Effet d'une procedure de solidification par
recurrence
sur la cinematique et dynamique articulaires
1-Proposition d'une nouvelle procedure de
solidification
Afin de minimiser les artéfacts dus aux mouvements de
la peau (ADMP) tout en conservant les contraintes de liaison propres à
chaque articulation et sans modifier l'orientation mesurée des segments
(§-VII.5), il est possible de procéder comme suit.
Etape 1 : Determination des positions et orientations
relatives des segments
Suite à l'approximation des centres articulaires
(§-VII.2.2), l'attribution d'un repère
dynamique/technique ~
iDyn/Tech à chaque segment et la définition de
l'opérateur homogène
i Dyn / Anat
T (§-VII.2.1), la matrice
i+1
T i Dyn / Anat décrivant la position et
l'orientation relative d'un
0
segment Si+1 par rapport à un segment Si
est définie par :
Ti iD+yn1 / Anat =
Ti0 Dyn/ Anat · T i+1Dyn/ Anat
Éq.VIII. 16 0
tel que ( ) - 1
T i Dyn / Anat T 0 Dyn / Anat
0 i
? Etape 2 : Définition des longueurs
segmentaires
La position de l'origine d'un repère
Ri Dyn/ Anat d'un segment Si est
coïncidente avec le
centre articulaire de ce segment (§-VII.2.2). La distance
entre un repère proximal
ai+1 Dyn/ Anat et un repère
distal a.i Dyn/ Anat correspond donc à la
longueur
|
~~
Li
|
de Si. Cette
|
relation se formule de la manière suivante :
|
|
|
|
|
|
|
|
|
~ ~ ~
= ( O - O ) i + ( O - O
) j + ( O - O ) k
2 2 2
i+1 i i+1 i i+1 i
Éq.VIII. 2
~~
L i
~ - -
dont Oi et ( i, j, k) correspondent
respectivement à l'origine et à la base orthonormée
directe de ai Dyn/ Anat .
Oi+1 est l'origine de
ai+1 Dyn/ Anat .
§ Etape 3 : Expression de la longueur dans le
repere segmentaire correspondant L'axe Y est l'axe
proximodistal de ai Dyn/
Anat passant par Oi et Oi+1
(§-VII.2). Ce
~~
dernier point permet de définir directement les
composantes de Li dans ~i Dyn/ Anat .
~~ ~ ~ ~
L = 0 i + l j + 0 k i
Éq.VIII. 3
tel que l est la longueur du segment définit
suite aux relevés des mesures anthropométriques.
§ Etape 4 : Solidifier les segments de la cha'ine
cinématique
La matrice de transformation homogène i+1
T i Dyn / Anat dont les colonnes sont les
composantes des vecteurs de ai+1 Dyn/
Anat dans ai Dyn/ Anat se définit comme
suit :
T
i +1
i Dyn/ Anat
Éq.VIII. 4
( O i O i+1) iR ( O i
O i+1)( O i O i+1)k0 0 0 1i+1
Tenant compte des trois premières étapes, il est
possible de définir les termes du vecteur translation de cette
matrice.
En effet, étant à l'origine de la construction
de l'axe proximodistal Y de chaque segment, les coordonnées des
centres articulaires doivent être nuls suivants les axes segmentaires
antéropostérieur X et médiolatéral
Z. De plus, la distance entre les deux centres fonctionnels doit
être constante en fonction du temps. Ainsi, à tout instant, la
matrice de
passage homogène de ai Dyn/ Anat à
ai+1 Dyn/ Anat s'écrit :
0
T i +1
i Dyn/ Anat
Ri+1 l
i i
0
0 0 0 1
La mise en place d'une contrainte de position au niveau du
vecteur translation de
l'opérateur homogène i+1
T i Dyn / Anat permet de fixer la position d'un
repère ai+1 Dyn/ Anat par
rapport à son homologue ai Dyn/
Anat .
Li
De ce fait la distance
entre deux centres articulaires proximal et distal d'un
même segment reste constante tout en conservant
l'orientation originelle du repère segmentaire. Un raisonnement par
récurrence permet alors de solidifier les autres segments de la
chaîne cinématique.
Dans le cas de cette étude, vue l'orientation des
repères segmentaires déjà définie (§- VII.2),
le raisonnement par récurrence suit l'arborescence suivante (figure 85)
:
Bras
Segments droits ?
T Pied T Jambe T Cuisse
Jambe Cuisse Pelvis
? T Bras T Av.bras
Tête ??
Tronc T Pelvis
Abdomen ? T Abdomen T Thorax
Thorax Tête
?Bras
Segments gauches ?
T Pied T Jambe T Cuisse
Jambe Cuisse Pelvis
? T Bras T Av.bras
Tête ??
Figure 85 Arborescence de la chaîne
cinématique
La figure 86 illustre l'exemple de la variation
instantanée de l'intensité du vecteur
LCuisse
dans aCuisse Dyn/ Anat avant et
après l'application des contraintes sur les positions des
centres articulaires.
Avant Après
Figure 86 Position du repère pelvis droit par
rapport au repère cuisse droite avant et après l'application
des contraintes de position suivant les trois dimensions de
l'espace
Etape 5 : Definition des positions et orientations
absolues des segrnents rigidifies Suite à la
redéfinition de toutes les matrices i+1
T i Dyn
/ Anat , une dernière transformation est
effectuée afin d'exprimer la position et l'orientation des
repères segmentaires ai+1 Dyn/
Anat
dans g0. L'équation de cette
transformation s'écrit :
T i +1 Dyn/ Anat T i Dyn/ Anat Ti+1
·i Dyn/ Anat Éq.VIII. 5 0 0
1.1-Effet de la PSR sur la configuration du systerne
poly-articule
Suite à l'application de la procédure de
solidification par récurrence (PSR) et l'expression de la chaîne
cinématique des segments rigides poly-articulés dans
R0, il importe de déterminer son effet sur la
définition de la position des repères segmentaires.
Rappelons que l'orientation mesurée (originale, brute) des
repères segmentaires est conservée suite à l'application
de la PSR.
Dans les figures qui suivent (figures 87, 88 et 89) est
exposée la différence entre les positions des centres
articulaires48 mesurées et recalculées suite à
l'application de la PSR.
48 La position d'un centre articulaire d'une
articulation coïncide, par définition, avec l'origine du
repère segmentaire amont. Exemple : le centre articulaire du genou
coïncide avec l'origine du repère cuisse (fémur).
Figure 87 Différences entre les positions
mesurées (brutes) et recalculées des centres articulaires
Oi des membres inférieurs
Figure 88 Différences entre les positions
mesurées (brutes) et recalculées des centres articulaires
Oi de la tête, du thorax et de l'abdomen
Figure 89 Différences entre les positions
mesurées (brutes) et recalculées des centres articulaires
Oi des membres supérieurs
L'écart moyen le plus important entre les positions
mesurées (brutes) et recalculées des centres articulaires
(Oi) est de 5 #177;1 cm atteint au niveau de Oi tête
(figure 88). Suite à l'adoption des recommandations de l'ISB [Wu 02, Wu
05] (§-VII.2), les origines des repères segmentaires des bras et
des pieds représentent les points de départ du raisonnement par
récurrence (figure 85). Les écarts entre les positions de
Oi mesurées et recalculées de ces segments sont donc
quasi nuls (figures 87 et 89).
Il importe de rappeler ici que l'objectif attendu, suite
à l'adoption d'une procédure de minimisation des
artéfacts, est de pouvoir appliquer les principes de la mécanique
des solides rigides [Capp 05]. La méthode adoptée doit donc fixer
les longueurs segmentaires tout au long du geste enregistré.
Contrairement aux procédures d'optimisation par moindres
carrés, la PSR :
§ n'entraîne pas de dislocations articulaires
(§-VII.5), puisqu'elle met des contraintes de
positions au niveau des centre articulaires (§-VIII.1.
Étape 2 et 3) ;
§ ne modifie pas l'orientation des segments et de ce fait
n'entraîne pas l'accumulation
d'incertitude de mesure (§-VII.5), puisqu'elle ne modifie
que la position du segment en conservant ses orientations (§-VIII.1.
Étape 4 et 5) ;
§ nécessite un temps de calcul vingt cinq fois plus
court (6 s contre environ 150 s).
Dans ce qui suit, l'estimation des grandeurs
cinématiques segmentaires et dynamiques articulaires est
réalisée suite à l'adoption de la PSR et la
procédure de solidification globale (PSG) proposée par Lu et
O'Connor (1999). Les grandeurs calculées en appliquant ces deux
procédures (PSR et PSG) sont confrontées afin d'estimer les
éventuelles différences.
|