2- Composition taxinomique et variation
spatio-temporelle des disponibilités alimentaires
2.1- Composition taxinomique du peuplement de proies
L'inventaire faunistique réalisé dans les trois
stations d'échantillonnage, nous a permis de recenser une large
variété de proies invertébrées (234 espèces)
dont la classe des insectes est la plus dominante (223 espèces) tant en
nombre d'espèces qu'en terme d'abondance en nombre.
Dans l'espace et dans le temps, les insectes sont
représentés essentiellement par les coléoptères,
les hyménoptères et les diptères, suivis par les
arachnides (les aranéides).
Nos résultats sont comparables avec ceux obtenus
à Tizi-Ouzou, à la basse vallée de la Soummam et dans
l'Algérois. BENTAMER (1998), en étudiant les
disponibilités alimentaires de la Cigogne blanche et du Héron
garde-boeufs dans la région de Tizi-Ouzou, a noté la dominance
des insectes avec un total de 60 espèces inventoriées, dont 29
espèces de coléoptères. De même, SALMI (2001), dans
la basse vallée de la Soummam, a mentionné de forts taux
d'insectes dans les disponibilités alimentaires du Héron
garde-boeufs (183 espèces) avec une prédominance des
coléoptères (101 espèces). Dans la Mitidja orientale,
SETBEL (2003), a recensé un total de 236 espèces animales
réparties en 7 classes, parmi lesquelles, les insectes
prédominent avec 200 espèces et les coléoptères
étant les plus fréquents avec 116 espèces.
Bien que le dispositif d'échantillonnage n'a
touché qu'une partie de la faune invertébrée de la
région, nous pouvons considérer que cette dernière
présente une assez bonne diversité tant invertébrée
que vertébrée nécessaire à l'alimentation et au bon
développement des deux échassiers étudiés.
2.2- Variation spatio-temporelle des peuplements de proies
potentilles recensées dans les gagnages
2.2.1- Variation spatiale des peuplements de proies
potentilles
L'étude de la répartition spatiale des
invertébrés recensés, nous a permis de constater que
l'abondance relative des invertébrés capturés ne montre
pas une grande variation entre les
trois milieux d'échantillonnage. Nous avons
recensé 1.943 individus dans la culture basse, 1.748 dans le milieu
humide et 1.695 dans la pelouse naturelle.
La richesse totale la plus élevée est
notée dans la pelouse naturelle, suivie par le milieu humide et la
culture basse. Cependant, l'indice de diversité de SHANNON montre que le
milieu humide abrite les peuplements de proies les plus diversifiés.
La présence de l'eau ainsi que la diversité du
couvert végétal de la zone humide, caractérisée par
une couverture permanente de Medicago saliva, Malva
sylvestris, Taraxacum sp., Plantago coranopus,
Phalaris minor, Carex hirta, Athemis pedunculata,
Melilotus sp., Buta sp., et Calendula arvens, et du
couvert végétal de la pelouse naturelle
échantillonnée, caractérisée par une
végétation herbacée dominée par : Althaea
sp., Paronychia argentea, Erodium guttatum, Anthemis
montana, Hordeum annua, Adonis annua, Murrubium
alyssum, Urtica dioica et Carlina acaulis, ainsi que la
présence du bétail dans ces deux milieux pâturés,
favoriseraient un bon développement des coléoptères, des
hyménoptères et de plusieurs autres catégories
d'invertébrés.
En deuxième lieu, le type de végétation
dans les milieux cultivés échantillonnés
(céréales, cultures fourragères et parfois labours) et
l'intensité du travail du sol et son enrichissement en fumier
expliqueraient l'abondance des coléoptères, des
hyménoptères et des orthoptères dans ces milieux.
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