Le temps de réaction (§-I.3.1) qui comprend le
délai que met le signal de départ pour parvenir à
l'athlète et le délai que met ce dernier pour y répondre
peut être directement calculé par la soustraction de l'instant de
début de l'action de l'athlète dans les blocs G à
l'instant du signal du départ G.
Ä tréaction = ta -
ts Éq.V.2
La durée de l'impulsion correspond à la
différence en temps entre l'instant d'éjection te et
l'instant de début de l'action de l'athlète dans les blocs
ta.
Ä timpulsion = te -
ta Éq.V.3
Ces différences (Éq.V.4 et 3), exprimées
en temps, estiment directement la pénalité ou l'avantage qui peut
être attribué à l'athlète. Les méthodes
d'estimation des instants ta, ts et
te sont décrites dans le quatrième chapitre
de ce manuscrit (§-IV.1).
Vu la complexité du paramètre vitesse,
l'appréciation de son influence sur la performance au 100 m est
estimée à partir d'un modèle de variation de la vitesse du
centre de gravité du coureur en fonction de la distance parcourue
(§-I.1.figure 1). L'étude de la variation de cette quantité
permet d'émettre l'hypothèse que la vitesse de l'athlète
suit une loi exponentielle. Ce modèle introduit deux nouveaux
paramètres D et Vlim qui
caractérisent « l'état » du coureur.
V = ( V lim - V éject )
× ( 1 - e K+Véject Éq.V .5
avec K = -ln2× ( d -
déject) / D
V : vitesse instantanée du CG du coureur suivant
l'axe antéropostérieur OX0
Vlim : vitesse maximale de course du CG du coureur
atteinte au cours du 100 m Véject : vitesse du CG du coureur au
moment de l'éjection des blocs de départ (te) d
: distance parcourue par le CG du coureur depuis la ligne de
départ
déject : distance du CG à la ligne de
départ à te
D : période spatiale de la variation de vitesse.
Elle correspond à la distance où la variable varie d'un facteur 2
(figure 55).
Figure 55 Variation de la vitesse (exprimée en
pourcentage de la vitesse limite Vlim) en fonction
de la distance parcourue
pour une période spatiale D = 10 m
Pour connaître la loi de variation en fonction de la
distance parcourue, il faut considérer quatre constantes Vlim,
Véject, D et déject. Les grandeurs
à l'éjection (Véject et déject)
sont directement accessibles suite à des mesures dynamométriques.
Les deux autres (Vlim et D) peuvent être
évaluées par effet photoélectrique
(OptoJump31)et/ou par effet doppler (radar).
Le paramètre déject
n'influence pas sensiblement les résultats finaux. En effet, pour une
variation grossière de 100% de déject (soit une
variation de 0 à 0,5 m), tout en maintenant constant les autres
paramètres (D = 7 m, Véject =3,5 m/s et
Vlim= 11,5 m/s), la performance sur 100 m ne varie que de
1,4%, soit environ 0,1 s. De ce fait, en se référant à
l'équation 5 (Éq.V.6), le terme K s'écrit :
K = -ln2×d/ D
La période spatiale D et la vitesse limite
Vlim dépendent, quant à elles, du niveau
d'entraînement de l'athlète et de son « état de forme
».
Pour déterminer la pénalité induite par
Véject, il importe d'estimer les paramètres
Vlim et D en fonction du niveau
d'entraînement du coureur (régional, national, international).
Actuellement, l'ajustement des paramètres est effectué à
partir de données obtenues par des mesures dynamométriques
(plateforme de force) et photoélectriques (OptoJump). Le premier outil
permet l'évaluation des différents paramètres
mécaniques à l'éjection tandis que le
31
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> Timing & Sport > Produits > OptoJump)
* Concernant la loi exponentielle, les théoriciens
utilisent souvent une écriture de la forme ( - d )
e ë· ou ( -d
)
e ô .
Les constantes A ou z ont cependant une signification peu
pratique de point de vue des expérimentateurs. correspond à la
distance où la variable varie du rapport 1/e. Ici,
l'écriture de la forme ( -ln2d D )
e est adoptée.
second, positionné sur 20 m, permet l'estimation de la
vitesse du coureur32 en fonction de la distance parcourue.
Ces mesures non synchrones ne peuvent donner que des
tendances. L'OptoJump mesure les instants de contact des pieds avec le sol.
Considérant la course comme un mouvement cyclique, il devient
légitime d'estimer la vitesse de déplacement du centre de
gravité du coureur. La distance entre le centre de gravité et le
pied au moment du contact est sensiblement constante [Leha 05]. Malgré
ces limitations, les premiers essais de détermination de
Vlim et D donnent des résultats
plutôt satisfaisants (figure 56).
Figure 56 Vitesse expérimentale (Vitesse Exp)
d'un coureur et modèle de la variation de la vitesse en
fonction de
la distance parcourue (D = 6 m et Vlim = 10 m)
L'étude de corrélation entre les valeurs
expérimentales de la variation de la vitesse expérimentale et le
modèle d'estimation de la même grandeur présente un
résultat positif avec un coefficient de détermination
R2= 0,99 et une équation de régression linéaire
de la forme :
y = 1,05x - 0,36.