Le tourisme est trop souvent vu simplement à partir de sa
finalité économique, c'est-à-dire l'industrie touristique.
Pourtant, il recèle des dimensions humaines et sociales importantes.
D'ailleurs, à ses origines, c'est par ses bienfaits sur les individus
que l'on justifiait les déplacements qu'il suppose. Pouvoir
médicinal et bienfaits thérapeutiques de l'air de la campagne, le
prétexte de la santé domine donc initialement toutes
préoccupations « touristiques » en rendant vertueux les
déplacements des premiers touristes, tandis que l'ère du
Romantisme viendra justifier le « plaisir » comme motif du voyage.
Mais c'est avec l'histoire du temps libre et celle du loisir que l'on doit
saisir le tourisme d'aujourd'hui.
Le tourisme se définit comme le fait de voyager et
résider au moins une nuitée hors de son lieu de résidence
habituel. Le tourisme de santé appelé aussi tourisme
médical qu'il s'agisse de soins de confort et esthétique ou de
traitements de pathologies lourdes (orthopédie, cardiologie,
cancérologie), se définit comme le déplacement vers un
pays autre que son pays de résidence pour s'y faire soigner.
Medlik1(*)
(1995) définit par exemple le tourisme de bien-être, comme «
une tentative de la part d'un prestataire ou d'une destination, d'attirer des
touristes par la promotion délibérée de ses services et
équipements de soins, en plus de ses services d'accueil traditionnels
». Pour Clift et Page (1996)2(*), le tourisme de santé, consiste en « des
loisirs pris à étranger, dont l'un des objectifs est
d'améliorer son état de santé ». Pollock et
Williams3(*) (2000)
associent également loisirs à distance et amélioration de
l'état de santé pour définir le tourisme de santé.
Ces différents auteurs mélangent la dimension loisirs, suivant
les cas, avec les soins et la thérapie, les cures et autres traitements
préventifs, les prestations de maintien et de remise en forme, les soins
de beauté, etc.
Le développement des activités touristiques ainsi
que la forte croissance démographique qu'a connu le monde durant les
dernières décennies, ont occasionnés l'apparition de
certains produits émergents qui répondent aux besoins d'une
clientèle très différenciée et très
exigeante. Et sur ce modèle que le tourisme de santé a fait son
apparition comme un nouveau phénomène mondial combinant loisirs
et soins corporels et dont sa demande ne cesse de s'exprimer et surtout pour
certains pays comme la Tunisie ou il représente un créneau
très porteur pour l'économie du pays ainsi que pour l'avenir du
tourisme.
La Tunisie qui est un pays spécialisé dans le
tourisme balnéaire, c'est bien engagé dans l'initiative de
promouvoir un produit touristique qui lui permet de s'échapper de
« ses bradages de prix » et d'essayer d'avantage
d'augmenter ses recettes touristiques avec la diversification de son produit et
la pénétration des marchés haute gamme.
Le tourisme en Tunisie est considéré comme l'une
des plus larges activités économiques sources de richesse,
d'abord, son expansion implique des avantages divers, sur l'emplois, les
revenus de l'état etc. ainsi que des effets d'entraînement
positifs sur plusieurs autres secteurs économiques comme celui des
transports, des communications et d'autres types de services et de loisirs et
ensuite comme étant un phénomène international puisqu'il
constitue l'un des secteurs exportateurs les plus important au
côtés d'autre industries extractives comme le pétrole.
D'après une enquête de l'agence Française du
développement sur les échanges Euro-méditerranéen ,
s'est bien avéré que la Tunisie est considéré parmi
les exportateurs des services de santé les plus qualifiés dans le
nord d'Afrique du a ses qualités fort développés du
secteur de santé ainsi que pour son accueil des patients dans des
cliniques spécialisées bien équipées .
A coté de ses compétences médicinaux , la
Tunisie est la deuxième destination au monde pour la
thalassothérapie avec plus que 24 centres opérationnels
répartis sur tous l'ensemble du pays et d'autres en cours de
construction.
Face donc aux mutations profondes et devant la montée de
l'intérêt aux questions de la santé, quel rôle faut
il attribuer aux acteurs en relations avec le secteur touristique dans la
promotion d'un tourisme de santé ? Comment un pays,
spécialement la Tunisie, pourra t il prendre d'avantages les
opportunités qu'apporte ce nouveau type de tourisme ?
CHAPITRE PRELIMINAIRE : LE TOURISME DE SANTE VU PAR
LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE
Le développement d'un tourisme à but
médical fait couler beaucoup d'encre en Europe. Depuis plus d'un an, les
principaux médias français , aussi bien spécialisés
que généralistes, se font régulièrement
l'écho de cette nouvelle tendance, très en vogue car très
économique. Et pour cause : la délocalisation des soins, car
c'est ce dont il s'agit, est censée révolutionner les habitudes
des Occidentaux en matière de loisir et de chirurgie. Après
quelques échanges de courriels (tout se fait par Internet) et quelques
heures de voyage, il est en effet possible de subir l'opération de son
choix à moindres frais.
Ce nouvel Eldorado fait grincer des dents les professionnels
de la santé comme du tourisme, pendant que les cliniques et les agences
de voyage « spécialisées » s'en frottent les mains. Le
tourisme médical est une nouvelle tendance mondiale, en pleine
croissance en
Asie et dans les pays de
l'
Europe de l'est.
Des personnes des pays riches partent dans des pays pauvres pour subir des
opérations
chirurgicales, généralement de
chirurgie
esthétique ou dentaire,d'en plus en plus d'Européens et
d'Américains partent, par exemple, en Tunisie, en
Inde, en
Thaïlande, en
Hongrie ou en
Roumanie, pour subir des
interventions de chirurgie esthétique ou dentaire et profiter du
séjour, des packages chirurgies-
vacances sont
pré-établis par des agences de tourisme
spécialisées dans ce domaine, il s'agit de proposer au patient
des formules 2 en 1 comprenant l'acte chirurgical ou dentaire et le
séjour de détente : le tout à un prix 3 à
5 fois moins cher qu'en Europe ou qu'aux
États-Unis."
Depuis le tsunami de décembre 2004, plus personne
n'ignore que des Occidentales se rendent dans la station balnéaire de
Phuket, en Thaïlande, pour y faire refaire leur poitrine. On sait moins
que des patients prennent aussi l'avion pour se faire opérer d'une
hernie ou des ligaments du genou. Ces «malades voyageurs» sont de
plus en plus nombreux, et leurs motivations, multiples. Certains cherchent
ailleurs les équipements et les compétences qu'ils ne trouvent
pas chez eux, d'autres veulent simplement alléger l'addition de
l'intervention ou raccourcir le délai d'attente. Leur exil, en tout cas,
est généralement motivé par des pathologies lourdes dans
les domaines de la cardiologie, de la cancérologie ou de
l'ophtalmologie. Un petit nombre de pays concentre l'essentiel de ces flux,
selon l'analyse que vient de réaliser la direction de la
société Europ Assistance. Le tiercé gagnant des pays les
plus «hospitaliers»? L'Inde, Thaïlande et la Tunisie.
L'Inde est l'un des pays pionniers du secteur. Le tourisme
médical aurait rapporté près de 300 millions d'euros en
2003, et pourrait peser près de 2 à 3 milliards d'euros d'ici
à 2012, selon le cabinet d'études McKinsey. Les premiers
touristes médicaux étaient des patients des nations
voisines : Népal et Bangladesh et du Moyen-Orient.
Désormais, ils viennent de plus en plus des anciennes Républiques
soviétiques, de Grande-Bretagne, des Etats-Unis ou du Canada. L'Asie du
sud-est continue d'engranger de bons résultats. 700 000 patients
étrangers sont soignés tous les ans en Thaïlande. Le pays a
ainsi généré près de 560 millions d'euros de
revenus en 2005. L'Afrique du Sud et les pays du Maghreb ont également
développé toute une gamme de soins qui vont de l'opération
de la cataracte au Maroc à la chirurgie plastique en Tunisie et en
Afrique du sud. La Hongrie et la Roumanie se sont, eux,
spécialisés dans les séjours dentaires, recherchés
de plus en plus par les patients en raison de l'explosion des prix dans les
cabinets dentaires en Europe de l'ouest.
Pourquoi New Delhi plutôt que Londres ou Berlin ?
Cet engouement s'explique d'abord par des prix alléchants. Les
tarifs sont en moyenne de 40 à 70% inférieurs à ceux
pratiqués dans un pays industrialisé : une chirurgie
cardiaque coûte 30 000 dollars aux Etats-Unis tandis qu'elle
coûte 6 000 dollars en Inde. Refaire les seins, va de 15 000
à 20 000 dollars aux Etats-Unis, tandis que cette opération
revient à 2 500 dollars en Thaïlande. Pour un acte dentaire de
300 à 400 dollars aux USA, son équivalent en Inde est de 20
à 40 dollars. Un lifting complet du visage (voyage et hôtel
compris) peut coûter 4 500 dollars en Afrique du sud, moitié moins
qu'en Occident. Reste un obstacle de taille : la crainte des
problèmes opératoires. Qui assurera le suivi des actes en cas de
complication, une fois le patient rentré chez lui, dans son pays ?
A terme, les hôpitaux étrangers et notamment indiens, cherchent
à mettre en place un système international d'accréditions
avec une certification qualité. Les assurances privées les
encouragent d'ailleurs à apporter ces gages pour convaincre les patients
de venir s'y soigner. De quoi réaliser de substantielles
économies !
La réputation des chirurgiens indiens s'étend,
en effet, bien au-delà des frontières de leur pays. Ces
praticiens très qualifiés, nombreux à avoir
travaillé à l'étranger, attirent depuis longtemps les
patients des nations voisines et du Moyen-Orient. Depuis peu, des Britanniques
découragés par les listes d'attente de leurs
établissements nationaux débarquent à leur tour. Des
Américains d'origine indienne font aussi le voyage. Outre-Atlantique, la
couverture maladie se révèle minimale et les interventions sont
très coûteuses. Une opération du coeur, par exemple,
revient à environ 32 000 euros aux Etats-Unis et 16 000 euros
en Europe, contre moins de 3 000 euros en Inde. Au total, 100 000
étrangers sont venus se faire soigner dans ce pays en 2003. .
Une combinaison de nombreux facteurs a permis de
développer cette forme de tourisme :
- Cherté des soins de confort (chirurgie
esthétique, chirurgie dentaire, etc...) non remboursés par les
assurances maladies publiques dans les pays à haut revenu, liste
d'attente dans certains pays comme l'Angleterre. . - Forte
démocratisation du voyage devenu très accessible même pour
les longs courriers - Amélioration du standard médicaux dans
les pays récepteurs de touristes médicaux et taux de change qui
leur est favorable
Les pays émetteurs de touristes médicaux ou
patients internationaux résident généralement dans les
pays industrialisés à haut revenu tel que les USA, le Canada, de
Grande Bretagne, Europe de l'Ouest, d'Australie et du Moyen Orient. Les
destinations médicales ou pays récepteurs de touristes
médicaux sont certains pays émergents d'Amérique du Sud
(Argentine, Mexique, Brésil...), d'Asie du Sud est (Thaïlande,
Inde, Malaisie...) et de certains pays arabes (Tunisie, Maroc, Egypte, Liban)
et l'Afrique du Sud. Dans le monde francophone, La Tunisie a une longue
tradition de soigner des patients internationaux puisqu'elle accueille chaque
année près de 40 000 patients venus des pays riverains tel que la
Libye ou l'Algérie, depuis début 2004, pour aborder le
marché international et notamment le marché européen, des
tours opérateurs spécialisés dans le tourisme
médical avec notamment Cosmetica Tour se sont mis en place et ont
lancé le tourisme médical organisé, utilisant l'Internet.
L'initiative Tunisienne a été rapidement suivie par le Maroc et
fin 2005 par le Liban dont l'objectif est de devenir l'hôpital du
Moyen-Orient.
Le tourisme médical est en passe de devenir un
véritable petit phénomène à lui seul, venant
bouleverser le secteur du tourisme traditionnel. Et en matière de
chirurgie esthétique, il semblerait que la Tunisie ait
particulièrement la cote auprès de la clientèle
occidentale, 500 occidentaux ont effectué une intervention
esthétique en Tunisie l'an dernier (contre 200 000 en France). Un
chiffre qui peut paraître insignifiant mais qui pourtant ne cesse
d'augmenter. Et pour cause, plusieurs agences de voyage se sont
récemment spécialisées dans cette offre
particulière et c'est le cas d'Estetika Tour : "Notre
entreprise a été créée début 2004 et nous
avons réellement démarré notre activité en
septembre de la même année. A ce jour, 180 interventions ont
été réalisées, dont 90 % chez des femmes et
10 % chez des hommes. En ce qui concerne la nationalité, 80 %
des patients sont français, 10 % suisses et les autres sont
anglais, italiens et belges", explique Amor Déhissy, gérant de
l'agence.
Quant au détail de l'offre, il est plutôt
attrayant. Tout se fait par internet. La patiente choisie sa clinique via le
voyagiste sélectionné. Il suffit ensuite de faire suivre une
demande avec photos et dossier médical qui sera transmis au chirurgien.
C'est lui qui examinera la demande et établira un devis estimatif ;
une fois accepté par la patiente et après un bilan
préopératoire établit en France, une date d'intervention
est fixée et les prestations annexes mises au point avec l'agence de
voyage. Généralement, les packages comprennent l'intervention,
les frais cliniques
, l'anesthésie, les nuitées d'hospitalisation,
les soins et produits pharmaceutiques post-opératoires, le vol
Aller-retour, les transferts et la pension complète (nuits et repas pour
une ou deux semaines) dans l'un des hôtels partenaires. Et surtout, ce
qui fait le charme de ces packages, ce sont les prix ultra compétitifs.
S'il faut compter environ 6 000 € pour la seule pose de
prothèses mammaires en France, elle n'est que de 2 600 € en
moyenne en Tunisie, voyage compris. Idem pour une rhinoplastie, qui passe de
3 500 € en moyenne en France à seulement 2 300
€ environ en Tunisie.
Pourquoi un tel écart de prix ? "Les prix ne sont
pas bradés en Tunisie. C'est simplement que le personnel est moins
coûteux et les charges sociales moins élevées. Sans compter
que l'euro vaut une fois et demi le dinar tunisien, soit un taux de change
très intéressant", Si la Tunisie est devenue une
référence en matière de tourisme esthétique, c'est
parce qu'elle s'en est donnée les moyens, elle dispose de cliniques
privées qui répondent parfaitement aux normes européennes
avec des équipes médicales et chirurgicales hautement
qualifiées et spécialisées.
Chaque année,des millions de touristes se rendent
à Casablanca et Rabat,surtout en provenance France, de Belgique de
Suisse et même d'Afrique pour profiter du savoir-faire de
spécialistes en chirurgie esthétique à petit
prix. Le climat agréable, les magnifiques
plage sou le large éventail de loisirs que propose le Maroc encouragent
un afflux considérable d'Européens soucieux leur
apparence.«La cliente envoie un cliché photos de la partie de son
corps qu'elle souhaite refaire. Ensuite, le dossier médical est
préparé au préalable avant le rendez-vous au
Maroc».Toutefois, les chirurgiens esthéticiens marocains
précisent qu'ils optent pour les interventions légères,qui
ne nécessitent pas de soins particuliers ou une anesthésie
générale,pour éviter toute complication.
Au Maroc, certaines produits d'offre touristique sont
fortement demandée par les touristes mais demeurent très peu
développés.les touristes dépensent en moyenne, par
personne et par séjour, 10.000 dh en Egypte, mais seulement 5.000 dh au
maroc. Le tourisme médical rapporte lui une moyenne de 7.500 dh par
patient .Les spécialistes d un tourisme au Maroc ont prouvé que
les seniors (tourisme de 3éme age) qui occupent la tête du peloton
des visiteurs au Maroc, viennent spécialement pour des raisons
sanitaires. Leur nombre dépassent chaque année le millions et
dépensent une moyenne de 7.500 dH par entrée. Donc ce
créneau est porteur et il est utile de le développer car le Maroc
présent aussi bien des prédispositions dans l'infrastructure
sanitaire que dans la qualité de la medium.
Afin d'avoir un cadre juridique plus sûr, le commissaire
européen à la Santé, Markos Kyprianou, compte
présenter fin 2007 ou courant 2008, un projet de directive «pour
réglementer les prestations sur les soins
transfrontaliers». Il vient d'en
présenter les grandes lignes dans un entretien publié, lundi 5
février, par le quotidien Le Figaro. Avec ce texte, Markos
Kyprianou entend notamment définir quand et comment un citoyen peut
recevoir un traitement médical à l'étranger et quel
système de sécurité sociale devra payer ces soins. En
dehors des Pays-Bas, les 27 pays de l'Union européenne sont demandeurs
d'un «cadre juridique plus clair», fait valoir Markos
Kyprianou. Le commissaire à la Santé se défend de vouloir
«libéraliser le secteur» et explique que seule
«la jurisprudence de la Cour européenne de justice (CEJ) a
créé cette concurrence, en particulier lorsqu'elle rappelle que
les règles du marché intérieur, s'appliquent aux services
de santé». A ce sujet, la jurisprudence de la CEJ demeure
relativement floue. En 2006, une patiente britannique a obtenu de la CEJ
que le National Health Service réexamine son refus de la rembourser
d'une opération des hanches subie en France en 2003.
Pour l'heure, le projet de directive n'en est qu'à ses
débuts. Par ailleurs, la Commission réfléchit à la
constitution de pôles européens de santé qui permettraient
aux patients de mieux tirer parti des domaines de spécialité
médicale propres à chaque pays. En effet, le
tourisme médical explose. Chaque pays a sa
spécialité. Opération du coeur en Inde, greffe du foie en
Thaïlande, implants dentaires en Hongrie, réfection nasale en
Tunisie, greffe de cheveux à l'île Maurice, chirurgie mammaire au
Maroc et fécondation in vitro en Espagne. De plus en plus d'agences de
voyages proposent des séjours «chirurgie-vacances»
destinés à des clients soucieux d'économies, de
rapidité et de discrétion. Partout, des tours opérateurs
spécialisés proposent des offres qui associent
«scalpels-safari» en Afrique du Sud, «bistouri-oasis» au
Maroc et «lifting-plages de sable fin» en Thaïlande.
Selon l'association américaine National Coalition on
Heath Care (Organisme National de Protection Sociale), plus de 500 000
américains ont voyagé à l'étranger pour subir des
actes médicaux ou dentaires, les chiffres des autres pays sont tout
aussi impressionnants. Le tourisme médical est un secteur en plein
essor, qui ne montre pas de signes d'essoufflement. Chaque année, des
milliers de patients du monde entier affluent vers les destinations de tourisme
médical les plus en vue dans le monde pour recevoir un traitement cinq
étoiles à des prix incroyables. En explorant le site Internet
Santé et Tourisme Médical, vous pouvez participer à ce
phénomène excitant. on vous donne les grandes lignes des
étapes nécessaires pour préparer un séjour
santé sûr, agréable et réussi dans l'une des
destinations de tourisme médical les plus populaires. Et en fin de
compte, la somme des factures médicales, billets d'avion et logement
peut vous revenir moins cher que n'importe quelle charge et franchise que vous
auriez à payer dans votre pays.
L'Organisation mondiale du tourisme ne dispose d'aucun
chiffre. « Le phénomène est trop
récent », explique-t-on au siège de Madrid.
Cependant entre 100 000 et 150 000 étrangers partiraient
se faire soigner en Inde chaque année. Un marché qui aurait
rapporté 333 millions d'euros au pays en 2003. Et qui pourrait
passer à 2 milliards en 2012. Ils seraient également entre
600 000 et un million à choisir la Thaïlande. Une manne
évaluée, en y intégrant la chirurgie esthétique,
à 561 millions d'euros l'an dernier. Certains en font un argument
de politique économique, comme la Tunisie qui affirme que « le
tourisme de santé est l'un des produits émergents » du
pays. D'autres passent des accords avec des tour-opérateurs. C'est le
cas de l'hôpital thaïlandais Bumrungrad International, qui s'est
associé à Diethelm Travel, dont le siège est à
Zurich. Partout, on propose des offres alléchantes
« scalpels safaris » en Afrique du Sud, oasis au
Maroc, plages de sable fin en Thaïlande... Rien de plus simple pourtant
que de se débrouiller, sans même passer par Internet, où
les offres pullulent. L'office de tourisme de l'Inde à Paris ne propose
rien par lui-même, mais offre une luxueuse brochure,
« Incredible India, the global healthcare
destination » comprenant la liste des hôpitaux du pays
avec leurs spécialités et propose de s'adresser à un agent
de voyages britannique. « C'est un domaine en pleine expansion et
nous avons d'excellents docteurs », confie un employé
boulevard Haussmann. Celui de la Pologne, contacté par
téléphone pour la pose d'implants, conseille un site Internet en
français, une clinique « où le chirurgien a
travaillé pour l'ambassade », avec le numéro de
téléphone mobile de cette dernière, et deux agence de
voyages... dont l'une est à Paris ! Celle-ci ne fait aucune
difficulté pour se charger du billet d'avion, de l'hôtel et, via
un prestataire sur place, du rendez-vous avec un spécialiste.
« Vous souhaitez Varsovie ou ailleurs ? Il y a de bonnes
cliniques dans toutes les grandes villes », précise une
jeune femme. Même rapidité pour la Hongrie qui envoie en moins de
vingt-quatre heures une brochure complète sur Budapest et le
dépliant d'une clinique dentaire avec ses tarifs... et Michelin parmi
ses clients de référence. Seuls les offices de tourisme de
Thaïlande, du Maroc et de Tunisie déclareront ne rien pouvoir
faire. Mais sur le site officiel de cette dernière, « Tunisie
amie », un lien informatique renvoie sur le « premier
spécialiste du tourisme médical ».
La
Tunisie depuis
2005, a supprimé la
TVA qui
était de 6%, dont les étrangers devaient s'acquitter pour les
soins médicaux. A noter que la Tunisie est le premier pays du Magheb,
par le nombre d'interventions esthétiques pratiquées. La
Thaïlande et l'
Inde se sont
spécialisés dans les greffes d'organes, les
spécialités en cardiologie et les chirurgies à coeur
ouvert. L'Espagne et la Belgique sont deux pays européens, qui eux sont
spécialisés dans la fécondation in vitro, en France, la
législation en matière de
fécondation in
vitro (FIV) est restée très stricte. Les règles de la
Belgique et de l'Espagne sont beaucoup moins draconiennes que celles de
l'hexagone. Pour la fécondation in vitro il faut compter en
Belgique 4000
euros, en
Espagne 3000
euros, frais de séjour non compris. La
Hongrie et la
Pologne, se sont
spécialisés dans les
soins dentaires,
notamment les implants dentaires, les appareils dentaires etc...Dans ces pays d'
Europe de l'est,
les chirurgiens dentistes ont une excellente réputation, en la
matière, ils ont encore de faibles charges professionnelles, ce qui fait
que les soins pratiqués sont 50% moins chers qu'en
France. Un bridge
vous coûtera en moyenne 700 euros, une couronne en
céramique
de 160 à 170
euros.
La Direction Générale de la Santé, a
lancé depuis quelque temps un cri d'alarme, au sujet du tourisme
médical, en l'occurrence, elle demande aux candidats potentiels au
tourisme santé, de prendre conscience des immenses risques qu'ils
encourent en achetant le type de forfait "tourisme médical", mais le
tourisme médical, est bien tentant de part les prix pratiqués en
honoraires médicaux, les prix cassés sur des destinations de
rêve, tant sur les billets d'avion que sur les hébergements dans
les hôtels de luxe et de grandes classes.
En France les professionnels du tourisme n'ont pas le droit
de vendre des actes chirurgicaux. Ils y perdraient leur licence et les
assurances ne les couvriraient pas. La Direction générale de la
santé demande en outre aux personnes qui seraient tentées par
l'aventure de « prendre pleinement conscience des immenses
risques qu'elles encourent en achetant ce type de forfait ».
Georges Colson, président du Snav (Syndicat national des agents de
voyages) est formel. « Pas question de tricher. Pourquoi ne pas
se priver de vendre de la drogue et du tourisme sexuel pendant qu'on y
est ? »
Depuis mai 2005, les assurés sociaux français
peuvent se faire rembourser par l'assurance-maladie les soins reçus dans
un autre état « membre de l'Union européenne ou
partie à l'accord sur l'espace économique
européen » sans autorisation préalable, comme si
ces soins avaient été reçus en France. Peu le savent. La
Commission européenne hésite à favoriser le tourisme
médical Elle a lancé en septembre une consultation qui doit
l'amener à faire une proposition dans le courant du premier semestre de
l'an prochain. Elle redoute que le tourisme médical ne ruine les
systèmes sociaux des pays européens. Difficile de fermer les
yeux. « Le patient de ce début du
XXIe siècle réclame désormais le droit de
faire ses choix, en particulier sur le plan international »,
remarque une étude d'Europ assistance. « Les patients les
plus informés se mettent à comparer les offres de soins et
à exprimer leurs exigences comme lorsqu'ils consomment d'autres
biens. » Mais la délocalisation de la santé agace
aussi. Ainsi cet internaute qui s'insurge : « Libre à
chacun d'aller se faire opérer où il veut, mais en cas de
raté qu'il ne réclame rien ensuite ! »
Tourisme esthétique, séjour médical,
package santé...les nominations foisonnent, mais désignent la
même chose. Et le créneau est même lorgné par des
professionnels de la chirurgie esthétique en Europe.
La notion de tourisme de santé est relativement
récente et elle continue à évoluer graduellement dans les
prochaines années. Le développent du tourisme de santé
peut être comme étant la réconciliation entre les besoins
des touristes en loisirs et ses besoins corporels.
Pour entretenir un tourisme de santé, un pays doit
gérer toutes ses ressources d'infrastructures hôtelières et
ses compétences en médecine de telle manière qu'il peut
satisfaire ses besoins économiques et sociaux et bâtir une bonne
réputation.
Les objectifs recherchés par le développement du
tourisme de santé peuvent êtres résumés comme
suit :
§ Développer une grande conscience et
compréhension des contributions signifiantes qu'un tourisme de
santé peut apporter à l'évènement et à
l'économie
§ Promouvoir un certain équilibre dans le
développement, entre les secteurs économiques d'une part et entre
la population d'autre part
§ Promouvoir une haute qualité de
découverte, d'expérience et de satisfaction pour le visiteur
§ Préserver la qualité de
l'environnement
§ Développer une nouvelle gamme de tourisme afin
de viser une nouvelle clientèle.
Le tourisme a un impact considérable sur les
sociétés, les économies et les cultures des
différents pays concernés, une métaphore s'impose pour sa
comparaison il est comme la mer, on peut s'y baigner et prendre plaisir, comme
on peut s'y noyer...
Cette phrase rend bien compte, d'une façon objective et
simpliste, la réalité du tourisme -acteur de
développement- pouvant générer à la fois bienfaits
et méfaits. D'où l'importance d'une action collective faisant
intervenir tous les acteurs liés d'une façon directe ou indirecte
au secteur touristique.
Tel est l'objet de la première partie : on
essaiera d'abord de situer le tourisme tunisien dans son environnement
(économique et social) et mettre ensuite en exergue les conditions de
promotion d'un tourisme de santé en identifiant à peu près
le rôle de chacun dans cet objectif.
Chapitre I : La place du secteur touristique dans
le développement
Le tourisme tunisien est désormais doté de
forces internes qui le prémunissent contre les fluctuations
conjoncturelles, permettant ainsi à la Tunisie de consolider sa place
dans le tourisme méditerranéen, de plus, il a affirmé sa
place dans l'économie nationale en contribuant à une meilleure
redistribution des revenus, il est à la base d'une dynamique
touristique nationale.
Les performances réalisées par le tourisme
tunisien sont le fruit de politiques volontariste dont la mission est de
coordonner les initiatives des partenaires publics et privés, d'impulser
les activités concourant à l'enrichissement et à
l'amélioration de la qualité du produit touristique et de
promouvoir la destination Tunisie.
Donc le but est d'oeuvrer en faveur d'un tourisme vecteur de
développement durable qui intègre à la fois les dimensions
économiques et sociales mais également culturelles et
écologiques.
Le tourisme est l'un des principaux secteurs en Tunisie
représentant une grande part de l'économie entière. Les
impacts économiques sont analysés en examinant le degré de
contribution des recettes touristiques dans la balance des paiements mais aussi
le degré de contribution en termes de production et d'emploi.
Les impacts sociaux sont analysés en examinant
l'importance du secteur du tourisme pour la région ; les impacts
sur les conditions de vie, les impacts sur la culture et l'intention de fournir
des services économiques liées au tourisme.
A- Sur le plan économique :
Le développement du tourisme génère
plusieurs retombées économiques qui touchent essentiellement le
revenu national, l'apport en devises, le budget de l'état ;
le taux de couverture du déficit commercial, etc. Ces retombées
seront scindées successivement selon qu'elles découlent
directement ou indirectement du développement touristique.
L'analyse est menée sur la base des données et
informations obtenues essentiellement auprès des sources
suivantes :
Données économiques disponibles au public
Documentation pertinente de l'ONTT (office nationale du tourisme Tunisie)
Documentation de l'INS (Institut National des Statistiques)
Interviews avec les responsables des établissements touristiques
(hôtels, restaurants...)
Là où les données et les
échantillons sont limités, les impacts sur l'économie
globale sont estimés à travers l'extrapolation.
Notons également que l'ensemble des études
ainsi que la note qui ont traités ce point, ont été
basées sur des données statistiques du système de
comptabilité nationale qui n'offre pas une description
détaillée et complète de certains secteurs et surtout de
celui du tourisme, d'où la nécessité d'un instrument de
mesure permettant de relater le plus fidèlement possible
l'activité touristique dans le cadre générale de la
comptabilité nationale.
1- L'impact direct du développement
touristique :
a- L'accroissement du revenu
national :
Dans ce paragraphe, on se limitera aux premières
vagues de revenus enregistrées auprès des prestataires de
service touristique (hôtels, restaurants...).
De ce fait, on ne pourra parler que de la contribution
directe de ce secteur, il est opportun donc d'essayer de cerner les autres
revenus crées dans d'autres secteurs économiques suite aux
dépenses effectuées par les touristes eux-mêmes hors des
entreprises touristiques.
L'exemple le plus pertinent ici sera sans doute l'artisanat
et son industrie, mais aussi les services publics en général, les
services de transport, les banques, les services médicaux ...
Nous ne pouvons non plus négliger l'effet
multiplicateur des dépenses touristiques sur l'accroissement du revenu
des agrégats économiques, chose qu'on verra dans la partie (b)
où on traitera l'impact indirect du développent touristique.
D'après J. M. Keynes4(*) `` l'investissement... engendre des vagues successives
de revenus qui se traduisent par des dépenses de consommation nouvelles
qui inciteront les entreprises à accroître leur production et
engendreront de nouvelles vagues de revenus''. La valeur ajoutée du
secteur touristique représente 9.2% du PIB de la Tunisie en 20075(*), cela représente la
contribution directe de ce secteur.
- Une source de devises pour toute
l'économie :
Etant donné que le tourisme est une exportation de
services, il permet d'alimenter la caisse des banques centrales d'un flux
énormes de devise, que parfois, même l'exportation des ressources
naturelles importantes ne peut procurer.
Ces recettes touristiques permettent de couvrir un niveau
plus au mois élevé du déficit commercial afin
d'équilibrer les balances économiques du type balance des
paiements et balance commerciale.
En effet, avec une croissance presque
régulière, à l'exception d'une légère chute
en 2002 du aux événements du 11 septembre, le montant des
recettes en devises affiche une bonne performance en amélioration
continue et une contribution encore plus importante dans la couverture de
déficit commercial.
En s'associant avec l'industrie du textile et l'exportation
des ressources naturelles, le tourisme constitue une des sources les plus
importantes de devise.
- La création d'emploi :
La création d'emploi est un phénomène
tout économique que social, mais elle est placée arbitrairement
en tant qu'apport économique du développement touristique bien
que cette création d'emplois par le tourisme constitue également
un apport social, chose qui montre encore une fois la difficulté de
clivage de l'impact touristique entre les niveaux économiques, sociaux,
environnementaux et culturels.
Le tourisme utilise de façon intensive le facteur
travail, il s'agit en d'autres termes d'une activité
particulièrement créatrices d'emplois.
On ne s'intéressera dans ce paragraphe qu'aux emplois
directs crées par le secteur touristique. Il s'agit des
hébergements divers, des restaurants bars, des boites de nuits, des
services récréatifs (sport, culture, spectacle)
spécifiques, des agences de voyages et de location, des services divers
liés aux transports intérieurs et d'accès (compagnies
aériennes et maritimes, aéroports et ports, cars d'excursion,
location de voitures, bateaux, de motos, les taxis...)
De même seront comptabilisés emplois directs les
services publics de l'administration du tourisme et les services annexes,
notamment la douane et la police de frontières.
Enfin, sont considérés emplois directs les
entreprises de production et de distribution de biens à la destination
principalement touristique (artisanat, souvenirs...)
En relation directe avec le développement touristique,
la création d'emplois a enregistrée une progression continue au
fil des années du nombre des emplois direct, en effet, un tunisien sur
huit vit du tourisme, le nombre des emplois directs créés par ce
secteur a atteint 91 900 emplois en 20056(*), ce nombre reflète l'impact
considérable du tourisme sur la création d'emploi.
- L'alimentation du budget public :
Le tourisme contribue aux revenus de l'Etat puisqu'il
alimente l'assiette fiscale de l'Etat sous formes diverses.
Avec une grande variété de taxes
spécifiques (d'aéroport, d'obtention du visa, sur les
hôtels et les restaurants, les services publiques, les casinos, la
plaisance, l'entrée dans les spectacles, musées, sites
archéologique et parc naturels, droit de chasser et de pêche...)
venant s'ajouter à la fiscalité générale directe
(sur les entreprises touristiques et les revenus salariaux).
Le tourisme est un grand producteur de taxes et
entraîne ainsi une amélioration des standards de vie de la
communauté locale et tout le développement économique,
régional et national.
- Limitation de l'exode rural :
Dans les zones à revenus faibles, l'emploi
créé et le salaire fournit par le tourisme spécialement
par les jeunes peut aider à limiter leur possible exode, d'où la
participation l'établissement d'un équilibre régional.
2- L'impact indirect du développement
touristique :
- Financement des investissements publics :
Les taxations appliquées au secteur touristique
contribuent au financement des investissements publics pour le
développement de la communauté et de l'infrastructure de base,
source et résultat à la fois de tout développement
économique.
Les taxes indirectes procurées grâce à
l'activité touristique comprennent les droits de douane, les taxes sur
les ventes, les licences, patentes, impôts fonciers...
- Les effets d'entraînements :
Il y a un bénéfice indirect important
tiré du tourisme puisqu'il sert comme catalyseur pour le
développement ou encore l'expansion des autres secteurs
économiques comme l'agriculteur, le secteur des constructions ainsi que
certains types de manufactures telle que l'industrie artisanale.
Cet effet d'entraînement aboutit au multiplicateur de
la production et de la consommation liées au tourisme. La structure de
l'effet d'entraînement et le multiplicateur sont estimés pour les
catégories suivantes :
· Production touristique (hôtels et restaurants) et
activités connexes y compris la production de la consommation
intermédiaire, et la consommation privée créée
à partir de la valeur ajoutée du secteur touristique.
· L'investissement touristique (production de
céramique et de tapis) et sa consommation intermédiaire et valeur
ajoutée.
Parmi les secteurs connexes liés au tourisme et
influencés par les effets d'entraînements, on peut
énumérer :
§ Pour les hôtels : nourriture et boissons,
services de construction et d'entretien, autres matériel blanchissage
et nettoyage (sous-traitance), attractions touristiques, autres
matériels et services acquis...
§ Pour les restaurants : nourriture et boissons,
services de constructions et d'entretien, autres matériels et services
acquis...
Certains de ces secteurs dépendent fortement de la
consommation touristique : 10% de la production de
l'industrie agroalimentaire et 6% de la production agricole et de la
pêche ont consommés par le secteur touristique.
La production de l'agriculture et de la pêche et de
l'industrie agroalimentaire a la plus grande part de la consommation par le
secteur touristique avec 80,2 % suivie par le transport et les
télécommunications avec 7,3 %.
- Amélioration des moyens de transport :
L'amélioration des moyens de transport, en particulier
le transport aérien, n'aurait pu avoir lieu sans le financement
important procuré par les recettes touristiques.
En effet, la modernisation de la flotte aérienne est
un résultat du flux financier fournit par les recettes touristiques en
rapport avec les nouvelles exigences des touristes et de la concurrence. Les
aéroports aussi prennent part de ces flux, sans oublier les autres de
transports terrestres et maritimes.
3- Sur le plan socioculturel :
a- La conservation de l'héritage
culturel
Les éléments de
l'héritage culturel d'une zone ou d'une région donnée,
constituent un objet d'attraction énorme pour les touristes et c'est ce
qui explique dans une part assez importante la nécessité, voir
l'obligation de leur conservation.
En effet ; en s'associant avec la composante
naturelle, ces deux facteurs constituent des atouts très importants pour
le tourisme, ce sont les éléments les plus recherchés par
les touristes.
- La conservation des sites archéologiques et
historiques :
Seul miroir du passé qui reflète et
montre les racines d'une civilisation, les sites archéologiques et
historiques constituent le patrimoine culturel irremplaçable en cas de
détérioration, pour cela, l'application de frais d'accès
aux musées et aux sites archéologiques, en particulier au
visiteur étranger, représente une forme d'aide ou d'assistance
financière pour la maintenance de ces sites.
- La revitalisation et la conservation des arts
traditionnels :
On parle ici de tous les types d'arts spécifique
à la Tunisie, parmi les plus importants, on distingue l'art culinaire,
la musique et la chanson traditionnelle, la danse et le folklore qui sont les
plus « proche »des touristes, mais sans oublier le
cinéma et le théâtre qui sont très riches mais
méconnus par les touristes malgré qu'ils reflète et
dévoile fidèlement beaucoup d'aspects des traditions et de la
culture tunisien.
b- L'échange de
cultures :
Il se traduit par le contact entre les touristes et les
résidents, en effet, de deux modes de vie différents, les
touristes et les résidents sont confrontés pour l'un comme pour
l'autre, à de nouvelles traditions et « normes »
culturels : les touristes s'accommodent et s'adaptent avec les traditions
du pays visité, quant aux résidents, ils sont
« flexibles » et acceptent les traditions et le mode de
vie des visiteurs dans un cadre de respect mutuel et de tolérance.
Cette compréhension permet un échange culturel
et une intégration dans un système diffèrent du sien et de
comprendre les bases culturelles d'autrui. Le développement du tourisme
permet ce contact et par suite augmente l'intensité des échanges
culturels.
c-Le développement
social :
Ici, l'exemple le plus pertinent est celui de la femme et son
rôle dans la société, en effet, le tourisme, comme nombre
de secteur économique, a l'avantage d'employer un pourcentage
élevé de femmes dans son effectif ; il contribue ainsi
à son émancipation et permet une égalité social et
une reconnaissance de l'importance de son rôle dans la
société surtout dans les pays en développement.
En résumé, on peut dire que le tourisme
présente des bienfaits nombreux concernant tout les volets (social,
économique, culturel, et environnemental). Cette activité qui
dynamise l'économie nationale par ses effets sur les autres
activités économiques comme l'agriculture, l'industrie
agroalimentaire, le transport... est un facteur très important au
développement régional et local.
Mais cela n'empêche pas qu'il a des effets
négatifs sur ces mêmes volets. Le fait d'assurer la continuation
du développement du tourisme et ses performances doit passer par un
ensemble de mesures permettant le maintien de cette activité.
Ainsi le l'importance du secteur touristique dans le
développemnt est la cléf principal pour promouvoir une
stratégie touristique basée sur la diversification du produit et
qui nous permettra de conditionner l'essor du tourisme de santé comme un
créneau pour augmenter les recettes touristiques de la Tunisie.
Chapitre II : Comment promouvoir un tourisme de
santé :
A- La nouvelle politique touristique :
Le tourisme tunisien est
appelé, à la lumière des changements mondiaux, à
multiplier les efforts en vue de relever le défi de la qualité
qui devra concerner aussi bien les services touristiques que l'exploitation des
composantes du produit touristique, la formation et la protection de
l'environnement.
Pour conforter cette politique et consolider la reprise
touristique le gouvernement a lancé un programme pilote de mise a niveau
de 45 unités hôtelières au cours de la 2ème
moitié de 2005 objectif de cette approche : promouvoir la qualité
au niveau de cette activité, en particulier au niveau de la formation.
à cet égard la demande de formateurs de la part des unités
touristiques atteint près de 3000 formateurs par an selon les
estimations du Xème plan7(*), or le système actuel de la formation ne
fournit que 2000 formateurs soit les 2/3 des besoins dans ce domaine :
c'est a dire la nécessité de combler cette lacune . Parmi les
composantes de ce programme figurent également la diversification du
produit touristique (tourisme, culturel et environnemental), la mise à
profit de la richesse des sites naturels, la promotion du tourisme des jeunes
et du tourisme sportif et la mise à profit de l'infrastructure sportive
en Tunisie. Pour ce qui est du tourisme balnéaire et de loisirs qui
recèle encore de grandes potentialités, il a été
procédé à la création d'une série de ports
de plaisance comportant environ 2200 places, outre la mise au point d'un code
de tourisme maritime et l'élaboration d'un plan marketing visant
à promouvoir ce type d'activités à l'étranger.
La stratégie de développement du secteur
touristique vise également à promouvoir la
thalassothérapie en Tunisie à travers des avantages
accordés aux projets implantés dans certaines régions
telles que la région du grand-Korbous8(*), appelé à devenir un grand pôle
touristique et hospitalier et dans le but d'améliorer la
compétitivité de la destination Tunisie, un programme de
marketing a été élaboré afin de diversifier les
marchés et de faire connaître le site Tunisie sur d'autres
marchés autres que les marchés traditionnels et dans d'autres
continents autres que le continent européen tels que l'Asie, les pays
voisins, les pays du Golfe et les pays arabes en général, mais
outre son rôle vital dans le développement de l'économie
nationale et la promotion de l'emploi, le tourisme est considéré
en Tunisie comme un facteur d'ouverture et de modernité favorisant le
rapprochement entre les peuples et la diffusion des valeurs de
tolérance, autant de choix cruciaux pour la Tunisie de l'ère
nouvelle .
M. Tijani Haddad, ministre du Tourisme, a
procédé à la participation de la Tunisie au salon mondial
du tourisme ITB Berlin (Allemagne) qui s'est tenu du 8 au 12 mars 2006. L'ITB
Berlin est, de l'avis de tous les professionnels, le plus grand rendez-vous des
marchands de rêve de l'année. Le plus grand magasin du prêt
à commander. Cela vaut pour les TO comme pour le public dont le nombre
bat ici tous les records d'affluence. On eût dit la plus grande bourse de
l'industrie touristique mondiale. C'est dans les arcanes de cette foire
mythique que l'essentiel se décide : les tendances, les tarifs, les
alliances... Les indépendants entendez les petits côtoient et
croisent les grands TO et essayent de se frayer une place au soleil sous
l'ombre des ténors mondiaux de l'industrie touristique. L'avenir de la
saison 2006, sauf accident majeur, s'y décide.
M. Haddad a effectué une visite de travail en
Allemagne qui s'inscrit dans le cadre du suivi de la conjoncture touristique en
Europe, de la préparation de la saison 2007 et de l'examen des
différents programmes promotionnels sur les marchés
émetteurs de l'Allemagne, de l'Autriche, de la Suisse, de la
Tchéquie et de la Slovaquie et à cette occasion,
présidé les travaux du séminaire des représentants
du tourisme tunisien établis sur ces marchés en Allemagne en
présence notamment du directeur général de l'ONTT, des
représentants de la profession et des compagnies aériennes
nationales d'où le séminaire a été consacré
à l'analyse des résultats réalisés sur ces
marchés, à l'état des réservations de l'hiver 2007
ainsi qu'à la stratégie de développement retenue pour les
prochaines années. Le ministre a, à cette occasion, donné
un éclairage exhaustif sur les nouvelles mesures présidentielles
prises récemment au cours d'un conseil ministériel et qui sont
venues opportunément pour donner une nouvelle impulsion à
l'oeuvre de diversification et d'enrichissement du tourisme tunisien.
Un secteur qui est, souligne encore le ministre,
constamment exposé à la compétition internationale et qui
n'a désormais d'autre choix que de se redéployer d'une
manière innovante et de puiser de son propre dynamisme de nouveaux
ressorts de croissance lui garantissant un meilleur positionnement sur la
scène mondiale. et à cet égard, rappelé
l'intérêt particulier que porte le Président de la
République Zine El Abidine Ben Ali à plusieurs produits dont
particulièrement les tourismes culturel, saharien, de plaisance et de
croisières, le Golf, la thalassothérapie et le tourisme de
santé dont la promotion, insiste le ministre, doit susciter une
mobilisation de tous les instants et de la part de tous les intervenants en
raison de leur impact positif sur l'étalement de la saison et de la
rentabilité même du secteur et partant de son avenir. Le ministre
a, à ce titre, exhorté les représentants du tourisme
à l'étranger à entourer ces nouvelles mesures d'une
promotion continue et spécifique à chaque filière et de
s'investir davantage dans l'effort en vue de reconquérir les parts de
marchés et de consolider les acquis réalisés par le
tourisme tunisien sur ces marchés, et après avoir analysé
les résultats de 2006, le ministre a insisté sur la
nécessité de persévérer dans l'effort afin
d'être à la hauteur des ambitions et des objectifs qui sont
désormais assignés au secteur touristique.9(*)
Aussi le samedi 17 juin 2006, le ministre du tourisme
a ouvert les travaux d'un forum tuniso-européen portant sur le tourisme
médical et de santé en présence de plusieurs
médecins spécialisés, des professeurs et experts tunisiens
et européens.
Après avoir donné un aperçu sur
les axes essentiels de la nouvelle stratégie de développement du
secteur touristique tunisien qui s'appuient particulièrement sur la
qualité des prestations, la diversification des marchés et
l'enrichissement de l'offre touristique le ministre a indiqué que le
tourisme médical et de santé n'a cessé d'occuper une place
de choix dans cette stratégie qui bénéficie d'un
intérêt constant de la part du Président de la
République. Il a en outre précisé que compte tenu de la
forte concurrence internationale, de l'émergence de nouvelles
destinations partout dans le monde et des profondes mutations qui marquent la
demande tant nationale qu'internationale notre volonté est de donner une
perception différente du produit tunisien et de faire de cette
stratégie la meilleur réponse à la nouvelle mouvance que
connaît le paysage touristique mondial. Notre ambition, dit-il, est
d'attirer le plus grand nombre de touristes demandeurs de soins et de leur
offrir la possibilité de dissiper certaines contraintes d'ordre
tarifaires ou encore ayant trait aux conditions d'accueil ainsi que le parcours
accompli fait déjà de la Tunisie une terre de bien- être
car elle s'est dotée de plus de trente centres de
thalassothérapie opérationnels, de vingt centres de
balnéothérapie, de centres de formation de médecins
spécialisés et d'agents de soins et plus encore d'une industrie
de fabrication d'équipements sanitaires et de produits de soins de haute
qualité. Le ministre a, à cet égard fait remarquer que
plus d'une centaine de sources thermales sont déjà
recensées à travers l'ensemble du pays et qui sont
proposées à l'initiative des opérateurs privés
moyennant nombre d'encouragements de la part de l'Etat. Une étude
stratégique portant sur ce secteur est engagée et a atteint son
ultime phase. Ses résultats seront d'un grand apport dans la promotion
de ce créneau. Plusieurs conférences ont été
prononcées à l'occasion de ce forum. Elles ont porté sur
l'obésité, les accidents cardio- vasculaires et les
régimes diététiques.
Pris pendant longtemps en otage du tourisme bas de
gamme,10(*) la Tunisie a
engagé ces dernières années une stratégie globale
en s'inspirant au besoin des expériences de pays de la région.
Elle est basée essentiellement sur la relance du processus de mise
à niveau touristique, la diversification, le développement de
nouveaux créneaux. Dans leur recherche, les experts lors du forum
économique de Davos11(*) sur les pays du Maghreb ont mêlé dans
leurs indicateurs des éléments très classiques à
ceux nouveaux. Dans le registre des points forts, l'indice met en exergue
l'importance des réformes menées, l'environnement
réglementaire, la santé, l'hygiène et la
compétitivité des prix dans l'industrie du tourisme et du voyage,
s'y ajoute la sécurité, considérée comme un facteur
déterminant pour attirer les touristes et en revanche, l'indice signale
le faible degré d'intégration des nouvelles technologies de
l'information et de la communication et les insuffisances observées en
matière d'infrastructure de transport. Le tourisme en Tunisie occupe une
place de plus en plus prépondérante à l'instar du Maroc.
Mise en valeur, animation, création de stations thermales, réseau
de terrains de golf, réalisation de nouveaux ports de plaisance. La
Tunisie a entamé une stratégie tous azimuts en matière
touristique. Il est même bien parti pour devenir une destination
complète multi segments. A la clé, une diversification du produit
touristique et de son enrichissement par de nouveaux produits, à travers
la promotion du tourisme culturel, thermal et golfique, des ports de plaisance
et des croisières, ainsi que du tourisme de congrès et du
tourisme résidentiel.
La Tunisie préside aujourd'hui et pour un
deuxième mandat consécutif l'organisation mondiale du tourisme
(OMT). Première destination touristique au sud de la
méditerranée, la Tunisie, qui a aussi abrité la
première réunion des ministres du tourisme 5+5, est
classée en matière de tourisme de santé deuxième
destination de thalassothérapie après la France.
Parallèlement à ce crédit, la Tunisie a
engagé un programme ambitieux de mise à niveau de ses
hôtels en vue d'en améliorer la qualité du service et la
compétitivité. L'objectif du programme est de
généraliser l'utilisation des nouvelles technologies de
l'information et de la communication (TIC) dans les hôtels, de
diversifier le produit touristique (tourisme résidentiel,
activité golfique...), d'assurer la protection de l'environnement, de
mettre en place un système de veille stratégique, et
d'intégrer les unités hôtelières au sein des
programmes nationaux de maîtrise de l'énergie et des eaux.
1- Diversification du produit touristique :
L'ère des produits et des services
standardisés tire à sa fin et le tourisme n'échappe pas
à cette tendance. Les clientèles recherchent de plus en plus les
destinations offrant des expériences personnalisées et
mémorables. La gamme de produits dont la Tunisie fait la promotion
depuis 2003 sera maintenue. Mais l'accent sera mis sur la personnalisation de
l'offre et l'élaboration de thèmes, afin que l'organisation des
produits d'appel, ainsi que des activités et services qui s'y
rattachent, reflètent cette volonté de la Tunisie de faire vivre
aux touristes un séjour inoubliable.
Ces produits d'appel sont éclatés pour
répondre aux besoins de plus en plus diversifiés des
clientèles. Ils s'adapteront, au cours des prochaines années,
à l'évolution de l'offre et de la demande touristiques. Voici la
liste de ces produits :
- Le tourisme culturel
- Le tourisme sportif
- Le tourisme résidentiel
|
- Le tourisme médical
- La thalassothérapie
- Le thermalisme
- La balnéothérapie
|
-Le tourisme golfique
-Le tourisme de congrès
|
Dans le cadre de la diversification du produit, l'attention
toute particulière va vers la Tunisie golfique, la Tunisie culturelle,
le tourisme résidentiel, la plaisance et principalement le
bien-être, la santé, le SPA, la thalassothérapie, le
thermalisme, la balnéothérapie, la remise en forme. En effet, la
Tunisie occupe la deuxième place à l'échelle
internationale, soit juste derrière la France sur le plan
quantitatif12(*) ; par
contre sur le plan qualitatif elle gagnerait une grande avance en
matière de qualité des soins et les compétences de son
personnel à tous les niveaux. Et aussi, sans oublier la logistique de
toutes ses unités hôtelières et touristiques de
renommée internationale, au niveau de l'accueil, la gastronomie, la
restauration, les services, l'animation. Pour parler de
thalassothérapie, il faudrait retourner aux sources et nous rappeler que
le CTKD (Consortium tuniso-koweitien de développement) et la
Société Sousse-Nord avaient réalisé conjointement
le premier centre de thalassothérapie à l'eau de mer à
l'hôtel Abounawas Boujaafar où tous les soins étaient
prodigués. L'esthétique se développa, les soins de visage,
du corps, les massages de boue, les hammams se répandirent à
travers toutes les unités hôtelières. Actuellement la
Tunisie dispose de plus de 25 centres opérationnels (tableau 1),
certains sont en cours d'achèvement, d'autres en cours d'études.
Les centres sont répartis à travers toutes les régions du
pays. Plus de 250.000 clients visitent chaque année le pays et viennent
de toutes les régions du monde13(*). La thalassothérapie tunisienne est
adaptée aux normes internationales et les ministères de tutelle
veillent à l'application stricte de toutes ces normes. Pour mieux
comprendre et mieux assimiler la véritable signification de la
thalassothérapie en Tunisie, il faut se référer aux
dispositions légales : c'est en 1992 que l'Etat tunisien a
élaboré et arrêté plusieurs articles dont nous
relevons uniquement les deux premiers :
«Article premier : La
thalassothérapie se définit comme l'utilisation
simultanée, dans un site marin privilégié, sous
surveillance médicale et dans un but préventif ou curatif, des
éléments du milieu marin qui sont le climat marin, l'eau de mer,
les algues, les boues marines, les sables et toutes autres substances extraites
directement de celui-ci». «Article deux : le centre de
thalassothérapie offre notamment les prestations suivantes
: -L'héliothérapie -la psammatothérapie -
L'exercice sur terrain de sable - La balnéothérapie avec
douches diverses (en jets, en pluies, sous-marine etc...) - Les applications
d'algues marines - La fangothérapie par application de boues marines
naturelles.
les centres de
thalassothérapie en Tunisie (tableau 1)
Nom
|
Ville
|
OLYMPE THALASSSO ( Robinson Club )
|
Tabarka
|
OLYMPE THALASSSO ( Vincci Taj Soltan)
|
Hammamet
|
OLYMPE THALASSSO ( Yesmine Beach )
|
Hammamet
|
OLYMPE THALASSSO ( Vincci El Kantaoui center )
|
Sousse
|
OLYMPE THALASSSO ( Riu El Mansour )
|
Mahdia
|
THALASSO PALACE *****
|
Mahdia
|
BIORIVAGE Thalasso
|
Hammamet
|
ULYSSE PALACE & THALASSO
|
Djerba
|
MIRAMAR CLUB
|
Monastir
|
THALASSA INN
|
Monastir
|
Abou Nawas Boujaafar
|
Sousse
|
Station Thermale de Hammam Bourguiba
|
Hammam Bourguiba
|
Station thermale de Jebel Oust
|
Jebel Oust
|
Station thermale de Korbous
|
Korbous
|
Adace, Centre de Balnéo-Thérapie
|
Menzah 9
|
Alga-form
|
Hammamet
|
Algaforme
|
Soukra
|
Athenee Thalasso Djerba
|
Djerba
|
Balneo
|
Zarzis
|
BIOCURE
|
Hammamet
|
BIOMARE
|
Soukra
|
CENTRE THALASSO-KSAR DJERBA
|
Djerba
|
DHALIA DAR DJERBA
|
Dar Djerba
|
DYNASTIE
|
Mahdia
|
HASDRUBAL PORT EL KANTAOUI
|
Kantaoui
|
HASDRUBAL THALASSA
|
Hammamet
|
LES THERMES MARINS DE CARTHAGE
|
Marsa
|
MIRAMAR CESAR PALACE
|
Djerba
|
Source : office national du tourisme en Tunisie (2006)
Tous les centres de thalassothérapie doivent
être agréés par le ministère de la Santé
publique et également la ministère du Tourisme, surtout pour le
côté hôtelier et touristique, car plus un secteur gagne en
compétitivité et en diversification, plus sa capacité de
redéploiement augmente. Secteur primordial
dans l'économie du pays, notamment en matière de création
de richesses, de recettes en devises, d'emploi et de croissance, le tourisme a
bénéficié, depuis des années, d'une attention
particulière du Président de la République. Une attention
qui s'est traduite par la prise de décisions multiples qui ont permis au
tourisme tunisien de se doter des moyens nécessaires pour relever les
difficultés conjoncturelles générées par une
situation internationale souvent incertaine et en perpétuelle mutation.
L'objectif est d'inscrire le secteur dans une logique de
développement durable, à la lumière d'une nouvelle vision.
Une vision qui favorise une meilleure visibilité de l'activité
touristique, souvent affectée par les aléas de la conjoncture et
aux pressions permanentes d'une concurrence de plus en plus rude, pour ce fait,
les dernières mesures décidées par le Chef de l'Etat, au
cours du Conseil Ministériel consacré à la promotion du
tourisme viennent à point nommé pour renforcer la nouvelle
approche adoptée depuis 2004.
Une approche selon laquelle le secteur est appelé,
plus que jamais, à une contribution autrement plus importante dans
l'oeuvre de développement de la Tunisie aussi bien en termes d'image de
marque, de rayonnement que d'emploi, de recettes en devises, d'investissements
et de dynamique régionale. Fort de ses acquis, le tourisme tunisien a
repensé, il y a aujourd'hui, environ deux ans, son avenir dans le cadre
d'une nouvelle stratégie de développement du secteur. Une
stratégie fondée sur différents axes, dont la
diversification du produit et de l'offre touristique nationale.
C'est justement sur cet axe que s'est porté
l'intérêt du Président de la République, lors du
Conseil Ministériel du 27 février dernier. Un Conseil dans le
cadre duquel le Chef de l'Etat a annoncé une série de mesures
dont la finalité n'est autre que la diversification de l'offre d'une
Tunisie, riche de ses trois mille ans d'histoire, de ses sites culturels et
archéologiques, de ses stations thermales, de son infrastructure moderne
de thalassothérapie qui en a fait la seconde destination mondiale,
après la France.... Mais c'est aussi une Tunisie touristique qui
cherche à se distinguer et à mettre en valeur l'ensemble de ses
atouts en y ajoutant de nouveaux créneaux porteurs. Aussi, le Chef de
l'Etat a-t-il insisté sur la promotion du tourisme culturel, en
décidant de mettre en valeur le patrimoine culturel avec
intégration des différentes composantes dans les circuits
touristiques ; la promotion du tourisme de plaisance, avec la promotion
d'aménagement de ports adéquats ; la promotion de l'intensive, en
encourageant à la création des centres de congrès et la
promotion du tourisme résidentiel, très développé
sous d'autres cieux et dont l'impact économique est, aujourd'hui, plus
que prouvé, ainsi que la promotion du tourisme thermal, en
décidant de l'élaboration d'un plan directeur des terres
réservées à la réalisation de stations thermales
sans compter la promotion de l'activité golfique qui a constitué
un point important du Conseil Ministériel.
En effet, le Chef de l'Etat a décidé de
créer des stations de golf dans les grandes zones touristiques, car le
golf est un créneau plus que porteur aussi bien en termes de recettes en
devises qu'en termes de clientèle « haut de gamme». Et la
promotion de tels créneaux sans amélioration de la qualité
des prestations ne serait pas féconde. Partant, le Chef de l'Etat a bien
insisté, lors du Conseil Ministériel, sur l'amélioration
des prestations touristiques qui sont, sans doute aucun, un indicateur
essentiel du développement du secteur et du renforcement de la
compétitivité.
L'ensemble des décisions annoncées par le
Président de la Tunisie traduit, encore une fois, l'intérêt
accordé au secteur au plus haut sommet de l'Etat. Elles
témoignent, par ailleurs, d'une «capacité d'anticipation
déployée à un double niveau, celui du constat clair et
précis, et de l'engagement volontaire et déterminé. C'est
aussi une manifestation de cohérence, car le cadre d'aménagement
de l'activité touristique exprime un souci permanent d'adaptation aux
exigences des mutations internationales et de changement de comportements et de
tendances, tant des marchés que des clients, ainsi que d'un souci
d'adaptation et d'organisation générateur d'un souci constant de
rationalisation et d'innovation.
M. Tijani Haddad le ministre du tourisme tunisien, a
par ailleurs indiqué que le tourisme médical et de
santé est l'un des créneaux porteurs au regard de la forte
demande qui ne cesse de s'exprimer à ce niveau. Et la Tunisie dispose de
plusieurs atouts qui garantissent la réussite de cette activité
dont son potentiel de qualification et de compétences pour ce qui est de
la gestion des centres de thalassothérapie, de la chirurgie
esthétique et de la chirurgie ophtalmologique et de bien d'autres
disciplines de santé. Il a en outre précisé lors du salon
mondial du tourisme qui s'est tenu a Berlin du 8 au 12 mars 2006 que les
avancées notables réalisées en matière de
diversification de l'offre et qui ont été récemment
consolidées par des mesures présidentielles doivent trouver leur
corollaire au niveau de la promotion qui se doit d'être en symbiose avec
les spécificités des nouveaux produits et les orientations
majeures du tourisme tunisien .
2- La compétitivité prix :
L'approche de la compétitivité dans le
secteur du tourisme s'est inspirée des notions développées
dans la littérature économique, qui distingue traditionnellement
la compétitivité« prix » et, de manière
résiduelle, la compétitivité « hors prix ». La
question de l'existence en Tunisienne avantage relatif sur le segment du
tourisme de bien-être sera ensuite examinée. Le WTTC14(*) a développé en
2001 un indice de compétitivité tourisme en collaboration avec
l'Université de Nottingham. Il est élaboré à partir
de huit indicateurs synthétiques15(*) qui permettent d'apprécier la performance de
chaque pays relativement aux autres. La compétitivité prix en est
l'une des composantes majeures.
Construit à partir d'un indicateur
fondé sur le prix des hôtels et sur la parité de pouvoir
d'achat, l'indicateur de compétitivité prix varie de 0 (pays le
moins compétitif)à 100 (pays le plus compétitif). A
l'échelle mondiale, on observe une corrélation entre le niveau de
revenu et la compétitivité prix : les pays aux niveaux de revenus
élevés sont les moins compétitifs. Mais cette
corrélation s'atténue beaucoup lorsque l'on considère les
seuls pays émergents : les pays aux revenus les plus faibles ne sont pas
les plus compétitifs et les pays les plus compétitifs vont de
l'Ethiopie à l'Afrique du Sud en passant par le Brésil.
La Tunisie se situe dans cette catégorie
parmi les destinations les plus compétitives, à
égalité avec la Thaïlande. Parmi les pays
méditerranéens et selon le forum économique de Davos, elle
apparaît comme le pays le plus compétitif avec un score de 91
devant la Turquie, l'Égypte, la Jordanie et le Maroc. Mais une
performance sous ce critère n'implique pas systématiquement des
revenus supérieurs pour le pays concerné. La
compétitivité prix d'une destination dépendde facteurs
endogènes (coûts, productivité) mais égalementd'un
ensemble de facteurs qui échappent en partie aux producteurs nationaux.
Elle dépend notamment des tarifs aériens, qui sont liés au
degré de libéralisation dusecteur et, surtout, des tours
opérateurs qui jouent un rôle considérable
dans la profitabilité du secteur, en raison deleur
pouvoir élevé de négociation des prix lorsqu'ils
effectuentdes réservations en bloc. Dans un contexte de
surcapacité hôtelière, leur puissance commerciale leur
permet souvent d'imposer aux hôteliers des conditions de prix qui
couvrent à peine leurs frais fixes.Dans l'approche du WTTC, la
compétitivité du tourisme se fonde sur d'autres
éléments plus qualitatifs : (tableau
2)
- l'indice d'ouverture agrège plusieurs indicateurs
(contrainte de visa, ouverture aux échanges, niveau des taxes sur les
échanges) ;
- l'indice du « tourisme humain » est la moyenne de
l'indicede participation au tourisme (ratio du nombre de touristes à la
population) et d'un indicateur mesurant son impact économique ;
- l'indice des infrastructures s'appuie sur des données
sur les routes, le niveau sanitaire et l'accès à l'eau ;
- l'indice de l'environnement agrège les données
sur ladensité de population, les émissions de CO2 et la miseen
oeuvre des accords internationaux sur l'environnement
- l'indice technologique se fonde principalement sur lestaux
de diffusion des télécommunications ;
- l'indice des ressources humaines reprend l'indice de
l'éducation du PNUD ;
- l'indice du développement social agrège des
indicateurs« sociaux » et des indicateurs de diffusion des
médias et d'internet .
Les indices de compétitivité du
tourisme du WTTC (2006)
(Tableau 2)
Pays
Indice
|
Tourisme humain
|
Infrastructures
|
Environnement
|
Technologie
|
Ressources humaines
|
Ouverture
|
Développement social
|
Algérie
|
18
|
46
|
47
|
26
|
26
|
35
|
38
|
Croatie
|
nd
|
nd
|
70
|
88
|
69
|
56
|
57
|
Egypte
|
60
|
53
|
65
|
29
|
18
|
44
|
41
|
Espagne
|
51
|
52
|
90
|
93
|
92
|
58
|
72
|
Grèce
|
nd
|
47
|
57
|
94
|
85
|
61
|
70
|
Maroc
|
59
|
44
|
60
|
46
|
11
|
53
|
36
|
Tunisie
|
58
|
23
|
77
|
37
|
34
|
64
|
42
|
Source : WTTC ;2006
Une recherche récente a montré que les
indicateurs tourisme humain et d'environnement ont le poids le plus faible,
alors que les indicateurs de développement social et technologique ont
l'influence la plus forte (Gooroochurn etSugiyarto, 2005). Pour ces
dernières variables, la Tunisie se situe dans une position moyenne en
Méditerranée -Sud, derrière la Grèce mais devant
l'Egypte.
L'essor du tourisme de masse s'inscrit dans le
paradigme fordiste : il a permis d'offrir des vacances standardisées
« soleil et sable »à des prix compétitifs (Fayos Sola,
1996). Les principaux producteurs du tourisme de masse sont les grands tours
opérateurs16(*)
(des pays émetteurs) . Ces entreprises fabriquent le produit touristique
en intégrant voyage, hébergement, animation et autres
prestationset ils le revendent directement ou via des agences de voyage.
La stratégie des TO vise à attirer le
plus de touristes possible à des prix bas et à maximiser le
retour sur ces opérations. Cette guerredes prix joue sur leur
profitabilité, aussi se sont-ils intégrés horizontalement
pour réduire la concurrence et augmenter leur part demarché. Dans
le même mouvement, les plus grands TO allemands, anglais ou
américains se sont internationalisés. Le plus grandmondial, TUI
qui réalise un chiffre d'affaires de 17 milliards d'euros
(2006)17(*), vend des
séjours à sept millionsd'Allemands et il occupeune place
importante en France, depuis son rachat de Nouvelles Frontières, et en
Grande-Bretagne (Thomson).
Les TO ont façonnéle tourisme de masse
vers les pays méditerranéens : les trois plus grands assurent 40
% des sorties d'Allemands, et les cinq plus grands 65 % des départs des
Britanniques (Carey, Gountas & Gilbert, 1997).18(*)Ces intermédiaires ont
un très faible degré de loyauté vis-à-vis d'une
destination et la concurrence les amène à s'engager sur
lesmêmes destinations. Ils bénéficient de l'excès de
l'offre sur la demande, des comportements des promoteurs, qui augmentent
l'offre de lits de façon continue pour des raisons spéculatives,
et de l'atomicité des secteurs hôteliers dans les
différents pays. L'excès de capacité accentue la
vulnérabilité des destinations qui sont les plus
dépendantes des TO.
Les TO ont plus d'influence et de puissance que les
destinations car ils ont une meilleure connaissance du marché qu'ils
contrôlent. Ils peuvent baisser leurs prix pour accroître la
concurrence entre les destinations et provoquer une baisse des prix des
prestatairesde services locaux. Ils sont également capables de
construire l'image et la spécialisation d'une destination sur le
marché. L'activité des tours opérateurs s'inscrit dans une
logique de distributeur. Ils réalisent leurs gains non sur les marges
dégagées sur les « paquets » qu'ils commercialisent,
mais sur les ventes d'assurance et d'autres services et les
intérêts financiers qu'ils réalisent surles
pré-paiements de leurs clients et les délais de paiement qu'ils
imposent à leurs fournisseurs. Des marges assez faibles et la
législationsur les rapatriements les conduisent ainsi à limiter
les risques et à diriger les touristes vers des destinations «
sûres »
Le succès de la Tunisie semble reposer sur la
combinaisonde tarifs compétitifs, pour des prestations luxueuses, et
destrict standard sanitaire. Les centres de thalassothérapie
dépendent en effet du ministère de la Santé, qui fixe des
normes d'hygiène et en assure le contrôle. Les conditions de
fonctionnement sont régies par le décret du 13 juillet 1992, qui
impose en particulier la présence permanente d'un médecin et
d'une infirmière dans chaque centre, ainsi que des ratios d'encadrement
stricts (un kinésithérapeute pour 20 massages,...). En
conséquence de ces contraintes d'encadrement, l'expansion de ces centres
engendre une augmentation mécanique de l'emploi des professionnels
concernés. Les prix des séjours de thalassothérapie en
Tunisie tournent autour de 1000-1200 euros (vol + demi pension+ soins), hors
période de promotion. Ce montant équivaut au coût des
seuls soins dans un centre en France19(*).
La Tunisie a été classée par le
forum économique de Davos, première au Maghreb, première
en Afrique, deuxième dans le monde arabe et 34ème au niveau
mondial sur un total de 124 pays, en matière de
compétitivité touristique et de voyage. Cet indice est
établi sur la base de 13 déterminants articulés autour de
trois volets majeurs: l'environnement des affaires et les infrastructures, les
ressources humaines et naturelles et l'environnement réglementaire, et
la qualité des réformes politiques entreprises dans un secteur
fortement concurrentiel. Dans le monde arabe, la Tunisie occupe la
deuxième place après les Emirats Arabes Unis (18ème ) et
devance le Maroc (57ème ). Au niveau mondial, elle se positionne avant
d'autres pays touristiques tels que la Thaïlande (43ème ) et la
Turquie (52ème ).
B- La société civile : acteur
indispensable à la dynamisation d'une politique touristique
orientée vers la santé :
1- L'intervention de l'Etat :
Le tourisme de santé, le tourisme de bien-être
est bel et bien la réalité des réalités en Tunisie
et va drainer davantage de curistes tunisiens et étrangers durant les
années à venir et en ce qui concerne la qualité des
services et des soins, il faudrait développer un programme de formation
à tous les niveaux. Il y a certes des tentatives, mais qui demeurent
timides. L'Etat et le privé doivent conjuguer leurs efforts, afin de
renforcer ce créneau porteur et générateur d'emplois
qualifiés, car ce secteur est très sensible et nécessite
rigueur et compétence. Le Conseil des Ministres, en juin 2006
présidé par le Chef de l'Etat et consacré au secteur du
tourisme, le 08 mars dernier, confirme, encore une fois, l'intérêt
accordé au secteur au plus haut sommet de l'Etat. Un secteur qui,
à l'instar des autres activités économiques
-mondialisation et concurrence obligent fait face à des défis
multiples. Des défis dont la relève dépendra notamment de
la diversification des produits et de l'offre touristique, de la qualité
des prestations ainsi que de l'amélioration de l'environnement
touristique.
Découvertes de Sotuvit a organisé le vendredi 23
septembre 2006 à l'hôtel L'Acropole sur les Berges du Lac un forum
sur le thème « Tourisme International et Santé » . Lors
de cette manifestation organisée sous l'égide de
l'ONTT et avec la collaboration de la société
Tunisienne de chirurgie plastique reconstructrice maxillo-faciale et
esthétique, M. Mohamed Fadhel Bouchrara directeur général
de l'agence et Dr. Lassaâd Riahi, chef du département tourisme
médical ont dirigé un débat très animé et
fort instructif auquel a pris part une assistance constituée
essentiellement de médecins, de directeurs de cliniques et de
journalistes, ainsi, le but de ce forum était de favoriser une
cohabitation saine et sans équivoques entre les professionnels de la
santé et leurs homologues du tourisme dans le cadre du
développement d'un segment de produit touristique en plein essor et
très délicat, en l'occurrence le tourisme médical et ce
dans l'intérêt des patients étrangers qui choisiraient
notre pays et feraient confiance à ses compétences
médicales.
Le tourisme de santé est retenu dans le cadre de la
politique de diversification de l'économie nationale afin, en
particulier de compenser l'évasion de devises et de stimuler la demande
intérieure. La Société Hôtelière et
Touristique de Tunisie va piloter le développement touristique en
intervenant dans tous les domaines, depuis la gestion hôtelière
jusqu'à la formation et à l'édification des
infrastructures. Avant 2000, le tourisme est stimulé par la dynamique du
mouvement coopératif autoritaire qui associe les capitaux privés
et les investissements étatiques:20(*) au début des années 2001, les
investisseurs privés et l'État se partagent à
égalité les 130 millions de dinars tunisiens engagés dans
l'hôtellerie. Après 2001, les lourdeurs de la gestion
étatique incitent les dirigeants à libéraliser
l'économie tunisienne tout en passant alors d'une politique
d'investissements et de gestion directe par les sociétés
d'État à une stratégie d'incitation qui se traduit par une
poussée de l'investissement privé, lequel finit par
représenter les deux tiers des capitaux engagés entre 2000 et
2006. L'afflux des capitaux en provenance des pays du Golfe entraîne un
changement d'échelle, cependant, les capitaux tunisiens constituent
encore 82 % des investissements réalisés dans le secteur du
tourisme. Localement, les capitaux étrangers ont pu exercer un
rôle décisif comme pour HAMMAMET YASMINE et les 24 nouveaux
centres de thalassothérapie. »
L'Etat, ainsi, participe avec son intervention fort dynamique au
niveau de son encouragement pour le développement du nouveau
créneau tout en exonérant les impôts pour l'importation des
équipements sophistiqués et des matériaux de luxe afin de
satisfaire les besoins de la clientèle intervenus au sein des cliniques
privés en Tunisie. Il faut mettre en place des mesures permettant aux
promoteurs de s'installer dans le secteur touristique», affirme le
ministre du tourisme tunisien lors de l'ITB de Berlin. «Il faut, par
exemple, détaxer tous les matériaux et produits
nécessaires pour le développement des infrastructures
hôtelières», poursuit-il. «L'accès au foncier des
investisseurs dans le secteur touristique doit également être
facilité»,.
«Bref, l'objectif est de permettre aux promoteurs nationaux
ou internationaux de développer la capacité d'accueil de la
destination et c'est bien de faire de la promotion mais il faut
également savoir où loger les touristes... Les Tours
opérateurs font chaque année part de leur frustration lorsqu'ils
ne trouvent plus de chambres libres pour les clients et pour encourager la
promotion de la destination l'ONTT poursuit ses efforts pour faire en sorte que
la destination soit toujours visible en participant à des salons
touristiques, à noter que depuis janvier dernier, la Tunisie a
été représentée en Hollande ; en Italie (BIT Milan)
; à Berlin (ITB), a Moscou et dernièrement, une
délégation de tours opérateurs avait participé au
Salon Mondial du Tourisme de Paris (SMT). La Tunisie, au
deuxième rang des destinations mondiales pour les soins liés
à l'eau, a ouvert le 24 et le 25 avril 2007 ses portes pour la promotion
du tourisme de santé tout en entend rénover ses stations
thermales et développer des centres de thalassothérapie haut de
gamme. La Maison de l'exportateur et l'Ubifrance organisent ces rencontres sur
mesure avec des professionnels tunisiens intéressés et elles ont
été accompagnées d'une réunion d'information autour
d'experts et de chefs d'entreprise tunisiens, qui présentent les besoins
et les débouchés pour les équipementiers et fabricants de
cosmétiques français. Le forum a était conclu par des
visites de sites de balnéothérapie et de thalassothérapies
autour de Tunis.
Le schéma qui suivra va montrer l'interaction et
l'effet d'entraînement entre les différents intervenants dans le
processus afin de donner cet aspect médical au tourisme. :
Les acteurs de la construction du tourisme de
santé en Tunisie
Capitaux privés locaux
Les cliniques privés et les
hôtels
Volonté étatique d'attirer devises
Capitaux étatiques (Infrastructures +
sécurité)
Expliquent
Volonté étatique d'aménagement
Image du littoral + Méditerranée
Affirmation de l'activité
Touristique
(Tourisme de santé)
Tour opérateur spécialise dans le tourisme de
santé
Pour remédier
Faible coût
Attirent les touristes
Insuffisance des structures de communication et de production
Distance temps favorable
(Internet)
Capitaux privés étrangers
(Ex: pays du Golfe)
Groupe Accor (hôtels, spa ...)
2- le rôle du secteur privé :
a) Les T.O :
Le tour-opérateur tient un rôle
stratégique dans la dynamique de développement du tourisme
international, à laquelle concourent les réseaux de transport et
d'hébergement, contribuant à développer une contrainte et
une domination sur les destinations, tels la concentration et la diffusion des
flux et des clientèles touristiques des pays émetteurs et le
façonnement des produits touristiques et de l'image des destinations
périphériques des pays récepteurs, comme le cas de la
Tunisie. qui, dans les années 1973-1974, a subi une levée de
boucliers des tour-opérateurs allemands (notamment Neckerman) hostiles
aux décisions des acteurs publics et privés de rehausser les
tarifs d'hôtels. Erbes 21(*) expose le rôle stratégique
d'intermédiaire des tour-opérateurs, qu'il désigne comme
les « Promoteurs de voyages et de vacances (P.V.V.)
», entre les pays émetteurs et les pays récepteurs
(destinations touristiques) : « Ce sont les pays industrialisés
qui, par l'intermédiaire des P.V.V., suggèrent les
réponses des pays en voie de développement
récepteurs, pour ne pas dire dictent leurs conditions »
Le tour-opérateur est donc montré du doigt comme l'acteur
clé dans la chaîne de distribution des voyages.
La commercialisation directe vers le consommateur
international requiert les réseaux de distribution et de
commercialisation des tour-opérateurs, néanmoins, on
reconnaît aussi la domination de ces organisateurs de voyages et on
estime quel déséquilibre entre ces derniers et les professionnels
locaux en Tunisie est géré par l'État qui évite une
trop grande dépendance en faveur des tour-opérateurs.
Cette situation de domination par les tour-opérateurs
crée un déséquilibre vis-à-vis des destinations en
termes de marché, de demande (pays industrialisés) et d'offre
(destinations du Sud), de centralités (pays émetteurs du Nord)
et de périphéries touristiques (pays récepteurs du Sud).
Cazes (1994) observe en effet « un état permanent
d'équilibre instable » entre une offre diversifiée des
pays récepteurs et une demande internationale très variable, tout
en indiquant que cette inadéquation qui pénalise les
destinations du Sud sert les tour-opérateurs certes, mais aussi le
système international du tourisme dans son ensemble. La domination des
tours-opérateurs est perçue ainsi : « Suivant leur
attitude dans les négociations tarifaires d'avant catalogue et aussi en
fonction du degré de satisfaction des clients précédents,
suivant la conjoncture géopolitique,telle ou telle destination sera
privilégiée par les grands réseaux de distribution
touristique, un jour Cuba plutôt que la République dominicaine,
l'Espagne plutôt que la Tunisie [...] »
Les agences des voyages spécialisés dans le
domaine du tourisme des santé attirés de plus en plus par les
offres avantageuses des cliniques et des hôtels qui forment un
partenariat très récent pour accomplir les flux touristiques qui
se résultent par un package très spécialisé qui
peuvent cesse défier toute concurrence dans la bassin
méditerranéen et avec l'aide de l'Etat, ces agences leurs nombres
s'est multiplié ces dernières années dont on cite :
Cocmetica Tour, Estetica travel, Le label esthétique ...
La stratégie des TO vise à attirer le plus de
touristes possible à des prix bas et à maximiser le retour sur
ces opérations. Cette guerre des prix joue sur leur
profitabilité, aussi se sont-ils intégrés horizontalement
pour réduire la concurrence et augmenter leur part demarché. Dans
le même mouvement, les plus grands TO allemands, anglais ou
américains se sont internationalisés. Le plus grandmondial, TUI
qui réalise un chiffre d'affaires de 17 milliards d'euros
(2006)22(*), vend des
séjours à sept millionsd'Allemands et il occupeune place
importante en France, depuis son rachat de Nouvelles Frontières, et en
Grande-Bretagne (Thomson).
Les TO ont façonnéle tourisme de masse vers les
pays méditerranéens : les trois plus grands assurent 40 % des
sorties d'Allemands, et les cinq plus grands 65 % des départs des
Britanniques (Carey, Gountas & Gilbert, 1997)23(*).Ces intermédiaires ont
un très faible degré de loyauté vis-à-vis d'une
destination et la concurrence les amène à s'engager sur
lesmêmes destinations. Ils bénéficient de l'excès de
l'offre sur la demande, des comportements des promoteurs, qui augmentent
l'offrede lits de façon continue pour des raisons spéculatives,
et de l'atomicité des secteurs hôteliers dans les
différents pays. L'excès de capacité accentue la
vulnérabilité des destinations qui sont les plus
dépendantes des TO. Les TO ont plus d'influence et de puissance que les
destinations car ils ont une meilleure connaissance du marché qu'ils
contrôlent. Ils peuvent baisser leurs prix pour accroître la
concurrence entre les destinations et provoquer une baisse des prix des
prestatairesde services locaux.. Ils sont également capables de
construire l'image et la spécialisation d'une destination sur le
marché.
L'activité des tours opérateurs s'inscrit dans
une logique de distributeur. Ils réalisent leurs gains non sur les
marges dégagées sur les « paquets » qu'ils
commercialisent, mais sur les ventes d'assurance et d'autres services et les
intérêts financiers qu'ils réalisent surles
pré-paiements de leurs clients et les délais de paiement qu'ils
imposent à leurs fournisseurs, d'où le géant TUI a
déjà projeté lors du salon mondial du tourisme de Berlin
d'ouvrir deux nouveaux hôtels en Tunisie en 2006 et compte ainsi y
renforcer son implantation dans le développement touristique tunisien.
M. Frenzel, le directeur commercial du groupe qui s'adressait aux journalistes,
a ajouté que TUI a acheminé, en 2005, 500 mille touristes vers la
Tunisie dont 40 % de nationalité allemande, relevant que la Tunisie
demeure une destination privilégiée et attractive pour le groupe
qui ne ménagera aucun effort pour la promouvoir auprès des
marchés européens. Au nombre des produits que la Tunisie se doit
de promouvoir, M.Frenzel a recommandé le tourisme médical, le
tourisme culturel, le tourisme de 3ème âge, l'activité
golfique, le sport.24(*)..
Le groupe allemand TUI est le premier tour opérateur en
Allemagne et en Europe. Il compte 84 agences de voyages dans tous les pays de
l'Europe, dispose d'un réseau de vente de 3600 points et coopère
avec 32 agences de voyages dans plusieurs pays pour l'encadrement de sa
clientèle. Le groupe possède 7 compagnies aériennes
exploitant plus de 100 avions et de 285 hôtels avec une capacité
d'accueil d'environ 157000 lits.
b) Les cliniques :
La Tunisie dispose d'un patrimoine sanitaire très
riches qui se caractérise par une infrastructure moderne et bien
placé, auprès d'une compétence médicinal bien
réputé qui viens bien sur prouver la qualité des
prestations offerts aux touristes lors des ses interventions. En 2003, note
Europ Assistance, 28,000 étrangers ont choisi la Tunisie en Afrique
comme destination médicale. Les chirurgiens y sont très
qualifiés et une opération du coeur coûte moins de 3.000
euros, contre 16.000 en Europe et 32.000 aux Etats-Unis25(*) ce qui prouve le
développement des indices de compétitivité dans ce pays et
qui incitent aussi les touristes a bien diriger leurs décisions dans
leurs choix de destination.
La Tunisie offre des compétences dans toutes les
spécialités -cardiologie, chimiothérapie,
gynécologie, orthopédie, rhumatologie. Avec ses 70 cliniques au
standard européen (2.000 lits) et ses 8.500 médecins, elle a
même fait de son système de santé un argument touristique
au même titre que ses plages. Mais vue que la santé se mondialise
et le tourisme ne cesse de se développer , les destinations touristiques
dans le domaine se multiplient , par exemple Les grands voyageurs opteront pour
New Delhi où les hôpitaux sont certifiés Iso et même
cotés en bourse. 100.000 patients s'y rendent chaque année, Une
opération du coeur coûte 3000 euros au lieu des 15.000 en Europe
et des 30.000 aux USA.
Selon un Rapport sur le tourisme médical en Inde du
cabinet Mckinsey (1), les hôpitaux offrent un service de haut vol et le
dépaysement est garanti. Mais la première place en matière
de tourisme médical revient à la Thaïlande avec 400
hôpitaux et 400.000 patients étrangers. A Bangkok, les
hôpitaux emploient des médecins de différentes
nationalités et intègrent un service d'interprétariat.
Enfin, Cuba accapare les soins oculaires. C'est le paradis des yeux depuis
quelques temps, bien qu'inaccessible pour les autochtones.
La Tunisie dispose de cliniques privées qui
répondent parfaitement aux normes européennes avec des
équipes médicales et chirurgicales hautement qualifiées,
l'aide de l'Etat en matière d'exonération d'impôts pour
l'importation des équipements médicaux bien sophistiqués
et bien sur considérant, rôle imminent entre en corrélation
avec les autres acteurs qui interviennent pour le développement du
tourisme de santé : les cliniques offrent leurs services aux T.O
spécialisés dans le type de tourisme qui offrent de leurs part
les mêmes prestation mais un peu plus intéressantes par des
packages « chirurgien-vacances » qui attirent de plus en
plus des touristes dans le monde.
Parmi les cliniques partenaire e Tunisie qui optent pour le
développement du tourisme de santé, la polyclinique Alyssa
Fondée en 2002, qui est un établissement d'hospitalisation
privé d'une capacité d'accueil de 50 lits qui dispose d'un
plateau technique pluridisciplinaire de haute technologie sur une superficie de
4'000 m² sur les berges du lac de Tunis et à 15 minutes de
l'aéroport de Tunis et pour rendre le séjour hospitalier aussi
agréable que possible, le personnel médical et paramédical
fournit des prestations de haut niveau, ainsi Le bloc opératoire dispose
de trois salles d'opération et d'une salle de réveil,
dotées d'un équipement ultra moderne aux normes internationales
et de moyens de surveillance complets afin d'assurer une sécurité
et un confort optimal. Une équipe médicale et paramédicale
est présente 24h/24. Les chambres sont toutes équipées des
éléments de confort indispensables à votre bien
être. Elles sont toutes climatisées et équipées de
lit à commande électrique permettant les inclinaisons du dossier
à votre convenance ou selon les indications du chirurgien et chaque
chambre dispose d'un téléphone, TV, d'un lit pour accompagnant et
d'un cabinet de toilette avec lavabo, les chambres confort disposent de salles
de bain privées. La sécurité médicale
est assurée par des boutons d'appel infirmier placés en
tête de lit et dans le cabinet de toilette, les repas sont servis matin,
midi et soir dans la chambre, trois menus sont proposés à choix
sur avis de la diététicienne et sur recommandations du
chirurgien.
Tout ça bien sur pour bénéficier dans des
conditions optimales, de traitements de chirurgie esthétique, associant
détente, confort et discrétion.
Le développement accéléré du
tourisme ainsi que ses multiples impacts au niveau de l'économie et sa
dynamisation récente pour stimuler la croissance dans les pays du
Maghreb a bien obligé les destinations touristiques à ajuster
constamment leurs stratégies de mise en marché. La Tunisie ne
fait pas exception avec sa nouvelle politique de développement qui
fixait ses priorités : fidélisation-clients, conquête
des marchés extérieurs, raffinement des stratégies de mise
en marché et renforcement du partenariat. Le tourisme médical
(santé) parait être la bonne opportunité pour les attentes
des professionnels du tourisme qui pendant la seconde partie nous mettra a
l'épreuve afin de bien expliquer son efficacité au niveau du
tourisme en Tunisie ainsi que son potentiel fort contributif pour
l'économie national.
Ainsi, dans cette première partie, on a pu
démontrer le climat favorisé par le tourisme médical ainsi
que les principaux intervenants qui conditionnent le développement de ce
genre de secteur. Dans la seconde partie, on va étudier l'aspect
général du nouveau phénomène
considéré comme produit émergent dans le
développement de la nouvelle stratégie touristique en Tunisie
aussi sa considération et sa place dans l'économie du pays comme
créneau qui va stimuler la croissance.
De jour en jour, le tourisme est entrain de s'imposer dans
les choix et décisions économiques de plusieurs pays. En effet,
vu sa forte contribution à la croissance économique, on le trouve
de plus en plus présent dans les plans de développement
économique, et c'est le cas pour la Tunisie aussi.
Avec l'industrie du textile et de l'habillement, le tourisme
constitue une source majeure de devises pour le pays permettant la contribution
à la couverture du déficit commercial enregistré par le
pays, sans oublier les effets d'entraînement et la revitalisation
économique que provoque le tourisme.
De ce fait, la décision de son développement
était inévitable. Mais suite aux investissement à grande
échelle de provenance nationale et internationale qui ont soutenu la
construction d'infrastructure hôtelières et touristiques dans les
régions diverses du pays.
Le ministre du tourisme en Tunisie a bien indiqué lors
du forum Tuniso-européen sur le tourisme de santé que ce produit
est l'un des créneaux porteurs au regard de la forte demande qui ne
cesse de s'exprimer à ce niveau et la Tunisie dispose de plusieurs
atouts qui garantissent la réussite de cette activité dont son
potentiel de qualification et de compétences pour ce qui est de la
gestion des centres de thalassothérapie, de la chirurgie
esthétique et de la chirurgie ophtalmologique et de bien d'autres
disciplines de santé.
On essayera dans ce qui suit de formuler un diagnostic
sur l'état du tourisme de santé pour mieux cerner, dans un
premier temps, l'étendue de son apport ainsi que ses effets pervers en
relation avec l'environnement socioculturel, psychologique, etc.... et pour
essayer, dans un deuxième temps, de proposer des mesures et formes
touristiques pouvant montrer l'effet de synergie entre les performances des
agences de voyages du tourisme de santé et les compétences
médicinaux du secteur santé.
Source : ONTT
Information de base :
q Superficie : 164000 km2
q Littoral : 1300 km
q Population : 9781900 habitants
q Taux d'urbanisation : 61.9 %
q Densité au km2 : 59.3 /
km2
q Monnaie nationale : le Dinar tunisien
Chapitre I : diagnostic de la situation actuelle
du tourisme de santé en Tunisie :
A- Tourisme en Tunisie : Une dimension
santé :
Le tourisme représente une des plus grandes
activités économiques dans le monde et joue un rôle
considérable en Tunisie, qui a accueilli en moyenne 5 millions de
visiteurs par an au cours des cinq dernières années et est l'une
des grandes destinations touristiques au Sud de la Méditerranée.
Les performances du tourisme sont donc essentielles pour celles de
l'économie tunisienne. Après avoir enregistré une
croissance rapide pendant les années 1980 et 1990, ce secteur rencontre
des difficultés, dans un contexte marqué par le renforcement de
la concurrence en Méditerranée. En dépit d'une
compétitivité/prix remarquable et d'une augmentation de la
fréquentation, la part de marché de la Tunisie dans le tourisme
au Sud de la Méditerranée diminue, alors que les autres
destinations de la région prévoient d'augmenter leurs
capacités d'accueil.
Au regard de la forte demande qui ne cesse de s'exprime et
compte tenu de la forte concurrence internationale, de l'émergence de
nouvelles destinations partout dans le monde et des profondes mutations qui
marquent cette la demande tant nationale qu'internationale, le tourisme des
santé est le créneau porteur pour le développement du
tourisme tunisien en ère de diversification, une nouvelle tentation pour
une nouvelle clientèle haut gamme. la Tunisie dispose de plusieurs
atouts qui garantissent la réussite de cette activité dont son
potentiel de qualification et de compétences pour ce qui est de la
gestion des centres de thalassothérapie, de la chirurgie
esthétique et de la chirurgie ophtalmologique et de bien d'autres
disciplines de santé.
Le parcours accompli fait déjà de la Tunisie
une terre de bien- être car elle s'est dotée de plus de trente
centres de thalassothérapie opérationnels, de vingt centres de
balnéothérapie, de centres de formation de médecins
spécialisés et d'agents de soins et plus encore d'une industrie
de fabrication d'équipements sanitaires et de produits de soins de haute
qualité. Les stations touristiques tunisiennes ont été
conçues selon le modèle de développement touristique des
années 1970, celui de la monoculture balnéaire. Mais, alors que
les comportements touristiques et la concurrence ont évolué dans
le sens d'une différenciation croissante, la Tunisie demeure
enfermée dans une image touristique strictement réduite aux trois
« S » (sea, sun, sand) et son offre de tourisme de masse se
commercialise à des prix bas, le résultat.
Ce cercle vicieux de la spécialisation bas de gamme
se boucle sur la faiblesse des recettes des opérateurs hôteliers,
qui pèse sur leurs bilans et limite leur capacité
d'investissement et Pour sortir alors par le haut de cette situation
préoccupante pour l'avenir, la Tunisie doit diversifier son offre ; une
stratégie que poursuivent également les autres pays qui disposent
de dotations naturelles ou culturelles au moins aussi riches et variées
que la Tunisie. La relation constatée entre les exportations de services
de tourisme et de santé suggère d'examiner quelles articulations
existent entre ces deux secteurs et, en particulier, si l'avantage
compétitif constaté dans la santé peut constituer un point
d'appui d'une stratégie de différenciation de l'offre
touristique.
Le tourisme et la santé sont des services
destinés aux ménages et la compétitivité
internationale de ces deux secteurs partage un grand nombre de facteurs
communs, de vue, le développement commercial de ces deux
activités s'appuie en particulier sur un ensemble d'externalités
et de biens publics et semi-publics, dont l'absence constitue une
barrière à l'entrée dans les deux cas. La consolidation de
la compétitivité de l'un des deux secteurs participe donc au
renforcement de la compétitivité de l'autre. Les facteurs de
compétitivité communs aux services de tourisme et de santé
comprennent : les infrastructures de transport, les infrastructures
hôtelières, la qualité du service, la compétence et
la proximité linguistiques, la sécurité et la
stabilité, la santé publique et les risques médicaux et le
taux de change.
1- Le développement des services de
santé :
a- Le secteur santé en
Tunisie :
La Tunisie possède une infrastructure
hospitalière et sanitaire : (tableau
5)
- publique et privée - qui a permis d'étendre la
couverture sanitaire à toutes les régions du pays, ainsi, les
efforts déployés dans le domaine de la santé ont
contribué à améliorer les indicateurs de santé :
- L'espérance de vie est passée de 57,8 ans en
1987 à 73 ans en 2002. (tableau 3)
- La mortalité infantile s'est réduite de 46.8%o
des naissances à 31,5%o en 2002.26(*)
- Le taux de couverture médicale est passé de 1
médecin pour 2384 habitants en 1987 à 1 médecin pour 1156
habitants en 2002.
- Le taux de couverture vaccinale contre les six maladies
concernées par le programme vaccinal mondial a atteint plus de 94% des
enfants jusqu'à l'âge de 1an.
- La densité des centres de santé de base a
atteint 1/4826 habitants en 2005 contre 1/5350 au début de
l'année 2002.
- La Tunisie a obtenu plusieurs médailles à
l'échelle internationale pour ses efforts déployés dans le
domaine de santé
- Le Produit Intérieur Brut alloué au secteur de
la santé est de 2% en 2002.
le tableau qui va suivre, nous montrera l'évolution
remarquable des indicateurs de santé en Tunisie .
(tableau 3)
les principaux indicateurs de la
santé
Indicateurs
|
1987
|
2002
|
2005
|
Espérance de vie
|
57.8
|
72.6
|
75
|
Taux de Mortalité (%o)
|
46.8
|
31.5
|
21
|
Taux de couverture vaccinale
|
79.8
|
91.1
|
96
|
Nb habitant pour 1 médecin
|
2384
|
1156
|
1013
|
Dépense public de santé / PIB
(%)
|
1.2
|
2
|
2.6
|
Source :
institut national de statistique
Dans les comparaisons internationales, l'état de
santé d'une population est souvent résumé par
l'espérance de vie à la naissance, par exemple en Tunisie,
celle-ci s'est allongée, de 58 ans en 1987 à 73 ans en 2002 et
75 en 2005 : le différentiel avec la France a été
ramené de 22 ans en 1987 à 8 ans en 2005.
La mortalité infantile, qui concernait 130 naissances
sur mille en Tunisie en 1970, a été divisée par trois dans
les années 1987, puis par deux dans les années 2002. Elle a ainsi
diminué à 21 %o en 2005. Par ailleurs, le taux de couverture
contre les six maladies concernées par le programme vaccinal mondial
atteint désormais en Tunisie plus de 94 % pour les enfants
jusqu'à un an.
L'investissement dans les moyens humains a permis au secteur
de la santé de disposer d'un personnel soignant de qualité et
dont l'effectif est en croissance continue. (tableau4)
Evolution du personnel médical,
juxta-médical et paramédical de la
Tableau 4 santé (Années
1999-2005)
Catégorie
|
1999
|
2000
|
2003
|
2004
|
2005
|
Médecins
|
6819
|
7149
|
9356
|
9878
|
11263
|
Dentistes
|
1276
|
1410
|
1515
|
1587
|
1648
|
Pharmaciens
|
1623
|
1690
|
2136
|
2756
|
3510
|
Personnel paramédical
|
26661
|
27050
|
29637
|
32474
|
35698
|
Source : institut national de statistique
Infrastructure sanitaire
(tableau 5)
Nb /année
|
1987
|
2002
|
2005
|
Nombre d"hôpitaux
|
153
|
167
|
169
|
Nombre de centre de santé de
base
|
1934
|
2028
|
2067
|
Nombre de lits actifs
|
12659
|
16682
|
17486
|
Source : institut national de statistique
L'infrastructure sanitaire publique s'est
développée selon un schéma bipolaire,
alliant l'élargissement des soins de base au
renforcement d'une médecine de pointe. La multiplication des
dispensaires, des hôpitaux de circonscription et des hôpitaux
régionaux a permis d'assurer à l'ensemble de la population un
accès à la médecine de base. Par ailleurs, la
création d'instituts, de centres spécialisés et de centres
hospitaliers universitaires (CHU) a offert une médecine de pointe
s'appuyant sur un corps de spécialistes de haut niveau opérant
sur des plateaux techniques performants.
Le secteur de santé a bien évoqué son
développement au niveau de son amélioration de l'infrastructure
sanitaire, afin de faire de la Tunisie une terre hospitalière et
très accueillante et cela représente un avantage comparatif
très considérable surtout pour le développement du
tourisme de santé, d'où la Tunisie a célèbre,
samedi 7 avril, à l'instar de tous les pays du monde, la Journée
mondiale de la santé que l'Organisation mondiale de la santé
(OMS) a placée cette année sous le signe "investir dans la
santé, bâtir un avenir plus sûr".
La promotion de la santé du citoyen constitue l'un
des objectifs majeurs du programme présidentiel "Pour la Tunisie de
demain" qui a accordé une priorité absolue à la
réalisation d'une meilleures couverture sanitaire, à
l'amélioration des indicateurs de la santé de la femme et de
l'enfant, à la promotion de la qualité des prestations
sanitaires, au renforcement de la prise en charge des personnes
âgées, à la lutte contre les maladies
réémergentes et à l'impulsion du secteur de la
médecine de pointe, d'ailleurs, la politique nationale de santé,
dans le domaine de la prévention représente le pilier fondamental
du secteur, notamment en matière de lutte contre les
épidémies et c'est ainsi que les efforts se sont axés sur
la consolidation des plans et programmes de lutte contre les maladies
contagieuses.
La Tunisie est parvenue, dans ce contexte, à
éradiquer bon nombre de maladies qui sont encore répandues dans
plusieurs pays, telles que la Malaria, la bilharziose, le choléra et la
poliomyélite, et a réussi à maîtriser d'autres
maladies telles que la diphtérie, la rougeole et la fièvre
typhoïde. Le programme national de lutte contre le sida a veillé,
depuis sa mise en oeuvre, à assurer l'adéquation entre
l'enracinement d'un comportement préventif sain et la garantie de la
protection et de la prise en charge médicale des personnes atteintes,
tout en axant les efforts sur la sensibilisation et l'éducation
sanitaire dans les différents médias. Il a été
également, procédé à la mise en place du plan
national de lutte contre la grippe aviaire, après la création,
sur instructions du chef de l'Etat, de la commission nationale
pluridisciplinaire chargée du suivi de la situation
épidémiologique et de la prévention de cette
épizootie.
Cette politique a permis d'enregistrer d'importants acquis et
c'est que ainsi que la plupart des maladies transmissibles ont
été maîtrisées et que la Tunisie est restée
à l'abri des nombreux fléaux et épidémies qui ont
touché plusieurs pays à travers le monde, aussi bien, la Tunisie
est déterminée à aller de l'avant dans cette politique, eu
égard à la place privilégiée qu'occupe le secteur
de la santé et à son impact sur les autres secteurs, et en vue de
réaliser le développement global, de relever les défis qui
se posent et de garantir à tous les citoyens les attributs de la
sécurité et de la stabilité, dans le cadre des principes
qui fondent le système national de santé depuis
l'avènement du changement.
Dans le cadre de cette démarche, les objectifs
fixés dans le secteur de la santé, pour la période du
11ème plan de développement, concernent notamment
l'amélioration de la qualité des prestations, à travers la
généralisation de la médecine de spécialité
à tous les gouvernorats d'ici 2009, la création d'un observatoire
national pour la surveillance et la prévention des maladies
émergentes et réémergentes, le rapprochement des
prestations de la médecine scolaire et universitaire, le renforcement de
la médecine de pointe, la promotion des services de la médecine
d'urgence, le renforcement de la prise en charge des patients atteints de
maladies chroniques et graves, le développement des compétences
nationales et la promotion de l'industrie pharmaceutique aux plans quantitatif
et qualitatif.
b- l'exportation des services de santé en
Tunisie :
Les exportations de services de
santé ont traditionnellement été orientées du Nord
vers le Sud. Les patients des PED se déplaçaient pour se faire
soigner dans les pays développés, où un personnel plus
qualifié et des équipements plus performants offraient des
traitements non disponibles chez eux. Ces « importations » de soins
(sous la forme « d'exportation » de patients) étaient parfois
financées par les assurances sociales des pays d'origine des
patients.
Les facteurs qui assuraient l'attractivité des
systèmes de santé en Tunisie se sont progressivement
banalisés en raison de l'augmentation des niveaux de formation, de la
standardisation des procédures et protocoles médicaux et de la
disponibilité croissante de produits pharmaceutiques et de
matériel médical sur le marché international. La
qualification des praticiens a rattrapé, dans plusieurs PED comme la
Tunisie et le Maroc, celle des pays avancés et de nombreux
spécialistes de ces pays exercent dans les pays de l'Europe. En
réponse à une demande de soins de plus en plus
sophistiqués, qui traduit l'émergence d'une classe moyenne
soucieuse de la qualité des services, les établissements
hospitaliers des PED se sont dotés d'équipements modernes.
Cette amélioration, qui ne s'accompagne pas toujours
d'un progrès des indicateurs de santé publique, a permis à
plusieurs PED de réduire leurs importations de services de santé.
Au-delà, elle a permis à certains d'entre eux de devenir des
exportateurs nets de services de santé en s'engageant dans le «
tourisme médical ».
Dans la période actuelle d'intégration
économique accélérée et de débordement des
frontières nationales dans un nombre croissant de secteurs des services,
la question qui est désormais posée au secteur de la santé
est double : l'accumulation d'un capital de compétences et de
qualifications médicales dans les PED se traduit-elle par un avantage
comparatif dans l'activité de soins pour ces pays ? Si tel est le cas,
cet avantage comparatif engendre-t-il des résultats significatifs pour
les économies concernées, en termes de devises, d'activité
et d'emploi ? Les performances du système de santé de la Tunisie
et sa proximité avec de larges bassins de patients, du Nord et du Sud,
incitent à examiner ces questions sur ce terrain.
Le premier effet de l'amélioration de la densité
médicale et de la qualité des soins sur la balance des paiements
de la Tunisie se situe du côté des importations. Il se mesure par
la baisse du coût et la diminution du nombre de départs de
patients tunisiens à l'étranger. Ces flux sont en partie connus,
car la décision d'envoyer un patient à l'étranger est
prise par une commission nationale, qui dépend du ministère de la
Santé, et elle détermine la prise en charge des soins par la
collectivité (ligne 1 du tableau 6).
En 1985, 1 434 malades étaient concernés par ce
schéma (prise en charge). Le coût par malade était sans
commune mesure avec celui d'un patient soigné en Tunisie. La politique
d'import-substitution qui a été menée a permis de ramener
le nombre de patients soignés à l'étranger à 132 en
2005. Les traitements à l'étranger concernent désormais
surtout les opérations délicates de pédiatrie et de
chirurgie infantile. Cependant, les séjours médicaux à
l'étranger sur financement privé ne sont pas aussi
précisément comptabilisés. Ils doivent probablement
évoluer selon la même tendance.
D'après les statistiques de la balance des paiements en
effet, la diminution des départs de malades a provoqué une chute
des importations de services de santé entre 1990 et 2002, de près
de 13 millions DT à 4 millions.27(*)
Les importations de services de santé en
Tunisie
(Tableau 6)
Année
|
1985
|
1990
|
1993
|
1996
|
1998
|
2002
|
2005
|
Financement collectif :
- nb de patients traités à l'étranger
- coût (1000 DTcourants)
|
1434
7600
|
nd
nd
|
513
11116
|
244
4997
|
260
6060
|
nd
5400
|
132
3200
|
Balance des paiements :
- Soins médicaux à l'étranger
- (1000 DT courants)
|
nd
|
12800
|
11700
|
12600
|
8900
|
4000
|
4400
|
Source : Banque
centrale de Tunisie, 2005 ; ministère de la
santé
Au-delà de « l'import-substitution »,
l'amélioration de la qualité du système de Santé
tunisien peut favoriser sa capacité d'exportation, c'est-à-dire
sa capacité de traitement de patients étrangers.
Le taux d'exportation des cliniques privées
s'établit, en moyenne, à 24,1 %. En effet, près du quart
de leur chiffre d'affaires est réalisé avec des patients
étrangers. La clientèle libyenne est prédominante parmi
les 42 211 patients étrangers soignés en 2003. Elle
représente 34 034 personnes, soit 80 % des patients étrangers.
Cependant, le poids des patients européens n'est pas négligeable,
puisqu'il atteint environ 11 % du total. Les autres nationalités
constituent les 9 % restants, qui se décomposent en un tiers
d'Algériens et deux tiers de nationalités diverses
(anglosaxonnes, africaines, arabes). Conséquence du niveau de
productivité du secteur santé, les exportations y créent
relativement moins d'emplois que dans d'autres branches. En conservant les
mêmes hypothèses de taux d'encadrement, l'emploi total des
producteurs de services de santé peut être estimé à
75 360 personnes en 2003(tableau 7). Dans cet
ensemble, les exportations contribuent à la création d'environ 5
000 emplois, dont 2 800 emplois médicaux et plus de 2 200 emplois de
personnel d'appui hospitalier.
L'intensité en emploi des activités de services
induits est plus élevée. Sur la base des données sur
l'activité touristique construites par le World Travel Tourism
Council (WTTC), la production de services de séjour induite par le
traitement de patients étrangers représente en effet 5 430
emplois. L'emploi total généré par ces exportations
représente ainsi près de 10 500 personnes en 2003.
(Tableau 7)
Emploi induit par le traitement des patients
étrangers
|
Emplois dans la production des services
|
5049
|
- Emplois médical(médecins,
infirmières...)
|
2805
|
- Personnel d'appui
|
2244
|
En % de l'emploi total du secteur
|
6,7
|
Emploi dans les services d'hébergement induits
|
5433
|
Emploi total induit
|
10482
|
Source : A partir de l'enquête de l'agence
française de développement 2004 ; WTTC
On observe actuellement une large mobilisation autour de cette
activité. Mais elle est confuse et ses prémices sont fragiles. La
multiplicité de « bruits » dans la presse, les media, les
colloques, etc., construit par un mécanisme de redondance l'image d'un
marché émergent à l'avenir prometteur. La
réalité est plus sommaire. En Tunisie, l'exportation de services
de santé regroupe :
- une rente : les Libyens ;
- une niche à développer : les touristes et
expatriés européens ;
- une niche en émergence : la chirurgie
esthétique ;
- des marchés imaginaires.
Le marché des soins aux touristes européens est
difficile à estimer car cette activité est plus
éparpillée. Elle ne constitue un segment d'activité
significatif que pour un petit nombre de cliniques, localisées à
la périphérie des zones de concentration touristiques, comme
à Nabeul, près d'Hammamet28(*). Ces établissements ont souvent des accords
avec les principales assurances internationales et ont parfois mis en place des
procédures d'accueil et de traitement spécifiques pour cette
clientèle. Mais au-delà du chiffre d'affaires qu'il engendre
directement, le traitement des touristes européens représente un
enjeu stratégique pour les cliniques tunisiennes en raison, d'une part,
des processus d'apprentissage et d'adaptation qu'il implique et, d'autre part,
des effets de réputation et de notoriété qu'il peut
produire. Ce second point est essentiel dans le secteur de la santé
où la confiance dépend de la réputation, qui se construit
d'abord sur la satisfaction des patients et l'image qu'ils diffusent. Un
touriste satisfait de son séjour médical en Tunisie constitue un
précieux vecteur d'image de retour chez lui, et inversement.
La chirurgie esthétique a d'abord été
pratiquée dans les cliniques pour les Tunisiens puis, à partir de
1998, pour les expatriés. Le bouche à oreille a ensuite conduit
quelques clients européens (français, suisse, belges) à se
déplacer pour se faire opérer en Tunisie. Une clinique de Tunis
en particulier s'est construite une réputation de qualité et de
prix compétitifs. Elle a opéré l'essentiel de ces premiers
touristes médicaux. Une émission de télévision
française l'a faite connaître à un large public en France
et cette notoriété a suscité un grand nombre de contacts
et de demandes d'information.
Cependant, la chirurgie esthétique demeure pour
l'instant un segment marginal des exportations tunisiennes de services de
santé. La clinique la plus réputée annonce un volume de
150 patients européens en 2004 dans ce domaine. Dans les autres
cliniques ayant développé cette spécialité, le
nombre de patientes européennes opérées est de l'ordre
d'une ou deux dizaines par établissement. Le chiffre d'affaires
correspondant est plus faible que pour d'autres opérations, car ce type
de chirurgie utilise peu d'équipements, en dehors de la
réanimation. Cette activité n'optimise donc pas l'utilisation des
plateaux techniques. En définitive, le nombre de patients
européens opérés en Tunisie se mesure plutôt en
dizaines qu'en centaines. Il est probablement compris entre 200 et 400 par
an.
Le volume réel d'activité apparaît donc en
profond décalage avec l'image d'un marché vaste et en forte
expansion diffusée en Europe, en particulier en France. On y observe en
effet la construction d'une rumeur sur le thème de la facilité
d'accès et de la large utilisation par les patients européens des
services de chirurgie esthétique tunisiens.
La chirurgie esthétique en Tunisie est devenue un
sujet à la mode qui a suscité une multiplication de sujets dans
des émissions de télévision à forte audience, comme
dans la presse grand public. Cumulé au nombre pléthorique de
pages internet disponibles sur ce thème, ce « bruit » des
médias diffuse l'image d'un secteur techniquement performant,
commercialement « mûr » et dynamique. Mais cette
impressionnante notoriété de la chirurgie esthétique
tunisienne est déconnectée de la réalité. Elle a
fondamentalement la nature d'une « bulle » médiatique29(*).
Si la campagne de promotion apparaît en avance sur
l'activité réelle, le segment
de la chirurgie esthétique dispose cependant d'un
certain potentiel de développement à l'exportation, qui repose
sur deux facteurs :
- la Tunisie offre un rapport qualité/prix très
compétitif. La compétence des spécialistes tunisiens de
chirurgie esthétique est apparemment reconnue et ils sont assez nombreux
(80 affiliés à la Société tunisienne de chirurgie
esthétique). Suivant la complexité des opérations, les
cliniques tunisiennes proposent des tarifs all inclusive, qui
comprennent vol et séjour en plus des soins, inférieurs de 30 %
à 50 % aux tarifs des seuls soins en France .
- le mode de consommation particulier de ce service de
santé offre des opportunités de développement commercial
plus vastes que celles des autres services de santé. En effet, la
chirurgie esthétique n'est pas prise en charge par les systèmes
d'assurance collective dans les pays européens, car elle répond
très rarement à un besoin de santé. Les opérations
sont donc financées directement par les patients et le secteur s'est
structuré sous la forme d'un marché, dans lequel les clients
choisissent entre des prestataires concurrents à partir d'un ensemble de
critères parmi lesquels le prix est essentiel. Symétriquement,
les cliniques européennes se positionnent souvent de manière
commerciale. Les personnes qui achètent ces services adoptent donc
souvent une approche plus consumériste que médicale. Dans ce
contexte, les avantages de confort et de prix de la Tunisie peuvent
détourner une partie de la demande européenne vers les cliniques
locales.
Le développement d'un tel marché apparaît
néanmoins incertain. L'activité d'exportation de soins
esthétiques est vulnérable au niveau d'une clinique, la
réputation et la notoriété reposent sur des
externalités positives qui sont construites dans le temps par l'ensemble
d'un secteur national de santé. Lorsqu'elles sont fortes, elles
permettent de justifier des prix élevés et d'amortir l'incidence
économique du risque médical. Le service de chirurgie
esthétique des cliniques tunisiennes proposé aux patients
européens est incomplet tant qu'elles ne maîtrisent pas l'amont
(prescription) et l'aval (post-opératoire et suivi médical) de
l'opération. Cette présence partielle sur la chaîne du
service de santé et l'absence de contrôle de l'ensemble de cette
chaîne augmentent la vulnérabilité commerciale et
médicale des cliniques. Elles ne maîtrisent pas le
marché, ; ne réalisent pas de bilan
préopératoire et assurent rarement « l'après-vente
» de leur intervention.
De plus, elles capitalisent moins de notoriété
de leurs succès médicaux. Une partie de cet effet d'image
bénéficie en effet aux nombreux intermédiaires qui
proposent aux clients européens de sélectionner avec eux, «
sur catalogue », leur opération de chirurgie esthétique et
de leur organiser leur séjour, sur le modèle des agences de
voyage. Ces intermédiaires prospèrent sur l'absence de
contrôle des cliniques en amont du marché et
prélèvent des marges importantes. Ce positionnement de la
chirurgie esthétique comme un produit touristique est commercialement
prometteur mais risqué. La confiance dans ce domaine dépend de
l'image de marque médicale de la Tunisie et il ne semble pas
approprié d'en laisser la construction à des agences de voyage et
à des promoteurs de produits touristiques.
Les chirurgiens tunisiens considèrent qu'il existe des
perspectives d'exportation de services dans le cas des soins mal pris en charge
en Europe, comme la dentisterie, et sur certains « créneaux »
qui combinent file d'attente en Europe et standardisation internationale du
traitement. Ce second axe vise donc les pays à système de
financement « beveridgien » et en particulier le Royaume-Uni. Il
concerne les opérations à risque faible dont les protocoles sont
banalisés, comme les prothèses de la hanche et du genou ou les
cataractes. Plusieurs cliniques considèrent également que le
savoir faire tunisien dans le domaine de la chirurgie cardio-vasculaire
pourrait être exploité auprès de patients
étrangers 30(*). Ces perspectives se fondent sur
l'avantage de compétitivité-coût considérable dont
dispose la Tunisie vis-à-vis des pays européens : la nuit
d'hospitalisation est trois à cinq fois moins coûteuse ; une
opération à coeur ouvert environ moitié moins
onéreuse en Tunisie qu'en France. Les cliniques tunisiennes proposent
par exemple une opération de la cataracte pour un coût total
compris entre 500 et 1 000 €, très inférieur au niveau
européen.
Le coût élevé de l'encadrement des
personnes âgées et les besoins croissants dans ce domaine dans les
pays riches ont également inspiré l'idée d'utiliser pour
ces prestations les ressources humaines relativement abondantes et bon
marché des PED, qui sont situées de plus sous des climats
agréables. La Tunisie, qui dispose d'une excellente réputation de
sécurité et de stabilité, semblait être une
destination opportune pour diminuer « le coût du troisième
âge », en premier lieu dans les pays européens.
Le succès du centre de vacances d'El Chem à
Monastir, qui appartient à la Caisse de retraite des salariés du
bâtiment et qui accueille des retraités et actifs des entreprises
françaises de BTP, a probablement contribué à inspirer
cette idée d'une spécialisation tunisienne dans l'accueil
médicalisé des Européens âgés. Si le
créneau des maisons de retraite ou des centres de repos pour les
Européens
âgés apparaît donc peu prometteur, des
produits touristiques qui intègrent une
dimension santé peuvent en revanche être
développés et promouvoir des synergies entre les secteurs du
tourisme et de la santé .
Les mouvements de patients à l'étranger peuvent
être classés en cinq catégories, suivant leur motivation
:
- (a) les patients qui voyagent pour bénéficier
de traitements et/ou d'équipements particulièrement
réputés ou indisponibles dans leur pays d'origine ;
- (b) ceux qui vont effectuer un séjour de
convalescence à étranger ;
- (c) ceux qui voyagent pour bénéficier de
dotations naturelles spécifiques (sources, sites)
- (d) ceux qui cherchent à l'étranger un
traitement de qualité similaire mais à un coût plus faible
que ceux pratiqués dans leur pays
- (e) les personnes âgées qui se déplacent
dans les pays ou les conditions climatiques et économiques sont plus
confortables que celles de leur pays d'origine.
Un certain nombre de facteurs objectifs suggèrent que
les déplacements du Nord vers le Sud de patients pour raisons
économiques (catégories d et e) peuvent s'intensifier. Le
vieillissement des populations des pays européens représenterait
le déterminant majeur de cette évolution.
Au cours des 30 prochaines années, l'age moyen va
continuer à s'accroître dans les pays de l'Europe, en
conséquence du vieillissement des enfants du « baby boom » de
l'après-guerre, de l'allongement de 115 Un sondage effectué
auprès de 130 touristes étrangers dans les établissement
de cure thermale indique que la dépense moyenne est de 140 € par
jour 31(*).
116 Les montants sont ici supérieurs à ceux du
tableau précédent car les statistiques du ministère des
finances incluent dans les exportations des services fournis à des
jordaniens. Cette catégorie est exclue dans les deux tableaux
précédents, mais pas dans celui-ci, pour des raisons
d'homogénéité des données.
la durée de vie et de la baisse de la
fécondité. La poursuite du vieillissement de la population
augmentera la pression sur les systèmes de financement de la
santé et nécessitera la mise en oeuvre de changements majeurs
dans ce domaine. L'augmentation des coûts sera telle que le rationnement
des soins devrait prendre une nouvelle ampleur . L'organisation internationale
estime que cette évolution entraînera une augmentation d'environ
50 % de la part des dépenses de santé dans le revenu des pays de
l'U.E à l'horizon 2040. En effet, les dépenses de santé
sont en moyenne plus élevées pour les personnes
âgées En Europe, le rapport des dépenses de santé
des personnes âgées sur celle du reste de la population est de
trois (4,75 aux Japon, 4,25 aux Etats- Unis)118! Les autres variables
étant considérées comme stables, le NHS estime que
l'évolution démographique entraînera une augmentation du
déficit public de 3 % en Europe et au Japon à l'horizon 2050.
2- La nouvelle stratégie de différentiation de
l'offre touristique :
a- Les axes de différentiation de l'offre
touristique :
Plus que le produit lui-même, c'est
l'expérience du voyage, du loisir et du dépaysement qui
détermine la nature du produit touristique. Le produit touristique est
un bien d'expérience dont le consommateur évalue la
qualité en le consommant. Ces biens peuvent eux-mêmes se
distinguer en biens découvertes (au-delà d'un certain temps la
satisfaction marginale décroît) et en biens d'évasion (la
satisfaction demeure liée positivement à la durée). Dans
tous les cas, le produit touristique combine un ensemble de prestations et
d'activités.
En conséquence de cette nature composite du produit
touristique, les stratégies de différenciation relèvent
surtout d'une logique d'avantages relatifs et non d'avantages absolus. Hormis
quelques destinations exceptionnelles, une destination «
différencie » son offre par la promotion d'un avantage relatif
propre, vis-à-vis de destinations par ailleurs comparables.
Sur le marché du tourisme, la différenciation de
l'offre est donc le résultat des pondérations, spécifiques
à chaque destination, des différents éléments
constitutifs du produit final. Le potentiel de différenciation d'un pays
peut donc être identifié à partir de l'examen de ses
dotations, ou de ses disponibilités, relatives en ressources
touristiques. Elles comprennent à la fois les ressources naturelles et
les ressources créées. Les principaux facteurs de
différenciation, applicables à la région,
identifiés par les modèles sectoriels comprennent : le patrimoine
naturel, les ressources historiques et culturelles, la qualité des
équipements touristiques.
Dans ces différents domaines, la Tunisie ne dispose pas
d'avantages significatifs, à l'échelle de la concurrence
méditerranéenne.
La valorisation des dotations naturelles
représente le premier axe de développement du tourisme dans la
région méditerranéenne. Le tourisme balnéaire en
constitue la composante majeur . Il repose sur la combinaison « mer, sable
et soleil », pour laquelle la Méditerranée offre des
prestations très performantes. Comme tous les pays maritimes de la
région, la Tunisie dispose d'atouts sur ce plan, qui ont d'ailleurs
orienté l'essentiel de la promotion de son offre touristique. Cependant,
son avantage relatif dans la région est fragile. Elle dispose d'un
littoral de 1 300 km32(*),
.
Un deuxième segment fondée sur les ressources
naturelles se développe dans le tourisme mondial : le tourisme «
nature ». Il repose sur la valorisation de sites et de paysages et
répond souvent à une demande d'ordre culturel. Le tourisme
d'aventure en constitue une autre déclinaison, qui connaît une
forte expansion en Europe. Ces activités repose souvent sur une
dimension technique, permettant d'exploiter de manière originale
certains sites naturels. Ce deuxième segment n'a été que
très modestement promu en Tunisie. Toutefois le pays dispose de
ressources moins adaptées à ces créneaux que plusieurs
grandes destinations de la région (Maroc, Algérie, Turquie,...).
Mais un potentiel existe néanmoins. Au Maroc, par exemple, les
randonnées de montagne attirent 80 000 touristes par an et les
randonnées dans le désert 50 00033(*) .
L'exploitation des patrimoines culturel et historique
représente un axe de différenciation
privilégié dans la concurrence internationale.
Il permet de promouvoir une image-pays spécifique
à partir de l'affirmation de l'unicité des
ressources (les sites) qui y sont localisées. Le nombre
de sites classés par l'UNESCO au Patrimoine mondial
offre une indication du potentiel de différenciation
d'un pays sur ce plan. La Tunisie dispose de huit sites
classés, comme le Maroc et l'Egypte, alors que la
Jordanie n'en détient que trois ; neuf sites sont
classés en Turquie. La Tunisie dispose donc d'un
patrimoine historique conséquent à
l'échelle régionale. Mais, alors que la plupart de ses
sites sont pourtant classés depuis la fin des
années 1970 (dix ans avant les sites marocains), ils
n'ont jamais été véritablement promus.
Moins de 400 00 visiteurs se sont rendus à El Jem en
2003 (- 15 % en trois ans), et Kairouan en a accueilli moins
de 200 000 (- 45 % en trois ans), sur un total de 5,1 millions de
visiteurs34(*). Les
recettes générées par la fréquentation touristique
des sites et monuments historiques tunisiens ne représentaient que 13
millions DT en 2004. Comparativement, les quatre villes impériales du
Maroc attirent 43 % des touristes étrangers en visites dans ce pays15,
et on estime que 70 % des touristes se rendent en Jordanie pour y visiter les
sites historiques et archéologiques. En outre, l'expérience de la
Turquie, qui bénéficie d'un patrimoine particulièrement
original et diversifié, montre les difficultés à
transformer l'image d'une destination touristique de masse.
La qualité des équipements touristiques,
principalement du parc hôtelier, peut contribuer à une
stratégie de montée en gamme, pour sortir du marché du
tourisme de masse. On constate cependant qu'en Méditerranée,
l'amélioration régulière du parc hôtelier est
d'abord une nécessité pour se maintenir au niveau de la
concurrence internationale. Des efforts conséquents ont
été réalisés en Tunisie dans cette direction,
puisque la capacité hôtelière du pays atteint 282 000 lits
en 2005, dont 199 000 dans des hôtels. Au cours des dix dernières
années, la capacité des hôtels a augmenté de 65 % et
cette extension a surtout concerné les hôtels 4 étoiles,
qui représentent 62 % de l'augmentation totale de la capacité
hôtelière.(tableau 8)
L'évolution des taux d'occupation souligne l'effet
positif de cette montée en gamme : le taux d'occupation augmente avec le
nombre d'étoiles. Mais cette meilleure performance peut également
s'expliquer par les ristournes offertes par les plus grands hôtels aux
tours opérateurs et les effets d'éviction au détriment des
hôtels moins luxueux. Par ailleurs, la montée en gamme des
hôtels s'est accompagnée d'une baisse de la recette moyenne par
touriste ; ce qui montre clairement la difficulté à modifier le
positionnement commercial d'une destination par la seule amélioration de
la qualité de l'offre hôtelière. Malgré l'existence
d'un potentiel non négligeable, la Tunisie se trouve donc en situation
de désavantage comparatif marqué dans la région,
même par rapport à un pays comme le Maroc. La difficulté
à promouvoir une offre au-delà du balnéaire est
accentuée par la place écrasante des TO dans la commercialisation
du produit touristique tunisien .
Taux d'occupation des hôtels en Tunisie (en
%)
Tableau 8
catégorie
|
1995
|
2001
|
2003
|
2005
|
5 étoiles
|
47.60
|
53.80
|
44.79
|
58.20
|
4 étoiles
|
57.90
|
61.20
|
50,51
|
60.03
|
3 étoiles
|
51,30
|
57,60
|
46,10
|
58.25
|
2 étoiles
|
42,10
|
44,90
|
37,80
|
40,70
|
1 étoiles
|
35,80
|
56,40
|
45
|
55,01
|
Source :
ministère du Tourisme et de l'Artisanat, Tunis.
|
b- L'intégration du santé dans le
tourisme :
Il y a un véritable lien net entre les exportations
de services de santé et l'activité
touristique. Cette relation peut traduire l'existence d'un
effet de seuil dans le domaine des infrastructures : fréquence et
qualité des liaisons aériennes et de transport, offre
hôtelière, sécurité et stabilité... Elle
signifie surtout que pour attirer des patients étrangers, une
attractivité internationale suffisante (mesurée par les flux de
touristes) est nécessaire et le lien apparent entre les deux secteurs
suggère donc que les facteurs de compétitivité
internationale dans la santé sont en partie communs avec ceux du
tourisme.
Le tourisme de bien-être n'est pas
précisément identifié comme une filière
intégrée et spécifique. Le terme est parfois
utilisé, dans une perspective commerciale et dans la littérature
sur l'économie du tourisme, de manière dispersée pour
désigner un certain nombre de niches, qui font par ailleurs l'objet
d'autres appellations, allant du tourisme « de cure » et de la
thalassothérapie au tourisme « de santé » .
Medlik35(*) (1995) définit par exemple le tourisme de
bien-être, comme « une tentative de la part d'un prestataire ou
d'une destination, d'attirer des touristes par la promotion
délibérée de ses services et équipements de soins,
en plus de ses services d'accueil traditionnels ». Pour Clift et Page
(1996)36(*), le tourisme
de santé, consiste en « des loisirs pris à étranger,
dont l'un des objectifs est d'améliorer son état de santé
». Pollock et Williams37(*) (2000) associent également loisirs à
distance et amélioration de l'état de santé pour
définir le tourisme de santé. Ces différents auteurs
mélangent la dimension loisirs, suivant les cas, avec les soins et la
thérapie, les cures et autres traitements préventifs, les
prestations de maintien et de remise en forme, les soins de beauté,
etc.
Le regroupement de ces différentes niches et des offres
de séjours qui intègrent une composante soins suggère en
effet l'existence d'un cluster potentiel dans l'industrie touristique,
caractérisé par l'articulation de prestations de loisirs et de
santé dans une gamme intégrée de services touristiques :
le tourisme de bien-être. Ce cluster semble nouveau pour l'industrie du
tourisme. Son existence et sa nature sont donc examinés ici sur un mode
exploratoire.
Le cluster du tourisme de santé peut
être défini par les caractéristiques suivantes
:
Ø cible : les personnes bien portantes (qui se
déplacent facilement) et non les malades. Les prestations visent des
« consommateurs de soins », éventuellement médicaux, et
non des « patients ». Pour le consommateur, l'image du service doit
être associée aux loisirs et à la forme, pas à la
thérapie. Sur le plan marketing, l'offre de services de «
bien-être » doit ainsi clairement se distinguer des cures et autres
soins de convalescence et ce qui n'empêche pas, dans la pratique, de
proposer une large gamme de soins ;
Ø le marché principal est d'abord celui de la
clientèle féminine (prescripteur principal) et des personnes de
plus de quarante ans, qui expriment une demande plus forte pour ce type de
prestations .
Ø la thalassothérapie apparaît, aux
niveaux technique et commercial, comme le noeud de ce cluster, dont certaines
composantes existent déjà mais sans être coordonnés
et articulées en une gamme intégrée de prestations. Le
potentiel de synergies commerciales entre la thalassothérapie et la
chirurgie esthétique semble par exemple élevé, car les
types de clientèle et les satisfactions recherchées sont proches.
Des possibilités de déclinaison similaires existent probablement
entre la thalassothérapie et la kinésithérapie
préventive ou de rétablissement
Ø une moindre saisonnalité : les consommateurs
de prestations de bien-être effectuent leur séjours sur l'ensemble
de l'année et évitent souvent la période estivale ;
Ø une dépense par touriste élevée,
en raison de la contribution de personnels et d'équipements
spécialisés à la prestation du service. Les données
recueillies auprès des centres de thalassothérapie en Tunisie et
en France confirment cette particularité
Ø les ressources-clés pour ces activités
sont d'abord les ressources humaines, qui doivent disposer de
compétences dans plusieurs domaines et d'un excellent savoir faire
relationnel, à la hauteur du prix élevé des prestations.
Les compétences techniques nécessaires comprennent en particulier
des animateurs sportifs, des masseurs, des diététiciens, des
kinésithérapeutes, des infirmières et des médecins.
La qualité de l'équipement hôtelier et des sites de
séjours sont également essentiels ;
Ø une image de sécurité et de
stabilité constitue un impératif incontournable sur ce
marché.
La compétitivité de cette filière repose
sur la combinaison d'une offre balnéaire de qualité et d'un
avantage comparatif dans les secteurs para-médical et médical.
Sa cohérence se fonde sur la mise en place d'une continuité de
services
du tourisme traditionnel, de type balnéaire, vers des
prestations plus intensives en soins paramédicaux et médicaux
:
Tourisme balnéaire >
Balnéothérapie > Thalassothérapie
> Cure préventive > Remise en forme >
Kinésithérapie
> Cure thérapeutique > Bilan
médical > Cosmétique> Chirurgie esthétique >
Dentisterie > Autres services médicaux.
Dans le cas de la Tunisie, l'articulation entre la
santé et le tourisme dépasse les synergies de ressources, alors,
deux complémentarités fortes peuvent être
identifiées :
en premier lieu, l'attraction d'étrangers
exercée par l'offre touristique génère
mécaniquement des flux de patients vers les cliniques tunisiennes.
L'impact direct sur l'activité des cliniques n'est pas l'enjeu principal
ici.
L'accumulation du nombre de patients étrangers
soignés et des succès médicaux engendre des effets
d'expérience et de notoriété, qui construisent la
confiance dans un système de santé. Le tourisme contribue ainsi
à « raccourcir » la distance psychologique entre les patients
européens et l'offre tunisienne de soins. Il participe à la
diffusion internationale de la réputation médicale de la Tunisie
(effet pull du tourisme sur la santé38(*)) .
En second lieu, le développement, la qualité et
la notoriété du système de santé
crédibilisent une offre touristique axée sur le « tourisme
de bien-être ». Confrontée à une expansion des
capacités régionales, et pour échapper à sa
spécialisation bas de gamme, l'industrie tunisienne du tourisme doit
mettre en oeuvre une stratégie de différenciation, sous peine de
continuer à subir une concurrence par les prix aux conséquences
déflationnistes. Face à ses principaux concurrents, la Tunisie
dispose d'un avantage relatif dans le secteur santé / bien-être,
alors qu'elle est mal positionnée sur les autres axes de
différenciation potentiels. Dans cette perspective, l'enjeu est de
promouvoir un facteur de différenciation spécifique, sur une
destination qui en manque cruellement. Etant donné le poids du tourisme,
un impact économique bien supérieur aux seules recettes des
exportations médicales et connexes peut être attendu du
développement et de la promotion de ces produits touristiques plus
sophistiqués, s'ils favorisent l'augmentation de la recette individuelle
par touriste (effet push de la santé sur le tourisme)39(*).
En effet, le capital confiance dont dispose notre pays et la
compétence de nos médecins lui procure tous ses titres de
noblesse et avec une infrastructure hospitalière publique et
privée qui a permis d'étendre la couverture sanitaire à
toutes les régions du pays, la Tunisie est parvenue en un laps de temps
relativement court à améliorer considérablement ses
indicateurs de santé ainsi que son potentiel touristique.
Enfin, la compétitivité du secteur santé
ouvre un potentiel de diversification de l'offre touristique vers les
prestations de bien-être, qui attirent une part croissante de la demande
européenne et cette relation s'appuie sur une double
complémentarité entre le tourisme et la santé : d'une
part, la réputation du système de santé crédibilise
une offre touristique axée sur le « tourisme de bien-être
» et, d'autre part, l'attraction d'étrangers exercée par
l'offre touristique génère mécaniquement des flux de
vacanciers vers les cliniques locales qui, de retour en Europe, constituent de
précieux vecteurs d'image. La Tunisie s'est en partie engagée
dans cette direction. Une stratégie de différenciation plus
déterminée, articulée à une gamme
intégrée de services, peut contribuer à la montée
en gamme de la destination Tunisie sur le marché du tourisme euro
méditerranéen. Cependant, un avantage dans le secteur de la
santé permet de pérenniser, et probablement de renforcer, un
avantage touristique traditionnel, mais ne s'y substitue pas.
A- Evaluation du tourisme de santé en
Tunisie :
Le secteur du tourisme en Tunisie connaît depuis 2004 un
renouveau, qui s'est confirmé en 2006 ; les évènements
survenus en 2001 et 2002 (attentats du 11 septembre et de Djerba) faisant
désormais partie du passé.
Le secteur retrouve ainsi peu à peu son rôle
moteur dans l'économie Tunisienne, battant tous ses records en 2005 et
2006, que ce soit au niveau des entrées, des nuitées et des
recettes. La politique actuelle des autorités en matière de
tourisme s'articule autour de deux grands axes : la diversification de l'offre,
et la mise à niveau du secteur avec l'émergence de nouveaux
produits qui paraissent prometteurs pour l'avenir du tourisme en Tunisie
Un forum tuniso-méditerranéen portant sur le
tourisme médical et de santé s'est tenu le 27 janvier 2005 en
Tunisie en présence de plusieurs médecins
spécialisés, de professeurs et d'experts tunisiens et
européens. C'est le ministre du Tourisme qui a ouvert les travaux de ce
forum. Compte tenu de la forte concurrence internationale, le tourisme
médical et de santé est l'un des créneaux porteurs au
regard de la forte demande qui ne cesse de s'exprimer à ce niveau et la
Tunisie dispose de plusieurs atouts qui garantissent la réussite de
cette activité dont son potentiel de qualification et de
compétences pour ce qui est de la gestion des centres de
thalassothérapie, de la chirurgie esthétique et de la chirurgie
ophtalmologique et de bien d'autres disciplines de santé.
L'ambition de la Tunisie est d'attirer le plus grand nombre de
touristes demandeurs de soins et de leur offrir la possibilité de
dissiper certaines contraintes d'ordre tarifaire ou encore ayant trait aux
conditions d'accueil.
Le parcours accompli fait déjà de la
Tunisie une terre de bien-être car elle est dotée de plus de 30
centres de thalassothérapie opérationnels, de 20 centres de
balnéothérapie, de centres de formation de médecins
spécialisés et d'agents de soins, et plus encore d'une industrie
de fabrication d'équipements sanitaires et de produits de soins de haute
qualité.
Par ailleurs, plus d'une centaine de sources thermales sont
déjà recensées à travers le pays et sont
proposées à l'initiative des opérateurs privés
moyennant nombre d'encouragements de la part de l'Etat. Une étude
stratégique portant sur ce secteur est engagée et a atteint son
ultime phase. Le tourisme médical est devenu dans le paysage touristique
tunisien un produit à part entière, un produit qui a enrichit
l'offre,en plus que la Tunisie offre des compétences dans toutes les
spécialités : chirurgie esthétique, cardiologie,
gynécologie, chimiothérapie, dermatologie orthopédie,
ophtalmologie, rhumatologie...
Avec ses soixante dix cliniques au standard européen et
ses 8500 médecins, elle est devenue une destination de tourisme de
santé. Ce créneau est un motif privilège de voyage et le
rapport entre le tourisme et la santé est de plus en plus manifeste,
les professionnels ont su, en effet, mieux appréhender la santé
en tant que facteur de diversification et d'enrichissement touristique,
d'où, le tourisme de santé offre à ce niveau un produit
d'avenir prometteur et c'est cette même nécessité qui a
amené le ministère de tourisme à accorder un
intérêt particulier à ce créneau à travers la
multiplication des dispositions favorables à son épanouissement.
Il constitue une niche et un segment de marché du tourisme.
Ce tourisme attire de plus en plus de touristes en Tunisie
notamment de l'Europe, la Libye, l'Algérie et le Moyen Orient et
récemment du Canada. Les cliniques perfectionnées offrent des
prestations de qualité pour une clientèle à très
fort pouvoir d'achat et qui passe en moyenne six à sept jours en
Tunisie.
Face à un marché international de plus en plus
concurrentiel, il est important aussi de développer de nouvelles
méthodes de commercialisation pour pouvoir sinon élargir notre
position. L'internet offre un atout commercial de taille et pour
résister à la nouvelle pression asiatique ou même Sud
Africaine, il est urgent de promouvoir nos produits de santé en
ligne.
Le développement du tourisme de santé a bien
favorisé de sa part la dynamisation du secteur touristique dans
l'économie national ainsi que les effets d'entraînements sur les
autres secteurs d'activités a noter la santé, le transport,
l'hôtellerie, etc.
1- La place du tourisme de santé :
a) Dans le tourisme
national :
L'année 2005 a confirmé le regain
d'intérêt pour la destination Tunisie, le pays enregistrant
l'entrée de plus de 6,3 millions de touristes contre un peu moins de 6
millions en 2004, soit une progression de 2,7%40(*). Le tourisme de la Tunisie se limitait au niveau de 3
critères : mer, sable et soleil. Alors et pour bien sortir de cette
situation routinière du tourisme, une stratégie
différentielle est bien admette afin de diversifier le produit et viser
d'autre clientèle haute gamme.
La Tunisie reste essentiellement une destination
balnéaire, l'offre d'hébergement étant en grande partie
située sur les zones côtières. L'abondance de l'offre dans
ce domaine a pour conséquence d'attirer une clientèle au pouvoir
d'achat limité et sensible avant tout aux prix attractifs. La Tunisie
mène actuellement une politique de diversification de ses produits, et
met notamment l'accent sur : le tourisme intérieur, le tourisme de
congrès, le tourisme saharien et surtout le tourisme de santé
Considérée comme la seconde destination mondiale derrière
la France, la Tunisie accueille environ 140 000 curistes par an41(*). Une trentaine de centres sont
répertoriés dans le pays( voir tableau 1
) (plus une vingtaine en construction), destinés
principalement à une clientèle européenne en quête
de bien-être. A noter que ce produit est encore récent, le premier
centre de thalassothérapie n'ayant ouvert ses portes qu'en 1994,
d'où, Une étude pour le développement du thermalisme
à l'horizon 2016 est actuellement en cours et l'un des objectifs
fixés est de doubler la demande en tourisme de santé.
Le tourisme de santé est devenu un
véritable moteur de développement touristique pour certaines pays
comme : l'Inde et le Tailande . la Tunisie aussi suit de prés les
pas de ses deux géants de l'Asie tout en intégrant le tourisme de
santé dans sa nouvelle stratégie de diversification afin bien sur
d'augmenter le volume de ses recettes touristiques .
Les séjours touristiques qui associent loisirs, repos
et soins du corps se pratiquent depuis longtemps dans l'ère romain avec
leurs infrastructures thermales et leurs grande importance pour le s soins du
corps et surtout la beauté et qui se manifeste aujourd'hui en Tunisie
par son offre fort diversifié des produits touristiques orientée
vers la santé.
La France occupe la première place mondiale pour les
séjours de thalassothérapie, il s'agit de services à forte
valeur ajoutée, dont les tarifs sont élevés. Les volumes
de remise en forme les plus importants sont réalisés dans les
stations qui bénéficient également d'une
fréquentation touristique intense, d'où, la dimension loisirs -
détente de la thalassothérapie prévaut donc clairement sur
la dimension soin ; il s'agit bien d'abord d'un segment de l'offre touristique.
La fréquentation des hôtels intégrés à des
instituts de thalassothérapie est continue sur l'année. Le taux
d'occupation le plus faible se situe pendant l'hiver, mais il ne descend jamais
en dessous de 55 % et il est supérieur à 60 % huit mois sur
douze.42(*)
La Tunisie s'est engagée avec succès dans cette
activité puisqu'elle se présente désormais comme la
seconde destination mondiale pour la thalassothérapie, après la
France. Cette activité connaît une forte croissance, les chiffres
communiqués par les opérateurs tunisiens43(*) confirment le dynamisme de la
demande et la compétitivité de la Tunisie sur ce marché.
La capacité a considérablement augmenté et atteint
désormais 4 500 visiteurs / jour en 2006 contre moins de 2 000 en
200044(*). Alors qu'aucun
centre de thalassothérapie n'existait avant 1984, 25 hôtels
offrent actuellement ce type de services. L'entrée de la Tunisie sur ce
marché a donc certainement contribué à élargir ce
marché en attirant une nouvelle clientèle.
Le succès de la Tunisie semble reposer sur la
combinaison de tarifs compétitifs, pour des prestations luxueuses, et de
strict standard sanitaire. Les centres de thalassothérapie
dépendent en effet du ministère de la Santé, qui fixe des
normes d'hygiène et en assure le contrôle, d'où les
conditions de fonctionnement sont régies par le décret du 13
juillet 1992, qui impose en particulier la présence permanente d'un
médecin et d'une infirmière dans chaque centre, ainsi que des
ratios d'encadrement stricts (un kinésithérapeute pour 20
massages,...). En conséquence de ces contrainte d'encadrement,
l'expansion de ces centres engendre une augmentation mécanique de
l'emploi des professionnels concernés. Les prix des séjours de
thalassothérapie en Tunisie tournent autour de 1000-1200 euros (vol +
demi pension + soins), hors période de promotion. Ce montant
équivaut au coût des seuls soins dans un centre en France.
Les taux d'utilisation sont très supérieurs
à ceux des hôtels : ils se situent autour de 80-90 % en moyenne
annuelle pour les grands établissements, la fréquentation
s'étale en effet sur l'année à l'exception, de la
période décembre-février et la rentabilité est
également forte. Le directeur d'un centre(*) indique par exemple que son hôtel, qui emploie 180
personnes, réalise souvent un chiffre d'affaires proche du centre de
thalassothérapie, qui a 33 employés. De plus, le centre de
thalassothérapie contribue pour 60 % au résultat d'exploitation
et l'hôtel pour 30 %.
Ce considérable avantage de rentabilité de la
thalassothérapie sur l'hôtellerie est confirmé par les
autres opérateurs spécialisés dans ce type de prestations.
En plus des revenus directs, ils soulignent que l'intégration d'un
centre de thalassothérapie à un hôtel engendre un impact
très positif en termes d'image et de réputation. L'étude
prospective de la Banque mondiale sur le tourisme tunisien préconisait
d'ailleurs de renforcer la filière thalassothérapie et soulignait
les nombreux atouts de la Tunisie sur ce segment de marché :
proximité des marchés européens, qualité de l'eau
de mer, attractivité du climat, qualité des soins et normes
strictes, compétitivité prix notamment par rapport à la
France, personnel « agréable et attentif ». La plupart de ces
avantages sont génériques à l'ensemble des
activités de tourisme de santé a noter la chirurgie
esthétique.
Les agences de voyages sont de leurs part concernés par
ce changement remarquable du secteur touristique et qui participent d'une
grande partie au développement du tourisme de santé en Tunisie.
En effet leur nombre au cours de ses dernières années a
considérablement doublé du a l'augmentation de la demande des
services touristiques et surtout le tourisme de santé, en effet c'est
les TO qui organisent le voyages en partenariat avec les hôtels du
coté des séjours touristiques des patients intervenus (la
chirurgie esthétique ) et d'une autre part des cliniques et des
chirurgiens participants a ces prestations .
Le prix est fixé par les TO selon la demande en forme
de package all inclusive, une formule spécial combinant le
billet d'avion aller - retour,le transport, le séjour dans un
hôtel classé de la ville proche du lieu d'intervention , le
service touristique en question c'est-à-dire des cures de
thalassothérapie ou bien des interventions de chirurgies
esthétique, le suivi opératoire du patient + l'assurance .
Le tourisme de santé a considérablement
contribués a l'augmentation des taux d'occupation dans les hôtels
avec plus que 35% du total en 2005 contre 48% pour le tourisme
balnéaire. Les compagnies aériennes leurs chiffre d'affaire aussi
a subit une légère augmentation de 5% par rapport a
l'année dernière45(*) .
Dans le tableau qui va suivre, on va montrer l'essor de
l'activité touristique en Tunisie et la contribution du tourisme de
santé dans ce processus a travers les indicateurs du tourisme en
Tunisie.
Les exportations des services de santé de la Tunisie
contribuent à la création d'environ 5000 emplois, dont 2800
emplois médicaux et plus de 2200 emplois de personnel d'appui.
L'intensité en emploi des activités de services
induits est plus élevée puisque sur la base des données
sur l'activité touristique construites par le WTTC, la production de
services de séjours induite par le traitement de patients
étrangers représente en effet 5 430 emploi en 2003
(voir tableau 7).
Les principaux indicateurs du tourisme en
Tunisie
Indicateurs/années
|
1995
|
2000
|
2005
|
Entrée des non résidents
(2)
|
4119.8
|
5057.5
|
6378.4(*)
|
Recettes en devises (1)
|
1322.9
|
2095.1
|
2587.0*(*)
|
Capacité en lits (2)
|
161.5
|
197.5
|
229.8
|
Emplois directs (2)
|
64.6
|
79.0
|
91.9
|
Nombre d'établissements
|
612
|
736
|
816#(*)
|
Investissements touristiques (1)
|
449.1
|
322.5
|
246.2
|
Nuitées de non résidents
(2)
|
23914.4
|
33168.5
|
33587.2
|
Taux d'occupation
|
48.7
|
55.8
|
51.5
|
Recettes par nuitée (en
dinars)
|
56.3
|
63.2
|
77.0
|
Durée moyenne de séjours (en
jour)
|
5.7
|
6.6
|
5.3
|
(1) en millions de Dinars
|
(2) en milliers
|
Source : Institut National
de Statistique
|
b) dans l'économie
national :
Tant au niveau national qu'international, le tourisme est
un facteur essentiel de croissance économique et de réduction de
la pauvreté. De nombreux observateurs le considèrent en fait
comme le moteur économique le plus efficace des pays en
développement.
Le développement du tourisme
génère plusieurs retombées économiques qui touchent
essentiellement le revenu national, l'apport en devises, le budget de
l'état ; le taux de couverture du déficit commercial, etc.
Ces retombées seront scindées successivement selon qu'elles
découlent directement ou indirectement du développement
touristique.
Ø L'accroissement du revenu
national :
Dans ce paragraphe, on se limitera aux premières
vagues de revenus enregistrées auprès des prestataires de
service touristique (hôtels, restaurants...).
De ce fait, on ne pourra parler que de la contribution
directe de ce secteur, il est opportun donc d'essayer de cerner les autres
revenus crées dans d'autres secteurs économiques suite aux
dépenses effectuées par les touristes eux-mêmes hors des
entreprises touristiques.
L'exemple le plus pertinent ici sera sans doute l'artisanat
et son industrie, mais aussi les services publics en général, les
services de transport, les banques, les services médicaux ...
Nous ne pouvons non plus négliger l'effet
multiplicateur des dépenses touristiques sur l'accroissement du revenu
des agrégats économiques, chose qu'on verra dans la partie (b)
où on traitera l'impact indirect du développent touristique.
D'après J. M. Keynes46(*) `` l'investissement... engendre des vagues
successives de revenus qui se traduisent par des dépenses de
consommation nouvelles qui inciteront les entreprises à accroître
leur production et engendreront de nouvelles vagues de revenus''. La valeur
ajoutée du secteur touristique représente 9.2% du PIB de la
Tunisie en 200747(*), cela
représente la contribution directe de ce secteur.
Ø Une source de devises pour toute
l'économie :
Etant donné que le tourisme est une exportation de
services, il permet d'alimenter la caisse des banques centrales d'un flux
énormes de devise, que parfois, même l'exportation des ressources
naturelles importantes ne peut procurer.
Ces recettes touristiques permettent de couvrir un niveau
plus au mois élevé du déficit commercial afin
d'équilibrer les balances économiques du type balance des
paiements et balance commerciale.
En effet, avec une croissance presque
régulière, à l'exception d'une légère chute
en 2002 du aux événements du 11 septembre, le montant des
recettes en devises affiche une bonne performance en amélioration
continue et une contribution encore plus importante dans la couverture de
déficit commercial.
En s'associant avec l'industrie du textile et l'exportation
des ressources naturelles, le tourisme constitue une des sources les plus
importantes de devise.
Ø La création d'emploi :
La création d'emploi est un phénomène
tout économique que social, mais elle est placée arbitrairement
en tant qu'apport économique du développement touristique bien
que cette création d'emplois par le tourisme constitue également
un apport social, chose qui montre encore une fois la difficulté de
clivage de l'impact touristique entre les niveaux économiques, sociaux,
environnementaux et culturels.
Le tourisme utilise de façon intensive le facteur
travail, il s'agit en d'autres termes d'une activité
particulièrement créatrices d'emplois.
On ne s'intéressera dans ce paragraphe qu'aux emplois
directs crées par le secteur touristique. Il s'agit des
hébergements divers, des restaurants bars, des boites de nuits, des
services récréatifs (sport, culture, spectacle)
spécifiques, des agences de voyages et de location, des services divers
liés aux transports intérieurs et d'accès (compagnies
aériennes et maritimes, aéroports et ports, cars d'excursion,
location de voitures, bateaux, de motos, les taxis...)
De même seront comptabilisés emplois directs les
services publics de l'administration du tourisme et les services annexes,
notamment la douane et la police de frontières.
Enfin, sont considérés emplois directs les
entreprises de production et de distribution de biens à la destination
principalement touristique (artisanat, souvenirs...)
En relation directe avec le développement touristique,
la création d'emplois a enregistrée une progression continue au
fil des années du nombre des emplois direct, en effet, un tunisien sur
huit vit du tourisme, le nombre des emplois directs créés par ce
secteur a atteint 91 900 emplois en 200548(*), ce nombre reflète l'impact
considérable du tourisme sur la création d'emploi.
Ø L'alimentation du budget public :
Le tourisme contribue aux revenus de l'Etat puisqu'il
alimente l'assiette fiscale de l'Etat sous formes diverses.
Avec une grande variété de taxes
spécifiques (d'aéroport, d'obtention du visa, sur les
hôtels et les restaurants, les services publiques, les casinos, la
plaisance, l'entrée dans les spectacles, musées, sites
archéologique et parc naturels, droit de chasser et de pêche...)
venant s'ajouter à la fiscalité générale directe
(sur les entreprises touristiques et les revenus salariaux).
Le tourisme est un grand producteur de taxes et
entraîne ainsi une amélioration des standards de vie de la
communauté locale et tout le développement économique,
régional et national.
2- La Tunisie face a ses concurents :
Le mouvement de concentration des tours opérateurs
(TO), qui proposent une palette de plus en plus diversifiée de
destinations, associée à la baisse des prix du transport, a
exacerbé la concurrence entre les destinations. Cette tendance est
renforcée par l'essor des TIC dans le tourisme : au niveau mondial, ces
transactions auraient dépassé les ventes des agences de voyage.
Aussi, la Tunisie n'est pas seulement confrontée à la concurrence
des autres pays méditerranéens mais doit faire face à la
concurrence de toutes les destinations qui se situent dans sa gamme de prix.
Toutefois, dans ce qui suit, on privilégiera la
concurrence exercée par les autres
pays méditerranéens, principalement la Turquie,
l'Egypte et la Croatie , qui sont des destinations situées à
moins de quatre heures des marchés centraux de l'Union européenne
et puis on va démontrer cette concurrence mais aux niveaux des
prestataires du tourisme de santé au Maroc, en Inde et en Tailande .
Le tourisme de santé se développe et devient un
véritable phénomène a lui-même, raison que
certaines destinations touristiques admettent le fait que ce créneau
porteur est le nouvel eldorado des touristes qui tentent de fusionner leurs
vacances avec des soins corporels. Pour faire face a cette demande qui ne cesse
de s'exprimer, la Tunisie doit étudier d'abord les comportements de ses
concurents surtout sur le bassin méditerranéen.
La Méditerranée a été l'une des
premières destinations du tourisme de masse, d'abord du
côté nord puis rapidement sur sa rive sud. Entre 1990 et 2003, les
entrées de touristes au sud de la Méditerranée ont plus
que doublé, de 17 millions à plus de 40 et cette progression a
été plus rapide que celle du tourisme mondial : les
entrées dans la région sont passées de 4 % (1990) à
6 % (2003) des entrées mondiales49(*).
La Tunisie et la Turquie, en particulier, ont
émergé au début de la décennie 1990 comme des
destinations balnéaires concurrentes de l'Espagne et a la fin de cette
décennie, la Croatie et la Turquie décollent. Depuis la crise de
2001 et la décision de laisser flotter la livre turque, la Turquie est
en effet devenue une destination très bon marché et la principale
concurrente de la Tunisie. Elle accueille également un nombre croissant
de touristes russes et d'Europe centrale. Depuis 2002, l'Egypte a attiré
davantage de touristes que la Tunisie. Cette destination, qui avait souffert
des conséquences des attentats de Louxor (1997) et du 11 septembre 2001,
a attiré une proportion plus importante de la clientèle du
Moyen-Orient et par contre, les entrées au Maroc n'ont
été que peu affectées par les attentats de Casablanca.
Les appréhensions créées par le terrorisme au Sud ont sans
doute contribué à la progression rapide du tourisme en Croatie.
Cette destination, qui était une des destinations
privilégiées des touristes allemands avant 1989, a connu un
décollage accéléré depuis 2001. Dans ce contexte,
et en dépit d'une progression assez régulière des
entrées de touristes, la Tunisie subit un recul de sa part de
marché parmi les destinations méditerranéennes.
Parmi les destinations de la Méditerranée (hors
UE), la part de marché de la Tunisie est passée de 20 % en 1998
à 14 % dix ans plus tard, alors que celles de la Turquie et de la
Croatie ont augmenté : ces deux destinations de la rive nord ont
accueilli en 2003 près de la moitié des touristes en
Méditerranée (hors UE).
Après les Etats-Unis et le Japon, les pays
européens sont les plus grands consommateurs de services de
tourisme50(*). Leur
demande agrégée constitue le premier marché mondial. Les
dépenses des touristes européens à l'étranger (hors
prix du transport) sont évaluées par l'OMT pour 2002 à 180
milliards USD, dont la moitié par l'Allemagne (53) et la Grande Bretagne
(40), loin devant la France (19), l'Italie (17), les Pays Bas (13), la Belgique
(10) et l'Autriche.. En 2002, les sorties européennes atteignaient 400
millions de touristes, dont 122 millions vers l'Europe du Sud, 14 millions vers
la Méditerranée orientale et 5,8 millions vers le Maghreb.
La place des touristes européens au Sud de la
Méditerranée ne doit pas faire oublier la croissance rapide du
nombre de touristes en provenance du Moyen Orient, des PECO et de la Russie.
Quelle est la place de la destination tunisienne dans la
demande des plus grands émetteurs européens ?
L'Allemagne est le premier émetteur
européen de touristes. La plupart des vacanciers allemands quittent leur
pays (70 %) et la grande majorité vise l'Europe (Espagne, Italie,
Autriche, Grèce et France). Entre 1998 et 2004, le nombre de touristes
allemands en Méditerranée a augmenté de près de 3
millions pour dépasser les 6 millions. Il a légèrement
diminué en direction de l'Espagne. En Méditerranée, la
part de marché de la Tunisie s'est effondrée, alors que l'on
constate une forte hausse en Egypte et en Croatie : ces deux pays accueillaient
plus de touristes allemands que la Tunisie en 2005.
Le Royaume-Uni serait le second
émetteur de touristes en Europe. La moitié des touristes anglais
se rendent en Europe, et le Maghreb en accueille moins de 1 %51(*). Selon les données des
pays hôtes, le nombre de touristes britanniques sur la rive sud de la
Méditerranée a légèrement augmenté entre
1998 et 2002 (de 1,5 à 1,8 million), mais la région reçoit
cinq fois moins de touristes anglais que l'Espagne. Le flux de touristes
britanniques a augmenté en Turquie et en Egypte, mais il a
diminué en Tunisie.
Les Français prennent surtout leurs
vacances en France, mais, si le nombre de leurs départs à
l'étranger a peu varié depuis dix ans, ceux
réalisés en dehors de l'UE ont augmenté de 3,8 millions en
1995 à 5,9 millions en 200552(*). En 2005, sur 17 millions de sorties, la Tunisie et
le Maroc ont chacun attiré 3,8 % des Français (chiffres qui
incluent les émigrés), soit davantage que la Grèce ou la
Turquie53(*). Les
séjours dans le Maghreb étant plus longs, la place de cette
région est plus importante dans les nuitées des Français
à l'étranger (11 %, soit 12,5 millions de nuitées). Les
données des pays de destination font apparaître une progression de
1 million des entrées françaises en Méditerranée -
aussi importante qu'en Espagne. la part de marché de la Tunisie a
notamment augmenté . Les Français sont considérés
comme les principaux consommateurs du tourisme de santé en Tunisie avec
bien sur la hausse des prix des soins en France, les tarifs pratiqués en
Tunisie surtout pour la chirurgie esthétique est beaucoup plus moins
chers sans oublier le dépaysement total dans, l'un des meilleurs
hôtels de la région : un package très spécial
dont les Français ne peuvent pas y'resister.
Les Italiens, autres consommateurs de
proximité du tourisme tunisien, s'en détournent également
progressivement. Alors que cette destination représentait environ un
quart des flux italiens vers la région en 1998, la part de la Tunisie
est inférieure à 20 % en 2005. La destination, alors que le
nombre de touristes italiens en Croatie et en Turquie augmente depuis 2000.
Les touristes suisses visitent surtout des
pays limitrophes, 10 % prennent leurs vacances en Europe du Sud, 3 % aux
Etats-Unis et moins de 2 % dans le Maghreb. La clientèle du Moyen Orient
demeure très faible en Tunisie, en comparaison de son évolution
en Egypte. La Tunisie a eu plus de succès auprès des touristes en
provenance des PECO (238 000 entrées en 2005, soit une croissance de 50
% depuis 2001) et de Russie (73 000 entrées en 2003 ; un triplement en
deux ans).
Les profils nationaux examinés plus haut indiquent que
la concurrence entre les pays méditerranéens est moins forte
qu'il n'y paraît a priori. On observe en effet des
préférences nationales qui se traduisent par des
spécialisations assez marquées, à la fois par pays
émetteur et par pays de destination. La Croatie, l'Egypte et la Turquie
apparaissent par exemple comme les destinations privilégiées des
Allemands et des Italiens, et dans une mesure moindre des Britanniques et des
Russes, alors que Français et Espagnols se concentrent au Maghreb. En
conséquence, la clientèle italo-allemande représente 57 %
des entrées (sur la base de six pays) en Egypte et 85 % en Croatie,
alors que Français et Espagnols réalisent 73 % des entrées
au Maroc (tableau 10).
Non seulement les pays méditerranéens attirent
des clientèles d'origines différentes mais ils ne proposent pas
la même offre. La Tunisie est une destination balnéaire, la
Jordanie et le Maroc sont des destinations culturelles, l'Egypte et la Turquie
sont des destinations balnéaires et culturelles. De plus, à
l'intérieur d'un même pays, les objectifs des visiteurs
diffèrent selon leur nationalité d'origine : l'Egypte et la
Turquie sont des destinations balnéaires pour les Allemands et les
touristes du Moyen Orient et davantage culturelles pour les Anglais et les
Français. Enfin, les différences entre les pays portent
également sur les gammes de prix : le prix d'une semaine en Tunisie est
à peu près équivalent à celui d'une semaine en
Turquie (ce sont souvent les mêmes tours opérateurs qui proposent
ces deux destinations), alors que les dépenses moyennes des touristes
sont supérieures au Maroc et en Egypte .
Les hiérarchies des destinations en
Méditerranée (2005 ; en milliers
d'entrées)
(tableau 10)
Rang/Pays
|
Allemands
|
Britannique
|
Français
|
Espagnols
|
Italiens
|
Russes
|
1
|
Turquie (3421)
|
Turquie (918)
|
Tunisie (962)
|
Maroc (298)
|
Egypte
(701)
|
Turquie (937)
|
2
|
Croatie (1480)
|
Egypte (357)
|
Maroc (943)
|
Egypte (92)
|
Croatie (459)
|
Egypte (382)
|
3
|
Egypte (730)
|
Tunisie (258)
|
Turquie (510)
|
Tunisie (83)
|
Tunisie (385)
|
Croatie (49)
|
4
|
Tunisie (693)
|
Croatie (132)
|
Egypte (280)
|
Turquie (73)
|
Turquie(19 )
|
Tunisie (58)
|
5
|
Maroc (273)
|
Maroc (113)
|
Croatie (134)
|
Croatie (19)
|
Maroc (118)
|
Maroc (11)
|
6
|
Jordanie ((24)
|
Jordanie (35)
|
Jordanie (23)
|
Jordanie (10)
|
Jordanie (11)
|
Jordanie (5)
|
Source : données de l'OMT. JUIN
2005
|
Le marché du tourisme euro-méditerranéen
sera également dynamisé par le renforcement annoncé de la
concurrence entre les destinations. Les perspectives des différents pays
méditerranéens sont en effet plus optimistes que les projections
de l'OMT. La Turquie prévoie d'augmenter de 600 000 à 1 million
de lits sa capacité d'accueil pour doubler le nombre d'entrées :
30 millions de visiteurs sont attendus à l'horizon 2010, pour une
recette de 30 milliard . Si l'objectif turc n'est pas trop
éloigné des projections de l'OMT, ce n'est pas le cas des
prévisions marocaines : la vision 2010 du Maroc prévoit un
doublement des entrées de touristes en dix ans avec un maintien des
recettes par touriste. Les promoteurs marocains investissent massivement dans
le tourisme balnéaire (région d'Agadir, Essaouira, Tanger,
Casablanca) ; une orientation prise également en Egypte..
Les ambitions de la Tunisie ne sont pas moindres, les
IXème et Xème Plans du gouvernement ont ainsi prévu la
construction de 45 000 lits. Toutefois, le principal défi auquel la
Tunisie est confrontée sur ce marché relève moins de la
capacité d'accueil que de la baisse des recettes par touriste.
En vue de la croissance imminente du phénomène
tourisme de santé, plusieurs pays émergents sont tenus
prêts a relever ce défi et attirer plus pour de clientèles
demandeurs de prestations médicales et parmi ces pays : le
Tailande, l'Inde, la Malaisie.
Le Thaïlande :
Peuplée de 64 millions d'habitants, la Thaïlande est
caractérisée par un revenu proche de celui de la Tunisie. Cette
économie ouverte (commerce extérieur
équivalent au PIB) a appuyé son
développement sur des exportations agricoles,
relayées depuis 20 ans par la confection, puis par
l'électronique et l'automobile.
En Asie, la Thaïlande est la deuxième destination
touristique, mais la première pour les Européens et les
Américains. Le pays a accueilli 10 millions de touristes en 2003, dont 6
millions en provenance d'Asie et 2 millions d'Europe. La croissance des
entrées (+ 25 % depuis 1990) a ralenti depuis quelques années en
raison de plusieurs chocs exogènes (11 septembre, épidémie
de SRAS, grippe aviaire) et la durée des séjours n'a pas
varié (8 jours en moyenne). Les revenus du tourisme ont
été de 8 milliards USD en 2003, soit la moitié des
exportations totales de services.
La Thaïlande est donc probablement le pays asiatique qui
a le plus développé le
tourisme médical. Selon le département des
exportations du ministère du Commerce, le nombre de patients
étrangers venus en 2002 pour suivre un traitement dans des cliniques
privées atteignait 632 000 et 730 000 en 2003113. Ces entrées de
patients auraient généré près de 500 millions de
dollars de recettes - soit 700 dollars en moyenne par patient - ce qui
représenterait l'équivalent de 6 % des recettes du tourisme et 3
% des exportations de services. Parmi ces entrées, on recensait 189 000
expatriés en poste en Thaïlande, 376 000 patients venant de pays
voisins et 63 000 patients européens54(*)
La Malaisie :
L'expérience de l'Inde et de la Thaïlande a amené la
Malaisie à s'engager dans cette activité. Le concept de tourisme
médical y a été introduit au moment de la crise asiatique
par le gouvernement à la recherche de nouvelles activités
à développer. Les documents préparatoires du VIIIe Plan
indiquent qu'entre janvier 1998 et juin 2000, 400 000 patients étrangers
auraient visité la Malaisie pour s'y faire soigner.
Ce flux représente un peu moins de 2 % des
entrées de touristes au cours de la même période. Selon la
même source, les recettes des exportations de services de santé
auraient représenté 40 millions de dollars en 2002 soit moins de
1 % 55(*)des recettes de
tourisme. Un peu plus de la moitié des patients étrangers
proviendraient d'Indonésie et de la grande majorité des pays de
l'ASEAN qui ne disposent pas de systèmes de santé performants.
Les patients sont attirés par les niveaux de prix des opérations
mais également par l'absence de délais pour les
opérations. Un comité national pour le tourisme de santé a
été créé dès 1997. Il a lancé une
campagne de promotion qui visait les patients étrangers et leur
famille.
Le tourisme ,médical est l'une des priorités du
secteur du tourisme dans le VIIIe Plan malaisien. Les pays du Sud-Est
asiatique, mais aussi ceux du Moyen-Orient, sont considérés comme
les cibles potentielles de la Malaisie qui espère capitaliser sur sa
proximité religieuse pour attirer des patients de pays à revenu
élevé. Les principales prestations identifiées comprennent
les check up, les pontages cardiaques et l'orthopédie
(prothèses de hanche et de genou).
l'Inde : est désormais
un pays qui affiche des objectifs ambitieux pour l'exportation de services de
santé. le tourisme médical offre des possibilités
intéressantes et attire 1 million de touristes par an, contribuant
jusqu'à 5 milliards de dollars à son économie56(*), selon une
confédération d'étude indienne de l'industrie (CII), des
prix alléchants:Une chirurgie du coeur aux USA coûte 30.000
dollars tandis qu'elle coûte 6.000 en Inde. La greffe de moelle aux USA
coûte 250.000 dollars tandis qu'elle est 26.000 en Inde. L'art dentaire
est une industrie en pleine croissance avec 13.000 dentistes de pratique aux
USA. Cependant, les grandes réalisations prothétiques ne sont pas
accessible par les citoyens moyens et ne sont pas généralement
remboursé par les organismes nationaux de santé d'où
l'idée de se faire soigner les dents ailleurs, c'est pourquoi
l'Inde est récemment devenue la destination idéale des
européens pour les soins dentaires : Pour un acte dentaire de 300
à 400 dollars aux usa, son équivalent en inde est de 20
à 40 dollars. Les dentiers peuvent coûter 1000 dollars en
occident mais seulement 200 en Inde. Vous pouvez faire fixer vos
dents et rendre en même temps vos vacances mémorables et
apprécier les différentes tonalités de l'Inde mystique
sans obtenir un trou dans votre poche.
Envers toutes ses nouvelles destinations, la Tunisie doit
renforcer son potentiel touristique ainsi que sa productivité afin de
conserver cette réputation comme étant le nouvel eldorado pour
les Français.
3- Analyse SWOT du tourisme de santé en Tunisie :
Pour mieux comprendre cette position qu'occupe la Tunisie en
tant q'offreur des services de santé une analyse SWOT (une analyse des
forces, des faiblesses, des opportunités et des risques) a
été effectuée en vue d'identifier les principaux points
forts et faibles du secteur touristique et plus précisément les
informations, permettant de mieux assimiler les meilleurs potentialités
ou opportunités à l'avenir pour le tourisme de santé .
a - Forces :
· Proximités des marchés
européens :
Il y a un bon service aérien régulier à
partir de plusieurs zones métropolitaines européens vers Tunis et
certains vols vers les aéroports régionaux de Monastir, Djerba et
Tozeur. De nombreuses villes européennes se trouvent dans la distance
des vols de 2 à 3 heur (la France principal marché
européen pour le tourisme de santé). Cette proximité est
particulièrement importante en vue de développer les segments de
la demande sensible aux horaires, notamment les participants à des
réunions et des conférences, de même que les touristes
Souhaitant effectuer une intervention chirurgical et profiter d'un long
séjour.
· Dépense du touriste plus
élevé :
En raison de la contribution de personnels et
d'équipements spécialisés à la
prestation du service. Une étude en 2003 sur le tourisme
de cure montre par exemple que la dépense quotidienne sur ce segment
est dix fois supérieure à la moyenne nationale57(*). Les données
recueillies auprès des centres de thalassothérapie en France
confirment cette particularité.
· Environnement de sécurité et de
paix :
La Tunisie est l'un des pays les plus sûr de tout le
bassin méditerranéen. Ce facteur indique à la fois
l'absence de violence politique ou de délinquance habituelle dans les
rues. La sécurité en Tunisie est un avantage par rapport aux
pays concurrents et constitue un facteur pertinent pour les voyageurs
âgés (tourisme senior) et les adultes.
Les tunisiens, se trouvent à la croisée des
parties orientales et occidentales du bassin Méditerranéen et
à la porte de l'Afrique, juste en face de l'Europe, ont l'avantage de se
sentir à l'aise en termes d'accueil et de traitement de population aux
origines diverses, un facteur pour l'activité touristique.
· La compétence des ressources
humaines :
Les ressources-clés pour ces activités sont
d'abord les ressources humaines, qui doivent disposer de compétences
dans plusieurs domaines et d'un excellent savoir faire relationnel, à la
hauteur du prix élevé des prestations58(*). Les compétences
techniques nécessaires comprennent en particulier des animateurs
sportifs, des masseurs, des diététiciens, des
kinésithérapeutes, des infirmières
et des médecins. La qualité de
l'équipement hôtelier et des sites de séjours sont
également essentiels .
La Tunisie est connue par son potentiel fort
développé de son secteur de santé et de la
compétence de ses chirurgiens qui représente bien sur un
critère stratégique pour le choix des touristes cherchant des
séjours de santé . Le tourisme de santé est
basé sur le développement des indicateurs de santé
59(*). Dans la
première partie , le développement des cliniques privés
présente un avantage imminent pour la nouvelle politique touristique en
Tunisie pour le diversification du produit touristique .
· Le rapport qualité prix :
Les touristes voyageant pour des besoins de santé sont
attirés en premier lieu par le prix qu'offrent les TO pour ce genre de
séjour en forme de package tout compris et aussi par la qualité
des prestations qui sont presque similaires a celle des pays d'accueil ( la
France, les USA, la Suisse ...)
Tout en sachant bien que la Tunisie est classé
première en Afrique au niveau de la compétitivité
prix60(*) ; les
touristes ainsi profitent d'une autre part du taux de change important.
· Un moteur de flux touristiques :
L'attraction d'étrangers exercée par
l'offre touristique génère mécaniquement des flux de
patients vers les cliniques tunisiennes. L'impact direct sur l'activité
des cliniques n'est pas l'enjeu principal ici. L'accumulation du nombre de
patients étrangers soignés et des succès médicaux
engendre des effets d'expérience et de notoriété, qui
construisent la confiance dans un système de santé.
Le tourisme contribue ainsi à « raccourcir »
la distance psychologique entre les patients européens et l'offre
tunisienne de soins. Il participe à la diffusion internationale de la
réputation médicale de la Tunisie
· Un créneau porteur pour l'avenir du
Tourisme :
Etant donné la nouvelle stratégie touristique
adapté par la Tunisie et qui opte pour une diversification du produit
touristique ; le tourisme de santé se présente comme l'un de
ses principaux produits dont sa demande ne cesse d'augmenter au cours du
temps . Sans parler du fait que ce type de tourisme est une
véritable source de devises qui alimentent le budget de l'Etat.
Devant cette concurrence qui ne cesse de s'exprimer dans le
bassin méditerranéen ; la Tunisie n'a pas le choix que de
sortir de cette situation routinière du tourisme balnéaire et
essayer d'avantage d'augmenter ses recettes touristiques.
· La garantie :
En cas de résultat insatisfaisant de
l'intervention chirurgicale, le TO responsable du séjour offre une
garantie d'une autre intervention pour les patients traités. Cela
représente un avantage comparatif pour les touristes entre la Tunisie et
les autres pays. Certains patients témoignent
d'une appréhension à leur arrivée et ils exigent des
garanties qui ne sont absolument pas données par les chirurgiens en
Europe. Afin de lever toute appréhension, l'agence de voyage prestataire
offre a leur patients une reprise totalement gratuite en cas de
résultats non satisfaisants .
· Bon service de transport aérien, ferroviaire et
routier :
L'infrastructure pour les déplacements
intérieurs à travers le pays par ces différents moyens est
bonne, et la qualité des services offerts aux passagers est
élevée. L'intérieur du pays n'est pas ainsi isolé,
et le tourisme, par le biais de circuit à thème, pourrait
rapidement se développer au fur et à mesure de la création
et de la promotion d'attraction sur ces circuits. Avec ses dimensions
réduits et un transport aisé, la Tunisie est un pays idéal
pour les voyages à forfait combinant plage avec culture et soins
corporels.
· Bonne infrastructure touristique
La Tunisie dispose aujourd'hui d'une infrastructure
hôtelière très importante qui soutiennent la nouvelle
politique touristique admette par l'Etat et qui se présente par plus de
30 hôtels contenant des activités de SPA repartis sur tout
l'ensemble du pays61(*),
en plus d'une dizaine d'agence de voyages spécialisés dans le
tourisme de santé62(*) . Le secteur prépare actuellement les
ressources financières lui permettant de maintenir son rythme de
construction de nouvelles unités en matière de logement et de
restaurer les unités vieillissantes en vue de prolonger leur
utilisation. En outre, la Tunisie a développé son infrastructure
afin de pouvoir offrir de nouveaux services, notamment de nouveaux parcours de
golf, des nouveaux centres de thalassothérapie et de thermalisme, des
parcs d'attraction, des ports de plaisance et des club nautique .
· Grande variété des
ressources touristiques naturelles et artificielles :
Les plages, les étendues de désert
jalonnées de vertes forêts et un littoral rocheux au nord,
constituent les attractions naturelles de la Tunisie. Les Médinas
à l'ambiance particulière, les vestiges des anciens sites
historiques et les musées retraçant les aspects de l'histoire et
des traditions, constituent les principales ressources produites par l'homme.
Le littoral de près de 1300km, offrant parfois des vues splendides,
constitue un atout majeur du tourisme balnéaire et le principal pilier
du tourisme en Méditerranée. Les plages de Monastir Sousse, de
Hammamet et de Djerba sont particulièrement célèbres pour
leur beauté et leur aménagement et constituent l'acteur naturel
majeur du pays. les touristes pratiquant des prestations chirurgicales peuvent
aussi profiter de ce paysage pendant leurs séjour qui combine
santé et loisirs .
· Climat tempéré en hiver
La Tunisie peut fonctionner comme une destination où,
pendant toute l'année, essentiellement au sud (tout
particulièrement à Djerba), il est possible de ses baigner
pendant une grande partie de l'hiver. Ceci est parfaitement approprié
à l'augmentation de la capacité des hôtels et à leur
rentabilité en se focalisant sur les marchés de basse saison et
surtout celui du tourisme de santé (thermalisme, chirurgie
esthétique) notamment les longs séjours, le tourisme des seniors
et les conférences.
b - Faiblesses
· Perception d'une destination bon marché proche
de l'Europe manquant d'exotisme :
Sur le marché européen, la Tunisie est reconnue
en tant que destination à budget populaire pour des vacanciers
balnéaires. Les études de marché démontre que les
consommateurs perçoivent la Tunisie comme un pays ne présentant
pas de particularité quelconque. Bien le fait qu'il s'agisse d'une
destination bon marché constitue un point fort, ceci ne permet pas de
combler l'absence d'image claire et typique laissant une impression favorable
et durable et un bouche-à-oreille positif.
· Problèmes de déontologies et de secrets
médical
Pour la chirurgie esthétique en Tunisie, il y a
toujours un intermédiaire entre le chirurgien et les touristes, ainsi
sur la page internet de certaines agences de voyages, les touristes
évoquent un sentiment d'incertitude sur l'identité du praticien ,
c'est plus un médecin mais un offreur de voyage .
· Niveau de satisfaction des visiteurs faible et taux
restreint de retour
Les Tours-opérateurs affirment que le taux de retour
n'est pas élevé, ce qui traduit une certaine déception des
touristes à l'égard du produit tunisien et réduit leur
désir de revenir pour des voyages futurs. Des enquêtes
auprès des visiteurs indiquent également la présence d'une
absence de satisfaction liée aux conditions du pays et à la
qualité des services. La promotion du tourisme de santé
présente un atout favorable pour bien développer l'infrastructure
sanitaire et de suite améliorer la qualité des prestations.
· Absence d'atout promotionnel pour différencier
son image dans les marchés cibles 63(*)
Contrairement à l'Egypte, la Turquie et le Maroc, la
Tunisie ne jouit pas de bénéfice considérablement
d'emblème puissant et largement reconnus représentant l'une des
attractions qu'elle offre aux visiteurs. Les pyramides du Caire, la
Mosquée de Hagia Sofia s'Istanbul ou la place Djamaa El-Fnaa de
Marrakech jouissent de ce statut et sont fortement mis en avant dans les
promotions sur le plan international.
Les images de ces destinations sont
différenciées et sont perçues comme des expériences
culturelles de très grande valeur. La Tunisie manque actuellement ce
type d'atout ou d'attraction.
· Faible rentabilité du secteur touristique
Les professionnels du tourisme indiquent que la plupart des
touristes (toujours les visiteurs des pays du Maghreb mis à part)
viennent pour des vacances avec une formule de voyage organisé. Leurs
dépenses en Tunisie y compris le transport est estimé aux
environs 300D.T par touriste.64(*)
· Forte dépendance du marché
Français :
Etant comme le principal marché émetteur de
la Tunisie en tourisme de santé ; le secteur éprouve une
certaine marginalisation par rapport aux autre destinations en tourisme
médical qui essayent d'attirer d'avantage des touristes de
nationalité différentes afin d'avoir une bonne image de confiance
et une forte réputation dans le marché international a
l'égard d'une forte concurrence qui ne cesse de s'exprimer comme le cas
(la thalassothérapie pour la France, le thermalisme : la Suisse, la
chirurgie esthétique : l'Afrique de Sud , le Tailande
· Les coûts élevés des
investissements :
La Tunisie dispose d'une trentaine de centres de
thalassothérapie répartis sur tout l'ensemble du pays ; ces
constructions qui répondent à des normes internationales
nécessitent un budget immense fourni en une partie par l'Etat et par les
investisseurs et qui contribuent d'une façon excessive a l'augmentation
des coûts générés par le secteur touristique et par
suite a l'augmentation des importation des équipements
nécessaires.
Une clinique de Tunis65(*) a par exemple investi récemment dans un
équipement de résonance magnétique et
un scanner (investissement d'environ 4 millions DT).66(*)
c - Opportunités :
Les principales opportunités de la Tunisie dans le
tourisme de santé sont décrits ci-dessus, en relation avec les
principaux types ou segments de touristes que la Tunisie attire actuellement.
Elles ont été définies en tenant compte des forces et
faiblesses et à la lumière des spécificités et des
avantages que possède le pays.
· Repositionnement sur le marché
méditerranéen en vue d'attirer un tourisme de santé haut
de gamme.
La Tunisie a l'opportunité d'utiliser sa
réputation bien établie en tant que destination balnéaire
comme un tremplin pour se relancer ou se repositionner sur
le marché méditerranéen en tant que
premier moyen de rehausser une destination de loisirs. Comme telle, elle peut
offrir des produits constitués de combinaison de grande valeur, telle
que santé plus plage, aventure ou désert plus plage, ou culture
plus plage. Le Tunisie peut réorganiser ou réinventer son image
sur le marché international en revalorisant ses atouts culturels et en
concevant des messages promotionnels à l'intention des segments
prometteurs à revenu élevé comme pour le cas du tourisme
de santé qui est largement bien positionné dans la nouvelle
politique touristique .
· Un carrefour de civilisations
méditerranéennes, orientales et occidentales
L'amélioration en cours des actifs culturels du pays ne
se fait pas uniquement dans une perspective de réinvention de l'image
mais aussi en vue de développer une gamme plus longue de produits de
voyages authentiques.
· La promotion stratégique du tourisme de
santé :
La Tunisie, qui dispose de nombreux
atouts pour se positionner en offreur d'envergure, devrait
cependant :
- ?segmenter son offre entre les séjours à fort
contenu médical, des séjours de remise en forme, et fournir aux
demandeurs des informations rigoureuses sur cette offre.
- médicaliser plus encore son offre ;
- mettre en place des centres spécialisés
destinés à une clientèle cible fortement
demandeuse (associations de malades chroniques, ...) et surtout,
augmenter la qualité du service offert.
- Inciter et faciliter la réintégration de
structures hôtelières peu rentables en centres
d'hébergement offrant des services de tourisme de santé et
à la création d'unités d'hébergement visant le
développement des services de tourisme de santé.
- Inciter des opérateurs à diversifier leurs offres
de services de tourisme de santé à fort contenu plus
médicalisé.
- mettre oeuvre de formations complémentaires sur le
tourisme de santé (formation universitaire en matière de tourisme
de santé ; cursus de formation aux langues étrangères et
essentiellement l'anglais destinés au corps médical et surtout
paramédical, cursus de formation continue destinée à
perfectionner les compétences médicales tunisiennes
exerçant dans le secteur du tourisme...)
- initier le regroupement progressif des opérateurs
tunisiens à travers la création d'une fédération
nationale dont le rôle sera notamment de crédibiliser l'offre en
établissant des critères précis de segmentation de l'offre
qui distinguent les centres d'accueil proposant des services de bien être
de ceux destinés aux personnes nécessitant des soins
médicaux; de diffuser des informations commerciales sur les centres
adhérents, de créer un label voire une charte qualité
- élaborer une stratégie marketing et commerciale
visant à promouvoir l'offre tunisienne en matière de tourisme de
santé : campagnes publicitaires thématiques, création d'un
site Web, ... et renforcement du réseau de distribution à travers
l'association des tours opérateurs, hôteliers, mais surtout
associations de médecins et associations de malades tunisiennes et
opérant sur les marchés cibles.
· Renforcement de l'offre des cliniques
privées
L'offre tunisienne des cliniques privées dispose de
nombreux avantages (structure d'accueil relativement importante, qualité
de services appréciables, diversité des spécialités
proposées, plateau technique de pointe...)
Les principales recommandations proposées
relèvent essentiellement du renforcement de l'offre :
- mise en place d'une stratégie de prospection et de
promotion vers des marchés
cibles que constituent les pays limitrophes mais aussi les pays
d'Afrique subsaharienne.
- renforcement des cursus de formation qui ciblent les «
actes médicaux à fonds
perdus » (soins dentaires, chirurgie esthétique,
procréation médicalement assistée, chirurgie de la
cornée...) .
- renforcement des spécialités (orientées
vers la chirurgie à froid pour l'essentiel) au sein des cliniques
privées qui ciblent la demande extérieure.
- harmonisation des tarifs pratiqués pour les patients
étrangers.
- multiplication des conventions de prises en charges avec les
intervenants (pouvoirs publics et groupes d'assurance) issus des marchés
demandeurs cibles.
- mise en place d'un cadre réglementaire et fiscal
incitatif pour l'implantation de
cliniques privées off-shore.
- extension des avantages à l'exportation accordés
par le code des investissements au secteur des cliniques privées.
d - Risques :
Des risques importants sont identifiés ci-dessus. De
par leur nature, ils sont essentiellement liés à
l'incapacité des principaux acteurs à gérer les domaines
à problèmes cruciaux sur lesquels ils disposent d'un certain
contrôle. Les risques reflètent des conditions extrêmes sur
lesquelles la Tunisie n'a aucun contrôle ; il est utile de noter que
ces risques se retrouvent couramment dans plusieurs pays et ne sont pas
spécifique à la Tunisie.
· Progrès très lents dans la
résolution du problème de la qualité.
Ce problème est courant dans les pays en
développement. Il nécessite fondamentalement que les promoteurs,
propriétaires et gestionnaires d'hôtels et d'autres institutions
touristiques, prennent l'initiative pour concevoir des structures plus
durables, les entretenir plus en profondeur et offrir des services humains
à la hauteur des normes internationales avec un personnel bien
formé. Cela est possible grâce à l'action sur
différents fronts par le biais de la formation du personnel et de
programmes d'assurances qualité.
· Progrès très lent pour mettre à
niveau les attractions culturelles, les musées, les Médinas
Un problème également très courant, le
rythme avec lequel les sites archéologique ou les musées peuvent
être améliorés, n'est pas rapide. Le problème de
manques d'informations ainsi que l'agencement d'agréments
élémentaires, ne peut pas être résolu du jour au
lendemain et continueront d'exister encore pendant quelques temps. Echec
à réinventer efficacement l'image du pays dans les principaux
marchés
C'est une exigence pour le repositionnement de la Tunisie vers
la gamme moyenne supérieure du marché67(*). Il est difficile de concevoir
des images et slogans appropriés susceptibles de créer cette
transformation dans la perception des segments des marchés cibles (gamme
inférieure moyenne - moyenne supérieure.
· Manque persistant de coordination des efforts entre les
institutions gouvernementales
La mission du ministère du tourisme est une mission
délicate nécessitant la coordination avec d'autres organismes sur
lesquels il peut n'avoir aucune influence. C'est parce que le tourisme est un
ensemble de services gérés de façon indépendante de
domaine distincts tels que le transport, la construction, la publicité,
la promotion et la préservation urbaine pour ne citer que quelques uns.
L'ONTT et le ministère du tourisme en tant qu'organisateur du secteur
partagent ensemble ce rôle difficile qui consiste à établir
le consensus et la coordination entre les différentes institutions.
· Risque de dualisme médical
Cette prépondérance repose sur
l'idée que l'orientation à l'exportation des services de
santé pourrait provoquer une diversion de ressources, aux dépens
des objectifs de santé publique, par le transfert des ressources
médicales du traitement des patients nationaux vers celui des
étrangers et la constitution d'un système de santé «
dual » favorisant un brain drain68(*) interne vers les établissements
exportateurs. Cette émigration représente une perte sociale
considérable puisque les investissements, intensifs en financement
public, réalisés dans la formation de leurs personnels
médicaux ne profitent pas aux pays qui les ont mis en oeuvre.
Matrice de l'analyse
FORCES
|
FAIBLESSES
|
- Le rapport qualité prix
- La diversité du paysage et des ressources naturelles
- La proximité du marché européen
- La qualité des prestations et de l'accueil
- Satisfaction des besoins corporels et de loisirs
- Le perfectionnement du secteur de la santé
- Perception d'une nouvelle forme de tourisme
|
- Manque de segmentation de la clientèle
- coût élevé des équipements
- perception d'une destination qui manque de
flexibilité
- Faible rentabilité du secteur touristique
- Faible dépense touristique
- Forte dépendance du marché Français
|
OPPORTUNITES
|
RISQUES
|
- Promouvoir une nouvelle stratégie marketing
- Promouvoir d'avantage le tourisme haute gamme
- Augmenter les dépenses et les recettes touristiques
- Amélioration de l'infrastructure touristique
- L'intégration des TIC dans le processus touristique
|
- Risque du dualisme médical
- Risque de la forte concurrence dans le bassin
méditerranéen
- Mal positionnement dans le marché
méditerranéen
- Progrès très lent dans la résolution du
problème de la qualité
|
L'analyse de tous ces facteurs débouche naturellement
sur des stratégies en matière de développement du tourisme
de santé. Les points forts identifiés constituent les principales
sources permettant de créer de constituer une base solide permettant de
déboucher sur des mesures concrètes qui feront l'objet des
stratégies effectives de développement du tourisme.
Certes, dans ce chapitre on a démontré la
dynamisation du tourisme de santé dans le développement du
tourisme national ainsi que son impact sur l'économie ; ce qui fait
que ce créneau porteur est bien parti dans cette nouvelle politique et
son succès surgit de l'efficacité du secteur de la
santé.
La stratégie de différentiation et
l'intégration de la santé dans le tourisme fait couler beaucoup
d'encre en Tunisie et surtout de la part du ministre du tourisme qui a bien
affirmé lors du forum Euro méditerranéen que les efforts
déployés par ce secteur contribue d'une façon très
excessive au développement économique du pays . Certes le
tourisme tunisien souffre de faiblesses touchant aussi bien le produit
lui-même que le volet commercial de ce produit touristique, mais il n'est
jamais tard de corriger et d'améliorer le statut du produit actuel.
Dans ce qui suit, nous essayons de voir les
potentialités et les moyens qui participent au développement et a
la promotion de ce type de tourisme, a savoir les acteurs de l'offre et de la
demande ainsi un éclaircissement d'une forme dérivé du
tourisme de santé actuellement très répondu dans le monde
entier qui est le tourisme par la chirurgie esthétique, d'où on
va prendre comme exemple une agence de voyage spécialisée dans ce
domaine.
Chapitre II : Le développement du tourisme
de santé
A- Les acteurs de
développement :
1- Du côté de l'offre touristique :
a) Le rapport qualité prix :
Le facteur qualité/prix devient plus que
jamais déterminant dans le choix des consommateurs, quel que soit leur
pouvoir d'achat. Car même fortuné, le client est de mieux en mieux
informé et désire bénéficier d'un maximum de
services pour l'argent qu'il dépense. Une tendance lourde,
profondément ancrée dans le secteur du tourisme où
désormais l'aspect "prix" prend souvent le pas sur la destination
elle-même. On ne pousse plus la porte d'une agence de voyages pour partir
visiter l'Espagne, mais plutôt pour rechercher un séjour sportif
au soleil, agrémenté d'un grand nombre d'activités
incluses ; de même on ne recherche pas un weekend à Londres, mais
plutôt une escapade culturelle en amoureux prévoyant dîners
en tête à tête et concert. Un comportement très
"zappeur" qui mobilise aujourd'hui la profession entière et pousse de
nombreux voyagistes à classer désormais leurs produits par
thématique et par prix, plutôt que par région, pays ou
continent.
Le rapport qualité prix se
définit principalement du point de vue de la qualité : un prix
adapté à la véritable valeur de la prestation. .«
Une bonne prestation, avec la vraie valeur de cette prestation, ça
fonctionne bien. Un vrai contenu de prestations. De plus en plus, la valeur ne
se limite pas à accueillir, c'est toute une chaîne.
»69(*).
Pour l'hébergement
Une prestation de bon rapport qualité prix est
synonyme de :
- Un bon emplacement : pas de voie ferrée,
d'aéroport, d'immeubles collés en face, proximité
d'intérêt...
- De services : petits déjeuners, serviettes, savon,
pressing...
- Qualité des chambres : qualité de la literie,
insonorisation, espace, propreté ...
- Qualité de l'accueil
Pour la restauration
Une prestation de bon rapport qualité prix signifie des
produits :
de qualité, frais et qui ont
bénéficié d'une préparation traditionnelle (sous
entendu qui nécessite un peu plus qu'un réchauffage au
micro-onde) .
« Qualité des produits servis. Vendre des
produits frais / plats préparés dans la tradition. Un bon produit
bien travaillé. »
Outre les produits, un bon rapport qualité prix dans la
restauration se traduit également par un accueil de qualité et
des prix adaptés aux plats préparés : les prix
élevés ne se justifient que dans des restaurants
gastronomiques.
Derrière une offre donnée le
client met un imaginaire quand il s'agit d'une destination, mais aussi un
attendu quand il s'agit d'une prestation. Ce qui influence la perception du
rapport qualité/prix, c'est le degré de satisfaction qu'il va
retirer par rapport à ce qu'il attendait. Plus on lui aura
présenté une position claire,
Une destination de manière claire,
plus la personne aura pu se faire une idée vraie, et un prix clair, et
plus son degré de satisfaction sera élevé et elle aura une
bonne perception du rapport qualité/prix. Un
séjour touristique ne se prépare quasiment jamais sans que la
notion de prix entre en ligne de compte tout de suite après que soit
déterminée la destination.
La perception d'un bon rapport qualité
/ prix passe par un mélange de sensations liées à
l'hédonisme et l'onirisme et qui se concrétise par des exigences
sur le confort, le bien être moral, l'esthétique, le besoin de
surprises ou de dépassement de soi et le relationnel ; le tout
permettant d'oublier ou d'atténuer le coût des prestations.
?Ainsi, les formules « tout compris » ou avec des « mini
packages » (1/2 pension -programmation de visites/activités ou
clubs enfants) ont tendance à séduire pour la liberté et
la détente morale procurée.
La Tunisie est bien parti dans cette initiative tout en offrant
des produits (tourisme de santé) défiant toute concurrence , la
qualité des prestations est presque similaire aux pays émetteurs
(surtout la France) sans oublier bien sur le fait que la Tunisie est
classé première en Afrique au niveau de la
compétitivité prix lors du forum de Valos .70(*)
Les enquêtes menées en
région par l'Observatoire Régional du Tourisme en Cote d'Azur,
qui reflètent le témoignage de professionnels de la
région, ont souligné de plus en plus cette problématique
de rapport qualité prix. Le rapport qualité prix a souvent
été cité comme l'un des principaux déterminants de
la demande touristique et ce phénomène s'est semble t'il accru
dans un contexte de pouvoir d'achat affaibli. En 2003, une enquête de
clientèle réalisée sur l'espace montagne de la
région « Alpes du Sud » révélait que parmi les
éléments contribuant à la satisfaction du séjour,
le rapport qualité prix des prestations prédominait. De
nombreuses interrogations émergent, allant bien souvent au-delà
d'une stricte réflexion sur le rapport qualité / prix :
- Nos produits sont-ils plus chers que ceux de nos concurrents
français (Languedoc-
Roussillon, Rhône-Alpes, Aquitaine, Bretagne,...) ou de nos
concurrents étrangers
traditionnels (Ligurie, Toscane, Catalogne, Valencia,...) ?
- S'agit-il de tous les produits ou seulement de certains ?
- Qu'en est-il de la concurrence de pays émergeants tels
que la Croatie ou de pays du
Maghreb tels que la Tunisie ou le Maroc ? Quelle qualité
de produits par rapport à
notre destination ?
- Comment notre destination est-elle perçue par les
touristes en terme de prix ?
- Existe-t-il une différence entre prix réel et
prix perçu par les touristes et par les
offreurs ?
- Les services proposés en Provence-Alpes-Côte
d'Azur (hébergement, restauration,
activités,...) correspondent-ils aux standards
commercialisés par les concurrents ?
- Un séjour en Provence-Alpes-Côte d'Azur est-il
réellement plus onéreux qu'ailleurs ?
- Si oui, quelles en sont les raisons?
- Les politiques commerciales, les politiques de prix sont-elles
suffisamment
performantes et agressives ? -71(*)
Dans ce schéma la comité de l'enquête a
étudié certains produits packagés pour les pays
concurrents dont la Tunisie : En rouge les produits pour lesquels le
relevé des prix des pays concernés72(*) est supérieur à
celui de la concurrence (en vert au contraire les
produits les plus compétitifs) On voit donc que ces pays
sont plutôt bien placés pour la thalasso, le golf, le tourisme
urbain... En revanche la région est plutôt chère sur des
produits balnéaires en résidences de tourisme ou en villages de
vacances ou encore sur des produits montagne l'hiver.
Les 2 critères majeurs de choix d'une
destination touristique sont :
En premier, La destination (l'envie de découvrir une
destination,j'adore cette région,
L'image que j'en ai) .
Tout de suite après le prix (pour les français le
prix est quasiment au même niveau que la
destination )
En réponse spontané : le choix porte sur :
- la destination : 49 % des Français et 56 % des
Étrangers
- le prix ou le rapport qualité / prix : 47 % des
Français et 29 % des Étrangers.
Le prix est aussi un élément encore plus
décisif quand il s'agit de faire un choix entredeux ou plusieurs
destinations de même attirance ! (85% des F et 83% des E) .73(*)
On comprend bien que le prix est donc un
élément décisif : c'est le premier ou le
second critère qui rentre en ligne de compte. Ce critère n'est
cependant pas sacrifié à
n'importe quelle condition : certains services restent
indispensables. Un prix élevé peut être accepté
à condition que la qualité le justifie ; à noter que la
notion de qualité est systématiquement liée au prix.
La Tunisie dans cette enquête a fait l'objet
d'une bonne offre concurrentielle puisqu'elle offre des package all inclusive
surtout pour la chirurgie esthétique sans oublier surtout la
qualité des prestations st de l'accueil.
b) L'impact des TIC :
Les technologies de l'information et de la
communication (TIC) sont un moyen essentiel pour les pays en
développement d'organiser et de commercialiser leur offre touristique
afin d'acquérir davantage d'autonomie dans leur recherche de
débouchés. La diffusion des TIC dans l'industrie touristique
permet aux entreprises de ces pays de pénétrer des marchés
et d'avoir des relations directes avec les consommateurs et les distributeurs
étrangers, conduisant à un processus de
désintermédiation.
Les pays en développement peuvent proposer en
ligne une large gamme de niches touristiques tirant parti de leurs ressources
culturelles et naturelles, et permettre à des prestataires locaux dont
les prestations ne sont généralement pas commercialisées
par des prestataires étrangers de pays développés de se
faire connaître. Au cours des dernières années, une grande
majorité de pays en développement ont mis au point des sites Web
de tourisme électronique, en utilisant des systèmes de gestion
des destinations simples ou complexes afin d'organiser et de promouvoir leurs
ressources touristiques sur Internet.
Pour séduire, les destinations et les entreprises
de tourisme devraient associer les politiques publiques et les initiatives
privées et favoriser la diffusion de pratiques commerciales
électroniques dans l'économie locale, notamment l'adoption
d'outils électroniques tels que les systèmes de gestion des
destinations. En outre, afin de satisfaire des consommateurs toujours plus
exigeants, elles devraient concevoir de nouveaux produits et services
touristiques, notamment des offres dynamiques, et leur assurer une
commercialisation adaptée pour conquérir une place de choix sur
le marché mondial du tourisme. 74(*)
Le tourisme est une activité qui fait
largement appel à l'information et qui profite donc beaucoup des TIC.
C'est dans le domaine de la diffusion d'informations et de produits
touristiques sur l'Internet que l'innovation technologique influe le plus
profondément sur les entreprises de ce secteur (producteurs et
distributeurs). La généralisation des TIC permet à ces
entreprises d'offrir directement des produits et des services à un grand
nombre de consommateurs à un coût relativement bas, et d'interagir
avec ceux-ci ainsi qu'avec d'autres producteurs et distributeurs de la branche.
Les consommateurs sont de plus en plus nombreux à passer par l'Internet
pour planifier des voyages d'agrément ou d'affaires, aussi les pays en
développement ont-ils tout intérêt à utiliser cet
outil pour organiser, étoffer et promouvoir leur offre touristique.
Les TIC ont un impact profond et positif sur le tourisme en
ouvrant des débouchés au niveau mondial, en améliorant les
flux d'information et en réalisant des gains d'efficacité
grâce à une meilleure organisation. Internet, en particulier,
modifie profondément la diffusion des produits et services touristiques
ainsi que la structure du marché et le comportement des consommateurs.
Il représente un circuit de distribution en pleine croissance,
complémentaire des filières traditionnelles, pour les
consommateurs, les entreprises de tourisme telles que les hôtels, les
sociétés de transport, les entreprises de loisirs et les
distributeurs, notamment les agences de voyages, les voyagistes et les
OGD75(*). Il donne aux
prestataires des pays en développement la possibilité
d'accéder directement aux marchés internationaux et de promouvoir
une offre touristique diversifiée tirant parti des ressources
culturelles et naturelles.
Les touristes que visent les pays en
développement organisent probablement leurs voyages en ligne. Selon des
études récentes, les consommateurs du monde entier recherchent
d'abord sur Internet des informations concernant leurs projets de voyage et 54
% des clients en ligne commencent leurs recherches auprès d'une agence
de voyages en ligne. Les achats de voyages en ligne sont effectués
à égalité auprès d'agences de voyages et de sites
Web de compagnies aériennes. Avec Internet, les consommateurs ont
bénéficié d'un nombre croissant d'options pour l'obtention
d'informations et l'organisation de leurs voyages. Ils ont également
profité d'un plus large choix de voyages et d'une transparence des prix
au sein d'un environnement en ligne très compétitif.
Internet représente cependant aussi une solution pour
les vendeurs directs (hôtels, compagnies de transport), en leur
permettant d'entrer dans le marché sans payer de taxes à des
tiers intermédiaires et de profiter du trafic des moteurs de recherche,
qui renvoient eux-mêmes un nombre conséquent d'internautes
directement vers les sites des prestataires. Par conséquence directe
Internet change la perception de l'offre touristique mondiale, la perception du
marché, c'est une autre façon de voir ce qui se vend une autre
vitrine sur les destinations touristiques. Il améliore la connaissance
du touriste potentiel qui peut se renseigner plus efficacement sur un choix
plus grand de destination.
Comme le montre le graphique
4.576(*), de nombreux
systèmes sont accessibles aux consommateurs via des passerelles
Internet et leur permettent de se procurer des billets d'avion, des chambres
d'hôtel, des voitures louées et divers autres services.
Les canaux de distribution dépendent ainsi moins directement
des systèmes de réservation informatisés (SRI) et des
systèmes globaux de distribution traditionnels. Les SRI furent
à l'origine conçus et pilotés par les compagnies
aériennes et par la suite, d'autres systèmes globaux de
distribution (SGD), comme Amadeus, Galileo, Sabre et Worldspan ont
été étendus aux agents de voyages sous la forme de canaux
de ventes, comme le cas pour la Tunisie pour certains agences de voyages
spécialisés dans le tourisme de santé notamment Cosmetica
Travel, Estetica Tours ...
Les systèmes globaux de
distribution représentent un canal de distribution
important, non seulement pour les compagnies aériennes,
mais de plus en plus souvent aussi pour les sociétés
hôtelières et les entreprises de location de voitures. Les
touristes potentiels peuvent combiner différents services de tourisme en
sollicitant différents prestataires de services touristiques, à
la recherche de la meilleure affaire ou du meilleur prix par le biais de
différents canaux.
Chaque canal de distribution possède des avantages
spécifiques au sein
de la chaîne de valeur et répond à des
besoins particuliers des consommateurs. Bien que le conseil d'un agent de
voyages traditionnel reste précieux pour la préparation des
voyages composites, le secteur en ligne possède aussi ses attraits : les
agences de voyages et les tour-opérateurs en ligne proposent
d'excellents outils pour l'organisation des voyages (qu'il s'agisse d'offres
statiques ou d'offres dynamiques), les sites Web des producteurs directs
offrent des garanties de satisfaction ainsi qu'un service clientèle et
les moteurs de recherche classiques ou ceux, émergents, qui se sont
spécialisés dans le voyage permettent de comparer les prix .
La concurrence des prix est manifeste dans le secteur du
tourisme et les consommateurs y sont attentifs au moment de préparer
leur voyage. La croissance des flux de touristes et la diversité des
désirs et des exigences des consommateurs ont amené les
destinations à organiser leur industrie du tourisme en cherchant
à mieux répondre aux attentes des consommateurs. Les SGD
77(*)sont des outils
informatiques clés qui peuvent aider les OGD et les entreprises
touristiques des pays en développement à intégrer,
promouvoir et distribuer des produits et des services touristiques. Les deux
principales fonctions des SGD consistent fournir aux consommateurs des
informations complètes et précises pour la préparation de
leurs séjours et à proposer des dispositifs de réservation
pour les services et produits touristiques. Les SGD offrent également
aux entreprises de tourisme la possibilité de mieux s'intégrer
dans la chaîne des prestataires de services touristiques en organisant et
promouvant des expériences touristiques personnalisées et
enrichissantes.
Les principaux objectifs d'un SGD sont les
suivants :
· Intégrer efficacement toutes les parties
prenantes et faciliter leurs échanges.
· Optimiser les relations avec les groupes
ciblés.
· Collecter, gérer et distribuer des informations
sur les produits touristiques à une plus
grande proportion de consommateurs et de distributeurs de
tourisme à travers le monde.
· Développer des offres intégrées
de produits et services touristiques.
· Fournir des informations et des produits touristiques
actualisés et attrayants selon les
intérêts du pays.
· Permettre aux consommateurs d'effectuer facilement une
réservation et d'en recevoir
rapidement confirmation.
· Réduire les coûts de commercialisation
par rapport aux canaux traditionnels (tels que les
supports imprimés).
· Collecter des informations sur les consommateurs et
concevoir des stratégies commerciales pour les différents
secteurs du marché.
· Le niveau 1 inclut la distribution des informations
sur les produits et services touristiques
(comme une brochure électronique).
· Le niveau 2 inclut les fonctions du niveau 1 ainsi
qu'un dispositif de réservation en ligne.
· Le niveau 3 inclut les fonctions des niveaux 1 et 2 et
la fonction de gestion des bases de
données clientèle permettant d'améliorer
globalement la commercialisation de la
destination.
· Le niveau 4 inclut les fonctions des niveaux 1, 2 et 3
et y ajoute la gestion stratégique de la destination.78(*)
Ces dernières années, la stratégie de
développement de la Tunisie a intégré l'accès aux
nouvelles technologies et à Internet en particulier comme condition
nécessaire à la participation des entreprises et des
consommateurs à l'économie numérique. La première
priorité consiste à améliorer l'offre existante (comme le
tourisme de santé), à développer de nouveaux produits et
de nouveaux services et à impliquer le secteur privé.
Parmi les nouveaux produits pourraient figurer des formes
thématiques de tourisme orientées vers les ressources naturelles
de la Tunisie comme le tourisme culturel, l'écotourisme, les excursions
dans le désert et le golf. La deuxième priorité consiste
à promouvoir des institutions efficaces dans le secteur du tourisme, en
développant de solides partenariats entre le secteur public (aux niveaux
national, régional et local) et le secteur privé. La
troisième priorité se concentre sur la
compétitivité du secteur, qui pourrait être
améliorée par des incitations à l'investissement et par la
révision des taxations.
La quatrième priorité consiste à
élaborer un plan de marketing stratégique reconnaissant la
nécessité de mieux cibler les consommateurs et de diversifier les
canaux de distribution. En outre, le développement des capacités
humaines dans le domaine des TIC a été reconnu comme étant
essentiel. Afin de soutenir sa stratégie touristique et dans le cadre de
sa cyberstratégie nationale destinée à créer un
environnement favorisant le développement du commerce
électronique, le gouvernement de Tunisie a décidé de
construire un SGD. L'objectif est double : d'une part, il s'agit grâce
aux TIC d'atteindre les consommateurs dans les marchés du tourisme
existants et potentiels et donc d'améliorer les recettes
extérieures ; d'autre part, il s'agit de stimuler l'adoption des
pratiques du commerce électronique par les entreprises touristiques.
La Tunisie a abrité avec éclat en
novembre 2005 la deuxième phase du Sommet mondial sur la
société de l'information (SMSI). Ce fut un
événement de taille qui a boosté
l'accélération au niveau national de la mise en place d'une
infrastructure numérique à même de susciter les convoitises
des économies les plus développées. En effet, tandis que
les tour-opérateurs ont enregistré une baisse de 3% de leurs
réservations classiques, Internet continue à gagner des parts de
marché.79(*)
D'ailleurs, on peut noter la bonne croissance des offres de packages dynamiques
: des offres composées par les internautes eux-mêmes en
sélectionnant les composantes de leur voyage, et non plus un package
prédéfini. Et même si la personnalisation n'est pas encore
très fine, on peut parler de simili packages dynamiques.
Désormais, les agences de voyages en ligne développent
l'assemblage dynamique qui ne donne aujourd'hui accès qu' à une
partie des offres, mais que les technologies offertes par les GDS vont
amplifier en étendant le champ de l'offre accessible.
Déjà, des voyagistes, comme Expedia, Lastminute et
Go Voyages, qui sont en avance dans ce domaine, réalisent
déjà près de 15 % de leurs ventes sur ces offres. Alors
que ce service répond à une attente profonde des internautes,
rares sont les voyagistes tunisiens qui en proposent véritablement.
Certes, peu de nos professionnels se mettent à l'heure du web à
cause des coûts nécessaires à la mise en place de la
plate-forme, néanmoins, il faut le reconnaître, on n'a d'autres
choix que de combler ce fossé numérique qui, à la longue,
peut se transformer en fossé touristique. Cependant, si la
révolution de l'Internet est avérée et terminée, il
est temps de consolider et d'établir des règles du recours au Tic
dans le secteur du tourisme, c'est d'ailleurs un rôle qui incombe
à l'administration du tourisme.
La Tunisie vient d\'obtenir une nouvelle distinction à
l'échelle internationale. Elle est classée par le rapport mondial
de Davos sur les technologies de l'information, première au Maghreb et
en Afrique, et 35ème dans le monde sur un total de 122 pays.
Présenté le 26 mars 2007 à Genève, ce rapport, qui
fait autorité en matière d\'investissement dans les nouvelles
technologies de l\'information et de la communication (TIC), établit son
classement sur la base de trois éléments majeurs :
l\'environnement politique et économique du pays, le niveau de
développement technologique et le degré d\'utilisation des
TIC.80(*)
Pour développer toutes les
fonctionnalités qui assureront l'efficacité de son SGD
(estimé à 2 millions de dollars), la Tunisie doit identifier les
partenaires techniques qui pourraient aider à couvrir les frais
associés. L'une des premières priorités du gouvernement
tunisien consiste à encourager la participation des entreprises
touristiques locales au SGD, grâce à une campagne de
sensibilisation sur les avantages des TIC
c - Produire
autrement :
Devant les mutations qui sont en train de s'afficher
(augmentation du temps de loisir, les séjours courts, les nouvelles
motivations de voyages des touristes...), il est indispensable que les acteurs
responsables de l'offre touristique adoptent de nouvelles horizons et de
concevoir un produit touristique qui doit correspondre aux attentes des
clients, ces mêmes clients qui deviennent plus soucieux et
intéressés de la cultures et de l'environnement naturel et qui
deviennent plus exigeants.
Ces nouveaux produits ou les suggestions en
rapport avec ces nouveaux produits, peuvent être orientés selon
les axes suivants :
- La recherche de l'intérêt culturel.
- La recherche d'un tourisme de santé et de mise en
forme (thalassothérapie, cures...)
- Le produit naturel : compris comme le fait d'exploiter
raisonnablement la composante écologique et environnementale, donc
favoriser le tourisme vert, de Sahara...
- Offrir des circuits et des excursions.
- Programmer un loisir extra hôtelier (spectacle,
théâtre...) et du shopping...
Toutefois, il convient de signaler qu'il n'est ni
nécessaire ni rentable que les mêmes promoteurs soient les
mêmes prestataires des autres services, en effet, l'ère de
l'hôtelier hébergeur, restaurateur, bagagiste, coiffeur, plagiste,
taxiste, guide, agent de change... doit être dépassée, car
il s'est avéré que la multitude de rôles entraîne
souvent moins de spécialisation et moins de compétitivité
dans un service en faveur d'un autre, donc un déclin pour toutes les
activités et de leurs qualité.
L'hôtelier doit donc, dans la nouvelle vision de la
production, exceller dans son métier (se spécialiser dans
l'hébergement) qui est le sien et veiller au respect des normes
établies par les autorités du tourisme relatives à la
catégorie de son établissement. Et de ce fait, la qualité
de service sera meilleure et automatiquement la compétitivité et
la rentabilité serait de même.
Quant à l'agence de voyage, elle joue le
rôle de l'intermédiaire entre le client et l'hôtelier, en
outre, son rôle consiste aussi à produire des excursions et des
circuits mettant en valeur les beaux atouts naturels du pays et promouvoir
d'autre destinations régionales non exploitées tout en respectant
les normes qui permettent leurs préservations d'où la
nécessité d'une nouvelle stratégie de
commercialisation81(*)
En effet la diversification du produit est issue de la nouvelle
politique touristique de la Tunisie dont a cité les différents
principes dans la première partie
2 - Du côté de la demande
touristique :
Dans ce paragraphe, on explicitera quelques mesures et
démarches à faire susceptible d'influencer la demande touristique
et c'est généralement le côté commercial et
promotionnel qui est le responsable de cette influence...
a) une nouvelle stratégie de
commercialisation :
Aujourd'hui, il ne suffit plus de construire une
unité hôtelière pour voir des « T.O »
affluer avec leurs chèques, désormais, c'est le client qui fait
la loi, le client qui est bien informé et qui est très
précis dans ses désirs.
Il est vrai que la Tunisie est une destination
établie comme lien de vacances balnéaires de classe moyenne
particulièrement sur le marché européen. Cependant, dans
le contexte actuel, l'attitude attentiste de la Tunisie (on se contente
d'attendre le client) est tout à fait inopportune.
De ce fait, il est nécessaire de se concentrer
d'avantage sur une image unique de la Tunisie, sur la création d'un
pôle d'attractions vedette pour lancer de forts thèmes du tourisme
tunisien aux marchés ciblés, par exemple :
Ø Tozeur82(*) en tant que paradis exotique et centre nodal pour des
expériences dans le désert et des opportunités d'aventures
« Soft ».
Ø Les « Ghorfas », Ksour et
villages de montagne de la région du sud, uniques et très
frappantes visuellement.
Ø Activités inoubliables dans le désert
comme le vol en montgolfière, les randonnées pédestres et
à bas de dromadaire ; cours de teinture et de tissage à la
manière des bédouins, exploration de Ksars...
Ø Carthage en tant que destination culturelle.
Ø Korbes comme une destination mythique pour des cures
de thermalisme
Ø Djerba une destination balnéaire pour les
touristes qui cherchent dépaysement, loisirs, soleil et soins
corporels vu les centres de thalassothérapie dont dispose cet
île.
Ø Les Médinas historiques de Tunis et Kairouan,
musées en plein air et monuments patrimoine islamique...
Pour mettre en valeur ces nouveaux thèmes et les
concrétiser et en faire un succès, de nouvelles stratégies
de commercialisation sont donc à adopter : on peut cerner quelques
aspects de ces stratégies dans ce qui suit :
Ø Prendre conscience des producteurs de la fonction
commerciale.
Ø Essayer de maîtriser les coûts,
d'améliorer la quantité des services pour être
compétitif.
Ø Etre plus agressif et plus présent sur les
marchés.
Ø Investir dans la création des structures de
T.O et de ventes sur les marchés émetteurs.
Ø Pratiquer une politique tarifaire souple et
adaptée aux réalités du marchés et de la
concurrence.
Parmi les effets attendus sur le marché de
ces nouvelles stratégies et cette construction d'images uniques,
cohérentes et consistantes du tourisme de santé t, la perception
du tourisme tunisien, par le monde entier, comme étant unique et
distinct de celui de tout autre pays, avec des produits spécifiques et
authentiques qu'on ne retrouve nulle part qu'en Tunisie. Ce facteur aidera
à convaincre les distributeurs de la valeur unique du tourisme tunisien,
chose qui est très importante étant donné que les
distributeurs doivent eux-mêmes être convaincus pour pouvoir vendre
les produits de façon convenable aux clients potentiels.
Par ailleurs, construire des images de marques uniques
devrait également plaire aux médias locaux et étrangers.
La spécificité est en soi une source importante de produits
présentés par les médias et la promotion des
caractères uniques de la Tunisie aidera certainement à obtenir
leur coopération pour une diffusion efficace des messages essentiels et
très probablement à un moindre coût et c'est les cas de
certaines agences de voyages comme Cosmetica Travel dont son succès a
était bien médiatisée auprès les organismes
étrangers .83(*)
b) Une nouvelle stratégie de
promotion :
Aujourd'hui, la concurrence en matière de
tourisme est de plus en plus acharnée, donc pour promouvoir un tourisme
de santé dans notre pays, on doit veiller à promouvoir l'image du
pays d'abord, et ce à travers toute action visant à faire
connaître la destination à l'étranger. A cet effet, il est
nécessaire de coordonner les efforts entre les différentes
représentations à l'étrangers : les
représentations diplomatiques, celles de l'O.N.T.T84(*) et celles des T.O.
tunisiens.
L'action de promotion publicitaire ne doit pas donc
être interrompue, elle doit suivre une succession de phases, permettant
de rappeler aux clients potentiels les atouts majeurs du pays, car la
mémoire du consommateur est courte, suite aux multitudes de spots
publicitaires auxquels il assiste et observe.
Le prix, non élevé, qu'affiche les
services touristiques tunisien n'est qu'un moyen nécessaire certes, mais
non suffisant pour influer, séduire et convaincre le consommateur.
Une bonne stratégie publicitaire doit pouvoir
disposer de moyens importants pour faire appel aux meilleurs créateurs,
investir dans les médias les plus assistés et les plus puissants
afin de produire une publicité et une promotion touristique capable de
résister et de centre l'agressivité des concurrents.
Utiliser l'avantage des TIC tout en créant des
brochures numériques sur Internet qui facilitent l'orientation des
destinations pour le consommateur sans oublier le coté séducteur
de ces dernières.
Elle doit véhiculer également une image
institutionnelle et commerciale du produit, par exemple, le slogan
« Tunisie, terre de sérénité », est
présent dans presque tous les spots publicitaires et de nombreuses
brochures, on dirait que c'est « la marque » du produit
touristique tunisien. A titre comparaison, celui de la Turquie est
« Turkey welcomes you »85(*), présent dans les spots publicitaire surtout
à travers le support T.V.
Il est parfois nécessaire aussi de modifier une
perception ou une image de marque du pays (la Tunisie destination de tourisme
de santé) afin d'attirer essentiel de bien connaître son public
cible pour comprendre les éléments d'image qui leurs sont les
plus importants et les plus efficaces à leur séduction et
attraction.
Pour construire l'image adéquate d'un pays, nous
pouvons travailler sur les attributs physiques, les valeurs
émotionnelles, et/ou la personnalité. Les nouvelles tendances de
communication travaillent sur les valeurs émotionnelles qui attirent le
tourisme au-delà des attributs physiques (la culture, le loisir, la
confiance et la sécurité...). Les pays émergents comme la
Tunisie sont ceux qui poursuivent cette stratégie.
Source : Images de Tunisie.. com.
B- Le concept tourisme médical esthétique
:
Le tourisme médical esthétique est une
nouvelle tendance mondial dont sa demande ne cesse d'augmenter ses
dernières années et qui consiste a voyager pour le seul but
d'effectuer une intervention chirurgicale.
1) Aperçu général du produit :
a) Définition du tourisme médical
esthétique :
Le tourisme médical esthétique se
définit comme le déplacement vers un pays autre que son pays de
résidence pour s'y faire une intervention de chirurgie
esthétique. Le but du tourisme esthétique est de proposer aux
patients étrangers des formules 2 en 1 comprenant l'acte médical
et le séjour de détente. Le tout est réputé avoir
un prix 30 à 50% moins cher que celui du seul acte médical en
Europe ou en Amérique du Nord, et permet aussi de faire des
activités touristiques pendant sa convalescence.
Soleil, plage de sable fin et...
lifting. C'est ce que proposent les nouvelles agences de voyage
spécialisées en tourisme médical. Ici, les formules
alléchantes combinent dépaysement et chirurgie esthétique.
Poitrine refaite, nez remodelé, jambes fuselées... le tout dans
le cadre ô combien paradisiaque de la Tunisie, de la Thaïlande, du
Brésil ou de l'Afrique du Sud. Départ pour la chirurgie du
soleil.
Le tourisme médical esthétique est une branche
du tourisme médical et concerne les soins de confort et
esthétiques. Les soins offerts sont les suivants:
chirurgie esthétique, greffe de cheveux, soins
dentaires, soins de la vision à visée esthétique...
Dans le monde francophone la destination favorite pour les soins
esthétiques est la Tunisie avec plus de mille patients par an, venus de
tout le monde francophone.
Quant au détail de l'offre, il est plutôt
attrayant. Tout se fait par internet. La patiente choisie sa clinique via le
voyagiste sélectionné. Il suffit ensuite de faire suivre une
demande avec photos et dossier médical qui sera transmis au chirurgien.
C'est lui qui examinera la demande et établira un devis estimatif ;
une fois acceptée par la patiente et après un bilan
préopératoire établit en France, une date d'intervention
est fixée et les prestations annexes mises au point avec l'agence de
voyage.
b) le principal
marché :
Le marché principal est d'abord celui de la
clientèle féminine (prescripteur principal) et des personnes de
plus de quarante ans, qui expriment une demande plus forte pour ce type de
prestations du bien sur a l'importance du profil
« beauté » que représente ce genre de
tourisme pour les femmes. « Dans un monde parfait, nous
devrions tous être jugés sur la beauté de nos âmes.
Mais dans le monde qui est le notre, la femme jolie a un avantage
certain. »86(*)
Les pays émetteurs de touristes médicaux ou
patients internationaux résident généralement dans les
pays industrialisés à haut revenu tel que les USA, le Canada, de
Grande Bretagne, Europe de l'Ouest, d'Australie et du Moyen Orient. Les
principaux consommateurs de ce genre de prestations restent toujours le
marché Français en première place et puis les belges, les
Italiens et les Suisses.
La France est aussi un marché fidèle qui nous
suit depuis les années « 1960 » et l'éclosion du
tourisme dans notre pays. Elle est au coeur de notre stratégie. En 2006
les Français ont représenté un trafic de l'ordre de 1 234
000 touristes, en augmentation de 5,5 % par rapport à 2005 et cette
tendance s'est confirmée au cours des quatre premiers mois de 2007 avec
une augmentation 5,6 % par rapport à la même période de
l'année dernière.87(*)
Les 10 premiers marchés émetteurs
européens en 2006 :
France : 1 234 735 (+ 5,5 % par rapport à 2005)
Allemagne : 547 403 (- 4,3 %) Italie : 464 323 (- 1,8) Royaume-Uni
: 350 693 (+ 7,1) Belgique : 164 301 (+5,9 %) Tchéquie : 153 927
(+5,5 %) Espagne : 140 255 (- 4,2 %) Pologne : 135 402 (+ 10,4 %)
Autriche : 92 034 (+ 6,5 %) Scandinavie : 82 811 (- 26,1 %).
Le marché des seniors est aussi impliqué dans
cette initiatives puisque les touristes qui demandent ses services sont
caractérisés par un age élevé. Les données
sur les comportements des touristes allemands montrent que l'importance
relative du segment du tourisme de remise en forme augmente avec l'âge
des touristes. Un vacancier allemand sur vingt consomme ce type de tourisme
entre 30 et 39 ans,88(*)
mais cette proportion atteint un sur sept pour les plus de 60 ans. On constate
des changements similaires des choix de consommation avec l'âge dans les
autres pays européens et aux Etats-Unis. Combinés au
vieillissement de la population dans les grands pays émetteurs, ces
comportements annoncent une augmentation de la demande pour ces services.
Le comportement des vacances des Allemands
Source : Reiseanalyse 2002, repris dans MKG Consulting, 2004.
On constate alors dans ce tableau, l'importance du
critère « age » dans la décision du choix
d'une destination puisque les vacanciers qui ont plus que 60 ans favorisent le
tourisme de remise en forme ( ou bien tourisme médical
esthétique) avec 14,7 du total et un nombre de plus que 1,5 millions de
touristes en 2004.
c) les soins :
Le tourisme médical esthétique est
motivé par le fait que les soins de confort ne sont pas
remboursés par les caisses d'assurances maladie publiques, ces soins
restent relativement chers et peu accessibles à certaines
catégories sociales de la population des pays développés
par rapport aux prix pratiqués par certains pays émergents comme
la Tunisie, Le niveau de qualité des soins atteint par ces mêmes
pays émergents, d'autres facteurs entrent aussi en jeu tel que les
listes d'attente et la qualité des prestations .
Les soins médicaux à visée
esthétique est un important phénomène de
société dans les pays développés. En
démocratisant ces soins dans les pays développés, et en
répondant à une demande en forte croissance, les pays
émergents favorisent le développement du tourisme médical
esthétique. Le tableau qui va suivre nous montrera les différents
soins ainsi que la moyenne des tarifs utilisés par les prestataires.
Tableau des soins et des tarifs
(TTC)
OPERATION AVEC UN SEJOUR DE 5 NUITS DANS UN HOTEL
5* PRIX TOUT INCLUS EN EUROS ET EN FRANCS SUISSES (CHF). Ces
prix peuvent varier en fonction du taux de change.
TRAITEMENTS
|
PRIX (TTC)
|
VISAGE
|
· Lifting cervico-facial
|
2700 €
|
4200 CHF
|
· Lifting complet
|
3500 €
|
5400 CHF
|
· Otoplastie : oreilles
|
1200 €
|
1900 CHF
|
· Rhinoplastie : nez
|
1800 €
|
2800 CHF
|
LES CHEVEUX
|
· Micro greffes (1200 à 1500)
|
2000 €
|
3100 CHF
|
· Micro greffes (1500 à 2000)
|
2350 €
|
3655 CHF
|
LES SEINS
|
· Plastie mammaire de réduction
|
2700 €
|
4200 CHF
|
· Plastie mammaire d'augmentation (avec
prothèses)
|
2500 €
|
3900 CHF
|
· Lifting des seins sans prothèse (ptose
mammaire)
|
2500 €
|
3900 CHF
|
· Lifting des seins avec prothèses (ptose
mammaire)
|
3000 €
|
4800 CHF
|
LIPOASPIRATION-LIPOSCULPTURE
|
· Abdominoplastie
|
2700 €
|
4200 CHF
|
· Lipoaspiration : 1 à 2 zones (ventre et
hanches)
|
2000 €
|
3100 CHF
|
· Lipoaspiration : complète (plusieurs
zones)
|
2500 €
|
3900 CHF
|
PAUPIERES- BLEPHAROPLASTIE
|
· 4 paupières
|
1700 €
|
2700 CHF
|
Source : Cosmetica Travel
d) le package chirurgie -
vacances :
Passer un séjour agréable au Maroc,
acquérir l'apparence de ses rêves et repartir doré de
soleil et en meilleure forme, le tout à un prix moitié moins
élevé que celui affiché en Europe.
Aujourd'hui, cette nouvelle formule séduit de plus
en plus les Françaises, une formule 2 en 1 qui regroupe
dépaysement et soins, offerte par la plupart des agences de voyage qui
optent pour le tourisme de santé.
En effet, l'agence de voyage avec cette offre joue
l'intermédiaire entre le médecin et le patient souhaitant cette
intervention chirurgicale , alors dans ce cas elle contribue a rapprocher
la distance psychologique entre ses derniers .Le climat agréable, les
magnifiques plages ou le large éventail de loisirs que propose la
Tunisie encouragent un afflux considérable d'Européens soucieux
de leur apparence.
Le package all inclusive présente en effet beaucoup
d'avantages pour le touriste puisqu'il :
- Facilite et diminue les dépenses du voyage tout en
offrant les prestations nécessaires.
- Contribue a rendre le voyage du touriste plus raffiné et
plus agréable en incluant différentes activités de
loisirs, etc.
- Permet au touriste de se concentrer sur son intervention
chirurgicale en débit des autres préoccupations (billet d'avion
et frais d'installations...)
Le package comprend :
· L'intervention chirurgicale
· L'anesthésie
· Les prothèses (s'il y a lieu)
· Le soutien gorge spécial
· La gaine de contention
· Un séjour de 2 nuits à la clinique
· Les consultations pré et post opératoires
· Les honoraires du chirurgien et de l'anesthésiste
· L'utilisation du bloc opératoire
· Les médicaments et les soins post
opératoires par un infirmier à l'hôtel
· Les transferts A /R de l'hôtel à la clinique
et A/R de l'aéroport à l'hôtel
· Le séjour de 5 nuits en demi pension dans
un hôtel 5*
· Un soin relaxant préopératoire (pour un
séjour minimum de 5 nuits à l'hôtel)
Le tourisme médical, certes, est une
tendance séduisante par le prix, par la qualité des soins,
d'accueil et de séjour, et par les compétences des
médecins. Mais qui n'est pas dénuée de risques
surtout quand un problème opératoire arrive ou une complication
grave s'installe alors que le patient se trouve à des milliers de km de
chez lui. Des questions sont souvent posées par les patients et se
demandent ce qu'il faut faire en cas de pépin ? qui assurera
le suivi des actes une fois rentrer chez eux ? la courte durée de
séjour est elle suffisante pour tel acte? Etc.... Les
médecins qui ont l'habitude de cette pratique répondent
facilement à ces questions avec précision et simplicité,
ils ne prennent pas beaucoup de risques. le choix du patient est primordial,
pointu et strict.
2- Cas de COSMETICA Travel :
Etude sur l'agence : Cosmetica
Travel
Nom de l'enseigne : Cosmetica Travel
Slogon : le tourisme médical en toute
confiance !
Secteur d'activité : Tourisme
esthétique
Implantation : Tunisie
Présentation Cosmetica :
Première structure agréee et
spécialisée dans le tourisme médical en Tunisie, Cosmetica
Travel est une marque de tourisme médical gérée
conjointement par la Polyclinique Alyssa et Siroko Travel.
La Polyclinique Alyssa (Société Prominvest) est
une société anonyme au capital de 2100 000 Dinars Tunisiens.
Siroko Travel est une SARL au capital de 100 000 Dinars
Tunisiens, titulaire d'une licence d'agence de voyages catégorie A
n°1515 accordée par l'Office National du Tourisme Tunisien. Siroko
Travel est membre de la Fédération Tunisienne des Agences de
Voyages.
Cosmetica Travel est dirigée par Houssem BEN AZOUZ.Il a
obtenu en 1990 la Maîtrise des Sciences et Techniques de Tourisme
à l'Université de Lille III (France). De 1995 à 1996, il a
occupé le poste de Représentant Genéral de l'Office
National du Tourisme Tunisien pour les Pays-Bas (Amsterdam).
De 1996 à 2000, il a occupé le poste de
Représentant Genéral de l'Office National de Tourisme Tunisien
pour la Grande Bretagne et la République d'Irlande (Londres).
Houssem BEN AZOUZ a ensuite acquis une solide
expérience dans la gestion et le management d'entreprises de
services.
Concept :
Cosmetica Travel est une marque de tourisme médical
gérée conjointement par la Polyclinique Alyssa et Siroko
Travel.
Cosmetica Travel est une structure spécialisée
dans l'organisation de séjours médicaux en Tunisie.
Cosmetica Travel est l'association de compétences
plurielles: médicales et touristiques, fruit d'une collaboration active
entre des professionnels du tourisme, une clinique moderne et l'élite
des chirurgiens tunisiens.
Cosmetica Travel est une équipe
expérimentée qui s'engage à faire de votre voyage en
Tunisie une réussite, en vous réservant une attention
personnalisée tout au long du séjour.
Clefs de succès :
· le meilleur rapport qualité/prix.
· les meilleures infrastructures hospitalières et
hôtelières en Tunisie.
· Une déontologie strictement respectée nous
imposant une discrétion et un anonymat total sur toutes les prestations
servies.
· les meilleurs chirurgiens tunisiens.
· une qualité de service irréprochable.
· des formules tarifaires adaptées à votre
budget, et dans tous les cas, très inférieures aux niveaux des
prix pratiqués en Europe.
Le secteur Tunisien du tourisme
esthétique :
La Tunisie dispose aujourd'hui de plus de 80 cliniques
privées, équipées d'installations aussi performantes que
celles des pays européens...une élite de chirurgiens
spécialistes en chirurgie esthétique qui exerce au niveau
international. Et pourtant, la Tunisie propose des prestations à des
prix deux fois moins élevés qu'en Europe.
Prix :
Les prix des opérations de chirurgie esthétique
ne sont pas bradés en Tunisie :
-La vie est moins chère en Tunisie.
-L'euro vaut plus d'une fois et demi le dinar tunisien, soit
un taux de change très intéressant.
-Les avantages fiscaux accordés par le gouvernement
tunisien encouragent le développement de ce secteur et incitent les
acteurs locaux à investir en formations et équipements.
Tous ces élements se répercutent ainsi de
manière positive sur les prix.
Une opération de chirurgie esthétique
couplée à une semaine de convalescence ou de vacances dans un
hôtel vous coûtera jusqu'à 50% moins cher que la seule
opération en Europe et ce, à qualité de prestation
égale.
Preuve de ce succès, la Tunisie a déjà
accueilli des centaines de patients européens (français, suisses,
anglais, italiens ...).
Produits :
Les produits proposés par Cosmetica sont les
suivants :
· Blépharoplastie
· Rhinoplastie
· Liposuccion
· Oreilles
· Lifting
· Calvitie
· Abdominoplastie
· Chirurgie des seins
· Implants mammaires
· Botox (Allergan Inc)
· Gynécomastie
· Soins
· Esthétiques
Mais on trouve aussi les services proposés à
savoir :
· L'intervention chirurgicale
· L'anesthésie
· Les prothèses (s'il y a lieu)
· Le soutien gorge spécial
· La gaine de contention
· Un séjour de 2 nuits à la clinique
· Les consultations pré et post opératoires
· Les honoraires du chirurgien et de
l'anesthésiste
· L'utilisation du bloc opératoire
· Les médicaments et les soins post
opératoires par un infirmier à l'hôtel
· Les transferts A /R de l'hôtel à la
clinique et A/R de l'aéroport à l'hôtel
· Le séjour de 5 nuits en demi pension dans un
hôtel 5*
Les médias en parlent :
a diffusé le mardi 13 janvier 2004,: "Le marché
de l'éternelle jeunesse". (19'35")
· a diffusé le mardi 09 novembre
2004 "J'ai décidé d'être belle". (13'18")
Dans son journal télévisé du jeudi 17 Mars
2005 à 13h, a diffusé un reportage sur l'organisation
des séjours médicaux et esthétiques en Tunisie par
Cosmetica Travel.
Aujourd'hui, beaucoup de mutations marquent l'activité
touristique et plus précisément le comportement du touriste, dont
l'attitude a changé énormément, puisqu'il
préfère désormais la découverte et la communication
avec les résidents du pays hôte et donne plus d'importance
à l'environnement du pays qu'il visite avec toutes ses composantes
(naturelles, construites, culturelles et sociales). Il faudra donc exploiter
ces mutations et faire de tel sorte qu'elles soient en concordance avec les
politiques de développement touristique des pays récepteurs.
Ce que nous voulons montrer ici, c'est l'importance du
développement de nouvelles formes de tourisme à savoir le
tourisme de santé. Notre intérêt a ces forme plutôt
que d'autre ,se justifie par leur compatibilité avec les conditions de
durabilité d'un coté , et suite aux changements marquants les
motivations du touristes à tout ce qui est tourisme médical , le
tourisme culturel ; faisant connaître au touriste la culture riche
du pays .
L'image de la Tunisie qu'on doit montrer aux étrangers,
orientaux et occidentaux, doit présenter un pays ouvert et moderne d'un
côté, mais préservant son identité de l'autre
coté a travers l'affirmation et la promotion de sa culture locale.
Une telle politique est l'affaire de plusieurs acteurs :
d'abord l'autorité en question (le ministère de tutelle), en
suite le secteur du tourisme, les ONG, la population locale et les
organisations internationales. Cette politique mené par l'administration
du tourisme tunisien, vise en plus du développement du tourisme a
dimension de santé, une réanimation et une réactivation
dynamique de nos richesses culturelles, traditionnelles et écologique et
de nos compétences dans le secteur de la santé .
Si l'action et l'application de cette politique touristique,
qui participe au développement du tourisme de santé et à
la pérennité de l'activité humaine et de
l'écosystème, sont menées convenablement, nous arriverons
à :
· Préserver et intégrer notre
identité dans le produit touristique diversifié, donc nous
arrivons à la valorisation de ce dernier et à son
enrichissement.
· Le tourisme aura un impact positif sur la région
en question, aussi sur le pays en général. Cela permet aux
populations de la région de bénéficier des
retombées touristiques en créant des débouchés
surtout pour les petites classes, comme par exemple celle des artisans.
· Le développement du tourisme de santé
tisse des relations entre les touristes et la réputation du pays
hôte.
· Diversifier le produit touristique et admettre une
stratégie de pénétration pour mieux s'intégrer dans
le marché international.
D'autre part, et pour satisfaire les conditions de
vitalité touristique, la palette de produits offerts doit d'un
côté être aussi large que possible, d'un autre
côté, elle doit satisfaire la clientèle marginale mais dans
un optique d'un développement touristique durable. Les politiques de
diversification du produit touristique suivies par des pays émergeants
tel que la Tunisie, ne doivent pas se faire au dépend de la
qualité des produits eux même. S'agissant de la diversification du
produit touristique, elle doit intégrer un ensemble de choix même
les plus marginalisés, ici nous parlons par exemple de produits tel que
la pêche, les excursions dans des réserves naturelles, la chasse,
les expéditions en 4x4...etc.
Quant au suivi de la compétitivité, qui a
été gagné, le secteur touristique doit investir dans
l'amélioration de la qualité de nos produits touristiques,
innover et intégrés les composantes socioculturelles propre
à la Tunisie dans la multitude des produits proposés plutôt
que la baisse du prix.
Enfin, même si la Tunisie a déjà
emprunté l'itinéraire de durabilité dans son
développement touristique, il reste beaucoup à faire, surtout en
matière d'implication et d'intégration de la population locale
dans le développement touristique. S'imposer comme une destination
« 4 saisons » et drainer une clientèle à haute
contribution séduite par l'hôtellerie de charme, le luxe sans
ostentation et un service à la hauteur des standards internationaux
s'inscrivent dans la nouvelle feuille de route du tourisme tunisien.
* 1 Medlik S. (1995),
Managing tourism
* 2 Clift S. et
Page J. (1996), Health and international Tourism,
* 3 Pollock, A. et
Willims, P. (2000), «Health Tourism Trends: Closing the Gap between Health
Care and Tourism»
* 4 J .M . Keynes,
dictionnaire des théories et mécanismes économiques,
J.Brémond, A.Géladan, Hatier
* 5 Données institut
national de statistique
* 6 Voir tableau principaux
indicateurs touristique
* 7 Le
quotidien ;(2006) p12, 13
* 8 Voir carte touristique
de la Tunisie
* 9 Actualités
Tunisie
* 10 Tourisme
balnéaire
* 11 Forum sur les indices
de la compétitivité
* 12 Données de
l'ONTT, OMT
* 13 Enquête de
l'agence française de développement
* 14 World travel tourism
counil
* 15 Voir tableau les
indices la compétitivité
* 16 Par exemple :
TUI , THOMAS COOCK ; NOUVELLE FRONTIERES....
* 17 Données du site
du TO
* 18 Enquête de
l'agence Française de développement
* 19 Enquête de
l'agence française de développement
* 20 Voir le schéma
si dessous
* 21(Erbes, OCDE,
1979).
* 22 Données du site
officiel de TUI
* 23 Enquête de
l'agence Française de développement
* 24 Données du
salon mondial du tourisme a Brelin
* 25 D'après les
données du groupe Européen d'assurance
* 26 Institut National De
Statistique
* 27 Données del'AFP
sur les exportations des services de santé
* 28 Voir carte touristique
de la Tunisie
* 29
Par exemple : Emissions « Le droit de savoir » (TF1, janvier
2004), « Destination bistouri » (RTL-TVI, mai2004), « J'ai
décidé d'être belle » (M6, 9 novembre 2004), «
Capital » (M6, avril 2005)
* 30 Il y a, en
effet, de très bons chirurgiens et cinq ou six grands
établissements spécialisés en Tunisie.
* 31 Nationa healh
service ;2003 ;
* 32 Voir info carte de la
Tunisie
* 33 l'hebdo touristique,
janvier 2005 ; p 13-15
* 34 Données de
l'ONTT
* 35 Medlik S. (1995),
Managing tourism
* 36 Clift S. et
Page J. (1996), Health and international Tourism,
* 37 Pollock, A.
et Willims, P. (2000), «Health Tourism Trends: Closing the Gap between
Health Care and Tourism»
* 38 Contribution du
tourisme dans le développement de la santé
* 39 Impact de la
santé sur le tourisme
* 40 Voir principaux
indicateurs du tourisme en Tunisie
* 41 L'ontt en
chiffres
* 42 Agence
Française de développement ; le tourisme et le marché
de la santé, (doc de travail)
* 43 Cosmetica Travel,
Estetika Tours
* 44 Source : L'ONTT
en chiffre ; 2006
* THALGO HAMMAMET CENTRE ;
article n 13 p18,19. la presse 13 avril 2006
* 45 Tourisme
info ; chiffres et clés ; mars 2005
* Dont 2185.1
essentiellement pour le tourisme de santé
* * Dont 1003
générés par la consommation du tourisme médical
* #dont plus que 43
établissements offrant des services de tourisme de santé ( des
cures de thalassothérapies et des séjours de chirurgie
esthétique )
* 46 J .M . Keynes,
dictionnaire des théories et mécanismes économiques,
J.Brémond, A.Géladan, Hatier
* 47
Données Institut National de statistique
* 48 Voir
principaux indicateurs de tourisme
* 49 Données de
l'AFP sur le tourisme euro méditerranéen
* 50 Données du
poste « Voyage » de la balance des paiements des pays
émetteurs.
* 51 National Statistical
Office
* 52 Donnée de l'OMT,
juin 2005
* 53 D'après l'agence
française du développement
* 54 Source : Department
of Health services support, Ministry of Public Health, Bangkok,
* 55 Malaysia Institute for
Economic research, « Health tourism to drive earnings », 2003. VIIIe
Plan malaisien.
* 56 Selon le cabinet
Mckinsy
* 57 Les données de
l'agence française de développement
* 58 Une étude sur
le tourisme de santé dans deux pays proches, la Suède et la
Norvège, a montré que les bien meilleures performances de la
première destination s'expliquaient surtout par la différence de
qualité des ressources humaines
* 59 Voir les
indicateurs de santé en Tunisie
* 60 D'après le
forum de Davos (voir 1ere partie)
* 61 Voir tableau 2 des
centres de thalassothérapie
* 62 Cosmetica
Travel ; label esthétique ; Ace esthétique...
* 63 D'après une
enquête faite sur les échanges
Euro-meditéranéen
* 64 D'après les
chiffres de L'ontt en 2004
* 65 Clinique El
Amen
* 66 D'après
l'enquête de l'agence Française de développement
* 67 Les nouveaux produits
comme : le tourisme de congrès, le tourisme golfique, le tourisme
médical ...
* 68 La fuite des
cerveaux
* 69 Définition de
MEDLIK
* 70 Voir forum
économique de Valos dans la première partie
* 71 D'après une
enquête faite dans la région du Cote d'Azur en 2003
* 72 La Tunisie ; le
Maroc, l'Espagne, la Croatie et la Turquie
* 73 Données de
l'enquête
* 74 Conférence des
nations unis sur le LES TIC ET LE TOURISME DANS UNE OPTIQUE
DE DÉVELOPPEMENT
* 75 Organisme de gestion
des destinations
* 76 Données de la
CNUCED sur le développement des TIC
* 77 Système de
gestion des destinations (Amadeus)
* 78 D'après le
rapport du CNUCED
* 79 La presse du 27 Mars
2006
* 80 Données du
rapport mondial de Davos sur les TIC
* 81 Cette stratégie
sera explicité dans le paragraphe suivant (b)
* 82 Tozeur : pôle
d'attractions touristique du sud de la Tunisie (voir localisation sur carte)
* 83 Le droit de savoir
(mardi 9 novembre 2005) ; envoyé spécial (le marché
de l'éternelle jeunesse) ; magazine ELLE
* 84 Les bureaux
de l'ONTT a l'étranger
* 85 Turkey welcomes you :
ça veut dire en français la Turquie vous souhaite la bienvenue
* 86 Citation du
grand couturier Esthée Lauder
* 87 D'après
Tourismag
* 88 Voir tableau du
comportement des vacanciers Allemands
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