2.4. Régulations ayant existé dès
la création du PNS jusqu'à ce jour
Ce point retrace toutes les formes de régulations qui
ont été mises en place et appliquées en matière de
pêche par les autorités de l?Institut Congolais de Conservation de
la Nature sur les eaux du parc et celles faisant limites de celui-ci.
2.4.1. La taxe de pêche
Depuis plusieurs années, les autorités du PNS
permettent la pêche à l?intérieur des limites du parc
contre payement d?une taxe. Les conservateurs de stations ont reçu
mandat de percevoir la taxe de pêche auprès de quiconque veut
pêcher dans les eaux du parc. Cette décision d?autoriser les
pêcheurs à accéder aux ressources halieutiques du PNS est
en parfaite opposition avec la loi 69- 041 du 22 Août 1969 qui
régit les aires protégées et interdit en particulier toute
activité d?exploitation à l?intérieur de celles-ci. Les
représentants du parc (agents ICCN) agissent à la fois pour la
protection du parc et son contraire.
L?existence d?une taxe de pêche donne accès
à toute personne (homme ou femme, locale ou migrante) qui s?acquitte de
sa redevance de 100 FC147/tête/jour auprès des gardes
de parc, de pratiquer l?activité de pêche dans les rivières
et cours d?eau qui traversent le parc, ainsi que dans les étangs et
autres marigots qui se trouvent à l?intérieur de celui-ci. Cette
activité de pêche ne tient même pas compte du calendrier de
pêche et s?exerce pendant la petite comme pendant la grande saison
sèche.
Ce système de taxe a favorisé d?une part, en
plus de l?exploitation des ressources halieutiques, le braconnage à
travers l?introduction d? armes et pièges dans le parc par les
populations tant locales que migrantes et de l?autre, une tracasserie de la
part des agents ICCN (gardes de parc) qui ne cessent de sucer les pauvres
pêcheurs, alors que les réalisations sur le terrain avec l?argent
perçu de la taxe restent invisibles; et, de surcroît, cet argent
n?est jamais entré dans les caisses de l?Etat mais va directement dans
les poches des conservateurs.
2.4.2. Le protocole d'accord de Bongonda
A cette taxe de pêche, s?ajoute un autre cas
particulier. Dans le territoire de Monkoto, un « protocole d?accord
» a été signé en 1990 entre la direction
générale de l?ICCN et les membres de
147 100 FC = 0,1$=0,081€
l?ex-coopérative Bongonda, autorisant les membres de
celle-ci à pratiquer l?activité de pêche gratuitement dans
le parc pendant les périodes de pêche autorisées (cfr
annexe 2).
En contrepartie les membres de la coopérative
consentirent à l?époque à céder à titre
gratuit la location des btiments de la coopérative à l?ICCN pour
y installer sa station de Monkoto148.
Il a été convenu que seuls les membres de la
Coopérative et leurs familles sont bénéficiaires de ce
protocole d?accord, qui concerne six groupements administratifs parmi les 18
que compte le territoire de Monkoto. Mais en pratique, cette clause n?a jamais
été respectée vu qu?il n?est pas facile de distinguer qui
est membre de la famille et qui ne l?est pas, parmi les personnes qui
pêchent dans les eaux du parc.
Il faut signaler que les deux parties avaient convenu
d?inventorier dans le parc les étangs familiaux concernés dont la
liste exhaustive fait partie intégrante du protocole d?accord, tandis
qu?en vue de protéger le PNS, la population avait accepté de ne
pas introduire dans le parc les armes, pièges ou tout autre moyen
susceptible de commettre le braconnage ou de le favoriser149.
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