4.5. Pratiques paysannes de gestion des débris
d'A. auriculaeformis et régénération naturelle de
l'espèce sur les stations forestières du Sud-Bénin
4.5.1. Pratiques paysannes de gestion des débris
d'A.
auriculaeformis
L'un des objectifs de l'introduction
d'A. auriculaeformis au Bénin est de
suppléer la jachère traditionnelle par une jachère
plantée de légumineuses forestières. La jachère
forestière améliorée est censée simuler les effets
de la culture itinérante (Young, 1995). Les parcelles exploitées
sont distribuées aux ouvriers agricoles et petits paysans qui
exécutent le brûlis et le semis du maïs sans apport de fumure
minérale. Le maïs est récolté en juillet-août.
Avant la récolte des carrés de rendement sont installés
dans les parcelles sur les stations de Pahou et de Ouèdo. Les grains de
maïs sont pesés et les poids ramenés à 15 p.c.
d'humidité.
4.5.2. Régénération naturelle d'A.
auriculaeformis par voie
générative
La pratique de la régénération
naturelle sur les trois stations forestières du Sud-Bénin
procède de traitement simple pour aboutir à une remise en
forêt naturelle d'A. auriculaeformis par voie
générative de parcelles plantées après exploitation
(Figure 27). La technique est expérimentée dans des parcelles
de
plantation de 6 à 10 ans d'âge. Elle
s'appuie sur la participation de petits paysans ou manoeuvres agricoles en
quête de terre pour la production de maïs (Agbahungba,
1982).
1
3
2
Tiges de maïs
Souche d'Acacia auriculliformis
Semis naturels d'Acacia
auriculliformis
1
2
3
Figure 27. Agroforesterie et regeneration naturelle
d'Acacia auriculaeformis par voie
generative a la station de Ouedo
Après la distribution des parcelles aux
paysans, un calendrier des activités est conduit par le chef de station.
La parcelle est exploitée au mois d'avril à la période de
préparation des champs. L'approche méthodologique de la
régénération naturelle est la suivante :
Acacia auriculaeformis est une essence
forestière de tempérament héliophile. La plante est
présente sous forme de graines dans le sol du site à la suite des
fructifications antérieures. Ce potentiel séminal
édaphique de l'espèce est inhibé par un tapis radiculaire
très dense surmonté d'une épaisse couche de
litière. L'exploitation forestière
ouvre le couvert. Le brûlis traditionnel du
dispositif, pour le semis du maïs, allège la charge de
litière et contribue à la gestion des débris
végétaux issus de l'exploitation. Le «feu forestier »
active la levée de dormance des graines d'Acacia
auriculaeformis. Une abondante régénération
naturelle de jeunes semis d'A. auriculaeformis
s'installe dès les pluies lorsque le sol est suffisamment humide au mois
de juin sur les parcelles.
L'inventaire des jeunes semis a été
fait sur chacune des stations forestières suivant la méthode de
transects et de quadrats carrés ou circulaires utilisés dans les
études de terrain d'Anderson et Ingram (1993). Le cheminement des
transects d'inventaire est le même sur les 3 stations (Figure 28). Un
quadrat rigide carré de 0,5 m de coté est utilisé pour le
comptage des jeunes semis. Un ruban et un cordeau sont utilisés pour
déterminer les quadrats circulaires de 5 m de diamètre et plus
pour les plants plus âgés.
30-50 m
Figure 28. Dispositif d'installation des quadrats
d'inventaire des semis naturels
Pour les arbres de deux ans d'âge, les mesures
ont porté sur la circonférence à hauteur d'homme, la
hauteur totale des arbres suivant la méthode décrite par Sokpon
et al. (2001). A partir de ces données, il a
été possible d'estimer les volumes ligneux selon Dawkins (1961)
cité par Sokpon (1995) avec:
Vt = 0,555 x rr/4x D2 x Ht (18),
où:
· Vt est le volume aérien total d'un arbre
quelconque jusqu'à 4 cm de découpe,
· D est le diamètre de l'arbre à
hauteur d'homme,
· Ht, la hauteur totale de l'arbre.
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