7.2- Synthèse climatique
7.2.1- Diagramme ombrothermique de GAUSSEN
Le diagramme ombrothermique de GAUSSEN permet de
déterminer les périodes sèches et humides de n'importe
quelle région à partir de l'exploitation des données des
précipitations mensuelles et des températures moyennes mensuelles
(DAJOZ, 2003).
D'après FRONTIER et al. (2004), les diagrammes
ombrothermiques de GAUSSEN sont constitués en portant en abscisses les
mois et en ordonnées, à la fois, les températures moyennes
mensuelles en (°C) et les précipitations mensuelles en (mm).
L'échelle adoptée pour les pluies est double de celle
adoptée pour les températures dans les unités choisies. Un
mois est réputé «sec» si les précipitations sont
inférieures à 2 fois la température moyenne, et
réputé «humide» dans le cas contraire (FRONTIER et
al., 2004).
Pour localiser les périodes humides et sèches de
la région de Batna, nous avons tracé deux diagrammes
ombrothermiques pour les périodes allant de 1913-1938 et 1980-2006 (Fig.
8).
- A partir de ces diagrammes nous pouvons faire les observations
suivantes :
Chapitre II- Cadre d'étude
(A)
Température (°C)
30
Pluviométrie 60
(mm)
50 40 30 20 10 0
25
20
15
10
5
0
I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII
Mois
Pluviométrie (mm)
I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII
(B)
Température (°C) 30
25 20 15 10 5 0
Mois
Température (°C) Pluviométrie (mm)
|
Période humide
|
|
Période sèche
|
Figure 8- Diagrammes ombrothermiques de GAUSSEN de la
région de Batna pendant les périodes allant de 1913-1938 (A)
et 1980-2006 (B).
Le diagramme ombrothermique de la région de Batna pour
la période allant de 1913 à 1938 fait apparaître deux
périodes bien distinctes, l'une sèche et chaude s'étalant
sur 5 mois, depuis juin jusqu'à octobre, et l'autre humide et froide
allant de novembre jusqu'à mai.
Concernant la période récente, allant de 1980
à 2006, nous observons également les mêmes périodes,
l'une sèche et chaude et l'autre humide et froide. La période
sèche et chaude s'étale sur 5 mois, allant de juin jusqu'à
octobre, alors que la période humide et froide s'étale sur les
mois allant de novembre jusqu'à mai.
7.2.2- Climagramme d'EMBERGER
Le système d'EMBERGER permet la classification des
différents climats méditerranéens (DAJOZ, 1985-2003).
Cette classification fait intervenir deux facteurs essentiels, d'une part la
sécheresse représentée par le quotient pluviothermique
Q en ordonnées et d'autre part la moyenne des
températures minimales du mois le plus froid en abscisses. Il est
défini par la formule simplifiée suivante (STEWARTE, 1969) :
P : pluviométrie annuelle en
mm.
M : température moyenne maximale
du mois le plus chaud en °C. m :
température moyenne minimale du mois le plus froid en °C.
Le quotient pluviothermique est d'autant plus
élevé que le climat est plus humide (DAJOZ, 1985). FAURIE et
al. (1998-2003) avancent que cet indice n'est vraiment établi que
pour la région méditerranéenne et qu'en fonction de la
valeur de ce coefficient on distingue les zones suivantes :
- humides pour Q > 100 ;
- tempérées pour 100 >
Q > 50 ; - semi-arides pour 50 >
Q > 25 ; - arides pour 25 > Q
> 10 ;
- désertiques pour Q < 10.
Afin de déterminer l'étage bioclimatique de la
région de Batna et la situer dans le climagramme d'EMBERGER, nous avons
calculé le quotient pluviothermique Q avec des
données climatiques calculées sur deux périodes, de 25
ans Q1 (1913-1938) et de 27 ans
Q2 (1980-2006).
346
Q1 = 3,43 = 35,62
3 3,44 0,1 3
-
3 3 0,8
Q2 = 3,43 = 34,38
3 3,3 0,3
-
Malgré la différence de 1,24 entre
Q1 et Q2, la région
de Batna est toujours classée dans l'étage bioclimatique
semi-aride à hiver frais (moyenne des températures minimales du
mois le plus froid janvier, est de 0,3 °C pour la période 1913-1937
et 0,13 °C pour la période 1980- 2006).
En conclusion, nous pouvons dire que, le climat de la
région de Batna est de type semi-aride à hiver frais pour toutes
les cuvettes et reliefs, à l'exception de la zone des hautes plaines de
l'Est qui sont plus ou moins exposées au nord, alors qu'il est
sub-humide à hiver frais, grâce à l'avancée de
l'imposant massif des Aurès (ANONYME, 2005).
Selon HUNTLEY et al. (2006), les changements climatiques
potentiels sont donc une cause pour une inquiétude considérable
quant à leur impact sur la biodiversité.
Les oiseaux, avec les autres organismes, sont supposés
répondre aux changements climatiques de l'une des deux manières :
ils peuvent faire des adaptations aux nouvelles conditions de vie, ou ils ont
une réponse spatiale en ajustant leur distribution géographique.
L'espèce incapable d'accomplir une réponse suffisante par l'un ou
l'autre mécanisme ou par les deux sera à risque d'extinction
(HUNTLEY et al., 2006).
Ces auteurs rajoutent que sans mise en oeuvre de nouvelles
mesures de conservation, ces impacts seront sévères et
vraisemblablement aggravés par les changements de la répartition
des terres associée à la fragmentation de l'habitat.
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