4.2 Le modèle :
4.2.1 Les déterminants de la demande d'eau - aspects
théoriques
Dans notre étude, nous adoptons la
spéciÞcation de Ayadi et al [2002][2]. Une telle
spéciÞcation d'un modèle de demande d'eau
résidentielle est justiÞée par la théorie
économique classique de la demande, le contexte de l'étude et les
caractéristiques climatiques.
La théorie économique de la demande
suggére que le revenu et le prix sont les deux variables principales
qu'on ne peut ignorer en modèlisant la demande du consommateur. En
effet, Le ménage emploi une partie de sa consommation en eau pour
l'usage essentiel ( boisson, cuisine, nettoyage,...) qui est inélastique
au changement de prix et de revenu. Cependant, le ménage de haut revenu
emploi une partie de sa consommation pour un usage supplementaire ( arrosage,
piscine, nettoyage de voiture, ...) supposé de luxe, et qui doit
être trés élastique au changement de prix et de revenu dans
un système tarifaire progressif.
La consommation moyenne que nous essayons d'expliquer dans
notre travail diminue chaque fois qu'il y a de nouveaux branchés. Pour
tenir compte d'une
telle fluctuation, nous introduisons la taille du
réseau comme facteur explicatif de l'extension réseau. Cette
variable est spécifique pour un pays qui n'arrive pas à
réaliser un taux de branchement de 100%, nous pensons que l'effet de
cette variable sera négatif et que les nouveaux branchés viennent
à diminuer la moyenne et à maintenir la consommation stable ou
légèremet croissante dans le bloc inférieur.
Les variables climatiques, notamment la pluviométrie et
la température sont le premier élément qui vient à
l'ésprit lorsqu'on cherche les déterminants de la consommation
d'eau. Ces variables sont proposées dans la littérature (Bient M
E et al (2006)[8],Foster & Beattie (1979, 1981)[17], Martinez-Espineira
(2003, 2007)). La Tunisie se caractérise par un climat disparate ( une
variabilité pluviométrique importante entre régions) qui
doit nécessairement agir sur le comportement du consommateur, le signe
escompté d'une telle variable est négatif. On s'attend à
ce que cette variable contribue à l'explication de la différence
inter-régionale en Tunisie en terme de consommmation d'eau.
Le problème est au niveau de la tarification qui est
non linéaire et progressive. Cette dernière est constituée
d'une part fixe et d'une part variable par tranche et avec le prix du
m3 par tranches (p1,p2,p3,p4 et p5) qui sont croissants
avec la consommation. Le consommateur est sensible à deux types de prix.
Le premier est le prix moyen, qui est le rapport entre le montant de la facture
et le volume consommé (Wong (1972)[55], Foster and Beattie (1980))[17].
Au niveau régional cette variable est la somme des factures
payées par tous les ménages dans le bloc divisée par le
volume total en m3 par ces derniers. Le consommateur est ainsi
sensible au montant de la facture d'eau qu'il paye chaque trimestre. L'autre
variable est le prix de dernier m3 consommé qu'on l'appele le
prix marginal (Howe & Linaweaver (1967)), dans notre cas c'est le prix du
m3 dans chaque tranche. Selon Bient M E et al [2006][8],
l'utilisation de cette variable doit inclure le D de Nordin [1976] qui estime
l'effet remboursement vertuel. Le tableau ci-dessous présente le D de
Nordin [1976].
Tableau 2 : le D de Nordin
Tranche
|
prix marginal
|
D de Nordin
|
1
|
P1
|
0
|
2
|
P2
|
(P2--P1) x Q1
|
3
|
P3
|
(P3--P1) x Q1+(P3--P2) x
Q2
|
4
|
P4
|
(P4--P1) x Q1+(P4--P2) x
Q2+(P4--P3) x Q3
|
5
|
P5
|
(P5--P1) x Q1+(P5--P2) x
Q2+(P5--P3) x Q3+(P5--P4) x
Q4
|
Où Qi est le volume total qui distingue chaque tranche
tarifaire ( i.e: Q1 = 20 m3)
|