2.4. La caractérisation agro-morphologique et
quelques exemples d'études réalisées
La caractérisation agro-morphologique est un processus
de notation de tous les caractères observables qui pourraient permettre
d'identifier les variétés ou les accessions d'une collection.
Elle peut se réaliser sous diverses formes selon les objectifs
assignés. Aux Philippines, Caldo et al. (1996) ont
effectué une étude pour évaluer la diversité
morphologique de 84 lignées ancestrales des écotypes de riz des
Philippines. La recherche a conclu que 5 des paramètres permettent de
faire une discrimination au sein de la population.
De la même manière, d'autres études se
sont intéressées aux écotypes traditionnels et/ou modernes
à la fois. Au Burkina Faso, Moukoumbi (2001) avait
caractérisé des lignées intra spécifiques (O.
sativa x O. sativa) et des lignées interspécifiques
(O. glaberrima x O. sativa) pour leur adaptabilité
à la riziculture de bas-fond. Douze paramètres ont
été mesurés et comme résultats, l'auteur est
parvenu à identifier que le type pluvial strict (O. glaberrima
x O. sativa japonica) et le type bas-fond (O. glaberrima x
O. sativa indica ; O. sativa x O. sativa) pourraient
s'adapter à la riziculture de bas-fond. Les deux études
précédemment citées ont été menées
par l'utilisation des mêmes descripteurs morphologiques, mais les
objectifs diffèrent. Celle de Caldo et al. (1996) vise les
lignées pouvant être utilisées pour des fins
d'amélioration tandis que celle de Moukoumbi (2001) s'est fait afin de
pouvoir conseiller les producteurs sur les variétés qui
s'adaptent mieux aux bas-fonds.
Dans le cas de notre étude, nous allons au-delà
pour non seulement combiner les deux objectifs précédemment
cités, mais aussi nous comptons inventorier les différents
écotypes de riz disponibles au Bénin ce qui va permettre une
préservation du matériel contre sa disparition. C'est la
première fois qu'un tel travail se fait sur le riz au Bénin ;
d'autres ayant été faits pour les spéculations telles que
le niébé, le sorgho, le mil etc. En effet, Affonkpon et
Détongnon (2001) ont évalué et identifié des
variétés de niébé par rapport à la
production en graines et en fanes, sur une population de 49
variétés. Détongnon et al. (2002) ont
évalué le comportement agronomique de 5 variétés
améliorées de niébé à cycle court dans les
bas-fonds
rizicoles au centre Bénin. Oumar et al. (2003)
ont fait une évaluation morphologique des écotypes de mil au
Bénin. Adjassè (2009) a caractérisé les
écotypes de Sesamun radiatum du Bénin. Comme nous
l'avions ci-dessus énuméré, aucune étude de
caractérisation morphologique du riz à l'instar de la nôtre
n'a jamais été réalisée au Bénin sur le riz
béninois. Mais, Bakpé (2010) a quant à lui
caractérisé des accessions de l'espèce africaine O.
glaberrima en provenance du Libéria. Il a mesuré 17
caractères quantitatifs et 22 caractères qualitatifs sur 299
accessions. Toutefois, nous signalons que des travaux à but
précis ont été réalisés par le passé.
Ainsi, Tia (2006) a caractérisé 204 accessions de l'unité
de ressource génétique d'ADRAO. L'objectif visé par cette
étude était de déterminer les différents groupes
homogènes qui existaient au sein de la population ; de même que
les caractères qui permettent de les différencier. Pour ce fait,
26 paramètres agro-morphologiques avaient été
mesurés. En 2008, Sanni a étudié la variation
génétique au sein d'une population de 18 NERICAs de plateau.
Moukoumbi et al. (2011) ont présenté les
résultats d'une étude réalisée au Bénin et
qui avait pour objectif d'évaluer la diversité
phénotypique au sein des populations interspécifiques de riz sur
la base de paramètres morphologiques. Au total, 23 paramètres ont
été mesurés sur 78 accessions d'AfricaRice.
3. MILIEU D'ETUDE
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