> Situation géographique
La commune d'Adjohoun, avec une superficie totale d'environ
308 km2 est située au centre du Département de
l'Ouémé, dans la vallée et à 32 km de Porto-Novo,
Capitale du Bénin. Elle est limitée au Sud par la commune de
Dangbo, au Nord par celle de Bonou, à l'Est par la commune de
Sakété et à l'Ouest par les communes d'Abomey-Calavi et de
Zè (PDC Adjohoun, 2004). Administrativement, la Commune d'Adjohoun est
constituée de cinquante sept (57) villages et quartiers de ville
répartis dans huit (8) Arrondissements à savoir : Adjohoun,
Akpadanou, Awonou, Azowlissè, Dèmè, Gangban, Kodé
et Togbota. La densité de population est d'environ 198 habitants au
Km2.
Situé dans le département de
l'Ouémé, à 15 Km de Porto-Novo, Dangbo est une commune
frontalière avec la commune d'Adjohoun. Son territoire s'étend
sur une superficie de 149 Km2 avec une densité de population
d'environ 443 habitants au Km2. Elle est limitée au Nord par
la commune d'Adjohoun, au Sud par la commune des Aguégués,
à l'Est par la commune d'Akpro-Missérété et
à l'Ouest par la commune de Sô-Ava du département de
l'Atlantique (PDC Dangbo, 2005). La commune de Dangbo comporte du point de vu
administratif quarante et un (41) villages et quartiers de ville
répartis dans Sept (7) Arrondissements qui sont : Dangbo, Dékin,
gbéko, Houétin-Houédomey, Hozin, Kessounou et
Zounguè.
> Climat
v' Pluviométrie et température
Les communes d'Adjohoun connaissent un climat
subéquatorial humide ou équatoguinéen
caractérisé par deux saisons pluvieuses alternant avec deux
saisons sèches. Ces quatre saisons se répartissent comme suit
:
- une grande saison pluvieuse d'Avril à Juillet,
- une petite saison sèche d'Août à
Septembre,
- une petite saison pluvieuse de Septembre à Novembre
et
- une grande saison sèche de Décembre à
Mars.
Soulignons toute fois que cette répartition n'est plus
standard avec la réalité des changements climatiques.
Les précipitations, d'une hauteur moyenne de 1122,19
mm en 50 jours par an, sont irrégulièrement réparties tout
au long des saisons pluvieuses, ce qui constitue une entorse pour l'agriculture
pluviale (PDC Adjohoun, 2004). Les mois les plus arrosés sont
respectivement Juin et Octobre avec une moyenne pluviométrique de
203,2mm et 123,2mm. En moyenne les hauteurs pluviométriques varient
entre 843,29 et 1401,01mm suivant les années (CeCPA Adjohoun, 2009).
Avec une moyenne annuelle de 27,3°C, la température de la commune
varie suivant les années entre 26,1 et 28,9°C. La moyenne mensuelle
de température la plus élevée s'enregistre au mois de Mars
où elle est de 28,6°C ; cette valeur descend à 25,6 en
Août et correspond à sa plus faible valeur (CeCPA Adjohoun,
2009).
La moyenne pluviométrique annuelle à Dangbo est
de 1097,83 mm (PDC Dangbo, 2005). Cette moyenne varie d'une année
à l'autre entre 818,93 et 1376,73mm (CeCPA Dangbo, 2009). Les mois de
Juin et d'Octobre demeure les plus arrosés comme pour Adjohoun. La
température moyenne annuelle de la Commune est de 28,06°C et les
moyennes thermiques mensuelles varient entre 25,91 et 29,53°C (CeCPA
Dangbo, 2009).
Remarquons qu'en ce qui concerne les facteurs climatiques tels
que les vents, l'insolation et l'humidité relative ils ne sont pas
disponibles spécifiquement pour les deux communes constituant notre zone
d'étude. Nous en ferons une présentation globale qui correspond
à celle valable pour l'ensemble de l'unité
géomorphologique de la basse vallée de l'Ouémé,
unité à laquelle appartient notre zone d'étude.
1' Vents
Dans la basse vallée de l'Ouémé, deux types
de vents dominants se succèdent au cours de l'année :
l'alizé maritime et l'harmattan.
· L'alizé souffle dans la période d'Avril
à Novembre dans la direction Sud-Ouest. Sa vitesse moyenne
décroît de 3 m/s en Avril à 2 m/s pendant la période
de Mai- Octobre. Sa vitesse maximale oscille entre 23 m/s et 30 m/s suivant les
mois.
· L'harmattan souffle du Nord vers l'Est sur toute la
partie méridionale du Bénin de Décembre à Janvier.
Il augmente le déficit de saturation de l'air et accentue encore les
conditions d'aridité de la saison sèche. Sa
vitesse moyenne n'excède pas 2 m/s avec un maximum de 12 à 14 m/s
(Chikou, 2006).
v' Humidité relative et insolation
L'atmosphère de la basse vallée de
l'Ouémé est en général caractérisée
par une humidité relative élevée qui connaît une
légère baisse en Décembre et en Janvier à cause de
l'Harmattan. L'humidité relative moyenne est de 82% avec un minimum de
70% et un maximum de 94%. Ces valeurs mensuelles restent élevées
au cours de l'année mais retombent à 79% entre Janvier et
Février pendant la saison sèche. Le total annuel de l'insolation
est de 193 heures en moyenne (Chikou, 2006). Notre zone d'étude est donc
caractérisée au cours de l'année par une forte
humidité relative et un total d'insolation élevé.
> Relief
Le relief de la Commune d'Adjohoun tout comme celui de la
commune de Dangbo est marqué par la présence de deux reliefs
différents :
-un plateau de faible altitude dont le modèle
présente des ondulations moyennes fortes. -une plaine inondable d'axe
Nord-Sud qui, dans la topo séquence Est-Ouest, jouxte le plateau. Elle
s'étend de part et d'autre du fleuve Ouémé (PDC Adjohoun,
2004 et PDC Dangbo, 2005).
> Sols
Le relief caractéristique des deux communes leur
confère en conséquence deux types de sols. On rencontre donc
suivant chaque zone de relief aussi bien à Adjohoun qu'à Dangbo
les sols suivant :
- les sols ferralitiques de terres de barre situés sur le
plateau ;
- les sols hydromorphes de bas-fond et,
- les vertisols rencontrés uniquement dans la zone de
plaine d'inondation.
Les sols ferralitiques de terre de barre sont des sols
appauvris sur 50-60 cm renfermant 40 % d'argile et de 2 à 3 % de
matière organique bien évoluée (Jeannerot et Viennot, 1971
cité par Chikou, 2006). Ils sont profonds, perméables et
appropriés pour la production des cultures vivrières et
pérennes telles que les palmiers à huile, les essences
forestières et fruitières (PDC Adjohoun, 2004). Signalons qu'on
rencontre par endroit dans la commune d'Adjohoun des étendus de sol
ferralitique concrétionné. Les sols ferralitiques sont les
plus
répandus et couvrent plus des deux tiers de la
superficie de chacun des deux communes (PDC, Adjohoun, 2004 et PDC Dangbo,
2005).
Les sols hydromorphes de texture argileuse à
limono-argileuse renfermant 50 à 80 % d'argile et 3 à 6 % de
matière organique assez évoluée (Jeannerot et Viennot,
1971 cité par Chikou, 2006). Dans la plaine d'inondation, la
fertilité de ces sols est annuellement renouvelée avec le
dépôt alluvionnaire de la crue et la décomposition
subséquente de la végétation de la plaine d'inondation
(CeCPA Dangbo, 2009).
Les vertisols de texture très lourde ont des teneurs
en argile dépassant 60 % avec des valeurs moyennes supérieures
à 70 % et celles en matière organique varient de 5 à 15 %
(Jeannerot et Viennot, 1971 cité par Chikou, 2006).
Pris ensemble, les sols hydromorphes et les vertisols sont
moins répandus que les sols ferralitiques (CeCPA Dangbo, 2009). Ces
sols, grâce aux dépôts alluvionnaires qu'ils
reçoivent chaque année, sont riches, profonds, perméables
et appropriés pour la production du riz et des cultures de contre saison
telles que les céréales, les légumineuses notamment le
niébé et les cultures maraîchères. Cependant ils
demeurent moins exploités par rapport aux sols ferralitiques. Par
ailleurs, ils sont difficiles d'accès pendant la saison pluvieuse.
> Réseau hydrographique
Le territoire de la Commune d'Adjohoun dispose d'un
réseau hydrographique dense dont le plus important cours d'eau est le
fleuve Ouémé auquel viennent s'ajouter le confluent
Sô, les rivières Tovè, Sissè, les
lacs Hlan, et Hounhoun propices à l'exploitation halieutique
(PDC Adjohoun, 2004).
La commune de Dangbo dispose d'un réseau
hydrographique non négligeable constitué essentiellement par le
fleuve Ouémé qui la traverse sur toute sa longueur avec
d'importante possibilité d'exploitation de ressources halieutiques (PDC
Dangbo, 2005).
Les variations qui marquent le régime hydrologique du
fleuve Ouémé au cours de l'année font que la zone de la
plaine s'inonde chaque année entre Juillet et Octobre par la crue du
fleuve. Le réseau hydrographique des deux communes leur laisse
d'importantes zones de bas-fond qui outre leurs potentiels agricoles offrent
également des possibilités d'exploitation piscicole à
travers les trous à poissons et les étangs piscicoles.
> Végétation
Le couvert végétal de la commune d'Adjohoun a
subi une forte dégradation sous l'influence des actions anthropiques
à travers l'exploitation agricole et les feux de brousse. En
dépit de la pluviométrie relativement bonne dans la
région, la végétation primaire a disparu et est
remplacée par des palmeraies et les plantations d'Eucalyptus
sp.. On trouve néanmoins par endroits, de la savane
herbacée, de la savane arbustive, des prairies et des marécages
dont certains sont en voie de comblement du fait de changement climatique et
d'ensablement. La seule forêt relique classée se trouve dans
l'arrondissement de Togbota (10 ha environ). Elle constitue l'habitat
du singe à ventre rouge Cercopithécus erythogaster : Zin
kaka ; espèce en voie de disparition, qui est protégée
(PDC Adjohoun, 2004).
La végétation de la commune de Dangbo est de
type savane arborée où prédominent les palmiers à
huile (naturels et plantés). Il est à noter par ailleurs une
dizaine de formations forestières secondaires, bénéficiant
toutes du statut de forêt sacrée et pouvant totaliser près
de 15ha. Les forêts sont à dominance de samba et de fromagers. Ce
couvert végétal est soumis régulièrement à
des assauts dévastateurs de l'homme pour des fins de recherche de bois
de chauffe, d' « acadjas » et de bois d'oeuvre, ce qui conduit
à la déforestation poussée dans la commune (PDC Dangbo,
2005).
4.1.2. Cadre humain
>
Population
La population de la Commune d'Adjohoun est estimée en
2002, à environ 60955 habitants avec une densité globale de 190
habitants au km2. Le nombre de ménages que compte la Commune
est d'environ 11342, avec une taille moyenne de l'ordre de 4,5. La population
est composée de 51,86% de femmes. Quant à la répartition
par âge, la population d'Adjohoun est relativement jeune, avec plus de
45% de personnes âgées de moins de 40 ans. Plus de 80% de la
population active est occupée dans le secteur agricole (INSAE, 2004).
Avec une population estimée à 70000 habitants
dont 52% sont des femmes, la commune de Dangbo a une densité de 110
habitants au Km2. Elle compte environ 14 473 ménages dont
10098 agricoles. La population de Dangbo est relativement jeune avec environ
46,34% de personnes dans la tranche d'âge de moins de 15 ans (INSAE,
2004).
Pour l'ensemble des deux communes,
l'homogénéité socio-linguistique constitue un fait
remarquable. L'ethnie majoritaire à Adjohoun et à Dangbo est le
Wémè. Cette ethnie représente plus de 90% de la
population totale dans chacun des deux localités.
Les immigrations ont néanmoins favorisé
l'installation dans les deux communes d'autres groupes ethniques à
savoir : les Fon, les Yoruba, les Tori, et les Adja venus pour le commerce,
l'agriculture et l'exploitation des ressources naturelles telles que le vin et
l'huile de palme. Ces ethnies sont très minoritaires par rapport aux
Wémè.
De même, les Communes d'Adjohoun et de Dangbo
connaissent un mouvement massif de leurs populations actives (hommes et femmes)
vers le Nigeria et le Gabon en quête d'emploi et vers les centres urbains
du pays comme Porto-Novo, Cotonou et Abomey en raison de la baisse persistante
de leurs revenus occasionnée par la dégradation de leurs modes et
moyens d'existence due en partie aux changements climatiques.
> Religion
Les religions les plus pratiquées dans la commune
d'Adjohoun sont : l'animisme et le christianisme. On observe également
le développement de l'islam dans la Commune et un foisonnement des
églises évangéliques (PDC Adjohoun, 2004).
Dans la commune de Dangbo la situation n'est pas
différente de celle d'Adjohoun. Les religions importantes de la commune
sont : l'animisme, le christianisme et l'islam (PDC Dangbo, 2005).
Précisons que malgré sa prédominance
à travers ses différentes divinités, l'animisme est en
régression dans la zone à cause du foisonnement des
églises évangéliques depuis les années 1990. Ce qui
entraîne l'émergence dans le milieu de nouvelles croyances et
traditions favorisant la désacralisation et la banalisation des
religions traditionnelles.