9.3. Pratiques paysannes de gestion des débris
d'Acacia auriculaeformis et régénération
générative naturelle de l'espèce sur les stations
forestières du Sud-Bénin
9.3.1. Pratiques paysannes de gestion des débris
d'Acacia auriculaeformis
Le brûlis demarre l'operation de regeneration
d'Acacia auriculaeformis par voie generative. La
pratique paysanne est retenue comme pratique temoin (T) et, elle est comparee
aux techniques ameliorees de gestion de matière organique (Paillis ou
enfouissement des Émondes ou de Litière) avec un complement
d'azote. Le test d'analyse de la variance est relatif à la comparaison
d'un facteur du point de vue d'une variable à savoir le rendement en
grains. Le nombre total d'observations soumises à l'analyse de la
variance est de 56. Les resultats de l'analyse de la variance sont presentes
dans le tableau LI et ils permettent de noter qu'il existe une difference
hautement significative entre les niveaux du traitement (Emonde, litière
et temoins) avec une probabilite de 0,0001.
Tableau LI. Analyse de variance pour les
traitements
Source Degre de liberte Type III SS Carre des moyennes
Valeur de F P>F
Traitement 2 78253115.53 39126557.76 29.86 <0.0001
Le test de Newman et Keuls a ete effectue à la
suite de l'ANOVA (tableau LII).
Tableau LII. Test SNK de structuration de moyennes pour
les traitements litiere,
emondes et t6moins
Doses d'azote
|
Témoins
|
Emondes
|
Litière
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Moyenne
|
1599,1a
|
4690,7b
|
5152,4c
|
Nombre
|
8
|
24
|
24
|
Les valeurs moyennes, affectees des lettres differentes
sur une meme ligne sont significativement differentes (p<0,05 ).
On note des resultats du test que Litière et
Emonde forment le groupe des niveaux du traitement donnant un fort rendement en
grains. Le temoin, qui est la pratique paysanne du brûlis ici fait sur
des debris d'exploitation d'A. auriculaeformis forme
le deuxième groupe. Le rendement du traitement temoin est faible, le
tiers de celui obtenu avec le groupe litière et emondes. Ces resultats
sont conformes à ceux de Fonton et al. (2002b)
qui ont trouve le brûlis peu performant sur le rendement du maïs
grain compare aux emondes en mode de
gestion paillis. Oguntala (1980) au Nigeria dans la
réserve forestière de Olokemeji explique cette faiblesse du
rendement par le fait que le brûlis peut être au détriment
de l'écosystème, conduisant à de considérable perte
en azote dans l'horizon supérieur sans aucune source de remplacement.
Pourtant, Louppe et al. (1998) à Korhogo au
Nord de la Côte d'Ivoire trouvent un avantage au traitement brûlis
sur le mulch des résidus d'exploitation et des litières d'une
jachère d'A. auriculaeformis de 6 ans. Le
rendement maïs grain à 15 p.c. d'humidité a
été de 1.740 kg.ha-1 pour le brûlis contre 1.050
kg.ha-1 pour l'épandage de litières. Toutefois, ce
rendement maïs sur brûlis d'A.
auriculaeformis de 1599 kg.ha-1 obtenu à la
station de Ouèdo reste largement au-dessus du rendement linéaire
moyen national sur les 10 dernières années, 1150
kg.ha-1 (Anonyme, 2004). Ce qui traduit la performance de la
jachère plantée d'Acacia traitée
en brûlis traditionnel.
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