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Dynamique de la matière organique d'Acacia auriculaeformis (Cunn. A. ) ex Benth.(Mimosaceae). Et influence de la fertilisation organique et minérale dans les systèmes agroforestiers

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par Aballo Georges Agbahungba
Université de Cocody- Abidjan - Docteur de l'Université de Cocody- Abidjan 2007
  

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    République de Côte d'Ivoire

    ~~~~~~~~~~~~~

    Ministère de l'Enseignement Supérieur Année Universitaire 2006-2007

    et de la Recherche Scientifique

    Université de Cocody-Abidjan UFR des Sciences de la Terre

    N° d'ordre : 499/2007 et des Ressources Minières

    Laboratoire de Pédologie et de Géologie Appliquée

    THÈSE

    Présentée à l'UFR des Sciences de la Terre et des Ressources Minières
    de l'Université de Cocody - Abidjan

    Pour obtenir le titre de
    DOCTEUR DE L'UNIVERSITÉ DE COCODY- ABIDJAN
    Spécialité : PÉDOLOGIE

    par

    M. AGBAHUNGBA Aballo Georges

    THÈME
    DYNAMIQUE DE LA MATIÈRE ORGANIQUE D'Acacia auriculaeformis (Cunn. A.)
    ex Benth.(Mimosaceae) . ET INFLUENCE DE LA FERTILISATION ORGANIQUE ET
    MINÉRALE DANS LES SYSTEMES AGROFORESTIERS
    D'Acacia A BASE DE MAÏS : Zea mays L.(Poaceae), DANS LE SUD du BENIN

    Soutenue publiquement le 13 Août 2007 devant le jury composé de :

    M. AKA Kouamé Professeur Titulaire,Université de Cocody- Abidjan Président

    M. TRAORÉ Dossahoua Professeur Titulaire,Université de Cocody- Abidjan Rapporteur

    M. BIEMI Jean Professeur Titulaire,Université de Cocody- Abidjan Rapporteur

    Dr YORO Gballou Directeur de Recherche, CNRA Gagnoa Examinateur

    M. ASSA Ayémou Professeur Titulaire,Université de Cocody- Abidjan Directeur de Thèse

    Table des matières

    Table des matières i

    Liste des sigles et abréviations viii

    Avant-Propos x

    Dédicace xiv

    Liste des tableaux xv

    Liste des figures xix

    INTRODUCTION 1

    INTRODUCTION 2

    PREMIÈRE PARTIE : 10

    REVUE DE LITTÉRATURE ET 10

    CADRE DE L'ÉTUDE 10

    Chapitre 1 : Synthèse bibliographique 11

    1.1. Acacia auriculaeformis 11

    1.1.1. Généralités sur Acacia auriculaeformis (Cunn. A.) ex Benth. 11

    1.1.2. Distribution géographique 11

    1.1.3. Exigences écologiques 11

    1.1.4. Utilisations 12

    1.2. Matière organique 13

    1.3. Importance de la culture du maïs : Zea mays L. (Poaceae) 20

    1.3.1. Importance des systèmes de cultures à base de maïs dans le SudBénin 22

    1.3.2. Récentes politiques agricoles au Bénin et leur impact sur la production du maïs 24

    1.4. Thématique de la fixation biologique de l'azote 26

    1.4.1. Symbioses fixatrices d'azote 27

    1.4.2. Equation chimique de la fixation biologique d'azote 27

    1.4.3. Méthodes de mesure de la fixation d'azote 28

    1.4.3.1. Méthode par différence d'azote 28

    1.4.3.2. Méthode des bilans (Anderson et Ingram, 1993) 29

    1.4.3.3. Méthode de réduction de l'acétylène (test de l'ARA) 29

    1.4.3.4. Analyse des composés azotés du xylème 30

    1.4.3.5. Méthodes isotopiques 30

    1.4.3.6. Evaluation du nombre et du poids des nodules 32

    Chapitre 2 : Cadre de l'étude 34

    2.1. Milieu physique 34

    2.1.1. Bénin 34

    2.1.1.1. Climat 34

    2.1.1.2. Géomorphologie et types de sol 36

    2.1.1.3. Végétation 36

    2.1.2. Sud du Bénin 40

    2.1.2.1. Climat 42

    2.1.2.2. Géomorphologie et types de sol au Sud du Bénin 43

    2.1.2.3. Sols du Sud-Bénin 45

    2.1.3. Végétation 47

    2.1.4. Activités humaines 49

    2.2. Présentation des stations forestières d'étude 49

    2.2.1. Station forestière de Pahou 49

    2.2.2. Station forestière de Sèmè 53

    2.2.3. Station forestière de Ouèdo 55

    DEUXIÈME PARTIE : 58

    MATÉRIEL ET MÉTHODES 58

    Chapitre 3 : Matériel 59

    3.1. Matériel végétal 59

    3.1.1. Matériel végétal d'Acacia auriculaeformis 59

    3.1.2. Matériel végétal maïs 59

    3.2. Intrants 60

    3.3. Equipement 60

    Chapitre 4 : Méthodes 61

    4.1. Évolution des sols sous Acacia auriculaeformis 61

    4.1.1. Cadre d'implantation de l'essai 61

    4.1.2. Plan d'implantation de l'expérimentation 62

    4.1.2.1. Parcelles témoins 62

    4.1.2.2. Parcelles de 5 ans d'âge (P4-93 Pahou) 62

    4.1.2.3. Parcelles de 8 ans d'âge 62

    4.1.2.4. Parcelles de 11 ans d'âge 62

    4.1.2.5. Plantation de 18 ans d'âge 63

    4.1.3. Caractéristiques analytiques 63

    4.2. Caractérisation de la matière organique d'Acacia auriculaeformis 63

    4.2.1. Caractérisation chimique de la litière sous les plantations d'Acacia auriculaeformis à Pahou 64

    4.2.2. Caractérisation des émondes d'Acacia auriculaeformis 66

    4.2.2.1. Caractérisation du potentiel chimique des émondes récoltées sur les trois stations 66
    4.2.2.2. Décomposition des émondes d'
    Acacia auriculaeformis sur les

    trois stations 66

    4.3. Étude des capacités symbiotiques d'Acacia auriculaeformis dans trois types de sols dans le Sud du Bénin 71

    4.3.1. Substrat des pots 72

    4.3.2. Caractérisation physique et chimique des sols des trois localités 73

    4.3.3. Description du dispositif de recherche (Figure 22) 74

    4.3.4. Traitements 76

    4.4. Tests de technologies ou façons culturales de gestion de deux types de matière organique (émondes et litière) du système Acacia auriculaeformis-Maïs 78

    4.4.1. En station 79

    4.4.2. En milieu réel 80

    4.5. Pratiques paysannes de gestion des débris d'A. auriculaeformis et régénération naturelle de l'espèce sur les stations forestières du SudBénin 81

    4.5.1. Pratiques paysannes de gestion des débris d'A. auriculaeformis 81

    4.5.2. Régénération naturelle d'A. auriculaeformis par voie générative 81

    4.6. Situation d'adoption (adoptabilité) des technologies à base d'Acacia 84

    4.7. Paramètres d'étude 85

    4.8. Analyses statistiques 86

    TROISIÈME PARTIE : 88

    RÉSULTATS ET DISCUSSION 88

    Chapitre 5 : Description des fosses pédologiques 89

    5.1. Évolution des sols sous Acacia auriculaeformis 89

    5.1.1. Description pédologique 89

    5.1.1.1. Description du profil P1-90 Pahou 89

    5.1.1.2. Description du profil P 2-90 Pahou 92

    5.1.1.3. Description du profil P3-90 Pahou 94

    5.1.1.4. Description du profil P4-93 Pahou 95

    5.1.1.5. Description du profil P5-87 Pahou 97

    5.1.1.6. Description du profil P6-80 Pahou 98

    Chapitre 6: Résultats analytiques 101

    6.1. Granulométrie 101

    6.2. Paramètres chimiques 101

    6.2.1.

    Matière organique du sol (MOS)

    103

    6.2.2.

    Azote total du sol

    104

    6.2.3.

    Rapport C/N

    105

    6.2.4.

    Ca2+ échangeables

    105

    6.2.5.

    Taux de saturation

    106

    6.3. Matière organique, argile et limon et stabilité structurale des sols sous A. auriculaeformis 106

    6.3.1. Influence des facteurs physiques sur la dynamique de la MOS 107

    6.3.2. Influence des facteurs chimiques sur la dynamique de la MOS 114

    Chapitre 7 : Gestion de la fertilité du sol 119

    7.1. Gestion de la fertilité physique et chimique du sol en rapport avec la dynamique de la matière organique du sol 119

    7.2. Caractérisation de la matière organique d'Acacia auriculaeformis 119

    7.2.1. Production et caractéristiques du potentiel agrochimique de la litière d'A. auriculaeformis 120

    7.2.2. Caractérisation des émondes ou matière organique fraîche d'A. auriculaeformis 123

    7.2.3. Décomposition de la matière organique fraîche d'A. auriculaeformis 124

    7.2.3.1. Taux de décomposition 124

    7.2.3.2. Constante de décomposition et la demi-vie 132

    7.3. Capacité symbiotique d'Acacia auriculaeformis sur trois types de sols ou stations pédoclimatiques dans le Sud-Bénin 143

    7.3.1. Caractérisation physique et chimique des sols des trois stations en test pour la fixation biologique de l'azote par A. auriculaeformis 143

    Chapitre 8 : Capacités symbiotiques des plants d'Acacia auriculaeformis 146

    8.1. Capacités symbiotiques des plants d'A. auriculaeformis de 12 semaines

    146

    8.1.1. Effet station ou types de sol sur les paramètres de croissance du plant d'A. auriculaeformis et la formation de nodules 147

    8.1.2. Effet état du substrat ou traitement sur les paramètres de croissance du plant d'A. auriculaeformis et la formation de nodules 148

    8.2. Capacités symbiotiques des plants d'A. auriculaeformis de 24 semaines

    148

    8.2.1. Description des formes morphologiques des nodules d'Acacia auriculaeformis 149

    8.2.2. Effet facteur station ou type de sol sur les capacités symbiotiques des plants d'Acacia auriculaeformis 152

    8.2.3. Effet du facteur traitement ou de l'apport de la terre du sous bois sur les capacités symbiotiques des plants d'Acacia auriculaeformis 154

    8.2.4. Effet des facteurs type de sol et traitement (apport ou non de terre de sous-bois) sur le poids sec moyen et la taille du nodule d'Acacia auriculaeformis 155

    8.2.5. Effet des facteurs station et traitement sur les capacités symbiotiques des plants d'Acacia auriculaeformis par la méthode de différence d'azote 156

    8.2.6. Effet des facteurs station et traitement sur la production de biomasse et l'accumulation d'azote total par plant d'Acacia auriculaeformis de 24 semaines 158

    8.2.7. Gain d'azote lié à la fixation biologique de l'azote 161

    Chapitre 9 : Tests de technologies de gestion des émondes et litières du système
    Acacia - maïs 164

    9.1. Tests de technologies ou façons culturales en station 164

    9.2. Tests des technologies ou façons culturales en milieu réel 167

    9.3. Pratiques paysannes de gestion des débris d'Acacia auriculaeformis et régénération générative naturelle de l'espèce sur les stations forestières du Sud-Bénin 169

    9.3.1. Pratiques paysannes de gestion des débris d'Acacia auriculaeformis 169

    9.3.2. Régénération naturelle par voie générative : Inventaire des semis naturels d'Acacia auriculaeformis 170

    9.4. Situation d'adoption (adoptabilité) des technologies d'agroforesterie à base d'Acacia 176

    9.4.1. Situation d'adoption des technologies d'agroforesterie à base d'Acacia

    177

    9.4.2. Appréciation du régime de régénération naturelle d'A. auriculaeformis par les acteurs socio-économiques 180

    Chapitre 10 : Discussion 183

    10.1. Évolution des sols sous Acacia auriculaeformis 183

    10.2. Caractérisation de la matière organique d'Acacia auriculaeformis 184

    10.2.1. Production et caractéristiques du potentiel agrochimique de la litière d'A. auriculaeformis 184

    10.2.2. Caractérisation des émondes ou matière organique fraîche d'A. auriculaeformis 185

    10.2.3. Décomposition de la matière organique fraîche d'A. auriculaeformis 185

    10.3. Capacité symbiotique d'Acacia auriculaeformis sur trois types de sols ou stations pédoclimatiques dans le Sud-Bénin 188

    10.3.1. Caractérisation physique et chimique des sols des trois stations forestières étudiées pour la fixation biologique de l'azote par A. auriculaeformis 188

    10.3.2. Capacités symbiotiques des plants d'A. auriculaeformis de 12 semaines

    189 10.3.2.1. Effet station ou types de sol sur les paramètres de croissance du plant d'A. auriculaeformis et la formation de nodules 189

    10.3.3. Capacités symbiotiques des plants d'A. auriculaeformis de 24 semaines

    190

    10.3.3.1. Description des formes morphologiques des nodules d'Acacia

    auriculaeformis 190

    10.4. Techniques culturales de gestion des matières organiques (émondes et litières) du système Acacia auriculaeformis - maïs 191

    10.5. Pratiques paysannes de gestion des débris d'A. auriculaeformis et régénération générative naturelle de l'espèce sur les stations forestières du Sud-Bénin 194

    10.5.1. Pratiques paysannes de gestion des débris d'A. auriculaeformis 194

    10.5.2. Régénération naturelle par voie générative : Inventaire des semis naturels d'Acacia auriculaeformis 195

    10.6. Situation d'adoption des technologies d'agroforesterie à base d'Acacia197 CONCLUSION ET SUGGESTIONS 200 Conclusion 201

    Suggestions 205

    RÉFÉRENCES 206

    BIBLIOGRAPHIQUES 206

    Références bibliographiques 207

    ANNEXES 220

    ANNEXES 221

    Annexe 1 : Méthodologie de collecte des données sur l'essai 102/APRRA/CRA-SUD 221

    Annexe 2 : Fiche de collecte des données chez les planteurs 222

    Annexe 3 : Résultats analytiques des profils 222

    Tableau A2 : Résultats d'analyse de sol dans une parcelle avant plantation en 1980 du profil P2-90 Pahou (Formation naturelle) 223

    Tableau A3 : Résultats d'analyse de sol profil P2-90 Pahou dans une parcelle de 8 ans d'âge 223

    Tableau A4 : Résultats d'analyse de sol profil P3-90 Pahou dans une parcelle de 8 ans d'âge 224

    Tableau A5 : Résultats d'analyse de sol profil P4-93 Pahou dans une parcelle de 54 ans d'âge 224

    Tableau A6 : Résultats d'analyse de sol profil P5-80 dans une parcelle de 18 ans d'âge 225

    Tableau A7 : Résultats d'analyse de sol profil P6-87 Pahou dans une parcelle de 11 ans d'âge 225

    Tableau A8 : Résultats d'analyse de sol profil P'4-93 à Pahou dans une parcelle de 5 ans d'âge 226

    Tableau A9 : Résultats d'analyse de sol : station forestière de Ouèdo (N°

    Profil : HDI) 226

    Tableau A10 : Résultats d'analyse de sol : station forestière de Sèmè (N° Profil : SEM) 227

    Annexe 4 : Analyse statistique 227

    Tableau A11 : Inventaire des semis de la régénération naturelle d'A. auriculaeformis 3-5 mois d'âge 227

    Tableau A12 : Inventaire des semis de la régénération naturelle d'A. auriculaeformis 3-5 mois d'âge, rapportés à l'hectare 228

    Annexe 5 : Index alphabétique des noms botaniques cités dans le texte 229

    Annexe 6 : Article paru dans le Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin 30, pp. 18-36 233

    Résumé 254

    Abstract 254

    Liste des sigles et abréviations

    ADRAO : Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de

    l'Ouest

    AFA : Arbre fixateur d'azote atmosphérique

    AFNETA : Alley Farming Network for Tropical Africa

    AGRAN : Projet d'Appui à la Gestion de la Recherche Agricole Nationale

    BAF : Biomasse aérienne fraîche

    BAS : Biomasse aérienne sèche

    BID : Banque Islamique de Développement

    °C : Degré Celsius

    C : Carbone

    CAMES : Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur

    CARDER : Centre d'Action Régionale pour le Développement Rural CEC : Capacité d'Echange Cationique

    CIMMYT : Centro Internacional de Mejoramiento de Maiz y Trigo

    CIRA : Centres Internationaux de Recherche Agricole

    cm : Centimètre

    CORAF : Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le

    Développement Agricoles

    CRA : Centre de Recherches Agricoles

    DFRN : Direction des Forêts et Ressources Naturelles

    D.P.P. : Direction de la Planification et de la Prospective

    F.S.A. : Faculté des Sciences Agronomiques

    FAO : Food and Agriculture Organization of United Nations

    FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine.

    g : Gramme

    GPS: Global Positioning System

    GRN : Gestion des Ressources naturelles

    h Heure

    ha : Hectare

    I.N.S.A.E. : Institut National de Statistique et d'Analyse Economique

    INRAB : Institut National des Recherches Agricoles du Bénin

    j : Jour

    kg : Kilogramme

    km : Kilomètre

    km2 : Kilomètre carré

    l : Litre

    LSSEE : Laboratoire des Sciences du Sol, des Eaux et Environnement

    m : Mètre

    m2 : Mètre carré

    MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche

    MEHU : Ministère de l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisme

    mg : Milligramme

    ml : Millilitre

    mm : Millimètre

    MO : Matière Organique

    MOS : Matière Organique du Sol

    MS : Matière Sèche

    N : Azote

    ONAB : Office National du Bois

    ONG : Organisation Non Gouvernementale

    P : Phosphore

    p : Probabilité

    p.c. : Pourcentage

    PAM : Programme Alimentaire Mondial

    PBF : Projet Plantation de Bois de Feu

    PCV : Période de croissance végétale

    PIB : Produit Intérieur Brut

    PISB : Programme Information Scientifique et Biométrie

    ProCGRN : Programme de Conservation et de Gestion des Ressources Naturelles

    QPM : Quality Protein Maize

    RAMR : Recherche Appliquée en Milieu Réel

    RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

    RN : Ressources Naturelles

    RNG : Régénération Naturelle par voie Générative

    RNV : Régénération naturelle par voie végétative

    S.A.S. : Statistical Analysis for Sciences

    S.M.I.G. : Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti

    SNK: Student-Newman-Keuls

    SNRA: Système National de Recherche Agricole

    St : Stabilité structurale

    t : Tonne

    U.A.C. : Université d'Abomey Calavi

    UEMOA : Union Economique et Monétaire de l'Afrique de l'Ouest

    UNB : Université Nationale du Bénin

    Avant-Propos

    Les travaux effectués et présentés dans cette thèse ont été réalisés dans le Sud-Bénin, une aire géographique de la zone de savane du Bénin sur les sites clés ci-après :

    · dans 3 stations forestières installées dans les localités de Pahou, Sèmè et Ouèdo qui sont des forêts classées érigées en périmètres de reboisement et qui ont abrité le volet Plantations domaniales du Projet Plantations de Bois de Feu dans le Sud-Bénin (PBF) ;

    · sous la serre du Laboratoire des Sciences du Sol, Eaux et Environnement (LSSEE) du Centre de Recherches Agricoles d'Agonkanmey de l'Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) ;

    · en milieu réel dans la localité de Zouzouvou, un site de recherche- développement et un des sites de référence du cycle de gestion de l'INRAB ;

    · dans les Laboratoires du LSSEE et des Sciences du Sol de la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey - Calavi.

    Les motivations du chercheur pour le thème ont leurs racines dans l'histoire de l'introduction d'Acacia auriculaeformis au Bénin et surtout dans les expériences accumulées en recherche-développement en agroforesterie au Bénin. Les raisons de ce choix ont aussi leur fondement dans le séjour du chercheur au Laboratoire de microbiologie du sol de l'IITA lors de ses études antérieures en agronomie à l'Universté d'Ibadan (Nigeria). Là, il a été très marqué par la forte personnalité scientifique de Dr Abateni AYANABA, Directeur dudit Laboratoire. Certes, la rencontre par la suite avec le Professeur ASSA Ayémou Désiré a de nouveau poussé et lancé le candidat pour entreprendre les présentes études doctorales dans un contexte de renforcement avéré des capacités des chercheurs des SNRA de la sous-région ouest-africaine. Monsieur ASSA Ayémou Désiré, Professeur à l'Université de COCODY- Abidjan (Côte d'Ivoire) a accepté être le Directeur de cette thèse qu'il a suivie personnellement

    au cours de plusieurs déplacements périodiques au Bénin, de 2000 à 2003. Ses nombreux conseils sur la méthodologie à travers une pédagogie active et sur diverses autres dispositions organisationnelles ont comblé les attentes du chercheur.

    Par ailleurs, le candidat admire en son Maître dont il aspire à être un disciple, cette mission combien noble qu'il s'est donnée de façon volontariste, celle du renforcement des capacités des SNRA de la plupart des pays du CORAF, Burkina Faso, Mali, Côte d'Ivoire, Niger et Bénin, voire même des CIRA comme IITA et ADRAO, quand bien même que ces pays et institutions bénéficiaires n'ont pas toujours su accompagner cela dans le cadre de la coopération plus appropriée.

    Le chercheur, à la suite de ces admirations pour son directeur de thèse, remercie sincèrement :

    Les membres du jury :

    · le Président : M. AKA Kouamé, Professeur Titulaire, Université de Cocody, Abidjan ;

    · le Rapporteur : M.TRAORE Dossahoua, Professeur Titulaire, Université de Cocody, Abidjan ;

    · le Rapporteur : M. BIEMI Jean, Professeur Titulaire, Université de Cocody, Abidjan ;

    · l'Examinateur : Dr YORO Gballou, Directeur de Recherche, CNRA Gagnoa

    · le Directeur de thèse : M. ASSA Ayémou Désiré, Professeur Titulaire, Université de Cocody, Abidjan ; pour avoir accepté de participer à la présente commission d'évaluation et de soutenance;

    Dr Guy Apollinaire MENSAH, Maître de Recherche au CAMES, Directeur du CRA- Agonkanmey, pour son appui précieux dans la mise en forme de ce travail ;

    Dr Guillaume AMADJI, Maître-Assistant des Universités, chef du Laboratoire de sol de la FSA, pour ses précieux conseils ;

    Dr Bernard AGBO, Conseiller Technique du Projet AGRAN du ProCGRN, pour son soutien ;

    M. Cyr HACHEMEY, Adjudant-Chef major des Eaux et Forêts, pour ses précieux appuis de techniciens sur le périmètre de reboisement de Ouèdo dont il est le chef ;

    M. Serge AMOUSSOU-GUENOU, Ingénieur Agronome, Assistant au laboratoire de sol de la FSA, pour son concours lors des analyses de laboratoire ;

    Adélaïde et Chantal, qui ont su encourager leur papa par le témoignage de leur foi en sa capacité à relever le présent défi ;

    Tous les chercheurs et collaborateurs de l'INRAB, de la FSA et de la DFRN pour leurs marques d'amitié pendant ce travail ;

    Tous les sponsors à travers les fonds compétitifs du cycle de gestion de la recherche de l'INRAB ;

    MM. Aristide ADJADEME, Colonel des Eaux et Forêts, Directeur du Projet Bois de Feu Phase II et Paul DJOGBENOU, Colonel des Eaux et Forêts, Directeur du Projet d'Appui à la Gestion des Forêts Communales pour leur soutien à l'organisation de la soutenance ;

    Professeur Noël FONTON, Maître de Conférences des Universités, Chef du Centre de Calcul de la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi et Dr Romain GLELE-KAKAÏ, biométricien au PISB à l'INRAB pour leur appui inestimable dans les analyses statistiques des nombreuses données collectées lors de ce travail ;

    Dr Anastase H. AZONTONDE, Responsable du Laboratoire des Sciences du Sol des Eaux et de l'Environnement et Dr Mouinou IGUE pour les précieux conseils de pédologue échangés sur le sujet ;

    Dr Pierre AKONDE, Chef Service Animation Scientifique de l'INRAB pour les fructueux échanges sur les aspects de l'agroforesterie ;

    MM. Yvon HOUNTONDJI et Georges SOSSOU pour les précieux appuis documentaires et informatiques pendant ce travail ;

    Dr André KATARY pour les nombreux appuis au sein du groupe des Doctorants de l'INRAB dirigés par le Professeur ASSA Ayémou Désiré ;

    C'est aussi l'occasion d'apprécier les divers autres soutiens surtout moraux des amis, parents et collègues sans lesquels le présent travail n'aurait pu aboutir. Le chercheur sur ces faits voudrait assurer ici de ces profondes gratitudes les personnes ci-après :

    M. Sylvestre FANDOHAN, Colonel des Eaux et Forêts, Coordonnateur du Programme de Conservation et de Gestion des Ressources Naturelles du Bénin ;

    Dr Vincent J. MAMA, Coordonnateur de l'Unité National du Consortium Bas-Fonds ;

    Abbé Pierre GAGA du Presbytère de la Paroisse St Charles LOUANGA de Bohicon et Professeur à l'Institut de la Famille Jean-Paul II, Frère MAMADOU BOUBA Ali et Dah AHOSSIN Albert, pour leur prière en union avec l'intéressé dans la foi, qui s'est accomplie ;

    A tous ceux dont les noms ne sont pas mentionnés ici et qui ont marqué le chercheur par leurs inoubliables contributions, qu'ils trouvent ici ses profondes gratitudes;

    Enfin, en mémoire des feux Dr Robert James CARSKY et M. MOUMOUNI Alidou qui ont partagé avec le chercheur la passion d'Acacia auriculaeformis en Agroforesterie.

    Dédicace

    A la mémoie de mon feu père Daassi Gbèliton Faustin AGBAHUNGBA, tu es Papa au début de tout depuis 43 ans. J'ai signé ainsi toujours.

    En souvenir de ma feue Maman Hogbonouto AGASSOUNON AGBAHUNGBA, toi tu m'as vu partir en Côte d'Ivoire, mais tu n'y étais plus à mon retour. Toutefois depuis, j'ai une mère chérie Madame Pauline BEHANZIN MENSAH.

    Et à vous mes chers enfants, vous au moins vous êtes restés. Voici ce que je vous lègue, le goût de ce qui ne finit pas : la science.

    Liste des tableaux

    Tableau I. Informations relatives au profil de la station P1-90 Pahou 91

    Tableau II. Informations générales concernant le sol 90

    Tableau III. Description des horizons 992

    Tableau IV. Informations relatives à la station du profil P2-90 Pahou 92

    Tableau V. Informations générales concernant le sol 92

    Tableau VI. Description des horizons 92

    Tableau VII.Informations relatives à la station du profil P3-90 Pahou 93

    Tableau VIII.Informations générales concernant le sol 93

    Tableau IX. Description des horizons 94

    Tableau X. Informations relatives à la station du profil P4-93 Pahou 95

    Tableau XI. Informations générales concernant le sol 95

    Tableau XII.Description des horizons 95

    Tableau XIII.Informations relatives à la station du profil P5-87 Pahou 96

    Tableau XIV. Informations générales concernant le sol 96

    Tableau XV.Description des horizons 97

    Tableau XVI. Informations relatives à la station du profil P6-80 Pahou 98

    Tableau XVII. Informations générales concernant le sol 98

    Tableau XVIII. Description des horizons 98

    Tableau XIX. Caractéristiques physiques des sols de Pahou en fonction de l'âge des parcelles d'Acacia auriculaeformis 101

    Tableau XX. Evolution des caractéristiques chimiques des sols de Pahou en fonction de l'âge des parcelles d'Acacia auriculaeformis 102

    Tableau XXI. Evolution de la stabilité structurale des sols sous Acacia auriculaeformis à Pahou 107

    Tableau XXII. Teneur moyenne de la litière d'A. auriculaeformis en éléments chimiques dans une plantation de 8 ans, à Pahou 120

    Tableau XXIII. Teneur moyenne en éléments N, P, K, Mg et Ca exprimée en kg.ha-1 de la litière d'Acacia auriculaeformis dans une plantation de 8 ans, à Pahou 120

    Tableau XXIV. Teneur moyenne en éléments N, P, K, Mg et Ca de la biomasse des iules ramassés dans la litière d'Acacia auriculaeformis à Pahou 121

    Tableau XXV. Caractéristiques agrochimiques des émondes des plantations d'A. auriculaeformis à Pahou, Sèmè et Ouèdo 124

    Tableau XXVI. Taux moyens de décomposition de la matière organique fraîche ou émondes d'Acacia auriculaeformis à Pahou 128

    Tableau XXVII. Effet station et ombrage sur le taux de décomposition d'A.

    auriculaeformis à Pahou et Sèmè 128

    Tableau XXVIII. Décomposition d'Acacia auriculaeformis dans les clairières des stations de Pahou, Sèmè et Ouèdo 132

    Tableau XXIX. Effets des facteurs ombrage et enfouissement sur la décomposition d'Acacia auriculaeformis à Pahou 134

    Tableau XXX. Effets des facteurs ombrage, enfouissement et station sur la décomposition d'A. auriculaeformis à Pahou et Sèmè 137

    Tableau XXXI. Effet station et enfouissement sur la décomposition d'Acacia

    auriculaeformis à Pahou, Sèmè et Ouèdo 137

    Tableau XXXII. Analyses physico-chimiques de caractérisation des échantillons des sols des sites de Pahou, Sèmè et Ouèdo 144

    Tableau XXXIII. Analyses physico-chimiques de caractérisation des échantillons des sols des sites de Pahou, Sèmè et Ouèdo 144

    Tableau XXXIV. Effet des facteurs stations ou types de sol sur les valeurs moyennes des paramètres de croissance de plant d'Acacia auriculaeformis de 12 semaines d'âge en pots et sous serre . 146

    Tableau XXXV. Effet de facteur traitement ou état d'inoculation de substrat sur les paramètres de croissance d'Acacia auriculaeformis après 12 semaines de végétation 146

    Tableau XXXVI. Effet facteur station sur les valeurs moyennes de nombres de nodules (Nnod) par plant d'Acacia auriculaeformis de 24 semaines d'âge 153

    Tableau XXXVII. . Effet traitement sur les variables, nombre de nodules, poids sec et poids frais en grammes de nodules par plant de 24 semaines: comparaison des deux niveaux de traitement par station 154

    Tableau XXXVIII. Effet station sur les valeurs moyennes de différence d'azote (p.c.AT) 156

    Tableau XXXIX. Effet de facteur station ou type de sol sur les valeurs moyennes de production de biomasses sèches et la concentration de la biomasse totale sèche en azote total au bout de 24 semaines de végétation : comparaison des trois stations en cas d'absence d'inoculum 158

    Tableau XL. Effet station ou type de sol en présence d'inoculum sur l'accumulation en azote total p.c. par plant de A auriculaeformis 24 semaines après plantation 159

    Tableau XLI. Effet des 2 niveaux sur les valeurs moyennes respectives des variables : Azote total de la Biomasse sèche, racines sèches en g, Azote totale p.c. de la BtS 159

    Tableau XLII. Relations entre nombre de nodules, poids sec de nodules et les éléments fins de la texture du sol 160

    Tableau XLIII. Effet des niveaux de traitement sur les valeurs moyennes poids frais et poids sec par nodule de plant d'Acacia auriculaeformis. 161

    Tableau XLIV. Potentiel stationnel de fixation de l'azote avec la terre hors de sous-bois d'Acacia auriculaeformis 162

    Tableau XLV. Potentiel stationnel de fixation de l'azote avec la terre de sous bois d'Acacia 162

    Tableau XLVI. Rendement en kg.ha-1 maïs-grain à 15 p.c. Effet des facteurs matière organique d'Acacia auriculaeformis mode de gestion et apport complémentaire d'urée, campagne 2002/2003 Ouèdo 164

    Tableau XLVII. Rendement en kg.ha-1 de maïs à 15 p.c. d'humidité Effets des

    facteurs matières organiques d'Acacia auriculaeformis, mode de gestion et apport complémentaire d'urée à Ouèdo 165

    Tableau XLVIII. Interactions Azote-Litière 167

    Tableau XLIX. Analyse de variance pour l'azote et la litière 167

    Tableau L. Test de structuration des moyennes pour les doses d'azote appliquées 167

    Tableau LI. Analyse de variance pour les traitements 169

    Tableau LII. Test SNK de structuration de moyennes pour les traitements litière, émondes et témoins 169

    Tableau LIII.Indice de dispersion de Blackman (IB) relatif à l'inventaire des semis de la régénération naturelle d'Acacia auriculaeformis 3-5 mois d'âge 171

    Tableau LIV.Conduite des peuplements de A auriculaeformis par dépressage 172

    Tableau LV. Conduite des peuplements d'A. auriculaeformis par dépressage à Ouèdo : évolution des paramètres de structure des peuplements à l'échelle hectare 172

    Tableau LVI. Caractéristiques structurales de deux types de forêts de classe d'âge 2 ans à Ouèdo : parcelles de régénération naturelle générative et parcelles de plantation artificielles d'Acacia auriculaeformis 176

    Tableau LVII. Fréquences des différents corps de métier sur l'adoption des technologies à base d'Acacia auriculaeformis dans

    l'arrondissement de Ouèdo 177

    Tableau LVIII. Participation du genre dans la formation des fréquences des acteurs socio-économiques 178

    Tableau LIX. Fréquence des objectifs de plantation sur l'adoption des technologies à base d'Acacia auriculaeformis dans l'arrondissement de Ouèdo 178

    Tableau LX. Formes d'appropriation des technologies agroforestières à base d'A. auriculaeformis dans Ouèdo 179

    Tableau LXI. Caractères socio-techniques des plantations dans l'Arrondissement de Ouèdo 179

    Tableau LXII. Régénération naturelle par voie générative d'Acacia auriculaeformis 181

    Liste des figures

    Figure 1. Compartiments théoriques de la matière organique du sol 114

    Figure 2. Le compartiment matière organique des sols : le bilan carboné (d'après Pieri, 1989) 15

    Figure 3. Décomposition de la matière organique du sol (d'après Laudelout,

    1961) 19

    Figure 4. Evolution des superficies et rendements du maïs 1994-2002 au Bénin 23

    Figure 5. Evolution des productions et rendements du maïs 1994-2002 au Bénin 24

    Figure 6. Localisation du Bénin en Afrique 35

    Figure 7. Le Bénin 35

    Figure 8. Localisation de la zone d'étude 35

    Figure 9. Site de Zouzouvou 41

    Figure 10. Variations pluviométriques annuelles des 4 sites de 1983 à 2003 42

    Figure 11. Répartition des plateaux au Sud-Bénin 44

    Figure 12. Localisation de la forêt classée de Pahou 51

    Figure 13. Parcellaires de la station forestière de Pahou 52

    Figure 14. Localisation des parcellaires de la forêt classée de Sèmè 54

    Figure 15. Parcellaires de la station forestière de Ouèdo 58

    Figure 16. Dispositif de pose des carrés de densité dans la plantation P1-90 de Pahou 65

    Figure 17. Plan d'installation de l'essai à Pahou 68

    Figure 18. Plan d'installation de l'essai à Sémè 69

    Figure 19. Plan d'installation de l'essai à Ouèdo 70

    Figure 20. Serre du Centre de Recherches Agricoles d'Agonkanmey 71

    Figure 21. Disposition des plants d'Acacia auriculaeformis (1) et Senna siamea (2) dans la serre du Centre de Recherches Agricoles d'Agonkanmey . 73

    Figure 22. Dispositif de recherche 75

    Figure 23. La balance «Mettler 165» pour la pesée des nodules 77

    Figure 24. Disposition de comptage de nodules au Laboratoire 78

    Figure 25. Pesée de la litière ramassée dans les plantations, avec un peson de portée 25 kilogramme, à la station de Ouèdo 79

    Figure 26. Litière d'Acacia auriculaeformis en paillis dans les parcelles de maïs à Ouèdo (Campagne 2002-2003) 80

    Figure 27. Agroforesterie et regeneration naturelle d'Acacia auriculaeformis par voie generative à la station de Ouèdo 82

    Figure 28. Dispositif d'installation des quadrats d'inventaire des semis naturels ..

    83

    Figure 29. Relation entre la matière organique du sol et l'âge des plantations d'Acacia auriculaeformis à Pahou 104

    Figure 30. Relation entre l'evolution de l'azote total du sol et l'âge des plantations d'Acacia auriculaeformis à Pahou 105

    Figure 31. Evolution des stabilites structurales des horizons des sols sous plantations d'Acacia auriculaeformis en fonction de l'âge des plantations 108

    Figure 32. Relations entre MOS, St et A+L à partir des horizons de surface vers la profondeur dans la clairière, parcelle temoin à vegetation naturelle de Pahou 109

    Figure 33. Relations entre MOS, St et A+L à partir des horizons de surface vers la profondeur (profil P4-93) sous plantations d'A. auriculaeformis de 5 ans d'âge à Pahou 110

    Figure 34. Relations entre MOS, St et A+L à partir des horizons de surface vers la profondeur (profil P1-90) sous plantations d'A. auriculaeformis de 8 ans d'âge à Pahou 111

    Figure 35. Relations entre MOS, St et A+L à partir des horizons de surface vers la profondeur (profil P6-87) sous plantations d'A. auriculaeformis de 11 ans d'âge à Pahou 112

    Figure 36. Relations MOS puis St et A+L à partir des horizons de surface vers la profondeur (profil P5-80) sous plantations d'A. auriculaeformis de 18 ans d'âge à Pahou 113

    Figure 37. Relations entre MOS et cations Ca2+ dans l'horizon 0-10 cm depuis la parcelle temoin jusqu'aux plantations d'Acacia auriculaeformis de 18 ans d'âge à Pahou 115

    Figure 38. Relations entre MOS et la somme des cations echangeables (SCE) dans l'horizon 0-10 cm de la parcelle temoin jusqu'aux plantations d'Acacia auriculaeformis de 18 ans d'âge à Pahou 116

    Figure 39. Relations entre MOS et CEC dans l'horizon 0-10 cm depuis la parcelle temoin jusqu'aux plantations d'Acacia auriculaeformis de 18 ans d'âge à Pahou 117

    Figure 40. La biomasse des iules dans la litière d'Acacia auriculaeformis à Pahou .

    122

    Figure 41. Decomposition des feuilles fraîches d'Acacia auriculaeformis 125

    Figure 42. Decomposition des feuilles fraîches d'Acacia auriculaeformis 126

    Figure 43. Decomposition des feuilles fraîches d'Acacia auriculaeformis 127

    Figure 44. Effets ombrage et enfouissement sur les taux moyens de décomposition des feuilles d'Acacia auriculaeformis à Pahou 129

    Figure 45. Effets ombrage et enfouissement sur les taux moyens de

    décomposition des feuilles d'Acacia auriculaeformis à Pahou et Sèmé .

    130

    Figure 46. Effets ombrage et station sur les taux moyens de décomposition des feuilles fraîches d'Acacia auriculaeformis à Pahou et Sèmè 131

    Figure 47. Effets station (Pahou, Sèmè et Ouèdo) sur les taux moyens de décomposition des feuilles d'Acacia auriculaeformis 133

    Figure 48. Effets des facteurs ombrage et enfouissement sur les valeurs de la constante K de décomposition des feuilles d'Acacia auriculaeformis à Pahou 135

    Figure 49. Effets comparés ombrage et enfouissement sur la constante K de décomposition des feuilles d'Acacia auriculaeformis à Pahou et Sèmè .

    136

    Figure 50. Effets station (Pahou, Sèmè et Ouèdo) et enfouissement sur les valeurs moyennes de la constante K de décomposition des feuilles d'Acacia auriculaeformis 138

    Figure 51. Effets des facteurs ombrage et enfouissement sur les valeurs moyennes de la demi-vie des émondes d'Acacia auriculaeformis à Pahou 139

    Figure 52. Effets station et enfouissement sur les valeurs moyennes de la demivie des émondes d'Acacia auriculaeformis à Pahou et Sèmè 140

    Figure 53. Effets des facteurs ombrage, enfouissement et station sur les valeurs moyennes de la demi-vie des émondes d'Acacia auriculaeformis à Pahou et Sèmè 141

    Figure 54. Effets station et enfouissement sur les valeurs moyennes de la demivie des émondes d'Acacia auriculaeformis à Pahou, Sèmè et Ouèdo. 142

    Figure 55. Effet station ou type de sol sur les nodules produits par des souches endogènes de Rhizobium sur les racines d'Acacia auriculaeformis de 24 SAP : 115 Sol de Pahou 150

    Figure 56. Effet station ou type de sol sur les nodules produits par des souches endogènes de Rhizobium sur les racines d'Acacia auriculaeformis de 24 SAP : 315 Sol de Ouèdo 150

    Figure 57. Type morphologique « a » de nodules développés par Acacia auriculaeformis sur sol de Pahou 151

    Figure 58. Type morphologique « b » de nodules développés par Acacia auriculaeformis sur sol de Pahou 151

    Figure 59. Type morphologique de nodules développés sur Acacia holosericea

    152

    Effet station sur le nombre de nodules par plant

    153

    Effet station et traitement sur la nodulation

    155

    Effet traitement sur la différence d'azote

    157

     

    Figure 60.
    Figure 61.
    Figure 62.

    Figure 63. Litière paillis et enfouissement ; effet apport complémentaire d'urée sur le rendement maïs grain en milieu réel 168

    Figure 64. Inventaire des semis naturels d'Acacia auriculaeformis de 3 à 5 mois d'âge 171

    Figure 65. Régénération naturelle d'Acacia auriculaeformis ; jeunes semis de 5 mois d'âge ; parcelle P2-87 à Pahou (Photo Hounkpeto, 2002) 174

    Figure 66. Régénération naturelle d'Acacia auriculaeformis : arbustes de 12 mois d'âge; d'un peuplement issu de dépressage à Ouèdo (Photo Hounkpeto, 2002) 174

    Figure 67. Courbe de l'évolution des paramètres de structure d'un peuplement à l'échelle d'un hectare d'A. auriculaeformis après dépressages successifs 175

    Figure 68. Courbe de conduite du peuplement dans une rotation de 7 ans 175

    INTRODUCTION

    INTRODUCTION

    Au Bénin, le secteur agricole compte pour 34 p.c. du Produit Intérieur Brut (PIB), fournit 80 p.c. des exportations et emploie 54 p.c. de la population (Anonyme, 2000a). Le secteur est dominé par les petits paysans cultivateurs de vivriers et de coton. Les principales cultures vivrières sont les céréales, les racines et les tubercules alimentaires. Parmi les céréales, le maïs est le plus cultivé avec 30 p.c. des superficies totales emblavées et comptant pour 70 p.c. de toutes les céréales. En outre une autre caractéristique non moins importante pour le secteur est l'accès aux facteurs de production notamment à l'engrais.

    Le Bénin, comme les autres pays en Afrique Sub-Saharienne, a initié des programmes de réforme des marchés des intrants de son agriculture, conséquence du programme d'ajustement structurel et de la dévaluation du franc CFA (FCFA). Les effets de la réforme du marché des intrants agricoles, engrais et pesticides, sont déterminants dans des décisions d'investissement et fournissent des informations en vu de l'introduction d'approches alternatives pour l'amélioration de la fertilité des sols et/ou de leur gestion. Ces effets affectent particulièrement l'utilisation des intrants agricoles par les petits paysans (Katary, 1999), voire même négativement la conservation et la gestion durable des ressources naturelles et notamment des ressources en sols pour l'agriculture. Il y a un besoin de développer des stratégies et technologies efficientes de gestion de la fertilité des sols pour les petits paysans. En plus, le prix de l'engrais influence le choix des cultures et celui des filières agricoles par les paysans.

    Depuis 1992 près de 54 p.c. des producteurs trouvent que la culture du maïs : Zea mays L., est plus profitable, alors que pour 38 p.c. le coton est devenu plus profitable (Kormawa et al., 2003). Le maïs apparaît ainsi comme une spéculation alternative, pouvant suppléer la filière coton. Toutefois, le maïs : Zea mays L., est une plante qui affectionne particulièrement les sols riches en matière organique (Aman et Despatie, 1997). Malheureusement, le Sud-Bénin qui est la région traditionnelle de production du maïs au Bénin, connaît depuis plus de deux décennies quelques contraintes majeures au développement de cette culture. Il

    faut ajouter que la disparition des temps de jachère a accéléré la dégradation des sols dans cette zone avec pour conséquence la perte de fertilité.

    Houngnandan (2002), en rédigeant un synoptique sur un projet de restauration de la fertilité des sols au Sud et au Centre du Bénin, constate qu'à l'issue de cultures céréalières successives sur plus de trois décennies sans restitution organique et inorganique, des terres agricoles sont fragilisées avec une chute drastique de la teneur en matière organique du sol (<1 p.c.).

    Cette dégradation des sols, avec ses corollaires de baisse de fertilité et de faibles rendements agricoles, constitue alors de nos jours une préoccupation majeure au Bénin et a même donné naissance à un programme national appelé "Initiative de la Fertilité des Sols" en liaison avec un réseau régional de même nom (Anonyme, 2002a). Ce phénomène se trouve amplifié sans cesse par la pression démographique et la quasi-disparition de la jachère naturelle ou friche dans les pratiques culturales, notamment dans le Sud-Bénin. Par ailleurs, l'ampleur de la dégradation des sols observée est fonction des types de sols.

    Les principaux sols représentés au Bénin sont, suivant la classification française, les sols ferrallitiques, les sols ferrugineux tropicaux, les sols minéraux bruts et les vertisols. Les deux premiers types de sol, les plus importants s'étendent surtout dans les zones de production du palmier à huile et du cotonnier et représentent 89 p.c. de la superficie totale du pays (Anonyme, 1977). Leur caractéristique principale est qu'ils sont pour la plupart très appauvris. L'humus stable est la fraction colloïdale de la matière organique du sol. L'humus forme avec l'argile le complexe argilo-humique. La matière organique constitue la base de la fertilité de ces sols qui sont des sols à oxyhydroxydes de fer et d'aluminium (Sanchez et Miller, 1986 ; Greenland et al., 1992 ; Feller, 1994;). Pieri(1989), dans une étude approfondie de la fertilité des terres de savanes de l'Ouest-Africain, a tenté de circonscrire l'action fondamentale de la matière organique par trois de ses rôles :


    · elle favorise le développement racinaire des cultures et stimule l'activité biologique ;


    · elle est l'agent principal de stabilisation de la structure des sols pauvres en argile ;


    · elle influence directement la nutrition des plantes et les propriétés physicochimiques des sols (capacité d'échange, acidité, ...) par sa minéralisation et son importance dans la dynamique de l'azote.

    On comprend qu'à défaut d'argile à capacité d'échange élevée, la teneur en matière organique de ces sols constitue un élément très important, voire un facteur limitant de la production végétale à cause de son rôle dans les propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols. Mais la qualité de cette matière organique ne dépend-elle pas de la source de cette matière organique ? Houngnandan (2002) fait le constat que le potentiel symbiotique des légumineuses arbustives et herbacées expérimentées au Bénin n'a pas encore été suffisamment exploré.

    La plupart des recours à un amendement organique, voire une fertilisation biologique, s'appuient de nos jours surtout sur des légumineuses dont la qualité est principalement liée à leur efficacité dans la fixation biologique de l'azote atmosphérique. Cependant, la plupart des programmes de criblage des arbres à buts multiples pour l'agroforesterie, notamment la culture en couloirs, visaient surtout la production de biomasse d'émondes en quantité pour le paillis. En effet, certaines légumineuses ligneuses ne fixant pas l'azote atmosphérique ont été pendant longtemps utilisées dans les programmes d'agroforesterie : C'est le cas de certaines Caesalpinioïdeae comme Senna siamea (Lam.) Irwin et Barneby et Senna spectabilis, arbres de référence utilisés dans le programme « Alley Farming Network for Tropical Africa (AFNETA) ». Des opinions contrastées sont encore entretenues sur le bénéfice de ces légumineuses sans nodules dans les systèmes de cultures en couloirs. Des travaux de Aïhou et al. (1999) et Tossah et al. (1999) qui constatèrent que S. siamea a accumulé plus d'azote que Leucaena leucocephala et Gliricidia sepium sur des sols pauvres au Bénin et au Togo alimentent encore ces débats au sein des chercheurs agroforestiers. Par ailleurs, certaines espèces nodulent facilement avec des souches locales de rhizobium mais d'autres plus exigeantes nodulent difficilement dans de telles conditions avec les souches indigènes de rhizobium comme c'est le cas pour Leucaena leucocephala

    Lam de Wit (Ojo, 2001). Quelques facteurs stationnels sont des contraintes à la fonction de fixation de l'azote atmosphérique comme la concentration des sols en azote minéral, en phosphore (Giller, 2001).

    De même, avec la pression démographique dans le Sud-Bénin (300-350 hbts/km2) et la quasi-disparition de la jachère naturelle dans cette région (Agbahungba, 1984), cette contrainte liée à la situation critique de la matière organique du sol devient plus sévère, voire exacerbée, avec pour conséquences des chutes de rendements en maïs grain dans les zones dégradées qui dépassent parfois l'entendement, comme c'est le cas à Niaouli, Zouzouvou et Églimè (Houngnandan, 2000). En effet, les rendements sont passés de 4,9 t.ha-1 à 0,6 t.ha1 et de 6,4 t.ha-1 à 0,2 t.ha-1 respectivement en 1996 et 1997 à Zouzouvou et de 3,1 t.ha-1 à 0,4 t.ha-1 respectivement en 1996 et 1997 à Églimè. L'importance et la pertinence du problème expliquent alors pourquoi depuis les années 1980, plusieurs travaux de recherche ont été réalisés sur la matière organique de ces sols (Djegui, 1992 ; Azontonde, 1994 ; Assogba-Komlan, 1996 ; Houngnandan, 2000). Ces travaux se sont focalisés sur l'amélioration du potentiel de production des sols en agissant sur le stock organique par l'utilisation des légumineuses herbacées comme certaines plantes de couverture et surtout Mucuna pruriens. Il n'est fait cas seulement des arbres fixateurs d'azote et arbres à buts multiples, que pour la simple production d'émondes pour les cultures en couloirs. Cependant, pour suppléer la jachère traditionnelle de longue durée ou friche en voie de disparition, l'expérience de la friche plantée communément appelée jachère plantée au Bénin a démarré en 1980 à la station forestière de Pahou (Agbahungba, 1984) avec, entre autres espèces ligneuses en criblage, Acacia auriculaeformis (Cunn. A.) ex Benth.. L'espèce développe une biomasse très importante (Dah-Dovonon et Tandjiekpon, 1994 ; Moumouni et Simon, 1999). Elle est présentée même dans certains systèmes agroforestiers de la sous-région, notamment en Côte-d'Ivoire comme une alternative à l'utilisation de l'engrais azoté d'origine minérale (Zakra, 1997).

    L'utilisation de l'espèce en jachère plantée a fait ses preuves (Agbahungba, 1984 ; Brouwers et al., 1994) au point où sa vulgarisation dans les systèmes agroforestiers (culture en couloirs, jachères, contour des champs, culture en bandes, « choc-Acacia » pour les sols "comateux") semble devancer de loin la

    maîtrise scientifique des différentes technologies dont elle est actuellement le support (Floquet et al., 1996). Par ailleurs, la matière organique est l'élément essentiel au coeur des diverses technologies agroforestières dont la maîtrise est requise.

    Globalement, pour accroître le stock organique des sols et restaurer leur fertilité, divers paquets technologiques sont vulgarisés dans le Sud-Bénin à travers des systèmes de cultures (cropping system), notamment :

    · les systèmes à base d'Acacia auriculaeformis ;

    · les systèmes à base de Cajanus cajan ;

    · les systèmes à base de Mucuna pruriens ;

    · les systèmes à base de Gliricidia sepium.

    Yamoah et al. (1986) à Ibadan (Nigeria), montrèrent que Gliricidia sepium assure une production périodique soutenue d'émondes avec des quantités conséquentes de teneur en azote comparé à Senna siamea qui n'apporte d'azote que pour une seule coupe. Ceci indique par conséquent que Senna siamea n'est pas adaptée au régime d'émondage des systèmes de culture en couloirs, alors que l'émondage et les cultures en couloirs vont de pair. Les espèces utilisées et performantes pour les cultures en couloirs sont surtout celles supportant l'émondage.

    En ce qui concerne les systèmes à base de Cajanus cajan, ce sont des systèmes très anciens sur le plateau Adja au Bénin et qui ont donné le nom à l'une des communes de la zone : Klouékanmè, <dans les pois cajans>. Cajanus cajan y est semé en même temps que le maïs à une forte densité, 31.626 plants à l'hectare. L'effet résiduel du Cajanus cajan sur le maïs peut-être estimé à plus de 41 kg.ha-1 d'apport en azote. Cet apport peut être plus important et atteindre 200 kg.ha-1 (Kumar et al., 1987). L'apport le plus élevé d'azote est obtenu après 40 semaines de végétation. Cajanus cajan a aussi accès aux formes de phosphore normalement dans les sols pauvres.

    Des exsudats racinaires de cet arbuste contiennent un acide organique, l'acide piscidique qui a l'habilité spécifique de solubiliser des phosphates de fer (Ae et al., 1990). Un autre mécanisme est celui qui accroît la possibilité d'explorer

    un volume important de sol, à travers le développement d'un système racinaire fin et abondant et son infection par les mycorrhizes (Rao et al., 1999). Des expériences ont été faites à Zouzouvou, Églimè et Tchi respectivement dans les Départements du Mono et du Couffo dans les régions naturelles des plateaux de terre de barre (sols ferrallitiques), des savanes humides sur sols ferrugineux et des vertisols par le Projet de Recherche Appliquée en Milieu Réel (RAMR) (Versteeg et al., 1998 ; Houngnandan, 2000 et Azontonde, 2000).

    Pour les systèmes à base d'Acacia auriculaeformis, il s'agit de systèmes de culture où Acacia auriculaeformis est la source de matière organique du sol et surtout une source d'apport en azote et d'autres nutriments pour la plante cultivée. A. auriculaeformis est un arbre fixateur d'azote et, à ce titre, a été vite introduit dans des travaux de régénération des sols. En 1982, l'espèce est introduite au Bénin et sa vulgarisation a démarré en 1985 par le projet de reboisement du gouvernement PBF (Projet Bois de Feu) au Sud-Bénin.

    Des expériences de choc-acacia, de jachère ou friche plantée avec épandage des émondes ont été réalisées surtout à Zouzouvou et Églimè (Koudokpon, 1992). Toutefois, malgré un potentiel remarquable de production de biomasse, les différents systèmes à base d'Acacia auriculaeformis n'ont toujours pas permis d'atteindre les résultats attendus. L'efficacité de la fixation biologique de l'azote atmosphérique par la légumineuse A. auriculaeformis n'est pas toujours évidente d'une localité à une autre. Il est aussi reproché à Acacia auriculaeformis une décomposition lente (Gaiser et al., 1997). Les programmes d'économie forestière conduits au Bénin jusqu'ici, ainsi que les criblages d'arbres à buts multiples pour l'agroforesterie (production d'émondes et de bois) se sont heurtés au fait que Acacia auriculaeformis ne rejette pas de souche (Anonyme, 1995a) et, par conséquent se prête mal aux émondages successifs. Ce défaut de rejet de souches est une contrainte majeure au renouvellement facilité des plantations en fin de rotation par simple traitement en taillis ou régénération naturelle végétative. Ce qui aurait le mérite de limiter les coûts de renouvellement des plantations et accroître la rentabilité de l'entreprise de production de bois de feu. Par ailleurs, si les émondes ont surtout fait l'objet de travaux aussi bien par la recherche en station que par la recherche-développement, peu de travaux ont

    porté sur la litière d'Acacia auriculaeformis bien qu'elle offre beaucoup de potentialités (Agbahungba, 1999) et soit disponible à profusion dans le SudBénin, avec le développement des plantations villageoises. En effet, Acacia auriculaeformis occupe aujourd'hui une place de choix dans l'espace rural au Bénin. Plus de 100 000 ha de cette espèce, sont déjà plantés. Un projet de reboisement initié par le Gouvernement du Bénin, le « Projet Plantation de Bois de Feu (PBF) dans le Sud-Bénin », pour des raisons de bonne production de biomasse et de qualité d'arbre à buts multiples, a choisi l'espèce pour la restauration des sols et la production de bois sur les stations forestières de Sèmè, Pahou, Ouèdo et Toffo et dans l'ensemble des Départements du SudBénin pour les aspects de plantations rurales.

    La présente étude vient à propos pour contribuer à la connaissance de la dynamique de la matière organique d'Acacia auriculaeformis.

    L'objectif global est de relever la fertilité des sols appauvris dans le SudBénin en utilisant la litière produite par les plantations d'Acacia auriculaeformis dans une combinaison de l'engrais organique (litières et/ou émondes) et l'engrais minéral pour la culture du maïs.

    Il s'agit spécifiquement :

    · de déterminer la dynamique de la matière organique d'Acacia auriculaeformis sur trois stations forestières (de Pahou, Sèmè et Ouèdo) au Sud-Bénin ;

    · de caractériser la biomasse d'Acacia auriculaeformis sur ces différents sites d'étude ;

    · de procéder à une évaluation des capacités symbiotiques d'Acacia auriculaeformis sous trois pédoclimats (station forestière sur sable jaune du cordon ancien du littoral, sable grossier du cordon récent du littoral et sol ferrallitique dégradé) du Sud-Bénin ;

    · de tester les techniques d'exploitation (enfouissement et fumure minérale) pouvant accroître la vitesse de décomposition de la matière organique dans le système Acacia auriculaeformis-maïs ;


    · d'évaluer les pratiques paysannes de gestion de la biomasse d'Acacia

    auriculaeformis et leur impact sur la régénération naturelle de l'espèce.

    Les hypothèses de travail pour vérifier les objectifs spécifiques sont nombreuses.

    Hypothèse 1 : La litière produite par les plantations d'Acacia auriculaeformis

    sur les sols appauvris au Sud-Bénin relève leur stock organique.

    Hypothèse 2 : La capacité symbiotique d'A. auriculaeformis diffère d'une

    station forestière à une autre.

    Hypothèse 3 : Le système agroforestier A. auriculaeformis - Maïs dépend

    de la technologie de gestion de la biomasse (litière - émondes) mise en oeuvre.

    Hypothèse 4 : L'apport complémentaire de l'urée au système agroforestier

    A. auriculaeformis - Maïs accroît le rendement en maïs grain du système.

    Hypothèse 5 : Les pratiques paysannes de gestion (brûlis) de la biomasse

    d'A. auriculaeformis favorisent la régénération naturelle de l'espèce par leurs effets sur le potentiel séminal édaphique.

    Le document est organisé en trois grandes parties :

    · la première partie, axée sur la revue de littérature et le cadre de l'étude, comporte deux chapitres ;

    · la deuxième partie, consacrée au matériel et aux méthodes, est divisée en deux chapitres ;

    · la troisième partie, réservée aux résultats et discussion, est subdivisée en six chapitres.

    Le document dans sa dernière partie est surtout marqué par la conclusion et les suggestions qui font état des limites et des faiblesses de l'étude et suggèrent d'autres axes de recherche permettant d'étendre ou d'obtenir de meilleurs résultats et des applications intéressantes.

    PREMIÈRE PARTIE :

    REVUE DE LITTÉRATURE ET

    CADRE DE L'ÉTUDE

    Chapitre 1 : Synthèse bibliographique 1.1. Acacia auriculaeformis

    1.1.1. Généralités sur Acacia auriculaeformis (Cunn. A.) ex

    Benth.

    Acacia auriculaeformis Cunn. A. (Syn. Acacia auriculaeformis ex Benth., Racosperma auriculiforme) est une leguminoseae ligneuse, arbre fixateur d'azote (AFA), de taille moyenne, appartenant à la sous-famille des Mimosoïdeae. Elle est présente dans les programmes de recherche et de développement forestiers et agroforestiers de la sous-région depuis un peu plus de deux décennies (Agbahungba, 1984 ; Dupuy et N'Guessan, 1992) dans les actions de reboisement du Bénin et s'y développe encore (Fonton et al., 2002b).

    1.1.2. Distribution géographique

    Originaire des savanes de la Papouasie Nouvelle Guinée, des îles du Détroit de Torrès et des régions Nord d'Australie, Acacia auriculaeformis a été introduite en Indonésie, en Malaisie, aux Indes pour la production de pâte à papier. Sa présence en Afrique anglophone, notamment en Tanzanie et au Nigeria a été signalée très tôt (Anonyme, 1980). Elle a été par la suite introduite en Afrique francophone en particulier au Bénin, en Côte d'Ivoire, au Togo, en République Démocratique du Congo (Agbahungba, 1984 ; Khasa et al., 1993).

    1.1.3. Exigences écologiques

    Espèce très plastique, cet Acacia australien s'adapte à une gamme variée de sols (Anonyme, 1980 ; Tandjiekpon & Dah-Dovonon, 1997; Zakra, 1997). On le rencontre sur des sols très pauvres comme les sables côtiers de Port-Bouet en Côte d'Ivoire (Zakra, 1997), sur des sols très riches comme les vertisols de la forêt de la Lama au Bénin (Zech & Kaupenjohann, 1985). Présent dans des conditions tropicales humides avec une température moyenne variant de 26 à 30 °C, l'arbre peut supporter des chaleurs très fortes (35 °C) et même des situations de sécheresse très sévère (6 mois), contrairement à une espèce très voisine, l'Acacia mangium Cunn A. (Hall et al., 1980). A. auriculaeformis produit 38000 à 42000 graines propres par kg de gousse (Date, 1986 ; Gado, 1988).

    1.1.4. Utilisations

    La très grande adaptabilité d'A. auriculaeformis justifie son classement par les chercheurs en agroforesterie parmi les arbres à buts multiples. L'espèce est utilisée dans ses régions d'origine pour la fabrication de pâte à papier. L'hybride provenant d'A. auriculaeformis et d'A. mangium produit une pâte de qualité supérieure (Yamada et al., 1992). A. auriculaeformis donne de bons rendements en bois de feu sur la station forestière de Pahou au Bénin (Moumouni et Simon, 1999). La production de biomasse ligneuse de l'espèce est plus importante comparée à d'autres espèces à croissance rapide comme A. crassicarpa, A. holosericea et A. leptocarpa (Ngulube et al., 1993). Cependant, A. auriculaeformis a l'inconvénient de ne pas se prêter bien à la régénération naturelle par voie végétative. Une étude des possibilités de régénération d'Acacia auriculaeformis sur la station forestière de Sèmè sur un sol sableux du cordon récent, a montré que le plus fort taux de souches portant des rejets est de 42,91 p.c. après une coupe à blanc d'un peuplement d'A. auriculaeformis de 7 ans et correspondant à la période de juin-juillet (Anonyme, 1995a). Cette contrainte pose un problème de rentabilité de renouvellement des peuplements d'A. auriculaeformis après exploitation.

    Outre la production de bois, l'espèce est réputée pour l'importance de sa litière qui peut être utilisée pour le relèvement de la fertilité des sols. Ses émondes ont été aussi utilisées dans les cultures en couloirs pour servir d'engrais biologique (Akonde, 1995).

    Afin d'exploiter les pleines potentialités d'A. auriculaeformis, de nombreuses thématiques de recherche préoccupent les chercheurs aussi bien dans ses aires d'origine que dans celles d'introduction. De nombreux auteurs ont travaillé sur l'espèce dans la sous-région ouest africaine. Ainsi, De Taffin et al. (1991) ont oeuvré en Côte d'Ivoire à la mise au point d'un système cultural durable associant le cocotier (Cocos nucifera) à A. auriculaeformis, arbre fixateur d'azote. Ouattara et Loupe (1993) ont contribué à la maîtrise de la germination de la graine au Burkina Faso. Mieux, particulièrement en ce qui concerne la litière très abondante produite par l'espèce, Bernhard-Reversat (1993), après avoir évalué à 10 t.ha-1 et par an la litière

    d'A. auriculaeformis constate que cette litière se décompose plus vite que celle de l'Eucalyptus au Congo. Zakra (1997) en Côte d'Ivoire a conclu que cette importante matière organique fraîche peut constituer une source d'intrant alternatif aux engrais chimiques.

    1.2. Matière organique

    La matière organique du sol (MOS) n'est pas une entité bien définie. Elle consiste en une large gamme de composés formant un continuum de fractions cellulaires biochimiques, provenant de végétaux supérieurs, d'animaux et de micro-organismes de poids moléculaire bas et médian, de substance organique de structure connue ou de composés humiques de poids moléculaire élevé dont la structure est encore à caractériser.

    Les pédologues étudient la matière organique sous de nombreuses optiques différentes. Deux d'entre elles sont fréquemment utilisées dans les études relatives à l'agriculture et l'aménagement des ressources naturelles :

    · la première optique est une démarche dynamique et conceptuelle qui divise les substances organiques des sols sur la base de leur stabilité et qui distingue plusieurs groupements organiques ou compartiments qualifiés de labiles ou de stables ; dans la pratique cette démarche est souvent utilisée pour la compréhension de la pédogenèse ;

    · la seconde optique est analytique et procède par l'identification de la composition chimique de la matière organique du sol par différentes méthodes de fractionnements. C'est une approche fortement développée ces dernières années, mais encore peu usitée dans les nombreuses thématiques de recherche relatives à la composition chimique non stable de la matière organique des sols des tropiques (Van Wambeke, 1995).

    En ce qui concerne les compartiments, la matière organique du sol est constituée de plusieurs fractions (Figure 1).

    Pour caractériser les différentes fractions de la matière organique dans le sol, Hoepsloth et al. (1993) distinguent deux (2) compartiments :

    · la fraction de matière organique non stable constituée de la matière organique fraîche, la biomasse microbienne comprise ;

    · la fraction de matière organique incorporée dans le squelette minéral du sol ou matière organique du sol encore appelée humus.

    Matière organique
    du sol

    Residus morts, litières ou
    amendements

    Matière organique fraiche

    Matière organique du sol

    Organismes vivants, plantes
    et animaux.
    Source de C et N organique

    Figure 1. Compartiments theoriques de la matière organique du sol

    Source : Hoepsloth et A (1993)

    Le fractionnement chimique des matières organiques est la plus ancienne méthode de classement. Il a abouti à la détermination de trois grands groupes : humine, acides fulviques, acides humiques. Toutefois, le fractionnement obtenu est peu explicatif des propriétés de la matière organique du sol donc pas utilisable par les agronomes, mais dépendant surtout des seuls acides fulviques. Feller (1979) propose un fractionnement granulométrique par simples tamisages successifs à sec, puis à l'eau. Il obtient trois groupes de fractions :

    · des fractions végétales de tailles supérieures à 50 gm ;

    · une fraction organo-minérale de taille inférieure à 50 gm ;

    · une fraction hydrosoluble.

    Les analyses morphologiques et chimiques de ces fractions indiquent que les degrés d'humification augmentent quand la taille diminue. Ce mode de fractionnement a permis à Pieri (1989) d'établir une représentation schématique du compartiment de la matière organique en relation directe avec le bilan carboné du système sol-plante (Figure 2).

    Le premier sous-ensemble, noté « C lib » est constitué de débris végétaux de certains résidus de la mésofaune et de la macrofaune du sol récupéré dans le fractionnement. Il s'agit de matière organique libre.

    Le deuxième, noté « C fom », correspond à la partie humifiée de la fraction 50 à 200 gm. C fom influence beaucoup les propriétés physiques et chimiques des sols et notamment leur stabilité structurale.

    Le troisième sous-compartiment, la biomasse organique, notée «C biom », représente la population de micro-organismes hétérotrophes dont l'activité va régler l'essentiel des échanges entre les deux sous-compartiments précédents, et avec l'extérieur.

    Entrée-organique (C/N élevé)

    Entrées-organiques (C/N faible )

    Compartiment matière organique (C .M .O .)

    C lib : fraction organique libre

    C fom : fraction organo-minérale

    C biom : biomasse organique

    Fonctionnement interne

    1 . Humification 2 . Décomposition physique et consommation C végétal par organ hétéro

    3 . Consommation c lié par microorganismes

    4 . Respiration biologique

    C lib

    1 2 4

    biom R

    3

    r

    2 + 3 + 4 - minéralisation

    C fom

    Sorties minérales (CO2)

    Figure 2. Le compartiment matiere organique des sols : le bilan carbon6 (d,apres Pieri,

    1989)

    Du rôle de «liants » de la matière organique (MO) pour les sols ferrugineux tropicaux, Pieri (1989) établit que le rapport entre la quantité de matière organique d'un sol et sa surface d'adsorption minérale, est indicateur de stabilité structurale (St) des sols et on a la formule (1) :

    St p.c. = (MO) p.c./(A + L) p.c. x 100 (1), avec les cas suivants si :

    · St < 5 p.c., horizon déstructuré, grande sensibilité à l'érosion ;

    · 5< St < 7 p.c., horizon instable à risque élevé de déstructuration ;

    · St > 9 p.c., horizon ne présentant pas de risque immédiat de déstructuration.

    Feller (1994) approfondit l'approche granulométrique d'identification des compartiments organiques des sols à argile 1 :1, dans les sols d'Afrique de l'Ouest à kaolinite. Les matières organiques sont associées à diverses fractions sableuses, limoneuses et argileuses. Les différentes fractions sont regroupées en trois compartiments organiques et organo-minéraux principaux dont le caractère fonctionnel s'avère être fortement dépendant de la texture, celle-ci jouant un rôle considérable dans le niveau des stocks organiques de ces sols. Il identifie ainsi trois compartiments :

    · un «compartiment débris végétaux » (> 20 um), associé mais peu lié aux sables minéraux ; les rapports C/N (15 à 25) et xylose/mannose (5 à 10) élevés sont en accord avec le caractère figuré végétal de ces MO ; le taux de renouvellement des MO est moyen à élevé (40 à 100 p.c. en 10 ans) ;. ce compartiment est considéré comme fonctionnel essentiellement dans les sols sableux où il assure alors, de manière importante, des fonctions `biologiques' relatives aux processus de minéralisation à court terme du carbone, de l'azote et du phosphore ;

    · un «complexe organo-limoneux » (2-20 um), constitué d'un mélange de MO à caractères végétal et fongique figurés, de limons minéraux et de microagrégats organo-minéraux très stables ; les rapports C/N (10 à 15) et xylose/mannose (1 à 3) sont plus faibles que pour le compartiment débris végétaux en accord avec le caractère plus humifié des MO ; le taux de renouvellement des MO est moyen à faible (20 à 40 p.c. en 10 ans). La dénomination de complexe révèle la difficulté d'une définition précise de ce compartiment ; le caractère fonctionnel de ce compartiment est relativement faible ; il s'exprime essentiellement dans les sols sableux pour des fonctions de « sorption et d'échange » relatives aux propriétés de

    surface des constituants organiques (CEC et sorption des molécules organiques neutres) ;


    · un «compartiment organo-argileux » (< 2 um), riche en MO amorphe, humifiée et fortement liée aux particules minérales ; les rapports C/N (8 à 11) et xylose/mannose (0,5 à 2) sont faibles, en accord avec une origine partiellement microbienne de la MO. Globalement, le taux de renouvellement des MO est moyen à faible (20 à 40 p.c. en 10 ans) ;. toutefois, au sein de ce compartiment, une fraction soluble à l'eau chaude (nommée EC 0-2), enrichie en métabolites microbiens et très active en terme de minéralisation et d'immobilisation microbienne, constitue 5 à 15 p.c. de la MO ; le compartiment organo-argileux peut être considéré comme fonctionnel, vis à vis des trois types de fonctions, pour les sols sabloargileux à argileux dès lors que leurs teneurs en argile sont supérieures à 10 p.c. Il remplit alors des fonctions de «réserves » (N et P), des fonctions d' « échanges » (CEC) et des fonctions biologiques (immobilisationminéralisation de C et N) ;. dans ce dernier cas, la fraction EC 0-2 joue un rôle primordial.

    Les compartiments ainsi définis lient les fractions organiques aux fractionnements des minéraux.

    La teneur en matière organique du sol est généralement exprimée en pourcentage de carbone total (C) ou de l'azote total (N) déterminée par des analyses de la fraction terre fine (granulométrie inférieure à 2 mm) en laboratoire. En général la matière organique du sol (MOS) est mesurée en déterminant le C dépendant de la relation traduite par les formules (2) et (3) :

    MOS p.c. = 1,724 x C p.c. pour les sols cultivés (2) ; MOS p.c. = 2 x C p.c. pour les sols vierges (3).

    Aussi, à défaut du fractionnement, la présente étude s'appuiera t- elle sur les données de détermination de la matière organique totale. Divers auteurs ont établi des équations de base attachées à l'étude de la matière organique. Ainsi,

    le bilan de la matière organique dans un sol peut être décrit par l'équation de base de la formule (4) suivante :

    dC/dt = A - KC (4) où.

    · dC/dt = changement du stock de carbone dans un temps dt généralement 1 an.

    · A = additions annuelles au stock organique.

    · K = coefficient de décomposition.

    · C = stock de carbone présent dans le sol.

    Cette équation peut être utilisée pour calculer la constante de décomposition de la matière organique fraîche ou taux de décomposition (K). Dans les conditions d'une forêt, A représente les chutes de litière par unité de temps dt. A l'équilibre, lorsqu'aucun changement n'a lieu, A vaut KC et CE = A/K. Dans cette équation, CE est la teneur d'équilibre en C ou son niveau d'équilibre. Cette équation peut être utilisée pour calculer les quantités de matière organique présente dans les sols en équilibre avec des conditions écologiques stables telles que dans les forêts ombrophiles arrivées à maturité, les savanes climaciques, les systèmes culturaux de longue durée et les cultures pérennes. Ce modèle mathématique dû à Nye et Greenland (1960) est une équation simplifiée qui ne rend pas suffisamment compte de l'allure de la courbe de diminution de la quantité de carbone restant pendant l'année. Laudelout (1961) procède à l'intégration de cette équation (Figure 3).

    Plus tard et pour des observations sur des périodes plus courtes, Young (1987), puis Jenkison et Ayanaba (1977) présentent une équation exponentielle plus expressive de la forme traduite par la formule (5) :

    Ct = C0.e-Kt (5), avec :

    · Ct = teneur en carbone du sol au temps t,

    · C0 = teneur en carbone du sol au temps 0 et e est la base des logarithmes naturels.

    · K = est la constante de décomposition du C du sol en supposant qu'il n'y a pas de perte par érosion.

    · Ct = CE + (C0-CE).e-Kt (6)

    Par ailleurs, la réorganisation de l'équation de la formule (6) permet de calculer la demi-vie (t 1/2) de la fraction (C0-CE) de la matière organique. La demi vie est définie comme le temps nécessaire pour que la moitié de la quantité (C0-CE) de matière organique soit détruite. Elle est donnée par la formule (7) :

    t 1/2 = Ln 2/K où t 1/2 = 0,693/K (7) ; Ln est le logarithme népérien.

    -C

    Co

    Co-CE

    Ct

    Ct-CE

    Ct = CE + (Co - CE) e 'Kt

    CE

    temps

    Figure 3. D6composition de la matiere organique du sol (d'apres Laudelout, 1961)

    Toutes ces équations ont été utilisées pour expliquer les changements de la matière organique qui se produisent lorsque les conditions de milieu sont modifiées, c'est-à-dire lorsque la forêt en équilibre climacique est abattue pour des cultures. Ces équations peuvent s'appuyer aussi sur l'état de l'azote du sol pour exprimer aussi la dynamique de la MOS. En effet, selon Assa (1997), la MOS peut être calculée soit avec C et on a les formules (8) et (9) :

    MOS = 1,724 x C (8), soit avec N et on a alors MOS = N x 20 (9).

    Toutefois, en faisant un point sur le bilan organique et la production des sols cultivés dans les savanes de l'Afrique de l'Ouest, Pieri (1989) fait observer qu'il n'y a cependant pas de parallélisme rigoureux entre bilan carboné et bilan azoté des agrosystèmes compte tenu de la spécificité des processus qui affectent la dynamique de l'azote dans les sols entre autres par exemple de la fixation biologique de l'azote par la symbiose rhizobium-légumineuses et par les organismes fixateurs (algues bleues).

    Les taux de décomposition et les constantes de décomposition de la matière organique du sol sont des paramètres importants dans les modèles de prédiction de la durabilité des systèmes agraires.

    Quelle que soit l'approche de fractionnement de la MO, les entrées des compartiments MO au plan technologie agricole sont assurées par diverses sources d'apport de MO fraîche ou en «carbone libre » dont notamment : les fumiers et composts, les résidus de récolte, les plantes de couverture, les émondes et les litières.

    La caractérisation des deux dernières entrées organiques du compartiment MO constitue l'une des contributions attendues des présents travaux notamment en ce qui concerne les systèmes agroforestiers à base d'Acacia auriculaeformis à impulser dans la région Sud-Bénin pour la relance de la culture du maïs qui affectionne tant l'apport de la matière organique pour améliorer son rendement sur ces sols à oxyhydroxyde de fer et d'aluminium.

    1.3. Importance de la culture du maïs : Zea mays L. (Poaceae)

    Le maïs est de loin la culture la plus importante dans l'économie rurale du Bénin, prenant en compte les tendances de production et de consommation. Produit par plus de 89 p.c. des exploitations agricoles, cette culture couvre plus du tiers des superficies totales cultivées du pays (Minot et al., 2001). Au Bénin, le rendement de maïs a été de 1.145 kg.ha-1 en 2000 (Anonyme, 2001a ; Anonyme, 2001b).

    Cette céréale est produite sur plus de 80 millions d'hectares dans les pays en développement et quelques 56 millions d'hectares de cette aire sont sous les tropiques et subtropiques (Anonyme, 2000b). La plupart des champs de maïs sont réalisés par des paysans de petites exploitations de subsistance.

    Le maïs dans l'alimentation en Afrique de l'Ouest et du Centre s'est accru sérieusement pendant ces deux dernières décénnies. Selon les données de la FAO, 589 millions de tonnes de ce vivrier ont été produits au plan mondial en 2000, sur 138 millions d'hectares (Anonyme, 2001c).

    Les Etats-Unis d'Amérique étaient les plus grands producteurs de maïs (43 p.c. de la production mondiale) suivi de l'Asie (25 p.c.) et l'Amérique latine et les Caraïbes (13 p.c.). L'Afrique a produit 7 p.c. du maïs mondial. Le rendement moyen mondial en 2000 était de 4255 kg ha-1. Le rendement moyen aux EtatsUnis d'Amérique était de 8600 kg ha-1. En Afrique au Sud du Sahara, il était 1316 kg ha-1 (Anonyme, 2001b). Plus de 50 p.c. de la production du Bénin sont obtenus dans le Sud-Bénin où les régimes de pluies permettent deux récoltes l'an. Certaines des régions du Sud-Bénin ont des opportunités de production hors saison. En dépit de tout cela, des déficits élevés sont obtenus presque régulièrement dans cette zone la plus densément peuplée où le maïs a traditionnellement été l'aliment de base le plus important et le besoin annuel est estimé à 70 kg par personne (Van der Akker et al., 2000). Pour combler ces gaps se dressent un défit non moins important ; voici une culture exigente en nutriments.

    Les sols tropicaux sont connus pour leur niveau de fertilité bas. En plus, les pratiques agricoles historiquement associées aux paysans sans ressources, producteurs de maïs, ont contribué à la perte rapide d'azote, de matière organique et de réserves en phosphore dans ces sols fragiles. Finalement, dans la plupart des cas, l'accroissement de la production du maïs est plutôt dû aux nouveaux défrichements, des terres très marginales, ce qui signifie de faible productivité, voire des terres très gradées. Un faible niveau d'azote est la contrainte nutritionnelle majeure aux rendements du maïs sous les tropiques. La disponibilité du phosphore, le second parmi les facteurs limitants, est fortement dépendante de l'acidité du sol et des pratiques de gestion des résidus. Enfin, l'acidité du sol compromet généralement la fertilité sur au moins 8 millions d'hectares de terres de maïs dans les pays en développement (Aihou, 2003).

    La dégradation du sol et les pertes en éléments nutritifs se sont graduellement accrues et sont devenues des menaces sérieuses à la production vivrière en Afrique de l'Ouest et Centrale. Par exemple le rendement du maïs obtenu par les paysans est généralement autour de 30 p.c. des rendements obtenus en station (Tian et al., 1995). La réduction des temps de jachère de 6 à 2 ans a abouti à des rendements de maïs d'environ 0,7 à 1 t.ha-1 dans certaines

    régions, exemple dans la savane dérivée du Bénin (Anonyme, 1996a ; Houngnandan, 2000).

    Des sols ne peuvent pourvoir aux quantités de nutriments requis et les niveaux chutent rapidement dès la remise en culture. La perte en matière organique est approximativement de 4 p.c. par an, résultant d'un niveau dangereusement bas de carbone organique après 15 à 20 ans de cultivation. Debrah et Koster (1999) rapportèrent que suite aux décapages des 5 cm supérieurs de trois types de sols au Sud du Nigeria, les rendements en maïs ont chuté respectivement de 95,4 p.c., 72,5 p.c. et 30,5 p.c. Ils faisaient ressortir que les pertes en nutriments causées par l'érosion provenant de l'appauvrissement en végétation qui à son tour augmenta la compaction à chaque fois qu'il y a eu une pluie, et par-là réduisait le décapage et dans le cas extrême causait l'érosion hydrique et l'érosion du sol.

    A des niveaux en deçà ou en dessous des 0,5 p.c. de carbone, le sol libère moins de 50 kg N.ha-1 grain à des niveaux anormaux d'utilisation efficiente d'azote (Weber et al., 1992). Le maïs a un maximum d'utilisation d'azote efficient de 50 p.c. qui suffit juste pour 1 t.ha-1 de maïs. Cependant, sous une gestion médiocre (30-40) p.c. est normale. L'utilisation des éléments nutritifs est particulièrement importante pour le maïs quand la fourniture de N est adéquate. Toutefois, l'aptitude pour produire plus de grains par unité d'azote est actuellement critique sous les conditions de stress d'azote. Les paysans sans ressources et sans terre sont obligés de cultiver des terres trop pentues, trop squelettiques, ou trop sèches.

    1.3.1. Importance des systèmes de cultures à base de maïs

    dans le Sud-Bénin

    Le maïs est une importante culture en Afrique de l'Ouest et Centrale où en 1992 il représentait 19 p.c. des superficies totales en céréales (Anonyme, 1994). Il est important pour le Bénin aussi bien de par ses emblavures annuelles que de par les tonnages successifs de production des dix dernières années (Figures 4 et 5). Pour l'ensemble du Bénin, le tonnage grains a évolué de 600.000 tonnes en 1994 à 800.000 tonnes en 2002. Ses superficies ont aussi connu un

    accroissement régulier, ayant évolué de 500.000 ha en 1994 à 700.000 ha en 2002. Il est la culture dominante du Sud-Bénin (Anonyme, 2002b). En terme de superficie cultivée, le Département de l'Ouémé dans le sud-est du Bénin, est l'un des plus importants avec 30 p.c. ; le département du Mono avec 13 p.c. et celui de l'Atlantique.

    Le maïs est la plus importante source de revenu des paysans dans le sud- Bénin. Il en est même l'aliment de base (Ahohounkpanzon, 1992). Sa consommation annuelle est estimée à plus de 55 kg par habitant variant entre 10 kg par habitant dans le Nord du pays et 130 kg par habitant dans le Sud. Parmi les cultures céréalières de base disponibles, le maïs est encore la plus cultivée comptant pour 60 p.c. des denrées de base consommées et comparées avec 28 p.c. pour le riz (Midingoyi et al., 1995).

    Superficies annuelles
    emblavees (ha)

    400 000

    300 000

    200 000

    800 000

    700 000

    600 000

    500 000

    100 000

    0

    Superficies annuelles (ha) Rendement (Kg/ha)

    1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

    Années

    950

    1300

    1250

    1200

    1150

    1100

    1050

    1000

    Rendements moyens annuels
    (kg/ha)

    Figure 4. Evolution des superficies et rendements du mals 1994-2002 au Bénin

    Source : A partir des données de Anonyme (2004)

    productions annuelles (t)

    400 000

    900 000

    300 000

    200 000

    800 000

    700 000

    600 000

    500 000

    100 000

    0

    1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

    Productions annuelles (t) Rendement (Kg/ha)

    Années

    950

    1300

    1250

    1200

    1150

    1100

    1050

    1000

    Rendements moyens annuels (Kg/ha)

    Figure 5. Evolution des productions et rendements du mals 1994-2002 au Bénin

    Source : A partir des données de Anonyme (2004)

    1.3.2. Récentes politiques agricoles au Bénin et leur impact

    sur la production du maïs

    Adesina et al. (1997) et Fusillier (1994) rapportaient que jusqu'aux années 1980 en Afrique Subsaharienne, les compagnies cotonnières approvisionnaient les paysans en semence améliorée de maïs et en engrais, ce qui a eu pour conséquence l'extension des aires cultivées en maïs. Les compagnies cotonnières étaient très engagées dans la collecte du maïs et assuraient aux paysans un prix soutenu, ce qui leur facilitait le remboursement des crédits en engrais et autres intrants agricoles.

    Toutefois au Bénin, la libéralisation du marché accompagnée de la perte des subventions de l'Etat survenue entre 1984 et 1986 et la dévaluation du franc CFA dans la plupart des pays francophones en 1994 affectèrent de façon drastique la production du maïs, qui reçut moins d'attention en ce qui concerne l'utilisation des engrais. La dévaluation a affecté aussi bien les prix des intrants agricoles que les prix d'achat aux producteurs. Des stratégies pour des choix de technologies agricoles alternatives qui réduisent l'utilisation des intrants d'importation et qui s'appuient sur le potentiel de fertilisation biologique disponible des systèmes agroforestiers devraient être adoptées. La tendance générale dans le Sud-Bénin où le maïs est encore une denrée de base de grande consommation qu'un produit de rente justifie cette sorte de stratégie.

    Par ailleurs Houeninvo (2001) identifiait le maïs parmi les produits d'avantages comparatifs pour le Bénin dans le cadre de la politique agricole commune de l'Union Economique et Monétaire de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA). Ce choix est justifié par le fait que c'est le produit que le pays sait le mieux produire. Il est le plus cultivé en terme de superficie et l'est sur tout le territoire national. La même conclusion qu'Adesina et al. (1997) peut être tirée encore aujourd'hui : l'accroissement du marché de cette denrée dans le Sud et la proximité du NIGER sont aussi des facteurs d'expansion de cette culture. Tout ceci justifie la nécessité de promouvoir la culture avec des technologies alternatives d'agroforesterie qui réduiraient le coût des intrants et utiliseraient la disponibilité de la litière d'A. auriculaeformis dans le Sud-Bénin (Agbahungba, 1999) pour les petits paysans.

    Les contraintes à la mise en oeuvre de la stratégie sont nombreuses et diverses, parmi lesquelles peuvent être citées des technologies alternatives d'agroforesterie basées sur la fertilisation biologique et la disponibilité des terres. En effet, le maïs est une culture qui affectionne les sols fertiles mais particulièrement ceux qui sont riches en matière organique (Aman et Despatie, 1997). Malgré l'importance affichée pour le maïs, l'aptitude climatique du SudBénin lui est cependant peu favorable sur une échelle à trois (3) divisions : très favorable, favorable et peu favorable (Anonyme, 1995b).

    Par ailleurs, d'importantes ressources ont été utilisées pour la mise au point et la vulgarisation de nouvelles variétés de maïs dites améliorées au point où les statistiques agricoles du Ministère en Charge de l'Agriculture au Bénin (Anonyme, 2002b) en font des rubriques distinctes telles que le maïs local et le maïs amélioré.

    1.4. Thématique de la fixation biologique de l'azote

    A. auriculaeformis est un arbre fixateur d'azote (AFA) dont l'importance économique s'accroît de plus en plus depuis son introduction au Bénin en 1982 par l'Unité de Recherche Forestière et sa diffusion par divers projets de reboisement du Gouvernement notamment le Projet Plantation de Bois de Feu dans le Sud-Bénin (PBF) avec l'appui des partenaires comme la Banque Islamique de Développement (BID) et le Programme Alimentaire Mondial (PAM).

    L'efficacité de la fixation biologique de l'azote atmosphérique par la légumineuse A. auriculaeformis, n'est pas évidente sur toutes les stations quel que soit le pédoclimat. Il n'existe pas de travaux sur les capacités symbiotiques d'A. auriculaeformis au Bénin. Les investigations ont surtout porté sur la richesse en azote de la biomasse de l'espèce sans toutefois ressortir les capacités symbiotiques de l'arbre. De nombreuses légumineuses retenues dans les systèmes de production agroforestiers pour leur important potentiel de fixation d'azote atmosphérique n'ont qu'une capacité symbiotique limitée pour certaines stations ou certains pédoclimats.

    Dans la sous-région, des travaux similaires ont été effectués sur Leucaena leucocephala (Lam.) de Wit par Kadiata et al. (1995) au Nigeria. Toutefois, l'évaluation du potentiel de fixation symbiotique de l'azote atmosphérique de l'espèce a surtout utilisé la technique d'élément marqué (15N). Diverses autres méthodes d'analyses peuvent être explorées pour cette évaluation de l'activité symbiotique d'A. auriculaeformis.

    1.4.1. Symbioses fixatrices d'azote

    Il convient d'abord, de clarifier la notion de fixation de l'azote atmosphérique et des mécanismes y afférents. Qu'est ce que la fixation de l'azote atmosphérique ?

    Tous les organismes ont un besoin d'azote pour vivre. Cet azote se présente sous des formes combinées ou complexes et formes simples.

    Le plus grand gisement d'azote sur la terre est l'azote bimoléculaire gazeux N2. Il constitue 78-80 p.c. de gaz stable de l'atmosphère terrestre (Giller, 2001 ; Hansen, 1994).

    Par ailleurs, de nos jours, les intrants azotés sur la terre provenant de la fixation biologique de N2 sont estimés à 139-170 x 106 t d'azote par an comparé à 65 x 106 t d'azote par an fourni par les engrais azotés (Peoples et Graswell, 1992). Le processus de fixation symbiotique de l'azote permet à certaines sous familles de légumineuses de puiser ou d'accéder à cette ressource inépuisable pour satisfaire leurs besoins en azote. Comment le font-elles ?

    1.4.2. Equation chimique de la fixation biologique d'azote

    Le processus de fixation de l'azote est la réduction de l'azote bimoléculaire gazeux (N2) en une forme biologiquement utile : la forme combinée d'azote ammoniacal (NH3) utilisable par la plante. L'équation simplifiée de la réaction est traduite par la formule (10) suivante : N E N + 8 e- + 8 H+ ? 2 NH3 +H2 (10).

    La réaction est catalysée par un enzyme, la nitrogénase. La nitrogénase la plus connue est la nitrogénase du molybdène (Mo). Les trois (3) caractéristiques majeures de la réaction de fixation sont sa sensibilité à l'oxygène, son coût énergétique élevé et son inhibition par l'azote minéral qui est résumée dans la formule (11) :

    N E N + 8 e- + 8 H+ + 16 ATP ? 2 NH3 + H2 + 16 ADP + 16 P (11).

    La demande réelle en ATP pour la fixation de N2 va considérablement audelà de 16 moles par mole de N2 fixé ; comme de règle entre 25 et 30 moles sont nécessaires (Bergersen, 1991).

    De nombreux composés, autres que l'azote atmosphérique, qui renferment aussi des triples liaisons, peuvent être réduits par la nitrogénase, par exemple l'acétylène (C2H2), qui est réduit en éthylène (C2H4) comme le traduit la réaction de la formule (12) :

    HC E CH + 2 e- + 2 H+ ? H2C = CH2 (12).

    Cette réaction est à la base de la méthode de mesure indirecte de la fixation d'azote (ARA), qui consiste à évaluer la quantité d'éthylène formé par un système fixateur.

    1.4.3. Méthodes de mesure de la fixation d'azote

    Aucune étude sérieuse de la fixation d'azote ne peut se concevoir sans comporter une évaluation quantitative (Ganry et Dommergues, 1995). Plusieurs méthodes permettent de quantifier le processus sans qu'aucune n'ait un caractère exclusif pour toutes les légumineuses.

    1.4.3.1. Méthode par différence d'azote

    Deux cas sont à distinguer (Ganry et Dommergues, 1995 ; Giller, 2001) :

    i. si la plante fixatrice est cultivée sur un milieu dépourvu d'azote, la teneur en azote total de la plante à la récolte représente la quantité d'azote fixé pendant la culture ; cette méthode très fiable, est couramment employée en chambre de culture ou en serre pour tester l'effectivité (aptitude à fixer l'azote) des souches de rhizobiums et de frankias ;

    ii. si la plante fixatrice est cultivée sur un milieu contenant de l'azote, il devient nécessaire de cultiver en même temps, dans le même milieu et dans des conditions identiques, une plante de référence non fixatrice ; l'hypothèse de départ est la suivante : la plante fixatrice absorbe la même quantité d'azote du sol (Ndfsi) que la plante non fixatrice (Ndfso), donc Ndfsi = Ndfso ;. la quantité fixée (Ndfa) est mesurée par la différence entre la teneur en azote total de la plante fixatrice (Ndfa + Ndfsi) et la teneur en azote total de la plante non fixatrice (Ndfso). On peut alors écrire la formule (13) :

    Ndfa = (Ndfa + Ndfsi) - Ndfso (13).

    Anderson et Ingram (1993) ont trouvé la méthode par différence d'azote relativement simple et ont signalé son utilisation souvent quand l'analyse de l'azote total est disponible. Elle serait souvent fiable dans des cas de sols pauvres en azote (Chalk, 1985). Sanginga et al. (1989) l'ont employée pour estimer la fixation par Leucaena leucocephala (Lam) à Ibadan (Nigeria).

    1.4.3.2. Méthode des bilans (Anderson et Ingram, 1993)

    Dans un écosystème donné, si l'on admet que les apports d'azote (autre que la fixation) sont égaux aux pertes, la fixation est alors égale à l'accroissement en azote des deux pools d'azote (sol et plante) pendant une période considérée. On détermine la teneur en azote total des deux pools en début et en fin d'expérience et on déduit la quantité d'azote fixée Ndfa :

    Ndfa = Ntpi + Ntsi- (Ntpo + Nntso), avec :

    · Ntpi azote total de la plante en fin d'expérience ;

    · Ntsi azote total du sol en fin d'expérience ;

    · Ntpo azote total de la plante en début d'expérience ;

    · Nntso azote total du sol en début d'expérience.

    Pour déterminer la fixation d'azote d'une plantation d'arbres, il est également possible de comparer la teneur en azote total du système solplantation avec un système témoin, qui par exemple peut être une parcelle maintenue en jachère nue ou non boisée.

    1.4.3.3. Méthode de réduction de l'acétylène (test de l'ARA)

    De la comparaison des réactions (1) et (2) de l'équation chimique de la fixation biologique d'azote, on déduit que la réduction d'une molécule : de N2 implique 8 électrons (8 e-) et de C2H2 implique 2 électrons (2 e-). Le coefficient permettant de convertir la quantité d'acétylène réduit en azote fixé est alors de 2/8 = 1/4.

    Dans la pratique, la plante est soigneusement déracinée. Le système racinaire avec les nodules est mis en incubation pendant 30 à 60 minutes dans un récipient étanche dont 10 p.c. de l'air a été remplacé par l'acétylène. On prélève ensuite un échantillon du gaz d'incubation pour y doser l'éthylène formé,

    en chromatographie en phase gazeuse (Witty et Minchin, 1988). Toutefois, cet outil ne sert qu'à poser le diagnostic sur l'activité de la nitrogenase et de ce fait est beaucoup utilisé dans les recherches sur la fixation de l'azote moléculaire. Pourtant, cette méthode est très limitée même pour des études comparatives entre légumineuses. Le test ARA ne donne que des mesures sur des situations instantanées qui ont besoin d'être ajustées en ce qui concerne la période de la journée ou de la saison (Anderson et Ingram, 1993).

    1.4.3.4. Analyse des composés azotés du xylème

    Cette méthode ne concerne que les légumineuses qui transportent, sous forme d'uréide (allantoïne, acide allantoïque) l'azote fixé dans les nodules. La proportion de ces composés dépendant de l'activité fixatrice, il est possible d'estimer le pourcentage d'azote fixé de la plante (P.C. Ndfa) en s'appuyant sur l'évaluation de la proportion d'uréides dans la sève.

    Toutefois, cette méthode d'évaluation ne s'applique pas à Acacia auriculaeformis, arbre fixateur d'azote objet de notre étude, rangé plutôt parmi les non-producteurs d'uréides (Peoples et al., 1989).

    1.4.3.5. Méthodes isotopiques

    Les méthodes isotopiques (dilution isotopique après enrichissement du sol en 15N et méthode de l'abondance naturelle) ont été décrites par divers auteurs (Danso, 1988 ; Ledgard et Peoples, 1988 ; Anderson et Ingram, 1993) :

    i. Dilution isotopique après enrichissement du sol en 15N

    Les plantes fixatrices et non fixatrices sont cultivées simultanément sur un sol ayant reçu la même quantité d'engrais azoté enrichi en 15N (jusqu'à 30 p.c. d'atomes). Le postulat sur lequel est fondée cette méthode est que les deux plantes utilisent dans la même proportion l'azote du sol et l'azote de l'engrais azoté 15N. Le pourcentage d'azote fixé (p.c. Ndfa) est donné par la formule (14) :

    p.c. Ndfa = (1-Ei/Eo) x 100 (14), avec :

    · Ei excès isotopique dans la plante fixatrice ;

    · Eo excès isotopique dans la plante non fixatrice.

    L'excès isotopique E est égal à la différence (p.c. d'atomes 15N dans les tissus végétaux-0,3663 p.c.), la valeur 0,3663 p.c. correspondant à la proportion naturelle d'atomes de 15N dans l'atmosphère terrestre.

    Si Nt est la teneur en azote total de la plante fixatrice, la quantité fixée est traduite par l'expression de la formule (15) :

    Ndfa = p.c.Ndfa x Nt (15).

    Cette méthode est surtout appliquée à la sélection des clones. ii. Méthode de l'abondance naturelle

    Le principe est le même que celui de la méthode de dilution isotopique à l'exception que dans ce cas les engrais enrichis ne sont pas appliqués au sol (Giller et Wilson, 1991 ; Giller, 2001). Shearer et Kohl (1986) expliquèrent la démarche, tandis que Gaury et Dommerques (1995) en ce qui concerne les arbres fixateurs d'azote ont proposé la forme simplifiée comme le montre la formule (16) qui suit :

    *15N (P.m.) = (Réch.*-Ratm.**)/Ratm. x 1000 (16) où :

    · R = (15N + 14N)/ (14N + 14N),

    · : échantillon du sol ou de plante,

    · ** : atmosphère.

    L'azote de l'atmosphère est constitué essentiellement de 14N2(99,6336 p.c. d'atomes), le reste (0,3663 p.c. d'atomes) étant de l'azote sous la forme 15N2. En revanche, beaucoup de sols sont enrichis naturellement en 15N. Comme cet enrichissement est faible, il est exprimé par le taux de 15N (en parties par mille, *15N). Yoneyama et al. (1993) l'appliquèrent aux arbres légumineuses (Leucaena leucocephala, Sesbania grandiflora et Gliricidia sepium). Boddey et al. (2000) appliquèrent la méthode de la technique d'abondance naturelle de 15N pour quantifier la fixation biologique de l'azote chez les ligneux perennes des agroécosystèmes tropicaux.

    Les végétaux non fixateurs ont le même taux de 15N que le sol sur lequel ils poussent. Les plantes fixatrices ont en revanche un taux plus faible car elles puisent une partie de l'azote de l'air, pour lequel *15N est par définition nul.

    Le principe de la quantification de la fixation de l'azote par la méthode de l'abondance naturelle est le même que celui de la dilution isotopique après enrichissement en 15N, mais aucun apport supplémentaire de 15N n'est fait, puisque seule la teneur naturelle des sols et des végétaux est prise en compte.

    Le pourcentage d'azote fixé (p.c. Ndfa) est calculé à partir de la formule

    (17) :

    p.c. Ndfa = (*15Nr-*15Nf)/ (*15Nr-b) x100 (17), avec :

    · *15Nr composition isotopique de la plante de référence non fixatrice,

    · *15Nf composition isotopique de la plante fixatrice,

    · b, coefficient de fractionnement isotopique tenant compte de la légère diminution de 15N (0,2 à 2 pour mille) dans l'azote fixé, entraînée par le processus de fixation.

    Shearer et Kohl (1986) ont utilisé la méthode pour des investigations au champ.

    1.4.3.6. Evaluation du nombre et du poids des nodules

    L'évaluation du nombre et du poids des nodules est une approche simple, trop souvent négligée, qui donne cependant un ordre de grandeur de la fixation de l'azote. Lorsque les conditions de milieu sont favorables, on admet, en moyenne, que 1 g de nodules (poids de matière sèche) d'un arbre fixateur (légumineuse et espèce actinorhizienne) fixe 1 g d'azote par an (Ganry et Dommergues, 1995). La méthode a souvent été utilisée surtout pour s'assurer de la formation et de l'efficience de nodules de l'espèce. D'ailleurs, Kadiata et al. (1995) s'en sont servi pour la fixation de l'azote en vase de végétation de Leucaena leucocephala.

    Ezenwa et Atta-Krah (1992) l'emploient sur le Gliricidia sepium et Leucaena leucocephala pour étudier les effets des options de gestion des haies sur le nombre et le poids frais de nodules par plant et par intervalles d'émondage dans le Sud-Ouest du Nigeria, à l'IITA-Ibadan.

    La nodulation des arbres présente des particularités. En effet, elle a trois caractéristiques que l'on retrouve plus rarement ou pas du tout chez les plantes annuelles : elle peut être pérenne, profonde ou aérienne.

    La nodulation est pérenne pour toutes les espèces actinorhiziennes. Pour les légumineuses, les nodules pérennes semblent plus rares (Dunham, 1991 ; Giffar, 1971), bien qu'ils aient été observés dans le cas d'Albizia lebbeck. La pérennité des nodules présente un avantage certain puisque la fixation de l'azote peut recommencer dès que les conditions sont favorables : il n'est pas nécessaire d'attendre une nouvelle infection, processus qui requiert des conditions plus difficiles à réunir que la reprise de l'activité à partir de nodules déjà existants (Reddell, 1993).

    La nodulation est aérienne chez les genres Sesbania et Aeschynomene comme les espèces Sesbania sesban et Aeschynomene histrix.

    De toutes ces méthodes d'évaluation de l'azote fixé, ce sont les méthodes simples basées sur l'évaluation du nombre et du poids des nodules ainsi que de la différence d'azote qui seront utilisées dans le présent travail pour déterminer le potentiel stationnel de fixation de l'azote N2 par Acacia auriculaeformis.

    Diagne (1988) a utilisé cette méthode au Sénégal pour le criblage des souches locales de rhizobium sur quatre (4) arbres fixateurs d'azote que sont Prosopis africana, Prosopis juliflora, Albizia lebbeck et Leucaena leucocephala.

    Le chapitre 1 de la revue de littérature a mis l'accent sur la connaissance des

    matériels végétaux de base de l'étude :

    - Acacia auriculaeformis, essence forestière introduite au Bénin est l'arbre fixateur d'azote retenu dans le système agroforestier.

    - Le maïs, culture associée dans le système agroforestier est la plante test pour la gestion de la fertilité organique et minérale.

    La revue des différentes méthodes de mesure de la fixation biologique a conduit à cibler celles qui aussi simples que fiables sont disponibles dans les laboratoires de l'UAC et de l'INRAB.

    Chapitre 2 : Cadre de l'étude

    2.1. Milieu physique

    2.1.1. Bénin

    Le Bénin est un pays de l'Afrique de l'Ouest au Sud du Sahara, localisé entre les parallèles 6° 30' et 12° 30' de latitude Nord, et les méridiens 1° et 3° 40' de longitude Est. Situé entre le Togo et le Nigeria, il fait aussi frontière avec le Niger et le Burkina Faso au Nord et s'ouvre sur l'Océan Atlantique au Sud. Couloir étroit reliant le golfe de Guinée au Sahel, il couvre une superficie de 112.622 km2 (Figures 6, 7 & 8). Sa population est d'environ 6.769.914 habitants au recensement de 2002 avec un taux de croissance annuel de 3,5 p.c. (CouaoZotti, 2004).

    2.1.1.1. Climat

    Situé entièrement dans la zone intertropicale, le pays a un climat chaud et humide contrôlé par deux courants : la mousson qui est un vent marin humide et chaud venant du Sud-Ouest et l'harmattan qui est un vent continental sec et froid venant du Nord-Est. Cette configuration combinée avec les facteurs géographiques tels que la latitude, un relief à peine perceptible et qui n'est affirmé que dans le Nord-Ouest du pays avec la chaîne montagneuse de l'Atacora et l'orientation de la côte détermine trois zones climatiques (Adjanohoun, 1968 ; Adam et Boko, 1983 ; Anonyme, 1995b ; Boko, 1998) :

    · la zone subéquatoriale de la côte à la latitude 7° 30' Nord, où la pluviométrie varie de 950 à 1.400 mm/an ; les températures moyennes sont proches de 25 °C sur l'ensemble de l'année ; la période de cro issance végétale (PCV) oscille autour de 240 jours répartis en deux saisons pluvieuses ;

    · la zone soudano-guinéenne entre le 8è et le 9è parallèle Nord ; les amplitudes thermiques y sont relativement accusées et les moyennes pluviométriques oscillent entre 1.000 et 1.200 mm /an ; la période de croissance végétale tourne autour de 200 jours avec une saison pluvieuse ;

    · la zone soudanienne sèche entre le 9è et le 12è parallèle; la pluviométrie varie de 900 à 1.100 mm/an net ; les amplitudes thermiques varient de 5 à

    10 °C ; la période de croissance végétale est infér ieure à 145 jours étalés sur une saison pluvieuse.

    N

    N

    Figure 6. Localisation du Bénin en Afrique

    Figure 7. Le Bénin

    Figure 8. Localisation de la zone d'étude

    2.1.1.2. Géomorphologie et types de sol

    Le Bénin appartient à l'ensemble aplani ouest africain constitué de roches anciennes, supportant des stratifications sédimentaires relativement récentes. A ce titre il n'offre pas de reliefs très affirmés (Anonyme, 1998) :

    · la zone montagneuse se situe dans le Nord-Ouest du pays avec la chaîne de l'Atacora qui morphologiquement est la plus importante ; cette région montagneuse constitue le château d'eau du Bénin d'où s'écoule le fleuve Ouémé, les rivières Pendjari et Mékrou ;

    · le deuxième ensemble est formé par la zone côtière qui s'étend le long du littoral sur une largeur moyenne de 4 km ; c'est cet ensemble qui abrite les lacs et lagunes du Bénin ;

    · un troisième ensemble se situe entre la plaine côtière et la transversale Lonkli-Kétou ; c'est une région de plateaux argileux dont l'altitude maximum dépasse rarement 200 m ; à ces trois ensembles viennent s'ajouter les châteaux gréseux de Kandi ;

    · le reste du pays est une pénéplaine cristalline, qui s'élève progressivement jusqu'à la hauteur du 10è parallèle, pour atteindre 491 m au Nord de Bembéréké.

    Malgré la diversité des formations géologiques et unités

    géomorphologiques du pays, les sols au Bénin sont surtout représentés par la classe des sols ferrugineux tropicaux, la classe des sols ferrallitiques, la classe des lithosols. La plupart de ces sols nécessitent un apport organique pour pouvoir être cultivés de façon durable avec maintien de la fertilité.

    2.1.1.3. Végétation

    On distingue deux types de paysages végétaux au Bénin :

    · dans le Sud, la végétation naturelle primaire est remplacée par une mosaïque de cultures et de jachères avec ça et là des îlots de forêts reliques dites forêts sacrées (Agbo et Sokpon, 1998) et des savanes anthropiques. Les zones inondées portent des formations marécageuses et même des mangroves à Avicennia africana et Rhizophora racemosa là où prédominent les eaux saumâtres;


    · dans les régions soudaniennes au Nord du bassin sédimentaire et jusqu'à la latitude de Kandi, une savane arborée dominée par le néré (Parkia biglobosa Jacq., Benth), le karité (Vitellaria paradoxa, Gaertn. F), le cailcédrat (Khaya senegalensis, Jacq.) et le kapokier (Ceiba pentandra Gaertn. F) ; cette savane est coupée de réserves et de forêts classées qui sont des formations décidues et semi-décidues. Sur les bordures soudano-sahéliennes on rencontre une savane arborée et arbustive caractérisée par des épineux et des rôniers (Borassus aethiopum Martius). La végétation n'est vraiment dense que le long des cours d'eau (forêts-galeries).

    Ce manteau vert du Bénin en ce qui concerne les détails de la couverture végétale est décrit par Agbahungba et al. (2001).

    Toutefois, des travaux plus récents de Akoegninou (2004) à partir des études phytosociologiques à la lumière de l'analyse factorielle des correspondances (AFC), distinguent 7 types de forêt constitués de 30 groupements végétaux au Bénin. Ces forêts sont rassemblées en deux grands groupes de formations :

    · les formations climatiques avec les forêts denses humides semi-décidues (FDHSD), les forêts denses sèches (FDS) et les forêts claires (FC) ;

    · les formations édaphiques avec les forêts marécageuses (FM), les forêts ripicoles (FR), les forêts galeries (FG) et les mangroves (Mang).

    Les formations climatiques

    Les formations climatiques regroupent les forêts denses humides semidécidues, les forêts denses sèches et les forêts claires.

    · Forêts denses humides semi-décidues, trois groupes s'individualisent :

    V' le groupe (GI), constitué des forêts denses humides semi-décidues du Sud et situé sur sols ferrallitiques ;

    V' le groupe (GII), formé des relevés plus septentrionaux, toujours sur sols ferrallitiques, dont l'espèce dominante est Celtis zenkeri ; c'est le groupement à Celtis zenkeri ;

    V le groupe (GIII), constitué sur sols mal drainés du Sud, dont les espèces dominantes sont Dialium guineense et Cynometra megalophylla ; c'est le groupement à Dialium guineense et Cynometra megalophylla.

    · Forêts denses sèches, deux sous-unités se distinguent :

    V' une sous-unité sur les affleurements rocheux ; la sous-unité (SUI) formant le groupement à Hildegardia barteri et Aphania senegalensis.

    V' une sous-unité sur les plateaux de terre de barre; la sous-unité (SUII)

    constituée de quatre (4) groupements qui se sont individualisés :

    V' le groupement à Albizia glaberrima et Diospyros abyssinica ; rencontré dans les zones guinéenne et soudano-guinéenne ;

    V' le groupement à Mimusops kummel et Manilkara multinervis, toujours observé en zone soudano-guinéenne ;

    V' le groupement à Pterocarpus erinaceus et Terminalia glaucescens, recensé en zones soudano-guinéenne et soudanienne ;

    V' le groupement à Tamarindus indica et Cassia sieberiana identifié dans la partie septentrionale de la zone soudanienne.

    · Forêts claires, les forêts claires sont divisées en trois groupes : V' le groupe (GI) a présenté 3 groupements :

    V' le groupement à Isoberlinia doka et Burkea africana ;

    V' le groupement à Isoberlinia tomentosa et Isoberlinia doka et V' le groupement à Uapaca togoensis et Monotes kerstingii.

    V' le groupe (GII) où Anogeissus leiocarpus domine : c'est le

    groupement à Anogeissus leiocarpus et Pterocarpus erinaceus.

    V' le groupe (GIII) où l'espèce Lophira lanceolata est dominante : c'est le groupement à Lophira lanceolata et Anthocleista djalonensis.

    Les formations édaphiques

    Les formations édaphiques comprennent les forêts marécageuses, les forêts ripicoles, la mangrove et les galeries forestières.

    · Forêts marécageuses, ces forêts ont été discriminées en trois groupements végétaux :

    V' le groupement à Cleistopholis patens et Symphonia globulifera ; V' le groupement à Syzygium guineense et Chionanthus niloticus ; V' le groupement à Alstonia congensis et Psychotria articulata.

    · Forêts ripicoles, les trois groupements végétaux déterminés sont les suivants :

    V' groupement à Maranthes robusta et Symphonia globulifera ; V' groupement à Pterocarpus santalinoides et Cola laurifolia; V groupement à Berlinia grandiflora et Cynometra vogelii.

    · Galeries forestières, ici il y a deux grands ensembles de groupements :
    V' l'ensemble I avec les trois groupements discriminés suivants :

    · groupement à Parinari congensis et Pterocarpus santalinoides ;

    · groupement à Syzygium guineense et Uapaca togoensis ;

    · groupement à Celtis toka et Garcinia livinstonei ; V' l'ensemble II avec les deux groupements discriminés ci-après :

    · groupement à Cynometra megalophylla et Cola gigantea ;

    · groupement à Manilkara multinervis et Cola gigantea var. glaberescens.

    · Mangrove, les groupements végétaux identifiés sont les suivants : V' groupement à Rhizophora racemosa ;

    V' groupement à Rhizophora racemosa et Avicennia germinans ; V' groupement à Avicennia germinans ;

    v' groupement à Dalbergia ecastaphyllum et Machaerium lunatum.

    L'analyse factorielle des corespondances successives de l'ensemble des relevés de terrain a permis de distinguer aussi un total de 23 groupes écologiques dans l'ensemble des formations végétales discriminées.

    Akoègninou (2004) a aussi abordé la variation de la structure et la composition floristique des différentes forêts ainsi que leurs groupements en fonction des divers facteurs du milieu et de la latitude.

    La richesse spécifique des forêts actuelles du Bénin varie beaucoup d'une formation à une autre, d'un groupement à un autre et à l'intérieur d'un même groupement. Les forêts denses humides semi-décidues sont les plus diversifiées. Elles comptent 517 espèces. Elles sont suivies des galeries forestières (342 espèces) et des forêts denses sèches (341 espèces). La plus faible contingence floristique est obtenue dans la mangrove (17 espèces). La plus importante surface terrière (49,01 m2. ha-1) est enregistrée en forêts denses humides semidécidues. Les galeries forestières arrivent en deuxième position (42,13 m2. ha-1). Elles sont suivies par les forêts denses sèches avec 33,23 m2. ha-1. La plus faible aire basale est en mangrove qui est une formation très dégradée au Bénin. Le plus grand nombre de tiges à l'hectare est de 544 dans les forêts denses humides semi-décidues. Il n'est que de 143 dans la mangrove. Les plus grands diamètres des arbres sont toujours enregistrés dans les forêts denses humides semi-décidues. Viennent les forêts ripicoles (34,05 cm). On tire de ces travaux d'Akoègninou (2004) que la forêt béninoise actuelle présente une très grande diversité floristique et de végétations ; mais est pauvre en bois.

    La présente étude concerne la partie Sud du Bénin qui s'étend jusqu'au 8ème degré de latitude Nord couvrant le littoral et le sub-littoral avec une orientation conséquente liée au faible potentiel en bois, une option agroforestière (production du maïs et du bois).

    2.1.2. Sud du Bénin

    Le Sud du Bénin est la zone d'étude. C'est là où se situent les trois stations forestières, ainsi que le village Zouzouvou dans la Commune de Djakotomè, sur le

    plateau Adja oO ont été effectués les présents travaux (Figure 9). Le milieu physique a ses particularités.

    Figure 9. Site de Zouzouvou

    2.1.2.1. Climat

    Le Sud du Bénin est caractérisé par un climat subéquatorial de type soudanoguinéen à deux saisons de pluies et deux saisons sèches de durées inégales et alternées au cours de l'année, ou plus précisément, pour employer la terminologie de Volkoff et Willaime (1965), un climat de type "côtier dahoméen" pour le littoral et le Sub-littoral jusqu'au parallèle d'Abomey (7°-10° N). La pluviométrie moyenne dans le Sud-Bénin est de 1.100 mm d'eau par an et plus particulièrement en ce qui concerne les quatre sites couverts par les travaux, les moyennes calculées sur les vingt dernières années donnent respectivement (Figure 10) :

    · Pahou : 1.028 mm en 56 j de pluies (station de Ouidah) ;

    · Sèmè : 1.402 mm en 73 j de pluies ;

    · Ouèdo : 1.119 mm d'eau en 60 j de pluies (station d'Agonkanmey) ;

    · Zouzouvou : 1.090 mm en 55 j de pluies (station d'Aplahoué).

    mm de pluie

    2000

    1800

    1600

    1400

    1200

    1000

    400

    800

    600

    200

    0

    1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003

    année

    Pahou Ouedo Sèmè Zouzouvou

    Figure 10. Variations pluviometriques annuelles des 4 sites de 1983 a 2003

    Dans la zone des trois premiers sites, les variations annuelles et journalières de température sont faibles. Les températures moyennes journalières oscillent entre 22 et 33 °C. La moyenne annuelle est de 27 °C . Les températures les plus

    basses s'observent au mois de juillet et août (20° à 23 °C) et les plus élevées au mois de Février ou Mars (32° à 33 °C).

    L'humidité relative ou hygrométrie est partout assez élevée pendant toute l'année et proche des valeurs ci-après :

    · à Sèmè : 84 p.c. ;

    · à Pahou : 80 p.c. ;

    · à Ouèdo : 80 p.c. ;

    · à Zouzouvou : 74 p.c.

    2.1.2.2. Géomorphologie et types de sol au Sud du Bénin

    Le Sud du Bénin est sur un bassin sédimentaire côtier ouest africain s'étendant du Nigeria au Ghana. On y distingue :

    · des formations du Paléocène et de l'Eocène généralement de nature argileuse qui tapissent le fond de la dépression de la Lama ;

    · des formations du Continental Terminal d'âge Miopliocène qui occupent les plateaux (Figure 11) ; d'après Slanky (1959), il s'agirait d'un épandage qui a recouvert toute la région sur une épaisseur de quelques mètres à des centaines de mètres probablement à la fin du tertiaire ; cet épandage s'est effectué en milieu continental : il est constitué de matériau ayant déjà subi une altération ferrallitique sur une grande épaisseur (Millette et al., 1965); la mise en place des sols de terres de barre est liée à ce matériau ;

    · des formations alluviales généralement de nature argileuse ou argilolimoneuse, qui prennent de l'importance dans les basses vallées du Mono et de l'Ouémé ;

    · des formations littorales constituées d'une série de cordons sableux, sensiblement parallèle à la côte actuelle, entre lesquels s'étirent de petites dépressions où alternent lagunes et marécages.

    Aplahoué

    Abomey

    2°4

    Zagnanado

    Sakété Porto-Novo

    Bopa

    Ouidah

    Ouagbo

    Allada

    Cotonou

    Kétou

    Pobè

    7°4


    ·

    ~ ~ 7° A

    G

    41

    D

    ~

    41

    A

    F

    41

    C

    B

    e

    A

    E

    I

    ~

    Site d'Agonkanmey


    ·


    ·

    Océan Atlantique

    Légende : A= Plateau de Kétou (117 m) ; B= Plateau de Zagnanado (9o m);

    C= Plateau d'Abomey (245 m) ; D= Plateau d'Aplahoué (153 m);

    E= Plateau de Sakété (58 m) ; F= Plateau d'Allada (9o m);
    G= Plateau de Bopa (117 m) .

    Figure 11. Répartition des plateaux au Sud-Bénin

    Source : Slanky (1959) cité par Assogba-Komlan (1996)

    2.1.2.3. Sols du Sud-Bénin

    Les sols du Sud-Bénin ont été décrits par Volkoff (1976) et Volkoff et Willaime (1976). Ainsi, les différentes unités de sols du Sud-Bénin s'organisent en fonction du modelé :

    · les sols peu évolués qui sont localisés sur le cordon littoral actuel et ne s'étirent que sur une mince frange côtière dont la largeur n'excède jamais plus de 1,5 km. Ils occupent moins de 1 p.c. de la surface du pays et 4 p.c. de la surface totale du Sud-Bénin ;

    · les vertisols du bassin sédimentaire côtier tapissent le fond de la dépression de la Lama ; ils forment une bande orientée SW-NE et représentent environ 2 p.c. de la superficie totale du pays et 10 p.c. de la surface du Sud-Bénin ;

    · les sols hydromorphes sont développés dans les vallées entre les plateaux, ils occupent 5 p.c. du pays et 25 p.c. de la superficie du Sud-Bénin ;

    · les sols ferrallitiques se sont développés sur le grès du Crétacé et en bordure des sept plateaux du Continental Terminal, ainsi que sur les versants pentus de la majeure partie des petites vallées qui les entaillent ; ces sols sont appelés «terre de barre » ; ils représentent 7 p.c. de la superficie totale du pays et 60 p.c. de la surface du Sud-Bénin. Ce sont les sols les plus exploités dans le pays.

    En ce qui concerne particulièrement les sites expérimentaux, la topographie est assez plane avec des pentes inférieures à 1 p.c.. et chacune des stations a sa spécificité pédologique.

    ~ site forestier de Sèmè

    Les grandes unités de sols rencontrées sur le site forestier de Sèmè sur ce bassin sédimentaire sont les sols minéraux bruts ou peu évolués et les sols ferrugineux tropicaux dans les zones de transition avec une proportion importante de sables. Ces sols riches en sables sont extrêmement pauvres en bases, en azote et en phosphore (Zech & Kaupenjohann, 1985).

    ~ site forestier de Pahou

    Sur des dépôts anciens du «cordon littoral, la station forestière de Pahou est sur des sables jaunes avec ou sans phénomène d'hydromorphie. Ces sables jaunes sont d'origine controversée :

    · d'origine marine, ils sont formés sur d'anciens cordons littoraux (Guilcher, 1959) ;

    · d'origine continentale, ils sont déposés lors de la régression Ogolienne (Germain, 1975 et Tastet, 1975).

    Selon Volkoff (1965) et Paradis (1977), le sommet de ces sables s'est mis en place récemment. Un intérêt au niveau de cette station forestière pour le géologue et le pédologue est l'intrusion entre les sables jaunes au sud et la terre de barre au nord.

    ~ site forestier de Ouèdo

    Ouèdo est le troisième site expérimental de ce travail. Il est situé sur le plateau de terre de barre au nord de Pahou. Il s'agit ici de sols ferrallitiques faiblement desaturés appauvris en argile. Formés sur les dépôts sablo-argileux du "continental terminal", cette unité entretient quelques débats dans les milieux scientifiques : la terre de barre est considérée comme un sol ferrallitique par les pédologues (Volkoff et Willaime, 1976) et comme une formation géologique par les géologues (Houessou, 1974). Ce qui est certain, c'est que les terres de barres sont formées sur les dépôts sablo-argileux du continental terminal (fin tertiaire).

    ~ site de Zouzouvou

    A Zouzouvou, les terres de barre classées Eutric-Ferralic Nitisol, sont dans la zone décrite savane dérivée du Bénin (Anonyme, 1996b). Leurs propriétés texturales et chimiques sont dominées en surface (0-15 cm) par un sable limoneux et un taux de carbone organique faible (<0,5 p.c.), (Aihou, 2003).

    Ces sols supports reposent sur un substratum d'apport.

    A Zouzouvou, les régions de terre de barre témoignent d'une occupation humaine très ancienne et la jachère a partout disparu; ce qui explique l'appauvrissement de ces sols en matière organique.

    2.1.3. Végétation

    La végétation est caractéristique pour chacune des stations et bien que la plupart des stations concernées par l'étude soient situées dans la région littorale et sub-littorale fortement anthropisée, le botaniste peut encore y apprécier une diversité biologique et distinguer successivement :

    · à Sèmè, une végétation rase et clairsemée, formée essentiellement d'halophytes comme Cyperus crassipes et Ipomoea spp sur le cordon littoral fonctionnel ; tout juste à l'arrière plan un « bush » prélittoral formé de ligneux fonctionnel buissonnant comme Chrysobalanus orbicularis et quelques lianes comme Passiflora faetida. Sur ces sables quaternaires, Akoègninou (2004) retrouve Syzygium guineense var.littoral, à coté de Chrysobalanus icaco L. subsp.orbicularis. Cette végétation a presque partout disparu et fait place à des plantations de Casuarina equisetifolia, Acacia auriculaeformis, Eucalyptus camaldulensis, Cocos nucifera et dans les zones basses temporairement inondées, Melaleuca leucodendron exploitée pour la production d'une huile essentielle pour la pharmacie ; en dehors de la zone de la réserve forestière d'Etat les populations cultivent le manioc : Manihot esculenta Linn, la canne à sucre : Saccharum officinarum Linn et la tomate : Solanum esculentum Linn et installent des plantations d'anacardier : Anacardium occidentale Linn.;

    · à Pahou, sur le cordon ancien, sur les sables jaunes, la végétation climacique est une forêt arbustive à Lophira lanceolata Van Tiegh. ex Keay; cette espèce est la plus abondante. Elle forme par endroits pour employer la terminologie de Descoings (1971) une formation simple, unistrate arbustive haute avec quelques arbres bas, claire et serrée. Akoègninou (2004) caractérisera la formation végétale dans l'Arrondissement d'Ahozon (latitude 6°23' N), de forêt claire. Il

    rattache une présence si méridionale de cette formation claire à une «histoire ancienne ». Les espèces éparses en association avec Lophira lanceolata sont : Chrysobalanus ellipticus, Symphonia globulifera, Borassus aethiopum et quelques espèces zoochores comme Vitex doniana, Parkia biglobosa (Paradis et al., 1978) ; cette forêt est remplacée aujourd'hui en grande partie par des plantations d'Acacia auriculaeformis sur toute la station forestière ; C'est par cette station que l'Unité de Recherche Forestière du Bénin a introduit dans le pays l'espèce Acacia auriculaeformis en 1980. Des placeaux d'Hymenia courbaryl, de Pinus caribea, de Pinus elliotii, Pinus patula, et d'Eucalyptus de diverses espèces sont des stigmates du passé de la station de recherche forestière de Pahou.

    · à Ouèdo, on peut distinguer des formations végétales du plateau de terre de barre au Nord du cordon ancien sur le continental terminal ; ces formations sont très dégradées à cause de l'occupation humaine qui est très ancienne (Aubreville, 1937 ; Mondjannagni, 1977) ; Ouèdo n'est maintenant qu'une forêt plantée de main d'homme en terme forestier ; on y rencontre Tectona grandis, Acacia auriculaeformis, Senna siamea et dans les environs hors de la station forestière Elaeis guineensis et quelques espèces ligneuses de première grandeur noyées dans un tapis graminéen comme Cola cordifolia vestige d'une forêt dense ; les populations riveraines s'adonnent aussi à la culture du manioc, du maïs ; la jachère naturelle a presque partout disparu aussi ;

    · à Zouzouvou, dans les hameaux de Zouzouvou, zones d'occupation humaine très ancienne il n'existe plus de formation végétale naturelle. Holarrhena floribunda (G. Don) Dur. Et Schinz est la seule espèce forestière rencontrée. Elle est dispersée dans des jachères à palmier vignoble. Ce dernier est souvent sévèrement élagué pour des cultures annuelles associées notamment le maïs. Holarrhena floribunda est pourvoyeuse de bois blanc de diamètre faible et surtout utilisé en

    menuiserie locale. Il faut signaler que ce terroir site de Recherche - Développement abrite aussi comme végétation de petites plantations d'Acacia et autres légumineuses dans des expériences pilotes de jachère plantée.

    2.1.4. Activités humaines

    La densité de population dans cette zone est de 215 à 240 habitants au km2, comparée à la moyenne de l'ensemble du Bénin qui est de 40. Environ 95 p.c. des terres de cette zone sont cultivés dont 60 p.c. de façon intensive en cultures annuelles, pendant que la jachère plantée à palmier local et les friches comptent pour 40 p.c. Le maïs, le manioc, l'arachide, le niébé, la tomate, le piment et le coton dominent les systèmes de cultures dans ces localités de terre de barre. Ces cultures sont associées ou en rotation sur leur aire de production et pour une plus ou moins durée suivant le statut administratif et surtout foncier de cette dernière.

    2.2. Présentation des stations forestières d'étude

    Les stations forestières étudiées sont des sites réservés initialement à des activités de recherche forestière au Bénin. Toutefois, il s'agit pour la plupart de domaines à statut de forêts classées ou réserves forestières d'État de faible étendue, pas loin des grandes agglomérations urbaines et qui avaient tôt été érigées en périmètres de reboisements. D'ailleurs, Moumouni et Simon (1999) les ont présentés entre temps avec des plans parcellaires en vue de leur aménagement. Seul Zouzouvou est dans le domaine dit protégé de l'Etat, de gestion libre communautaire et privé.

    2.2.1. Station forestière de Pahou

    La station forestière de Pahou est l'un des périmètres d'intervention du Projet Bois de Feu (PBF). Elle se trouve à l'intérieur du domaine classé de la localité de Pahou, située à environ 6 km à l'Est de Ouidah et à 40 km à l'Ouest de Cotonou, de part et d'autre de la route inter-état Cotonou-Lomé. Géographiquement ce périmètre est compris entre les longitudes 2°8' et 2°14' Est et les latitudes 6°22' et 6°27' Nord. La princi pale voie d'accès au périmètre

    est la route Inter-état Cotonou-Lomé. A partir de cette voie, une piste latérisée mène à Savi, à environ 10 km au Nord -Quest (Figures 12 et 13). Au plan administratif et juridique, ce domaine a été constitué en «Périmètre de Reboisement de Pahou » par l'Arrêté n° 833 SE du 18 avril 1940. Par la suite, l'appellation «Forêt Classée de Pahou » a le plus souvent été utilisée. Selon l'arrêté de classement, le périmètre de Pahou couvre une superficie de 765 ha. Au moment du classement de ce domaine, la région dépend territorialement de la Sous-préfecture de Quidah du Département de l'Atlantique. Au niveau administratif, le périmètre de Pahou dépendait du Service décentralisé de l'administration des Eaux, Forêts et Chasse et est l'un des six domaines classés du Département de l'Atlantique. Jusqu'en 1986, date du début des activités du PBF à Pahou, la responsabilité de la gestion du périmètre incombait au chef du poste forestier de Quidah. Depuis lors la supervision des activités du PBF est assurée par un chef Périmètre dépendant initialement du volet plantations Domaniales et par suite du Volet Aménagement du PBF.

     
     

    0 404000 408000 J

     
     
     
     
     
     

    Ouèsse

    Tohonou

    Dékouénou

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Fonsa

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Kouvènanfidé

     

    Amoulèhoué

    O

    C

     

    Ahouandji

    E A N A T L A N T I Q U E

     
     
     
     
     
     
     

    404000 408000

     
     

    Plantation N

     
     
     

    Prairie

    Plan d'eau

    Plage

    Agglomération Echelle : 1/65000

     

    Route bitumée 0 1 2 3 Km

    Route non bitumée Piste

    Voie ferrée

    Source : Photographies aerienn es mission Afrique Aire Photo 1996

    Réalisation : G. AGBAHUNGBA, Avril 2007

     

    Figure 12 : Localisation de la fort classée de Pahou

    52

    Figure 13. Parcellaires de la station forestiere de Pahou

    2.2.2. Station forestière de Sèmé

    Cette station forestière aussi érigée en périmètre de reboisement de Sèmè est située dans la zone littorale basse du Sud-Bénin, à l'Est de Cotonou et en bordure des routes nationales Cotonou-Porto-Novo et Inter-états Bénin-Nigéria. Les limites Est et Quest du périmètre sont situées respectivement à 12 km et à 38 km de Cotonou. Ce périmètre est donc d'accès facile et les plantations qui y ont été réalisées jouissent de ce fait d'une situation privilégiée par rapport aux débouchés, proximité et facilité d'accès au marché de Cotonou.

    Géographiquement, le périmètre est compris entre 2°30' et 2°42' longitude Est et entre 6°20' et 6°24' latitude Nord.

    Au point de vue juridique et foncière, le périmètre actuel d'intervention du PBF couvre en fait deux domaines classés, à savoir la Forêt Classée de l'Atlantique et le Périmètre de reboisement de Sèmè (Figure 14).

    La forêt classée de l'Atlantique a été créée par l'Arrêté N° 8165 SE du 4 novembre 1953. Elle couvrait, alors, selon l'arrêté, une superficie de 900 ha, répartis en plusieurs blocs alternant avec les enclaves. La Forêt Classée de l'Atlantique est limitée à l'Quest par la limite entre les Départements de l'Atlantique et de l'Quémé (PK 4,5) et au Nord par la l'emprise de la route Cotonou-Porto-Novo. Les limites Est et Sud, ne sont matérialisées que par les bornes dont certaines n'existent plus. Malgré cette imprécision, il est acquis que cette forêt classée englobe les sites actuels d'intervention du PBF situés au PK12, au PK15 et au PK18.

    Le Périmètre de Reboisement de Sèmè, a reçu le statut de périmètre de reboisement par l'arrêté n°2524 SE du 19 juillet 19 43. A cette date la superficie couverte était de 1290 ha (DEFC, 1960 et 1965).

    Au plan administratif, le périmètre de Sèmè se trouve dans la Commune de Sèmè-Podji du Département de l'Quémé. Il relève par conséquent de la Direction Départementale de l'Environnement et de la Protection de la Nature. (DDEPN).

     
     

    456000 460000 464 000 468 000

     
     
     
     
     

    N

    I

    G

    E

    R

    I

    A

    0 g

    Vers Lagos XMO--Z

    708000 704000

     
     
     
     

    Kraké

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    FORET

     
     

    CLASSEE DE SEME

    OCEAN ATLANTIQUE

     
     
     
     
     
     
     

    Plantation N

    Prairie

    Plan d'eau

    Plage

    Agglomération

    Autoroute

    Echelle : 1/80000

    Route bitumée

    0 1 2 3 Km

    Route non bitumée Piste

    Voie ferrée

    Limite d'Etat

    Source : Photographies aeriennes mission Afrique Aire Photo 1996

    Réalisation : G. A GBAH UN GBA, A vril 2007

     

    Figure 14 : Localisation des parcellaires de la fort classée de Sèmè

    Au plan écologique, la station forestière de Sèmè présente certes des traits caractéristiques :

    2.2.3. Station forestière de Ouèdo

    Cette station aussi transformée en périmètre d'intervention du PBF est localisée à l'intérieur de la Forêt classée de Ouèdo. Cette forêt est située à proximité du village du même nom, à environ 30 km au Nord-Ouest de Cotonou et à 11 km à l'Ouest d'Abomey-Calavi. Géographiquement, la forêt se situe approximativement entre 2°16' et 2°17' longitude Es t et entre 6°30' et 6°32' latitude Nord. Cette forêt est entourée des villages de Ouèdo au Sud, de Togba à l'Est, de Adjagbo au Nord puis de Allansan-Komè à l'Ouest (Figure 15).

    Deux pistes principales permettent d'accéder à ce périmètre : la première part de la voie inter état Cotonou-Parakou, avec pour point de raccordement Abomey-Calavi, et traverse le Village de Ouèdo pour rejoindre la voie inter-état Cotonou-Partakou au niveau du Village Glo-Djigbé au Nord-ouest d'AbomeyCalavi ; Cette seconde piste n'est cependant pas praticable en toute saison.

    Au point de vue situation juridique et foncière, classée par l'arrêté N°3518SE du 29 décembre 1944, un périmètre couvrant une superficie de 580 hectares, couvert à l'époque par un peuplement naturel de rôniers, a été délimitée en forêt classée de Ouèdo. Au moment du classement de cette forêt, Ouèdo était administré par la subdivision d'Abomey-Calavi qui dépendait du cercle de Cotonou. Aujourd'hui, le village de Ouèdo est territorialement administré par la Commune d'Abomey-Calavi du Département de l'Atlantique.

    A un niveau administratif, la forêt classée de Ouèdo dépend du Service décentralisé de l'administration des Eaux, Forêts et Chasse de l'Atlantique et est l'une des six forêts classées du Département.

    Le chapitre 2 a présenté le milieu physique dans sa diversité et les différents sites du déroulement de l'étude et surtout à travers leurs aspects écologiques.

    Jusqu'au début des activités du PBF à Ouedo en 1993, la responsabilité de la gestion du périmètre incombait au Chef du Poste Forestier de Ouédo.

    Depuis lors la supervision des activités du PBF est assurée par un Chef périmètre, cumulativement avec la fonction de Chef Poste Forestier, dépendant initialement du volet plantations domaniales et par la suite du volet Aménagement.

    Ce qui explique l'appauvrissement de ces sols en matière organique.

    57

    Figure 15. Parcellaires de la station forestiere de Ouedo

    DEUXIÈME PARTIE :

    MATÉRIEL ET MÉTHODES

    Chapitre 3 : Matériel

    3.1. Matériel végétal

    Le matériel végétal appartient surtout aux deux espèces : Acacia auriculaeformis et Zea mays L. : maïs.

    3.1.1. Matériel végétal d'Acacia auriculaeformis

    Les plantations d'Acacia auriculaeformis d'âges variés installées par le projet `'Plantation de Bois de Feu dans le Sud-Bénin» ont servi de cadre aux présentes études. Les semences ayant servi à l'établissement desdites plantations proviennent de CIRAD-Forêt et ont été introduites au Bénin à partir de la station forestière de Lilikopé au Togo (Dah-Dovonon et Tandjiekpon, 1994).

    Le matériel végétal pour l'étude de décomposition est constitué des émondes et surtout de feuilles fraîches récoltées la veille de l'implantation de l'essai. Pour chaque station forestière, les échantillons d'émondes sont prélevés in situ sur les arbres de plantations de 8 ans d'âge.

    Pour les tests de technologies de gestion de matières organiques (émondes et litières) du système Acacia auriculaeformis - maïs, les prélèvements sur les plantations de proximité ont été utilisés.

    Le matériel végétal de base pour les essais en vases de végétation sous serre dans la détermination des capacités symbiotiques d'Acacia auriculaeformis est composé de :

    · semences d'Acacia auriculaeformis fournies par l'Unité de Recherche Forestière de l'INRAB récoltées cinq (5) mois plutôt (janvier 2001) à la Station Forestière de Pahou et gardée en chambre froide à 18 °C en conditionnement de 250 g en sachets de polyéthylène ;

    · semences de Senna siamea fournies par la même institution et récoltée
    pendant la même période mais plutôt à la Station Forestière de Ouèdo.

    3.1.2. Matériel végétal maïs

    Le maïs hybride GH110-5 dit Obatanpa (Quality Protein Maize (QPM), Pollinisation libre), mis au point par l'IITA a été utilisé.

    3.2. Intrants

    Divers engrais ont été utilisés :

    · le sulfate d'ammoniaque (NH3)SO4 titrant 21,2 p.c. d'azote de pureté de laboratoire ;

    · le Chlorure de potassium (KCl) engrais simple ;

    · le phosphate sous forme de TSP ;

    · l'urée à 46 p.c. de N.

    3.3. Equipement

    Divers types d'équipements ont été employés :

    · l'humidimètre de type Wile Digital de « Tripleete et Renaud agro » ;

    · une balance électronique de précision de type Mettler 165 de portée minimale 0,1 mg ;

    · une étuve électrique de type Gallakamp ;

    · un appareil pulvérisateur à eau de type SOLO T15 ;

    · un GPS GARMIN II ;

    · de petits matériels agricoles pour les essais sous contrôle chercheur ; ils sont composés en général de houe, de coupe-coupe, de cordeau, piquets, ruban métallique, double - décamètre, etc....

    Le chapitre 3 a traité des matériels utilisés dans les expérimentations, types, origines ou provenances, les formes (arbres et semences), les sources de matières organiques et des autres intrants agricoles ainsi que des équipements.

    Chapitre 4 : Méthodes

    Diverses méthodes ont été utilisées et ont été surtout choisies en fonction des objectifs spécifiques de recherche ;

    Pour le premier objectif spécifique qui est de déterminer la dynamique de la matière organique d'Acacia auriculaeformis sur trois stations forestières (Pahou, Sèmè et Ouèdo) au Sud-Bénin , la démarche a été de prendre en compte des plantations du projet PBF dans le Sud-Bénin, notamment celles de la station forestière de Pahou pour évaluer l'évolution des paramètres physiques et chimiques des sols sous Acacia auriculaeformis. Les études de sols avant leur implantation ont aussi servi.

    Pour le deuxième objectif spécifique qui est de caractériser la biomasse d'Acacia auriculaeformis sur ces différents sites d'étude, il a été échantillonné sur les trois stations correspondant aux trois grands types de sols du Bénin, de la litière et des émondes des plantations autant par des dispositifs installés sur le terrain que par des analyses conduites dans des Laboratoires.

    4.1. Evolution des sols sous Acacia auriculaeformis

    4.1.1. Cadre d'implantation de l'essai

    Les plantations d'Acacia auriculaeformis d'âges variés installées par le projet `'Plantation de Bois de Feu dans le Sud-Bénin» ont servi de cadre aux présentes études.

    Le dispositif pour l'étude de l'évolution des sols sous Acacia auriculaeformis a été limité à la seule station forestière de Pahou pour les raisons suivantes:

    · les unités de sol dominant, sols ferrugineux tropicaux, sont relativement homogènes suivant le sondage à la tarière ;

    · les plantations sont d'âges variés, (5 ans, 8 ans, 11 ans et 18 ans) et permettent de suivre l'évolution dans l'espace et dans le temps ; une parcelle étendue de végétation naturelle de moins de 6 ha a aussi servi de repères ainsi que des données collectées lors de l'établissement des plantations sur la station, cette dernière étant aménagée en parcellaires.


    · l'étude des profils pédologiques ouverts sous ombrage des Acacia auriculaeformis et dans une clairière a servi de base.

    4.1.2. Plan d'implantation de l'expérimentation

    La localisation géographique de chaque fosse pédologique est déterminée au GPS. Une fiche type a servi de guide pour la description de chaque profil. Le code de Munsell (Munsell Soil Color Charts) édition 1992 révisée a été utilisé pour l'identification des couleurs. Dans les détails, la description des profils pédologiques a suivi le dispositif suivant :

    4.1.2.1. Parcelles témoins

    Les parcelles témoins sont identifiées par les profils pédologiques ci-après :

    · un profil positionné au point de coordonnées géographiques 6°22'747N et 2°09' 277 E dans une formation naturelle à Lophira lanceolata ;

    · un profil identifié P2-90 Pahou et qui était suivi régulièrement par la recherche forestière ;.

    Les données de la parcelle P6-80 Pahou au début de sa plantation ont été aussi utilisées.

    4.1.2.2. Parcelles de 5 ans d'âge (P4-93 Pahou)

    Un profil est positionné au point géographique de coordonnées: 06°22'570 N et 02°09'300 E dans une plantation de 5 ans d'âge.

    4.1.2.3. Parcelles de 8 ans d'âge

    Deux profils sont ouverts dans des plantations de 8 ans d'âge aux points de coordonnées géographiques respectives ci-après :

    · P1-90 Pahou : 06°22' 809 N et 02°09'300 E,

    · P3-90 Pahou : 06°22' 760 N et 02°09'284 E.

    4.1.2.4. Parcelles de 11 ans d'âge

    Un profil P5-87 Pahou y est ouvert au point de coordonnées géographiques 06°22' 400 N et 02°08' 350 E sans répétition.

    4.1.2.5. Plantation de 18 ans d'âge

    Un profil (P6-80 Pahou) y est positionné au point de coordonnées géographiques 06°22' N et 02°08' E sans répétition.

    4.1.3. Caractéristiques analytiques

    Après la description, un prélèvement d'échantillon est fait pour les analyses au Laboratoire. Les analyses physiques et chimiques des sols ont été effectuées sur les échantillons au Laboratoire des Sciences du Sol, des Eaux et Environnement (LSSEE) du Centre de Recherches Agricoles d'Agonkanmey (CRA-Agonkanmey) de l'Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) sur les éléments passés au tamis de mailles de 2 mm.

    La granulométrie a été déterminée par :

    · sédimentation et tamisage ;

    · densimétrie (hydromètre ASTM 152 H) : 5 fractions.

    Les textures sont définies à partir des résultats d'analyses granulométriques et le triangle textural.

    Le carbone a été déterminé par la méthode de Walkley et Black (1934), puis l'azote total par la méthode semi-micro Kjeldahl. Le pH (eau) et le pH (KCl)1/2,5 sont déterminés au pH-mètre. Les Ca++, Mg++, K+, Na+ échangeables ont été analysés au spectrophotomètre d'absorption atomique. La capacité d'échange cationique a été déterminée par la méthode à l'acétate d'ammonium à pH 7.

    4.2. Caractérisation de la matière organique d'Acacia auriculaeformis

    L'objectif est d'identifier les principaux facteurs pédo-climatiques qui agissent sur la décomposition de la litière de cette espèce : station (type de sol notamment), ombrage et enfouissement. L'étude est réalisée pour connaître :

    · le potentiel chimique de la litière sous les plantations d'Acacia auriculaeformis pour le relèvement de la fertilité des sols ;

    · le potentiel chimique des émondes ou feuilles fraîches d'Acacia auriculaeformis pour le relèvement de la fertilité des sols ;


    · la vitesse de décomposition de la biomasse fraîche ou des émondes d'Acacia auriculaeformis.

    Le matériel végétal pour les sacs de décomposition est constitué des parties aériennes et surtout des feuilles fraîches récoltées la veille de l'implantation de l'essai. Est utilisée pour chaque station, la biomasse récoltée sur cette station.

    4.2.1. Caractérisation chimique de la litière sous les

    plantations d'Acacia auriculaeformis à Pahou

    Pour l'évaluation de la litière sous les plantations, des carrés de densité ont été posés dans la parcelle P1-90 à Pahou. Au total, 25 carrés de densité ont été installés systématiquement aux croisements des layons quadrillant un placeau de 50 m x 50 m délimité dans la parcelle (figure 16). La litière dans chaque carré de densité a d'abord été séparée en trois couches :

    · une première couche de substrat relativement intact, constitué de feuilles mortes et autres débris divers ;

    · une couche intermédiaire envahie par des filaments mycéliens très denses ;

    · une dernière couche en décomposition plus avancée avec des turicules et des enchevêtrements de racines fines d'Acacia auriculaeformis. Chaque couche a été pesée et échantillonnée pour analyse au Laboratoire en vue de déterminer sa composition qualitative et quantitative en azote, potassium, phosphore, magnésium et calcium.

    Parmi les agents de la décomposition de la litière d'A. auriculaeformis, et au niveau de la macrofaune présente, les iules sont très remarqués. Il s'agit de myriapodes diplopodes, un groupe typique de la faune endogée. Ils ont été aussi échantillonnés dans chaque carré de densité par tri manuel, pesés et amenés au Laboratoire en vue d'évaluer l'importance de cette biomasse particulière, le nombre et la contribution en éléments chimiques.

    50 m

    5m

    10 m

    LEGENDE

    Layon de base

    Layons secondaires
    Carré de densité

    Figure 16. Dispositif de pose des carrés de densité dans la plantation P1-90 de Pahou

    4.2.2. Caractérisation des émondes d'Acacia auriculaeformis

    4.2.2.1. Caractérisation du potentiel chimique des émondes

    récoltées sur les trois stations

    Pour connaître les apports chimiques des litières et émondes, des échantillons végétaux sont finement broyés et passés au tamis de mailles 1 mm après un séchage à l'étuve (70 °C). Les teneurs en C et N sont déterminées respectivement selon les méthodes de Walkley et Black (1934) et Kjeldahl.

    Les teneurs en Ca, Mg, K, Na et P-total sont déterminées par voie sèche, après la calcination à 425 °C dans un four, puis la reprise des cendres par HCl 2N et HNO3 concentré. Les Ca, Mg, K et Na sont dosés au spectro-photomètre d'absorption et le P par la méthode Bray1.

    4.2.2.2. Décomposition des émondes d'Acacia auriculaeformis sur

    les trois stations

    Des sacs en fibre de verre pour la décomposition ont été utilisés. La méthode des sacs de décomposition ou sac à litière est celle décrite dans le manuel `'Tropical Soil Biology and Fertility» a Handbook of Method (Anderson et Ingram, 1993).

    Pour l'étude de décomposition de la matière organique fraîche d'Acacia auriculaeformis, l'essai est multifactoriel avec comme facteurs l'ombrage et la profondeur d'enfouissement. La variable mesurée est la décomposition dans le temps. L'essai est ensuite multilocal parce que implanté sur trois stations forestières de conditions pédo-climatiques différentes. Ainsi, 160 sacs à litière de dimensions 30 cm x 30 cm (0,09 m2) en fibre de verre de mailles 2 mm x 2 mm remplis de feuilles fraîches d'Acacia auriculaeformis de poids 45 g équivalent matière sèche ont été installés sur les trois stations forestières du Sud Bénin (Pahou 64 sacs, Sèmè 64 sacs et Ouèdo 32 sacs) correspondant respectivement aux trois types de sols suivants :

    · sols minéraux bruts;

    · sols ferrugineux tropicaux;

    · sols ferrallitiques.

    Le dispositif observé dans le plan d'expérimentation est de type split-plot. Sur chaque site, les sacs de décomposition sont disposés à deux niveaux :

    · en surface (en mode paillis ou mulching) ;

    · enfouis à 10 cm de profondeur (en mode enfouissement).

    Sur chaque station, le dispositif est installé en deux endroits :

    · à l'ombre des Acacia auriculaeformis ;

    · dans une clairière à ciel ouvert à l'exception de Ouèdo ou l'essai est seulement installé à ciel-ouvert.

    Le nombre de répétitions est de 4. Une périodicité de 30 ] est observée pour l'enlèvement des sacs à litière pour analyse au Laboratoire. Ainsi, suivant les durées d'incubation in situ observées, les sacs ont été enlevés au debut et successivement à 30 ], 60 ], 90 ] et 120 ] pour la détermination de la matière sèche restante. Les impuretés inorganiques sont soigneusement éliminées à la main de même que les autres débris organiques tels les manchons de racines formés autour des sacs de décomposition enfouis.

    Le plan d'installation de cet essai sur les trois stations étudiées est présenté aux figures 17, 18 et 19.

    Les données exprimées en poids de matière sèche déterminée après séchage à poids constant à l'étuve pendant 72 h ont servi :

    · à tracer les graphes de décomposition en terme de pourcentage de matière sèche restante au temps t et représenté par le rapport :

    (MSt/MS0) x 100 ;

    · à calculer les taux de décomposition exprimés en pour cent de perte de matière sèche au temps t représenté le rapport :

    (1-MSt/MS0) x 100.

    De même les constantes de décomposition K ont été calculées à partir de l'équation exponentielle :

    MSt = MSo e-Kt.

    Enfin, les demi-vies t 1/2 ont été calculées :

    t 1/2 = 0,693/K.

    Nord

    SITE DE PAHOU

    Sud REP IV REP I

    T8 T8 T4

    T4

    T12 T12 T16

    T16

    T8 T8 T4

    T4

    T12 T12 T16

    T16

    T16

    T4

    T16

    T8

    T12

    T4

    T8

    T12

    T16

    T16

    T8

    T4

    T12

    T4

    T12

    T8

    Est

    Ouest

    REP III REP II

    Essai sous ombrage

    Vers la route de Ouidah

    LEGENDE T : Sac à litière en surface

    T : Sac à litière enterré

    REP I REP II

    T4 T12

    T4

    T8 T16

    T8 T16

    T4

    T4

     

    T8

     
     
     
     

    T16

    T12

    T12

     
     
     
     
     

    T12 T4

     

    T8
    T4

    T8 T16

     
     
     
     
     
     

    T4

    T12

    T12

     
     
     
     
     
     
     

    T8

    T8

     
     
     
     
     

    REP IV REP III

    ESSAI A L'AIR LIBRE

    Figure 17: Plan d'implantation de l'essai à Pahou

    Figure 18 : Plan d'implantation de I'essai a Some

    T16 T4

    T8 T8

    T8 T8

    T16 T4

    T8 T12

    T4

    T12

    T8

    T16

    T12 T4

    T12 T4

    T8 T16

    T8 T16

    T12 T4

    T16 T8

    T8

    T12

    T16

    T4

    T4 T12

    REP IV REP Ill

    69

    T16 T16 T4 T4

    T8 T8 T12 T12

    T4 T4 T8 T8
    T16 T16 T12 T12

    T12 T12 T4 T4
    T16 T16 T8 T8

    T8 T8 T12 T12 T16 T16 T4 T4

     

    Essai a I'air libre

    REPII REP I

    LEGENDE T : Sac a Here en surface

    Est

    Sud

    T : Sac a Here enterr6

    4, 8, 12, 16 : duree d'incubation exprimee en semaines

    Ouest

    REP II REP IV

    Nord

    Essai sous ombragc Site de Seine

    Vers Cotonou Vers le Nig6ria

    REP III REP I

    Nord

    Est

    Site de Ouèdo

    Ouest

    Entré de la station

    Sud

    REP IV REP II

    V
    e

    r

    s

    T
    o
    r

    i

    14

    14

    112

    112

    116

    116

    14

    14

    116

    116

    18

    18

    18

    18

    112

    112

    18

    18

    112

    112

    18

    18

    112

    112

    14

    14

    116

    116

    116

    116

    14

    14

     

    REP III REP I

    Essai à l'aire libre

    LEGENDE

    1 : Sac à litière en surface

    1 : Sac à litière enterré

    Figure 19 : Plan d'implantation de l'essai à Ouèdo

    4.3. Etude des capacités symbiotiques d'Acacia auriculaeformis dans trois types de sols dans le Sud du Bénin

    L'étude a été conduite en vases de végétation sous serre (Figure 20) au Centre de Recherches Agricoles de Agonkanmey de coordonnées géographiques 6°24' 627 N et 02°19' 975 E, à 10 km au Nord de Cotonou du 21 mai 2001 au 15 janvier 2002.

    Figure 20. Serre du Centre de Recherches Agricoles d'Agonkanmey

    Les échantillons de sols, pour servir de substrat de plantation dans les pots, ont été prélevés dans trois stations forestières du Sud Bénin :

    · la station forestière de Pahou sur sables jaunes du cordon littoral ancien ;

    · la station forestière de Sèmè sur sols minéraux bruts ou peu évolués du cordon récent du littoral ;

    · la station forestière de Ouèdo sur « terre de barre » ou sols ferrallitiques.

    Sur chacune des stations, les sols ont été échantillonnés en deux lots : un lot dans les plantations d'Acacia auriculaeformis sous influence des

    souches locales de rhizobium et un autre lot dans des clairières en dehors de la zone d'influence de plantations d'Acacia auriculaeformis.

    Les prélèvements d'échantillons de sols ont porté sur la profondeur 0- 30 cm au niveau de fosses pédologiques. Les échantillons de sols, constitués en deux lots ont été manipulés séparément pour éviter les risques de contamination.

    4.3.1. Substrat des pots

    Les semences aussi bien d'Acacia auriculaeformis que de Senna siamea, pour utilisation en semis direct, ont été prétraitées à l'eau bouillante pendant 3 mn en laboratoire suivant le procédé décrit par Tehou et Djogbenou (1998) puis trempées à l'eau à la température ordinaire pendant 24 h. Enfin, ces graines sont semées directement dans chaque pot.

    Les pots sont arrosés la veille des semis. Les semences sont enfoncées jusqu'à une profondeur de l'épaisseur de la graine et les jeunes semis arrosés au pulvérisateur Solo avec de fines gouttelettes d'eau pour éviter le déchaussement des plantules.

    Le semis a été fait à 4 graines par poquet le 29 mai 2001 et suivi d'un démariage à un plant 30 j plus tard. Des repiquages au niveau des pots vides ont eu lieu pendant ces 30 premiers jours.

    Les substrats d'empotage sont constitués de la terre de chaque station en test. Ces substrats homogénéisés pour chaque lot sont passés au tamis de mailles 2 mm x 2 mm, puis pesés et l'équivalent de 5 kg de substrat anhydre déterminé pour chaque échantillon et mis dans les pots plastiques où le semis a été fait. Les pots ou sachets de plantation en polyéthylène noir et de diamètre 20 cm ont été perforés chacun de 4 trous à la base. Chaque pot a drainé dans un sous-pot constitué du même sachet mais non-perforé. Les pots ont été disposés sous serre et rangés par lots et station (Figure 21).

    1

    2

    Figure 21. Disposition des plants d'Acacia auriculaeformis (1 ) et Senna siamea (2

    dans la serre du Centre de Recherches Agricoles d'Agonkanmey

    4.3.2. Caractérisation physique et chimique des sols des

    trois localités

    Les sols des trois stations en test pour la fixation biologique de l'azote par A. auriculaeformis ont été l'objet de descriptions à partir de fosses pédologiques creusées et géoréférencées dans les sous-bois et dans les clairières hors de l'influence des plantations d'Acacia (Agbahungba, 1999).

    Les échantillons de sols de ces trois stations impliquées dans la fixation biologique de l'azote ont subi les analyses suivantes :

    · la granulométrie a été déterminée par sédimentation et tamisage ;

    · la densimétrie à l'hydromètre ASTM 152H en 5 fractions ;

    · les textures sont définies à partir des résultats d'analyse granulométriques et le triangle textural ;

    · le carbone organique a été déterminé par la méthode Walkley et Black ;

    · l'azote total par la méthode de semi-micro Kjeldahl ;

    · le pH (eau) et le pH (KCl) 1/2,5 sont déterminés au pH-mètre ;

    · les cations Ca2+, Mg2+, K+ et Na+ échangeables ont été déterminés au spectrophotomètre d'absorption ;

    · la capacité d'échange cationique a été déterminée par la méthode à l'acétate d'ammonium à pH 7.

    L'essai est factoriel et randomisé par lot ou station et comporte les facteurs suivants :

    · facteur sol avec trois types de sols correspondant successivement aux sols ferrallitiques (Ouèdo), aux sols ferrugineux tropicaux (Pahou) et aux sols minéraux bruts ou peu évolués (Sèmè) et au niveau de chaque type, distinguer sol sous Acacia et sol hors Acacia (en dehors de toute influence de la légumineuse) ;

    · facteur plants avec 2 espèces : Acacia auriculaeformis, un arbre fixateur d'azote atmosphérique (AFA) et Senna siamea (Lam.) H. S. Irwin & Barneby, une légumineuse Caesalpinioideae qui ne fixe pas l'azote atmosphérique (non-AFA).

    Le nombre de répétitions est 4 et le nombre de plants par essai est 192 (48 x 4). Le nombre total de plants ayant servi dans la collecte des données sur les 3 périodes est 576 (192 x 3) ; soit 576 pots de 20 cm de diamètre pouvant contenir 5 kg de sol par pot.

    La durée de l'essai est de 36 semaines avec la collecte des données au bout de 12, 24 et 36 semaines de végétation respectivement. Toutefois avec la date d'apparition des nodules et leurs durées de vie, l'essai a été arrêté à 24 semaines.

    Figure 22. Dispositif de recherche

    Légende de la figure 22. Dispositif de recherche

    En parcourant le dispositif expérimental, le code de numérotation (101,..., 201,..., 301, ...) des pots a été le suivant :

    · Le premier chiffre indique la station :

    1 Pahou

    2 Sèmè

    3 Ouèdo

    · Le deuxième chiffre correpond au type de sol d'empotage :

    0 Sol d'empotage pris hors plantation d'Acacia auriculaeformis

    1 Sol d'empotage pris dans une plantation d'Acacia auriculaeformis

    · Le troisième chiffre pair (2, 4, 6 et 8) ou impair (1, 3, 5 et 7) est réservé à l'espèce mise en pot :

    Chiffre pair pour Senna siamea

    Chiffre impair pour Acacia auriculaeformis

    A titre d'exemple :

    · 102 Station de Pahou : sol d'empotage pris hors plantation d'Acacia
    auriculaeformis
    et planté de Senna siamea

    · 202 Station de Sèmè : sol d'empotage pris hors plantation d'Acacia
    auriculaeformis
    et planté de Senna siamea

    · 302 Station de Ouèdo : sol d'empotage pris hors plantation d'Acacia
    auriculaeformis
    et planté de Senna siamea

    · 111 Station de Pahou : sol d'empotage pris dans une plantation
    d'
    Acacia auriculaeformis et planté d'Acacia auriculaeformis

    · 211 Station de Sèmè : sol d'empotage pris dans une plantation
    d'
    Acacia auriculaeformis et planté d'Acacia auriculaeformis

    · 311 Station de Ouèdo : sol d'empotage pris dans une plantation
    d'
    Acacia auriculaeformis et planté d'Acacia auriculaeformis

    4.3.4. Traitements

    Une fumure de fond est apportée à chaque pot à la dose de 15 mg N/kg de terre. L'apport a été fait sous forme de sulfate d'ammoniaque (NH3)SO4 titrant 21,2 p.c. d'azote soit 35,4 mg par pot. Un traitement pesticide de

    Proporsur a été fait pour lutter contre les criquets et autres courtilières ennemies des plantules en pépinières.

    Pour les analyses de plantes et parties de plantes pour l'azote total (N) et le phosphore (P), les parties de plantes y compris les nodules dans des sachets en papier kraft sont mises à sécher en étuve à 65 °C jusqu'à poids constant. Les poids secs de nodules sont mesurés sur une balance électronique de précision de portée minimale 0,1 mg (Figure 23).

    Sachets en papier contenant nodules séchés

    Nodules secs disposés sur le plateau

    Figure 23. La balance «Mettler 165» pour la pesee des nodules

    Les poids secs des autres matières végétales sont déterminés syr une balance électronique de portée minimale1/100 g. Le comptage des nodules frais disposés sur une paillasse de Laboratoire (Figure 24) a été facilité par l'utilisation d'une loupe.

    Figure 24. Disposition de comptage de nodules au Laboratoire

    4.4. Tests de technologies ou façons culturales de gestion de deux types de matière organique (émondes et litière) du système Acacia auriculaeformis-Maïs

    Pour faire des tests de technologies ou façons culturales de gestion de la matière organique du système Acacia auriculaeformis - MaIs, il a fallu avoir recours à ce qui suit :

    1. sources de matière organique (émondes et litière);

    2. technologies (paillis et enfouissement; engrais NPK);

    3. plante test : maIs ;

    4. localisations ou sites : zone de terre de barre, sols ferrugineux tropicaux de la zone savane dérivée, zone ou région naturelle du cordon littoral ;

    5. modèle statistique avec 3-4 répétitions.

    Les tests ont été faits aussi bien en station qu'en milieu réel.

    4.4.1. En station

    L'essai a été conduit sur la station forestière de Ouèdo, située à 30 km au Nord de Cotonou sur terre de barre dégradée. Ses coordonnées géographiques prises au GPS sont : 06°30' 788 N et 2°16' 147 E.

    Le dispositif expérimental est un bloc complètement randomisé (RCB) à 12 traitements et 4 répétitions. Au total 48 parcelles élémentaires de 50 m2 chacune avec des traitements spécifiques pour la matière organique constituée soit des émondes fraîches, soit de la litière (Figures 25 et 26) ont été installées.

    Figure 25. Pes6e de la litiere ramassee dans les plantations, avec un peson de port*e

    25 kilogramme, a la station de Ouedo

    La gestion de la matière organique a été conduite en 2 modes : mode paillis et en labour d'enfouissement. Il est apporté pour chaque type de matière organique l'équivalent de matière sèche de 5 t/ha. Trois niveaux d'urée différentiés (dose zéro = No ; 30 kg/ha = N1 et 60 kg/ha = N2) ont été apportés. Une fumure de fond à base de potassium (KCl : 80 kg/ha) et de phosphore (TSP : 160 kg/ha) a été appliquée. Le maïs hybride GH110-5 dit Obatanpa (QPM Pollinisation libre), mis au point par l'IITA a été utilisé. Il a été semé le 10 mai 2002 à raison de 3 grains par poquet avec un écartement 0,8 m x 0,4

    m. Les jeunes plants ont été démariés à 2 par poquet. La récolte a été effectuée le 29 août 2002.

    La méthodologie de récolte et du traitement de la paille, des épis et grains est en annexe 1. Le rendement a été calculé en kg/ha de maïs grains à 15 p.c. d'humidité.

    Figure 26. Litiere d'Acacia auriculaeformis en paillis dans les parcelles de mals a

    Ouedo (Campagne 2002-2003 )

    4.4.2. En milieu réel

    L'essai est exécuté à Zouzouvou, village situé à 7 km d'Aplahoué. Les sols sont des terres de barre dégradées de type ferrallitique d'après la classification ORSTOM. Cinq paysans ont pris part à l'expérimentation dans 5 hameaux de Zouzouvou. Ils sont tous concernés par la baisse de fertilité et ont chacun une plantation d'Acacia auriculaeformis de 8 ans d'âge sur 400 m2 à côté du champ. Le maïs Obatanpa, un hybride QPM (Quality Protein Maize) a été aussi utilisé. Le dispositif de recherche dans le champ est le criss-cross 2 x 3. Chaque paysan du dispositif constitue une répétition.

    L'évaluation de la gestion de la litière par le brûlis a été aussi faite sur les parcelles attribuées aux paysans dans un système Taungya de

    reboisement sur la station de Ouèdo pour la production du maïs sur 2 types de parcelle :

    · les parcelles abritant des plants ou jeunes semis d'Acacia auriculaeformis de 3 à 5 mois d'âge;

    · les parcelles portant des arbustes d'Acacia auriculaeformis âgés de 15 à 18 mois.

    Les données collectées sont disposées dans une matrice et l'évaluation du nombre de plants à l'hectare est faite. Le rapprochement est fait entre les densités des plants obtenus et les densités de plantation vulgarisées, afin de définir des proportions de dépressage devant être observées pour qu'à terme les densités de plantation retenues soient obtenues dans la conduite des peuplements.

    4.5. Pratiques paysannes de gestion des débris d'A. auriculaeformis et régénération naturelle de l'espèce sur les stations forestières du Sud-Bénin

    4.5.1. Pratiques paysannes de gestion des débris d'A.

    auriculaeformis

    L'un des objectifs de l'introduction d'A. auriculaeformis au Bénin est de suppléer la jachère traditionnelle par une jachère plantée de légumineuses forestières. La jachère forestière améliorée est censée simuler les effets de la culture itinérante (Young, 1995). Les parcelles exploitées sont distribuées aux ouvriers agricoles et petits paysans qui exécutent le brûlis et le semis du maïs sans apport de fumure minérale. Le maïs est récolté en juillet-août. Avant la récolte des carrés de rendement sont installés dans les parcelles sur les stations de Pahou et de Ouèdo. Les grains de maïs sont pesés et les poids ramenés à 15 p.c. d'humidité.

    4.5.2. Régénération naturelle d'A. auriculaeformis par voie

    générative

    La pratique de la régénération naturelle sur les trois stations forestières du Sud-Bénin procède de traitement simple pour aboutir à une remise en forêt naturelle d'A. auriculaeformis par voie générative de parcelles plantées après exploitation (Figure 27). La technique est expérimentée dans des parcelles de

    plantation de 6 à 10 ans d'âge. Elle s'appuie sur la participation de petits paysans ou manoeuvres agricoles en quête de terre pour la production de maïs (Agbahungba, 1982).

    1

    3

    2

    Tiges de maïs

    Souche d'Acacia auriculliformis

    Semis naturels d'Acacia auriculliformis

    1

    2

    3

    Figure 27. Agroforesterie et regeneration naturelle d'Acacia auriculaeformis par voie

    generative a la station de Ouedo

    Après la distribution des parcelles aux paysans, un calendrier des activités est conduit par le chef de station. La parcelle est exploitée au mois d'avril à la période de préparation des champs. L'approche méthodologique de la régénération naturelle est la suivante : Acacia auriculaeformis est une essence forestière de tempérament héliophile. La plante est présente sous forme de graines dans le sol du site à la suite des fructifications antérieures. Ce potentiel séminal édaphique de l'espèce est inhibé par un tapis radiculaire très dense surmonté d'une épaisse couche de litière. L'exploitation forestière

    ouvre le couvert. Le brûlis traditionnel du dispositif, pour le semis du maïs, allège la charge de litière et contribue à la gestion des débris végétaux issus de l'exploitation. Le «feu forestier » active la levée de dormance des graines d'Acacia auriculaeformis. Une abondante régénération naturelle de jeunes semis d'A. auriculaeformis s'installe dès les pluies lorsque le sol est suffisamment humide au mois de juin sur les parcelles.

    L'inventaire des jeunes semis a été fait sur chacune des stations forestières suivant la méthode de transects et de quadrats carrés ou circulaires utilisés dans les études de terrain d'Anderson et Ingram (1993). Le cheminement des transects d'inventaire est le même sur les 3 stations (Figure 28). Un quadrat rigide carré de 0,5 m de coté est utilisé pour le comptage des jeunes semis. Un ruban et un cordeau sont utilisés pour déterminer les quadrats circulaires de 5 m de diamètre et plus pour les plants plus âgés.

    30-50 m

    Diamètre 5 m

     
     

    Figure 28. Dispositif d'installation des quadrats d'inventaire des semis naturels

    Pour les arbres de deux ans d'âge, les mesures ont porté sur la circonférence à hauteur d'homme, la hauteur totale des arbres suivant la méthode décrite par Sokpon et al. (2001). A partir de ces données, il a été possible d'estimer les volumes ligneux selon Dawkins (1961) cité par Sokpon (1995) avec:

    Vt = 0,555 x rr/4x D2 x Ht (18), où:

    · Vt est le volume aérien total d'un arbre quelconque jusqu'à 4 cm de découpe,

    · D est le diamètre de l'arbre à hauteur d'homme,

    · Ht, la hauteur totale de l'arbre.

    4.6. Situation d'adoption (adoptabilité) des technologies à base d'Acacia

    Les technologies concernées sont : « choc-Acacia » ; agriculture en couloirs ; jachère ou friche plantée ; culture en bandes alternées ; contour des champs. L'Arrondissement de Ouèdo a été ciblé pour évaluer les objectifs et stratégies d'adoption des technologies à base d'Acacia. Un total de 50 plantations rurales a été visité dans 23 villages et hameaux. Les planteurs, hommes et femmes quelle que soit la profession ou quel que soit le corps de métier pris au hasard ont été soumis à un questionnaire à partir d'une fiche d'enquête établie au préalable (annexe 2).

    Les objectifs qui ont guidé les actions sont:

    · la jachère plantée comme « choc- Acacia» produisant de la biomasse pour le relèvement de la fertilité des sols ;

    · les plantations de clôtures ou de haies ou contours des champs qui assurent en même temps que le relèvement de la fertilité par la production d'émondes, la matérialisation des limites des champs, la propriété foncière rurale ; elles peuvent être utilisées dans le cadastre rural ;

    · des plantations à écartements plus réduits (<1 m) pour la lutte contre la mauvaise herbe, Imperata cylindrica ;

    · des plantations à écartements aussi serrés pour la production de brins à usage de branchage pour la pisciculture aux « Acadjas ».

    La classification des fonctions des arbres d'Acacia ressorties présente la situation d'adoption de technologie à base d'Acacia à travers les paramètres ciaprès:

    · les professions des personnes impliquées dans les plantations d'Acacia dans la zone périurbaine;


    · l'aspect genre ou représentation des deux sexes par catégorie socio- professionnelle recensée;

    · la motivation ou objectif visé par les personnes impliquées;

    · les formes d'appropriation par catégorie socio - professionnelle représentée;

    · les caractéristiques socio-techniques des groupes socio- professionnels concernés.

    L'approche méthodologique adoptée est essentiellement basée sur une démarche participative où les planteurs prennent part à des entretiens semistructurés et individuels. Ces séances sont suivies de visite de plantation. La restitution des résultats a permis de tester l'adoptabilité de la technologie de régénération par voie générative pour le renouvellement des plantations.

    4.7. Paramètres d'étude

    Les paramètres chimiques considérés dans l'évolution des éléments chimiques des sols sont les suivants: la matière organique, l'azote total, le rapport C/N, le pH, la capacité d'échange cationique pour les cations échangeables, la somme des cations échangeables, le taux de saturation, les ions Ca++ échangeables, Mg++ échangeables, K+ échangeables et Na+ échangeables. Au bout de 12 semaines de végétation, les observations relatives à l'étude des capacités symbiotiques des plants d'Acacia ont porté surtout sur des paramètres de croissance. Ainsi, pour apprécier les capacités symbiotiques d'Acacia auriculaeformis, ont été étudiées les variables dépendantes ci-après :

    · hauteur de la partie aérienne (PA) en cm ;

    · longueur du pivot ou de la partie souterraine (PS) en cm ;

    · biomasse aérienne fraîche (BAF) en g ;

    · poids (frais et sec) biomasse aérienne en g ;

    · biomasse aérienne sèche (BAS) en g ;

    · poids (frais et sec) des tiges en g ;

    · poids (frais et sec) des racines en g ;

    · poids (frais et sec) de nodules de racine/plant ;


    · nombre de nodules de racine/plant (Nnod).

    Après 24 semaines de végétation, les observations relatives à l'étude des facteurs station et traitement sur la production de biomasse et l'accumulation d'azote total par plant d'Acacia, ont porté sur trois paramètres de végétation que sont les variables :

    · racines : poids sec racine, moyen par plant d'Acacia en g ;

    · feuilles : poids sec feuille, moyen par plant ;

    · biomasse sèche totale, poids moyen en g par plant, ainsi que sur
    l'accumulation de l'azote (azote total) dans la biomasse sèche totale.

    Les deux principaux facteurs considérés à l'analyse sont :

    · facteur station avec 3 niveaux : Pahou, Sèmè, Ouèdo ;

    · facteur traitement du substrat avec 2 niveaux : avec Rhizobium, sans Rhizobium.

    Les principaux facteurs sont :

    · la matière organique avec deux types (1. émondes et 2. litière).

    · la gestion avec deux modalités (1. paillis et 2. enfouis)

    · l'apport d'azote complémentaire sous forme d'urée avec 2 doses en test (0 kg ha-1 et 60 kg ha-1).

    Les différents facteurs étudiés sont la dose d'azote (Niveau 1 N0, Niveau 2 N1, Niveau 3 N2,) et la litière (Paillis, Enfouis et Témoins). Le facteur dénommé matière organique (MO) est testé avec 3 niveaux : émondes, litière et pratique paysanne. L'étude comparative de la performance de la régénération naturelle par voie générative (RNG) et la Régénération artificielle par plantation (RAP) a été faite avec 12 quadrats de 500 m2 chacun :

    · 6 placeaux de reproduction naturelle par voie générative,

    · 6 placeaux de plantation artificielle à écartement de base 2 m x 2 m.

    4.8. Analyses statistiques

    En ce qui concerne les résultats de Laboratoire , les variables mesurées et autres données collectées relatives aussi bien à l'évolution des sols sous Acacia auriculaeformis, à la caractérisation de la matière organique d'Acacia et à la capacité symbiotique d'Acacia, qu'aux tests de technologies ou façons

    culturales de gestion de la matière organique, aux pratiques paysannes, à la regeneration naturelle generative et à la situation d'adoption de technologie d'agroforesterie à base d'Acacia, leurs analyses statistiques ont ete traitees avec les logiciels informatiques `'Genstat 532», SAS et General Linear Models (GLM) pour les analyses de variances. Certains traitements ont ete faits à l'aide des tests de structuration de moyenne de Students-Newman-Keuls et le test multiple de Duncan. Le logiciel `'Grapher'' version 1.23 est utilise pour les figures d'illustration, le calcul des fonctions de tendance et des coefficients de determination R2. De même il a ete calcule l'indice de dispersion de Blackman (IB), des frequences absolues et relatives. Le choix des logiciels SAS et GLM est surtout motive par des donnees manquantes au niveau de certaines repetitions.

    Le test d'analyse de la variance est relatif à la comparaison de deux facteurs :

    · Facteur type de sols ou station avec 3 niveaux (1. Pahou, 2. Sèmè, 3. Ouèdo) ;

    · Facteur traitement avec 2 niveaux (substrat du sous-bois d'Acacia ou

    avec inoculum et substrat de terre de clairière ou hors Acacia ou sans

    inoculum) du point de vue des 3 variables : Nnod, Pfr et Psec.

    En conclusion, les diverses methodes decrites l'ont ete en relation avec les objectifs specifiques de recherche. Cette presentation a concerne les dispositifs experimentaux de terrain et ceux employes en milieu semi - contrôle, sous serre ainsi que les techniques d'analyse de divers echantillons de sol et de parties de vegetaux en laboratoire surtout de sol et de traitements statistiques des donnees rassemblees

    TROISIÈME PARTIE :

    RÉSULTATS ET DISCUSSION

    Chapitre 5 : Description des fosses pédologiques

    5.1. Evolution des sols sous Acacia auriculaeformis

    Les résultats sont présentés sous la forme de description pédologique et de tableaux analytiques. Les sols sont classés en référence à la classification française (Anonyme, 1967). De l'utilisation des sols à l'échelle de la description de profils, ont été dégagées les vocations agricoles de la station forestière.

    5.1.1. Description pédologique

    La description a concerné essentiellement les 6 fosses pédologiques réalisées sur le site de Pahou : P1-90 ; P2-90 ; P3-90 ; P4-93 ; P5-87 et P6-80.

    Pour chaque profil les informations obtenues sont les suivantes :

    · caractéristiques sur la station échantillonnée ;

    · caractéristiques générales concernant le sol ;

    · brève description;

    5.1.1.1. Description du profil P1-90 Pahou

    Dans le tableau I, sont présentées les informations concernant la station échantillonnée du profil réalisé sur le site de Pahou : P1-90. Tandis que les informations générales relatives au sol de cette station sont résumées dans le tableau II. La description des horizons du profil P1-90 Pahou est consignée dans le tableau III.

    Comme le montre le tableau I, le profil P1-90 est sur un sol brun jaunâtre à horizons de surface recouverts d'une litière, à matière organique importante (feuilles d'Acacia auriculaeformis) à décomposition très lente. C'est un sol qui est généralement utilisé pour une plantation forestière. La caractéristique fondamentale d'un tel sol est sa pauvreté chimique marquée surtout par un faible taux de colloïde et une teneur en sable élevé atteignant parfois 90 %. Il est bien drainé et profond. Ce qui est surtout indiqué pour les plantes pérennes à enracinement profond. Ainsi, cela souligne la raison fondamentale de l'implantation de plantations d'Acacia auriculaeformis sur un tel site.

    Tableau I. Informations relatives au profil de la station P1-90 Pahou

    Désignation Caratéristiques

    Numero du profil : P1-90 Pahou

    Nom du sol : Sol brun jaunatre sableux

    Unite superieure de classification : Sol ferru gineux tropical lessive

    Date de description : 07.09.98

    Latitude : 6°22' 809 N

    Localisation :

    Longitude : 2°09' 346 E

    Geomorpholo gie : Cordon littoral

    Position topo graphique de la station : Sommet du cordon littoral

    Topo graphie de la 2one environnante : quasi plat

    Pente : 2 p.c.

    Ve getation : Plantation d'Acacia auriculaeformis avec sous bois

    de Lophira lanceolata

    Utilisation du sol : Plantation forestiere

    Tableau II. Informations générales concernant le sol

    Désignation Caratéristiques

    Roche-mere : Sable de quaternaire

    Drainage : Le gèrement excessif

    Inondation : Rare

    Etat hydrique du sol : Frais a sec

    Profondeur de la nappe : Non visible

    Influence humaine : Plantation

    Des informations tirées du tableau II, il apparaît clairement que le sol de ce profil est rarement inondé et que l'état hydrique du sol est frais et sec, d'où la difficulté d'y faire pousser des plantes annuelles à racines superficielles. Cependant, la production du palmier à huile sur une terre similaire plus au Nord (à Ouidah) a nécessité le dispositif particulier d'irrigation de la goutte à goutte (la palmeraie irriguée de Ouidah-Nord). Certes, le caractère sec de l'horizon de surface explique ainsi la faible teneur en humus d'un tel sol et mieux une activité biologique bien au ralentie, et ceci, même si la litière abondante d'Acacia a eu un effet bénéfique contre la dessication rapide. Il va de soi que les cultures annuelles exigentes à un enracinement superficiel ont peu de chance d'y prospérer. Moumouni et Simon (1999) diront de ce sol qu'il s'agit de sables littoraux issus de sédiments récents lagunaires ou marins, souvent assimilés aux sols ferrugineux tropicaux. Pourtant, Youssouf et Kpotin (1980) l'ont, 20 ans plus tôt, décrit comme des sols sur sable jaune du cordon littoral ancien classés comme sols ferrugineux tropicaux sans tache, ni

    concrètion. Ainsi, la couleur jaune serait due à la présence de la limonite qui est d'ailleurs une forme hydratée du fer.

    La texture est limoneuse à sableuse, tandis que la structure particulaire est à faiblement polyédrique avec d'abondantes racines de toutes tailles. Les horizons médians sont sablo-limoneux à structure polyédrique sub-angulaire à taches d'oxyde de fer (10YR 7/8) et comportent d'assez nombreuses fines racines.

    Tableau Ill. Description des horizons

    Désignation Caractéristiques

    0-10 cm :

    Hori2on gris (7,5 YR 7/2), sec ; texture sableuse ; structure particulaire ; nombreux débris de vé gétaux ; très meuble ; nombreux pores ; très nombreuses racines ; nombreuses radicelles et des grosses racines ; activité biolo gique bonne ; transition distincte et ré gulière.

     

    Hori2on brun pale (10 YR 6/3) ; sec ; texture sableuse ; structure faiblement 10-30 cm : développée polyédrique sub-angulaire ; hori2on peu tendre ; friable a frais ; très
    poreux ; cavité d'insectes ; nombreuses racines ; transition graduelle et ré gulière.

    30-50 cm :

    Hori2on jaune (10 YR 7/6) ; sec ; taches (10YR 5/6) va gues, fines, asse2 nombreuses ; sable limoneux ; structure polyédrique sub-angulaire ; tendre ; poreux ; asse2 nombreuses fines, moyennes et grosses racines ; liserés de matière organique ; activité biolo gique trous d'insectes ; transition graduelle et ré gulière.

    50-105 cm :

    Hori2on jaune rougeatre (7,5 YR 7/8) ; frais ; taches moyennes, peu distinctes, rouge jaunatre (5YR 5/8) ; texture sablo-limoneuse ; structure polyédrique sub-angulaire ; peu dur, asse2 poreux ; nombreuses fines, moyennes et grosses racines ; activité biolo gique peu intense ; transition graduelle.

     

    Hori2on (10 YR 7/8) ; frais ; taches discrètes et diffuses, brun-clair (10 YR 7/3) 105-160 cm : texture sablo-limoneuse ; structure polyédrique sub-angulaire ; tendre ; friable ;
    poreux ; asse2 nombreuses fines racines.

    5.1.1.2. Description du profil P 2-90 Pahou

    Les informations concernant la fosse pédologique pour le profil P2-90 Pahou sont consignées dans le tableau IV, celles d'ordre général relatives au sol de cette station sont résumées dans le tableau V, tandis que la description des horizons de ce profil est présentée dans le tableau VI. Comme le montre le tableau IV, le profil de ce site est sur un sol jaune sableux support d'un peuplement monospécifique de faux karité (Lophira lanceolata).

    De l'analyse des données du tableau V, il apparaît que le sol de ce profil est d'un drainage excessif avec un état hydrique sec. Il s'y passe en surface une érosion en nappe caractéristique des sols de pente faible. L'influence humaine perceptible est la cueillette.

    Tableau IV. Informations relatives a la station du profil P2-90 Pahou

    Désignation Caratéristiques

    Numéro du profil : P2-90 Pahou

    Nom du sol : Sol jaune sableux

    Unité supérieure de classification : Sol ferru gineux tropical

    Date de description : 07.09.98

    Latitude : 6° 22' 747 N

    Localisation :

    Longitude : 2° 09' 277 E

    Altitude : 10 m

    Position topo graphique de la station : Sommet du cordon littoral

    Topo graphie de la 2one environnante : quasi plat

    Pente : 1,2 p.c.

    Vé gétation : Peuplement monospécifique de Lophira lanceolata

    Utilisation du sol : Parcelle de vé gétation naturelle caractéristique de la

    station laissée comme témoin

    Tableau V. Informations générales concernant le sol

    Désignation Caratéristiques

    Roche-mère : Sable marin

    Drainage : Excessif

    Erosion : Erosion en nappe

    Etat hydrique du sol : Sec

    Profondeur de la nappe : Non visible

    Influence humaine : Promenade de cueillette

    Tableau VI. Description des horizons

    Désignation Caratéristiques

    Hori2on brun- grisatre (10YR 5/2) ; sec ; sable a sable-limoneux ; structure particulaire ; 0-20 cm : tendance grumeleuse ; meuble ; poreux ; abondantes fines, moyennes et grosses
    racines ; activité biolo gique intense ; cavités de fourmis ; transition distincte et ré gulière.

    20-50 cm :

    Hori2on brun jaunatre (10YR 6/4) ; sec ; sable limoneux, structure faiblement développée, polyédrique sub-an gulaire ; peu friable, poreux, nombreuses moyennes racines, abondantes fines racines ; taches fines ocres ; activité biolo gique intense. Transition graduelle et ré gulière.

    50-100 cm :

    Hori2on jaune brunatre (10YR 6/8) ; frais ; taches jaune rou geatre (7,5 YR 5/8), nombreuses ; texture sablo-limoneuse. Structure moyennement développée polyédrique sub-an gulaire ; tendre ; poreux ; asse2 nombreuses fines racines ; transition graduelle et ré gulière.

    100-160 cm :

    Hori2on jaune rou geatre (7,5 YR 7/8); frais; taches moyennes, peu distinctes, rouge jaunatre (5YR 5/8); texture sablo-limoneuse; structure polyédrique sub-an gulaire; peu dur, asse2 poreux; nombreuses fines, moyennes et grosses racines; activité biolo gique peu intense; transition graduelle.

     

    Hori2on brun jaunatre (10YR 5/8); sec; sable limoneux ; taches brun-jaunatre foncé (10 105-160 cm : YR 4/6) ; structure polyédrique sub-an gulaire; tendre ; poreux; rares racines fines;
    activité biolo gique peu intense.

    Une brève description du profil montre que c'est un sol sableux à sablolimoneux, à horizon de surface avec abondantes racines de graminées. Les

    horizons médians sont brun à jaune avec des taches d'oxyde de fer et ils comportent de nombreuses fines racines devenant rares en profondeur.

    5.1.1.3. Description du profil P3-90 Pahou

    Les informations concernant la station échantillonnée du profil réalisé sur le site de Pahou P3-90 sont consignées dans le tableau VII, celles d'ordre général relatives au sol de cette station sont résumées dans le tableau VIII, tandis que la description des horizons de ce profil est présentée dans le tableau IX.

    Tableau VII. Informations relatives a la station du profil P3-90 Pahou

    Désignation Caratéristiques

    Numero du profil : P3-90 Pahou

    Nom du sol : Sol brun-jaunatre sableux

    Unite superieure de classification : Sol ferru gineux tropical appauvri

    Date de description : 07.09.98

    Latitude : 06° 22' 760 N

    Localisation :

    Longitude : 02° 09' 284 E

    Altitude : 10 m

    Position topo graphique de la station : Sommet du cordon littoral Topo graphie de la 2one environnante : quasi plat

    Pente : 2 p.c.

    Vegetation : Plantation d'Acacia auriculaeformis

    Utilisation du sol : Plantation d'Acacia auriculaeformis

    Tableau VIII. Informations générales concernant le sol

    Désignation Caratéristiques

    Roche-mère : Sable du quaternaire

    Drainage : Le gèrement excessif

    Erosion : Erosion en nappe

    Etat hydrique du sol : Frais a sec

    Presence de la nappe : Non visible

    D'une brève description du profil, il ressort que c'est un sol brun jaunâtre, à horizon de surface recouvert d'une litière importante d'Acacia auriculaeformis à décomposition lente avec d'abondantes racines de l'arbre entre 10 et 30 cm.

    La teinte foncé-brune caractérise le niveau d'imprégnation des horizons de surface par la matière organique apportée par l'épaisse couche de litière en surface. Le matériau parent, sédiment costal a fait de ce sol, un sol profond. C'est ce qui justifie son affectation aux plantations forestières d'Acacia auriculaeformis, une essence performante sur ces sols sableux appauvris

    (Gerkens et Kasali, 1988). La fermeture du couvert végétal et l'accroissement de la litière réduiront l'érosion en nappe à terme car P3-90 évolue dans sa structure avec les colloïdes organiques. Au bout de la rotation, ce site au sudBénin peut permettre deux campagnes agricoles de la culture de maïs, malgré le caractère appauvri de la formation pédologique. Certes, il est aussi bon de souligner qu'au terme de ces deux campagnes agricoles, le couvert végétal fermé ne permettra plus la possibilité de cultures intercalaires.

    Tableau IX. Description des horizons

    Désignation Caratéristiques

    0-10 cm : 10-30 cm: 30-70 cm :

    Hori2on gris (7,5YR 7/2) ; sec ; sableux a sablo-limoneux, humifère ; structure particulaire faiblement grumeleuse ; petits, grumeaux autour des racines ; friable ; très poreux ; abondantes fines et moyennes racines ; activité biolo gique très bonne ; transition distincte et ré gulière.

    Hori2on brun jaunâtre clair (10YR 6/4) ; sec ; texture sablo-limoneuse ; structure faiblement développée, polyédrique sub-an gulaire ; tendre ; poreux ; abondantes fines, moyennes et grosses racines ; activité biolo gique intense ; transition distincte et ré gulière.

    Hori2on jaune brunâtre (10YR 6/8) ; frais ; taches diffuses jaune-rou geâtre (7,5 YR 5/8) ; sable limoneux ; structure polyédrique sub-an gulaire ; friable ; poreux ; nombreuses fines racines ; asse2 nombreuses, moyennes et grosses racines, activité biolo gique intense ; transition graduelle et ré gulière.

     

    70-115 cm :

    Hori2on brun jaunâtre clair (10YR 6/8) ; frais ; sable limoneux ; taches : brunjaunâtre foncé (10 YR 4/6) ; structure polyédrique sub-an gulaire ; friable ; poreux ; asse2 nombreuses fines et moyennes racines ; activité biolo gique asse2 bonne ; transition graduelle et ré gulière.

    Hori2on jaune-brunâtre (10YR 6/6) ; sable limoneux ; structure polyédrique sub-115-160 cm : an gulaire ; friable ; poreux ; nombreuses fines racines ; très peu nombreuses
    moyennes racines.

    5.1.1.4. Description du profil P4-93 Pahou

    Les informations concernant la station échantillonnée du profil réalisé sur le site de Pahou P4-93 sont consignées dans le tableau X, celles d'ordre général relatives au sol de cette station sont résumées dans le tableau XI, tandis que la description des horizons de ce profil est présentée dans le tableau XII.

    Tableau X. Informations relatives a la station du profil P4-93 Pahou

    Designation Carateristiques

    Numéro du profil : P4-93 Pahou

    Nom du sol : Sol gris-clair sableux

    Unité supérieure de classification : Sol ferru gineux tropical

    Date de description : 08.09.98

    Latitude : 6° 22' 570 N

    Localisation :

    Longitude : 2° 09' 300 E

    Topo graphie de la 2one environnante : quasi plat

    Pente : < 2 p.c.

    Vé gétation : Acacia auriculaeformis

    Utilisation du sol : Plantation d'Acacia

    auriculaeformis

    Tableau XI. Informations générales concernant le sol

    Designation Caratéristiques

    Roche-mère : Sable du quaternaire

    Drainage : Modéré

    Erosion : Erosion en nappe

    Etat hydrique du sol : Sec

    Profondeur de la nappe : Invisible

    Influence humaine : Plantation de bois de feu

    Tableau XII. Description des horizons

    Designation Caratéristiques

    Hori2on gris (10 YR 5/1) ; sec ; sableux ; structure particulaire a tendance 0-10 cm : grumeleuse ; poreux ; abondantes racines de toutes tailles ; activité biolo gique
    intense ; transition distincte et ré gulière.

    10-30 cm :

    Hori2on gris-clair (10YR 7/1) ; sec ; sableux a sablo-limoneux ; structure particulaire a tendance polyédrique sub-an gulaire ; tendre ; friable ; poreux ; avec quelques va gues sé gré gation ocres ; ferru gineuses ; a la base nombreuses racines de toutes tailles ; activité biolo gique intense ; transition distincte et ré gulière.

     

    Hori2on gris clair (10 YR 7/2) ; sec, sableux a sablo-limoneux ; structure particulaire
    a tendance polyédrique sub-an gulaire ; tendre ; poreux ; peu nombreuses taches

    30-50 cm : va gues diffuses brun-jaunâtre (10 YR 5/8) ; nombreuses fines racines, asse2 nombreuses moyennes et grosses racines ; activité biolo gique intense ;transition graduelle et ré gulière.

    80-130 cm :

    Hori2on gris clair (10YR 7/2) ; sec ; sablo-limoneux ; taches asse2 nombreuses, fines, jaune-rougeatre (7,5 YR 7/8) ; structure massive a tendance polyédrique ; friable ; poreux ; asse2 nombreuses fines, moyennes racines ; transition distincte et ré gulière.

    130-170 cm :

    Hori2on gris-clair (10YR 7/2) ; taches nombreuses, grandes, jaune-rougeatre (7,5YR 7/8) ; sable limoneux ; structure massive a tendance polyédrique sub-an gulaire ; peu dur, friable ; poreux ; asse2 nombreuses fines et moyennes racines ; activité biolo gique intense.

     

    La brève description du profil permet de dire que c'est un sol à horizon de surface gris sableux à sablo-limoneux, recouvert d'une litière sèche assez

    importante d'Acacia auriculaeformis à décomposition lente. Dans l'horizon de profondeur c'est du gris à taches jaune-rougeâtre.

    Le profil P4-93 est proche de celui de P3-90 et la différence est au niveau de l'âge respectif des plantations d'Acacia sur ce sol. Les changements d'affectation peuvent être observés avec la possibilité d'y faire pousser le maïs entre les coupes d'Acacia pour deux campagnes agricoles.

    5.1.1.5. Description du profil P5-87 Pahou

    Les informations concernant la station échantillonnée du profil réalisé sur le site de Pahou P5-87 sont consignées dans le tableau XIII, celles d'ordre général relatives au sol de cette station sont résumées dans le tableau XIV, tandis que la description des horizons de ce profil est présentée dans le tableau XV.

    Tableau XIII. Informations relatives a la station du profil P5-87 Pahou

    Désignation Caratéristiques

    Numero du profil : P5-87 Pahou

    Nom du sol : Sol sableux brun-grisatre

    Unite superieure de classification : Sol peu evolue d'apport

    Date de description : 08.09.98

    Latitude : 6° 22 ' 400 N

    Localisation :

    Longitude : 2° 08' 350 E

    Altitude : 10 m

    Position topo graphique de la station : Rebord mareca ge

    Topo graphie de la 2one environnante : Ondulee

    Vegetation : Acacia auriculaeformis

    Utilisation du sol : Plantation d'Acacia

    auriculaeformis

    Tableau XIV. Informations générales concernant le sol

    Désignation Caratéristiques

    Roche-mere : Sable du quaternaire

    Drainage : Modere

    Erosion : Erosion en nappe

    Etat hydrique du sol : Sec

    Profondeur de la nappe : Non visible

    Influence humaine : Plantation

    D'une brève description du profil, il apparaît que c'est un sol à horizon de surface gris sableux, de structure particulaire avec d'abondantes racines d'Acacia auriculaeformis mais à horizon de profondeur avec d'intenses activités biologiques. Le profil P5-87 de ce site de Pahou présentant un

    phénomène d'hydromorphie temporaire est autant indiqué pour la plantation d'eucalyptus. Une plantation en mélange répartirait mieux les rôles ou fonctions entre les essences constituant le mélange, Eucalyptus camaldulensis dans les fonctions de production de bois et Acacia dans la protection du sol contre l'érosion. Ce mélange ligne par ligne ou pour une ligne sur deux peut se faire en agissant sur les écartements pour la forme des couronnes d'Acacia pour assurer la fonction de protection que le houppier ou feuillage léger des eucalyptus ne peut assurer.

    Tableau XV. Description des horizons

    Désignation Caratéristiques

    Hori2on gris-foncé (10 YR 4/1) ; sec ; fragments organiques et chevelu racinaire ; 0-10 cm : sableux ; structure particulaire ; friable ; poreux ; nombreuses racines de toutes
    tailles ; activité biolo gique intense ; transition intense et ré gulière.

    Hori2on brun- grisâtre (10YR 5/2) ; sec ; sableux a sablo-limoneux ; structure 10-30 cm : particulaire ; friable ; poreux ; abondantes racines de toutes tailles ; activité
    biolo gique intense ; transition distincte et ré gulière.

    Hori2on gris-clair (10 YR 7/1) ; sec ; sableux a sablo-limoneux ; structure particulaire
    a tendance polyédrique sub-an gulaire ; faiblement développée ; tendre ; poreux ;

    30-60 cm : va gues taches diffuses brun-jaunâtre clair (10 YR 6/4) ; nombreuses fines racines, asse2 nombreuses moyennes racines ; activité biolo gique intense ; transition graduelle.

    60-135 cm :

    Hori2on gris-clair (10 YR 7/2) ; frais ; sableux ; structure massive a tendance polyédrique sub-an gulaire ; friable ; poreux ; nombreuses taches diffuses, brunjaunâtre clair (10 YR 6/4) ; nombreuses fines racines, asse2 nombreuses moyennes racines ; activité biolo gique intense ; transition distincte et ré gulière.

     

    135-170 cm : Hori2on brun-jaunâtre (10 YR 6/4) ; sablo-argileux ; structure massive; peu dur ;

    poreux ; rares fines racines ; activité biolo gique intense.

    5.1.1.6. Description du profil P6-80 Pahou

    Les informations concernant la station échantillonnée du profil réalisé sur le site de Pahou P6-80 sont consignées dans le tableau XVI.

    Les informations d'ordre général relatives au sol de cette station sont résumées dans le tableau XVII, tandis que la description des horizons de ce profil est présentée dans le tableau XVIII.

    Tableau XVI. Informations relatives a la station du profil P6-80 Pahou

    Designation Carateristiques

    Numéro du profil : P6-80 Pahou

    Nom du sol : Sol gris brunatre sableux

    Unité supérieure de classification : Sol peu évolué d'apport

    Date de description : 08.09.98

    Latitude : 6° 22' 341 N

    Localisation :

    Longitude : 2° 08' 394 E

    Altitude : 10 m

    Position topo graphique de la station : Cordon littoral plat

    Pente : < 2 p.c.

    Vé gétation : Acacia auriculaeformis

    Utilisation du sol : Plantation d'Acacia auriculaeformis

    Tableau XVII. Informations générales concernant le sol

    Designation Caratéristiques

    Roche-mère : Sable marin du quaternaire

    Drainage : Normal a modéré

    Etat hydrique du sol : Frais a sec

    Profondeur de la nappe : Non visible

    Influence humaine : Plantation forestière

    Tableau XVIII. Description des horizons

    Designation Caratéristiques

    0-10 cm : 10-35 cm : 35-80 cm :

    80-140 cm : 140-170 cm :

    Hori2on brun-grisatre (10 YR 5/2) ; sec ; sableux ; structure particulaire ; débris, fragments feuilles et organiques, chevelus racinaires; nombreuses grosses et moyennes racines ; hori2on poreux, friable ; activité biolo gique intense ; transition distincte et ré gulière.

    Hori2on gris-brunatre clair (10YR 6/2) ; sec ; sableux a sablo-limoneux ; structure particulaire ; friable ; poreux ; abondantes racines de toutes tailles ; activité biolo gique intense ; transition distincte et ré gulière.

    Hori2on gris-clair (10 YR 7/1) ; frais ; sableux ; structure particulaire a tendance polyédrique sub-an gulaire ; taches brun-jaunatre (10 YR 5/8) de plus en plus nombreuses vers la base de l'hori2on ; friable ; poreux ; nombreuses moyennes et fines racines ; transition graduelle et ré gulière.

    Hori2on-brun pale (10 YR 7/4) ; sableux ; structure particulaire a polyédrique subangulaire ; friable ; poreux ; asse2 nombreuses fines et moyennes racines ; activité biolo gique intense.

    Hori2on brun très pale (10 YR 7/4) sableux ; a sablo-limoneux ; structure plus cohérente que dans les hori2ons supérieurs, 2one plus claire ; quelques petites racines.

     

    La brève description du profil montre que c'est un profil à horizons supérieurs gris à gris-clair, sableux, à structure particulaire avec des horizons sous-jacents à tendance polyédrique, sableux à taches larges et diffuses. Il s'agit d'une parcelle affectée aux activités de recherche forestière. Bien que le

    sol soit sableux à sablo limoneux, la coloration plus sombre des horizons témoigne du potentiel élevé de relèvement de la fertilité organique sur ce site.

    Somme toute, les sols de tous ces profils du site de Pahou compte tenu de leur proportion en sable toujours proche de 90 p.c. sont excessivement drainants et parfois assez secs.

    Leur faible taux en colloïdes (argile et matière organique) les prédispose à la sécheresse physiologique des plantes par suite d'une minimisation très substantielle de leur capacité de rétention tant en eau qu'en éléments nutritifs.

    Tout ce qui précède explique bien leur pauvreté chimique chronique bien que la proportion actuelle des différents cations soit dans les normes acceptables. Il va de soit que les cultures annuelles exigentes à l'enracinement superficiel ont peu de chance d'y prospérer. C'est ce qui explique la plantation des arbres pour une maximisation du volume de terre explorable par leur système racinaire. Un tel sol est réservé à la foresterie, d'où le statut de périmètre de reboisement de ladite forêt. Il peut cependant supporter des cultures annuelles pour deux campagnes agricoles après l'accroissement du stock organique.

    En conclusion partielle, les résultats ont été surtout sous formes de descriptions des unités pédologiques représentées sur la station de Pahou. Ces unités sont relativement homogènes avec 90 p.c. de sable, pauvres en matière organique et très filtrantes, et répondent bien à leur affectation d'utilisation : la production forestière.

    Chapitre 6: Résultats analytiques

    Les résultats analytiques des profils ainsi décrits sont rassemblés dans les tableaux A1, A2, A3, A4, A5, A6, A7, A8, A9 et A10 en annexe 3.

    6.1. Granulométrie

    Les valeurs moyennes du taux d'argile + limon (p.c. A+L) sont calculées pour l'appréciation de la stabilité des sols. L'évolution des paramètres physiques en fonction de l'âge des parcelles est présentée dans le tableau XIX. On observe pour les éléments fins une tendance à une migration verticale en profondeur vers les horizons inférieurs jusqu'à 8 ans d'âge (la clairière ou témoin, en situation de couvert végétal léger ; les plantations de 5 ans d'âge ; les plantations de 8 ans d'âge). Pour les plantations de 11 et 18 ans d'âge respectivement, il n'est plus observé de migrations des éléments fins dans les horizons inférieurs. Néanmoins, le mouvement des seuls éléments fins vers les horizons inférieurs n'est pas l'unique indicateur de l'état de déstructuration des horizons. Certains éléments des paramètres chimiques comme le carbone et la matière organique du sol sont aussi indiqués pour ce faire. Par les mouvements, des éléments fins peuvent s'expliquer par l'état du couvert végétal.

    Tableau XIX. Caracteristiques physiques des sols de Pahou en fonction de l'age

    des parcelles d'Acacia auriculaeformis

    Caracteristiques analytiques Profondeur Clairiere For>t plant*e (age des parcelles ) des sols (cm ) (debut) (5 ans ) (8 ans ) (11 ans ) (18 ans

    Argile +Limon (p.c.)

    0-10 10-30 30-70 70-140

    7,70 8,30 11,80 15,70

    4,70 5,26 5,31 13,64

    6,53 5,76 8,82 12,68

    8,12 8,47 5,92 5,67

    5,32 5,70 5,73 4,95

     

    6.2. Paramètres chimiques

    L'évolution des éléments chimiques des sols à Pahou sous Acacia auriculaeformis en fonction de l'âge des parcelles est présentée au tableau XX.

    Tableau XX. Evolution des caracteristiques chimiques des sols de Pahou en

    fonction de l'age des parcelles d'Acacia auriculaeformis

    Caractéristiques
    analytiques des sols

    Profondeur
    du sol (cm )

    Clairière (debut)

    Fordt plantée sur des parcelles âgees de

     

    8 ans

    11 ans

    18 ans

     

    0-10

    0,580

    0,420

    1,030

    1,360

    2,670

     

    10-30

    0,320

    0,100

    0,320

    0,740

    0,480

    Matière organique (p.c.)

    30-70

    0,160

    0,080

    0,210

    0,130

    0,300

     

    70-140

    0,060

    0,075

    0,150

    0,002

    0,040

     

    0-10

    0,028

    0,035

    0,050

    0,068

    0,132

     

    10-30

    0,016

    0,017

    0,016

    0,032

    0,024

    A2ote total (p.c.)

    30-70

    0,008

    0,006

    0,011

    0,006

    0,017

     

    70-140

    0,003

    0,006

    0,007

    0,000

    0,002

     

    0-10

    12,23

    12,00

    12,14

    11,61

    11,66

    Rapport C/N

    10-30
    30-70

    11,85
    11,87

    10,60
    13,33

    11,90
    12,25

    13,40
    11,68

    11,66
    10,58

     

    70-140

    6,08

    12,90

    12,25

    10,00

    11,50

     

    0-10

    5,52

    5,50

    5,25

    4,80

    5,10

     

    10-30

    5,30

    5,30

    5,15

    5,40

    5,20

    PH eau (1/2,5)

    30-70

    5,35

    5,90

    5,30

    5,80

    5,80

     

    70-140

    5,10

    5,90

    5,35

    5,90

    5,90

     

    0-10

    4,80

    4,80

    4,80

    4,40

    4,60

     

    10-30

    4,55

    4,80

    4,80

    4,50

    4,80

    PH KCl (1/2,5)

    30-70

    4,50

    4,70

    4,70

    4,90

    4,70

     

    70-140

    4,40

    4,70

    4,70

    5,40

    5,10

     

    0-10

    2,10

    2,70

    3,00

    2,90

    3,70

    Capacite d'echan ge pour les cations

    10-30

    1,87

    1,90

    2,45

    2,40

    2,05

    CEC (meq/100 g)

    30-70

    2,25

    1,70

    2,85

    0,85

    1,85

     

    70-140

    1,55

    2,40

    2,85

    1,25

    1,10

     

    0-10

    1,16

    0,88

    1,65

    1,42

    3,46

    Somme des cations echan geables

    10-30

    0,83

    0,95

    1,09

    1,35

    1,67

    (meq/100 g)

    30-70

    0,70

    0,69

    1,09

    1,15

    1,58

     

    70-140

    0,98

    1,20

    0,94

    1,22

    0,90

     

    0-10

    60,25

    32,59

    57,00

    49,00

    93,50

     

    10-30

    47,00

    50,00

    52,50

    56,00

    81,50

    Taux de saturation (p.c. V=STx100)

    30-70

    43,00

    41,59

    38,50

     

    85,40

     

    70-140

    62,00

    36,00

    32,50

    97,0-0

    81,82

     

    0-10

    0,67

    0,31

    0,77

    0,94

    2,58

    Ca++ echan geables (meq/100 g)

    10-30
    30-70

    0,50
    0,40

    0,41

    0,60

    0,50
    0,58

    0,95
    0,91

    1,06
    0,98

     

    70-140

    0,56

    0,52

    0,36

    0,96

    0,20

     

    0-10

    0,31

    0,27

    0,63

    0,21

    0,58

     

    10-30

    0,19

    0,35

    0,34

    0,08

    0,19

    M g++ echan geables (meq/100 g)

    30-70

    0,17

    0,15

    0,31

    0,04

    0,13

     

    70-140

    0,29

    0,36

    0,20

    0,04

    0,17

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    K+ echan geables (meq/100 g)

    0-10

    0,13

    0,19

    0,13

    0,20

    0,19

     

    Caractéristiques
    analytiques des sols

    Profondeur
    du sol (cm )

    Clairies re

    (debut)

    Forêt plantée sur des parcelles
    =~ées de

     

    8 ans

    11 ans

    18 ans

     

    10-30

    0,07

    0,12

    0,14

    0,20

    0,15

     

    30-70

    0,06

    0,11

    0,09

    0,12

    0,17

     

    70-140

    0,04

    0,09

    0,12

    0,13

    0,14

     

    0-10

    0,07

    0,11

    0,12

    0,07

    0,11

     

    10-30

    0,07

    0,07

    0,11

    0,11

    0,27

    Na* echan geables (meq/100 g)

    30-70

    0,06

    0,20

    0,11

    0,08

    0,30

     

    70-140

    0,08

    0,10

    0,11

    0,08

    0,34

     

    Dans p.c. V = STx100, S = Somme des bases échangeables et T = Capacité d'échange cationique

    D'une brève analyse des données du tableau XX, il ressort en ce qui concerne les caractéristiques analytiques des sols pour la matière organique du sol, l'azote total du sol, le rapport C/N, la teneur en calcium échangeable et le taux de saturation ce qui suit :

    6.2.1. Matière organique du sol (MOS)

    Le taux de la matière organique du sol (MOS), quel que soit l'âge de la plantation d'Acacia, est toujours plus élevé dans les premières couches de 0- 10 cm proches de la surface et plus faible dans les dernières couches de 70- 140 cm plus profondes. Mieux, son taux croît significativement (avec une valeur de F = 4,36 pour p = 0,044) et progressivement en fonction de l'âge des plantations (figure 29). On remarque que la teneur en matière organique du sol est relativement faible au départ (clairière), atteint son niveau moyen de fertilité de 2,67 p.c. dans les plantations de 18 ans d'âge, ce qui est une bonne teneur en MOS pour un sol sableux. Autrement dit, il semble qu'il faut, dans les conditions de Pahou avec A. auriculaeformis, entre 11 et 18 ans pour atteindre un bon niveau de fertilité en ce qui concerne la matière organique du sol et pour employer la terminologie de Hoepsloth et al. (1993), la MOS incorporée dans le squelette minéral du sol, l'humus.

    P.C. Matiere organique du sol

    0.00

    3.00

    2.00

    1.00

    LEGENDE

    matière organique du sol R2 = O,8370

    0 4 8 12 16 20

    âge de la plantation (ans)

    Figure 29. Relation entre la matibre organique du sol et l'age des plantations

    d'Acacia auriculaeformis a Pahou

    6.2.2. Azote total du sol

    L'évolution de l'azote total du sol constatée est illustrée par la figure 30. En guise d'indice de fertilité, la teneur en azote total des différents horizons exprimés en p.c. est non satisfaisante au niveau de la parcelle de 18 ans d'âge où elle est de 0,132 dans les 10 premiers centimètres du sol. La tendance à l'accroissement en fonction de l'âge de la plantation est cependant significative (F= 4,58 et p = 0,0393).

    P.C. Azote total

    N total P.C. R2=0,8285

    0.16

    0.12

    0.08

    0.04

    0.00

    LEGENDE

    0 4 8 12 16 20

    âge des plantations(ans)

    Figure 30. Relation entre l'evolution de l'azote total du sol et l'age des plantations

    d'Acacia auriculaeformis a Pahou

    6.2.3. Rapport C/N

    Le rapport C/N est toutefois normal pour toutes les parcelles sans distinction d'âge. Les valeurs observées sont comprises entre 10 et 12 sauf au niveau de l'horizon 70-140 cm où elle est faible (6,08). Quelques valeurs élevées jusqu'à 13,4 sont également observées. La tendance à l'accroissement en fonction de l'âge de la parcelle n'est cependant pas significative.

    6.2.4. Ca2+ échangeables

    La Teneur en Ca2+ échangeables en milli-équivalent par 100 g de terre fait de toutes les parcelles des sols très pauvres à l'exception de la parcelle de 18

    ans. Certes, pour cette dernière aucune explication n'a pu être donnée à la teneur en Ca2+ échangeables très faible en profondeur (70-140 cm). La tendance à l'accroissement sur les parcelles plantées et âgées de 8, 11 et 18 ans est significative (F = 9,6 et p = 0,0057). En effet, entre 0 et 5 ans, il a été observé d'abord une chute du taux de Ca2+ échangeables.

    6.2.5. Taux de saturation

    Les valeurs du taux de saturation (en p.c. V=STx100) varient de faibles, moyennes à très fortes suivant les horizons et les âges sans qu'aucune tendance à l'accroissement à partir de la clairière jusqu'à 18 ans d'âge ne soit significative (F = 3,73 et p = 0,0624). Au niveau de l'ensemble des paramètres chimiques le stock organique paraît être l'indicateur de fertilité le plus important pour la station. La valeur la plus élevée est celle de 2,67 p.c. dans la plantation de 18 ans d'âge. Pour réduire ce temps relativement long, il faudrait pouvoir identifier des technologies (épandage ou enfouissement) pouvant agir sur le taux de décomposition de la matière organique fraîche tout en tenant compte des facteurs du milieu (station, ombrage). Les tendances à l'accroissement observées pour les différents éléments de fertilité des sols peuvent être prometteuses pour la station de Pahou. Néanmoins, une fois un état d'équilibre aura été atteint, on observera une stagnation. En effet, les écosystèmes en équilibre ou sous végétation climacique sont improductifs en ce sens qu'ils forment des systèmes fermés (Van Wambeke, 1995). Toutefois, pour comprendre la dynamique de la MOS, d'autres indicateurs sont à considérer notamment, les substances organiques et minérales qui sont les deux éléments fondamentaux du sol, dont il faut examiner leurs interactions.

    6.3. Matière organique, argile et limon et stabilitéstructurale des sols sous A. auriculaeformis

    La matière organique du sol et la fraction minérale du sol interagissent par deux types de mécanismes :

    · influence des facteurs physiques sur la dynamique de la MOS ;

    · influence des facteurs chimiques sur la dynamique de la MOS.

    6.3.1. Influence des facteurs physiques sur la dynamique

    de la MOS

    Pour l'examen des interactions entre MOS et A+L, a été considéré l'indice de déstructuration ou stabilité structurale des horizons (St) qui intègre les deux substances sous chacune des plantations de différents âges. La stabilité structurale sous chacune des plantations a été calculée et les résultats présentés au tableau XXI. Les relations entre les niveaux de MOS et les taux (en p.c.) des éléments fins texturaux (A+L) d'une part et entre les St calculés et les pourcentages de A+L d'autre part, ont été examinées à travers des fonctions de tendance et leurs déterminants (R2) respectifs.

    Tableau XXI. Evolution de la stabilite structurale des sols sous Acacia

    auriculaeformis a Pahou

    Horizons
    (cm )

    Clairière (témoin )

    Plantations d'Acacia auriculaeformis âgees de

     

    8 ans

    11 ans

    18 ans

     

    A+L

    St

    MOS

    A+L

    St

    MOS

    A+L

    St

    MOS

    A+L

    St

    MOS

    A+L

    St

    0 -10

    0,58

    7,7

    7,53

    0,42

    4,70

    8,94

    1,03

    6,53

    15,77

    1,36

    8,12

    16,75

    2,66

    5,32

    50,00

    10 - 30

    0,32

    8,3

    3,86

    0,10

    5,26

    1,90

    0,32

    5,76

    5,56

    0,74

    8,47

    8,74

    0,48

    5,70

    8,42

    30 - 70

    0,16

    11,8

    1,36

    0,08

    5,31

    1,51

    0,21

    8,82

    2,38

    0,13

    5,92

    2,20

    0,30

    5,73

    5,24

    70 -140

    0,06

    15,7

    0,39

    0,075

    13,64

    0,55

    0,15

    12,68

    1,18

    0,002

    5,66

    0,035

    0,04

    4,95

    0,81

     

    MOS = Matiere organique du sol ; A+L = Argile + Limon ; St = Stabilite structurale des horizons

    La synthèse des résultats est faite à travers les illustrations de la figure 31 sur le plan horizontal et des figures 32 à 36 sur le plan vertical suivant l'âge des plantations. De l'analyse de la figure 31 il y a une relation positive entre les valeurs de la stabilité structurale des horizons (St) 0-10 cm, 10-30 cm et 30- 70 cm respectifs et l'âge des plantations (avec les coefficients successifs de corrélation r = 0,9060 ; 0,7900 ; 0,9100). Ces valeurs de la stabilité structurale ont augmenté dans l'épaisseur 0-10 cm à partir du témoin (7,53 p.c.) jusqu'aux plantations de 18 ans (50 p.c.). Dans l'horizon 10-30 cm, St n'a atteint des valeurs appréciables qu'à partir des plantations de 11 ans (8,74 p.c.) et 18 ans (8,42 p.c.). Dans les horizons inférieurs 30-70 cm et 70-140 cm, les valeurs de St ont gardé une tendance à l'accroissement, mais sont restées bien en dessous des valeurs critiques définies par Pieri (1989) pour la sous région en ce qui concerne la sensibilité des horizons à la déstructuration.

    40.00

    % St

    20.00

    0.00

    60.00

    LEGENDE

    St0-10=f(âge plantations) y=2,3377x+0,1612 R2 = 0,821

    St10-30=f(âge plantations) y=0,3446x+2,8011 R2 = 0,624

    St30-70=f(âge plantations) y=0,2125x+0,7526 R2 = 0,828

    St70-140=f(âge plantations) y=0,0124x+0,4887 R2 = 0,0374

    0.00 5.00 10.00 15.00 20.00

    âge plantations(ans)

    Figure 31. Evolution des stabilites structurales des horizons des sols sous

    plantations d'Acacia auriculaeformis en fonction de l'age des plantations

    MOS = f(A+L) y = -0,07329x + 1,0466 R2 = 0,3117

    St = f(A+L) y = - 1,35743x + 17,6894 R2 = 0, 4048

    12.00

    % MOS et % St8

    8.00

     

    4.00

    0.00

    4.00 8.00 12.00 16.00

    % A+L

    Figure 32. Relations entre MOS, St et A+L a partir des horizons de surface vers la

    profondeur dans la clairiere, parcelle temoin a vegetation naturelle de Pahou

    Les pentes des deux (2) droites de la figure 32 (MOS = f (A+L) soit y =- 0,05454x + 0,8732 et St = f (A+L) soit y =-0,7517x + 11,46), ainsi que leurs coefficients de corrélations respectifs (r = -0,8870 et r = -0,8708) sont négatifs. Leurs déterminants respectifs, R2 = 0,7870 et R2 = 0,7584 sont conformes aux relations linéaires observées entre d'une part MOS et A+L et d'autre part entre St et A+L. Par ailleurs, les valeurs de St n'ont évolué que dans la zone critique de stabilité structurale définie par Pieri (1989). En effet, St a varié de 7,53 p.c. dans l'horizon 0-10 cm à 0,39 p.c. dans l'horizon 70-140 cm.

    % MOS et % St5

    4.00

    0.00

    12.00

    8.00

    LEGENDE

    MOS = f(A+L) y = - 0,0169x + 0,2909 R2 = 0,1862

    St = f(A+L) y = - 0,4668x +6,5991 R2 = 0,26956

    4.00 8.00 12.00 16.00

    %. A+L

    Figure 33. Relations entre MOS, St et A+L a partir des horizons de surface vers la

    profondeur (profil P4-93 ) sous plantations d'A. auriculaeformis de 5 ans d'age a Pahou

    Les pentes des deux (2) droites de la Figure 33, MOS = f (A+L) et St = f (A+L), sont négatives. Pourtant, ici leurs déterminants respectifs sont restés faibles. Par ailleurs, si les valeurs de St ont atteint 8,94 p.c. dans l'horizon de surface 0-10 cm, ces valeurs sont aussi dans la zone critique de stabilité structurale.

    16.00

    12.00

    % MOS et % St8

    8.00

    4.00

    0.00

    LEGENDE

    MOS = f(A+L) y = -0,07329x + 1,0466 R2 = 0,3117

    St = f(A+L) y = - 1,35743x + 17,6894 R2 = 0, 4048

    4.00 8.00 12.00 16.00

    % A+L

    Figure 34. Relations entre MOS, St et A+L a partir des horizons de surface vers la

    profondeur (profil P1-90 ) sous plantations d'A. auriculaeformis de 8 ans d'age a Pahou

    Les pentes des deux (2) droites de la Figure 34, définies par les fonctions, MOS = f (A+L) et St = f (A+L), sont négatives. Ces relations négatives entre MOS et A+L d'une part et St et A+L d'autre part, sont corroborées par leurs coefficients de corrélation respectifs. Toutefois, leurs déterminants respectifs qui, bien qu'élevés sont faibles, ne confirment pas les liens de linéarités entre les paramètres de chacune des droites de régression. Cependant, St dans l'horizon de surface 0-10 cm a atteint 15,77 p.c., valeur au-dessus du chiffre seuil de 9 où il n'y plus de risque de déstructuration.

    % MOS et % St1 1

    20.00 LEGENDE

    MOS = f(A+L) y = 0,3725x - 2,06556 R2 = 0,7564

    St = f(A+L) y = 4,3966x - 24,0317

    R2 = 0,7259

    15.00

    10.00 5.00 0.00

     
     

    5.00 6.00 7.00 8.00 9.00

    % A+L

    Figure 35. Relations entre MOS, St et A+L a partir des horizons de surface vers la

    profondeur (profil P6-87 ) sous plantations d'A. auriculaeformis de 11 ans d'age a Pahou

    En ce qui concerne la Figure 35, contrairement à ce qu'ont révélé les graphes précédents, les pentes des deux droites de régression caractéristiques, MOS = f (A+L) soit y = 0,3725x-2,06556 et St = f (A+L) soit y = 4,3966x-24,0317 ainsi que leurs corrélations respectives (r = 0,8697 et r = 0,8519) sont positives. Les déterminants correspondants respectifs (R2 = 0,7564 et R2 = 0,7259) confirment les relations linéaires observées d'une part entre MOS et A+L et d'autre part entre St et A+L. St dans l'horizon de surface 0-10 cm a atteint la valeur de 16,75 p.c, valeur aussi au-dessus du chiffre seuil de 9 où il n'y plus de risque de déstructuration.

    LEGENDE

    MOS = f(A+L) y = - 0,184553x + 1,8712 R2 = 0,00315892

    St = f(A+L) y = -4,24634x + 39,1539 R2 = 0,0046849

    60.00

    40.00

    % MOS et % St18

    20.00

    0.00

     
     

    4.80 5.20 5.60 6.00

    % A+L

    Figure 36. Relations MOS puis St et A+L a partir des horizons de surface vers la

    profondeur (profil P5-80 ) sous plantations d'A. auriculaeformis de 18 ans d'age a Pahou

    Les pentes des deux (2) droites de régression de la figure 36, MOS = f (A+L) et St = f (A+L), sont négatives. Les R2 observés restent très faibles et ne corroborent pas les liens de linéarité entre les paramètres des droites de régression. La figure 35 est proche de celle de Pieri (1989). La droite de régression St = f (A+L) délimite une aire de stabilité qui est plus restreinte que celle délimitée par la droite de régression MOS = f (A+L).

    Comme l'illustrent les figures 32 à 36, en ce qui concerne l'influence des paramètres physiques sur la dynamique de la MOS, nous observons que quand (A+L) croît franchement, MOS augmente. Ainsi, quand les éléments de la texture fine du sol augmentent, le taux de décomposition de la MOS diminue et le stock organique s'élève. Ces observations rejoignent les conclusions de Sôrensen (1975) et Jenkinson (1977) où le taux de décomposition des résidus organiques est typiquement plus bas avec les sols à texture fine qu'avec les sols à texture grossière.

    Dans ces interactions entre MOS et A+L, la MOS qui devrait diminuer par minéralisation persiste et s'accroît. Il apparaît un aspect de protection physique de la MOS (Hassink, 1994). En effet, les molécules organiques interagissent avec des surfaces de substances minérales par une diversité de mécanismes dont celui d'adsorption de MO sur des surfaces d'argile ou particules fines de la texture (A+L). En d'autres termes, l'effet stabilisant observé peut être attribué à l'adsorption de matières organiques sur des surfaces telles que des particules d'argiles ou des éléments de texture fine A+L (Oades, 1989), à la formation de capsules avec des particules d'argiles autour des MOS (Tisdall et Oades, 1982) ou au piégeage de ces MOS dans de petits pores en agrégats inaccessibles aux micro-organismes (Elliott et Coleman, 1988). Toutefois, les résultats des travaux indiquent aussi que les éléments de texture fine du sol ne sont pas toujours le facteur dominant qui détermine la teneur en C organique des sols (Figure 36), les facteurs chimiques aussi interagissent aussi avec la MOS et influent sur la dynamique de la MOS comme dans les aspects ci-après :

    6.3.2. Influence des facteurs chimiques sur la dynamique

    de la MOS

    L'influence des facteurs chimiques sur la dynamique de la MOS est illustrée par les droites des figures 37 (relation entre MOS et Ca2+), 38 (relation entre MOS et somme des Cations échangeables) et 39 (relation entre MOS et CEC). Comme le montre la Figure 37, le mécanisme de stabilisation de la MOS peut être aussi de nature chimique. L'évolution des relations entre la fraction MOS et les teneurs en cations Ca++ dans l'horizon défini par

    l'épaisseur 0-10 cm, de la parcelle témoin aux plantations de 18 ans d'âge à Pahou. Dans la tendance de l'évolution de la fraction organique (Figure 37), il y a une corrélation positive (r = + 0,9635) entre la fraction organique (MOS) et les cations Ca++. La courbe de tendance MOS = f (Ca2+) calculée conduit à la droite d'équation :

    y = 0,917495 x + 0,303291 avec R2 = 0,928409.

    3.00

    LEGENDE

    y=0,917495x + 0,303291

    R2 = 0,928409

    2.00

    %.MOS

    1.00
    0.00

    0.00 1.00 2.00 3.00

    Ca++ (méq/100g)

    Figure 37. Relations entre MOS et cations Ca2+ dans l'horizon 0-10 cm depuis la

    parcelle témoin jusqu'aux plantations d'Acacia auriculaeformis de 18 ans d'âge a Pahou

    %.MOS

    3.00

    2.00

    0.00

    1.00

    LEGENDE

    y= 0,789767x - 0,0620302 R2=0,906707

    0.00 1.00 2.00 3.00 4.00

    SCE (méq/100g)

    Figure 38. Relations entre MOS et la somme des cations echangeables (SCE ) dans

    l'horizon 0-10 cm de la parcelle temoin jusqu'aux plantations d'Acacia auriculaeformis de 18 ans d'age a Pahou

    Sur la Figure 38, il ressort que l'évolution des relations entre la fraction de la MOS et la somme des cations échangeables (SCE) dans l'horizon défini par l'épaisseur 0-10 cm, de la parcelle témoin aux plantations de 18 ans d'âge à Pahou peut être attribuée à la teneur du sol en bases (SCE). Dans la tendance de l'évolution de la fraction organique (Figure 38), il y a une corrélation positive (r = + 0,952211) entre la fraction organique (MOS) et la somme des cations échangeables (SCE).

    La courbe de tendance MOS = f (SCE) calculée conduit à la droite de régression y = 0,789767 x-0,062030 avec R2 = 0,906707. Comme l'illustre la Figure 39, l'évolution des relations entre la fraction MOS et la capacité d'échange cationique (CEC) dans l'horizon défini par l'épaisseur 0-10 cm, de

    la parcelle temoin aux plantations de 18 ans d'âge à Pahou peut être liee à la CEC.

    2.00

    % .MOS

    1.00

    0.00

    3.00

    LEGENDE

    y = 1,02899x - 1,69669

    R 2 = 0,699465

    1.50 2.00 2.50 3.00 3.50 4.00

    CEC (meq/100g)

    Figure 39. Relations entre MOS et CEC dans l'horizon 0-10 cm depuis la parcelle

    temoin jusqu'aux plantations d'Acacia auriculaeformis de 18 ans d'age a Pahou

    Dans la tendance de l'evolution de la fraction organique (Figure 39), il y a une correlation positive (r = + 0,8363) entre la fraction organique (MOS) et la capacite d'echange cationique (CEC). La courbe de tendance MOS = f (CEC) calculee conduit à la droite de regression : y = 1,03899 x - 1,69669 avec R2 = 0,699465. On deduit que, dans sa dynamique dans l'horizon defini par l'epaisseur 0-10 cm sous les plantations d'Acacia auriculaeformis de 0 à 18 ans d'âge, la matière organique du sol est en correlation positive avec les paramètres chimiques suivants du sol que sont la teneur en cations Ca2+, la SCE et la CEC. Ces resultats rejoignent ceux de Spain et al. (1983) et de Oades (1988), qui montrèrent aussi l'existence d'une correlation positive entre la teneur en carbone organique d'un sol et l'etat eleve en bases dudit sol,

    notamment en Ca2+ et autres cations multivalents comme Aln+ et Fen+ avec 2 ~ n ~ 3. On peut déduire ainsi de l'influence de ces facteurs physiques (la texture) et chimiques sur la dynamique de la MOS que le site de Pahou est sensible au modèle de prédiction de stock de carbone du sol appelé «CENTURY model» (Woomer et al., 2001, Bricklemeyer et Miller, 2002). En conclusion, une bonne gestion de la fertilité du sol influe positivement sur la constitution sinon l'accroissement du stock organique du sol, ce dernier dépendant des paramètres physiques notamment texturaux et chimiques, principalement l'état élevé en bases du sol, surtout en Ca2+ et autres cations multivalents comme Al n+ et Fe n+ avec 2~ n ~ 3.

    Le chapitre 6 a porté sur les présentations des résultats analytiques : l'étude de la granulométrie a présenté les caractéristiques physiques des sols de Pahou en fonction de l'âge des parcelles d'Acacia et à des profondeurs différentes des horizons. L'évolution des paramètres chimiques tels que l'azote total et la matière organiques du sol a montré de tendances linéaires en liaison avec l'âge des plantations à Pahou. L'influence des facteurs physiques sur la dynamique de la matière organique du sol a présenté une évolution positive de la stabilité structurale des sols sous Acacia depuis le de début jusqu'à l'âge de 18 ans. Il a été observé que quand (A+L) croît, MOS augmente. L'effet stabilisant au plan physique a été commenté lié à des phénomènes d'adsorption de MOS sur des surfaces de particules d'argiles, à la formation de capsules avec des particules d'argile autour des MOS ou au piégeage de ces MOS dans de petits pores en agrégats inaccessibles aux micro-organismes. L'influence des facteurs chimiques sur la dynamique de la MOS a présenté les mêmes tendances positives avec les teneurs croissantes du sol en cations Ca++ et autres cations multivalents. En conclusion partielle, une bonne gestion de la fertilité du sol influe positivement sur la constitution sinon l'accroissement du stock organique du sol, ce dernier dépendant des paramètres physiques notamment texturaux et chimiques, principalement l'état élevé en bases du sol, surtout en Ca2+ et autres cations multivalents comme Al

    n+ et Fe n+ avec 2~ n ~ 3.

    Chapitre 7 : Gestion de la fertilité du sol

    7.1. Gestion de la fertilité physique et chimique du sol en rapport avec la dynamique de la matière organique du sol

    Au plan pratique pour accroître le stock de carbone dans le sol ou la séquestration du carbone, diverses pratiques peuvent être explorées :

    · il est conseillé de réduire ou supprimer le labour conventionnel par la pratique de zéro labour (Lal et al., 1998) ; toutefois, Bricklemyer et MIller (2002) des Universités des États de Montana et de Colorado, en utilisant un modèle de prédiction de changement dans le stock du carbone du sol, a constaté que si le modèle est sensible aux effets de la teneur en argile dans la prédiction du stock de carbone organique du sol, le modèle était insensible aux effets de la texture du sol sur la séquestration du carbone quant à l'utilisation de la technique de zéro labour dans le Nord du Montana Central ;

    · procéder à une fertilisation adéquate ou à un apport d'engrais appropriés par exemple contenant du Ca2+ et autres cations multivalents ;

    · accroître l'intensification des cultures par la réduction par exemple de la fréquence des jachères ;

    · le rapport C/N est crucial pour la séquestration de carbone organique du sol (molécules recalcitrantes), de la qualité du matériel végétal, donc de la matière organique dont dépend l'importance du stock de carbone organique du sol.

    7.2. Caractérisation de la matière organique d'Acacia auriculaeformis

    Les résultats concernent :

    · la production de la litière d'A. auriculaeformis à Pahou et le potentiel chimique de cette litière,

    · la caractérisation des émondes ou de la matière organique fraîche d'A. auriculaeformis des stations forestières de Pahou, Sèmè et Ouèdo, puis le potentiel chimique de cette biomasse fraîche,


    · la decomposition de la matière organique fraîche de cette espèce sur les
    trois stations caracterisees par les types de sols successifs tels que :

    > sols ferrugineux tropicaux à Pahou,

    > sols mineraux bruts à Sèmè,

    > sols ferrallitiques à Ouèdo.

    7.2.1. Production et caractéristiques du potentiel agrochimique de la litière d'A. auriculaeformis

    Les resultats d'analyse de la litière de la parcelle P1-90 Pahou ont servi à calculer les moyennes et l'ecart-type par mètre carre pour chaque paramètre evalue par couches de litière definies de haut en bas (Tableau XXII), puis agregees (Tableau XXIII). Parmi les agents de la decomposition de cette litière et au niveau de la macrofaune presente, les iules (Stemmiulus sp., Stemmiulidae) qui constituent un groupe typique de la faune endogee ont ete aussi inventories pour leur contribution à ce potentiel agrochimique de la litière (Tableau XXIV).

    Tableau XXII. Teneur moyenne de la litiere d'A. auriculaeformis en elements

    chimiques dans une plantation de 8 ans, a Pahou

    Couches de litières

    Elements chimiques
    en g/kg de litière matière seche

    N

    P

    K

    Mg

    Ca

     

    Moyenne (p)

    14,12

    0,16

    0,5

    0,38

    1,45

    1ere couche

    Ecart-type (a)

    1,61

    0,05

    0,07

    0,06

    0,18

     

    Coefficient de variation (p.c.)

    11

    31

    15

    15

    12

     

    Moyenne (p)

    15,3

    0,17

    0,38

    0,42

    1,83

    2eme couche

    Ecart-type (a)

    2,9

    0,05

    0,06

    0,05

    0,26

     

    Coefficient de variation (p.c.)

    19

    33

    17

    12

    14

     

    Moyenne (p)

    8,6

    0,06

    0,14

    0,18

    0,66

    3eme couche

    Ecart-type (a)

    2,4

    0,05

    0,03

    0,04

    0,16

     

    Coefficient de variation (p.c.)

    28

    83

    22

    22

    24

    Tableau XXIII. Teneur moyenne en elements N, P, K, Mg et Ca exprimée en kg.ha-

    I de la litiere d'Acacia auriculaeformis dans une plantation de 8 ans, a Pahou

    Matière seche (kg/ha ) Composition en elements chimiques (kg/ha

    N P K Mg Ca

    Moyenne 1 p a pa p a p a p a

    41 130 10 770 402,87 109,47 3,46 1,18 10,08 9,07 9,3 2,01 35,06 8,12

    p = Moyenne a = Ecart-type

    Tableau XXIV. Teneur moyenne en elements N, P, K, Mg et Ca de la biomasse des

    iules ramasses dans la litiere d'Acacia auriculaeformis a Pahou

    Matiere seche (kg/ha ) Composition en elements chimiques (kg/ha )

    C N P K Mg Ca

    Moyenne

    34

    8,84

    1,34

    0,41

    0,03

    0,08

    0,97

    Ecart-type

    9,57

    1,72

    0,42

    0,17

    0,01

    0,03

    0,35

    Coefficient de variation (p.c.)

    28

    19

    31

    40

    38

    36

    36

    Les couches de litières (tableau XXII) sont surtout caractérisées par leurs concentrations en N total faibles (<2 p.c.) et leurs rapports C/N relativement élevés qui sont de 34,27 et 16,00 respectivement pour la 1ère couche, la 2ème couche et la 3ème couche, identifiées de la surface en profondeur. Les deux premières couches sont constituées de débris végétaux, de feuilles, de bractées et de gousses, puis caractérisées par leurs rapports C/N élevés. Ces deux couches peuvent être dans le bilan organique, qualifiées de fractions peu ou pas humifiées que Pieri (1989) classe dans le Compartiment Matière Organique (CMO) sous l'appellation fraction «C libre ». La dernière couche peut être qualifiée de couche humifiée, adsorbée sur une fraction minérale et qualifiée de la fraction «C fom ».

    Avec le tableau XXIII qui fait la synthèse de l'évaluation de la litière à Pahou, la matière sèche est évaluée à 41 130 kg.ha-1 avec une teneur moyenne en azote de 402,87 kg.ha-1. Cette valeur est proche de celle obtenue par Zakra (1997) dans la région du littoral du Sud-Est de la Côte d'Ivoire avec un potentiel de restitution de 350 kg.ha-1 et 420 kg.ha-1 respectivement pour A. auriculaeformis et A. mangium après un traitement de recépage tous les 4 ans. Toutefois, la litière à Pahou est pauvre en K (10,08 kg.ha-1) et Mg (9,3 kg.ha-1) contre respectivement 38 kg.ha-1 et 25 kg.ha-1 signalés en Côte d'Ivoire. Par ailleurs, la teneur moyenne de la litière en N reste aussi faible (tableau XXII). On observe en effet que la concentration en N pour les deux premières couches de litière est d'environ 1,5 p.c. (soit < 2 p.c.). Ce constat de la pauvreté d'Acacia en N est similaire au résultat obtenu au Zimbabwé par Chikowo (2004), qui constate que ce matériel légumineuse utilisé par les paysans en Afrique Australe est souvent de concentration en N < 2 p.c.. L'apport d'un tel matériel de légumineuse dans les systèmes agroforestiers dans le Sud-Bénin nécessite donc un apport complémentaire d'azote minéral.

    En complément à cette biomasse litière, les iules dans les débris d'A. auriculaeformis (Figure 40), sont en nombre variable, 2 à 8 par m2. La moyenne en nombre des 25 échantillons a donné 2,45 #177; 0,58 par m2 (coefficient de variation p.c. 23,5) soit une biomasse de cette macrofaune en g de matière sèche par m2 de 3,4 #177; 0,95 (coefficient de variation p.c. 28). Ces résultats sont à rapprocher de ceux de Djakou et al. (1986) qui en appréciant le rôle de ces myriapodes diplopodes dans la décomposition des litières en zone forestière de Côte d'Ivoire, estiment aussi le nombre des iules variable dans une classe d'amplitude plus large, de 10 à 20 par m2 pour une biomasse similaire, de 2 g. Cependant, la contribution chimique de cette biomasse animale reste faible (tableau XXIV). Il faut signaler que Attignon (2004) s'est intéressé aux relations existantes entre des taux de décomposition successifs des litières de certaines espèces forestières et l'abondance relative des invertébrés qui y vivent dont les iules. Mais, les travaux de Attignon ont surtout fait connaître une nouvelle espèce d'iule, Stemmiulus lama, n.sp.(Diplopoda : Stemmiulidae), de la réserve naturelle de Lama au Bénin.

    Figure 40. La biomasse des iules dans la li~iere d'Acacia auriculaeformis a Pahou

    7.2.2. Caractérisation des émondes ou matière organique

    fraîche d'A. auriculaeformis

    La caractérisation des émondes d'A. auriculaeformis a porté sur les feuilles fraîches de l'espèce récoltées des stations forestières de Pahou, Sèmè et Ouèdo (tableau XXV).

    Les teneurs moyennes en azote des feuilles fraîches ou émondes d'A. auriculaeformis, exprimées en g par kg de matière sèche sont : 30,12 à Pahou ; 29,35 à Sèmè et 28,5 à Ouèdo. Les rapports C/N sont peu élevés à Pahou (16), Ouèdo (16) et Sèmè (17). En ce qui concerne le rapport C/N, seul dans la station de Sèmè, il a été trouvé légèrement au-dessus des deux autres stations.

    Le rythme de libération des différents éléments chimiques au sol sera fonction de deux types de facteurs :

    · les facteurs intrinsèques dépendant de la qualité de la litière ou des émondes, notamment de leur teneur en certains éléments chimiques et biochimiques comme : C, N, lignine, polyphénols, et les rapports C/N, et lignine/N (Palm et Sanchez, 1991 ; Mulongoy et al., 1993) ; il faut observer que tous ces éléments ont été inventoriés à l'exception des polyphénols ; on a observé que les valeurs des rapports (C/N) et lignine/N (respectivement de 17,26 ; 19,08 ; 16,14) sont aussi relativement élevées et présentent peu ou pas de variations ;

    · les facteurs extrinsèques relatifs à l'environnement écologique comme la température du sol, l'humidité, et l'activité biologique notamment celle des micro-organismes (Van Wambeke, 1995) ; la perte de substances organiques par transformation chimique ou biologique définit la décomposition ou la minéralisation ; il convient d'ajouter que la teneur en lignine est un facteur ralentissant la décomposition d'un matériel végétal.

    La vitesse de décomposition ou taux de décomposition et la demi-vie sont des indicateurs qui permettent de caractériser les substrats organiques dans les systèmes agroforestiers.

    Tableau XXV. Caracteristiques agrochimiques des emondes des plantations d'A.

    auriculaeformis a Pahou, Seme et 0uedo

    Composition en elements chimiques Station forestière de (g.kg-1 de matiere seche des emondes)

    C N P205 1(20 Ca" Mg" Lignine

     

    Moyenne (p)

    478

    30,12

    1,74

    1,5

    4,1

    2,34

    5,2

    Pahou

    Ecart-type (o-)

    24,96

    2,19

    0,46

    1,19

    0,8

    0,38

    0,64

     

    Coeff de variation (p.c.)

    5,2

    7,2

    27

    77

    19

    16,2

    12,3

     

    Moyenne (p)

    502

    29,35

    1,06

    0,39

    2,64

    1,75

    5,6

    Seme

    Ecart-type (o-)

    7,8

    1,88

    0,3

    0,26

    0,6

    0,39

    0,8

     

    Coeff de variation (p.c.)

    1,6

    6,4

    27,9

    68

    22,9

    22,5

    14,1

     

    Moyenne (p)

    450

    28,5

    2,3

    0,45

    9,6

    3,1

    4,6

    Ouèdo

    Ecart-type (o-)

    11,8

    7,49

    0,64

    0,24

    3,2

    0,91

    1,31

     

    Coeff de variation (p.c.)

    26

    26,3

    28,2

    52

    33

    29,6

    28,7

     

    7.2.3. Décomposition de la matière organique fraîche d'A.

    auriculaeformis

    Les résultats ont porté sur les taux de décomposition et la constante de décomposition et la demi-vie.

    7.2.3.1. Taux de décomposition

    Le taux de décomposition peut être présenté sous deux formes :

    · pourcentage de matière sèche restante au temps t, l'allure de la courbe est de type exponentiel ;

    · pourcentage de pertes de matière sèche au temps t, la tendance de la courbe est de type logarithmique.

    Les résultats sont présentés d'abord avec des courbes de tendance exponentielle pour comparer les stations 2 à 2, puis avec des courbes de tendance logarithmique pour la station de Pahou, les stations de Pahou et Sèmè, puis les 3 stations Pahou, Sèmè et Ouèdo. En ce qui concerne les courbes de tendance exponentielle, les résultats de taux de décomposition calculés sont exprimés à travers les figures 41, 42 et 43 avec les fonctions de tendance et les valeurs de R2.

    P.C. ms restante

    120

    100

    40

    80

    60

    20

    0

    0 30 60 90 120

    Nombre de Jours d'incubation

    Pahou surf Pahou enfoui Sèmè surf Sèmè enfoui

    Figure 41. Decomposition des feuilles frafches d'Acacia auriculaeformis

    Courbes de tendance (1 ) Pahou surface

    y = 104,95 e-0,2178x

    ; R2 = 0,7955

    (2 ) Pahou enfoui

    y = 117,44 e-0,3538x ;

    R2 =

    0,9306

    (3 ) Seme surface

    y = 97,126e-0,1123x ;

    R2 =

    0,7117

    (4) Seme enfoui

    y = 104,27e-0,2044x ;

    R2 =

    0,8630

     

    P.C. ms restante

    120

    100

    40

    80

    60

    20

    0

    0 30 60 90 120

    Nombre de jours d'incubation

    Pahou surf Pahou enfoui Ouèdo surf Ouèdo enfoui

    Figure 42. Decomposition des feuilles frafches d'Acacia auriculaeformis

    Courbes de tendance (1 ) Pahou surface y =

    (2 ) Pahou enfoui y =

    (3 ) Ouèdo surface y =

    (4) Ouèdo enfoui y =

    104,95e-0,2178x

    ;

    R2 =

    0,7950

    117,44e-0,3538x

    ;

    R2 =

    0,9310

    128,24e-0,2119x

    ;

    R2 =

    0,9850

    137,25e-0,3188x

    ;

    R2 =

    0,9730

     

    P.C. ms restante

    120

    100

    40

    80

    60

    20

    0

    0 30 60 90 120

    Nombre de jours d'incubation

    Sèmè surf Sèmè enfoui Ouèdo surf Ouèdo enfoui

    Figure 43. D6composition des feuilles fraiches d'Acacia auriculaeformis

    Courbes de tendance (1 ) S6m6 surface y =

    (2 ) S6m6 enfoui y =

    (3 ) Ou6do surface y =

    (4) Ou6do enfoui y =

    97,126e-0,1123x

    ;

    R2 =

    0,7120

    104,27e-0,2044x

    ;

    R2 =

    0,8630

    128,24e-0,2119x

    ;

    R2 =

    0,9850

    137,25e-0,3188x

    ;

    R2 =

    0,9730

     

    Avec les courbes de tendance logarithmique, il a été observé ce qui suit sur les différentes stations:


    · La station de Pahou : les valeurs moyennes des taux de décompositions observés sont présentées dans le tableau XXVI. L'analyse de variance est significative pour les facteurs temps (F= 202,1 et p< 0,001), enfouissement (F=46,96 et p< 0,001) et leur interaction est aussi significative (F= 4,42 et p= 0,006). Les courbes des taux de décomposition en fonction du temps présentent une tendance logarithmique (Figure 44). L'influence de l'ombrage (couvert forestier) sur la décomposition n'est pas significative.

    Tableau XXVI. Taux moyens de decomposition de la matiere organique fraiche ou

    6mondes d'Acacia auriculaeformis a Pahou

    Temps de
    decomposition (j

    Taux moyen de d6composition (p.c. de matiere seche initiale

    Sans ombrage Avec ombrage

    surface enfoui surface enfoui

    30

    41,49

    52,06

    45,90

    51,19

    60

    46,60

    63,41

    52,66

    67,66

    90

    63,57

    71,41

    56,04

    74,68

    120

    57,34

    80,64

    58,36

    79,07

     


    · Les stations de Pahou et de Sèmè : les valeurs moyennes des taux de décomposition, exprimées en p.c. de la matière sèche sont présentées au tableau XXVII.

    Tableau XXVII. Effet station et ombrage sur le taux de decomposition d'A.

    auriculaeformis a Pahou et Seme

    Temps de
    decomposition (j

    Taux moyen de decomposition (p.c. de matiere seche initiale ) Pahou Seme Sans ombrage Avec ombrage
    surface enfoui surface enfoui surface enfoui surface enfoui

    30

    43,69

    51,63

    33,05

    40,68

    37,00

    46,56

    39,73

    45,75

    60

    49,63

    65,54

    36,44

    51,71

    41,50

    55,86

    44,57

    61,39

    90

    59,80

    73,04

    36,15

    53,25

    49,99

    62,44

    45,96

    63,85

    120

    57,85

    79,85

    41,71

    59,64

    49,30

    70,07

    50,26

    69,42

     

    L'analyse de variance donne pour le facteur station F=111,41 et p=0,002 ; pour le facteur temps F=447,45 et p< 0,001 ; pour les facteurs enfouissement F=134,95 et p<0,001.

    Les interactions station-temps et enfouissement-temps sont aussi significatives avec respectivement F=12,76 et p< 0,001; et F=11,95 et p< 0,001. L'influence de l'ombrage n'est pas perceptible pour les deux stations. On observe bien sur la figure 45 la différence entre les stations Pahou et Sèmè aussi bien en traitement surface (paillis) qu'en traitement enfouissement (labour d'enfouissement). Au niveau des deux stations aussi, l'influence de l'ombrage n'est pas perceptible sur la vitesse de décomposition (Figure 46).

    Taux de decomposition (p.c. MS)

    40.00

    90.00

    80.00

    60.00

    50.00

    70.00

    LEGENDE

    S omb surface R2=0,741 y=14,366logx - 8,027

    S omb enfoui R2=0,978 y=19,965logx - 16,89

    avec omb surface R2=0,998 y=9,0129logx + 15,424 avec omb enfoui R2=0,990 y=20,266logx - 16,880

    20.00 40.00 60.00 80.00 100.00 120.00

    Temps de décomposition(jours)

    Figure 44. Effets ombrage et enfouissement sur les taux moyens de decomposition

    des feuilles d'Acacia auriculaeformis a Pahou

    Taux de decomposition (p.c.MS)

    70.00

    60.00

    50.00

    40.00

    30.00

    80.00

    LEGENDE

    Pahou surface R2=0,889 y=11,911logx + 2,688 Pahou enfoui R2=0,998 y=20,107logx - 16,851 Sèmè surface R2=0,596 y=3,828logx + 21,269 Sèmè enfoui R2=0,959 y=12,843logx - 2,566

    20.00 40.00 60.00 80.00 100.00 120.00

    Temps de décomposition(jours)

    Figure 45. Effets ombrage et enfouissement sur les taux moyens de décomposition

    des feuilles d'Acacia auriculaeformis a Pahou et Sbmé

    Taux de decomposition (p.c. MS)

    40.00

    80.00

    60.00

    50.00

    30.00

    70.00

    LEGENDE

    sans ombrage surface R2=0,904 y=9,936logx + 2,757

    sans ombrage enfoui R2=0,978 y=16,417logx - 10,147

    avec ombrage surface R2=0,952 y=7,042logx + 15,582

    avec ombrage enfoui R2=0,962 y=16,752logx - 10,085

    20.00 40.00 60.00 80.00 100.00 120.00

    Temps de décomposition(jours)

    Figure 46. Effets ombrage et station sur les taux moyens de decomposition des

    feuilles fraiches d'Acacia auriculaeformis a Pahou et Semb

    Les taux de décomposition quel que soit le traitement sont plus marqués pour Pahou que pour Sèmè.


    · Les stations de Pahou, de Sèmè et de Ouèdo : les observations ici sont limitées aux clairières (sans ombrage). Les taux moyens exprimés en p.c. de matière sèche sont présentés au tableau XXVIII.


    · L'analyse de variance montre dans le cas d'espèce que l'effet station est significatif (F= 21,18 et p = 0,002). Les facteurs temps et enfouissement restent significatifs pour les trois stations (F=105,31 et p< 0,001 ; F=63,73 et p< 0,001) ainsi que les interactions stations-temps (F=3,19 et p= 0,008) et temps-enfouissement (F=4,52 et p= 0,004), comme l'illustre la Figure 47.


    · Il apparaît donc que les taux de décomposition sont dépendants des facteurs temps, enfouissement et station. Dans le cas présent, la différence entre les stations est surtout liée au type de sol, les trois stations étant toutes situées dans la zone littorale du Bénin. Les courbes caractéristiques des taux de décomposition ont une tendance logarithmique, ce qui traduit le fait que la décomposition est d'abord rapide dans une première phase puis diminue progressivement. La fonction qui caractérise la demi-vie prend alors l'allure d'une fonction inverse de la fonction de décomposition.

    Tableau XXVIII. Decomposition d'Acacia auriculaeformis dans les clairieres des

    stations de Pahou, Seme et Ouedo

    Temps de
    decomposition (j

     

    Taux moyen de decomposition d'Acacia
    auriculaeformis
    (p.c. de matière seche initiale ) dans la station de
    Pahou Seme Ouèdo

     
     

    Surface

    Enfoui

    Surface

    Enfoui

    Surface

    Enfoui

    30

    41,49

    52,06

    32,52

    41,06

    14,98

    28,67

    60

    46,60

    63,41

    36,40

    48,31

    29,67

    42,54

    90

    63,57

    71,41

    36,41

    53,48

    42,85

    66,29

    120

    57,34

    80,64

    41,26

    59,50

    57,72

    70,45

     

    7.2.3.2. Constante de décomposition et la demi-vie

    A partir des matières sèches restantes exprimées en p.c., les constantes de décomposition (K) ont été calculées d'abord pour la station de Pahou, puis pour les stations de Pahou et Sèmè et enfin pour les trois stations Pahou, Sèmè et Ouèdo. La demi-vie jour correspondant à chaque K/jour, a été aussi calculée.

    Taux de decomposition (p.c.MS)

    Pahou surface R2=0,741 y=14,366logx -- 8,0276 Pahou enfoui R2=0,978 y=19,965logx - 16,890 Sèmè surface R20,853 y=5,4987logx + 13,576 Sèmè enfoui R2=0,977 y=12,876logx - 3,414 °uèdo surface R20,961 y=29,772logx - 88,609 °uèdo enfoui R2=0,945 y= 32,059logx - 82,524

    100.00

    40.00

    60.00

    20.00

    80.00

    0.00

    20.00 40.00 60.00 80.00 100.00 120.00

    Temps de décomposition(jours)

    Figure 47. Effets station (Pahou, Seme et Ouedo) sur les taux moyens de

    decomposition des feuilles d'Acacia auriculaeformis

    Sur la station de Pahou, les valeurs moyennes sont résumées dans le tableau XXIX et les grandes tendances sont illustrées par la figure 48. La

    différence entre les constantes K n'est pas perceptible pour le facteur ombrage. Toutefois, pour les traitements, les taux de K sont plus élevés en mode enfoui qu'en mode épandage. L'enfouissement accroît les valeurs de K et diminue celles de demi-vie correspondante. C'est une façon culturale pour accélérer la minéralisation des substrats organiques, notamment ceux d'A. auriculaeformis traitée d'espèces à décomposition trop lente par certains résultats d'essais de criblage en agroforesterie (Gaiser et al., 1998).

    Tableau XXIX. Effets des facteurs ombrage et enfouissement sur la

    decomposition d'Acacia auriculaeformis a Pahou

    Temps (j ) Sans ombrage Avec ombrage Sans ombrage Avec ombrage Surface Surface Enfoui Enfoui

    Constantes de decomposition (IGj

    30

    0,01780

    0,020470

    0,02450

    0,0230

    60

    0,01045

    0,01246

    0,01675

    0,0188

    90

    0,01121

    0,00913

    0,01391

    0,01526

    120

    0,00709

    0,00730

    0,01258

    0,01303

     
     

    Demi-vie (j

     
     

    30

    38,933

    33,854

    28,286

    30,130

    60

    66,316

    55,618

    41,373

    36,862

    90

    61,820

    75,904

    49,820

    45,413

    120

    97,743

    94,932

    55,087

    53,185

     

    Sur les stations de Pahou et Sèmè, les valeurs moyennes de K et celles de la demi-vie sont présentées au tableau XXX. Les tendances des courbes de K et demi-vie en fonction du temps sont illustrées par la figure 49. Les valeurs des constantes K sur la station de Pahou sont supérieures à celles sur la station de Sèmè aussi bien en mode épandage qu'en mode enfoui. Ici apparaît l'effet station sur les constantes de décomposition. Par ailleurs, les présents travaux montrent que le taux de K diminue avec le temps à l'inverse des valeurs de demi-vie. Les valeurs successives de K pour Pahou et pour Sèmè ont une allure exponentielle.

    Mour

    0.03

    0.02

    0.02

    0.01

    0.01

    LEGENDE

    sans ombrage surface R2= 0,847 y=0,02161Exp[- 0,00897112 x] avec ombrage surface R2 = 0,968 y=0,0267433 Exp[-0,0113474x] sans ombrage enfoui R2=0,922 y=0,0282705 Exp[-0,00728495x] avec ombrage enfoui R2=0,996 y=0,0276271Exp[-0,0063778]

    20.00 40.00 60.00 80.00 100.00 120.00

    Jours

    Figure 48. Effets des facteurs ombrage et enfouissement sur les valeurs de la

    constante K de decomposition des feuilles d'Acacia auriculaeformis a Pahou

    K/ Jour

    0.03

    0.02

    0.02

    0.01

    0.01

    0.00

    LEGENDE

    Same sans ombrage surface R2=0,934 Same sans ombrage enfoui R2=0,926 Same avec ombrage enfoui R2=0,912 Same avec ombrage enfoui R2=0,950 Pahou sans ombrage surface R2=0,847 Pahou sans ombrage enfoui R2=0,922 Pahou avec ombrage enfoui R2=0,996 Pahou avec ombrage surface R2=0,968

    20 40 60 80 100 120

    Temps (jours)

    Figure 49. Effets compar6s ombrage et enfouissement sur la constante K de

    d6composition des feuilles d'Acacia auriculaeformis a Pahou et Seme

    Tableau XXX. Effets des facteurs ombrage, enfouissement et station sur la

    decomposition d'A. auriculaeformis a Pahou et Seme

    Seme Pahou

    Temps (j Sans ombrage Avec ombrage Sans ombrage Avec ombrage Surface Enfoui Surface Enfoui Surface Enfoui Surface Enfoui

    Constantes de d6composition (K/j

    30

    0,01315

    0,01762

    0,01362

    0,01735

    0,0178

    0,0245

    0,023

    0,02047

    60

    0,00754

    0,01099

    0,00763

    0,01345

    0,01045

    0,01675

    0,0188

    0,01246

    90

    0,00503

    0,0085

    0,00499

    0,00846

    0,01121

    0,01391

    0,01526

    0,00913

    120

    0,00443

    0,00753

    0,00461

    0,00764

    0,00709

    0,01258

    0,01303

    0,0073

     
     
     

    Demi-vie (j

     
     
     
     

    30

    52,700

    39,330

    50,881

    39,942

    38,933

    28,286

    30,130

    33,854

    60

    91,910

    63,057

    90,826

    51,524

    66,316

    41,373

    36,862

    55,618

    90

    137,773

    81,529

    138,878

    81,915

    61,820

    49,820

    45,413

    75,904

    120

    156,433

    92,032

    150,325

    90,707

    97,743

    55,087

    53,185

    94,932

     

    Les données sur les stations Pahou, Sèmè et Ouèdo concernent ici seulement les zones de clairière des stations. L'effet ombrage n'est pas présenté (tableau XXXI). On remarque pour la station de Ouèdo que les graphes des valeurs aussi bien en mode paillis (surface) qu'en mode enfouissement évoluent de façon linéaire (Figure 50).

    Tableau XXXI. Effet station et enfouissement sur la decomposition d'Acacia

    auriculaeformis a Pahou, Seme et Ouedo

    Temps (j

    Pahou Seme Ouedo

     

    Constantes de decomposition (K/j

    30

    0,01786

    0,0245

    0,0131

    0,01762

    0,0054

    0,01126

    60

    0,01045

    0,01675

    0,0075

    0,01099

    0,00586

    0,00923

    90

    0,01121

    0,01391

    0,0050

    0,0085

    0,00621

    0,01208

    120

    0,00709

    0,01258

    0,0044

    0,00753

    0,00717

    0,01015

     
     

    Demi-vie (j

     
     
     

    30

    38,802

    28,286

    52,90

    39,330

    128,333

    61,545

    60

    66,316

    41,373

    92,4

    63,057

    118,259

    75,081

    90

    61,820

    49,820

    138,6

    81,529

    111,594

    57,368

    120

    97,743

    55,087

    157,5

    92,032

    96,653

    68,276

     

    Il faut observer que les fonctions de tendance des demi-vies sont des fonctions inverses des fonctions de tendance de K, et par conséquent sont toutes des fonctions logarithmiques (Figures (51 à 54).

    K/jour

    0.03

    0.02

    0.02

    0.01

    0.01

    0.00

    LEGENDE

    Pahou surface Pahou enfoui Sèmè surface Sèmè enfoui Ouèdo surface Ouèdo enfoui

    20 40 60 80 100 120

    temps de décomposition(jours)

    Figure 50. Effets station (Pahou, Sèmè et Ouèdo ) et enfouissement sur les valeurs

    moyennes de la constante K de decomposition des feuilles d'Acacia auriculaeformis

    100.00

    40.00

    80.00

    60.00

    LEGENDE

    sans ombrage surface R2=0,7976 y = 35,9599 logx-84,6776

    avec ombrage surface R2 =0,9715 y = 43,0975 logx - 115,749

    sans ombrage enfoui R2 = 0,9996 y = 19,4511logx - 37,0713

    avec ombrage enfoui R2 =0,9451 y = 16,2377logx - 26,7335

    20.00

    t1/2 (la demi-vie jours)

    20.00 40.00 60.00 80.00 100.00 120.00

    Temps de décomposition (jours)

    Figure 51. Effets des facteurs ombrage et enfouissement sur les valeurs moyennes

    de la demi-vie des 6mondes d'Acacia auriculaeformis a Pahou

    160.00

    120.00

    Pahou surface R2 = 0,7986 y =36,0543 logx - 85,1033 Pahou enfoui R2= 0,9996 y=19,4438 logx - 37,938 Sèmè surface R2= 0,9785 y=77,468 logx - 214,554 Sèmè enfoui R2= 0,9964 y=38,3823 logx - 92,0536

    t1/2(la demi-vie jours)

    80.00

     

    40.00

    0.00

    20.00 40.00 60.00 80.00 100.00 120.00

    Temps de décomposition(jours)

    Figure 52. Effets station et enfouissement sur les valeurs moyennes de la demi-vie

    des 6mondes d'Acacia auriculaeformis a Pahou et Seme

    t1/2 (la demi - vie jours)

    0.00

    LEGENDE

    S&m& SO surface RV = 0,9780 y = 76,8124 logx - 212,58 S&m& SO enfoui RV = 0,9960 y = 38,3823 logx - 92,0536 S&m& AO surface RV = 0,9735 y = 75,2244 logx - 207,895 S&m& AO enfoui RV = 0,9123 y = 38,4003 logx - 95,0967

    Pahou SO surface RV = 0,7943 y = 35,9029 logx - 84,4858 Pahou SO enfoui RV = 0,9995 y = 19,4438 logx -37,938 Pahou AO surface RV = 0,9715 y = 43,0975 logx - 115,749 Pahou AO enfoui RV = 0,9451 y = 16,2377 logx - 26,7335

    160.00

    120.00

    80.00

    40.00

    20.00 40.00 60.00 80.00 100.00 120.00

    Temps de décomposition (jours)

    Figure 53. Effets des facteurs ombrage, enfouissement et station sur les valeurs

    moyennes de la demi-vie des émondes d'Acacia auriculaeformis a Pahou et Same

    160.00

    120.00

    t1/2 (la demi-vie jours)

    80.00

    40.00

    0.00

    20.00 40.00 60.00 80.00 100.00 120.00

    Temps de décomposition(jours)

    Figure 54. Effets station et enfouissement sur les valeurs moyennes de la demi-vie

    des emondes d'Acacia auriculaeformis a Pahou, Same et Ouedo

    Pahou surface R2=0,7986 y=36,054logx-85,1033 Pahou enfoui R2=0,9996 y=19,4438logx-37,938 Sèmè surface R2=0,9785 y=77,4368logx-214,553 Sèmè enfoui R2=0,9964 y=38,3823logx-92,0536 Ouèdo surface R2=0,9060 y=-21,0453logx+202,008 Ouèdo enfoui R2=0,01509 y=1,51833logx+59,4445

    7.3. Capacité symbiotique d'Acacia auriculaeformis sur trois types de sols ou stations pédoclimatiques dans le Sud-Bénin

    7.3.1. Caractérisation physique et chimique des sols des

    trois stations en test pour la fixation biologique de l'azote par A. auriculaeformis

    Les résultats d'analyse au laboratoire des sols des trois stations en test, Pahou, Sèmè et Ouèdo dans les deux niveaux de substrats ou traitements (1 = terre de sous-bois Acacia et 0 = terre hors sous-bois Acacia) sont présentées dans les tableaux XXXII et XXXIII aux fins d'apprécier les effets de leurs propriétés physiques et chimiques sur les résultats de la fixation biologique de l'azote de l'air par A. auriculaeformis.

    L'interprétation des valeurs des tableaux XXXII et XXXIII suivant Assa (1997) donne pour les différents paramètres physico-chimiques de caractérisation des échantillons des sols des sites en test, les appréciations suivantes :

    · la teneur en matière organique (p.c. MO) est faible pour les stations de Ouèdo, Pahou et Sèmè, sous les plantations Acacia et hors plantation ; il en est de même pour les teneurs en N total (inférieure à 1) ;

    · le rapport C/N (11-12) reste normal pour tous les échantillons de sols ;

    · la teneur en K+ est inférieure à 0,1 faible pour les stations de Ouèdo, Pahou et Sèmè ;

    · la teneur en Ca2+ est moyenne à bonne pour Ouèdo et faible pour Pahou et Sèmè ;

    · la teneur en Mg2+ est bonne pour Ouèdo et faible pour Pahou et Sèmè ;

    · CEC est très faible pour tous ;

    · la teneur de S est de faible à très faible.

    Les valeurs de matière organique et d'azote total sont conformes à celles de Agbahungba et Assa (2002) et valident la caractérisation des trois stations forestières.

    p.c.
    V=Sx100/CEC

    CEC de sol
    (meq/100 g

    (meq/100 g

    144

    Eau KCL C org MO N total Ca2+ Mg2+ K+ (Na+; F2+

    Valeur pH2/5 Bases echangeables de sol

    p.c. C/N (meq/100 g) S de sol

    Types de sols

    Types de sols

    ppm P p.c. Humidite en ppm Da Porosite totals (p.c.) Granulometrie (p.c. P total P assimilable au pF= 2,5 (CR) NO-3-N NH4+-N (g/cm3) 1 2 A LF LG S

    Tableau )00(11. Analyses physico-chimiques de caracterisation des echantillons des sols des sites de Pahou, Senile et Ouedo

    Ouedo avecAcacia 5,44 5,02 0,615 1,1 0,053 12 1,199 0,345 0,083 nd 1,627 3,2 50,84 Ouedo sans Acacia 5,35 4,75 0,369 0,635 0,032 12 0,476 0,228 0,039 nd 0,743 1,6 46,44 Pahou avecAcacia 4,97 4,32 0,738 1,3 0,063 12 0,358 0,083 0,068 nd 0,509 1,6 31,81 Pahou sans Acacia 5,48 4,44 0,123 0,21 0,011 11 0,253 0,064 0,3 nd 0,347 1,6 21,69 Seme avecAcacia 5,42 4,61 0,369 0,64 0,032 12 0,174 0,085 0,023 nd 0,282 1,2 23,5 Seme sans Acacia 5,23 4,52 0,554 0,96 0,048 12 0,461 0,101 0,049 nd 0,611 2,4 25,46

    Ouedo sans Acacia 326,69 9,27 19,48 7 6,0 1,32 43,39 50,04 5,00 2,5 2,50 88,65 Ouedo avecAcacia 366,10 5,65 22,14 9 8,0 1,30 39,11 51,02 2,50 5,0 2,50 89,35 Pahou sans Acacia 180,17 1,83 21,38 4 4,0 1,45 43,02 45,25 3,75 1,0 1,25 93,05 Pahou avecAcacia 198,95 1,35 22,08 4 4,6 1,45 29,34 45,17 5,00 0,5 1,25 92,80 Seme sans Acacia 136,41 1,59 20,04 5 4,4 1,45 33,53 45,25 1,25 1,0 0,50 96,90 Seme avecAcacia 139,59 1,64 11,08 6 5,0 1,46 37,41 44,75 2,50 0,5 0,50 95,95

    Tableau )00(111. Analyses physico-chimiques de caracterisation des echantillons des sols des sites de Pahou, Senile et Ouedo

    Le chapitre 7 a permis de suivre surtout la dynamique de la matière organique du sol et surtout de sa gestion avec les différentes façons culturales, épandage, labour d'enfouissement. Suivant la nature de la matière organique (litière ou émondes) et le mode de gestion sur les différents sites expérimentaux, le labour d'enfouissement décompose plus rapidement la matière organique que l'épandage.

    L'étude de gestion de la fertilité physique et chimique du sol en rapport avec la dynamique de la MOS a révélé que :

    - la litière d'Acacia est pauvre en azote,

    - les émondes sont deux fois plus riches en azote que la litière.

    - l'enfouissement est une façon culturale permettant d'accélérer la minéralisation des substrats organiques, notamment ceux d'Acacia auriculaeformis traités d'espèce à décomposition trop lente.

    Chapitre 8 : Capacités symbiotiques des plants d'Acacia auriculaeformis

    8.1. Capacités symbiotiques des plants d'A. auriculaeformis de 12 semaines

    Les donnees sur la fixation de l'azote de l'air par A. auriculaeformis ont ete collectees à partir de jeunes plants de 12 et 24 semaines respectivement après le semis en pot sous serre. Au bout de 12 semaines de vegetation, les observations relatives à l'etude des capacites symbiotiques des plants d'Acacia ont porte surtout sur divers paramètres de croissance : hauteur de la partie aerienne ; longueur du pivot ou de la partie souterraine ; biomasse aerienne fraîche (BAF) ; biomasse aerienne sèche (BAS) ; racines fraîches ; racines sèches ; nombre, poids frais et poids sec de nodules et par plant de nodules de racine produits. Ces resultats des capacites symbiotiques des plants d'Acacia âges de 12 semaines sont presentes dans les tableaux XXXIV et XXXV.

    Tableau XXXIV. Effet des facteurs stations ou types de sol sur les valeurs moyennes

    des parametres de croissance de plant d'Acacia auriculaeformis de 12 semaines d'âge en pots et sous serre

    Station

    Hauteur partie
    aerienne du
    plant (cm )

    Longueur
    du pivot
    (cm )

    Poids (g ) de la
    biomasse aerienne

    Poids (g ) de la
    racine

    Nombre
    moyen de
    nodules

     

    Seche

    Fraiche

    Seche

     

    33,888
    28,66b
    22,82c

    27,918
    32,028
    25,32b

    18,528
    11,24b
    6,73c

    4,698
    3,17b
    2,11b

    2,838
    2,548
    0,89b

    0,828
    0,53b
    0,23c

    0,008
    0,038
    0,258

    Prob8bilité

    <0,0001

    >0,05

    <0,0001

    <0,0002

    <0,0001

    <0,0001

    >0,05

     

    Les valeurs moyennes affectees des lettres differentes sur une meme colonne sont significativement differentes (p <0,05 )

    Tableau XXXV. Effet de facteur traitement ou etat d'inoculation de substrat sur les

    parametres de croissance d'Acacia auriculaeformis apres 12 semaines de vegetation

    Facteur
    traitement

    Hauteur
    partie
    aerienne du
    plant (cm )

    Longueur du
    pivot (cm )

    Poids (g ) de la

    .

    biomasse aerienne

    Poids (g ) de la
    racine

    Nombre
    moyen
    de
    nodule

     

    Seche

    Fraiche

    Seche

     

    Avec inoculum
    S8ns inoculum

    29,648
    27,54b

    29,678
    27,168

    13,798
    10,86b

    3,518
    3,218

    2,078
    2,168

    0,558
    0,53b

    0,16
    0,02

     

    Les valeurs moyennes affectees des lettres differentes sur une meme colonne sont

    significativement differentes (p <0,05 )

    Des tests d'analyse de la variance et de Student-Newman-Keuls (SNK) ont été faits avec une comparaison de deux facteurs :

    · facteur station ou type de sol comprenant 3 niveaux : 1 = Pahou, 2 = Seme et 3 = Ouedo ;

    · facteur traitement avec deux niveaux : substrat du sous-bois d'Acacia auriculaeformis ou substrat avec inoculum ; substrat hors sous-bois ou terre de clairiere.

    8.1.1. Effet station ou types de sol sur les paramètres de croissance du plant d'A. auriculaeformis et la formation de nodules

    La plupart des valeurs moyennes sont rangées dans l'ordre décroissant Ouedo, Pahou, Seme.

    Avec le facteur station ou type de sol, les valeurs moyennes de hauteur de la partie aérienne présentent une différence hautement significative (p<0,0001). La hauteur de la partie aérienne des plants est plus élevée (33,88 cm) sur le substrat Ouedo et la moins élevée sur le substrat Seme.

    Le substrat Seme correspond à la plus petite longueur de pivot racinaire (25,32 cm). Les moyennes des poids de biomasse aérienne fraîche (BAF) et de biomasse aérienne seche (BAS) ont des valeurs hautement significatives plus élevées pour la station de Ouedo (p<0,0001) et moins élevées pour la station de Seme (p=0,0002).

    Il convient de noter qu'au bout de 12 semaines de végétation en pot sous serre Acacia auriculaeformis n'a présenté de façon significative de nodules ni pour les trois stations ni pour les deux niveaux de traitement appliqué. Toutefois, ces résultats sont différents de nos attentes et aussi différents de ceux de Mohammad et al. (1988) qui observerent la formation de nodules d'A. auriculaeformis en 3 mois ; ils durent utiliser des souches améliorées d'inoculum. Cependant le nombre de nodules par plant a varié de 3 à 6 correspondant respectivement à 19 et 25 mg de nodules secs par plant à Canberra en Australie.

    8.1.2. Effet état du substrat ou traitement sur les paramètres

    de croissance du plant d'A. auriculaeformis et la formation de nodules

    Avec le facteur traitement (tableau XXXV), les valeurs moyennes des paramètres de croissance sont dans l'ordre Avec inoculum > Sans inoculum et l'analyse de variance pour chacun des paramètres de croissance n'a révélé aucune différence significative entre les différentes moyennes relatives au traitement (p>0,05).

    Par ailleurs, il a été observé qu'Acacia auriculaeformis pour les plants de 12 semaines d'âge en pot et sous serre n'a présenté de façon significative (p>0,05) de nodules ni pour les substrats des trois niveaux du facteur station (Ouèdo, Pahou et Sèmè), ni pour les deux niveaux du facteur traitement (avec inoculum et sans inoculum).

    8.2. Capacités symbiotiques des plants d'A. auriculaeformis de 24 semaines

    Les résultats exprimés en capacité de nodulation d'A. auriculaeformis par différents types avec deux niveaux de présentation ou traitement sont présentés sous les formes suivantes :

    · description des formes morphologiques des nodules d'Acacia auriculaeformis ;

    · effet station sur les formes morphologiques de nodules d'Acacia auriculaeformis ;

    · effet station sur le nombre de nodules ;

    · effet station sur le poids sec de la racine des plants ;

    · effet station sur le poids sec des feuilles ;

    · effet station sur le poids sec de la biomasse totale par plant.

    8.2.1. Description des formes morphologiques des nodules

    d'Acacia auriculaeformis

    Les sols des stations de Pahou, Sèmè et Ouèdo prélevés sous plantations d'Acacia auriculaeformis et hors plantations d'A. auriculaeformis ont nodulé au bout 24 semaines de végétation. Deux ou trois types de nodulations représentent des formes morphologiques de tubérisations variées de 2 à 27 mm (Figures 55 à 58). Certaines des formes de nodules observées (Figure 58) sont similaires avec celles signalées par Cornet et Diem (1982) au Sénégal sur Acacia holosericea (Figure 59).

    Le nombre total d'observations soumises à l'analyse de la variance est de 72. Pour tester les deux facteurs principaux, leurs interactions ont d'abord été investiguées. Toutes ces interactions traitement x station sont significatives (p< 0,05).

    Figure 55. Effet station ou type de sol sur les nodules produits par des souches

    endogènes de Rhizobium sur les racines d'Acacia auriculaeformis de 24 SAP : 115 Sol de Pahou

    Figure 56. Effet station ou type de sol sur les nodules produits par des souches

    endogènes de Rhizobium sur les racines d'Acacia auriculaeformis de 24 SAP : 315 Sol de Ouèdo

    Figure 57. Type morphologique t a D de nodules developp*s par Acacia auriculaeformis

    sur sol de Pahou

    Figure 58. Type morphologique t b D de nodules developp*s par Acacia auriculaeformis

    sur sol de Pahou

    Figure 59. Type morphologique de nodules developp*s sur Acacia holosericea

    Source : Cornet et Diem (1982 )

    8.2.2. Effet facteur station ou type de sol sur les capacités

    symbiotiques des plants d'Acacia auriculaeformis

    Les capacités symbiotiques de l'association légumineuse-rhizobium sont évaluées en formation de nodules par plant de 24 semaines d'âge.

    L'analyse des résultats a montré que le nombre de nodules par plant a varié d'une station à l'autre (d'un type de sol à l'autre) et est influencé par l'état du substrat, substrat de sous-bois d'Acacia auriculaeformis (1) et substrat.hors plantation (0) d'Acacia auriculaeformis (Figure 60). L'analyse de la variance (Tableau XXXVI) présente une différence significative entre les trois stations (p = 0,0022) pour la seule variable Nnod.

    Le test de Newman et Keuls a dégagé 2 regroupements qui classent la station Ouèdo ou sol ferrallitique au premier groupe correspondant à un nombre élevé de nodules pour les cas de substrat hors Acacia auriculaeformis. De même pour les substrats de sous-bois Aca cia auriculaeformis, l'analyse révèle une

    différence significative entre les 3 stations (p<0,0001) pour la seule variable Nnod. Le test de Newman et Keuls classe encore la station Ouèdo au premier groupe donnant un nombre élevé de nodules par plant, les 2 autres stations formant le deuxième groupe.

    Tableau XXXVI. Effet facteur station sur les valeurs moyennes de nombres de

    nodules (Nnod ) par plant d'Acacia auriculaeformis de 24 semaines d'âge

    Station

    Nombre de nodules par plant de 24 semaines

     
     

    sous plantation Acacia
    auriculaeformis

    Ouèdo Sérrié Pahou

    85,25 a
    38,00 b
    21,17 b

    146,42 a
    58,83 b
    29,83 b

    Probabilité

    0,0022

    <0,0001

     

    Les valeurs moyennes, affectees des lettres differentes sur une meme colonne sont significativement differentes (p>0,05 ).

    Nombre de nodules/plant

    180 160 140 120 100 80 60 40 20

    0

     
     
     
     

    Nnod

     
     
     

    Pahou 0 Pahou 1 Sèmè 0 Sèmè 1 Ouèdo 0 Ouèdo 1

    Stations

    Figure 60. Effet station sur le nombre de nodules par plant

    8.2.3. Effet du facteur traitement ou de l'apport de la terre du

    sous bois sur les capacités symbiotiques des plants d'Acacia auriculaeformis

    L'analyse de la variance a porté sur les variables nombres de nodules, poids sec moyen et poids frais moyen de nodules par plant d'Acacia auriculaeformis d'âge 24 semaines : comparaison des deux niveaux de traitements. L'effet des deux niveaux de traitements sur les valeurs moyennes des variables, nombre de nodules (Nnod), poids frais et poids sec de nodules par plant d'Acacia auriculaeformis de 24 semaines est présenté au tableau XXXVII. Il est observé que le traitement (1) occasionne un nombre relativement élevé de nodules par plant pour Ouèdo. Avec les valeurs moyennes de poids secs des nodules par plant, il est observé des différences significatives (p<0,05) entre les traitements (1) et (0) pour Pahou et pour Ouèdo. Les valeurs moyennes des poids secs des nodules sont plus élevées avec le traitement (1) qu'avec le traitement (0). Ainsi, le poids sec des nodules sur le site de Ouèdo est supérieur à celui des nodules sur la station de Pahou.

    Tableau XXXVII. Effet traitement sur les variables, nombre de nodules, poids sec et

    poids frais en grammes de nodules par plant de 24 semaines: comparaison des deux niveaux de traitement par station

    Traitement Pahou Sèmè Ouèdo

    Nnod Pfr Psec Nnod Pfr Psec Nnod Pfr Psec

    Non-Inoculum (0) 21Ns

    0,472b

    0,01766b 38Ns

    0,691Ns 0,205Ns 85,25b

    0,3408b

    0,0053b

    Avec inoculum (1) 30Ns

    0,726a

    0,22033a 59Ns

    0,832Ns 0,525Ns 146,42a

    0,7079a

    0,3671a

    Probabilité 0,2615

    0,0552

    0,0014 0,3051

    0,2256 0,0763 0,0315

    0,0018

    <0,0001

     

    Nnod = Nombre de nodules Pfr = Poids frais Psec = Poids sec

    Les valeurs moyennes, affectées des lettres différentes sur une même colonne sont significativement différentes (p>0,05 ).

    NS : non significatif au seuil de p = 0,05

    Par ailleurs on constate que la terre de sous-bois renferme des souches locales efficaces pour la fixation de l'azote atmosphérique que la terre de clairière ou hors sous-bois. Les valeurs moyennes obtenues aussi bien pour les nombres de nodules (21 à 30 pour Pahou ; 38 à 59 pour Sèmè ; 85 à 146 pour Ouèdo) que pour les poids secs (17,67 à 220,00 mg pour Pahou ; 205 à 525 mg pour Sèmè ; 53 à 367 mg pour Ouèdo) de nodules par plant d'A. auriculaeformis au bout de 24 semaines de végétation sont dans les mêmes ordres de grandeur que

    celles de Kadiata et al. (1996) qui ont enregistré une moyenne de nombre de nodules de 80 par plant et 1.587 mg de poids sec de nodules en 6 mois de végétation sur Alfisol, un sol ferrugineux tropical échantillonné à la station IITA d'Ibadan au Nigéria. L'effet du traitement à la terre de sous-bois d'A. auriculaeformis donc des souches endogènes de rhizobium sur le potentiel de fixation d'azote par A. auriculaeformis apparaît évident confirmant combien cette espèce s'adapte aux souches locales de rhizobium et produit des paquets de nodules à profusion (Domingo, 1986). Toutefois, les poids secs de nodules par plant observés restent faibles même avec le sol ferrallitique de Ouèdo en comparaison au poids secs des nodules par plant de Kadiata et al. (1996) sur un sol ferrugineux tropical à Ibadan, au Nigeria.

    8.2.4. Effet des facteurs type de sol et traitement (apport ou

    non de terre de sous-bois) sur le poids sec moyen et la taille du nodule d'Acacia auriculaeformis

    Les valeurs moyennes des poids secs de nodules et de leurs indices de confiance (IC) calculés ont permis de tracer la figure 61.

    poids sec moyen un (1) nodule en mg

    16 14 12 10

    8
    6

     
     
     
     

    Ps ec 1 nodule

     
     
     
     

    P ahou P ahou S èm è S èm è Ouèdo Ouèdo
    0 1 0 1 0 1

    station & inoculation

    Figure 61. Effet station et traitement sur la nodulation

    Il apparaît une tendance de structuration des moyennes où les sites de Pahou et de Sèmè forment un premier groupe supérieur à la station de Ouèdo qui forme le 2ème groupe de valeurs moyennes plus petites. Un rapprochement des figures 60 et 61 permet d'établir un lien entre le type de sol et le poids sec moyen du nodule et la taille des nodules. Sur les stations de Pahou et Sèmè ont été formés par plant des nodules de grandes tailles mais moins nombreux. Par contre sur la station de Ouèdo, il a été produit des nodules de petites tailles mais très nombreux.

    8.2.5. Effet des facteurs station et traitement sur les capacités symbiotiques des plants d'Acacia auriculaeformis par la méthode de différence d'azote

    Les capacités symbiotiques d'Acacia auriculaeformis sont évaluées en azote total pour cent par la méthode de différence d'azote avec comme arbre non-fixateur d'azote de référence, la légumineuse Senna siamea. Le nombre total d'observations est de 96 et l'effet du facteur station sur la différence d'azote a été étudié. Ainsi, l'analyse de variance a révélé que les valeurs moyennes de différence d'azote en p.c. d'azote total (AT) suite à une comparaison des stations, présentent des différences significatives (p=0,0003). La structuration desdites moyennes par le test de SNK est présentée au tableau XXXVIII.

    Tableau XXXVIII. Effet station sur les valeurs moyennes de difference d'azote (p.c.AT)

    Station

    Moyennes AN p.c. AT

    Pahou

    8,35b

    Sèmè

    7,31b

    Ouèdo

    10,97a

    Probabilite

    0,0003

     

    Les valeurs moyennes, affectees des lettres differentes sur une meme colonne sont significativement differentes (p>0,05 ).

    La figure 62 présente les valeurs moyennes avec les écarts types de la différence d'azote, de même que l'effet traitement ou type de substrat (traitement 0 et traitement 1).

    En ce qui concerne l'effet du facteur traitement sur la différente d'Azote, l'analyse de la variance n'a pas révélé de différences significatives entre les valeurs moyennes de AN en p.c. AT (p>0,05). La méthode par différence d'azote

    n'a pas permis de séparer les effets des deux traitements pour aucun des substrats contrairement à ce qui a été observé dans le cas des méthodes de comptage de nodules, de mesures de poids frais et poids sec de nodules. Ces résultats sont en cohérence avec la fertilité organique des stations.

    Figure 62. Effet traitement sur la difference d'azote

    Par contre en ce qui concerne le facteur station, il y est apparu deux groupes statistiquement différents, celui : -i- sur le substrat de la station de Ouèdo où Acacia auriculaeformis a manifesté une capacité symbiotique en différence d'azote dont le taux est 1,3 fois et 1,5 fois plus élevé que celui observé sur les substrats provenant respectivement des stations forestières de Pahou et Sèmè ; -ii- sur les deux autres substrats prélevés dans les stations forestières de Pahou et Sèmè où Acacia auriculaeformis a montré une capacité symbiotique en différence d'azote voisine statistiquement. Ici ces résultats soulignent le fait qu'il existe un regroupement par classe de fertilité organique.

    8.2.6. Effet des facteurs station et traitement sur la production de biomasse et l'accumulation d'azote total par plant d'Acacia auriculaeformis de 24 semaines

    Après 24 semaines de vegetation, les observations relatives à l'etude des facteurs stations et traitements sur la production de biomasse et l'accumulation d'azote total par plant d'Acacia, ont porte sur 3 paramètres de vegetation.

    L'analyse de variance des deux facteurs stations et traitements resumee dans les tableaux XXXIX, XL et XLI, presente des interactions toutes significatives statistiquement (p < 0,05). Toutefois, la variable racine sèche ne presente pas de difference significative entre les stations (p = 0,053).

    L'analyse de variance de 168 observations relatives à l'effet station ou type de sol sur la production de biomasse (racines, feuilles, Biomasse totale et concentration en azote total en p.c. de la biomasse totale sèche) et le test de SNK revèlent que la station de Pahou est celle qui presente significativement (p<0,05) le plus faible poids de racines en cas d'absence d'inoculum. De même, c'est la station de Ouèdo qui a le plus important poids de feuilles en cas d'absence d'inoculum, tandis que la station de Sèmè est celle qui presente le plus faible pourcentage d'azote en cas d'absence d'inoculum.

    Par ailleurs, pour le cas de presence d'inoculum, seule la variable accumulation d'azote p.c. de la B.t.S. presente des differences significatives (p = 0,0005) entre les stations (tableau XL).

    Tableau XXXIX. Effet de facteur station ou type de sol sur les valeurs moyennes de

    production de biomasses sèches et la concentration de la biomasse totale sèche en azote total au bout de 24 semaines de végétation : comparaison des trois stations en cas d'absence d'inoculum

    Station Poids (g ) de B.t.S.Azote total

    Racine sèche Feuilles sèches Biomasse totale sèche (p.c. )

    Ouedo

    3,788

    17,148

    20,908

    23,788

    Pahou

    2,19b

    13,52b

    16,69b

    18,42b

    Seme

    4,108

    11,93b

    16,03b

    17,72b

    Probabilite

    0,0535

    0,0146

    0,0476

    0,0094

     

    Les valeurs moyennes, affectées des lettres différentes sur une même colonne sont significativement différentes (p>0,05 ).

    Tableau XL. Effet station ou type de sol en presence d'inoculum sur

    l'accumulation en azote total p.c. par plant de A auriculaeformis 24 semaines apres plantation

    Station B.t.S. Azote total en p.c.

    Seme 21,998

    Ouèdo 18,42b

    Pahou 18,35b

    Probabilite 0,0005

    Les valeurs moyennes, affectees des lettres differentes sur une meme colonne sont significativement differentes (p>0,05 ).

    Tableau XLI. Effet des 2 niveaux sur les valeurs moyennes respectives des

    variables : Azote total de la Biomasse seche, racines seches en g, Azote totale p.c. de la BtS

    Traitement

    Ouèdo

    Pahou

    Seme

     

    Racine (g )

    ,

    Azote total (BtS p.c. )

    Azote total (BtS p.c. )

    Avec Rhi2obium
    Sans Rhi2obium

    18,4b
    23,788

    5,118
    3,19 b

    21,398
    16,69 b

    21,998
    17,72 b

    Probabilité

    0,0243

    <0,0001

    0,022

    0,0026

     

    Les valeurs moyennes, affectees des lettres differentes sur une meme colonne sont significativement differentes (p>0,05 ).

    L'étude de l'effet du facteur traitement avec les deux niveaux (inoculum et sans inoculum) sur les valeurs moyennes des poids de racines, feuilles et biomasse totale sèche, puis l'accumulation d'azote total en p.c. de la biomasse totale sèche par plant d'Acacia auriculaeformis 24 semaines après les plantations a montré ce qui suit:

    · station de Ouèdo: le test de l'analyse de la variance indique que seule la variable azote total p.c. présente une différence significative (p<0,05) entre les deux modalités du facteur traitement, avec inoculum et sans inoculum ; de même, le test de structuration des moyennes (test de Newman et Keuls) indique que l'azote total de la B.t.S. sous inoculum est statistiquement inférieur (p<0,05) au cas d'absence d'Inoculum ;

    · station de Pahou: le test de l'analyse de la variance indique ici que seulement pour les variables racines et BS total ont de différence significative (p<0,05) par rapport au facteur traitement; par contre le test de Newman et Keuls a révélé que sous rhizobium le poids moyen racine est

    statistiquement plus important qu'en cas d'absence de rhizobium (p<0,05) ; la réponse au test SNK est aussi similaire pour la BS totale relation avec le traitement.

    · station de Sèmè : l'analyse de la variance et le SNK présentent ici que l'azote total de BS est influencé aussi positivement par le traitement (p<0,05).

    - Relation Nnod sec

    Pour apprécier les tendances observées, les valeurs moyennes des 2 variables sont mises dans un même repère orthonormé et des droites de tendances ont été calculées.

    Ainsi, pour :

    · les Nnod : Y1 = 23,171 x-17,933 avec R2 = 0,8647 ;

    · les poids secs nodules : Y2 =-0,6429 x + 7,3667

    Les deux pentes des droites de régression Y1 et Y2 sont de signes opposés. Il peut être observé aussi que lorsque la tubérisation est plus prononcée, le nombre de nodules (Nnod) est plus faible et vis-versa. C'est le cas sur les figures 55 et 56, où la station de Pahou (115) a un nombre de nodules plus réduit en comparaison avec la station de Ouèdo (315) avec des nodules plus petits et leur nombre de nodules élevé.

    Tableau XLII. Relations entre nombre de nodules, poids sec de nodules et les

    elements fins de la texture du sol

    Type de sol et traitement

    A+LF

    Nnod

    Psec

    Pahou 0

    4,75

    21

    1,9

    Pahou 1

    5,50

    30

    11,1

    Sèmè 0

    2,25

    38

    5,4

    Sèmè 1

    3,00

    59

    8,9

    Ouèdo 0

    7,5

    85

    0,1

    Ouèdo 1

    7,5

    146

    3,3

    Les formes de nodules des légumineuses symbiotiques sont variées et différentes. En effet, le type de nodule développé dépend de la plante hôte et non de la souche de rhizobium. En général, un seul type de nodules est formé sur

    une espèce végétale donnée. Toutefois, une exception à cette règle a été signalée récemment (Igbal et Mahmood, 1992).

    L'analyse de la variance de l'effet des niveaux de traitement sur les valeurs moyennes poids frais et poids sec de nodules par plant d'Acacia auriculaeformis comparant les 2 niveaux de traitement pour chaque station, ainsi que le test de Newman et Keuls pour la structuration des moyennes sont résumés au tableau XLIII.

    Tableau XLIII. Effet des niveaux de traitement sur les valeurs moyennes poids frais

    et poids sec par nodule de plant d'Acacia auriculaeformis

    Traitement

    Pahou

    Sèmè

    Ouèdo

    Poids frais
    (mg

    Poids sec
    (mg

    Poids frais
    (mg

    Poids sec
    (mg

    Poids frais
    (mg

    Poids sec
    (mg

    Non inoculum (0)

    17,7ns

    1,92b

    18,2ns

    5,4 ns

    5,3 ns

    0,12 b

    Inoculum (1)

    24,2ns

    11,14 a

    14,1ns

    8,9 ns

    6,1ns

    3,37a

    Probabilité

    0,4579

    0,0066

    0,5071

    0,4737

    0,6872

    0,0004

    Les valeurs moyennes, affectees des lettres differentes sur une meme colonne sont significativement differentes (p>0,05 ).

    Les poids secs de nodules par plant sont élevés sous l'inoculum par rapport au cas d'absence d'inoculation pour respectivement les stations Pahou et Ouèdo. Par ailleurs, l'analyse de variance n'a pas révélé de différence significative entre les deux modalités du facteur traitement quant à la station de Sèmè (p<0,05).

    Il n'a été non plus observé une différence significative (p>0,05) entre les valeurs moyennes des poids frais par plant sur toutes les stations en ce qui concerne les deux modalités de traitement.

    8.2.7. Gain d'azote lié à la fixation biologique de l'azote

    A partir des tableaux XLIV et XLV et des résultats de l'application de la méthode de différence d'azote, il peut être déduit les gains d'azote par plant, liés à la fixation biologique de l'azote.

    Ainsi, sur la station de Sèmè il a été enregistré 41 à 33 p.c., contre 45 à 45,5 p.c. sur celle de Pahou et enfin 46 à 59,5 p.c. sur la station de Ouèdo, respectivement avec la terre hors sous-bois et la terre du sous-bois Acacia.

    On en déduit la facilité avec laquelle l'espèce est nodulée par les populations des souches endogènes de rhizobium.

    Tableau XLIV. Potentiel stationnel de fixation de l'azote avec la terre hors de sous-

    bois d'Acacia auriculaeformis

    Type de Sol
    ou Station

    Biomasse sèche
    moyen par plant (g )

    Feuille PA
    moyen par plant (g )

    Azote total p.c.
    Biomasse sèche

    Difference.
    de N en p.c.

    Sèmè

    16,03

    11,93

    17,72

    7,31

    Pahou

    16,69

    13,52

    18,42

    8,35

    Ouèdo

    20,9

    17,54

    23,78

    10,97

    Tableau XLV. Potentiel stationnel de fixation de l'azote avec la terre de sous bois

    d'Acacia

    Types de sol

    Biomasse sèche
    (g )

    Few

    .Ile (g)

    Biomasse sèche N
    total p.c.

    .

    Difference de N p.c.

    Sèmè

    16,03

    11,93

    21,99

    7,31

    Pahou

    16,69

    13,52

    18,35

    8,35

    Ouèdo

    20,9

    17,54

    18,42

    10,97

    On observe cependant une tendance à l'amélioration de la fixation de l'azote avec l'utilisation de la terre de sous-bois Acacia comme substrat d'empotage en pépinière. On observe aussi que la production de la biomasse par plant est améliorée et que cette amélioration a varié d'une station à l'autre.

    Toutefois, lorsqu'on compare ces résultats à ceux de Kadiata (1996), on constate que le potentiel de fixation d'azote par station reste faible avec les souches endogènes.

    Ainsi, il faut l'améliorer par des travaux devant déboucher sur des souches pures améliorées de rhizobium plus efficient pour des inoculations en pépinière.

    Pourtant, en l'absence de renforcement de capacité pour des travaux de microbiologie plus poussée, le terreau de sous-bois Acacia est nécessaire dans la composition des substrats d'empotage aux fins d'inoculation des jeunes semis au repiquage.

    Le chapitre 8 a présenté les capacités symbiotiques d'Acacia auriculaeformis avec l'influence du temps et de station.

    Les capacités symbiotiques de l'Acacia varient d'une station à l'autre.

    - Les plants d'Acacia auriculaeformis de 12 semaines sous serre n'ont présenté de façon significative de nodules ni pour les trois stations ni pour les deux niveaux de traitement appliqué (sol sous plantations et sol hors plantation d'Acacia).

    - Après 24 semaines de végétation sous serre le nombre de nodules par plant a varié d'une station pédoclimatique à l'autre. ; il en de même du poids sec moyen d'un nodule.

    - Les mêmes tendances sont observées sur les valeurs moyennes de différence d'azote (Ouèdo > Pahou et Ouèdo > Sèmè.

    - Les capacités symbiotiques sont plus élevées sur les substrats de
    plantation d'
    Acacia que sur les terres prélevées hors plantation d'Acacia.

    - Deux regroupements sont observés :

    (1) Pahou et Sèmè ayant produit un poids sec moyen d'un nodule plus élevé et un nombre de nodules par plant faible ;

    (2) Ouèdo ayant produit un nombre de nodules par plant plus élevé et un poids sec moyen d'un plus faible.

    Ces résultats confirment le caractère stationnel et ici pédoclimatique des capacités symbiotiques de l'Acacia auriculaeformis.

    Chapitre 9 : Tests de technologies de gestion des
    émondes et litières du système Acacia - maïs

    9.1. Tests de technologies ou façons culturales en station

    Les resultats relatifs aux tests de technologies ou façons culturales de gestion (paillis et enfouissement) de la matière organique (emondes et litières) avec ou sans apport d'azote complementaire sous forme d'uree, sont obtenus pendant la première saison de la campagne 2002/2003 à la station forestière de Ouèdo.

    L'analyse de la variance comparant les moyennes de rendement maïs grain à 15 p.c. d'humidite a revele de differences significatives seulement pour les apports complementaires d'uree (p = 0,0165). La comparaison des moyennes de rendement maïs-grain à 15 p.c. d'humidite relative aux deux autres facteurs à savoir : source de matière organique et la gestion avec les deux modalites paillis et enfouissement n'a pas presente de difference significative (p > 0,05). L'apport complementaire d'uree est significatif seulement à la dose de 60 kg.ha-1 (p < 0,05). Le test de SNK a permis d'observer les structurations de moyennes de rendement maïs grain comme mentionnees dans le tableau XLVI.

    Tableau XLVI. Rendement en kg.ha-1 maïs-grain a 15 p.c. Effet des facteurs matière

    organique d'Acacia auriculaeformis mode de gestion et apport complémentaire d'urée, campagne 2002/2003 Ouèdo

    Matière organique

    Mode de Gestion

    Apport complémentaire d'urée

    Emondes

    Litière

    Paillis

    Enfouis

    0kg.ha-1

    30 kg.ha-1

    60 kg.ha-1

    4696,7a

    5152,4a

    4937,1a

    4906a

    4189,9b

    5167,5b

    5407,2a

    Probabilité 0,1914

    Probabilité 0,9291

    Probabilité 0,0165

    Les valeurs moyennes, affectées des lettres différentes sur une meme colonne sont significativement différentes (p>0,05 ).

    A partir de l'analyse des donnees du tableau XLVI, il n'a ete observe de differences significatives (p > 0,05) ni entre les matières organiques, ni entre leurs deux modes de gestion. Il apparaît que c'est seulement au niveau d'apport complementaire d'uree qu'il y a une difference significative (p < 0,05).

    L'apport complementaire d'uree de 60 kg.ha-1 a permis un rendement maïs grain de 5407,2 kg.ha-1, soit un gain theorique de 1217,3 kg.ha-1 de maïs grain QPM Obatanpa.

    Les resultats relatifs à l'effet de differentes techniques culturales sur l'efficacite de la matière organique d'Acacia auriculaeformis sur le rendement du maïs grain sont obtenus pendant la deuxième saison de la campagne agricole 2003/2004 à la station forestière de Ouèdo avec 32 observations.

    L'analyse de la variance revèle une difference hautement significative entre les matières, les modèles de gestion et entre les interactions matières et gestion (p < 0,0001). Toutefois, les moyennes de rendement relatif à la comparaison entre les doses d'apport complementaire d'uree ne sont pas statistiquement differentes (p= 0,1114). L'interaction matière organique, gestion et apport complementaire d'uree sont cependant significatives (p = 0,0011).

    Le test multiple de Duncan donne les structurations de moyennes de rendement en Azote de maïs-grain à 15 p.c. qui sont resumees au tableau XLVII.

    Tableau XLVII. Rendement en kg.ha-1 de mals a 15 p.c. d'humidité Effets des

    facteurs mati6res organiques d'Acacia auriculaeformis, mode de gestion et apport complémentaire d'urée a Ou6do

    Mati6re organique

    Gestion

    Apport complémentaire urée

    Emonde

    Litières

    Paillis

    Enfouis

    0 kg/ ha-1

    60 kg/ ha-1

    2908,5a

    2597,75b

    2559,56b

    2946,69a

    2685,88a

    2820,38a

    Probabilité 0,0008

    Probabilité <0,0001

    Probabilité 0,111

    Les valeurs moyennes, affectées des lettres différentes sur une meme ligne sont significativement différentes (p>0,05 ).

    L'apport complementaire d'uree respectivement aux doses 0 et 60 kg.ha-1 ne presente pas de difference significative quant aux moyennes, rendement maïs-grain à 15 p.c. d'humidite.

    On note du tableau XLVII qu'entre les deux sources de matières organiques (emondes et litières), qu'entre les deux modes de gestion (paillis et labour d'enfouissement) et leur interaction (sources de matière organique et modes de gestion) les differences sont significatives (p<0,05). Ainsi, pour chacune des deux matières organiques (emondes et litière), les deux modes de gestion (paillis et enfouis) on observe de differences hautement significatives (p<0,001).

    De cette analyse statistique, on tire que le rendement maïs grain avec l'application des emondes est superieur au rendement maïs grain avec

    l'application de la litière et que le rendement maïs grain obtenu avec le labour d'enfouissement est supérieur au rendement maïs grain avec le paillis. En ce qui concerne les résultats des deux modes de gestion des matières organiques, ils constituent les réponses agronomiques attendues de l'application des conclusions des travaux de Agbahungba et Assa (2000) que l'enfouissement décompose plus vite les émondes d'A. auriculaeformis que le paillis et qu'en conséquence, il facilite plus le relèvement de la fertilité et par conséquent le croît de rendement de récolte que le paillis. Cependant, Fonton et al. (2002b) dans une étude relative à la performance d'Acacia auriculaeformis dans le système agroforestier au Sud-Bénin avec des formes de gestion des émondes d'Acacia auriculaeformis (brûlis, enfouissement et paillis) avec le maïs, ont ressorti que le paillis est la forme la plus appropriée avec un rendement en grain de 1,14 t/ha avec la variété TZPB-SR. Il faut signaler que leurs observations étaient dans un cadre de culture en couloirs marquée de compétition arbre-culture (Acacia-maïs). Par ailleurs, le paillis est plus en faveur des écosystèmes présentant un déficit hydrique ou pour les années déficitaires comme c'est le cas pour Zouzouvou de 1996 à 2001 (Anonyme, 2002b), l'une des stations de référence.

    Pour la supériorité de rendement avec les émondes sur le rendement avec les litières, Oorts et al. (2003) dans une étude comparative de la composition biochimique de feuilles fraîches (émondes) et de feuilles sénescentes (litière) de 7 arbres à but multiples dont Gliricidia et Leucaena ont observé que les émondes sont plus riches en C, N et polyphénol que les litières.

    Pour, les résultats du tableau XLVII, diverses conditions de la station peuvent masquer la tendance labour enfouissement>paillis constatée par Agbahungba et Assa (2000) notamment dans les conditions de bonne pluviométrie où le rendement potentiel est atteint. Dans la pratique et surtout dans le cadre de cette étude, le brûlis se fait sur une biomasse plus importante, constituée par des résidus ou débris de récolte ou d'exploitation.

    9.2. Tests des technologies ou façons culturales en milieu réel

    Le présent test d'analyse de la variance est relatif à la comparaison de deux facteurs (dose d'azote à 3 niveaux : N0, N1 et N2 ; gestion de litière : paillis et enfouis) du point de vue d'une variable à savoir le rendement en maïs- grains. Le nombre total d'observations soumises à l'analyse de la variance est de 30. Les résultats des interactions existant entre les 2 facteurs principaux sont donnés dans le tableau XLVIII.

    Du tableau XLVIII il apparaît que toutes les interactions sont non significatives (p> 0,05). De ce fait, le rendement en grains pour chacun des niveaux d'azote (N0, N1 et N2) n'est pas influencé par la forme d'utilisation ou de gestion de la litière (paillis ou enfouis).

    Les résultats du tableau XLIX permettent de noter qu'il n'existe pas de différence significative (p> 0,05) entre les formes d'utilisation ou de gestion de la litière (paillis ou enfouis). Cependant, le test de Newman et Keuls effectué à la suite de l'ANOVA sur les niveaux d'azote est significatif avec une probabilité de 0,022. On note des résultats du test que les niveaux 1 et 2 d'azote (N1 et N2) forment le groupe des niveaux d'azote donnant un fort rendement en grains (tableau L), tandis que le niveau 0 d'azote forme le deuxième groupe.

    Tableau XLVIII. Interactions Azote-Litière

    Degré de Carré des Valeur de

    Variable Source Type III SS P>F

    liberté moyennes F

    Rendement A2ote*Litière 5 15.238.599,85 3.047.719,97 1,31 0,2941

    Tableau XLIX. Analyse de variance pour l'azote et la litière

    Source

    Degré de liberté

    Type III SS

    Carré des moyennes

    Valeur de F

    P>F

    A2ote
    Litière

    2
    1

    6335698.484
    554877.280

    3167849.242
    554877.280

    4.44
    0.78

    0.0219*
    0.3858

    Tableau L. Test de structuration des moyennes pour les doses d'azote

    appliquées

    Doses d'azote

    N0

    N1

    N2

    Moyenne

    2362,4a

    3335,6b

    3338,8b

    Nombre

    10

    10

    10

    Les valeurs moyennes, affectées des lettres différentes sur une meme ligne sont significativement différentes (p<0,05 ).

    La figure 63 illustre l'effet d'apport complémentaire d'urée à la gestion de la litière (paillis ou enfouis) sur le rendement du maïs grain en milieu réel.

    Comme le montre les histogrammes de cette figure 6 3, l'effet d'apport complémentaire d'urée a été bénéfique à la gestion de la litière (paillis ou enfouis) sur le rendement du maïs grain en milieu réel. L'enfouissement de la litière/émonde accroît le rendement en maïs que sous la gestion en mode paillis.

    Figure 63. Litiere paillis et enfouissement ; effet apport complementaire d'uree sur le

    rendement mais grain en milieu reel

    9.3. Pratiques paysannes de gestion des débris d'Acacia auriculaeformis et régénération générative naturelle de l'espèce sur les stations forestières du Sud-Bénin

    9.3.1. Pratiques paysannes de gestion des débris d'Acacia auriculaeformis

    Le brûlis demarre l'operation de regeneration d'Acacia auriculaeformis par voie generative. La pratique paysanne est retenue comme pratique temoin (T) et, elle est comparee aux techniques ameliorees de gestion de matière organique (Paillis ou enfouissement des Émondes ou de Litière) avec un complement d'azote. Le test d'analyse de la variance est relatif à la comparaison d'un facteur du point de vue d'une variable à savoir le rendement en grains. Le nombre total d'observations soumises à l'analyse de la variance est de 56. Les resultats de l'analyse de la variance sont presentes dans le tableau LI et ils permettent de noter qu'il existe une difference hautement significative entre les niveaux du traitement (Emonde, litière et temoins) avec une probabilite de 0,0001.

    Tableau LI. Analyse de variance pour les traitements

    Source Degre de liberte Type III SS Carre des moyennes Valeur de F P>F

    Traitement 2 78253115.53 39126557.76 29.86 <0.0001

    Le test de Newman et Keuls a ete effectue à la suite de l'ANOVA (tableau LII).

    Tableau LII. Test SNK de structuration de moyennes pour les traitements litiere,

    emondes et t6moins

    Doses d'azote

    Témoins

    Emondes

    Litière

    Moyenne

    1599,1a

    4690,7b

    5152,4c

    Nombre

    8

    24

    24

    Les valeurs moyennes, affectees des lettres differentes sur une meme ligne sont significativement differentes (p<0,05 ).

    On note des resultats du test que Litière et Emonde forment le groupe des niveaux du traitement donnant un fort rendement en grains. Le temoin, qui est la pratique paysanne du brûlis ici fait sur des debris d'exploitation d'A. auriculaeformis forme le deuxième groupe. Le rendement du traitement temoin est faible, le tiers de celui obtenu avec le groupe litière et emondes. Ces resultats sont conformes à ceux de Fonton et al. (2002b) qui ont trouve le brûlis peu performant sur le rendement du maïs grain compare aux emondes en mode de

    gestion paillis. Oguntala (1980) au Nigeria dans la réserve forestière de Olokemeji explique cette faiblesse du rendement par le fait que le brûlis peut être au détriment de l'écosystème, conduisant à de considérable perte en azote dans l'horizon supérieur sans aucune source de remplacement. Pourtant, Louppe et al. (1998) à Korhogo au Nord de la Côte d'Ivoire trouvent un avantage au traitement brûlis sur le mulch des résidus d'exploitation et des litières d'une jachère d'A. auriculaeformis de 6 ans. Le rendement maïs grain à 15 p.c. d'humidité a été de 1.740 kg.ha-1 pour le brûlis contre 1.050 kg.ha-1 pour l'épandage de litières. Toutefois, ce rendement maïs sur brûlis d'A. auriculaeformis de 1599 kg.ha-1 obtenu à la station de Ouèdo reste largement au-dessus du rendement linéaire moyen national sur les 10 dernières années, 1150 kg.ha-1 (Anonyme, 2004). Ce qui traduit la performance de la jachère plantée d'Acacia traitée en brûlis traditionnel.

    9.3.2. Régénération naturelle par voie générative : Inventaire des

    semis naturels d'Acacia auriculaeformis

    Les données collectées sur 9 quadrats par parcelle exploitée et traitée au brûlis ont été utilisées pour calculer les paramètres de caractérisation de la régénération naturelle d'A. auriculaeformis par station. Les résultats de cet inventaire de semis naturels sont présentés sur la figure 64. La station de Pahou a présenté le plus grand nombre de semis à l'hectare : 542.222 #177; 66.000, suivi des deux blocs de la station de Ouèdo avec respectivement 333.333 #177; 40.824 semis et 317.778 #177; 17.1586 semis, puis la station de Sèmè le moins grand nombre de semis naturels à l'hectare, soit 72.186 #177; 48.682 semis naturels de 3 à 5 mois.

    Ces résultats expriment un potentiel séminal édaphique important de l'espèce sur chacune de ces stations forestières par rapport à une densité moyenne de plantation observée sur ces stations qui est de 1.111 plants.ha-1. Peu d'expériences sont rapportées sur la régénération naturelle d'Acacia auriculaeformis de par le monde. Otsamo (2001) en Indonésie observa aussi un potentiel séminal édaphique relativement élevé pour la régénération naturelle en ce qui concerne la seconde rotation sur une prairie à Imperata avec une densité moyenne de 39.333 semis.ha-1, mais pour une espèce très proche, Acacia

    mangium. Nous en déduisons de l'abondance des jeunes semis que la régénération naturelle par voie générative (RNG) supplée les difficultés de propagation végétative qui caractérise l'espèce pour un aménagement en régime taillis. La RNG pourrait même être à la base d'un aménagement alternatif de remise en forêt du site pour l'espèce en deuxième rotation.

    nbre semis ha-1

    700000 600000 500000 400000 300000

     
     
     

    200000

     

    m.ha-1

    100000

    0

     
     

    PAHOU OUEDO Pép OUEDO Dodja SEME

    Stations d'observation

    Figure 64. Inventaire des semis naturels d'Acacia auriculaeformis de 3 a 5 mois d'age

    Comme le montre le tableau LIII, tous les indices de dispersion Blackman (1942) (IB) des échantillons étant supérieurs à 1, alors on en déduit que la distribution des individus est agrégative.

    Tableau LIII. Indice de dispersion de Blackman (IB ) relatif a l'inventaire des semis de la

    regeneration naturelle d'Acacia auriculaeformis 3-5 mois d'age

    Station
    parcelles

    Nombre de
    quadrats

    Nombre moyen de
    semis/m2

    Indice de dispersion de Blackman
    (IB = a2 /11)

    Pahou

    9

    54,222

    1,7202

    Sèmè

    9

    7,219

    7,3869

    Ouèdo Pépi

    9

    33,333

    1,125

    Ouèdo Dodja

    9

    31,778

    20,8461

    La comparaison des IB des quadrats donne des stations de Pahou et Ouèdo pépinière les sites où les IB se situent entre 1 et 2, par contre les stations

    de Ouèdo Dodja et Sèmè sont très eloignes de 1 et respectivement plus de 7 fois et 20 fois superieurs. Les moyennes calculees sont alors agregatives et non regulières. On en deduit que les individus sont disperses au niveau des quadrats de ces sites. La repartition spatiale est alors irregulière ou heterogène au niveau de ces sites. Il peut être alors envisage à une etape preparatoire de technologie (s) pour assister la RNG pour avoir une repartition spatiale plus regulière des jeunes semis.

    Par ailleurs, des observations sur la regeneration naturelle à la station de Ouèdo ont ete poursuivies sur deux annees afin de degager l'intensite des interventions sylvicoles successives notamment des traitements de depressage ou de suppression des sujets en surnombre (Figures 65 et 66) et des traitements d'eclaircies si necessaires avec des sujets plus âges pour la conduite des peuplements d'A. auriculaeformis sur cette station. Les resultats de l'analyse des donnees sont presentes aux tableaux LIV et LV.

    Tableau LIV. Conduite des peuplements de A auriculaeformis par d6pressage

    Structure peuplement

    Ouedo pep a 6mois*

    Ouedo a 1 an**

    Ouedo a 2 ans**

    Nombre de quadrats

    9

    18

    18

    Nombre de semis par qdrat

    33,33

    29

    15

    Ecart type

    6,12

    6,37

    1,64

    Coefficient de variation

    0,18

    0,22

    0,11

    Intervalle de confiance

    4,08

    3

    0,77

    Variance

    37,5

    40,52

    2,68

    Indice de Blackman

    1,12

    1,4

    0,18

    * Taille 1 quadrat = 1 m2 ** Taille 1 quadrat = 78,5 m2

    Tableau LV. Conduite des peuplements d'A. auriculaeformis par d6pressage a

    Ouedo : evolution des parametres de structure des peuplements a l'echelle hectare

    Structure peuplement

    Ouedo pep

    Ouedo An 1

    Ouedo An 2

    Nombre de semis/plants par ha

    333.333

    3.687

    1.875

    Ecart-Type

    61.237

    810,96

    208,66

    Coefficient de variation

    0,18

    0,22

    0,11

    Intervalle de confiance

    40.824

    382

    98,36

    Au bout de deux ans, le depressage a amene les peuplements à un Indice de Blackman IB<1 (tableau LVI) ; ce qui caracterise une dispersion regulière.

    La transformation par Logarithme base 2 des données à l'échelle d'un ha a permis de tracer une courbe d'évolution du peuplement à la station de Ouèdo (Figure 67) puis une courbe de conduite à objectif bois de feu pour une rotation de 7 ans (Figure 68).

    Les données de densités pour les étapes d'interventions sylvicoles 36 mois (1.111 arbres.ha-1), 60 mois (850 arbres.ha-1) et 84 mois (556 arbres.ha-1) sont tirées de Anonyme (1995a) et de Anonyme (1999).

    Les résultats de la performance de la régénération naturelle par voie générative d'Acacia auriculaeformis à Ouèdo sont présentés au tableau LVI.

    La tendance à former des tiges multicaules pour les arbres des placeaux de Ouèdo, est plus prononcée pour les peuplements issus de plantation [nombre de tiges (Ntiges) sur nombre d'arbres (Narbres) à l'hectares est égal à 1,61] que pour les peuplements provenant de la régénération naturelle générative (Ntiges/Narbres est de 1,54). Toutefois, la valeur moyenne de surface terrière des régénérations naturelles GRN (6,65 m2/ha) est supérieure à celle des plantations GP (5,73 m2/ha), de même que la hauteur HgRN (8,91 m) de l'arbre de surface terrière moyenne des régénérations naturelles est supérieure à la hauteur HgP (7,19 m) de l'arbre de surface terrière moyenne des plantations. On note également que la valeur moyenne de volume de bois sur pied pour les peuplements de régénération naturelle générative de 2 ans d'âge (30,43 m3.ha-1) est supérieure à celle des plantations de 2 ans d'âge (24,69 m3.ha-1).

    Acacia auriculaeformis a manifesté un comportement multicaule sur la plupart des stations d'introduction au Bénin (Agbahungba, 1984).

    Figure 65. Regeneration naturelle d'Acacia auriculaeformis ; jeunes semis de 5 mois

    d'age ; parcelle P2-87 a Pahou (Photo Hounkpeto, 2002 )

    Figure 66. Regeneration naturelle d'Acacia auriculaeformis : arbustes de 12 mois d'age;

    d'un peuplement issu de depressage a Ouedo (Photo Hounkpeto, 2002 )

    Figure 67. Courbe de l'evolution des parametres de structure d'un peuplement a

    l'echelle d'un hectare d'A. auriculaeformis apres depressages successifs

    Log (m;2)

    20

    18

    16

    14

    12

    10

    4

    8

    6

    2

    0

    6 12 24 36 60 84

    mois

    y = -4,83ln(x) + 16,96
    R2 = 0,885

    Log2 m

    Log. (Log2 m)

    Figure 68. Courbe de conduite du peuplement dans une rotation de 7 ans

    Tableau LVI. Caractéristiques structurales de deux types de forêts de classe d'âge 2 ans a Ouèdo : parcelles de régénération naturelle generative et parcelles de plantation artificielles d'Acacia auriculaeformis

    Paramètres statistiques

    Nombre
    d'arbres/ha

    Nombre
    de tiges/ha

    G/ha
    (m)

    Cg
    (cm )

    Hg
    (m )

    G
    (cm2)

    V
    (m3/ha )

     

    1. Forêt de plantation artificielle

     

    880

    1220

    4,52

    19

    6,45

    51,7

    25,37

     

    1080

    1900

    4,95

    24

    7,5

    45,82

    17,43

     

    1400

    2640

    5,75

    15

    6

    41,44

    19,88

     

    1440

    2320

    5,49

    16

    6

    40,73

    19,54

     

    1450

    2440

    6,17

    23

    6,2

    42,08

    22,75

     

    1560

    2060

    7,5

    25

    11

    49,71

    43,14

    Moyenne

    1303

    2097

    5,73

    20,33

    7,19

    45,25

    24,69

    Ecart-type

    263,64

    504,29

    1,04

    4,27

    1,95

    4,62

    9,45

    Coefficient de variation (% )

    0,2023

    0,2406

    0,18

    0,21

    0,27

    0,1

    0,38

     

    2. Forêt naturelle generative

     

    980

    1560

    6,05

    28

    8,1

    62,36

    27,33

     

    1060

    1640

    5,6

    26

    8,7

    53,77

    25,38

     

    1060

    1580

    8,07

    31

    10

    76,44

    40,60

     

    1140

    1440

    6,53

    27

    9

    57,99

    31,03

     

    1160

    1780

    7,29

    28

    8,7

    62,89

    28,02

     

    1260

    2280

    6,37

    25

    9

    49,71

    30,23

    Moyenne

    1110

    1713,33

    6,65

    27,5

    8,91

    60,53

    30,43

    Ecart-type

    97,77

    298,98

    0,89

    2,07

    0,62

    9,29

    5,38

    Coefficient de variation (% )

    0,088

    0,17

    0,13

    0,07

    0,07

    0,15

    0,18

    9.4. Situation d'adoption (adoptabilité) des technologies d'agroforesterie à base d'Acacia

    Parmi les technologies agroforestières à base d'Acacia, qui étaient mises en vulgarisation sur tout le plateau d'Abomey-Calavi dans le Sud-Bénin, il y avait :

    n le « choc Acacia », indiqué pour le relèvement de la fertilité des sols de terre de barre dégradée (Djegui, 1992 ; Versteeg et al., 1998) ; c'est aussi une jachère plantée ou friche plantée ;

    n la culture en couloirs ou « alley-cropping » du programme AFNETA (African Network for Agroforestry) coordonné par l'IITA ;

    n la jachère plantée à objectif lutte contre Imperata cylindrica ;

    n la culture en bandes alternées, qui est une amélioration de la culture en couloirs avec la possibilité de produire plus de biomasse pour le relèvement de la fertilité du sol ;

    n la plantation de contours des champs ou plantation de clôture ou de haie.

    Ils convient de signaler que les couloirs n'ont pu être identifiés séparément faute de cultures intercalaires pendant la période d'enquête. Toutefois, ce système a existé dans ce terroir (Akonde et al., 1995) avec l'appui du Projet Bois de Feu et du CARDER Atlantique.

    9.4.1. Situation d'adoption des technologies d'agroforesterie à

    base d'Acacia

    La fréquence des grandes catégories d'acteurs socio-économiques de l'Arrondissement Administratif de Ouèdo dans l'adoption des technologies à base d'A. auriculaeformis est présentée dans le tableau LVII.

    Tableau LVII. Fréquences des différents corps de métier sur l'adoption des

    technologies a base d'Acacia auriculaeformis dans l'arrondissement de Ouèdo

    Profession

    Fréquence absolueFréquence

    relative (p.c. )

    Cultivateur/fermier

    20

    40

    Fonctionnaire

    14

    28

    Commergant

    5

    10

    Artisan

    4

    8

    Autres

    7

    14

    Total

    50

    100

    Les producteurs agricoles notamment les paysans et fermiers planteurs sont les plus représentés avec une fréquence relative de 40 p.c.. Ils sont suivis des salariés à temps partiel dans l'agriculture avec pour fréquence relative de 28 p.c. les artisans constituent la catégorie la moins représentée avec 8 p.c.. La représentation des femmes dans l'échantillon des 50 exploitations est de 10 p.c. (tableau LVIII). Les catégories socio-économiques présentes sont surtout les commerçantes. Les hommes représentent les 90 p.c. de l'échantillon. Tandis que les objectifs de plantation d'A. auriculaeformis sont résumés dans le tableau LIX. Les arbres conservés sur l'espace agricole, instruments de sécurisation foncière ont la plus forte fréquence relative (36 p.c.). La foresterie et l'agroforesterie, à travers leurs différentes composantes ont des fréquences relatives respectivement pour la production de bois (26 p.c.) et la jachère plantée en vu de l'amélioration de la fertilité des terres cultivées (20 p.c.), la plantation d'A. auriculaeformis pour la lutte contre Imperata cylindrica (10 p.c.) et la production de branchages pour la pisciculture traditionnelle aux acadjas (8 p.c.).

    Tableau LVIII. Participation du genre dans la formation des fréquences des acteurs

    socio-économiques

    Profession

    Sexe des enquêtés

    Féminin

    Masculin

    Fréquence

    Fréquence

    absolue

     

    relative (p.c. )absoluerelative

    (p.c. )

    Cultivateur/fermier

    0

    0,0

    20

    100,0

    Fonctionnaire

    0

    0,0

    14

    100,0

    Commergant

    2

    40,0

    3

    60,0

    Artisan

    0

    0,0

    4

    100,0

    Autres

    3

    42,9

    4

    57,1

    Total

    5

    10,0

    45

    90,0

    Tableau LIX. Fréquence des objectifs de plantation sur l'adoption des

    technologies a base d'Acacia auriculaeformis dans l'arrondissement de Ouèdo

    Objectifs

    Fréquence absolueFréquence

    relative (p.c. )

    Foncier

    18

    36

    Production de Bois

    13

    26

    Jachère plantée

    10

    20

    Chiendent

    5

    10

    Acadja

    4

    8

    Total

    50

    100

    Les objectifs de plantation ainsi recensés représentent les différentes formes d'appropriation de ces technologies agroforestières à base d'A. auriculaeformis dans les 23 villages échantillons de l'Arrondissement de Ouèdo (Tableau LX).

    Il y a une unanimité pour tous les acteurs recensés dans les plantations d'A. auriculaeformis, autour de la sécurisation foncière. Tous ont planté aussi pour la production du bois à l'exclusion des artisans. Ils se sont tous investis au niveau de leurs exploitations surtout les paysans et artisans, dans la jachère plantée à l'exception des seuls commerçants.

    On observe ainsi et avec Neef (1997) que la sensibilité à la sécurité foncière est liée à la proximité de centres urbains. L'arrondissement de Ouèdo est situé à 5 km d'Abomey-Calavi, ville universitaire et à 15 km de Cotonou, la plus grande ville du Bénin. Ce qui rejoint l'argument de Neef (1997) encore est que la sécurité foncière est un facteur-clé dans l'adoption de systèmes agraires durables, système agraire bâti autour de l'arbre.

    Des variables pour les paramètres socio-techniques sont analysés et résumés au tableau LXI.

    Tableau LX. Formes d'appropriation des technologies agroforestieres a base d'A.

    auriculaeformis dans Ouedo

    Profession

    Objectifs

    'mperata

    Foncier

    Jachare
    plantée

    Production de
    Bois

    "Acadja"

    ,

    Fréquence

    Fréquence

    Fréquence

    Fréquence

    Fréquence

    absolue

    relative
    (p.c. )

    absolue

    relative
    (p.c. )

    absolue

    relative
    (p.c. )

    absolue

    relative
    (p.c. )

    absolue

    relative
    (p.c. )

    Cultivateur/fermier

    3

    15,0

    5

    25,0

    5

    25,0

    4

    20,0

    3

    15,0

    Fonctionnaire

    2

    14,3

    5

    35,7

    3

    21,4

    4

    28,6

    0

    0,0

    Commergant

    0

    0,0

    3

    60,0

    0

    0,0

    2

    40,0

    0

    0,0

    Artisan

    0

    0,0

    3

    75,0

    1

    25,0

    0

    0,0

    0

    0,0

    Autres

    0

    0,0

    2

    28,6

    1

    14,3

    3

    42,9

    1

    14,3

    Total

    5

    10,0

    18

    36,0

    10

    20,0

    13

    26,0

    4

    8,0

    Tableau LXI. Caracteres socio-techniques des plantations dans l'Arrondissement

    de Ouedo

    Profession

    Age du planteur

    Superficie (m2)

    Age de la plantation

    Ecartement

    p

    a

    e

    p

    a

    e

    p

    a

    e

    P

    a

    e

    Cultivateur/fermier

    41,7

    11,7

    2,6

     

    17625,020234,14524,5

     

    3,3

    2,1

    0,5

    1,9

    0,6

    0,2

    Fonctionnaire

    52,0

    10,2

    2,7

     

    16384,611425,83168,9

     

    4,0

    3,5

    0,9

    2,1

    1,4

    0,5

    Commergant

    41,8

    8,2

    3,7

    12500,0

    7500,0

    3354,1

    3,3

    2,5

    1,5

    2,0

    0,0

    0,0

    Artisan

    45,8

    13,0

    6,5

    9250,0

    1500,0

    750,0

    3,3

    0,5

    0,3

    1,5

    0,0

    0,0

    Autres

    43,3

    6,4

    2,4

    9478,6

    6428,1

    2429,6

    2,2

    1,4

    0,6

    2,0

    0,6

    0,3

    Table Total

    45,1

    11,0

    1,6

     

    14925,514694,52099,2

     

    3,4

    2,5

    0,4

    1,9

    0,9

    0,1

    p = Moyenne a = Ecart-type e = Erreur-type de la moyenne

    Les acteurs socio-économiques qui se retrouvent à la base de ces formes d'appropriation des technologies à base d'A. auriculaeformis se situent dans la tranche d'âge moyenne de 42 à 52 ans avec une taille moyenne d'exploitation par catégorie d'acteurs socio-économiques de 1,49 ha. Certes, l'âge moyen des plantations varie entre 2 et 4 ans. Par ailleurs, parlant des écartements de plantation, ils se situent entre 1,5 et 2,1 m. Cependant, il a été observé des écartements inférieurs à 1,5 m. En effet, est apparue l'adaptation de la technologie à d'autres préoccupations que celles diffusées par l'encadrement rural.

    Les paysans et d'autres acteurs, comme par exemple les pêcheurs ont planté pour un objectif de production de branchages d'Acadja jusque là

    provenant des friches et forêts secondaires et, à cet effet ont observé des écartements de plantation conséquents (1 m x 1 m). On pourrait réagir comme Rhoades (1994) qui a étudié le rôle des agriculteurs dans la création de la technologie, pour dire que nous avons été surpris de voir que l'application de la technique différait de nos attentes. Néanmoins, c'est seulement 8 p.c. de la technologie et non 98 p.c. que les agriculteurs n'avaient pas « adoptée » telle qu'elle leur était présentée dans le cadre de la vulgarisation, mais ils avaient « adapté » l'idée aussi à leurs besoins non couverts. On en déduit que l'adoption n'est pas une simple appropriation, mais aussi l'adaptation de la technologie proposée aux réalités des bénéficiaires par ceux-ci.

    Il faut rappeler par ailleurs qu'A. auriculaeformis est une essence à croissance rapide et donc de courte rotation. Le renouvellement des plantations a préoccupé tous les acteurs socio-économiques à travers leur appréciation des régimes de régénération.

    9.4.2. Appréciation du régime de régénération naturelle d'A.

    auriculaeformis par les acteurs socio-économiques

    De l'appréciation par les différentes catégories socio-économiques enquêtées, on retient (tableau LXII) que :

    · la régénération naturelle d'Acacia auriculaeformis par voie générative est inconnue des 51 p.c. des enquêtés ;

    · elle ne serait pas aussi satisfaisante que le renouvellement de la plantation
    avec des plants en pots élevés en pépinière pour 14,3 p.c. des acteurs ;

    · elle serait de même performance pour 18,4 p.c. des acteurs et plus performante que la replantation avec des plants de pépinière (ou régénération artificielle) pour 16,3 p.c. des acteurs.

    La régénération naturelle générative, bien que performante, est encore assez peu connue. Cette faiblesse de la maîtrise de ce régime de régénération a motivé la prudence du Projet Bois de Feu qui n'a pas entrepris de la RNG en 2005 (Anonyme, 2006). L'opération de dépressage nécessite un suivi rigoureux compte tenu des problèmes d'hétérogénéité des RNG sur les parcelles en vraie

    grandeur. Par ailleurs, la RNG apparaît aussi meilleure à la régénération naturelle par voie végétative ou traitement en taillis (RNV). La RNV, il faut le rappeler est limitée par le faible taux de rejet de souche attaché à A. auriculaeformis.

    Tableau LXII. Regeneration naturelle par voie generative d'Acacia auriculaeformis

    Profession

    Appreciation de la regeneration naturelle d'Acacia auriculaeformis

    R inconnue

    R<P

    R>P

    R=P

    Fréquence

    Fréquence

    Fréquence

    Fréquence

    absolue

    relative
    (p.c. )

    absolue

    relative
    (p.c. )

    absolue

    relative
    (p.c. )

    absolue

    relative
    (p.c. )

    Cultivateur/fermier

    13

    65,0

    5

    25,0

    1

    5,0

    1

    5,0

    Fonctionnaire

    7

    50,0

    1

    7,1

    4

    28,6

    2

    14,3

    Commergant

     

    -

     

    -

    2

    50,0

    2

    50,0

    Artisan

    4

    100,0

     

    -

     

    -

     

    -

    Autres

    1

    14,3

    1

    14,3

    1

    14,3

    4

    57,1

    Total

    25

    51,0

    7

    14,3

    8

    16,3

    9

    18,4

    La RNV est aussi dépréciée par les faibles rendements liés aux hauteurs de coupe requises : 1 m (Gado, 1988) et 1,5 m (Anonyme, 1995c). Ce dernier régime pour la régénération des plantations d'A. auriculaeformis est caractérisé par d'importantes pertes en bois non récoltés. Somme toute, les résultats ainsi obtenus avec la RNG peuvent être proposés pour passer en recherche de validation conformément au cycle de gestion de la recherche agricole au Bénin (Arodokoun et al., 2004).

    Le chapitre 9 a présenté les résultats de tests de technologie de gestion des deux (2) types de matière organique en station et en milieu réel.

    (1) En station, à Ouèdo, l'apport complémentaire d'urée quel que soit le type de matière organique (émonde ou litière) et le mode de gestion (épandage en paillis ou labour d'enfouissement), accroît le rendement en maïs - grain. Cependant le labour d'enfouissement est plus performant sur le rendement en maïs - grain que le simple épandage.

    (2) En milieu réel, l'effet apport complémentaire d'urée est plus performant sur le rendement en maïs - grain quel que soit le type de matière organique (émonde ou litière).Les pratiques paysannes de gestion des débris d'Acacia, le brûlis contrôlé outre le rendement substantiel en maïs- grain (1,6 t.ha-1) soit le tiers du système amélioré (4,7 t.ha-1), favorisent

    une régénération naturelle d'Acacia avec un potentiel séminal édaphique important de l'espèce en rapport avec le type de sol.

    Chapitre 10 : Discussion

    10.1. Evolution des sols sous Acacia auriculaeformis

    L'accroissement de la matière organique du sol en fonction de l'âge des plantations est significatif. La teneur en MOS faible (0,58 p.c.), au départ avec la végétation naturelle climacique, a atteint un taux moyen de 2,67 p.c. sous les plantations de 18 ans d'âge ; ce qui est une bonne teneur en MOS pour un sol sableux. Ainsi, il apparaît qu'il faut, dans les conditions de la station forestière de Pahou, avec A. auriculaeformis, entre 11 et 18 ans pour atteindre un bon niveau de fertilité en ce qui concerne la matière organique du sol et pour employer la terminologie de Hoepsloth et al. (1993), la MOS incorporée dans le squelette minéral du sol, l'humus. Cette évolution de la MOS est corrélée avec la texture du sol (A+L). Dans ces interactions entre MOS et A+L, la MOS qui devrait diminuer par la minéralisation persiste et s'accroît. Il apparaît un aspect de protection physique de la MOS (Hassink, 1994). En effet, les molécules organiques interagissent avec des surfaces de substances minérales par une diversité de mécanismes dont celui de l'adsorption de la MO sur des surfaces d'argile ou particules fines de la texture (A+L). Alors, l'effet stabilisant observé pourrait être attribué à l'adsorption des matières organiques sur des surfaces telles que des particules d'argile ou des éléments de texture fine A+L (Oades, 1989), à la formation de capsules avec des particules d'argiles autour des MOS (Tisdall et Oades, 1982) ou au piégeage de ces MOS dans de petits pores en agrégats inaccessibles aux micro-organismes (Elliott et Coleman, 1988). Pourtant, les résultats des travaux indiquent aussi que les éléments de texture fine du sol ne sont pas toujours le facteur dominant qui détermine la teneur en C organique des sols . Les facteurs chimiques aussi interagissent aussi avec la MOS et influent sur la dynamique de la MOS.

    En effet, selon les résultats, dans sa dynamique dans l'horizon défini par l'épaisseur 0 - 10 cm sous les plantations d'Acacia auriculaeformis de 0 à 18 ans d'âge, la matière organique du sol est en corrélation positive remarquée avec les paramètres chimiques suivants du sol que sont la teneur en cations Ca2+, la SCE et la CEC. Ces corrélations élevées traduisent que ces éléments proviennent

    surtout de la matière organique du sol et que l'argile ne fournit pas grand chose. La kaolinite qui est l'argile de base de ce sol est en effet une argile pauvre, avec une capacité d'échange faible (4 à 15 méq/100g).

    Ces résultats rejoignent ceux de Spain et al. (1983) et ceux de Oades (1988), qui montrèrent aussi l'existence d'une corrélation positive entre la teneur en carbone organique d'un sol et l'état élevé en bases dudit sol, notamment en Ca2+ et autres cations multivalents comme Aln+ et Fen+ avec 2~ n ~3.

    On peut déduire ainsi de l'influence de ces facteurs physiques (la texture) et chimiques sur la dynamique de la MOS que le site de Pahou est sensible au modèle de prédiction de stock de carbone du sol appelé «Century Model » (Woomer et al., 2001 ; Bricklemeyer et al., 2002).

    La plantation d'Acacia auriculaeformis a induit un accroissement de l'état d'équilibre du stock organique du sol (MOS) de la station forestière de Pahou de 1,08 p.c. (soit 1,8 fois le taux initial) en 18 ans de végétation.

    10.2. Caractérisation de la matière organique d'Acacia auriculaeformis

    10.2.1. Production et caractéristiques du potentiel

    agrochimique de la litière d'A. auriculaeformis

    La litière, matière sèche dans la station forestière à Pahou, est évaluée à 41.130 kg.ha-1 avec une teneur moyenne en azote de 402,87 kg.ha-1. Cette valeur est proche de celle obtenue par Zakra (1997) dans la région du littoral du Sud-Est de la Côte d'Ivoire avec un potentiel de restitution de 350 et 420 kg.ha-1 respectivement pour A. auriculaeformis et A. mangium après un traitement de recépage tous les 4 ans.

    Néanmoins, la litière dans cette station est pauvre en K (10,08 kg.ha-1) et en Mg (9,3 kg.ha-1) contre respectivement 38 kg.ha-1 et 25 kg.ha-1 pour le K et le Mg signalés en Côte d'Ivoire. Par ailleurs, la teneur moyenne de la litière en N reste aussi faible. On observe en effet que la concentration en N pour les deux premières couches de litière est inférieure à 2 p.c.. Ce constat de la pauvreté d'Acacia en N est similaire au résultat obtenu au Zimbabwé par Chikowo (2004), qui constate que

    ce matériel de légumineuse utilisé par les paysans en Afrique Australe est souvent de concentration en N inférieure à 2 p.c.. L'apport d'un tel matériel de légumineuse dans les systèmes agroforestiers dans le Sud-Bénin nécessite un apport complémentaire d'azote minéral.

    En complément à la biomasse litière, la densité des iules dans les débris d'Acacia auriculaeformis, dans la station forestière à Pahou est variable et de l'ordre de 2 à 8 par m2. Cette macrofaune fournit 3,4 (#177; 0,95) g de matière sèche par m2. Ces résultats sont à rapprocher de ceux de Djakou et al. (1986) qui en appréciant le rôle de ces myriapodes diplopodes dans la décomposition des litières en zone forestière de Côte d'Ivoire, ont estimé aussi le nombre des iules variable mais dans une classe d'amplitude plus large de 10 à 20 par m2 pour une biomasse similaire de 2 g par m2. Certes, la contribution chimique de cette biomasse animale à la valeur de la litière reste faible.

    10.2.2. Caractérisation des émondes ou matière organique

    fraîche d'A. auriculaeformis

    La biomasse des légumineuses est utilisée dans les systèmes agroforestiers surtout pour leur apport d'azote. Les teneurs moyennes en azote des feuilles fraîches ou émondes d'A. auriculaeformis sont respectivement dans les stations forestières de Pahou (30,12 g.kg-1 de MS) ; de Sèmè (29,35 g.kg-1 de MS) et de Ouèdo (28,5 g.kg-1 de MS). Les résultats de l'étude dégagent pour les émondes d'A. auriculaeformis une teneur moyenne en N de 2,9 % pour des plantations de 8 ans d'âge. Louppe et al. (1998) dans une étude de caractérisation pour le maintien de la fertilité dans trois jachères arborées à Korhogo, au Nord de la Côte d'Ivoire découvrirent que la teneur moyenne en N des émondes d'Acacia auriculaeformis de 6 ans d'âge est de 2,53 p.c. MS. Toutefois, cette matière organique apportée en engrais biologique devra être décomposée pour être utilisée par la plante cultivée.

    10.2.3. Décomposition de la matière organique fraîche d'A.

    auriculaeformis

    Le minimum d'information requis pour appréhender les résultats de la décomposition dans les études de la biologie et de la fertilité des sols tropicaux

    (TSBF) est le temps nécessaire pour la perte de 50 p.c. du poids initial (t50) de la matière organique, qui est ainsi la demi-vie exprimée en jours. Pourtant, la plupart des études disponibles se limitent surtout à la constante de décomposition (k) de la fonction exponentielle Wt = W0.e-kt. L'utilisation d'un modèle exponentiel simplifié suppose que les taux de décomposition sont constants quel que soit le temps t.

    En fait, selon Wieder et Lang (1982), les pertes de poids de litières ou émondes passent par 3 phases :

    · une phase initiale rapide due aux lessivages de matériaux solubles qui sont largement des artifices expérimentaux de séchage et de rehydratation de la litière ;

    · une seconde phase plus lente dominée par la décomposition des constituants des parois cellulaires telles que les hémicelluloses et celluloses et ;

    · une phase lente régulée par la lignine et les produits microbiens.

    Ces séries de courbes peuvent être décrites pour s'ajuster aux deux ou trois phases du modèle exponentiel avec une constante de décomposition pour chacune des fractions (WIeder et Lang, 1982). Au total, les valeurs trouvées dans le cadre de l'étude s'inscrivent dans le même ordre de grandeur que celles trouvées par Mulongoy et al. (1993) au Nigeria après un essai de décomposition similaire conduit sur 12 semaines sur les espèces telles que Senna siamea (0,012 k/j), Leucaena leucocephala (0,025 k/j), Gliricidia sepium (0,021 k/j). Notons qu'A. auriculaeformis ne faisait pas partie de ces espèces.

    Dans une expérimentation similaire en sacs de décomposition au champ au Zimbabwe dans des conditions sub-humides sur sol limono argilo sableux, l'allure de la courbe de décomposition a été décrite par une fonction exponentielle d'équation : Y= (Y0 - Q)e-kt +Q. Ici les constantes de décomposition des litières d'Acacia et de Sesbania étaient respectivement de 0,053 et 0,039 par jour (Chikowo, 2004).

    Pourtant les études de décomposition menée par Mulongoy et Van der Meersch (1988) avaient utilisé, pour décrire le pourcentage de reste de poids de

    matière sèche au temps t, l'équation exponentielle: Y = Le-kt sans Q, expression de la quantité de matière sèche qui restera non décomposée au temps t, où : L= la portion labile en terme de pourcentage de matériel végétal en décomposition ; k = la constante de décomposition exprimée par jour ; t = temps de décomposition en jours.

    Par ailleurs, la forme exponentielle de toutes les courbes confirme les attentes liées aux informations documentées. Cependant, l'allure linéaire de la courbe dans la station forestière de Ouèdo peut s'expliquer par l'équation : Ac/At = a- k.c de Nye et Greenland (1960), reprise par Stanford et Smith (1972) pour décrire les cinétiques de minéralisation de l'azote disponible ainsi qu'il suit en laboratoire : dN/dt = - kN.

    La particularité de la station de Ouèdo serait surtout liée à l'activité termitophage très intense qui y est notée. Il en est de même pour les valeurs de k dans la station de Pahou qui sont supérieures à celles obtenues dans la station de Sèmè. Ici on pourrait établir une corrélation avec l'importance relative de l'activité biologique au niveau de chacune des stations.

    On observe également que les valeurs de k successives sont plus élevées dans un traitement enfouissement que dans un traitement en mode paillis ou épandage. On constate cependant, que la valeur de k sous forêt (ombrage) est peu différente de celle de k dans la clairière de la même station pour la même durée de décomposition. Ce dernier résultat semble différent de celui de Jenkinson et Ayanaba (1977) qui observèrent à Ibadan (Nigeria) que la minéralisation est plus rapide sous ombrage qu'en pleine lumière. Ainsi, dans la station de Pahou, le gradient d'humidité du sol entre la forêt et la clairière ne serait pas aussi important pour induire une différence aussi significative des constantes de décomposition. En effet, la clairière de la station de Pahou, bien que recevant la pleine lumière n'est qu'un petit placeau de moins de 6 ha au milieu du block de plantation P1-90 et P3-90 totalisant 100 ha. Il en est de même pour la clairière de la station à Sèmè.

    Le taux de décomposition et la constante de décomposition sont deux paramètres de gestion des substrats organiques. La prise en compte des

    facteurs qui agissent sur ces paramètres (comme la station ou ici le type de sol, la durée de décomposition, la maîtrise des traitements en mode épandage ou enfouissement) doit permettre de lever la contrainte liée au caractère de décomposition trop lente qui limiterait l'utilisation de la matière organique d'A. auriculaeformis dans certains systèmes agroforestiers notamment dans les cas d'association arbre - culture annuelle ou d'oeuvrer au contrôle de ladite contrainte pour faciliter l'accroissement du stock organique du sol.

    Les rapports C/N de 16, 16 et 17 enregistrés respectivement dans les stations forestières de Pahou, Ouèdo et Sèmè sont peu élevés.

    La biomasse des légumineuses est utilisée dans les systèmes agroforestiers surtout pour leur apport d'azote. Les résultats de la présente étude dégagent pour la litière et les émondes d'A. auriculaeformis une teneur moyenne en N respectivement pour la litière de 1,41 p.c et pour les émondes de 2,9 p.c soit deux fois plus pour des plantations de 8 ans d'âge.

    La MOS peut être physiquement stabilisée ou protégée de la décomposition à travers la formation de microaggrégats ou intimement associée avec des particules de limon et d'argiles et peut être biochimiquement stabilisée à travers la formation de composés de MOS récalcitrant. Six et al. (2002) en déduisirent alors que les caractéristiques physico-chimiques inhérentes aux sols définissent la capacité de protection maximum de ces pools, les accroissements en MOS (i.e. la séquestration de carbone) avec l'accroissement des inputs en résidus organiques.

    10.3. Capacité symbiotique d'Acacia auriculaeformis sur trois types de sols ou stations pédoclimatiques dans le Sud-Bénin

    10.3.1. Caractérisation physique et chimique des sols des trois

    stations forestières étudiées pour la fixation biologique de l'azote par A. auriculaeformis

    La carence en phosphore, l'acidité et l'alcalinité du sol, puis l'excès d'azote du sol, sont des contraintes à la fixation de l'azote atmosphérique. A l'examen des résultats d'analyse de laboratoire obtenus, aucune concentration

    de ces éléments n'a atteint le seuil qui limiterait le processus de fixation d'azote par la plante. Outre l'aspect fertilité, certains de ces facteurs (concentration en P et N minéral, pH, sécheresse, etc.) au plan environnemental limitent le processus de fixation de l'azote atmosphérique. Ainsi, l'excès d'azote du sol serait favorable à la croissance de la plante mais inhibiteur de l'activité de fixation (Ganry et Dommergues, 1995). Autrement dit, on peut parler d'une fumure azotée pour amorcer le processus de fixation de l'azote dans les sols très appauvris bien que la concentration du milieu en azote inhibe la réaction. Le niveau est si faible qu'une fumure de fond a été apportée à chaque pot à la dose de 15 mg N/kg de terre de sulfate d'ammoniaque [(NH3)SO4] de pureté de laboratoire. Il en a été de même pour le phosphore et le potassium. On déduit pour cette espèce que bien que fixatrice d'azote biologique un niveau minimum de fertilité de sol est requis pour lancer le processus comme dans le cas de Leucaena leucocephala (Agbahungba, 1984). Des observations suggèrent que dans un écosystème fermé, le phénomène de fixation d'azote a tendance à diminuer avec l'âge de la plantation par suite de l'accumulation progressive d'azote disponible (Ganry et Dommergues, 1995). Toutefois, ici les observations ont été faites non pas au stade plantation mais dans des pots de pépinière sous serre.

    10.3.2. Capacités symbiotiques des plants d'A.

    auriculaeformis de 12 semaines

    10.3.2.1. Effet station ou types de sol sur les paramètres de

    croissance du plant d'A. auriculaeformis et la formation de nodules

    Il convient de noter qu'au bout de 12 semaines de végétation en pot sous serre la nodulation d'Acacia auriculaeformis a à peine commencé pour les substrats à l'exception de Ouèdo avec les résultats ci-après : 0,25 nodules par plant pour la station de Sémè et 0,03 nodules par plant pour la station de Pahou. Toutefois, ces résultats sont différents de nos attentes et même de ceux de Mohammad et al. (1988) qui observèrent la formation de nodules d'A. auriculaeformis en 3 mois. Ces auteurs durent utiliser des souches améliorées

    d'inoculum et le nombre de nodules par plant a varié de 3 à 6 correspondant respectivement à 19 et 25 mg de nodules secs par plant à Canberra en Australie.

    10.3.3. Capacités symbiotiques des plants d'A.

    auriculaeformis de 24 semaines

    10.3.3.1. Description des formes morphologiques des nodules

    d'Acacia auriculaeformis

    Les sols des stations forestières de Pahou, Sèmè et Ouèdo prélevés sous des plantations d'Acacia auriculaeformis et hors plantations de l'espèce ont induit la nodulation des racines d'A. auriculaeformis au bout 24 semaines de végétation. Deux ou trois types de nodulation représentant des formes morphologiques de tubérisations variées de 2 à 27 mm. Certaines des formes de nodules observées sont similaires à celles signalées par Cornet et Diem (1982) au Sénégal sur Acacia holosericea. Toutefois, on peut être amené à affirmer avec Sanginga et al. (1996) que le nombre de nodules est inversement corrélé avec le poids de nodules.

    En ce qui concerne l'effet facteur station ou type de sol sur les capacités symbiotiques des plants d'A. auriculaeformis, on a remarqué une différence significative entre les trois stations pour la variable nombre de nodules. Le test de Newman et Keuls a permis de classer la station de Ouèdo dans un premier groupe donnant un nombre élevé de nodules par plant et les deux autres stations dans le deuxième groupe.

    Pour l'effet traitement ou de l'apport de la terre du sous-bois sur la capacité symbiotique des plants d'A. auriculaeformis, les valeurs moyennes obtenues aussi bien pour les nombres de nodules (21 à 30 pour Pahou, 38 à 59 pour Sèmè et 85 à 146 pour Ouèdo) que pour les poids secs (17,66 mg à 220 mg pour Pahou, 205 à 525 mg pour Sèmè et 53 à 367 mg pour Ouèdo) de nodules par plant d'A. auriculaeformis au bout de 24 semaines de végétation sont dans les mêmes ordres de grandeur que celles de Kadiata et al. (1996) qui ont enregistré une moyenne de nombre de nodules de 80 par plant et 1587 mg de poids sec de nodules en 6 mois de végétation sur Alfisol, un sol ferrugineux tropical échantillonné à la station IITA d'Ibadan au Nigeria.

    Lorsqu'on combine l'effet station et l'effet traitement, on réalise qu'au niveau des stations de Pahou et de Sèmè les nodules sont de grandes tailles mais en nombre réduit tandis qu'au niveau des stations de Ouèdo (sol ferrallitique) les nodules sont nombreux mais de petites tailles.

    L'effet du traitement avec la terre de sous-bois d'A. auriculaeformis donc des souches endogènes de rhizobium sur le potentiel de fixation d'azote par A. auriculaeformis apparaît évident et confirmant combien cette espèce s'adapte aux souches locales de rhizobium, puis produit des paquets de nodules à profusion (Domingo, 1986). Néanmoins, les poids secs de nodules par plant observés restent faibles même sur le sol ferrallitique de Ouèdo et ceci en les comparant aux poids secs de nodules par plant de Kadiata et al. (1996) sur un sol ferrugineux tropical à Ibadan au Nigeria. Il faut améliorer les souches locales par des travaux devant déboucher sur des souches pures améliorées de rhizobium plus efficient pour des inoculations en pépinière. Toutefois, en attendant, en l'absence de renforcement de capacités pour des travaux de microbiologie plus poussés, le terreau de sous- bois Acacia est utilisé dans la composition des substrats d'empotage aux fins d'inoculation des jeunes semis d'Acacia en pépinière au repiquage.

    10.4. Techniques culturales de gestion des matières organiques (émondes et litières) du système Acacia auriculaeformis - maïs

    Les techniques culturales utilisées pour valoriser la matière organique provenant d'Acacia auriculaeformis sont le paillis et le labour d'enfouissement des émondes et litières en combinaison avec des doses d'urée dans le système Acacia-maïs.

    En ce qui concerne les tests de technologies ou façons culturales en station, il est remarqué qu'au cours de la 1ère saison 2002/2003 dans la station forestière à Ouèdo, sur terre de barre, il n'y a pas eu de différence significative (p>0,05) entre les 2 formes d'engrais organiques (émondes et litière) et leur gestion en mode paillis ou par labour d'enfouissement. Toutefois, pour les doses d'urée, la plus forte dose utilisée 60 kg.ha-1 a permis une augmentation de

    rendement de 1,2 t.ha-1 en maïs grain OBATANPA QPM à 15 p.c. d'humidité comparée à la dose zéro d'urée.

    Au cours de la 2ème saison 2003/2004 toujours dans la même station à Ouèdo, des différences significatives (p<0,05) ont été observées pour les émondes et les litières, puis entre les deux modes de gestion de la biomasse, paillis et labour d'enfouissement. Néanmoins, il n'y a plus eu de différence significative (p>0,05) entre les deux doses d'urée (zéro et 60 kg.ha-1).

    Le rendement maïs grain avec l'application des émondes est supérieur à celui obtenu avec l'application de la litière ; alors que le rendement maïs grain obtenu avec le labour d'enfouissement est supérieur à celui enregistré avec le paillis. Les résultats des deux modes de gestion des matières organiques constituent les réponses agronomiques attendues de l'application des conclusions des travaux de Agbahungba et Assa (2000) qui soulignaient que l'enfouissement décompose plus vite les émondes de A .auriculaeformis. Ainsi, l'enfouissement des émondes d'Acacia facilite plus le relèvement de la fertilité du sol et accroît le rendement de récolte que celui obtenu avec le paillis. Cependant, Fonton et al. (2002b) au cours de leurs travaux dans le système agroforestier au Sud-Bénin avec trois formes de gestion des émondes d'Acacia auriculaeformis (le brûlis, l'enfouissement et le paillis) avec le maïs, ont montré que le paillis est la forme la plus appropriée avec un rendement en maïs grain de 1,14 t/ha avec la variété TZPB - SR. Il faut signaler ici que leurs observations étaient dans un cadre de culture en couloirs marquée de la compétition arbre-culture (Acaciamaïs). Par ailleurs, le paillis est plus en faveur des écosystèmes présentant un déficit hydrique ou pour les années déficitaires comme c'est le cas sur l'une des stations Recherche-Développement (R-D) de référence à Zouzouvou de 1996 à 2001 (Anonyme, 2002b).

    Pour la supériorité de rendement avec les émondes sur celui avec les litières, Oorts et al. (2003) dans une étude comparative de la composition biochimique de feuilles fraîches (émondes) et de feuilles sénescentes (litières) de 7 arbres à but multiple dont Gliricidia et Leucaena ont observé que les émondes sont plus riches en C, N et polyphénol que les litières. Ainsi, dans les présents

    travaux diverses conditions de la station peuvent masquer la tendance labour enfouissement supérieure au traitement paillis constatée par Agbahungba et Assa (2000) notamment dans les conditions de bonne pluviométrie où le rendement potentiel est atteint. Dans la pratique et surtout dans le cadre de cette étude, le brûlis se fait sur une biomasse plus importante, constituée par des résidus ou débris de récolte ou d'exploitation.

    En milieu réel sur le site R-D à Zouzouvou et pour la 1ère saison 2002/2003, les essais ont été conduits avec la litière et les deux doses d'urée. La réponse à l'apport d'urée (60 kg.ha-1) est significativement supérieure à celui de zéro urée (p<0,05).

    Dans les stations forestières à Ouèdo et Pahou où il y a eu une comparaison entre la pratique améliorée de gestion de la litière, des émondes et la culture sur brûlis paysanne, mais il n'a pas été observé de différence significative (p>0,05) entre les rendements de maïs enregistrés avec les litières (5,152 t.ha-1) et ceux obtenus avec les émondes (4,7 t.ha-1) contre ceux statistiquement significatifs (p<0,05) observés avec le brûlis de la litière des abatis d'A. auriculaeformis (1,6 t.ha-1). Il est bon de souligner que le rendement maïs grain à partir du brûlis de litière d'A. auriculaeformis a été supérieur de presqu'une demie tonne au rendement moyen national des dix dernières années (1,15 t.ha-1) (Anonyme, 2004).

    Somme toute, aussi bien en station qu'en milieu réel, il a été observé un accroissement « bénéfique » du maïs-grain, lorsque l'urée, une source minérale d'azote, a été apportée en complément aux émondes ou aux litières d'Acacia. Certes, ce résultat est non seulement conforme à nos attentes au cours de ce travail mais aussi et surtout est analogue à ceux de Iwuaafor et al. (2002) qui ont observé un croît de rendement en maïs-grain avec l'application complémentaire d'urée à une source organique d'azote.

    10.5. Pratiques paysannes de gestion des débris d'A. auriculaeformis et régénération générative naturelle de l'espèce sur les stations forestières du Sud-Bénin

    10.5.1. Pratiques paysannes de gestion des débris d'A.

    auriculaeformis

    Les rendements de maïs grain avec les litières d'Acacia (5,152 t.ha-1) et les émondes d'Acacia (4,7 t.ha-1) forment le groupe des niveaux du traitement donnant un fort rendement en maïs-grains. Avec le témoin qui est la pratique paysanne du brûlis des débris d'exploitation d'A. auriculaeformis forme le deuxième groupe, le rendement du maïs grain (1,6 t.ha-1) est faible et représente le tiers de celui obtenu avec le groupe litière et émondes. Ces résultats sont conformes avec ceux de Fonton et al. (2002b) qui ont trouvé le brûlis peu performant sur le rendement du maïs grain comparé à celui obtenu avec des émondes en mode de gestion paillis. Oguntala (1980) au Nigeria dans la réserve forestière de Olokemeji explique cette faiblesse du rendement par le fait que le brûlis peut être au détriment de l'écosystème, conduisant à des pertes considérables en azote dans l'horizon supérieur sans aucune source de remplacement. Cependant, Louppe et al. (1998) à Korhogo au Nord de la Côte d'Ivoire trouvent un avantage au traitement brûlis sur le mulch des résidus d'exploitation et litières d'une jachère d'A. auriculaeformis de 6 ans. Le rendement maïs grain à 15 p.c. d'humidité était de 1,74 t.ha-1 pour le brûlis contre 1,05 t.ha-1 pour l'épandage de litières. Toutefois, ce rendement maïs sur brûlis d'A. auriculaeformis de 1,6 t.ha-1 obtenu sur la station de Ouèdo reste largement au-dessus du rendement linéaire moyen national sur les 10 dernières années, 1,15 t.ha-1 (Anonyme, 2004). Ce qui traduit la performance de la jachère plantée d'Acacia traitée en brûlis traditionnel. Au plan sylvicole, le brûlis contrôlé ou «feu forestier » a présenté quelques avantages notamment en ce qui concerne la régénération naturelle d'A. auriculaeformis dans ce système agroforestier, comme le montre le paragraphe ci-après.

    10.5.2. Régénération naturelle par voie générative : Inventaire

    des semis naturels d'Acacia auriculaeformis

    Des inventaires de semis naturels d'âge 3-5 mois d'Acacia auriculaeformis sur les stations forestières du Sud-Bénin ont révélé un potentiel séminal édaphique important de l'espèce. Les régénérations naturelles évaluées ont présenté un potentiel de production caractéristique pour chacune des trois stations forestières étudiées : Sèmè avec 72.180 semis/ha ; Ouèdo avec 333.333 semis/ha et Pahou avec 542.000 semis/ha. Certes, la station forestière de Ouèdo a produit 4,6 fois plus de semis que celle de Sèmè et 1,6 fois moins que celle de Pahou. Ces résultats sont à rapprocher des données de productivité de l'espèce sur les 3 stations forestières étudiées et rapportées par MoumounI et Simon (1999). En effet, ces auteurs ont observé que le rendement en volume de bois sur ces stations de forestières est très variable et a évolué dans le même ordre de grandeur que celui des semis/ha. En effet, le rendement en volume de bois sur la station forestière de Sèmè a été la plus faible (2,2 m3/ha/an), alors que celui obtenu à Ouèdo (5,5m3/ha/an) est 2,5 fois plus élevé que le rendement de la station de Sèmè mais 2,8 fois moins élevé que celui de la station de Pahou (15,3 m3/ha/an) la station forestière la plus performante. La performance de la station de Pahou est similaire à celle obtenue dans une exploitation à grande échelle par Gerkens et Kasali (1988) sur le plateau de Batéké au Congo démocratique sur un sol sableux et pauvre. Somme toute, on déduit de l'abondance des semis que la régénération naturelle par voie générative supplée les difficultés de propagation végétative qui caractérise l'espèce pour un aménagement en régime taillis.

    La comparaison de deux modalités de régénération à la station de Ouèdo sur terre de barre, sous un régime pluviométrique bimodal de 1.100 mm [la régénération naturelle par voie générative (RNG) et la régénération artificielle par plantation (RAP)] a montré, pour des peuplements de 2 ans d'âge, de meilleures caractéristiques structurales et de productivité pour :


    · la RNG : (1.110 arbres/ha ; 1.713 tiges/ha ; 6,65 m2/ha de surface terrière G/ha ; 30,43 m3.ha -1 de Volume) ;


    · la RAP (1.300 arbres/ha ; 2.097 tiges/ha ; 5,73 m2/ha de surface terrière G/ha ; 24,69 m3.ha -1 de Volume).

    Ainsi, la tendance à la formation de tiges multicaules est 1,22 fois plus importante avec la RAP qu'avec la RNG (1,54). La RNG promet une production d'arbres plus accrue en surface et en volume comparée à la RAP.

    Ces résultats expriment un potentiel séminal édaphique important de l'espèce sur chacune de ces stations forestières par rapport à une densité moyenne de plantation observée sur ces stations qui est de 1111 plants.ha-1.

    Peu d'expériences sont rapportées sur la régénération naturelle d'A. auriculaeformis de par le monde. Otsamo (2001) en Indonésie observa aussi un potentiel séminal édaphique relativement élevé pour la régénération naturelle en ce qui concerne la seconde rotation sur une prairie à Imperata avec une densité moyenne de 39.333 semis.ha-1, mais pour une espèce très proche, Acacia mangium. Cependant, une étude similaire a été faite par Akouehou et Ayelo (2004) pour Tectona grandis où le potentiel séminal édaphique observé pour des plants de teck d'un an a été le suivant sur la station forestière de :

    · Djigbé sur terre de barre avec 7 914 à 12 016 jeunes semis à l'ha et

    · Agrimey également sur terre de barre avec 7162 à 15 916 jeunes semis à l'ha.

    Toutefois, dans le cas du teck, le recours à la RNG n'a été envisagé qu'à la suite d'épuisement des souches d'arbres après plus de 3 rotations conduites en régime taillis. Ces comparaisons successives placent Acacia auriculaeformis dans une situation plus favorable sur les stations forestières de Pahou, Ouèdo et Sèmè pour la RNG. Ainsi, la RNG pourrait même être à la base d'un aménagement alternatif de remise en forêt du site pour l'espèce en deuxième rotation. La comparaison des indices de Blackman (IB) donne des stations forestières de Pahou et Ouèdo pépinière, les sites où les IB se rapprochent de 1 contre celles de Ouèdo Dodja et Sèmè où les IB sont très éloignés de 1. Les moyennes calculées (u) sont alors agrégatives et non régulières. On en déduit que les individus sont dispersés au niveau des quadrats de ces sites. La répartition spatiale est alors irrégulière ou hétérogène au niveau de ces sites. Il

    peut être envisagé des technologies à un niveau préparatoire pour assister la RNG et avoir une répartition spatiale des jeunes semis (saplings) plus régulière notamment par un passage de la herse favorisant du coup l'enfouissement des semis donc leur bon enracinement (Gaudy, 1965).

    Acacia auriculaeformis a manifesté un comportement multicaule sur la plupart des stations d'introduction au Bénin (Agbahungba, 1984).

    La tendance à former des tiges multicaules pour les arbres des placeaux de Ouèdo, est plus prononcée pour les peuplements issus de régénération par plantation artificielle (où le ratio nombre de tiges (Ntiges) sur nombre d'arbres (Narbres) à l'hectare est de 1,61) que pour les peuplements provenant de la régénération naturelle générative (où le ratio Ntiges/Narbres = 1,54). Toutefois, la valeur moyenne de surface terrière des régénérations naturelles GRN (6,65 m2/ha) est supérieure à celle des plantations GP (5,73 m2/ha), de même que la hauteur HgRN (8,91 m) de l'arbre de surface terrière moyenne des régénérations naturelles est supérieur à la hauteur HgP (7,19 m) de l'arbre de surface terrière moyenne des plantations. On note également que la valeur moyenne de volume de bois sur pied pour les peuplements de régénération naturelle générative de 2 ans d'âge (30,43 m3.ha-1) est supérieure à celle des plantations de 2 ans d'âge (24,69 m3.ha -1). C'est un résultat similaire à celui de Fonton et al. (2002a) qui mentionnent que le volume des pieds d'Acacia diminue avec l'augmentation du nombre d'arbres par pied lorqu'on compare les volumes et la tendance à former des tiges multicaules.

    10.6. Situation d'adoption des technologies d'agroforesterie à base d'Acacia

    Des aspects adoption de la technologie ont été examinés sur le plan socioéconomique, l'objectif de plantation et divers autres aspects (aspects fonciers des systèmes agroforestiers, genre, technologies appropriées) sur 60 exploitations agroforestières à base d'Acacia dans l'arrondissement de Ouèdo. Il a été constaté que les plantations d'Acacia auriculaeformis gagnent du terrain au niveau des planteurs des zones périurbaines du Sud-Bénin.

    Les résultats ont montré cependant que l'accroissement des superficies plantées est plus corrélé avec les besoins de sécurisation foncière qu'avec les objectifs de production de bois. On retrouve plusieurs groupes socioéconomiques ; les plus nombreux sont surtout les commerçantes. Dans l'ensemble, les producteurs agricoles notamment les paysans et fermiers planteurs sont les plus représentés et ils sont suivis des salariés à temps partiel. Sur les aspects genre, les hommes représentent les 90 p.c tandis que les femmes planteurs sont moins nombreuses avec seulement 10 p.c pour certaines des technologies installées par l'administration forestière comme les écartements de plantation ; les planteurs pour 10 p.c ; ont d'abord adapté les écartements à leurs besoins avant leur adoption. C'est le cas des planteurs d'Acacia pour la production de branchages pour la pisciculture aux « Acadja » très pratiquées dans les plans d'eau du Sud - Bénin. Ce qui signifie que le processus d'adoption de technologie par les populations n'est pas un simple processus d'appropriation mais aussi l'adaptation de la technologie proposée aux réalités des bénéficiaires par ceux-ci.

    Il y a unanimité pour tous les acteurs recensés dans les plantations d'A. auriculaeformis, autour de la sécurisation foncière. Tous ont planté aussi pour la production du bois à l'exclusion des artisans. Ils se sont tous investis au niveau de leurs exploitations surtout les paysans et artisans, dans la jachère plantée à l'exception des seuls commerçants.

    On observe ainsi et avec Neef (1997) que la sensibilité à la sécurité foncière est liée à la proximité de centres urbains. L'arrondissement de Ouèdo est en effet situé à 5 km de la ville d'Abomey-Calavi, ville universitaire et à 20 km de Cotonou, la plus grande ville du Bénin. Ce qui rejoint encore l'argument de Neef (1997) est que la sécurité foncière est un facteur-clé dans l'adoption de systèmes agraires durables, système agraire bâti autour de l'arbre.

    On pourrait réagir comme Rhoades (1994) qui a étudié le rôle des agriculteurs dans la création de la technologie, pour dire que nous avons été surpris de voir que l'application de la technique différait de nos attentes. Pourtant, c'est seulement 8 p.c. de la technologie et non 98 p.c. que les agriculteurs

    n'avaient pas «adoptée » telle qu'elle leur était présentée dans le cadre de la vulgarisation, mais ils avaient «adapté » l'idée aussi à leurs besoins non couverts. On en déduit que l'adoption n'est pas une simple appropriation, mais aussi l'adaptation de la technologie proposée aux réalités des bénéficiaires par ceux-ci.

    Il faut rappeler par ailleurs qu'A. auriculaeformis est une essence à croissance rapide et de courte rotation. Le renouvellement des plantations a préoccupé tous les acteurs socio-économiques à travers leur appréciation des régimes de régénération.

    Le chapitre 10 a été consacré à la discussion des principaux résultats. : et nous avons abouti aux conclusions ci-après :

    - La dynamique de la MO d'A. auriculaeformis a montré que l'espèce produit une biomasse abondante.

    - Les plantations d'A. auriculaeformis contribuent à l'accroissement du sol en MO et en azote.

    - Elles contribuent également à l'enrichissement du carbone du sol et à l'amélioration des propriétés physico-chimiques du sol : limon + argile ; SCE et CEC.

    - Une gestion appropriée des litières et des émondes d'A. auriculaeformis produit des effets favorables sur la culture du maïs à partir de la deuxième année de rotation, rendant non nécessaire un apport complémentaire d'azote.

    - Le brûlis contrôlé ou «feu forestier » présente des avantages pour la régénération naturelle d'A. auriculaeformis.

    CONCLUSION ET SUGGESTIONS

    Conclusion

    L'étude de la dynamique de la matière organique d'Acacia auriculaeformis et de l'influence de la fertilisation organique et minérale dans les systèmes à base de maïs sur les sites des forêts classées de Pahou, de Sèmè et de Ouèdo où Acacia auriculaeformis occupe plus des 2/3 des superficies plantées, a montré que l'espèce produit une biomasse abondante. Elle a aussi permis d'obtenir des résultats relatifs aux aspects écologiques, agroforestiers du système à base de maïs et de soulever ceux de renouvellement des forêts plantées par voie de régénération naturelle générative impliquant des populations riveraines.

    Il a été remarqué que les populations riveraines de ces forêts sont de plus en plus impliquées dans leur gestion sur la base d'une stratégie participative de gestion retenue par le gouvernement. Ainsi, dans une approche Tungya, c'est à dire dans les liens de la faim de terre agricole, les populations s'adonnent alors à la culture du maïs entre les coupes et les remises en forêt. Des travaux antérieurs de recherches d'accompagnement ont permis de connaître la productivité en bois d'Acacia auriculaeformis et même des tables de production de l'espèce ont été établies.

    Les impacts écologiques explorés ont contribué à suivre la dynamique de la matière organique du sol sous influence de plantations d'Acacia auriculaeformis établies, de quoi avoir une vision prospective de l'évolution de sol en cas de remplacement de la forêt naturelle par une forêt plantée d'Acacia.

    Le suivi de l'évolution des éléments physico-chimiques des sols sous les plantations d'âges variés d'Acacia auriculaeformis fait apparaître en ce qui concerne la matière organique du sol et l'azote total pour les horizons de surface une tendance à l'accroissement. Des corrélations positives sont observées entre les teneurs en matière organique du sol et l'azote total et l'âge des plantations. Des corrélations positives ont été aussi établies entre le carbone du sol et certaines caractéristiques physiques (texture limon + argile) et chimique de sol (Ca2+, SCE et CEC). On en déduit que ces données physico-chimiques de sol vérifient le modèle de prédiction de la tendance de séquestration de carbone dans le sol (stockage).

    La biomasse abondante d'Acacia auriculaeformis a certes une influence prépondérante sur ce relèvement de fertilité de sol à Pahou. Des propriétés agronomiques des litières et émondes des plantations, principales sources d'amendement organique et d'engrais agro-biologiques des systèmes agroforestiers ont été étudiées à partir des taux de matière sèche et d'azote. De même les teneurs en éléments biogéo-chimiques (N, P, K, Mg, Ca et lignine) de ces litières et émondes ont été étudiées. Ainsi, en ce qui concerne la teneur moyenne en azote (N total), les émondes d'Acacia auriculaeformis sont deux fois plus fournies en azote que la litière de l'espèce. En effet, les émondes sont la plus importante source d'azote biologique utilisée dans les systèmes de cultures agroforestières.

    De faibles taux de décomposition sont signalés comme un handicap à l'utilisation d'Acacia auriculaeformis dans les systèmes de production agroforestiers associant à l'arbre, une culture annuelle de base. Des paramètres de meilleure gestion ont été déterminés tels que des constantes K et la demi- vie des émondes dans les stations forestières de Pahou sur sols ferrugineux tropicaux, de Sèmè sur sols minéraux brutes et de Ouèdo sur sols ferrallitiques. Ce qui a permis de classer par ordre d'importance les facteurs qui agissent sur la minéralisation des substrats organiques d'Acacia auriculaeformis comme suit : enfouissement > station >ombrage. Ainsi, les sols ferrugineux tropicaux décomposent les émondes d'Acacia auriculaeformis plus vite que les sols minéraux bruts du cordon littoral pour libérer les éléments nutritifs. D'ailleurs, les concentrations en azote des litières et émondes dépendent pour la plupart de la légumineuse.

    Les capacités symbiotiques des plants d'Acacia auriculaeformis étudiées ont montré que la nodulation a commencé avec tous les substrats au bout de 12 semaines après semis. Mieux, 24 semaines après semis, en ce qui concerne la détermination du potentiel symbiotique stationnel, il ressort que le nombre de nodules par plant est significativement plus élevé sur les substrats des plantations d'Acacia que sur les sols de la végétation naturelle. De même, la méthode de différence d'azote a confirmé la tendance de potentiel symbiotique stationnel déjà observée.

    Les premières implications pour les aspects pratiques sont l'utilisation des substrats de dessous des anciennes plantations pour améliorer la croissance des plants d'Acacia auriculaeformis en pépinière ; il s'agit d'inoculation avec la terre d'empotage (remplissage des pots de pépinière) prélevée sous les anciennes plantations de la légumineuse.

    La gestion appropriée des litières et des émondes d'Acacia auriculaeformis (zéro labour et labour d'enfouissement) avec ou sans apport complémentaire d'urée sur maïs, a montré en station et en 1ère saison sur terre de barre, qu'il n'y a pas eu de différence significative entre les 2 formes d'engrais organiques (émondes et litière), leur gestion en mode paillis ou par labour d'enfouissement. Toutefois, la plus forte dose d'urée utilisée (60 kg.ha-1) a permis une augmentation de rendement de 1,2 t. ha-1 en maïs grain comparée à la dose zéro d'urée. Par contre en 2ème saison, des différences significatives ont été observées pour les émondes et les litières, puis entre les deux modes de gestion de la biomasse, paillis et labour d'enfouissement. Cependant, il n'y a plus eu de différence significative entre les deux doses d'urée (zéro et 60 kg.ha-1). En milieu réel et en 1ère saison au cours des essais avec la litière et les deux doses d'urée, la réponse à l'apport d'urée (60 kg.ha-1) est significativement supérieure à celui de zéro urée.

    La comparaison entre la pratique améliorée de gestion de la litière, des émondes et la culture sur brûlis paysanne, n'a pas donné de différence significative entre les litières et les émondes contre le brûlis de la litière des abatis d'Acacia auriculaeformis.

    Le rendement maïs grain à partir du brûlis de litière d'Acacia auriculaeformis a été observé supérieur au rendement moyen national des dix dernières années. Pourtant, au plan sylvicole, le brûlis contrôlé ou «feu forestier » a présenté quelques avantages notamment en ce qui concerne la régénération naturelle d'Acacia auriculaeformis dans le système agroforestier.

    Des inventaires de semis naturels d'âge 3-5 mois d'Acacia auriculaeformis sur les stations forestières du Sud-Bénin ont révélé un potentiel séminal édaphique important de l'espèce. Les régénérations naturelles évaluées ont

    présenté un potentiel de production caractéristique pour chacune des trois stations forestières étudiées.

    On déduit de l'abondance des semis que la régénération naturelle par voie générative supplée les difficultés de propagation végétative qui caractérise l'espèce pour un aménagement en régime taillis.

    La régénération artificielle par plantation (RAP) a montré de meilleures caractéristiques structurales et de productivité pour la régénération naturelle par voie générative (RNG). La tendance à la formation de tiges multicaules est plus importante avec la RAP qu'avec la RNG. La RNG promet une production plus accrue comparée à la RAP.

    De l'étude des aspects d'adoption de la technologie d'agroforesterie dans les exploitations agroforestières, il a été constaté que les plantations d'Acacia auriculaeformis gagnent du terrain au niveau des planteurs des zones périurbaines du Sud-Bénin. Cependant, l'accroissement des superficies plantées est plus corrélé avec les besoins de sécurisation foncière qu'avec les objectifs de production de bois. Les femmes planteurs sont moins nombreuses. Pour certaines des technologies installées par l'administration forestière comme les écartements de plantation, les planteurs ont d'abord adapté les écartements à leurs besoins (production de branchages pour la pisciculture aux « Acadja » très pratiquées dans les plans d'eau du Sud-Bénin) avant leur adoption. Ce qui signifie que le processus d'adoption de technologie par les populations n'est pas un simple processus d'appropriation.

    Il conviendrait de signaler quelques limites aux résultats des présents travaux qui concernent successivement la décomposition de la MO d'Acacia auriculaeformis, l'évaluation de la production de litières, les limites des travaux de microbiologie d'inoculation et d'évaluation de potentiel séminal édaphique. En effet, les valeurs de K ont été déterminées seulement sur des substrats frais ou émondes feuilles alors que la litière abondante sous les plantations est constituée de feuilles et débris végétaux divers morts. L'évaluation de la production de litière à partir d'échantillonnage de placeaux d'inventaire dans les plantations ne permet pas de suivre l'évolution saisonnière de ladite production, ainsi que la qualité de celle-ci selon les périodes de l'année. Cette forme d'évaluation n'informe pas non

    plus sur la phénologie de chute de feuilles de l'espèce. Une autre méthode d'évaluation pourrait être explorée, celle qui utilise le piégeage des chutes de litières (litter-trap).

    Par ailleurs, les aspects de microbiologie de fixation de l'azote pourraient être plus approfondis aux fins d'isolement de souches locales pures et efficientes pour la production d'inoculum. Pour la RNG, la détermination de potentiel séminal édaphique à partir d'un simple inventaire de jeunes semis pourrait être complétée par des travaux en laboratoire et sous serre sur des échantillons de sols prélevés des quadrats inventoriés jusqu'aux épuisements des germinations tardives. La méthode utilisée sous-évalue le potentiel séminal édaphique mais a l'avantage d'être rapide et sans grand écart pour la levée des semis des graines viables.

    Suggestions

    Quelques suggestions et perspectives après cette étude peuvent être explorées. L'intérêt des résultats sylvicoles obtenus pour le renouvellement des plantaions par des régénérations naturelles génératives requiert un travail complémentaire sur les aspects économiques notamment pour prendre en compte la valorisation des sous-produits d'exploitation, de dépressage et d'éclaircie.

    Par ailleurs, un passage de la herse ou de râteau est indiqué pendant la préparation pour faciliter un enracinement plus profond des jeunes semis et de même pour obtenir une levée plus homogène. Des travaux de recherche d'accompagnement sont indiqués dans ce sens aussi bien en station qu'en milieu réel.

    La nodulation des arbres en plantation et la pérennité de la nodulation de ces arbres sont une piste scientifique encore peu explorée.

    RÉFÉRENCES

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    165. Zech W. & Kaupenjohann M., 1985. Rapport final sur la mission du 7 au 31 Octobre 1985 pour l'établissement d'une carte pédo-écologique des sites du Projet Bois de Feu dans le Sud-Bénin, DFS GmbH. 33 p.

    ANNEXES

    ANNEXES

    Annexe 1 : Méthodologie de collecte des données sur l'essai

    102/APRRA/CRA-SUD

    Comment faire la récolte ?

    · Récolter épis sur toute la parcelle utile par traitement

    · Couper les plants de maïs au ras du sol sur toute la parcelle par traitement

    · Prendre le poids des plants sans épis coupés par traitement

    · Pour la biomasse aérienne (paille), prendre le poids échantillon paille par traitement

    · Prendre 4 plants sans épis pour échantillon

    · Poids épis par traitement

    · Poids échantillon 15 épis par traitement

    · Les données à collecter concernent le maïs, la biomasse aérienne et les échantillons composites de sols par parcelle élémentaire.

    Comment délimiter la surface utile (voir fig.)

    · Données à collecter

    · Nombre de plants récoltés

    · Nombre d'épis récoltés

    · Poids épis récoltés

    · Poids échantillons 15 épis

    · Poids paille

    · Poids échantillon paille (4 plants sans épis coupés au ras du sol)

    · Taux d'humidité (14-15 %) (4 plants sans épis coupés au ras du sol)

    · Poids sec grain

    · Poids paille sèche

    Fiche de collecte des données sur le mais

    Eléments de base : 5 traitements et 5 paysans Champ / du paysan /

    Paramètres

    Traitements

     

    T

    T

    123456

    T

    T

    T

    Nombre de plants récoltés

     
     
     
     
     
     

    Nombre d'épis récoltés

     
     
     
     
     
     

    Poids épis récoltés

     
     
     
     
     
     

    Pois échantillon 15 épis

     
     
     
     
     
     

    Poids taille

     
     
     
     
     
     

    Poids échantillon taille (4plants sans épis coupés au ras du sol)

     
     
     
     
     
     

    Taux d'humidité 4 pailles sans épis

     
     
     
     
     
     

    Poids sec grain

     
     
     
     
     
     

    Poids paille sèche

     
     
     
     
     
     
     

    Annexe 2 : Fiche de collecte des données chez les planteurs

    N° Fiche :

    Date d'enquête :

    Nom du planteur :

    Profession du planteur : Age du planteur :

    Sexe de l'enquêté :

    Lieu de plantation :

    Age de la plantation : Date de plantation :

    ~~~~~!~~~~

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    ?~~~~~~~~~

    ~~~~~~*

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    H
    /~~~~

    Vente

    remise en forêt Plantation

    ~~~~~~~~~~~~ ~~~~*~~~~~~~

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    Annexe 3 : Résultats analytiques des profils

    Tableau A1 : Résultats d'analyse de sol du profil P2-90 de Pahou (Formation naturelle)

    N° Enregistrement

    21475

    21476

    21477

    21478

    Hori2on (profondeur en cm)

    0 - 20

    20 - 50

    50 - 100

    100 - 160

    Refus p.c. (<2 mm)

     
     
     
     

    0 -2 P (p.c.)

    4,09

    5,53

    8,61

    11,1

    2 - 20 P (p.c.)

    1,23

    1,26

    1,26

    1,25

    20 - 50 P (p.c.)

    0,24

    0,52

    0,48

    1,2

    50 - 200 P (p.c.)

    48,1

    48,31

    43,3

    42,33

    200 - 2000 p (p.c.)

    46,34

    44,38

    46,35

    44,12

    Texture

    S

    S

    S

    S

    C en (p.c.)

    0,26

    0,18

    0,09

    0,073

    N en (p.c.)

    0,021

    0,015

    0,008

    0,006

    C/N

    12,4

    12

    11,25

    12,16

    M.O. en p.c.

    0,44

    0,31

    0,155

    0,127

    Ph eau (1/2,5)

    5,1

    5,2

    5,1

    5,2

    PH KCL (1/2,5)

    4,9

    4,7

    4,7

    4,7

    Ca ++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,5

    0,61

    0,49

    0,68

    M g ++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,31

    0,25

    0,27

    0,27

    K+ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,13

    0,08

    0,08

    0,06

    Na + échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,09

    0,1

    0,09

    0,1

    Somme cations

    1,03

    1,04

    0,93

    1,11

    CEC Milliéquivalent/100 g

    2,7

    2,6

    3,7

    3,1

    p.c. V = ST*100

    38

    40

    25

    36

    P ass ; BRAY ppm

    Trace

    Trace

    Trace

    Trace

     

    Tableau A2 : Résultats d'analyse de sol dans une parcelle avant

    plantation en 1980 du profil P2-90 Pahou (Formation naturelle)

    N° Enregistrement

    5959

    5960

    5961

    5962

    5963

    Hori2on (profondeur en cm)

    0 - 7

    7 - 20

    20 - 60

    60 - 115

    >115

    Refus p.c. (<2 mm)

    0,6

    0,4

    0,2

    0,3

    0,3

    0 -2 P (p.c.)

    4

    5

    6

    8

    15,18

    2 - 20 P (p.c.)

    3,1

    2,1

    1,08

    2,2

    1,1

    20 - 50 P (p.c.)

    3, 18

    2,28

    2,2

    3,08

    1,62

    50 - 200 P (p.c.)

    46,94

    44,28

    48,12

    44,08

    44,92

    200 - 2000 P (p.c.)

    42,78

    46,34

    42,6

    42,64

    37,18

    Texture

    Sfa

    S

    S

    Sfa

    Sa

    C en (p.c.)

    0,51

    0,33

    0,2

    0,1

     

    N en (p.c.)

    0,042

    0,028

    0,017

    0,008

     

    C/N

    12,44

    11,7

    11,7

    12,5

     

    M.O. en (p.c.)

    0,88

    0,57

    0,34

    0,172

     

    Ph eau (1/2,5)

    5,8

    5,7

    5,4

    5,6

    5,2

    PH KCL (1/2,5)

    4,7

    4,8

    4,4

    4,3

    4,1

    Ca ++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    1

    0,7

    0,4

    0,32

    0,44

    M g ++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,3

    0,32

    0,14

    0,08

    0,32

    K+ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,13

    0,06

    0,04

    0,03

    0,03

    Na + échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,05

    0,05

    0,04

    0,04

    0,07

    Somme cations

    1,48

    1,13

    0,62

    0,47

    0,86

    CEC Milliéquivalent/100 g

    1,65

    1,5

    1,15

    0,8

    2,25

    p.c. V = ST*100

    90

    75

    54

    59

    88

    P ass ; BRAY ppm

    6

    5

    6

     
     
     

    Tableau A3 : Résultats d'analyse de sol profil P2-90 Pahou dans une

    parcelle de 8 ans d'âge

    N° Enregistrement

    21470

    21471

    21472

    21473

    Hori2on (profondeur en cm)

    0 - 10

    10-30

    30-50

    50-115

    Refus p.c. (<2 mm)

     
     
     
     

    0 -2 P (p.c.)

    4,3

    5,54

    6,44

    10

    2 - 20 P (p.c.)

    1,77

    1,01

    0,5

    0,5

    20 - 50 P (p.c.)

    0,97

    0,48

    0,96

    0,73

    50 - 200 P (p.c.)

    35,16

    33,03

    36,29

    35,15

    200 - 2000 P (p.c.)

    57,8

    60,94

    55,81

    53,15

    Texture

    S

    S

    S

    Sfa

    C en (p.c.)

    0,76

    0,21

    0,1

    0,094

    N en (p.c.)

    0,061

    0,018

    0,011

    0,008

    C/N

    11,69

    11,66

    12,5

    11,75

    M.O. en (p.c.)

    1,3

    0,36

    0,172

    0,162

    Ph eau (1/2,5)

    5,1

    5,3

    5,1

    5,2

    PH KCL (1/2,5)

    4,8

    4,8

    4,7

    4,8

    Ca ++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,88

    0,5

    0,48

    0,45

    M g ++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,54

    0,27

    0,27

    0,38

    K+ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,17

    0,12

    0,09

    0,07

    Na + échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,14

    0,1

    0,11

    0,11

    Somme cations

    1,73

    0,99

    0,95

    1,01

    CEC Milliéquivalent/100 g

    2,5

    1,4

    2,6

    2,7

    p.c. V = ST*100

    69

    71

    37

    37

     

    P ass ; BRAY ppm

    Trace

    Trace

    Trace

     

    Tableau A4 : Résultats d'analyse de sol profil P3-90 Pahou dans une

    parcelle de 8 ans d'âge

    N° Enregistrement

    21479

    21480

    21481

    21482

    21483

    Hori2on (profondeur en cm)

    0-10

    10-30

    30-50

    50-115

    115-160

    Refus p.c. (<2 mm)

     
     
     
     
     

    0 -2 P (p.c.)

    4,04

    4,02

    7,53

    10,47

    12,41

    2 - 20 P (p.c.)

    1,01

    0,75

    1,51

    1,01

    0,51

    20 - 50 P (p.c.)

    0,97

    0,72

    0,72

    0,97

    1,22

    50 - 200 P (p.c.)

    46,71

    46,36

    45,94

    45,49

    43,03

    200 - 2000 p (p.c.)

    47,45

    48,57

    45,18

    42,06

    42,81

    Texture

    S

    S

    S

    Sfa

    Sa

    C en (p.c.)

    0,44

    0,17

    0,15

    0,102

    0,072

    N en (p.c.)

    0,035

    0,014

    0,0125

    0,008

    0,006

    C/N

    12,6

    12,14

    12

    12,75

    12

    M.O. en p.c.

    0,76

    0,28

    0,25

    0,177

    0,124

    Ph eau (1/2,5)

    5,4

    5

    5,5

    5,5

    5,6

    PH KCL (1/2,5)

    4,9

    4,8

    4,7

    4,6

    4,7

    Ca ++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,66

    0,5

    0,69

    0,26

    0,29

    M g ++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,71

    0,4

    0,34

    0,19

    0,13

    K+échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,1

    0,17

    0,1

    0,19

    0,16

    Na + échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,1

    0,12

    0,11

    0,24

    0,16

    Somme cations

    1,57

    1,19

    1,23

    0,97

    0,82

    CEC Milliéquivalent/100 g

    3,5

    3,5

    3,1

    3,2

    2,4

    p.c. V = ST*100

    45

    34

    40

    30

    34

    P ass ; BRAY ppm

    Trace

    Trace

    Trace

     
     
     

    Tableau A5 : Résultats d'analyse de sol profil P4-93 Pahou dans une

    parcelle de 54 ans d'âge

    N° Enregistrement

    21484

    21485

    21486

    21487

    Hori2on (profondeur en cm)

    0 - 10

    10-30

    30-80

    80-130

    Refus p.c. (<2 mm)

     
     
     
     

    0 -2 P (p.c.)

    2,28

    3,52

    3,31

    8,81

    2 - 20 P (p.c.)

    1,52

    1,26

    1,02

    3,02

    20 - 50 P (p.c.)

    0,97

    0,48

    0,98

    1,21

    50 - 200 P (p.c.)

    47,97

    49,55

    53,73

    46,84

    200 - 2000 p (p.c.)

    47,38

    45,87

    42,89

    40,45

    Texture

    S

    S

    S

    Sfa

    C en (p.c.)

    0,42

    0,18

    0,08

    0,075

    N en (p.c.)

    0,035

    0,017

    0,006

    0,006

    C/N

    12

    10,6

    13,33

    12,5

    M.O. en (p.c.)

    0,73

    0,3

    0,13

    0,129

    Ph eau (1/2,5)

    5,5

    5,3

    5,9

    5,9

    PH KCL (1/2,5)

    4,8

    4,7

    4,7

    4,8

    Ca ++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,31

    0,41

    0,6

    0,81

    M g ++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,27

    0,35

    0,15

    0,44

    K+ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,19

    0,12

    0,11

    0,09

    Na+ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,11

    0,07

    0,2

    0,1

    Somme cations

    0,88

    0,95

    0,69

    1,44

    CEC Milliéquivalent/100 g

    2,7

    1,9

    1,7

    2,9

    p.c. V = ST*100

    32,59

    50

    40,59

    30

    P ass ; BRAY ppm

    Trace

    Trace

    Trace

     
     

    Tableau A6 : Résultats d'analyse de sol profil P5-80 dans une parcelle

    de 18 ans d'âge

    N° Enregistrement

    21489

    21490

    21491

    21492

    21493

    Hori2on (profondeur en cm)

    0-10

    10-35

    35-80

    80-140

    140-170

    Refus p.c. (<2 mm)

     
     
     
     
     

    0 -2 P (p.c.)

    2,66

    2,75

    3,07

    1,51

    7,28

    2 - 20 P (p.c.)

    1,68

    1,75

    2,1

    1,51

    2,76

    20 - 50 P (p.c.)

    0,98

    1,2

    0,56

    1,93

    1,93

    50 - 200 P (p.c.)

    36,5

    36,46

    34,27

    40,33

    36,06

    200 - 2000 p (p.c.)

    58,18

    57,84

    60

    55,72

    51,97

    Texture

    S g

    S g

    S g

    S

    S

    C en (p.c.)

    1,54

    0,28

    0,18

    0,023

    0,056

    N en (p.c.)

    0,132

    0,024

    0,017

    0,002

    0,005

    C/N

    11,66

    11,66

    10,58

    11,5

    11,2

    M.O. en (p.c.)

    2,66

    0,48

    0,3

    0,0396

    0,096

    Ph eau (1/2,5)

    5,1

    5,2

    5,8

    5,9

    5,8

    PH KCL (1/2,5)

    4,6

    4,8

    4,7

    5,1

    4,9

    Ca++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    2,58

    1,06

    0,98

    0,2

    0,29

    M g++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,58

    0,19

    0,13

    0,17

    0,29

    K+ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,19

    0,15

    0,17

    0,17

    0,14

    Na+ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,11

    0,27

    0,3

    0,34

    0,28

    Somme cations

    3,46

    1,67

    1,58

    0,9

    0,998

    CEC Milliéquivalent/100 g

    3,7

    2,05

    1,85

    1,1

    1,9

    p.c. V = ST*100

    93,5

    81,5

    85,4

    81,82

    52,53

    P ass ; BRAY ppm

    Trace

    Trace

    Trace

     
     
     

    Tableau A7 : Résultats d'analyse de sol profil P6-87 Pahou dans une

    parcelle de 11 ans d'âge

    N° Enregistrement

    21494

    21495

    21496

    21497

    Hori2on (profondeur en cm)

    0 - 10

    10-30

    30-60

    60-135

    Refus p.c. (<2 mm)

     
     
     
     

    0 -2 P (p.c.)

    3,37

    4,02

    1,5

    1,25

    2 - 20 P (p.c.)

    3,78

    2,76

    2,26

    2,25

    20 - 50 P (p.c.)

    0,97

    1,69

    2,16

    2,16

    50 - 200 P (p.c.)

    42,63

    42,42

    42,95

    45,04

    200 - 2000 p (p.c.)

    49,25

    94,11

    52,49

    49,3

    Texture

    S

    S

    S

    S

    C en (p.c.)

    0,79

    0,43

    0,07

    0,001

    N en (p.c.)

    0,068

    0,032

    0,006

    0,0001

    C/N

    11,61

    13,4

    11,68

    10

    M.O. en (p.c.)

    1,36

    0,74

    0,13

    0,002

    Ph eau (1/2,5)

    4,8

    5,4

    5,8

    5,9

    PH KCL (1/2,5)

    4,4

    4,5

    4,9

    5,4

    Ca++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,94

    0,95

    0,91

    0,96

    M g++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,21

    0,08

    0,04

    0,04

    K+ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,2

    0,21

    0,12

    0,13

    Na+ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,07

    0,11

    0,08

    0,08

    Somme cations

    1,42

    1,35

    1,15

    1,22

    CEC Milliéquivalent/100 g

    2,9

    2,4

    0,85

    1,25

    p.c. V = ST*100

    49

    56

    >100

    97

    P ass ; BRAY ppm

    Trace

    Trace

    Trace

     
     

    Tableau A8 : Résultats d'analyse de sol profil P'4-93 à Pahou dans une

    parcelle de 5 ans d'âge

    N° Enregistrement

     
     
     
     

    Hori2on (profondeur en cm)

    0-20

    20-50

    50-100

    100-160

    Refus p.c. (<2 mm)

     
     
     
     

    0 -2 P (p.c.)

    2,3

    3,3

    3,11

    10-70

    2 - 20 P (p.c.)

    1,5

    1,3

    1

    3

    20 - 50 P (p.c.)

    0,91

    0,5

    0,87

    1,2

    50 - 200 P (p.c.)

    47,8

    49,4

    54,01

    45,1

    200 - 2000 p (p.c.)

    47,49

    45,5

    41,01

    40

    Texture

    S

    S

    S

    Sfa

    C en (p.c.)

    0,44

    0,17

    0,075

    0,075

    N en (p.c.)

    0,036

    0,015

    0,006

    0,006

    C/N

    12,22

    11,33

    12,5

    12,5

    M.O. en (p.c.)

    0,75

    0,29

    0,129

    0,129

    Ph eau (1/2,5)

    5,5

    5,4

    5,9

    5,9

    PH KCL (1/2,5)

    4,7

    4,7

    4,8

    4,8

    Ca ++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,34

    0,39

    0,58

    0,58

    M g ++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,24

    0,37

    0,14

    0,14

    K+échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,2

    0,11

    0,14

    0,1

    Na + échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,12

    0,08

    0,1

    0,1

    Somme cations

    0,9

    0,95

    0,92

    0,92

    CEC Milliéquivalent/100 g

     
     
     
     

    p.c. V = ST*100

     
     
     
     

    P ass ; BRAY ppm

    Trace

    Trace

    Trace

    Trace

     

    Tableau A9 : Résultats d'analyse de sol : station forestière de Ouèdo

    (N° Profil : HDI)

    N° Enregistrement

    21546

    21547

    21548

    21549

    21550

    Hori2on (profondeur en cm)

    0 - 10

    10-25

    25-45

    45-95

    95-135

    Refus p.c. (<2 mm)

     
     
     
     
     

    0 -2 P (p.c.)

    11,3

    7,1

    19,44

    37,23

    39,04

    2 - 20 P (p.c.)

    3,29

    2,77

    3,5

    3,19

    2,54

    20 - 50 P (p.c.)

    0,49

    0,97

    0,97

    0

    0,43

    50 - 200 P (p.c.)

    12,6

    17,1

    13,55

    9,24

    8,07

    200 - 2000 p (p.c.)

    72,32

    72,15

    62,54

    50,34

    50,02

    Texture

    Sfa

    Sfa

    Sa

    AS

    AS

    C en (p.c.)

    0,96

    0,43

    0,36

    0,33

    0,203

    N en (p.c.)

    0,082

    0,041

    0,037

    0,028

    0,017

    C/N

    11,7

    11,62

    10,3

    11,78

    11,94

    M.O. en (p.c.)

    1,65

    0,74

    0,63

    0,568

    0,35

    Ph eau (1/2,5)

    5,8

    5,8

    5,6

    5,3

    5,6

    PH KCL (1/2,5)

    5

    4,9

    4,9

    4,6

    4,7

    Ca++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    2,23

    0,88

    0,41

    0,57

    0,92

    M g++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,9

    0,52

    1,02

    0,87

    0,4

    K+ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,26

    0,17

    0,13

    0,15

    0,08

    Na+ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,41

    0,18

    0,22

    0,35

    0,26

    Somme cations

    3,8

    1,77

    1,79

    1,94

    1,66

    CEC Milliéquivalent/100 g

    5,7

    3,6

    4,9

    7,1

    6,95

    p.c. V = ST*100

    66,66

    49,17

    36,56

    27,32

    23,88

    P ass ; BRAY ppm

    Trace

    Trace

    Trace

    Trace

    Trace

     

    Tableau A10 : Résultats d'analyse de sol : station forestière de Sèmè

    (N° Profil : SEM)

    N° Enregistrement

    21897

    21898

    21899

    21900

    21901

    Hori2on (profondeur en cm)

    0-10

    10-30

    30-85

    85-140

    140-205

    Refus p.c. (<2 mm)

     
     
     
     
     

    0 -2 p (p.c.)

    0,76

    1,54

    1,54

    1,01

    1,26

    2 - 20 p (p.c.)

    2,27

    0,4

    0

    0,25

    0,5

    20 - 50 p (p.c.)

    0

    0,22

    0,24

    0

    0

    50 - 200 p (p.c.)

    93,1

    93,04

    92,07

    92,42

    94,24

    200 - 2000 p (p.c.)

    3,87

    4,8

    6,15

    6,32

    4

    Texture

    S

    S

    S

    S

    S

    C en (p.c.)

    0,98

    0,41

    0,14

    0,08

    0,09

    N en (p.c.)

    0,084

    0,035

    0,012

    0,006

    0,008

    C/N

    11,66

    11,71

    11,66

    13,33

    11,25

    M.O. en (p.c.)

    1,7

    0,71

    0,24

    0,14

    0,16

    Ph eau (1/2,5)

    5

    5,2

    5,5

    5,7

    5,6

    PH KCL (1/2,5)

    4,2

    4,5

    5

    5,2

    5,2

    Ca++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,31

    0,27

    0,6

    0,29

    0,26

    M g++ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,56

    0,33

    0,33

    0,19

    0

    K+ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,09

    0,11

    0,07

    0,06

    0,07

    Na+ échan geable, milliéquivalent/100 g

    0,2

    0,22

    0,16

    0,13

    0,42

    Somme cations

    1,16

    0,93

    1,16

    0,67

    0,83

    CEC Milliéquivalent/100 g

    4

    3,1

    2

    1,6

    2,6

    p.c. V = ST*100

    29

    3

    58

    42

    32

    P ass ; BRAY ppm

    Trace

    Trace

    Trace

    Trace

     
     

    Annexe 4 : Analyse statistique

    · Le nombre moyen de semis naturels par quadrat : u ;

    · La variance v = 1 (x-u)2 x 1/ (n-1);

    · L' Ecart-Type ó = .Nv ;

    · Le coefficient de variation C.V. = ó/u ;

    · L'indice de confiance IC = u #177; t1- a/2 (n-1) x o-/.Nn.

    Pour mieux caractériser la structure spatiale de cette communauté en terme écologique, la distribution des individus au niveau des quadrats, l'indice de dispersion de Blackman (1942) a été calculé : IB = ó2 /u.

    Tableau A11 : Inventaire des semis de la régénération naturelle d'A.

    auriculaeformis 3-5 mois d'âge

    Station
    parcelles

    Nbre de
    quadrats

    Nbre moyen de
    semis/m2

    Ecart
    type

    Coefficient de
    Variation

    IC

    VAR

    IB

    Pahou

    9

    54,222

    9,6568

    0,1781

    6,4379

    93,2537

    1,7202

    Sèmè

    9

    7,219

    7,3023

    1,0116

    4,8681

    53,3234

    7,3869

    Ouèdo Pépi

    9

    33,333

    6,1237

    0,1837

    4,0824

    37,5

    1,125

    Ouèdo Dodja

    9

    31,778

    25,738

    0,8099

    17,1586

    6,6244

    20,8461

    Tableau A12 : Inventaire des semis de la régénération naturelle d'A.

    auriculaeformis 3-5 mois d'âge, rapportés à l'hectare

    Station parcelles

    Nbre de
    quadrats

    Nbre de
    sernislha (x)

    Ecart-type

    CV

    IC

    IB

    Pahou

    9

    542222

    98333

    0,1814

    65555

    17833

    Seme

    9

    72186

    73022

    1,0116

    48681

    73889,0587

    Ouedo Pépi

    9

    333333

    61237

    0,1837

    40824

    11250

    Ouedo Dodja

    9

    317778

    257380

    0,8099

    171586

    208461

    Annexe 5 : Index alphabétique des noms botaniques cités dans le texte

    A

    Acacia auriculaeformis (Cunn. A.) ex Benth.MIMOSACEAE, i, ii, iii, iv, vii, x, xii, xiii,
    xiv, xv, xvi, xvii, 5, 6, 7, 8, 9, 11, 12, 13, 20, 26, 27, 31, 34, 47, 48, 53, 56, 60, 62,
    64, 65, 66, 67, 69, 70, 74, 75, 76, 77, 80, 82, 83, 84, 85, 88, 89, 91, 92, 95, 96, 97,

    98, 100, 102, 103, 104, 105, 106, 107, 108, 109, 112, 113, 114, 115,117,

    118,

    119,

    121, 122, 123, 124, 125, 126, 127, 128, 129,

    130, 131,

    132,

    133, 134,

    135,

    136,

    137, 138, 139, 140, 141, 142, 143, 144, 145,

    147, 148,

    149,

    150, 151,

    152,

    153,

    154, 155, 156, 157, 158, 159, 161, 162, 163,

    164, 165,

    168,

    169, 170,

    171,

    172,

    173, 174, 175, 176, 177, 178, 179, 180, 181,

    182, 183,

    184,

    186, 187,

    188,

    189,

    190, 191, 192, 193, 194, 195, 196, 197, 199,

    200, 201, 202,

    206, 207,

    209,

    210,

    212, 215, 216,

     
     
     
     
     

    Acacia MIMOSACEAE, ii, iii, iv, xiii, 5, 11, 77,

    86, 87, 88,

    89,

    92, 98, 99,

    104,

    123,

    145, 146, 147, 158, 161, 162, 165, 169, 175,

    176, 182,

    184,

    189, 190,

    191,

    192,

    193, 195, 196, 199, 200, 209, 211, 213.

     
     
     
     
     

    Acacia crassicarpa (Cunn. A.) ex Benth. MIMOSACEAE, 12

    Acacia holosericea, (Cunn. A.) ex G. Don. MIMOSACEAE, xvii, 12, 150, 152, 188,

    209

    Acacia leptocarpa (Cunn. A.) ex Benth. MIMOSACEAE, 12

    Acacia mangium (Cunn. A.) ex Benth. MIMOSACEAE, 11, 12, 123, 170, 182, 194,

    209, 211

    Aeschynomene FABACEAE, 34

    Aeschynomene histrix Poiret FABACEAE, 34

    Albizia glaberrima (Schum. & Thonn.) Benth. MIMOSACEAE, 39 Albizia lebbeck (L.) Benth. MIMOSACEAE, 33, 34

    Alstonia congensis Engl.APOCYNACEAE, 40

    Anacardium occidentale Linn. ANACARDIACEAE, 56

    Anogeissus leiocarpus (DC.) Guill. & Perr. COMBRETACEAE,39 Anthocleista djalonensis A. Chev. LOGANIACEAE, 39

    Aphania senegalensis (Juss. ex Poir.) Radlk. SAPINDACEAE 39 Avicennia africana (L.) L. AVICENNIACEAE, 37

    Avicennia germinans (L.) L. AVICENNIACEAE, 40

    B

    Berlinia grandiflora (Vahl) Hutch. & Dalz. CAESALPINIACEAE, 40 Borassus aethiopum Martius ARECACEAE, 38, 48, 53

    Burkea africana Hook. CAESALPINIACEAE, 39

    C

    Caesalpinioïdeae, 77

    Cajanus cajan (L.) Millsp.FABACEAE, 6, 206, 207, 212, 214 Cassia sieberiana DC. CAESALPINIACEAE, 39

    Casuarina equisetifolia L.CASUARINACEAE, 47, 56

    Ceiba pentandra Gaertn. f. BOMBACACEAE, 38

    Celtis toka (Forssk) Hepper & Wood ULMACEAE, 40

    Celtis zenkeri Engl. ULMACEAE, 38

    Chionanthus niloticus (Oliv.) Stearn OLEACEAE, 40

    Chrysobalanus orbicularis (Chrysobalanus icaco L. subsp. orbicularis),

    CHRYSOBALANACEAE, 47, 56

    Chrysobalanus ellipticus (Chrysobalanus icaco Soland. ex Sabine subsp. ellipticus),

    CHRYSOBALANACEAE, 48, 52, 56

    Cleistopholis patens (Benth.) Engl. & Diels ANNONACEAE, 40 Cocos nucifera L.ARECACEAE, 12, 47, 56

    Cola cordifolia (Cav.) R.Br. STERCULIACEAE, 48 Cola gigantea A. Chev. STERCULIACEAE, 40, 60 Cola laurifolia Mast. STERCULIACEAE, 40 Cyperus crassipes Poir, CYPERACEAE, 47

    Cynometra megalophylla Harms CAESALPINIACEAE, 39, 40 Cynometra vogelii Hook. CAESALPINIACEAE, 40

    D

    Dalbergia ecastaphyllum (L.) Taub. FABACEAE, 41 Dialium guineense Willd. CAESALPINIACEAE, 39, Diospyros abyssinica (Hiern) White. EBENACEAE, 39

    E

    Elaeis guineensis Jacq., ARECACEAE, 48, 60 Eucalyptus MYRTACEAE,13, 53, 98, 99

    Eucalyptus camaldulensis Dehnh. MYRTACEAE, 47, 56, 99, 209

    G

    Garcinia livingstonei T. Anders. CLUSIACEAE, 40

    Gliricidia sepium (Jacq.) Steud. FABACEAE, 4, 6, 32, 33, 184 Gliricidia FABACEAE, 165, 191, 210

    H

    Hildegardia barteri (Mast.) Kosterm. STERCULIACEAE, 39

    Holarrhena floribunda (G.Don) Dur. et Schinz APOCYNACEAE, 48

    I

    Ipomoea sp.L.CONVOLVULACEAE, 56

    Imperata POACEAE, 213

    Imperata cylindrica (L.) Raeuschel POACEAE, 87, 170, 175, 177, 178, 194, Isoberlinia doka Craib & stapf . CAESALPINIACEAE, 39

    Isoberlinia tomentosa (Harms) Craib & Stapf. CAESALPINIACEAE, 39

    K

    Khaya senegalensis (Desv.)Juss..MELIACEAE, 38

     
     
     
     
     

    L

     
     
     
     
     

    Leguminosae, 11

     
     
     
     
     

    Leucaena MIMOSACEAE, 165, 191, 210

     
     
     
     
     

    Leucaena leucocephala (Lam.) de Wit, MIMOSACEAE, 4, 27,

    29,

    32,

    33,

    34,

    184,

    187, 207, 211, 212, 213, 214

     
     
     
     
     

    Lophira lanceolata Van Tiegh. Ex Keay, OCHNACEAE, 38, 47,

    48,

    62,

    90,

    91,

    92,

    M

     
     
     
     
     

    Machaerium lunatum (L. f.) Ducke LEGUMINOSEAE - PAPILIONOIDEAE, 41 Manihot esculenta Crantz.. EUPHORBIACEAE, 60, 207

    Manilkara multinervis (Baker) Dubard SAPOTACEAE, 39,

    Maranthes polyandra (Benth.) Prance, CHRYSOBALANACEAE, 40

    Melaleuca leucodendron L. MYRTACEAE, 47, 56

    Mimosoïdeae, 11

    Mimusops kummel Bruce ex A. DC. SAPOTACEAE, 39

    Monotes kerstingii Gilg DIPTEROCARPACEAE, 39

    Mucuna pruriens (L.) DC., LEGUMINOSEAE - PAPILIONOIDEAE, 5, 6, 208, 213,

    215

    P

    Parkia biglobosa Jacq., MIMOSACEAE, Benth., 38, 48, 53 Passiflora foetida L., PASSIFLORACEAE, 47, 56 Poaceae i, 21

    Prosopis africana (Guill. & Perr.) Taub, MIMOSACEAE, 34 Prosopis juliflora (Swartz) DC, MIMOSACEAE, 34

    Psychotria articulata (Hiern) Petit RUBIACEAE, 40

    Pterocarpus erinaceus Poir FABACEAE, 39

    Pterocarpus santalinoides DC. FABACEAE, 40

    R

    Racosperma auriculiforme (Cunn. A.) ex Benth., MIMOSACEAE, 11

    Rhizophora racemosa G.F.W. Mey, RHIZOPHORACEAE, 37, 40

    S

    Saccharum officinarum L, POACEAE, 56

    Senna siamea (Lam.) H. S. Irwin & Barneby CAESALPINIACEAE, xvii, 4, 6, 48, 60,

    62, 75, 76, 77, 156, 184

    Senna spectabilis (Lam.) H. S. Irwin & Barneby CAESALPINIACEAE, 4

    Sesbania, FABACEAE, 34, 184

    Sesbania grandiflora (L.) Pers. FABACEAE, 32

    Sesbania sesban (L.) Merrill FABACEAE, 34

    Symphonia globulifera L. f, CLUSIACEAE, 40, 48, 52

    Syzigium guineense (Willd.) DC. var. littorale, MYRTACEAE, 40, 56

    T

    Tamarindus indica L. CAESALPINIACEAE, 39,

    Tectona grandis L. f., VERBENACEAE, 48, 60, 194

    Terminalia glaucescens Planch. ex Benth. COMBRETACEAE, 39

    U

    Uapaca togoensis Pax EUPHORBIACEAE, 39, 40

    V

    Vitellaria paradoxa Gaertn. f. SAPOTACEAE, 38

    Vitex doniana Sweet., VERBENACEAE, 48, 53

    Z

    Zea mays L. POACEAE, i, 2, 21, 207

    Annexe 6 : Article paru dans le Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin 30, pp. 18-36

    Etude de l'évolution des sols sous Acacia auriculiformis (Cunn.
    A) et caractérisation de la matière organique de l'espèce dans
    trois stations forestières dans le sud du Bénin

    Georges A. AGBAHUNGBA1, et Ayémou ASSA 2

    Résumé

    L'évolution des éléments physico-chimiques des sols sous Acacia auriculiformis a été étudiée sur trois stations forestières dans le Sud du Bénin. L'évolution des sols sous les plantations d'âges variés (0, 5, 8, 11, 18 ans), de A. auriculiformis est perceptible en ce qui concerne la matière organique du sol et l'azote total pour les horizons de surface. La minéralisation a porté sur la teneur en matière organique du sol de la station de Pahou de 0,58 % (clairière), à 2,66 % (plantation de 18 ans). La litière à Pahou, sous les plantations de 8 ans d'âge est évaluée à 41 130 kg/ha de matière sèche avec une teneur en azote total de 403 kg/ha pouvant être libérée progressivement. Des essais de décomposition utilisant des sacs à litière dans les trois stations forestières à Pahou (sol ferrugineux tropical), Sèmè (sol minéral brut) et Ouèdo (sol ferrallitique), ont permis de classer par ordre d'importance les facteurs qui agissent sur la minéralisation du substrat de A. auriculiformis comme suit : Enfouissement > Station > Ombrage. De faibles taux de décomposition ayant été signalés comme un handicap de A. auriculiformis pour la libération des éléments nutritifs dans les tests de criblage des espèces agroforestières, l'enfouissement, la station, l'ombrage sont des facteurs sur lesquels il faut agir pour augmenter ou réduire le taux de décomposition du substrat de cette espèce. On observe que la constante de décomposition (K) de A. auriculiformis sur les sols ferrugineux (Pahou) est supérieur à K sur les sols du cordon littoral (Sèmè). Les valeurs de K évoluent selon le traitement de 0,009 à 0,015 K/jour pour Pahou et de 0,005 à 0,009 K/jour pour Sèmè dans un essai de 90 jours. L'effet de l'ombrage sur la décomposition du substrat de A. auriculiformis n'est pas significatif.

    Mots clés : évolution des sols, Acacia auriculiformis, matière organique, taux de décomposition, Bénin. Abstract

    Study of soil evolution under Acacia auriculiformis and organic matter characterization of this species on three forest stations in south Benin. Studies have been done on both soil organic matter and total nitrogen dynamics under A. auriculiformis stands of Pahou forest station in the south of Bénin. The experiment was conducted from September 1998 to February 1999. Results showed significant increasing in both soil organic matter (SOM) and total nitrogen in relation with plantation age. Increase in SOM ranged from 0.58 per cent for natural vegetation to 2.66 per cent under 18 years stand. A. auriculiformis litter characterisation in an eight years old stand showed higher litter accumulation up to 41.13 tons of dry weight per hectare. Total nitrogen content of this litter was estimated up to 403 kg/ha. The decomposition of A. auriculiformis fresh leaves using litter back (method) was also done on three forests stations of the same region in Bénin. Incorporated leaves decomposed faster than surface application. Soil type affected decomposition rate, therefore decomposition rate constant significantly. Tropical ferrugineous soil decomposed A. auriculiformis fresh leaves faster than coastal sandy soil environment. Shade has no significant effect.

    Key words : soil organic matter, nitrogen, Acacia auriculiformis, decomposition rate, South-Benin.

    Introduction

    La dégradation des sols, avec ses corollaires de baisse de fertilité et de

    chutes drastiques de rendement, constitue de nos jours une préoccupation majeure au Bénin. Le phénomène se trouve sans cesse amplifié par la pression

    1 Institut National des Recherches Agricoles du Bénin, 01 BP. 884 Cotonou, Bénin. E-mail :

    2 Université de Cocody-Abidjan, Côte d'Ivoire. E-mail : ayemou.assa@csrs.ci

    démographique et la quasi-disparition de la jachère naturelle des pratiques culturales.

    Les principaux sols représentés au Bénin sont les sols ferrallitiques, les sols ferrugineux tropicaux, les sols minéraux bruts et les vertisols. Les deux premiers types de sol, les plus importants, s'étendent surtout dans les zones de production du palmier à huile et du coton. Ils représentent 89 % de la superficie totale du pays. Leur caractéristique principale est qu'ils sont pour la plupart très appauvris. En effet, l'argile dominante dans ces sols est la kaolinite (argile de type 1:1), une argile pauvre. La matière organique constitue alors la base de la fertilité desdits sols.

    Dans le Sud du Bénin, les sols qui abritent le projet du gouvernement intitulé «Plantation de Bois de Feu» (2500 ha), et les cocoteraies de la région littorale du Bénin (plus de 125 000 ha), sont très pauvres. La présente étude a donc pour objectif global, le relèvement de leur fertilité par l'utilisation de la litière produite par les plantations de A. auriculiformis. Les objectifs spécifiques de l'étude sont les suivants :

    - évaluer l'évolution des paramètres physiques et chimiques des sols sous Acacia auriculiformis.

    - caractériser la biomasse de Acacia auriculiformis sur les trois grands types de sols du Bénin.

    Cadre de l'étude

    Situation géographique

    Le Bénin est un pays de l'Afrique de l'Ouest au Sud du Sahara, localisé entre les parallèles 6° 30' et 12° 30' de latitude Nord d'une part, et les méridiens 1° et 3° 40' de longitude Est, d'autre part. Situé

    entre le Togo et le Nigeria, il fait frontière avec le Niger et le Burkina Faso au Nord et sa partie sud s'ouvre sur l'Océan Atlantique. Couloir étroit reliant le golfe de Guinée au Sahel, il couvre une superficie de 112 622 km2 . Sa population est d'environ 6 000 000 habitants avec un taux de croissance de plus de 3 % depuis 1990 (INSAE,1995).

    Les présents travaux ont été effectués au Sud du Bénin (zone d'étude) où se situent les trois stations forestières.

    Climat

    Le climat est subéquatorial, de type soudano-guinéen, à deux saisons de pluies et deux saisons sèches (de durées inégales et alternées au cours de l'année, ou plus précisément), un climat de type "côtier dahoméen" (Volkoff et Willaime, 1965), pour le littoral et le Sub-littoral jusqu'au parallèle d'Abomey (7° - 10°).

    Une grande saison pluvieuse

    s'étalant de mi-mars à mi-juillet, est suivie par une petite saison sèche allant jusqu'à mi-septembre. La petite saison des pluies débute alors pour céder place à la grande saison sèche de mi-novembre à mi-mars.

    La pluviométrie moyenne dans le Sud-Bénin est de 1100 mm d'eau par an. Les trois stations couvertes par les travaux présentent les moyennes suivantes, calculées sur les 20 dernières années :

    - Pahou : 944 mm en 56 journées de pluies ;

    - Sèmè :1470 mm en 73 journées de pluies ;

    - Ouèdo : 1127 mm d'eau en 60 journées de pluies (station d'Agonkanmey).

    Les variations annuelles et

    journalières de température sont faibles. Les températures moyennes journalières oscillent entre 22°C et 33°C. La moyenne annuelle est de 27°C. Les températures les plus basses s'observent au mois de juillet et août (20°C - 23°C), et les plus élevées au mois de février ou mars (32°C - 33 °C).

    L'humidité relative ou hygrométrie est partout assez élevée pendant toute l'année et proche des valeurs 84 % à Sèmè et 80 % à Pahou et à Ouèdo.

    Géomorphologie et types de sol

    Le Sud du Bénin est sur un bassin sédimentaire côtier ouest africain, s'étendant du Nigeria au Ghana. La topographie est assez plane avec des pentes inférieures à 1 %. Les grandes unités de sols rencontrées sur le site forestier de Sèmè, sur ce bassin sédimentaire sont les sols minéraux bruts et les sols ferrugineux tropicaux dans les zones de transition ; avec une proportion importante de sables grossiers. Ces sols sont de sables grossiers, extrêmement pauvres en bases, en azote et en phosphore (Zech & Kaupenjohann, 1985).

    Sur des dépôts anciens du Cordon littoral, la station forestière de Pahou est sur sables jaunes à texture moyenne, avec ou sans phénomène d'hydromorphie.

    Ouèdo est le troisième site

    expérimental. Il est situé sur le plateau de terre de barre au nord de Pahou. Il s'agit ici de sols ferrallitiques faiblement desaturés, appauvris en argile dans la partie supérieure. Formée sur les dépôts sabloargileux du "continental terminal, la terre de barre est considérée comme un sol ferrallitique par les pédologues (Volkoff et

    Willaime, 1976), et comme une formation géologique par les géologues (Houessou, 1974). Elles sont formées sur les dépôts sablo-argileux du continental terminal (fin tertiaire).

    Végétation

    Elle est caractéristique pour chacune des stations. Bien que l'ensemble des stations concernées par l'étude se situent dans la région littorale et sub-littorale, le botaniste peut y distinguer successivement :

    - à Sèmè, une végétation rase et clairsemée, formée essentiellement d'halophytes comme Cyperus maritimus, Ipomea spp sur le cordon littoral fonctionnel. A l'arrière plan, un « bush », prélittoral formé de ligneux fonctionnel buissonnant comme Chrysobalanus orbicularis et quelques lianes, comme Passiflora faetida. Cette végétation a presque partout disparu .

    - à Pahou, sur le cordon ancien et sur les sables jaunes, la végétation climacique est une forêt arbustive à Lophira lanceolata. Cette espèce est la plus abondante. Selon Descoings (1971), elle forme par endroits une formation simple, unistrate arbustive haute, avec quelques arbres bas, claire, et serrée. Les espèces éparses en association avec Lophira lanceolata sont : Chrysobalanus ellipticus, Symphonia globulifera, Borassus aethiopum et quelques espèces zoochores comme Vitex doniana, Parkia biglobosa (Paradis, de Souza & Houngnon, 1978).

    - à Ouèdo : on peut distinguer des formations végétales du plateau de

    terre de barre au Nord du cordon ancien sur le continental terminal.

    Activités humaines

    La station de Sèmè sur le cordon littoral récent abrite surtout des plantations de Casuarina equisetifolia, Acacia auriculiformis, Eucalyptus camaldulensis, Cocos nucifera et dans les zones basses temporairement inondées, Melaleuca leucodendron exploitée pour la production d'une huile essentielle pour la pharmacie. En dehors de la zone de la réserve forestière d'Etat, les populations cultivent le manioc, la canne à sucre et la tomate et installent des plantations d'anacardier.

    Le site de Pahou sur sols ferrugineux tropicaux, avec une végétation originelle monospécifique à Lophira lanceolata, est remplacée aujourd'hui en grande partie par des plantations de A. auriculiformis sur toute la station forestière.

    Les régions de terre de barre témoignent d'une occupation humaine très ancienne et la jachère naturelle presque partout disparue (Aubreville, 1937 ;

    Mondjannagni, 1977). Ouèdo n'est maintenant qu'une forêt plantée de main d'homme en terme forestier. On y rencontre Tectona grandis, Acacia auriculiformis, et dans les environs hors de la station forestière, Elaeis guineensis. Les populations riveraines s'adonnent aussi à la culture du manioc et du maïs.

    Matériel et méthodes

    Matériel

    Matériel végétal

    Le matériel végétal pour les essais de décomposition, est constitué des parties aériennes de A. auriculiformis et surtout des feuilles fraîches récoltées la veille de l'implantation de l'essai. Les semences ayant servi à l'établissement des plantations cadres des essais, proviennent de Cirad-Forêt (France), et ont été introduites au Bénin en 1979.

    Autres matériels

    Des sacs de décomposition ou sacs à litière en fibre de verre ont été utilisés.

    Les plantations de A. Auriculiformis d'âges variés, installées par le projet `'Plantation de Bois de Feu dans le SudBénin» ont servi de cadre aux présentes études.

    Méthodologie

    Evaluation de l'évolution des paramètres physico-chimiques sous Acacia auriculiformis

    Le dispositif pour l'étude de

    l'évolution des sols sous A. auriculiformis a été limité à la seule station forestière de Pahou pour plusieurs raisons. Les unités de sol dominant, sols ferrugineux tropicaux y sont relativement homogènes, suivant le sondage à la tarière. De plus, les plantations qui s'y trouvent sont d'âges variés (0 an, 5 ans, 8 ans, 11 ans et 18 ans), permettant de suivre leur évolution dans l'espace et dans le temps.

    Après la description des sols, un prélèvement d'échantillon de sol est fait pour les analyses physiques et chimiques au laboratoire.

    La granulométrie a été déterminée par sédimentation et tamisage, puis par densimétrie (hydromètre ASTM 152 H) : 5 fractions. Les textures ont été définies à partir des résultats d'analyses granulométriques et le triangle textural. Le

    carbone a été déterminé par la méthode de Walkley et Black et l'azote total par la méthode semi-micro Kjeldahl. Le pH (eau 1/2,5), et le pH (KCl 1/2,5) sont déterminés au pH-mètre. Les bases échangeables (Ca2+ ,Mg2+, K+, Na+), ont été analysées au spectrophotomètre d'absorption atomique. La capacité d'échange cationique a été déterminée par la méthode à l'acétate d'ammonium à pH 7.

    Caractérisation de la biomasse de A. auriculiformis

    Evaluation de la litiere

    Pour l'évaluation de la litière sous les plantations, des carrés de densité ont été posés à Pahou. Au total, 25 carrés de densité ont été installés systématiquement aux croisements des layons quadrillant un placeau de 50 m X 50 m, délimité dans la parcelle P1-90.

    Décomposition de la matière organique

    fraîche de Acacia auriculiformis

    Pour l'étude de la décomposition de la matière organique fraîche de Acacia auriculiformis, l'essai est multifactoriel avec comme facteurs l'ombrage et la profondeur d'enfouissement. La variable mesurée est la décomposition dans le temps. Ainsi, des sacs à litière de dimension 30 cm x 30 cm en fibre de verre, de mailles 2 mm x 2 mm ont été remplis de feuilles fraîches d'Acacia auriculiformis pesant 45 g équivalent matière sèche. Ils ont été installés sur trois stations forestières du Sud du Bénin (Pahou, Sèmè et Ouèdo), correspondant respectivement aux trois types de sols suivants: sols ferrugineux tropicaux, sols minéraux bruts, sols ferrallitiques.

    Le dispositif observé dans le plan d'expérimentation était de type split-plot.

    La litière dans chaque carré de densité a d'abord été séparée en trois couches :

    - une première couche de substrat relativement intact, constituée de feuilles mortes et autres débris divers ;

    - une couche intermédiaire envahie par
    des filaments mycéliens très denses ;

    - une dernière couche en décomposition plus avancée, avec des turicules et des enchevêtrements de racines fines d'Acacia auriculiformis.

    Chaque couche a été pesée et échantillonnée pour analyse au laboratoire, en vue de déterminer sa composition qualitative et quantitative en azote, potassium, phosphore, magnésium et calcium.

    Sur chaque site, les sacs de décomposition ont été disposés à deux niveaux :

    - en surface (en mode paillis ou mulching),

    - enfouis à 10 cm de profondeur (en mode enfouissement).

    Sur chaque station, le dispositif a été installé ; soit à l'ombre des arbres d'Acacia auriculiformis ; soit dans une clairière à ciel ouvert. Notons qu'à Ouèdo, l'essai a été installé uniquement à ciel-ouvert.

    Outils d'analyses

    Evolution des sols sous A. auriculiformis

    Les résultats de laboratoire sont traités au logiciel type »The SAS System, General Linear Models» pour analyses de variance..

    Les résultats jugés significatifs sont traités au logiciel `'Grapher» version 1.23 pour l'illustration des figures.

    Caractérisation de la matière organique de Acacia auriculiformis

    Les variables mesurées ont été traitées au logiciel `'Genstat 532» pour analyse de variances.

    Le logiciel `'Grapher» version 1.23 a été utilisé pour les figures d'illustration, le calcul des fonctions de tendance et des déterminants R2.

    Résultats et discussion

    Evolution des paramètres physico-

    chimiques des sols sous Acacia auriculiformis

    Les données physiques n'offrent aucune information particulière.

    Au niveau de l'ensemble des paramètres chimiques, le stock organique paraît être l'indicateur de fertilité le plus important pour la station. La valeur la plus élevée est celle de 2,66 % dans la plantation de 18 ans d'âge. Pour réduire ce temps relativement long, il faudrait pouvoir identifier des technologies (épandage ou enfouissement) ; pouvant agir sur le taux de décomposition de la matière organique fraîche tout en tenant compte des facteurs du milieu (station, ombrage).

    Les tendances à l'accroissement observées pour les différents éléments de fertilité des sols peuvent être prometteuses pour la station de Pahou. Mais une fois un état d'équilibre atteint, on observera une stagnation. En effet, les écosystèmes en équilibre ou sous végétation climacique, sont improductifs en ce sens qu'ils forment des systèmes fermés (Wambeke, 1995).

    L'évolution de la matière organique et de l'azote total des horizons de surface des sols sous plantations de Acacia auriculiformis d'âge variés (0, 5, 11 et 18 ans), est perceptible (Tableau 1; Fig.1 et 2). La minéralisation a porté la teneur en matière organique du sol de la station de Pahou, qui est passé de 0,58 % sous clairière à 2,66 % sous plantation âgée de 18 ans.

    Caractérisation de la biomasse de Acacia auriculiformis

    Litière

    La litière à Pahou, sous les plantations de huit ans d'âge est évaluée à 41 130 kg/ha de matière sèche, avec une teneur en azote total de 403 kg/ha pouvant être progressivement libérée. Cette valeur est proche de celle obtenue par Zakra (1997), dans la région du littoral du Sud-Est de la Côte d'Ivoire, avec un potentiel de restitution de 350 kg/ha et 420 kg/ha ; respectivement pour A. auriculiformis et A. mangium après un traitement de recépage tous les quatre ans. Mais la litière à Pahou est pauvre en K (10,08 kg/ha) et Mg (9,3 kg/ha) contre respectivement 38 kg/ha et 25 kg/ha signalés en Côte d'Ivoire. Le rythme de libération de ces éléments au sol sera fonction de deux types de facteurs :

    - les facteurs intrinsèques dépendant de la qualité de la litière, notamment de sa teneur en certains éléments chimiques et biochimiques comme : C, N, lignine, polyphénols, et les rapports C/N, et lignine/azote (Palm et Sanchez, 1991 ; Mulongoy et al., 1993).

    les facteurs extrinsèques relatifs à l'environnement écologique comme la température du sol, l'humidité, et l'activité biologique notamment celle des microorganismes (Van Wankebe, 1995).

    Tableau 1 : Evolution des caractéristiques chimiques des sols de Pahou en fonction de l'âge des parcelles de A. auriculiformis

    Caractéristiques

    Profondeur

    Clairière

    Forêt plantée (âge des parcelles)

    analytiques des sols

    (cm)

    0,58 0,32 0,16 0,06

    0,028 0,016 0,008 0,003

    0,420 0,100 0,080 0,075

    0,035 0,017 0,006 0,006

    1,03 0,32 0,21 0,15

    0,050 0,016 0,011 0,007

    2,66 0,48 0,30 0,04

    0,132 0,024 0,017 0,002

    1,360 0,740 0,130 0,002

    0,0680 0,0320 0,0060 0,0001

    0 - 10 10 - 30 30 - 70 70 - 140

    0 - 10 10 - 30 30 - 70 70 - 140

    Matière organique (%)

    Azote total (%)

    12,23 11,85 11,87 6,08

    12,00 10,60 13,33 12,90

    12,14 11,90 12,25 12,25

    11,61 13,40 11,68 10,00

    11,66 11,66 10,58 11,50

    0 - 10 10 - 30 30 - 70 70 - 140

    Rapport C/N

    5,52 5,30 5,35 5,10

    5,5 5,3 5,9 5,9

    5,25 5,15 5,3 5,35

    4,8 5,4 5,8 5,9

    5,1 5,2 5,8 5,9

    0 - 10 10 - 30 30 - 70 70 - 140

    pH eau (1/2,5)

    4,80 4,55 4,50 4,40

    4,8 4,8 4,7 4,7

    4,8 4,8 4,7 4,7

    4,4 4,5 4,9 5,4

    4,6 4,8 4,7 5,1

    0 - 10 10 - 30 30 - 70 70 - 140

    pH KCl (1/2,5)

    2,10 1,87 2,25 1,55

    2,7 1,9 1,7 2,4

    3,00 2,45 2,85 2,85

    2,90 2,40 0,85 1,25

    3,70 2,05 1,85 1,10

    0 - 10 10 - 30 30 - 70 70 - 140

    Capacité d'échange des cations CEC (meq/100g)

    1,16 0,83 0,70 0,98

    0,88 0,95 0,69 1,20

    1,65 1,09 1,09 0,94

    1,42 1,35 1,15 1,22

    3,46 1,67 1,58 0,90

    0 - 10 10 - 30 30 - 70 70 - 140

    Somme des bases échangeables (meq/100g)

    0,31 0,19 0,17 0,29

    0,27 0,35 0,15 0,36

    0,63 0,34 0,31 0,20

    0,21 0,08 0,04 0,04

    0,58 0,19 0,17 0,17

    0 - 10 10 - 30 30 - 70 70 - 140

    Mg++ meq/100g

    0,130 0,070 0,060 0,045

    0,19 0,12 0,11 0,09

    0,13 0,14 0,09 0,12

    0,20 0,20 0,12 0,13

    0,19 0,15 0,17 0,14

    0 - 10 10 - 30 30 - 70 70 - 140

    K+ meq/100g

    0,070 0,075 0,065 0,085

    0,11 0,07 0,20 0,10

    0,120 0,110 0,110 0,115

    0,07 0,11 0,08 0,08

    0,11 0,27 0,30 0,34

    0 - 10 10 - 30 30 - 70 70 - 140

    Na+ meq/100g

    60,25 47,00 43,00 62,00

    32,59 50,00 41,59 36,00

    57,0 52,5 38,5 32,5

    49 56 - 97

    93,50 81,50 85,40 81,82

    0 - 10 10 - 30 30 - 70 70 - 140

    % V = S/T*100g

    0,67 0,50 0,40 0,56

    0,31 0,41 0,60 0,52

    0,77 0,50 0,58 0,36

    0,94 0,95 0,91 0,96

    2,58 1,06 0,98 0,20

    0 - 10 10 - 30 30 - 70 70 - 140

    Ca++ meq/100g

    0

    5 8 11 18

    P.C. Matiere organique du sol

    2.00

    3.00

    1.00

    LEGENDE

    matière organique du sol R2 = O,8370

    0.00

    0 4 8 12 16 20

    âge de la plantation (ans)

    Figure 1 : Relation entre la matière organique du sol(MOS) et l'âge des arbres des parcelles à Pahou

    0.16

    LEGENDE 26

    N total P.C. R2=0,8285

    Biomasse fraîche Taux de décomposition

    Des études de décomposition effectuées avec des sacs à litière dans les trois stations forestières de Pahou à sols ferrugineux tropicaux, de Sèmè sur les sols minéraux bruts et de Ouèdo à sols ferrallitiques, ont permis d'observer que le facteur de minéralisation le plus important est l'enfouissement (Fig. 3, 4 et 5). Elles montrent de même que la minéralisation varie en fonction de la station (Fig. 4 et 5),

    et subit une très faible influence de l'ombrage (Fig. 3).

    Constantes de décomposition

    On observe également que les K successifs sont plus élevés dans un traitement enfouissement que dans un traitement en mode paillis ou épandage (Fig. 6, 7 et 8). On constate cependant que K sous forêt (ombrage), est peu différent de K dans la clairière de la même station pour la même durée de décomposition (Fig. 6 et 7). Ce dernier résultat semble différent de celui de Jenkinson et Ayanaba (1977), qui observèrent à Ibadan (Nigeria),

    que la minéralisation est plus rapide sous ombrage qu'en pleine lumière.

    A Pahou, le gradient d'humidité du sol entre la forêt et la clairière, ne serait pas aussi important pour induire une différence aussi significative des constantes de décomposition. En effet, la clairière de Pahou, bien que recevant la pleine lumière n'est qu'un petit placeau de moins de 6 ha, au milieu du bloc de plantations P1-90 et P3-90 totalisant 100 ha. Il en est de même pour la clairière à Sèmè.

    La station étant ici confondue avec la classe de sol, on observe que les constantes de décomposition K de A. auriculiformis sur les sols ferrugineux tropicaux (Pahou) sont supérieures aux K de l'espèce sur les sols du cordon littoral (Sèmè) - Fig.8 -, [K évoluant selon le traitement de 0,009 à 0,015 K/jour pour Pahou et de 0,005 à 0,009 K/jour pour Sèmè dans un essais de 90 jours].

    L'effet ombrage sur la constante de décomposition n'est pas significatif.

    50

    40

    s. at.

    m

    C.

    70

    P.

    n stio

    o p m

    co
    é d

    60

    de

    x ta u

    LEGENDE

    sans ombrage surface R2=0,741

    sans ombrage enfoui R2=0,978

    avec ombrage surface R2=0,997

    avec ombrage enfoui R2=0,990

    Bulletin de la recherche agronomique Numéro 30 - Décembre 2000

    90

    80

    20 40 60 80 100 120

    temps de décomposition (Jours)

    Figure 3: Effets ombrage et enfouissement sur les taux moyens de décomposition de A.auriculiformis à Pahou

    at.

    m

    C.

    P.

    n stio

    o p m

    co é d

    de

    xTau

    60

    50

    40

    30

    80

    70

    e ch sè

    LEGENDE

    Pahou surface R2=0,889 Pahou enfoui R2=0,998 Sèmè surface R2=0,596 Sèmè enfoui R2=0,959

    20 40 60 80 100 120

    Temps de décomposition (jours)

    Figure 4: Effets station et enfouissement sur les taux moyens de décomposition de A. auriculiformis à Pahou et Sèmè.

    LEGENDE

    Pahou surface
    R2=0,741

    Pahou enfoui
    R2=0,978

    Sèmè surface
    R2=0,853

    Sèmè enfoui
    R2=0,977

    Ouèdo surface
    R2=0,960

    Ouèdo enfoui
    R2=0,945

    tau( de doccffp.osilicn P.Grret.seche

    60
    40
    20

    100

    80

    0

    20 40 60 80 100 120

    temps de décomposition (jours)

    Figure 5: Décomposition de la matière organique fraîche de Acacia auriculiformis: Effet station (Pahou, Sèmè et Ouèdo) sur les taux de décomposition

    Sans ombrage en surface R2=0,847

    Avec ombrage en surface R2=0,968

    Sans ombrage enfoui R2=0,922

    Avec ombrage enfoui R2=0,996

    Bulletin de la recherche agronomique Numéro 30 - Décembre 2000

    0.03

    0.02

    0.01

    0.01

    K/jour

    0.02

    LEGENDE

    20 40 60 80 100 120

    Jours

    Fig. 6: Effet des facteurs ombrage et enfouissement sur les valeurs
    de la constante K à Pahou

    0.03

    0.02

    0.01

    0.00

    0.02

    I</ Jour

    0.01

    LEGENDE

    Seme sans ombrage surface R20,934 Seme sans ombrage enfoui R20,926 Seme avec ombrage enfoui R20,912 Seme avec ombrage enfoui R20,950 Pahou sans ombrage surface R20,847 Pahou sans ombrage enfoui R20,922 Pahou avec ombrage enfoui R20,996 Pahou avec ombrage surface R20,968

    20 40 60 80 100 120

    temps (jours)

    Figure 7: Effets comparés ombrage et enfouissement sur la constante de décomposition de A.auriculiformis à Pahou et Sèmè

    Pahou surface Pahou enfoui Sèmè surface Sèmè enfoui Ouèdo surface Ouèdo enfoui

    Bulletin de la recherche agronomique Numéro 30 - Décembre 2000

    0.03

    0.02

    0.01

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    0.02

    Wjour

    0.01

    LEGENDE

    20 40 60 80 100 120

    temps de décomposition(jours)

    Figure 8: Effets station et enfouissement sur les valeurs de la constante de décomposition de Acacia auriculiformis à Pahou, Sèmè et Ouèdo

    Conclusion

    L'évolution des sols sous Acacia auriculiformis est perceptible, en ce qui concerne la matière organique du sol et l'azote total pour les horizons de surface.

    Des observations de décomposition utilisant des sacs à litière en fibres de verre dans les trois stations forestières (Pahou, Sèmè et Ouèdo), correspondant respectivement aux sols ferrugineux tropicaux, aux sols minéraux bruts du cordon littoral et aux sols ferralitiques ont permis de classer par ordre d'importance les facteurs de minéralisation du substrat de Acacia auriculiformis testés comme suit : enfouissement > station > ombrage suivant les valeurs déterminées des taux et constantes de décomposition.

    De faibles taux de décomposition étant signalés comme un handicap à l'utilisation de Acacia auriculiformis dans les systèmes de production agroforestiers associant à l'arbre, une culture annuelle de base, les facteurs enfouissement, station et ombrage ont été identifiés pour augmenter ou réduire le taux de décomposition de la matière organique de Acacia auriculiformis. Suivant les valeurs de la constante K. On pourrait classer ainsi qu'il suit les stations ou types de sols ci-après: Pahou > Sèmè.

    Des façons culturales appropriées sont donc à tester suivant les stations et types de pédoclimat pour en ressortir celles qui favoriseraient la gestion efficace de cette biomasse avec une productivité conséquente.

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    Résumé

    L'évolution des paramètres physico-chimiques des sols sous forêts d'Acacia auriculaeformis a montré des corrélations positives entre les teneurs en MOS et l'âge des arbres sur la station de Pahou. L'accroissement en MOS est passé de 0,58 p.c. pour la végétation naturelle à 2,66 p.c. sous des plantations de 18 ans d'âge. Des corrélations positives significatives ont été aussi établies entre certaines caractéristiques physiques et chimiques du sol. La caractérisation de la biomasse d'Acacia auriculaeformis, sur les trois grands types de sols du Bénin a montré, que la teneur moyenne en azote (N total) des émondes est deux fois plus élevée (2,9 p.c.) que celle de la litière (1,5 p.c.) Les sols ferrugineux tropicaux décomposent les émondes d'Acacia auriculaeformis plus vite que les sols minéraux bruts du cordon littoral. L'évaluation des capacités symbiotiques de l'espèce a montré que le nombre de nodules ainsi que leur poids sec par plant sont plus élevés sur les substrats des plantations d'Acacia que sur les sols de la végétation naturelle. En testant les technologies d'exploitation pouvant accroître la vitesse de décomposition de la matière organique et partant l'efficacité du système Acacia - Maïs, il ressort plutôt que l'apport complémentaire d'urée (60 kg.ha-1) a augmenté de 1,2 t.ha-1 le rendement maïs grain (QPM OBATANPA). Dans ce système agroforestier la régénération naturelle d'Acacia auriculaeformis sur les stations forestières du Sud-Bénin a révélé un potentiel séminal édaphique important de l'espèce et en rapport avec le type de sol. Enfin, l'examen au plan socio-économique des modèles agroforestiers vulgarisés a permis de constater que les plantations d'Acacia auriculaeformis gagnent du terrain dans les zones péri urbaines du Sud-Bénin. Les résultats ont montré que l'accroissement des superficies plantées est plus corrélé avec les besoins de sécurisation foncière. Pour certaines des technologies proposées, les planteurs les ont d'abord adaptées à leurs besoins avant leur adoption.

    Mots clés : Agroforesterie, fertilité, maïs, plantation, Sud-Bénin. Abstract

    Acacia auriculaeformis (Cunn. A.) ex Benth. (Mimosaceae) organic matter dynamic and organic and inorganic fertilizer influence in maize : Zea mays L. (Poaceae) based systems in southern Bénin.

    Under Acacia auriculaeformis plantations of Pahou forest station in the South of Bénin, significant increasing in both soil organic matter (SOM) and total Nitrogen in relation with plantation age ranged from 0.58 per cent for natural vegetation to 2.66 per cent under 18 years stands. Increase in SOM content was highly correlated with soil physical properties (soil texture, silt+loam) and soil chemical means characteristics such as SCE, CEC, Ca++.. Acacia auriculaeformis leaf litter characterised for there agro chemical concentrations indicated that pruning nitrogen concentration (2.9 p.c.) was twice higher than litter biomass nitrogen concentration (1.5 p.c.) . Fresh leaves decomposition rate and half-life study showed: Tropical ferrugineous soil decomposed Acacia auriculaeformis faster to release nutrients than coastal sandy soil environnement. Tillage improved decomposition rate than mulching treatement did. Acacia auriculaeformis nitrogen fixation potential on three soils types was investigated in green house experiment. Nodule numbers and nodule weigh were rather sensitive to soil from Acacia plantations. At Ouèdo site, terre de barre: urea higher rate (60 kg.ha-1) showed increase in yield (1.2 t.ha-1) of QPM OBATANPA maize grain compared to urea rate zero ; significant differences had been found between fresh leaves and litter manure ; then between biomass manure management (mulch ) and tillage. On farm research at Zouzouvou, only litter management and urea manure were tested. Responses were more sensitive to urea complementation than litter management. In agroforestry system natural regeneration of Acacia auriculaeformis showed important seed rain potential in relation with soil type. Adoption of this agroforestry based system has been observed gaining in popularity with tree farmers in periurban areas. The study showed that tree planting increasing is in relation with land tenure. Some provided technologies by extension services such as tree density has been adapted by beneficiaries to their own needs before adoption. Therefore technology adoption by population might not be a simple process of adoption.

    Key words: Agroforestry, fertility, maize, plantation, Southern Bénin.






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