans que l'on puisse cette fois clairement
distinguer la part des juristes séduits de celle qui ne l`est
pas.
I) Le blog de juriste ou l'exemple le plus abouti
d' « intégration des outils web 2.0 au
« paysage éditorial juridique français »133(*).
De tous les outils du web 2.0, le blog est celui qui a le
plus suscité la controverse et les critiques.
Sans doute son antériorité -il est le
premier outil web 2.0 à avoir émergé- n'y est pas
étrangère, mais cela semble avant tout tenir à cette
très grande similitude qu'il présente avec les
revues des maisons d'édition juridiques : il est comme elles une
tribune d'expression susceptible de toucher un large public et, qui
ajoutée à la gratuité, l'instantanéité et
à la grande liberté qui l'entourent, en a immédiatement
fait une alternative attrayante.
Pour autant, à l'heure du bilan, il semble, que
l'impact réel des blogs sur l'accès et la diffusion des
informations juridiques n'ait pas été à la hauteur des
espérances qu'ils ont pu susciter.
A) Le blog ; une alternative aux revues des
éditeurs juridiques ?
On a parfois tendance à l'oublier, mais les
éditeurs juridiques sont avant tout des entreprises qui cherchent par
leurs ventes à faire du profit.
Et dans l'édition, le chiffre, ce qui fait vendre: ce
sont « les signatures »134(*), les « opinions [qui font]
autorité ». « Celles, dans la très grande
majorité des cas, de professeurs de droit, de magistrats, de hauts
fonctionnaires, [et] d'avocats » dont la notoriété
acquise avec l`âge semble faire échec aux prédications de
Corneille135(*).
Les autres et les jeunes auteurs éprouvent eux ainsi
beaucoup de mal à se faire entendre, s'exprimer et être
publiés.
Et ce, d'autant plus que les principaux supports et espaces de
liberté; ceux qui permettent aux auteurs de se démarquer les uns
des autres, de marquer leurs empreintes et de pleinement révéler
leur potentialités: les revues, sont également les principaux
vecteurs et véhicules des marques des éditeurs, que ces derniers
ne peuvent bien évidemment confier à n'importe qui.
Aussi parce que les blogs ont paru pouvoir nourrir les besoins
des auteurs rejetés de l'édition et également satisfaire
aux envies de liberté des auteurs publiés136(*), leurs avantages par rapport
aux revues ont fait l'objet de nombreux éloges de ceux que leur
principal détracteur : Félix Rome, a qualifié de
« zélateurs de la doctrine
virtuelle »137(*).
a) Une alternative attrayante aux revues.
Créer un blog est facile et à la portée
de tous138(*), mais ce
n`était pas là pour les zélateurs de la doctrine virtuelle
son seul avantage...
Les blogs recélaient pour eux de potentialités
qui en faisaient de véritables concurrents des revues des
éditeurs juridiques.
1. Leur gratuité et leur capacité
à capter les auteurs des revues :
Contrairement aux produits de l'édition juridique
traditionnelle, « l'accès aux blogs et leur diffusion se font
sans bourse délier »139(*).
Aussi, leur gratuité est très vite apparue comme
un atout majeur susceptible de séduire à la fois les auteurs et
les publics de l'édition :
· Les auteurs de l'édition qui
parce qu'ils « ont besoin [d'être publiés] pour se faire
un nom et progresser dans leur carrière » écrivent pour
les revues « sans être payés » ou
pour des rémunérations très faibles et sont ainsi exclus
des profits que réalisent les maisons d'édition juridiques,
pourtant, essentiellement assis sur eux: la valeur ajoutée140(*) qui justifie le coût
élevé des produits des éditeurs juridiques est
« fonction de la richesse d[es] contenus »141(*)elle-même fonction de
la compétence des auteurs.
Ainsi, pour les « zélateurs de la doctrine
virtuelle », les tribunes gratuites et faciles à
élaborer d'audience a priori équivalentes à celles des
revues, que semblaient constituer les blogs ne pouvaient que détourner
les auteurs de l'édition qui faute d'y trouver un intérêt
financier n'auraient aucune raison de s'y maintenir.
· Les publics de l'édition qui
au bénéfice de cette fuite des auteurs, pourraient trouver dans
les blogs des contenus équivalents à ceux de l`«
édition juridique » et n'auraient plus aucune raison de
continuer de rémunérer, cher de surcroît, les
éditeurs pour une information qui leur serait mise à disposition
gratuitement par une « doctrine virtuelle ».
2. Leur réactivité.
Le blog a fait émergé
l'éventualité d'« une doctrine
instantanée » qui réagirait aux actualités
juridiques « quasiment en temps réel», « là
où une revue classique fait patienter, des jours, des semaines ou des
trimestres »142(*).
3. « La liberté qui
irrigue » leur « conception »143(*).
« Les blogs offrent » aux
auteurs « une totale liberté de formats et de
sujets ». Ils sont des espaces de liberté qui contrastent avec
la grande rigidité des revues. De là, est née
l'idée que les auteurs de l`édition « ne [pourraient]
qu'apprécier n'être soumis à d'autres contraintes que
celles qu'ils fixe [raient] eux-mêmes. »144(*)
Dans les revues, il leur faut, en effet, sans cesse
composer avec les exigences [...] des éditeurs »145(*):
· Respecter les délais, qui leur sont
impartis :
Si le blogueur blogue quand il veut, les revues sont des
périodiques qui paraissent à des intervalles réguliers et
sont soumis à des contraintes de temps.
· Répondre « aux exigences
scientifiques de la revue »:
Si les « zélateurs » comme
les détracteurs de « la doctrine virtuelle »
s`accordaient à dire que la censure des comités des lectures et
des conseils scientifiques était quasi inexistante, les auteurs n'en
sont pas moins soumis à des exigences de fond.
Leurs articles doivent s`inscrire dans la « ligne
éditoriale [des] revue[s] », « dans la
thématique [des] numéro[s] »146(*) et sont, de plus, soumis au
contrôle des éditeurs qui parce qu'ils assument la
responsabilité des écrits se posent en « gardien[s]
vigilant[s] du langage juridique », imposent
« l'objectivité et la neutralité du
discours » et censurent « les critiques
exagérées et les opinions sectaires ».
· Respecter les contraintes « d'ordre
quantitatifs »:
Le style n'est pas la seule contrainte à peser sur les
auteurs, leurs articles doivent également respecter les dimensions
imposées par les éditeurs147(*).
4. Son ouverture.
On l'a vu, la confiance et le succès des revues
juridiques reposent en partie sur l'assise des auteurs qui écrivent pour
elles et, qui pour les éditeurs « ne s'acquiert qu'avec
l'âge. »
Aussi, bien que conscients que « les auteurs
augmentent en nombre, comme progresse le[ur] besoin de
communiquer »148(*), ceux-ci les sélectionnent essentiellement
« par le notoire » et n'ouvrent leurs tribunes aux
« jeunes enseignants » et aux « praticiens, dont
« l'accès à la première publication demeure
[...] délicat », que par « souci
d'efficacité »149(*) et au prix d'un renforcement de leurs exigences et
emprises.150(*)
Ainsi parce que les revues juridiques sont
réservées à une élite de juristes essentiellement
agrégés, l'ouverture du blog qui donne la parole aux
« étudiants novices, [aux] doctorants en herbe, [aux] juristes
sans titres universitaires » et même « [aux] parfait
anonymes »151(*)s'est présenté comme « une
chance et une opportunité »152(*) pour les rejetés de
l'édition qui auraient, dès lors, pu se consacrer à leurs
écrits et à leurs carrières, sans avoir à
s'inquiéter de la question de savoir s'il serait accorder « un
moindre égard »153(*) à un article rédigé par un
anonyme.
5. Son aspect pratique et interactif.
En ce qu'il est un outil du web 2.0, le blog permet
l'échange le débat et « la discussion collective
»154(*).
Et, si tout naturellement il couvre le besoin
d'échanger et de débattre des publics du premier marché
qui n'était à l'époque que très peu couvert par les
éditeurs, il favorise également « le travail en
réseau »155(*).
On a ainsi pu y voir un vecteur de développement de
communautés de juristes essentiellement universitaires, qui auraient pu
y soumettre « à la discussion et à la
réflexion collective » « [des] versions de [leurs]
travaux et articles en cours ».
b) Une source d'information qui ne satisfait pas aux
exigences des revues.
A côté des
« zélateurs de la doctrine virtuelle », leurs
détracteurs catégoriques mis à part, d'autres voix qui ont
vu dans les blogs des « espace[s] de publication nouveaux », des
« lieu[x] de discussion » et des « espace[s] de
pré-publication » d`articles « avant leurs
soumissions [ aux] revue[s] »156(*) se sont élevées pour réfuter
aux blogs le potentiel concurrentiel qu'ils s'étaient vus
attribués...
Ce qui devait sans doute tenir à l'usage normal et
courant des blogs et aux pratiques que certains juristes avaient pu
révéler.
Ils étaient les lieux d'une réflexion,
« éphémère »,
« participative »,
« immédiate », peu
« approfondie »... A milles lieux des réflexions
hiérarchisées et mûries de temps de réflexion qui
nourrissent les revues.
« A part quelques "drafts" d'articles
publiés par Frédéric Rolin sur son blog avant leur
soumission à une revue, le blog tient du commentaire à chaud (si
commentaire il y a) » et sa « valeur ajoutée [est]
la rapidité plutôt que la richesse ».
Cedric Manara, « est la doctrine de demain
? Sur le Web ! Que font les auteurs de demain ? Ils
bloguent ».
|
|
· Une réflexion
éphémère:
Ils ne conféraient aucune permanence aux
écrits et délivraient des informations
« jetables » qui n`avaient pas vocation à
s'installer dans la durée.
Parfois lassés, certains auteurs fermaient leurs
blogs, faisant par la même disparaitre leurs écrits.
Et dans les blogs qui ne fermaient pas, il était
parfois, impossible de retrouver des articles et billets qui avaient
été publiés plusieurs années auparavant.
Ce qui avait soulevé quelques difficultés
aux Etats-Unis où les blogs sont cités dans des décisions
de justice.157(*)
· Une réflexion
participative:
Les blogs étaient avant tout des lieux
d'échanges dans lesquels les réflexions se construisaient
à plusieurs autour des quelques jets d'idées lancés dans
les billets et des discussions qui se nouaient dans le cadre des commentaires,
qui en étaient la principale richesse.
Ainsi, pour le professeur de droit
Gilles J.
Guglielmi son « site [certes aménagé
chronologiquement] n'est pas un blog »: « il ne
réagit pas toujours à l'actualité et les forums
sont fermés ».
· Une réflexion immédiate et peu
approfondie:
Les blogs étaient des sites «
dédié[s] à l'actualité » juridique et
pour l`essentiel « [tenaient] du commentaire à chaud
», voire même du simple billet d'humeur.
Ils étaient les lieux des premiers jets et
ébauches de réflexions, que si l'on souhaitait plus
poussées, obligeaient à se tourner vers les revues.158(*)
Ainsi, publier sur leurs « blog n'emport
[aient] pas cession des droits. Il rest[ait] possible de publier
postérieurement dans une revue. »
A cette époque, « plus
qu'une relation de concurrence, [...] une relation de
complémentarité »159(*) semblait s'installer entre les blogs et les supports
de l'édition traditionnelle.
Les blogs se présentaient comme des espaces de
liberté qui tranchaient avec la nécessaire rigueur des revues
dans lesquels les auteurs pouvaient s'exprimer avec
« légèreté » et s'arroger toutes les
libertés de style, humour, genres, sujets que l'édition juridique
ne leur avait jamais accordées. Aucun choix ne semblait devoir
s'imposer.
« Faut-il choisir entre blogs et revues juridiques
? Assurément non ! Les deux supports n'ont nullement le même
objectif et encore moins le même public. »
Alexandre Claudo, « Multiplication des Blogs
juridiques. Vers un déclin de la doctrine ? »
|
|
Qu'en a-t-il vraiment été ?
c) Le succès des blogs? La mort des revues ?
Il y a quatre ans, en plein essor des blogs, le professeur
Hervé Causse affirmait :
« Je pense que les auteurs, les
vrais, ceux qui ont quelque chose à dire, ceux qui ont une vision d'un
problème à livrer, et non ceux qui font du "reporting" de
l'actualité juridique, n'auront plus besoin demain des éditeurs ;
certes il sera toujours utile de participer à des revues ou publications
communes, mais ce ne sera plus la voie "royale"»160(*)
Et si le professeur Hervé Causse reconnait aujourd'hui
que ses propos étaient quelques peu exagérés, ils n`en
couvrent pas moins pour lui certaines vérités.
Pensez vous encore aujourd'hui, que « les auteurs,
les vrais, ceux qui ont quelque chose à dire, ceux qui ont une vision
d'un problème à livrer [...] n'auront plus besoin demain des
éditeurs »?
.
« .. et soyez fidèle à mon blog
impertinent (...pléonasme???)...
Non, je ne le pense pas pleinement ; l'exagération de
cette phrase a cependant son sens : le web ne peut être ignoré, ce
que les forces conservatrices à l'oeuvre voudraient je le crois
... »
Echange de mails avec le professeur Hervé
Causse.
|
|
Quelles sont ces forces conservatrices ?
A quoi oeuvrent-elles ?
N'ayant pu obtenir davantage d'explications, je ne saurais
répondre à ces questions...
Et ce, d'autant plus qu'il m'est difficile d`imaginer
quiconque, aussi réactionnaire qu'il puisse être, ignorant
aujourd'hui le web...
Comment ignorer celui par qui transite l'essentiel de
l'information ?
Qui ignorerait ce qui a constitué une
véritable révolution ?
· Les éditeurs? ... qui n'ont de cesse de
l'apprivoiser...?
· Les publics? Les auteurs?...qui se nourrissent de ses
actualités...?
Si ce n'est eux, qui alors... ?
Cette question, de même que les
précédentes, n'est en fait que de peu
d'intérêts...
Car la véritable question que soulève les
affirmations successives d'Hervé Causse tien davantage à ce qu'
un universitaire éminent, renommé et sans aucun doute conscient
de la portée que sa position prête à ses écrits,
puisse affirmer sans complexes, sans jamais les avoirs infirmés ou
s'être démenti, ne pas pleinement penser des propos aussi
incisifs et vigoureux qu'il a, pourtant, tenu sur son blog.
Cela tiendrait-il au support ?
· Les blogs seraient, comme le soutenaient certains
auteurs, les lieux de réflexions éphémères,
immédiates, peu approfondies, ayant vocation à tomber dans
l'oubli et auxquelles, faute d'avoir été suffisamment et
« pleinement » posées, leurs auteurs ne sauraient
être liés ?
« Ce blog est expérimental, et s'inscrit
dans les travaux de son auteur sur le droit et les technologies. Au fil du
temps, certaines prises de position peuvent s'avérer contradictoires,
précisément parce que cette nano-publication est un
work-in-progress, un journal en ligne et pas une étude académique
achevée ! En conséquence, les éléments
rassemblés sur ce blog ne sauraient être utilisés ou
interprétés contre l'auteur dans ses activités
professionnelles (en particulier celles de
panéliste). »
Blog du professeur Cedric Manara
|
|
A moins que cela ne tienne à un refus
d`assumer la vigueur de propos, que ni le temps ni le recul ne permettent
aujourd'hui de maintenir...
· Du côté des éditeurs,
la florescence du marché de l'édition parle
d'elle-même. Les blogs n'ont pas détourné les
clientèles des revues. Estimée rapporter entre 500
millions161(*) et 1
milliard162(*) d'euros
par an, l'édition juridique en pleine floraison est bien loin de cette
mort annoncée...
Ont été avancées deux séries
d`hypothèses. Pour certains, cela tiendrait au conservatisme des
clients, à leur trop grand attachement aux produits des éditeurs
juridiques « historiques »163(*). Pour d'autres davantage
à la nature et à la teneur des informations juridiques
délivrées par les blogs164(*)...
· Du côté des blogs, ils
semblent n'avoir été qu'une mode
éphémère...
Certes, en 2006 les deux universitaires-blogueurs Dimitri
Houtcieff et Fréderic Rolin soulevaient l'éventualité
d'une complémentarité des blogs qui se multipliaient avec les
supports traditionnels de l'édition juridique...
Certes un an plus tard, un Félix Rome offusqué
de ce que les blogs opéraient une concurrence déloyale et
injustifiée165(*)dénonçait ce qu'il qualifiait de
bloghorée166(*)...
Certes on a pu craindre une concurrence, avancer
l'hypothèse d'une complémentarité...
Toutefois, aujourd'hui, en 2010, après seulement quatre
années, si certains blogs se sont maintenus, si quelques uns continuent
de se créer, des deux universitaires-blogueurs, seul le premier blogue
encore à intervalle plus qu'irrégulier (1),
tandis que l'autre a, comme beaucoup d`autres, tout simplement
abandonné.
(1) Blog de Dimitri Houtcieff:
16.05.2010.
Est-ce qu'il est encore chaud ? Est-ce qu'il est
déjà froid ?
Ce blog est-il mort ou en rémission ? Voilà qui
n'a que peu d'importance, mais puisqu'on me le demande...
Ce blog est un blog... Il suit les mouvements et
aspérités de son auteur - d'aucuns diraient ses coups de
têtes. Sans doute cédé-je parfois à l'angoisse de la
page blanche, mais ce blog restera ma chose à moi. Pas d'armée
d'administrateurs, sous prétexte de thématiques partagées,
mais pas non plus de parutions constantes et lisses. Bref : plutôt Rolin
qu'Eolas !
Au fond, ce « Blog c'est moi » ! Que le lecteur se
rassure donc : je ne suis pas en rémission, même si Wikio me
confirme que je suis presque mort
|
|
B) La blogosphère juridique
référencée.
Afin de mieux me rendre compte de l'usage et de la
pratique des blogs par les juristes, je me suis attachée aux contenus et
motivations des blogs référencés par la
bibliothèque Cujas, les classements Wikio et Juriblogs.
Ce qui me permet aujourd'hui de dresser un panorama et un
état des lieux de la blogosphère juridique qui bien sûr
autant que ces classements ne prétend à aucune
exhaustivité, mais apporte un éclairage, j'ose à
espérer neuf, sur ce qu'est et a été la blogosphère
juridique, les raisons de ses échecs, celles de ses succès et
celles qui ont poussées certains de ses auteurs à abandonner.
Dans cette blogosphère visible et
consultée, on relève :
· Pour ceux qui n'ont pas choisi l'anonymat
:
-54 blogs d'avocats ou cabinets d'avocats.
-20 blogs d'universitaires.
-18 blogs d'université à vocation
pédagogique.
-8 blogs de doctorants et chargés de travaux
dirigés.
-5 blogs de magistrats.
-5 blogs attachés à des revues juridiques.
-4 blogs tenus par des juristes professionnels.
-3 blogs rattachés à une université ou
à un centre de recherche.
-3 blogs d'associations ou communautés de juristes.
-3 blogs mixtes mêlant des universitaires, des avocats,
voire des juristes et des non juristes.
-2 blogs d'étudiants en droit.
-2 blogs de juristes de formation à la recherche
d'emploi.
-2 blogs de mandataires européens.
-2 blogs tenus par un fonctionnaire.
-2 blogs d'organismes de défense des doits.
-2 blogs d'associations de défense de causes et
d'idées.
-2 blogs mixtes mêlant des universitaires, des avocats,
et des doctorants.
-1 blog tenu par un chargé d'enseignement vacataire en
droit du travail.
-1 blog tenu par une chroniqueuse judiciaire.
· 20 blogs dont les auteurs ont souhaité
conserver l'anonymat. Parmi lesquels :
-7 n'indiquent par leurs professions.
-4 sont avocats.
-2 sont fonctionnaires.
-1 est notaire.
-1 est doctorant.
-1 est expert judiciaire.
-1 est bibliothécaire documentaliste.
-2 se présentent, tout simplement, comme des
juristes.
-1 est étudiant en quatrième année de
droit.
|
|
Etant contrainte à faire un tri, mon attention
s`est davantage portée sur les blogs d'avocats et cabinets qui sont les
plus nombreux, les blogs des universitaires dont les titulaires constituent,
peu important le périmètre qu'on lui attribue, le noyau dur de la
doctrine et enfin, mais dans une moindre mesure, sur les blogs des autres
auteurs susceptibles d'y être rattachés.
a) La blogosphère des avocats.
Pour l`essentiel, elle se compose de blogs d'avocats
ayant « compris, que les blogs étaient un outil de
communication très performant»167(*), qui y proposent, « indirectement des
prestations, consultations ou conseils168(*)».
«Vous êtes convaincu qu'il vous faut
être visible sur Internet. Mais les questions se bousculent : Comment
faire ? Quel outil est le plus approprié ? Faut-il faire appel à
un prestataire ? Quelles compétences techniques faut-il acquérir?
Le moyen le plus simple et le plus efficace de
démarrer sur Internet, c'est de construire un blog. Parole d'avocat !
« Pour une présence efficace sur Internet et un
bon référencement, le blog est bien plus efficace qu'un site
Internet classique », témoigne Olivier Sanviti,
avocat au barreau de Paris -
http://avocat.blogs.com
Quatre raisons à cet engouement pour le blog.
Un blog peut être mis en place en quelques
minutes. Il suffit de savoir utiliser un logiciel de traitement de
texte, rien de plus !
Un blog peut-être mis à jour sans
compétences techniques. Vous pouvez créer votre blog
seul. C'est plus efficace car vous n'avez pas besoin de demander l'assistance
d'un prestataire. Et...c'est moins onéreux !
« Notre blog est bien plus efficace que ne le
serait une publicité, et de plus il est totalement gratuit ! »
Nicolas Creisson et Johanna Vine, avocats au barreau d'Aix en
Provence -
http://webinfohebdo.blogspot.com
Un blog bénéficie d'un
référencement efficace. Les blogs sont mieux
référencés que les sites Internet classiques. Or,
l'intérêt d'être présent sur Internet est d'y
être visible et le référencement est essentiel pour cela.
(NB : Le référencement consiste à positionner votre blog
sur les moteurs de recherche du web comme Google ou Yahoo afin que l'internaute
vous trouve facilement).
Un blog permet de dialoguer avec ses lecteurs et
d'établir un contact facile. Contrairement à un site
Internet classique, votre blog est mis à jour
régulièrement, vous y publiez de nouveau article et il s'enrichit
continuellement. Il est donc intéressant pour vos lecteurs d'y revenir
et de suivre votre actualité ! »
Plate-forme de blogs avocats.fr, « Mieux qu'un site
Internet : un blog. »
|
|
a-1) Le blog outil de communication.
Si cela est rarement indiqué et parfois
difficilement visible169(*), la grande majorité des blogs d'avocats et a
fortiori des blogs de cabinets d'avocats sont des plateformes publicitaires.
Ils présentent les mentions170(*) que doivent porter:
« tout document, [...] destiné à la correspondance ou
à la publicité personnelle [des] avocat[s] »171(*)ou renvoient à des
sites qui les mentionnent. Et peu important ce qu'ils affirment et les contenus
informationnels qu`ils délivrent, sont toujours orientés vers la
volonté de séduire et attirer une clientèle potentielle
que leurs auteurs ne pourraient sauf à violer les législations
en vigueur172(*)
démarcher explicitement.
« Cadres d'entreprises, managers, vous cherchez des
conseils opérationnels et pratiques en droit du travail. Vous cherchez
également une assistance dans les moments compliqués, les
problématiques précontentieuses ou contentieuses.
Ce blog
est destiné à partager avec vous ma pratique quotidienne de ces
questions. Pour le faire vivre, n'hésitez pas à poster vos
commentaires, ils seront publiés.
Vos questions personnelles, en
revanche, ne concernent que vous : elles ne pourront être traitées
que confidentiellement avec vous. »
Avocatalk.fr
|
|
Etant à relever que ces blogs sont
également pour leurs auteurs un moyen de contourner certaines de ces
réglementations.
a-1-1) Blogs d'avocats : Quels contenus ? Quelles
façades ?
Dans leurs blogs, les avocats, on l'a vu et on le reverra,
ne peuvent démarcher explicitement leurs clients. Ils y indiquent de
plus rarement s'inscrire dans une démarche de publicité et
recourent souvent à des « façades
informationnelles » qui en général empruntent deux
directions :
· Certains blogs délivrent dans des billets
brefs, voire très brefs, des informations d'actualités brutes ou
faiblement commentées en lien avec les activités de leurs
cabinets.
· D'autres disent s'inscrire dans une démarche de
vulgarisation, partage de leurs connaissances, compétences,
vécus, voire de leurs passions, et délivrent des informations qui
s'y rattachent.
Pourquoi ce blog ?
J'ai créé ce blog à l'attention de tous
ceux qui sont curieux du droit mais qui, peu familiers du domaine, le
considèrent, parfois à juste titre, comme technique et complexe.
Les articles publiés sur ces pages ont pour ambition de
présenter de façon claire et synthétique diverses
questions juridiques ou sujets d'actualité, et de permettre à
toute personne qui le souhaite de formuler des commentaires.
Blog Marie Laure Fouché « Faciliter
l'accès au droit ».
|
|
S'agissant maintenant des réponses, que
« leurs affichages informationnels » sont susceptibles
d'apporter aux besoins des publics des marchés de l'édition
:
1) Pour ce qui est des publics du premier
marché :
· Certes d'une manière générale,
leurs blogs qui se décomposent en différentes rubriques portant
chacune sur un domaine du droit opèrent des tris et des
sélections des informations qu'ils délivrent et peuvent nourrir
les besoins en actualité des publics de l`édition.
Toutefois, les informations véritables, essentielles
et utiles sont souvent noyées dans des considérations autres que
juridiques ou dans des tentatives d'humour et de ce fait difficiles à
appréhender.
Facebook: le meilleur ami de l'employeur.
Facebook est un réseau
social qui permet de communiquer avec ses amis ou anciens amis, de mettre des
photos en ligne et des informations sur « notre statut » par le biais
du mur : fatiguée, en pleine forme, de mauvaise humeur, a gagné,
a obtenu la relaxe dans un dossier ou comme le sketche de Jérôme
Comandeur (ci-dessous) : 14h30 Jérôme mange un pépito 14h45
Le paquet est fini, jérôme n'a plus faim 15h00 Jérôme
a trop mangé, il est en train de gerber ...
A première vue, ce réseau social apparaît
comme un moyen ludique de communiquer rapidement.
Cependant, cette communication est loin d'être sans
dangers.
A l'étranger, des salariés ont été
licenciés :
-
une
anglaise a écrit sur son mur qu'elle haïssait son boulot, que son
patron était un pervers et qu'il lui donnait du « travail de merde
»
-
un anglais
( toujours) est parti de son travail en prétextant une urgence
familiale... Ce jour là, sur son mur était affichée une
photographie de lui déguisé en une jolie petite fée,
photographie prise à une soirée... Donc pas d'urgence familiale,
licenciement.
En France, très récemment, l
e
Conseil de Prud'hommes de Boulogne-Billancourt n'a pas pu se départager
sur deux licenciements dont la cause était Facebook.
Décembre 2008 : lors d'une conversation
téléphonique, trois collègues évoquent leur
activité , égratignent leur hiérarchie....
En référence à leurs échanges, l'un
d'eux ajoute sur sa page personnelle Facebook faire partie « d'un club de
néfastes », ceux à quoi les autres répondent «
Bienvenue au club ».
Les salariés peu prudents avaient parmi leurs amis, ce que
l'on appelle à l'école « un cafteur » qui a très
bien compris l'allusion et s'est empressé d'aller le rapporter à
la direction.
Les salariés ont été licenciés pour
"incitation à la rébellion", « dénigrement de
l'entreprise ».
L'affaire est toujours en cours, et le juge départiteur
devra trancher, départager les conseillers qui n'ont pas pu prendre
position.
code du travail, il peut s'exprimer librement sur les conditions
d'exercice et l'organisation de son travail et même sur un réseau
privé tel que Facebook.
Cette liberté a une limite : le trouble manifeste que
celui peut causer au sein de l'entreprise et le pouvoir de sanction que
détient l'employeur dans l'hypothèse d'une atteinte grave aux
intérêts de l'entreprise.
Le salarié ne pourra pas non plus dépasser
certaines limites et être injurieux ou tenir des propos diffamatoires qui
sont sanctionnés par les lois civiles et pénales. »
Blog de Michele Bauer
|
|
· Quant à la teneur des informations qu'ils y
délivrent, elles sont essentiellement générales,
pratiques, et s'agissant particulièrement de l'actualité
relèvent lorsqu'elles sont commentées de décryptages
personnels et à chaud, mais sont rarement pour ne pas dire jamais
l'objet d'analyses poussées.
En ce sens, très peu de blogs comportent des notes
de bas de page ou renvoient à leurs sources. Et lorsqu'ils en comportent
ou y renvoient, celles-ci se résument souvent aux lois et arrêts
commentés, voire à un, deux, trois rarement plus, articles de
presse essentiellement généraliste.
Et si ces avocats-blogueurs ne citent pas ou peu leurs
sources, on peut légitimement penser que ce n'est pas en violation des
règles de la propriété intellectuelle qu'ils connaissent,
maitrisent et respectent en principe tous...
Mais bien et à l'évidence, parce que leurs
billets légers ne leurs demandent aucunes recherches véritables
et ne prétendent à aucune exhaustivité ou analyse
scientifique.
Ainsi, pour toutes ces raisons, leurs
« affichages informationnels » ne nourrissent pas les
besoins en information enrichie des publics du premier marché et
fournissent une information qui oblige si on l'a veut plus poussée
à se tourner vers la presse juridique voire même
généraliste.
· Pour ce qui est maintenant des besoins des
particuliers qui pour rappel sont à la recherche de consultations
juridiques gratuites. Les avocats-blogueurs sont très peu à les
prendre en charge.
D'une manière générale et pour
l`essentiel, les informations qu'ils délivrent ne dispensent pas de la
consultation d'un avocat et ne sont en aucun cas personnalisées.
« Malgré tout le soin apporté à
la rédaction des informations contenues dans les articles
publiés, ces dernières n'ont qu'une portée
générale et ne peuvent vous aider à résoudre par
vous-même votre problème particulier. Avant d'entreprendre quoi
que soit, il vous est donc suggéré de solliciter une consultation
personnalisée pour vérifier si la règle de droit ou les
faits évoqués sont susceptibles de répondre au
problème qui vous préoccupe et/ou sont compatibles avec votre
situation particulière. »
Le
Blog de Maître Allegra
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· Une grande majorité indique à ce propos,
expressément, ne pas prendre en charge les demandes de consultation
gratuite et ne pas répondre aux commentaires qui viseraient à
obtenir des solutions à des problèmes juridiques
avérés.
« Avertissement : ce blog n'est pas un site de
consultations juridiques gratuites. Il ne sera pas répondu à vos
questions posées par mail ou via les commentaires d'articles si elles
visent à obtenir un renseignement d'ordre juridique à usage
personnel. Dans cette hypothèse vous pouvez prendre rendez-vous
auprès de nos cabinets pour une consultation qui vous sera
facturée en fonction principalement de sa complexité et de la
nature du problème. »
Blog au fil du droit.
|
|
· Et si certains acceptent ces demandes de consultations
gratuites, cela s'inscrit souvent dans des démarches ouvertement
commerciales de séduction de clientèles potentielles, reposant
sur l'idée qu'une demande de conseils juridiques est souvent un
préalable à la consultation d'un avocat.
C'est ainsi le cas du blog
« Monavocatonline.fr » dont l'équipe composée
d' « avocats » et de « juristes »
délivre des
conseils
juridiques gratuits et personnalisés
aux particuliers et aux professionnels, en vue de les « orient[er]
dans leurs démarches juridiques. »
Ainsi, hormis dans l'optique à
« demi-avouée » de les capter en tant que
clientèle, les blogs d'avocats ne prennent pas en charge les besoins en
information juridique des particuliers.
Enfin, est à relever que les auteurs de ces blogs
prennent particulièrement bien en charge, sans doute avec l'idée
de les fidéliser, les besoins d'échanger et débattre sur
le droit de leurs publics et clients potentiels.
Ils les invitent à commenter leurs billets et
participent activement aux discussions qui se nouent dans le cadre des
commentaires.
Compte rendu de la conférence LEXPOSIA :
« Enjeux de la communication pour avocat » :
a-1-2) Le blog d'avocat: la publicité au
mépris de la réglementation.
On l'a quelque peu évoqué, la
publicité des avocats est soumise à de strictes
règlementations que les avocats-blogueurs ont tendance à
contourner pour ne pas dire violer.
Règlement intérieur national de la
profession d'avocat.
Article 10 : La publicité (D. 12
juillet 2005, art. 15 ; L. 31 décembre 1971, art. 66-4 ; D. 25
août 1972
Principes généraux
[...]
La publicité inclut la diffusion
d'informations sur la nature des prestations de services proposées,
dès lors qu'elle est exclusive de toute forme de
démarchage.
Interdictions
10.2 Tout acte de démarchage, tel qu'il est
défini à l'article 1 er du décret n° 72-785 du 25
août 1972, est interdit à l'avocat en quelque domaine que ce soit.
Toute offre de service personnalisée
adressée à un client potentiel est interdite à l'avocat.
[...]
Quelle que soit la forme de publicité
utilisée, sont prohibées :
- toute publicité mensongère ou contenant des
renseignements inexacts ou fallacieux ;
- toutes mentions laudatives ou comparatives
;
- toutes mentions susceptibles de créer l'apparence
d'une qualification professionnelle non reconnue ;
- toutes mentions susceptibles de créer dans l'esprit
du public l'apparence d'une structure d'exercice inexistante ; -
toutes références à des fonctions ou activités sans
lien avec l'exercice de la profession d'avocat ;
[...]
Le contenu de la publicité
10.4.1 Tout document, quel qu'en soit le
support, destiné à la correspondance ou à la
publicité personnelle de l'avocat, doit mentionner, de
façon immédiatement visible ou accessible, les
éléments permettant de l'identifier, de le contacter, de
localiser son cabinet et de connaître le barreau auquel il est inscrit
ainsi que, le cas échéant, la structure d'exercice à
laquelle il appartient et le réseau dont il est membre.
[...]
Dispositions complémentaires relatives à
la publicité par Internet
10.6 L'avocat qui ouvre ou modifie un site
internet doit en informer le conseil de l'Ordre sans délai et lui
communiquer les noms de domaine qui permettent d'y accéder.
Le nom de domaine doit comporter le nom de l'avocat ou la
dénomination exacte du cabinet, qui peut être suivi ou
précédé du mot « avocat ».
L'utilisation de noms de domaine évoquant de
façon générique le titre d'avocat ou un titre pouvant
prêter à confusion, un domaine du droit ou une activité
relevant de celles de l'avocat, est interdite.
Le contenu du site doit être conforme aux dispositions
du point 10.4 du présent article.
Le site de l'avocat ne peut comporter aucun encart ou
bannière publicitaire, autres que ceux de la profession, pour quelque
produit ou service que ce soit.
Il ne peut comporter de lien hypertexte permettant
d'accéder directement ou indirectement à des sites ou à
des pages de sites dont le contenu serait contraire aux principes essentiels de
la profession d'avocat. Il appartient à l'avocat de s'en assurer en
visitant régulièrement les sites et les pages auxquelles
permettent d'accéder les liens hypertexte que comporte son site, et de
prendre sans délai toutes dispositions pour les supprimer si ce site
devait se révéler contraire aux principes essentiels de la
profession.
Il appartient à l'avocat de faire une
déclaration préalable au conseil de l'Ordre de tout lien
hypertexte qu'il envisagerait de créer.
L'avocat participant à un blog ou à un
réseau social en ligne doit respecter les principes essentiels de la
profession ainsi que l'ensemble des dispositions du présent article.
|
|
a-1-2-1) Les réglementations de la
publicité des avocats :
Décret du 25 août 1972 relatif au
démarchage et à la publicité en matière de
consultation et de rédaction d'actes juridiques.
Constitue un acte de démarchage au sens de l'article 66-4
de la loi du 31 décembre 1971 le fait d'offrir ses services, en vue de
donner des consultations ou de rédiger des actes en matière
juridique ou de provoquer à la souscription d'un contrat aux mêmes
fins, notamment en se rendant personnellement ou en envoyant un mandataire soit
au domicile ou à la résidence d'une personne, soit sur les lieux
de travail, de repos, de traitement ou dans un lieu public.
|
|
a-1-2-2) Cas concrets de violation aux
réglementations relatives à la publicité des avocats.
La blogosphère des avocats abonde de violations
aux réglementations relatives à leur publicité, dont voici
quelques exemples :
1) Cas de violation de l'article 10.2 du
Règlement intérieur national de la profession d'avocat :
« Toute offre de service personnalisée
adressée à un client potentiel est interdite à
l'avocat. »
Le « blog des
relations du voisinage et de
l'environnement » et le
« blog Droit Immobilier et Droit de
l'Urbanisme », qui sont tenus par un avocat
spécialiste en Droit Immobilier et en Droit Public fournissent deux
exemples de violation à cette réglementation:
· Sur chaque blog, un lien très visible renvoie
aux consultations juridiques personnelles que leur auteur délivre par
e-mail pour « le prix forfaitaire de 59,99 € ».
· On peut enfin y lire :
«
Cliquez ici pour une consultation
juridique personnelle »
« Vous avez besoin d'une consultation juridique ?
Je vous propose de vous aider pour le prix forfaitaire de
59,99 €
Il vous suffit de poser votre question par email à
cette adresse :
christophe.buffet@gmail.com
et je vous donne par retour la consultation, directement
à votre adresse email.
Compte tenu des très nombreuses demandes de
consultation, il n'est pas donné suite à celles qui ne sont pas
précédées du paiement.
Pour effectuer le paiement de cette consultation cliquez sur
le bouton "Payez" et suivez la procédure
proposée. »
2) Cas de violation de l'article 10.2 du
Règlement intérieur national de la profession d'avocat:
« Quelle que soit la forme de publicité
utilisée, sont prohibées : toutes mentions laudatives ou
comparatives » :
Le blog du cabinet Bamboo et Bees recèle de mentions
laudatives et comparatives. Le cabinet s`y présente comme une
« ruche d'avocats innovants », 28 billets lui sont
expressément consacrés, d'autres à ses membres et d'autres
encore, la grande majorité des billets du blog, l'envisagent
indirectement de façon élogieuse.
· Billet du dimanche 16 mai 2010 :
«
Honoraires
de l'Avocat : le Barreau de Paris voudrait suivre l'exemple de BAMBOO &
BEES pour réformer les pratiques ?. . BAMBOO &
BEES ».
· Billet du vendredi 6 août 2010:
«
Nous
ne ressemblerons JAMAIS à ça »:
Hier, un client m'a demandé pourquoi, chez BAMBOO
& BEES, nous ne faisions que
le coeur du droit
des affaires.
Pourquoi nous nous définissons négativement, par
ce que nous ne faisons pas.
La plupart des cabinets d'avocats d'affaires ont tendance
à ressembler au couteau dont vous voyez l'image ici.
Des tas de fonctionnalités, certes potentiellement
utiles, mais que vous n'utiliserez jamais.
Nous, nous ne ressemblerons JAMAIS à
ça. Parce que c'est lourd, cher et, finalement, pas très
efficace.
3) Cas de violation de l'article 10.2 du
Règlement intérieur national de la profession d'avocat :
« Quelle que soit la forme de publicité
utilisée, sont prohibées : toutes références
à des fonctions ou activités sans lien avec l'exercice de la
profession d'avocat. »
· Dans son blog, Nicolas Creisson partage
également sa « passion » pour l'histoire, sa passion
pour la photographie.
· Dans son blog Carole Ghibaudo propose également
des recettes culinaires qu`elle teste pour ses lecteurs.
a-2) Le blog d`avocat non commercial.
Dans la blogosphère
référencée, les blogs d'avocats à des fins non
commerciales sont peu nombreux.
1) Ils sont le fait d`avocats qui décryptent
l'actualité juridique dans des blogs abrités par les sites
d'organes de presse :
· Le blog Derrière le barreau abrité par
le journal Rue 89 recueille les analyses à chaud de l'actualité
d'une avocate au barreau de Paris.
· Le blog Actualités du droit
hébergé par le site du journal 20 minutes recueille les
réflexions sur l'actualité juridique de l'avocat Gilles
Dervers.
2) Ils sont les blogs personnels d'avocats
qui souvent possèdent d'autres blogs et sites à des fins de
publicité et ont choisi de recourir au support blog pour parler
librement de leurs professions, formuler des critiques, pointer ses
dysfonctionnements, parfois avec humour, parfois avec plus de virulence..;
· Le blog la parole est à la défense :
«
dépot
sec?
Il faudra m'expliquer pourquoi, à l'audience, le
Président appelle les dépôts secs quand tout le monde est
trempé à cause de la chaleur.
Publié par Jean de VALON à l'adresse
10:41 »
«
Le
temps des moissonneuses batteuses
S'agissant du RPVA, la politique du CNB est celle du rouleau
compresseur. On continue, quoi qu'il arrive. L'avenir dira si cette
politique était sage ou suicidaire. C'est, manifestement, maintenant,
le temps des vacances. Moissonneuses-batteuses, plus que bitume. Mais que
personne ne s'y trompe il n'y a dans le silence actuel aucun renoncement. Et
ce ne sont pas les rodomontades institutionnelles qui dissimuleront le fait que
le ver est dans le boîtier.
Publié par Jean de VALON à l'adresse
12:08 »
· Le blog de maître Chapotard. Ce blog dont
l'auteur avait souhaité conserver l'anonymat a été
fermé par le Conseil national des Barreaux.
« Bon, petite question au passage : qui a
rédigé le règlement intérieur national ?
Le Conseil National des Barreaux, bien entendu !
Et qui a mis à la disposition de tous les avocats
de France une plateforme de blog utilisant le nom de domaine
générique « avocats.fr » ?
Et oui, c'est encore le Conseil National des Barreaux !!!
Les internautes non-avocats de passage s'interrogeront sur
la puissance de cette logique. »
(Chapotard bafoue ouvertement la
déontologie, billet du 12 Juillet 2010). »
3) Il s'agit enfin d'avocats qui bloguent en dehors de
leurs fonctions, souvent anonymement, en vue d`échapper
à la réglementation qui pèse sur les sites d`avocats et
pour partager leurs vécus, expériences, passions, recherches, de
manière a priori désintéressée :
·
Le blog de Jean-Baptiste
Soufron :
« This is a weblog about what I like and what I
work on : Law, Internet, Culture, Entrepeneurship and tons of other things. I
have been poking around since 1999. You can read more
about
me, or about my work. If you've got questions, concerns, or
interesting links,
send them
along. »
·
Law
Think Tank Blog :
Il s'agit d`un blog « dédié à
des traits d'humeur, contre-pieds et commentaires (en principe) juridiques de
l'actualité, de l'économie et de la finance, du droit, du sport
et en matière de justice et d'avocature » dont l'auteur
« avocat (et aimant cela) » a souhaité conserver
l'anonymat.
· Le blog de
Maître Mô :
Dans ce blog, l'auteur qui a souhaité conservé
l'anonymat, entend « raconter, le plus subjectivement possible, tout ce
que [son métier] signifie au quotidien, ainsi que plus
généralement tout ce [qu'il voit] à Lille, ainsi encore
plus généralement que tout ce [qu'il aura] envie d'y
raconter. »
· Le blog de la société d'avocat
Iteanu.
Il s'agit du blog d'un cabinet d'avocat dont le nom du
cabinet n'apparait que dans les mentions légales et dans
l'encadré de présentation.
Tout ce qu'on sait du cabinet, c'est qu'il est une
« Société d'Exercice Libéral à
Responsabilité Limitée (Selarl) dont le siège social est
situé à Paris (75008), 164, rue du Faubourg
Saint-Honoré » et « immatriculée au Registre
du Commerce et des Sociétés de Paris sous le n°D 452 626
815.
Les auteurs de ce blog l'ont lancé pour partager avec
« tous [leur] quotidien de praticiens du droit des technologies de
l'information » et souhaitent à travers leurs écrits
« faire partager [leurs] expériences », leurs
« constats », leurs « coups de gueule »,
leur « conception des choses » et « apporter
ainsi une pierre au débat » autour d'un
« droit » qui « vit dans un environnement dont,
s'agissant des technologies de l'information, il dépend
étroitement. »
· Le blog de maître Eolas.
Il s'agissait au départ du blog d'un avocat
« passionné de [son] métier et aimant à
flâner sur le web », clairement inscrit dans une
démarche de vulgarisation du droit.
Ayant « constaté [que l']
intérêt poussé pour la justice et le droit de
manière générale, [était] laissé insatisfait
par l'opacité de la matière et la difficulté [que pouvait
éprouver « un esprit non formé [voire
« déformé »] ] à l'appréhender,
il a « décidé d'y ajouter [sa] petite pierre
numérique» :
· En narrant « chaque jour[...] des choses
vues et entendues aux audiences auxquelles [il a] assisté et [...]
l'envers du décor du Palais. »
· « Et [en donnant] à qui voudra[it]
bien [le] lire quelques clefs pour comprendre un débat juridique ou un
fait divers dont on parle dans la presse sans hélas d'approche
pédagogique. »
Ainsi parce qu'il ne s'agissait pas du « site
d'un cabinet » et que « [son] but n'[était] pas de
pêcher des clients sur l'internet ou de [se] faire de la pub
clandestine », il avait choisi de ne pas révéler son
« identité » et de ne pas délivrer de
« consultations juridiques ».
« Voilà pourquoi je blogue anonymement : je
ne veux pas que ce site soit considéré comme un site d'avocat et
soumis à cette réglementation. Je ne me fais pas de pub via ce
site, je ne réponds à aucune demande de consultation et
décline toutes les sollicitations reçues par e mail de gens que
je ne connais pas et qui ne me connaissent pas. Il va de soi que je reste tenu
dans mon activité de blogueur aux principes essentiels de ma profession
: le respect du secret professionnel, qui fait que je ne parle jamais des
dossiers dans lesquels j'interviens, la dignité, la modération,
et la délicatesse. J'essaye de m'y conformer, sans sombrer dans la
platitude du politiquement correct. Je pense y parvenir, puisque j'ai des
lecteurs fidèles, et l'Ordre m'a jusqu'à ce jour fichu une paix
royale, alors que je sais qu'il en connaît l'existence. Je vois dans ce
silence une approbation muette, et lui en sais gré. »
Blog maître Eolas.
|
|
Toutefois, au fil de ses billets, son blog lui a permis
d'acquérir une certaine notoriété qui fait
désormais penser que s'il l'a été dans les premiers temps,
l'anonymat n'est plus aujourd'hui une garantie de la sincérité et
du caractère non commercial du blog d'un avocat.173(*)
b) Les blogs des universitaires.
Si Dimitri Houtcieff et Fréderic Rolin ont un
temps envisagé l`éventualité que ces blogs
s`érigent en concurrents des revues174(*), ayant très vite écarté cette
thèse au profit d'une « relation de
complémentarité», ils leur attribuèrent trois
fonctions.
· Une fonction de
« vulgarisation scientifique » :
Parce qu`ils « sont [...] aisément
accessibles, non seulement aux initiés, mais également aux
profanes », ils contribueraient à une « meilleure
diffusion de la science juridique en permettant à ceux qui ne la
fréquentent pas habituellement d'y avoir accès » et
participeraient ainsi de la « vulgarisation juridique ».
· Une fonction d`« ouverture [de la
doctrine] vers le grand public [...] les décideurs
publics » et les « débats
publics. »
Parce ce que « leur audience potentielle
dépasse[rait] de loin la sphère juridique habituelle »
et, également, parce ce que citoyens et décideurs seraient
« potentiellement plus sensibles aux échos suscités par
un billet publié sur un blog et abondamment relayé qu'à
l'impact - nécessairement différé - d'un article
destiné à la seule communauté scientifique des
juristes », ils permettraient de faire « résonner la
voix de la doctrine au coeur des débats publics. »
· Une fonction d`« ouverture vers la
communauté universitaire » :
Les blogs « favorise[raient] le travail en
réseau et la discussion collective. »
Qu'en a-t-il réellement été ? Quel usage
les universitaires ont-ils fait du blog ?
b-1) Le blog une oeuvre de doctrine ?
En 1997, dans le premier article qu'ils
consacrèrent à la doctrine et, qui pour nous présente
l`avantage d`avoir été écrit avant l`émergence des
blogs175(*), Philippe
Jestaz et Christophe Jamin soulignaient que « pour se faire
admettre » « dans le club de la doctrine juridique
française », l'aspirant-membre devait « avoir
publié des ouvrages qui soient considérés [...] comme
véritablement doctrinaux. ». Ce qui découlerait de ce
que « certains écrits relatifs au droit positif [ne seraient]
pas considérés comme faisant partie de la
doctrine. »
Et à l'appui de leurs propos, les deux
compères indiquaient:
« Le jugement d'exclusion tombe par
exemple sur un ouvrage de capacité en droit (en dépit,
ajoute-t-on, des précieux services qu'il rend aux étudiants), sur
un bref commentaire à chaud de la loi nouvelle à l'usage des
praticiens, plus généralement sur des ouvrages qualifiés
de purement descriptifs, etc. »
Ce qui est pour nous et l'étude que nous menons riche
d'enseignements.
En effet, lorsqu'on analyse ces quelques lignes plus en
détail:
· On relève d`une part que « la
capacité en droit [qui] est « un diplôme court,
largement accessible (il suffit d'avoir 17 ans), permettant un retour vers des
études universitaires à des salariés ou à des
jeunes en situation d'échec scolaire (équivalence avec le
baccalauréat et même, pour les meilleurs, entrée directe en
deuxième année de DEUG Droit) »176(*), participe en un sens d'une
mission de vulgarisation du droit à l'égard du grand public.
Ce qui serait l'une des fonctions du
blog.
· On remarque ensuite qu'il est souvent
attaché aux blogs cet aspect
« purement descriptif » que Philippe
Jestaz et Christophe Jamin rejettent comme portant la marque d'une doctrine.
· Il apparaît enfin que l`expression
« bref commentaire à chaud » est
souvent associée aux écrits des blogs.
Ainsi, à s'attacher à la définition
de l`écrit doctrinal qu'ont dégagé Philippe Jestaz et
Christophe Jamin en 1997, les écrits des blogs, qui relèvent du
commentaire à chaud, participent d'une fonction de vulgarisation du
droit et sont souvent « purement descriptifs », ne peuvent
être qualifiés de doctrine.
Partant de constat, j'ai interrogé les quelques
universitaires-blogueurs qui ont su m`accorder un peu de leur temps sur les
raisons qui les ont poussées à créer leurs blogs et la
question de savoir si ils pensaient y faire oeuvre de doctrine.
Avec une attention particulière portée au
professeur Cédric Manara qui, en 2007 questionnait:
« Fait-on de la doctrine sur un blog
? »177(*) .
b-2) « Fait-on de la doctrine sur un blog
? » Ce que les universitaires en disent.
· Réponse du professeur Christophe
Roquilly:
Professeur de Droit à l'EDHEC et directeur du
« Pôle LegalEdhec », il possède deux
blogs « Stratégies juridiques » et
« performance juridique », dont le premier se contente de
renvoyer au second.
Dans ce second blog, il présente comme dans l'autre
sommairement ses activités et renvoie au site du pôle de
recherche qu'il dirige.
Il y est indiqué qu'il souhaite rassembler les
passionnés du « droit, [de] l'impact du paramètre
juridique sur la vie des entreprises, leurs activités et leur
stratégie ».
On remarque par ailleurs que l'objet de son blog se rattache
directement à l'objet d'étude de son centre de recherche dont les
travaux portent sur la « performance juridique et [la]
compétitivité des Entreprises ».
« J'ai créé ce blog
(que je n'ai malheureusement plus le temps d'alimenter) pour plusieurs raisons
: partager certaines réflexions avec d'autres personnes, qu'elles soient
chercheurs, praticiens, ou étudiants; communiquer autour de mes
réflexions et travaux de recherche; "garder la mémoire" de
certains faits et cas m'ayant amené à écrire des
"billets". Je n'ai jamais eu la prétention de faire oeuvre de
doctrine par ce Blog. Sans m'engager dans une discussion sur ce qu'est la
"doctrine", je pense que celle-ci passe par les revues académiques, et
non par un Blog. »
Professeur Christophe Roquilly.
|
|
· Réponse du Professeur Cédric
Manara:
Professeur de droit à l'Edhec, à se fier
à la présentation qui en est faite, son blog serait
« expérimental » et « s'inscrirait dans
[ses] travaux [...] sur le droit et les technologies. »
Il est pour lui un espace de
« nano-publication », « un work-in-progress, un
journal en ligne et pas une étude académique
achevée ».
Aussi, il indique que si « certaines prises de
position » « s' [y] avér[aient]
contradictoires », elles « ne sauraient être
utilisés ou interprétés contre [lui] dans ses
activités. »
« La "prédiction" qu'ont faites mes
collègues Rolin et Houtcieff l'a été dans une
période d'effervescence dans la "prise de plume électronique" et
l'émission d'opinions. Quatre années plus tard, on se rend compte
que cette période de bouillonnement est passée, les auteurs
s'étant épuisés - à commencer par
Frédéric et Dimitri. C'est dommage - mais le constat touche la
France, pas les pays anglo-saxons par exemple. Si vous étudiez le
paysage, aux Etats-Unis notamment, vous pourrez constater que le blog est le
prolongement naturel de l'activité professorale.
En ce qui me
concerne, c'est d'ailleurs alors que je travaillais aux Etats-Unis que j'ai
fait comme mes collègues de l'époque, en ouvrant un blog. Il
s'agissait d'en faire le compagnon d'étude de mon sujet, les noms de
domaine, sur lequel je rédige une monographie. Il s'agissait donc d'en
faire usage au sens premier du terme blog : un journal de bord, un bloc-notes.
Petit à petit, il est devenu, bien malgré moi, un objet dont le
contenu a été cité sur d'autres parutions
électroniques, parfois même cité dans des ouvrages (et
même un jour en justice !). Ma démarche était donc
purement personnelle... mais elle est, singulièrement, devenue
professionnelle par la suite ! »
Professeur Cédric Manara
|
|
· Réponse du professeur Vincent
Tchen:
Vice-président de l'université de Versailles
Saint-Quentin-en-Yvelines et maître de conférences en droit
public, son blog offre un « panorama des textes essentiels et des
grands arrêts » relatifs au droit des étrangers et
aborde les projets de loi en cours.
Son blog n'est pas ouvert aux commentaires et il n'yest pas
indiqué d'adresse où le contacter.
« Très sommairement, la création de
ce blog répond à une réflexion tournée vers un
ouvrage que je publie depuis 2000, le code commenté des étrangers
chez Litec. Sa publication intervenait pour les 5 premières
éditions tous les deux ans - elle est passée en édition
annuelle depuis l'an passé.
A côté d'informations pratiques - comme celles
liées à des colloques que j'ai pu organiser -, je souhaitais
avant tout proposer aux lecteurs une forme de "banque de données" des
informations les plus essentielles - dans la mesure du possible, je mets les
pages qui sont concernées par les actualités -. Le code Litec
renvoie pour sa part au blog.
Vous pouvez déduire de là l'ambition
limitée du blog. Les informations sont simplement rapportées en
quelques lignes, brutes, sans grande analyse; je n'ai donc pas souhaité
faire oeuvre de doctrine.
Je concède également que je n'ai pas voulu
m'inscrire dans une démarche citoyenne: les données n'ont rien de
"pratique" pour des étrangers en difficulté et s'adressent
à des juristes. J'ai d'ailleurs écarté toute demande de
consultation, conscient qu'elles n'auraient été que
superficielles. Depuis deux ans, j'ai d'ailleurs bloqué la
possibilité de déposer des questions sur mon blog qui visaient
des situations trop personnelles. Pour l'essentiel, ces questions
étaient incompréhensibles sans rencontrer les personnes qui le
plus souvent ne résidaient pas en France. Dans ce cas, j'ai
renvoyé aux associations qui assistent les étrangers, notamment
le Gisti, ou des avocats lorsque la personne le souhaitait.
J'ajoute que le blog est alimenté par de futurs
commentaires du code Litec mais également des informations
d'actualité que je rédige pour le même éditeur, dans
le cadre de la mise à jour que Lexis Nexis propose à ses
abonnées.»
Professeur Vincent Tchen.
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· Réponse du professeur Serge
Slama:
Maître de conférences rattaché au Centre
de recherche et d'étude sur les droits fondamentaux (
CREDOF) et militant
associatif, le professeur Serge Slama anime un blog dont les billets
émanent de professeurs de droits, de doctorants et de militants
engagés, et qui à s'en fier à sa page de
présentation serait consacré à « la promotion
des droits de l'homme », « se veut [...] être un blog
académique »,
« valorise [...] des travaux d'étudiants en
Master Droit de l'homme » , « relaie « les
actions du monde associatif et militant » et délivre des
« points de vue engagés sur [ses] actualité[s]».
Les contributions y sont libres et ouvertes à
« tous ceux qui veulent partager leurs points de vue engagés
sur l'actualité des droits de l'homme ».
Pensez-vous faire oeuvre de doctrine sur votre blog? Ou
s'inscrit-il comme votre présentation le laisse penser dans une
démarche personnelle et militante?
« Pour répondre à votre question je
dirai: ni l'un ni l'autre. Combats pour les droits de l'homme n'est pas un
blog doctrinal, même si dans certains billets on peut esquisser certains
analyses doctrinales qui seront prolongées par ailleurs. CPDH n'est
pas non plus une démarche personnelle dans la mesure où il se
veut un projet collectif, porté par moi-même mais auquel participe
d'autres universitaires (essentiellement du CREDOF) ou d'autres militants
associatifs. »
Professeur Serge Slama.
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· Réponse du professeur Jérôme
Bonnard.
Professeur de droit à l`Université d`Herblay,
à se fier à la page de présentation de son blog, il
l'aurait créé « pour mélanger deux genres
» : « Le sérieux: avec
l'actualité du droit et des universités, des mises à jour
apportées à [ses] manuels; et des documents pour [ses]
étudiants » et « La fantaisie: avec
la publication de dessins et de nouvelles mettant en scène nos
Facultés de Droit [le nom de son blog], et« des cartes
postales anciennes des Facultés de Droit françaises et
étrangères, et [...] de la ville d'Herblay du Val
d'Oise. »
Le blog n'est pas ouvert aux commentaires.
Pensez-vous y faire tout au moins partiellement oeuvre de
doctrine ?
« Le mot doctrine que vous utilisez a un tel sens de droit
savant que je n'ai jamais pensé faire une quelconque oeuvre de doctrine
que ce soit dans mes écrits papiers ou dans ceux
numériques. »
Quelles sont les raisons, qui vous ont poussé à
commencer ce blog ? Etait-ce pour maintenir un lien avec vos
étudiants? Vous rendre plus accessible? Cela s'inscrivait-il dans une
autre démarche ?
« D'abord et surtout un lien avec mes étudiants
à qui en L1 je devais faire le cours du second semestre et dont les
manuels n'étaient pas à jour. De la sorte, les articles
d'actualité que j'ai mis sur le blog étaient en fait des parties
de cours que je leur traitais et ceux qui ne pouvaient assister au cours
pouvaient gratuitement et simplement les consulter ou télécharger
sur le blog. Pour tout les reste, roman feuilleton, photos, histoire, c'est
venu après lorsque je me suis rendu compte qu'il fallait le remplir de
temps à autre. De plus, l'idée de départ était
aussi d'avoir un outil pour actualiser régulièrement mes manuels.
L'éditeur de mon manuel d'intro au droit ayant accepté cela,
dès la semaine prochaine, chaque mois je vais publier une mise à
jour de ce manuel qui vient de sortir la semaine dernière en librairie.
De la sorte, gratuitement les étudiants qui auront cet ouvrage auront
une mise à jour immédiate pendant plusieurs
années.
Malheureusement ou heureusement, je ne sais pas, les
pages les plus consultées sont celles relatives aux enseignants
chercheurs, donc par mes collègues, car nous sommes tous très mal
informés de notre "condition". En tout cas ce n'était pas mon
souhait au départ et je me demande même si à la
rentrée je ne vais pas laisser tomber ces chroniques relatives aux
enseignants chercheurs. »
Professeur Jérôme Bonnard.
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· Réponse du professeur Olivia
Tambou:
Professeur de droit à l'université Paris
Dauphine, son blog ouvert aux commentaires fait l'objet d'une
présentation sommaire qui se réduit à quelques mots :
« Europe, Droit, enseignement, recherche et
citoyenneté ».
Elle n'y indique pas être professeur de droit.
« La création d'un blog correspondait pour
moi plus à l'envie de faire partager l'actualité et de travailler
en réseau avec d'autres collègues voir étudiants mais pas
vraiment de faire doctrine. Il s'agissait plutôt d'un outil de partage
permettant aussi de diffuser le travail et les réflexions des autres y
compris les colloques. Les articles rédigés ne correspondaient
pas à des analyses aussi poussées que celles que j'aurais pu
faire dans la presse spécialisée écrite. Cela dit, la
gestion d'un blog m'est apparu très chronophage et difficile sans une
véritable politique de rédaction avec une équipe
pédagogique permettant une répartition du travail. C'est la
raison pour laquelle la mise à jour de mon blog laisse à
désirer. »
Professeur Olivia Tambou.
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b-3) Synthèse.
· Il résulte des différents
témoignages, que j'ai pu recueillir, que tenir un blog exige du temps.
Ce, dont ces universitaires-blogueurs, qui pour beaucoup, en manquent,
n'avaient, visiblement, pas conscience lorsqu'ils les ont
créés.
Ce qui pourrait expliquer, leur fermeture, leur
abandon, et « l'épuisement » de certains
auteurs.
« Quatre années plus tard, on se rend compte
que cette période de bouillonnement est passée, les auteurs
s'étant épuisés - à commencer par
Frédéric et Dimitri. »
« J'ai créé ce blog (que je n'ai
malheureusement plus le temps d'alimenter) ».
· Il apparaît également qu'aucun
des universitaires interrogés n'avait le sentiment ou la volonté
de faire oeuvre de doctrine sur son blog et que tous adhèrent à
ce « jugement de fait » qui conduit à opérer
une distinction entre l'écrit juridique doctrinal et l'écrit
juridique qui « n' [aurait] pas une qualité
suffisante » pour être qualifié de doctrine.
Il est pour beaucoup la raison pour laquelle les
écrits non « savants »178(*) de leurs blogs, qui
pour l'essentiel relaient des informations brutes, d'actualité, sans
grandes analyses ou peu poussées et ne répondent pas aux
exigences qu'ils se fixent lorsqu'ils écrivent dans les revues, ne
peuvent être qualifiés de doctrine.
« Les articles rédigés ne
correspondaient pas à des analyses aussi poussées que celles que
j'aurais pu faire dans la presse spécialisée
écrite. »
« Les informations sont simplement
rapportées en quelques lignes, brutes, sans grande analyse; je n'ai donc
pas souhaité faire oeuvre de doctrine.»
« Le mot doctrine que vous utilisez a un tel sens de
droit savant que je n'ai jamais pensé faire une quelconque oeuvre de
doctrine que ce soit dans mes écrits papiers ou dans ceux
numériques. »
Tandis que pour le professeur Christophe Roquilly,
cela semble davantage tenir à ce que « le terme doctrine
[ferait] toujours référence à une publication
éditoriale »179(*).
« Sans m'engager dans une discussion sur ce qu'est
la « doctrine », je pense que celle-ci passe par les revues
académiques, et non par un Blog. »
· A également été mis en
exergue l'importance de ce que les zélateurs de la doctrine virtuelle
dénonçaient comme des entraves à la liberté des
auteurs: les contraintes éditoriales, dans l'élaboration de
contenus de qualités.
« Cela dit, la gestion d'un blog m'est apparu
très chronophage et difficile sans une véritable politique de
rédaction avec une équipe pédagogique permettant une
répartition du travail. C'est la raison pour laquelle la mise à
jour de mon blog laisse à désirer. »
Pour ce qui est maintenant des motivations de ces
universitaires :
· Des trois hypothèses sur les fonctions
des blogs que Dimitri Houtcieff et Fréderic Rolin avaient
avancées, seule une est validée par leurs discours.
La fonction d' « ouverture vers la
communauté universitaire »180(*) est la seule
fonction revendiquée par ces blogueurs.
· Pour le reste, les raisons qui ont
présidé à la création de leurs blogs étaient
essentiellement personnelles.
« « Garder la mémoire »
de certains faits et cas m'ayant amené à écrire des
« billets ». »
« Il s'agissait d'en faire le compagnon
d'étude de mon sujet, les noms de domaine, sur lequel je rédige
une monographie. Il s'agissait donc d'en faire usage au sens premier du terme
blog : un journal de bord, un bloc-notes. »
· Lorsqu`elles n'étaient pas induites par
les éditeurs juridiques qui se sont appropriés la
blogosphère par l'intermédiaire de leurs auteurs afin de
promouvoir leurs ouvrages181(*) et d'en assurer les actualisations et mises
à jour182(*),
« Très sommairement, la création de ce
blog répond à une réflexion tournée vers un ouvrage
que je publie depuis 2000, le code commenté des étrangers chez
Litec. Sa publication intervenait pour les 5 premières éditions
tous les deux ans - elle est passée en édition annuelle depuis
l'an passé.
A côté d'informations pratiques - comme celles
liées à des colloques que j'ai pu organiser -, je souhaitais
avant tout proposer aux lecteurs une forme de "banque de données" des
informations les plus essentielles - dans la mesure du possible, je mets les
pages qui sont concernées par les actualités -. Le code Litec
renvoie pour sa part au blog. J'ajoute que le blog est alimenté par
de futurs commentaires du code Litec mais également des informations
d'actualité que je rédige pour le même éditeur, dans
le cadre de la mise à jour que Lexis Nexis propose à ses
abonnées.»
« L'idée de départ était aussi
d'avoir un outil pour actualiser régulièrement mes manuels.
L'éditeur de mon manuel d'intro au droit ayant accepté cela,
dès la semaine prochaine, chaque mois je vais publier une mise à
jour de ce manuel qui vient de sortir la semaine dernière en librairie.
De la sorte, gratuitement les étudiants qui auront cet ouvrage auront
une mise à jour immédiate pendant plusieurs
années. »
· aucun de ces universitaires-blogueurs, y
compris ceux qui ont souhaité « faire partager
l'actualité », ne font référence aux citoyens,
au grand public, à un quelconque souci de vulgarisation juridique ou
à une quelconque envie de prendre part aux débats
publics...
Ainsi, y compris dans les blogs, la doctrine semble
tournée vers elle-même et le premier marché de
l'édition juridique dont elle -la doctrine interrogée pour le
moins- semble exclure les publics professionnels qui ne sont pas les publics
avec lesquelles elles souhaitent dialoguer, échanger et travailler en
réseaux.
· Elle ne se préoccupe pas, voire se
désintéresse des particuliers, et ses témoignages
confirment que ceux-ci sont bien à la recherche de consultations
juridiques et éprouvent de grandes difficultés à formuler
leurs besoins en droit.
« Je concède également que je n'ai pas
voulu m'inscrire dans une démarche citoyenne: les données n'ont
rien de "pratique" pour des étrangers en difficulté et
s'adressent à des juristes. J'ai d'ailleurs écarté toute
demande de consultation, conscient qu'elles n'auraient été que
superficielles. Depuis deux ans, j'ai d'ailleurs bloqué la
possibilité de déposer des questions sur mon blog qui visaient
des situations trop personnelles. Pour l'essentiel, ces questions
étaient incompréhensibles sans rencontrer les personnes qui le
plus souvent ne résidaient pas en France.»
· Enfin, ces différents
témoignages révèlent la transformation des blogs en
vitrines professionnelles sous l'effet de succès que leurs auteurs ne
semblent pas avoir recherchés.
« Petit à petit, il est devenu, bien
malgré moi, un objet dont le contenu a été cité sur
d'autres parutions électroniques, parfois même cité dans
des ouvrages (et même un jour en justice !). Ma démarche
était donc purement personnelle... mais elle est, singulièrement,
devenue professionnelle par la suite ! »
· Ainsi que leur appropriation par des publics
qui ne sont pas nécessairement ceux qu'ils leur avaient
assignés.
« Malheureusement ou heureusement, je ne sais pas,
les pages les plus consultées sont celles relatives aux enseignants
chercheurs, donc par mes collègues, car nous sommes tous très mal
informés de notre "condition". En tout cas ce n'était pas mon
souhait au départ et je me demande même si à la
rentrée je ne vais pas laisser tomber ces chroniques relatives aux
enseignants chercheurs. »
Les témoignages des universitaires-blogueurs
vont ainsi d'une manière générale dans le sens, de ce qui
a pu être écrit sur les blogs : Ils ne les ont pas
envisagés comme les concurrents des revues qui restent pour eux les
lieux privilégiés d'expression de la doctrine.
Toutefois, s'ils peuvent y « esquisser
certaines analyses doctrinales [...] prolongées par
ailleurs », entendu dans des supports éditoriaux
traditionnels. Ils semblent ne pas avoir-les titulaires de blogs de promotion
et d'actualisation d'ouvrages mis à part- envisagé les blogs par
opposition à l`édition juridique traditionnelle. Que ce soit en
qualité de compléments ou en qualité
d'auxiliaires183(*)... Ils semblent les avoir naïvement
perçus comme de nouveaux vecteurs et supports
d'expression...
Qu'en est-il des autres universitaires-blogueurs ?
b-3) « Fait-on de la doctrine sur un blog
? » Ce que leurs blogs en disent.
Pour ces blogs, j'ai tenté, eu égard
à leurs contenus et aux déclarations de leurs auteurs, de
vérifier les hypothèses soulevées par
Frédéric Rolin et Dimitri Houtcieff et de les rattacher, le cas
échéant, à l'une ou l'autre des démarches qu'ont pu
révéler les témoignages des universitaires-blogueurs.
b-3-1) Fonctions et contenus des blogs.
Blogs : Ce que nous apprend la page de
présentation
|
Fonctions
|
Le blog du professeur Patrick Morvan
· Professeur Agrégé à
l'Université Panthéon-Assas. On y trouve des documents
à destination de ses étudiants (les sujets d'oraux, les plans de
cours; des fiches de Tds, des cas pratiques) et des étudiants en droit,
envisagés largement.
On y trouve également certains articles, la liste de
ses publications (ouvrages, articles, notes) déjà parues et
l'annonce de celles à paraître.
|
· Il s'agit d'un blog ouvert aux commentaires clairement
inscrit dans une perspective d'ouvertures à la communauté
étudiante.
Il répond à leurs commentaires et les invitent
parfois même à lui demander quelques conseils.
« Cette chronique est la vôtre :
vous pouvez l'enrichir de questions supplémentaires auxquelles je
répondrai (lire les dizaines de questions
auxquelles j'ai répondu dans les
commentaires) »
· Lorsque l'on s'attache aux autres contenus de son
blog, on remarque:
-qu'il est rattaché à la même maison
d'édition que le professeur Vincent Tchen,
-que son blog assure la même fonction de promotion de
ses ouvrages à paraître,
-et enfin que les quelques articles qu'ils publient, renvoient
d'une part à ses articles publiés dans les revues des
éditeurs juridiques et concernent d'autre part les actualités du
droit du travail qui est le principal objet de ses ouvrages.
On peut ainsi penser que son blog s'inscrit dans la
même perspective de promotion et actualisation de ses ouvrages que celui
du professeur Vincent Tchen, à laquelle il semble falloir ajouter une
fonction d'ouverture vers la communauté universitaire (principalement
étudiante).
|
Le blog du professeur Michel Lascombe.
· Professeur de droit à l'IEP de Lille, son blog
renvoie a son site de documentation juridique dans lequel sont notamment
accessibles des mises à jour de ses ouvrages.
· Quant au contenu de son blog, on y trouve « des
informations concernant [ses] enseignements, [ses] publications ,ainsi que des
documents libres de droits sur le Droit constitutionnel (textes des
Constitutions françaises et mise en oeuvre la Constitution de 1958) et
le Droit public financier (LOLF, comptabilité publique et jurisprudence
des juridictions financières). »
|
Il semble tenir son blog en qualité d'enseignant et
non en qualité de citoyen et s'excuse auprès de ses lecteurs
lorsqu'il émet des billets d'humeur.
« 02.04.2006
Billet d'humeur 1
J'espère qu'on me pardonnera ce billet d'humeur qui va
bien au delà du simplement droit constitutionnel. C'est donc "le
citoyen" qui s'exprime et non l'enseignant de l'IEP de Lille. »
« 04.04.2006
Billet d'humeur 2
Deuxièmes excuses ... »
Ses billets qui portent sur l'actualité du droit
constitutionnel son peu commentées et dans le même temps
très espacés.
Toutefois, on remarque que pour les premiers, il participait
aux discussions qui se nouaient dans le cadre des commentaires.
Enfin, il reconnaît lui-même qu'entretenir un
blog demande un temps qu'il lui est difficile de trouver.
« Il est vrai que maintenir un blog en vie prend du
temps et que parfois, celui-ci manque. »
Nettoyage du blog-24.12.2008
Quant à la fonction de blog, il semble, comme
beaucoup d'autres, s'inscrire dans une fonction d'ouverture à la
communauté universitaire et étudiante qu'il aurait, pour les
derniers étudiants qui la compose, voir nourrir davantage ses
commentaires:
« Mn collègue
F. Rolin, comme
toujours, est en avance d'un temps. Il signale sur son
blog
un article d'un collègue
canadien du
Québec (est-ce non polémique ?) qui estime qu'il
conviendrait que les étudiants soient invités « à
publier des notes sur des sujets en relation avec leur formation, mais dont ils
sont entièrement libres, ainsi que de commenter ses propres productions
». Il s'agit là sans doute d'une idée intéressante
et, à laquelle je ne peux qu'adhérer.
D'abord, on notera que les étudiants, même si on
suppose (espère ?) qu'ils lisent parfois le blog de leurs enseignants,
restent peu enclins à y déposer des commentaires. Ce sont souvent
d'autres collègues qui s'y collent et qui nous font l'amitié de
nous critiqué avec sagesse et pertinence. Dommage. La critique des
étudiants, fût-ce sous le couvert de l'anonymat que procure les
pseudos serait certainement la bienvenue et permettrait de mieux orienter les
billets que nous leur proposons. »
06.02.2007-Blog(ue)s ouverts aux étudiants
|
|
« Le regroupement de certains blogs juridiques serait
certainement une bonne chose. Pour ma part, je suis prêt à ouvrir
mes colonnes à tous les collègues ou étudiants qui
souhaiteraient participer à l'aventure. »
Nettoyage du blog-24.12.2008
|
Le blog du professeur Stéphane
Bolle.
· Maître de conférences HDR en droit public
à l'Université Paul Valery Montpellier II, il présente son
blog comme « un espace d'expression, d'échange et de
réflexion », qui « propose un regard différent
sur l'actualité constitutionnelle foisonnante des pays
africains ».
· Il est pour lui « un forum » et
« un lieu ouvert à la participation des chercheurs
débutants ou confirmés, qui souhaitent confronter leur point de
vue. »
|
Ce blog est (sa page de présentation l'indique)
tourné vers la communautaire universitaire: « les chercheurs
confirmés et débutants ».
Son auteur semble profondément souhaiter en faire
« un espace d'expression, d'échange et de réflexion
».
En ce sens, il a créé un compte facebook dans
lequel il invite ses « amis » « à
commenter [et] discuter[les] réflexions de droit
constitutionnel » présentes sur son blog.
«
Stéphane
Bolle Nombreux à faire un détour par le site LA
CONSTITUTION EN AFRIQUE
http://www.la-constitution-en-afrique.org/,
vous l'êtes moins à commenter, discuter, les réflexions de
droit constitutionnel de Stéphane Bolle et de ses
invités. Sans vous, cet espace d'échanges, unique en son
genre, ne peut vivre et grandir! Dans les semaines à venir, je vous
invite à nouer un dialogue fécond pour la cause de la science du
droit constitutionnel appliqué à l'Afrique. »
|
Le blog du professeur Hugues Kenfack
· « Agrégé des Facultés
de droit », professeur à la Faculté de droit de
l'université de Toulouse, il y présente son parcours, sa
« carrière universitaire », les matières
qu'il enseigne, ses « responsabilités
éditoriales » dans les revues des grands éditeurs
juridiques, ses « travaux », «ouvrages et
assimilés » et certains de ses « articles et
chroniques » parus dans les revues des maisons d'édition
historiques.
· Par son blog, il dit vouloir « appliquer la
sagesse selon laquelle « le savoir est une collecte, chacun apporte sa
part » ».
· Il est pour lui « une tribune libre
évoquant non seulement les questions relatives au droit, à
l'université, mais aussi toutes autres questions relatives à la
vie. »
|
Son blog semble particulièrement tourné
vers les communautés étudiantes et universitaires: les
« enseignant-chercheurs » et les étudiants, à
qui il délivre des conseils, y compris de lecture, qu'il informe de la
tenue de colloques et, avec lesquels il partage ses
expériences...
« A toutes les lectrices et tous les lecteurs de mon
blog, j'adresse mes meilleurs voeux de bonne et heureuse année 2010
Ces voeux s'adressent particulièrement à tous
les acteurs de la vie universitaire.
D'abord les étudiants [...Ensuite, les futurs
collègues.
[...]Ensuite encore les collègues. »
03.01.2010-EXCELLENTE ANNEE 2010
« Si vous passez à Nancy,
outre les traditionnelles visites, notamment celle de la Faculté de
droit de Nancy - inévitable pour tout universitaire - et celle de la
place Stanislas rénovée - inévitable pour tout touriste -
il ne faut pas oublier d'aller à la rue des dominicains -
inévitable pour tout étudiant de L2, pour tous ceux qui ont eu un
cours de droit des obligations des contrats.
Enfin, je signale que tous
les ans, en décembre, certains spécialistes des baux commerciaux
participent à un remarquable colloque organisé par l'Atelier des
Baux Commerciaux de la Lorraine qui réunit de nombreux professionnels du
domaine (experts, juges, avocats, notaires... universitaires) sous la
présidence de Monsieur Jacques Courneroux. »
16.12.2009-NANCY et l'ARRET FRANCK
Il ne semble pas tenir son blog en qualité
d'universitaire et semble avoir voulu en faire un carnet de notes de ces
voyages, expériences, des actualités qui l`ont marquées...
Ainsi, si les contenus de son blog sont pour
l'essentiel juridiques, ils ne le sont pas uniquement.
« Ce sont les vacances? pas
vraiment pour moi. Je viens de vivre ma première expérience
d'enseignement aux Etats-Unis et en... anglais.
Je sais que beaucoup de lecteurs de ce blog ont un excellent
niveau d'anglais : pas votre serviteur.
Heureusement, les étudiants de la Saint Louis
University School of Law sont exceptionnels de tolérance.
Je vais vous raconter plus en détail ma première
semaine de cours dans unprochain billet. »
18.08.2009
Premier Cours au Pays de Barack OBAMA
Après l'avoir découvert dans la newsletter des
Editions Législatives, je peux évoquer rapidement un arrêt
intéressant et récent de la troisième chambre civile de la
Cour de cassation relatif à une question de qualification(Cass. 3e
civ. 24 septembre 2008, n° 07-13.989).
« 08.10.2008-BREF RETOUR SUR LA DISTINCTION
ENTRE CLAUSE PENALE ET INDEMNITE D'IMMOBILISATION
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« Ce qui s'est passé à
HAITI est effroyable.
Tous ces morts! Loin de moi l'idée, sur ce blog, de
revenir sur ce drame en comptant les victimes.
C'est plutôt un appel à votre
générosité : faites ce vous pouvez pour venir en aide aux
habitants de ce pays véritablement sinistré.
Il faut absolument que la communauté universitaire se
mobilise pour que tous ceux qui sont frappés par ce drame puissent non
seulement survive, mais aussi garder l'ESPOIR VIVANT.
Si l'un d'entre vous à une idée précise de
ce qu'il faudrait faire, en plus de donner de son temps et de son argent aux
organismes comme la Fondation de France, il peut s'exprimer librement. Si ce
blog peut modestement servir à quelque chose, n'hésitez pas.
Cette tribune vous est offerte pour passer des messages.
L'université de Toulouse 1 Capitole s'est mobilisé.
J'ai bon espoir que d'autres universités sont dans le même cas.
GARDONS L'ESPOIR VIVANT ET AIDONS LES HABITANTS
D'HAITIHAITI : GARDER L'ESPOIR VIVANT
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Il ne semble pas non plus avoir voulu s'inscrire dans
une démarche de vulgarisation juridique ni même avoir
souhaité prendre part en sa qualité de juriste aux débats
publics.
Son blog n'est pas pour lui un blog juridique qui se
définirait par son objet, en ce qu'il serait attaché au
droit.
« Il est « une tribune libre
évoquant non seulement les questions relatives au droit, à
l'université, mais aussi toutes autres questions relatives à la
vie »
Ce que révèlent d'ailleurs :
· la présentation qu`il en fait
· et la teneur de ses billets.
Il apparaît que le grand public qu`il ne semblait
pas viser, se soit approprié son blog et n'est pas compris qu'un blog
tenu par un juriste n'est pas nécessairement un blog juridique. Ainsi,
assimilant l`un à l`autre, on remarque que ses lecteurs attendent de
lui comme des autres juristes blogueurs, qu'il délivre sur son blog des
analyses juridiques, qu'il ne semblait pas vouloir donner:
« Un billet rapide pour signaler un
jugement du TGI de Lille du 1er avril 2008 qui a déjà
été commenté par les
spécialistes. [...] Je ne vais pas insister sur les seuls
aspects juridiques car d'autres l'ont bien fait avant moi. Comment ne pas
être "dépassé" en tant qu'HOMME(genre
humain)? - la virginité est-elle une condition de
validité du mariage? - même si la question de preuve
était mise entre parenthèse dans cette affaire, comment le mari
pouvait-il prouver que ce n'était pas lui qui était à
l'origine de cette perte de virginité? Comment prouver que la femme
n'était pas vierge avant de se marier? - si c'était le mari
qui avait affirmé haut et fort être puceau, l'épouse
aurait-elle pu demander la nullité du mariage? Avec quelle preuve? Il
n'est pas question ici, comme certains l'ont fait - pas les juristes -
d'accabler la juge ou de crier au "scandale" absolu dans la mesure où il
s'agit probablement d'un cas d'espèce. Aucun des époux ne
s'opposait à la nullité, semble-t-il (les pressions
étaient-elles absentes?. Il s'agit d'une de ses rares décisions
qui auraient pu nous amuser si ce n'était aussi grave. Le malaise est
d'autant plus grand que ceux qui ont suivi les faits semblent indiquer que
c'est plus le mensonge que la perte de virginité qui semble avoir
déterminé le mari. Convient-il de se renoncer au bonheur pour un
mensonge? Que ceux qui n'ont jamais menti à leur (future) femme, amie,
copine... (vous connaissez la suite de la formule) En France, en
2008, un mariage ne tient pas parce que l'épouse n'est pas vierge. Ceux
qui pensent qu'il s'agit d'une blague se trompent. Ceux qui pensent que
l'affaire s'est passée ailleurs qu'en France sont dans l'erreur et ceux
qui espère qu'elle est d'un autre siècle le sont aussi. J'attends
vos réactions.
» 02.06.2008-LA MARIEE N'ETAIT PAS VIERGE : LE MARIE
L'ETAIT-IL?
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Commentaires:
« Consternant ... Comment écrire de telles
banalités sentimentales et politiquement correctes,
dénuées de toute réflexion juridique (et sans que cela ne
soit compensé par une compétence sociologique) sous le titre
"professeur de droit" ... Ah, c'est vrai, j'oubliais, ce n'est pas un blog
juridique ! Vive la démagogie
gaucho-bobo-droitsdel'hommisme-antiliberté-relativisme culturelle !
Voltaire a définitivement sombré ... Taratata ... »
« Franchement, je ne suis pas très
éloignée de l'opinion de Taratata... et très
déçue. Un peu de raisonnement juridique dans ce blog aurait
fait du bien au milieu du concert de "bon sens" mâtiné de morale
à deux balles. Vous lirez ici la décision :
http://www.maitre-eolas.fr/tgi-lille-1er-avril-2008 et
sur le même blog, l'analyse juridique rafraichissante.
J'attends
avec grande impatiente un raisonnement contradictoire du Professeur,
fondé sur... je sais pas moi... la discrimination... ou des trucs comme
ça... »
Réponses du professeur Hugues Kenfack:
«c'est un choix de n'avoir pas insisté sur les
aspects juridiques : d'autres l'ont fait et bien fait. j'ai
suggéré quelques pistes Ma conviction profonde est que si le
droit est fondamental pour toute la société, il n'est toutefois
pas le seul élément fondamental Que l'on soit "pour" ou
"contre" ce jugement, il suscite le débat, y compris en dehors du seul
terrain du droit et je partage quelques opinions de blogueurs sur ce
point Pour ceux qui veulent du droit - rien que du droit- je signale que la
décision n'est pas définitive puisque le ministère public
l'a "contesté" (mot pour faire rire les puristes du droit) Je
précise aussi que si les deux parties n'avaient pas été
"d'accord"(toujours pour les puristes) en première instance, l'affaire
se serait résumée, sur le terrain du droit, à une simple
question de preuve : comment prouver que la jeune mariée n'était
pas vierge la nuit des noces? J'ajoute pour terminer qu'il faudrait savoir
si la jeune mariée souhaite que l'affaire dure dans le temps... mais
certains "puristes" du droit diront que ce n'est pas du
droit... » »
|
Le
Blog du professeur Xavier
Strubel
· Il s`agit d`un « blog d'informations
professionnelles de l'auteur »: Professeur Habilité à
Diriger des Recherches en droit privé et Directeur du département
Droit, Economie, Finances de TELECOM et Management SudParis.
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S'il renvoie à quelques articles, ouvrages et
colloques qui se rapportent aux thèmes et travaux de recherche de son
auteur et aux départements qu'il dirige,
«
Poste de Maître de
conférences en droit et fiscalité des affaires ouvert à
l'INT »
mercredi, mars 21, 2007
«
Quelle
responsabilité pour Wikipédia : éditeur de contenus ou
hébergeur ?
Quel est le statut de la célèbre
encyclopédie Wikipedia en droit de la responsabilité
délictuelle ? S'agit-il d'un éditeur de contenus susceptible de
voir engager sa responsabilité éditoriale ou faut-il la
considérer comme un hébergeur au regard de la
Loi
sur la Confiance dans l'Economie Numérique du 21.06.2004 ?
Débuts de réponse dans une première affaire jugée
en référé le 29 octobre dernier par le
TGI de
Paris... Pour en savoir plus lire :
Le
Monde.fr : Wikipédia, ni coupable ni responsable »
vendredi, novembre 02, 2007
pour ce blog dans lequel l'auteur parle de lui
à la troisième personne, il semble qu'il faille entendre par
« blog d'informations professionnelles »: blog de
promotion et d'information sur son auteur, ses publications, ses travaux, les
congrès et colloques qu`il anime, ses nominations et d`une
manière générale ses activités
professionnelles:
«
NOMINATION
DE XAVIER STRUBEL AU COMITE DU SERVICE PUBLIC DE LA DIFFUSION DU DROIT PAR
L'INTERNET (SPDDI)
Xavier Strubel a été nommé, en tant que
personnalité qualifiée, au comité du service public de
la diffusion du droit par l'internet par arrêté du Premier
ministre en date du 29.01.2009.
Et également d'information pratiques, concernant son
environnement de travail, les lectures, colloques »
vendredi, février 06, 2009
«
Association
Internationale de Méthodologie Juridique (AIMJ)
Le 10e Congrès de l'
Association
Internationale de Méthodologie Juridique (AIMJ) sur le
thème de la sécurité juridique aura lieu du 24 au 27
octobre 2007 à la Faculté de droit de l'Université de
Sherbrooke.
Xavier Strubel, Claudine Guerrier et Alexandre Nedjar
(INT/DEFIS) y présenteront une communication sur "la dialectique des
relations entre la sécurité juridique et la
sécurité des TIC". »
Mardi, octobre 23, 2007
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Le Blog de l'équipe de recherche
universitaire en droit et pratiques constitutionnels du Centre d'Etudes et de
Recherches comparatives constitutionnelles (CERCOP) de la faculté de
droit de Montpellier.
· Avec ce blog consacré « à
l'actualité » du droit constitutionnel en France et à
l'étranger, ses auteurs souhaitent mettre « le savoir sur la
société » qu'ils produisent et qu'ils discutent
« traditionnellement » « entre eux »:
« entre chercheurs », « dans l'espace
public. »
· « Par des « billets », courts,
vifs, [et] (im) pertinents », ils ambitionnent « faire
circuler sur [des questions] en débat - en France, en Europe ou à
l'étranger - [des] analyse[s], [des] hypothèse[s], [des]
idée[s], recevoir des contradictions, y répondre s'il le faut. Et
par ces échanges, enrichir le savoir de chacun pour que la
démocratie continue ! »
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Si la présentation de ce blog laisse penser que
celui-ci s'inscrit dans une démarche de vulgarisation du droit, lorsque
l'on s'attache à ses billets on peut difficilement lui attribuer une
telle fonction:
Contrairement à ce que ses auteurs ont pu
écrire, ses billets sont très longs depuis ses débuts
(cf. page suivante: le premier billet : La cohabitation sera-t-elle la
vraie surprise de ces élections ?) et davantage par comparaison avec
les contenus que propose généralement la
blogosphère.
De plus, les phrases sont longues et complexes, le
vocabulaire est juridique et technique : peu adapté au grand public (cf.
pages suivantes billet : Faut-il constitutionnaliser les modes de
scrutin ?).
Enfin, la plupart de ses billets supposent un minimum
de connaissances en droit constitutionnel et de culture juridique. Ils sont
difficilement accessibles aux profanes et novices, ce que traduit d'ailleurs la
lecture de ses commentaires et les publics qui semblent s'y retrouver :
« Bravo pour cette initiative. Elle permettra enfin
de débattre non seulement entre spécialistes mais
également, comme c'est mon cas, avec des personnes impliquées en
politique (professionnellement) et qui par conséquent auront la
possibilité d'apporter un éclairage supplémentaire (cela
va dans les deux sens d'ailleurs). Amitiés à toute
l'équipe ! Matey »
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La
cohabitation sera-t-elle la vraie surprise de ces élections ?
: Jeudi 19 avril 2007
Il y a sans doute un grand absent de ces élections.
Non pas un éventuel candidat providentiel, mais un débat
oublié : celui de la cohabitation. Curieux oubli que celui d'un
débat pourtant essentiel pour l'avenir de nos institutions. Encore que
dans les faits, la cohabitation pourrait bien se rappeler à notre bon
souvenir dès la fin de ce mois de juin. Un Président d'un bord,
et une Assemblée d'un autre bord, et cela malgré les efforts
déployés il y a déjà plus de 6 ans pour
éviter qu'un tel scénario ne se répète à
nouveau. Malgré aussi les mises en garde d'une large partie de la
doctrine juridique sur cette fausse bonne idée que représentait
le quinquennat dit « sec ». Quelles seraient alors les
solutions si, au sortir de ces deux élections, il y avait deux
majorités opposées ?
- La première serait de faire « comme
avant ». C'est-à-dire de considérer que le dernier en
date est le plus légitime à gouverner. Et il suffirait d'examiner
le calendrier pour constater sans mal que l'élection la plus
récente est bien celle des députés. Comme ce fut
déjà le cas lors des précédentes cohabitations, en
1986, en 1993 et en 1997. Autrement dit, on ne modifie pas le système
actuel.
- Mais voilà, et c'est la deuxième
solution, ce système basé sur l'idée de
légitimité « temporelle » -- le dernier en
date est le plus légitime -- ne pourra pas être
véritablement satisfaisant puisque, justement, les élections
seront à ce point rapprochées, qu'il serait pour le moins
artificiel de prétendre que l'élection parlementaire s'appuie sur
un soutien plus « frais » du peuple français. Il
faudrait donc s'en remettre à un autre élément. Alors
pourquoi ne pas dire que le plus légitime n'est pas le plus
récent, mais celui qui jouit du titre le plus élevé dans
la Constitution. Il n'y aurait donc plus de légitimité
« temporelle », mais une légitimité
basée sur la fonction, une légitimité
« fonctionnelle ». Dans ce cas, encore faudrait-il
déterminer qui, du Président ou du Premier ministre, serait
l'acteur bénéficiant de la plus haute
« autorité » au regard de notre texte et de nos
habitudes constitutionnels. En toute vraisemblance, il s'agirait du
Président. Et se profilerait alors un système original ou, quelle
que soit la couleur majoritaire à l'Assemblée, le
Président conserverait en totalité les rênes de
l'exécutif. Problème : comment concilier un exécutif
d'un bord et un législatif d'un autre bord sans que la relation ne soit
vouée à l'affrontement ?
- Troisième solution donc : en cas de
cohabitation, c'est au Souverain de départager. C'est-à-dire le
peuple. Une élection pour la droite, une élection pour la gauche,
et le peuple qui trancherait en faveur de l'un ou de l'autre. Reste à
savoir comment. Soit par le biais d'une nouvelle élection parlementaire
après qu'une dissolution ait été prononcée par le
Président, un peu à la manière de 1877. Soit encore
à la suite d'une démission du Président lui-même, ce
qui impliquerait une nouvelle élection présidentielle. Soit enfin
par le biais d'un référendum dont il faudrait encore
déterminer et la faisabilité et le contenu. Dans tous les cas, le
recours au peuple pour trancher cette situation inédite, s'il n'est en
rien un remède idéal, aurait à tout le moins le
mérite d'être démocratique. Et donc accepté. Quel
que soit le résultat car, après tout, en l'état de notre
Constitution actuelle, les électeurs pourraient bien décider de
reconduire indéfiniment la cohabitation...
- Dernière solution : ne rien faire, ne rien
dire, et espérer que les Français ne fassent pas preuve de trop
de versatilité entre l'élection de mai et celle de juin. Le
silence en somme.
De toutes ces solutions, seule la dernière est
véritablement mauvaise. Le pire en matière de cohabitation, c'est
justement de ne pas en parler, et de laisser le hasard régler la
question au rythme des prochaines élections. Autrement dit : si on
se s'occupe pas de la cohabitation, c'est certain, elle s'occupera de
nous !
Julien Bonnet
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Faut-il
constitutionnaliser les modes de scrutin ? Dimanche 10 juin
2007
Faut-il constitutionnaliser les modes de scrutin ? La
question peut se poser alors que se déroulent en ce moment les
élections législatives. De plus, l'engagement pris d'une
réforme par les candidats à la présidentielle de mai
dernier renforce la pertinence de la problématique.
Alors que les médias ne discutent que de
l'opportunité de modifier la manière dont les voix sont
converties en sièges, la question du rang normatif qui fixe les modes de
scrutin est complètement occultée. Faut-il pour autant en
déduire que c'est une question subsidiaire ? S'il est vrai que le
support normatif n'emporte pas a priori de conséquences
matérielles sur les modes de scrutin, est-il totalement sans effet sur
la vie politique du pays ?
Avancer l'idée de l'intégration
constitutionnelle des modes de scrutin se justifie à plusieurs
égards. En effet, la véritable problématique est de savoir
si les modes de scrutin relèvent du constituant ou de ses
représentants. La logique de l'Etat de droit amène à
penser qu'il est incohérent que les délégués
déterminent eux-mêmes la manière dont ils sont élus.
Cette passation de pouvoir entre un peuple et ses mandataires doit ressortir du
pacte fondamental. Par ailleurs, les lois successives qui modifient les modes
de scrutin sont suspectées d'avantager la majorité qui les vote.
De plus, la suspicion s'étend aux deux blocs majoritaires qui se
partagent par alternance le pouvoir, au détriment de la
représentation effective de l'électorat français. C'est
l'hypothèse de l'entente a minima UMP-PS contre les autres. Dans ce
cadre, la protection constitutionnelle du mode de scrutin aurait comme vertu de
sanctuariser l'expression démocratique hors de portée des
arrangements politiciens et de lever les soupçons qui vont avec. Un
autre avantage serait de consacrer l'importance matérielle de
« règles du jeu » communes par une
intégration formelle. En ce sens, la Constitution, plus que de
simplement stabiliser les normes, leur donne une portée symbolique qui
pénètre les consciences. Cependant, modifier les Tables du pays
pour y ajouter le détail des modes de scrutin peut avoir comme effet
contre productif d'empêcher tout ajustement utile dans un second temps. A
moins de convoquer systématiquement le congrès ou le peuple, la
consécration d'une règle bancale peut avoir des effets
désastreux. De plus, l'exemple portugais dont le scrutin proportionnel
est constitutionnel démontre que la réalité fluctue
davantage au gré des pratiques politiques, qu'en fonction de la
Constitution. Il faudrait donc relativiser l'enjeu normatif pour
considérer surtout l'habitus politique.
Au niveau de la théorie du droit, l'on doit refuser de
déduire une tendance lourde modifiant structurellement les actes humains
en fonction d'un contenu normatif. Croire fondamentalement que les seuls textes
gouvernent les hommes, c'est un jusnaturalisme idéologique. Le rang
normatif est un contenant formel qui ne doit pas être pris pour ce qu'il
n'est pas, c'est à dire un axiome idéologique.
L'interprétation et la pratique qu'ont les citoyens et les gouvernants
du contenu du texte sont déterminantes. Faut-il abandonner la question
de la constitutionnalisation au relativisme des valeurs alors ? Non au
contraire, les juristes ont aussi un rôle à jouer pour s'assurer
que le contenu de la Constitution et des lois est bien en phase avec les
aspirations collectives. Mais cette tâche ne peut incomber au seul savoir
juridique. D'autres sciences sociales doivent être mobilisées.
Comment avancer sur la question à l'aune des divers
points de vue précités ? Peut être en ouvrant la
discussion à ceux qui sont les principaux concernés. En plein
dans le débat sur l'introduction d'une dose de proportionnelle dans le
scrutin majoritaire, la réforme des modes de scrutin doit être
l'occasion d'une réflexion d'ampleur associant les citoyens, sur leur
constitutionnalisation. Par exemple, l'organisation de débats dans les
territoires suivis d'un référendum national sur la
constitutionnalisation du mode proportionnel, majoritaire ou mixte, peut
être un excellent vecteur de réappropriation des règles
institutionnelles par les individus. Ainsi, pour éviter de prendre des
décisions à l'abri des arcanes du pouvoir et du savoir, un large
débat public, contraignant toutes les intelligences à se mettre
à la disposition des citoyens, parait la perspective la plus
démocratique susceptible de répondre à notre
problématique.
Simon de Charentenay
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Le blog du professeur Hervé Causse
· Professeur de droit à la Faculté de
Droit de Clermont-Ferrand Université d'Auvergne, son blog
« est le fruit de ses réflexions et travaux en marge [de ses]
activités de recherches, d'enseignements, de conférences et de
publications dans des revues juridiques ou dans des ouvrages ».
· Etant précisé qu' « il
est [« néanmoins »] strictement soumis au droit de
la propriété intellectuelle et ne peut faire l'objet de
reproduction sans son autorisation »
Sur son blog, le clic droit ne fonctionne pas, il est
impossible de copier ses articles, ce qui est très rare chez les
blogueurs.
|
« Théorie juridique » les sept
sens de l'expression. Voyez notre analyse ci-dessous, en deux parties. What is
a « theory in law »?
Cette expression peut-être utilisée facilement,
il n'est pas dit qu'elle soit comprise facilement. Mes étudiants de
5éme année-et je les en remercie- m'ont donné des
réponses m'indiquant de faire un point. Je ne pense pas que
ces lignes soient de la doctrine, et pas davantage, elles ne sont partie de
cours.
Le blog sert ici de façon essentielle :
« communiquer sur un recoin du droit » qui n'est pas sinon
inspecté. Mais cela se discute sans doute... »
Blog Hervé Causse.
Si son blog est effectivement tourné vers la
théorie juridique, à s'en tenir à la définition
qu'en donne le professeur Jean-Christophe Le Coustumer sur son blog: la
théorie juridique qui nécessitent « une connaissance du
droit » et la « maîtrise d'outils
conceptuels », n'est pas accessible au grand public.
Ainsi, son blog ne serait pas ouvert au grand
public.
« La théorie du droit est d'abord une
discipline à part entière qui nécessite à la fois
une connaissance du droit et une maîtrise d'outils conceptuels
puisés dans d'autres champs de la science universitaire, comme la
sociologie, l'histoire, la philosophie... »
Jean-Christophe Le Coustumer.
|
Le blog du professeur Philippe Le
Tourneau
· Professeur de droit émérite de la
faculté de Toulouse, son blog est adossé à sa page
personnelle et semble s'inscrire dans la fonction première du blog:
· Son auteur l'a envisagé comme un
« bloc-notes », un journal-intime sur le net.
· Etant à relever que celui-ci étant
juriste, c`est sur les débats et l`actualité juridique qu`il y
exprime et donne « [son] sentiment ».
|
« Dans ce bloc-notes (traduction officielle
de blog), commencé en décembre 2009, et que je ne tiendrai que de
façon très épisodique, en réalité assez
rarement, « je donnerai mon sentiment sur certains débats,
exposerai certaines idées personnelles (parfois à contre courant
de la pensée commune), le tout sans aucun ordre ni aucune logique, en
tâchant de conserver la modération dans mes jugements, et en
tâchant de ne pas être anxiogène » (tendance des
médias, qui aiment à annoncer et amplifier les mauvaises
nouvelles, et hésitent à rapporter les bonnes
!). »
|
Le blog du professeur Jean-Christophe Le
Coustumer
· Avec son blog, « dédié
à la réflexion sur le droit sous un angle
théorique », ce professeur de droit public avait
souhaité « donner à la théorie du droit la plus
ouvertement conçue la plus large diffusion possible ».
Ce site n'est plus actualisé depuis septembre 2007.
|
Cet auteur souhaitait avec son blog créer un
lieu d'échange et de rencontre d'une communauté de
juristes-spécialistes chacun dans leur domaine autour de la
réflexion théorique sur le droit.
« Cette revendication ne supprime bien sûr pas
les difficultés qu'il y a faire communiquer ces approches
différentes du même objet, le droit. La recherche d'une science
"totale" est absurde, peut être déjà dans un premier temps
une vraie rencontre et de réels échanges entre les
spécialistes de chaque discipline sont-ils des bons premiers
pas. »
Commentaire: Le jeudi 14 juin 2007 à 21:40, par
Jean-Christophe Le Coustumer
Le site « théorie du droit ».
« "Théorie du droit" vise donc à
permettre l'échange entre les chercheurs qui s'intéressent
à la discussion sur le droit, qu'ils soient privatistes, publicistes,
historiens, philosophes, sociologues..., mais ce site vise également
à la diffusion des débats, des réflexions et des
évolutions touchant à l'étude du droit sous un aspect
théorique.
"Théorie du droit.net" se conçoit donc comme
un lieu ou se construisent des débats, des échanges qui doivent
permettre à ceux qui le souhaitent de se connaître et de faire
circuler informations et idées, dans une forme et un lieu moins rigides
et solennels que la forme éditoriale classique. Ce site a donc pour
principal objectif de permettre qu'un lieu soit consacré à ce
large échange, non pas en direction uniquement des chercheurs mais
également d'un public de juristes plus large... »
Jean-Christophe Le Coustumer
Le site « théorie du droit ».
Etant toutefois à relever que faire de la
théorie du droit n'est pas faire de la doctrine:
« La théorie du droit n'est pas une voie
privilégiée d'accès à un type de connaissance
particulier qui donnerait à celui qui s'y livre une
supériorité dans son analyse sur les autres discours juridiques,
ceux de la dogmatique ou de la doctrine. La théorie du droit est une
discipline à part entière... »
|
Le blog de Stéphane Darmaisin
· Maître de conférence à
l'université de Nîmes, il a « pendant longtemps
pensé qu'il [lui] était inutile de [se] présenter sur ce
site», qu'il avait souhaité consacrer aux « citations et
extraits d'ouvrages anciens » et qui semble s'inscrire avant
dans une démarche, avant tout, personnelle.
« Bon, et quelle est la raison d'être
de toute cette gesticulation sur ce site au nom de domaine qui sent le nombril
?
Une
raison peu sérieuse ...
Une
raison plus sérieuse .. Un jardin à cultiver, le
mien en l'occurrence. Une conviction forte et donc un message à passer
en forme de mise en garde : être un technicien du droit et oublier de
s'interroger sur les fondements de notre savoir revient à remplir un
seau percé et condamne à mourir de soif.
Je trouve parfois chez les Anciens des rappels
à l'ordre que je m'efforce de mettre à profit.
Plutarque aimait à souligner que celui qui se borne
à ce que les autres ont pensé, ressemble à un homme qui
allant chercher du feu chez son voisin, en trouverait un bon et s'y
arrêterait sans se donner la peine d'en apporter chez lui.
Ce site, c'est un peu ma manière d'apporter de
feu chez moi. Et si au passage, d'autres en profitent pour faire de même,
je suis un homme heureux. »
|
Si la démarche qui l'a amenée à
créer ce site était avant tout personnelle et orientée
vers la communauté universitaire scientifique,
« Une conviction forte et donc un message à
passer en forme de mise en garde : être un technicien du droit et oublier
de s'interroger sur les fondements de notre savoir revient à remplir un
seau percé et condamne à mourir de soif.
ce blog s'est, semble-t'il, progressivement
érigé en tribune dans laquelle son auteur s'exprime librement et
avec légèreté sur le droit, l'université, le monde
et la vie universitaire, tournée vers une communauté que
formerait ses [voire des] étudiants (à la disposition desquels,
il met en sus des billets des documents de cours) et ses collègues
(entendus largement).
« Je n'en fais pas mystère, j'ai
toujours nourri une certaine méfiance à l'égard des
syndicats étudiants. Lorsque j'usais mes jeans sur les bancs de
l'université, j'avais un peu de mal à voir leur utilité et
je regardais peu intrigué les membres actifs de ces syndicats passer
leur temps à le perdre en récitant en boucle le petit
bréviaire du militant. La suite m'a conforté dans ce
sentiment.
Bien évidemment, les représentants élus
dans différentes commissions sont aussi une force de proposition dans
l'intérêt des étudiants mais, là encore, tout va
dépendre de la personnalité des élus : entre ceux qui sont
dans leurs petits souliers face aux enseignants et ceux qui sont dans un
schéma d'opposition permanente, il y a un juste milieu que bien peu
parviennent à trouver. C'est dommage.»
|
Le blog du professeur Geneviève
Koubi
Professeur de droit à l'Université Paris-8, son
« site a [principalement] pour objet, en quelques
billets,
articles ou brèves, de faire part de questionnements incomplets
et inachevés sur des thèmes diversifiés... en Droit
certes, mais aussi à côté ou aux alentours
[...]. »
|
Ce site participatif (ouverts aux contributions) et
ouverts aux commentaires que son auteur n'envisage pas comme un
blog,
« Quiconque désirerait insérer ses
propres analyses 'critiques' sur ce site est invité à les envoyer
LA. Le site n'est pas un blog,
il est cependant possible de faire part de répliques ou réparties
en cliquant sur le nom de l'auteur de l'article ou de la
brève »
; qui renvoie à certains de ces articles
est essentiellement consacré à la
réflexion critique sur le droit ,et tourné vers la
communauté universitaire et étudiante.
« Si ce site Droit cri-TIC comporte une rubrique
faisant état de «
Travaux et
recherches », personnels (
publiés
ou
entrepris)
ou
collectifs,
les autres rubriques sont conçues à destination des
étudiants en toutes disciplines afin d'éveiller ou de
réveiller leur « esprit critique » - ce qui est la raison
d'être de tout enseignement. Elles peuvent intéresser d'autres
publics. Leur objectif reste le même au regard du Droit : la critique du
droit ou un regard criTIC sur le droit. »
Cri-TIC de droit-Dernier ajout : 11 juin.
Rubriques Travaux et recherches: « De
manière générale, sont rangées dans cette rubrique
des observations sur les domaines de la recherche, sur les questions de droit
et sur la science juridique de même que, le cas échéant,
des informations sur les activités de différents laboratoires ou
centres de recherche... Deux sous-rubriques en Gk concernent les
activités de recherche personnelles en cours (
recherches)
ou achevées (
publications)..»
|
Le blog du professeur
Gilles
J. Guglielmi
· Professeur de droit, à l'Université Paris 2
Panthéon-Assas, dans ce blog qu'il présente comme « le
prolongement [de son] travail académique et le vecteur de la
liberté d'expression reconnue à tout universitaire »,
l'auteur met à disposition des « documents de
travail »: dans les « domaines » de :
· l'enseignement du droit »: (plan de
cours, documents de travaux dirigés)
· et la « recherche juridique, parfois
interdisciplinaire, sur le droit public, en Master et au-delà »
|
Il s'agit d'un site tourné vers la
communauté universitaire, essentiellement étudiante.
Etant à préciserque pour son auteur :
« Ce site n'est pas un blog [car] il ne réagit pas toujours
à l'actualité et les forums sont fermés.
»
|
Le blog de Didier Ribes
· Agrégé des facultés de droit,
directeur de recherches au sein du groupe d'études et de recherches sur
la justice constitutionnelle, son blog serait « un nouveau lieu
d'expression pour la doctrine constitutionnaliste ».
Par lequel son auteur nourri
« l'ambition » « de pouvoir contribuer aux
débats actuels et futurs autour de la constitution et de son
application » et d' « informer sur l'actualité du
droit constitutionnel, de son étude et de son
enseignement. »
|
Pour son auteur, ce blog «
dédié à l'actualité et à l'analyse
doctrinale du droit constitutionnel » serait « un
instrument complémentaire [« plus léger et [...] plus
facilement réactif »] aux instruments traditionnels que sont
les revues et les colloques, » « mis à la disposition des
constitutionnalistes ».
Et, s'il est, certes, ouvert aux commentaires, il
fonctionne, sur le modèle des revues des grands éditeurs
juridiques.
· S'il se dit « ouvert à la
participation du plus grand nombre » et dit accueillir
« des contributions de tout type »
· Il convient d'envoyer ses propositions de contribution
à son auteur, qui se présente, avant tout, comme l'administrateur
de ce blog.
|
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b-3-3) Synthèse.
· De manière similaire à ce que qui a
pu apparaître en filigrane des témoignages des
universitaires-blogueurs que j'ai été amenée à
interroger, les blogs de ces universitaires semblent essentiellement
tournés vers leurs collègues et leurs étudiants. Ce sont
à eux qu'ils s'adressent et avec eux qu'ils souhaitent échanger
et communiquer.
Et, si leurs blogs doivent, également capter
les juristes professionnels, en ce qu'ils sont leur public habituel, il est
clair que ces universitaires-blogueurs ne cherchent aucunement ou tout au moins
ne se donnent pas les moyens184(*) d'atteindre les particuliers et vulgariser le droit
à leur destination.
· On remarque par ailleurs que si tous ces blogs sont,
essentiellement, tournés vers un même public (la communauté
universitaire et étudiante), les démarches et motivations, qui
habitent et animent leurs auteurs sont multiples.
· Leurs blogs peuvent être des vitrines
promotionnelles ou professionnelles;
· Résulter d'une envie:
· d'échanger, conseiller, réfléchir
avec d'autres;
· de partager ses expériences, voyages,
découvertes, convictions, recherches;
· de donner son point de vue, ses sentiments sur le
droit, ses « recoins » méconnus, ses
actualités, une actualité qui n'est pas nécessairement du
droit, avec ou non un regard et en qualité ou non de juriste...
Ce qui amène à la distinction qu'il semble
falloir opérer entre les blogs des universitaires et, qui d'une
manière générale traverse l'ensemble de la
blogosphère juridique.
b-4) Blog juridique vs blog de juriste.
L'analyse de la blogosphère juridique universitaire
conduit à distinguer blogs de juristes et blogs juridiques. La ligne de
partage entre ces deux types de blog ayant notamment été
tracée par :
· Le professeur Hugues Kenfack qui n'a
pas souhaité faire de son blog un lieu de réflexions juridiques
:
« Le droit, rien que le droit... et le
reste? » rétorquait-il ainsi à ses lecteurs en
quête de « raisonnement[s]
juridique[s] ».
· Le professeur Michel Lascombe qui
requiert le pardon et l'indulgence de ses lecteurs lorsque « le
citoyen » qu'il est également et non le
juriste-« enseignant de l'IEP de Lille » s'exprime sur son
blog.
· Le professeur Hervé Causse qui
en novembre 2008 a pris l'initiative de créer un blog
« exclusivement personnel » àcôté de
ses blogs sur le droit, la politique et l'affaire Tapie et dans lequel il
ambitionnait pouvoir s'exprimer librement.
« Chers lecteurs,
[...] Peu ou pas consulté, ce blog est
exclusivement personnel, quand un autre est sur l'affaire TAPIE, un autre sur
le Droit, un autre qui devra bien s'arrêter un jour sur la politique.
[...] Ce blog en étant totalement personnel
me permet d'envisager tout article, tout commentaire, toute analyse.
Si vous avez apprécié les autres,
notez l'adresse de celui-là. »185(*)
1. Il y a ainsi d'un côté les blogs
de juristes: le blog du professeur Hugues Kenfack, le blog exclusivement
personnel du professeur Hervé Causse.
Certes tenus par des juristes, ceux-ci en font
l'utilisation la plus classique et la plus historique du blog.
· Ils sont pour eux de simples « sites
personnels »,
· dans lesquels ils se racontent, partagent leurs
expériences, « centres d'intérêts » et
commentent leur environnement et le monde qui les entoure,
· de façon subjective,
· dans des billets organisés chronologiquement
· auxquels les lecteurs sont appelés à
réagir.
Ils sont des journaux intimes de juristes.
« Blog est une abréviation de weblog, qui
peut se traduire par « carnet de bord sur la Toile ». Les
néologismes en provenance des Etats-Unis perturbent souvent notre
routine linguistique, mais il leur arrive de correspondre à de
réelles nouveautés. Les blogs sont des journaux personnels en
ligne, tenus au moyen de logiciels simples qui permettent de taper un texte sur
l'ordinateur et, une fois qu'on est connecté, de l'envoyer
instantanément pour qu'il s'affiche sur une page Web entretenue à
cet effet. Les blogs mélangent volontiers informations et opinions, et
sont souvent accompagnés d'un lien à une source originale,
à un autre blog ou à un article que le blogueur commente ou
signale à son public. Le premier blog reconnu comme tel remonte au 7
octobre 1994, et il est attribué à Dave Winer, programmeur et
développeur d'un des logiciels les plus couramment utilisés
(Manila). »
Internet saisi par la folie des « weblogs »,
Le Monde Diplomatique, le 1 août
2003.
|
|
« La pratique du journal intime a connu ces
dernières années un regain considérable avec la mode des
blogs [...]
Les premiers blogs apparaissent en 2000, mais l'outil est
d'abord assez confidentiel, et c'est au cours de l'année 2003 que les
principales plateformes de blogs prennent vraiment leur essor en France : la
mise en ligne de sites d'expression personnelle devient dès lors
très simple d'utilisation et se répand très largement. Il
peut sembler paradoxal de rendre ainsi public l'intime, mais le
lecteur-commentateur apporte au diariste en ligne à la fois sympathie et
distance, retenue et émulation, et ce d'autant plus que cette
présence est souvent réciproque ; la plupart des lecteurs
tiennent également un journal en ligne et des communautés se
forment.
Il ne faut d'ailleurs pas réduire les journaux
personnels en ligne à de simples consignes égotistes
d'états d'âme : beaucoup de blogueurs racontent le monde tout
autant qu'ils se racontent, et de nombreux blogs ont plutôt une dominante
extime : ce sont des carnets de notes, d'admirations ou de réflexion sur
la littérature, l'art, la société ou la
politique. »
Christine Genin,
Du
journal intime au blog,
Collections,
La
BnF.
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Il est à noter cependant que le blog d'un
juriste n'est jamais totalement assimilable au blog de « monsieur et
madame tout le monde ».
· Parce que son principal centre d'intérêt
est le droit;
· Parce que son métier consiste à
l`enseigner et à l`écrire;
il est souvent amené à en
« parler » et lorsqu'il parle de lui à y
présenter ses ouvrages et principales publications.
Ainsi, même lorsqu'il ne se veut pas être
« spécifiquement un blog de juriste » le blog d'un
universitaire est:
· pour ses publics et lecteurs un vecteur d'informations
juridiques
· et pour son auteur, un outil de promotion de ses
travaux et de lui-même, qui vient compléter un travail qui
jusqu'alors était assuré par l'éditeur juridique
seul186(*).
Etant toutefois à préciser que les informations
juridiques qu'ils y délivrent sont souvent noyées dans d'autres
contenus, d'autres considérations et qu'y « parler de
droit », c'est souvent pour eux y donner leurs sentiments sur le
droit.
Ce qui ôte aux informations qu'ils y
déversent, souvent sans aucune hiérarchie et dans un style
à demi-parlé, toute pertinence juridique et peut expliquer
l`éventuelle incompréhension du grand public, qui voyant dans
tous les blogs tenus par des juristes des blogs juridiques, comprend
difficilement que ceux-ci puissent être dépourvus de raisonnements
juridiques.
« Consternant ... Comment écrire de telles
banalités sentimentales et politiquement correctes,
dénuées de toute réflexion juridique (et sans que cela ne
soit compensé par une compétence sociologique) sous le titre
"professeur de droit" ... Ah, c'est vrai, j'oubliais, ce n'est pas un blog
juridique ! Vive la démagogie
gaucho-bobo-droitsdel'hommisme-antiliberté-relativisme culturelle !
Voltaire a définitivement sombré ... Taratata ... »
Commentaire au billet du blog du professeur Hugues Kenfack :
du 02.06.2008
La mariée n'était pas vierge : le marié
l'était-il ?
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2. Et de l'autre les blogs juridiques: des blogs
qui n'empruntent souvent au blog dans son aspect d`origine, que sa chronologie,
ses liens, et parfois ses commentaires...
« Le "Weblog" se définit par un format : des
liens avec des commentaires et une mise à jour fréquente...
· .une page web assemblée de petits morceaux
d'informations traditionnellement classés en ordre chronologique
inversé. La contribution la plus récente apparaissant le plus
généralement en haut de la page.
Meg
Hourihan sur le format : les dates sont les titres, présence
d'archives, de liens permanents et chronodatage des contributions
· Le style d'écriture y est
généralement concis, personnel et regorgeant d'hyperliens. Le
weblog est un "site habité" par son auteur. La personnalité de
l'auteur transcende.
· Les mises à jour sont fréquentes. Le
style d'écriture est différent de celui de la presse. Les
hyperliens sont à considérer comme des invitations à aller
voir ailleurs.
Dave Winer définit les Carnets Web comme étant
personnel, sur le web, publié et membre de
communautés. »
« Qu'est ce qu'un Weblog, un Carnet Web, un
Joueb... ? », www.elanceur.org.
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· Ainsi pour certains juristes, leurs sites bien
qu'organisés chronologiquement et parfois ouverts aux commentaires ne
sont pas des blogs:
« Le site n'est pas un blog, il est
cependant possible de faire part de répliques ou réparties en
cliquant sur le nom de l'auteur de l'article ou de la
brève »187(*).
« Ce site n'est pas un blog : il ne
réagit pas toujours à l'actualité et les forums sont
fermés. »188(*)
· Cela traduit, en fait, leur conscience de ce que
l'appropriation et le détournement des blogs par certains professionnels
en a changé la nature :
« L'afflux des blogues a modifié la
définition du weblog partant d'une "liste de liens avec commentaires et
apartés personnels" pour évoluer vers un "site Web mis à
jour fréquemment, avec de l'information brute envoyée en haut de
la page".»
« Weblogs Histoire et Perspectives »,
Rebecca Blood.
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S'il en subsiste encore, les blogs ne sont plus de simples
journaux intimes attachés à leurs auteurs: une
caissière189(*),
des retraités190(*), des adolescents191(*)...
· Ils sont pour beaucoup des supports fonctionnels qui
se définissent par leurs objets: le blog est désormais politique,
juridique, littéraire...,
· et ont des fins autres que le partage de ses
expériences, points de vue et centres d`intérêts : ils
servent à la publicité, la promotion de soi, de ses idées,
à informer, à rassembler...
Et pour la grande majorité, les blogs tenus par les
universitaires-juristes sont des blogs juridiques dans lesquelles la
personnalité de leurs titulaires s'efface au profit des contenus
qu'ils délivrent et de la fonction qu'ils attribuent à leurs
blogs:
· Le blog du professeur Jean-Christophe Le Coustumer
était moins le blog d`un professeur de droit public qu'un lieu
d'échange entre « juristes spécialistes ».
· Le blog du professeur Xavier Strubel moins celui de
son auteur qu'un outil promotionnel...
Etant à préciser que le style qu'ils y adoptent
est souvent très impersonnel et académique et, que leurs
contenus ordonnés, hiérarchisés et semble-t'il mûris
de ce temps de réflexion, qui dit-on ferait défaut aux
blogs192(*), sont
souvent à vue difficiles à distinguer des écrits qu'ils
produisent pour les revues.
Pour autant, ils n'en sont pas des concurrents. Ce qui tient
essentiellement à la teneur et aux contenus des informations qu'ils
délivrent dans leurs blogs:
· Lorsqu'ils ne sont pas les blogs-relaies de
l'édition juridique, loin de l'idée défendue par Dimitri
Houtcieff et Fréderic Rolin, ces blogs consacrés à
l'actualité, la théorie et d'autres
« recoins » du droit souvent méconnus ne sont pas
pour leurs auteurs, qui n'ont ni la volonté ni le sentiment d'y
contribuer, les lieux d'écriture d'une doctrine.
Les Blogs de juristes.
|
Les Blogs juridiques.
|
Le blog « exclusivement personnel »
du professeur Hervé Causse :
Un blog au cas
où...
Le blog du professeur Hugues Kenfack : Autour
du Droit et de l'Université.
Le blog du professeur Philippe Le Tourneau : Il
s'agit d'un « bloc-note » intégré à sa
page personnelle.
Le blog du professeur Stéphane Darmaisin :
Droit et culture juridique.
|
Le blog consacré au droit du professeur
Hervé Causse : Direct droit, une actualité juridique
libre.
Le blog du professeur Patrick Morvan
Le blog du professeur Michel Lascombe : Blog
juridique et politique.
Le blog du professeur Stéphane Bolle :
La constitution en Afrique.
Le blog du professeur Xavier Strubel : Blog
d'informations professionnelles de l'auteur.
Le Blog de l'équipe de recherche universitaire
en droit et pratiques constitutionnels du Centre d'Etudes et de Recherches
comparatives constitutionnelles (CERCOP) de la faculté de droit de
Montpellier: L'actualité du droit constitutionnel.
Le blog du professeur Jean-Christophe Le Coustumer:
Theorie du droit
Le blog du professeur Geneviève Koubi:
Droit cri-TIC.
Le blog du professeur
Gilles
J. Guglielmi : Drôle d'en-Droit.
Le professeur Christophe Roquilly :
Performance juridique.
Le blog de Cédric Manara : Nom de
domaine!
Le blog du professeur Vincent Tchen :
Actualité du droit des étrangers.
Le blog du professeur Serge Slama : Combats
pour les droits de l'homme.
Le blog du professeur Jérôme Bonnard :
Nos-facs-de-droit.
Le blog du professeur Didier Ribes : Le blog
français de droit constitutionnel.
|
|
b-5) Les blogs de Fréderic Rolin et Dimitri
Houtcieff.
Non seulement ces deux universitaires bloggeurs ont
été parmi les premiers à s'exprimer- tout au moins de
manière audible-sur les blogs et à soulever la question de leurs
concurrences à l'égard des revues, mais ils le furent
également à investir la blogosphère et à soutenir
et démontrer, qu`elle pouvait être le support d`une
doctrine193(*).
· Leurs blogs, le blog de Frédéric Rolin
particulièrement194(*), ont de plus été pour de nombreux
universitaires (et juristes) des modèles, exemples195(*) et lieux de rassemblements.
· Ainsi, Denis Mazeaud, Félix Rome, les
universitaires-bloggeurs Geneviève Koubi, Serge Slama, Hugues Kenfack et
Stéphane Bollé, les titulaires du blog de droit administratif
(1)... ont pu se retrouver et échanger sur le droit,
mais pas uniquement, autour des billets de Dimitri Houtcieff et Fréderic
Rolin qui se sont d'ailleurs commentés l'un et l'autre.. 196(*)
(1) Blog de Frédéric Rolin:
« Six choses insignifiantes que mes lecteurs ne savent pas de
moi. »
« Me voilà donc à mon tour investi
à la fois par
Versac et
Jules,
du devoir de poursuivre cette chaîne sur les « six choses
insignifiantes que mes lecteurs ne savent pas de moi ».
En
langage blog ça s'appelle « être
taggé » (ou taggué pour les puristes), ce que
j'ignorais avant d'en avoir fait les frais.
En langage plus commun
ça s'appelle une chaîne, et l'on prend, si on la rompt, le risque
d'abominables catastrophes. [...] Je poursuis donc la chaîne, et
j'invite d'autres juristes à y répondre à leur tour
:
Une professeure :
Geneviève Koubi
(pour saluer la récente ouverture de son site). Un étudiant :
Bloghorrée
(même si c'est un statut un peu usurpé...) Un avocat :
Jurisurba
(s'il daigne utiliser un peu de la SHON de son blog à autre chose
qu'à de l'urbanisme) Un fonctionnaire territorial :
Bartmann (si
les élections municipales lui laissent un peu de loisir). Un
collectif :
droit administratif
(ça ne leur fera que 2 choses par personne, à moins qu'ils n'en
aient des communes). Un grand ami :
Dimitri
Houtcieff, (ça lui fera un billet facile pour réveiller
son blog, enparlant d'autre chose que de Miss France). »
18:59 Publié dans
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(1) Blog de Dimitri Houtcieff :
Commentaire du professeur Denis Mazeaud.
« l'idée de confiance légitime du
destinataire de l'offre. Mais, j'ai un petit doute, d'une part, en raison de
la lettre de l'arrêt qui manque quand même de netteté, alors
qu'on peut supposer que si la Cour avait voulu opérer un revirement sur
cette question largement débattue et sensible, car elle concerne au fond
le lien traditionnel en droit français entre volonté et contrat
(la solution que tu préconises permettant, peu ou prou, de lier
contractuellement une personne qui ne le veut pas), elle l'aurait fait sans
aucune ambiguité. D'autre part, lors d'un colloque au Conseil sup. du
Notariat relatif à la réforme du contrat ( soit dit en passant le
projet de réforme, contre vents et marées, c'est-à-dire au
rebours de toutes les codifications savantes européennes et
françaises, retient la solution traditionnelle...), un conseiller
à la Cour de cassation appartenant à la Chambre qui a rendu
l'arrêt a eu un petit sourire entendu lorsque je lui ai demandé si
il s'agissait vraiment d'un revirement... Enfin, moi ce que j'en dis, c'est
pour dire Bizzz dear Dim D.
Ecrit par : denis mazeaud | 17.09.2008 »,
l'insoutenable légèreté de l'offre.
Commentaire de Felix Rome.
Lire du Houtcieff cela n'a pas de prix! Pourvu que le Georges
Clooney de la profession se fasse moins rare désormais l'oeuvre aboutie.
What else dear Dim?!?
Ecrit par : félix Rome | 11.06.2008 Achetez un Houtcieff
pour un prix qui fait rire !
Commentaire du professeur Fréderic
Rolin.
"en essayant de concilier la clarté du propos sans
sacrifier à l'approximation" ne serait ce pas une formule qui contient
en elle-même sa propre contradiction ?
Ecrit par :
F.
Rolin | 12.06.2008 Achetez un Houtcieff pour un prix qui fait rire !
|
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(1) Blog de Frederic Rolin:
Commentaires au billet du 10.12.2007-Quand
irrecevabilité rime avec inéquité.
« Tiens tiens ce n'était pas le Professeur Rolin
qui se disait favorable à la généralisation des
ordonnances de tri? Le Maître a-t-il des désaccords avec le
professeur? :))
http://www.blogdroitadministratif.net/index.php/2006/10/22/103-reformes-en-serie-du-contentieux-une-seule-victime-les-precaires
(lien renvoyant vers un billet du blog de Alexandre Ciaudo, auteur du
commentaire qui suit/) »
Ecrit par : Serge Slama | 10.12.2007
« Monsieur le Professeur,
Consacrant ma
thèse à "l'irrecevabilité en contentieux administratif
français", je me dois de présenter un certain nombre de
désaccords avec vous.
La comparaison entre la procédure
civile et le contentieux administratif trouve rapidement ses limites en la
matière. L'irrecevabilité ne répond pas aux mêmes
définitions et ne correspond pas aux mêms réalités.
Il n'y a par exemple pas d'exceptions de procédure en droit
public.
Votre distinction entre les différentes
irrecevabilité est également sujette à critique.
[...] Bref toutes les irrecevabilités pourraient être
placées dans vos trois catégories.
De manière
générale, il est certain que l'irrecevabilité rime souvent
avec l'inéquité. Mais elle a une fonction dans le procès
administratif qu'il reste à cerner.
Ecrit par :
Alexandre Ciaudo |
11.12.2007 »
« N'attaquez pas un doctorant sur son sujet de
thèse ! Sinon, voilà ce qui arrive, vous vous prenez une
volée de bois vert légèrement teintée de la
commisération du sachant pour l'inculte...
Je vais toutefois
essayer de vous répondre point par point, et justifier les propos que
vous contestez. [...] j'espère que ces éléments de
clarification auront concouru à réduire votre scepticisme, et je
vous souhaite bonne chance dans la poursuite de vos travaux car le statut de
l'irrecevabilité est sans doute un des points obscurs de la
théorie du procès administratif, et tout spécialement le
statut de la justification de chacun des cas d'irrecevabilité
ouverts. »
Ecrit par :
F. Rolin |
11.12.2007
|
|
· Ce qui a par le jeu similaire d'autres blogs, de
renvois et citations197(*) pu donner le sentiment, jusqu'à ce qu'elle
s'épuise, de la naissance d'une blogosphère juridique: lieu
d'échange, rassemblement, réflexion et rencontres entre
universitaires, étudiants, voire juristes.
Blog de Frédéric Rolin: commentaire au
billet du 28.05.2006-1 »00 ème note, un bilan, des
perspectives. »
« Je demeure persuadé que les acteurs
doctrinaux sauront tirer dans les années à venir la substantielle
qualité d'Internet et former une plateforme «digne de ce nom.»
C'est en ce sens que je pense qu'un regroupement sur un site commun des
écrits des docteurs et doctorants serait un pas formidable vers la
modernisation de la transmission des idées afférentes au Droit.
»
Guillaume Lethuillier
|
|
b-6) Le blog de Frédéric Rolin:
témoin, raisons et illustration de la naissance, du succès et de
l'épuisement de la blogosphère-universitaire
juridique.
1) La naissance de la blogosphère
universitaire.
« A l'heure où les revues
juridiques se sont presque toutes dotées de pages "actualités"
consultables en ligne, et dont le contenu est largement établi par des
rédacteurs internes de ces revues, il paraît utile d'adapter la
production doctrinale en utilisant les mêmes canaux.
D'où l'intérêt de la
création et de la multiplication de weblogs dans différentes
branches du droit. Celui-ci à l'ambition de contribuer aux débats
à la réflexion dans le domaine du droit
administratif »: indiquait Frédéric
Rolin en introduction de son blog.
Propos qui font apparaître la principale raison
de l'investissement de la blogosphère par la doctrine juridique
universitaire.
Doctrine et actualité:
Une simple visite sur chacun de leurs blogs permet, en effet,
de relever que les blogs des universitaires juristes sont, peu important leur
objet, orientés vers l'actualité.
1. Ce qui tient à ce que d'une part,
l'actualité juridique est aujourd`hui, dans les revues,
confiées, on l'a vu, « aux petites mains de
l'édition» encore qualifiées d'
« annotateurs stipendiés ».198(*)
· Ce qui est pour certains universitaires une
« évolution » « de nature à sauver
la doctrine, et à lui redonner sa véritable
place »199(*).
« En faisant, et fort bien, le travail
ingrat et indispensable de dépouillement et de commentaire
« chaud » de l'actualité, ces
« annotateurs stipendiés » ne peuvent-ils permettre
à la doctrine universitaire de se concentrer sur le travail de
réflexion critique qu'on peut légitimement attendre d'elle, au
lieu de se complaire et de s'épuiser dans la course au dernier
arrêt? », Pascal Ancel.200(*)
· Mais pour la grande majorité d`entres eux, une
marque de « la perte de substance doctrinale »201(*) des revues, qui justifient
sans doute -et tout au moins pour Frédéric Rolin- cette
réappropriation de l'actualité juridique par les auteurs de la
doctrine à travers les blogs.
2. Cela correspond d'autre part, à
une volonté de ces auteurs de prendre part aux débats publics et
à cette actualité202(*)non nécessairement juridique, qu'ils ont
depuis bien longtemps délaissée.
· En effet, si le juriste se préoccupe de
l'actualité juridique203(*)qu'il « paraît bien difficile de
détacher » de « l'actualité tout
court ».
· « Parce que ses préoccupations [...]
ne sont pas celles de l'homme de la rue », l`actualité qui
« retient [son] attention » n`est « pas
nécessairement en phase avec
l'actualité [générale] ».
« Au moment des
événements de mai 1968, la chronique de législation de la
Revue trimestrielle de droit civil s'intéressait au taux de
compétence des tribunaux d'instance et à la modification du
régime des prêts du Crédit
agricole »204(*) ...
· Ainsi, si elle vit dans « le monde et son
actualité », la doctrine « l'observe [bien souvent]
de l'extérieur, en [simple] spectatrice »205(*) et dans l'attente que son
actualité se transforme en une actualité juridique.206(*)
C'est le constat récurrent et fracassant d'une doctrine
qui écrit pour elle-même, le savoir, la science, analyse et
discute le droit du monde qui l`entoure, mais se détourne de lui et de
son sort.
· En ce sens, le plaidoyer de F. Zenati contre
l'ouverture des revues juridiques à « un public
élargi »207(*):
« Les revues juridiques tendent de plus
en plus à refuser de s'enfermer dans une image doctrinale ou
praticienne. Les revues savantes s'assignent comme cible une clientèle
praticienne et les revues pratiques diminuent la place qu'elles avaient
réservée à la doctrine au cours du 20e siècle. De
manière symbolique, au moment même où était
célébré son centenaire, une nouvelle présentation
de la Revue trimestrielle de droit civil était lancée par son
éditeur, moins austère et plus attrayante, permettant une lecture
plus aisée, après qu'aient été progressivement
adoptés des aménagements rédactionnels en vue
d'améliorer son accessibilité. Bref, une présentation
destinée à un public élargi. »
Les blogs ont ainsi permis aux auteurs qui le souhaitaient de
se rapprocher de l'actualité et de la société. Etant
à préciser que ce mouvement, que l`on a déjà
évoqué, a été amorcé bien avant l'essor des
blogs...A vue, il semble falloir le faire remonter aux années 2000 et
à l'arrêt Perruche.
L'arrêt perruche : « Le
juriste peut-il ou doit-il être neutre? »
L'arrêt Perruche a soulevé de nombreuses
interrogations quant au rôle et à la place des juristes dans la
société, qui semblent se retrouver dans la distinction qu'il
convient aujourd'hui d'opérer entre les blogs juridiques et les blogs
de juristes et, que Philippe Jestaz a brillamment synthétisées en
une seule interrogation : « Le juriste, en entendant par
là l'homme de doctrine, peut-il ou doit-il être neutre
? »208(*).
Interrogation à laquelle il semble y avoir plusieurs
réponses possibles:
· Il y a d`une part, celle des
« juristes, soucieux de la fonction anthropologique et
éthique du droit ». 209(*)
Ceux qui mêlant considérations juridiques et
morales avaient, au moment de l'affaire Perruche, dénoncé une
solution qui « heurtait la conscience et ne pouvait qu'être
désapprouvée par un juriste »:
« L'arrêt institue la vie humaine
elle-même comme un préjudice réparable, ce qui, a
contrario, signifie que l'être humain handicapé aurait dû ne
pas naître. »
« Cette solution est dans la logique de la
maîtrise scientifique du vivant, qui tend à « produire »
des êtres humains conformes à une hypothétique norme
biologique; elle induit une considérable dégradation de l'image
de la personne humaine. »
« Sur le terrain du droit civil,
l'arrêt ne répond ni aux exigences du droit de la
responsabilité ni à celles de la logique
juridique. »
« Non sans contradiction, l'arrêt fait
l'impasse sur l'absence de causalité biologique tout en indemnisant
l'enfant en raison de son état biologique. De plus et surtout, le
préjudice de l'enfant est ici d'être né dans un état
insusceptible d'évaluation; il faudrait en effet comparer l'être
au non-être, ce qui est indécidable et inconcevable. »
« La vie, pour la personne
elle-même, ne peut être l'objet d'un droit à «
l'euthanasie prénatale » qui, en supprimant le sujet, supprime le
droit lui-même. »
« L'indemnisation d'une vie «
anormale » enclenche un processus où le devoir de naître
normal peut mettre à mal le respect dû à tout être
humain. »
«L'arrêt conduit à reconnaître
que la vie peut être un préjudice tant pour celui qui lui doit son
existence que pour les tiers et la société en
général. L'être humain tend à être
conçu comme le produit, réussi ou raté, du pouvoir
médical. Cela est en contradiction flagrante avec le principe
juridiquement consacré de dignité de la personne humaine, qui
exige l'absence de discrimination entre les êtres
humains. »
« Si l'on admet que l'enfant né
puisse engager la responsabilité du médecin dont la faute porte
sur l'évaluation de son état biologique avant la naissance, la
porte est ouverte à ce qu'il reproche à ses parents de n'avoir
pas fait vérifier sa qualité génétique ou de ne pas
avoir recouru à un avortement en cas de pronostics
défavorables. »
« C'est bien d'eugénisme
dont il faut ici parler. Cet eugénisme, pourtant condamné par la
loi, n'exclut pas un dépistage généralisé des
anomalies génétiques les plus graves. Il conduira demain
à choisir les « meilleurs » enfants, selon les critères
individuels ou sociaux du moment. Avant de condamner formellement
l'eugénisme et ses théoriciens, notre droit devrait
vérifier qu'il ne permet pas la réalisation d'un projet
identique. »
« « L'arrêt de la
Cour de cassation donne « le message d'une
société qui, sous couvert d'indemniser, discrimine et
rejette », alors qu'il faut plus que jamais apporter celui d'une
société qui accueille, aide et se donne les moyens de le faire.
»
Catherine Labrusse-Riou et Bertrand Mathieu, « la
vie humaine comme préjudice ? »: Le Monde du 24 Novembre
2000.
|
|
· Il y a d'autre part, celle des juristes pour
lesquels « les raisons d'approuver ou de désapprouver
l'arrêt ne devaient rien à la technique du
droit »210(*)et pour qui « s'adresser au
Parlement, comme [l`avaient fait les précédents], pour changer le
droit par la voie législative [était] affaire de
citoyenneté et de convictions ».211(*)
Ceux-là, avaient refusé de « prendre
position » et s'étaient « born [és] à
développer quelques-uns des arguments - les plus forts selon eux - qui
mili[aient] dans un sens ou dans l'autre »:
« En dehors d'un précédent
arrêt de cette même cour, qui préfigurait déjà
plus ou moins celui-ci, seules les convictions philosophiques et religieuses de
chacun permettaient de trancher dans un sens plutôt que dans l'autre.
[...]
C'est [...] pourquoi les signataires du
présent point de vue, bien que ne partageant pas le même sentiment
sur la solution retenue par l'arrêt Perruche, n'ont eu aucune
difficulté à l'écrire
ensemble. »
Non par lâcheté non par absence de conviction,
mais parce qu'ils estimaient que leur qualité de juriste leur imposait
de rester neutres:
« En tout état de cause, qu'il
préfère attribuer ou refuser à la personne née
handicapée (représentée ou non) le droit d'obtenir
réparation de handicap lorsqu'une faute médicale a
facilité sa naissance, soit parce qu'il croit reconnaître ainsi
son humanité, soit parce qu'il croit au contraire la lui nier, le
juriste ne peut se prévaloir du droit et prétendre que le droit
tranche de lui-même - lorsque, en réalité, il ne peut (et
ne fait) qu'opter pour un parti ontologique, logique ou moral, sans
détenir plus de titre que quiconque pour ce
faire. »
· Il y a enfin celles de ceux qui
adhérant partiellement à chacune des deux positions,
estiment qu'un juriste peut exprimer ses convictions mais doit alors
le dire.
« Je constate d'abord que dans un grand
nombre de cas, les auteurs prennent parti en fonction de leurs convictions et
c'est fort bien ainsi. A titre personnel, je préfère alors qu'ils
annoncent la couleur, de façon à faire la part de leurs
convictions propres et de données plus ou moins objectives. Cela dit, un
auteur peut aussi se borner à envisager les diverses solutions
possibles, avec leurs enjeux et leurs conséquences probables, mais sans
opter lui-même pour l'une d'entre elles : c'est une position qui se veut
scientifique ou, si l'on veut, wéberienne. Il le peut, sauf à
retenir la leçon des ministres japonais : il y a des cas où l'on
se doit de prendre parti. Et de toute façon il le faut bien quand au
lieu d'être auteur, on exerce le métier de juge ou de
législateur. »212(*)
Ce qui appliqué aux blogs donne la distinction entre
:
· le blog de juriste dans lequel, quittant ou presque
son habit d`homme de loi, le juriste y exprime librement ses convictions.
· et le blog juridique dans lequel, celui-ci
revêtu de son costume de juriste, peut se cantonner à une analyse
neutre et scientifique du droit (énumérer toutes ses solutions)
ou y défendre ouvertement ou de façon dissimulée la
« fonction anthropologique et éthique » qu`il lui
attribue...
2) Les raisons du succès des
blogs.
Du côté des auteurs.
· Le blog est un espace de publication libre de
« toute contrainte de format [et]
thématique ».
· Il est le lieu où tester de futures
publications et, le cas échéant, les améliorer en fonction
des commentaires et des débats, qu'elles peuvent susciter.
· Il est un relaie de ses actions et initiatives; un
moyen de les faire connaître.
« « A quoi sert ce
blog ? ».
Pour ce qui me concerne, j'y ai trouvé
plusieurs choses. Tout d'abord un espace de publication libre
de toute contrainte de format ou de toute thématique. J'aimerais
d'ailleurs souligner à destination de mes collègues tentés
par l'expérience mais hésitant à passer à l'acte
(j'en connais !) que cette forme de liberté est un addictif
violent : s'il ne me reste un jour qu'une raison de ne pas mettre fin
à ce blog, ce sera sans doute celle-là.
Ensuite, j'y ai trouvé une manière
d'introduire en droit ce qui existe dans d'autres matières : la
technique des « working papers », permettant de tester un
futur article en en mettant en ligne la version de travail. Je ne
saurais, à cet égard, assez remercier mes lecteurs commentateurs
dont les réflexions ont enrichi de manière très notable
ces publications.
Enfin, j'ai pu y communiquer sur certaines des mes
initiatives, notamment au moment de la contestation de l'état
d'urgence. »
Frédéric Rollin.
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Du côté de leurs
publics,
· S'agissant des publics du premier marché de
l'édition:
1) Ils y ont trouvé des lieux
d`échanges et discussions sur des thématiques juridiques ou ayant
trait au monde du droit. (1)
(1) Pour ce qui concerne le public des
lecteurs « spécialisés » en droit public,
j'ai le sentiment que ce blog a, d'une manière modeste, il est vrai,
permis de constituer un espace de discussion, que ce soit à l'occasion
des différentes notes sur le concours d'agrégation, ou sur les
questions touchant à la vie universitaire.
Fréderic Rollin.
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(1) Blog de Fréderic Rollin: Commentaires au
billet du 26.02.2008-Rétention de sûreté : Ne laissons pas
les polémiques occulter les vrais débats:
« N'est-ce pas à la doctrine de la
défense sociale nouvelle, élaborée et défendue par
Marc Ancel, que se rallie l'auteur de ce blog ? Si on peut le suivre sur ce
point, on ne peut dire que le problème de la rétroactivité
de la loi pénale soit un faux problème. Il y a matière
à discussion : la rétention de sûreté est-elle une
peine au sens de l'article 7§1 de la CEDH ? Si c'est le cas, elle ne peut
être rétroactive.
Ecrit par : Jean-Jacques | 26.02.2008
Je m'interrogeais justement sur ces métiers à
inventer autour de la rétention de sûreté. Sans doute les
techniques de la psychiatrie seront-elles fort demandées. Or, si je me
souviens bien, les écoles d'infirmiers psychiatriques du temps de
l'internement généralisées ont été
fermées il y a sans doute vingt-cinq ans. Ce qui veut dire que le temps
que les choses se mettent en place, les derniers professionnels formés
seront partis en retraite, laissant les hospitaliers seuls face au
problème.
Ecrit par : Passant | 26.02.2008
Ce que j'ai personnellement retenu du discours politique au plus
haut sommet de l'État, c'est la volonté de retirer certains
criminels potentiellement dangereux de la société en raison du
risque élevé de récidive, en relation avec la nature des
infractions commises. Faute d'avoir poussé la réflexion aussi
loin que vous le faites, en adossant cette loi à une loi de programme
par exemple, La France n'est-elle pas en train de réinventer tout
simplement la relégation (Guyane en moins) pour finalement s'en
satisfaire à peu de frais. Dans un État très lourdement
endetté, au budget hypothéqué par la croissance, la
priorité des élus (et de l'opinion) sera-t-elle de
réévaluer les besoins de l'administration pénitientiaire
à la hauteur des enjeux que vous évoquez si justement ? J'ai des
doutes M. le Professeur.
Ecrit par : Marcus | 26.02.2008
La première mesure de rétention de
sûreté sera applicable en 2023 au plus tôt (15 ans de
condamnation minimum et pas de rétroactivité). Il serait bon
d'utiliser cette période pour mettre nos prisons à niveau et
accélérer les soins sur la population (peu nombreuse) susceptible
d'être concernée par la mesure de rétention.
Ecrit par : judex | 26.02.2008
Le Professeur ROLIN a su élever un débat passionnel
et passionnant. Reconnaissons-lui ce mérite, sans nécessairement
opiner dans le même sens. [...] Le droit est un instrument, mais
une trop forte instrumentalisation du droit ne menace-t-elle pas l'Etat de
droit ?
Ecrit par :
Stéphane
Bolle | 27.02.2008
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2) Ils y ont également trouvé des
réflexions et informations, que beaucoup estimaient de teneur
doctrinale. (2)
« Merci pour ce commentaire limpide qui me permet
enfin de comprendre où sont les vrais enjeux de cette
question.
D'après ce que j'ai vu aux Etats-Unis, le choix
carcéral serait proche du premier système, auquel nous sommes
attachés.
Pour avoir travaillé dans une
municipalité dans un Etat fédéré à tendance
républicaine, la construction de nouvelles prisons était une
question sensible, du point de vue électoral. Beaucoup de gens
semblaient prêts à payer plus d'impôts pour que de nouvelles
prisons soient construites, mais c'était aussitôt pour dire qu'il
était hors de question qu'elles soient "dans leur jardin" ("More jails
are fine but not in my backyard" était une sorte d'antienne de l'homme
de la rue).
Ce n'est pas très éloigné du choix qui
est en train d'être fait chez nous, malheureusement.
Merci
à vous pour cet article, j'ai consulté votre blog en
espérant trouver une réflexion sur ce sujet, et je ne
suis pas déçu.
Ecrit par : MS | 27.02.2008 »
Blog de Frédéric Rollin
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Professeur Rolin,
De là où je
suis, votre blog est la seule doctrine accessible. Comprenez
l'état de manque dans lequel je me trouve: l'éternité sans
code des marchés publics pour passer le temps, c'est long
!
L.D.
Ecrit par :
Léon D. | 27.11.2008
Blog de Fréderic Rollin
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Etant à relever que les billets du blog de
Frédéric Rolin traversent le temps et les époques et
rompent ainsi avec ce caractère éphémère, que
beaucoup attachent aux blogs.
· Bien qu'il ait abandonné son blog en 2008, ses
billets sont encore aujourd'hui lus, commentés, salués et
appréciés...
· Son dernier billet comporte plus de 660 commentaires
dont la grande majorité émane « d'internautes de
passage » ignorants que le blog a fermé.
Blog de Fréderic Rollin : dernier billet
10.09.2008-Edvige ou comment saisir l'occasion de
conforter les garanties du droit des fichiers.
Commentaires:
Ecrit par :
Vehicle Transport |
29.04.2010
Merci pour ces précieuses informations, mais j'aime
bien le nom qui a été donné "EDVIGE" comme les tornades
lorsqu'elles sont au féminin c'est pire encore !! bonne route.....
Ecrit par :
ucok |
03.05.2010
totally agree with you.
Ecrit par :
delensof | 03.05.2010
Merci boucoup pour votres articles! bonne continuation
Ecrit par :
juicy couture | 04.05.2010
Truly excellent text. Otherwise, I love French! I Hope That I
Will soon visit this beautiful country!
Ecrit par :
JUICY COUTURE | 04.05.2010
Le texte est tres interessant, d autant plus que la liste des
commentaires est impressive. Longue vie a votre blog!
Ecrit par :
Get More Followers | 04.05.2010
Mon commentaire precedent n est pas apparu? Juste pour dire
que l article et la liste de commentaires est tres impressionante!
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Le blog et son contenu que beaucoup jugeaient doctrinal ont
ainsi survécu à son abandon:
· En cela, en ce qu'il assure la pérennité
des écrits de qualité de son auteur, le blog de
Frédéric Rolin s'est, indépendamment de sa
volonté213(*),
érigé en une source d'information juridique concurrente des
revues.
· Ce que ce dernier semble reconnaitre: dans son
curriculum vitae disponible sur internet214(*) , il fait apparaître les
« notes » de son blog dans la liste de ses
« publications ».
Publications (5)
Chronique des thèses de droit administratif (RFDA)
Chronique de droit des contrats administratifs (Revue des
contrats)
Blog juridique : http://frederic-rolin.blogspirit.com (280
notes publiées)
Les Grands Avis du Conseil d'Etat (ed Dalloz 2002 2e ed.)
Extrait du curriculum vitae de Frédéric
Rollin.
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· S'agissant des particuliers:
1) Il est pour eux un media qui fournit une
information juridique intermédiaire entre la réflexion
approfondie que l'on trouve dans les revues juridiques et ce que produit la
presse quotidienne (1).
(1) « Il me semble qui ce blog a
eu une véritable utilité, je veux dire une utilité
sociale, c'est sans doute parce que, en liaison avec tous ceux qui se sont
également investi sur cette question, il a fourni au grand
public une information de qualité, de meilleure qualité en tous
les cas que celle des medias traditionnels, sur les questions relatives au
contrat première embauche. Si l'on voulait même
généraliser, on pourrait dire que les blogs juridiques sont un
des moyens d'une vieille ambition : celle de rendre l'université
accessible au plus grand nombre. »
Blog de Frédéric Rollin.
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(1) Blog de Hugues Kenfack : 02.06.2008-LA MARIEE
N'ETAIT PAS VIERGE : LE MARIE L'ETAIT-IL?
Commentaires:
« Monsieur le Professeur, je me lance le premier!
Ce qui me navre dans cette affaire, c'est qu'elle met en exergue un mal bien
connu en France: que tout le monde s'improvise juriste en faisant mine
d'invoquer telle ou telle disposition (pour faire crédible...) et
d'opérer des interprétations "abracadabrantesques" (selon la
formule consacrée). Et comme les médias destinés
à la masse (acception non péjorative) raisonnent sur un mode
binaire (pour oou contre, les bons et les méchants...), ils
prévilégient des intervenants non compétents pour
expliquer le droit. Cela a eu pour effet de voir certains "intellectuels",
journalistes, resposables associatifs venir nous expliquer en quoi cette
décision est scandaleuse, que c'est une honte pour la France, que les
juges ont mal jugé etc... alors qu'il s'agit là d'une applicatio
toute bête de l'erreur sur les qualités substantielles.
Que l'on considère que la virginité ne saurait en 2008
être un critère qui devrait déterminer un individu, soit...
Et encore... Chacun est libre de ses choix, préférences tant que
l'on ne contrevient pas aux libertés des un(e)s et des autres. Mais que
l'on vienne nous expliquer que les juges ont rendu une décision
liberticide, scandaleuse en est une autre... D'autant que ceux qui parlent
l'ont fait sur la base d'informations plus que tronquées et Maître
Eolas sur son blog l'explique parfaitement. Mon sentiment devant
tout ce déballage est un sentiment d'écoeurement dans la mesure
où je me dis qu'il n'y a décidément pas de place pour la
rigueur dans les masses médias (ou si peu...). On monte en
épingle des pseudo débats de société biaisés
en ce qu'ils sont fondés sur des données inexactes à la
base. Cela alimentera les gazettes et les JT un temps jusqu'à la
prochaine affaire. Je ne me suis pas prononcé sur le fond de
l'histoire (si l'on peut estimer qu'il y en ait un...) mais il me paraissait
important d'évoquer les dérives symptomatiques de notre
société quand il s'agit des questions juridiques. On
entend ça et là des voix en faveur de la possibilité de
"téléviser" les procès avec une chaîne sur la
justice comme à l'américaine. Je ne me fais pas d'illusions, on y
arrivera un jour. Vertus pédagogiques paraît-il...
Malheureusement, cela contribuera à généraliser les
dérives auxquelles on assiste ces derniers jours. C'est le sensationnel,
de la politique à courte-vue. La nature humaine en
somme... Respectueusement ps: je semble assez fataliste mais
c'est assez révélateur du peu de considération que notre
société porte aux juristes...
Ecrit par : fluctuat nec mergitur | 02.06.2008 »
|
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2) Etant à préciser que pour les
non-juristes, les informations juridiques qui y sont délivrées
sont parfois abruptes et difficiles à appréhender
(1):
(1) Blog Frédéric Rolin:28.05.2006-100
ème note, un bilan, des perspectives.
Commentaires:
Bonjour, lectrice assidue depuis quelques temps, mais très
discrète en commentaires, je voulais vous remercier pour votre travail
et vous encourager à continuer. Préparant des concours
administratifs, j'ai été initiée au droit public
très récemment, et prends plaisir à lire vos notes sur des
sujets qui m'intéressent particulièrement (contrat de
responsabilité parentale, la Vème République...)
Billets un peu ardus pour une novice mais qui m'amènent à
construire ma propre réflexion et à appréhender ces
thèmes différemment! Alors, merci et bonne continuation!
:)
Ecrit par : Celine | 29.05.2006
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3) L'épuisement des
blogueurs:
Les raisons de l'épuisement des blogueurs sont
clairement exprimées par Fréderic Rolin :
· Un blog est une charge de travail et exige du temps
qu'il est difficile aux universitaires de trouver.
« Même si mon tempérament
compulsif, le peu de temps et de soin que je prends à la relecture, et
une envie de m'exprimer sur tout (ah la récente amnistie d'un
médaillé olympique, que de titres vengeurs sous les doigts, de
stratégie de contestation à l'esprit...) me permettent
d'écrire de manière relativement abondante dans un espace de
temps limité, il ne faut pas se leurrer : la gestion de ce blog
représente une charge significative, et jamais moins de 4 à 5
heures par semaine. Je me demande donc combien de temps je pourrai soutenir ce
rythme, en particulier lorsque je vois se dessiner mon ou mes emplois du temps
de l'année prochaine. »
· Avec l'idée que tout ce temps et ce travail ne
leur rapportent pas toujours le succès qu'ils escomptaient. Or
universitaire y compris sur un blog écrit avant tout pour être
lu.
« J'en vois des qui sourient, en lisant
ces lignes, des qui me connaissent et qui demeurent dubitatifs à
l'idée que je puisse avoir des doutes sur l'intérêt de mes
écrits. Pourtant, sur bon nombre de notes publiées, le faible
nombre des commentaires, les statistiques de consultation limitées (il
faudrait dire à quel point le blogueur est intoxiqué par ces
statistiques...) révèlent un faible intérêt, alors
même que j'y avais investi une énergie significative (un
récent exemple cuisant : la note sur Aucoc dans Gallica, pour
laquelle j'avais relu sur écran tous les textes pour en faire la
sélection. Total près de cinq heures de travail). A quoi bon
alors ces notes qui ne sont pas lues. »
· Ce à quoi il faut ajouter que les blogs sont
souvent devenus avec le temps, davantage les lieux de commentaires
indésirables, que ces lieux de discussions à haute teneur
juridique, que leurs débuts avaient laissé présager.
« Par tempérament, je suis
enclin à laisser chacun responsable de ces opinions, et donc à
être défavorable à toute censure.
Mais, dans le même temps, je suis
conduit à faire un triple constat :
1 - pour être responsable, encore
faut-il être identifiable, or tel n'est pas le cas des commentaires sous
pseudonyme ;
2 - Ce blog a été conçu
comme un espace de liberté. Chacun peut y amener ce qu'il souhaite, y
compris sur une tonalité polémique, et je me garderai bien d'en
faire grief à quiconque puisque j'y concours moi-même. Il n'en
reste pas moins qu'il y a une frontière entre polémique et
calomnie, entre liberté et ragot.
3 - Je constate de plus en plus, dans des
discussions avec collègues et étudiants, un certain scepticisme
vis-à-vis de la démarche « blog », lié
en particulier à ces problèmes. Le « blog »
est perçu comme un genre « impur », qui permet des
attaques ad hominem plutôt que la construction de réflexions sur
des questions d'intérêt commun. »
b-7) Pourquoi les blogs des universitaires n'ont
pas concurrencé l'édition ?
Le Blog de Fréderic Rolin nous fournit, on l'a vu,
l'exemple d'une blogosphère susceptible, indépendamment de la
volonté de ses auteurs, en termes de contenus et au vue de la
pérennité qu'elle leur assure, de concurrencer les revues de
l`édition.
Toutefois, il est également celui de
l'épuisement d'une blogosphère qui eu égard à ses
fonctions, le métier qu'elle exerce, peut difficilement s'adonner aux
commentaires à chaud propres aux blogs et se heurte aux dures
réalités du métier d'éditeur.
· Entretenir un blog juridique215(*) leur demande du temps, parce
que les universitaires soignent la qualité de leur rédaction et
prennent le temps, même lorsqu'il l'a disent à chaud de poser et
mûrir leurs réflexions.
Ainsi, ce que pointe et dénonce Fréderic
Rolin: ce travail de sélection, ce temps, les articles non lus, peu lus
ou mal accueillis216(*)
sont ,en fait, les difficultés inhérentes à tout travail
d'édition auxquelles est confronté quotidiennement tout
éditeur :
· Un éditeur sélectionne et trie dans la
masse d'information juridique disponible217(*),
· commercialise et publie, mettant ainsi à
disposition les contenus qui résultent de son travail de tri et
sélection,
· et ne rencontre pas toujours le succès qu'il
escompte. Certains ouvrages ne sont pas lus ou le sont à peine...
A noter cependant que ans l'édition, ce risque est
compensé par les avantages financiers que les éditeurs retirent:
l'édition d'ouvrages à succès compense celle de ceux qui
n'en ont pas connu...
Etant également à préciser, que si
l'aléa existe pour l'éditeur comme pour le blogueur, le risque
encouru par le premier dont le métier implique avant tout de connaitre
les besoins et attentes de ces lecteurs est moindre...
Ce n'est ainsi pas à tort, mais par expérience
que les éditeurs estiment que « l'absence de profit est le
critère assuré de l'inexistence du besoin ».218(*)Les ayant
étudiés, ils connaissent les attentes et besoins des publics de
leurs marchés et s'adaptent en permanence à leurs
évolutions.
« Editer, c'est d'abord
sélectionner des contenus en fonction de leur qualité
intrinsèque et de leur intérêt présumé pour
un public donné. [...] L'éditeur juridique assure et assume cette
fonction première de sélection » indiquait Charles
Vallée.
Avec l`idée que les éditeurs ont l'avantage du
temps, du nombre et de la visibilité:
· Trier et sélectionner ne leur requièrent
rien de plus que le temps de leur métier.
· Ils peuvent compter sur la collaboration d'une
multitude d'auteurs.
· Les produits des maisons historiques sont, on la vu,
très visibles.
b-8) Bilan : les auteurs de l'édition ne
peuvent se passer d'éditeurs.
« L'expérience blog »
a démontré que les auteurs de l'édition juridique ne
peuvent se passer d'éditeurs. Ce que révélaient les
solutions au maintien et à la pérennité de son blog
qu'avait avancées Frédéric Rolin.
Dans ces solutions transparaissent l'aveu de ce qu'un auteur
soucieux et conscients de la qualité des contenus qu'il veut publier ne
peut, du fait de la profusion du droit, de la nécessité de le
trier et le sélectionner, parce que ce n'est pas là son seul
métier et qu'il ne peut seul en assurer la pleine publicité, se
passer d'éditeur.
Ainsi:
1. Les solutions avancées par
Frédéric Rollin appellent à la contribution de ses
éditeurs pour assurer la promotion et la publicité des contenus
de son blog.
« Il me semble que pour pouvoir se
poursuivre, cette aventure que constitue la rédaction de ce blog suppose
plusieurs développements. Le premier, qui est en cours de
concrétisation, est un partenariat avec un éditeur juridique,
Lextenso. Celui-ci devrait avoir, au moins dans un premier temps, trois
composantes : la possibilité de créer des « liens
profonds » vers les versions électroniques des revues
diffusées par Lextenso (et je manquerai pas notamment, de m'appuyer sur
la Revue du droit public qui est en ligne depuis quelques semaines, et qui est
une revue regrettablement oubliée dans le Maëlstrom des
publications « d'actualité ») ; l'insertion de
blogs juridiques dans le moteur de recherche Lextenso, à
côté des Revues précédemment évoquées,
et un partenariat avec la librairie électronique LGDJ (j'essayerai
notamment de mettre en ligne des ouvrages pointus ou les annonces de
souscription de Mélanges). »
Frédéric Rollin ne cherchaient, en fait, par
là qu'à « labéliser » les contenus de
son blog:
· Les rattacher à « la
famille » des produits de ses éditeurs,
· Leur assurer par la même une plus grande
visibilité,
· Et leur permettre de bénéficier de la
présomption de confiance, qualité et fiabilité, qui est
attachée aux produits des éditeurs juridiques.
« Toute contribution est
apparentée à celles qui l'ont précédée,
[...] elle est inscrite dans une famille qui permet [...] son identification
par le lecteur, grâce à la mémoire qu'il conserve [de la]
marque ou d'une collection. Celles-ci créent un véritable climat
de confiance, fondé sur le caractère sérieux, exigeant,
rigoureux, que l'on accorde à une marque» indiquait
l'éditeur Charles Vallée, s'agissant des produits portant la
marque Dalloz.
2. Elles en appellent ensuite à
la multitude d'auteurs dont bénéficie l'édition.
« Le second, tient à ce que
j'aimerais passer, dans des conditions que je n'ai pas encore bien
envisagées, d'un blog purement personnel a un blog
« collaboratif », soit sous une forme institutionnelle
(comme le blog droit administratif qui a deux co-auteurs) soit sous la forme de
publication de notes sur « invitation » ou
« proposition ».
c) Les blogs de la doctrine des
éditeurs.
« Surtout, nos lecteurs-utilisateurs
désirent trouver dans nos productions des opinions faisant
autorité. Ils attendent des signatures. Ce sont celles, dans la
très grande majorité des cas, de professeurs de droit, de
magistrats, de hauts fonctionnaires ou
d'avocats. »219(*)
« Je parle ici de doctrine au sens large,
c'est-à-dire les chroniques, points de vue, notes, conclusions,
observations. Pour simplifier, nous parlons de doctrine pour tous les
manuscrits qui nous sont envoyés par des auteurs extérieurs
à Dalloz (de l'université, du barreau, de la
magistrature) ».220(*)
A s'en fier à leurs discours, la doctrine des
éditeurs se composerait des avocats, des universitaires, des magistrats
et des haut-fonctionnaires. Avec l'idée que leurs auteurs
« sont pour le plus clair »221(*) des universitaires et,
qu'ils accordent aux plus « jeunes » d`entre eux, ainsi
qu'aux praticiens: avocats et membres de la magistrature, de bien moindres
égards...
« Si je peux donner un conseil aux
futurs jeunes auteurs, c'est de proposer à la rédaction de
courtes notes sous des arrêts récents ( ne dépassant pas
trois pages de la revue ) plutôt que des chroniques pour lesquelles je
dispose en permanence de quatre à cinq mois de marbre (le marbre est
constitué du stock de manuscrits en attente de
publication) »222(*).
« La notoriété fait
augmenter les ventes : elle ne s'acquiert qu'avec l'âge? Le souci
d'efficacité conduit parfois à préfèrera des jeunes
enseignants ou des praticiens dont la moindre fiabilité sera
compensée par des délais abrèges de production ou des
conseils plus directement profitables ».223(*)
Ce sont ainsi pour ces deux derniers publics (les
praticiens: avocats et magistrats et les jeunes auteurs) que l'on peut dire
rejetés de l'édition, que le blog aurait dû à s'en
fier au discours des « zélateurs de la doctrine
virtuelle » avoir un impact majeur.
On remarque cependant que les avocats ont une pratique
du blog essentiellement commerciale et que les jeunes enseignants auxquels on
ajoutera les doctorants ainsi que les membres de la
« magistrature » sont peu nombreux
à avoir investi ce « nouvel espace de publication »
et emploient rarement les blogs dans le souci de pallier au peu de
crédit que leur accorde les éditeurs.
c-1) Les blogs de magistrats :
· Les blogs du magistrat Michel
Huyette.
La justice des mineurs :
Il s'agit d'un blog d'un magistrat consacré aux
« réflexions et débats autour de la justice civile et
pénale des mineurs », qui bien que « de plus en plus
au coeur de l'actualité est mal connue du grand public» et
fait l`objet d`une « présentation »
« souvent peu conforme à ce que connaissent et vivent les
professionnels de terrain. »
Son auteur a créé ce blog, car il lui
« a semblé important de partager expériences et
réflexions avec [ses] concitoyens pour que quelles que soient les
opinions des uns et des autres, elles se fondent sur une réalité
et non sur des préjugés. »
Paroles de juge :
Il s`agit du blog d`un magistrat qui « accueille
aussi souvent que possible des contributions d'autres
collègues ».
« Créé après la tourmente de
l'affaire dite "d'Outreau", il est né de la volonté collective de
magistrats de prendre la parole et de participer aux débats concernant
la justice, dans son sens le plus vaste » et « a
été conçu comme « un espace de paroles pour
[ceux d'entre eux] qui souhaitent échanger avec leurs
concitoyens »
A noter qu'il comporte une rubrique
« intitulée "Défouloir"» dans laquelle peuvent
être abordés « tous les autres sujets sur lesquels on a
parfois envie de s'exprimer parce qu'ils nous mobilisent, parce qu'ils nous
tiennent à coeur, parce qu'ils nous passionnent ou nous
révoltent. »
· Le blog
Ça
balance.
Dans ce blog hébergé par le site du journal
Libération, un ancien magistrat membre de la commission justice du PS,
auteur de deux ouvrages critique sur la justice qu'il y présente,
décrypte dans une même perspective l'actualité de cette
institution et de son fonctionnement.
· Le blog Droit des enfants.
Il s'agit du blog d'un juge pour enfants. Avec ce blog, il a
souhaité « nouer le débat sur des sujets qui sont souvent
délicats et où aucun ne possède LA
vérité. »
Il s'excuse « à l'avance » pour
« les fautes de frappe qui pourraient subsister » et qui
seraient selon lui « dérangeant[e] mais pas
grave[s] ».
· Le blog
Justice
au singulier.
Il s'agit du blog d'un magistrat qui dit vouloir rompre le
« silence de la haute hiérarchie judiciaire qui n'intervient
que sur commande, laissant trop souvent la parole au Garde des Sceaux sur des
sujets qui la concernent pourtant au premier chef » et engager le
dialogue avec [ses] concitoyens sur les problèmes de
justice. »
Etant à noter qu'il y énonce les affaires
qu'il a requises et qui ont eu « un fort retentissement
médiatique », qu'il y présente les ouvrages qu'il a
écrit seul ou en collaboration et que des liens renvoient à ses
interviews dans des grands journaux.
Bilan : Les Blogs de ces magistrats sont pour
l'essentiel orientés vers l'idée de réfléchir et
« participer au débat » autour de la justice, ses
dysfonctionnements; se rapprocher et nouer un dialogue avec les
citoyens....
Aucun de ces auteurs ne semble y avoir vu un espace
concurrent de l`édition. Etant entendu que deux d'entre eux y
présentent leurs ouvrages.
c-2) Les blogs des jeunes auteurs de
l'édition.
Les blogs des jeunes auteurs de l'édition sont
au nombre de 11:
1) J.R.C.T
Il s'agit d'un blog « administré par un
attaché temporaire d'enseignement et de recherche(ATER), chargé
de travaux dirigés en droit administratif et en droit des
libertés fondamentales » à l'Université du Maine.
« Il s'adresse aux étudiants des
facultés de droit (et particulièrement aux siens), mais aussi
à leurs (plus jeunes) enseignants ».
Il délivre des conseils et des informations relatives
à l'actualité juridique, à la vie à
l'Université », à « l'apprentissage [et aux
débouchés] du droit public » et répond aux
demandes de conseils qui lui sont adressées par le biais des
commentaires.
Son blog renvoie à son espace-cours Moodle qui est
gratuit pour les utilisateurs de son blog.
2)
Le Blog de Daniel Bert -
Au détour du Droit
Il s'agit du blog d'un ATER à
l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines « avant
tout destiné [à ses] étudiants. »
Il y a glissé « des références
utiles et des conseils pour la préparation des travaux
dirigés. » Il y présente également ses
principales publications.
3)
Actualité
du droit du travail en ligne
Il s'agit du blog consacré au droit du travail, de
l'emploi et de la formation professionnelle d'un chargé d'enseignement
vacataire en droit du travail et responsable administratif du service
universitaire de formation d'une faculté de droit.
On y trouve « le contenu » de certaines
de ses « interventions », « des commentaires
d'actualités sociales » ainsi que des «ressources
pédagogiques » à destination de ses étudiants
(cours et «appuis » de travaux dirigés » et de
ceux qui participent aux « sessions [s] de formation »
continue.
4) Le droit au collège universitaire
français.
Il est le premier blog du professeur Matthieu Escande :
doctorant et « enseignant-chercheur en Droit, auprès de
l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne détaché au
sein Collège Universitaire français de Moscou »
« Destiné aux étudiants en Droit du
Collège Universitaire Français de Moscou » auxquels il
enseigne, ce blog « a pour but de proposer des informations
complétant les enseignements juridiques qui [leur] sont dispensés
[...], mais n'a aucunement vocation à se substituer à
eux.»
Il est ouvert aux commentaires.
5) Le blog de Mélanie
A l'origine, il s'agissait d' « un blog
classique », dans lequel une étudiante en master recherche en
droit souhaitait parler d' « un peu de tout »:
« du droit », des « actualités de sa
fac » et de ses « loisirs ».
Toutefois, devenu doctorante et au fil de ses billets, son
blog s'est transformé en un blog strictement consacré aux
« actualités juridiques et [à celles de sa]
faculté ».
Ces billets comportent souvent des informations brutes peu
commentées et pratiques.
« Mercredi 14 février 2007 3 14 /02
/2007 10:44
Quelques
réformes...
>>> Le projet de loi de réforme de la protection
de l'enfance a été adopté en seconde lecture par le
Sénat le 12 février et sera soumis au vote le 22 février
2007. Il a apporté quelques petites modifications, mais vous pouvez vous
y reporter directement:
http://www.senat.fr/dossierleg/pjl05-330.html
>>> Un projet de loi peutintéresser les
étudiants que nous sommes: le projet de Loi visant à organiser le
recours aux stages proposé par la commission de Jean-Pierre GODEFROY, le
18 mai 2006. Il a été adopté en séance publique
hier (13 février) par 202 voies sur 329 suffrages exprimés.
En voici le lien:
http://www.senat.fr/leg/ppl05-364.html
>>>
Projet de loi portant diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire
dans le domaine du médicament. L'urgence a été
déclarée... Il est en discution au Sénat aujourd'hui
même.
Objet du texte : L'harmonisation européenne dans le
domaine du médicament qui a débuté avec la publication
d'une première directive en 1965 s'est poursuivie depuis lors. Une
étape importante a été franchie en 1995 lors de la
création de l'Agence européenne du médicament. À la
lumière de l'expérience et des évolutions du secteur, les
autorités européennes ont précisé un certain nombre
de points de la législation communautaire en matière de
médicament.
Lien:
http://www.senat.fr/dossierleg/pjl06-155.html
Par Mélanie - Publié dans :
Droit »
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6) Le blog de droit administratif.
Il s'agit du blog commun à un ancien allocataire de
recherches, un ancien ATER et un ancien élève-avocat, titulaire
d'un DEA et enseignant.
Ce blog est pour eux un espace d'expression ou donner leur
« avis », leurs idées, se faire entendre sur le
droit... Ainsi, qu'un espace d'échange et de discussion, avec leurs
pairs et avec leurs ainés: il est un « outil d'échange
intellectuel »:
1. Ce que révèlent les billets qu'ils ont
consacré aux blogs.
· « Un blog tenu par un
grand universitaire disposera à l'évidence d'une plus grande
autorité qu'un modeste blog mis à jour par trois
étudiants, et cela est bien normal. Faut-il pour autant faire taire les
étudiants au profit du professeur ? Discutable. Et si, par le plus grand
des hasards, les étudiants avaient un jour des choses
intéressantes à dire...»
· « Il existe certes de nombreux
blogs « académiques », tenus par des professeurs de renom,
mais le seul fait de venir régulièrement apporter des
commentaires à nos modestes billets démontre qu'ils ne voient pas
d'un mauvais oeil, bien au contraire, la montée de blogs juridiques non
tenus par des universitaires. »
· « Compte tenu de la
facilité technique de l'ouverture d'un blog, l'écriture juridique
devient à la disposition de tous et non plus la chasse gardée des
seuls professeurs d'Université : « l'oeuvre de doctrine n'est plus,
de facto, réservée à la caste des professeurs et de leurs
futurs successeurs, blanchis sous un même harnais ; tiennent aussi la
plume des étudiants novices, des doctorants en herbe, des juristes sans
titre universitaire ronflant et de parfaits anonymes, sans « droit »
ni titre ».
Le doctorant en herbe que je suis ne peut que
regretter cette prise de position. N'aurait-on le droit de donner son avis sur
le droit, ou même seulement de rendre compte des évolutions du
droit qu'une fois le concours de l'agrégation en poche
? »224(*)
2. Avec l'idée que cela transparait
également dans la forme et le contenu de leurs billets qui comportent
des notes de bas de pages et font montre d'une certaine réflexion. En
ce sens, ils ne commentent pas l'actualité juridique à chaud.
CNE : le Tribunal des conflits botte en
touche
Par François GILBERT :
Les Grands arrêts de la jurisprudence administrative
ne s'enrichiront pas de la décision que l'on attendait et l'arrêt
Septfonds gardera, a priori, sa place dans la prochaine édition
de l'ouvrage.
En effet, on rappellera que, par jugement en date du 28 avril
2006, le Conseil des prud'hommes de Longjumeau a écarté
l'ordonnance du 2 août 2005 instituant le contrat nouvelle embauche
(CNE), qui n'avait pas été expressément ratifiée,
comme contraire à la convention 158 de l'Organisation internationale du
travail. Par arrêt avant dire droit en date du 20 octobre 2006 , sur
appel du ministère public, la Cour d'appel a rejeté le
déclinatoire de compétence pris par le Préfet de l'Essonne
aux motifs que :
[...]
Or, dans une décision en date du lundi 19
février 2007, le Tribunal des conflits, s'il a bien annulé
l'arrêté de conflit pris par le Préfet de l'Essonne, n'a
toutefois pas pris position sur la possibilité pour le juge civil
d'opérer un contrôle de conventionnalité des actes
administratifs. En effet, il ressort des divers renseignements que j'ai pu
recueillir et de l'
article
du journal Le Monde consacré au sujet, que la Haute juridiction
a considéré que l'ordonnance instituant le CNE a fait l'objet
d'une ratification implicite et avait, dès lors, perdu son
caractère réglementaire.
On regrettera vivement que le Tribunal des conflits n'ait pas
eu l'occasion de trancher la question de fond qui lui était soumise,
puisque cette revendication de l'ordre judiciaire n'est pas entièrement
nouvelle. Notamment, par un arrêt du 6 mai 1996, la Chambre commerciale
de la Cour de cassation avait jugé qu'il appartenait au juge judiciaire
d'écarter l'application d'un règlement en raison de son
incompatibilité avec les dispositions du Traité
communautaire [
2].
Suite, donc, au prochain épisode.
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7) Les jeux d'argent et de hasard.
Il est le second blog de Matthieu Escande et est
consacré à l'actualité du droit des jeux d'argent et de
hasard qui est l'un de ses thèmes de recherches et justifie sa
présence sur de nombreux réseaux sociaux.
Il y décrypte l'actualité des jeux d'argent et
de hasard sous l'angle du droit. Etant à relever que si son blog
délivre parfois des analyses et commentaires
poussés(2) qu'il qualifie lui-même, de doctrine
(elles sont au nombre de cinq), ses commentaires relèvent pour
l'essentiel de décryptages juridiques à
chaud(1).
(1) Vendredi 6 août 2010
Mr
Green commet des erreurs et ne respecte pas les règles du
jeu
Le casino en ligne suédois, Mr Green, (
https://www.mrgreen.com) a
corrigé une erreur technique hallucinante. En effet, les utilisateurs
d'un de ses jeux payants ne pouvaient tout simplement pas perdre leur argent.
Les cyberjoueurs pouvaient utiliser de l'argent sans que leur compte soit
débité, alors que leurs gains arrivaient bien sur leurs comptes.
« C'était un peu comme aller au distributeur de billets en libre
service », selon le directeur du casino en ligne. Les quelques 200 heureux
bénéficiaires de l'erreur ne pourront pas garder leur argent :
leurs comptes ont été corrigés des gains indus.
Il s'agit du jeu intitulé « House of Fun », et
le secret est de trouver l'issue d'une maison en ouvrant diverses portes et en
cliquant sur des animations.
La direction se prévaut que le jeu
est nouveau et que les erreurs peuvent arriver au début et ceci afin de
ne pas payer les internautes qui ont gagné. Mais ont-ils
réfléchi à la situation inverse, si par exemple un
cyberjoueur peut se voir restituer ses pertes parce qu'il débute, parce
qu'il s'agit de sa première partie ?
Mr Green casino online
devrait méditer à cela lorsqu'il accompli de tels actes et le
gouvernement suédois devrait interdire des agissements aussi
inégalitaires pour les joueurs en ligne face à un
opérateur. Rappelons que dans les contrats aléatoires
réside le principe selon lequel l'aléa chasse l'erreur
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9) Le blog
Droits
Funèbres
Il s'agit du blog d'une « allocataire de recherche
en droit public » qui semble porter un grand intérêt au
« droit funéraire », thème sur lequel elle a
beaucoup écrit et travaillé.
Dans ce blog, elle y aborde ce droit et d'une manière
générale tout ce qui s'attache de plus ou moins près au
funéraire (histoire, art..).
Le droit funéraire est pour elle une matière
« très riche », mais « peu
reconnue ». Ce qui est la raison pour laquelle elle a souhaité
en « faire un point » sur ce blog.
Et si son blog est tenu avec beaucoup de sérieux et
rigueur: y figure la bibliographie des ouvrages qu'elle a parcourus pour
rédiger ses billets, elle estime cependant ne pas y fournir un contenu
comparable à celui qui peut être délivré dans les
revues des éditeurs juridiques.
« La multiplication des blogs à objet
juridique (BOJ)... a t-elle réellement une incidence sur la doctrine ?
Je ne le crois pas, comme vous le précisez tout dépend de ce
qu'on entend par doctrine. La preuve rien n'empêchera les administratives
de se plonger avec avidité dans l'AJDA... Il est cependant certain que
les BOJ sont une fenêtre intéressante pour nous doctorants
même si hélas trois fois hélas nos efforts de blogueur ne
sont pas comparables à une publication en bonne et due
forme... »
Marion
Perchey : Le jeudi 22 février 2007. Commentaire
au billet du blog de droit administratif: « Multiplication des Blogs
juridiques. Vers un déclin de la doctrine »
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10) Le
Blog
de François-Xavier Roux Demare.
Il s'agit d'un blog, dans lequel un
« étudiant en doctorat » partage son
« avis personnel sur l'évolution juridique et politique au
niveau national et international. »
« L'idée de créer ce blog [lui est]
venu, lorsque [il a été] confronté au manque
d'informations sur la coopération pénale internationale » et
il a ainsi créé ce blog « pour diffuser ses
idées et ses réactions sur des sujets de l'actualité
politique ou juridique » et « pouvoir
bénéficier des commentaires et des réactions de toute
personne intéressée par la matière, qu'ils soient
universitaires - praticiens ou citoyens. » Il y présente
sommairement son cursus et y établit également un lien avec ses
étudiants.
«
fxrd: Rattrapage de l'interrogation
d'Histoire du droit le mercredi 28 avril sur justificatif valable et
après avoir pris contact directement avec moi.
6 avr 10, 14:38
fxrd: Consultation des copies de
procédure pénale pour mes étudiants le mercredi 28 avril
à 11h00.
5 avr 10, 19:38
fxrd: transmise par mail. Le
rattrapage s'effectuera la semaine suivante. Merci pour votre
compréhension. FXRD (ATTENTION Information concernant que le Groupe
116).
5 avr 10, 19:37
fxrd: ANNULATION du cours d'Histoire
du Droit de ce mardi 6 avril de 8h à 9h30. Cette annulation ne concerne
que ce premier cours, non les autres cours de la journée. Cette
information vous a été aussi. »
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11)
Le
Blog de Finances publiques
Il s'agit d'un blog commun à des doctorants
fiscalistes appartenant au même centre d`étude consacré
« à l'actualité en matière de finances
publiques et de droit fiscal. »
« Il a pour objectif de faire vivre et
d'échanger commentaires, points de vue, autour de l'actualité des
finances publiques et du droit fiscal » et se présente comme
« un lieu de réactions et d'analyses sur ces matières
[...] ouvert à tous ceux qui le souhaitent. »
A noter cependant que les contributions sont
filtrées: « Pour émettre un avis, une opinion, une
information, un article », il faut envoyer un mail aux contributeurs.
Ce qui induit des contributions élaborées,
réfléchies et posées, qui bien que consacrées
à l'actualité ne tiennent pas du commentaire brute ou à
chaud.
Billet du vendredi 9 avril 2010 :
Le vrai débat de la suppression des niches fiscales.
« Le Premier ministre vient d'annoncer sa
volonté de supprimer ou à tout le moins réduire
les « niches fiscales ». La bataille est engagée
et... le débat aussi. En effet, cette charge contre les « niches
fiscales » constitue une vraie question sur laquelle il convient de
s'arrêter. Dans un premier temps nous reviendrons sur cette notion de
« niches fiscales » avant d'envisager en quoi la question des «
niches fiscales » constitue un vrai débat...
Cette expression de « niches fiscales » recouvre en
réalité toute une série de mesures diverses et
variées, sans aucun lien entre elles, mais qui ont toutes pour
finalité commune de constituer ce que l'on appelle de la «
fiscalité dérogatoire ». En effet, il s'agit le plus souvent
de mesures ponctuelles, dérogatoires au droit commun,
dans le but de favoriser une catégorie de contribuable, dans n'importe
quel domaine de la fiscalité. L'objectif peut être social,
économique, mais aussi relatif à l'aménagement
territorial, ou encore idéologique... voire
écologique »
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Il est également un instrument au service de la
communauté des juristes fiscalistes: un espace de réflexion qui
l'informe de ses colloques, conférences et autres actualités.
Bilan: Les blogs des jeunes auteurs sont
comme ceux de leurs « ainés » tournés vers la
communauté universitaire (Leurs collègues) et étudiante
(Ceux auxquels ils enseignent).
Et s'ils peuvent parfois indirectement toucher les publics
professionnels du premier marché de l'édition, aucun de ces blogs
n'est tourné vers le grand public ou inscrit dans une quelconque
démarche de vulgarisation.
Il apparaît également que leurs blogs sont tous
des blogs juridiques (non simplement de juristes): Lorsqu'ils
n'utilisent pas le blog uniquement dans le but d' établir un lien avec
leurs étudiants ou d`informer rapidement sur le droit ou leurs
facultés, ils l'utilisent comme une tribune d'expression et un vecteur
de diffusion, d'échanges et de discussions, souvent, autour de leurs
« idées » et « avis » sur le
droit, et qu'ils ne les envisagent pas comme des alternatives aux
revues dans lesquelles ils aspirent toujours être
publiés.225(*)
Le blog apparaît davantage comme un lieu d'information,
d'expression, de discussion et d'échange sur le droit, qui leur a offert
une chance de pouvoir s'exprimer, se faire entendre, discuter et
échanger avec leurs pairs, mais également avec leurs
ainés.
Et en effet:
· Le blog est le seul espace dans lequel des
étudiants peuvent librement dialoguer et échanger sur le droit
avec leurs enseignants.
· Il est le seul espace où une fois levée
la crainte révérencielle, un dialogue peut se nouer avec leurs
professeurs et leurs avis peuvent être pris en
considération.226(*)
Ainsi, lorsqu'ils ne mettent pas en ligne des informations
pratiques, rapides, parfois brutes227(*), qui sont la manifestation du blog tels que les
auteurs de l'édition l'avaient envisagé, ils soignent et
construisent leurs réflexions qui ne sont ni
éphémères ni immédiates, résistent parfois
même brillamment à l'épreuve du temps et connaissent des
succès relatifs.
Ce qui induit qu'ils se retrouvent souvent confrontés
aux difficultés qu'ont rencontrées les universitaires-blogueurs
titulaires de blogs juridiques.
· Soucieux de fournir un contenu de qualité, ils
se retrouvent pris dans l'engrenage du temps et de la surcharge de travail,
espacent leurs billets, abandonnent ou font appel à la multitude
d'auteurs dont bénéficie l'édition, si cela n'était
pas déjà leur politique de départ.228(*)
Il faut sauver le Blog Droit
administratif
« Les lecteurs les plus assidus du blog l'auront
sans doute constaté, le rythme de publication des billets s'est
considérablement ralenti ces derniers mois. La faute n'est pas à
rechercher dans l'actualité juridique, toujours aussi riche, mais dans
la disponibilité des auteurs du blog. L'activité d'avocat de
François lui laisse de moins en moins de temps, Alexis prépare
divers articles en vue des concours de l'enseignement supérieur et
Alexandre essaie de finir sa thèse.
Si nous ne voulons pas que le blog devienne seulement un forum
de discussion sur d'anciens billets et un outil d'information bibliographique,
les contributions d'invités doivent se développer. Le Blog Droit
administratif a toujours été, et nous souhaitons qu'il reste, une
entreprise collective. Grâce à vous, il est devenu un formidable
outil d'échange intellectuel. Pour le conserver, d'autres auteurs
doivent nous rejoindre. Aussi, n'hésitez pas à nous écrire
pour nous proposer vos contributions. Tout billet juridique autour du droit
public en général, et du droit administratif en particulier, est
le bienvenu. La seule condition étant de ne pas publier sous pseudo.
En attendant de vous lire... »
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Il convient enfin de relever que leurs publics ne voient
aucunement dans leurs blogs une alternative à la consultation des revues
des éditeurs juridiques.
Commentaires : au billet Multiplication des Blogs
juridiques. Vers un déclin de la doctrine ?
Le mardi 20 février 2007 par Julien :
« Comme disait, avec ironie, mon professeur de droit
administratif (Francis Chauvin) : " ce qui est un apport doctrinal chez
l'enseignant est une erreur chez l'étudiant". Alors bonne
continuation pour votre blog que j'ai plaisir à consulter. A
défaut d'être l'enfant de sommités de la matière, il
permet d'avoir rapidement connaissance de l'information. Après, que
chacun se reporte utilement aux revues de référence s'il le
désire. »
Le mercredi 21 février par Manuel:
« Une discussion de couloirs n'a jamais
l'autorité d'un cours magistral. Mais bien des discussions de
couloirs éclairent le cours magistral. Et, pour autant que le
professeur s'y joigne, une discussion de couloirs fait parfois évoluer
le cours magistral. »
Le dimanche 25 février par Somni:
« Les blogs juridiques n'ont en principe pas le
même objet que les revues juridiques. Je ne comprends vraiment pas le
procès qui leur est fait, d'autant plus qu'ils ne font nullement de
l'ombre à ces revues. Bien au contraire même, ils pourraient
inciter des profanes à s'y rapporter, afin d'avoir une information plus
détaillée, plus recherchée sur les sujets qui les
intéressent. Quant aux juristes qui s'adonnent à ce moyen de
communication, ils continueront de toute façon à la lecture des
revues sans lesquelles ils ne pourraient alimenter leur propre
réflexion. »
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d) Les autres blogs juridiques.
Les autres blogs qui constituent la blogosphère
juridique ne sont pas le fait des auteurs traditionnels de l'édition.
· Ils sont le fait d'étudiants de second cycle,
parfois sous la tutelle de leurs professeurs, de juristes d'entreprises, de
documentalistes juridiques, de notaires, de simples fonctionnaires,
d'associations, de communautés, d`individus taisant parfois leurs
fonctions ou leurs identités...
· Ils sont un aspect de la blogosphère, qui
à l'origine a pu révéler un besoin de s'exprimer sur le
droit indépendant de tout motif de carrière, mais qui à
mesure du temps et des succès qu'elle a connus, est également
devenu la marque d'une recherche indirecte de reconnaissance et une
émanation du blog-vitrine, rassemblement, promotion de soi, de son
association ou de ses idées.
· Enfin, traversés par une frontière
similaire à celle qui nourrit pour les autres blogs la distinction entre
blogs juridiques et blogs de juristes, lorsqu'ils n'ont pas vocation
strictement communautaire229(*) et s'ils leurs arrivent de se présenter comme
des lieux d'échanges et réflexions, ces blogs sont pour
beaucoup230(*) une
manifestation du blog tel que les auteurs de l'édition l'avaient
envisagés et décrits: Lieux d'une information
« immédiate »,
« éphémère »,
souvent « participative », ils tiennent souvent du
commentaire à chaud, de la mise à disposition d'informations
brutes, pratiques, faiblement commentées, de la simple description ou
explication d'états du droit positif; renvoient, parfois aux articles
de doctrine qui ont été écrits sur les questions qu`ils
traitent et expriment rarement « le souffle d'une réflexion
approfondie »231(*).
1) Et ce, souvent en toute conscience de
leurs auteurs qui n'ambitionnent parfois rien de plus qu'informer et
délivrer des informations :
· « Depuis la création du blog en
septembre 2007, j'essaie d'instruire et de divertir les lecteurs en les
informant des plus récentes jurisprudences, modifications
législatives, sans oublier les inventions loufoques ou
étranges. »
Le blog du droit européen des
brevets.
· « Toute l'info sur
l'impôt sur le revenu, la taxe d'habitation, la taxe fonciere, la
redevance audiovisuelle, l'ISF,...toutes les nouveautés fiscales
! »
Impôt-info.
· « Je suis un juriste français en
droit des affaires. Ce blog a été mis en ligne pour vous
informer en matière juridique et fiscale, pour vous faire part
de mes coups de coeur. »
Juriblogsphere
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2) Avec l`idée que leur langage et
leurs développements sont souvent, clairs, compréhensibles et
accessibles à un grand public non initié auquel ils sont parfois
expressément destinés.
Ce qui en fait pour beaucoup des vecteurs potentiels de
« démocratisation de l'accès au droit ».
« J'ai crée ce blog pour vulgariser un droit
complexe et riche
vous trouverez sur ce blog des billets et commentaires sur
l'actualité juridique, des analyses de textes et des billets plus
engagés sur des sujets qui me tiennent à coeur comme la
pauvreté, le mal logement, les inégalités le monde du
handicap mental
je reste anonyme car ce blog n'est pas un moyen
détourné pour me faire une clientèle sur le net.
Ce
blog n'est pas non plus un lieu de consultations juridiques. Je ne
réponds à aucune question posée en commentaire visant
à obtenir un renseignement à usage personnel ».
Actualités
droit du travail.
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Le régime borloo neuf peut compléter le dispositif
Scellier ou Robien car il ne s'applique que pour du neuf. Il est applicable
depuis le 1er octobre 2006.
Paris = 17,32 euros le m² mensuel. Zone 2 = 12,04 euros
le m² mensuel.
Il ouvre droit à réduction sur les revenus fonciers
bruts de 30%, en cas de cumul avec le Robien il y aura un amortissement
supplémentaire à hauteur de 2,5% par an renouvelable une fois
suivant les 9 ans du Robien. En cas de cumul avec le Scellier il y aura une
réduction supplémentaire de 2% pendant 3 ans renouvelable une
fois suivant les 9 ans.
Blog cravate de notaire-Régime
Borloo neuf
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3) A ceci près que rien ne garantit
la fiabilité de leurs écrits. Ce qu'ils admettent parfois.
.« L'opinion exprimée ici n'engage que
moi.
Je ne garantie pas l'exactitude des analyses juridiques faites
sur ce site : il ne s'agit pas de consultation juridique.
Si vous avez une question
particulière, consultez un
avocat. »
Blog: Décryptage: droit, nouvelles
technologies...
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Ainsi, parce qu'ils améliorent leur connaissance du
droit et parce qu'ils leurs fournissent des espaces où en
débattre, ces blogs sont comme la grande majorité des blogs, et
particulièrement lorsqu'ils s'attachent à l'actualité, des
vecteurs d'informations rapides et citoyennes qui viennent conforter et
renforcer les informations délivrées par la presse quotidienne et
permettent aux particuliers de s'associer à la vie politique et
juridique
e) Bilan: Le blog dans son rapport à la presse
généraliste.
La presse généraliste a « de plus en
plus » tendance à recueillir l'avis de la blogosphère
juridique lorsqu'elle souhaite « donner un éclairage [...]
sur des questions de société »232(*).
Cependant et loin de l'idée défendue par
Félix Rome233(*),
ce recours aux blogs ne se fait pas aux détriments des «
ressources de l'édition juridique traditionnelle » et de
« la hiérarchie [et du] temps de [la]
réflexion », que la presse généraliste aurait
ainsi délaissées au profit de « la vitesse de
réaction » :
· Lorsque la presse généraliste se
réfère à la blogosphère juridique234(*), elle tente souvent de
prélever à chaud une ou des opinions qu'elle voudrait
révélatrice de celles « des
juristes » sur des questions d'actualité brûlantes.
Droit au logement opposable : les blogs de juristes
sceptiques
14 avril 2007
Le Monde.fr
Longues analyses et débats passionnés dans les
commentaires : les blogs juridiques analysent en profondeur, mais avec
scepticisme, le droit au logement opposable.
http://legauchisterepenti.oldiblog.com/?page=articles&rub=0&nba=3
%28
http://www.lesenfantsdedonquichotte.com/v2/charte.php%29
Pour le, c'est clairement "un OLNI", un objet
législatif non identifié, et c'est surtout le signal du lancement
d'un "grand concours de démagogie". Le droit au logement opposable,
l'une des mesures réclamées par , s'est imposé en quelques
semaines dans l'agenda politique, mais suscite la méfiance de nombreux
blogueurs.
http://malika-et-sylvie.blogs.nouvelobs.com/archive/2007/01/03/j%E2%80%99oppose.html
http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php?2007/01/03/505-le-droit-au-logement-opposable-ou-de-l-art-de-prendre-l-electeur-non-juriste-pour-un-benet
"Opposable" : "Apparu au milieu du XIXe siècle, cet adjectif
formé à partir du verbe 'opposer' désigne dans le
vocabulaire du droit ce qui peut être donné comme argument contre
un tiers", rappelle le blog . Un terme "docilement repris par les journalistes,
qui n'ont guère l'air de s'interroger sur le sens exact de cette
expression et sur son application concrète", estime le blogueur-avocat ,
qui se lance dans une longue analyse du concept.
LES JURISTES SCEPTIQUES
http://www.legifrance.gouv.fr/texteconsolide/ACECQ.htm
"La loi proclame un droit au logement", rappelle-t-il. "Cette
proclamation a eu lieu dans ." Rendre le droit au logement opposable
"crée une obligation à la charge de l'Etat, en fait du maire, de
fournir un logement. Le non-respect de cette obligation pouvant être
porté devant le juge administratif, qui condamnera le cas
échéant l'Etat à indemniser l'administré non
logé malgré ses demandes".
Mais ce droit demande à être
précisé, note l'avocat. "Les conditions prévues par la loi
permettant d'obtenir ce logement restent à définir",
écrit-il. "La procédure d'indemnisation devant le tribunal
administratif prend des années (dans 15 jours, un tribunal administratif
va examiner une requête que j'ai déposée début 2004)
pour des sommes misérables (la mort d'un enfant de 10 ans est
indemnisée quelques milliers d'euros, alors le fait de ne pas avoir
trouvé un logement, je vous laisse imaginer). Et surtout, la loi ne
permet pas de créer des logements là où il n'y en a pas.
Bref, des demandes aboutissant à une indemnisation effective seront
rarissimes, en supposant qu'il y en ait un jour."
http://frederic-rolin.blogspirit.com/archive/2007/01/03/le-droit-au-logement-opposable-icone-mediatique-ou-bouclier.html
Un scepticisme partagé par : "Le sans-logement aura le droit
d'obtenir un logement ? Fort bien. Et si l'administration (on cherche encore
laquelle) lui dit non, je n'en ai plus, ou non je n'ai plus de budget. Quid ?
Il pourra saisir les tribunaux. Fort bien. Et si le juge lui donne raison. Quid
? Il retournera devant l'administration. Elle ne pourra pas inventer un
logement en quelques semaines, ou dégager un budget dans le même
délai. Donc ? Donc rien. Ou plutôt si, la même chose que
d'habitude : hébergements collectifs provisoires, voire
développement de nouvelles formes d'hébergement collectif
durable."
UN DROIT PAS TOUT À FAIT NOUVEAU
http://dinersroom.free.fr/index.php?2007/01/03/308-les-brumes-du-droit-au-logement-opposable
http://dinersroom.free.fr/index.php?2007/01/03/308-les-brumes-du-droit-au-logement-opposable#c2796
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnDocument?base=JADE&nod=J5XCX2003X12X000009802526
De blog en blog, juristes et étudiants en droit se
répondent et comparent leurs analyses. A la suite d'une longue note de ,
rappelle que le droit au logement est déjà, dans certaines
circonstances, opposable : "Par droit 'opposable', il faut entendre sans aucun
doute droit 'justiciable' (invoquable en justice, opérant), ce qu'il est
déjà pour partie", écrit-il. "Le droit au logement est,
par la volonté du législateur 'opposable' aux
collectivités territoriales ou leurs groupements (20 % de logements
sociaux et mécanisme de substitution-sanction par le représentant
de l'Etat) et il est invoquable, par exemple, par les nomades", explique-t-il
en prenant comme exemple de la cour d'appel de Nantes.
http://rene-de-beauregard.blogspirit.com/archive/2007/01/03/l-homme-de-l-ann-eacute-e-c-est-don-quichotte.html
http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/024000619/0000.pdf
http://www.u-m-p.org/site/index.php/ump/s_informer/discours/reunion_publique_perigueux_12_octobre_2006
http://www.marie-noelle-lienemann.eu/article/articleview/5872/1/916/
http://paris-glasgow.blogspot.com/2007/01/fait-dhiver.html
http://www.opsi.gov.uk/acts/acts2002/20020007.htm
http://denismlm.blogspot.com/2007/01/droit-au-logement-opposable.html
La France n'est d'ailleurs pas le premier pays à
s'intéresser à cette possibilité. "Ce dispositif existe
depuis 2002 en Ecosse", rappelle , notant toutefois que "si les solutions
d'abri ne manquent pas là-bas, les problèmes d'insalubrité
restent endémiques". Le oblige en effet l'Etat à fournir un
logement aux sans-abri. "Les Ecossais ont commencé il y a deux ans avec
comme objectif de rendre effectif ce droit en 2012", précise . Le calcul
est simple : "Si la France commence tout de suite, avec un calendrier
identique, nous pouvons fixer cet objectif pour 2014."
Si le droit au logement opposable a fait une entrée
fracassante dans le débat public, René de Beauregard rappelle,
dans une note intitulée , que le droit au logement a constamment
été renforcé ces dernières décennies, via
notamment les lois Quillot, Mermaz et Besson. Quant à
l'opposabilité, elle apparaît dès 2002 dans du Haut
Comité pour le logement des personnes défavorisées. Le
concept a depuis séduit des responsables politiques à droite
comme à gauche. Le 12 octobre, Nicolas Sarkozy évoquait cette
piste dans , tandis que l'ancienne secrétaire d'Etat socialiste au
logement Marie-Noëlle Lienemann demandait le 30 décembre à
Jacques Chirac.
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· Etant à préciser qu'elle ne se
réfère qu'à des blogs qui de par leurs auteurs ou la
qualité de leurs écrits jouissent d'une certaine autorité.
Ainsi:
1) Elle se réfère aux blogs des
professeurs de droit éminents et reconnus.
S'agissant de cette tendance, il conviendrait davantage de
parler au passé. Ce mouvement a, en effet, saisi la blogosphère
universitaire juridique au moment où elle était la plus riche et
la plus foisonnante et à la lecture du journal Le Monde, s'est
principalement attaché à son blogueur-star: le professeur
Frédéric Rolin235(*), et s'est épuisé en même temps
que ce dernier.
2) Et se réfère encore, et davantage
aujourd'hui, aux juristes-blogueurs, jusqu'alors anonymes auxquels la
présence sur la blogosphère a conféré une certaine
autorité.
Ce qui est le cas du blog « Maitre
Eolas ». Fréquemment numéro 1 au
classement Wikio des blogs juridiques, ce blog a acquis une
notoriété telle que son auteur s'est vu conféré une
certaine autorité, par la presse quotidienne qui le consulte et le
cite236(*), et par les
organes politiques.237(*)
On retrouve ainsi dans le blog un phénomène
similaire à celui que l'on avait observé, s'agissant des revues.
De même que « la
répétition des commentaires d'un spécialiste, lui
confère, dans la matière où il travaille, une
réputation qui lui rapporte des demandes d'avis et de
consultations»238(*), publier sur un blog peut permettre
à son auteur d'acquérir une certaine autorité et une
certaine influence.
A ceci près que si dans les revues, l'auteur doit
être un minimum connu pour pouvoir publier et publie essentiellement pour
asseoir sa notoriété, s'agissant du blog, on peut parler de
véritable « blogstory ».
« Pour la plupart », cette
autorité et cette notoriété acquise grâce au blog,
les « créateurs ne l'ont pas cherché. Cela s'est fait
comme ça, d'un seul coup, ou bien au contraire patiemment, au fil des
semaines, au long des billets publiés, des commentaires et des
réponses déposées.
[...]Un jour, ils se sont rendu compte que leurs
mots étaient lus, que leur avis comptait. Ils avaient acquis de la
notoriété, ils étaient devenus des blogueurs
d'influence »239(*).
· Etant enfin à préciser que lorsqu'elle
souhaite des réflexions plus poussées, la presse
généraliste n'hésite pas à se reporter aux analyses
hiérarchisées et mûries « de temps de
réflexion » des revues des maisons d`éditions
juridiques240(*) ou de
juristes et professeurs éminents.
Point de vue
La décision du Conseil constitutionnel du 30
juillet 2010... et après ?
LEMONDE.FR |
Didier Rebut, professeur à l'université Paris
II, Pierre-Olivier Sur, avocat au barreau de Paris
La place des avocats dans la procédure pénale
s'est forgée au fil de trois dates historiques. D'abord, la
Révolution française qui leur a permis de plaider les affaires
correctionnelles et criminelles dont ils étaient exclus par les
ordonnances de Villers-Cotterêts (1539) et de Colbert (1670).
Ensuite, la loi Constans (1897) qui leur a ouvert les cabinets
d'instruction.
Point de vue
La reforme de la procédure pénale vue
de la constitution
LEMONDE.FR
Yves Gaudemet, professeur à l'université
Panthéon-Assas (Paris-II)
La question prioritaire de constitutionnalité,
c'est-à-dire la vérification de la conformité des lois
à la Constitution, occupe l'actualité ; et le contrôle de
conventionalité, c'est-à-dire la non application des lois qui
contredisent une convention internationale, tout spécialement la
Convention européenne des droits de l'homme, est d'application
quotidienne depuis bientôt vingt ans.
|
|
Bilan :
Ainsi, les blogs juridiques ne sont pas pour la presse
généraliste, pas plus qu'ils ne le sont pour les publics du
premier marché de l`édition, une source d'information concurrente
des revues. Pour les uns comme pour les autres, ces deux sources d'information
coexistent.
Ainsi:
· Chacun d'eux va puiser dans l'une ou dans l'autre de
ces sources selon la teneur des articles qu'il a à rédiger ou le
type d`information qu'il recherche.
· Avec l'idée que ces deux publics vont se
référer aux blogs, lorsqu'ils souhaitent s'informer rapidement,
se tenir au courant de l`actualité ou prélever des opinions
à chaud.
· Etant toutefois à préciser que si cela
est moins vrai aujourd'hui pour les publics du premier marché qui depuis
peu disposent de blogs et de services de veille mis à disposition par
les éditeurs, ces services étant pour la plupart payants, les
blogs juridiques doivent rester la principale source d'information rapide et
d'actualité pour les publics aux moyens réduits. Incluant bien
évidemment les particuliers qui sont les publics délaissés
de l'édition.
Multiplication des Blogs juridiques. Vers un
déclin de la doctrine ?
Par Alexandre CIAUDO.
Commentaires
Le mercredi 21 février, par
Emmanuel
Barthe
« Le bonjour du
juriste-documentaliste-veilleur-acheteur-gestionnaire :-)
J'abonde
largement dans votre sens.
Je diverge légèrement sur la
concurrence, pas si éventuelle que ça à mon sens en ce qui
concerne le marché des particuliers. Certes peu abordé par les
éditeurs juridiques traditionnels.
Mon billet :
www.precisement.org/blog/... »
|
|
II) Les réseaux sociaux et d`échanges:
« la concurrence » dont l`édition juridique doit avoir
« vraiment peur » ?
Si le directeur de CNN avoue craindre la concurrence des
réseaux sociaux, ces derniers ne semblent pas plus que les
réseaux d'échanges être sources de craintes pour
l'édition juridique.
Pourtant, ceux-ci se développent à une
vitesse fulgurante, délivrent des informations qui parfois peuvent
intéresser les juristes et ont pu être envisagé comme les
lieux d'émergence « d'une nouvelle
doctrine ».241(*)
A) Wikipédia: une information juridique
riche en étendue, mais dépourvue ou presque en valeur
ajoutée en fond.
Derrière Wikipédia, se cache le projet
d`une « encyclopédie collective » fonctionnant sur le
principe du wiki, dont « les contenus »242(*) seraient le fruit de
contributions libres, anonymes et bénévoles d'une
communauté de wikipédiens, qui les éditerait et les
améliorerait librement et sans modération.
Afin d'en dégager le potentiel concurrentiel
vis-à-vis des revues des éditeurs juridiques, nous envisagerons
les relations qu'elle entretient avec le premier marché de
l'édition, dont les besoins en information juridique sont les plus
exigeants. Ce qui nous permettra à travers la réponse qu'elle
fournit à leurs besoins, de juger de la qualité de l'information
qui y est délivrée et de son aptitude à détourner
les clientèles des marchés de l`édition juridique.
Pour rappel, le premier marché de l'édition
juridique a besoin:
· « d'une information juridique sur le droit
positif et ses évolutions », qui soit « fiable,
facilement et rapidement, accessible et actualisée, claire et
compréhensible»,
· d'une information juridique « enrichie d'une
analyse du droit positif scientifiquement discutée »
· et de lieux ou débattre ou tout au moins
s'exprimer sur le droit et ces informations.
Qu'en est-il de la satisfaction de ces besoins par
Wikipédia ?
Quel usage le premier marché de l'édition
juridique fait-il de l'encyclopédie libre ?
a) Wikipédia: une encyclopédie
?
A première vue, Wikipédia est une
réussite. Avec 14 millions d'articles disponibles en 270 langues et une
moyenne de 340 millions visiteurs par an, elle est le 5éme site le plus
visité au monde.
a-1) Un succès
évident.
« Souvent cité[e] comme une source
d`information courante »243(*).
Une enquête d'Ipsos Marketing réalisée en
février 2010 auprès d'un échantillon représentatif
de 507 personnes âgées de 15 ans et plus, a
révélé qu'ils étaient 44 % à consulter
« souvent » voire « systématiquement »
Wikipédia dans leurs recherches sur « des informations de
culture générale ».
Marketing Magazine n°139, « article
génération Wikipédia ».
|
|
Elle est non seulement fréquentée par
les particuliers.
« Quel collégien, quel lycéen et
même quel étudiant ne se sont jamais servis de Wikipédia
pour leurs recherches ? Si peu... Certains l'utilisent intelligemment, beaucoup
se contentent de recopier tel quel un paragraphe ou deux. Quand nous leur
parlons de plagiat, ils roulent souvent des yeux »
« La Révolution Wikipédia, Les
encyclopédies vont-elles mourir ? », enquête des
étudiants du master journalisme de science po.
|
|
Mais également par les professionnels
:
· de la politique.
Interrogé par le magazine Slate.fr après
que le journal ait relevé des similitudes entre l'un de ses rapports
parlementaire et un article de Wikipédia, le député UMP
Gérard Voisin déclara :
«Si j'avais pompé in extenso 30 pages de
Wikipédia dans mon rapport, je comprendrais qu'on me le reproche. Ce ne
sont en l'espèce que de courts extraits, ça ne me pose aucun
souci déontologique. Nous ne sommes pas des encyclopédies, il est
normal que nous nous nourrissions d'autres sources».
Slate.fr, « Wikipédia
copié-collé dans un rapport parlementaire ».
|
|
· Et, y compris par ceux dont les besoins en information
sont en principe difficiles à combler:
· Les journalistes dont la
« matière première » est
l`information.
A se fier au Monde du 24 août 2009, qui relatait la
première journée de travail d'une journaliste « en
diète d'internet ». « Pour une jeune journaliste de
23 ans, nourrie aux mamelles du numérique », le passage sur
Wikipédia serait après Google le premier réflexe en terme
de collecte d'information.
« En temps normal, je taperais
« autonomie du Groenland » dans Google. Après un
passage express sur Wikipédia, je traînerais sur quelques-uns des
milliers de sites consacrés à l'île arctique, ses
habitants, son artisanat et son sous-sol, potentiellement riche en
hydrocarbures. »
Le Monde du 24 août 2009, « Un grand sabordage
professionnel ».
|
|
« Je m'en sers souvent. Mais je vérifie les
sources des articles en ligne, sans confiance aveugle. Ce site, s'il est bien
cadré est très pratique, accessible à tous »:
déclarait Sindy Trudo, ancienne journaliste radio sur Europe 1 et «
créatrice du site Internet de la chaîne Vivolta ».
www.journalismes.info,
« Malgré Wikiscanner, Wikipédia ne convainc pas les
journalistes ».
|
|
Nicolas Crozel, journaliste à Radio-France,
reconnaissant lui s'en servir « pour les biographies d'un artiste, ce
genre de choses» et expliquant: « L'autre fois, en plein journal
à la radio, j'apprends le décès d'un artiste. Le temps de
la publicité, je tombe sur sa biographie. Et je suis crédible
à l'antenne».
www.journalismes.info,
« Malgré Wikiscanner, Wikipédia ne convainc pas les
journalistes ».
|
|
· Ceux dont cette information porte sur le
droit :
1) Les professionnels du lobbying
installés à Bruxelles.
Un sondage réalisé auprès de « 140
personnes actives » et « hautement qualifiées » dans le
domaine des affaires publiques a révélé qu'ils
étaient 40% en 2008 contre 30% en 2007 à avoir eu recours
à Wikipédia dans l'exercice de leurs professions.
EurActiv.fr, « State of Public Affairs
2008 ».
|
|
2) Certains documentalistes juridiques
travaillant pour de grands cabinets d`avocats et entreprises.
Ce que révèle une série de quatre
interviews menées en 2007 « par des étudiants de
l'Ecole de Bibliothécaires-Documentalistes » auprès de
documentalistes juridiques « tous membres de l'association
Juriconnexion ».
Enquête
sur l'usage du web 2.0. juridique par les documentalistes juridiques,
mai 2007.
NB: Juriconnexion est « une association
ouverte à toutes personnes (juristes, documentalistes, avocats,
notaires, administrations, banques, grandes entreprises, collectivités
territoriales) utilisant divers produits électroniques d'information
juridique dans le cadre de leur pratique professionnelle
quotidienne. »
|
|
· Cette liste n'étant en aucun cas
exhaustive...
a-2) Un projet inabouti.
Malgré ce succès apparent, le projet
Wikipédia, en ce qu'il aurait donné naissance à une
encyclopédie ne semble pas suffisamment abouti.
En effet, plus qu'un simple ouvrage, une
encyclopédie porte un véritable projet de société
: « rassembler les connaissances éparses sur la surface de
la terre; [...] en exposer le système général aux
hommes » qui lui sont contemporains et les transmettre à ceux
« qui viendront après »244(*).
Ainsi et bien que les raisons à l'origine de tels
projets soient aujourd'hui avant tout financières :
· L'encyclopédie Universalis
affiche l'ambition de réaliser à travers l'
« « enchaînement des connaissances », qui selon
Diderot définit une encyclopédie, un projet de caractère
pédagogique ouvert à chacun « selon sa portée »
sans concessions ni exclusions ».
· Et l`encyclopédie Larousse
« né[e] des rêves et des ambitions de deux
instituteurs », celle d'oeuvrer à « la diffusion du savoir au
plus grand nombre » et d'apporter à chacun d'entre nous un nouveau
regard sur le monde.»
|
|
Avec l'idée que pour nourrir ses ambitions elle
ne peut se contenter de transmettre des savoirs, mais doit transmettre des
savoirs sûrs. Ce qui a longtemps et toujours justifié que sa
rédaction soit confiée à des élites
compétentes.
Ainsi:
· L'encyclopédie des lumières était
« l'ouvrage d'une société de gens de lettres » «
tous avantageusement connus ou dignes de l'être ».
· L'encyclopédie Universalis repose, elle, sur
une maison d'édition installée sur le marché « depuis
la fin des années 1960 » , dont les « savoirs sûrs
» sont « garantis par la qualité de ses auteurs, parmi
lesquels de très nombreux universitaires, tous choisis pour leur
expertise et tous signataires de leurs articles ».
· Et enfin, l'encyclopédie Larousse est assise
sur « une marque et un concept synonymes de savoir-faire et de
référence ».
|
|
Ce qui n'est pas le cas de Wikipédia. Elaborée
à partir de contributions anonymes, elle connaît, on le verra, des
dérives et « pêche parfois par son
inexactitude»:
· Certains « Wikipédiens »
introduisent « des erreurs » par « mauvaise
connaissance d[es] sujet sur lequel[s] il[s] [ont] décidé
d'écrire »,
· Tandis que d`autres le font
« sciemment ».245(*)
Toutes ces erreurs étant d'autant plus
difficilement repérées et repérables, que Wikipédia
est également marquée par le refus de toute politique
éditoriale.
a-3) L'absence de politique
éditoriale.
Certes, Wikipédia ambitionne elle aussi transmettre
des savoirs au plus grand nombre: elle a pour objectif : «
distribuer gratuitement la totalité du savoir mondial à chaque
être humain sur notre planète, dans la langue de son choix, sous
une licence libre qui permet de le modifier, de l'adapter, de le
réutiliser et de le redistribuer à volonté
».246(*)
Certes encore, des études l`ont
démontré: « Les encyclopédies payantes
contiennent également des erreurs parfois
grossières »247(*) et leurs contenus ne sont pas nécessairement
meilleurs que ceux que délivrent Wikipédia.
Fin 2005, il apparaissait sur les « quarante-deux
sujets scientifiques » qui avaient été retenus dans le
cadre d'une étude de la revue Nature, que « Wikipédia
avait commis 162 erreurs ou omissions » contre 123 pour Britannica.
Panorama, le mardi 10 juillet 2007,
« Wikipédia, un "super outil" qui "peut se tromper"».
|
|
En décembre 2007, il ressortait d`«une
enquête » ayant confronté
l`« exactitude », la « clarté »,
l`« exhaustivité » et l`
« actualisation » d`« articles piochés au
hasard dans Wikipédia version allemande et dans l'édition en
ligne de l'encyclopédie Brockhaus dont l'accès est
payant », que Wikipédia l'emportait dans 86 % des cas.
Le monde du 15 mars 2008, « Faut-il brûler
Wikipédia? ».
|
|
Toutefois, le formalisme des maisons d'éditions
d'encyclopédies, que l'on qualifiera d'
« historiques »248(*) et leurs politiques éditoriales ne
relèvent pas de l'excès de zèle.
· Le rôle de l'encyclopédiste a longtemps
été perçu comme éminemment éditorial.
« Notre fonction d'éditeurs consiste
principalement à mettre en ordre des matériaux dont la partie la
plus considérable nous a été entièrement fournie
»: indiquait ainsi Le Rond D'Alembert, co-auteur de l'encyclopédie
des lumières.
· Et si aujourd'hui l'encyclopédiste n'exerce
plus les fonctions d'éditeurs249(*), mais se contente d'en rédiger les articles.
Une encyclopédie reste, eu égard à l`ampleur du projet
qu`elle porte et à ses incidences possibles sur « la
façon commune de penser »250(*), par
définition un produit à haute valeur ajoutée qui ne peut
pas plus se passer d'éditeurs que d'auteurs compétents.
· « Rassembler les connaissances
éparses ».
· « En exposer le système
général ».
· Assurer à ces
« travaux » une certaine permanence « afin [qu`ils]
n'aient pas été inutiles » « pour les
générations d`après ».
C`est le travail que réalise chaque jour les
éditeurs dans tous les domaines et en toutes les matières.
|
|
Synthèse :
On ne peut dés lors que difficilement reconnaitre
la qualification d`encyclopédie à une entité telle
Wikipédia, qui repose sur une communauté d'anonymes, dont on
ignore les compétences, qui commet des erreurs et dont aucun
contrôle éditorial ne vient tempérer l'absence de
fiabilité.
Sans doute la réponse qu'elle fournit aux besoins
du premier marché de l'édition, nous éclairera sur sa
véritable qualification.
b) Wikipédia et les besoins du premier
marché de l'édition juridique.
· Parce qu'il s'agit d'un projet
d'encyclopédie générale et qu'elle n'est pas
spécialisée dans la délivrance d'informations
juridiques;
· Parce que s'agissant d`un projet
d`encyclopédie libre, les informations juridiques qu'elle délivre
peuvent comme toutes les autres être le fait de « n'importe
qui »251(*),
Wikipédia ne semble pas tenir compte de cette
spécificité et complexité du droit, qui fait qu'il est en
règle générale confié à des
professionnels.
Malgré cela et si pour cette raison l'information
qu'elle délivre ne bénéficie pas de la présomption
de confiance dont bénéficient les produits de la doctrine et des
maisons d'éditions historiques, Wikipédia est, on l'a vu, tout de
même utilisée par les professionnels du droit.
Pourquoi recourent-ils à l`encyclopédie
libre ?
b-1) L'encyclopédie et les besoins du
premier marché de l'édition.
Quelle réponse Wikipédia apporte-elle aux
besoins des publics du premier marché de l'édition.
1) Le besoin en informations juridiques
fiables.
La rubrique mise en garde de Wikipédia met la
lumière sur son absence de fiabilité.
Il y est ainsi indiqué :
« Wikipédia contient des
articles sur
des sujets juridiques ; cependant, aucune
garantie de fiabilité de ce contenu ne peut être faite. Il n'y a
absolument aucune assurance qu'une déclaration contenue dans un article
relatif à un domaine juridique soit vraie, correcte et
précise. »
Et lorsque l'on ajoute à cela:
· Les scandales qui ont
éclaboussé la communauté (1)
(1) De nombreux scandales ont
éclaboussé la communauté et par la même
entaché la fiabilité de l'encyclopédie.
· Il y eût cette enquête
réalisée par 5 étudiants du master de journalisme de
science Po, sous l'impulsion de leur professeur Pierre Assouline :
« Afin de tester la
réactivité et l'efficacité de la
communauté », ceux-ci ont inséré des
erreurs dans certains articles.
Certaines d'entre elles n`ont été
corrigées qu`après « plusieurs semaines voire
plusieurs mois ».
L'ecran.fr, « Une enquête d'étudiants
de Sciences-Po épingle Wikipédia. Un air de déjà-vu
? ».
· Il y eût le scandale suscité par la
sortie du logiciel Wikiscanner développé par l'étudiant
américain Virgil Griffith, qui a notamment permis de
révéler que la CIA, la chaîne de
supermarché Wal-Mart, la NSA, le
FBI, l'église de scientologie, ainsi
que d'autres « organismes » et
« entreprises », étaient des
wikipédiens qui régulièrement
« modifi[aient] ou supprim[aient] » les
informations qui les « gênaient.»
Libération, «
Wikipédia,
encyclopédie à lire avec des pincettes ».
L'Expansion.com, « La crédibilité de
Wikipédia en question »,
Gilles
Musi. Lemonde.fr, « Ces entreprises et organismes qui
modifient Wikipédia dans leur intérêt ».
Enfin, d'une manière générale,
Wikipédia est souvent l'objet de ce que ses fondateurs qualifient
d`actes de « vandalisme ».
· Certains textes sont
« dénaturés ».
· Tandis qu'il peut-être inséré dans
d'autres des « propos diffamatoires » relevant
de la « pure invention ».
John Seigenthaler, l'ancien conseiller de Robert
Kennedy et Jens Stoltenberg, le premier ministre norvégien, ont ainsi
été victimes d'actes de vandalisme.
|
|
· et l'absence de responsabilité ou presque
(2) dont jouit et que revendique Wikipédia pour les
contenus publiés sur ses pages,
il semble peu probable que le besoin en informations
juridiques fiables des publics du premier marché de l'édition
puisse être satisfait par l'encyclopédie.
2) Le besoin en informations juridiques, facilement et
rapidement, accessibles et actualisées.
· Parce qu'il s'agit d'une encyclopédie sur
internet et non sur papier, ouverte à tous sans condition;
· Parce que chacun à la possibilité de
modifier les articles existants et de les actualiser à tout instant et
en l'absence de tout filtre éditorial qui en retarderait la
publication,
les informations délivrées par
Wikipédia, qui pour « les sujets les plus
médiatisés sont parfois mis à jour en l`espace de quelques
heures »252(*), sont susceptibles de répondre au besoin du
premier marché de l'édition d'être informé
rapidement sur l'actualité juridique.
Y étant de plus structurées par
sujets, et présentant l'avantage d'être pour un même sujet
concentrées au sein d'un seul et unique article253(*), ces informations sont
également très faciles d'accès et permettent une
information rapide. Ce que permettent difficilement les produits des
éditeurs juridiques.
· Certes, leurs encyclopédies: les
répertoires, organisent cette concentration des réflexions.
Toutefois, ceux-ci sont structurés par thèmes. Aussi,
l'information rapide sur un sujet plus précis que celui de la
thématique y est rendu très compliquée et oblige parfois,
si on la veut complète, à naviguer entre différents
thèmes.
· De même, si leurs ouvrages peuvent être
complets et couvrir l'exhaustivité d'un sujet, ils sont souvent
volumineux et, même lorsqu'ils se veulent synthétiques, ne
permettent pas l'information rapide sur la globalité d`un sujet ou
obligent pour s'en enquérir à confronter les
développements d'ouvrages différents.
· Pour ce qui est maintenant de leurs revues en ligne,
l'information concentrée et complète, on le verra, que l'on
retrouve dans les articles de Wikipédia, s'y trouve souvent
disséminée dans une multitude d'articles d'auteurs
différents, datés d'années différentes, qui n'en
traitent souvent que des portions.
ILLUSTRATION : Recherche d'informations sur le
Pacte Civil de Solidarité dans Wikipédia et dans la base de
données en ligne Dalloz.
Une recherche sur le pacte civile de solidarité
(PACS) sur l'ensemble de la base de données en ligne des éditions
Dalloz (Dalloz actualité, Dalloz jurisprudence, codes revues,
répertoires, Dalloz action, formules) renvoie à 2010
résultats (531, si l`on ne s`attache qu'à ceux contenus dans les
revues) contre un seul article sur Wikipédia.
De plus, parmi les dix premiers et bien qu'ils soient
classés par pertinence, si certains traitent explicitement du PACS,
d'autres ne font que l'évoquer plus ou moins longuement, avec plus ou
moins d`intérêt, et souvent au détour des matières
qui les concernent (droit des étrangers, droit électoral...).
On remarque, toutefois, que des recherches plus
précises mènent à des résultats plus fructueux. Une
recherche sur le pacte civile et l'adoption renvoie à deux
résultats.
En ce sens, Marie Pierre et Mathieu Colas indiquaient
dans leur guide méthodologique d'usage des revues juridiques à
destination des étudiants de leur bibliothèque (Une information
sur quelques revues juridiques):
« La recherche en ligne suppose de la part
de l'étudiant une bonne connaissance de la structuration de
l'édition papier, sans cela il
risque de se perdre dans l'abondance des
résultats. »
|
|
Ainsi, s'ils fournissent une information
juridique de qualité, les produits des éditeurs juridiques ne
permettent pas, contrairement à Wikipédia l'information rapide,
générale et complète sur un sujet.
Pour s`y informer efficacement, il faut être
à la recherche d`informations précises ou avoir du temps :
· Le temps de confronter les articles de
revues.
· le temps de lire un ouvrage.
· Le temps de confronter les différents
développements de différents ouvrages.
· Ou le temps de parcourir, voire naviguer, au
sein d'un répertoire...
3) Le besoin en informations juridiques claires et
compréhensibles.
Dans Wikipédia, « les
gens » vont changer une « phrase »,
« faire un ajout dans un article [...], sans
[nécessairement] se demander quels effets cela produit sur
l'article » , voire « sur l'ensemble de
l'encyclopédie »254(*). Ce qui peut induire des contresens
et des doublons, qui nuisent naturellement à la clarté et
à la compréhensibilité des informations qui sont
délivrées.
Or, on l'avait relevé, ce type d'erreurs, on ne le
retrouve pas ou rarement dans les produits des maisons d'éditions
juridiques historiques: les éditeurs oeuvrent à la
« coordination », la cohérence et à la mise
en forme des contenus des ouvrages et des autres publications qu'ils
éditent.
Elles sont la conséquence du rejet de principe de
tout contrôle éditorial pour lequel ont opté les fondateurs
de Wikipédia au nom « des droits individuels » et
« du respect de la Raison ».255(*)
4) Le besoin en informations juridiques enrichies
d`une analyse du droit positif scientifiquement discutée,
éclairée et commentée.
La satisfaction de ce besoin est en pratique liée
à la satisfaction de ce qui est pour nous le cinquième besoin des
public du premier marché.256(*)
Les publics du premier marché ne peuvent, en effet,
trouver dans Wikipédia une information enrichie et scientifiquement
discutée, que si ils y trouvent un lieu où débattre et
s'exprimer. Ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui.
Pour l'essentiel, Wikipédia est alimentée par
les réflexions du « grand public »257(*). Et, si celles-ci
ambitionnent, d'une manière générale, couvrir l'ensemble
des aspects techniques et de pure théorie du droit, elles sont
également purement descriptives258(*), souvent « empêtrées dans les
idées fausses qui circulent », « le manque de
rigueur » et « les métaphores mal
digérées »259(*). Ce qui d'un point de vue scientifique leur
ôte tout intérêt, mais n'empêche toutefois pas
l'encyclopédie d'être à certains égards
« un bon vecteur d'information ».
· En effet, Wikipédia c'est également un
éclairage et un traitement des informations juridiques sous un angle
neuf et, d'une manière générale, plus sociologique. Ce que
l`on ne retrouve pas ou rarement chez les éditeurs qui négligent
encore les aspects de sociologie du droit.
Ainsi, dans Wikipédia, les informations juridiques
sont resituées dans leur contexte social et politique. Y sont
envisagés leurs aspects pratiques et y est également fait part
des réactions et prises de positions publiques et populaires qu`elles
ont suscitées.
Pour exemple, le traitement du contrat
première embauche (CPE) par Wikipédia :
· C'est d'une part une description de son régime
alimentée d'une comparaison avec le contrat à durée
indéterminé, l`analyse de la situation à
l`étranger, le descriptif de son parcours législatif et un
commentaire de la décision constitutionnelle dont il a fait l'objet. Ce
qui renvoie à l'aspect technique et de pure théorie du droit, que
l'on a évoqué.
· C'est également et ensuite l'exposé des
déclarations des pouvoirs publics qui l'ont entouré, des
réactions et principales critiques dont il a fait l'objet et de ses
principales implications pratiques. Ce qui renvoie à l'aspect plus
sociologique.
|
|
· Enfin, si les développements sont parfois
approximatifs, le lecteur peut aller s'enquérir des documents qui en ont
été la source: Wikipédia, ce sont également des
« références de bas de page » et des
« liens vers d'autres sites web »260(*), qui en font une source
d'informations certes parfois erronées, mais complètes,
neutres261(*) et
vérifiables.
Elle est pour le professeur Fréderic Rolin une
source d`informations « complète, mais [...] plus
fonctionnelle que juridique ». 262(*)
Blog de Fréderic Rollin:
Billet du 06.06.2007: « Grand jeu de piste : A
la recherche du statut juridique du plan Vigipirate. »
« Vous trouverez peu d'arrêts de la Cour de
cassation (encore qu'il y en a un intéressant de 1998) sur la même
question et ceux rendus par les juridictions administratives sont souvent
très latéraux.
Comme vous l'aurez compris, j'ai
commencé moi-même cette recherche et j'ai été
très surpris par ce résultat. J'ai donc cherché un peu
au-delà de Legifrance dans quelques sites officiels ou moins officiels,
et je n'ai pas eu beaucoup plus de réponses.
Etrangement,
c'est sur Wikipédia que j'ai trouvé la documentation la plus
complète, mais elle est plus fonctionnelle que
juridique. »
|
|
5) Le besoin de débattre et s'exprimer sur le
droit.
Si « n'importe qui »263(*) peut
écrire sur Wikipédia, a fortiori le premier marché de
l'édition juridique le peut aussi. Ce que révèlent
notamment les pratiques du professeur Fréderic Rolin, qui indiquait sur
son blog « apporter de toutes petites pierres à la construction de
Wikipédia... »264(*).
Toutefois, celui-ci y avouait également, ce qui
est un second enseignement, tenir « beaucoup [trop] à cette
idée d'auteur » pour collaborer à un wiki de
manière pleine et entière.
En effet, dans Wikipédia, il n'y a pas
véritablement d'auteur. Ce qui semble constituer le principal obstacle
à la satisfaction du besoin de s'exprimer et débattre des publics
du premier marché par « l'encyclopédie ».
Blog de Fréderic Rolin:
Commentaires du billet du 28.05.2006 :100 ème
note, un bilan, des perspectives.
« Je suis entièrement d'accord pour un blog
coopératif "auto-géré". ce n'est pas très difficile
à mettre en place (ni très onéreux). Je connais d'autres
contributeurs potentiels (outre XDDB...) dont un qui signe sous des pseudos
divers et narquois, le dernier en date étant "co-auteur". Je pesnse que
pour qu'une telle initiative fonctionne, il faudrait arriver à une
taille critique de 5 à 6 intervenants, de sorte qu'au moins un billet
par semaine puisse sortir. A votre disposition pour en discuter.
Ecrit par :
Frédéric
Rolin | 07.06.2006
"blog « collaboratif »" Ce n'est pas ce qu'on
appelle un wiki ? :-)
Ecrit par :
Apokrif | 08.06.2006
Non, parce que dans un wiki il y a l'idée que tout le
monde peut intervenir au sein même du texte déjà
publié alors que le blog, même collaboratif, maintient
l'idée d'un auteur unique, le cas échénat soumis aux
commentaires de ses lecteurs. ET je tiens beaucoup à cette idée
d'auteur, même si, mais je ne vous apprends rien, il m'arrive
également d'apporter de toutes petites pierres à la construction
de Wikipédia...
Ecrit par :
Frédéric
Rolin | 08.06.2006 »
|
|
Obstacle, auquel il convient sans doute d'ajouter l'anonymat
des contributions, l'ouverture de l'encyclopédie aux non juristes et la
neutralité de point de vue :
· Sur Wikipédia, l'éminent professeur
reconnu qu'est Fréderic Rolin se voit reléguer au plan de simple
anonyme, il ne peut signer ses apports aux articles qui se fondent dans la
masse des autres contributions, incluant celles dont les auteurs commettent des
erreurs volontairement ou involontairement, et peuvent de surcroît,
après lui, être modifiés.
Page utilisateur de Fréderic Rolin sur
Wikipédia.
« Pour signer tes messages
(uniquement sur les pages de discussion), tu peux taper ~~~ ; avec un
quatrième tilde, en plus de ta « signature », seront
affichées la date et l'heure (~~~~). Il ne faut pas signer les
articles encyclopédiques. Il est possible de retrouver la liste
des auteurs en visitant leur historique. »
|
|
Ainsi, l'article sur le plan Vigipirate auquel Fréderic
Rolin a contribué, et pour la consultation duquel les publics du premier
marché de l'édition, qui l`auraient sans doute accueilli avec
beaucoup d'égards, seraient dans le même ordre d`idée
sûrement prêts à payer cher, a été
modifié après lui par des contributeurs dont on ignore les
compétences en droit.
La contribution de Fréderic Rolin à
l`article sur le plan Vigipirate se fond dans la masse des 114 contributions,
qui l`ont précédé ou lui ont été
postérieures :
Voir ci-dessous la liste des versions contenant un
copyvio
exilées dans 14 février 2010 à 18:30 (CET)
34. (diff) 12 août 2007 à 13:42.
. L'amateur d'aéroplanes (discuter | contributions | bloquer) (7 870
octets) (photo)
35. (diff) 12 août 2007 à 13:40.
. L'amateur d'aéroplanes (discuter | contributions | bloquer) (7 725
octets) (Lien externe*)
36. (diff) 7 août 2007 à 12:55.
. Frolin (discuter | contributions | bloquer) (7 715 octets)
37. (diff) 7 août 2007 à 12:54 .
. Frolin (discuter | contributions | bloquer) (7 706 octets)
38. (diff) 30 juillet 2007 à 10:45. .
Thijs!bot (discuter | contributions | bloquer) (7 448 octets) (robot Ajoute:
es:VIGIPIRATE)
|
|
· Ce professeur, pourtant habitué à
élaborer et développer ses propres thèses et
théories, ne peut de plus, en raison de l`exigence de
neutralité, y exposer ses points de vue et prises de position.
Wikipédia: Neutralité de point de vue
:
Tous les articles de Wikipédia doivent respecter la
« neutralité de point de vue », ce qui consiste à
présenter de manière impartiale les différents points de
vue pertinents, en leur accordant une place proportionnelle à leur
importance.
La neutralité de
point de
vue est un des
principes
fondateurs (absolus et non négociables) de
Wikipédia que tous
les articles doivent respecter (
Jimbo
Wales sur la liste de diffusion).
Ce principe se résume en ces quelques mots : les
articles doivent être écrits de façon à ne pas
prendre parti pour un point de vue plutôt qu'un autre. Au contraire,
il s'agit de présenter tous les points de vue
pertinents,
mais sans en adopter aucun. Il ne faut a priori jamais affirmer, sous-entendre
ou même laisser croire qu'un des points de vue est d'une quelconque
façon meilleur, égal ou moins bon qu'un autre.
|
Page utilisateur Fréderic Rolin :
Projets sur le droit [
modifier]
Pour que les articles sur le sujet soient mieux
coordonnés, vous pouvez vous inscrire à
Projet: Droit. Vous
pourriez aussi remplir
Utilisateur: Frolin
pour dire en deux mots qui vous êtes (pour qu'on sache que vous
êtes quelqu'un de compétent, que les liens vers votre blog sont
pertinents, et que comme vous avez participé aux recours contre
l'état d'urgence vous n'êtes pas forcément impartial sur ce
sujet).
Apokrif 1 septembre
2006 à 19:46 (CEST)
[...]
Enfin, je n'avais pas mesuré la problématique de
la partialité sur l'état d'urgence.
Bien cordialement.
Frédéric Rolin
|
|
· Pas plus d'ailleurs qu'il ne lui est permis de renvoyer
ses lecteurs vers d'autres articles qu'il aurait pu écrire.
Page utilisateur Fréderic Rolin :
Liens sur votre blog [
modifier]
Bonjour, il est en général
déconseillé de donner des liens vers son propre site (ça
ressemble à de la pub), il vaut mieux proposer le lien en page de
discussion, et donner un lien vers une page ou une catégorie
précise plutôt que vers la page d'accueil. Cf
Aide:Liens externes.
Apokrif 1 septembre
2006 à 19:40
|
|
Synthèse:
Wikipédia ne sert ni la carrière ni la
réputation de ses contributeurs auxquels elle nie la qualité
d'auteur. Elle ne leur permet pas non plus de s'exprimer et d'être
entendu sur les thèses et idées, qu`ils peuvent développer
sur le droit.
Elle ignore les besoins des publics du premier
marché de l'édition.
De même, « ses espaces de
discussions » dont on a pu souligner la richesse265(*), satisfont difficilement
à leur besoin de débattre et échanger sur le droit.
Ceux-ci y seraient amenés à discuter du droit avec
« n'importe qui ».266(*)Etant à
relever que ces discussions se limitent souvent à des questions de pure
syntaxe et cohérence des articles.
Discussion autour de l'article sur le plan Vigipirate
(auquel Fréderic Rolin a contribué):
Orthographe [
modifier]
Puisque la Wikipédia est supposée être
source de connaissance, il vaudrait mieux ne pas faire de fautes d'orthographe
comme celle-ci : le plan Vigipirate peut se voir
compléter par l'état d'urgence. Vous avez
raison, mais orthographe prend un h.
--
86.206.185.74
18 juin 2006 à 19:48 (CEST)Garm.18/06/2006
Le plus simple est encore de corriger dans l'article
Jeanuel 20 juin 2006
à 11:52 (CEST)
Détails sur les raisons des passages des
niveaux [
modifier]
Une mise à jour à l'article vient d'être
faite: « juillet 2006 - niveau rouge - Adaptation des mesures ». Moi,
je veux bien, mais ça ne m'informe pas sur les raisons de ces «
adaptations ». Ce qui les a justifiées, est-ce que c'est ponctuel
ou dans la durée, est-ce que c'est uniquement localisé, etc.
Bref, des détails et des sources. Car là, en l'état, je ne
sais même pas vérifier si cette information est vraie.
LT-P
? 26 juillet
2006 à 14:08 (CEST)
|
|
b-2) L'usage de Wikipédia par le premier
marché de l'édition juridique.
· Si aux Etats Unis l'appropriation de
« l'encyclopédie » par le premier marché de
l'édition juridique est telle qu'elle est non seulement et
classiquement, on le verra, citée par les étudiants dans leurs
« terms papers », mais également par les
juristes-professionnels, les professeurs de droit et les juges dans leurs
« judicial opinions (1) »267(*).
(1) What's in a Judicial Opinion?
Judicial opinions (also known as legal opinions, legal
decisions, or cases) are written
decisions authored by judges explaining how they resolved a
particular legal dispute and explaining their reasoning. An opinion tells the
story of the case: what the case is about, how the court is resolving the case,
and why. Most legal opinions follow a simple formula that will seem odd to you
at first, but will quickly become second nature. In this section, I'll take you
through the basic formula.
How to Read a Judicial Opinion:A Guide for New Law Students
Professor Orin S. Kerr George Washington University Law School Washington, DC
Version 2.0 (August 2005).
|
|
(1)
· « Citations to Wikipedia entries in judicial
opinions have been steadily increasing since the first citation appeared in
2004. »
· « Practitioners [...] are relying more and
more on Wikipédia ».
· « Law students are footnoting the publicly
authored, online resource known as Wikipedia in their term
papers. »
· « Law professors are doing so in their journal
articles. »
· « Courts have cited to Wikipedia in
authoritative judicial opinions. »
|
|
Ce qui a suscité de nombreuses polémiques et
réflexions sur son usage adéquat par le juriste
(2):
(2) « Yet some members of the legal and
academic communities are up in arms, decrying the use of an encyclopedia that
anyone can write and edit. »
· «The U.S. Trade and Patent Office [are]
banning it as a source.»
Authors are proposing « [rules] to ban
Wikipedia citations from federal judicial opinions, orders, judgments, and
other written dispositions » and « set of best practices for
when and how Wikipedia should be cited » :
«There are some limited instances where it is
appropriate for a Wikipedia citation to appear in a judicial opinion
[...] »
« A Wikipedia entry should not be
relied upon as the only
basis for a court's holding, reasoning, or
logic. [...]
Using Wikipedia to assess the substance of expert
witness testimony may be permissible. Another permissible use of Wikipedia
involves using Wikipedia as a jumping off point to lead to more reliable
sources.»
|
|
· En France, l'usage de Wikipédia ne s'est pas
répandu en justice et est d'une manière générale
plus dissimulé. Ce qui n'a, en fait, rien de surprenant pour un pays de
droit écrit (civil Law) qui n'accorde aux juges et aux faits qu'une
place et un rôle subsidiaire, et lorsque l'on sait que le droit est avant
tout « le reflet d'une culture »268(*):
1. « Dans les pays anglo-saxons, la
culture veut que chacun soit libre de faire ce que bon lui
semble »:
« C'est seulement si quelqu'un se plaint du
comportement d'un autre, ou se plaint d'un dommage subi qu'alors les situations
sont examinées par la justice.
Et à cette occasion, celle-ci procède en
vérifiant:
- quelles sont les obligations convenues entre les parties
;
- si ces obligations ont été respectées
ou non ;
- si le comportement de tel ou tel individu est fautif ou non
;
- s'il y a lieu à réparation ou non.
Bien sûr [...] il existe des repères
écrits, [...] quelques notions d'ordre public. Bien sûr, tout
n'est pas permis [...] Mais le cadre légal est peu
contraignant.»
|
|
2. Dans les pays de droit écrit, force est
à la loi269(*),
« la vie est codifiée et l'ordre public est
considéré comme primordial »270(*).
Non pas, qu'il faille « admettre [...] comme
l'écrivait Montesquieu, que les juges « ne sont que la bouche qui
prononce les paroles de la loi, des êtres inanimés qui n'en
peuvent modérer ni la force, ni la vigueur ».
[...]
Mais, dans nos systèmes, le juge ne saurait [...]
disposer [...] d'un pouvoir autonome lui permettant de s'affranchir librement,
dans ses fonctions juridictionnelles, des textes qu'il lui appartient
d'appliquer ni des prétentions des parties sur lesquelles il doit se
prononcer. »
Jean-Louis Bergel, « l'office du juge ».
|
|
Aussi, s'il apparaît peu choquant qu'un
« juge de « Common Law », [qui parce qu'il doit]
créer le droit »271(*) en fonction des faits272(*) est plus sensible aux
mouvements de la société, cite « une
encyclopédie » que le web a popularisé. Il serait
plus difficile à admettre qu'un juge français, dont il est
convenu qu'il « tranche le[s] litige[s] » en appliquant
« les règles de droit »273(*), se réfère
dans ses attendus à autre chose que la loi.
Et autant son usage en justice a rendu plus aisé
son utilisation par les professionnels et étudiants américains,
dont les « judicial opinion » sont les principales sources
du droit, autant la prééminence française de
l'écrit du droit et de la loi, avec l'idée qu'il en est la source
la plus fiable (1), a rendu difficile la diffusion dans les
milieux juridiques français d'une source qui ne l'est pas.
(1) Ainsi, la jurisprudence n`est pas une
source de droit : « il est défendu aux juges de prononcer par
voie de disposition générale et réglementaire sur les
causes qui leur sont soumises. »
Article 5 du code civil.
|
|
Quoiqu'il en soit, cela ne nous a pas été d'une
grande aide pour nos recherches. Faute d'usage majeur et de polémique,
il n'y a en France que très peu d'études sur l'usage de
Wikipédia par les juristes, et lorsqu'elles existent, elles se trouvent
souvent réduites à des cercles très
limités...274(*)
Toutefois et si elles ne s'attachaient pas
spécifiquement au droit, un public a été visé par
des enquêtes, certes souvent américaines (1),
parfois françaises (2), mais que l'on prendra pour
significatives des pratiques de l`ensemble des publics du premier marché
de l`édition français : les étudiants, avec l'idée
que ceux-ci n'engageant jamais que leur réussite universitaire275(*) lorsqu'ils recourent
à « l'encyclopédie », l'usage qu'ils en font
est au pire, dans sa plus mauvaise utilisation, celui d'un praticien
inconscient et irresponsable.
(1) D'après les résultats d'une
étude menée par l'université de Washington sur
l'utilisation de Wikipédia par les étudiants américains
:
· « Parfaitement conscients [de ses] limites,
tout comme de ses atouts. Les étudiants recourraient à
Wikipédia pour « se renseigner rapidement sur un
sujet bien précis », « comprendre rapidement
une notion », « collecter des informations » et
« trouver des références bibliographiques ».
· Et, s`ils en « apprécient la
rapidité d'utilisation et la clarté »
Ils « maintiennent » « un
regard critique sur [ses] contenus », et
« n'hésitent pas à croiser [ses données] avec
d'autres sources ».
« L'encyclopédie » n`est,
pour eux, qu`« un point de départ » de leurs
recherches.
· Ils « s'appuient sur [[elles] dans
les stades préliminaires de leur travail ».
· Puis, elle « laisse [...] place à des
ressources plus précises : cours, livres, bases de
données... ».
Comptes-rendus Français de l'enquête:
«
How
today's college students use Wikipédia for course-related
research », réalisée par l'Université de
Washington:
Le Monde.fr, le 17 mars 2010, « Comment les
étudiants utilisent ils Wikipédia? ».
Numérisa, le 18 mars 2010, « Les
étudiants s'appuient massivement sur Wikipédia mais rechignent
à le dire aux profs ».
|
(2) Une enquête menée par les
étudiants du master journalisme de science po relayait, elle, l'usage
qu'en fait Mathilde, « étudiante en troisième
année à l'Université américaine de
Paris »:
· Pour elle, si Wikipédia est « une
super source d'information » « du fait de la multitude des
sujets traités », « elle doit rester un «
outil de base » qui « permet principalement de déterminer
les notions à creuser par la suite » ,et grâce aux
« références données à la fin de[s]
article[s] », d'aller vers les « sources
officielles » et « les livres ».
· Et si l`enquête conclut que « les
élèves comme Mathilde sont rares dans les universités
françaises », c'est sans doute que contrairement à la
précédente, celle-ci mêlait les résultats de
questionnements réalisés auprès d'étudiants de
premier et second cycle (comme Mathilde).
.
Comme le relevait l'article du journal Le Monde qui relayait
l'enquête précédente, le degré d'étude et
l'âge des étudiants jouent beaucoup dans l'usage que ces derniers
font de l'encyclopédie.
« Une étude similaire
menée auprès d'élèves plus jeunes aurait
probablement une conclusion différente ».
Enquête réalisée par des étudiants du
Master journalisme de Sciences Po, « La révolution
Wikipédia Les encyclopédies vont-elles mourir
? ».
|
|
b-3) Synthèse :
L'usage de Wikipédia par les étudiants,
assimilable à celui de l'ensemble des publics du premier marché
de l'édition, semble ainsi être celui de Mathilde et des
étudiants américains. Etant à préciser, à la
faveur de cette conclusion, que celui-ci se rapproche de celui que devrait
induire la satisfaction de leurs besoins par
l' « encyclopédie » qui, on l'a vu, est une
source d'information complète, accessible, générale,
rapide et fonctionnelle, mais peu fiable, descriptive et, d'une manière
générale, peu « juridique »276(*).
Ce dont on peut déduire que pour les publics du
premier marché de l`édition, cette «
encyclopédie dont il fau[drait] vérifier [les] information[s]
avant de pouvoir l'utiliser »277(*), « s'apparente davantage à un
moteur de recherche »278(*):
· Elle est « une étape dans la
découverte d'une problématique »,
· un instrument « servant à la
construction de l'expertise, mais non [à sa]
validation ».279(*)
· , dont « à cet
égard » « les références de bas de
page » et « les liens vers d'autres sites
web se révèlent très utiles ».
Discussion autour des sources de l'article Plan
Vigipirate.
Source [
modifier]
Je fais actuellement des recherches sur Vigipirate.
Pourriez-vous m'indiquer la référence du document sur lequel vous
vous appuyez pour affirmer que le plan aurait été
créé en 1978. En effet d'après les sources que j'ai
consultées, l'année de naissance du plan varie : 1978, 1981,
1986, 1990 et 1991. Merci par avance
Sauf erreur flagrante de ma part, c'est en 1978 (sous
Valéry
Giscard d'Estaing) que le plan VIGIPIRATE a été
créé ->
http://www.ambafrance-us.org/atoz/terrorism.asp
<- l'ambassade de
France aux
USA.
|
|
Dès lors, « il ne devrait pas y avoir
[...] de conflit d'usage entre [l'édition juridique] et
Wikipédia »280(*). Et ce, d'autant plus que Wikipédia n'en
serait un concurrent, que si le premier marché de l'édition se
détournait des maisons d'éditions
« historiques » pour accorder sa confiance à une
communauté d'anonymes.
Bien au contraire, « le
développement » de Wikipédia devrait
« renforcer » l`édition juridique. Si la pratique
est encore peu répandue (1), il n`est pas difficile
d`imaginer qu'être cité ou invité à être
consulté par les notes et références du 5éme site
le plus visité au monde serait bénéfique aux
éditeurs.
(1) Articles de Wikipédia renvoyant aux produits
des maisons Dalloz, Lextenso et LexisNexis.
· Pour ce qui est des éditions Dalloz et de
leurs partenaires :
- 1 article renvoie aux Juris éditions.
- 4 aux éditions Delmas.
- 403 aux éditions Dalloz.
· Pour ce qui est des éditions
Lextenso:
- 1 article renvoie aux éditions Joly.
Environ
- 23 aux éditions Defrénois.
- 32 aux éditions Gualino.
- 39 aux Petites Affiches.
- 59 à la Gazette du Palais.
- 75 aux éditions Montchrestien.
- 142 aux éditions LGDJ.
· Et pour ce qui est de Lexisnexis :
- 31 articles renvoient au Jurisclasseur.
- 81 aux produits des éditions Litec.
|
|
b-4) Wikipédia ; quel usage par les
particuliers ?
L'expérience nous l'a montré, ce qui est
valable pour le premier marché de l'édition ne l'est pas
nécessairement pour le second. Et ce d`autant plus, s`agissant sans
doute de Wikipédia: une encyclopédie « grand
public », avant tout destinée aux particuliers...Ce que ne
sont pas la grande majorité des produits de l'édition juridique
qui, d'une manière générale, se désintéresse
des particuliers.
Aussi, ce qui était source d'information rapide et
générale pour les plus savants, apparaît comme un vecteur
de connaissance et vulgarisation pour les ignorants... Loin, bien loin de
conforter les produits de l'édition juridique traditionnelle, dont il
s'érige en concurrent, mais en mesure et susceptible de renforcer
l'information juridique délivrée par la presse quotidienne.
Sans doute faudrait-il mener de véritables
enquêtes sur la question, mais du point de vue des plus savants: les
publics du premier marché de l`édition, la presse quotidienne se
présente à première vue comme le
« Wikipédia »281(*) des ignorants qui, dans une démarche
inverse, y verraient une véritable encyclopédie par laquelle ils
préciseraient certaines informations lues, vues ou
entendues...282(*)
B) Facebook et Twitter ; la confiance suffirait-elle
à détourner les clientèles de l`édition juridique ?
A première vue, si Wikipédia ne peut
être envisagée comme une véritable
encyclopédie283(*), ce qui en ferait sans doute un concurrent potentiel
de l`édition juridique, c'est essentiellement parce qu'on ne peut pas
avoir confiance en ses auteurs qui sont anonymes... Or c'est justement cette
confiance que l'on retrouve dans les réseaux sociaux, qui fait craindre
au directeur de CNN leur éventuelle concurrence. Est-ce à dire
que la confiance en ses amis et en ceux que l'on suit284(*) suffirait à
détourner les clientèles des éditeurs ?
a) Facebook et Twitter : mes amis ? Ceux que je suis ?
Si je fais partie des 28% d'internautes qui connaissent
et ont entendu parler de Twitter, je fais également partie de ceux qui
n'y possèdent pas de compte et représentent 98% des internautes
français...
Le site qui fait « le buzz
»285(*) et
fréquemment la une286(*) des médias est, en fait, encore peu
utilisé en France, où dit-on « le grand
public » se demanderait encore : « a quoi çà
sert? » et « pourquoi il irait dire « au monde
entier [qu'il a] mangé une pomme? »287(*) ». Ce qui est
certes loin de la réalité, mais à dire vrai rien de
surprenant. Car si les choses ont changé, c'était bien là,
la première raison d'être de ce service de messagerie
instantané, organisé autour de la question: «What are
you doing? » », à laquelle les internautes
répondaient: « I'm cooking pasta », « I just crossed the
street», « I'm waiting at the Airport »,... jusqu'à que
sa devise se transforme en: «What is happening?» ,
« que se passe-t-il ? »288(*).
Ainsi, désormais « Twitter est
fréquenté par un public de news junkies, [« de
geeks289(*) »], accros à
l'information »290(*), qui sans nécessairement se connaitre,
s'informent et se « followed » mutuellement...
« Cela joue dans les deux sens. On pêche des
infos, on en partage d'autres. »
Marie-Catherine
Beuth, du Figaro.
Le Monde 10 juin 2009, « Le réseau Twitter
émerge comme source d'information pour les médias ».
|
|
Pour ce qui est maintenant de Facebook, ma pratique
est, encore une fois, révélatrice de celle de la majorité
des internautes. Je fais partie de ses 500
millions « d'utilisateurs à travers le monde »,
291(*) dont 15 millions
sont français.
L'usage que j'en fais ? : « Rester en contact avec
mes amis », « voir ce qu'ils font », leur montrer
« ce que je fais »,292(*)...; j'y partage mes « soirées,
[mes] coup[s] de blues, [mes] photos, et même [mes] blagues
potaches »...293(*)
Mon usage n'est, en fait, pas plus différent de
celui que font la plupart des gens d'un site conçu comme un lieu
d'échange et de partage « avec ses amis » et
« ceux que l'on côtoie dans la vraie vie » :
« Le but de Facebook, c'est de permettre aux gens
de partager tout ce qu'ils veulent avec leurs vrais amis, ceux qu'ils
côtoient dans la vie : des photos, des vidéos, des messages... Les
demandes d'amitié sont donc faites pour être adressées aux
gens que vous connaissez déjà. »
Interview de Mark Zuckerberg par Thomas Bronnec:
« Toutes les questions que nous posons sur Facebook sont
légitimes ».
|
|
« 150 millions d'utilisateurs dans le monde, ils
doivent bien être quelque part...
Entrons dans ce cyber café juste pour voir...
Une vingtaine de clients a les yeux rivés sur les
écrans, la moitié...est sur Facebook.
Des photos, des messages, des amis, alors Facebook
çà sert à quoi ?
« Rester en contact avec mes amis.
Je voyage en ce moment et je peux mettre mes photos sur
Facebook; des photos des endroits où je vais, comme ca tous mes amis
peuvent voir ce que je fais et moi aussi je peux voir ce qu'ils
font. »
« C'est le seul moyen que j ai pour avoir de
nouvelles de tous mes amis, de mon réseau...et de pouvoir partager, en
fait, toutes mes impressions et tout ce que je fais un peu à paris et
ailleurs. »
« Vous pouvez voir tout ce que vos amis sont en
train de faire. On peut s'inviter les uns les autre à des
événements et puis c'est facile de rencontrer de nouvelles
personnes. »
« On est dans un village... En fait, tout se
rapproche facilement. »
Facebook, envoyé spécial : France 2.
|
|
b) Facebook et Twitter : deux nouveaux médias
?
Si Facebook et Twitter ne reposent pas sur « la
même philosophie »: Twitter a « un caractère public
ouvert à tous », « Facebook a davantage la
connotation d'un réseau privé »; Facebook
« oblige à suivre les actualités par ami »,
quand « les messages de Twitter sont succincts et en flux
ininterrompu »294(*), on a derrière ces deux sites
« l'idée de partager tout type d'information avec ses
« friends » [ou] « followers ». Etant
entendu que tout type d'information vise une information qui comme sur
Wikipédia, sauf à émaner de communautés de
juristes, n'est pas nécessairement juridique, mais peu intéresser
le juriste...
b-1) Huis clos sur le net : quelles leçons
à tirer ?
En février 2010, cinq journalistes
enfermés dans une ferme du Périgord, « avec pour seul
contact avec le monde extérieur, [...] Facebook, [...] Twitter
»295(*) et leurs
liens qu'ils pouvaient suivre, ambitionnaient « étudier la
construction de l'information »296(*) sur internet.
Mais plus que l'expérience elle-même, dont
les résultats peu probants, à la hauteur de la
scientificité de la démarche, ont suscité de nombreuses
moqueries et critiques297(*),
· Etant autorisés à suivre les liens,
« les cinq journalistes [avaient] bel et bien accès aux
« médias classiques » » : Il [leur]
suffi[sait], [pour cela], qu'un de leurs contacts les alerte sur une
information en renvoyant vers » l'un de leurs articles,
émission ou reportages,...
· Ayant de plus alertés la presse et les autres
médias de leur initiative, ils virent leurs réseaux
« sociaux » s'agrandir, et leurs
« contacts » leur proposer « des synthèses
de l'actualité », [...] qu'il[s] ne feraient pas en temps
normal. »
Le Monde.fr, « Cinq journalistes-cobayes pour
étudier la "construction de l'information" sur Internet »,
Blog huis clos sur le net : «
Twi(s)tter
? »,
Nour-Eddine
Zidane -1 février 2010.
|
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ce sont les réactions des internautes laissées
sur le blog des cinq journalistes, qui ont été les plus riches
d'enseignements :
· Beaucoup trouvaient absurdes que Facebook et
Twitter soient présentés et envisagés comme des
médias à part entière...
« Chercher à savoir si on est correctement
informé par Twitter et Facebook...
C'est comme essayer de connaitre l'actualité des
informations délivrées par la télé, la radio et la
presse écrite en regardant MTV, en écoutant Radio Campus ou en
lisant le Journal de Mickey...
Enfin bon, si ça vous amuse... »
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· Dénonçant « le
flot », « l'avalanche » d'informations; le manque
de rigueur, sérieux, professionnalisme et fiabilité des acteurs
des réseaux sociaux,
« Les témoignages intéressants sont
extrêmement vite noyés sous un déluge de commentaires
idiots, inutiles, mesquins voire injurieux. Sans compter le fameux
rollricked... »
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« L'immédiateté sans
vérification et sans recul est un des
inconvénients. »
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leurs commentaires font de plus apparaître des
réseaux sociaux qui parfois relaient (1) et alertent (2) les
médias traditionnels, mais sont insusceptibles de les
concurrencer.
(1) « Twitter n'est pas -à
mon avis- un média mais un simple outil qui permet d'ouvrir une porte
plus large à l'information. »
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(1) « 140 caractères pour
une info brute, rapide, efficace et abreuvante, mais très souvent aussi,
un lien vers une information plus détaillée et plus
précise »
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(1) « Franchement cette
«expérience» est parfaitement artificielle. Il saute aux yeux
de n'importe quel internaute un tant soit peu habitué à
s'informer sur le Web que les réseaux sociaux et les sites d'information
issus de la presse traditionnelle sont complémentaires et pas
antagonistes ! Qu'espère-t-on trouver comme «information» sur
Facebook ? Des nouvelles de la molaire du petit dernier de tante Jeanne, mais
pour le reste ? Les échos de ce que les médias en ligne ont
produit par ailleurs. Point à la ligne. Quant à Twitter, sa
dimension «push» en fait un outil d'alerte commode pour le
consommateur d'info, et un outil de promotion bon marché pour les
médias en ligne. Pratique, pas cher, win-win. S'y ajoutent
échanges d'idées, d'hyperliens, de vannes, et concours
d'égos hypertrophiés entre experts, réels ou
auto-proclamés, ce qui peut avoir son utilité quand on est
journaliste et qu'on creuse un sujet, mais ne sera que très très
très exceptionnellement générateur d'une info susceptible
de devenir un titre dans un journal. »
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(2) « Pour schématiser,
Twitter relaie la rumeur, «pour le meilleur et pour le pire» comme
l'a écrit votre confrère Nicolas Willems : c'est souvent du
bidon, mais parfois ça tombe juste, et certains s'en font une gloriole.
Le journaliste, au contraire, s'il parle de la rumeur, va essayer de
décortiquer son origine, la relayer en tant qu'information (il va
relayer l'existence de la rumeur, pas son contenu, je ne sais pas si je suis
clair), voire essayer de la démentir. Bref, «s'intéresser au
phénomène», c'est exactement ça, quand le twitt
lambda se contente de le relayer sans aucun recul. »
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· Mieux encore, ils nous apportent un
éclairage sur leurs usages respectifs de Facebook et Twitter, qui s'ils
n'en sont pas conscients, semblent reposer sur la frontière (1), certes
poreuse, mais bien réelle entre réseaux sociaux: ce que serait
Facebook et « réseaux de communication »
298(*):
ce que serait Twitter.
(1) « Beaucoup de gens utilisent
à la fois Facebook et Twitter. Twitter n'est pas un réseau
social, mais un réseau de communication qui tisse des relations
sociales. »
Biz Stone, cofondateur de Twitter, « Testons les
usages commerciaux de Twitter », Le Monde, 24 juin 2009.
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(1) « La sociologue et ethnographe
Liz Pullen [...] a
identifié trois façon d'utiliser et de comprendre Twitter : comme
un réseau d'information, comme une plateforme de microblogging, et comme
un réseau social.
« Si on pense en terme de réseau social,
l'important est de penser l'intégrer de nouveaux utilisateurs au
réseau existant, et là dessus twitter échoue
complètement »
[...]
Twitter n'est pas vu par ses fondateurs comme un site de
réseau social : « les gens s'inscrivent, ont des
célébrités à suivre et ne savent pas comment
localiser d'autres personnes », explique-t-elle encore.
[...]
Elle conclue : voir simplement Twitter comme un
système de distribution d'information ou de suivi d'updates de
célébrités le rend « remplaçable » (Les
internautes s'inscrivent pour suivre la mouvance, mais ne sont pas
assidus). Les gens qui considèrent l'outil comme un
réseau social « sont ceux qui resteront le plus longtemps sur la
plateforme« , pour y retrouver leurs amis notamment. Avec un
système d'intégration digne de ce nom, Twitter pourrait
être capable de former des utilisateurs plus fidèles.
Pour l'instant, Biz Stone, fondateur de Twitter, ne
semble pas encore avoir clairement tranché entre les deux orientations.
Rappelons-nous ce qu'il avait déclaré dans une interview au
journal
Le
Monde : « Twitter n'est pas un réseau social, mais
un réseau de communication qui tisse des relations sociales
» »
Une
approche sociologique de Twitter-Le 10 septembre 2009 par
Palpitt.
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· Ce que révèlent leurs
réponses à la question : «
Twitter
vs Facebook : Quel outil pour quel usage
? », qui leur fut posée par l'un des journalistes
enfermés :
· « A première vue et à chaud
: Twitter : à priori plutôt pour des
bribes de news sur des domaines relativement
définis. Facebook : plus personnel et profond, pour la
recherche d'émotions plutôt que de
données. »
· « Pourriez-vous commencer par engager la
conversation sur Twitter et Facebook. Le point de départ est là.
Et puis ce n'est pas Twitter vs Facebook, les deux plateformes sont
très complémentaires. »
· « J'utilise exclusivement Twitter si je
dois glaner des informations sur un réseau social. Ce qui me
plaît, c'est le côté «breaking news»
qui nous force à nous renseigner sur l'information.
Bien sûr, un article détaillé et approfondi sera
toujours mieux, mais indirectement il nous enlève le fait
d'aller approfondir le sujet. Il nous mâche une partie du travail, en
somme. Et le fait que Twitter soit en partie impersonnel renforce
ce besoin d'aller vérifier l'information et ainsi participe à la
construction de notre propre opinion sur un sujet. »
· « [...] J'utilise de moins en moins Facebook
au quotidien et m'en sers de même que d'autres pour des
échanges plus personnels (possibles également sur
Twitter avec le DM). Twitter est pour moi une plateforme de veille
et de réactivité : veille par hashtags sur des sujets qui
m'intéressent professionnellement (ie. politique) et
réactivité en diffusant de l'info qui me paraît pertinente
à destination de mes followers. »
· « Facebook : moi, ma trombine, ma famille,
ma vie, mon oeuvre, mes (très nombreux) potes (the big
compétition !), mon fan club, mes groupes... pour avoir ou donner des
news des +/- proches. Facebook : dîner famille, fête entre
potes, cocktail dînatoire.
[...]
Après à peine une semaine de Twitter,
je trouve l'accès open et le relatif anonymat très
rafraichissant et stimulant. Ca bouillone et ca donne envie d'aller
plus loin dans l'info. Facebook est beaucoup plus perso et
ego. »
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· « En tant qu'internaute et fervente
utilisatrice de Facebook et de Twitter [...], je pense qu'ils ont des fonctions
tout à fait différentes :
Twitter est plus dans l'instantané et dans
l'information. Les tweets que l'ont reçoit relatent l'information brute,
en ne donnant que très peu son opinion... Ou bien c'est celui des
blogeurs qui est mise en avant, car on tweete avant tout les informations qui
nous ont intéressées, surprises et que l'on a envie de
partager...
[...]
Sur Facebook aussi on partage de l'info, mais il
s'agit d'infos beaucoup plus personnelles. En effet, lorsque l'on utilise
Facebook, c'est plus pour appartenir à un cercle, à des groupes
et surtout, pour rester en contact avec les gens que l'on a pu rencontrer aussi
bien au coin de sa rue qu'à l'autre bout du monde. Facebook est quelque
chose de beaucoup plus personnel, où l'on affiche clairement sa vie, ses
petits bobos et autres mésaventures de la vie quotidienne alors qu'on ne
se livrera que très peu sur Twitter. [...]»
· « [...]La communication sur Twitter
tient plus du «SMS Agence Presse» incitant éventuellement
à chercher plus loin que de l'outil permettant une recherche de
fond.
[...] Facebook [...] permet
beaucoup plus de créer un espace virtuel fourre-tout ou l'on peut
à la fois se distraire, créer du lien, développer et
partager sa pensée, en somme faire ce que l'on veut sous des formes plus
riches et variées en contenu.
De plus Facebook intègre des fonctionnalités de
type Tweet qui démontrent certaines convergences. »
· « J'ai eu un compte FaceBook. Je l'ai
gardé quelques semaines [...] Pour moi, malgré son aspect sympa
de partage, FaceBook aboutissait à une énorme perte de
temps : je recevais tous les jours des tas de messages, de photos, de
vidéos, de commentaires de la part de mes `amis'. Alors c'est
peut-être un tort mais il se trouve que mon réseau
personnel dans la `vraie vie' me suffit tel que, sans avoir besoin de
cet outil pour l'entretenir ou l'étoffer. [...]
Twitter [...] Depuis plusieurs moi je
l'utilise pour le boulot : il suffit de trouver les bonnes personnes
à suivre et cela devient un fantastique outil de veille et de partage
d'info. [...] »
· « Je persiste, mais je pense que
tout dépend du réseau que l'on se
fait. [...] Twitter me semble être un
cimetière de liens, [...] c'est surtout à mon
avis l'outil de la blogosphère, qui s'échange des
liens. »
· «Personnellement j'ai été
surprise que le test porte sur Facebook (inutile encore plus pour cette
expérience) et Twitter (qui a complètement sa place
ici).
En effet autant Twitter a, selon moi, vocation de
quasi (je dis bien quasi !!!) agence de presse.
[...]
Bref, pour moi Twitter est incontournable dans mon
quotidien alors que Facebook ne me sert à rien sinon à passer le
temps le peu de fois où j'y passe (et encore mon temps serait mieux
utilisé ailleurs !). »
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· «Je ne vois pas trop l'avenir de
Twitter. Trop compliqué de voir qui suit qui, de visualiser les liens
entre les personnes, et d'avoir vite beaucoup de suiveurs. Et on est trop vite
debordé de messages dès qu'on followe un hyperactif. Facebook
à mon avis, c'est parti pour etre l'endroit où la vie se passe.
[...]. »
· « Je vais sur Twitter en passant,
vite fait, où je trouve en vrac des infos sur la politique
principalement et parce qu'il faut bien être dans l'esprit de son temps,
mais je reste sur Facebook au moins trois heures par jour, le temps d'enrichir
ma page de contenu, musical la plupart du temps, et à partager des infos
concernant les artistes de jazz que j'aime et qui, étonnamment, ont tous
accepté les invitations que je leur ai adressé !
[...] ».
· «Personnellement, je n'ai pas du tout les
mêmes réseaux sur Facebook ou sur Twitter et donc pas le
même usage. Peut-être n'y a-t-il pas le même profil
d'utilisateurs sur les 2 réseaux ? La plupart de mes followers (et
wings) de Twitter sont aussi présents sur Facebook, l'inverse pas
forcément.
Facebook c'est plutôt pour un usage personnel,
un échange plus «intimiste» avec des amis du bout du monde, la
famille... etc. C'est plus ludique et divertissant
[...]
Twitter par contre est un formidable outil de veille
professionnelle grâce à des outils comme Tweetdeck. Ce que
j'apprécie sur Twitter c'est la rapidité et la
réactivité. Egalement le côté ouvert sur le monde.
Twitter permet des rencontres enrichissantes (virtuelles certes mais
intéressantes) entre personnes partageant les mêmes centres
d'intérêt. Sur Facebook je dirais que c'est simplement pour rester
en contact sans forcément des échanges
approfondis. »
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Synthèse :
Les commentaires aux billets du blog des cinq journalistes
enfermés étaient pour l'essentiel le fait de particuliers et sont
ainsi révélateurs de l'usage de ces deux réseaux par les
publics du premier de l'édition.
On y apprend que Facebook et Twitter sont pour eux
deux outils complémentaires :
Le premier est un espace personnel, intime, un
« chez soi » virtuel dans lequel ils parlent d'eux, leurs vies,
et leurs passions,...et avec lequel ils entretiennent leurs réseaux
familiaux et amicaux.
Le second est lui un espace de veille, échange,
diffusion, et partage d'informations brutes, inscrit dans
l`instantanéité et l`actualité, qui peut parfois
déboucher sur des relations (essentiellement professionnelles ou
fondées sur des centres d'intérêts communs).
Et également que, seul Twitter, l'outil qui a
émergé le plus tardivement et qui est le moins utilisé en
France, constitue pour eux un véritable vecteur
d'informations.
Etant entendu qu'ils ne l'envisagent pas comme un
véritable média, mais comme un simple complément et
auxiliaire aux sources d'informations traditionnelles, qui sont pour eux les
organes de presse généraliste et quotidienne. Et ce, bien qu'ils
admettent parfois se contenter des informations qui y sont
délivrées.
« Bien sûr, un article détaillé
et approfondi sera toujours mieux, mais indirectement il nous enlève le
fait d'aller approfondir le sujet. »
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Avec l`idée qu'ils n'investissent pas ce
réseau social ou de communication dans l`espoir d'obtenir des
réponses et solutions à des problèmes
juridiques299(*), mais l'envisagent comme un vecteur
d'informations d'actualité.
« Si l'on suit des gens, c'est pour
être mis instantanément au courant [des]
actualité[s] »300(*).
Ainsi, s'ils ne répondent pas aux besoins en
informations juridiques des particuliers, les réseaux sociaux ou de
communication peuvent contribuer indirectement à leur meilleure
connaissance du droit; en les maintenant en permanence informés des
actualités parmi lesquelles figurent celles de ces lois, denses, peu
claires et foisonnantes, qu'ils ne sont pas censés ignorer....
Etant à préciser que les particuliers
soulignent l'importance des membres qui constituent leurs réseaux dans
la qualité des informations qui leur sont délivrées.
· « Je persiste, mais je pense que tout dépend
du réseau que l'on se fait. »
· «Celui qui utilise Twitter doit
nécessairement sérier quels sont les sujets qu'il veut suivre, et
constituer son réseau en fonction. Je suis nettement moins de comptes
que vous, et je suis très informée de ce qui se passe en dehors
de mes frontières... Si vous n'avez pas reçu ces informations,
c'est que votre réseau n'était pas correctement
paramétré. »
· «Peut-on parler de Twitter dans l'absolu ? La
qualité des infos qu'il vous apporte dépend des comptes auxquels
vous êtes abonnés. »
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b-2) Facebook et Twitter: quelle utilité pour
le juriste ?
Ceux qui sont nos amis « sur
Facebook » et ceux que l`on suit sur Twitter, sauf à ce qu'on
les trie en fonction de leurs compétences, ne sont pas
prétendument plus compétents pour informer sur le droit que les
anonymes de Wikipédia.
Cependant, comme eux et davantage encore, ils sont
susceptibles d'informer plus rapidement les publics des marchés de
l'édition sur l'actualité juridique lorsque celle-ci se confond
avec l'actualité générale. Ce qui, on l`a vu, n`est, pas
toujours le cas et avec l`idée que, même sur ce plan, là
ils commettent parfois des erreurs...
b-2-1) Facebook et Twitter : richesse du nombre et
actualité juridique.
En dehors de toute communauté de juristes
organisée : Twitter et Facebook301(*):
C'est d'abord la possibilité d'une information
juridique d'actualité brûlante, voire instantanée, qui
n`émane pas toujours de juristes et renvoie au concept anglais de
« breaking news »302(*):
· « Grace au livetweet sur Twitter, on peut
suivre en direct l'audience d'un procès, suivre en direct le vote d'une
loi, suivre en direct une conférence »303(*).
· Ainsi, des journalistes du Nouvel Observateur et de
France 2 ont « twit[té] [« en direct»] les
audiences » du procès Clearstream.304(*)
Twitter et Facebook, c'est également la
possibilité de diffuser et d'accéder rapidement à des
informations d'actualité juridiques avec le système du
« buzz »:
· « Il faut reconnaître que Twitter
accélère indéniablement un buzz » relevait
Marjorie Rafecas.305(*)
Cette dernière étant allée
jusqu'à imaginer ce que pourrait être le contenu d'un buzz pour un
avocat: « Un changement radical de jurisprudence, une nouvelle
réglementation... ».
· « Si [on sort] une information sur Twitter,
potentiellement, deux minutes après, elle a fait le tour du monde
»306(*) relevait
l'un des journalistes de l'expérience Huis clos sur le Net.
Enfin, c'est la possibilité d'accéder plus
facilement à une information juridique précise, qui serait
difficile d'accès par les voies courantes:
· Le réseau social (ou de communication), c'est
non seulement la possibilité d'être plusieurs à rechercher
une information; de faire appel au nombre pour la trouver plus rapidement,
· mais également celle de tomber sur un
internaute qui l'aurait déjà en sa possession.
« Certains n'hésitent pas à
solliciter les usagers pour collecter de l'information en un temps record. Une
méthode qualifiée de crowdsourcing (approvisionnement par la
foule). Charles Arthur, rédacteur en chef des pages technologies du
Guardian, explique que son journal a demandé aux internautes, via
Twitter, de vérifier que les parlementaires anglais avaient bien
publié leurs notes de frais sur leur site Web...»
« Le réseau Twitter émerge comme
source d'information pour les médias», Le Monde.
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On peut très bien imaginer qu'un avocat, en cours de
traitement d'un dossier, ait accès plus aisément et rapidement
aux jurisprudences, cas de droit et faits particuliers, attenants à des
affaires similaires sur lesquelles il pourrait s'appuyer, en faisant appel
à la masse des communautés d'utilisateurs présents sur
Facebook et Twitter.
Encore faudrait-il sans doute que sa demande rencontre les
bons échos...
b-2-2) Facebook et Twitter : faiblesse du nombre et
« trop plein » d'actualité juridique.
Les réseaux sociaux sont essentiellement le fait
de particuliers en quête d`actualité et séduisent
difficilement les juristes.
Et si les informations qu`ils délivrent,
bénéficient de la confiance que l'on attache aux membres de ses
réseaux, qui induit que l'on va cliquer sur les liens « qu'ils
nous envoient » sans se poser de questions. On se rend très
vite compte que celle-ci s'estompe devant leur absence de fiabilité.
b-2-2-1) Facebook et Twitter: où sont les
juristes ?
Si sur Facebook et Twitter « de plus en plus de
juristes s'affichent comme tels »307(*), ils sont encore peu nombreux, souvent blogueurs,
souvent avocats, rarement actifs308(*); en font un usage personnel309(*), un relaie de leurs blogs,
de leurs cabinets...
Peu semblent attirés par leurs véritables
fonctionnalités et aucune communauté de juriste n`a
véritablement émergé.
Présence sur Facebook du corps professoral de
l'Université Paris 2 Panthéon-Assas.
· 4 professeurs sur 147 ont un profil Facebook (ou tout
moins un profil Facebook dans lequel ils sont identifiables),
· Contre, 7 maîtres de conférences sur
133.
Tous en font un usage strictement personnel.
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Les quelques rares communautés de juriste 310(*)sont le fait:
· d'éditeurs juridiques qui utilisent les
réseaux sociaux pour promouvoir leurs produits et nouveautés
mais, qui sans doute parce que leurs liens renvoient à leurs bases de
données en lignes payantes inaccessibles aux non abonnés,
suscitent peu d'adhésions.311(*)
· et de jeunes juristes qui y adoptent un langage
« familier », voire « un nouveau
référentiel linguistique »:
« spontané », « approximatif »,
jetable, à l'image des informations qu'ils y délivrent, en totale
contradiction avec la rigueur et les formes qu'exigent le droit et, qui ne
suscitent pas davantage d'intérêt.
Cela n`a, en fait, rien de surprenant; les tribunes
d`expression qu'organisent ces réseaux et leurs philosophies n'ont rien
pour séduire les juristes312(*). Elles sont réduites, ne permettent aucune
structuration: Il n`y a « pas d'introduction ni de conclusion dans
le discours », « la hiérarchie des informations
n'existe pas »313(*). C'est le règne de
« l'instantané », de
« l'essentiel », et la raison de leur succès.
« Un tweet normal c'est une information un peu
originale, quelques mots qui la résument et un renvoi très bien
fait vers la source. La limite des 140 caractères n'est que très
rarement un obstacle. »
Alain Giffard, Coagulation dans la communication, Le Monde.
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Sur ces réseaux, on informe, on s'informe, on en
discute, mais brièvement!
« Pour publier une info, un commentaire, une
idée, il faut faire court.»314(*)C'est la condition pour être lu :
· Les membres de ces réseaux sont avant tout
à la recherche d'actualités: «Sur Twitter, un lien
daté d'une journée passe déjà pour
dépassé ! »315(*)
Avec l`idée que « sans filtres, technique,
rédactionnel ou éditorial, ni fioritures, l'information va vite
»316(*):
· On peut « appréhender en temps
réel ce qui se dit sur la Toile »,
· Suivre « des événements en
direct »,317(*)
· Etre tenu instantanément au courant des
actualités.
Ce qui n'est toutefois pas sans risque...
b-2-2-2) Facebook et Twitter: une mine
d'informations inutiles et erronées ?
Parce qu'ils sont dans l'incapacité de capter les
juristes, l'information juridique délivrée par les réseaux
sociaux est essentiellement le fait de particuliers.
· Or, il apparaît d'une part que ceux-ci noient
les informations pertinentes
qu'ils délivrent dans des flots d'informations
inutiles.
« D'après une
étude
du cabinet américain
Pear
Analytics, la plus grande partie des tweets
sont [...] des « bavardages sans intérêt »
relatant des faits anodins » du type : « je suis en train
de manger un sandwich. »318(*)
Ce qui fait souvent dire et s'ils peuvent être
« [des] mine[s] d'informations juridiques pertinentes
actualisées en temps réel », que les réseaux
sociaux sont avant tout « un bruit
phénoménal ».319(*)Et ce, d'autant plus qu'ils ne tiennent pas
eux-mêmes les informations qu'ils y délivrent pour fiables.
· Loin de les tenir pour acquises et véridiques
sauf à ce qu'elles renvoient aux
articles, reportages,...des médias traditionnels, les
« émetteurs-récepteurs-utilisateurs » des
réseaux sociaux cherchent souvent à obtenir validation des
informations qu'ils s'échangent, consultent et délivrent.
Cette validation pouvant être le fait de personnes
compétentes et qualifiées ou résulter de la consultation
d'articles ou d'autres supports informationnels émanant d'organes de
presse souvent généraliste.
« Et si Twitter ne devait être
considéré que comme ce qu'il prétend être : un
réseau social. Il y a eu un moment de « stupeur » et
très vite l'info a été
« validée » ...»320(*)
« On remarque là que Twitter peut
être une formidable caisse de résonance pour le meilleur... et
pour le pire ? En tout cas, cela m'a valu ce commentaire d'un contributeur
(@Emgenius) : «L'avantage du bruit re-tweeté (relayé) c'est
que les journaleux (sic) ensuite confirment ou infirment«... avant
d'ajouter plus tard : «peu d'intox passe par cette
barrière« »321(*)
Dès lors, si les informations de ces réseaux
sont délivrées dans l'attente d'être validées et
confirmées, la très grande réactivité qui fait la
force de ces outils, qui pour l'essentiel délivrent des informations
brutes, apparaît dans les faits très relative.
« Il existe une contradiction entre la
rapidité du dispositif et le côté chronophage de son
utilisation. Cela demande beaucoup de temps pour recueillir, trier,
vérifier et croiser les informations. »322(*)
Ce qui rendrait presque inutile leur appropriation par les
juristes et les autres publics du premier marché de l`édition,
qui bénéficient d'outils performants d'information
d'actualité rapide mis à disposition par les éditeurs
juridiques...323(*)A
ceci près que les outils des éditeurs sont payants et que si
leurs amis sur Facebook et les personnes qu'ils suivaient sur Twitter
étaient des juristes, les informations juridiques, qui leur seraient
délivrées, seraient non seulement gratuites, mais a priori
fiables puisqu' émanant de personnes compétentes en lesquelles
ils pourraient avoir véritablement confiance.
On pourrait même imaginer qu'aux mains de ces
publics, ces espaces de partage, discussion et échanges rapides autour
d'informations brutes deviennent les lieux de débats juridiques riches
et de rencontres et rassemblements de communautés de juristes.
· C'est, en ce sens, ce que de nombreux universitaires
recherchaient et ont réalisé à travers la création
de leurs blogs dont la grande majorité était tournée vers
les communautés universitaires et étudiantes.
· Avec l`idée que les réseaux sociaux et
de communication sont des outils plus appropriés à ce type
d'échanges et rencontres.
b-2-2-3) L'éditeur: le seul ami de confiance du
juriste.
Les codes et la philosophie des juristes induisent que
leurs réseaux sociaux sont essentiellement greffés sur des wikis
et ainsi des réseaux d'échange.
Ceux-ci leur offrent de larges tribunes d'expression, leur
permettent de poser leurs réflexions et sont porteurs d'une image que
l'on dira plus sérieuse :
· Dans un usage interne à un cabinet d'avocat;
à une entreprise, ils sont de remarquables outils de « travail
collaboratif ».324(*)
· Dans une vocation plus ouverte, celle qui nous
intéresse, ils sont des outils de partage, mise en commun, diffusion de
savoirs et connaissances sur le modèle de Wikipédia et dans
lesquels l'accent n'est pas mis sur l'actualité, mais sur la
qualité des informations qui sont délivrées.
Ce qui est une confirmation de plus que le besoin en
actualité des publics du premier marché est davantage une
contrainte induite par les obligations légales qui pèsent sur eux
qu'une valeur qu'ils recherchent dans l'information.325(*)
A ce jour, en France, un seul réseau de ce type
semble avoir véritablement émergé. Il s'agit de Jurispedia
: un «
wiki
juridique consacré aux droits du monde »:
1) Fondé à l'initiative de plusieurs
équipes de recherche universitaire en droit326(*) et porteur d'un projet qui
ambitionne à ce que « d'ici quelques années un juriste
rwandais
[soit] susceptible d'avoir (en français) une assez bonne idée du
droit
japonais »:
soit à la transmission de savoirs « presque »
sûrs, il repose sur des bases plus solides que
Wikipédia:
Sans entraver la liberté des contributions qui fait le
succès du wiki, ses initiateurs se sont donnés les moyens de
délivrer une information juridique qui, si elle n`est pas
« fiable à 100% », s`en approche. Ce qui les a
paradoxalement conduit à mettre en place, ce qui se présente
comme une ébauche de filtre éditorial.
Par le jeu :
1) d'une sélection implicite des contributeurs,
soumises à la bonne foi de chacun :
Si les contributions des non juristes ne sont pas
formellement exclues, « sont les bienvenues pour participer
à cette diffusion libre, gratuite, et internationale du
droit » « les universitaires comme les personnes
éclairées en droit de tous les pays francophones ».
2) et d'un contrôle a posteriori des contributions :
« En plus du contrôle des
internautes », que l`on retrouvait chez Wikipédia et qui a su
montrer ses faiblesses, « les textes soumis » à
contribution « sont [...] contrôlés a posteriori
par » des comités d'experts composés d`«
étudiants, [d'] enseignants et [de] professionnels du droit. »
2) Il semble également révéler que
la transmission de savoirs juridiques sûrs, ne peut se passer
d'éditeur:
En ce sens, les publics du premier marché, qui en sont
à l'initiative et en principe les plus à même à
juger de la satisfaction de leurs besoins, n'envisagent pas Jurispedia comme
« un concurrent au monde de l'édition juridique »,
laissant entendre qu'il lui manquerait pour cela un second moteur en sus de
« la nature humaine », dont on peut légitiment
penser qu'il s'agit de la contribution d'un éditeur 327(*)...
« Jurispedia ne remplace pas une formation
juridique, il ne constituera pas non plus un concurrent au monde de
l'édition juridique papier ou électronique. Enfin, il ne sera
jamais fiable à 100%, comme la nature humaine qui est son seul moteur...
Jurispedia vise toutefois à devenir une source d'information riche et
passionnante. »
|
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Et ainsi, ils se prévalent des mêmes exclusions
de responsabilité que celles dont bénéficient
Wikipédia328(*),
sur laquelle ils ont par ailleurs calqué l'essentiel de leurs principes
dont la neutralité des points de vue et l'anonymat des contributions.
Ce dont on peut facilement déduire en sus du
reste que ce wiki ne permet pas davantage de satisfaire aux besoins du premier
marché, que ne leur permettait Wikipédia.
A ceci près qu'il offre à ces publics une plus
grande garantie que les savoirs qui leurs sont transmis ont été
élaborés par des juristes.
Et n'a, en fait, rien de surprenant.
Les besoins en information juridique des publics du premier
marché de l'édition en droit sont tels que l'information qu'ils
recherchent, celle qui est pour eux « la bonne
information ». C'est « celle qui est directement
utile »329(*).
Ils ne peuvent se contenter d'une information à peu près
fiable.
Or, on l'a vu, à travers l'exemple du blog du
professeur Frédéric Rolin, délivrer une information
juridique fiable et de qualité exige aux juristes, y compris à
plusieurs, un temps, un travail et un investissement, qu'il leur est difficile
de trouver et fournir: le temps, le travail et le métier de
l'éditeur juridique qui est et reste sans nul doute, le seul et
véritable ami de confiance du juriste.
Dernier billet:
1. Des postulats
erronés?
A l'heure où il me fallait rédiger ma
conclusion, un doute m'envahit... Mes postulats de base m'apparaissaient
erronés:
· Le droit a par nature vocation à être
publié : il ne peut se passer d'éditeur :
Editer c'est
« publier », c'est « rendre public »
(Dictionnaire Hachette): une condition primordiale pour assurer aux citoyens
une connaissance de la loi.
En cela, l'Etat se présente comme
l'éditeur naturel du droit.
· Le web 2.0 ne marque pas l'avènement d'un
droit qui tenterait de se passer d'éditeur. Il est au contraire celui
d'un droit qui les multiplierait... en même temps que les politiques
éditoriales.
Le web 2.0 offre à chacun la
possibilité d'éditer du droit.
Les communautés de Facebook, Twitter,
Wikipédia et
Jurispedia; les titulaires de blogs juridiques,
les titulaires de blogs de juristes sont autant d'éditeurs du droit qu'a
fait émerger cette évolution du web.
Chacun d'eux étant animé d'une
politique éditoriale
qui lui est propre, pouvant mettre l'accent sur
l`un, l'ensemble, ou quelques-uns des besoins des marchés de
l'édition et parfois encadrée par les politiques
générales des plateformes desquelles ils
éditent.
Ainsi, Wikipédia n'est en aucun la
marque de l'absence de politique éditoriale, mais au contraire le choix
d'une politique éditoriale globale, qui repose sur la richesse des
informations, leur gratuité et leur accessibilité à un
grand public élargi et peu formé au droit. Avec l`idée que
chacun de ses éditeurs et contributeurs peut faire le choix de
délivrer une information, fiable, claire, compréhensible,
accessible, enrichie,... ou une information qui ne l'est pas et
également que les faiblesses et lacunes des uns peuvent être
comblées par les compétences des autres.
Ce qui est aussi le cas des éditeurs
de Facebook, Twitter et Jurispedia. A ceci près que les plateformes des
deux premiers les contraignent à privilégier la rapidité,
la réactivité, et l'actualité des informations tandis que
la dernière invite ses contributeurs à prendre un minimum de
temps pour poser leurs réflexions et à ne délivrer que des
informations qu'ils savent ou pensent fiables.
Enfin le blog, s'il est la plate-forme qui
offre le plus de libertés et qui recèle le plus de
pratiques330(*), il est également celle par
laquelle ces nouveaux éditeurs ont le plus tenté de
répondre à l'ensemble des besoins des publics de
l'édition.
Interrogeant ma problématique: « Le
droit peut-il se passer d'éditeur? », à la
lumière de ces nouveaux éclairages, je peinais dans un premier
temps à trouver tout intérêt et toute pertinence à
mon sujet...
Puis, je réalisais que si le web 2.0 marque
l'avènement d'un droit qui multiplie les éditeurs. Il est
également celui d'un droit qui ambitionne s'en passer, en ce qu'ils
seraient des intermédiaires, et par la même la marque d'un droit
qui ambitionne se passer de ceux que la pratique et la conscience commune et
collective ont érigés en seuls véritables éditeurs
de droit, refusant cette qualification à l`Etat331(*).
Je réinterprétais alors ma
problématique...
2. Le droit peut-il se passer des grandes
maisons d'édition juridique?
Si un regard rapide sur la richesse et
l'étendue du paysage couvert par le web 2.0 juridique laisse penser:
assurément oui.
Le web 2.0 a non seulement multiplié les
éditeurs, il a multiplié les réponses aux besoins en
droit des publics de l'édition juridique.
Ceux du premier marché, mais également
et surtout ceux des particuliers, que la doctrine et les maisons
d'édition juridique, ont souvent tendance à négliger. Il a
alimenté leurs besoins jusqu'alors rarement
revendiqués332(*) et ressentis comme tels de connaissance et
discussion sur le droit positif.
Et en cela, en ce qu'il a démocratisé
l'accès, la connaissance et le débat sur le droit, il est un
véritable et performant outil au service de la démocratie
participative333(*)et du droit.
Un regard plus posé et une analyse plus
réfléchie conduisent à réaliser, que les grandes
maisons d'éditions juridiques se situent après l'Etat, dont-elles
pallient les manques, au sommet de la chaîne de diffusion du droit, qui
indirectement ne peut s'en passer:
Parce que les auteurs, les vrais; ceux qui
l'écrivent, l'expliquent, l'éclairent et le transmettent; ceux
qui se situent au sommet ou au bas de toute chaîne de validation
d'information sur le droit;
Parce que ceux là; ceux sur qui repose le
savoir sur le droit auront toujours besoin des éditeurs:
· « Pour être reconnus, comme
faisant partie de la doctrine»334(*).
· Pour convenablement l'écrire,
l'élaborer, le discuter et y réfléchir.
Que conclure alors?
Sans doute faudrait-il revenir sur quelques
définitions...
3. Qu'est-ce que le web 2.0 appliqué
à l'information sur le droit ?
Il est une innovation technologique et plus que
çà.
· Une innovation technologique
:
Le web 2.0 est avant tout une innovation technologique
qui facilite et accélère l`échange, la transmission, et la
circulation de l'information, qui a séduit les particuliers, les publics
et auteurs de l'édition et à laquelle les grandes maisons
d'éditions juridiques ont su s'adapter comme elles l'avaient fait avec
l'Internet qui, on l'a vu, n'a pas causé la mort du
papier335(*).
Elle leur a notamment permis d'intégrer
l'actualité à la « valeur en information »
qu'ils ajoutent aux données juridiques publiques.
· Plus que çà
:
Le web 2.0 multiplie les éditeurs et nourrit
les besoins en droit des publics ignorés de l'édition juridique
traditionnelle.
Ceux des particuliers, mais parfois
également ceux des publics du premier marché aux moyens
réduits: l'édition juridique reste un domaine où les
produits sont chers.
Ainsi, parce qu'il est un lien entre ces publics
ignorés et l' édition juridique traditionnelle, il est un
lien entre ces publics ignorés et le droit qui, du point de vue citoyen,
renforce et s'ajoute à celui que constituait déjà la
presse généraliste et quotidienne.
4. Il est éditeur juridique: qui
est-t-il ?
Parce qu'un éditeur juridique n'est pas un simple
éditeur d'ouvrages pour enfants ou de bandes dessinées, mais de
savoirs sûrs et fiables qui servent à la
société;
Parce que le désordre normatif est tel
qu'éditer, c`est rendre la loi claire, intelligible et accessible,
permettre aux citoyens d'en avoir connaissance et ne pas l'ignorer;
Parce qu'en ce domaine, éditer c'est avant tout
réaliser un travail qui en principe incombe au
législateur;
L'éditeur juridique est aujourd'hui, sans que l'on
sache si les choses pourraient un jour changer, avant tout une grande maison
d'édition juridique.
Bibliographie:
· Editeurs juridiques.
1. Discours Charles Vallée, « Le
droit vu par un éditeur », lundi 28 janvier 2008,
Académie des sciences morales et politiques.
2. Discours de Charles Vallée,
Assemblée générale du syndicat de la presse
économique, juridique et politique (SPEJP) du 7 décembre
2009.
3. Pierre Seydoux, « La vie du recueil
Dalloz ».
4. Pierre Seydoux, « Le droit dans le
miroir d'une revue juridique: Le recueil Dalloz ».
5. André Dunes, « Le rôle des
maisons d'édition d'ouvrages juridiques ».
6. Renaud Lefebvre, « Les éditeurs
de droit et la concurrence de l'édition publique en
ligne ».
· Introduction au monde du droit et de
l'internet 2.0.
1.
Tim
O'Reilly, «
Qu'est-ce
que le web 2.0 ? », septembre
2005.
2. Blog du professeur Cédric
Manara.
3. Documentaliste-Sciences de l'information,
« Les nouvelles valeurs de l'information à l'heure du Web
2.0 ».
4. Francis Balle, « Médias et
Sociétés ».
5. Financial Times, « Wikipédia founder
plans rival », octobre 2006.
6. Barbry Eric et Proust Olivier, « le Web 2.0
passe la barre des prétoires », Gazette du Palais,
n°291.
7. Luc Quoniam et Arnaud Lucien, « Du web
2.0 à l'intelligence compétitive 2.0 ».
8. Dominique Cardon, Article blog,
encyclopédie Universalis.
9. John B. Thompson, « L'édition
savante à la croisée des chemins », Le Seuil, Actes de
la recherche en sciences sociales, 2006.
10. Georges Vedel, « Indéfinissable
mais présent », Droits n°11, 1990.
11. Fabrice Molinaro, « Genèse du
terme web 2.0 », www.les-infostrateges.com.
12. Fabrice Molinaro, « Quelques
applications emblématiques du web 2.0 »,
www.les-infostrateges.com.
13. Blog du professeur Cédric
Manara.
· Partie I: Le marché français
de l'édition juridique.
1. Patricia Cassuto-Teytaud, « La
responsabilité des professions juridiques devant la première
chambre civile », Rapport annuel de la cour de cassation, 2002 :
Études sur le thème de la responsabilité.
2. Encyclopédie pratique du droit et des
contrats (Dalloz) : Responsabilités professionnelles et
diverses.
3. « Histoire des bases de données
juridiques en France (1) - les
origines »,www.les-infostrateges.com.
4. Olivier Dutheillet de Lamothe,
« « La sécurité juridique », le
point de vue du juge constitutionnel ».
5. Groupes internationaux, éditeurs de renom
et petites maisons »,
Caractères,
1 mars 2008.
6. Réseaux du droit, le journal du village de
la justice: « Actualité des maisons d'édition
juridique ».
7. « La qualité des décisions
de justice », Etudes réunies par Pascal Mbongo.
8. Marie-Luce Demeester: Répertoire de droit
civil : Avocat (responsabilité).
9.
Emmanuel
Barthe, « La place de la doctrine sur le Net
Les revues juridiques en ligne valent-elles leurs homologues papier
? ».
10. Histoire des bases de données juridiques
en France (1) - les origines, les-info stratèges.com.
11. Vie-publique.fr, « Quand la loi
entre-t-elle en vigueur ? ».
12. « L'accès aux documents
administratifs »: Rapport d'activité de la commission
d'accès aux documents administratifs 1984-1985:
13. Stéphane Cottin, « Le
traitement documentaire des données juridiques
électroniques ».
14. « Publication et libre diffusion de la
règle de droit : enjeux et problématiques comparés en
France et au Royaume-Uni ? »
15. Emmanuel Lesueur de Givry, « La
diffusion de la jurisprudence, mission du service public », Rapport
annuel de la cour de cassation 2003 : Études diverses.
16. Compte rendu: Les Soirées de l'Avocat, 29
mars 2006 :« Votre veille et votre documentation juridique
efficace ».
17. Etienne Le Roy, « De nouvelles
régulations juridiques ».
18. Marie-Lucie Demeiseter, « Avocat
responsabilité et généralité », Dalloz
2009.
19. Pierre Grimaldi, « Quelles revues pour
le XXI es, les attentes du notariat ».
20. Guillaume Montégudet-Lamyblog:
« L'information juridique au coeur de la chaîne de valeur de
l'avocat ».
21. Marie Pierre et Mathieu Colas, « Une
information sur quelques revues juridiques ».
22. Plaquette des éditions juridiques
Lextenso.
23. Cécile Lagabe, « La diffusion de
l'information juridique une activité en pleine
mutation ».
24. Compte rendu de la journée d`étude
: « Du papier à Internet, l'évolution de l'édition
juridique française : quel impact pour les bibliothèques ?
».
25. Olivier Gout, « L'accès au droit
des consommateurs».
26.
http://www.net-iris.fr/forum-juridique/personne-famille/144306-ami-francais-dorigine-marocaine-se-remarier.html.
27. Dominique Markey, « La vulgarisation
juridique en francophonie: les cas de la Belgique, de la France et du
Canada ».
28. Hervé Le Crosnier, Discours introductif au
débat : « L'édition juridique : valeur ajoutée
et bien public en questions ».
29. Circulaire du 20 mars 1998 relative à
l'activité éditoriale des administrations et des
établissements publics de l'Etat.
30. Rapport public du conseil d`Etat
2002.
31. Lionel Jospin, Discours d`Hourtin du 25
août 1997: « Préparer l'entrée de la France dans
la société de l'information ».
32. Texte de la Circulaire du 17 décembre 1998
relative à la diffusion de données juridiques sur les sites
Internet des administrations.
33. Lionel Jospin, Discours du 10 octobre 2000,
à l'occasion des secondes Assises parlementaires de l'internet, à
l'Assemblée nationale.
34. Texte du
décret
du 7 août 2002.
35. Vie-publique.fr, « Que signifie
« nul n'est censé ignorer la
loi? » ».
36. Marianne Lévy-Rosenwald,
« Rapport du médiateur de l'édition publique
2008 ».
37. Pierre-Yves Gautier, « Les auteurs du
recueil Dalloz ».
38. Libres propos sur une réforme successorale
annoncée, D. 2001. point de vue.2899.
39. F.J. Farnel, « Le lobbying :
stratégies et techniques d'intervention », Éditions
d'Organisation, 1994.
40. Cédric Polère, « Lobbying
: l'influence des groupes d'intérêt s'accroît, et favorise
une transformation de notre modèle
démocratique. »
41. Article doctrine: Vocabulaire juridique de
l'Association Henri Capitant des amis de la culture juridique
française.
42. Rémy Libchaber, « Une
transformation des missions de la doctrine? » RTD Civ. 2002 p.
608.
43. Philippe Jestaz et Christophe Jamin,
« L'entité doctrinale française dans le monde
juridique. »
44. Laurent Aynès, Pierre-Yves Gautier,
François Terré, « Antithèse de «
l'entité » (à propos d'une opinion sur la
doctrine », Recueil Dalloz 1997 p. 229.
45. Gilles Goubeaux, « Il était une
fois... la Doctrine.. A propos du livre de Philippe Jestaz et Christophe Jamin,
La Doctrine [...] ».
46. Jacques Ghestin, « Les données
positives du droit », RTD Civ. 2002 p. 11.
47. Le Monde du 27 janvier 2010, « Le
Parlement, surmené, dénonce la frénésie de
lois. ».
48. Karine Gilberg, « De l'art de mieux
légiférer », Le Monde du 17 février
2010.
49. Echange de voeux à l'Elysée le 3
janvier 2005: »
Voeux
du Conseil constitutionnel au Président de la
République ».
50. Rapport public du conseil d'Etat, 1991,
« De la sécurité juridique ».
51. Jean Carbonnier, « Sociologie
juridique ».
52. Alain Bergounioux, « L'éducation
civique au collège et au lycée ».
53. Marc Nicod, « L'actualité et le
praticien », Petites affiches, 13 juillet 2005,
54. Catalogue des éditions
LexisNexis.
55. Aude Gerardin, Anne-Claire Bertrand,
Marie-Laurence Dechanet, Bérénicé Fort, Fanny
Desrousseaux, « Le recueil Dalloz: Outil de
recherche ».
56. Blog de Barbara Villez chercheuse au CNRS et
auteur d'un ouvrage publié en 2005, intitulé
« Séries télé : visions de la
justice » Presses Universitaires de France.
57. Olivier Gout, « L'accès au droit
des consommateurs».
58. Bulletin officiel spécial n° 6 du 28
août 2008 Programmes de l'enseignement
d'histoire-géographie-éducation civique.
59. Maurice Peyrot, « La judiciarisation de
la morale publique ».
60. Jean, Jean-Paul, « La judiciarisation des
questions de société », Après-demain, 398, oct-nov
1997.
61. Elisabeth Guigou, « Le service public
de la justice ».
62. Sandrine Chassagnard-Pinet, « Le
système juridique à l'ère de la
contractualisation. »
63. Blog du professeur Dimitri Houtcieff.
· Partie II-I) Le blog de juriste ou
l'exemple le plus abouti d' « intégration des outils web
2.0 au « paysage éditorial juridique
français ».
1. Félix Rome, Propos iconoclastes sur la
"bloghorrée", Recueil Dalloz.
2.
Geneviève
Koubi, « Les écrans de la doctrine du
droit », lundi 21 juillet 2008.
3. Guillaume Kessler, « Aspects juridiques
du blog », Recueil Dalloz 2006.
4. Dimitri Houtcieff et Frédéric Rolin,
« Blogs juridiques contre Edition juridique traditionnelle
concurrence ou complémentarité ?».
5. Hervé Le Crosnier,
« L'édition juridique : valeur ajoutée et bien public
en questions ».
6. Emmanuel Barthe, « Où est la
doctrine de demain ? Sur le Web ! Que font les auteurs de demain ? Ils bloguent
».
7. FAQ de la revue
Jurisdoctoria ».
8. Règlement intérieur national de la
profession d'avocat.
9. Décret du 25 août 1972 relatif au
démarchage et à la publicité en matière de
consultation et de rédaction d'actes juridiques.
10. « Le marché français de
l'information juridique numérique en 2010 », Etude
réalisée par serdaLaB pour Juriconnexion.
11. Sasha Skenderija, « Information
juridique électronique permanente :URLs disparaissantes et
préservation des sources digitales citées dans les
décisions de justice».
12. Charles Simon, « Le droit de
savoir », Revue société de l'information n°46,
mars 2008.
13. Compte rendu de la conférence LEXPOSIA :
« Enjeux de la communication pour avocat ».
14. Edith Jaillardon, « La capacité
en droit », Rapport établi à la demande du
Ministère de l'Education Nationale.
15. Philipe Jestaz et Christophe Jamin,
« La doctrine ».
16. Le Monde 12 Janvier 2008, « Une
ex-caissière chez Leclerc devenue blogueuse à
succès ».
17. Le Monde 22 février 2006, « Les
seniors créent des blogs pour transmettre leurs
passions ».
18. Le Monde 1 Janvier 2005, « Les
adolescents et le blog : confidences sur Internet ».
19. Frédéric Zenati,
« L'avenir des revues juridiques et la séparation de la
théorie et de la pratique ».
20. Pascal Ancel, « Le Dalloz, source du
droit? ».
21. Philippe Jestaz, « Une question
d'épistémologie à propos de l'affaire
Perruche ».
22. Cédric Raux, « Les positions
théoriques de la doctrine : retour sur l'affaire Perruche
».
23. Catherine Labrusse-Riou et Bertrand Mathieu,
« La vie humaine comme préjudice ? », Le Monde du 24
Novembre 2000.
24. Denys de Bechillon, Olivier Cayla et Yan Thomas,
« L'arrêt Perruche, le droit et la part de
l'arbitraire », Le Monde du 21 Décembre 2000.
25.
w.crdp-uparis10.fr/administration2/CV/Ficheinv_CRDP_ROLIN.pdf:
curriculum vitae en ligne du professeur Fréderic Rollin.
26. Lepoint.fr, « Blogs, commentaires et
liberté d'expression : l'avis d'un juriste ».
27. Le monde du 14 avril 2007, « Droit au
logement opposable : les blogs de juristes sceptiques
? ».
28. Le Monde du 11 Octobre 2009, « Des
libertés en peau de chagrin ».
29. L'express, 18 septembre 2009, « Quatre
folles rumeurs sur le vaccin contre la grippe A ».
30. Libération, 20 mai 2009, « Il y
a dans ce type d'affaire une impression d'instrumentalisation du
droit... ».
31. Le Sud Ouest du 17 février 2009,
« Le Fait du Jour Me Eolas juge « un complément
d'information nécessaire ».
32. Olivier Zilbertin, « 15 blogueurs
leaders d'opinion sur la toile », Le Monde du 6 avril
2006.
33. Plate-forme de blogs avocats.fr,
« Mieux qu'un site Internet : un blog. ».
34.
Le Monde
Diplomatique, « Internet saisi par la folie
des « weblogs » », le 1 août 2003.
35. « Qu'est ce qu'un Weblog, un Carnet
Web, un Joueb... ? »,
www.elanceur.org.
36. Rebecca Blood, « Weblogs Histoire et
Perspectives ».
37. Christine Genin, «
Du
journal intime au blog »,
Collections,
La
BnF.
38. Véronique Temperville, « De
l'usage des blogs à l'université: Quelques
considérations ».
· Partie II-A) Wikipédia: une
information juridique riche en étendue, mais dépourvue ou
presque, en valeur ajoutée en fond.
1. Emmanuel Barthe, « Blogs c/ Revues ou
Blogs co Revues ? », Mercredi 21 février 2007.
2. « Génération
Wikipédia », Marketing Magazine n°139,
3. Enquête des étudiants du master
journalisme de science po, « La Révolution Wikipédia,
Les encyclopédies vont-elles mourir ? ».
4. Slate.fr, « Wikipédia
copié-collé dans un rapport
parlementaire ».
5. « Europeana : rapport de bilan sur les
usages et attentes des Utilisateurs », Bibliothèque nationale
de France.
6. Le Monde du 24 août 2009, « Un
grand sabordage professionnel ».
7.
www.journalismes.info,
« Malgré Wikiscanner, Wikipédia ne convainc pas les
journalistes ».
8. EurActiv.fr, « State of Public Affairs 2008
».
9. Site de l'association Juriconnexion.
10.
Enquête
sur l'usage du web 2.0. juridique par les documentalistes
juridiques, mai 2007.
11. Célébrations nationales 2001,
Ministère de la Culture, « L'Encyclopédie ou
Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des
métiers », Marie Leca-Tsiomis.
12. Lalasace.fr, « Il était une fois
la Désencyclopédie À l'origine était
Wikipédia, encyclopédie contribu... ».
13. Institut des Hautes Etudes pour la Science et la
Technologie, « Wikipédia, rapport
d'étonnement ».
14. L'ecran.fr, « Une enquête
d'étudiants de Sciences-Po épingle Wikipédia. Un air de
déjà-vu ? ».
15. Lemonde.fr, « Ces entreprises et
organismes qui modifient Wikipédia dans leur
intérêt ».
16. L'Expansion.com, « La
crédibilité de Wikipédia en
question ».
17. Libération, «
Wikipédia,
encyclopédie à lire avec des
pincettes ».
18. Cédric Manara, « Les enseignements de
Wikipédia (côté judiciaire) », Dalloz
actualité, 20 novembre 2007.
19. Guy Delsaut, « WIKIPÉDIA Une
source d'information extraordinaire ou une pseudo-encyclopédie peu
fiable ? ».
20. Rue 89, interview de Paul Duguid,
« Wikipédia : est-on vraiment plus intelligent à
plusieurs ? ».
21. L'Express du mardi 17 octobre 2006,
« Un concurrent pour Wikipédia ».
22. Compte rendu de la
Conférence-débat, « Wikipédia à
l'université. A(p)prendre ou à laisser ? Des spécialistes,
vos questions », le 17 février 2010 à l'Aula Maior
(FUNDP).
23. Guillaume Lecointre, « Encyclopédies
libres : après le "fast-food", le "fast-science" », Charlie Hebdo,
le 1er décembre 2004.
24. Le Monde du 3 septembre 2005, «
Wikipédia, une encyclopédie libertaire sur le Net »,
Benjamin Roure et Claudine Mulard.
25. Béatrice Castellane, « Droit
civil - droit coutumier (« common law » ) Schéma
d'un face à face ».
26.
Antoine
Garapon et
Ioannis
Papadopoulos, « Juger en Amérique et
en France: deux cultures juridiques distinctes ».
27. Jean Blondel, revue internationale de droit
comparé, « La common Law et le droit
civil. ».
28. Le Monde.fr, « Comment les
étudiants utilisent ils Wikipédia? », le 17 mars
2010.
29. Numerama du 18 mars 2010, « Les
étudiants s'appuient massivement sur Wikipédia mais rechignent
à le dire aux profs ».
30. Jean-Louis Bergel, « L'office du
juge ».
31. Journal of Legal Education, volume 57, March
2007, « Wikipédia and the future of legal
Education », Beth Simone Noveck.
32.
Hannah
B. Murray et
Jason
C. Miller, « Wikipédia in Court: When and How Citing Wikipedia
and Other Consensus Websites is
Appropriate »,
St.
John's Law Review, volume 84 n°2,
2010.
33.
Lee
F. Peoples, « The Citation of
Wikipédia in Judicial Opinions »,
Yale
Journal of Law & Technology, volume 12,
2009-2010.
34. Amber L. Wagner, « Wikipédia
Made Law? The Federal Judicial Citation of Wikipédia », John
Marshall J. of Comp. & Info. Law, volume 26 n°2, winter 2008,
35. Professor Orin S. Kerr, « How to Read a
Judicial Opinion: A Guide for New Law Students », George Washington
University Law School Washington, DC Version 2.0 (August 2005).
36. L'express du 5 octobre 2006,
« L'encyclopédie qui affole le Net ».
37. Libération du 8 décembre 2005,
«
Wikipédia,
encyclopédie à lire avec des
pincettes ».
38. Le monde du 15 mars 2008, « Faut-il
brûler Wikipédia? ».
39. ZDNet.fr, « Facebook talonne les rois
du Web ».
40. Les infos du net, « 7,5 millions de
dollars pour Wikipédia ».
· Partie II-B) Facebook et Twitter ; la
confiance suffirait-elle à détourner les clientèles de
l`édition juridique ?
1. « Twitter : un vecteur de "bavardages
inutiles" et de spams », ZDNet.fr, publié le
19/08/2009.
2. « 10 étapes pour explorer les
réseaux sociaux », LEXPRESS.fr, le 18/08/2009.
3. « Pourquoi les médias
français découvrent Twitter avec trois ans de
retard? »,
www.slate.fr,
le 3 Mars 2009.
4. « 10 étapes pour explorer les
réseaux sociaux », LEXPRESS.fr, publié le
18/08/2009.
5. Le Monde du 10 juin 2009, « Le
réseau Twitter émerge comme source d'information pour les
médias ».
6. Le Monde 10 juin 2009, « Le
réseau Twitter émerge comme source d'information pour les
médias ».
7. Interview de Mark Zuckerberg par Thomas Bronnec:
« Toutes les questions que nous posons sur Facebook sont
légitimes ».
8. « Facebook: envoyé
spécial », Reportage de France
Télévision.
9. Marie Amélie Putallaz, « Facebook
peut-il être rattrapé par la justice? ».
10. Marjorie Rafecas, « Gazouiller sur
Twitter ou facebooker, les avocats vont-ils finir par en perdre leur latin
? »
11. Site 13 lignes : c'est suffisant pour
résumer la situation : « 5 jours sans 13
lignes », le 6 février 2010.
12. « Cinq journalistes-cobayes pour
étudier la « construction de l'information » sur
Internet », Le Monde.fr.
13. Le Monde du 24 juin 2009, « Testons les
usages commerciaux de Twitter ».
14. «
Une
approche sociologique de Twitter », Le 10
septembre 2009 par
Palpitt.
15. Le Monde, « La course « aux
followers ».
16. Compte-rendu de l'atelier Jurixconnexion:
«Utiliser les réseaux sociaux pour mettre en commun et rechercher
l'information. ».
17. L`express.fr, « Peut on Twitter le
procès Clearstream ».
18.
Ouest France,
6 février 2010.
19. Yslande Bosse, « Twitter : un
média à part entière ? », Le web-observatoire du
journalisme sur internet :
20. « Twitter serait valorisé 250
millions de dollars », ZDNet.fr, le 26/01/2009.
21. « Le wiki en entreprise »,
Commentçamarche.net.
22. Billet du groupe:«
Twitter
et les "gazouillis" du droit : avocats, juristes et plus si
affinités».
23. Benoit Tabaka, « Blogs et wiki :
outils et phénomènes ».
24. Marlène Delhaye, « Wikis et
documentation ».
25. Dennis Kennedy et Tom Mighell, « Wikis
for the Legal Profession ».
26. Edito de la revue sociétés de
l'information n°46, mars 2008.
27. Commentaires et billets du blog Huis clos sur le
net.
· Dernier billet.
1. Entretien avec Loïc Blondiaux du 21 mars
2007: « La démocratie participative»,
www.tns-sofres.com.
2. Xavier Molénat, « La
démocratie participative ».
* 1 Georges Vedel,
« Indéfinissable mais présent », Droits
n°11, 1990, p 69.
* 2 Traduction de
Jean-Baptiste Boisseau,
Tim O'Reilly, «
Qu'est-ce
que le web 2.0 ? », septembre 2005.
* 3 Francis Balle,
Médias et sociétés, édition Montchrestien,
14éme édition.
* 4 Financial Times,
« Wikipedia founder plans rival », 16 octobre 2006.
* 5 Discours Charles
Vallée, « Le droit vu par un éditeur », lundi
28 janvier 2008, Académie des sciences morales et politiques.
* 6 Barbry Eric, Proust
Olivier, « Le Web 2.0 passe la barre des prétoires », Gazette
du Palais, n°291, 18 octobre.
* 7 Luc Quoniam et Arnaud
Lucien, « Du web 2.0 à l'intelligence compétitive
2.0 ».
* 8
(Télévision, radio, presse).
* 9
Tim O'Reilly, «
Qu'est-ce
que le web 2.0 ? », 30 septembre 2005.
* 10 John B. Thompson,
« L'édition savante à la croisée des
chemins », Le Seuil, Actes de la recherche
en sciences sociales, 2006.
* 11 Est juridique ce qui
relève du droit.
* 12 Discours Charles
Vallée, « Le droit vu par un éditeur », lundi
28 janvier 2008, Académie des sciences morales et politiques.
* 13 André Dunes,
« le rôle des maisons d'édition d'ouvrages
juridiques ».
* 14 Discours Charles
Vallée, opus précité.
* 15 Pierre Seydoux,
« La vie du recueil Dalloz ».
* 16 André Dunes,
« Le rôle des maisons d'édition d'ouvrage
juridique ».
* 17 Rue 89, interview
de Paul Duguid, « Wikipédia : est-on vraiment plus intelligent
à plusieurs ? ».
* 18
Dépêche AFP 11 mars 2010, »
CNN
craint la concurrence des réseaux sociaux sur internet
... »
* 19 Celles qui ont vu les
blogs émerger.
* 20 Ceux qui
conçoivent, fabriquent et diffusent des « ouvrages
imprimés autres que [des] publications périodiques »
et des « simples documents destinés à l'information du
public », « la communication ou la formation
internes. »
* 21 Circulaire du 20 mars
1998 relative à l'activité éditoriale des administrations
et des établissements publics de l'Etat.
* 22 Rapport public du
conseil d`Etat 2002, « les ressources de l'activité de service
public sont utilisées pour financer des activités
concurrentielles, dont les productions ou services peuvent alors être
vendus à un prix si bas (un prix « prédateur ») que les
autres concurrents, ne pouvant s'aligner, courent le risque d'être
éliminés, ce qui, à terme, réduit
l'intensité de la concurrence sur le marché ».
* 23 A l'origine des
fortes baisses (vente, chiffre d'affaire, production) que connaissent les
éditeurs publics depuis quelques années (Entre 2006 et 2008 leurs
ventes et leur production ont respectivement chuté de 44% et 64%, et
leur chiffre d'affaire s'est divisé par deux.), elle est la principale
raison de la fusion. Marianne Lévy-Rosenwald, « Rapport du
médiateur de l'édition publique 2008 ».
* 24 Lionel Jospin, le 25
août 1997, discours d`Hourtin: « Préparer
l'entrée de la France dans la société de l'information
».
* 25 Lionel Jospin,
Discours du 10 octobre 2000, à l'occasion des secondes Assises
parlementaires de l'internet, à l'Assemblée nationale.
* 26 Renaud Lefebvre,
« Les éditeurs de droit et la concurrence de l'édition
publique en ligne ».
* 27 Discours de Charles
Vallée, Assemblée générale du syndicat de la presse
économique, juridique et politique (SPEJP) du 7 décembre 2009.
* 28 Principalement celles
tournées vers les publics universitaires, étudiants et
professionnels initiés au droit.
* 29
« Progressivement, la réversibilité de
l'équation Dalloz = droit, droit = Dalloz, s'est
imposée » : Discours de Charles Vallée,
« le droit vu par un éditeur », lundi 28 janvier
2008, Académie des sciences morales et politiques.
* 30 Ont
été exclus des 80% les éditeurs appartenant au groupe
Lextenso.
* 31 Deux éditeurs
sur les seize qui dominent le marché français.
* 32 Les Juris et Jolys
éditions mises à part.
* 33 Les articles de
doctrine, les notes de jurisprudences et les chroniques.
* 34 Discours Charles
Vallée, « Le droit vu par un éditeur », lundi
28 janvier 2008, Académie des sciences morales et politiques.
* 35 Pierre-Yves Gautier,
« Les auteurs du recueil Dalloz ».
* 36 Article L113-2
alinéa 3 code de la propriété intellectuelle.
* 37 Pierre-Yves Gautier,
opus précité.
* 38 «Chez Dalloz,
leurs écrits, qui sont qualifiés de
« doctrine » « véhicule[nt] »,
« l'image [de la revue] », qui est également celle
« de [la] marque.» : Pierre Seydoux, opus
précité.
* 39 André Dunes,
opus précité.
* 40 Pierre Seydoux,
« Le droit dans le miroir d'une revue juridique: Le recueil
Dalloz ».
* 41 « Au coeur
de ce feuilleton juridique se trouve un enfant (Nicolas Perruche) né
handicapé à la suite d'une faute médicale - une erreur de
diagnostic commise par un gynécologue lors d'une échographie
prénatale - ayant privé les futurs parents de la
possibilité d'envisager un avortement thérapeutique,
possibilité qualifiée par la Cour de cassation dans son
arrêt du 17 novembre 2000 de « perte d'une chance » :
Block de Patrick Morvan : « L'étonnante affaire
Perruche; comment la cour de cassation a tué la loi qui avait
tenté d'abattre sa propre jurisprudence, samedi 5 mai 2007. »
cf. Développements sur l'affaire Perruche Partie II: Les blogs.
* 42 « Libres
propos sur une réforme successorale annoncée » , D.
2001. Point de vue.
* 43 JCP 2006, p.
2201.
* 44 JCP 2007, Act.
18.
* 45 « Le terme
lobby est traduit souvent en France par «groupe de pression». On peut
tenir les deux termes pour équivalents : « un groupe de pression
est défini comme une entité organisée qui cherche à
influencer les pouvoirs publics et les processus politiques dans un sens
favorable à ses intérêts sans pour autant participer
à la compétition électorale » F.J. Farnel, Le
lobbying : stratégies et techniques d'intervention, Éditions
d'Organisation, 1994. « Le lobbying est une activité qui consiste
à procéder à des interventions destinées à
influencer directement ou indirectement les processus d'élaboration,
d'application ou d'interprétation de mesures législatives,
normes, règlements et plus généralement, de toute
intervention ou décision des pouvoirs publics ». Cédric
Polère , Lobbying : l'influence des groupes d'intérêt
s'accroît, et favorise une transformation de notre modèle
démocratique- Juin 2007.
* 46 Cf. Tableau de
concordance.
* 47 Le Vocabulaire
juridique de l'Association Henri Capitant des amis de la culture juridique
française retient quatre sens du mot doctrine:1) Opinion
communément professée par ceux qui enseignent le Droit, ou
même ceux qui, sans enseigner, écrivent sur le Droit.2) Ensemble
des ouvrages juridiques. 3) Ensemble des auteurs d'ouvrages juridiques. 4) En
des sens restreints : opinion exprimée sur une question de Droit
particulière. En ce sens, peut désigner les motifs de droit sur
lesquels repose une décision de justice (ex. la doctrine d'un
arrêt); conception développée au sujet d'une institution ou
d'un problème juridique. »
* 48Pour simple exemple, Le
Monde du 3 décembre recueillait la position d'Anne-Marie Le Pourhiet,
professeur de droit public à l'Université de Rennes 1, sur la
politique mémorielle.
* 49Philippe et Jestaz
Christophe Jamin, « L'entité doctrinale française dans
le monde juridique », Recueil Dalloz 1997 p. 167.
* 50 « Non point
que toute opinion d'auteur appelle contestation, mais parce que ceux dont il
s'agit sont doublement investis par l'establishment universitaire
français - professeurs d'université et membres de l'Institut
universitaire de France - et que la tribune utilisée par eux pour
exprimer leur opinion risque de donner à celle-ci un rayonnement
à nos yeux trompeur. » Laurent Aynès Pierre-Yves
Gautier François Terré, Antithèse de «
l'entité » (à propos d'une opinion sur la doctrine, Recueil
Dalloz 1997 p. 229.
* 51 Entendu par les 20%
d`éditeurs, qui dominent le marché français.
* 52 « Pour
convaincre, il faut être lu, ce qui suppose d'être publié.
Les éditeurs d'ouvrages et de revues juridiques ne peuvent publier
n'importe quoi et exercent légitimement un contrôle. A cet
égard, les titres et fonctions universitaires font
bénéficier leurs titulaires d'une présomption de
sérieux et de compétence parfaitement justifiée. Non
seulement les concours de recrutement sont assez sévères pour
garantir les qualités intellectuelles de ceux qui ont triomphé
des épreuves, mais la très haute tenue des travaux produits dans
le passé par des auteurs ayant suivi le même cursus a
prouvé la valeur de la filière. La démonstration de
l'excellence des productions des universitaires a été tellement
éclatante que les enseignants-chercheurs ont investi des champs
éditoriaux longtemps labourés par d'autres : les
répertoires, autrefois oeuvre de praticiens, sont désormais
rédigés par des professeurs et des maîtres de
conférences ; même ces outils élémentaires de la
pratique que sont les « petits » codes annotés sont
discrètement passés dans l'orbite universitaire, car si les
opinions doctrinales n'y sont pas exprimées, l'appareil de notes de
jurisprudence est maintenant gouverné par des auteurs qui
sélectionnent les décisions, en rédigent les
résumés, les organisent selon des plans qu'ils élaborent
et donc façonnent la matière présentée. Ainsi,
l'espace dans lequel peut s'exprimer la doctrine est, en fait, presque
entièrement occupé par les membres de
l'Université. »Gilles Goubeaux, « Il était
une fois... la Doctrine A propos du livre de Philippe Jestaz et Christophe
Jamin, La Doctrine, publié aux éditions Dalloz, dans la
collection Méthodes du droit »
* 53 André Dunes,
opus précité.
* 54 André Dunes,
opus précité.
* 55 Cf. Tableau de
concordance.
* 56 Le Monde 27 janvier
2010, « Le Parlement, surmené, dénonce la
frénésie de lois. ».
* 57 Karine Gilberg,
« De l'art de mieux légiférer », Le Monde du
17 février 2010.
* 58 Echange de voeux
à l'Elysée le 3 janvier 2005
Voeux
du Conseil constitutionnel au Président de la République.
* 59 Rapport public du
conseil d'Etat 1991, « De la sécurité
juridique ».
* 60 Article 5 code civil
« Il est défendu aux juges de prononcer par voie de
disposition générale et réglementaire sur les causes qui
leur sont soumises. »
* 61 INTD
Anne-Frédérique
Spitalier, Mémoire DESS, Les pratiques informationnelles des
juristes.
* 62 Jean Carbonnier,
« Sociologie juridique » .
* 63 Petites affiches,
13 juillet 2005, « L'actualité et le praticien ».
* 64 Article 1382 du
code civil.
* 65 Civ. 1ère, 25
novembre 1997, Bull. n° 329 ; 7 juillet 1998, Bull. n° 238 ; 4 avril
2001 Civ. 1ère, 26 novembre 1996, Bull. n° 418, Civ. 1ère,
10 juillet 1995, Bull. n° 312.
* 66 Civ. 1ère, 7
novembre 2000, Bull. n° 282.
* 67 Civ. 1ère, 2
février 1994, Bull. n° 44 et 13 novembre 1997,
Bull. n° 303.
* 68 Civ. 1ère, 15
octobre 1985, Bull. n° 257.
* 69 Patricia
Cassuto-Teytaud, La responsabilité des professions juridiques devant la
première chambre civile.
* 70 Civ. 1re, 1er mars
2005:
Bull. civ. I, no 98; D. 2005. IR 913.
* 71 Civ. 1ère, 15
décembre 1998, Bull. n° 364.
* 72 Marie-Lucie
Demeiseter, « Avocat responsabilité et
généralité », Dalloz 2009.
* 73 Discours Charles
Vallée précité.
* 74 Pascal Ancel,
« Le Dalloz, source du droit ? ».
* 75 C.Atias,
« Des réponses sans questions ; 1904-1899-1999 (quantitatif et
qualitatif dans le savoir juridique) », D 1998, chr p 406.
* 76 Pierre Grimaldi,
« Quelles revues pour le XXI es, les attentes du
notariat ».
* 77 André Dunes,
opus précité.
* 78 André Dunes,
opus précité.
* 79 André Dunes,
opus précité.
* 80 André Dunes,
opus précité.
* 81 Plaquette des
éditions Lextenso.
* 82 Tableau de
concordance Auteurs/ Publics/ Offres / Marques réalisé sur la
base des informations délivrées par les sites et plaquettes des
éditeurs.
* 83 Cécile
Lagabe, « la diffusion de l'information juridique une activité
en pleine mutation ».
* 84 Cécile
Lagabe, « la diffusion de l'information juridique une activité
en pleine mutation ».
* 85 Discours Charles
Vallée, opus précité.
* 86 André Dunes,
opus précité.
* 87 Aude Gerardin,
Anne-Claire Bertrand, Marie-Laurence Dechanet; Bérénicé
Fort, Fanny Desrousseaux, le recueil Dalloz: Outil de recherche.
* 88 Le nombre de produits
en ligne « diffère selon la base ». Ainsi, si
« Dalloz et Lexisnexis donnent accès, en plus de leurs revues,
à des fonds juridiques importants, encyclopédies,
décisions de jurisprudence, actualité, etc. Lextenso ne
présente que des revues ». Marie Pierre et Mathieu Colas,
« Une information sur quelques revues juridiques ».
* 89 On parle alors de
recherche transversale.
* 90 Catalogue des
éditions LexisNexis.
* 91 Le blog des
éditions législatives et le blog Omnidroit.
* 92 Le fruit de la
division de « la somme documentaire » des informations
juridiques existantes, « leur enregistrement
(publicité) » et leur adaptation « aux besoins
spécifiques des catégories différentes
d'utilisateurs »: André Dunes, opus précité.
* 93 Le paiement des droits
d'inscription et frais de bibliothèques donne un accès
illimité aux bases de données et ouvrages des grandes maisons
d'édition juridique.
* 94 Les manuels
disponibles dans les bibliothèques sont peu nombreux eu égard
à la masse des étudiants. Et ce, d'autant plus, s'agissant des
éditions récentes, qui sont dans les bibliothèques en
nombre très limités.
* 95 André Dunes,
opus précité.
* 96 Compte rendu de la
journée d`étude « Du papier à Internet,
l'évolution de l'édition juridique française : quel impact
pour les bibliothèques ? » ;« On peut cependant
distinguer deux types de marché pour l'édition juridique : un
marché professionnel constitué des étudiants, des
enseignants et des professionnels du droit (avocats, avoués,
notaires...), et le marché des non-juristes, auxquels sont
destinés les produits de vulgarisation ; ces deux marchés
distincts déterminent une offre et une demande très
spécifiques. »
* 97 André
Dunes,opus précité.
* 98 Les maisons
« historiques », celles pour lesquelles « la
réversibilité de l`équation »
éditeur=droit, droit=éditeur se vérifie.
* 99 André Dunes
précité.
* 100Partant du
« constat que de nombreux citoyens français avaient des
repères sur la justice provenant plutôt du système
américain que du leur et que ces repères n'ont pu venir que de
ces fictions télévisuelles », Barbara Villez chercheuse
au CNRS et professeur à l'universitaire a entamé des recherches
qui ont abouti à un ouvrage publié en 2005 et intitulé
« Séries télé : visions de la
justice ». (Presses Universitaires de France)
* 101 Consulter:
prendre l'avis de (Dictionnaire Hachette). .
* 102 Charte
d'utilisation du forum easydroit.fr « Un forum est avant tout une
communauté, il ne faut pas espérer obtenir de réponses des
membres si vous ne cherchez pas vous-même à trouver des
réponses pour eux. Nous encourageons donc nos membres à
répondre en priorité à ceux qui ont répondu
à d'autres membres en premier lieu. »
* 103 La
légistique est une science appliquée qui balise le processus de
production des normes et accompagne les acteurs dans le souci de rationnaliser
la production du droit. Cours de Karine Guilbert.
* 104 Olivier Gout,
« L'accès au droit des consommateurs».
* 105Bulletin officiel
spécial n° 6 du 28 août 2008 Programmes de l'enseignement
d'histoire-géographie-éducation civique.
* 106Dictionnaire
Hachette: Vulgariser vt: Rendre accessible, mettre des connaissances à
la portée de tous.
* 107 Ce que traduit,
leur recours massif aux forums d'entraides, plutôt qu`aux conseils de
professionnels.
* 108 Maurice Peyrot,
« La judiciarisation de la morale publique ».
* 109 Jean, Jean-Paul,
« La judiciarisation des questions de société »,
Après-demain, 398, oct-nov 1997, p. 21.
* 110 Le service public
de la justice, Elisabeth Guigou.
* 111 Roland Kessous,
magistrat, 1997.
* 112 Sandrine
Chassagnard-Pinet, Le système juridique à l'ère de la
contractualisation.
* 113 Les conseils
départementaux de l'accès au droit, les maisons de justice et du
droit, l'Institut national de la consommation...
* 114 Les associations
de consommateurs, les forums juridiques...
* 115 Ce qui est le cas
de la revue spécialisée dans l'information juridique au
particulier : Le particulier.
* 116 Dominique Markey,
« La vulgarisation juridique en Francophonie : les cas de la
Belgique, de la France et du Canada »:« Parfois nous
discernons des cibles diversifiées : si nos sources parlent de «
grand public », la nature des instruments utilisés pour vulgariser
le droit indique parfois clairement qu'on ne peut pas toujours entendre par
là « monsieur et madame Tout-le-Monde ».
* 117 Site des
éditions Delmas.
* 118 Etant entendu, qui
dominent le marché Français.
* 119 André Dunes
précité, opus précité.
* 120 Tableau
dressé sur la base sur la base des informations délivrées
par leurs sites internet.
* 121 Vie quotidienne,
professionnelle, tous les secteurs et situations de la vie sociale sont
envisagées. Réussir son divorce, se pacser, se loger, adopter, se
pacser, « devenir auto-entrepreneur », lutter contre
des troubles du voisinage....
* 122 Décision
constitutionnelle n° 2004-500 DC du 29 juillet 2004.
* 123 En 1984 et 1985, un
décret et la circulaire prise pour son application ont sur les
préconisations d'un rapport dit « Leclerc »
organisés et mis en place un service public de diffusion des bases de
données juridiques. Ce service était chargé
« de rassembler et en mettre sous forme de bases ou de banques de
données informatisées [...] le texte et la signalisation
documentaire » ainsi que des « textes
normatifs » et « des circulaires et instructions
publiées » qui étaient ensuite commercialisés
par une filiale de la caisse des dépôts et des consignations.
Tandis, que le secteur privé s'est vu confié le traitement de la
jurisprudence des cours et des tribunaux.
* 124 En 1991, un
décret a confié la diffusion et la distribution commerciale des
données rassemblées par le service public de diffusion des
données juridiques à un concessionnaire unique. En 1993, un
décret a mis en place une concession de service public exclusive qui
impose à toutes les administrations productrices de données
publiques de les déclarer et interdit toute diffusion de ces
données en dehors de l'opérateur exclusif, la Direction des
Journaux Officiels à laquelle il revenait de choisir un prestataire de
service unique (concessionnaire de service public.)
* 125 « La
Circulaire du 17 décembre 1998 relative à la diffusion de
données juridiques sur les sites Internet des
administrations », la « circulaire du 28 janvier 1999
relative à la diffusion gratuite des rapports officiels sur Internet
»,...
* 126 Organisée
par le décret du 5 novembre 1870, puis par l'ordonnance du 20
février 2004.
* 127 En décembre
1997, le Conseil d'État a estimé, que la mise à la
disposition et la diffusion des textes imposées par le décret
répondait aux principes « d'égalité
d'accès, de neutralité et d'objectivité » et
constituait, « par nature, une mission de service public au bon
accomplissement de laquelle il appart[enait] à l'État de
veiller »
* 128
Décision
du Conseil constitutionnel du 16 décembre 1999:
Loi
portant habilitation du Gouvernement à procéder, par ordonnances,
à l'adoption de la partie législative de certains codes.
* 129 Décision du 21
avril 2005 relative à la loi sur l'avenir de l'école, des
dispositions.
* 130 « Le droit
demeure à l'avant poste du débat sur les lignes de partage entre
les missions de service public et le domaine des éditeurs privés.
Avec le lancement de la nouvelle version du site Légifrance en janvier
2008, les pouvoirs publics se sont dotés d'un outil à la pointe
des techniques les plus puissantes de traitement et de diffusion de
l'information. Les seules limites au développement de l'offre publique
résident désormais dans les objectifs qu'on lui assigne. Il
devient donc essentiel de les définir clairement, et d'évaluer le
dispositif actuel au regard de leur degré d'atteinte.»: Renaud
Lefebvre, opus précité.
* 131 Félix Rome,
« Propos iconoclastes sur la "bloghorrée" », Recueil
Dalloz; .Jean-Baptiste Solum, « les transformations de la doctrine
juridique sous l'influence des blogs »;
Geneviève
Koubi, « Les écrans de la doctrine du droit lundi 21
juillet 2008 »; Alexandre Claudo, « Multiplication des
Blogs juridiques. Vers un déclin de la doctrine ? »
* 132 Dimitri Houtcieff et
Frédéric Rolin, « Blogs juridiques contre Edition
juridique traditionnelle concurrence ou complémentarité ?»,
Dalloz 2006.
* 133 Dimitri Houtcieff et
Frédéric Rolin, « Blogs juridiques contre Edition
juridique traditionnelle concurrence ou complémentarité ?»,
Dalloz 2006.
* 134 Pierre Seydoux,
« La vie du recueil Dalloz ».
* 135 Dans
l'édition la valeur semble bien attendre le nombre d'années.
* 136 Etre publié
par un éditeur juridique, se fait, on, l'a vu, au prix d'un certain
encadrement.
* 137 Félix Rome,
« Propos iconoclastes sur la "bloghorrée". »
* 138 « Le
« blog » est un système d'utilisation très simple qui
permet à tout néophyte de disposer de son propre site internet
pour exprimer ses opinions, donner des informations ou relater sa vie
privée.» : Guillaume Kessler, « Aspects juridiques du
blog ».
* 139 Félix Rome,
« Propos iconoclastes sur la "bloghorrée" » Recueil
Dalloz.
* 140
« L'édition juridique nous offre un cas d'école
très intéressant pour étudier la notion de "valeur
ajoutée" sur des documents publics, qui reste le critère
justifiant l'édition privée de tels
documents. »« Chaque éditeur peut puiser dans [le]
domaine public et fabriquer des produits éditoriaux nouveaux et les
vendre sur un marché transparent et pleinement
concurrentiel? » « On conçoit bien l'apport de
valeur ajoutée que constituent « les commentaires [...] et les
recueils par domaine assemblant la Loi, la jurisprudence et des documents plus
théoriques.»: Hervé Le Crosnier, L'édition
juridique : valeur ajoutée et bien public en questions.
* 141 André Dunes
précité.
* 142 Félix Rome,
précité.
* 143 Emmanuel Barthe,
« Où est la doctrine de demain ? Sur le Web ! Que font les
auteurs de demain ? Ils bloguent. »
* 144 Félix Rome,
opus précité.
* 145 Dimitri Houtcieff et
Frédéric Rolin, « Blogs juridiques contre Edition
juridique traditionnelle concurrence ou complémentarité ?»,
Dalloz 2006.
* 146 Pour que l'article
qu'un auteur soumet à une revue, soit publié, celui-ci doit
s`inscrire « dans la thématique du numéro »,
« la ligne éditoriale de la revue » et
répondre« aux exigences scientifiques de la revue». (FAQ
de la revue Jurisdoctoria »).
* 147 Ce qui renvoie
à ce qui est pour André Dunes le cinquième commandement
des éditeurs : « Les livres tu limiteras à des
dimensions bien précises ».
* 148 André
Dunes, opus précité.
* 149 André
Dunes, opus précité.
* 150 Leur
« moindre fiabilité [est] compensée par des
délais abrégés de production » et des
« conseils plus directement profitables »: André
Dunes, opus précité.
* 151 Félix Rome,
« Propos iconoclastes sur la "bloghorrée" », Recueil
Dalloz.
* 152 Dimitri Houtcieff et
Frédéric Rolin, « Blogs juridiques contre Edition
juridique traditionnelle concurrence ou complémentarité ?»,
Dalloz 2006.
* 153 Alexandre Claudo,
opus précité.
* 154 Dimitri Houtcieff
et Frédéric Rolin, opus précité.
* 155 Dimitri Houtcieff
et Frédéric Rolin, opus précité.
* 156 « La
publication sur le blog n'emporte pas cession des droits. Il reste possible de
publier postérieurement dans une revue papier. Les principales revues
juridiques tolèrent tout à fait une pré-publication sur
Internet. Il s'agit d'ailleurs d'une pratique courante dans de nombreuses
autres disciplines (working papers) »: Le blog de droit
administratif.
* 157
« L'information née numérique, encore émergente,
et les nouveaux modèles de réseaux de communications [...] tels
que les blogs juridiques [et Wikipédia] ont déjà acquis un
certain statut. » Ils sont « cités par des
décisions de justice. »Or, si « chaque jour de
nouveaux éléments juridiques nés numériques
disparaissent à un rythme qui s'accélère »,
« les cours de justice n'ont pas pris la précaution de
vérifier que les éléments qu'elles citent restent stables
et disponibles pour le public à long terme. Et cela, alors même
que « nul n'est censé ignorer la loi. Que se passet-il lorsque les
éléments sur lesquels elles s'appuient disparaissent
? » : Sasha Skenderija, « Information juridique
électronique permanente :URLs disparaissantes et préservation des
sources digitales citées dans les décisions de
justice. »
* 158 « Si
d'aventure cette réflexion aboutit, nul doute son auteur
préféra lui donner la forme d'un article ou d'une note «
traditionnelle ».. », Dimitri Houtcief, «
Blogtrine vs Doctrine ».
* 159 Dimitri Houtcieff
et Frédéric Rolin, opus précité.
* 160 Blog du professeur
Hervé Causse.
* 161 Selon le
responsable du marketing stratégique de Lexis Nexis.
* 162 Selon la
rédactrice en chef de Dalloz.fr.
* 163 « Le
marché de l'édition juridique électronique est
malheureusement très sérieusement verrouillé par les
grandes maisons, non pas de la faute de ces opérateurs estimables et
compétents, mais en raison du comportement extraordinairement
conservateur de la clientèle, à savoir les juristes, dont j'ai pu
constater à mes dépens qu'ils s'abstiennent massivement de
soutenir financièrement un produit pourtant jugé unanimement, y
compris sur cette liste, utile et innovant. J'imagine que si le même
produit avait été vendu, sans doute deux fois plus cher, par un
éditeur "historique", chacun se serait précipité avec son
chéquier à la main ... ». Message de Marc Tournoud, sur
la liste Juriconnexion, le 7 octobre 2008.
* 164 Cf. b : Une source
d'information qui ne satisfait pas aux exigences des revues.
* 165 « On peut
s'inquiéter de ce que les journaux d'information générale,
lorsqu'ils donnent un éclairage juridique à une question de
société, aient de plus en plus tendance à se
référer exclusivement à la blogosphère (V. par ex.
Les Echos, 12 et 13 janv. 2007, p. 15) et à délaisser les
ressources de l'édition juridique traditionnelle, laquelle ne peut,
certes, pas prétendre à la même vitesse de réaction,
mais est dotée de certains atouts pas moins appréciables, tels la
hiérarchie de l'information et le temps de la
réflexion. »Propos iconoclastes sur la bloghorée.
* 166 « Le
lecteur croule littéralement sous le poids d'une surinformation, d'une
bloghorée...»: Félix Rome,opus
précité.
* 167 Felix Rome, opus
précité.
* 168 « Les
écrans de la doctrine du droit » , Geneviève
Koubi.
* 169 Certains de ces
blogs prétendent s'inscrire dans des démarches de vulgarisation
du droit. Cf. Encadré ci-dessus.
* 170 « Les
éléments permettant de l'identifier, de le contacter, de
localiser son cabinet et de connaître le barreau auquel il est inscrit
ainsi que, le cas échéant, la structure d'exercice à
laquelle il appartient et le réseau dont il est membre. »
* 171 Règlement
intérieur national de la profession d'avocat. Cf. plus loin.
* 172 Règlement
intérieur national de la profession d'avocat/Décret du 25
août 1972 relatif au démarchage et à la publicité en
matière de consultation et de rédaction d'actes juridiques.
* 173 Cf. plus loin:
développement sur la « blogstory ».
* 174 S'agissant plus
particulièrement des universitaires, le support du blog offre un espace
de publication nouveau au point, que l'on peut se demander s'ils se posent pas
en concurrents potentiels de l'édition juridique traditionnelle.Dimitri
Houtcieff et Frédéric Rolin, « Blogs juridiques contre
Edition juridique traditionnelle concurrence ou complémentarité
?», Dalloz 2006.
* 175 Philippe Jestaz
Christophe Jamin, « L'entité doctrinale française dans
le monde juridique », Recueil Dalloz 1997 p. 167.
* 176 « La
capacité en droit », Rapport établi à la demande
du Ministère de l'Education Nationale, Edith Jaillardon.
* 177 Cédric
Manara, « Où est la doctrine de demain ? Sur le Web Que font
les auteurs de demain ? Ils bloguent ».
* 178 Philipe Jestaz et
Christophe Jamin, « La doctrine ».
* 179 Philipe Jestaz et
Christophe Jamin, « La doctrine ».
* 180 Leurs
communautés universitaires incluent les étudiants.
* 181 En renforcer la
publicité.
* 182 Répondre
aux besoins en actualité des publics du premier marché.
* 183 Certains voyaient
dans les blogs des auxiliaires des revues juridiques : « Les blogs
n'ont pas vocation à concurrencer l'édition juridique mais
davantage à en être l'auxiliaire. Pour garder notre exemple,
après le commentaire de François, nombreux de nos lecteurs
attendent de pouvoir découvrir les commentaires de la « doctrine
» dans les revues juridiques ».Alexandre Claudo, blog de droit
administratif, février 2010, « Multiplication des Blogs
juridiques. Vers un déclin de la doctrine ? ».
* 184 Le blog du
CERCOP.
* 185 Hervé
Causse, «
Un blog au cas
où... », Vendredi 21 novembre 2008.
* 186 Jusqu'alors
l`éditeur juridique était l`unique
« intermédiaire » entre l'auteur et « le
public. » Ce qui justifiait la faiblesse de leurs
rémunérations. On peut d'ailleurs penser, que les auteurs, qui,
même indépendamment des éditeurs participent à la
promotion de leurs ouvrages et publications à travers des blogs,
puissent-si cela n`est pas déjà le cas, voir leur
rémunération augmenter en conséquence...
* 187 Geneviève
Koubi.
* 188
Gilles J.
Guglielmi.
* 189 Une
ex-caissière chez Leclerc devenue blogueuse à succès, Le
Monde 12 Janvier 2008.
* 190 Les seniors
créent des blogs pour transmettre leurs passions, Le Monde 22
février 2006.
* 191 Les adolescents et
le blog : confidences sur Internet, Le Monde 1 Janvier 2005.
* 192 Félix Rome,
Propos iconoclastes sur la "bloghorrée", Recueil Dalloz.
* 193 « Les
blogs présentent en contrepartie des qualités propres, qui en
font des vecteurs originaux de la doctrine juridique »: Dimitri
Houtcieff et Fréderic Rolin, opus précité.
* 194 Je m'associe et
contribue à ces voeux "d'anniversaire" d'autant qu'ils ont l'avantage de
célébrer une pensée en mouvement et non la
décrépitude liée à l'âge... Ce blog est un
exemple à suivre... ce que je m'étais dit moi-même en
créant le mien. » : Commentaire au billet du blog du
professeur Fréderic Rolin « 100 ème note, un bilan, des
perspectives. »
* 195 Serge Slama qui
créera plus tard le blog collaboratif: Combats pour les droits de
l`homme commentant un billet de Frédéric Rolin:
« Personnellement je serai partant pour un blog
collaboratif. »
* 196 Ce fut
également le cas d'autres blogs. Ainsi, le blog du professeur
Jean-Christophe Le Coustumer a pu accueillir les commentaires de l'un de ses
« collègues et néanmoins ami » et de
l'universitaire blogueur Simon de Charentenay (co-auteur du blog du Cercop).
Cf. Billet du 14 Juin 2007.
* 197 Les
universitaires bloggeurs avaient tendance à se citer, à renvoyer
aux blogs des uns et des autres et à saluer leurs naissances
respectives, voire leurs simples
« déménagements »: « J'en profite
de ma panne d'inspiration pour signaler le déménagement virtuel
de mon collègue Hugues Kenfack - [...] ». Dimitri Houtcieff:
billet du 05.06.2007 « Faire-part : naissance et
déménagement. »« Mn collègue
F. Rolin, comme
toujours, est en avance d'un temps. Il signale sur son
blog
[...] » Michel Lascombe : Billet du 06.02.2007-Blog (ue) s ouverts
aux étudiants-Blog du professeur.
* 198
Frédéric Zenati, « L'avenir des revues juridiques et la
séparation de la théorie et de la pratique », RTD Civ.
2002 p. 691.
* 199 Pascal Ancel,
« Le Dalloz, source du droit? ».
* 200 Pascal Ancel,
« Le Dalloz, source du droit? ».
* 201
Frédéric Zenati, opus précité.
* 202 Ou du moins d'y
faire « résonner » leurs
« voix »: Dimitri Houtcieff et Fréderic Rolin,
précité.
* 203
« L'actualité législative et judiciaire» : Marc
Nicod, « L'actualité et la doctrine », Petites
affiches, 13 juillet 2005 n° 138, P. 31.
* 204 Marc Nicod,
« L'actualité et la doctrine », Petites affiches, 13
juillet 2005 n° 138, P. 31.
* 205 Marc Nicod, opus
précité.
* 206 « Les
auteurs de doctrine, du moins l'immense majorité d'entre eux, se veulent
les observateurs attentifs de l'actualité du droit. Ils attendent,
quelque fois avec impatience, la promulgation d'un texte ou la solution
donnée à tel ou tel litige par la Cour régulatrice _
notamment dans sa formation plénière. En commentant la loi
nouvelle ou la dernière décision d'une Haute juridiction, les
auteurs estiment participer à la recherche scientifique », Marc
Nicod précité.
* 207
Frédéric Zenati, « L'avenir des revues juridiques et la
séparation de la théorie et de la pratique »
* 208 Philippe Jestaz,
« Une question d'épistémologie à propos de
l'affaire Perruche ».
* 209 « La vie
humaine comme préjudice ? » , Le Monde du 24 Novembre 2000,
Catherine Labrusse-Riou et Bertrand Mathieu.
* 210 Philippe Jestaz,
précité.
* 211 Denys de Bechillon,
Olivier Cayla et Yan Thomas, « L'arrêt Perruche, le droit et la
part de l'arbitraire », Le Monde du 21.12.00.
* 212 Philippe Jestaz,
« Une question d'épistémologie à propos de
l'affaire Perruche ».
* 213 Il y voyait une
source complémentaire des revues: Fréderic Rolin et Dimitri
Houtcieff précité.
* 214
w.crdp-uparis10.fr/administration2/CV/Ficheinv_CRDP_ROLIN.pdf
* 215 Non de juristes:
les blogs de juristes tiennent du commentaire à chaud et ne sont
confrontés à aucune de ces difficultés. Etant entendu que
la blogosphère qu'ils constituent ne s'est pas épuisée.
* 216 « Un
récent exemple cuisant : la note sur Aucoc dans Gallica, pour
laquelle j'avais relu sur écran tous les textes pour en faire la
sélection. Total près de cinq heures de travail). A quoi bon
alors ces notes qui ne sont pas lues. »
* 217 « Il
assure et assume ainsi une première sélection, "un filtre
indispensable" pour rendre visible ce qui présente un réel
caractère original dans la profusion actuelle des textes
juridiques. »
Canal académie, commentaire sur le discours de Charles
Vallée: « Le droit vu par un éditeur ».
* 218 André
Dunes, opus précité.
* 219 Discours Charles
Vallée, précité.
* 220 Pierre Seydoux,
opus précité.
* 221 Pierre Yves
Gautier, opus précité.
* 222 Pierre Seydoux,
opus précité.
* 223 André
Dunes, opus précité.
* 224 Alexandre Claudo,
« Multiplication des Blogs juridiques. Vers un déclin de la
doctrine ? »
* 225 En
témoignent les listes de publications des fiches de présentation
de certains de ces blogueurs.
* 226 Cf. Plus haut:
Echange entre Alexandre Claudo (simple doctorant) et Fréderic Rolin
(professeur éminent). Le premier contestant les théories du
second.
* 227 C'est le cas des
blogs tournés vers l'actualité des facultés, voire du
droit non commentés et les blogs porteurs d'informations et conseils
à destination de leurs étudiants.
* 228 Le blog de
finances publiques.
* 229 Les blogs de
communautés de juristes ou plateforme, vitrine, lieu de rassemblements
d'association.
* 230 Les blogs
d'étudiants rédigés sous la tutelle de leurs enseignants
mis à part.
* 231 Les
réflexions sur le droit n'y sont pas aussi poussées, que les
blogs d'universitaires ou dans les revues. Citation: Dimitri Houtcieff et
Frédéric Rolin, opus précité.
* 232 Félix Rome,
opus précité.
* 233 Félix Rome,
opus précité.
* 234 En tant
qu'entité.
* 235 A part Gilles
Guglielmi qui fut cité une fois: « Machines à voter :
un professeur de droit conteste la position du Conseil
constitutionnel », Le Monde du 3 avril 2007, Fréderic Rolin
est le blogueur dont les écrits du blog ont été repris
plusieurs fois par Le Monde.
* 236 Le Sud Ouest du 17
février 2009, recueillait ainsi l'avis de « l'avocat
blogueur» sur « les dernières péripéties du
procès Colonna ».
* 237 Ce dernier a
été consulté, par le ministre de la culture au moment des
débats sur la loi DADVSI.
* 238 André
Dunes, opus précité.
* 239 Le Monde du 6
avril 2006, Olivier Zilbertin, « 15 blogueurs leaders d'opinion sur
la toile ».
* 240 Ainsi, Le monde du
11 Octobre 2009, relayait « le point de vue » du
Professeur Guy Carcassonne, sur « l'état des libertés
en France», que ce dernier avait exposé « dans le
numéro de la revue Pouvoirs qu'il [venait] de coordonner. »
* 241 Emmanuel Barthe,
« Blogs c/ Revues ou Blogs co Revues ? », Mercredi 21
février 2007.
* 242 Site
Wikipédia.
* 243 Bibliothèque
nationale de France, « Europeana : rapport de bilan sur les usages et
attentes des Utilisateurs ».
* 244
Célébrations nationales 2001, Ministère de la Culture,
« L'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences,
des arts et des métiers », Marie. Leca-Tsiomis.
* 245 Lalasace.fr,
« Il était une fois la Désencyclopédie À
l'origine était Wikipédia, encyclopédie
contribu... ».
* 246 Institut des
Hautes Etudes pour la Science et la Technologie, « Wikipédia,
rapport d'étonnement ».
* 247 Site
Wikipédia, rubrique: « Réponses aux objections
habituelles ».
* 248 Les grandes maisons
d'éditions d'encyclopédies sont comme les maisons
d'éditions juridiques installées depuis plusieurs années.
* 249 Ce qui
était le cas des rédacteurs de l'encyclopédie des
lumières.
* 250 Denis Diderot.
* 251 Pierre Assouline,
« Wikipédia est la seule encyclopédie au monde où
n'importe qui peut écrire n'importe quoi ».
* 252 Guy Delsaut,
« WIKIPÉDIA Une source d'information extraordinaire ou une
pseudo-encyclopédie peu fiable ? ».
* 253 (Librement
modifiable, qui renvoie, dans ses notes, aux articles portant sur des sujets
connexes et similaires, le cas échéant)
* 254 Rue 89,
interview de Paul Duguid, « Wikipédia : est-on vraiment plus
intelligent à plusieurs ? ».
* 255
« L'autre fondateur de Wikipédia, Jimmy Wales, a tenté
d'organiser davantage son encyclopédie pour surmonter les dissensions,
mais s'est refusé à mettre en place un contrôle par des
éditeurs, au nom de la liberté d'expression, "des droits
individuels et du respect de la Raison". "Chacun a la responsabilité de
penser, juger, décider, et nous ne devons abdiquer cette
responsabilité ni à Wikipédia, ni à
l'encyclopédie Britannica, ni à personne", a-t-il affirmé
mardi dans les colonnes du Financial Times ». L'Express du mardi 17
octobre 2006, « Un concurrent pour Wikipédia ».
* 256 Le besoin de
lieu où s'exprimer et débattre.
* 257 Guy Delsaut,
« WIKIPÉDIA Une source d'information extraordinaire ou une
pseudo-encyclopédie peu fiable ? ». « La
Wikipédia est [...] "grand public", tant par les sujets traités
que par le traitement même des sujets. »
* 258 En raison du
principe de neutralité des points de vue qui les gouvernent.
* 259 « Par ses
corrections permanentes et libres, Wikipédia ne donne pas accès
à la véritable connaissance d'un domaine de recherche, mais donne
accès a l'opinion majoritaire, justifiée par une benoîte
« neutralité de point de vue ». C'est-à-dire,
soit à des données dépassées, archaïsme d'une
discipline en déliquescence démographique, soit à des
clichés, soit à l'inutile agitation des scoops d'une discipline
à la mode. L'encyclopédie est peut-être un bon vecteur pour
certaines connaissances stabilisées, mais pas pour la connaissance
scientifique. Car faute d'un tempo adapté, elle s'y trouve
empêtrée dans les idées fausses qui circulent, dans le
manque de rigueur et les métaphores mal digérées. En
effet, il y a un hiatus en temps et en qualité, entre les
résultats de la science et leur digestion par la
société... »Charlie Hebdo du 1er
décembre 2004, « Encyclopédies libres : après le
"fast-food", le "fast-science" », Guillaume Lecointre.
* 260 Compte rendu de la
Conférence-débat « Wikipédia à
l'université. A(p)prendre ou à laisser ? Des spécialistes,
vos questions », qui s'est tenue le 17 février 2010 à
l'Aula Maior (FUNDP).
* 261 Sous l'effet du
principe de neutralité des points de vue.
* 262 Cf. Encadré.
* 263 Pierre
Assouline.
* 264 Fréderic
Rollin, cf. encadré.
* 265 Le Monde du 3
septembre 2005, « Wikipédia, une encyclopédie libertaire sur
le Net », Benjamin Roure et Claudine Mulard. « Les discussions,
ouvertes pour chaque article, sont souvent aussi intéressantes que
l'article lui-même. C'est là que sont débattues les
questions autour de l'intérêt des sujets et, surtout, de la
neutralité encyclopédique du texte. Chacun apporte son point de
vue, en général de manière plus argumentée que sur
la plupart des forums Internet. Sans toujours aboutir à un
résultat rapide : la neutralité d'une liste des condamnations en
justice de responsables du Front national a été discutée
récemment pendant plus d'un mois ».
* 266 Pierre
Assouline.
* 267 Cf. les deux
encadrés : Journal of Legal Education, volume 57, March 2007,
« Wikipedia and the future of legal Education », Beth
Simone Noveck.
St.
John's Law Review, volume 84 n°2, 2010, « Wikipedia in
Court: When and How Citing Wikipedia and Other Consensus Websites is
Appropriate », d'
Hannah
B. Murray et
Jason
C. Miller.
Yale
Journal of Law & Technology, volume 12, 2009-2010, « The
Citation of Wikipedia in Judicial Opinions », de
Lee
F. Peoples. John Marshall J. of Comp. & Info. Law, volume 26
n°2, winter 2008, « Wikipedia Made Law? The Federal Judicial
Citation of Wikipedia », Amber L. Wagner.
* 268 Béatrice
Castellane, « Droit civil - droit coutumier (« common
law ») Schéma d'un face à face ».
* 269 Article 6 du code
civil : « On ne peut déroger, par des conventions
particulières, aux lois qui intéressent l'ordre public et les
bonnes moeurs. »
* 270 Béatrice
Castellane, opus précité.
* 271
Antoine
Garapon et
Ioannis
Papadopoulos, « Juger en Amérique et en France: deux
cultures juridiques distinctes ».
* 272 « De
nombreux juristes de la common law, surtout ceux qui appartiennent à
l'ancienne génération, conserve la rédaction que toute
législation bien ancrée est nécessairement de
rédaction défectueuse et d'application difficile, en raison de sa
généralité et de son abstraction. A leurs yeux une loi qui
n'a pas été disséquée et interprétée
à la lumière des cas particuliers a peu de portée
pratique. »Jean Blondel, revue internationale de droit
comparé, « La common Law et le droit civil. »
* 273 Article 12 code de
procédure civile: « Le juge tranche le litige
conformément aux règles de droit qui lui sont
applicables. »
* 274 Pour exemple,
l' « enquête sur l'usage du web 2.0 juridique par les
documentalistes juridiques » menée auprès de juristes
« tous membres de l'association Juriconnexion ».Blog
d'actualité réalisé par des étudiants de l'Ecole de
Bibliothécaires-Documentalistes sur le Web 2.0 appliqué à
la documentation juridique.
* 275 Ce qui n'est pas
les cas des professionnels, qui peuvent engager leur responsabilité en
droit.
* 276 D'un point de vue
scientifique.
* 277 Enquête
réalisée par des étudiants du Master journalisme de
Sciences Po, « La révolution Wikipédia Les
encyclopédies vont-elles mourir ? ».
* 278
Conférence-débat du 17 février 2010 à l'Aula Maior
(FUNDP), « Wikipédia à l'université. A(p)prendre
ou à laisser ? Des spécialistes, vos questions, un
débat ».
* 279 Institut des Hautes
Etudes pour la Science et la Technologie, « Wikipédia, rapport
d'étonnement ».
* 280 Institut des Hautes
Etudes pour la Science et la Technologie, « Wikipédia, rapport
d'étonnement ».
* 281 Moteur de
recherche.
* 282 Cf.
Wikipédia une encyclopédie?
* 283 Pour les publics du
premier marché de l'édition.
* 284 Sur Twitter.
* 285 « Twitter
: un vecteur de "bavardages inutiles" et de spams », ZDNet.fr,
publié le 19/08/2009
* 286 Créé
en 2006, le site est évoqué dans 560 articles du journal Le
Monde.
* 287 « 10
étapes pour explorer les réseaux sociaux »,
LEXPRESS.fr, publié le 18/08/2009.
* 288 Pourquoi les
médias français découvrent Twitter avec trois ans de
retard?, Mardi 3 Mars 2009.
* 289 « 10
étapes pour explorer les réseaux sociaux »,
LEXPRESS.fr, publié le 18/08/2009.
* 290 Le Monde du 10 juin
2009, « Le réseau Twitter émerge comme source
d'information pour les médias ».
* 291 « 10
étapes pour explorer les réseaux sociaux »,
LEXPRESS.fr, publié le 18/08/2009.
* 292
« Facebook », envoyé spécial. Reportage de
France Télévision.
* 293
« Facebook peut-il être rattrapé par la
justice? », Marie Amélie Putallaz.
* 294 Village de la
justice : Gazouiller sur Twitter ou facebooker, les avocats vont-ils finir par
en perdre leur latin ?
* 295 Site 13 lignes :
c'est suffisant pour résumer la situation : « 5 jours
sans 13 lignes » -6 février 2010.
* 296 « Cinq
journalistes-cobayes pour étudier la "construction de l'information" sur
Internet », Le Monde.fr.
* 297 5 jours sans 13
lignes : « Cinq journalistes se sont enfermés pendant cinq
jours dans un gîte du Périgord, avec pour seul contact avec le
monde extérieur, les réseaux Facebook et Twitter. L'objectif
était de voir s'ils pouvaient exercer leur métier avec ces seules
sources d'information et quelle est la fiabilité des médias
sociaux en vogue. Un compatriote participait à l'expérience.
Voici sa conclusion générale: « Ce qu'on a découvert,
c'est que Twitter est un réseau, un système d'alerte et de
recherche de contact. » Ouah! Je profite de ces lignes pour vous rapporter
d'autres expériences semblables dont on a moins parlé. Dix
personnes ont vécu dans leur voiture pendant un mois. Leur rapport final
conclut que la voiture « est un véhicule individuel motorisé
et confortable qui permet de se déplacer, d'écouter de la musique
et de commander des burgers à travers un micro ». Notons aussi la
« semaine avec un seul couvert » où un homme a pris tous ses
repas sans couteau. Il conclut que la fourchette permet bien de saisir des
morceaux de viande sans les toucher, mais pas de les couper en petites
parts... »
Blog Huis clos sur le net : Commentaire Enseignement:
« « Les médias traditionnels d'un côté,
les réseaux sociaux de l'autre. L'idéal reste donc d'avoir les
deux. L'un pour savoir ce dont on parle. L'autre pour comprendre ce dont on
parle. » Oui, si on se prive de l'un des deux, ça manque.
un peu comme le téléphone et le mail : le 1er est mieux pour
entendre son interlocuteur, le 2ème pour envoyer du texte ou des images
; ou le vélo et la voiture : le 1er pour flanner sur les chemins du
Périgord, le 2ème pour faire 600 km sur l'autoroute. Si on se
prive de l'un des deux, ça manque. Et dans les «médias
traditionnels», il y a TF1 et France Inter, c'est pas pareil non plus...
Et sur France Inter, il y a «là-bas si j'y suis» et «rue
des entrepreneurs», c'est différent aussi. Si on se prive de l'un
des deux, ça manque. C'est pas un peu de l'enfonçage de portes
ouvertes, cette expérience ? »
Blog huis clos sur le net : Commentaire
réflexion:« Huis clos sur le net : « Cinq jours pour
découvrir que les journalistes informent, twitter et facebook relaient
? » Mais ce n'était pas le postulat de base, ça ? Parce
que tout le monde le sait... »
* 298 « Testons
les usages commerciaux de Twitter », Le Monde du 24 juin 2009.
* 299 Pour rappel, les
particuliers sont avant tout, à la recherche de consultation juridique,
voire d'explications du droit.
* 300 « La
course « aux followers » », Le Monde.
* 301 Nos exemples seront
essentiellement basés sur des exemples issus de Twitter, qui est la
forme la plus aboutie d'utilisation du réseau social (devenu de
communication) dans une optique d'information. L'usage informationnel du
réseau Facebook n'étant encore que potentiel.
* 302 Information
urgentes.
* 303 Compte-rendu de
l'atelier Jurixconnexion, « utiliser les réseaux sociaux pour
mettre en commun et rechercher l''information. ».
* 304 « Peut on
Twitter le procès Clearstream », L`express.
* 305 Marjorie Rafecas,
« Gazouiller sur Twitter ou facebooker, les avocats vont-ils finir
par en perdre leur latin ? ».
* 306
Ouest France, 6 février 2010.
* 307 Cf. Se
référer au classement des juristes ayant investi Twitter sur la
base proposait par la communauté : «
Twitter
et les "gazouillis" du droit : avocats, juristes et plus si
affinités ».
* 308 Etant à
préciser qu'un membre actif sur Twitter est par principe un geek. Cf.
Encadrés ci-dessous.
* 309 Ce qui, par exemple
le cas du professeur Cédric Manara sur Twitter.
* 310 Le groupe Twitter:
« Les gazouilles du droit avocat juriste et plus si
affinités » ou le groupe du barreau virtuel.
* 311 Le compte Twitter du
Juriclasseur compte 19 followers, celui de Dalloz 415 contre 81 pour celui des
éditions Lamy. LexisNexis France a 114 amis sur Facebook,...
* 312 Souvent
réduites, elles excluent tout type d'argumentation ou raisonnement
construit et obligent le juriste à y exprimer ses pensées
en quelques lignes.
* 313 Blog Huis clos sur
le net: « La journée sans lien », Nicolas Willems.
* 314 Yslande Bosse, Le
web-observatoire du journalisme sur internet : « Twitter : un
média à part entière ? ».
* 315 Gazouiller sur
Twitter ou facebooker, les avocats vont-ils finir par en perdre leur latin ?
* 316 Billet du groupe
Twitter : «
Twitter
et les "gazouillis" du droit : avocats, juristes et plus si
affinités.».
* 317 « Twitter
serait valorisé 250 millions de dollars », ZDNet.fr,
publié le 26/01/2009.
* 318
« Coagulation dans la communication », Le Monde.
* 319 Compte-rendu
l'atelier Jurixconnexion : « Utiliser les réseaux sociaux pour
mettre en commun et rechercher l'information. »
* 320 Blog Huis clos sur
le net: commentaire «
Un
cas d'école ? »
* 321 Blog Huis clos sur
le net: «
Un
cas d'école ? »,
Nour-Eddine
Zidane, le 3 février 2010.
* 322 Blog huis clos sur
le net: Retour d'expérience, Nicolas Willems.
* 323Qui de plus
respectent les principes de structure, clarté et hiérarchie de
l'information.
*
324Commentçamarche.net, « Le wiki en
entreprise ». Ils « permet[tent] la libre circulation de
l'information au sein de l'entreprise.»: «tout le monde travaille sur
un seul et même document. Cela évite les allers-retours par mail
des fichiers et permet de rassembler les connaissances sur un support commun
à tous, corrigeable et réorganisable par tous. »
* 325 Sans doute la raison
pour laquelle les éditeurs juridiques ont longtemps refusé de
voir dans l'actualité une priorité.
* 326 Jurispedia
s'inscrit dans le cadre de leurs recherches sur « l'intelligence
partagée ».
* 327 La fiabilité
et la qualité des informations délivrées par
l'édition juridique repose sur le couple auteur-éditeur.
* 328 La rubrique
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auteurs. »
* 329 Edito de la revue
sociétés de l'information n°46, mars 2008.
* 330 Il y a sans doute
autant de pratiques du blog que de blogueurs.
* 331 « Le
métier de l'Etat n'est pas d'être éditeur »: Charles
Vallée, Discours à l'Assemblée générale du
syndicat de la presse économique, juridique et politique ( SPEJP) du 7
décembre 2009.
* 332 Les particuliers,
jusqu'alors, avant tout, à la recherche de consultations juridique ne se
gênaient pas d'ignorer le droit.
* 333
« Distincte donc de la démocratie directe », la
démocratie participative « ne remet pas en cause
l'élection de[s] représentants des citoyens [et] leur
légitimité ». Elle est « un complément
à la démocratie représentative », une
« offre [...] de participation adressée aux
citoyens », « qui vise à les associer [...] à
la discussion des choix collectifs » et à pallier, certaines
de ses dérives.
Xavier Molénat, « La démocratie
participative ».
Entretien avec Loïc Blondiaux du 21 mars 2007: « La
démocratie participative»,
www.tns-sofres.com.
* 334 « Les
auteurs ont besoin de la crédibilité que leur procure le
truchement de l'éditeur pour être reconnus comme faisant partie de
la doctrine ». Perdues entre mes brouillons, je ne saurais
malheureusement, pas de vous dire, à qui de Charles Vallée,
André Dunes, Pierre Seydoux, ou peut-être un autre attribuer cette
citation...
* 335 « Le
recours à l'édition papier n'en est pas moins indispensable pour
deux raisons :- d'une part les éditions plus anciennes n'existent que
sous cette forme et les éditeurs n'envisagent pas de les mettre en
ligne.- d'autre part, les deux types de support ne répondent pas aux
mêmes besoins et ne donnent pas toujours les mêmes
résultats. Si l'accès en ligne permet d'utiliser des
critères multiples en croisant plusieurs revues sur un même sujet,
le maniement du papier implique une meilleure lisibilité »: Marie
Pierre et Mathieu Colas, opus précité.
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