Gestion des finances publiques et son impact sur l'évolution de la croissance économique en RDC( Télécharger le fichier original )par Jules KASEYA Université de Lubumbashi - Licence 2011 |
Source : Par nous-mêmes.
Nous allons présenter ici une synthèse des dépenses publiques dans un tableau au cours de notre période d'analyse. Tableau n°01 : Synthèse des
prévisions des dépenses publiques en RD Congo en CDF de
2008 vol. I ; n°10/001 du 25 janvier 2010 vol. I, portant budgets de l'Etat respectivement pour les exercices budgétaires 2006, 2007, 2008, 2009 et2010. De ce qui précède nous constatons qu'en dépit des variations taux de change et de l'inflation, les dépenses publiques sont passées de CDF 1.089.365.970.124 à 5.607.517.614.775 de 2006 à 2010 avec un accroissement de CDF 4.608.151.644.651, accroissement dû à la conjoncture économique, au changement des structures sociales et économiques, aux contraintes de l'évolution internationale dans le pays de pays de 2006 à 2010. Pour mener à bon port sa politique et intervenir efficacement dans la vie économique du pays, l'Etat a besoin des ressources en général et financières en particulier. La partie suivante nous éclaircira davantage à ce sujet. 1.1.4.2. LES RECETTES PUBLIQUESLes recettes publiques ou ressources budgétaires permettent à l'Etat de retrouver les moyens de sa politique afin d'intervenir dans la vie économique et sociale politique du pays pour remplir ses missions. Les ressources du budget de l'Etat sont constituées normalement et en grande partie des ressources provenant de la fiscalité ou des recettes courantes ainsi que des recettes exceptionnelles. Cependant, dans les lignes qui suivront nous développerons sur les différentes catégories des recettes publiques tout en faisant aussi un clin d'ail sur le cas en RD Congo.
Comme nous l'avons mentionné précédemment, il existe deux catégories principales des recettes publiques à savoir :
B.1. RECETTES COURANTES Les recettes courantes de l'Etat comprennent les recettes provenant des impôts, droits, taxes et redevances dus au Trésor Public qui peuvent être suivant le cas soit des recettes fiscales, soit des recettes non fiscales ou soit des recettes parafiscales. 1°. LES RECETTES FISCALES D'une manière générale, les recettes fiscales sont constituées des impôts, des droits et quelques taxes. L'IMPOT D'après Gaston Zege cité par N. Mbumba Nzuzi « l'impôt se définit comme une prestation pécuniaire requise des particuliers par voie d'autorité, à titre définitif et sans contre partie en vue de la couverture des charges publiques » (N.MBUMBA NZUZI, Décembre 2007, p.53). L'impôt « désigne les versements obligatoires que font les agents économiques (ménages et entreprises) au profit du budget de l'Etat et des collectivités locales... La fiscalité est un terme général qui désigne l'ensemble des réglementations concernant les impôts. Le paiement des impôts par les agents économiques (les contribuables) ne donne pas droit à des contre parties directes et immédiates (la redevance TV en France n'est pas un impôt).En revanche, ces agents bénéficient des services publics qui sont fournis gratuitement par la collectivité (éducation, routes, justice, défense, etc.). Les impôts servent donc à financer les charges du budget et des collectivités locales. Tout impôt se caractérise par trois éléments : l'assiette, le taux et le recouvrement. L'assiette de l'impôt désigne la matière imposable, c'est-à-dire les grandeurs économiques (revenus, patrimoine, valeur d'un produit, etc.) servant de base au calcul de l'impôt. Le calcul du montant de l'impôt se fait alors en appliquant un certain pourcentage (le taux de l'impôt) à l'assiette. Lorsque plusieurs taux existent pour des valeurs différentes de l'assiette, ils figurent dans un barème d'imposition » (J-Y. CAPUL et O. GARNIER, 2008, p.222). En somme les recettes des impôts comprennent les impôts directs et les impôts indirects [fiscalité directe et fiscalité indirecte]. Les impôts directs sont des impôts supportés et versés au percepteur ou au fisc par le même agent économique ou contribuable (ménage ou entreprise). Par contre, les impôts indirects sont supportés par certains agents économiques et versés au fisc par d'autres. Autrement dit, les impôts indirects peuvent être répercutés dans les prix des produits étant donné que ce sont les consommateurs finals qui les supportent. Les recettes des impôts comprennent aussi les impôts sur les revenus qui sont des impôts progressifs versés par les personnes physiques sur la totalité de leur revenu qu'elles ont accumulé au cours de l'année. L'impôt sur le revenu, porte sur le revenu net imposable (qui est l'assiette) calculé en faisant la somme de tous les revenus nets (salaires, pensions, bénéfices de l'activité individuelle ou libérale, revenus immobiliers, revenus de l'épargne, etc.). Les impôts comprennent aussi les taxes qui peuvent être rangées parmi les impôts directs ou indirects comme par exemple la taxe sur la valeur ajoutée qui est un impôt portant sur les biens et services consommés et dont la collecte est assurée par les entreprises pour le compte de l'Etat. Il faudra noter que l'impôt sur le revenu entant qu'un impôt progressif, le taux n'est pas unique et fixe néanmoins s'accroît au fur et à mesure de l'augmentation du volume de la matière imposable. En RD Congo, il est perçu également deux types d'impôts qui sont : > Les impôts directs [relevant de la fiscalité directe] : ce type d'impôts présente un caractère de stabilité, moins accidentel et offre un particulier avantage du point de vue finances de l'Etat. De plus, les impôts directs atteignent directement les contribuables, sont perçus directement sur la matière imposable et sont aussi perçus par voie de rôle. De façon synthétique voyons le tableau ci-après : Tableau n°2 : Impôts (Contributions) direct(e)s
> Les impôts indirects [relevant de la fiscalité indirecte] : leur perception est plus facile et moins couteuse pour l'Etat, sont des types d'impôt dans lesquels le contribuable n'est qu'un intermédiaire capable de rejeter l'impôt sur d'autres contribuables, sont perçus sans établissement de rôle nominatif. Les impôts indirects comprennent trois principaux types d'impôts à savoir :
1.2. CROISSANCE, CROISSANCE ECONOMIQUE
1.2.1. FACTEURS DE LA CROISSANCE
1.2.2. SOURCES DE LA CROISSANCE
1.2.3. SORTES DE LA CROISSANCE
1°. Croissance équilibrée : est synonyme de croissance régulière à un taux maximum.
des biens supplémentaires produits par l'accroissement de la capacité que constituent l'investissement : Effet de capacité). La condition de la croissance équilibrée s'écrit : AI/I=S. (II) de production des biens de consommation. Synonyme (p.535) : modèle bisectoriel de Marx, modèle bi-sectionnel de Marx, modèle à 2 sections productives.
Cependant, il ne faut pas confondre la croissance et l'expansion car l'expansion se caractérise par une augmentation de la production sur une courte période. 1.2.4. MESURE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUEPour mesurer la croissance économique, on utilise comme indicateur de la production, le produit intérieur brut. Dans cette partie, nous allons faire allusion à cet outil qui sert de mesure à la croissance économique tout en donnant également ses limites. 1.2.4.1. LE TAUX DE CROISSANCE DU PIBD'après Jean-Yves Capul et Olivier Garnier, « pour mesurer la croissance économique, on retient comme indicateur de production le produit intérieur brut. La croissance correspond donc au taux de croissance du PIB... >>. Il est calculé comme suit : taux de croissance du PIE consommation des ménages et celles des entreprises) et la consommation publique ; l'investissement privé (investissement des entreprises surtout car les ménages investissements faiblement sinon ils épargnent ou investissement en portefeuille) et l'investissement public. Selon toujours cette optique PIB=FBCF+C+(X-M) oil FBCF : désigne la formation brute du capital fixe ou l'investissement et C : consommation finale ou variation des stocks. 1' Selon l'optique des revenus PIB = W + EBE + Impôts - Subventions Oil : W : Masse salariale EBE : Excédent brut d'exploitation. Il convient également de noter que selon l'optique de la production le PIB se calcule de la façon suivante : PIB = Production Marchande + Production Non Marchande Production Marchande = production des biens et services + droits et taxes à l'importation - production imputée En outre, le déflateur du PIB qui st un indice qui sert à ajuster le PIB en dépit de l'inflation et de la fluctuation du taux de change se calcul comme suit : un PIB élevé et une grande pauvreté par une partie de la population. Une autre limite du taux de croissance tient à des problèmes de mesure. On sait déjà que le PIB ne mesure qu'une partie de la production économique (il exclut une partie de l'économie non officielle [économie informelle])... » (J.-Y. CAPUL et O.GARNIER, 2008, pp.115-116). 1.2.5. CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT« La croissance traduit une augmentation de la production et elle se mesure grâce au PIB (Produit Intérieur Brut). Le développement, en revanche, est un phénomène qualitatif, irréversible et qui ne peut s'observer que sur une très longue période. On peut définir un processus de développement par la combinaison des changements touchant l'ensemble des structures économiques, sociales, culturelles et démographiques. » (J-Y. CAPUL et O. GARNIER, 2008, p.134). Nous comprenons dès lors qu'une nation pour se développer doit pouvoir réaliser une croissance économique condition nécessaire au processus de développement, par contre le développement est également essentiel pour soutenir la croissance. Comme nous l'avons souligné, le développement est un phénomène qualitatif et par conséquent qu'on ne sait pas quantifier afin d'apprécier l'amélioration ou non du niveau de vie des populations. Comme le PIB fait partie des indicateurs de richesses, ainsi pour des inégalités de développement entre les pays il a été mise en place des indicateurs de niveau de vie, dont récemment le programme des nations Unies pour le développement (PNUD) a proposé deux autres indicateurs : l'indicateur de développement humain (IDH) et l'indicateur de pauvreté Humaine. « L'indicateur de développement humain est un indicateur composite (compris entre 0 et 1) ayant pour objectif de refléter trois aspects du développement économique et social d'un pays : espérance de vie à la naissance, le degré d'éducation (mesuré par le taux d'alphabétisation des adultes et la moyenne d'années d'études) et le PIB réel par habitant... En 1997, le PNUD a proposé un nouvel indicateur, l'indicateur de pauvreté humaine (IPH) fondé sur trois éléments : l'espérance de vie, le niveau d'éducation et les conditions de vie, mesurées à partir de 3 variables : l'accès au service de santé, l'accès à l'eau potable et la part des enfants de moins de 5 ans victimes de malnutrition. L'IPH, qui existe aussi pour les pays développés (IPH-2 mesurant l'exclusion sociale), complète l'IDH car l'amélioration de ce dernier peut cacher une répartition inégale des progrès réalisés ou la persistance des zones de pauvreté » (J-Y. CAPUL et O. GARNIER, 2008, pp. 135-136). Comme nous avons pu le constater, le développement encourage et soutient la croissance en créant des conditions favorables à l'activité économique, notamment à travers les nombreux effets externes positifs qui apparaissent dans la société (création d'emploi, préservation de l'environnement, etc.). En outre, une nation pour se développer a besoin d'une croissance économique qui soit saine et propre. 1.3. FINANCES PUBLIQUES ET CROISSANCE ECONOMIQUEDans cette partie nous parlerons sur la gestion des finances publiques et la croissance économique d'une part et le rôle des finances publiques sur la croissance et le développement. 1.3.1. LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES ET LA CROISSANCEECONOMIQUELes investissements privés à eux seuls ne suffisent pas pour engendrer la croissance économique dans un pays. Encore faudra-t-il qu'il y ait aussi des investissements publics. Cependant, ces investissements publics pour se réaliser nécessitent des ressources en général et ressources financières en particulier qui proviendront des impôts, taxes, droits de douane, redevances, etc. Par ailleurs, ces fonds publics pour financer des investissements nécessitent qu'elles soient gérer de manière efficace par différents gestionnaire des fonds publics. 1.3.2. ROLE DES FINANCES PUBLIQUES SUR LA CROISSANCE ET LEDEVELOPPEMENTLes finances publiques permettent non seulement à l'Etat d'intervenir dans la vie économique du pays, mais également à travers les investissements publics de l'État de participer aux activités de production qui, à côté des investissements privés peuvent engendrer la croissance économique. De plus, l'importance de l'effet des finances publiques peut être perçue sur l'équation de la demande globale à travers laquelle dès lors que l'Etat augmente le niveau de ses dépenses (G), le volume du PIB croit également. Ainsi, du fait que le développement suppose l'existence de la croissance, nous voyons qu'à travers les finances publiques plus spécifiquement les dépenses d'investissement de l'État, celui-ci peut participer à la croissance et cela débouche au développement socio économique du pays. Ainsi donc, les finances publiques constituent une matière vaste et complexe, néanmoins nous avons essayé de donner l'essentiel sur les notions de base là-dessus. La croissance économique est une condition essentielle au processus de développement qui est un ensemble des transformations techniques, sociales et culturelles permettant l'apparition et le soutien durable de la croissance économique ainsi que l'amélioration des conditions de vie des populations. En effet, les finances publiques peuvent dès lorsqu'il y a des investissements publics qui, à côté des investissements privés dans le cadre des Partenariats Publics- Privés engendrer la croissance économique. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES DU PREMIER CHAPITRE
CHAPITRE 2ème : ANALYSE CRITIQUE DES BUDGETS DE
L'ÉTAT ET DES
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N° |
ROUTES, VOIES FERREES ET NAVIGABLES |
DISTANCES |
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01 |
Routes d'intérêt national |
58385 kilomètres |
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02 |
Routes d'intérêt local |
86615 kilomètres |
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03 |
Ponts |
1965 kilomètres |
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04 |
Voies Ferrées |
5033 kilomètres |
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05 |
Voies Navigables |
16238 kilomètres |
|||
N° |
PORTS FLUVIAUX |
SOCIETE |
|||
01 |
Port de Kinshasa |
ONATRA |
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02 |
Port d'Ilebo |
SNCC |
|||
03 |
Port de Kalemie |
SNCC |
|||
04 |
Port de Kisangani |
ONATRA |
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05 |
Port de Mbandaka |
ONATRA |
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06 |
Ports d'Ubundu et de Kindu |
ONATRA |
|||
N° |
PORTS MARITIMES |
SOCIETE |
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01 |
Port de Banana |
ONATRA |
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02 |
Port de Boma |
ONATRA |
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03 |
Port de Matadi |
ONATRA |
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N° |
AEROPORTS ET AERODROMES |
DISTANCES |
|||
01 |
Aéroports et aérodromes |
270kilomètres |
|||
02 |
Aéroports et pistes goudronnées |
24kilomètres |
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03 |
Aéroports et aérodromes non goudronnés |
205kilomètres |
Source : Elaboré par nous-mêmes sur base du DSCRP in Economie de la République Démocratique du Congo, FMI, 2006.
Outre ses différentes ressources et richesses naturelles, la République Démocratique du Congo possède également d'importantes Ressources humaines avec une population estimée à « 62 636 000 d'habitants en 2007 avec une espérance de vie de 46,5 ans » (BAfD/OCDE, 2008, p.c.) ; répartit en 500 ethnies environ.
« Malgré ses immenses ressources naturelles, la RDC reste l'un des pays les pauvres d'Afrique. Plus de 75% de la population vivait avec moins d'un dollar par jour en 2005 et moins de 20% des habitants avaient un accès régulier à l'eau et à l'électricité. Selon le rapport 2006 sur le développement humain, la RDC est classée 167è sur 177 avec un revenu national par habitant à la parité des pouvoirs d'achat de 705 dollars par an, loin derrière la République du Congo voisine (140èsur 177), pourtant également frappée récemment par la guerre. Environ 1 200 personnes, dont la moitié est des enfants, meurent chaque jour en RDC en raison de la violence, des maladies et de la malnutrition. La RDC serait aussi le pays qui abrite le plus d'enfants soldats au monde...Au niveau du genre, la femme congolaise assure de plus en plus le rôle de chef de familles nombreuses avec les décès des conjoints à cause du VIH/Sida ou des conflits armés....
Dans le secteur de la santé, la situation reste dramatique. En 2005, la stratégie de réforme et de reconstruction du ministère de la santé, appuyée par les bailleurs de fonds internationaux, prévoyait un cout de 3 dollars par an et par habitant, bien moins que le niveau de dépense de 15 à 26 dollars par an et par habitant recommandé par la Banque Mondiale...
Dans le domaine de l'éducation, le taux de scolarisation va en baissant. Dans le primaire, il est passé de 54% en 1990/91 à 33% en 2000/01. Dans le secondaire, ce taux ne dépassait pas 12% en 2000/01. Selon les chiffres d'Amnesty International, seulement 29% des enfants iraient jusqu'au bout de l'école primaire et 4,7 millions de jeunes enfants (2,5 millions de filles) ne seraient pas scolarisés. L'église catholique serait responsable de 80% des écoles primaires et 60% des écoles secondaires, essentiellement en raison de l'effondrement du système public » (BAfD/OCDE, 2007, pp.241-242).
Il faut noter que la situation socioculturelle du pays essaye de s'améliorer petit à petit, mais elle est beaucoup plus fragilisée par la pauvreté et les conflits armés surtout à l'Est du pays. Environ 450 dialectes sont parlés avec 4 langues nationales et le Français comme langue officielle.
Un budget en tant que tel est une prévision bien détaillée des recettes et des recettes d'un agent économique (ménages, entreprises, État) pour une période de temps bien déterminée et généralement courte. Nous donnerons les notions de base sur le budget et particulièrement celui de l'État, nous décrirons les différentes phases d'élaboration, du vote d'exécution et de contrôle du budget de l'État tout en effectuant également une analyse critique et synthétique à l'aide des données chiffrées des budgets de l'État Congolais.
Etymologiquement « le budget est un mot d'origine anglo-saxonne, budjet venant de l'ancien français : bougette, qui désigne une petite bourse. Dès l'origine, le budget est le moyen mis au service du pouvoir pour appliquer sa politique. Le sac du roi renfermait l'argent nécessaire aux dépenses publiques. Il exprime un équilibre entre le pouvoir politique et la notion conçue initialement presque exclusivement comme source des revenus de l'État ». (C. BIGAUT, 1995, p.7).
A. Définitions et approches théoriques du budget
Le budget est défini par Menard LOUIS cité par J. TURBINE comme « l'expression financière d'un programme d'action envisagé par une période donnée. Le budget est établi en vue de planifier l'exploitation future de contrôler à posteriori les résultats obtenus ». (J. TUBRBINE) et Al, WWW.managementculturel.com, p.1).
Le budget de l'État est défini comme « un document retraçant l'ensemble des recettes et des dépenses de l'État pour une année civile (du 1er janvier au 31 décembre). Ce budget concerne l'État au sens strict, c'est-à-dire les administrations de l'État (les ministères). Sont exclues du budget de l'État les ressources et les dépenses des collectives locales (régions, département et communes) ainsi que celles des organismes sociaux ». (J-Y. CAPUL et O. GARNIER, 2008, p.26).
Le budget « est l'acte par lequel sont prévues et autorisées les recettes et les dépenses annuelles de l'Etat ou des autres services que les lois assujettissent aux mêmes règles (paragraphe 1, Article 5 du décret du 31 Mai 1862 en France.)... Le budget de l'Etat prévoit et autorise en la forme législative des charges et les ressources de l'Etat. Il est arrêté par le parlement dans la loi de finances qui traduit les objectifs économiques et financiers du gouvernement (paragraphe 2, Article 1er du décret organique du 19 juin 1956) » (C. BIGAUT, 1995, p.25).
Or, comme nous le constaterons dans ce travail, les recettes et dépenses des collectivités locales (provinces voire districts et territoires, chefferies et collectivités) sont aussi intégrées au budget de l'État en République Démocratique du Congo.
B. Caractéristiques du budget
Le budget d'après Christian Bigaut « n'est pas un document comme les autres. Sa présentation, son contenu, sa procédure d'adoption résultent de sa quadruple facette : historique, économique, juridique et politique ». (C. BIGAUT, 1995, p.7).
De part sa facette historique, « le budget (de l'Etat) est synonyme des moyens [financiers] mis à la disposition du pouvoir pour appliquer sa politique...Dans sa facette économique, le budget de l'État dans la conception classique des finances publiques avait un triple caractère :
· Un budget neutre : l'ordre économique ne doit pas être troublé et inquiété par des initiatives Étatiques.
· Un budget improductif : le budget se limitait à couvrir les dépenses publiques de fonctionnement seulement.
· Un budget équilibré : les dépenses publiques et les recettes publiques doivent s'équivaloir. Autrement dit, l'État ne doit pas dépenser plus qu'ils ne perçoivent et mobilisent des recettes. Progressivement, avec la conception moderne des finances publiques, on a assigné une triple mission au budget au lendemain de la 1ère guerre mondiale et après la 1ère guerre mondiale :
o Une mission de la vie économique,
o Une mission d'allocation des ressources,
o Une mission de redistribution.
Cela conduit aux facteurs qui expliquent l'extension du rôle de l'État et par là, l'accroissement de la dépense publique dont plusieurs dont différents thèses ont été soutenues (la « loi » de Wagner, la thèse de Peacock et Wiseman, la thèse marxiste) dont notamment, d'après la thèse Keynésienne, « le budget est un instrument essentiel de la politique conjoncturelles. Keynes, en 1936, dans sa Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, a conféré aux opérations budgétaires une importance particulière en faisant l'instrument privilégié des pouvoirs publics pour assurer la régulation économique globale.
Le raisonnement de Keynes repose sur l'idée selon laquelle l'économie d'un pays peut connaître un état d'équilibre économique caractérisé par le sous-emploi :le plein emploi, loin d'être obtenu naturellement et automatiquement comme le croyait les économistes classiques doit être constamment recherché par l'intervention des pouvoirs publics, en particulier au moyen du budget de l'État ». (C. BUGAUT, 1995, p.13).
Dans la facette juridique du budget de l'État, « l'évolution de la mission que l'État s'est assignée, s'est traduite dans la présentation de la loi des finances avec l'apparition de nomenclatures économiques (classification des dépenses) pour tenter d'apprécier au mieux l'incidence du budget sur les activités économiques de la nation » (C. BIGAUT, 1995, p.15).
Du point de vue de sa facette politique, « le budget (de l'Etat) est l'instrument de l'action gouvernementale. Il est la transcription financière de la réalisation de son programme. Le choix budgétaire de l'État est un choix politique. Le budget réalise la poursuite d'objectifs politiques maisle gouvernement doit rationnaliser ses choix : déterminer des priorités, les
organiser en fonction des calculs et des raisonnements compatibles avec la conjoncture économique et sociale. Cette méthode a fait naître la rationalisation des choix budgétaires. Elu sur un programme politique, le gouvernement souhaite concrétiser les engagements qu'il a pris. Ces engagements se traduisent par une affectation des recettes à certaines dépenses. Le budget constitue l'intermédiaire obligatoire pour atteindre des objectifs ». (C. BIGAUT, 1995, p.17).
C. Fonctions et rôles du budget
Un budget, quel qu'il soit, privé ou de l'État a une double fonction :
· Outil de prévision
· Outil de contrôle
En tant qu'outil de prévision, « le budget sert à :
1' Faire un diagnostic du futur : le budget permet d'établir de façon structurée les données prévisionnelles pour les activités futures,
1' Orienter les décisions : le budget permet de répartir les ressources en fonction des activités prioritaires,
1' Rechercher des fonds : il est l'outil privilégié pour les bailleurs des fonds lors de l'analyse des demandes de subvention et lors du contrôle des dépenses engagées ». (JY.TURBIDE et Al, WWW. Managementculturel.com, pp.5-6).
De ce fait, « le budget est donc un plan écrit qui doit servir d'outil de planification et de suivi. Dans un 1er temps, le budget prévoit les revenus (encaissement ou recettes) et les dépenses (décaissement ou débours) pour une période de temps spécifiée à l'avance. Le budget est l'expression monétaire des objectifs de l'organisation »(J.TURBIDE et Al, WWW.managementculturel.com, p.5).
En tant qu'outil de contrôle, « le budget sert à :
1' Surveiller les opérations et corriger les écarts : le budget est un outil proactif dans la gestion des ressources financières puisqu'il permet de suivre les opérations en temps réel et d'ajuster les dépenses anticipées si nécessaires ;
1' Évaluer les performances : le budget une fois comparé aux données financières réellement encaissées et dépenses pour une activité donnée ou par l'ensemble de celle-
ci, permet d'evaluer un aspect important de la performance : performance financière
de l'organisation » (J.TURBIDE et Al, WWW.managementculturel.com, p.6).
Par consequent, « une fois elabore, le budget sert dans un 2ème temps d'outil de suivi, afin de s'assurer que les previsions de revenus et de coûts soient respectees par chacun des utilisateurs. Le budget ainsi utilise permet une meilleure coordination et un meilleur contrôle des finances de l'entite. Le budget peut aussi servir d'outil de communication et de motivation lorsqu'il est vehicule dans l'entreprise [organisation] comme un element important dans l'operationnalisation de la strategie de l'organisation. Le budget concretise ces projets de l'organisation en les exprimant sous forme de ressources financières » (J.TURBIDE et Al, WWW.managementculturel.com, p.5).
D. Principes du budget de l'État
Pour sa presentation, le budget doit respecter un certain nombre des principes ou règles parmi lesquels nous citons :
· L'annualite budgetaire,
· L'universalite budgetaire,
· L'unite budgetaire,
· La specialite budgetaire,
· L'equilibre budgetaire,
· La publicite budgetaire,
· La sincerite budgetaire.
1°. Le principe de l'annualité budgétaire
Ce principe signifie que « le budget est vote chaque annee et pour une annee par le parlement et qu'il doit être execute dans l'annee par le gouvernement. L'annee budgetaire coïncide en France avec l'annee civile ; certains pays dissocient leur exercice budgetaire de l'annee civile : Japon ou Grande Bretagne (1er Avril), Etats-Unis (1er Octobre)... » (F.CHOUVER, 2008, p.15).
Par ailleurs, en Republique Democratique du Congo comme en France l'annee ou l'exercice budgetaire part du 1er Janvier jusqu'au 31 Decembre.
quinquennal, plan septennal, etc.) et dont la tranche annuelle doit être fixée et déterminée chaque année et présentée au budget relatif à l'année en cours et en cas de crédit provisoire.
2°. Le principe de l'universalité budgétaire
Ce principe insiste d'une part sur la non compensation entre les recettes et les dépenses de manière à ne laisser figurer au budget que le solde net de l'opération ; autrement dit, c'est l'opération ou le produit brut qui doit figurer au budget ; raison pour laquelle ce principe s'appelle aussi comme « principe du produit brut ». D'autre part, sur le non affectation d'une recette à une dépense bien déterminée. Ces non compensations et non affection s'appliquent également lors et pendant l'exécution du budget.
Cependant, « en rendant obligatoire l'inscription au budget de toutes les dépenses et toutes les recettes pour leur montant intégral, la règle (principe) de l'universalité ou du produit brut déjoue toutes les possibilités de camouflage d'opérations budgétaires par des services publics. Cette règle (ce principe) permet une gestion budgétaire sincère. C'est d'ailleurs pour cette raison que la comptabilité publique interdit au comptable des recettes d'effectuer ces dépenses et au comptable des dépenses d'enregistrer les recettes. C'est pour éviter ou éloigner la tentation de procéder à la compensation » (MPIRY BEN OPINE, 2010- 2011, pp 24-25).
Pour mieux comprendre la règle de la non-compensation prenons l'exemple d'un territoire de la RDC à l'instar de Kipushi qui prévoit dans son budget d'acheter un véhicule de transport au cours de l'exercice budgétaire 2010. Ce territoire au titre d'entité administrative décentralisée mobilisée des recettes d'environ CDF 3000 000 alors que le coût d'achat de ce véhicule est évalué à CDF 2700000. Dans la présentation de son budget, le territoire de Kipushi ne peut pas se permettre le droit de compensation en faisant figurer le solde nets à son budget par rapport à cette opération, c'est-à-dire en faisant apparaître comme recettes = CDF 3 000 000 et Dépenses = CDF 2 700 000 ainsi que le solde = 3000000 -- 2700000 = 300000. Par contre, il doit inscrire à son budget dans la rubrique recettes la somme de CDF 3000000 et dans celle des dépenses le montant de CDF 3000000 et ce n'est que le trésor public qui versera la somme requise le moment lors de l'exécution budgétaire au dit territoire.
En effet, eu égard à cette règle de la non-compensation qui milite pour une gestion sincère et
en se fiant aux résultats de nos entretiens avec certains agents des régies financières à
Lubumbashi, nous nous sommes rendus compte qu'un agent percepteur sur trois qui n'est pas
payé au bout d'un certain temps (2 ou 3 mois et même plus) est certain de compenser l'argent des impôts et taxes qu'il perçoit pour le compte du trésor public à ses propres (satisfaction de ses besoins et ceux de siens). Il en découle d'ores déjà non seulement un manque à gagner pour l'État mais également une perte considérable des deniers, en même temps qu'un système infect s'érige.
En outre, la règle de la non-affectation se justifie par les raisons ci-après :
· « L'affectation d'une recette à une dépense est une source de gaspillage des deniers de l'État...
· L'affectation des recettes peut mettre en cause la solidarité nationale.
Exemple : Si les impôts sur les rémunérations étaient destinés à la construction des autoroutes, la plupart des salariés critiqueraient cette décision et demanderaient peut-être plus d'hôpitaux, d'écoles ou de chemin de fer.
D'après P. Lalumière cité par le professeur Mpiry, « si un impôt est affecté à une dépense particulière, chaque citoyen peut, à juste titre, ne vouloir payer que les impôts affects aux dépenses dont il profite directement ». Aujourd'hui, suite à la naissance des budgets annexes et à l'ampleur de la politique interventionniste de l'État, il est admis que certaines ressources soient affectées à des dépenses déterminées. Pour rassurer les souscripteurs d'un emprunt public, l'État peut décider d'affecter à son remboursement les recettes qui proviennent de la consommation du carburant par exemple. Les mandataires de l'État doivent savoir constituer des réserves au cours de la période des vaches grasses » (MPIRY BEN OPINE, 2010-2011, p.25-26).
Dans l'application du non affectation, il faudra distinguer les exceptions relatives au budget général, aux annexes et comptes spéciaux. La règle de la non-affection s'applique au budget général tandis qu'aux annexes et comptes spéciaux, elle applique des mesures dérogatoires surtout à cause du caractère commercial et industriel de leurs bénéficiaires.
3°. Le principe de l'unité budgétaire
D'après ce principe, toutes les recettes et les dépenses de l'État et ses démembrements doivent être conciliées et présentées dans un seul document : le budget de l'État. Selon le professeur Mpiry, « l'intérêt pratique de cette règle [principe] est de rendre le contrôle aisé : il est plus facile de comparer les dépenses et les recettes qui figurent dans un
document unique que lorsqu'elles se trouvent disséminées dans une multitude des documents. Aussi le respect de cette règle [principe] permet d'avoir une vue d'ensemble de la situation financière du pays... Quelles que soient les qualités de cette règle [principe] d'unité budgétaire, elle n'est pas exempte des critiques pertinentes. En effet, aujourd'hui l'État a pris sous sa responsabilité indirecte des activités diverses à caractère industriel et commercial. Leur réalisation s'effectue par l'intermédiaire soit d'organismes publics indépendants de l'État (organismes publics jouissant d'une autonomie financière), soit d'organismes privés agissant en lieu et place du gouvernement. Celui-ci fournit des moyens financiers enregistrés hors du budget général » (MPIRY BEN OPINE, 2010-2011, pp.23-24).
4°. Le principe de la spécialiste budgétaire
Ce principe voudrait que les crédits budgétaires ne soient pas alloués en bloc pour n'importe quel usage d'autant plus qu'ils sont spécifiés en partie ou chapitre. D'après ce principe, chaque chapitre ne doit comporter que des services y afférant, de nature identique tout en excluant de manière catégorique les crédits budgétaires relatifs aux frais de personnel et ceux destinés à l'achat voire l'entretien des matériels.
Pour le professeur Mpiry, « l'objectif est de permettre au parlement d'exercer un contrôle rigoureux sur le gouvernement. De ce fait, le gouvernement doit aussi présenter un budget détaillé laissant voir clairement ses grandes rubriques en recettes qu'en dépenses. Le budget doit laisser apparaître les grandes sources de financement de l'État. Recettes fiscales ; recettes parafiscales, recettes administratives et judiciaire ; les revenus du portefeuille et du domaine de l'État ; les aides et emprunts d'une part, et les dépenses relatives au personnel, au matériel, au remboursement de la dette et la structure des dépenses en capital d'autre part... » (MPIRY BEN OPINE, 2010-2011, pp.26-27).
En observant ce principe, on peut apprécier l'importance ou la taille des sources des recettes publiques de celle attachée à un poste déterminé des dépenses.
5°. Le principe de l'équilibre budgétaire
Au regard de ce principe, le budget de l'État doit être équilibré entre dépenses publiques et recettes publiques. Cette égalité arithmétique est justifiée par le fait que l'État comme tout autre agent économique ne doit dépenser plus qu'il ne gagne et mobilise des revenus. Donc il est tenu de respecter sa droite du budget ou sa contrainte budgétaire comme tout consommateur.
Cependant, ce principe souffre d'exception en cas d'inegalite entre recettes publiques et depenses publiques (DOR). Lorsqu'il n'y a pas egalite entre depenses publiques et recettes publiques, le budget de l'État est en desequilibre et à ce stade 2 cas peuvent se presenter :
· Les depenses superieures aux recettes, on parle du deficit budgetaire.
· Les depenses inferieures aux recettes, on parle d'excedent ou surplus budgetaire.
Par rapport à cette situation (d'equilibre ou de desequilibre) deux tendances s'observent dont l'une opte pour l'equilibre budgetaire au sens strict et l'autre qui tolère un certain seuil du deficit budgetaire.
ü La thèse de l'équilibre budgétaire au sens strict :
Pour les partisans de cette thèse, le deficit du budget de l'État est à eviter parce qu'il peut contraindre l'État (gouvernement) à recourir aux recettes exceptionnelles, à titre illustratif la planche à billet qui peut non seulement l'aider à resoudre ses problèmes mais dont les consequences sont nefastes pour l'economie, à l'endettement qui a des effets nocifs lorsque l'Etat est incapable de rembourser, etc.
ü La thèse du déficit budgétaire systématique :
Selon G. Bakendeja wa Mpungu, cite par le professeur Mpiry « avant de prendre position sur le problème du deficit budgetaire de l'État, nous voulons rappeler qu'à côte de ceux qui s'y opposent farouchement, il y a d'autres qui relativisent en tenant plus compte du niveau de ce deficit à partir d'un certain seuil tolerable. Il s'agit naturellement de ce que l'on appelle doctrine dite du deficit systematique du budget de l'État qui a ete developpee à la fin les annees 1950 par Sir William Beverudge sur base des theories de lord John Maynard Keynes » (MPIRY BEN OPINE, 2010-2011, pp.28-29).
D'après les tenants de la thèse du deficit budgetaire systematique le deficit peut être un moyen de relance economique propice en cas de desequilibre budgetaire par le recours à l'emprunt public ou à d'autres procedes pour soutenir la croissance economique.
· Recourir à l'endettement ou l'emprunt public : cet endettement peut être effectué par le recourt à l'emprunt intérieur (émission des bons de trésor) ou l'emprunt extérieur auprès des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux. Cependant, le recourt à l'endettement pose deux sérieux problèmes surtout dans les pays en développement comme la RD Congo ci-après :
o Le remboursement de la dette car au principal s'ajoute aussi les services de la
dette et éventuellement les arriérés qui, avec le temps sont capitalisés,
o L'affectation de la dette : normalement l'argent emprunté doit êtres orienté
vers les secteurs économiques productifs de l'économie nationale.
· Recourir à la fiscalité : l'État se donne comme objectif de procéder à un recouvrement des arriérés fiscales. Dans ce cas, faudra-t-il que les ménages et les entreprises soient en capacité au risque d'influencer les revenus et les investissements
· Recourir au financement monétaire : recourt du gouvernement en difficulté aux avances de al banque centrale par la planche à billet.
Par contre, en cas d'excédant budgétaire ; le gouvernement ou l'État est en capacité de financement et peut soit prêter les fonds excédentaires, soit procéder à l'achat des équipements pour la production ou soit rembourser ses dettes venant à échéance au bien encore constituer avec ces fonds un fonds souverain.
Pratiquement et d'après le Professeur Bakandeja, « beaucoup de pays ont eu et ont encore des budgets déficitaires surtout en période de crise économique avec en tête les EtatsUnis considérés comme le champion des déficits budgétaires ; mais à partir des années 1995, tous ces pays tendent à revenir à l'équilibre budgétaire car le déficit ne saurait être permanent » (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 1997, p.158).
De plus, la raison est que « le financement de ce déficit devient de plus en plus difficile actuellement suite à la limite, à l'alourdissement fiscal, à la nécessité de limiter les émissions monétaires du trésor afin de maîtriser l'inflation ». (VIVIEN-GARBOVA et WELDULLER cité par MPIRY BEN OPINE, 2010-2011, p.29-30).
Par ailleurs, toujours dans cette optique du déficit budgétaire, le professeur P. Lalumière développe une théorie du budget cyclique en s'inspirant sur les idées Keynésiennes dans ce sens que : « l'économie financière a élaboré la théorie du budget cyclique. La particularité de cette théorie est que l'équilibre budgétaire pourrait être recherché, non pas le cadre de chaque année civile mais au cours d'un cycle économique. On comprendra que les
déficits importants pendant les périodes de récessions économiques seront compensés par des excédants ou surplus enregistrés en période d'expansion économique » (LALUMIERE P. cité par M'PIRI BIN OPIN, 2010-2011, p.30).
« Cette théorie nous offre deux méthodes pour son application :
· La mise en réserve des plus values fiscales dues à certains impôts sensibles à la conjoncture économique réalisée en périodes de croissance pour les injecter dans les circuits économiques en périodes de crise.
· L'amortissement alternatif de la dette publique c'est-à-dire que les remboursements de la dette ne se feront plus à échéances fixes mais en fonction de la conjoncture et du niveau des activités économiques (MOVA SAKANYI. Cité par M'PIRI BIN OPIN, 2010-2011, p.30).
Outre la théorie du budget cyclique, il existe aussi une théorie dite théorie du circuit qui prône ce qui suit : durant la période de crise (provoquée surtout par la guerre ; les dépenses publiques soient financées quasi totalement par le financement monétaire (planche) et pour maîtriser l'inflation qui en découlerait, il faudrait instaurait un contrôle rigoureux des prix suivis d'importants prélèvements fiscaux. Il en résulte donc que l'État injecte la masse monétaire par voie de planche à billet et également par d'importants impôts et taxes prélevés sur les revenus et biens de consommation.
Il convient également de noter qu'il existe différents types de déficit budgétaire parmi lesquels, nous pouvons citer :
· Le déficit public structurel : qui désigne le déficit des administrations corrigé des effets de la conjoncture,
· Le déficit public primaire (ou solde primaire) : qui désigne des administrations publiques hors paiement des intérêts de la dette,
· Le déficit public conjoncturel : lié à l'affaiblissement de l'économie plus précisément de la demande globale suite à la conjoncture.
Il sied de noter qu'il existe une nuance entre l'impasse budgétaire et le déficit budgétaire, dans la mesure où le déficit budgétaire désigne le solde budgétaire négatif ; les dépenses publiques étant supérieures aux recettes publiques. Le solde budgétaire se calcule par la formule suivante :
Solde budgétaire = Recettes publiques -- Dépenses publiques
Alors que l'impasse budgétaire est un déséquilibre budgétaire prévisionnel, très temporaire et déclenché volontairement par les autorités budgétaires pour une cause déterminée et précise.
Comme nous l'avons si bien constaté, le principe d'équilibre budgétaire est indispensable car il est un indicateur d'une gestion budgétaire optimale et se justifie par le fait que l'État comme tout autre agent économique est soumis au respect de sa contrainte budgétaire de façon analogue à un consommateur ordinaire. De plus, les dérogations à ce principe notamment le déficit budgétaire est important et constitue même comme nous le verrons un véritable outil de la politique budgétaire susceptible d'engendrer la croissance économique dans un pays.
6°. Le principe de la Publicité budgétaire
Pour MOVA SAKANYI cité par le professeur MPIRY, « le principe de la publicité budgétaire est un principe mineur car il est de mise pour toute autre loi ». (MPIRY BEN OPINE, 2010-2011, p.31).
Ainsi, le budget de l'État ou loi de finances doit non seulement être votée au parlement mais aussi promulguée par le chef de l'État et rendue disponible au journal officiel de la République. La publication de la loi de finances est indispensable car, comme nous l'avons dit, le budget permet de juger les actions du gouvernement sur base de son programme, il est l'outil privilégié qu'exigent les bailleurs des fonds lors de l'emprunt, il permet d'apprécier la santé financière d'un État, etc.
7°. Le principe de la sincérité budgétaire
En France, ce principe est évoqué de manière récurrente dans certaines décisions du conseil constitutionnel depuis les années 90, légalisé et applicable depuis 2002. Ce principe, d'après François Chouvel « recouvre des exigences différentes selon qu'il s'agit du budget ou des comptes.
· La sincérité du budget : l'article 32 de la loi organique dispose que les lois des finances présentent de façon sincère l'ensemble des ressources et des charges de l'État ; leur sincérité s'apprécie compte tenu des informations disponibles et des prévisions qui peuvent raisonnablement en découler ...
· La sincérité des comptes : l'article 27 (alinéa 3) prévoit que les comptes de l'État doivent être réguliers, sincères et donner une image fidèle de son patrimoine et de sa situation financière. La sincérité est ici comprise dans le sens traditionnel que lui donne la doctrine comptable » (F. CHOUVEL, 2008, pp.29-30).
Malheureusement que ce principe pourtant indispensable pour une gestion transparente des deniers publics n'est pas applicable dans la législation Congolaise moins encore consacrée.
Le budget pour sa présentation exige le respect des principes parmi lesquels nous en avons fait allusion dans cette partie. Toutefois, nous ne pensons pas avoir éclairci toute la lumière sur tous les principes quant à la présentation du budget de l'État néanmoins, ceux auxquels nous avons fait allusion sont des principes fondamentaux, requis pour la présentation du budget d'un État.
E. Typologie des budgets
Pour les entreprises, il existe différents types de budgets dont les principaux
types :
· Budget d'exploitation : revenus totaux-dépenses totales,
· Budget par acticités : revenus de l'activité-dépenses de l'activité,
· Budget selon la classification des coûts : revenus- (coûts variables + coûts fixes),
· Budget d'immobilisation,
· Budget de caisse (budget de trésorerie) : recettes (entrées d'argent)- déboursés
(sorties d'argent) ». (J.TURBIDE et Al, WWW.managementculturel.com, pp.6-7).Pour l'État par contre, nous avons :
· Le Budget Général,
· Le budget pour ordre,
· Le budget des entités administratives décentralisées.
Il faudra signaler ici que le budget fonctionnel, et le budget d'investissement souvent intégrés ou annexés au budget général de l'État.
L'élaboration du budget de l'État relève de la compétence exclusive du pouvoir exécutif dans la mesure où le budget incarne la volonté économico-financière du gouvernement à réaliser son programme d'action lors de son mandat. Dans cette partie nous allons aborder la manière dont est élaboré le budget de l'État jusqu'à la présentation du projet de la loi de finances.
En France, comme auteurs d'élaboration nous trouvons :
· Le ministre des finances placé sous l'autorité du premier ministre « dispose d'une administration spécialisée, dont les directions sont mobilisées par l'élaboration du budget, qu'il s'agisse de la direction du budget, qui est la cheville ouvrière de cette préparation, de la direction de la prévision, de l'INSEE (Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques), de la direction du trésor, de la direction de la comptabilité publique ou de la direction générale des douanes et droits indirects » (F. CHOUVEL, 2008, p.35).
· Le premier ministre qui, d'après François Chouvel, « n'intervient pas dans le processus technique et administratif de préparation du budget, mais c'est lui qui fixe la stratégie budgétaire, à partir des grands choix qui lui sont proposés par le ministre des finances, et qui rend les arbitrages sur les désaccords pouvant opposer le ministre des finances et les ministres dépensiers... » (F.CHOUVEL, 2008, p.35).
Par contre en République Démocratique du Congo, la situation a évolué suivant les régimes politiques. Actuellement, le projet de loi du budget est préparé conjointement par les ministres des finances et du budget qui sont placés sous l'autorité du premier ministre, aidés par la Direction de la Préparation et du Suivi Budgétaire. « Dans la pratique, le ministre des finances se préoccupe très peu de la préparation du budget de l'État ». (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, p.217).
Aux Etats-Unis au contraire, la préparation du budget revient au Président des USA.
La préparation du budget s'effectue en plusieurs étapes qui se déroulement normalement sur les neufs premiers mois de l'année.
A. PHASE PRÉPARATOIRE
a. La programmation pluriannuelle
En France, « la direction du budget réfléchit à l'évolution prévisible de chaque budget ministériel à l'horizon N+3 et à celle des recettes durant cette période. Cette première étape de programmation débouche, en début d'année, sur la rédaction du programme pluriannuel d'évolution des Finances Publiques qui est notifié aux instances communautaires, puis, début mars, d'une note de programmation stratégique » (F. CHOUVEL, 2008, p.36).
En République Démocratique du Congo, cela connait un peu de difficulté dans ce sens que les services chargés d'aider le gouvernement ont de sérieux problèmes de fonctionnement à l'instar l'Institut National des Statistiques qui sont susceptibles de livrer au gouvernement des données économiques indispensables à la programmation pluriannuelle ainsi que les perspectives de croissance, le taux d'inflation pouvant permettre à la direction de préparation et du suivi budgétaire d'élaborer les grandes orientations du futur budget.
b. Le cadrage
Fin janvier, le premier ministre, le ministre des finances (et éventuellement celui du budget dans le cas Congolais) présentent au gouvernement la stratégie d'ensemble en matière des Finances Publiques et l'issue de cette réunion de la présentation, le premier ministre adresse à ses collaborateurs (ministres) une lettre de cadrage qui fixent les principes, normes et orientations en matière des dépenses publiques.
c. L'analyse des perspectives budgétaires Cette analyse s'effectue entre Février et Mars en 3 phases :
· Une phase d'analyse des perspectives budgétaires et des projets de reforme et des économies qui leurs sont associées ;
· L'exercice complémentaire qui consiste dans le fait qu'en France « les ministres du budget et de la reforme de l'État piotent conjointement un exercice complémentaire
portant sur le fonctionnement de l'État en vu d'identifier des mesures permettant de dégager des gains de productivité >> (F.CHOUVEL, 2008, p.37).
En République Démocratique du Congo, nous signalons qu'il n'y a pas un ministère de la reforme de l'État et donc cette phase est inapplicable.
· Les rencontres entre la direction du budget
(préparation et suivi) et les services des différents
ministères pour instruire les demandes de crédits qui seront
intégrés dans les prescriptions de la lettre de
cadrage.
d. Phase de restitution
En Avril, après communication au premier ministre par le ministre de finances (et probablement celui du budget dans le cas de la RD Congo), des éléments relatifs à l'instruction conjointe effectuée, le premier ministre organise d'abord des séances de travail de restitution pour analyser et évaluer les propositions budgétaires relatives au cadrage ; ensuite il adresse à chacun de ses collaborateurs (ministres) une lettre plafond ; et enfin après différentes réunions entre la direction du budget et le services des ministères, on procède à la répartition des crédits budgétaires sur base de plafonds arrêtés.
e. Conférences de gestion publique
Ces conférences, d'après François Chouvel « ont pour objet de finaliser la liste des objectifs et indicateurs du projet de la loi des finances et de fixer les cibles et résultat à atteindre >>. (F. CHOUVEL, 2008, p. 37).
f. Mise au point définitive
« Les mois de juillet-Août sont consacrés à la finalisation des documents à destination du Parlement. Avant qu'il ne soit délibéré en conseil des ministres, le projet de loi de Finances est soumis au conseil d'État qui procède à son examen, du point de vue juridique. Après cet examen et sa délibération en conseil des ministres, le projet est déposé dans la seconde moitié de septembre au bureau de l'Assemblée Nationale >> (F. CHOUVEL, 2008, p.38).
B. L'EVALUATION DU BUDGET DE L'ÉTAT
a. L'évaluation des dépenses publiques :
En France, l'évaluation des dépenses s'effectue de 3 manières :
· D'après l'ancien système des services (Pour d'amples renseignements lire : Loi organique de 1959) ;
· D'après les crédits des missions (Pour d'amples renseignements lire : Loi organique de 2001) ;
· En tenant compte du caractère limitatif des crédits (Pour d'amples renseignements lire : article 9 de la loi organique de 2001).
En revanche, en République Démocratique du Congo, l'évaluation ou la prévision des dépenses publiques se fait au niveau de chaque ministre qui procède à l'évaluation des charges budgétaires relatives aux services qu'il gère et dirige tout en prenant en compte l'hypothèse d'éventuelles augmentations de ces dépenses.
Il faudra noter ici qu'en matières des dépenses en capital ou d'investissements, « le parlement accorde au gouvernement l'autorisation de s'engager pour une dépense globale pluriannuelle : autorisation d'engagement. Dans ce cas, le gouvernement présente le coût global de l'investissement et reçoit l'autorisation d'engager les dépenses à concurrence de ce montant, mais les crédits relatifs à la tranche qui sera exécutée au cours d'une année se trouvent au budget de cette dernière (année) » (MPIRY BEN OPINE, 2010-2011, p.39).
b. Évaluation des recettes
En France, l'évaluation ou la prévision des recettes est effectuée par les services du ministère des finances : la direction générale des impôts et la direction générale des douanes et des droits indirects qui procèdent à des simulations fiscales (car plus de 90% des recettes budgétaires proviennent de la fiscalité) appuyées sur les données économiques fournies par la direction de la prévision. Cependant, ces évaluations connaissent des difficultés dans ce sens qu'elles peuvent être parfois perturbées l'évolution législative en cours d'année, par des évènements aléatoires, ou par la dégradation de la conjoncture économique (pour plus d'informations ; lire avec intérêt : François CHOUVEL, l'essentiel des finances publiques 2008, Gualino Editeur, Paris 2008).
Cependant, la prévision des dépenses publiques pose toute une série des problèmes. Le rendement des impôts ne dépend donc pas de la bonne volonté du ministère des finances. Il est fonction de plusieurs facteurs : politiques, économiques, environnementaux, etc. Les troubles politiques peuvent empêcher le recouvrement des impôts, la baisse des cours des produits exporté et la réduction du volume des importations influencent les recettes attendues des droits de douanes ; une conjoncture économique mauvaise diminue les bénéfices des sociétés industrielles et commerciales, etc. ; et par conséquent les recettes prévues au budget... En effet, compte tenu de toutes ces réalités, il faudrait bien évaluer les recettes publiques. Il existe deux méthodes complémentaires d'évaluation des recettes.
· La règle de la Pénultième année
Qui consiste en une évaluation forfaitaire des recettes sur la base de résultats du dernier budget exécutif au moment où l'on prépare le projet budgétaire. Etant donné que cette préparation intervient lors de l'application de la pénultième du budget par rapport à l'année du budget qu'on élabore.
· Les tantièmes de majoration
Léon Say a introduit en 1882 une correction fondée sur une moyenne arithmétique des augmentations successives de réalisations de cinq dernières années « les tantièmes de majorations ». La méthode consiste à ajouter aux recettes de la pénultième année la moyenne des accroissements qui se sont produits d'une année sur l'autre.
Pour mieux comprendre ces 2 méthodes prenons un exemple concret :
v' Règle de la pénultième : pour prévoir les recettes du budget 2010 en RD Congo, le ministre des finances et celui du budget en juillet 2009 procèderont comme suit : le budget en cours d'exécution est bel et bien celui de 2009 et celui qui est déjà complètement d exécuté est le budget 2008, c'est donc ce dernier (budget 2008) qui servira de référence pour la préparation du budget 2010.
v' Tantièmes de majoration : pour bien comprendre cette méthode analysons à titre illustratif le tableau ci-dessus basé sur les recettes en CDF de 2005 à 2009 pour avoir les prévisions des recettes budgétaires 2010 en RD Congo.
Tableau n°10 : Cas illustratif des Méthodes
de la pénultième année et des tantièmes
de
majoration
Années |
Budgets |
Accroissements |
2005 |
200 |
- |
2006 |
300 |
100 |
2007 |
350 |
50 |
2008 |
450 |
100 |
2009 |
500 |
50 |
Ainsi, on prendra l'accroissement moyen qui est
base de la conjoncture économique présente et immédiate tout en excluant pas le recourt au passé.
Pratiquement, « on évalue les recettes et les dépenses à partir des réalisations des 12 derniers mois connus, ce qui est facilité par les données statistiques et les études économétriques fondées sur les perspectives économiques, à la réalisation éventuelle desquelles sont associées les questions économiques et financières (secrétariat général au budget, secrétariat général aux finances, direction générale des impôts, offices des douanes et accises (DGDA), DGRAD, Banque Centrale du Congo, inspection générale des finances, office de gestion de la dette publique) » (G. BAKANDEJA WA MPUNGU,2006, p.220).
Une fois que le projet de loi finances (ou projet de loi budgétaire) arrive au parlement, elle passe par :
· L'Assemblée Nationale
· Le Sénat
Au niveau du parlement (Assemblée Nationale et Sénat) d'une manière générale, avant de procéder au vote du budget on passe par deux étapes :
· Les discussions au niveau de la commission économique et financière,
· Les débat en plénière.
Selon le Professeur BAKANDEJA, « de façon générale, les commissions économiques et financières des deux chambres jouent un rôle primordial dans l'examen, l'analyse et la discussion du budget, chaque commission est dirigée pars un bureau composé entre autres des membres, d'un président et de deux ou trois rapporteurs, chargés d'étudier les budgets de différents ministères ainsi que les budgets annexes et comptes spéciaux du trésor.
A propos des commissions des finances, il faut préciser que leur rôle est variable et plus ou moins important selon les pays et selon les époques. En tentant compte de la variation dans l'espace, on distingue deux systèmes : le système anglais et le système francoaméricain. En France et aux USA, le budget est d'abord discuté, parfois modifié par la commission avant d'être présenté au parlement. En Grande-Bretagne, il est discuté
directement devant le parlement entier qui se transforme totalement en commission des finances. On parle, dans ce cas du comité de la chambre entière. Chaque commission des finances désigne en son sein des rapporteurs spéciaux chargés d'étudier les budgets des différents ministères, budgets annexes et comptes spéciaux du trésor ». (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, pp.226-227).
Quant aux débats en commission et plénière, il faudra noter que le système congolais s'inspire du système franco-américain avec des particularités justifiées selon le type des régimes politiques en place. Il sied également de noter qu'il existe des multiples atteintes portées à la souveraineté financière du parlement (affaiblissement du pouvoir parlementaire sur les dépenses, les recettes) ; toutefois, le pouvoir budgétaire du parlement varie dans le temps et dans l'espace et qu'une fois que le budget est approuvé par les parlementaires, le budget ou loi des finances promulguée par le président de la République, le parlement peut aussi et encore exercer son pouvoir via l'exécution du budget.
Le processus d'exécution du budget de l'Etat se décompose en plusieurs étapes dont certaines nécessitent l'établissement des actes administratifs et d'autres impliquent une manipulation d'argent. Ainsi, les opérations sont réalisées par 2 catégories d'agent.
Le grand principe de la comptabilité publique dominant l'exécution de la loi des finances est la séparation des ordonnateurs et des comptables ; ce principe a pour objectif traditionnel d'assurer un contrôle de régularité le plus étendu possible de la gestion financière. Il s'étend notamment d'une division organique et fonctionnelle des compétences, renforcée par l'indépendance des autorités et l'incompatibilité des fonctions. Et de là, nous comprenons que les deux principaux agents ou acteurs d'exécution du budget de l'Etat sont les ordonnateurs et les comptables publics.
A. LES ORDONNATEURS
Un ordonnateur « est un décideur au sens où il est l'autorité administrative qui prend la décision de la dépense et ordonne comptable de payer >>. (F.CHOUVEL, 2008, p.67).
Cependant, il existe différentes catégories d'ordonnateurs qui ont chacun une part de responsabilité selon l'étendue de ses pouvoirs.
1°. Les différentes catégories d'ordonnateurs
Parmi les ordonnateurs nous trouvons, « les ministres qui sont des ordonnateurs principaux ; les gouverneurs de province sont des ordonnateurs de province ou ordonnateurs secondaires pour les services déconcentrés des administrations civiles de l'Etat ; pour certaines opérations, des ordonnateurs délégués sont nécessaires parce que les ordonnateurs principaux n'ont pas toujours la possibilité matérielle de se prononcer sur l'ensemble des recettes et des dépenses relevant de leurs attributions : ils bénéficient ainsi d'une délégation de signature de la part du ministère (membres du cabinets, services fonctionnaires...) ou du gouverneur (directeur de cabinet, services déconcentrés) >> (G.BAKANDEJA WA MPUNGU, 206, p.235).
2°. La responsabilité des ordonnateurs
En France d'après Chouvel, « le décret de 1962 (article 9) prévoit que les ministres encourent à raison de l'exercice de leurs attributions, les responsabilités que prévoit la constitution : cela renvoi à la responsabilité politique du gouvernement (motion de censure) mais aussi à la responsabilité pénale des ministres (cour de justice de la République). Les ordonnateurs secondaires encourent une responsabilité disciplinaire, pénale ou civile, sans préjudice des sanctions qui peuvent leur être infligées par la cour de discipline budgétaire et financière >>. (F.CHOUVEL, 2008, pp.67-68).
En République Démocratique du Congo pendant un certain temps, cette responsabilité des ordonnateurs était difficile à mettre en oeuvre ou en évidence, surtout pour les ordonnateurs principaux en raison de l'impunité au sein de la justice congolaise. Mais à partir des années 2007, 2008, 2009 et même 2010, suite à la volonté du chef de l'Etat de mettre fin aux abus qui rongent la société congolaise ; certaines choses semblent petit à petit revenir à la normale : « opération fini la recréation >> ; « opération tolérance zéro >> qui montrent parfois leur efficacité surtout pour les ministres qui dilapident les fonds publics qui
sont soit révoqués du gouvernement soit traduits en justice (cour suprême de justice) quand bien même ces ministres font partie de la majorité présidentielle, en sont des illustrations. Par ailleurs, nous avons également observé toujours en RD Congo que depuis un certain temps, les ordonnateurs délégués en connivence avec les comptables au moment de la paie des fonctionnaires et agents (actifs et inactifs) procédaient aux ajouts d'agents fictifs sur les listings. Fort heureusement, grâce à la mise en place des fichiers biométriques informatisés au sein des services de l'Etat (fonction publique) a réduit tant bien que mal les malversations financières de ce côté-là. En pratique, il faut noter que la responsabilité des ordonnateurs est rarement engagée.
B. LES COMPTABLES PUBLICS
Placé sous l'autorité du ministère des finances, le comptable public exerce les tâches que voici :
· L'encaissement des recettes des organismes publics,
· Le paiement des dépenses de ces mêmes organismes, généralement sur autorisation des autres ordonnateurs,
· La conservation des fonds des organismes publics,
· La tenue (au jour le jour) de la comptabilité du bureau qu'il a sous sa direction.
Comme pour les ordonnateurs, il existe aussi plusieurs types de comptables qui assument des responsabilités à différents niveaux.
1°. Types des comptables
D'après François Chouvel nous avons : « les comptables du trésor, sont dotés d'une compétence générale...Parmi les comptables publics, on distingue les comptables principaux qui rendent directement compte à la cour des comptes (les trésoriers-payeurs par exemple) et les comptables secondaires, dont les opérations sont centralisées par le comptable principal (les receveurs des finances par exemple) et qui centralisent eux-mêmes les opérations réalisées par les comptables subordonnés (les trésoriers par exemple) » (F.CHOUVEL, 2008, p.68).
et les autres comptables n'ayant qu'une compétence d'attribution. Ce qui mène à une mise en ouvre du régime de responsabilité concernant les comptables publics.
2°. La responsabilité des comptables
Selon le Professeur Bakandeja, « les comptables publics sont personnellement et pécuniairement responsables des opérations dont ils sont chargés. Cette responsabilité peut être engagée de son fait personnel ou à raison des faits de ses subordonnés. C'est une responsabilité objective, la seule constatation d'une irrégularité suffit pour le mettre en cause » (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, p.237).
En France, « les comptables sont en conséquence tenus de constituer des garanties lors de leur entrée en fonction : cautionnement ou affiliation à une association de cautionnement mutuel, assurance personnelle ». (F. CHOUVEL, 2008, p.68).
Ce qui n'est pourtant pas le cas en RD Congo où les comptables sont recrutés et embauchés selon les affinités et sans versement de cautions et même sans vérification de leurs profils. Et cela ne fait qu'endommager l'appareil administratif de l'Etat Congolais même si les secteurs bancaires et d'assurance ne sont pas du tout développés à travers le pays. En outre, ce sont surtout les comptables publics qui sont à la base de détournements des fonds publics surtout dans l'arrière pays.
Les opérations d'exécution du budget de l'Etat comprennent les opérations d'exécution des dépenses budgétaires d'une part, et celles se rapportant à l'exécution des ressources budgétaires d'autre part.
A. L'EXECUTION DES DEPENSES PUBLIQUES
L'exécution des charges budgétaires comme l'avons souligné précédemment par deux phases :
. Phase administrative :
o L'ordonnateur procède à « l'engagement » des dépenses c'est-à-dire à l'établissement de l'acte par lequel l'administration crée ou constate à son encontre une obligation qui nécessitera des charges à supporter,
o L'ordonnateur effectue la « liquidation » qui vise à vérifier l'existence de la dette et de fixer le montant de la dépense,
o L'ordonnateur procède enfin à «l'ordonnancement » c'est-à-dire il signe et approuve l'acte administratif autorisant le comptable à décaisser l'argent pour payer ou engager une dépense
· Phase comptable : le comptable procède aux vérificateurs pour s'assurer la disponibilité des crédits, l'imputation exacte de la dépense, etc. et vise ensuite le document en s'assurant que le « le paiement » a un caractère libératoire.
Toutefois, il faut noter que pour une meilleure protection des créanciers contre les risques d'abus, il est conseillé, dans le cadre de la mise en place de la chaîne des dépenses, un délai d'exécution n'excédant pas 72 heures. A part le respect de la procédure par le comptable, il doit aussi vérifier que les créances sur l'Etat ne soient pas atteinte par la prescription, et ce, afin d'éviter l'accumulation des dettes de l'Etat.
B. L'EXECUTION DES RECETTES PUBLIQUES
Les opérations relatives à l'exécution des recettes publiques se déroulent 3 phases successives dont les 2 premières sont faites par l'ordonnateur et la 3ème par le comptable.
· Le recouvrement des impôts directs
Pour François Chouvel, « les opérations administratives incombant à l'ordonnateur sont réalisées par les services de la direction générale des impôts : ils constatent les droits, puis liquident et enfin émettent un ordre des recettes représenté par un rôle nominatif. L'ordre de recettes est pris en charge par le comptable du trésor public, rendant celui-ci personnellement et pécuniairement responsable du recouvrement de l'impôt » (F.CHOUVEL, 2008, p.69).
Au regard des faits que nous avons pu relever lors de notre observation et nos entretien, il en ressort les constats ci-après :
- Une grande importance attribuée aux impôts sur les revenus au dépend des autres impôts que la DGI est habilité à percevoir,
- Des vérifications régulières et multiples et sans coordination des procédures qui sont déroulent pour la plupart des cas avec une certaine complaisance,
- Une mauvaise tenue des documents fiscaux (comptes courants),
- Une gestion calamiteuse de certains imprimés d'une importance capitale tels que les notes de perception,
- Des exonérations octroyées en désordres et sans motif légal valable ce qui ne fait qu'alourdir le manque à gagner déjà énorme à L'Etat congolais conjugué au vol des recettes par les agents percepteurs et aux détournements de celles-ci par certains responsables de la DGI,
- Une mauvaise politique de recouvrement des recettes basée sur la pression fiscale qui engendre l'évasion fiscale,
- Etc.
· Le recouvrement des impôts indirects.
Selon le Professeur Bakandeja : « Pour les impôts indirects, la séparation entre ordonnateurs et comptables est pratiquement inexistante et supprime les phases préliminaires d'assiette et d'émission des titres de perception, le comptable recouvrant directement les recettes » (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, p.240).
La direction Générale des Douanes et Accises recouvre diverses taxes sur les marchandises, les produits Pétroliers. D'après nos observations nous avons pu relever les constants ci-après :
1' Le recours à des procédés moins contraignants tels :
- Les enlèvements d'urgence non régularisés ;
- L'octroi des paiements échelonnés sans suivi de l'apurement ;
- La sous-évaluation, tricherie sur la nature et le poids des marchandises ; - Le dépotage complaisant ;
1' L'absence de suivi des exonérations octroyées ;
1' La désorganisation des certains services de la DGDA qui continue à alimenter la corruption et la fraude des recettes fiscales.
· Le recouvrement des autres recettes
Cependant, le recouvrement des condamnations financières (amendes civiles, pénales, administratives,...) est effectué par les comptables du trésor.
Par rapport aux recettes mobilisées par la DGRAD nous avons pu constater les faits malheureux ci-après :
- La multiplicité des taxes dont le fait générateur et l'assiette sont mal définis ; - Le vol des recettes à la source par les gestionnaires des services d'assiettes.
- Etc.
De façon générale dans la mobilisation et la perception des recettes publiques en nous basant sur les différentes informations que nous avons pu réunir, nous avons constaté ce qui suit :
- Les recettes sont souvent volées voire détournées à la source par les différents services chargés de leur perception,
- La fraude favorisée par la corruption, le trafique d'influence et l'impunité ;
- Les exonérations fiscales et douanières non justifiées et qui engendrent de manque à gagner énorme,
- Une désorganisation caractéristique des différents services chargés de la perception des recettes publiques,
- Etc.
De manière synthétique, voyons comment ont été les réalisations des recettes publiques en RD Congo au cours de notre période d'analyse.
Tableau n°11 : Réalisation des recettes publiques en CDF de 2006 à 2009
v
v
N°
NATURES DES RECETTES |
2006 |
2007 |
2008a |
2009b |
|||||||||||||||
A |
RECETTES DU POUVOIR CENTRAL |
495 |
714 |
000 |
602 |
+ |
v |
v |
|||||||||||
1 |
RECETTES COURANTES |
495 |
714 |
000 |
602 |
581 |
480 |
806 |
340 |
998 |
832 |
264 |
899 |
616 |
248 |
000 |
000 |
||
1.1 |
Recettes des douanes et accises |
169 |
751 |
000 |
603 |
193 |
843 |
293 |
779 |
340 |
459 |
000 |
000 |
243 |
692 |
000 |
000 |
||
1.2 |
Recettes des impôts |
140 |
996 |
999 |
999 |
184 |
903 |
792 |
561 |
342 |
729 |
000 |
000 |
242 |
908 |
000 |
000 |
||
1.3 |
Recettes non fiscales |
60 |
882 |
000 |
000 |
71 |
582 |
000 |
000 |
104 |
639 |
244 |
899 |
71 |
827 |
540 |
547 |
||
1.3.1 |
Pas de porte (bonus de signature) |
+ |
+ |
+ |
+ |
||||||||||||||
1.3.2 |
autres recettes non fiscale |
+ |
71 |
582 |
000 |
000 |
104 |
639 |
244 |
899 |
+ |
||||||||
1.4 |
recettes de pétrolier producteurs |
124 |
084 |
000 |
000 |
131 |
151 |
720 |
000 |
211 |
005 |
020 |
000 |
57 |
820 |
459 |
453 |
||
1.4.1 |
DGI |
54 |
596 |
960 |
000 |
46 |
166 |
120 |
000 |
92 |
842 |
200 |
000 |
34 |
725 |
697 |
672 |
||
1.4.2 |
DGRAD |
69 |
487 |
040 |
000 |
84 |
985 |
600 |
000 |
118 |
162 |
820 |
000 |
23 |
094 |
761 |
781 |
||
2 |
RECETTES EXCEPTIONNELLES /EXTERIEURES |
543 |
847 |
000 |
000 |
54 |
585 |
000 |
000 |
64 |
387 |
000 |
000 |
347 |
839 |
000 |
000 |
||
2.1 |
Remboursement BCC |
+ |
+ |
v |
|||||||||||||||
2.2 |
Recettes extérieurs d'appuis budgétaires |
394 |
528 |
000 |
000 |
+ |
+ |
11 |
782 |
000 |
000 |
||||||||
2.2.1 |
Ressources initiative PPTE |
121 |
098 |
000 |
000 |
+ |
+ |
||||||||||||
2.2.2 |
Dons budgétaires |
+ |
+ |
+ |
11 |
782 |
000 |
000 |
|||||||||||
2.2.3 |
Emprunts/prêts budgétaires |
+ |
+ |
+ |
v |
||||||||||||||
2.2.4 |
Appuis budgétaires |
+ |
+ |
+ |
+ |
||||||||||||||
2.3 |
Recettes extérieures de financement des investissements |
+ |
54 |
585 |
000 |
000 |
64 |
387 |
000 |
000 |
336 |
057 |
000 |
000 |
|||||
2.3.1 |
Dons Projets |
+ |
26 |
247 |
000 |
000 |
35 |
499 |
000 |
000 |
283 |
881 |
000 |
000 |
|||||
2.3.2 |
Emprunts projets |
+ |
28 |
338 |
000 |
000 |
28 |
888 |
000 |
000 |
52 |
176 |
000 |
000 |
|||||
B |
RECETTES DES PROVINCES |
+ |
+ |
+ |
+ |
||||||||||||||
TOTAL GENERAL |
1 |
039 |
561 |
000 |
602 |
636 |
065 |
806 |
340 |
1 |
063 |
219 |
264 |
899 |
964 |
087 |
000 |
000 |
Source : par nous-mêmes sur base des données contenues dans les lois n°06/001 vol. I du 16 Fév2006 ; n°07/002 du 07juilet 2007 vol. II ; n°07/009 du 31 décembre 2007 vol. I ; n°08/017 du31 décembre 2008 vol. I portant budgets de l'Etat respectivement pour les exercices budgétaires 2006, 2007, 2008 et 2009. Pour les réalisations linéaires à dix mois (a), et les réalisations à six mois (b).
Il ressort de ce tableau que les recettes effectivement mobilisées ont été de CDF 1 089 561 000 602 en 2006, 636 065 806 340 en 2007, 1 063 219 264 899 en 2008 et 964 087 000 000 en 2009 dépassant largement les prévisions, ce qui dégage un accroissement de 2006 à 2009 de CDF125 474 000 602 malgré le contexte de la crise financière internationale. Le pays devait encore faire mieux si toutes les recettes perçues et mobilisées sont canalisées vers le Trésor Public ; mais elles sont souvent détournées, volées, bref mal gérées par les fonctionnaires et agents de l'Etat qui participent à sa mobilisation ou perception ainsi qu'à sa gestion.
Le contrôle est une fonction indispensable d'une manière générale dans le management des organisations et particulièrement pour une bonne exécution du budget de l'Etat. Selon M.BOUVIER cité par le Professeur BAKANDEJA, « le contrôle de l'exécution a toujours été ressenti comme une nécessité primordiale afin d'assurer, d'une part, le respect de la légalité budgétaire, c'est-à-dire la conformité de l'exécution administrative et comptable aux règles de droit, d'autre part, celui de l'autorisation budgétaire donnée par le parlement. A cette préoccupation initiale est venu s'ajouter celle complémentaire d'une évaluation de la qualité de la gestion financière publique, une évaluation réalisée simultanément ou de manière distincte dans le cadre des mécanismes de contrôle » (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, p.244).
Sur le plan de la gestion, le contrôle est synonyme de pilotage de la performance qui est un processus dynamique comprenant deux grandes étapes à savoir « la planification » et « l'analyse » ex post des résultats. Ainsi cette dynamique assure deux fonctions : la régulation et l'apprentissage. Le contrôle permet également d'évaluer les activités planifiées avant et pendant leur exécution par une surveillance continue et soutenue de ces activités. Le contrôle permet de mesurer ou déterminer les écarts entre les résultats prévus et les résultats obtenus d'une part, et de déterminer les causes d'un dérapage éventuel et rectifier ainsi les tirs.
En pratique, la fixation des objectifs et le choix des plans d'actions ne sont pas du tout les plans d'actions, ceux-ci étant ensuite traduits en objectifs. L'important est que le dispositif objectifs/plans soit rendu exante, c'est-à-dire dès la phase de planification. D'une façon générale, la phase de planification est essentielle, car elle conditionne la qualité de suivi des résultats. En outre, si la phase de planification vise l'encadrement des actions qui seront engagées, la phase de suivi des résultats peut conduire à revenir expost sur ces plans d'action.
des objectifs organisationnels. Par ailleurs, « la dynamique du contrôle de gestion comprend deux mouvements complémentaires :
· Un processus de mise en oeuvre, qui consiste à mener à bien des plans d'action prédéfinis, et qui correspond à la boucle de régulation ;
· Un processus de mise en oeuvre, qui consiste à questionner régulièrement la pénitence du plan, tant sur les objectifs visés que sur les plans d'action choisis pour les atteindre, et qui correspond à la bouche d'apprentissage » (F.GIRAUD, 2004, p.29).
Schématiquement cela se présente comme suit :
Figure n°5 : Le contrôle : un processus en double boucle
Suivi des réalisations
Planification
Action
Boucle d'apprentissage
Boucle de régulation
Source : F. Giraud et all, Contrôle de gestion et pilotage de la performance, Gualino Editeur, Paris 2004, p.29.
Sur le plan politique, le contrôle de l'exécution du budget permet au parlement de vérifier si le gouvernement a appliqué sans faille le budget tel qu'il a été voté. Par conséquent, le parlement interpelle le gouvernement à ne pas dépasser le montant des crédits alloués et l'amène à percevoir toutes les recettes prévues au budget. Sur le plan financier, le parlement contraint le gouvernement à respecter les orientations inscrites au budget : éviter les gaspillages et les dilapidations d'argent. Aussi, parce qu'à travers le contrôle, le parlement oblige le gouvernement à maximiser les ressources budgétaires : le pacte de dédoublement des recettes signés entre le ministre des finances et les régies financières et autres services de recouvrement des recettes en RD Congo en 2010 en est une illustration.
· D'après la nature des personnes contrôlées : le contrôle sur les administrateurs et le contrôle sur les comptables ;
· D'après la nature des faits contrôlés : le contrôle des dépenses, le contrôle des recettes, le contrôle des documents, etc. ;
· D'après le temps de fréquence du contrôle : le contrôle à priori ou ex ante, le contrôle pendant l'exécution ou concomitant et le contrôle à posteriori ou ex post ;
· D'après les organes chargés du contrôle : les contrôles administratifs, le contrôle politique et le contrôle juridictionnel.
En effet, dans ce travail nous aborderons plus concrètement sur le contrôle d'après les organes chargés d'évaluation des opérations budgétaires étant donné que les autres formes de contrôle y seront évoquées.
A. LES CONTROLES ADMINISTRATIFS
Les contrôles administratifs sont des contrôles internes, effectuées ex ante par certains corps, agents ou instances spécialisées de l'Etat, et portant à la fois sur les ordonnateurs principaux ou secondaires et sur les comptables. En outre, les contrôles administratifs sont variés et relèvent soit du pouvoir hiérarchique au sein d'une même administration, soit du rôle spécial joué par le ministre des finances et son administration.
1°. Le contrôle hiérarchique
D'après le Professeur BAKANDEJA, « le contrôle hiérarchique est le contrôle exercé par le supérieur sur ses subordonnés.
· Le contrôle des ordonnateurs résulte de leur position hiérarchique qui donne au ministre les pouvoirs nécessaires. Il s'exerce par la vérification des apports et documents adressés périodiquement par ces ordonnateurs secondaires à l'administration centrale, éventuellement par l'intermédiaire des corps de contrôle (les contrôleurs des dépenses engagées) ;
· Le contrôle des comptables est assuré au sein de la hiérarchique. Il est naturellement diligenté par le secrétaire général aux finances ou le Directeur chef de service de la comptabilité publique et exécuté par les contrôleurs des finances qui ont un pouvoir à compétence restreinte. Les contrôleurs des finances ont pour mission de vérifier l'exactitude et la réalité de toutes les opérations des recettes et des dépenses effectuées par les comptables publics et de veiller à l'application des dispositions des
articles 52, 53, 54 et 110 du Règlement Général de la Comptabilité Publique et des instructions s'y rapportant. Ils sont également chargés de surveiller l'organisation et la gestion des dépôts du matériel remis aux chefs de service. Ils sont tenus de signaler tous les abus constatés dans la gestion de matériels et dans la constitution de stocks dépassant les besoins normaux. Un autre contrôle est assuré par les inspecteurs des finances, chargés de vérifier directement la régularité de leurs opérations et de leurs comptes. Il s'étend aux comptables relevant d'autres ministères, voire d'organismes spéciaux tels que la caisse d'épargne, Institut Nationale de Sécurité Sociale » (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, pp.245-246).
2°.Contrôles sur les ordonnateurs et comptables, l'inspection générale des finances
Pour le Professeur Bakandeja, « ces contrôles sont réalisés par le ministère des finances, les comptables publics et l'inspection générale des finances.
· Le ministre ayant les finances et/ou le budget dans ses attributions exerce directement en personne ou par l'intermédiaire des contrôleurs financiers, une surveillance permanente sur les opérations d'exécution du budget effectuées par les ministères (visa, comptabilité administrative) et même sur leur activité réglementaire (contreseing). S'agissant du contrôle de l'engagement, il est entendu que le contrôleur examine la régularité des opérations d'engagement qui sont effectuées par l'ordonnateur. Il vérifie tous les actes qui se traduisent par une dépense immédiate ou future. Toute proposition d'engagement doit être soumise au contrôleur avec pièces justificatives sauf en cas d'engagement automatique pour les dépenses de personnel, pour les effectifs existants. Il doit s'assurer de l'imputation de la dépense, de la disponibilité des crédits, de l'exactitude de l'évolution de la dépense.
· Les comptables vérifient, au moment de régler les dépenses et les recettes la régularité budgétaire des opérations qui leur sont ordonnées.
· Le contrôle de l'Inspection Générale des Finances : le contrôle de l'inspection des finances porte sur l'ensemble du secteur public. La fonction de contrôle, sous la forme d'audit interne, est exercée par l'inspection générale des finances dont la mission consiste à auditer l'ensemble des administrations financières ainsi que toutes les entreprises bénéficiant, à un titre ou à un autre, d'un financement de la part de l'Etat. Le statut et surtout les missions ainsi définis de l'inspection générale des finances en font tout autant un corps d'expertise qu'un corps de contrôle traditionnel ;
les méthodes du contrôle vont de l'approche la plus classique (contrôle sur les comptables) à la plus moderne (enquête et audit). Les inspecteurs des finances sont nommés par le Président de la République sur proposition conjointe des ministères des finances et de la fonction publique. (Lire aussi avec intérêt : ordonnance n°87- 323 du15/09/1987portant création de l'inspection générale des finances, telle que modifiée et complétée à ce jour).
Les inspecteurs des finances exercent sur les ordonnateurs secondaires une surveillance financière générale qui donne au ministre des finances une vue sur l'ensemble de l'activité administrative ». (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, pp.246-247).
Il faut noter que les contrôles sur les comptables et ceux effectués par l'inspection des finances en France portent « sur pièces », s'effectuent « sur place » et « à l'improviste » sur les comptables publics et sur tous les agents des services déconcentrés du ministère des finances d'une part ; « sur pièces » pour le contrôle sur les ordonnateurs secondaires (lire avec intérêt : F. CHOUVEL, L'essentiel des finances publiques 2008, 9eGualino éditeur, Paris 2008, pp.77-87).
En République Démocratique du Congo en revanche, ces contrôles se déroulent pour la plupart sans respect de la procédure d'improvisation qui, pourtant, est indispensable pour une bonne évaluation des activités budgétaires. Au seuil des résultats de nos investigations, nous nous sommes rendu compte qu'en ce qui concerne le contrôle des dépenses publiques et des recettes publiques, les personnes soumises au contrôle (comptable et autres responsables gérants des fonds publics) qui sont censées apprêtées les documents à contrôler sont souvent averties de l'arrivée imminente (voire en précisant la date) d'une mission d'audit et de contrôle. Ce qui les conduit à fabriquer de toutes pièces les documents et effacer les traces d'éventuelles magouilles afin de se laver de tout soupçon. En outre, il sied de noter qu'en République Démocratique, de 1990 à 2001, soit plus d'une décennie, l'inspection générale des finances (IGF) n'a pas pu jouer pleinement son rôle. Depuis 2001 par contre, son cadre de travail s'est un tout petit peu amélioré. Mais le corps de travail (personnel) semble avoir pris de l'âge, ce qui nécessite non seulement un renouvellement du personnel mais aussi le renforcement des capacités pour mener à bon port les opérations « Fini la récréation » et « Tolérance zéro » lancées par le Président de la République pour lutter et réduire sensiblement les abus qui rongent les finances publiques et paralysent l'action de l'Etat.
B. LES CONTROLES POLITIQUES
Les contrôles politiques « sont des contrôles parlementaires s'exerçant en cours d'exécution du budget, par l'information apportée aux Assemblées ou que celles-ci peuvent obtenir, ou s'exerçant après l'exécution budgétaire à l'occasion du vote de la loi de règlement définitif >> (F.CHOUVEL, 2008, p.87).
Pour le professeur Bakandeja : « Dans le schéma des contrôles de l'exécution des lois de finances, le contrôle politique opéré par le parlement tient en principe la première place. Ayant initialement autorisé la mise en oeuvre des opérations de recettes et de dépenses, il doit donc en suivre le déroulement puis se prononcer sur l'exécution définitive du budget >> (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, p.247).
Or, dans la plupart des pays en développement en général et Africains en particulier, et ce, en se référant d'une façon beaucoup plus spécifique à la RD Congo oüdepuis 2006 avec la formation de l'Alliance de la Majorité Présidentielle, aujourd'hui
Majorité Présidentielle, les contrôles parlementaires des élus nationaux tenaient aussi compte de cet aspect. La gestion des deniers publics peut encore être rendue efficace, efficiente et transparente si et seulement si, les parlementaires à travers la commission chargée des questions économiques et financières évaluent les activités budgétaires du gouvernement en toute indépendance et sans tendance politique. Ce qui, à notre avis, est loin d'être le cas
C. LES CONTROLES JURIDICTIONNELS
En France, les contrôles juridictionnels exercés sur l'exécution de la loi de finances sont des contrôles externes et présentent la particularité d'être des contrôles ex post, c'est-àdire qu'ils sont réalisés une fois que les opérations d'exécution du budget sont terminées. Deux juridictions réalisent ces contrôles à savoir : la cour des comptes et la cour de discipline budgétaire été financière. (Pour plus de détails, lire avec intérêt : F. CHOUVEL, L'essentiel des finances publiques 2008, Gualino Editeur, Paris 2008, pp.81-85).
En RD Congo par contre, le contrôle juridictionnel est réalisé par la cour des comptes, qui est une juridiction composée, des magistrats inamovibles recrutés principalement par voie de recrutement.
· Le compte général du trésor,
· Les comptes de comptables publics,
· Les comptes des établissements publics,
· Les fautes de gestion en matière de discipline budgétaire et financière,
· Les comptes d'emploi des organismes privés bénéficiaires du concours de l'Etat, des entités administratives décentralisées ou de tout autre organisme public,
· Les comptes relatifs aux sommes dues à l'Etat au titre de prêts et de garantie d'emprunts,
· Le service de la dette,
· Les comptes des organismes des budgets annexes...
Le contrôle de la cour des comptes porte essentiellement, d'une part, sur l'exactitude, la légalité, la régularité pour les opérations budgétaires et comptables et, d'autre part, sur l'efficacité, l'efficience et l'économie pour les opérations de gestion des entreprises publiques. Les justiciables de la cour sont notamment :
· Les comptables publics,
· Le caissier de l'Etat,
· Les comptables de fait,
· Les fonctionnaires et agents de l'Etat ou des entités administratives décentralisées,
· Les responsables ou agents des établissements publics et organismes privés subventionnés,
· Les autorités adjudicatrices.
La notion de justiciable de la cour des comptes englobe toute personne civile ou militaire, impliquée, avec ou sans qualité, dans les opérations et la gestion des finances et biens publics » (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, pp.249-250).
De plus, la compétence de la cour des comptes est vaste et large, et s'étend sur toute l'étendue du territoire national et à l'extérieur du pays, notamment aux missions et représentations diplomatiques. La procédure devant la cour se présente comme suit :
· Une procédure contradictoire,· Le jugement des comptes,
· Le mécanisme de contrôle : la régularité du compte est appréciée sur base de l'analyse de toutes les opérations effectuées par le comptable et des pièces justificatives établies à cet effet ;
· Le résultat du contrôle : après le contrôle, la cour peut prendre une décision peut être : o Soit un arrêt de décharge lorsque les comptes réguliers.
o Soit un arrêt de débet fustigeant et même obligeant le comptable fautif à payer ou rembourser les manquants d'argent.
o Soit un arrêt déficitaire (en cas de compte de débit).
Il faut enfin noter que la cour des comptes joue un double :
· Assister le gouvernement et le parlement dans le contrôle sur l'exécution du budget
· Fournir des informations au public via la remise d'un rapport au Président de la République et qui sera promulgué et publié au journal officiel pour plus de transparence dans la gestion des deniers publics et dans l'optique de la bonne gouvernance.
Nous présenterons d'abord la situation des écarts des recettes publiques en CDF en RD Congo de 2007 à 2010. Ensuite, nous donnerons un petit commentaire là-dessus.
Tableau n°12 : Ecarts des prévisions et
réalisations des recettes publiques en CDF de
2007 à
2010
N° |
NATURES DES RECETTES |
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
|||||||||||||||
A |
RECETTES DU POUVOIR CENTRAL |
-495 |
714 |
000 |
602 |
0 |
1 |
674 |
421 |
304 |
553 |
2 |
629 |
307 |
565 |
647 |
||||
1 |
RECETTES COURANTES |
-22 |
399 |
030 |
478 |
302 |
001 |
799 |
670 |
213 |
145 |
094 |
154 |
981 |
641 |
336 |
224 |
|||
1.1 |
Recettes des douanes et accises |
4 |
251 |
121 |
886 |
79 |
853 |
685 |
473 |
65 |
941 |
000 |
000 |
344 |
808 |
000 |
000 |
|||
1.2 |
Recettes des impôts |
43 |
180 |
835 |
451 |
65 |
459 |
336 |
292 |
3 |
971 |
000 |
000 |
333 |
666 |
312 |
145 |
|||
1.3 |
Recettes non fiscales |
54 |
253 |
012 |
185 |
124 |
406 |
087 |
434 |
173 |
938 |
114 |
154 |
224 |
040 |
605 |
519 |
|||
1.3.1 |
Pas de porte (bonus de signature) |
+ |
+ |
+ |
+ |
|||||||||||||||
1.3.2 |
autres recettes non fiscale |
+ |
+ |
+ |
+ |
|||||||||||||||
1.4 |
recettes de pétrolier producteurs |
-124 |
084 |
000 |
000 |
32 |
282 |
690 |
471 |
-30 |
705 |
020 |
000 |
79 |
126 |
418 |
560 |
|||
1.4.1 |
DGI |
-54 |
596 |
960 |
000 |
-46 |
166 |
120 |
000 |
-13 |
510 |
200 |
000 |
25 |
530 |
928 |
654 |
|||
1.4.2 |
DGRAD |
-69 |
487 |
040 |
000 |
-84 |
985 |
600 |
000 |
-17 |
194 |
820 |
000 |
53 |
595 |
489 |
906 |
|||
2 |
RECETTES EXCEPTIONNELLES /EXTERIEURES |
72 |
204 |
000 |
000 |
432 |
242 |
000 |
000 |
398 |
056 |
945 |
500 |
683 |
579 |
229 |
423 |
|||
2.1 |
Remboursement BCC |
0 |
10 |
498 |
000 |
000 |
0 |
0 |
||||||||||||
2.2 |
Recettes extérieurs d'appuis budgétaires |
-151 |
265 |
000 |
000 |
210 |
700 |
000 |
000 |
190 |
300 |
000 |
000 |
205 |
979 |
206 |
897 |
|||
2.2.1 |
Réssources initiative PPTE |
16 |
923 |
000 |
000 |
210 |
700 |
000 |
000 |
190 |
300 |
000 |
000 |
217 |
761 |
206 |
897 |
|||
2.2.2 |
Dons budgétaires |
8 |
350 |
000 |
000 |
0 |
0 |
0 |
||||||||||||
2.2.3 |
Emprunts/prêts budgétaires |
8 |
350 |
000 |
000 |
0 |
0 |
0 |
||||||||||||
2.2.4 |
Appuis budgétaires |
84 |
392 |
000 |
000 |
0 |
0 |
0 |
||||||||||||
2.3 |
Recettes extérieures de financement des investissements |
372 |
788 |
000 |
000 |
211 |
044 |
000 |
000 |
207 |
756 |
945 |
500 |
477 |
600 |
022 |
526 |
|||
2.3.1 |
Dons Projets |
211 |
737 |
000 |
000 |
125 |
873 |
914 |
400 |
163 |
044 |
945 |
500 |
451 |
904 |
179 |
216 |
|||
2.3.2 |
Emprunts projets |
161 |
051 |
000 |
000 |
85 |
170 |
085 |
600 |
44 |
712 |
000 |
000 |
25 |
701 |
843 |
310 |
|||
B |
RECETTES DES PROVINCES |
0 |
0 |
106 |
993 |
858 |
544 |
293 |
086 |
249 |
800 |
|||||||||
TOTAL GENERAL |
49 |
804 |
969 |
522 |
734 |
243 |
799 |
670 |
718 |
195 |
898 |
198 |
1 |
958 |
306 |
815 |
447 |
Source : Par nous-mêmes sur base des données des tableaux des prévisions et des réalisations des recettes publiques.
En analysant les écarts entre les prévisions et les réalisations des recettes publiques, il ressort en nous basant le total général voire les totaux des grandes rubriques que les
premiers excédents largement les deuxièmes (prévisions supérieures aux réalisations), ce quipour conséquence les écarts sont grandement positifs. Cela n'est p as du tout un bon signe d'une gestion orthodoxe de Finances Publiques.
Abraham Djamba Samba wa Shako, « coordonnateur national de ROPI/REGED a présenté l'indice de transparence budgétaire 2010. Selon l'OCDE, a-t-il dit, la transparence budgétaire est entendue comme étant « le fait de faire pleinement connaître au public en temps opportun et de façon systématique l'ensemble des informations budgétaires ». Elle
implique aussi l'inclusion de la population dans le processus budgétaire à ses différents stades » ( http://www.lephareonline.net/lephare/index.php du 15 novembre 2010 A l'issue de la conférence- débat sur le lancement de l'indice de transparence budgétaire 2010 en Rd Congo, organisée le vendredi 12 novembre 2010 au cercle Elaies dans la commune de la Gombe par le Réseau Gouvernance économique et démocratie (REGED), anciennement Réseau des organisations partenaires de l'IFES (ROPI), les participants ont noté l'absence de publication de la plupart des informations budgétaires par les institutions publiques).
L'étude intitulée « Open Budget Index » (OBI), en français « Indice du budget ouvert» (IBO), a porté, en 2009- 2010, sur 94 Etats et a pour objet de jauger, tous les deux ans, la transparence des budgets des Etats en vue de susciter en leur sein « les meilleures pratiques budgétaires », qui feront par exemple, que les citoyens participent à toutes les phases du processus budgétaire, par des mécanismes appropriés. L'étude se termine par la publication d'un index classant les Etats selon leurs degrés de transparence budgétaire. Ceux- ci sont appréciés sur base des critères préalablement définis par l'IBP (Partenariat budgétaire international), lequel s'inspire des standards internationaux en la matière, notamment « les meilleures pratiques budgétaires » de l'OCDE.
Comme il fallait s'y attendre, « la RD Congo enregistre un résultat de 6 sur 100, ce qui montre que durant la période étudiée, le gouvernement a fourni très peu d'informations au public à propos du budget et des activités financières. Ainsi, les citoyens se trouvent dans une quasi- impossibilité de demander des comptes au gouvernement au sujet de la gestion des deniers publics » ( http://www.lephareonline.net/lephare/index.php du 15 novembre 2010).
Ainsi A. Djamba Samba wa Shako a souligné que la RD Congo avec ses 6% a obtenu un score plus faible que le Mali 35%. Cependant, le score du pays a augmenté par rapport au score de 1% obtenu en 2008 parce qu'il publie actuellement des rapports en cours d'année et un budget des citoyens en plus du budget adopté. L'intervenant a aussi signalé que le Malawi avait démarré avec 4%, avant de passer l'année dernière à 28% et aujourd'hui à 47%.
« Les résultats obtenus aux 92 questions de l'enquête sur le budget ouvert sont utilisés pour déterminer le classement de chaque pays en matière de transparence. Ces résultats constituent l'indice sur le budget ouvert. Pour la région de l'Afrique australe, les résultats ont été rendus publics le 21 et 22 octobre 2010 à Maputo au cours d'un atelier médiatique. Ainsi la RSA a obtenu 92%, la Namibie 53%, le Botswana 51%, le Malawi 47%, la Zambie 36%, le
Mozambique 28%, l'Angola 26%. Ainsi, la RD Congo est le pays qui informe le moins possible sur le budget >> ( http://www.lephareonline.net/lephare/index.php du 15 novembre 2010).
L'enquête sur le budget ouvert du partenariat budgétaire international (IBP) évalue la disponibilité au public de huit documents clés dans chaque pays évalué, ainsi que l'exhaustivité des données dans ces documents. L'enquête évalue aussi le degré de contrôle efficace exercé par les corps législatifs et les institutions suprêmes de contrôle, ainsi que les opportunités disponibles au public pour participer aux processus décisionnels nationaux.
Pour déterminer cet indice de transparence budgétaire, on prend en compte les huit documents clés suivant : « rapport préalable au budget ; projet de budget de l'exécutif ; budget adopté ; budget des citoyens ; rapport en cours d'année ; revue de milieu d'année ; rapport de fin d'année ; rapport d'audit >> ( http://www.lephareonline.net/lephare/index.php du 15 novembre 2010).
Nous procéderons d'abord à la présentation des budgets de l'Etat au cours de notre période d'étude tout en donnant aussi nos commentaires.
Tableau n°13 : Présentation des budgets en CDF de 2006 à 2010
N° |
NATURE/RUBRIQUES |
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
||||||||||||||||
I |
RECETTES PUBLIQUES |
|||||||||||||||||||||
A |
RECETTES DU POUVOIR CENTRAL |
v |
v |
1 674 421 304 |
553 |
2 |
629 |
307 |
565 |
648 |
5 |
300 |
391 |
645 |
412 |
|||||||
1 |
RECETTES COURANTES |
473 |
314 |
970 |
124 |
883 482 |
606 |
010 |
1 211 977 359 |
053 |
1 |
597 |
889 |
336 |
224 |
2 |
318 |
770 |
583 |
716 |
||
1.1 |
Recettes des douanes et accises |
174 |
002 |
122 |
489 |
273 696 |
979 |
252 |
406 400 000 |
000 |
588 |
500 |
000 |
000 |
928 |
503 |
786 |
615 |
||||
1.2 |
Recettes des impôts |
184 |
177 |
835 |
450 |
250 363 |
128 |
853 |
346 |
700 000 000 |
576 |
574 |
312 |
145 |
798 |
069 |
074 |
564 |
||||
1.3 |
Recettes non fiscales |
115 |
135 |
012 |
185 |
195 988 |
087 |
434 |
278 577 359 |
053 |
295 |
868 |
146 |
066 |
294 |
424 |
722 |
537 |
||||
1.3.1 |
Pas de porte (bonus de signature) |
v |
v |
125 145 631 |
070 |
117 |
000 |
000 |
000 |
v |
||||||||||||
1.3.2 |
autres recettes non fiscale |
v |
v |
153 431 727 |
983 |
178 |
868 |
146 |
066 |
v |
||||||||||||
1.4 |
recettes de pétrolier producteurs |
v |
163 434 |
410 |
471 |
180 300 000 |
000 |
136 |
946 |
878 |
013 |
297 |
773 |
000 |
000 |
|||||||
1.4.1 |
DGI |
v |
v |
79 332 000 |
000 |
60 |
256 |
626 |
326 |
110 |
435 |
000 |
000 |
|||||||||
1.4.2 |
DGRAD |
v |
v |
100 968 000 |
000 |
76 |
690 |
251 |
687 |
187 |
338 |
000 |
000 |
|||||||||
2 |
RECETTES EXCEPTIONNELLES /EXTERIEURES |
616 |
051 |
000 |
000 |
486 827 |
000 |
000 |
462 443 945 |
500 |
1 |
031 |
418 |
229 |
423 |
2 |
981 |
621 |
061 |
693 |
||
2.1 |
Remboursement BCC |
10 498 |
000 |
000 |
v |
v |
v |
|||||||||||||||
2.2 |
Recettes extérieurs d'appuis budgétaires |
243 |
263 |
000 |
000 |
210 700 |
000 |
000 |
190 300 000 |
000 |
217 |
761 |
206 |
897 |
763 |
253 |
602 |
704 |
||||
2.2.1 |
Ressources initiative PPTE |
138 |
021 |
000 |
000 |
210 700 |
000 |
000 |
190 300 000 |
000 |
217 |
761 |
206 |
897 |
218 |
278 |
841 |
104 |
||||
2.2.2 |
Dons budgétaires |
12 |
500 |
000 |
000 |
v |
v |
v |
158 |
351 |
295 |
300 |
||||||||||
2.2.3 |
Emprunts/prêts budgétaires |
8 |
350 |
000 |
000 |
v |
v |
v |
v |
|||||||||||||
2.2.4 |
Appuis budgétaires |
84 |
392 |
000 |
000 |
v |
v |
v |
v |
|||||||||||||
2.3 |
Recettes extérieures de financement des investissements |
372 |
788 |
000 |
000 |
265 629 |
000 |
000 |
272 143 945 |
500 |
813 |
657 |
022 |
526 |
2 |
218 |
367 |
458 |
992 |
|||
2.3.1 |
Dons Projets |
211 |
737 |
000 |
000 |
152 120 |
914 |
400 |
198 543 945 |
500 |
735 |
785 |
179 |
217 |
1 |
141 |
261 |
651 |
208 |
|||
2.3.2 |
Emprunts projets |
161 |
051 |
000 |
000 |
113 508 |
085 |
600 |
73 600 000 |
000 |
77 |
877 |
843 |
310 |
1 |
077 |
105 |
807 |
784 |
|||
B |
RECETTES DES PROVINCES |
v |
v |
106 993 858 |
544 |
293 |
086 |
249 |
800 |
307 |
125 |
969 |
363 |
|||||||||
TOTAL GENERAL RECETTES PUBLIQUES |
1 089 |
365 |
970 |
124 |
1 |
370 309 |
606 |
010 |
1 781 415 163 |
097 |
2 |
922 |
393 |
815 |
448 |
5 |
607 |
517 |
614 |
775 |
||
II DEPENSES PUBLIQUES |
||||||||||||||||||||||
1 |
Dettes en capital |
155 |
796 |
000 |
000 |
229 756 |
000 |
000 |
177 771 355 |
971 |
215 |
565 |
269 |
777 |
189 |
987 |
502 |
525 |
||||
2 |
Frais financiers |
104 |
510 |
837 |
965 |
146 625 |
000 |
000 |
171 600 000 |
000 |
153 |
895 |
299 |
845 |
240 |
246 |
021 |
370 |
||||
3 |
Dépenses de personnel |
190 |
583 |
737 |
022 |
347 370 |
379 |
108 |
488 731 031 |
510 |
589 |
787 |
972 |
081 |
795 |
136 |
563 |
568 |
||||
4 |
Biens et matériels |
32 |
619 |
723 |
216 |
39 604 |
931 |
702 |
45 384 770 |
593 |
44 |
082 |
507 |
586 |
66 |
556 |
393 |
641 |
||||
5 |
Dépenses de prestation |
44 |
619 |
700 |
077 |
61 118 |
531 |
539 |
45 221 784 |
153 |
58 |
576 |
329 |
666 |
137 |
609 |
510 |
522 |
||||
6 |
Transferts et intervention |
284 |
969 |
971 |
355 |
194 375 |
308 |
016 |
513 960 744 |
072 |
896 |
736 |
442 |
318 |
1 |
372 |
087 |
168 |
831 |
|||
7 |
Equipements |
125 |
398 |
356 |
054 |
174 314 |
358 |
178 |
105 101 231 |
774 |
177 |
569 |
087 |
523 |
928 |
514 |
370 |
556 |
||||
8 |
Construction, réfection, réhabilitation |
150 |
867 |
644 |
435 |
177 144 |
598 |
467 |
233 664 245 |
024 |
786 |
180 |
906 |
652 |
1 |
877 |
380 |
083 |
762 |
|||
TOTAL GENERAL DEPENSES PUBLIQUES |
1 089 |
365 |
970 |
124 |
1 |
370 309 |
107 |
010 |
1 781 435 163 |
097 |
2 |
922 |
393 |
815 |
448 |
5 |
607 |
517 |
614 |
775 |
||
SOLDE BUDGETAIRE (I-II) |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
SOURCE : par nous-mêmes sur base des données contenues dans les lois n°06/001 vol. I du 16 Fév2006 ; n°07/002 du 07juillet 2007 vol. II ; n°07/009 du 31 décembre 2007 vol. I ; n°08/017 du31 décembre 2008 vol. I, n°10/001 du 25 janvier 2010 portant budgets de l'Etat respectivement pour les exercices budgétaires 2006, 2007, 2008, 2009 et 2010.
En analysant les différents budgets prévisionnels nous nous rendons compte que les montants des rubriques affichent des accroissements importants qui sont dictés par les programmes du gouvernement congolais au regard de l'évolution de la conjoncture économique sur le plan international.
Les différents budgets que nous avons eu à présenter, ont été élaborés sur base des indicateurs macroéconomiques résumés dans le tableau ci-dessous :
Tableau n°14 : Présentation des indicateurs
macroéconomiques de base prévu en RD
Congo de 2006 à
2010.
Types d'indicateur |
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
Taux de croissance du PIB |
7% |
6,50% |
8% |
5,80% |
5,40% |
Déflateur du PIB |
+ |
+ |
+ |
9,10% |
23,40% |
Taux d'inflation moyen |
10% |
8,80% |
8,90% |
15% |
24,70% |
Taux d'inflation fin période |
8% |
12% |
8% |
11,50% |
15,00% |
Taux de change moyen (CDF/USD) |
500,70 |
560 |
500 |
585 |
950,6 |
Taux de change fin période (CDF/USD) |
513,40 |
+ |
+ |
611 |
1008,5 |
PIB nominal (en milliards de CDF) |
3965 |
4986 |
5870 |
7760 |
11366 |
Source : par nous-mêmes sur base des données contenues dans les lois n°06/001 vol. I du 16 Fév2006 ; n°07/002 du 07juilet 2007 vol. II ; n°07/009 du 31 décembre 2007 vol. I ; n°08/017 du31 décembre 2008 vol. I, n°10/001 du 25 janvier 2010 vol I, portant budgets de l'Etat respectivement pour les exercices budgétaires 2006, 2007, 2008, 2009 et 2010.
Il faut noter qu'en 2009 et 2010, les déflateurs du PIB sont respectivement de 9% et 23,4%. Au regard de ce qui, nous voyons que le PIB nominal connait un accroissement apparent bien qu'il est évalué en franc Congolais. Par ailleurs, le taux de croissance du PIB connait une évolution différente dans la mesure où prévu à 7% en 2006, il décroit e 0,5% en 2007 puis connait un accroissement de 1,5% en 2008 et rechute de 2,6% en 2010. Cette situation s'explique notamment par le fait d'une part, en 2006 et au premier trimestre 2007 la conjoncture économique internationale était favorable à l'économie congolaise surtout avec le boom minier et la flambée des cours mondiaux des matières premières, et d'autre part, en fin 2007, en 2008 et 2009, le pays est frappé par la crise financière internationale, faisant en sorte que la croissance économique chute avec des désinvestissements massifs de la quasi-totalité des sociétés minières.
Figure n°6 : Evolution des prévisions des indicateurs macroéconomiques de 2006-2010
0,09
0,08
0,07
0,06
0,05
0,04
0,03
0,02
0,01
0
Taux de
criossance
2006
Taux de
criossance
2007
Taux de croissance du PIB
Taux de
criossance
2008
Taux de
criossance
2009
Taux de
criossance
2010
Total
Source : Par nous même sur base du tableau précédent.
Comme nous le voyons, les indicateurs de croissance économique (PIE Nominal et taux de croissance du PIE) connaîtrons à travers leurs réalisations une évolution différente s'expliquant notamment par le fait que le PIE nominal connait un accroissement entre 2006 et 2010 d'environ CDF 7401 milliards ; par contre, le taux de croissance du PIE (nominal) comme nous l'avons souligné un peu haut a une évolution en dents de scie, ce qui reste encore à démontrer lorsque nous verrons le taux de croissance enregistré (réalisé) un peu plus loin. Par ailleurs, d'une manière générale les taux d'inflation (fin période et moyen) affichent aussi un accroissement considérable d'environ 7% et 14% de 2006 à 2010, respectivement pour le taux d'inflation fin période et le taux d'inflation moyen. Ce qui entraîne la dévaluation du franc congolais par rapport aux devises étrangères et principalement le dollar US passant de 500,7 à 950,6 CDF/USD pour le taux de change moyen de 2006 à 2010 et de 513,4 à 1008,5 CDF/USD pour le taux de change fin période de 2006 à 2010.
Nous aborderons dans cette partie la politique budgétaire et la croissance économique en RD Congo d'une part et les sources voire les secteurs porteurs de croissance tout en analysant la part des dépenses budgétaires qui y est alloué d'autre part pour assurer le développement du pays.
De part l'importance des ressources financières qu'il dispose, l'Etat a souvent tentation d'agir directement sur certains secteurs et domaines économiques. Mais ce n'est qu'au 20ème siècle que l'utilisation systématique des composantes du budget de l'Etat (dépenses publiques et recettes publiques) a donné naissance à la politique budgétaire.
Nous monterons l'importance de la politique budgétaire, ses mécanismes, tout en jetant un regard critique sur la situation en République Démocratique du Congo.
A. IMPORTANCE DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE
La politique budgétaire qui « est une politique économique qui consiste à utiliser le budget de l'Etat pour atteindre certains objectifs. Autrefois, le budget de l'Etat ne jouait pas de rôle économique. Il servait seulement à procurer des ressources de l'Etat afin d'assurer le bon fonctionnement des administrations. C'est seulement à partir de la crise des années 1930 que les autorités économiques ont commencé à considérer le budget. Ses dépenses et ses recettes, comme un instrument de politique économique. Les analyses de l'économiste anglais John MAYNARD KEYNES ont donné une justification théorique à cette idée en montrant que l'utilisation du budget pouvait influencer la demande des agents économiques (consommation des ménages, investissements des entreprises). Le budget de l'Etat peut donc être utilisé dans le cadre d'une politique de régulation de la conjoncture. Mais il ne faut pas oublier que cette régulation peut jouer dans les deux sens dans un sens expansionniste lorsque l'on cherche à soutenir ou à favoriser l'activité économique (situation oil le chômage est important) ou dans un sens restrictif lorsque l'on cherche à réduire la demande des agents économiques (situations inflationnistes ou déficits extérieurs importants) » (J-Y. CAPUL et O.GARNIER, 2006, pp.316-317).
B. MECANISMES DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE
D'après Jean-Yves CAPUL et Olivier GARNIER, « la gamme des instruments de la politique budgétaire est très large car le budget de l'Etat regroupe une multitude des ressources et de dépenses possibles. Mais le principal instrument consiste à pratiquer un
déficit budgétaire en prévoyant un montant des dépenses publiques largement supérieur aux ressources prélevées sur les agents économiques » (J.-Y. CAPUL et O. GARNIER, 2008, p.117).
1°. Dépenses publiques et recettes publiques
A traves les dépenses publiques qu'il effectue, l'Etat verse des ressources financières aux différents agents économiques (ménages et entreprises) via les paiements des salaires et les dépenses de transfert et intervention sous formes de subventions en faveur des entreprises, etc. Il en résulte dès lors l'augmentation des revenus des ménages et des entreprises, ce qui les pousse à revoir leur niveau de consommation. Or, en consommant (achat des biens et services) les ménages supportent des impôts qui reviennent encore à l'Etat sous formes des recettes fiscales. Dès lors que les ménages revoient à la hausse leurs dépenses de consommation, cela pousse les entreprises à accroître la production et là encore l'Etat intervient avec les impôts et taxes sur les revenus des sociétés.
C'est pourquoi le Professeur BAKANDEJA estime que « dans la pratique, les finances publiques sont un mécanisme qui aspire des sous par un bout et qui les refoule par un autre ». (G.BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, p.c.).
« Depuis le début des années 1980, la politique budgétaire passe aussi par les recettes de l'Etat. En effet, une diminution de ces recettes, par exemple une réduction d'impôts, favorise la demande des agents économiques. Ainsi, une réduction de l'impôt stimule la consommation des ménages tandis que la baisse du taux de l'impôt sur les sociétés ou certains dégrèvements fiscaux (ce sont des remises d'impôts qui réduisent le montant versé) favorisent l'activité des entreprises (embauches, investissements) » (J-Y. CAPUL et O.GARNIER, 2008, pp.317-318).
2°. Le déficit budgétaire
Le déficit budgétaire comme nous l'avons précédemment souligné est le solde budgétaire négatif entre les dépenses publiques et les recettes publiques étant donné que les premières sont supérieures aux secondes.
RECETTES SOLDE BUDGETAIRE
DEPENSE
- Déficit pour stimuler l'activité
- Réduction du déficit ou excédent pour réduire la demande globale
- Aides aux
entreprises
- Dépenses sociales - Investissement d'infrastructures
- Aides à la recherche
- Réduction d'impôts
- Baisse des taux d'imposition
- Aides fiscales
(exonérations, etc.)
POLITIQUE BUDGETAIRE
Pendant longtemps a régné le dogme de l'équilibre budgétaire selon lequel tout déficit public était à priori condamnable. Dès qu'une telle situation se présentait, lorsque les prévisions des dépenses et des recettes ne se réalisaient pas (conjoncture défavorable par exemple), les pouvoirs publics devaient tout mettre en oeuvre pour rétablir l'équilibre budgétaire. Avec la théorie Keynésienne, ce dogme fut contesté car Keynes démontrait les effets bénéfiques d'un déficit. Grâce aux dépenses publiques supplémentaires permises par ce déficit, l'activité économique se développait et les nouvelles richesses produites permettaient alors de combler le déficit, car le surplus des richesses créait des ressources fiscales nouvelles.
Remarquons, enfin, que les instruments budgétaires peuvent servir dans les deux directions. Ainsi dans les années 1980, la politique budgétaire a plutôt été utilisée dans un sens restrictif : cette rigueur budgétaire s'est traduite notamment par une stabilisation des dépenses, voire des baisses dans certains domaines (infrastructures par exemple dans les pays anglo-saxons), ainsi que par une réduction des déficits budgétaires ». (J-Y.CAPUL et O.GARNIER, 2008, pp.318).
Schématiquement, voici comment se présente les instruments de la politique budgétaire : Figure n°7 : Les instruments de la politique budgétaire
Ayant vu les instruments de la politique budgétaire, analysons les effets de la politique budgétaire sur l'économie et la croissance économique dans un pays à l'instar de la RD Congo.
Nous évoquerons à ce stade, les effets positifs et les effets négatifs de la politique budgétaire sur l'activité économique dans un pays.
A. LES EFFETS POSITIFS
Nous donnerons des explications de l'efficacité d'un budget de l'Etat sur l'activité économique, sur le fait qu'un accroissement des charges budgétaires ou un déficit budgétaires peuvent engendrer ou pas la croissance économique dans un pays.
Pour Jean-Yves Capul et Olivier Garnier, « l'effet positif du budget correspond au mécanisme du multiplicateur développé par Keynes. Les dépenses publiques représentant une composante de la demande globale (avec la consommation, l'investissement et les exportations), une augmentation de ces dépenses produit, un accroissement plus important de la production nationale. Ces mécanismes jouent favorablement dans deux circonstances différentes, lorsque le déficit est provoqué volontairement par la politique économique (on parle de déficit structurel) et lorsque le déficit résulte uniquement de l'évolution de la conjoncture économique (déficit conjoncturel, lorsque par exemple, une faible activité économique réduit les recettes fiscales attendues).
Lorsque le déficit est lié à l seule conjoncture, le mécanisme du multiplicateur peut même provoquer un retour automatiquement à l'équilibre budgétaire. Cet enchaînement économique, qui a reçu le nom de « stabilisateur automatique », est le suivant : une récession ou une baisse de l'activité provoquent des moindres recettes fiscales (ayant moins de revenus, les agents versent moins d'impôts) ; cette baisse des impôts soutient et stimule la demande des ménages et des entreprises, ce qui permet ensuite de rééquilibrer le budget. Le même mécanisme peut jouer en sens inverse, dans le cas d'une surchauffe de l'activité, lorsqu'une demande trop vigoureuse risque de provoquer une inflation ou un déficit extérieur ». (JY.CAPUL et O.GARNIER, 2008, pp.319-320).
Schématiquement cela se présente comme suit :
Figure n°8 : Illustration de la stabilisation automatique
Surchauffe
Augmentation du
taux d'impôt et
des
impôts
Solde budgétaire
positif, diminution
de la
demande
Fin de la surchauffe
et
équilibre
budgétaire retrouvé
Source : Par nous- mêmes.
La notion de « stabilisation automatique » se justifie par le fait qu'elle permet d'indiquer que l'apparition ou la réalisation d'un solde budgétaire négatif (déficit) ne doit pas nécessairement pousser les autorités économiques à agir ou réagir énergétiquement par la diminution des revenus des agents économiques ménages et entreprises entraînant la diminution fatale de la demande de ces agents afin de retrouver l'équilibre budgétaire. Par contre, les autorités politiques et économiques doivent s'abstenir de prendre des mesures rigoureuses étant donné que le budget s'équilibre automatiquement.
Mais, nous nous posons la question de savoir : quel est le rôle du multiplicateur keynésien face à une situation de déficit budgétaire ? En effet, le multiplicateur [Keynésien] est un processus économique général montant que l'accroissement d'une grandeur économique a pour effet l'augmentation d'une autre. Pour Jean-Yves CAPUL et Olivier GARNIER, « le multiplicateur des dépenses publiques montre le rôle joué par la demande autonome de l'Etat : les achats supplémentaires de l'Etat induisent une augmentation de la production plus importante que la dépense initiale » (J-Y. CAPUL et O.GARNIER, 2008, p.300).
L'effet multiplicateur constitue un élément fondamental de la théorie économique Keynésienne. Il faut noter enfin que dans une conjoncture délicate, le budget au solde déficitaire peut soutenir la demande ; et dans ce cas il joue un rôle contra cyclique du fait que ses effets sur la demande sont opposés aux effets négatifs résultant de la conjoncture.
B. LES EFFETS NEGATIFS
D'après Jean-Yves CAPUL et Olivier GARNIER « la politique budgétaire est l'objet de 3 grandes critiques.
· La 1ère est liée
à l'ouverture des économies aux échanges internationaux.
Une politique de relance économique fondée sur un déficit
budgétaire risque de favoriser les entreprises
étrangères...
· la 2ème critique correspond au problème du financement du déficit budgétaire. S'il est financé par création monétaire, il y a un risque d'inflation. S'il est, en revanche, financé grâce à des emprunts auprès des agents économiques, se pose le problème de « l'effet d'éviction ». L'effet d'éviction est un phénomène qui conduit l'activité du secteur public à supplanter celle du secteur privé.
Dans le cas d'un déficit budgétaire, le recours à l'emprunt provoque un déplacement des ressources d'épargnes disponibles vers le secteur public au détriment des autres agents économiques. Le résultat de cet effet est une hausse des taux d'intérêt : les taux d'intérêt augmentent car la demande des capitaux s'accroît, les pouvoirs publics devant aussi proposer une meilleure rémunération pour attirer de nouveaux épargnants. La conséquence de ce phénomène est que les dépenses des agents économiques sensibles au taux d'intérêt (investissement) sont freinées. L'effet d'éviction provoque un ralentissement de l'activité économique...
· une dernière critique importante de la politique budgétaire, liée elle aussi au financement d'un déficit, concerne le problème de la dette. Plusieurs années de déficits budgétaires peuvent conduire à une accumulation de la dette publique (en cas de financement par l'emprunt). Un risque important apparaît, celui d'un « effet boule de neige » de la dette. Il s'agit du cercle vicieux suivant : une dette importante implique le versement d'intérêts considérables aux épargnants créanciers de l'Etat ; le poids de ces intérêts, qui sont une charge, c'est-à-dire une dépense du budget, aggrave le déficit et conduit à un nouvel endettement public qui, à son tour, conduira à un niveau d'intérêts encore plus important, etc. » (J-Y. CAPUL et O.GARNIER, 2008, pp.320-321).
Il faudra noter que par rapport aux critiques qui ont été formulées suite aux effets négatifs de la politique budgétaire, l'économie de la RD Congo les a déjà ressenties toutes.
Au regard de tout ce qui précède voyons comment se présente schématiquement les principaux effets du déficit budgétaire.
Figure n°9. Illustration des effets du déficit budgétaire
Croissance
création d'emplois
Frein à la
croissance et
à
l'emploi
Augmentation du
déficit
DEFICIT
Augmentation des
dépenses ou baisse
de
prélèvements fiscaux
Augmentation de la
dette publique
Effet d'éviction et
hausse des
taux
d'intérêt
Augmentation de la
charge de la
dette
(intérêts payés par
l'Etat
Stimulation de la
demande
globale
(multiplicateur)
Possibilité de
réduction
de
l'investissement
Source : J-Y. CAPUL et O. GARNIER, Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, Hatier, Paris 2008, p. 321.
Parlant de la politique budgétaire en République Démocratique du Congo, il faut noter ce qui suit : « Pour 2006, le déficit est estimé à 1,2% du PIB. Il devrait augmenter en 2007 et 2008, respectivement à 1,4% et 1,9% du PIB. En 2005 et 2006, la réduction du déficit a résulté d'une importante augmentation des recettes, mais aussi et surtout des dons et appuis budgétaires octroyés par la communauté internationale pour soutenir les élections, le maintien de la paix et la reconstruction...En 2006, l'aide extérieure a représenté 57% du budget de l'Etat, à hauteur de 2,2 milliards de dollars US (9,5% du PIB). En 2007et 2008, le financement extérieur devrait conserver une place très importante dans les recettes de l'Etat mais en légère diminution, estimée respectivement à 9% et 8,5%. Les recettes fiscales devraient se maintenir à des niveaux élevés (8,9% du PIB en 2007 et 8,4% en 2008) grâce à l'accélération de la croissance et la reprise des activités productives. Les recettes pétrolières ont aussi augmenté de manière significative, suite à l'envolée des prix sur les marchés mondiaux. Le prix du pétrole a été vécu cinq fois à la hausse en 2005 et trois en 2006, pour une augmentation totale de plus de 11% en 2006.
Parallèlement à ces évolutions, les dépenses ont largement dépassé les montants attendus, au second semestre 2005 et à plusieurs reprises dans le courant de l'année 2006, en Avril, Juillet et Septembre notamment. En Avril 2006, le dépassement des dépenses publiques a été de 13 milliards de Franc congolais (29 milliards USD). Pour les mois de juillet et
septembre de la même année, il s'est respectivement élevé à plus de 9 et 12 milliards de francs congolais (20 et 27 millions de dollars US). Ces dérapages s'expliquent par plusieurs causes. La première porte sur les problèmes d'insécurité à l'Est du pays, avec les primes à la police nationale pour la sécurisation des élections et les dépenses exceptionnelles liées au déroulement des élections. La seconde a trait au recensement des fonctionnaires, qui a permis de ne plus payer des salariés fantômes mais a en revanche entraîné la régularisation des employés du service public qui n'avaient pas reçu leurs salaires depuis plusieurs mois.
En troisième lieu, le processus de décentralisation a conduit à l'augmentation des taux de rétrocession du budget vers les services provinciaux et les entités décentralisées. Quatrièment, le service de la dette intérieure a été relativement important en raison du niveau élevé de la dette et de la hausse des frais de commission de la banque centrale. Le service de la dette intérieure est estimé à 3,2% du PIB en 2006. Il devrait baisser en 2007 et 2008, avec la mise en place des initiatives d'allègement de la dette. Finalement, la forte hausse des dépenses de fonctionnement de l'Etat a découlé des nombreuses missions et déplacement des fonctionnaires des ministères. Conséquence du dépassement des dépenses publiques, les taux d'exécution du budget s'avèrent très disparates... » (BAfD/OCDE, 2007, pp.234-235).
Par ailleurs, il sied de noter que « les dérapages des finances publiques enregistrés fin 2005 et début 2006, ajoutés à la lenteur des réformes structurelles, avaient amené le FMI (fonds monétaire international) à geler les appuis budgétaires destinés à la RDC, lors de la sixième revue du PEG (Programme Economique du Gouvernement). Inspiré du PEG, il devait poursuivre la mise en oeuvre des reformes pour soutenir les efforts de stabilisation. L'exécution du PRC (Programme Relais de Consolidation) n'a pas été concluante. La mauvaise tenue des finances publiques a, une fois de plus conduit à l'échec d'un programme de stabilisation.
Par conséquent, elle a retardé le passage au point d'achèvement de l'initiative PPTE. Afin de maintenir le dialogue avec les partenaires extérieurs et s'efforcer de rétablir les conditions nécessaires à une reprise des relations formelles avec du FMI, le gouvernement a mis en place un « Programme Suivi par le Service du Fmi » (PSSF). Dans ce programme, il a été convenu que la politique budgétaire devrait poursuivre l'assainissement des finances publiques, et réorienter les dépenses publiques non prioritaires...Nonobstant le retard accusé dans la réalisation des réformes fiscales, une amélioration de la couverture des dépenses publiques par les ressources internes a été constatée en 2007. Le taux de couverture est passé
de 58 à 76%. Ceci tient, entre autres, aux performances des régies financières. Les recettes de la DGI (Direction Générale des Impôts) sont passées de 159,9 millions CDF en 2006 à 256 millions de francs (congolais) en 2007, celles de l'OFIDA (Office des Douanes et Accise actuellement DGDA) de 195,5 millions CDF à 237,7 millions. Projetées à 526,8 milliards CDF pour les neufs premiers mois de 2007, les recettes totales, dons compris, se sont chiffrées à 571,6 milliards CDF, soit une réalisation de 108,5%. Il faut cependant déplorer la sous exécution des dépenses en capital (54,4%). Cette situation s'explique, en partie, par un faible décaissement des ressources extérieures devant les couvrir.
L'envolée du prix du baril de brut (autour de 100 USD en fin 2007) a quelque peu alimenté les tensions inflationnistes. Cela devait entraîner un alourdissement de la facture énergétique du pays. Combinée à la baisse de la production de pétrole, cette hausse du cours du brut devait engendrer de sévères conséquences en matière des finances publiques. Les cours mondiaux des minerais ayant augmenté depuis 2005, la RDC a pu aussi combler le déficit de sa balance énergétique par la hausse de ses recettes d'exportation en minerais.
Au niveau de la balance budgétaire, on relève une amélioration en 2007, liée à l'excédant budgétaire dégagé grâce à la gestion très rigoureuse des finances publiques par me gouvernement mis en place en février 2007. En 2008, bien que le budget présenté soit équilibré, son exécution risque de connaître des dérapages. Les différentes pressions sociales et salariales ainsi que le processus de décentralisation pourraient contribuer à un déficit budgétaire » (BAfD/OCDE, 2008, pp.260-261).
En outre, toujours en 2008 et 2009, il faudra noter aussi les effets de la crise financière internationale ressentis à travers l'économie congolaise et notamment à travers les ressources financières publiques qui ont été sensiblement touchés affectant par la même occasion les dépenses de l'Etat ainsi que les perspectives d'atteinte du point d'achèvement de l'Initiative Pays Pauvres Très Endettés par la RD Congo, qui y a finalement accéder au lendemain de la célébration du 50ème anniversaire de son indépendance soit en juillet 2010, atteinte qui a été rendue possible par une discipline et une rigueur remarquables dans la gestion des deniers publics de tous les services publics et régies financières.
Pour nous faciliter de bien visualiser l'évolution de différents instruments de la politique budgétaire congolaise voyons d'abord le tableau ci-après dont les données sont exprimées en pourcentage de produits intérieurs brut.
Tableau n°15 : Opérations financières de l'Etat (en pourcentage du PIB)
RUBRIQUES |
2006 |
2007 (e) |
2008(p) |
2009(p) |
+ Recettes totales (avec dons)a |
21,4 |
22,9 |
25,5 |
25,7 |
- recettes Fiscales |
13,2 |
13,1 |
13,6 |
13,6 |
- recettes Pétrolières |
8,2 |
9,9 |
11,9 |
12,1 |
+ Dépenses Totales (et prêts nets) a |
22,1 |
20,8 |
25,9 |
21,5 |
- dépenses courantes |
18,7 |
17,5 |
19,4 |
19,3 |
sans les intérêts |
15,3 |
14,7 |
16,8 |
17,1 |
- salaires |
5,5 |
5 |
5,4 |
5,1 |
- Paiements d'intérêts |
3,5 |
2,7 |
2,6 |
2,2 |
- dépenses en capital |
3,4 |
3,3 |
2,1 |
2,3 |
+ solde Primaire |
2,8 |
4,9 |
2,2 |
6,4 |
+ solde Global |
-0,7 |
2,2 |
-0,4 |
4,2 |
Figure n° 10 : Evolution des opérations budgétaires.
30
25
20
15
10
-5
0
5
Dépenses
Totales (et
prêts nets)
Recettes
totales
(avec dons)
solde
Global
solde
Primaire
Etat des rubrique en 2006
Etat des rubrique en 2007 (e)
Etat des rubrique en 2008(p)
Source : Par nous-mêmes sur base du tableau précédent.
Il faut noter que concernant la croissance économique en RD Congo, la croissance réelle du PIB a fortement progressé de 6,5% en 2006 ; le pays continuant d'afficher d'excellentes performances, avec une croissance estimée à 6,2% et 6% respectivement en 2007 et 2008. En 2006, la croissance a été tirée par le cuivre, le ciment, le bois, les boissons (alcoolisées et gazeuses) et l'électricité. En outre, plus de 80% de l'économie congolaise relève du secteur informel.
En RD Congo, « en 2006, le taux de croissance du secteur agricole est resté proche du taux de croissance démographique, environ 3%, en raison de l'absence de routes nationales et de desserte agricole. L'agriculture a occupé plus de 70% de la population et procuré 46,7% du PIB en 2005... La RD Congo possède un énorme potentiel, qui n'a cependant représenté que 8,8% du PIB en 2005 et dont les performances ont été bien moins bonnes que prévues... L'évolution du secteur minier est malheureusement affectée par une mauvaise gestion générale des ressources, la lenteur des réformes structurelles et la fraude, ce qui n'a pas permis au pays de bénéficier pleinement des opportunités liées à la flambée des cours mondiaux des métaux. Dans le secteur du cuivre, la reprise de la production a permis un taux de croissance en volume de 33,7% en 2005 mais seulement de 4,4% en 2006 suite à la baisse de la production et aux difficultés d'exploitation de la Gécamines, la société d'Etat. Néanmoins, les perspectives du secteur sont plutôt bonnes...
2006, les boissons alcoolisees et notamment la bière ont affiche un taux de croissance de 16,7% contre 18,9% l'annee precedente. En volume, la fabrication de ciment a enregistre des solides hausses aussi bien en 2005 (26,2%) qu'en 2006 (9,7%), essentiellement grâce à la reconstruction et aux enormes besoins du pays. Par ailleurs, la production de bois grumes se trouve en pleine expansion, avec une croissance de 16,8% en 2005 et 54% sur les premières mois de l'annee 2006... » (BAfD/OCDE, 2007, pp.232-233).
De plus, « l'annee 2007 a debute par la baisse de la croissance due à l'instabilite macroeconomique et à des fortes tensions politiques. Une amelioration de la situation a ete observee à partir du second semestre, les finances publiques ayant ete assainies. L'inflation a baisse, et l'activite productive est passee à une vitesse superieure avec un taux de croissance de 6,2%, dope essentiellement par les industries minières et extractives ainsi que par le commerce de gros et de detail. L'agriculture, qui constitue la principale activite dans le cadre du monde rural et occupe près de 70% de la population, a represente 48% du PIB en 2006. En 2007, le secteur a enregistre un taux de 3,1% inferieur à celui de l'annee precedente. Cette situation s'explique par la baisse de la production de certains produits, notamment l'huile de palme (-45,9%), le cacao (-31,3%) et le caoutchouc (-14,6%). Ce secteur dispose d'un potentiel considerable pour des exploitations agricoles à grande echelle. Cependant, les conflits l'ont empêche de retrouver son dynamisme. Il reste domine par des petites exploitations qui ont du mal à se developper, en raison de la vetuste des infrastructures de transports et l'absence de credit bancaire.
Les industries minières et extractives (8,2% du PIB en 2006) ont fortement progresse. Cette performance tient essentiellement à la relance de l'activite dans la province du Katanga, à l'augmentation de la production du diamant dans les 2 provinces du Kasaï, et à l'accroissement de la demande mondiale de minerais. En effet, l'accroissement de la demande des metaux non ferreux a entraine une hausse considerable de leurs cours qui a profite à la production minière congolaise. La production de cuivre a augmente de 2,5%, celle de cobalt de 3,5%, et celle de zinc de 8,1%. La production totale de diamant a progresse de 7,5% à fin juin 2007, grâce à un accroissement de la production artisanale (19,1%). La production de diamant industriel s'est contractee en raison de la baisse des activites de la Minière de Bakwanga... » (BAFD/OCDE, 2008, pp.258-259).
statistiques nous présenterons à titre indicatif la ventilation du PIB par secteurs en 2006 (en pourcentage).
Tableau n°17 : Ventilation sectorielle du PIB en 2006 en Pourcentage
Secteurs |
Agricultures sylviculture et pêche |
Mines et extraction |
Industries manufacturières |
BTP et électricité |
Commerce de gros et de détail |
Transport et communication |
Echange et commerce |
Administration publique |
Année 2006 |
47,40% |
8,60% |
5,30% |
8,70% |
16,60% |
4,30% |
5,30% |
3,80% |
Source : par nous-mêmes sur base des estimations des auteurs du FMI, sur http://dx.doi.org/10.1785/3225750737571.
Figure n°11. Ventilation sectorielle du PIB en 2006 (en pourcentage)
Administration publique
Agricultures sylviculture et pêche
BTP et éléctricité Commerce de gros et de détail Echange et |
Industries manufacturières
Mines et extraction
Transport et communication
Source : Par nous-mêmes sur base des données du tableau précédent.
En analysant le graphique ci-dessus nous nous rendons compte que le secteur d'agriculture, sylviculture et pêche occupe une place considérable dans le produit intérieur brut, ce qui, peut conduire les autorités en place à soutenir l'activité agricole par l'acquisition d'engins (tracteurs et accessoires) pour soutenir non seulement la croissance du secteur mais aussi encourager cette activité indispensable au développement socio-économique du pays.
Cependant, la croissance économique en RD Congo évolue différemment suivant le rythme de composantes de la demande globale ou PIB à savoir : la Formation Brute du Capital Fixe (FBCF) et les variations des stocks ou Consommations finales ainsi que le solde extérieur net. Ainsi, « l'accélération de la croissance à partir du second semestre 2007 tient aussi au bon comportement de la consommation privée et de la formation brute de capital fixe. Ces dernières ont enregistré des hausses respectives de 6,5% et 10% en 2007. L'expansion du commerce de gros et de détail a été stimulée par l'accroissement de la consommation privée.
La progression du taux d'investissement privé constaté en 2007 traduit un redressement de l'indice de confiance des détenteurs de capitaux. L'attrait du secteur minier, les perspectives de reconstruction du pays, et la consolidation de la stabilité macroéconomique à partir du second semestre expliquent cette évolution.
La croissance du PIB devrait s'accélérer en 2008 (6,6%) et en 2009 (7,1%) principalement grâce aux performances du secteur minier, à la configuration actuelle du marché mondial de minerais, et aux investissements prévus dans le secteur minier (3 milliards USD). Ces prévisions de croissance économique pourraient être atteintes compte tenu des bonnes perspectives d'investissements privés liés au retour de la paix et à la conclusion de plusieurs contrats sur des projets d'investissements entre 2007 et 2008 » (BAFD/OCDE, 2008, pp.259- 260).
Pou résumer tout ce qui vient d'être dit sur les composantes du Produit Intérieur Brut (demande globale) en République Démocratique du Congo de 2006 à 2009 voyons le tableau ci-dessus. Il faut noter que suite à l'indisponibilité des données en 2010, le tableau qui suivant présente la situation de 2006 à 2009.
Tableau n°18 : Composantes de la demande globale en RD Congo
COMPOSANTES |
En pourcentage du PIB (à prix courant) |
Pourcentage de variation, en volume |
contribution aux variations du PIB, volume |
||||
2006 |
2007 (e) |
2008 (p) |
2009 (p) |
2007 (e) |
2008 (p) |
2009 (p) |
|
FORMATION BRUT DU CAPITAL FIXE |
13,40 |
10 |
15,7 |
17,5 |
0,8 |
1,3 |
1,6 |
Publique |
3,4 |
10 |
15 |
16 |
0,2 |
0,3 |
0,4 |
Privée |
10 |
10 |
16 |
18 |
0,6 |
1 |
1,2 |
CONSOMMATION |
97 |
6,6 |
6,2 |
5,8 |
6,2 |
5,9 |
5,5 |
Publique |
8,8 |
6,7 |
6,8 |
6,8 |
0,9 |
0,9 |
0,9 |
Privée |
88,2 |
6,5 |
6,1 |
5,6 |
5,4 |
5 |
4,6 |
SOLDE EXTERIEUR |
-10,3 |
+ |
+ |
+ |
-0,9 |
-0,6 |
0 |
Exportations |
31,7 |
0,2 |
2,5 |
4,1 |
0 |
0,3 |
0,4 |
Importations |
-42 |
6,3 |
6,1 |
2,9 |
-0,9 |
-0,9 |
-0,4 |
TAUX DE CROISSANCE DU PIB EN VOLUME |
+ |
+ |
+ |
+ |
6,2 |
6,6 |
7,1 |
Source : Données du FMI ; calculs des auteurs pour les estimations (e) et les prévisions (p) sur http://dx.doi.org/10.1787/328665005313.
De ce qui précède, il faut noter que le PIB par une autre formule dans l'approche ou l'optique des dépenses se calcule comme suit :
PIB= FBCF + C + (X-M) où FBCF : formation brute du capital fixe ; C : consommation ; (X-M) : solde de la balance commerciale avec X et M représentent respectivement les exportations et les importations. Il faut noter que la FBCF est synonyme de l'investissement. Et nous constatons que du point de vue des investissements, les investissements privés ont une part considérable que les investissements publics et cela peut être dû par le faible volume des dépenses d'investissements engagées par l'Etat congolais ou encore au faible volume des ressources de financement des investissements que bénéficient le pays auprès de bailleurs des fonds. En outre, quant à la consommation, nous voyons également que la consommation privée est importante que la consommation. Il se dégage de là que l'Etat congolais rémunère mal ses fonctionnaires et agents et agents avec comme conséquence ces dernies détournent des fonds publics, sont corrompus, gèrent mal les ressources financières publiques. Pourtant, en rémunérant bien ses employés l'Etat congolais peut dans une certaine mesure encourager la consommation. Or, en consommant, ces ménages (agents et fonctionnaires) paient des impôts
et taxes qui reviennent encore au Trésor Public sous forme des recettes fiscales et non fiscales. Par ailleurs, selon une certaine opinion, dès lors que l'Etat procède à l'application d'une politique salariale expansive qui consiste à rémunérer convenablement ses agents et fonctionnaires, cela aura un effet de réduire considérablement les abus qui rongent les finances publiques (détournement, dilapidations, malversations financières).
En ce qui concerne l'évolution de solde extérieur, il sied de noter que le pays importe plus qu'il n'exporte, ce qui a pour conséquence : le solde de la balance commerciale est négatif...
Pour clore, dans ce chapitre nous avons d'abord commencé par présenter notre champ d'investigation à savoir la République Démocratique du Congo tout en donnant les notions élémentaires mais essentielles sur le budget et plus concrètement sur le budget de l'Etat. Ensuite nous avons présenté, analysé et émis un jugement analytique, critique et comparatif sur les différentes théories que nous avons eu à présenter qui nous a permis d'expliquer ou de trouver des réponses à nos préoccupations tout en conciliant les résultats de nos investigations par rapport à ce qui se fait en RD Congo en matière des finances publiques. Enfin, nous avons abordé les contours théoriques de la politique budgétaire, la croissance et le développement tout en essayant d'avoir un regard à la fois analytique et critique de la situation en RD Congo.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES DU DEUXIEME CHAPITRE
1. Ministère du Plan/RD Congo, Document stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté, Kinshasa Juillet 2006,p. 30.
2. BAfD/OCEDE, Perspectives économiques en Afrique, (c)BAfD/OCEDE 2007, p.233, 234, 235, 232, 239, 241, 242.
3. BAfD/OCEDE, Perspectives économiques en Afrique, (c)BAfD/OCEDE 2008, p.260, 261, 258, 259, p.c.
4. BIGAUT C., Finances publiques, droit budgétaire, Budget de l'Etat, Ellipses, Paris 1995, p.7, 25, 13, 15, 17.
5. TURBIDE J.et Al., Notions de base de gestion financière, www.managementculturel.com, p.1, 5, 6, 7.
6. CAPUL J.Y et GARNIER O., Dictionnaire d'économie et des sciences sociales, Hatier, Paris 2008, p.26, 316, 317, 318, 319, 320, 300, 321.
7. CHOUVEL F., L'essentiel des finances publiques 2008, 9émeédition Gualino Editeur, Paris 2008, p. 15, 24, 25, 29, 30, 35, 37, 38, 67, 68, 69, 87.
8. MPIRY BEN OPINE, Notes complémentaires au cours des Finances publiques [syllabus], 3e graduat économie générale, UNILU 2010-2011, inédit, p.25, 26, 23, 24, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 39.
9. BAKANDEJA WA MPUNGU G., Droit des Finances Publiques, édition Noraf, Kinshasa 1997, p.158.
10. BAKANDEJA WA MPUNGU G., Finances Publiques, pour une meilleure bonne gouvernance économique et financière en République Démocratique du Congo, Afrique éditions, Kinshasa 2006, p.117, 220, 226, 227, 255, 237, 240, 244, 245, 246, 247, 249, p.c.
11. MBUMBANZUZI N., La production de l'Etat et les modes de production des services publics, Tome I, Edition LICCOREN, Kinshasa décembre 2007.
12. MINISTERE DU BUDGET/RDC, Loi n°06/001 du 16 février 2006 contenant le budget de l'Etat pour l'exercice 2006, Kinshasa 2006 vol. I.
13. MINISTERE DU BUDGET/RDC, Loi n°07/002 du 07juillet 2007 contenant le budget de l'Etat pour l'exercice 2007, Kinshasa 2007 vol. II.
14. MINISTERE DU BUDGET/RDC, Loi n°07/009 du 31 décembre 2007 contenant le budget de l'Etat pour l'exercice 2008, Kinshasa 2007 vol.I.
15. MINISTERE DU BUDGET/RDC, Loi n°08/017 du 31 décembre 2008 contenant le budget de l'Etat pour l'exercice 2009, Kinshasa 2008 vol.I.
16. MINISTERE DU BUDGET/RDC, Loi n°10/001 du 25janvier 2010 contenant le budget de l'Etat pour l'exercice 2009, Kinshasa 2008 vol.I.
17. GIRAUD F., Contrôle de gestion,Gualino éditeur, Paris 2004, p.29.
18. http://dx.doi.org/10.1787/330757566214 stat link.
19. http://dx.doi.org/10.1787/325750737571 stat link.
20. http://dx.doi.org/10.1787/328665005313 stat link.
21. http://www.lephareonline.net/lephare/index.php du 15 novembre 2010.
Dès lors que nous avons d'abord présenté les différentes notions théoriques et conceptuelles en rapport avec notre objet d'étude ; ensuite nous avons procédé par une présentation et une analyse critique et comparative des faits que nous avons pu relever précédemment ; vient enfin la partie que nous procéderons par donner non seulement une alternative sur la manière dont les décideurs pourront gérer des deniers publics mais des perspectives d'avenir sur la gestion des finances publiques, la croissance et le développement en RD. Congo.
Eu égard aux constats malheureux que nous avons faits sur la gestion des deniers publics, concrètement sur la gestion budgétaire dans ce sens que :
· Les recettes mobilisées ne sont pas totalement canalisées vers le Trésor Public mais détournées, volées voire dilapidées par certains agents de services chargés de la perception des taxes et impôts dans différents services publics de l'État Congolais.
· Les évasions et les fraudes alimentées par la corruption, le trafic d'influence et l'impunité en dépit de bonnes intentions affichées du gouvernement infligent des pertes et manque à gagner énormes au gouvernement Congolais pour réaliser ses ambitions politiques et son programme quinquennal (cinq chantiers).
· En dépit des reformes pour une gestion rigoureuse des finances de l'État, les organes et agents de l'administration publique Congolaise ne sont pas de fois à la page par rapport à l'évolution des conditions technologiques ;
· Le gèle des rémunérations par certains comptables pour des agentsde l'État se trouvant dans l'arrière pays.
· Les recours à des procédés moins contraignant (éléments d'urgence non régularisé, octroi des paiements échelonnés sans suivi de l'apurement, le dépotage complaisant, etc.).
· La mauvaise tenue des comptes courant fiscaux.
· La mauvaise conception de la nomenclature des taxes dont certains n'ont jamais produit d'effet.
· La diversité des taxes dont pour certaines le fait générateur et l'assiette ne sont pas bien définis.
· La mauvaise gestion des entreprises publiques, qui sont qualifiées de canards boiteux, etc.
Au regard des quelques faits que nous avons pu relever ci-haut, nous pensons que les autorités ne place devront promouvoir davantage comme elles l'ont fait pour l'accès par la RD Congo au point d'achèvement de l'initiative pays pauvre très endettés en juillet 2010, la bonne gouvernance surtout dans le domaine économique et financier.
Ainsi, parlant de la bonne gouvernance, il faut noter que selon MIKE TAMBEDU, « la bonne gouvernance est une notion récente, apparue en 1989 dans une étude publiée par la Banque Mondiale : « L'Afrique subsaharienne : de la crise au développement durable, une perspective à long terme>>, lança pour la première fois la notion de bonne gouvernance, notion qu'elle reprendra du reste avec force dans un document intitulé « Governance for developpement >> en 1992 >> (M. TAMBETU, Mai 2004, p.5).
Il faut noter tout de même que les auteurs qui abordent cette notion ne sont pas unanimes quant à sa définition.
S'agissant de l'expression « bonne gouvernance >>, nous voyons qu'elle comprend deux termes à savoir : l'adjectif « Bonne >> et le substantif « Gouvernance >>. Le premier (Adjectif Bonne), renvoi à « ce qui est conforme aux règles morales et sociales ; agréable, juste et correct >>. (MicroRobert, 1924, p.147).
Le second (substantif gouvernance), « vient du terme anglais Governance et désigne le mode de gestion des affaires publiques >>. (M. TAMBEDU, Mai 2005, p.5).
Le programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) définit la gouvernance « comme l'exercice de l'autorité politique, économique et administrative dans le cadre de la gestion des affaires d'un pays à tous les niveaux >>. (Aboubacar YENIKOYE, 2007, p.9).
« Lorsque la gestion est bien faite, on parle de bonne gouvernance ; au cas contraire, on parle de mauvaise gestion ou mal gouvernance » (M. TAMBEDU, Mai 2005, p.5).
Par ailleurs, le PNUD estime que« la gouvernance comprend les mécanismes, les processus, les relations et les institutions complexes, aux moyens desquels les citoyens et les groupes articulent leurs intérêts, exercent leurs droits et assument leurs obligations et auxquels ils s'adressent pour régler leurs différends » (Aboubacar YENIKOYE, 2007, p.9).
Pour ce qui est du contenu concret de la notion de bonne gouvernance, elle fait l'objet de deux conceptions : « la 1ère est celle de l'institution même qui a conçu, enfanté et promu cette notion en question : la Banque Mondiale. En effet, selon cette institution de BrettonWoods qui revendique une conception économiciste : celle-ci se ramène tout simplement à une gestion économiquement saine, transparente et efficace des deniers publics. Cette conception de la banque mondiale est dite technico-gestionnaire parce que mettant en avant le seul critère d'efficacité des modes de gestion économique sans considération aucune de l'environnement sociopolitique dans lequel s'inscrivent ces modes de gestion, se réduit ainsi une approche exclusivement financière et comptable de la bonne gouvernance : gérer d'une façon économique saine, transparente et efficace l'argent public et celui mis à la disposition des Etats par les bailleurs des fonds multilatéraux devraient déclencher une dynamique de croissance et de développement. Selon la nouvelle conception (la seconde), la bonne gouvernance n'est pas seulement une question de gestion économique rigoureuse ; elle postule également et surtout : un régime politique fondé sur la démocratie libérale et l'État de droit. En d'autres termes, elle suppose le pluralisme idéologique, le multipartisme, la séparation des pouvoirs, l'égalité juridique des citoyens, le respect des droits de l'homme,... » (M. TAMBEDU, Mai 2005, p.5-6).
D'après I. Aboubacar Yenikoye, « la gouvernance comprend 3 acteurs fondamentaux : l'État, la société civile, le secteur productif. Ces 3 composantes sont essentielles pour le développement humain. L'État crée un environnement politique et juridique favorable. Le secteur privé crée des emplois et produit des revenus. Enfin, la société civile facilitée l'interaction politique et sociale, incite les groupes à participer aux activités économiques, sociales et politiques. L'interaction de ces 3 composantes peut déboucher sur des processus et des actions de gouvernance différentiés. Elles peuvent être constructives et génératrices de bonne gouvernance, elles peuvent être néfastes et génératrices de mal gouvernance.
Pour le PNUD, chaque fois que l'évolution est positive, chaque fois la condition de l'homme s'améliore, la bonne gouvernance est l'explication. Cette amélioration de la gouvernance n'est pas limitée à l'échelle des pays, elle est locale, régionale et mondiale. Peu d'entreprises sont plus délicates et plus exaltantes qu'améliorer la gouvernance et aider les pays gérer leur développement dans un monde qui connait plus de frontière. En effet la bonne gouvernance est indispensable pour régler les problèmes tels que la pauvreté, les iniquités et l'insécurité ». (I. ABOUBACAR YENIKOYE, 2007, p.9).
Il faut noter qu'il existe plusieurs types de gouvernance, mais dans ce travail et plus précisément dans les lignes qui suivront nous aborderons beaucoup plus la gouvernance économique et financière qui consiste en une gestion économique rigoureuse, efficace, efficiente Et prudente des deniers publics pour un développement durable dans un pays comme la RD Congo.
Par principe de bonne gouvernance, il faut entendre des valeurs ou règles morales et politiques auxquelles une personne ou un groupe des personnes sont attachées. « Parmi les principes de bonne gouvernance d'une importance cardinale, nous avons :
· L'État de droit : sur le plan juridique l'État de droit est celui dans lequel les droits des citoyens sont respectés et leurs obligations s'observent tout en prônant les valeurs démocratiques.
· La démocratie.
· L'éthique politique et/ou citoyenne : est un ensemble de valeurs ou règles obligatoires à l'exercice de la profession politique ou à une attitude d'un citoyen.
Dès lors, aucune gouvernance ne peut être ni bonne, ni durable si elle ne conforme guère son action aux prescrits de l'État de droit, si sa ligne de conduite ne valorise point les principes démocratiques et si fondamentalement toute décision et toute action dans le cadre politique, économique et socioculturel s'exercent en dehors de l'éthique » (NGOMBA BINDA, Sept.2007, p.549).
A titre indicatif, au seuil de nos investigations, nous avons constaté qu'un vérificateur de la DGAD Kasumbalesa au salaire mensuel de CDF environ 500 000 se fait corrompre par des opérateurs économiques lors de la vérification des documents sur l'importation ou l'exportation des marchandises par des montants précaires ; en outre, de part
cette action il en résultera une sous-évaluation de ces marchandises provoquant un manque à gagner lors de l'imposition de ces dernières.
Il existe plusieurs éléments de bonne gouvernance parmi lesquels « les principaux
sont :
· L'obligation de rendre compte : les administrations publiques se doivent de rendre compte aux autres partenaires (partis politiques et sociétés civiles) les tenants et les aboutissants de leurs actions ; une action de prouver que ces actions sont conformes à des objectifs précis et convenus.
· La transparence : l'action et la prise des décisions des administrations publiques sont dans une certaine mesure ouvertes à l'examen critique des autres acteurs de l'administration, du parlement, de la société civile et parfois d'institutions (organisations) et autorités extérieures.
· L'efficiente et l'efficacité : les administrations publiques devraient s'attacher à une prestation de qualité notamment dans les services rendus aux citoyens et veiller à ce que leurs prestations répondent aux desiderata de l'action publique.
· La réceptivité : les autorités publiques doivent avoir les moyens et la flexibilité voulus pour répondre rapidement à l'évolution de la société et ainsi tenir compte des attentes de la société en vue de faire un examen critique du rôle de l'État.
· La prospectivité : les autorités publiques doivent être en mesure d'anticiper les problèmes qui se poseront à partir des données disponibles et des tendances observées, ainsi que d'élaborer des politiques tenant compte de l'évolution des coûts et des changements prévisibles (démographiques, économiques, environnementaux, etc.).
· La primauté du droit : les autorités publiques doivent faire appliquer les lois, la, règlementation et les codes en toute égalité, justice et transparence ». (MONUC/Kamina, mars 2009, p.5).
gouvernance, un indicateur est une mesure du critère, ce dernier étant un élément d'analyse. Pour bien comprendre ces deux concepts (critère et indicateur), prenons deux exemples pour mieux les nuancer :
· Une bonne température est l'élément permettant d'apprécier le confort d'un logement alors que le thermomètre sert en tant qu'un indicateur de température. Donc, le thermomètre est l'indicateur et la bonne température le critère.
· Une gestion transparente des deniers publics permet d'apprécier et de déterminer qu'elle est efficace et rationnelle ou pas, tandis que le contrôle de gestion est son indicateur.
Pour évaluer et mesurer la bonne gouvernance, il y a plusieurs indicateurs qu'il y a des composantes de la gouvernance. Pratiquement il y a 10 composantes de la bonne gouvernance (la primauté du droit ; la participation, la responsabilité, la transparence ; l'efficience et l'efficacité ; la vision stratégique ; la recherche du consensus ; la capacité d'ajustement ; l'équité et les composantes spécifiques) qui comprennent 60 indicateurs et 180 sous indicateurs.
La mesure de la bonne gouvernance nécessite l'usage de la gouvernance qui est une méthode de quantification des affaires publiques privées d'un pays à tous les niveaux de différents secteurs ou domaines (pour plus de détails ; lire avec intérêt : I. ABOUBACAR YENIKOYE Ismaël, Gouvernance et Gouvernométrie : essai de définition, C.E.R.C.A.P ; 2002).
La « gouvernométrie » pose les principes fondamentaux qui supposent l'élaboration et la définition :
· D'un modèle théorique de la gouvernance,
· D'une méthode de mesure qui prend en compte :
o Les composantes et indicateurs non seulement pertinents mais aussi significatifs de la gouvernance,
o La définition des principes d'évaluation,
o L'élaboration d'une grille d'évaluation et d'une échelle de la détermination des seuils théoriques de gouvernance,
o L'élaboration d'une grille de notion et d'un système de codification,
o La définition d'une formule de quantification des données.
Selon ABOUBACAR YENIKOYE Ismaël, « au total ; le modèle I.B.G (Indice de Bonne Gouvernance) permet de quantifier 15 valeurs de gouvernance ainsi définies ;
· Les 4 domaines : politique, économique, administratif et local
· Les 10 composantes (...)
· Et enfin, la valeur de la gouvernance synthétique (I. ABOUBACAR YENIKOYE, 2007, p.20).
Il sied de noter que les indicateurs de bonne gouvernance servent de toute à comparer les pays, les régions et les territoires ainsi qu'à mesurer les évolutions dans les temps.
Dans son programme économique et politique de 2007, le gouvernement de la RD Congo a mis un accent particulier sur l'application des mesures de bonne gouvernance en tant que mécanisme de gestion et d'administration globale de la société. Le gouvernement a estimé que c'est essentiellement par elle que passe le redressement et la stabilité de l'économie du pays, et donc, l'accélération de la croissance, la réduction de la pauvreté et le développement socioéconomique du pays.
Par ailleurs, NGOMBA BINDA estime que « le premier gouvernement de la 3ème République se détermine à gouverner autrement que par le passé... En particulier, il suggère la création d'une instance de promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance à travers notamment un travail d'audits permanents dans tous les secteurs de la nationale » (NGOMBA BINDA, Septembre 2007, p.543).
Nous comprenons d'ores et déjà que le rôle de l'État et précisément du gouvernement dans la mise en oeuvre et la promotion de la bonne gouvernance est purement et simplement d'incitateur dans ce sens que le gouvernement doit jouer le rôle d'agent catalyseur de la bonne gouvernance en prêchant par l'exemple afin de stimuler les autres couches et structures de la société à appliquer les mesures de la gouvernance. Ainsi comme l'a constaté le Président de la République au lendemain de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance dans son discours à la nation le 04 juillet 2010, grâce à une gestion rigoureuse et disciplinaire des finances publiques et l'application des mesures de la bonne gouvernance, la RD Congo a finalement atteint le point d'achèvement de l'initiative PPPTE. Et donc, la
promotion de la bonne gouvernance devra partir du sommet à la base et non dans le sens inverse.
Au regard de la persistance des pratiques malsaines sur la gestion des deniers publics sur base des faits que nous avons pu relever tout au long de ce travail attestant la gabegie financière, les dilapidations des fonds publics, les détournements des finances de l'État, la corruption en dépit des reformes entreprises par les pouvoirs publics Congolais, non seulement il faudra promouvoir la mise en oeuvre de la bonne gouvernance ; il faudra aussi que les autorités politico-économiques appliquent une politique budgétaire appropriée tout en définissant un cadre efficace pour un gestion rationnelle des finances publiques ainsi qu'une politique économique adéquate.
Parmi les instruments de la politique économique nous avons : la politique budgétaire, la politique monétaire, la politique économique extérieure et la politique des revenus ; dont les deux premières politiques sont dites conjoncturelles et les deux dernières structurelles. Par rapport au cas de la RD Congo, nous pensons que l'application d'une politique économique prudente et efficace sur base de ses instruments est tout à fait louable. Cependant, cette politique économique prudente doit prendre en compte les structures économiques du pays et l'évolution de la conjoncture économique au plan international. Son efficacité se justifiera par son adaptation à des situations imprévisibles (cycles économiques : crise, récession, etc.) et la façon dont elle permettra aux autorités d'y répondre rapidement et favorablement tout en limitant les dégâts au sein de la population. L'efficacité de la politique économique sera visible lorsqu'elle permettra de soutenir durablement une croissance économique susceptible d'impulser l'amélioration du vécu quotidien du Congolais et par conséquent le développement socioéconomique du pays.
Selon les experts de la Banque Africaine de développement (BAfD) et ceux l'Organisation pour Coopération et le Développement Économique (OCDE), « seuls les secteurs porteurs tels que les mines et l'énergie ont connu des projets de grande ampleur, à l'échelle des ressources dont dispose le pays. Cependant, la corruption et la mauvaises gestion des ressources naturelles demeurent un problème un majeur. Le rapport 2006 de TI (Transparency International) classait la RDC en sixième position, sur une liste de 163 pays perçus comme les plus corrompus » (BAfD/OCDE, 2007, p.238).
L'année 2010 déclarée par le Président de la République Démocratique comme celle du social, ne l'a pas pour autant été ainsi en dépit de l'atteinte par le pays du point d'achèvement de l'initiative PPTE bénéficiant par la suite de l'allègement d'environ 90% de sa dette extérieure évaluée à plus de USD 13 milliards en juin 2010 alors que les congolais continuent toujours à vivre dans une misère la plus noire. Par ailleurs, malgré les efforts déployés par le gouvernement pour assainir et mettre de l'ordre dans le domaine de gestion des finances publiques, nous avons constaté qu'il y a encore du travail à faire. Les réformes des finances publiques entamées depuis 2001 et condition incontournable posée par les bailleurs des fonds (notamment le FMI, la Banque Mondiale et autres) pour renouer le dialogue avec les autorités politiques de Kinshasa est certes indispensable pour le développement du pays. Mais pour y parvenir, il y a des préalables à réaliser que nous tenterons de proposer et d'élucider dans la partie dans la partie suivante.
Non seulement il faut mettre en oeuvre et promouvoir les mesures de bonne gouvernance, recourir à l'utilisation d'une politique économique prudente et efficace, encore faudra-t-il passer par certains préalable pour y arriver pour améliorer la gestion des Finances Publiques et assurer le développement socio économique de la RD Congo.
Au regard des faits que nous avons relevé précédemment qui minent les finances publiques et paralysent les actions et interventions de l'État Congolais dans tous les secteurs de la vie nationale en général et économique en particulier, nous nous sommes rendus compte que tous ces fait tournent autour de l'homme. Une des étapes préalables indispensable consistera par le fait que l'État procède par une politique de renouvèlement de son personnel dans les services et établissements publics d'abord, pour donner un souffle nouveau à son administration par un remplacement du vieux corps par un corps jeune. Ensuite procéder par une politique salariale attractive car la plupart des jeunes diplômés universitaires ne désirent pas travailler dans la fonction publique et les services Étatiques du fait de la modicité etla précarité des rémunérations proposées par l'Etat, après un recrutement et une sélection rigoureux et dont les candidats retenus sont efficaces.
In fine, l'organisation régulière par l'État après ces étapes des séminaires de formation sur l'éthique et la déontologie professionnelle, des stages de perfectionnement et des campagnes de sensibilisation sur tous les aspects ayant trait à la gestion des deniers publics.
Comme d'aucun peut se poser la question de savoir : oil l'État trouvera-t-il l'argent nécessaire pour réaliser ces opérations trop ambitieuses ? La réponse est très simple, voyons parmi les 5 chantiers de la République, il y a un chantier qui a trait à ces opérations : le chantier emploi. En tant que tel nous savons qu'il existe des investissements allant dans ce sens car, pour preuve, en 2010 au moins 2000 nouveaux magistrats (appelés magistrats de la tolérance Zéro) ont été retenus et affectés à travers le pays. Il en va de même aussi pour les autres services de l'administration publique congolaise. Au cas oil il n'y a pas suffisamment d'argent, nous sommes donc convaincus dès lors que la dette extérieure a été allégée à environ 90%. Des millions des dollars US qui étaient décaissés chaque mois durant toutes ces années, pour assurer le service de la dette, et maintenant qu'elle a été annulée à cette proportion, ne serait ce qu'une partie de ces fonds peut être orientée et affectée à ces opérations qui sont réalisables progressivement à moyen et long terme afin de permettre à l'État de rendre son administration efficace et la gestion de ses ressources plus rationnelle ; Comme l'a souligné le chef de l'Etat de la RD Congo le 04 juillet 2010 au lendemain de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance et à l'occasion de l'accès par le pays au point d'achèvement de l'I-PPTE que les économies que les économies provenant de services de la dette seront orientés vers les secteurs créateurs d'emploi et porteurs de croissance...
Après la prise en compte préalable de la dimension humaine, nous pensons que les autorités et les décideurs peuvent maintenant passer aux phases d'harmonisation et de restructuration du cadre juridique et institutionnel, et de rationalisation et programmation de la gestion budgétaire.
L'harmonisation et la restructuration du cadre juridique et institutionnel devra consister en la définition et la détermination claire et nette des compétences des différents acteurs ou organes intervenant dans le processus de gestion financière de l'État en RD Congo de telle sorte que soient évités les télescopages et chevauchements d'attributions. Ces différents acteurs ou organes sont notamment :
· Le ministère des finances : qui doit jouer véritablement ses rôles d'argentier du pays non pas de caissier de l'État, de conseiller financier du gouvernement non pas de conseiller en matière de comptabilité d'assurer le contrôle des finances de l'État dans les limites légales non pas se substituer à l'Inspection Générale des Finances, etc.
· Le ministère du budget : assurer ses rôles d'élaboration, de suivi et de contrôle de l'exécution du budget de l'État, le règlement définitif du budget de l'État, l'encadrement des dépenses publiques et le contrôle de la paie.
· Le ministère du portefeuille : remplir son rôle de tutelle administrative dans la gestion des entreprises publiques et assurer la perception des dividendes au profit du trésor public.
· Le parlement : d'exercer son autorité lui reconnue par la constitution en matière des finances publiques sans complaisance et sans couleur politique pour le bien et le développement de la RD Congo.
Une fois que le cadre juridique et institutionnel est clairement défini, il faudra songer à la rationalisation et la programmation de la gestion budgétaire.
La gestion budgétaire qui est un processus de gestion et particulièrement de la gestion financière qui consiste à planifier, organiser, coordonner et contrôler les activités à réaliser à l'aide des moyens exprimés en termes budgétaires afin d'atteindre les objectifs organisationnels préalablement fixés. La gestion budgétaire doit être rationnalisée et, cette rationalisation ne peut être possible qu'à travers les processus ci-après :
· La gestion efficace de la trésorerie : la gestion de la trésorerie est assurée par la Banque Centrale du Congo sous une surveillance de la direction du trésor du ministère des finances. Actuellement avec le système informatisé de la, chaîne de la dépense la Direction du Trésor réalise toutes les opérations se rapportant tant aux recettes publiques qu'aux dépenses publiques automatiquement.
Il faut noter malgré tout, que la Banque Centrale du Congo : « n'assure que la consolidation partielle des comptes bancaires qui portent uniquement sur ceux ouverts à son siège, ce qui, bien entendu conduit à des situations nettes négatives du compte général du trésor. Les autres comptes, nombreux (plus de 700) ouverts auprès des Banques
Commerciales, parfois sans autorisation du Ministre des finances, continuaient à être opérationnels jusqu'à la dernière recommandation du fonds Monétaire International en 2004 proposant leur suppression dans le cadre de la bonne gouvernance.
L'utilisation des fonds qui se trouvaient dans lesdits comptes n'a pas fait l'objet d'un audit et n'a pas été intégré dans le tableau des opérations financières de l'Etat » (G BAKANDEJA WA MPUNGU, p.296).
· Les contrôles : les contrôles
comme l'avions souligné précédemment comprennent les
contrôles administratifs, le contrôle juridictionnel et le
contrôle parlementaire, et se réalisent avant, pendant et
après l'exécution du budget de l'Etat. Cependant, nous insistons
ici sur le fait qu'il faudrait que ces contrôles soient effectués
d'une manière indépendante mais pas de façon coercitive
afin qu'ils soient efficaces. Les contrôles sur la gestion des deniers
publics sont indispensables d'une part, pour l'évaluation des actions
gouvernementales face aux objectifs fixés, l'identification des failles
et la rectification éventuelle des tirs, et d'autre part, pour
apprécier le niveau d'indépendance des organes de contrôle
envers les autorités en place et ce, pour plus de transparence dans la
gestion de la chose publique.
En ce qui la programmation de la gestion budgétaire, nous pensons le respect du calendrier quant à la préparation de la loi des finances, l'exécution du budget à différents stades et la reddition des comptes (par un organe habilité) est indispensable pour l'atteinte des objectifs fixés par le gouvernement.
Dès lors que l'administration publique Congolaise aura en son sein des hommes qu'il faut à la place qu'il faut dans un cadre juridique et institutionnel normal, standard et à la pointe des nouvelles technologies de l'information et de la communication ; par le respect des mesures de bonne gouvernance en matière des finances publiques et l'utilisation par le gouvernement d'une politique économique efficace et tenant compte de la conjoncture économique. Le gouvernement congolais par le développement d'une synergie basée sur les Partenariats-Publics-Privés conjuguée aux ressources financières importantes et gérées de façon efficiente qu'il dispose grâce à une capacité accrue de mobilisation des recettes ; ressources financières dont une partie est investie dans les secteurs productifs et porteurs de
croissance, peut permettre au pays de réaliser aussi le miracle Brésilien car rien ne manque dans ce pays de merveilles.
Du fait des investissements publics importants ajoutés aux Partenariats-PublicsPrivés (PPP), permettront la création d'emploi et la réduction du taux de chômage, l'augmentation des exportations et baisse des importations, l'amélioration du solde de la balance commerciale, la formation d'une large classe moyenne, l'amélioration des conditions de vie des populations, bref la croissance économique qui impulsera le développement durable dans ce pays aux dimensions continentales à savoir la République Démocratique du Congo. Pour cela, il faudra des sacrifices et une volonté politique admirable.
Par ailleurs, comme nous l'avons constaté, le domaine des finances publiques est non seulement vaste, complexe mais aussi passionnant, voilà pourquoi nos insuffisances seront complétées par d'autres chercheurs par l'avancement de la science notre unique dénominateur commun.
Enfin, dans ce chapitre nous avons donné et expliqué les alternatives face aux faits constatés et décriés tout au long de ce travail, faits qui ruinent financièrement le pays et rendent inefficaces et sans effets les actions et interventions publiques notamment l'application et la promotion de la bonne économique et financière, l'utilisation d'une politique économique prudente et efficace par le gouvernement.
Toutefois, pour y arriver il y a des préalables préconisant notamment le renouvellement du personnel de l'Etat pour finalement passer aux phases d'harmonisation du cadre juridique et institutionnel ainsi que la rationalisation du processus de gestion budgétaire et de sa programmation. Pour terminer, nous avons aussi donné des perspectives d'avenir sur la croissance économique et le développement en République Démocratique du Congo.
REFERNCES BIBLIOGRAPHIQUES DU TROISIEME CHAPITRE
1. TAMBEDU M., Bonne Gouvernance et développement, Dakar Mai 2004, p.5, 6.
2. Micro Robert, Dictionnaire du français primordial, éd. Hachette, Paris 1974, p.147.
3. ABOUBACAR YENIKOYE I., Comment analyser la gouvernance ? Définir les indicateurs de bonne gouvernance, p.9, 20.
4. NGOMBA BINDA, Contrat de gouvernance in Congo Afrique [septembre 2007] n°417, Kinshasa septembre 2007, p.549, 543.
5. MONUC/Kamina, Gouvernance et éducation à la citoyenneté, Kamina Mars 2009, p.5.
6. BAfD/OCDE, perspectives de croissance en Afrique, (c)BAfD/OCDE 2008, p.238.
7. BAKANDEJA WA MPUNGU G., Finances publiques, Pour une meilleure bonne gouvernance économique et financière en République Démocratique du Congo, Afrique éditions, Kinshasa 2006, p.296.
Les finances publiques constituent un domaine important dans la vie non seulement économique mais aussi sociale, politique et autre d'un pays. Dès lors, leur mobilisation, leur utilisation, leur affectation ou répartition ainsi que leur évaluation exigent une bonne gestion pouvant permettre au gouvernement de réaliser ses objectifs économiques.
La RD. Congo est l'un des pays les plus pauvres du monde malgré ses innombrables ressources naturelles, ses populations vivent dans des conditions précaires ; Pourtant le peu des ressources financières qui sont mobilisées par différents régies financières et autres services publics sont pour la plupart canalisées vers les poches des individus au détriment du Trésor Public.
C'est à ce juste titre que nous avons voulu étudier l'impact de la gestion de finances publiques sur l'évolution de la production ou croissance économique dans ce pays qu'est la RD. Congo.
La pertinence de cette étude basée sur les motivations qui nous ont poussé à analyser ce phénomène et ces motivations présentent un double intérêt à savoir répondre à l'exigence de la présentation d'un travail scientifique qui sanctionnera la fin de nos études au deuxième cycle en Gestion Financière d'une part, et analyser et critiquer les faits que nous avons pu constater qui cadrent avec notre objet d'étude tout en proposant également des pistes des solutions.
Pour y parvenir nous avons recouru à deux méthodes à savoir la méthode des homologies structurales et la méthode dialectique avec en toile de fond une approche analytique. Ces deux méthodes nous permis non seulement de traiter nos données théoriques et pratiques, mais également d'avoir des explications pour l'avancement de cette dissertation. Par ailleurs, pour récolter les données tant théoriques que pratiques, nous avons jugé indispensable au regard de la pertinence de cette étude, faire usage de l'analyse documentaire, de l'observation directe et de l'entretien.
Ce travail est structuré en trois chapitres comprenant chacun trois sections et divers paragraphes. Au premier chapitre, nous avons présenté les différentes théories sur les finances publiques tout en précisant leurs divers contours, ainsi que des tableaux et figures sur les recettes publiques et les dépenses publiques d'une part, et les diverses approches théoriques sur la croissance économique dans un pays d'autre part. Au deuxième chapitre, nous avons jeté non seulement un regard analytique sur les budgets de l'Etat et certains
indicateurs de croissance économiques, mais aussi et la fois comparatif et critique par rapport à ce qui doit se faire et ce qui fait en RD. Congo. Ce qui, in fine, au regard des données ou informations que nous avons accumulées et traitées nous a conduit à affirmer que les ressources financières publiques sont parfois détournées par certains responsables publics, parfois volées, voire gaspillées par certains agents et fonctionnaires des régies financières et autres services participant à la mobilisation des recettes publiques ou à l'engagement des charges budgétaires. Et pour cause, nous nous sommes rendu compte que ces faits infects qui ruinent financièrement l'Etat congolais découlent pour certains du non respect des règles éthiques et déontologiques nonobstant les salaires décents que leur paie l'Etat congolais. Et pour d'autre du fait de la modicité des salaires et autres avantages sociaux dont ils bénéficient vis-à-vis de l'Etat, de la corruption érigée en système au sein de l'administration publique congolaise, bref de la précarité des conditions de vie des agents e t fonctionnaires publics. De plus, malgré les bonnes intentions du gouvernement à mettre de l'ordre dans le secteur, via les différentes reformes sur la gestion des finances publiques, le gouvernement congolais a en tout cas du pain sur la planche.
Face à cela, nous avons au troisième chapitre donné une alternative et des perspectives sur la gestion des finances publiques et la croissance économique en RD. Congo notamment l'application et la promotion des mesures de bonne gouvernance économique et financière, l'usage d'une politique économique prudente. Toute fois, pour y parvenir, les autorités politiques et économiques doivent remplir des préalables basés notamment sur le renouvellement du personnel de l'Etat beaucoup trop vieux. Car d'après nos analyses nous croyons fermement que nous ne pouvons pas changer le système actuel de gestion des deniers publics, mais nous pouvons ensemble et chacun là où nous nous trouvons à différents niveaux de responsabiité changer notre façon et notre attitude vis-à-vis du système actuel de gestion des finances publiques et ce, pour notre amour envers la RD. Congo et notre aspiration profonde à son développement. Ensuite, les autorités politiques et économiques pourront dès lors harmoniser et restructurer le cadre juridique et institutionnel ainsi que rationaliser le processus de la gestion budgétaire. En fin, nous avons donnés donner nos perspectives d'avenir sur la question de la gestion des finances publiques en essayant de démontrer comment la gestion des deniers publics a véritablement un impact sur l'évolution de la croissance économique dans un pays en l'instar de la RD. Congo.
Pou clore, nous nous ne prétendons pas avoir épuisé toute la matière quant à ce, mais nous sommes disposé à recevoir toutes les critiques et suggestions sur cette question pour le développement de notre cher et beau pays : la RD. Congo, en toute humilité scientifique.
A. ARTICLES
1. NGOMBA BINDA, Contrat de gouvernance in Congo Afrique [septembre 2007], n°417, Kinshasa septembre 2007.
B. DICTIONNAIRES ET LEXIQUES
1. SILEM A. et ALBERTINI J.-M. (sous la dir.), Lexique d'économie, 6e édition, Paris 1999.
2. CAPUL J.-Y. et GARNIER O., Dictionnaire d'économie et des sciences sociales, Hatier, Paris 2008.
3. Larousse ilustré, Larousse, Paris 2008.
4. Le Petit Larousse ilustré, éd. Larousse, Paris 1993.
5. Le Petit Larousse ilustré, Dictionnaire encyclopédique, éd. Larousse, Paris 1993.
6. Micro Robert, Dictionnaire du français primordial, éd. Hachette, Paris 1995.
C. OUVRAGES ET RAPPORTS
1. ABOUBACAR YENIKOYE I., Comment analyser la gouvernance ? Définir les indicateurs de Bonne Gouvernance, Harmattan, Paris 2007.
2. KALUNGA MAWAZO B., Les méthodes de recherche et d'analyse en sciences sociales et humaines. Une relecture de la cryptologie scientifique, CRESA, Lubumbashi 2008.
3. BAfD/OCDE, perspectives de croissance en Afrique, (c)BAfD/OCDE 2007.
4. BAfD/OCDE, perspectives de croissance en Afrique, (c)BAfD/OCDE 2008.
5. BAKANDEJA WA MPUNGU G., Finances publiques, Pour une meilleure bonne gouvernance économique et financière en République Démocratique du Congo, Afrique éditions, Kinshasa 2006.
6. BAKANDEJA WA MPUNGU G., Droit des finances publiques, édition Noraf, Kinshasa 1997.
7. CHOUVEL F., L'essentiel des finances publiques 2008, 9e édition Gualino Editeur, Paris 2008.
8. BIGAUT C., Finances publiques, Droit budgétaire, le budget de l'Etat, Ellipses, Paris 2008.
9. GIRAUD F., Contrôle de gestion, Gualino Editeur, Paris 2004.
10. GRAWITZ M., Les méthodes des sciences sociales, 11ème édition Dalloz, Paris 2001.
11. TAMBEDU M., Bonne Gouvernance et développement, Dakar Mai 2005.
12. Ministère du Plan/RD Congo, Document stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté, Kinshasa Juillet 2006.
13. MBUMBANZUZI N., La production de l'Etat et les modes de production des services publics, Tome I, Edition LICCOREN, Kinshasa décembre 2007.
D. NOTES COMPLEMENTAIRES AU COURS [Syllabus] ET DIVERS
1. MPIRY BEN OPINE, Notes complémentaires au cours de Finances publiques, UNILU 3ème Année de Graduat économie, Inédit.
2. MONUC/Kamina, Gouvernance et éducation à la citoyenneté, Kamina Mars 2009.
E. LOIS BUDGETAIRES
1. MINISTERE DU BUDGET/RDC, Loi n°06/001 du 16 février 2006 contenant le budget de l'Etat pour l'exercice 2006, Kinshasa 2006 vol. I.
2. MINISTERE DU BUDGET/RDC, Loi n°07/002 du 07juillet 2007 contenant le budget de l'Etat pour l'exercice 2007, Kinshasa 2007 vol. II.
3. MINISTERE DU BUDGET/RDC, Loi n°07/009 du 31 décembre 2007 contenant le budget de l'Etat pour l'exercice 2008, Kinshasa 2007 vol. I.
4. MINISTERE DU BUDGET/RDC, Loi n°08/017 du 31 décembre 2008 contenant le budget de l'Etat pour l'exercice 2009, Kinshasa 2008 vol. I.
5. MINISTERE DU BUDGET/RDC, Loi n°10/001 du 25janvier 2010 contenant le budget de l'Etat pour l'exercice 2009, Kinshasa 2008 vol. I.
F. WEBOGRAPHIE ET SITES WEB
1. TURBIDE J.et Al., Notions de base de gestion financière, www.managementculturel.com.
2. http://dx.doi.org/10.1787/330757566214 stat link.
3. http://dx.doi.org/10.1787/325750737571 stat link.
4. http://dx.doi.org/10.1787/328665005313 stat link.
INTRODUCTION GENERALE 2
1. OBJET D'ETUDE ET SA PERTINENCE 3
2. PROBLEMATIQUE 4
3. HYPOTHESES DE TRAVAIL 5
4. CADRE METHODOLOGIQUE ET CONCEPTUEL 7
4.1. CADRE METHODOLOGIQUE 7
4.1.1. METHODES 7
4.1.2. TECHNIQUES UTILISEES 8
4.2. CADRE CONCEPTUEL 9
4.2.1. APPROCHES THEORIQUES ET DEFINITIONNELLES DES CONCEPTS 9
4.2.1.1. LA GESTION 9
4.2.1.2. FINANCES PUBLIQUES 11
4.2.1.3. IMPACT 13
4.2.1.4. EVOLUTION 13
4.2.1.5. CROISSANCE, CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT 14
5. ETAT DE LA QUESTION 15
6. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE 16
7. STRUCTURATION DU TRAVAIL 16
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES DE L'INTRODUCTION GENERALE 18
CHAPITRE I. FINANCES PUBLIQUES ET CROISSANCE ECONOMIQUE 19
1.1. FINANCES PUBLIQUES 19
1.1.1. NOTIONS SUR LES FINANCES PUBLIQUES 19
1.1.1.1. LA SCIENCE DES FINANCES PUBLIQUES 19
Figure n°01 : Schéma définitionnel des Finances Publiques 20
1.1.2. DOMAINE DES FINANCES PUBLIQUES 21
1.1.2.1. LES FINANCES PUBLIQUES CLASSIQUES 22
1.1.2.2. LES FINANCES PUBLIQUES MODERNES 22
1.1.3. MUTATIONS ET PROGRES DES TECHNIQUES DES FINANCES PUBLIQUES 23
1.1.3. FINANCES PUBLIQUES : DE LA MULTIDISCIPLINARITE A L'AUTONOMIE 24
1.1.3.1. LA PLURIDISCIPLINARITE DES FINANCES PUBLIQUES 24
1.1.3.2. L'AUTONOMIE DES FINANCES PUBLIQUES 26
1.1.4. LES INTERVENTIONS ET OPERATIONS FINANCIERES DE L'ETAT 26
1.1.4.1. LES DEPENSES PUBLIQUES 26
A. Notions sur les dépenses publiques 27
B. Catégories des dépenses publiques 27
C. L'exécution Des Dépenses Publiques 39
Figure n°02 : Procédures d'exécution des dépenses publiques. 41
D. Processus de Gestion des Dépenses Publiques 42
E. Les Rôles Des Dépenses Publiques 42
F. Etats des lieux des dépenses publiques en RD Congo 42
Tableau n°01 : Synthèse des prévisions des dépenses publiques en RD Congo en CDF de 2006 à 2010
42
1.1.4.2. LES RECETTES PUBLIQUES 43
A. Notions sur les recettes publiques 43
B. Type des recettes publiques 43
Tableau n°2 : Impôts (Contributions) direct(e)s 45
Tableau n° 3 :Impôts(Contributions) indirect(e)s 45
Tableau n°5 : Etats de lieu des recettes des impôts en CDF de 2006 à 2010 (prévisions) 47
Tableau n°6 : Etats de lieu prévisionnels des recettes des douanes et accises en CDF de 2006 à 2010
48
Tableau n°7 : Etats de lieu prévisionnel des recettes non fiscales en CDF de 2006 à
2010 ..50
C. PROCESSUS D'EXECUTION DES RECETTES PUBLIQUES 51
Figure 3. Schéma des procédures de réalisation des recettes publiques 54
D. GESTION DES RECETTES PUBLIQUES 54
E. ETATS DES LIEUX DES RECETTES PUBLIQUES 55
Tableau n°8 : Etats de lieu prévisionnel des recettes publiques en CDF de 2006 à 2010 56
1.2. CROISSANCE, CROISSANCE ECONOMIQUE 57
1.2.1. FACTEURS DE LA CROISSANCE 57
1.2.2. SOURCES DE LA CROISSANCE 57
Figure 4. Les sources traditionnelles de la croissance 58
1.2.3. SORTES DE LA CROISSANCE 58
1.2.4. MESURE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE 61
1.2.4.1. LE TAUX DE CROISSANCE DU PIB 61
1.2.4.2. LES LIMITES DU TAUX DE CROISSANCE 63
1.2.5. CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT 64
1.3. FINANCES PUBLIQUES ET CROISSANCE ECONOMIQUE 65
1.3.1. LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE 65
1.3.2. ROLE DES FINANCES PUBLIQUES SUR LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT 65
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES DU PREMIER CHAPITRE 67
CHAPITRE 2ème : ANALYSE CRITIQUE DES BUDGETS DE
L'ÉTAT ET DES INDICATEURS DE CROISSANCE EN
RD.CONGO 68
2.1. PRESENTATION DE LA RD CONGO ET LE BUDGET DE L'ÉTAT 68
2.1.1. PRESENTATION DE LA RD CONGO 68
2.1.1.1. CADRE GEOGRAPHIQUE 68
2.1.1.2. CADRE POLITIQUE 69
2.1.1.3. CADRE ECONOMIQUE 70
A. DEVELOPPEMENT RURAL ET AGRICULTURE 71
B. FORET ET ENERGIE 72
C. RESSOURCES MINIERES ET ELEVAGE 73
D. INDUSTRIE ET COMMERCE 73
E. TRANSPORT ET COMMUNICATION 74
Tableau n°9 : Présentation de quelques infrastructures de transports 74
2.1.1.4. CADRE SOCIOCULTUREL 75
2.1.2. BUDGET DE L'ÉTAT 76
2.1.2.1. NOTIONS FONDAMENTALES SUR LE BUDGET 76
A. Définitions et approches théoriques du budget 77
B. Caractéristiques du budget 77
C. Fonctions et rôles du budget 79
D. Principes du budget de l'État 80
E. Typologie des budgets 87
2.1.2. PROCESSUS D'ELABORATION DU BUDGET DE L'ÉTAT 88
2.1.2.1. LES AUTEURS D'ELABORATION 88
2.1.2.2. LA PREPARATION DU BUDGET 90
A. PHASE PRÉPARATOIRE 90
B. L'EVALUATION DU BUDGET DE L'ÉTAT 92
Tableau n°10 : Méthodes de la pénultième année et des tantièmes de majoration 94
2.1.3. L'APPROBATION DU BUDGET 95
2.1.4. PROCEDURES D'EXECUTION DU BUDGET DE L'ETAT 96
2.1.4.1. LES ACTEURS D'EXECUTION 96
A. LES ORDONNATEURS 97
B. LES COMPTABLES PUBLICS 98
2.1.4.2. LES OPERATIONS D'EXECUTION 99
A. L'EXECUTION DES DEPENSES PUBLIQUES 99
B. L'EXECUTION DES RECETTES PUBLIQUES 100
Tableau n°11 : Réalisation des recettes publiques en CDF de 2006 à 2009 103
2.1.5. LE CONTROLE D'EXECUTION DU BUDGET 104
2.1.5.1. Les rôles du contrôle sur le plan de la gestion budgétaire 104
Figure n°5 : Le contrôle : un processus en double boucle 105
2.1.5.2. TYPES DE CONTROLE D'EXECUTION DU BUDGET 105
A. LES CONTROLES ADMINISTRATIFS 106
B. LES CONTROLES POLITIQUES 109
C. LES CONTROLES JURIDICTIONNELS 109
2.1.5.3. ETATS DES LIEUX DES ECARTS DES RECETTES 111
Tableau n°12 : Ecarts des prévisions et réalisations des recettes publiques en CDF de 2007 à 2010 112
2 .1.5.4. REGARD CRITIQUE SUR L'INDICE DE TRANSPARENCE BUDGETAIRE EN RD CONGO ...112
2.1.6. ANALYSE SYNTHETIQUE DES BUDGETS EN RD CONGO 114
Tableau n°13 : Présentation des budgets en CDF de 2006 à 2010 115
2.2. ANALYSE DES INDICATEURS DE CROISSANCE EN RD CONGO 116
Tableau n°14 : Présentation des indicateurs
macroéconomiques de base prévu en RD Congo de 2006
à
2010. 116
Figure n°6 : Evolution des prévisions des indicateurs macroéconomiques de 2006-2010 117
2.3. POLITIQUE BUDGETAIRE, CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT EN RD CONGO 117
2.3.1. POLITIQUE BUDGETAIRE ET CROISSANCE ECONOMIQUE EN RD CONGO 118
2.3.1.1. LES CARACTERISTIQUES DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE 118
A. IMPORTANCE DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE 118
B. MECANISMES DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE 118
Figure n°7 : Les instruments de la politique budgétaire 120
2.3.1.2. LES EFFETS DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE 121
A. LES EFFETS POSITIFS 121
Figure n°8 : Illustration de la stabilisation automatique 122
B. LES EFFETS NEGATIFS 122
Figure n°9. Illustration des effets du déficit budgétaire 124
2.3.1.3. ZOOM SUR LA RD CONGO 124
Tableau n°15 : Opérations financières de l'Etat (en pourcentage du PIB) 127
Tableau n°16 : synthèse des grandes rubriques budgétaires 127
Figure n° 10 : Evolution des opérations budgétaires. 128
2.3.2. CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT : ZOOM SUR LA SITUATION EN RD CONGO 128
Tableau n°17 : Ventilation sectorielle du PIB en 2006 en Pourcentage 130
Figure n°11. Ventilation sectorielle du PIB en 2006 (en pourcentage) 130
Tableau n°18 : Composantes de la demande globale en RD Congo 132
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES DU DEUXIEME CHAPITRE 134
CHAPITRE 3ème : ALTERNATIVE ET PERSPECTIVES SUR LA GESTION DES FINANCES PU LIQUES POUR UNE CROISSANCE SAINEEN RD CONGO 135
3.1. APPLICATION DES MESURES DE LA GOUVERNANCE ECONOMIQUE ET FINANCIERE
135
3.1.1. LES PRINCIPES DE BONNE GOUVERNANCE 138
3.1.2. LES ELEMENTS (OU COMPOSANTES) DE BONNE GOUVERNANCE 139
3.1.3. LES INDICATEURS DE BONNE GOUVERNANCE 139
3.1.4. LE ROLE DE L'ÉTAT DANS L'APPLICATION ET LA PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE 141
3.2. POLITIQUE ECONOMIQUE EFFICACE ET GESTION RATIONNELLE
DES FINANCES DE
L'ÉTAT 142
3.3. PERSPECTIVES SUR LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES, LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT EN RD CONGO 143
3.3.1. PREALABLES POUR UNE GESTION FINANCIERE DE L'ÉTAT EFFICACE ET EFFICIENTE 143
3.3.1.1. L'HARMONISATION ET LA RESTRUCTURATION DU CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL 144
3.3.1.2. LA RATIONALISATION ET LA PROGRAMMATION DE LA GESTION BUDGETAIRE
145
3.3.2. PERSPECTIVES SUR LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT EN RD CONGO 146
REFERNCES BIBLIOGRAPHIQUES DU TROISIEME CHAPITRE 148
CONCLUSION GENERALE 149
BIBILOGRAPHIE SELECTIVE 151
TABLE DES MATIERES 153