Chapitre 9 : Tests de technologies de gestion
des émondes et litières du système Acacia -
maïs
9.1. Tests de technologies ou façons culturales
en station
Les resultats relatifs aux tests de technologies ou
façons culturales de gestion (paillis et enfouissement) de la
matière organique (emondes et litières) avec ou sans apport
d'azote complementaire sous forme d'uree, sont obtenus pendant la
première saison de la campagne 2002/2003 à la station
forestière de Ouèdo.
L'analyse de la variance comparant les moyennes de
rendement maïs grain à 15 p.c. d'humidite a revele de differences
significatives seulement pour les apports complementaires d'uree (p = 0,0165).
La comparaison des moyennes de rendement maïs-grain à 15 p.c.
d'humidite relative aux deux autres facteurs à savoir : source de
matière organique et la gestion avec les deux modalites paillis et
enfouissement n'a pas presente de difference significative (p > 0,05).
L'apport complementaire d'uree est significatif seulement à la dose de
60 kg.ha-1 (p < 0,05). Le test de SNK a permis d'observer les
structurations de moyennes de rendement maïs grain comme mentionnees dans
le tableau XLVI.
Tableau XLVI. Rendement en kg.ha-1 maïs-grain a 15
p.c. Effet des facteurs matière
organique d'Acacia auriculaeformis mode de
gestion et apport complémentaire d'urée, campagne 2002/2003
Ouèdo
Matière organique
|
Mode de Gestion
|
Apport complémentaire d'urée
|
Emondes
|
Litière
|
Paillis
|
Enfouis
|
0kg.ha-1
|
30 kg.ha-1
|
60 kg.ha-1
|
4696,7a
|
5152,4a
|
4937,1a
|
4906a
|
4189,9b
|
5167,5b
|
5407,2a
|
Probabilité 0,1914
|
Probabilité 0,9291
|
Probabilité 0,0165
|
Les valeurs moyennes, affectées des lettres
différentes sur une meme colonne sont significativement
différentes (p>0,05 ).
A partir de l'analyse des donnees du tableau XLVI, il
n'a ete observe de differences significatives (p > 0,05) ni entre les
matières organiques, ni entre leurs deux modes de gestion. Il
apparaît que c'est seulement au niveau d'apport complementaire d'uree
qu'il y a une difference significative (p < 0,05).
L'apport complementaire d'uree de 60
kg.ha-1 a permis un rendement maïs grain de 5407,2
kg.ha-1, soit un gain theorique de 1217,3 kg.ha-1 de
maïs grain QPM Obatanpa.
Les resultats relatifs à l'effet de differentes
techniques culturales sur l'efficacite de la matière organique
d'Acacia auriculaeformis sur le rendement du
maïs grain sont obtenus pendant la deuxième saison de la campagne
agricole 2003/2004 à la station forestière de Ouèdo avec
32 observations.
L'analyse de la variance revèle une difference
hautement significative entre les matières, les modèles de
gestion et entre les interactions matières et gestion (p < 0,0001).
Toutefois, les moyennes de rendement relatif à la comparaison entre les
doses d'apport complementaire d'uree ne sont pas statistiquement differentes
(p= 0,1114). L'interaction matière organique, gestion et apport
complementaire d'uree sont cependant significatives (p = 0,0011).
Le test multiple de Duncan donne les structurations de
moyennes de rendement en Azote de maïs-grain à 15 p.c. qui sont
resumees au tableau XLVII.
Tableau XLVII. Rendement en kg.ha-1 de mals a 15 p.c.
d'humidité Effets des
facteurs mati6res organiques d'Acacia
auriculaeformis, mode de gestion et apport complémentaire
d'urée a Ou6do
Mati6re organique
|
Gestion
|
Apport complémentaire urée
|
Emonde
|
Litières
|
Paillis
|
Enfouis
|
0 kg/ ha-1
|
60 kg/ ha-1
|
2908,5a
|
2597,75b
|
2559,56b
|
2946,69a
|
2685,88a
|
2820,38a
|
Probabilité 0,0008
|
Probabilité <0,0001
|
Probabilité 0,111
|
Les valeurs moyennes, affectées des lettres
différentes sur une meme ligne sont significativement différentes
(p>0,05 ).
L'apport complementaire d'uree respectivement aux
doses 0 et 60 kg.ha-1 ne presente pas de difference significative
quant aux moyennes, rendement maïs-grain à 15 p.c.
d'humidite.
On note du tableau XLVII qu'entre les deux sources de
matières organiques (emondes et litières), qu'entre les deux
modes de gestion (paillis et labour d'enfouissement) et leur interaction
(sources de matière organique et modes de gestion) les differences sont
significatives (p<0,05). Ainsi, pour chacune des deux matières
organiques (emondes et litière), les deux modes de gestion (paillis et
enfouis) on observe de differences hautement significatives
(p<0,001).
De cette analyse statistique, on tire que le rendement
maïs grain avec l'application des emondes est superieur au rendement
maïs grain avec
l'application de la litière et que le rendement
maïs grain obtenu avec le labour d'enfouissement est supérieur au
rendement maïs grain avec le paillis. En ce qui concerne les
résultats des deux modes de gestion des matières organiques, ils
constituent les réponses agronomiques attendues de l'application des
conclusions des travaux de Agbahungba et Assa (2000) que l'enfouissement
décompose plus vite les émondes d'A.
auriculaeformis que le paillis et qu'en conséquence, il
facilite plus le relèvement de la fertilité et par
conséquent le croît de rendement de récolte que le paillis.
Cependant, Fonton et al. (2002b) dans une
étude relative à la performance d'Acacia
auriculaeformis dans le système agroforestier au
Sud-Bénin avec des formes de gestion des émondes
d'Acacia auriculaeformis (brûlis, enfouissement
et paillis) avec le maïs, ont ressorti que le paillis est la forme la plus
appropriée avec un rendement en grain de 1,14 t/ha avec la
variété TZPB-SR. Il faut signaler que leurs observations
étaient dans un cadre de culture en couloirs marquée de
compétition arbre-culture (Acacia-maïs).
Par ailleurs, le paillis est plus en faveur des écosystèmes
présentant un déficit hydrique ou pour les années
déficitaires comme c'est le cas pour Zouzouvou de 1996 à 2001
(Anonyme, 2002b), l'une des stations de référence.
Pour la supériorité de rendement avec
les émondes sur le rendement avec les litières, Oorts
et al. (2003) dans une étude comparative de la
composition biochimique de feuilles fraîches (émondes) et de
feuilles sénescentes (litière) de 7 arbres à but multiples
dont Gliricidia et Leucaena
ont observé que les émondes sont plus riches en C, N et
polyphénol que les litières.
Pour, les résultats du tableau XLVII, diverses
conditions de la station peuvent masquer la tendance labour
enfouissement>paillis constatée par Agbahungba et Assa (2000)
notamment dans les conditions de bonne pluviométrie où le
rendement potentiel est atteint. Dans la pratique et surtout dans le cadre de
cette étude, le brûlis se fait sur une biomasse plus importante,
constituée par des résidus ou débris de récolte ou
d'exploitation.
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