ORGANISME INTER-ETATIQUE REPUBLIQUE DU CAMEROUN
UNIVERSITE DE YAOUNDE II
INSTITUT DE FORMATION ET DE RECHERCHE
DEMOGRAPHIQUES Année académique 2004-2005
25ème promotion
LES FACTEURS ASSOCIES A LA MALNUTRITION DES
ENFANTS DE MOINS DE CINQ ANS EN GUINEE
Mémoire de fin
d'études Présenté et soutenu par :
CAMARA Lansana
En vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes
Supérieures Spécialisées en
Démographie (DESSD)
Option : Collecte et Analyse des Données
Démographiques
Directeur : Dr. Antoine BANZA-NSUNGU
Yaoundé, novembre 2005
X la mémoire de ma feu mère, Kadé
SYLLX ; pour tant d'affection, de sacrifices et de privations ;
X mon père, Xmadou ; X mon oncle, Lansana SYLLX
; X mon frère et mes soeurs
X Kadiatou SOUMXH, pour sa compréhension,
sa patience et l'amour qu'elle n'a jamais cessé de
me témoigner malgré la distance qui nous sépare
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail qu?il me soit permis d?adresser mes
remerciements aux personnes qui ont participé à sa
réalisation.
Je tiens tout d?abord à remercier ALLAH de m?avoir permis
d?accomplir cette oeuvre.
Je remercie Dr. Antoine BANZA-NSUNGU qui a
bien voulu diriger ce travail en dépit de ses multiples occupations. Je
remercie Dr. RWENGE Mburano pour ses conseils dans le cadre de
la réalisation de ce mémoire. Mes remerciements s?adressent
également à M. Oumar MERABET et au Pr.
Akoto ELIWO MANDJALE pour le prêt d?un écran et à
tous mes enseignants, tous les doctorants ainsi que le personnel administratif
de l?IFORD pour toutes les facilités accordées à la
réalisation de ce travail. Qu?il me soit également permis de
remercier toutes les Secrétaires (Administration et Etudes), pour
l?accueil convivial à nous réservé chaque fois que nous
les sollicitions, les chauffeurs, les bibliothécaires et le personnel
d?entretien de l?IFORD.
Je remercie la Direction Nationale de la Statistique de la
Guinée ainsi que l?UNFPA/Guinée, qui ont tout mis en oeuvre pour
me permettre de suivre cette formation.
A Madame le proviseur, Nènè Fatou
DIALLO, tous mes collègues du lycée DONKA de Conakry et
Monsieur le Directeur communal de l?éducation de la commune de DIXINN
pour leur soutien moral et financier.
Mes remerciements vont également à M.
Faouly BANGOURA de l?O.A.P.I (Yaoundé) et à sa femme
pour leurs conseils et leur assistance durant ma formation à l?IFORD,
j?exprime toute ma reconnaissance. Tous ceux qui, de
près ou de loin, ont contribué à rendre mon séjour
agréable à Yaoundé, trouvez ici l?expression de ma
profonde reconnaissance.
A mes collègues et amis de la 25ème
Promotion et ceux de la 23ème, 24ème et
26ème Promotions de l?IFORD, en particulier BOUBA DJOURDEBBE
Franklin et DOSSOU FEMI, Christian que j?avais eu l?honneur de côtoyer
pendant ma formation, j?adresse mes sinc'res remerciements.
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS ii
TABLE DES MATIERES iii
LISTE DES TABLEAUX v
LISTE DES GRAPHIQUES ET FIGURES vi
LISTE DES ACCRONYMES ET ABREVIATIONS vii
RESUME DU MEMOIRE ix
INTRODUCTION - 1 -
CHAPITRE I : CONTEXTE DE L?ETUDE - 5 -
I-1 : MILIEU PHYSIQUE - 5 -
1-2 : CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES - 6 -
1-3 : SITUATION SANITAIRE - 8 -
1.3.1 : Politique et programmes de santé - 8 -
1-3-2 : Infrastructures sanitaires et médicaments - 9 -
1-3-3 : Personnel médical - 10 -
1-3-4 : Profil épidémiologique - 11 -
1-3-5 : Couverture vaccinale - 13 -
1-4 : CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE - 13 -
1-4-1 : Revenu des populations - 13 -
1-4-2 : Effet du Programme de Réformes Economiques et
Financières (PREF) sur la santé de la
population. - 13 -
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE - 16 -
II-1 : SYNTHESE DE LA LITTERATURE SUR LES DETERMINANTS DE LA
MALNUTRITION - 16 -
II-1-1 : Les facteurs environnementaux - 16 -
II-1-1-a : La région naturelle - 16 -
II-1-1-b : Le climat - 17 -
II-1-1-c : Le milieu de résidence : - 18 -
II-1-2 : Les facteurs socio-économiques - 18 -
II-1-2-a : L?activité économique de la mqre - 19
-
II-1-2-b : L?instruction de la m~re - 19 -
II-1-2-c : Le type d?habitat .. - 20 -
II-1-3 : Les facteurs culturels - 21 -
II-1-3-a : La religion - 21 -
II-1-3-b : L?ethnie de la m~re . - 23 -
II-1-3-c : Milieu de socialisation - 24 -
II-1-4 : Les variables intermédiaires - 24 -
II-1-4-a- Le mode et la durée de l?allaitement . - 24 -
II-1-4-b- L?1ge au sevrage - 26 -
II-1-4-c- Caractéristiques démographiques de la
mqre et de l?enfant . - 28 -
II-1-4-c-1 : L?kge de la mère - 28 -
II-1-4-c-2 : Le sexe et l?~ge de l?enfant . - 29 -
c-3 : Le rang de naissance - 30 -
II-1-4-d- Interaction entre malnutrition et infection - 30 -
II-1-4-e- La vaccination de l?enfant . - 31 -
II-2 : HYPOTHESES ET CADRE COCEPTUEL - 32 -
II-2-1 : Hypothèses - 32 -
II-2-2 : Le cadre conceptuel - 33 -
II-2-3 : Définition des concepts de base - 34 -
II-2-4: Construction du mod~le d?analyse : - 38 -
CHAPITRE III : SOURCES DES DONNEES ET METHODOLOGIE - 44 -
III-1 : Présentation des données - 44 -
III- 2 : Justification du choix de l?indicateur de l?état
nutritionnel des enfants - 45 -
III- 3 : Evaluation de la qualité des données
III-3-2 : Evaluation de la qualité des données sur
l?~ge. .
III-3-2-a : Méthode graphique.
III-3-2-3 : L?évaluation de la qualité des
données des variables liées aux variables
anthropométriques.
III- 4 : Méthodologie de construction des principaux
indicateurs.
III #177; 4- 1 : Indicateur de l?état nutritionnel des
enfants. ..
III- 4-2 : Indicateur du niveau de vie.
III- 4 : Méthodes d?analyse1
III- 4 - 1- Méthodes descriptives.
|
- 48 -
- 49 -
- 50 -
- 55 - - 58 - - 58 -
- 62 -
- 63 - - 63 -
|
III- 4 - 2 : Méthode explicative
|
- 64 -
|
CHAPITRE IV : MALNUTRITION DES ENFANTS EN GUINEE : Niveau et
Variation
|
- 67 -
|
IV- 1 : Etat nutritionnel des enfants
|
- 67 -
|
IV- 2 : Analyse bivariée descriptive
|
- 69 -
|
- Variations de la malnutrition des enfants selon les principales
variables indépendantes
|
- 69 -
|
IV-2-1 : Variation de la malnutrition des enfants selon les
variables environnementales
|
- 71 -
|
IV-2-1-a : Région naturelle
|
- 71 -
|
IV-2-1-b : Le milieu de résidence
|
- 71 -
|
IV-2-2 variation de la malnutrition des enfants selon les
variables socio-économiques
|
- 72 -
|
IV-2-2-a Le niveau d?instruction de la m~re .
|
- 72 -
|
IV-2-2-b : Secteur d?activité de la mqre. ..
|
- 72 -
|
IV-2-2-c : Niveau de vie des ménages
|
- 73 -
|
IV-2-3 Variation de la malnutrition des enfants selon les
variables culturelles
|
- 74 -
|
IV-2-3-a L?ethnie de la m~re.
|
- 74 -
|
IV-2-3-b : La religion de la mère
|
- 74 -
|
IV-2-4 : Variation de la malnutrition des enfants selon les
variables les variables intermédiaires en
Guinée
|
- 75 -
|
IV-2-4 #177;a : L?1ge de la m~re .
|
- 75 -
|
IV-2-4 #177;b : L?1ge de l?enfant .
|
- 75 -
|
IV-2-4#177;c : Le sexe de l?enfant .
|
- 76 -
|
IV-2-4 +d : Le rang de naissance
|
- 76 -
|
IV-2-4-e : Mode d?allaitement .
|
- 77 -
|
IV-2-4-f : La vaccination de l?enfant .
|
- 77 -
|
IV-2-3-e : L?age au sevrage .
|
- 77 -
|
IV-2-3-f : La qualité de l?eau de boisson
|
- 77 -
|
IV-3. Analyse multivariée descriptive
|
- 78 -
|
- Profil des enfants selon leur état nutritionnel.
|
- 78 -
|
CHAPITREV: RECHERCHE DES DETERMINANTS DE LA MALNUTRITION DES
ENFANTS- 82 -
|
|
V-1 : Influence des facteurs environnementaux
|
- 83 -
|
V-2 : Influence des facteurs socio-économiques
|
- 84 -
|
V-3 : Influence des facteurs culturels sur la malnutrition
|
- 85 -
|
V-4 Influence des variables intermédiaires sur la
malnutrition
|
- 86 -
|
V-5. Hiérarchisation des facteurs de risque de
malnutrition des enfants
|
- 87 -
|
V-6. Recherche des déterminants de la malnutrition des
enfants
|
- 89 -
|
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
|
- 93 -
|
BIBLIOGRAPHIE
|
- 95 -
|
ANNEXE
|
0
|
Caractérisation des enfants selon leur état
nutritionnel en Guinée
|
i
|
Population de Référence Internationale OMS/CDC/NCHS
|
ix
|
Distribution Normale
|
ix
|
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Nombre moyen d?habitants par type de personnels de
santé et par région. . - 11 -
Tableau 2 : Principales maladies traitées dans les centres
de santé et en consultations externes des
hôpitaux - 12 -
Tableau 3 : Récapitulation des concepts, variables et
indicateurs de l?étude. .. - 41 -
Tableau 4 : Examen des taux de réponse de quelques
variables de l?étude. .. - 49 -
Tableau 5 : Tableau récapitulatif des valeurs des indices
de Whipple et de Myers selon le sexe et pour
l?ensemble de la population. - 54 -
Tableau 6 : Variables anthropométriques - 55 -
Tableau 7: Prévalence de la malnutrition des enfants en
fonction des variables indépendantes - 69 -
Tableau 8 : taux de malnutrition des enfants selon les variables
intermédiaires en Guinée - 70 -
Tableau 9 : Dictionnaire des variables de l?AFCM. .. - 80 -
Tableau 10 : Risque de malnutrition chez les enfants en fonction
des facteurs environnementaux - 83 -
Tableau 11 : Risque de malnutrition chez les enfants en fonction
des facteurs socio-économiques - 84 -
Tableau 12 : Risque de malnutrition chez les enfants en fonction
des facteurs culturels - 85 -
Tableau 13 : Risque de malnutrition chez les enfants en fonction
des variables intermédiaires - 86 -
Tableau 14 : Récapitulatif des contributions (en %) des
groupes de facteurs à l?occurrence de la
malnutrition chez l?enfant. .. - 87 -
Tableau 15 : Mécanisme d?action de la malnutrition des
enfants de moins de cinq ans. - 90 -
Tableau 16 : Récapitulatif des déterminants de la
malnutrition des enfants de moins de cinq ans en Guinée - 91 -
LISTE DES GRAPHIQUES ET FIGURES
I-4-4 : Carte géographique de la République de
Guinée - 15 -
Schéma conceptuel - 34 -
b- Schéma d?analyse . - 41 -
Graphique 1 : Courbe des effectifs par âge et par sexe - 50
-
Graphique 2 : Courbe représentative des effectifs des
femmes en Ige de procréer en groupe d?~ges
quinquennaux - 51 -
Graphique 3 : Courbe de rapport de masculinité - 51 -
Graphique 4 : Pyramide des âges de la population - 52 -
Graphique 5: La répartition des enfants selon le poids -
56 -
Graphique 6: La répartition des enfants selon la taille -
56 -
Graphique 7 : Répartition des enfants selon l?Lge. .. -
57 -
Graphique 8: L?évolution par 1ge du rapport
poids-pour-taille des enfants de moins de 60 mois selon le
premier décile (D1) et les quartiles (Q1, Q2, Q3). - 60
-
Graphique 9 : Niveau de vie des ménages - 62 -
Graphique 10 : Répartition des enfants de moins de cinq
ans selon leur état nutritionnel - 67 -
Graphique 11: Taux de malnutrition des enfants selon la
région de région de résidence - 71 -
Graphique 12 : Taux de malnutrition selon le milieu de
résidence - 72 -
Graphique 13 : Taux de malnutrition des enfants selon le
niveau d?instruction de la mqre. .. - 72 -
Graphique 14: Taux de la malnutrition selon l?activité de
la m~re . - 73 -
Graphique 15 : Taux des la malnutrition des enfants selon le
niveau de vie des ménages - 73 -
Graphique 16 : Taux de malnutrition des enfants selon l?ethnie de
la mgre . - 74 -
Graphique 17 : Taux de malnutrition des enfants selon la religion
de la mère - 75 -
Graphique 18 : L?évolution de la malnutrition des enfants
par ige. .. - 76 -
Graphique 19 : caractéristiques individuelles et
contextuelles des enfants par rapport à leur état nutritionnel en
Guinée - 80 -
LISTE DES ACCRONYMES ET ABREVIATIONS
ACP : Analyse en Composantes Principales
ADDAD : Association pour le Développement et la Diffusion
de l?Analyse des Données.
AFCM : Analyse Factorielle Correspondances Multiples
AGBEF : Association Guinéenne pour le Bien-être
Familial
ASFEGUI : Association des Sages Femmes de Guinée
ASFLCM : Association des Sages Femmes pour la lutte contre les
MST/SIDA
ASSJFG : Association des Sages Femmes pour la Santé de la
Jeune Fille en Guinée
AGRETO : Association Guinéenne pour la Réinsertion
des toxicomanes
CEA : Communauté Economique Africaine
CERREGUI : Cellule de Recherche en Santé de la
Reproduction de Guinée
CLCPTNSF : Comité de lutte Contre les Pratiques
Traditionnelles Néfastes à la Santé de
la Fille
DAAF : Direction des Affaires Administratives et
Financières
EDS : Enquête Démographique et de Santé.
EDSG : Enquête Démographique et de Santé de
Guinée
FAO : Food and Agriculture Organisation (Oganisation des Nations
Unies pour
l?Agriculture et l?alimentation).
FMI : Fonds Monétaire International
MST : Maladies Sexuellement Transmissibles
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernemetale.
OPF : Option Planification Familiale
OPF : Option Planification Familiale.
OUA : Organisation de l?Unité Africaine.
P.F : Planification Familiale
PAS : Programme d?Ajustement Structurel
PEV/SSP/ME : Programme Elargi de Vaccination
intégré aux Soins de Santé Primaires avec fourniture des
Médicaments Essentiels
PREF : Programme de Réforme Economique et
Financière
PREF : Programme de réformes économiques et
financières
RGPH : Recensement Général de la Population et de
l?Habitation.
SIDA : Syndrome Immunitaire Déficience Acquis.
SOGGO : Société Guinéenne de
Gynécologie et d?obstétrique
TDCI : Troubles Dus à la Carence en Iode
UNFPA : United Nations Population Fund (Fonds des Nations Unies
pour les Activités
en matière de Population).
UNICEF: United Nations International Children?s Emergency Fund
(Fond des
Nations Unies Pour l?Enfance).
WHO: World Health Organization (OMS: Organisation Mondiale de la
santé).
RESUME DU MEMOIRE
Les données anthropométriques des enfants de
moins de 5 ans de l?EDSG-1999 montrent qu?il existe en Guinée de
réels problèmes nutritionnels. En effet, la malnutrition est
distribuée de façon inégale à travers le pays,
touchant particulièrement la Moyenne Guinée et la Haute
Guinée. Le niveau de la malnutrition dans le pays est largement
supérieur au seuil du 10% fixé par l?Organisation Mondiale de la
Santé (OMS), au dessus duquel les enfants sont considérés
comme «gravement touchés » par la malnutrition aiguë.
Parmi les autres facteurs, il y a la faible couverture vaccinale, notamment en
milieu rural. Elle correspond en fait à un accès limité
aux soins de santé primaires que la forte mortalité infantile
confirme bien. Certaines mères, fortement influencées par la
culture traditionnelle, ne voient pas la nécessité des vaccins.
Par ailleurs les enfants sevrés après l?kge de six mois
présentent un meilleur état nutritionnel par rapport à
leurs congénères sevrés avant six mois. De même, les
enfants allaités au sein présentent un état nutritionnel
satisfaisant par rapport à ceux qui sont allaités au biberon et
qui consomment des aliments solides. La malnutrition intervient moins
fréquemment chez les premiers et les derniers nés.
Des résultats semblables ont été obtenus
dans d?autres travaux de recherche en Afrique (FAO, 1999 ; OMS, 2003 ;~). Par
ailleurs, ces résultats paraissent évidents pour un
spécialiste de santé, mais ils demeurent essentiels pour un
planificateur en vue du renforcement des stratégies mises en oeuvre pour
lutter contre la mortalité infantile due à la malnutrition en
Guinée. Eu égard à ces résultats, formulons
à l?intention des pouvoirs publics guinéens quelques
recommandations susceptibles de réduire substantiellement la
malnutrition infantile:
Toute intervention visant à améliorer
l?état nutritionnel des enfants de moins de cinq
ans doit cibler en priorité la Moyenne Guinée puis
la Haute Guinée.
Initier un programme de sensibilisation pour encourager les
mères à vacciner leurs enfants contre les maladies infantiles.
2s. Promouvoir l?enseignement des soins santé et
nutrition aux mères à travers les médias et les campagnes
de Communication pour le Changement de Comportement (CCC) qui inclut
également la promotion de l?allaitement maternel pendant les six
premiers mois de la vie de d?un enfant.
INTRODUCTION
Dans les pays en voie de développement, la malnutrition
sévit surtout chez les enfants de moins de cinq ans. Elle est
étroitement associée aux infections, expliquant le rôle
important lui est attribué dans plus de 50% des 12 millions de
décès d'enfants par an (OMS, 2003). Fort de cela, le
contrôle d'un problème si grave est indispensable et
l'amélioration de la nutrition des populations est devenue une
préoccupation centrale et un objectif majeur. En effet, depuis la
conférence internationale sur les soins de santé primaires
d?Alma Alta (1978) dont la préoccupation majeure a été de
protéger et de promouvoir la santé de tous les peuples du monde
à l?horizon 2000, beaucoup d?efforts ont été consentis par
les gouvernements du monde dans la lutte contre la mort ; notamment la baisse
de la mortalité infanto-juvenile découlant des efforts consentis
pour éliminer les principales causes de décès, à
travers les programmes de la vaccination, l?amélioration des conditions
de vie des populations, de la nutrition et l?hygiqne. Malgré ces
multiples efforts, on observe encore d?importantes disparités dans
certains pays et entre différents pays (OUA /UNICEF, 2000). Face
à la malnutrition des enfants de moins de cinq ans encore
élevée dans la plupart des pays africains en
général et en Guinée en particulier, une attention
particuli~re mérite d?être accordée aux causes de ce
phénomène qui ne cesse de prendre de l?ampleur et qui est
pourtant évitable ou peut tout au moins être amoindri. Outre les
souffrances qui en résultent, la perte du potentiel humain
entraîne des coûts économiques et sociaux qu'aucun pays ne
peut supporter. C?est pourquoi, dans le souci de ressortir les pistes de
contrôle de ce problème de santé, il serait
intéressant d?identifier les facteurs contribuant à sa
persistance dans ces pays. Ainsi, elle a suscité l?intérêt
chez bon nombre de chercheurs de plusieurs disciplines scientifiques
(agriculture, santé, environnement, éducation,
démographie, médecine, économie, etc.). Ceux-ci ont
apporté un éclairage appréciable dans la connaissance des
déterminants, des niveaux et des tendances du phénomène
(Rwenge, 1993). Les études économiques,
épidémiologiques, démographiques, géographiques,
etc. ont montré que l'état nutritionnel d'une population est
à la fois facteur et conséquence du développement. Ces
études estiment que son contrôle est possible si l'on
maîtrise les facteurs qui le déterminent.
En Afrique Subsaharienne, il existe de fortes
disparités géographiques, économiques et socioculturelles
en matière de nutrition. La Guinée n?échappe pas à
cette situation qui conduit jà une variation de la malnutrition des
enfants. En effet, selon l?Enquête Démographique et de
santé réalisée dans ce pays en 1999, 9,1% des enfants de
moins de cinq ans sont atteints de
malnutrition aiguë. Par ailleurs la FAO1,
estime que le taux d?émaciation est supérieur à 10% au
niveau national en 1999. En outre, les taux d?émaciation sont
supérieurs à 12% dans toutes les régions, excepté
en Guinée Foresti~re, ce qui montre qu?il existe en Guinée de
réels problèmes nutritionnels car l?OMS fixe à 10% le
seuil au-delà duquel une population est gravement touchée par la
malnutrition aiguë. Il nous semble important d?étudier
particulièrement les facteurs explicatifs de la malnutrition en vue de
proposer aux pouvoirs publics guinéens des recommandations susceptibles
de renforcer les stratégies de lutte contre la mortalité et la
morbidité des enfants dues à la malnutrition.
La malnutrition est un des principaux problèmes de
santé publique et de bien #177;être qui affectent les enfants de
moins de cinq ans en Guinée. Elle résulte tout autant d?une
alimentation inadéquate que de certaines maladies infectieuses
(rougeole, parasitoses, gastro-entérite,~). Une alimentation
inadéquate est le résultat d?une insuffisance de la nourriture
disponible au niveau du ménage et de pratiques alimentaires
inadaptées. Celles-ci font référence non seulement
à la qualité et à la quantité des aliments
donnés aux enfants qui, à leur, tour affectent l?état
nutritionnel de ceux-ci, mais aussi aux étapes de leur introduction. Les
mauvaises conditions d?hygi~ne alimentaire et environnementale augmentent le
risque de contracter notamment des maladies diarrhéiques, qui
détériorent l?état nutritionnel des enfants. La
santé est une condition essentielle du bien-être des individus et
un objectif fondamental du développement social et économique
(Banque mondiale, 1994). Il ne suffit pas de recenser avec
précision les individus souffrant de malnutrition pour élaborer
une politique de réduction de la malnutrition. Mais il faut
également identifier les facteurs qui sont à l?origine de cette
situation alarmante sur le plan sanitaire. A premiqre vue, on pourrait croire
que l?explication est simple : l?individu est mal nourri parce que le
ménage n?a pas les moyens de lui procurer assez de nourriture
de bonne qualité. C?est la th~se cél~bre
défendue par A. Sen (1998). La malnutrition ne résulte pas
seulement d?une offre insuffisante de produits alimentaires mais aussi d?une
demande inadéquate, les ménages pauvres ne pouvant pas acheter
des produits qui sont disponibles même dans les pays à faible
PIB/habitant.
Il ressort de la littérature que la diversité
géographiques, climatiques et ethniques en Guinée rendent
intéressante et nécessaire l?analyse de la malnutrition des
enfants de moins de
1 FAO (1999) : Aperçus Nutritionnels par Pays
- GUINEE 4 février 1999. Les données
présentées dans cette étude sont obtenues des pays
eux-mêmes et des banques de données internationales (FAO,
OMS...).
cinq ans (Tolno, RGPH, 1996). Par ailleurs, Ngwe et
collaborateur (1993) pensent que l?inégalité du statut
nutritionnel est énormément influencée par les facteurs
économiques et socioculturels. Ils notent que les facteurs climatiques
ne sont pas forcément les plus déterminants dans l?explication du
statut nutritionnel. Les facteurs socio-économiques et culturels via le
comportement des individus sont importants, surtout dans un contexte de crise
économique persistante comme cela est le cas pour la Guinée.
Partant de ces constats, la présente étude se
propose de répondre à la question suivante :
Quels sont les facteurs associés à la
malnutrition des enfants de moins de cinq ans en Guinée
?
Plus spécifiquement l?étude s?emploie à
apporter réponses aux questions ci-dessous :
Q1 : Quel est le profil des enfants malnutris ?
Q2: Qu?est ce qui explique les inégalités
observées au niveau de l?état nutritionnel des enfants ?
Q3 : Quelle est l?influence respective des comportements des
parents en mati4re d?alimentation et de santé et des autres facteurs sur
l?état nutritionnel des enfants ?
L?objectif général de cette étude est de
contribuer à l?amélioration des connaissances sur les
déterminants de la malnutrition des enfants en Guinée. Les
résultats de l?étude pourront aider les acteurs dans le secteur
de santé et les décideurs politiques guinéens à
améliorer les stratégies actuelles de santé infantile et
aussi à réduire le nombre élevé des
décès infantiles attribuables à la malnutrition.
Plus spécifiquement, l?étude cherche à :
> Evaluer le niveau de la malnutrition et ses variations
spatiales et en fonction de certaines caractéristiques de la
population.
> Caractériser les enfants par rapport à leur
état nutritionnel.
> Identifier et hiérarchiser les facteurs susceptibles
d?expliquer la malnutrition des enfants.
> Déterminer le rôle des comportements des
mères en matière de soins et d?alimentation dans le schéma
explicatif de l?état nutritionnel des enfants.
L?étude s?articule autour de cinq chapitres. Le premier
chapitre porte sur le contexte national. Le deuxième chapitre dresse un
état des lieux de la recherche sur les déterminants de la
malnutrition des enfants en Afrique. A partir des éléments de
cette revue de la littérature, nous dégageons le cadre conceptuel
de l?étude, énonçons les hypoth~ses de recherche et
construisons notre modqle d?analyse. Le troisi~me chapitre présente la
méthodologie adoptée pour mener cette étude et
présente les données utilisées. Le quatrième et le
cinquième chapitres sont consacrés jà l?analyse des
données.
CHAPITRE I CM 17 (; 7 ( ' ( L'(7 8 ' (
L?étude des phénomqnes démographiques n?a
de sens que si elle est menée par rapport au contexte
géographique, politique, économique et socioculturel dans lequel
les phénomènes abordés se manifestent et se
développent ; ce chapitre porte ces différents aspects.
I-1 : MILIEU PHYSIQUE
La Guinée est située à l?Ouest du
continent africain et limitée à l?Ouest par la Guinée
Bissau et l?Océan Atlantique, au Nord par le Sénégal et le
Mali, à l?Est par la Côte d?Ivoire et au Sud par la Sierra
Léone et le Libéria. Avec une superficie de 245.857
Km2, ce pays présente une grande diversité du milieu
naturel : les effets combinés du climat, de la végétation
et du relief engendrent quatre régions naturelles distinctes.
La Basse Guinée est une vaste plaine
côtière de 50 à 90 Km de large, avec un climat chaud et
humide. Elle est marquée par une pluviométrie
particulièrement abondante (3.137mm par an), notamment sur la côte
où souffle la mousson. L?abondance des pluies et la
végétation luxuriante expliquent en partie la fréquence de
certaines maladies comme le paludisme et les diarrhées dans cette
région.
L?arrivée massive des réfugiés
Sierra-léonais et libériens dans cette région a accru la
pression sur les ressources alimentaires disponibles, entraînant ainsi
une aggravation des problèmes alimentaires et nutritionnels. Or, selon
les statistiques disponibles au Ministère de la santé, la
sous-alimentation et la malnutrition sont parmi les principales causes de
morbidité et de mortalité au niveau national.
La Moyenne Guinée est une
région essentiellement montagneuse au climat foutanien, marqué
par des températures relativement basses de novembre à mai. La
pluviométrie y atteint 1.823 mm par an. L?environnement est
menacé par la dégradation des sols, liée au surp1turage et
à l?agriculture extensive sur br~lis. Cela a un impact négatif
sur la production agricole et entraîne ainsi des probl~mes d?alimentation
pour la population en général et les enfants en particulier.
La haute Guinée est une région
de savane, caractérisée par le climat sud-soudanien chaud
et sec), prolongement naturel de la zone soudanienne du Mali et du
Sénégal. La pluviométrie y est
faible (1.558 mm). Certains cours d?eau sont infectés
et favorisent la prolifération des maladies telles que l?onchocercose et
la bilharziose. La pratique fréquente des feux de brousse par les
populations constitue un des principaux problèmes environnementaux que
connaît cette région. Cette pratique contribue à
l?appauvrissement des sols et, par conséquent, à la baisse de la
production alimentaire.
La Guinée forestière est
caractérisée par une forêt dense humide liée
à une pluviométrie relativement abondante (2.249 mm). La chaleur
humide favorise la prolifération des moustiques, vecteurs du paludisme
qui constitue l?une des principales causes de morbidité et de
mortalité du pays, en particulier dans cette région. Comme la
Basse Guinée, la Guinée forestière a connu un flux massif
des réfugiés Sierra-léonais et Libériens. Ce
phénomène a également accru la pression
démographique sur les ressources alimentaires.
Conakry étant une zone spéciale
des régions, elle est particulièrement marquée par des
probl~mes d?habitat liés à la pression de la demande sur l?offre
insuffisante de logements et à la précarité des
habitations. A cela s?ajoute l?insalubrité caractérisée
par des syst~mes d?évacuation des eaux usées et des ordures
ménagères inappropriés.
Pour terminer, il convient de noter que les besoins de la
population en eau potable sont considérables et ne sont pas couverts par
les infrastructures existantes. En 1992, environ 37% des ménages
disposaient de l?eau courante à domicile ; 39% des ménages
utilisaient l?eau des puits ordinaires ou des cours d?eau (EDS, 1992). La
situation est encore pire en milieu rural où jà peine 10%
disposent de l?eau courante, contre plus de 61% en milieu urbain. Ce
déficit en eau potable est un facteur déterminant de la
prévalence de maladies infectieuses et parasitaires.
1-2 : CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES
D?apr~s les résultats du dernier recensement, la
population guinéenne était évaluée à
7.156.406 habitants en 1996. Le taux d?accroissement annuel moyen est de 3,1%
pour la période intercensitaire (1983-1996). Cette population qui est
majoritairement constituée de femmes (51%), est très
inégalement répartie sur le territoire national. En effet, il
existe de grandes disparités de peuplement, d?une part, entre les
unités administratives (Régions administratives,
Préfectures et Sous-préfectures) et, d?autre part, entre les
régions naturelles et à l?intérieur de celles-ci. La
densité moyenne du pays est de 29 habitants au km2. Au niveau
des
préfectures, elle varie de 10,7 habitants au
km2 à Kouroussa (Haute Guinée) à 112,3
habitants au km2 à Labé (Moyenne Guinée). Les
préfectures les moins peuplées se trouvent en haute
Guinée, qui a une densité moyenne de 14,2 habitants contre plus
de 30 habitants dans les autres régions. Conakry a une densité
moyenne nettement plus forte (2.429 habitants au km2).
La population guinéenne vit essentiellement en milieu
rural (70%) mais plus de sa moitié (51%) réside dans la capitale.
Le rythme d?accroissement de la population urbaine, plus
accéléré (4,1%), est à l?image de la plupart des
pays de la Sous-région. En dehors de Conakry qui abrite plus d?un
million d?habitants, les deux autres grands centres urbains sont
N?zérékoré et Kankan, avec chacun plus de 100.000
habitants.
Le poids des personnes 1gées de moins de 15 ans (46%)
traduit l?extrême jeunesse de la population guinéenne, qui se
confirme par la faiblesse de ses âges moyens (23 ans) et médian
(14,9 ans). C?est la conséquence d?une fécondité
élevée, caractérisée par sa précocité
et sa stabilité, en dépit de tous les efforts de sensibilisation
menés par les programmes de planification familiale et de santé
de la reproduction. Le taux brut de natalité est estimé à
39,7%0. Quant à la mortalité, son niveau reste encore plus
élevé (taux brut de mortalité estimé à
14,2%0), même si sa tendance est incontestablement à la baisse.
L?espérance de vie à la naissance est de 54 ans, avec une
différence à l?avantage des femmes (55,4 ans contre et 52,7 ans
chez les hommes).
La mortalité infantile, quant elle, s?él~ve
à 121 déc4s d?enfants de moins d?un an pour 1.000 naissances
vivantes. Par ailleurs, sur 1.000 enfants ayant survécu à 1 an,
92 enfants décqdent avant l?kge de 5 ans. Au total, sur 1.000 enfants
qui naissent, environ 200 meurent avant l?~ge de 5 ans. A l?instar des
indicateurs de la mortalité générale, ceux de la
mortalité infantile et juvénile sont un peu plus
élevés chez les garçons que chez les filles quel que soit
le milieu de résidence. La mortalité maternelle est assez
élevée et tourne autour de 600 décès maternels pour
100.000 naissances.
La population guinéenne est aussi affectée par
d?intenses mouvements migratoires internes qui font de la Moyenne Guinée
et de la Haute Guinée des régions d?émigration à
destination de la Guinée forestière et de la Basse Guinée.
Quant à la migration internationale, elle reste encore tr~s peu
importante, malgré l?ouverture du pays à l?extérieur
depuis 1984. Toutefois, la Guinée a enregistré l?afflux de plus
d?un demi-million de réfugiés libériens, Sierra
Léonais et Bissau Guinéens, à la suite des
conflits armés qui ont éclaté dans ces pays frontaliers au
courant des années.
1-3 : SITUATION SANITAIRE
1.3.1 : Politique et programmes de santé
La politique sanitaire repose sur la stratégie des
soins de santé primaires. Cette stratégie consiste à
rendre accessibles géographiquement, culturellement et
financièrement les soins de santé à l?ensemble de la
population guinéenne. Elle s?appuie sur les composantes suivantes :
- l?intégration harmonieuse des soins curatifs,
préventifs et promotionnels ;
- la promotion de la santé individuelle, familiale et
communautaire ;
- la participation des bénéficiqres à la
conception, à l?exécution et à l?évaluation des
programmes de santé.
Le but de la politique sanitaire du gouvernement est
d?améliorer la santé de l?ensemble de la population par la
réduction de la morbidité et de la mortalité, notamment
celles des groupes les plus vulnérables que sont les mères et les
enfants. Les principaux objectifs de cette politique sont :
- assurer la disponibilité des services de santé de
qualité et à un coût abordable à tous les
niveaux;
- mettre à la disposition des populations des services de
santé géographiquement accessibles et culturellement acceptables
;
- assurer la viabilité et la pérennité du
système sanitaire.
Les premiers programmes ont été
élaborés et exécutés à partir de 1988. Parmi
les plus importants, on peut citer :
- les programmes de lutte contre le paludisme, les maladies
diarrhéiques, les infections respiratoires aiguës et les maladies
nutritionnelles chez l?enfant ;
- les endémies telles que la lpre, la tuberculose,
l?onchocercose, les troubles dus à la carence en iode (TDCI) ;
- les MST et le SIDA ;
- le PEV/SSP/ME;
- les programmes de promotion de la santé de la
reproduction et de l?allaitement maternel ;
- la lutte contre les carences en micronutriments, eau et
assainissement et santé mentale.
La mise en oeuvre de ces programmes a contribué
à l?amélioration de l?état de santé des populations
entre 1988 et 1992. En effet, la mortalité infantile est passée
de 149%0 en 1983 à 136%0 pour la période de 1988 et 1992 (EDS
1992). De même, l?espérance de vie à la naissance
estimée à 45 ans en 1983 serait passée à 50 ans en
1991.
1-3-2 : Infrastructures sanitaires et
médicaments
Le pays compte 898 formations sanitaires réparties
comme suit : 330 centres de santé, 240 postes de santé, 28
hôpitaux préfectoraux (y compris les deux hôpitaux
d?entreprises de Fria et Kamsar), 7 hôpitaux régionaux, deux
hôpitaux nationaux (Donka et Ignace Deen), deux centres
médico-communaux, 104 cabinets privés et 213 pharmacies.
Cependant, la plupart de ces formations sanitaires rencontrent d?énormes
difficultés pour leur fonctionnement, en raison de leur
sous-équipement.
Les médicaments occupent une place primordiale dans le
système de santé en GUINEE. D?importantes mesures ont
été prises pour assurer leur disponibilité et leur
utilisation. La distribution des médicaments est assurée aussi
bien par le secteur formel public et privé que par le secteur informel.
Soumis à aucun contrôle, celui-ci met en danger la santé et
la vie de la population. A cela s?ajoute la pratique de l?automédication
répandue dans le pays.
En ce qui concerne le secteur privé en particulier, le
développement des structures sanitaires est récent. Celles-ci
sont inégalement réparties dans le pays.
Plusieurs ONG interviennent également dans le domaine
de la santé. On peut citer, entre autres : l?Association
Guinéenne pour le Bien-être Familial (AGBEF), le Plan
International Guinée, l?Option Planification Familiale (OPF),
l?Association des Sages Femmes de Guinée (ASFEGUI), le Comité de
lutte Contre les Pratiques Traditionnelles Néfastes à la
Santé de la Filles (CLCPTNSF), l?Association des Sages-Femmes pour la
lutte contre les MST/SIDA (ASFLCM), la Société Guinéenne
de Gynécologie et d?obstétrique (SOGO), Cellule de Recherche en
Santé de la Reproduction de Guinée (CERREGUI) , SIDALERTE
Guinée ; l?Association des Sages Femmes pour la Santé de la Jeune
Fille en Guinée (ASSJFG) et l?Association Guinéenne pour la
Réinsertion des toxicomanes (AGRETO).
1-3-3 : Personnel médical
Le nombre d?habitants par médecin est de 8.048. Ce
ratio est meilleur que ceux enregistrés dans les pays voisins en 2000.
Cependant, on note une insuffisance du personnel qualifié
(médecins spécialistes, dentistes, sages-femmes, infirmiers
spécialisés), des gestionnaires et des administrateurs
sanitaires. Le nombre d?habitants par sage femme, Aide de santé et Agent
technique de santé est respectivement de 21.310, 5.261 et 2.975. Ce
personnel de santé est inégalement réparti entre le
milieu rural et les centres urbains, ainsi qu?entre les
régions et à l?intérieur de celles-ci. Conakry est
nettement plus favorisé que le reste du pays (Tableau 1).
Tableau1 : Nombre moyen d'habitants par type de
personnels de santé et par région.
Provinces
|
Médecins
|
Sages femmes
|
Aides de santé
|
Agents techniques de santé
|
Conakry
|
2826
|
5941
|
2140
|
3060
|
Boké
|
8518
|
74531
|
6343
|
3797
|
Farana
|
10113
|
35734
|
6232
|
2447
|
Kankan
|
16167
|
48501
|
8946
|
2128
|
Kindia
|
81165
|
24495
|
5368
|
2208
|
Labé
|
11808
|
49594
|
11271
|
2861
|
Mamou
|
11928
|
48907
|
8580
|
2843
|
N?zérékoré
|
22790
|
56305
|
7719
|
4483
|
Guinée
|
8048
|
21310
|
5261
|
2975
|
Source : Fichier du
personnel de la direction des Affaires Administratives et Financières
(DAAF) du Ministère de la santé, 1996.
Pour atténuer ces inégalités, le
Gouvernement a élaboré, en 1990, un plan de redéploiement
du personnel médico-sanitaire. Cependant, sur le terrain, son
application se heurte à de nombreuses difficultés liées,
entre autres, à l?enclavement de certaines zones en milieu rural. Par
ailleurs, la productivité du personnel, sa motivation et son niveau de
formation sont dans l?ensemble faibles.
1-3-4 : Profil épidémiologique
Malgré les progrès accomplis au cours de la
période 1985-1991, la situation sanitaire de la population
guinéenne demeure préoccupante. Les niveaux de morbidité
et de mortalité sont élevés. Les maladies infectieuses et
parasitaires telles que le paludisme, les infections respiratoires aiguës,
les maladies diarrhéiques sont prédominantes. En outre, on
assiste à la résurgence de certaines maladies autrefois en voie
d?éradication (la trypanosomiase humaine et la tuberculose).
L?onchocercose et la lZpre sont en déclin ; l?incidence de la
méningite et du choléra reste préoccupante. A ces
principales maladies s?ajoute le SIDA dont l?impact démographique est
pour le moment difficile à évaluer à cause de
l?incertitude des statistiques disponibles sur cette pathologie.
Le paludisme, les infections respiratoires et les helminthiases
sont les premières pathologies traitées dans les structures
sanitaires en 1996 (tableau 2). Toutefois, ce classement
YECI1-Ls1-IRnLl1-sLINKF,K1-sLAId1-s. Lik,K1-z
Ll1-AL1-AJECIsLE1-LP RInsLdVnLIn, Ll1- LSM1i3P 1-, Ll1-sLinJ1-FtiRnsL
respiratoires aiguës et la diarrhée prédominent. La
malnutrition des enfants est parmi les causes de décès infantile
en Guinée.
Tableau 2 : Principales maladies traitées dans les
centres de santé et en consultations externes des hôpitaux en
1996
|
1 WEre a cm et ttrq dlikcia-kce (eko)akkranLLL sa
ttakpa dlges
|
Maladies
|
0-11mois
|
1-4 ans
|
5-14 ans
|
15ans et +
|
Total
|
Paludisme
|
94.278
|
202.145
|
146.789
|
329.519
|
772.731
|
|
327,2
|
200,5
|
78,4
|
81,4
|
107,3
|
Infections respiratoires aiguës
|
9.981
|
12.7446
|
54.776
|
115.862
|
391.065
|
|
322,7
|
126,4
|
29,2
|
28,7
|
54,3
|
Helminthiases
|
12.459
|
89.046
|
70.227
|
149.693
|
321.425
|
|
43,2
|
88,3
|
37,5
|
3,1
|
44,0
|
Maladies diarrhéiques
|
52.532
|
68.678
|
23.299
|
66.581
|
211.090
|
|
182,3
|
68,1
|
12,4
|
16,5
|
29,3
|
-Diarrhées sanglantes
|
12.316
|
20.873
|
9.209
|
33.497
|
75.895
|
|
42,7
|
20,7
|
4,9
|
8,3
|
10,5
|
-Diarrhées non sanglantes
|
40.216
|
47.805
|
14.090
|
33.084
|
135.195
|
|
139,6
|
47,4
|
7,5
|
8,2
|
18,8
|
Dermatologies
|
13.532
|
19.760
|
14.694
|
30.725
|
78.711
|
|
47,0
|
19,6
|
7,8
|
7,6
|
10,9
|
Maladies génito-urinaires
|
405
|
1.500
|
3.382
|
115.682
|
120.969
|
|
1,4
|
1,5
|
1,8
|
28,7
|
16,8
|
MST
|
_
|
_
|
986
|
45.131
|
41.260
|
|
|
|
0,5
|
9,9
|
5,7
|
Traumatismes
|
2.720
|
8.960
|
19.415
|
45.131
|
76.226
|
|
9,4
|
8,9
|
10,4
|
11,2
|
10,6
|
Anémies
|
7.018
|
14.502
|
8.194
|
24.273
|
53.987
|
|
24,4
|
14,4
|
4,4
|
6,0
|
7,5
|
Infections oculaires
|
6.204
|
6.600
|
4.143
|
14.369
|
31.316
|
|
21,5
|
6,5
|
2,2
|
3,6
|
4,3
|
Malnutrition
|
5.725
|
13.083
|
1.933
|
1.833
|
22.574
|
|
19,9
|
13,0
|
1,0
|
0,5
|
3,1
|
Source : Annuaire des
statistiques sanitaires, Guinée, 1996.
Le paludisme, les infections respiratoires et les helminthiases
sont les premières pathologies traitées dans les structures
sanitaires en 1996 (tableau 2). Toutefois, ce classement varie selon
les tranches d?~ges. Chez les enfants de moins d?un an, le
paludisme occupe de loin la premiqre place avec 46% des cas suivi des maladies
diarrhéiques avec 26% des cas et des helminthiases (6%). Chez les
enfants de 1 à 4 ans, le paludisme est prépondérant avec
36% des cas suivi des infections respiratoires aiguës (23%) et des
helminthiases (16%).
1-3-5 : Couverture vaccinale
En 1992, environ 3 enfants de moins de 5 ans sur 10
étaient vaccinés contre les maladies l?enfance en Guinée
(EDS, 1992). Plus de 60% d?enfants l?ont été au moins une fois,
par contre 36,4% des enfants n?ont jamais été vaccinés. Le
taux de vaccination le plus élevé est observé à
Conakry, ville au sein de laquelle, un peu plus d?un enfant sur deux a
été vacciné contre toutes les 6 maladies du PEV/ SSP/ ME.
La haute Guinée demeure, quant à elle, la région qui a
enregistré le plus faible taux avec un peu plus d?un enfant
vacciné sur 5. Aussi, si en milieu urbain près de la
moitié des enfants sont vaccinés, dans les zones rurales, sur 5,
un peu plus d?un enfant l?est. En dehors de quelques exceptions, ces taux sont
fortement corrélés avec les niveaux de mortalité infantile
et juvénile.
1-4 : CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE 1-4-1 : Revenu
des populations
Selon les résultats de l?Enquête Intégrale
sur les Conditions de vie des ménages avec module Budget Consommation
réalisée en 1994, environ 40% des guinéens vivent en
dessous du seuil de pauvreté (revenu inférieur à
293.714FG, soit 300$ US). Environ 15% de populations vivent dans une situation
d?extrême pauvreté (revenu inférieur à 172.284 FG,
soit 180$ US). Cette situation exclut la majorité de la population du
système de soins de santé.
1-4-2 : Effet du Programme de Réformes Economiques
et Financières (PREF) sur la santé de la population.
A partir de 1985, le gouvernement, en collaboration avec les
bailleurs de fonds (IDA, FMI), a entrepris un ambitieux programme de
réformes économiques et financières (PREF), qui a
bénéficié d?un appui financier des bailleurs de fonds
(IDA, FMI).,
Ce programme visait les objectifs suivants :
- réduire le poids de l?Etat dans la conduite des
activités économiques ;
- réduire et renforcer son rôle dans l?orientation
de la politique économique ;
- promouvoir le secteur privé.
Si l?application du PREF a permis d?enregistrer des
résultats encourageants dans maints domaines, au plan social, la
dévaluation de la monnaie nationale a par contre provoqué des
tensions inflationnistes affectant les marchés des biens et services de
base, en particulier en milieu urbain. A titre d?illustration, les prix des
produits alimentaires ont plus que triplé entre 1986 et 1991, ces
mêmes prix ont quadruplé entre 2003 et 2004 à Conakry. Ceux
des médicaments importés par le secteur privé formel et
les services de santé ont été multipliés par 3,25
en 1991 et 4,50 en 2004. Au même moment, l?augmentation du taux de
chômage a contribué jà la réduction du revenu par
tête. Par ailleurs, l?accroissement des besoins sanitaires d?une part et
la réduction des ressources financiqres de l?Etat, d?autre part, ont eu
pour corollaire la dégradation du système national de
santé.
1.4.3. Alphabétisation des femmes
Selon la définition retenue par le recensement de la
population de 1996, une personne est dite alphabétisée
lorsqu?elle sait à la fois lire et écrire dans une langue
quelconque, nationale ou étrangère. La conséquence de la
faible scolarisation et de la faible instruction des femmes se traduit par leur
analphabétisme élevé. Environs 8 femmes sur 10 sont
illettrées. Seul un quart de femmes est alphabétisé, avec
le taux le plus faible en Haute-Guinée et le plus élevé
à Conakry. Parmi celles qui sont alphabétisées, le
français constitue la langue d?alphabétisation la plus courante ;
moins d?une femme sur 100 est alphabétisée en arabe ou en langue
nationale.
I-4-4 : Carte géographique de la République
de Guinée
Source :
www.ortcoop.free.fr/guinee/guinea2
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE
|
II-1 : SYNTHESE DE LA LITTERATURE SUR LES DETERMINANTS
DE LA MALNUTRITION
Il ressort de la littérature sur les facteurs affectant
la malnutrition des enfants de moins de cinq ans plusieurs études
empiriques, nous nous intéressons aux approches suivantes : l?approche
environnementale, socio-économiques et culturelle.
II-1-1 : Les facteurs environnementaux
Dans le cadre de cette étude, l?environnement est
appréhendé à travers la région de résidence,
le milieu de résidence et les conditions climatiques, qui sont des
facteurs variant selon la région naturelle de résidence des
enfants. Ainsi, le climat peut influencer différemment l?état
nutritionnel de ces derniers en fonction de leur région.
II-1-1-a : La région naturelle
Un regard sur les indicateurs produits par des travaux
descriptifs et des analyses de l?EDS-Guinée sur l?état
nutritionnel des enfants, permet de constater que la prévalence de la
malnutrition varie selon la région naturelle. En effet, 26% des enfants
de moins de cinq ans accusent un retard de croissance en Basse Guinée,
24% en Moyenne Guinée, 27% en Haute Guinée, 331% en Guinée
Forestière et 16% à Conakry (EDS-Guinée, 1999). Toutefois,
il est difficile de déterminer les facteurs qui peuvent être
à l?origine de cette variation, compte tenu des
spécificités des quatre régions, observables notamment au
niveau des caractéristiques suivantes: le climat, la culture, le
développement économique et les ressources naturelles. Ces
caractéristiques ont une incidence sur le régime alimentaire des
populations résidentes qui, à son tour, est susceptible
d?expliquer les disparités régionales de la malnutrition des
enfants (Agbessi et al, 1987). Au Cameroun par exemple, Ngo Nsoa (2001) a
montré qu?il existe des inégalités régionales de la
malnutrition et que ce phénomène ne frappe pas avec la même
acuité les enfants dans les différentes régions de ce
pays. L?auteur explique cette situation par l?inégale répartition
de la disponibilité alimentaire, des ressources en eau potable et des
centres de santé maternelle et infantile. En ce qui concerne
particulièrement la disponibilité des
aliments sur le marché, il convient de souligner
l?importance du niveau de vie des ménages qui conditionne l?accqs
à ces aliments.
II-1-1-b : Le climat
En Guinée, les régions sont des unités
administratives qui représentent des entités différentes
entre elles sur plusieurs plans. Les spécificités de ces
entités peuvent influencer différemment l?état
nutritionnel des enfants, comme cela a été montré par
Akoto & al, (1989). Le climat intervient considérablement dans la
chaîne causale de la santé des enfants en Afrique subsaharienne
pour l?amélioration ou la dégradation de l?environnement. Le
climat a trois composantes principales qui varient selon la région
naturelle la température, l?humidité de l?air et les
précipitations. Il existe deux saisons en Guinée qui
s?étendent chacune sur une période de 6 mois : la saison
sèche et la saison pluvieuse. Cette situation des pluies renvoie
à la saisonnalité de la malnutrition due à la variation
des trois composantes climatiques. Celles-ci conditionnent la
disponibilité en eau, dans les zones sans adduction d?eau, lorsqu?on
sait la consommation directe de l?eau de mauvaise qualité ou son
usage pour la préparation des aliments, surtout pour les aliments de
sevrage du nourrisson, expose à la morbidité (Ngo Nsoa, 2001).
Nombre d?auteurs ont identifié le climat comme
déterminant de la malnutrition, de la morbidité et de la
mortalité des jeunes enfants (Leton, 1979 ; Gaigbe ,1986 ; Akoto &
Hill, 1988; Dackam & al, 1993 ; Cantrelle, 1996). Leurs études ont
montré que le climat peut influencer directement en favorisant la
régulation thermique ou indirectement,dans certaines régions que
d?autres, en dégradant l?environnement par la pollution de l?eau et des
ressources en alimentation. Cela favorise l?apparition de certaines maladies
infectieuses qui affectent à leur tour l?état nutritionnel des
enfants.
Les fluctuations locales des conditions climatiques qui
exercent une influence sur la qualité des sols peuvent induire des
variations dans la production agricole. Cette dernière est susceptible
d?affecter de façon inégale l?état nutritionnel des
enfants, car à chaque climat 1 correspond un type de
végétation et des ressources végétales et animales
spécifiques. Les individus se nourrissent différemment selon les
ressources alimentaires disponibles dans leurs régions de
résidence. Le climat détermine donc en partie la façon
dont les populations se nourrissent (Agbessi & al, 1987).
II-1-1-c : Le milieu de résidence :
En matière de nutrition, il existe des
disparités spatiales selon le milieu de résidence car les enfants
ruraux et urbains ne sont pas exposés aux mêmes risques de
malnutrition. En effet, OE vIUIIEMEvEQtEgI EIKESRAIlin?XQIPErlpytTEI ISIR(Xits
EliP IQtEirII referment les vitamines sXERI IP EIFK0
731XQIISIRSRLIERQ iP SRLIEQtI des personnes instruites et
quantité élevée des structures et des équipements
sanitaires. Les causes de la malnutrition ne sont pas identifiées avec
précision, la pauvreté semblant toutefois jouer un rôle
important, mais uniquement dans le
AIQA031XQI 11IlEAINI SIRtIFIRQIdIs FlEAAIAIII SlXs
riFKIs (IQ dIssRXs dIsqXIllIs lE sitXEtiRQ
paraît uniformément mauvaise).
Il en est de même pour les foiP EIIRQsIEQitEILIN IFIIIt
CEQs lIs vilOIsTIQ gpQtIEl II dans la capitale en particulier que se
concentrent les hôpitaux de référence (Ntsame, 1999). IL
découle de ce qui précède que le milieu de
résidence exerce une influence sur les pratiques alimentaires des
parents. En milieu rural et en économie de subsistance, les
dépenses d'énergie peuvent varier considérablement d'une
période de l'année à l'autre, suivant le calendrier des
activités agricoles. C'est souvent au P RP IQt ESSIlrSpriRdI dI
sRXdXrI»I TXe les disponibilités alimentaires sont au plus bas: les
greniers à céréales sont vides et les gens commencent
alors à puiser dans leurs réserves internes pour maintenir une
activité normale. Ils maigrissent et, si aucune solution n'est
envisagée, ils pénètrent dans le cercle infernal et
vicieux de la malnutrition que nous analyserons dans le chapitre sur les
déséquilibres alimentaires. En ce qui concerne les enfants, il
faut considérer que leurs besoins énergétiques sont
étroitement liés à la vitesse de croissance: plus grande
est la vitesse de croissance, plus l'enfant a besoin d'énergie pour
bâtir ses nouveaux tissus. Or la vitesse de croissance est très
élevée chez les plus petits (un enfant double son poids à
environ 5 mois et le triple à 10 mois). La vitesse de croissance diminue
au fur et à mesure que l'enfant grandit.
II-1-2 : Les facteurs socio-économiques
/RrsqX?XQI fEP IOIIIIt SEXvrI, EFI TARQNIA P IP ErIA
lIsISlXMIXQIA 1Xi FRXrIQt lINSlXs
grands risques : leurs droits à la survie, à la
croissance et au développement sont menacés. Or
sXIELEIIQfEQts qXI QEBAIQt EXjRXrd?KXi dEQs lI IP RQoIlIQ
d0I1RSSIP IQt, qXEtIIINLYIRQt dEEK
une pauvreté extrême (OUA/UNICEF, 1990). Cette
pauvreté détermine toutes les conditions de
l?IxBtIQTI, Ey EFRP SrAME P ElQXtIEiRQ, UI P EQIXIId?IEXCsElXErI,
Il?EEsIQFI 243TXiSIP IQtN AEQitEEIl Eq3qXEWItIP rP IllEKXrOIRdI111I1 1C?Ist lE
SIiQFISElIIFEXAI ARXs-jacente de millions
de décqs évitables et la raison pour laquelle
les enfants sont mal nourris, ne vont pas à l?école, subissent de
mauvais traitements et sont exploités (UNICEF, 1998). On en
déduit que la pauvreté est au coeur des violations constantes des
droits des enfants.
II-1-2-a : L'activité économique de la
mqre
Lorsque la mqre est instruite et que c?est elle qui se charge
de la préparation de la nourriture de son bébé, il
n?existe pas de probl~me de malnutrition manifeste, les aliments de
complément étant riches sur le plan nutritionnel : le lait en
poudre (Guigoz, Nido, Klim, Céréal, lait concentré, ,
Cr~me de riz, Phosphatine, ). Tous ces produits importés sont de bonne
qualité et, en raison d?un pouvoir d?achat suffisant, les mqres peuvent
se les procurer aisément. Mais la préparation de ces aliments, et
surtout du lait en poudre, peut être défectueuse ; en particulier,
lorsque les mères travaillent hors de la maison familiale, la
préparation de ce lait est assurée par les filles ou les grandes
mères qui assurent la garde des enfants mais ne possèdent
généralement pas de notion d?hygiqne ; d?où l?apparition
des gastro-entérites chez l?enfant. Dans ce groupe des femmes
instruites, le lait et ses dérivés constituent l?aliment de base.
Elles pratiquent beaucoup plus l?alimentation artificielle pour l?enfant, la
fréquence de l?allaitement maternel est diminuée. L?enfant est
sevré assez tôt en raison du travail de la m~re hors du foyer, le
congé de maternité étant t très court environ deux
mois. Le sevrage définitif est ici conditionné par une nouvelle
grossesse dans certains cas.
Dans le groupe des femmes pauvres, les mères copient le
comportement nutritionnel de celles qui sont instruites pour oublier
l?allaitement traditionnel (ONAPO-Rwanda, 1982). Malheureusement leur pouvoir
d?achat ne permet pas un tel changement. La plupart de ces mères
abandonnent rapidement l?allaitement maternel au profit du biberon, conduisant
ainsi l?enfant à de nombreuses formes de malnutrition (Kwashiorkor,
marasme, anémie, ) si les quantités de lait dilué sont
faibles voire à la gastro-entérite si la stérilisation du
biberon n?a pas été assurée. Ainsi, l?activité
économique permet à la femme d?avoir un pouvoir d?achat
élevé pour subvenir aux besoins alimentaires de l?enfant. Il s?en
suit un meilleur choix d?aliments à donner à l?enfant (Ntsame,
1999).
II-1-2-b : L'instruction de la mère
L?instruction joue un rôle particuli4rement important
lorsqu?il s?agit de savoir comment les ressources seront utilisées pour
assurer aux enfants nourriture, soins et santé. Il importe cependant
d?insister sur l?interaction entre nutrition des enfants et éducation
des parents
(Rakotondrabe, 2004). Des parents plus instruits, surtout les
mères, sauront mieux nourrir leur enfant tandis q?un enfant mieux nourri
se montrera plus attentif et apprendra mieux qu?un enfant mal nourri (OUA
/UNICEF, 2000). Ces dernières années sont marquées par les
difficultés économiques en Afrique au sud du Sahara. La
Guinée a connu une grave détérioration de son syst~me
d?enseignement. Or, l?éducation des mcres est particuli~rement
importante pour la nutrition du jeune enfant. Les taux très faibles
d?analphabétisme observés parmi les femmes en Guinée
prédisposent donc une bonne partie des enfants au problème de
malnutrition. L?instruction des mqres améliore les connaissances et les
pratiques en matière d?hygi~ne alimentaire, ce qui leur confère
plus de chance de préparer des aliments de sevrage plus nutritifs et
sains, et de prendre de bonnes décisions en cas de maladie des enfants
(Berhrman, 1988, cité par Ntsame, 1999). La littérature abonde
à ce sujet et la plupart des chercheurs mettent en évidence
l?importance de cette variable dans la détermination de la
mortalité des enfants (Akoto et Tabutin, 1989 ; Caldwell John, 1981 ;
Dackam, 1990,). Dans une étude portant sur 56 pays en
développement, Flegg (1982) a souligné qu?il est plus important
d?améliorer l?instruction maternelle que d?augmenter l?effectif du
personnel médical pour qu?il y ait une baisse de la mortalité des
enfants dans ces, bien que la pénurie de personnel de santé y
soit parmi les principaux problèmes à résoudre pour
améliorer la santé des enfants.
II-1-2-c : LH\VSHOKIi\I\
Le type d?habitat est ici le site et la qualité du
logement de l?enfant, le type d?aisance et la nature des matériaux
de construction ainsi que quelques biens d?équipement modernes
possédés par ses parents. Il y a lieu de penser à une
variation significative des taux de prévalence des maladies infectieuses
(diarrhée et infection respiratoire aiguë ~) selon le type
d?habitat. Vu l?existence d?une synergie entre la diarrhée et la
malnutrition, le type d?habitat a donc un impact sur la malnutrition des
enfants. En Ethiopie, Kirkos (cité par Zo Harilala, 2002) a mis en
évidence l?influence du type de sol sur l?incidence de la
diarrhée. Trois indicateurs de la qualité d?habitat (le type de
sol, la source d?approvisionnement en eau et le nombre de personnes par
pièce) sont déjà apparus dans plusieurs enquêtes
(Enquête Démographique et de Santé (EDS) et Enquête
à indicateurs multiples (MICS),~) comme étant en relation avec la
prévalence de la diarrhée.
Le milieu urbain africain est caractérisé par un
mélange des quartiers privilégiés ou planifiés
(logements haut standing) et des quartirs défavorisés ou
spontanés (bidonvilles). En milieu urbain africain, le type d?habitat
s?apparente au type de quartier, les conditions de vie
dans ce dernier sont plus précaires que celles des
populations rurales (Akoto & Hill, 1987). Le cas de Conakry est illustratif
en ce sens que cette ville est particulièrement marquée par de
graves probl~mes d?habitation liés à la pression de la demande
sur l?offre insuffisante de logements et à la précarité
des habitations. A cela s?ajoute l?insalubrité
caractérisée par des systZmes d?évacuation des eaux
usées et des ordures ménagqres inappropriés. Les alentours
des quartiers situés dans les bas-fonds font l?objet d?accumulation des
eaux stagnantes favorables à la prolifération des
bactéries et des vecteurs d?agents pathogqnes du paludisme et de la
diarrhée surtout pendant la saison des pluies.
Il convient de noter que les besoins de la population en eau
potable sont considérables mais ne sont pas couverts par les
infrastructures existantes. En 1992, environ 37% des ménages
guinéens disposaient de l?eau courante à domicile, 39% des
ménages utilisaient l?eau des puits ordinaires ou des cours d?eau
(EDS-Guinée, 1992). La situation était encore pire en milieu
rural où à peine 10% disposait de l?eau courante, contre plus de
61% en milieu urbain. Ce déficit en eau potable est un facteur
déterminant de la prévalence de maladies infectieuses et
parasitaires dont le lien avec l?état nutritionnel des individus n?est
plus à démontrer
II-1-3 : Les facteurs culturels
Il existe un grand nombre de croyances et coutumes qui
exacerbent les carences nutritionnelles des enfants liées à une
insécurité alimentaire chronique et/ou saisonnière (Baker
& al, 1996). Pendant l?allaitement par exemple un enfant connaît des
demandes nutritionnelles plus grandes mais un grand nombre d?enfants ne les
compensent pas en mangeant davantage, en mangeant des aliments d?une meilleure
qualité nutritionnelle. Le fait de ne pas améliorer le
régime alimentaire pourrait être dû à un manque de
connaissances sur la vulnérabilité nutritionnelle et les besoins
nutritionnels accrus par les mères (Baker & al, 1996). Ces
préoccupations ainsi que les tabous alimentaires souvent pendant
l?allaitement privent les enfants de nutriments et d?aliments
nécessaires, du reste favorables à leur croissance.
II-1-3-a : La religion
La religion a une influence sur les comportements des
individus en matière de d?alimentation. Toutefois, il est difficile, en
Afrique noire, de dissocier le christianisme de la colonisation et du mode de
vie occidental. La plupart des missionnaires chrétiens venus
évangéliser les africains avaient, entre autres objectifs, celui
de remplacer les cultures locales par la culture occidentale, convaincus
que tout ce qu?ils pouvaient apprendre aupr~s des
africains était mauvais voire démoniaque (Akoto,
1990 ; Ntsame, 1999). Pour ce faire, et dans le cadre des pratiques
d?alimentation des enfants, ces missionnaires ont, durant la période
coloniale, crée, par le canal des foyers sociaux, des écoles
ménagères oil les élèves apprenaient les pratiques
occidentales en mati~re d?alimentation.
On distingue trois grands groupes de religion en
Guinée: l?Islam, le Christianisme et la religion traditionnelle. Dans ce
pays, l?Islam est pratiqué simultanément avec les valeurs
culturelles tr~s proches des us et coutumes ancestrales. Cette religion n?a
donc pas affecté les habitudes alimentaires des musulmans depuis les
temps anciens jusqu?à nos jours, et les tabous alimentaires sont encore
vivaces chez ses pratiquants. Ce-ci a un impact négatif sur
l?état nutritionnel des enfants et sur celui des filles en particulier;
car il s?est avéré que dans certains pays musulmans tels que le
Bangladesh, l?Egypte, la Turquie, la Tunisie, la Syrie, les individus ont une
préférence pour le sexe masculin pour des raisons culturelles qui
existent dans la plupart des pays musulmans (Gbenyon & Locoh, 1989).
Considéré comme dépositaire et héritier de la
famille, le garçon s?y voit ainsi investi de pouvoirs et valeurs
conséquents que lui confèrent la famille et la
société. Il en est donc le membre par excellence à
perpétuer les us, les coutumes et les valeurs traditionnelles
ancestrales.
Le christianisme prône l?adoption de nouveaux
comportements vis-à-vis de l?enfant, la perception de celui-ci, les
pratiques alimentaires à lui soumettre et l?attitude face au syst~me de
soins de santé infantile, tout cela selon le mode de vie occidental.
Quant à la religion traditionnelle, elle véhicule les valeurs
traditionnelles ancestrales (Ngo Nsoa, 2001).
Les chrétiennes ont ainsi tendance à pratiquer
une bonne alimentation des enfants, ce qui a des effets positifs sur
la scolarisation de ces derniers. Des études on montré
l?impact positif de la religion chrétienne des mqres sur l?état
nutritionnel de leurs enfants (Akoto, 1990 ; Ntsame, 1999). En Guinée,
l?état nutritionnel des enfants des chrétiens est meilleur que
les enfants issus des parents musulmans (EDS-Guinée, 1999). Cet avantage
des chrétiens sur les musulmans, proviendrait de leur niveau
d?instruction élevé (Noumbissi, 1996). L?instruction permet aux
femmes de s?adapter au monde moderne, de rompre avec certaines pratiques
traditionnelles néfastes à la nutrition des enfants, et
d?être sensibilisées au probl~me d?hygi~ne alimentaire (Akoto,
1993). Par ailleurs, gr~ce à l?instruction, les chrétiennes,
auraient plus tendance à ne pas faire de discrimination entre les
enfants considérés comme des dons de Dieu. Elles accorderaient
les mêmes soins aux enfants des deux sexes contrairement aux femmes
musulmanes qui ont tendance à favoriser les garçons par rapport
aux filles (Akoto, 1993).
II-1-3-b : iLlitmniiticitilaip ~
Les populations de l?Afrique au sud du Sahara s?acharnent sur
des croyances dans leurs manières de vivre en mati~re d?alimentation.
Ces croyances sont particulièrement importantes à certaines
périodes comme : pendant la grossesse, la parturition et avant les cinq
premières années de la vie (Rwenge, 1993). Dans toute
société, chaque femme est nécessairement
imprégnée des us et coutumes de son environnement socio-culturel
et surtout de son groupe ethnique (Rwenge, 1993). Sachant que l?ethnie est le
lieu par excellence de reproduction des us et coutumes (Ngo Nsoa, 2001). Il
s?av~re crucial de prendre en compte de l?appartenance ethnique dans l?analyse
explicative de la variation de la malnutrition des enfants africains (Akoto,
1993). On sait à cet effet que le rôle de l?appartenance ethnique
est plus important que celui des facteurs socio-économiques et
environnementaux, dans l?explication de la malnutrition (Akoto, 1993 ; Wenlock,
1979 cité par Akoto, 1993).
Etant donné que les tabous alimentaires varient d?un
groupe ethnique à une autre, les comportements des individus en mati4re
d?alimentation peuvent considérablement varier selon l?appartenance
ethnique et affecter ainsi l?état nutritionnel et la santé des
mqres et des enfants (Rwenge, 1993). Ainsi l?absence de certains types de
viandes, de poissons et des oeufs dans l?alimentation des enfants peut
dégrader ou altérer leur état nutritionnel. Il en est de
même pour certaines femmes, à l?instar de celles du Nord Cameroun,
qui se privent des aliments riches en matières nutritives, de peur de
donner naissance à un gros bébé (Dackam, 1981). Leur
comportement peut affecter négativement l?état nutritionnel de la
mqre et conduire à une insuffisance pondérale chez l?enfant
à naître (UNICEF, 1996). Dans ce cas de figure, les carences
nutritionnelles commencent ds l?enfance et se prolongent au moment de
l?adolescence puis à l?age adulte. Il en découle que « des
petites mères donnent naissance à des petits bébés
qui deviendront de petites mères » (Chatterjee, 1989 cité
par Becker & al, 1996).
Comme on peut le constater ces tabous et interdits
alimentaires appliquées dans les sociétes africaines n?ont aucun
fondement scientifique. Bien au contraire, ils sont susceptibles
d?entraîner, pour l?enfant comme pour la mqre, des conséquences
néfastes au plan sanitaire (infections diverses, avitaminose et autres
carences).
II-1-3-c : Milieu de socialisation
Le milieu dans lequel la femme a grandi (au moins une douzaine
d?années depuis sa naissance) exerce une influence sur son comportement
vis-à-vis de la santé des enfants. On suppose que dans ce milieu,
la femme intériorise les normes et les valeurs de sa
société. La mère est donc censée adopter des
comportements en mati4re d?alimentation et de soins en fonction de ces normes
et valeurs. La socialisation rend compte de la culture et marque l?appartenance
de la mre à un groupe quelconque, elle isole trois catégories de
femmes : les femmes modernes socialisées dans les grandes villes, les
femmes intermédiaires socialisées dans les petites villes et les
femmes rurales socialisées en milieu rural. Elle oppose cependant le
premier groupe et le dernier. Ces deux groupes ont des comportements
différents en matière d?alimentation et de soins de l?enfant.
Ainsi, en milieu rural, les mqres sont plus attachées à leur
origine culturelle, les comportements qu?elles manifestent à l?~ge
adulte ne sont que le reflet des coutumes et traditions acquises pendant
l?adolescence.
II-1-4 : Les variables intermédiaires
De ce qui précède, on a va constater que les
facteurs socio-économiques et culturels agissent sur la malnutrition des
enfants via les comportements des mères (appelés variables
intermédiaires). Entre autres comportements, on peut citer : le mode
d?allaitement, la durée de l?allaitement au sein, l?kge de l?enfant au
sevrage et à l?introduction des aliments de complément, les
pratiques des soins préventifs et curatifs, l?~ge de la mqre à
l?accouchement et l?intervalle inter génésique.
II-1-4-a- Le mode et la durée de
l'allaitement
Les habitudes alimentaires constituent l?un des facteurs
déterminants de l?état nutritionnel des enfants, qui affecte,
à son tour, la morbidité et la mortalité des enfants
(Diallo, 1999). Le lait maternel est le premier élément
d?alimentation et constitue à bien des égards un aliment
irremplaçable pour le nouveau né. Toutefois, dans bien des
ethnies, l?enfant est nourri au lait de vache pendant les trois premiers jours
de vie. En effet, le ?premier lait?? (colostrum) est
considéré comme sale, impur (sans doute à cause de sa
couleur jaunâtre). On attend donc la montée de lait du
troisième jour pour mettre l?enfant au sein. L?enfant est ensuite nourri
au sein jusqu?à environ 22-23 mois (Diallo, 1999). Les mères
donnent parfois du lait de vache ou de chgvre en complément lorsqu?elles
n?ont pas assez de lait. Le lait maternel a des propriétés
particulières puisqu?il est stérile et parce qu?il transmet les
anticorps de la mqre et tous les
éléments nutritifs nécessaires à
l?enfant pendant les premiers mois d?existence (Diallo, 1999). Il permet
également d?éviter les déficiences nutritionnelles et de
limiter la prévalence de la diarrhée et d?autres maladies. Par
ailleurs, l?allaitement maternel, par son intensité et par sa
fréquence, influe sur l?état de santé des enfants. En
effet, l?allaitement prolonge l?infécondité post-partum, qui
à son tour affecte l?intervalle inter-génésique qui influe
à son tour sur l?état nutritionnel des enfants via le niveau de
fécondité.
Le lait maternel est le seul aliment réellement
adapté aux besoins du nouveau-né et du nourrisson pendant les
premiers mois de la vie. Il apporte sous une forme appropriée, des
glucides, des protéines, des lipides, des minéraux et la plupart
des vitamines nécessaires au développement du
bébé.
De la naissance jusqu' à l'âge de 6 mois, le lait
maternel suffit largement pour nourrir l'enfant. Le lait maternel ne
nécessite aucune préparation et il est sain.
La composition du lait maternel évolue avec le temps,
en fonction de l'évolution des besoins de l?enfant. A partir de 6 mois,
le lait maternel ne suffit plus à couvrir les besoins de l?enfant.
Contrairement à l?allaitement au sein, l?allaitement au
biberon n?est pas à la portée de toutes les couches sociales. Le
biberon n?est pas recommandé par l?OMS2 (1994) parce que des
conditions d?hygicne inadéquates au cours de son utilisation
font courir à l?enfant un risque de contamination par des
agents pathogènes. De plus, les préparations artificielles pour
bébé (qui nécessitent souvent de l?eau) et les autres
laits n?ont pas la même valeur nutritionnelle que le lait maternel pour
les enfants de moins de 6 mois. Pour ces raisons, l?alimentation au biberon
accroît les risques de maladies infectieuses et de malnutrition chez les
enfants.
L?Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande
que, de la naissance jusqu?à l?lge de 6 mois environ, tous les enfants
soient exclusivement allaités au sein. Cette recommandation est loin
d?être suivie par les femmes guinéennes car les résultats
de l?EDS1999 rév~lent que l?introduction des liquides tels que
l?eau, l?eau sucrée, les jus, ainsi que celle de préparations
artificielles pour bébé et d?aliments solides intervient
tôt. Il en ressort en effet seulement 12% des enfants de moins 6 mois
sont exclusivement allaités au sein et 31% des enfants de moins de 6
mois reçoivent déjà des liquides et aliments solides de
complément
2 Organisation Mondiale de la Santé,
47è Assemblée Mondiale de la Santé (AMS 47.5),
9 mai 1994.
autres que l?eau. Cette pratique a un effet négatif sur
l?état nutritionnel des enfants, cela pour des raisons suivantes :
· les liquides et les aliments solides ont une valeur
nutritionnelle inférieure à celle du lait maternel ;
· la consommation de liquides et d?aliments solides se fait
au détriment de l?allaitement au sein, ce qui réduit la
quantité de lait produit par la mère.
· donner aux enfants des liquides et des aliments
solides peut les exposer davantage aux agents pathogènes et, donc,
augmenter leur risque de contracter des maladies diarrhéiques.
L?augmentation rapide de la prévalence de la
diarrhée durant l?enfance refl~te l?augmentation du risque de
contamination par les agents pathog~nes, associés à
l?introduction prématurée d?eau, d?autres liquides et aliments
solides dans l?alimentation des enfants (Chérif, 1980). De plus,
à partir d?un certain ~ge où les enfants commencent à se
déplacer seuls, ils ont tendance à porter à leur bouche
tout ce qu?ils trouvent, aggravant ainsi le risque de contamination (Barry,
1981).
II-1-4-b- / 14T11DP OWEDTe
En guinée, l'allaitement maternel, bien que
pratiqué par près de 85% des mères, ne commence pas
toujours immédiatement après la naissance. Certaines mères
attendent plusieurs heures, voire quelques jours, avant de mettre l'enfant au
sein (Barry, 1981). Il leur arrive alors de donner au nouveau-né des
infusions, notamment le quinkéliba. Le colostrum, premier liquide qui
sort du sein après l'accouchement, n'est pas toujours donné
à l'enfant (FAO, 1999). Ces erreurs existent dans la population
guinéenne, quoique minoritaires. Elles devraient être
corrigées avec tact.
On peut parfois s'appuyer sur la tradition plutôt que
sur la science pour corriger ces erreurs. Ainsi, dans certaines
sociétés, il est dit que «si l'enfant ne tête pas le
colostrum de sa mère, plus tard il sera battu par les autres
enfants» (Chérif, 1980). Cette image, très juste si on
l'évalue à la lumière de nos connaissances scientifiques,
peut être utilisée par les communicateurs pour promouvoir une mise
au sein rapide, juste après la naissance de l'enfant.
Les pratiques alimentaires, notamment le sevrage, sont
inadéquates après 6 mois (Barry, 1981).
L'enquête ENAMOG, réalisée en milieu rural
(Moyenne Guinée), témoigne des faits suivants:
· Des liquides autres que le lait maternel (lait de vache,
de chèvre, infusion, etc.) sont souvent introduits
prématurément: avant 3 mois.
· Les aliments semi-solides sont parfois introduits trop
tardivement: à 11 mois et même davantage.
· Les bouillies de sevrage existent, mais elles sont
inadéquates sur le plan nutritionnel: composées de maïs, riz
ou fonio avec une addition de sucre dans les 2/3 des cas et de lait dans 1/5
des cas, elles ont indiscutablement une densité
énergétique trop faible.
· Lors des épisodes de maladies, la prise en charge
diététique est très mauvaise: près de la
moitié des enfants ne mangent pas en cas de diarrhée.
Ces mauvaises pratiques ne semblent pas exclusives du milieu
urbain puisque les résultats de l?« Enquête sur la
Consommation des ménages de Conakry (ECOMEC, mai 1992) »
révèlent que 20% des mères introduisent des aliments
complémentaires avant 3 mois, donc à un âge où les
enfants n'en ont pas encore besoin. D'un autre côté, 30% des
femmes diversifient seulement après 10 mois, donc beaucoup trop
tardivement.
Dans les comportements habituels, le nombre insuffisant de
repas - un, deux ou trois repas par jour influence négativement la
croissance des enfants en bas âge. La prise de repas se faisant en
groupe, les plus jeunes sont lésés tant pour la qualité
que pour la quantité de la nourriture. Les meilleures parties des repas
(protéines, matières grasses) sont attribuées au
père de famille. Les enfants et les femmes sont lésés.
Par ailleurs, il existe des interdits qui sont soit permanents,
soit temporaires.
· Les interdits permanents sont le plus
souvent d'origine religieuse ou totémique: le porc pour les musulmans,
la chair de certains animaux (reptiles, singes, panthères, etc.) pour
les autres;
· Les interdits temporaires touchent
des groupes particuliers d'individus à un moment donné de leur
vie (femmes enceintes, femmes allaitantes, enfants en bas âge, en
particulier avant les cérémonies rituelles). Paradoxalement, ces
interdits portent sur des aliments indispensables à ces groupes (viande,
oeuf, poisson, etc.)
Il convient de remarquer que dans l'évolution
récente des habitudes alimentaires en Guinée, le riz est devenu
la céréale dominante dans les moeurs alimentaires des
populations.
Autrefois, jusqu'aux premières années
après l'indépendance du pays (1958), le régime alimentaire
était fonction de la production de chacune des quatre régions
naturelles: en Basse Guinée, l'aliment de la base était
déjà le riz, le maïs, en Moyenne Guinée,
c'était le fonio, le maïs, et le taro; en Haute Guinée,
c'était le manioc et le mil, alors qu'en Guinée
Forestière, c'était le manioc et le riz.
Le repas principal comprend deux bols de tailles
différentes: le plus grand, constituant le plat de résistance est
toujours fait de céréales (riz, maïs, fonio, mil ou sorgho,
etc.) ou de féculents (manioc, igname, etc.). Le plus petit, qui vient
accommoder le premier plat, est la sauce à base de protéines
animales (viandes, poisson, etc.) ou végétales
(niébé, arachides), de feuilles vertes (manioc, patate, etc.) et
de légumes (aubergines, citrouilles), d'huile d'arachide, de palme, de
palmiste ou de karité auxquelles sont ajoutés des condiments
(piment, sel, soumbara).
Il ressort de ce qui précède que l'alimentation
traditionnelle de l'adulte guinéen est plus ou moins
équilibrée, mais que ce qui pose problème, c'est
l'alimentation des groupes vulnérables: les jeunes enfants, les femmes
enceintes et les femmes allaitantes, les populations pauvres ou
déplacées. Ajoutons encore que les procédés de
conservation, de transformation et de préparation des aliments ne
permettent pas toujours de préserver leur qualité nutritive.
Des études menées dans différentes
régions d?Afrique ont montré que la mauvaise qualité des
aliments de suppléments expliquerait en grande partie les taux de
malnutrition relativement élevés chez les enfants (Dackam, 1981 ;
Akoto, 1993 ; UNICEF, 1998 ; Ngo Nsoa, 2001).
II-1-4-c- Caractéristiques
démographiques de la mère et de l'enfant
II-1-4-c-1 : L'~ge de la mqre
Nombre de chercheurs (Akoto et Hill, 1988) ont monté
qu?il existe relation entre l?kge de la mqre et l?état nutritionnel de
l?enfant. Ils indiquent ainsi que cette influence se sent pendant la
période néonatale. Le risque de malnutrition est relativement
plus élevé chez des enfants nés des mères
âgées de moins de 20 ans que chez ceux dont les mères sont
âgées de plus de 20 ans (Ntsame, 1999). Ceci pour des raisons
suivantes :
· le manque de maturité biologique (physiologique)
de la mère;
· le manque d?expérience des jeunes mres pour
l?adoption des comportements adéquats en matière de nutrition des
enfants.
Ces mères adolescentes qui ont contracté la
grossesse par le mariage précoce, par un accident ou par une
volonté manifeste, n?ont pas de moyens voire la capacité
nécessaire pour s?occuper et subvenir aux besoins nutritionnels de leurs
enfants. Ceci les expose particulièrement au risque de la synergie
infection-malnutrition.
II-1-4-c-2 : / I BsIxIBItBlNGTIBIIBlNIULIt
Les pratiques discriminatoires envers les petites filles sont
documentées notamment dans le sous-continent indien. Elles touchent
aussi bien le domaine alimentaire que le domaine sanitaire. Dans certains pays
de l?Asie du Sud comme le Bangladesh, on accorde une préférence
aux enfants de sexe masculin pour l?allaitement et les soins (Venkatacharya,
1986 cité par Rakotondrabe, 2004). Si des discriminations sexuelles en
matière de nutrition existent également en Afrique subsaharienne,
elles sont cependant faibles en milieu urbain en général. C?est
ce qui se confirme dans l?étude de Banza-Nsunzu (2004) à
yaoundé. Le fait d?observer une surmortalité féminine
entre 1 mois et 5 ans à Bamako (Fargues 1988 ; Mbacké &
LeGrand 1992 cités par Desgrees, 1996) laisserait penser à un
état nutritionnel différentiel selon le sexe, influencée
probablement par une forme de discrimination entre garçons et filles.
Toutefois, cette relation a été rarement statistiquement
vérifiée (différence non significative). Les
différences porteraient plutôt sur l?accqs aux services payants et
la perception sociale des enfants. L?attention des parents tourne plus vers les
garçons qui seront plus tard les premiers responsables de la
sécurité du bien-être familial et les garants des vieux
jours des parents, contrairement aux filles qui, à l?Lge adulte, ne
contribuent généralement au revenu du ménage que
faiblement (Caldwell 1988, cité par Rakotondrabe, 2004).
L?kge de l?enfant est susceptible d?expliquer les variations
de la malnutrition par le fait qu?à moins de six mois, les enfants
bénéficient de la protection des anticorps de leur mqre. Souvent,
ils ne sont pas encore en contact avec les agressions extérieurs car
sont nourris au lait maternel. Mais au-delà de 6 mois, le sevrage les
expose aux agents pathogènes et favorise l?exposition à la
malnutrition. En Afrique il existe une relation négative entre l?kge des
enfants et leur malnutrition. Au Gabon par exemple, un grand nombre de
décès surviennent entre 1 et 3
ans des suites de rougeole et de malnutrition, qui frappent
rapidement après le sevrage de l?enfant (Bakenda, 2004).
c-3 : Le rang de naissance
Les grossesses précoces peuvent entraîner une
carence ou une déficience physiologique de la mère et par
conséquent une insuffisance pondérale à la naissance
difficile à récupérer ou une prématurité des
enfants qui est une des principales causes de la malnutrition (Akoto et Hill,
1988 ; UNICEF, 1986). Par ailleurs, le rang de naissance est une variable
discriminante en matière de morbidité et de mortalité des
enfants en Afrique (Rakotondrabe, 1996 ; Sene, 2004). En effet, le manque
d?expérience des mgres adolescentes et le phénomqne des mariages
précoces qui touche la plus grande partie des adolescentes en Afrique
subsaharienne font que les enfants de moins de cinq ans de rang un sont
exposés au risque de maladies infectieuses, qui affectent à leur
tour l?état nutritionnel de ces enfants. Contrairement aux premiers
nés, les enfants de rang élevé bénéficient
généralement de soins de moindre qualité, l?attention
accordée par la mqre diminuant considérablement au fur et
à mesure que le rang de l?enfant augmente. Cette diminution provient du
surcroît de la charge occasionnée par une famille relativement
nombreuse (Masuy Stroobant, 1986 citée par Rakotondrabe, 2004). Un
nombre d?enfants élevé provoque une compétition entre
fr4res et soeurs qui se manifeste non seulement sur le temps disponible
à la mqre pour s?occuper de chacun de ses enfants, mais également
sur la qualité des aliments attribués à chacun d?eux,
surtout dans les familles où il n?y a pas suffisamment de ressources
économiques. On pourrait ainsi observer une carence nutritionnelle chez
les enfants derniers-nés (Rakotondrabe, 2004).
II-1-4-d- Interaction entre malnutrition et
infection
Une étude de la FAO (2000) montre que chez un sujet
soufrant de la malnutrition, certains mécanismes de défense
naturelle de l?organisme sont altérés et ne fonctionnent pas
correctement. Par exemple, un enfant soufrant de la malnutrition
protéique a une réaction immunitaire défectueuse
lorsqu?on lui inocule le vaccin contre la fiqvre jaune.
Cette étude constate que les enfants souffrant de la malnutrition sont
moins aptes à se défendre contre les infections.
L?infection affecte de différentes façons
l?état nutritionnel des enfants. La plus importante est sans doute
l?infection bactérienne et les autres infections qui entraînent
une perte
accrue en azote de l?organisme (Latham, 2001). L?effet de la
diarrhée sur la malnutrition a été particulièrement
étudié par certains auteurs (Garenne et al,, 2000 ; Banza-Nsunzu,
2004). En effet, il ressort dans l?étude de Banza-Nsunzu qu?à
Yaoundé, le risque diarrhéique est presque deux fois plus
élevé chez les enfants malnutris que chez ceux qui ne
présentent aucun indice de carence nutritionnelle ; la part du risque
attribuable à la malnutrition est de 47%. La diarrhée peut avoir
une issue fatale, car elle entraîne habituellement une
déshydratation sévère. On peut considérer la
diarrhée et la déshydratation qui peut l?accompagner comme une
forme de malnutrition. D?autres études soutiennent que certaines
maladies comme la rougeole et le paludisme ont des impacts négatifs sur
la croissance et le développement des enfants. Selon l?UNICEF (1998), le
tiers des cas de malnutrition est dE au paludisme dans les régions
d?Afrique. La rougeole provoque l?irritation prononcée du tube
intestinal susceptible d?affecter le processus de digestion et d?absorption. La
diarrhée se présente souvent comme une complication de la
rougeole renforçant ainsi le cercle vicieux malnutrition-infections,
notamment chez les enfants dans les pays en développement ( Ngo Nsoa,
2001)..
II-1-4-e- / DITIIKANKIE1101111Q
Le rôle de la vaccination est de lutter non seulement
contre les maladies à travers la stimulation de la production des
anticorps mais aussi de protéger l?enfant, si possible contre
l?infection en augmentant ses capacités de défense
préventive contre les germes (HAROUNA, 1998). Le nombre et la dose des
vaccins combinés aux facteurs de prévention tels que le suivi
régulier de la grossesse, l?accouchement dans des centres de
santé et des visites post-natales permettent de
maîtriser, sinon de diminuer, l?importance de la part de la malnutrition
chez les enfants (UNICEF, 1998).
Grenier et Gold (1986) soulignent qu?à la naissance, le
taux d?anticorps de l?enfant est égal à celui de la mère.
Cependant, l?étude de Letonturier (1996) a montré que l?effet
protecteur de l?allaitement maternel diminue rapidement à partir du
quatri4me mois de la naissance. L?organisme de l?enfant doit
sécréter lui-même ses anticorps pour assurer son
immunité (Letonturier, 1996). Pour assurer ce processus au niveau de
l?enfant, l?OMS recommande de lui administrer les vaccins nécessaires
à sa protection contre les principales maladies qui sévissent
dans le milieu environnant.
II-2 : HYPOTHESES ET CADRE COCEPTUEL
Rappelons que cette étude vise à :
> Dégager les différences de l?état
nutritionnel des enfants.
> Caractériser les enfants par rapport leur
état nutritionnel.
> Identifier et hiérarchiser les facteurs susceptibles
d?expliquer la malnutrition des enfants découlant des différences
observées.
> Déterminer le rôle des comportements des mqres
en mati4re de soins et d?alimentation dans le schéma explicatif de
l?état nutritionnel des enfants.
L?atteinte de ces objectifs s?effectuera par le test des
hypoth~ses ci-après :
II-2-1 : Hypothèses Hypothèse
principale
Pour atteindre les objectifs, nous supposons que la
malnutrition des enfants est déterminée par les comportements des
mères en matière de nutrition et de soins et par les
caractéristiques démographiques des mères et celles des
enfants eux-mêmes subissant l?effet des facteurs socioéconomiques,
socio-culturels et environnementaux.
Hypothèses secondaires
De l?hypoth~se principale découlent les hypoth~ses
secondaires suivantes :
H1 : Parmi les facteurs les facteurs socio-économiques, le
niveau de vie des ménages est la variable qui influence beaucoup plus
sur la malnutrition des enfants.
H2 : La région naturelle discrimine fortement les enfants
en matière de nutrition.
H3: L?appartenance ethnique influence sur la malnutrition des
enfants.
II-2-2 : Le cadre conceptuel
Un cadre conceptuel est une représentation graphique
qui résume une série de propositions concernant les
déterminants d?un phénom~ne donné et leurs
mécanismes causaux (Palloni, 1987). Dans une perspective de la recherche
d?explication de la santé des enfants, un cadre conceptuel a
été proposé par Mosley et Chen (1984). Bien
d?autres, cadres conceptuels ont été élaborés,
parmi lesquels on peut citer ceux de Meegama (1980), d?Akoto (1985)
Le cadre de Mosley et Chen est le plus connu. Leur
modèle repose sur un postulat de base : « La survie de l'enfant
est essentiellement déterminée par les ressources sociales et
économiques de la famille » (Mosley et Chen, 1984 ; Akoto,
1985). Leur modèle revêt un intérêt à
plusieurs titres. D?abord, ils distinguent les déterminants
socio-économiques seulement et les déterminants proches, ces
derniers jouant de rôle intermédiaire de l?influence des premiers
sur la survie des enfants, cette distinction n?étant pas évidente
dans les autres études. Ensuite, leur schéma intègre
à la fois l?approche bio-médicale et l?approche sociale dans
l?explication de l?impact des facteurs économiques sur la santé
des enfants, en mettant en exergue le rôle de la synergie
malnutrition/infection. La croissance des enfants est ainsi
considérée comme une des variables à expliquer, la
situation des enfants décédés étant assignée
dans la catégorie de malnutrition extrême. De plus, la synergie
sociale nous semble être à la base de l?explication de ce
phénomqne sur la santé des enfants : Ce cadre peut donc nous
servir de base pour établir un cadre propice à la recherche des
facteurs explicatifs de la malnutrition des enfants.
Cadre conceptuel
Facteurs environnementaux
Comportements des mères en matière de
nutrition et de soins préventifs
Etat nutritionnel des enfants
Facteurs socio-économiques
Caractéristiques démographiques des
mères et des enfants
Facteurs culturels
Cadre conceptuel construit à partir de celui de Mosley
et Chen (1984)
Les comportements des mqres en mati4re d?alimentation et de
soins et les caractéristiques démographiques des enfants et des
mères médiatisent les effets des facteurs
socio-économiques, environnementaux et culturels sur la malnutrition des
enfants.
II-2-3 : Définition des concepts de base Etat
Nutritionnel des enfants
L?état nutritionnel des enfants résulte,
à la fois, de l?histoire nutritionnelle (ancienne et
récente) de l?enfant et des maladies ou infections qu?il a pu avoir.
Par ailleurs, l?état nutritionnel influe, à son tour, sur la
probabilité qu?un enfant de contracter des maladies : un enfant atteint
de malnutrition aiguë est en situation de faiblesse physique qui favorise
les infections. L?état nutritionnel est évalué au moyen de
trois indices anthropométriques. A suivant la taille par rapport
à l?1ge (taille-pour-âge), le poids par rapport à la taille
(poids-pourtaille) et le poids par rapport à l?Lge
(poids-pour-âge).
Malnutrition
D?apr4s le Dictionnaire universel (1988), la malnutrition est le
déséquilibre entre les constituants de la ration alimentaire
(protéines, glucides, eau, sels minéraux et vitamines).
Selon la FAO (1992), la malnutrition est un
déséquilibre nutritionnel. Ce déséquilibre peut
être un excès ou un déficit des éléments
nutritifs.
Selon l?UNICEF (1998), la malnutrition est le fruit de
l?association d?une alimentation inadéquate (en
qualité et en quantité) et des infections.
Chez les jeunes enfants, elle entraîne des troubles de
croissance. Les enfants malnutris sont plus petits et plus légers (par
rapport à leurs poids et à leurs tailles attendus) que les
enfants de leur âge bien nourris. Le concept de malnutrition prête
à confusion et de la multiplicité des définitions qu?on
lui donne. Dans le cadre de notre étude, la malnutrition est due au
déficit nutritionnel.
Indices de l'état nutritionnel des
enfants
Quelque soit l?indice considéré, la malnutrition
est défini comme un déficit nutritionnel. Ce déficit est
évalué par rapport aux normes internationales en la
matière. Ainsi, l?OMS recommande que l?état nutritionnel des
enfants enquêtés soit comparé à celui de la
population de référence internationale3. Dans une
population en bonne santé et bien nourrie, on s?attend
à ce que seulement 2,3% des enfants se situent à moins de
deux écarts-type (malnutrition modérée), dont 0,1%
à moins trois écarts-type (malnutrition sévère), en
dessous de la médiane pour chacun des trois indices de nutrition.
Indice taille-pour-âge
L?indice taille-pour-âge permet de mesurer la
malnutrition chronique qui se traduit par une taille trop petite pour
un âge donné (retard de croissance). Autrement dit, cet indice est
une mesure des effets à long terme. Il ne varie que très peu en
fonction de la saison de la
3 La référence a été
établie par NCHS/CDC/WHO à partir de l?observation d?enfants
américains de moins de cinq ans en bonne santé. Cette
référence internationale est applicable pour tous les enfants de
cet âge dans la mesure oil, quel que soit le groupe de population, ils
suivent un modèle de croissance similaire. Les données de la
population de référence internationale ont été
normalisées pour suivre une distribution normale et la moyenne sont
identiques. Pour les différents indices étudiés, la
comparaison de la situation lors d?une enquête donnée avec le
standard international est effectuée en mesurant la proportion d?enfants
observés qui se situent à moins de deux et à moins de
trois écarts-types en dessous de la médiane de la population de
référence.
collecte des données. En effet, un enfant qui a
reçu une alimentation inadéquate et/ou a été malade
pendant une longue période ou encore de façon
répétée peut accuser un retard de croissance staturale.
Cependant, son poids peut rester en correspondance avec sa taille
réelle, donnant ainsi un indice poids-pour-taille normal. La
malnutrition chronique n?est pas toujours visible dans une population car un
enfant de trois ans présentant cette forme de malnutrition peut
ressembler à un enfant de deux ans bien nourri. Les enfants pour
lesquels la taille-pourâge se situe à moins de deux
écarts-type en dessous de la médiane taille-pour-âge de la
population de référence sont considérés comme
petits pour leur âge et donc atteints de retard de croissance ; ceux pour
lesquels la taille-pour-âge se situe à moins de trois
écarts-type en dessous de la médiane taille-pour-âge de la
population de référence sont considérés comme
atteints de retard de croissance sévère.
Indice poids-pour-taille
La malnutrition aiguë (émaciation) est un
déficit nutritionnel en calories et/ou en protéines,
conséquence d?une alimentation insuffisante durant la période
ayant précédée l?enquête ou une perte de poids
consécutive à une maladie.
Elle permet de mesurer la situation nutritionnelle actuelle des
enfants, mais cet indice est fortement influencé par la saison de
collecte pendant laquelle s?est effectuée l?enquête.
Les enfants dont le poids-pour-taille se situe
à moins de deux écarts-type en dessous de la médiane
poids-pour-taille de la population de référence sont
considérés comme souffrant d?émaciation, ceux se situant
à moins trois écarts-type souffrant d?émaciation
sév~re. L?indice poids-pour-taille reflète, en effet, la
situation nutritionnelle actuelle (au moment de l?enquête). Cette forme
de malnutrition est la conséquence d?une alimentation insuffisante
durant la période ayant précédé l?observation ou
peut-être le résultat de maladies provoquant une perte de poids
(diarrhée sévère, par exemple) : un enfant souffrant de
cette forme de malnutrition est maigre ou émacié. L?indice
poids-pour-taille refl~te donc une situation actuelle qui n?est pas
nécessairement une situation de longue durée. Cette forme de
malnutrition aiguë peut être influencée par la saison pendant
laquelle s?est effectuée la collecte des données, étant
donné que la plupart des facteurs susceptibles de causer un
déséquilibre entre le poids et la taille de l?enfant
(épidémie, sécheresse, période de soudure, etc.)
sont très sensibles à la saison.
Indice poids-pour-âge
Le troisième indice, poids-pour-âge, est
la combinaison des deux indices ci-dessus taille-pour-âge et
poids-pour-taille. Il mesure l?insuffisance pondérale chez
l?enfant. Les enfants dont le poids-pour-âge se situe à moins de
deux écarts-type en dessous de la médiane poids-pour-lge de la
population de référence sont considérés comme
souffrant d?insuffisance pondérale, ceux se situant à moins de
trois écarts-type souffrent d?insuffisance pondérale
sévère.
Facteurs socio-économiques
Ils sont perçus comme l?ensemble des acquis
matériels, financiers, niveau de vie et intellectuels susceptibles de
conférer à un ménage un certain bien-être ou d?en
disposer. En outre, ces facteurs couvrent la satisfaction des besoins
essentiels du ménage. De ce fait, ils déterminent la
capacité des ménages à mobiliser les ressources en vue
d?assurer un meilleur état nutritionnel des enfants.
Facteurs environnementaux
Selon le dictionnaire Le Robert (2003), l?environnement est
l?ensemble des éléments qui conditionnent le cadre de vie d?un
individu. Le concept environnement a plusieurs dimensions, les plus
utilisées sont socioéconomique et culturelle.
Facteurs culturels
Ce sont des normes, des croyances et des valeurs
véhiculées au sein d?un groupe d?individus donnés. Nous
les appréhendons à partir de l?ethnie, du milieu de socialisation
et de la religion.
Caractéristiques
démographiques
Il s?agit des caractéristiques liées à la
mère et à l?enfant, qui sont susceptibles d?affecter
l?état nutritionnel de ce dernier. Nous avons ainsi retenu : l?~ge de la
mqre, l?kge de l?enfant, le sexe de celui-ci et son rang de naissance.
Les comportements de la mère
Le comportement de la mère désigne ses condites
face à l?alimentation et aux soins des enfants. Il est
appréhendé à partir de la vaccination, le mode
d?allaitement et l?~ge au sevrage de l?enfant.
II-2-4: Construction du mod~le d?analyse :
a- Variables et Indicateurs
Nous présentons dans la suite les indicateurs et variables
utilisés pour rendre compte des différents concepts
précédemment définis.
* Variable dépendante
La variable dépendante de l?étude est la
malnutrition des enfants. Elle permet de rendre compte de la croissance de
l?enfant. Il résulte, d?une part, de la qualité et de la
quantité de l?alimentation reçue par l?enfant dans le
passé et, d?autre part, des maladies qu?il a pu contracter au cours de
sa vie (Rakotondrabe, 2004). A partir des mesures anthropométriques
recueillies au cours de l?enquête, on pourra évaluer l?état
nutritionnel de l?enfant concerner.
* Variables indépendantes
L'instruction de la
mère
C?est le niveau d?études atteint par la mère
dans un système éducatif formel. Cette variable peut être
appréhendée à partir la dernière classe atteinte,
du diplôme obtenu le plus élevé, ou du nombre
d?années passées dans le syst~me éducatif formel. Dans le
cadre de ce travail, l?instruction de la m~re sera mesurée en
distinguant les modalités suivantes : sans niveau,
niveau primaire, niveau secondaire et plus.
L'activité économique de la
mère
L?activité économique de la mqre sera
appréhendée à partir de l?occupation. Cette variable
comprend les modalités suivantes: Inactive, cadre et employée de
service, commerçante, agricultrice, ouvrière qualifiée et
ouvrière non qualifiée.
Le milieu de résidence
Il est mesuré par le secteur d?habitat de
l?enquêtée. Il comprend deux modalités : le milieu rural et
le milieu urbain.
La religion
Elle est mesurée par la religion d?appartenance de la
mqre. Trois modalités sont retenues en tenant compte des
spécificités des confessions religieuses prédominantes en
Guinée : chrétienne, musulmane et sans
religion.
L'ethnie de la mère
A cause de la diversité ethnique en Guinée, nous
répartissons les mères dans quatre groupes ethniques
culturellement homogènes en leur sein et différents entre eux:
Malinké, Soussou, Peulh et Forestier.
Le niveau de vie
D?aprIs la littérature, le niveau de vie du
ménage est un concept difficile à appréhender vu son
caractère complexe. Nous l?appréhendons à partir de
certaines caractéristiques du suivantes : type de toilettes, type
d?habitat, nature du sol, mode d?approvisionnement en eau potable, biens de
valeurs économique possédés par le ménage
(télévision, radio, bicyclette, moto, voiture).
La région de résidence
La région de résidence de la mère (qui
est également celle du ménage) a une influence sur l?état
nutritionnel de l?enfant. Chaque région a sa particularité
physique, culturelle et économique. Les individus d?une région
donnée ont probablement quelques caractéristiques qui les
différencient de ceux d?une autre région. A cela, il faut ajouter
la répartition inégale des ressources naturelles (surtout les
potentialités agricoles), économiques (eau potable, aliments) et
des structures sanitaires. Les sept provinces de la Guinée ont
été regroupées en quatre régions naturelles. Compte
tenu de leurs spécificités bioclimatiques et culturelles, ces
régions sont : la Basse Guinée, la Moyenne Guinée, la
Haute Guinée et la Guinée Forestière. A ces régions
naturelles s?ajoute la ville de Conakry.
*Variables intermédiaires
Le mode d'allaitement de l'enfant
Le mode d?allaitement est appréciée à
travers les modalités suivantes : les enfants qui ont été
allaités au sein, ceux qui ont été allaités au
biberon et ceux qui ont eu l?allaitement mixte.
L'âge de l'enfant au sevrage
Selon l?OMS, le sevrage ou l?introduction des aliments solides
dans l?alimentation de l?enfant doit commencer à partir de 6 mois
environ. Cela nous a permis d?avoir une variable à deux modalités
: aliments solides introduits à partir de 6 mois environ ou avant cet
âge.
La vaccination de l'enfant
Le nombre et le type de vaccins reçus par l?enfant
permettent de saisir le comportement de sa mère en matière de
santé. Les vaccins retenus à cet effet sont : le BCG, le DTPcoq,
la poliomyélite et le vaccin contre la rougeole. La construction de
cette variable se fait sur la base du calendrier vaccinal établi par
l?OMS. La variable a deux modalités: si l?enfant a reçu tous les
vaccins nécessaires pour son âge (oui), si l?enfant n?a pas
reçu un vaccin (non).
Le sexe de l'enfant
Le sexe désigne l?ensemble des caract~res qui
permettent de distinguer chez la population des titres vivants le genre male et
le genre femelle (le Petit Larousse, 1998). Il comporte deux modalités :
masculin et féminin.
L'âge de l'enfant
L?kge de l?enfant est mesuré en mois ou en
années.
L'âge de la mère
Nous considérons pour cette variable les groupes d?kges
suivants: moins de 20 ans, 20 à 34 ans, 35 ans et +. Les enfants qui
appartiennent aux mères des groupes de moins de 20 ans et celles de 35
ans et + sont exposés à un haut risque de malnutrition (Tolno,
1999).
Le rang de naissance
Le rang de naissance se présente en quatre groupes de
modalités, compte tenu des expériences variées des
mères à prendre soins de leurs enfants : rang1, rang2, rang3 et
rang4 (1, 2-3,4-5, 6 et+).
b- Schéma d'aXaX\\e
Région
Milieu de Résidence
Vaccination, eau
Instruction
Malnutrition des enfants
Mode d?allaitement
Niveau de vie
Age de l?enfant au Sevrage, âge de la
mère
Ethnie
Religion
Rang de naissance
Tableau3 : Récapitulation des concepts, variables
et indicateurs de l'étude.
Concepts
|
Variables
|
Modalités (Indicateurs)
|
Facteurs environnementaux
|
Région naturelle
|
Basse Guinée
|
|
|
Moyenne Guinée
|
|
|
Haute Guinée
|
|
|
Guinée Forestière
|
|
|
Conakry
|
|
Milieu de résidence
|
Urbain
|
|
|
Milieu
|
Facteurs socio- économiques
|
Niveau de vie du ménage
|
-Nature du sol
|
|
|
-Type de toilettes
|
|
|
-Source d?approvisionnement en eau
|
|
|
-Bicyclette
|
|
|
-Moto
|
|
|
-Voiture
|
|
|
-Poste téléviseur
|
|
|
-Radio
|
|
|
-Eclairage
|
|
|
-Réfrigérateur
|
|
Niveau d?instruction de la mère
Secteur d?activité de la mère
|
Sans niveau
Primaire
Secondaire et +
Inoccupée
Secteur moderne Secteur traditionnel
|
culturels
|
Religion
Ethnie
|
Islam
Christianisme Sans religion
Malinké Soussou Peulh
Forestière
|
|
Comportements des mères
|
Mode d?allaitement
Age de l?enfant au sevrage Vaccination
Qualité eau de boisson
|
Allaitement au sein
Allaitement au biberon Allaitement mixte
Avant 6 mois (oui)/autre(non) Vacciné/non
vacciné
Eau potable Eau non potable
|
|
Caractéristiques démographiques
|
Sexe de l?enfant
Age de la mère
Age de l?enfant
Rang de naissance
|
Masculin Féminin
Moins de 20 ans, 20 à 34 ans, 35 ans et +.
< 6, 6-11, 12-23, 24-35,36-47,48-59.
1, 2-3,4-5, 6 et+
|
|
Malnutrition des enfants
|
Etat nutritionnel
|
Mauvais, Bon
|
|
Conclusion partielle
Dans ce chapitre, nous avons présenté quelques
travaux portant sur les facteurs explicatifs de la santé des enfants,
dans le but de mettre en relief le poids des variables qui rendent compte des
caractéristiques de la femme par rapport aux autres variables
explicatives. En particulier, cette revue de la littérature nous a
permis d?examiner quelques approches de la malnutrition ainsi que le rôle
particulier joué par certaines variables socio-économiques,
culturelles et environnementales dans l?explication de la malnutrition des
enfants. En définitive, nous avons retenu que les comportements des
femmes africaines sont tributaires des facteurs socio-économiques, des
facteurs culturels et des facteurs environnementaux. Compte tenu de la
complexité du phénomène étudié et de la
diversité d?approches, nous avons opté pour une approche globale
et multidimensionnelle, afin de comprendre les variations intervenant dans les
comportements des populations africaines et guinéennes en particulier,
en mati4re d?alimentation et de santé.
L?objectif final de cette démarche était de
situer nos hypothqses de recherche par rapport au schéma causal de la
malnutrition des enfants, à la lumiqre d?un cadre théorique plus
global (relatif à la santé des enfants). Ceci nous a permis de
dégager notre cadre d?analyse mettant en évidence les relations
et les mécanismes par lesquels les facteurs explicatifs potentiels
influencent la malnutrition des enfants.
Dans le chapitre suivant, nous présentons les sources
des données utilisées. Après l?évaluation de la
qualité de celles-ci, nous présentons les techniques statistiques
retenues pour vérifier nos hypothèses de recherche.
CHAPITRE III : SOURCES DES DONNEES ET METHODOLOGIE
Ce chapitre présente les données
utilisées dans le cadre de cette étude. L?évaluation de
ces données permet de mieux préciser les variables
opérationnelles et les méthodes d?analyse retenues
III-1 : Présentation des données
Les données de base de cette étude proviennent
de la deuxième enquête démographique et de santé de
la Guinée (EDSG-II) réalisée par la Direction Nationale de
la Statistique (Minist~re du Plan et de la Coopération), avec
l?assistance technique de Macro International Inc en 1999.
L?Enquête Démographique et de Santé de
Guinée (EDSG-II, 1999) est une enquête nationale
réalisée par sondage. L?EDSG-II fournit des informations
détaillées notamment sur la fécondité, la
planification familiale, la mortalité des enfants de moins de cinq ans,
la santé des mères et des enfants (soins prénatals,
assistance à l?accouchement, vaccination des enfants, maladies
infantiles) ainsi que l?allaitement et l?alimentation des enfants, l?iodation
du sel, la prévalence de l?anémie et l?état nutritionnel
des enfants et des mqres. Les résultats de l?EDSG- II concernent
également les infections sexuellement transmissibles et le sida,
l?excision et, enfin, la disponibilité des services communautaires
économiques et sanitaires. Ces informations sont représentatives
au niveau national, au niveau du milieu de résidence (urbain et rural)
ainsi qu?au niveau des régions naturelles. Pendant l?enquête, on a
identifié 5.216 ménages et 5.090 enquêtés avec
succès, soit un taux de réponse de 98%. En outre, 7.117 femmes
ont été identifiées comme éligibles et 6.753 ont
été enquêtées avec succès, soit un taux de
réponse de 95%. Parmi les 2.196 hommes éligibles, 1.980 ont
été enquêtés avec succès, soit un taux de
réponse de 90%.
Les données de l?EDSG-II, ont été
collectées à partir de quatre questionnaires:
a) Le questionnaire ménage ;
b) Le questionnaire individuel femme ;
c) Le questionnaire individuel homme ;
d) Le questionnaire communautaire.
.Ces questionnaires rendent compte des caractéristiques
socio-économiques, culturelles et démographiques des femmes, de
leurs conjoints et de leurs enfants. En particulier, ils fournissent, pour
chaque enfant, les informations relatives à la malnutrition.
Les données utilisées dans le cadre de cette
étude se rapportent au questionnaire individuel femme. Parmi les treize
sections de ce questionnaire, seul la section1 (Caractéristiques
socio-démographiques de l?enquêtée), la section 4A
(Grossesses et Allaitement) et la section 4B (Vaccination et Santé) nous
ont intéressés.
III- 2 : Justification du choix de l'indicateur de
l'état nutritionnel des enfants
Plusieurs variables anthropométriques peuvent
être utilisées pour mesurer l?état nutritionnel. On peut
citer, entre autres, la taille, le poids, le périmètre brachial
(le tour de bras), le périmètre crânien, le
périmètre thoracique, le pli cutané, etc. Le choix des
meilleurs indicateurs parmi ces variables ne fait pas l?unanimité des
chercheurs. A titre d?exemple, Van Loon et Vlientinck (1989), à l?aide
d?une analyse des composantes principales, ont identifié la taille, le
périmètre brachial et le pli cutané comme les trois
mesures anthropométriques à prendre en compte pour évaluer
l?état nutritionnel de l?enfant. Briend (1998), quant à lui, a
identifié le tour de bras comme l?indice anthropométrique le plus
utile pour estimer le risque de déc~s. D?autres études
effectuées en milieu hospitalier au Bangladesh, par contre, ont
suggéré de combiner plusieurs indices.
En pratique, les indices nutritionnels les plus
utilisés sont le poids et la taille. Ils permettent de calculer des
indicateurs de la malnutrition protéino-énergétique (MPE)
qui est la forme de malnutrition la plus répandue. Le périmqtre
brachial n?est proposé comme un crit~re de référence que
dans le cas où il serait difficile de mesurer le poids avec
précision (Briend, 1998). Connaissant le poids, la taille et l?~ge de
l?enfant, on peut quantifier son état nutritionnel au moyen de trois
indices :
- l?indice poids-âge (P/A), qui compare le poids
de l?enfant au poids de référence pour son âge,
c?est-à-dire au poids d?un enfant en bon état nutritionnel ayant
le même âge que lui. Il permet d?apprécier le degré
d?insuffisance ou d?excqs pondéral ;
- l?indice poids-taille (P/T), qui compare le poids de
l?enfant au poids de référence pour sa taille, permet
d?apprécier le degré de maigreur [ou d?obésité].
Les enfants maigres en comparaison avec leur taille souffrent d?une
malnutrition aiguë ;
- l?indice taille-âge (T/A), qui compare la
taille de l?enfant à la taille de référence pour son ~ge.
Cet indice permet d?identifier les retards [ou les avances] de croissance en
taille. Les enfants petits pour leur ~ge souffrent d?une malnutrition
chronique.
Sur la base de ces indices anthropométriques, on peut
se servir de la classification de Waterlow pour situer un enfant par rapport
à son état nutritionnel : on utilise soit le pourcentage par
rapport à la médiane, soit le Z-score (Hennart.P.,
inédit). Si l?on admet que 80% de la médiane de
référence du poids pour taille et 90% de la médiane de
référence de la taille pour âge correspondent pratiquement
à moins deux écarts types en dessous de ces médianes, on
peut utiliser le Z-score qui exprime, en « déviations standards
», l?écart (du poids ou de la taille) d?un enfant par rapport
à la médiane des enfants de référence (de sa taille
ou de son âge). On considère ainsi que :
- si l?indice P/T de l?enfant se situe en dessous de 12ET de la
médiane de la référence, celui-ci présente une
émaciation ;
- si l?indice T/A de l?enfant se situe en dessous de 12ET de la
médiane de la référence, celui-ci présente un
retard de croissance.
- si l?indice P/A de l?enfant se situe en dessous de ~2ET de la
médiane de la référence, celui-ci présente une
insuffisance pondérale.
- Malnutrition aiguë sévère ou malnutrition
chronique sévère ou insuffisance pondérale
sévère quand respectivement, les indices poids-pour-taille,
taille-pour-âge et poidspour-âge sont inférieurs à
-3ET de la médiane de référence.
L?utilisation de ces indices anthropométriques repose
sur l?hypoth~se que tout écart entre une mesure anthropométrique
observée et la norme de référence est attribuable à
la malnutrition. Chaque indice est déterminé par les deux autres,
deux d?entre eux pourront à la limite suffire pour rapporter les
résultats de l?enquête et il est fréquent de ne retenir que
P/T et T/A pour la présentation des caractéristiques
anthropométriques de la population (Briend, 1998). A cet effet, une
diminution brutale de la ration alimentaire s?accompagne d?une perte de
poids rapide et se répercute sur l?indice P/T (elle
implique une baisse rapide de cet indice). En revanche, la taille ne diminue
pas en cas de malnutrition, le ralentissement de la croissance devra se
poursuivre pendant plusieurs mois pour que l?indice T/A commence à
fléchir. Ainsi, la baisse de l?indice P/T traduit une malnutrition
aiguë et celle de T/A une malnutrition chronique (Briend, 1998).
Compte tenu de l?intérêt de chaque indice,
l?évaluation de la qualité des données sur l?kge nous
permettra de choisir un indice.
III- 3 : Evaluation de la qualité des
données
L?utilisation d?une source de données requiert avant
tout l?évaluation de sa qualité car elle peut être
entachée d?erreurs. L?évaluation de la qualité des
données permet d?apprécier la cohérence interne des
données et même leur cohérence externe, ce qui
détermine le degré de fiabilité des résultats
d?analyses. Pour être acceptables, les données à utiliser
doivent avoir un taux de non-réponse inférieur à 10 %.
Pour évaluer la qualité des données de
cette étude, nous examinerons dans un premier temps les taux de
réponse des différentes variables et dans un second temps nous
évaluerons la qualité des données sur l?~ge.
Tableau 4 : Examen des taux de réponse de quelques
variables de l'étude.
Variables
|
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentages de
réponse
|
|
Basse Guinée
|
1211
|
|
|
Moyenne Guinée
|
1014
|
|
Région de résidence
|
Haute Guinée
|
1231
|
100
|
|
Guinée Forestière
|
1585
|
|
|
Conakry
|
793
|
|
Milieu de résidence
|
Urbain
|
1559
|
|
|
Milieu rural
|
4275
|
100
|
Niveau d?instruction de la mqre
|
Sans niveau
|
5008
|
|
|
Primaire
|
491
|
100
|
|
Secondaire ou plus
|
335
|
|
|
Musulmane
|
4942
|
|
Religion
|
Chrétienne
|
491
|
99,6
|
|
Sans religion/Animiste/Autre
|
378
|
|
|
Soussou
|
1092
|
|
|
Peulh
|
1791
|
|
Ethnie
|
Malinké
|
1955
|
98,6
|
|
Forestière
|
926
|
|
Sexe de l?enfant
|
Masculin
|
3059
|
100
|
|
Féminin
|
2775
|
|
|
1
|
1052
|
|
Rang de naissance
|
2-3
|
1806
|
100
|
|
4-5
|
1462
|
|
|
6 ou plus
|
1514
|
|
Source : Exploitation des données de l?EDSG-1999
Les variables contenues dans le tableau 4 ont été
bien couvertes. Les données sur ces variables peuvent donc être
utilisées dans cette étude.
III-3-2 : Evaluation de la qualité des
données sur l'ge.
L?évaluation de la qualité des données sur
l?~ge peut se faire par deux méthodes : la méthode graphique et
la méthode statistique.
III-3-2-a : Méthode graphique.
Cette méthode consiste à apprécier
l?allure de la pyramide des âges des membres des ménages
enquêtés, selon que cette pyramide est régulière ou
non. Mais avant de construire la pyramide des âges, on peut examiner la
courbe des effectifs par âge et par sexe (graphique 1).
Graphique 1 : Courbe des effectifs des membres du
ménage par âge et par sexe
Source : Exploitation des données de l?EDSG-1999.
Le graphique ci-dessus montre de fortes
irrégularités dans la déclaration de l?ige, surtout au
niveau des âges ronds, comme en témoignent les pics plus
élevés au niveau des âges terminés par 0 ou 5. Ce
graphique montre par ailleurs qu?entre 15 et 45 ans, les pics sont plus
élevés chez les individus de sexe féminin, ce qui pourrait
traduire une mauvaise déclaration des âges des mères.
En regroupant l?1ge des femmes en classes d?~ges quinquennaux
(15-49 ans), on réduit le biais de déclaration de l?~ge. Cette
procédure conduit à la construction de la courbe des effectifs
(graphique 2) et de la pyramide des âges (graphique 3).
Graphique 2 : Courbe représentative des effectifs
des femmes en âge de procréer en JUDSHOI~JH
qDiQqDeQQaDx
|
14
to
E CD 12
E0 1 a)
li
to 8
a)
-a 6
4
4r. 4 c.)
2
w
0
|
|
|
|
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49
Groupe d'âge des femmes
|
|
Source : Exploitation des données de l?EDSG-1999.
En ce qui concerne la courbe relative à la
répartition des femmes en âge de procréer par groupe
d?~ges, elle fait disparaître les distorsions liées au probl~me de
déclaration de l?~ge. De plus l?allure la courbe présente une
évolution normale des effectifs, en ce sens que ces derniers
décroissent régulicrement avec l?cge.
Graphique 3 : Courbe de rapport de
masculinité
250 200 150 100 50 0
|
|
1 3 5 7 9 11 13 15 17
|
Source : Exploitation des données de l?EDSG-1999.
Graphique 4 : Pyramide des âges de la
population
Source : Exploitation des données de l?EDSG-1999.
Il ressort de ce graphique 4 que la pyramide des âges de
la population guinéenne présente peu
d?irrégularités au niveau de chaque sexe. Elle a la forme
triangulaire (base large et sommet rétréci),
caractéristique des pays à forte fécondité et
mortalité élevée. Toutefois, on note un gonflement des
effectifs à 5-9 ans, au détriment du groupe d?ages plus jeune. Il
s?agit certainement d?une anomalie, pouvant être attribuée
à une mauvaise déclaration d?~ge par les enquêtés.
En effet, nombre de ces enquêtés auraient tendance à
transférer certains individus du groupe d?~ges 0-4 ans vers le groupe
d?~ges 5-9 ans Ce déficit des enfants de moins de cinq ans pourrait
être dû à des omissions (voire à des refus) de ceux
de moins d?un an, cela pour des
raisons culturelles. Une autre hypothqse repose sur l?effet de
sélection qui se traduirait par une sous représentation des
jeunes générations des individus dans l?échantillon des
ménages.
Cette pyramide traduit également la jeunesse de la
population Guinéenne et le surnombre des effectifs féminins par
rapport aux masculins que la courbe du rapport de masculinité illustre
bien (figure 3) jà partir du groupe d?cges 15-19 ans jusqu?au groupe
d?lges 50-54 ans .
III-3-2-2 : Les méthodes statistiques.
Ces méthodes font recours à certains indices pour
évaluer l?attraction ou la répulsion P
oEV-WpsRdaW3agibclaratioQU ceLIains URVINTg it noW ment
de11i1ndices de Whip931 11 ]
62
Myers, de Bachi et de l?indice combiQCO des Nations Unies. Dans
le cadre de cette étude, seuls les indices de Whipple et de Myers sont
utilisés.
L?indice de Whipple (Iw) permet de mettre en
évidence les distorsions dans la déclaration de l?1ge. Il s?agit
de l?attraction des ~ges se terminant par 0 et 5 au sein du groupe d?~ge 23-62
ans qui traduit la préférence des enquêtés pour ces
âges.
Ainsi, on peut calculer :
, où Pi désigne l?effectif des de la population
âgée de i ans.
L?application de cette formule offre les cas de figure suivants
:
Si Iw=0, il y a répulsion totale des chiffres 0
et 5 ;
Si Iw<1, il y a répulsion pour le 0 et pour
le 5 ;
Si Iw1, il n?y a aucune préférence ;
Si 1<Iw<5, il y a attraction et cette attraction
est d?autant plus forte que Iw est voisin de 5 ; Si Iw=5,
tous les âges enregistrés se terminent par 0 et 5 (Roger G. et
collaborateurs, 1981).
L?indice de Myers (Im), mesure l?attraction ou la
répulsion des âges se terminant par les chiffres allant de 0
à 9. (Ibid.). L?indice de Myers (Im) varie entre 0 et 180 et
conduit à la règle de décision suivante :
Si Im0, il n?y a aucune distorsion sur les âges
;
Si Im=180, cela signifie que tous les individus ont un
âge terminé par le même chiffre. (Idem)
Les résultats du calcul de ces deux indices
(effectué à l?aide de la procédure SINGAGE du logiciel
PAS) sont consignés dans le tableau suivant.
Tableau 5 : Tableau récapitulatif des valeurs des
indices de Whipple et de Myers selon le sexe et pour l'ensemble de la
population.
Indices
|
Masculin
|
Féminin
|
Ensemble
|
Whipple
|
1,61
|
1,75
|
1,69
|
Myers
|
22,4
|
26,2
|
24,4
|
Chiffre terminal (Myers)
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
|
4,0 -3,7 1,2 -2,0 -2,2 6,0 -1,1 0,0 -0,4 -1,8
|
6,9
-3,8
0,7
-1,9 -2,5 5,6
-2,1 -1,4 -0,2 -1,3
|
5,5
-3,7
0,9
-2,0 -2,4 5,8
-1,6 -0,7 -0,2 -1,5
|
Source : Exploitation des données de l?EDSG-1999.
Nous constatons que quel que soit le sexe, l?indice de Whipple
est compris entre 1 et 5 (il est de 1,61 pour les hommes, 1,75 pour les femmes
et 1,69 pour l?ensemble). Il y a donc attraction des chiffres 0 et 5, plus
forte chez les femmes que chez les hommes. Néanmoins cette attraction
est très faible (valeurs proches de 1) ; ce qui dénote une
qualité des données relativement bonne. Ainsi, les
enquêtés ont déclaré leur âge de façon
objective.
Cette conclusion confortée par les valeurs faibles de
l?indice de Myers (plus proches de 0 que de 180 quel que soit le sexe). Par
ailleurs, l?indice de Myers fait ressortir une répulsion des âges
terminés par les chiffres 1 ; 3 ; 4 ; 6 ; 8 et 9. Mais cela ne remet pas
en cause la qualité des données dans leur ensemble.
III-3-2-3 : L'évaluation de la qualité
liées aux variables anthropométriques.
Tableau 6 : Variables
anthropométriques
Variables
|
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentages de
réponse
|
|
0
|
1098
|
|
|
1
|
921
|
|
Age des enfants
|
2
|
985
|
86,4
|
|
3
|
1008
|
|
|
4
|
1028
|
|
|
0-8,1g
|
1239
|
|
|
8,2-10,8 kg
|
1150
|
|
Poids des enfants
|
10,9-13,6 kg
|
1169
|
80,6
|
|
13,7 kg et +
|
1142
|
|
|
36-713cm
|
1192
|
|
Taille des enfants
|
714-821cm
|
1157
|
|
|
822-925cm
|
1176
|
80,3
|
|
926cm et +
|
1158
|
|
Source : Exploitation des données de l?EDSG-1999.
Au regard des résultats sur le tableau des taux de
non-réponses relatives aux variables anthropométriques chez les
enfants de moins de cinq ans (taux de non-réponse supérieur
à 10%), on est enclin à valider l?hypothqse d?omission ou de
non-déclaration des âges des enfants par les
enquêtés. Toutefois, il n?est pas exclu que certaines observations
déconsidérées jà l?issue du test informatique de
cohérence portant sur ces trois variables (apurement des fichiers des
données). Dans un cas (omission ou refus) comme dans l?autre
(données observantes), le taux élevé de non-réponse
confirme l?irrégularité de la pyramide des 1ges dans sa partie la
plus inférieure (enfants de moins de cinq ans). En conséquence,
l?interprétation des résultats d?analyse des données
anthropométriques doit se faire avec prudence.
Graphique 5: La répartition des enfants selon le
poids
|
60 50
40
to
1 30 W
20 10
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
1 16 31 46 61 76 91 106 121 136 151 166 181 196 211
226
Poids
|
|
Source : Exploitation des données de l?EDSG-1999.
Graphique 6: La répartition des enfants selon la
taille
|
|
|
|
|
|
45 40 35 30
|
|
|
|
|
|
|
|
|
; 25
|
|
|
|
|
|
|
|
|
I
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
20
w
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
15
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1 42 83
|
124
|
165
|
206 247 288 329 370 411 452 493 534 575 616
|
657
|
698
|
|
|
|
Taille
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Exploitation des données de l?EDSG-1999.
Ces graphiques : 5&6 présentent des
irrégularités par rapport à la courbe relative à la
population de référence, qui suit une loi normale. Cela laisse
penser qu?il existe une proportion non négligeable des enfants
présentant des carences nutritionnelles. Mais dans l?ensemble, l?allure
générale de ces deux courbes sous forme de cloche s?apparente
à celle de la loi normale. Ce qui permet d?accepter la qualité
des données sur les variables anthropométriques.
Graphique 7 : Répartition GI4 II:faI:74 41BI:
lIMI.
|
|
|
|
|
1150 1100
1050
in
|
|
|
|
|
|
:I= 1000
|
|
|
|
|
|
I"
|
|
|
|
|
|
"4= 950
w
|
|
|
|
|
|
900
|
|
|
|
|
|
850
|
|
|
|
|
|
800
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
|
|
Ages
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Exploitation des données de l?EDSG-1999.
Le graphique 7 montre que l?Lge des enfants de moins de cinq
ans est mal déclaré car l?effectif des enfants devrait
décroître jusqu?à 5 ans. Or constate une baisse
réguli4re de 0 à 2 ans et une croissance de la courbe des
effectifs jusqu?à 4 ans révolus. Cette mauvaise qualité de
l?kge des enfants peut être due à plusieurs causes (une famine
dévastatrice, épidémie, sélection de
l?échantillon,..).
Au cours de cette enquête, tous les enfants de moins de
cinq ans des femmes de 15-49 ans interviewées devaient être
pesés et mesurés. Les données devraient donc porter sur
cette population cible, c?est-à-dire les 5046 enfants répondant
à ces critères. Or parmi ceux-ci, 2104 enfants (soit 42%) ont
été exclus de l?échantillon d?analyse pour les raisons
suivantes :
- enfants dont la taille ou le poids ne sont pas connus (7%). Il
s?agit des enfants absents
pendant l?enquête, des enfants malades ou
présentant des infirmités ou de cas de refus ;
- enfants dont la taille ou le poids sont improbables
c?est-à-dire présentant des mensurations erronées par
rapport aux critères de référence internationale (7%). Il
pourrait s?agir d?erreurs de report ou de mesures assez délicates chez
les jeunes enfants ;
- enfants dont l?~ge manque ou est incomplet (28%). L?kge est une
variable essentielle au niveau de l?analyse des données
nutritionnelles.
L?échantillon d?analyse ne porte donc que sur 2939
enfants kgés de moins de cinq ans soit 58% des enfants éligibles.
Les taux d?erreurs observés semblent tr~s élevés.
III- 4 : Méthodologie de construction des
principaux indicateurs.
III #177; 4- 1 NIQSicTAiruSiMéATA QrAiiAiVQQeDSW
EQfTQAs.
Il est généralement admis que
l'anthropométrie est l'outil le plus commode d'évaluation de
l'état nutritionnel des enfants, bien que les variations des courbes de
croissance tiennent à diverses raisons (maladies par exemple) et non pas
seulement à la nutrition. Toutefois, on peut remarquer que les
propositions sur l'utilisation des données relatives au poids et
à la taille des enfants sont largement acceptées. Ce point de vue
a été appuyé dans un rapport conjoint de la FAO, de l'OMS
et des Nations-Unies (WHO, 1985). Nous retenons que l?indice poids-pourtaille
(P/T) qui ne dépend pas de l?~ge des enfants a l?avantage de tenir
compte des conditions du moment, il peut refléter la situation
nutritionnelle actuelle des enfants. Toutefois, cet indice peut ne pas
s?adapter à une population donnée à cause de la
diversité des tailles et de climats notamment dans les pays du Sahel.
Mais compte tenu de l?appartenance de la Guinée à la zone
équatoriale (caractéristique de la forêt et de la savane),
on peut supposer que cet indice s?adapte mieux aux situations nutritionnelles
des enfants guinéens.
Selon la recommandation de l?OMS, l?état nutritionnel
observé des enfants de moins de cinq ans sera comparé à
celui des enfants américains de moins de cinq ans,
considérés comme étant bien nourris, connu sous le nom de
standard NCHS/CDC/OMS (Centre National des statistiques Sanitaires des
Etats-Unis/ Centre des Contrôles de Maladies des Etats-Unis/ Organisation
Mondiale de la Santé). Son application doit cependant s?effectuer avec
prudence car elle peut introduire un biais potentiel surtout pendant les
premiers mois de la vie. En Afrique sub-saharienne, les habitudes alimentaires
diff~rent d?un pays à un autre et à l?intérieur
de ceux-ci. Les courbes de référence ont
été établies sur la base des données provenant
d?enfants américains nourris artificiellement dont la croissance
diffère de celle des enfants nourris au sein. Compte tenu de la
différence morphologique entre les enfants américains et
guinées (ces derniers sont minces et de faible poids), la
référence aux enfants américains comme standard peut
conduire à des résultats biaisés. De même, la
différence de mode d?alimentation des enfants (mode d?allaitement,
diversification des types d?aliments introduits après le sevrage) creuse
d?avantage l?écart entre les deux groupes, du point de vue nutritionnel.
Nous risquons de classer des enfants n?ayant pas de probl~me nutritionnel parmi
ceux qui l?ont. Il convient de rappeler que la référence aux
enfants américains s?apprête mieux à la comparaison de
l?état nutritionnel des enfants de deux ou plusieurs pays sous
développés. Elle permet par ailleurs de comparer l?état
nutritionnel de deux sous populations d?enfants d?un même pays. Les
débats se sont poursuivis ces dernières années pour savoir
s'il est nécessaire et adéquat d'utiliser une norme
internationale pour évaluer l'état nutritionnel des enfants.
Toutefois, l?objectif n?est pas de comparer l?état nutritionnel de deux
sous population ou tout au moins d?évaluer l?état nutritionnel
des enfants guinéens, mais de comprendre les facteurs explicatifs de la
malnutrition des enfants.
Au regard de ce qui précède, nous nous sommes
proposés de construire un standard d?état nutritionnel à
partir des données de l?EDS-1999 de Guinée, car il nous semble
que cette norme internationale est trop élevée pour un pays comme
la Guinée oil les habitudes alimentaires sont variées. Ce
standard a été déjà utilisé notamment par
NTSAME ONDO (1999) proposé par AKOTO pour mesurer l?impact de la
fécondité sur la qualité des enfants en Côte
d?Ivoire. Précisons rapidement la démarche de la construction de
l?indicateur de l?état nutritionnel.
La première étape consiste à calculer le
premier décile (D1) et les quartiles Q1, Q2 et Q3 du rapport du poids
sur la taille des enfants nés au cours de cinq années
précédant l?enquête, c?est-à-dire des enfants
âgés de 1 à 60 mois révolus. Rappelons que D1 est
une valeur de la variable étudiée telle que 10 % des enfants
aient un rapport poids-pour-taille inférieur ou égal à
cette valeur (D1). Quant aux quartiles, ils divisent la série en quatre
parties égales comptant chacune 25% des observations. Ainsi, 25%, 50% et
75% d?enfants ont une valeur de poids-pour-taille inférieure
respectivement à Q1, Q2 et Q3.
Ensuite, comme l?EDS a exclu de l?échantillon d?analyse
des enfants dont l?~ge manque, une représentation graphique de
l?indicateur poids-pour-taille en fonction de l?~ge des enfants a
été effectuée (graphique 8).
La troisième étape consiste à lisser les
courbes ainsi obtenues. L?aspect du nuage de points obtenu nous permet de
retenir la fonction puissance pour le lissage des courbes, la fonction
puissance a été retenue. Elle est de la forme : Y =
AXb
En vue de déterminer les valeurs de paramètres
« A » et « b », cette fonction a été
linéarisée par l?application du logarithme népérien
: ln Y = ln A + b ln X
En posant ln Y = y, ln X = x, ln A = a et b = b, on obtient :
y = a + bx
a et b sont déterminés par la méthode des
moindres carrés, qui minimise la somme des carrés des erreurs (
E ei2)4. Où ei est
l?écart
Graphique 817 R 101MINKIRSETR~gIRduRTEpport
poids-pour-taille des enfants de moins de 60 mois selon le premier
décile (D1) et les quartiles (Q1, Q2, Q3).
|
180 160 140 120 100 80 60 40 20
|
|
|
|
Valeurs D1 observe Valeurs D1 esti me Valeurs Q1 observe
Valeurs Q1 estimé Valeurs Q2 observe Valeurs Q2 esti me Valeurs Q3
observe Valeurs Q3 esti me
|
|
0
|
1 5 9 13 17 21 25 29 33 37 41 45 49 53 57
|
|
Source : rapports calculés à partir des
données de l?EDSG 1999
La démarche présentée ci-dessus a permis
d?obtenir une séri de quatre équations qui Vales
Q estimépermettent d?estimer, pour un enfant d?un ~ge
donné, les valeurs respectives de D1, Q1, Q2 etQ3
Valeurs Q2 observé - pour D1 : ln yi =
-2,653 + 0,163* ln xi
Yi= e(ln yi)
- pour Q1 : ln yj = -2,565 + 0,154 * ln xj ? Yj =
e(ln
yj)V
4 a et b sont calculés selon les formules
suivantes : a = y #177; bx où y est la moyenne du rapport
poids-pour-taille des enfants et x leur âge moyen ; b = covariance (x,y)/
variance (x) = [ (1/n) (Exi yi) f x y] / [ (1/n) (Exi2 -
(x)2]
- pour Q2 : ln yk = -2,445 + 0,148 * ln xk 4 Yk = e(ln
yk) - pour Q3 : ln yl = -2,353 + 0,143 ln xl4 Yl = e(ln yl)
Cinq modalités catégorielles ont été
retenues pour l?indicateur de l?état nutritionnel des enfants :
Très mauvais, Mauvais, Moins bon, Bon, Très bon.
Interprétation des résultats :
Les enfants dont le rapport poids/taille est strictement
inférieur à D1 ont un état nutritionnel très
mauvais. Ceux dont le rapport poids/taille est supérieur ou égal
à D1 et inférieur à Q1 ont un état nutritionnel
mauvais. Lorsque le rapport poids/taille est supérieur ou égal
à Q1 et inférieur à Q2 on a un état nutritionnel
moyen. Si le rapport poids/taille est supérieur ou égal à
Q2 et inférieur à Q3 cela correspond à un état
nutritionnel bon. Et enfin, quand le rapport poids/taille est supérieur
à Q3 ce-ci traduit un état nutritionnel très bon.
Remarquons que le rapport poids-pour-taille de 0 mois a été
éliminé de la procédure d?ajustement puissance car le
logarithme népérien de 0 vaut l?infini. Nous avons supposé
que la plupart d?enfants ayant moins d?un mois ne connaissent pas un probl~me
sérieux de nutrition. Ils ont ainsi été assimilés
aux enfants ayant un état nutritionnel moyen.
En outre, la malnutrition relative au rapport
poids-pour-taille (malutrition aiguë ou émaciation) est un
phénomène à la fois complexe et rare au sein d?une
population qui ne frappe qu?à une période donnée. Pour ce
fait, nous nous intéressons aux enfants dont l?état nutritionnel
est préoccupant. Il s?agit des enfants se trouvant en dessous du premier
décile. En d?autres termes, on s?intéresse aux enfants dont 10 %
aient un rapport poids-pour-taille inférieur ou égal à D1.
Pour cela, nous avons transformé l?état nutritionnel des enfants
en une variable binaire (mauvais et bon).
/ iiQtiliSIONFQ 1211 110X0IMIIMIaIcomme suit
:
L?indice P/T considère l'état nutritionnel d'une
population des enfants comme : . Satisfaisant, si la proportion d'enfants
malnutris est inférieure à 5%;
. Précaire, si cette proportion est comprise entre 5% et
10%;
. Sévère, si elle est comprise entre 10% et 15%;
. Très sévère à partir de 15%.
III- 4-2 : Indicateur du niveau de vie.
Le niveau de vie est un élément de
différentiation des individus selon le revenu ou le type de biens
possédés par le ménage. A ce titre, il permet d?expliquer
bon nombre de comportements et d?attitudes des individus. Le revenu d?un
ménage reste incontestablement le meilleur indicateur de son niveau de
vie. Ainsi, l?approche monétaire du niveau de vie des ménages
repose sur le classement de ces derniers en fonction des tranches de revenus.
Cependant, la collecte des informations sur le revenu des ménages n?est
pas aisée en Afrique oil le revenu est souvent considéré
comme un sujet tabou même au sein du couple. La difficulté de
pouvoir disposer d?une telle variable dans les pays en développement
amène souvent à utiliser les caractéristiques des
logements et la disponibilité de certains biens de valeur
économique dans le ménage (approche non monétaire), sur
lesquels les informations sont faciles à collecter.
Nous avons opté pour l?approche non monétaire.
Les variables retenues à cet effet sont les suivantes : la nature du
sol, le type de toilettes et la source d?approvisionnement en eau. A ces
caractéristiques de l?habitat s?ajoutent quelques biens
domestiques de valeur économique réfrigérateur,
bicyclette, mode d?éclairage, radio, voiture, moto et poste
téléviseur. Ces variables ont été utilisées
dans la procédure ACP du logiciel SPSS. Le niveau de vie ainsi construit
est une variable à cinq modalités. La procédure
classification par nuées dynamiques du logiciel SPSS appliquée
sur les cinq modalités du niveau de vie et à l?aide des variables
qui ont permis de l?obtenir permet de regrouper ces modalités en trois :
Faible, Moyen et élevé. C?est l?une des méthodes les plus
utilisées dans la littérature anglo-saxonne (Beninguisse et
Kobiané, 2005).
Graphique 9 : Niveau de vie des
ménages
|
Niveau de vie
|
|
|
40 35 30 25 20 15 10 5 0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Faible Moyen Elevé
|
|
Source : Exploitation des données de l?EDSG-1999.
III- 4 : Méthodes d'analyse.
L?analyse de la malnutrition des enfants n?est effectuée
à l?aide de deux types de méthodes :
- Les méthodes descriptives ;
- La méthode explicative.
III- 4 - 1- Méthodes descriptives.
Ces méthodes d?analyse présentent le niveau de
la malnutrition des enfants et fait ressortir ses aspects différentiels
selon les caractérisques contextuelles des mères et des enfants.
A l?aide de tableaux croisés et des statistiques du khi-deux
rattachées à chaque tableau, les méthodes descriptives
mettent en évidence les associations des variables deux à deux,
tout en indiquant les variables qui sont significativement associés
à l?état nutritionnel des enfants. Cela permet aussi de
déceler au préalable le problème de la multi
colinéarité entre les variables, s?il existe. La construction
d?indicateurs composites est la solution proposée pour ce
problème.
Afin de mieux caractériser les mqres et les enfants
selon l?état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans, nous
utiliserons l?analyse factorielle des correspondances multiples (AFCM). L?AFCM
est une méthode qui permet de décrire la structure latente d?un
ensemble de variables qualitatives. Elle repose sur la notion de profil et
d?inertie entre des modalités des variables étudiées. Si
ces distances sont faibles, il y a association entre les variables. Cette
méthode va nous permettre de catégoriser les mqres et les enfants
selon l?état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans. En effet,
l?AFCM permet de mettre en évidence les interrelations entre plusieurs
variables et les facteurs déterminants la malnutrition des enfants. Les
plans factoriels et les contributions relatives de chaque
modalité des variables à l?inertie expliquée par chaque
axe permettent de mieux caractériser les femmes. Les différents
paramètres de cette méthode sont fournis par des programmes
informatiques. Le programme « ANCOR.PAR » du logiciel ADDAD nous
permet de sortir les nuages de points et des tableaux de contributions et de
valeurs propres. Nous allons nous y atteler à travers les
résultats sur la base de la matrice de configuration et des
graphiques.
III- 4 - 2 : Méthode explicative
/ ?REjeFtif nGe nFette nptuGe nptaQt nla nP ise neQ npYiGeQFe
nGes nfaFteurs nexSliFatifs nGe nla n malnutrition des enfants, et compte tenu
de la nature dichotomique de notre variable dépendante (bon état
nutritionnel et mauvais état nutritionnel), la régression
logistique binaire IMnlanP pllRGenI1FhQi1,11nG1aQalyNnlanP
HA{ n1QGEIupe.
Principes de la méthode.
/ HnSRiQFISIsnGenEINnGenl?NIlEsation de cette méthode de
régression sont les suivants:
La variable dépendante doit être une variable
qualitative et dichotomique (ayant deux modalités : 0 et 1). La
modalité valide (1) de cette variable doit concerner le groupe le plus
minoritaire au plan VECENEnGRQtnl?e111FWnQenGpS1WnSIsn2EE 5.
Les variables indépendantes peuvent être
quantitatives ou qualitatives, mais toutes les modalités de ces
variables doivent être dichotomisées avant leur introduction dans
le modèle de régression. La modalité de
référence de chaque variable ne doit pas être
iQtIRGuitenGEQsnlenP RG~leg n61nP nTMNNSURE[Hak9nSRWDM3YPC1P I
tudié (mauvais état nutritionnel des enfants) se réalise,
1-P est la probabilité pour que cet événement ne
réalise pas (bon état nutritionnel des enfants).
- Le modèle de régression logistique se
présente comme suit:
. Où Z est la variable à expliquée ou la
variable dépendante.
· La forme linéaire de Z se présente comme
suit Z = )5'0 +,131X1
+,132X2 + .
Avec X1, X2,~, nXn sont des variables
indépendantes (ou des variables explicatives) Hnâ1, nâ2,~,
ân sont des coefficients de régression.
· Quant à la forme multiplicative,
nellenestnGRQQpenSarnltiSIFIAiRQ dont l1pTXMRQnest :
La statistique = Odds ratio ou « rapport de
chances ».
La régression logistique fournit, entre autres, le
nombre d'observations, la probabilité du
Khi2 associée au modèle, le pouvoir
prédictif du modèle (pseudo R2), les rapports de
chances (Odds
5
841AtnEIQUnqNRQnFRQsIGJInlInrpgUMIRQnlRgWENnEiQ11InFRP P
tnaGaStpeniux npYpQeP IQtsnIEIIsnTIVRFTNIr,n 1996).
ratios) ou les paramètres de régression
associés aux différentes variables explicatives et/ou à
leurs modalités respectives, et enfin l'intervalle de confiance des
paramètres pour chacune des modalités et/ou des variables
introduites dans le modèle avec les probabilités correspondantes
(P> | Z |). Ces différents paramètres facilitent
l'interprétation des résultats.
Aides à l'interprétation
La probabilité du Khi2 associée au
modèle permet de se prononcer sur l?adéquation du modèle
utilisé. Le modèle sera jugé adéquat lorsque la
probabilité associée au Khi2 sera inférieure
à 5% voire 10%. Le pseudo R2 détermine le pouvoir
prédictif du mod~le, c?est-à-dire la capacité du
modèle à expliquer la malnutrition des enfants rien qu?avec les
variables explicatives qu?il contient. Par ailleurs, en ce qui concerne le
risque de malnutrition, le modèle de régression logistique
fournit pour chaque variable introduite dans l?équation une
probabilité (P > | Z |) pour que le comportement
représenté par cette variable ne soit pas différent de
celui du groupe de référence, par rapport au
phénomène étudié au (x) seuil (s) fixé (s)
(1%, 5%, 10%), on dira que cette probabilité est faible pour qu?il y ait
pas de différence entre les groupes mis en comparaison. Ainsi, on en
conclut à un comportement différentiel de ces groupes face au
phénomène étudié. Dans ce cas s?agissant de la
malnutrition des enfants en particulier, le comportement différentiel se
mesure en termes d?écart du groupe présenté dans le
modèle par rapport à celui de référence. Cet
écart étant exprimé par un rapport de risque (odd ratio)
ou risque relatif risque correspondant calculé par un algorithme
approprié, cette valeur est fournie par le logiciel STATA. Lorsque ce
rapport est inférieur à 1, on dira que les enfants qui
s?identifient au groupe mis dans le modèle de régression en
courent ((1-OR)*100) % moins de risque d?être malnutris que ceux qui
s?identifient par rapport au groupe de référence. Dans le cas
contraire (OR>1), on parlera plutôt d?un risque plus
élevé chez les premières catégories des enfants que
chez la catégorie correspondant au groupe de référence.
Conclusion partielle
Ce chapitre nous a permis de préciser la source des
données utilisées dans cette étude (EDSG-1999). Aussi de
définir les variables opérationnelles. La variable milieu de
socialisation ne sera pas prise en compte, car elle n?a pas été
saisie au moment de l?enquête.
L?évaluation de la qualité des données
nous a permis de juger que dans l?ensemble, les données sont
relativement de bonnes qualité et peuvent être utilisées
pour des fins d?analyses. Par ailleurs, il nous a permis aussi de construire
notre variable dépendante aux moyens des techniques statistiques.
Le prochain chapitre présente les niveaux et les facteurs
associés à la malnutrition des enfants de moins de cinq ans en
Guinée dans une approche descriptive.
CHAPITRE IV : MALNUTRITION DES ENFANTS EN GUINEE :
Niveau et Variation
Ce chapitre examine quelques caractéristiques
essentielles liées à la malnutrition des enfants. Le niveau et
les aspects différentiels de la malnutrition des enfants y sont
analysés à partir d?une approche descriptive qui met en relation
les variables indépendantes avec l?état nutritionnel des enfants.
Cela se fait au moyen de la méthode d?analyse bivariée (tableaux
croisés). Enfin une AFCM est utilisée pour dégager les
profils des enfants par rapport au phénomène
étudié.
IV- 1 : Etat nutritionnel des enfants
Rappelons que l?indice poids-pour-taille reflète la
masse corporelle par rapport à la taille. Même si l?cge
n?intervient pas dans ce indicateur de l?état nutritionnel, nous
l?utilisons néanmoins pour son importance dans l?analyse des
phénomqnes démographiques. En particulier l?kge est le meilleur
descripteur de l?état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans.
L?indice poids-pour-taille est sensible à certains facteurs
fréquents pendant la saison des pluies tels que les maladies
diarrhéiques et les déficits alimentaires (période
coïncident avec la période de soudure). La malnutrition aiguë
ou l?émaciation est donc la conséquence d?une alimentation
insuffisante durant la période ayant précédé
l?enquête et/ou d?une perte de poids consécutive à une
maladie. La figure suivante donne le niveau de malnutrition en Guinée en
1999.
Graphique 10 : Répartition des enfants de moins de
cinq ans selon leur état nutritionnel
|
|
|
|
100,0
|
|
|
|
80,0
|
|
60,0
|
|
40,0
|
|
20,0
|
|
0,0
bon
|
mauvais
|
|
|
Niveau de 89,3
malnutrion des
enfants
|
10,7
|
|
Source : AnalyV- dINKIRQW-s dIT?EDSG 1999
A une certaine taille correspond un certain poids, et tout
déficit du poids par rapport à la taille correspond une
malnutrition appelée émaciation. Le graphique 10, rend compte du
niveau de l?état nutrition des enfants en Guinée. On note que le
taux de prévalence de l?émaciation des enfants vaut 10,7%. Ce
résultat réconforte celui de la FAO, qui estime qu?en 1999, le
niveau de malnutrition aiguë est supérieur à 10% au niveau
national. Ceci montre qu?il existe en Guinée de réels problImes
nutritionnels. L?OMS ayant fixé à 10% le seuil au delà
duquel une population est « gravement touchée » par
l?émaciation, cette situation est préoccupante d?autant qu?elle
risque de s?amplifier au fil des années à venir. Les causes de ce
taux élevé de malnutrition sont multiples et complexes.
L?étape suivante va nous aider à mettre en évidence les
associations entre les facteurs prédisposant les enfants à la
malnutrition en Guinée.
IV- 2 : Analyse bivariée descriptive
- Variations de la malnutrition des enfants selon les
principales variables indépendantes
L?analyse bivariée ci-apr~s entre les variables
indépendantes et l?état nutritionnel des enfants permettra de
faire une typologie des enfants touchés par la malnutrition.
Tableau 7: Prévalence de la malnutrition des
enfants en fonction des variables indépendantes
VARIABLES INDEPENDANTES
|
Prévalence de malnutrition
|
Effectifs total des enfants
|
Malnutrition
|
Nombre de cas
|
Taux de prévalence (%)
|
Milieu de résidence
|
ns
|
|
|
Urbain
|
884
|
90
|
10,2
|
Rural
|
2056
|
225
|
10,9
|
1 IMIX DiQANEX+NZQ
|
ns
|
|
|
Sans niveau
|
2425
|
226
|
11,0
|
Primaire
|
283
|
29
|
10,2
|
Secondaire ou plus
|
232
|
19
|
8,2
|
Région naturelle
|
***
|
|
|
Basse Guinée
|
658
|
65
|
9,9
|
Moyenne Guinée
|
518
|
75
|
14,5
|
Haute Guinée
|
481
|
58
|
12,1
|
Guinée Forestière
|
825
|
64
|
7,8
|
Conakry
|
459
|
53
|
11,5
|
Ethnie
|
***
|
|
|
Soussou
|
650
|
57
|
8,8
|
Peulh
|
916
|
132
|
14,4
|
Malinké
|
856
|
89
|
10,4
|
Forestière
|
478
|
34
|
7,1
|
61+N1Xr d'a+NWINé de la mère
|
ns
|
|
|
Inoccupée
|
506
|
55
|
10,9
|
Secteur moderne
|
909
|
90
|
9,9
|
Secteur traditionnel
|
1499
|
166
|
11,1
|
Religion de la mère
|
**
|
|
|
Islam
|
2473
|
279
|
11,3
|
Christianisme
|
278
|
22
|
7,9
|
Sans religion
|
182
|
12
|
6,6
|
Niveau de vie des ménages
|
*
|
|
|
Faible
|
1165
|
139
|
11,9
|
Moyen
|
848
|
77
|
9,1
|
Elevé
|
819
|
81
|
9,9
|
Ensemble Guinée
|
2939
|
314
|
10,7
|
(*) prob =0,10; (**) prob =0,05; (***) prob =0,01; (ns) non
significatif ; Seuil de référence : prob =0,05
Tableau 8 : taux de malnutrition des enfants selon les
variables intermédiaires en Guinée
VARIABLES INTERMEDIAIRES
|
Prévalence de malnutrition
|
Effectifs total des enfants
|
Malnutrition
|
Nombre de cas
|
Taux de prévalence (%)
|
Age de l'enfant en mois
|
***
|
|
|
<6
|
487
|
37
|
7,8
|
6-11
|
375
|
66
|
17,6
|
12-23
|
639
|
134
|
21,0
|
24-35
|
566
|
51
|
9,0
|
36-47
|
453
|
16
|
3,5
|
48-59
|
421
|
11
|
2,6
|
Sexe de l'enfant
|
ns
|
|
|
Masculin
|
1529
|
163
|
10,7
|
Féminin
|
1411
|
151
|
10,7
|
Rang de naissance
|
*
|
|
|
1
|
557
|
50
|
9,0
|
2-3
|
914
|
88
|
9,6
|
4-5
|
728
|
94
|
12,9
|
6 ou plus
|
742
|
83
|
11,2
|
Age de la mère
|
ns
|
|
|
15-24
|
295
|
26
|
8,8
|
25-34
|
1962
|
221
|
11,3
|
35 ou plus
|
684
|
68
|
9,9
|
Mode d'allaitement
|
***
|
|
|
Au sein
|
576
|
29
|
5,0
|
Biberon
|
126
|
126
|
13,1
|
Solide/semi solde
|
1225
|
151
|
12,1
|
Vaccination
|
**
|
|
|
Non
|
622
|
80
|
12,9
|
Oui
|
1801
|
181
|
10,0
|
Age au sevrage
|
***
|
|
|
Avant 6 mois
|
2552
|
302
|
11,8
|
Après 6 mois
|
318
|
7
|
2,2
|
Qualité de l'eau de boisson
|
*
|
|
|
Eau potable
|
1999
|
200
|
10,0
|
Eau non potable
|
940
|
114
|
12,1
|
(*) prob =0,10; (**) prob =0,05; (***) prob =0,01; (ns) non
significatif ; Seuil de référence : prob =0,05
IV-2-1 : Variation de la malnutrition des enfants selon les
variables environnementales
IV-2-1-a : Région naturelle
La région de résidence est une variable de
différentiation de la malnutrition des enfants en Guinée
(relation significative au seuil de 1%). Le niveau le plus élevé
de malnutrition des enfants est enregistré en Moyenne Guinée
(14%) le niveau le plus faible est observé en Guinée
Forestière (8%). A Conakry la capitale plus d?un enfant sur dix
souffrent de la malnutrition (12%). Cette différence entre les
régions peut s?expliquer par les spécificités culturelles,
socioéconomiques et environnementales de ces entités
géographiques. La Guinée forestière par exemple, est une
région de forêts comme son nom l?indique et surtout une
région à prédominance chrétienne, ce qui
prédispose les habitants à peu d?interdits alimentaires. Ainsi on
suppose que les femmes de cette région ont plus de chances d?avoir une
gamme variée d?aliments et donc de ne pas se priver des aliments
referment des micronutriments.
Graphique 11: Taux de malnutrition des enfants selon la
région de région de résidence
|
|
|
|
|
|
|
15 10 5 0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Basse
|
Moyenne
|
Haute
|
Fotastieta
|
Conakry
|
|
|
Region naturelle
|
9,9
|
14,5
|
12,1
|
7,8
|
11,5
|
|
|
Source : Analyse des données de l?EDSG IV-2-1-b :
Le milieu de résidence
Les résultats selon le milieu de résidence ne font
pas apparaître des écarts statistiquement CEicINfs eIN les milieux
urHIQUirgal eQFmati4re 4A3maciatioQUs IKfants. Toutefois H re
Co les enfants du milieu rural sont relativement plus nombreux à
être malnutris (11%) que
n nturelle 99 145 121 78 115
ceux du milieu urbain (10%).
Graphique 12 : Taux de malnutrition selon le milieu de
résidence
|
|
|
11
|
|
|
|
|
|
|
|
10
9
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Urbain
|
Rural
|
|
|
Milieu de residence
|
10,2
|
10,9
|
|
|
Source : Analyse des données de l?EDSG 1999
IV-2-2 variation de la malnutrition des enfants selon les
variables socio-économiques
IV-2-2-a Le niveau d'instruction de la mre
11
Il ressort de l?EDSG-1999 que la prévalence de
malnutrition baisse à mesure que le
10niveau d?instruction de la mre augmente,
les enfants des mres les plus instruites étant les moins nombreux
à connaître des problèmes nutritionnels (8% contre 11% chez
les mères non
Urbain Ruralinstruites). Toutefois, cette
relation serait due au hasard car elle n?a pas de signification
Milieu de résidence 102 109
statistique.
Graphique 13 : Taux de malnutrition des enfants selon le
niveau d'instruction de la mqre.
Source : Analyse des données de l?EDSG 1999
IV-2-2-b : Secteur d'activité de la mère.
On constate que la prévalence de malnutrition varieTAWpeu
HTfonction de l?activi49 3-11a E mqre, surtout lorsqu?on compare la situation
des enfants des mères inactives (10%) à celle des enfants dont
les mères travaillent dans le secteur moderne.
Graphique 14: Taux de la malnutrition selon
l'activité de la mqre
Source : Analyse des données de l?EDSG 1999
IV-2-2-c : Niveau de vie des ménages
Le niveau de vie des ménages est un facteur de
différentiation de la malnutrition des enfants au seuil de 10%. En
effet, environ 12% des enfants issus des ménages de niveau de vie faible
souffrent de malnutrition, 9% des enfants de moins de cinq ans en souffre dans
les ménages de niveau de vie moyen et 10% des dans les ménages de
niveau de vie élevé. Par ailleurs on note que l?état
nutritionnel des enfants des ménages de niveau de vie
élevé est sévrre alors que celui des enfants des
ménages de niveau de vie moyen est précaire. Cette situation peut
s?expliquer par l?occupation des mqres des ménages de niveau de vie
élevé. En effet, une mqre tr~s occupée n?a pas beaucoup de
temps à consacrer aux soins de son enfant, cependant la garde de
l?enfant est assurée par un membre de la famille ou une femme de
ménage dont la majorité ne connaît pas les r4gles
d?hygiqnes. Ceci a pour conséquence le mauvais entretien de l?enfant et
une
9
mauvaise préparation de sa nourriture qui le plonge ainsi
dans des épisodes de maladies 11 infectieuses qui le conduisent
dans un état de malnutrition aiguë.
Graphique 15 : Taux des la malnutrition des enfants selon
le niveau de vie des ménages
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15
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10
5
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0
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Faible
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Moyen
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Beve
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Niveau de we des ménages
11,9
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9,1
|
9,9
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Source : AnalyV-KIeNERQe10de l3K ' 6G
IV-2-3 Variation de la malnutrition des enfants selon les
variables culturelles
IV-2-3-a L'ethnie de la mqre
Comme la région de résidence, l?ethnie de la
mqre est facteur de différentiation de la en matière de nutrition
des enfants (seuil de signification de 1%). Les résultats mettent en
évidence une proportion des enfants malnutris particulièrement
élevée chez les peulhs (14%). A l?opposé, c?est dans
l?ethnie foresti4re où la plus faible (7%). Chez les enfants soussous
ainsi que les malinkés, on note une situation intermédiaire. Il
existe donc des inégalités de malnutrition selon l?appartenance
ethnique de la mre. Ces résultats rejoignent la th~se selon laquelle
l?ethnie serait une composante culturelle fondamentale dont l?influence sur la
malnutrition dérive des habitudes et coutumes propres à chaque
groupe ethnique, l?hypoth~se qui sera testée dans l?analyse explicative.
Ces résultats laissent présager qu?il existe dans chacun des
groupes ethniques guinéennes, des comportements des parents en
matière de pratiques alimentaires et de soins accordés aux
enfants susceptibles d?expliquer les différences de malnutrition
observées.
Graphique 16 : Taux de malnutrition des enfants selon
l'ethnie de la mre
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15
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10
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5 0
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Soussou
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Peulh
|
Malinke
|
Forestière
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Ethnie de la mere 8,8
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14,4
|
10,4
|
7,1
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Source : Analyse des données de l?EDSG 1999
IV-2-3-b : La religion de la mère
On observe également une différence nette (seuil de
5%) entre les enfants malnutris, selon que
Ma e
leuM' qreIVAoQVd?IobpdieITe isGEmique (11% HI8%)7
ou4)ratiquantes
de la religion traditionnelle (7%).
Graphique 17 : Taux de malnutrition des enfants selon la
religion de la mère
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15
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10
5
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0
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Islam
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Christianisme
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Animisme
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Religion de la mere 11,3
|
7,9
|
6,6
|
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Source : Analyse des données de l?EDSG 1999
IV-2-4 : Variation de la malnutrition des enfants selon les
variables les variables intermédiaires en Guinée
IV-2-4 -a : L'~ge de la mqre
,Il n?existe pas de lien significatif, au
plan statistique, entre l?~ge de la mqre et l?état nutritionnel de
l?enfant, même si l?on note moins d?enfants malnutris (9%) chez les
jeunes mamans (15-24) que chez les vieilles générations.
IV-2-4 #177;E1117 mère 11,3
L?âge des enfants les discrimine de façon
significative au plan nutritionnel. Cette discrimination se traduit par une
relation sous forme de « U » renversé qui attribue aux tout
jeunes enfants (moins de 6 mois) et aux plus âgés (2-4 ans) des
faibles taux de prévalence de malnutrition (moins de 10%), opposant
ainsi ces deux groupes aux enfants âgés de 6 à 23 mois
(taux supérieurs à 15%). En ce qui concerne les enfants de moins
de 6 mois, leur situation nutritionnelle acceptable tiendrait au fait que la
plupart d?entre eux sont exclusivement nourris au sein naturel. Les quelques
cas d?inadéquation du poids/taille dans ce groupe pourraient être
assimilés aux enfants nés prématurés. Quant aux
enfants de 2-4 ans, il se pourrait qu?ils se soient adaptés au
changement intervenu dans leur alimentation en fonction de l?kge. Cela ne
semble pas être le cas des enfants âgés de 6 à 23
moins, dont les plus jeunes connaissent l?introduction précoce de
l?allaitement mixte et les plus lgés viennent à peine
d?être sevrés. Cela est d?autant plausible que les
résultats de l?EDSG-1999 situent l?~ge moyen au sevrage à 22,4
mois.
Graphique 18 : L'évolution de la malnutrition des
enfants par âge.
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25 20 15 10 5 0 -5
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Emaciation
|
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|
|
'I
4 7 10 13 16 19 22 25 28 31 34 37 40 43 46 49 52 55 58
|
|
|
|
Source : Analyse des données de l?EDSG 1999
Sur ce graphique, on observe des fluctuations importantes de
la prévalence de malnutrition des enfants selon l?kge de ces derniers.
La proportion des enfants émaciés augmente
régulièrement de 3 à 14 mois, ~ge auquel elle atteint 21%.
Elle diminue pour atteindre 0 à l?Lge de 44 mois avant d?augmenter
légèrement puis se stabiliser jusqu?à 59 mois. Plusieurs
facteurs peuvent expliquer ces fluctuations importantes notamment les
précédents alimentaires de l?enfant au cours d?une période
de soudure ou/ et les maladies diarrhéiques qu?il a eu à
contracter avant la date de l?enquête. On retiendra de ce graphique que
l?Lge vulnérable à la malnutrition de l?enfant se situe entre 2
et 19 mois.
Compte tenu de la pertinence de l?kge dans l?étude de
l?évaluation de l?état nutritionnel des enfants, nous
l?utiliserons dans les modèles multivariés (cf. chapitre V) comme
variable de contrôle.
IV-2-4-c : Le sexe de l'enfant
7 10 13 16 19 22 25 28 31 3
Le croisement entre le sexe de l?enfant et son état
nutritionnel indique l?absence d?une association significative entre les deux
variables. Ainsi, la malnutrition touche autant de garçons que de filles
(10,7%).
IV-2-4 -d : Le rang de naissance
Il existe une relation entre le rang de naissance de l?enfant
et son état nutritionnel ; mais cette relation n?est que de faible
poids statistique (10%). Il en découle que la malnutrition intervient
moins fréquemment chez les premiers-nés et les
derniers-nés que chez les enfants de rangs intermédiaires.
IV-2-4-e : Mode d'allaitement
On constate une forte association (seuil de 1%) entre le mode
d?allaitement et l?état nutrition des enfants. Il en ressort que le
probl~me de malnutrition se manifeste en cas d?allaitement mixte (13%) et des
aliments solides (12%) qu?en l?absence d?aliments supplémentaires dans
l?allaitement maternel. Cependant, l?effet du mode d?allaitement demande
d?être interprété avec souplesses étant donné
que cette variable dépend de l?1ge des enfants : les plus
âgés (2-4 ans) sont moins concernés par l?allaitement
maternel exclusif que les tout petits.
IV-2-4-f : La vaccination de l'enfant
L?EDS-II montre l?importance de la vaccination, traduit par
son rôle protecteur contre certaines maladies susceptibles
d?entraîner la malnutrition chez les enfants. En effet, les enfants
immunisés sont moins nombreux (10%) à souffrir de malnutrition
que les non vaccinés (13%).
IV-2-3-e : L'age au sevrage
Le respect du calendrier de sevrage par les mères
préserve un nombre élevé d?enfants de la malnutrition car
celle-ci ne touche que 2% des enfants sevrés après 6 mois. Ce
taux de prévalence de malnutrition représente le cinquième
de celui observé chez les enfants sevrés précocement
(10%).
IV-2-3-f : La qualité de l'eau de boisson
Bien qu?ayant une faible signification statistique (seuil de
10%), l?association entre, d?une part la qualité de l?eau
consommée par le ménage et d?autre part, la malnutrition des
enfants mérite toute l?attention requise. Point n?est en effet besoin de
le rappeler la consommation d?une eau non potable entraîne la
diarrhée, sachant que cette pathologie est intimement liée
à la malnutrition.
L?analyse bivariée a fournit des infirmations
intéressantes sur les associations entre la variable
dépendante et les variables indépendantes et
intermédiaires. Toutefois, elle ne permet pas de relever l?ensemble des
caractéristiques des enfants avec l?état nutritionnel. Ceci
nous
conduit à effectuer une analyse descriptive
multivariée afin d?identifier les groupes de facteurs associés
à la malnutrition des enfants.
IV-3. Analyse multivariée descriptive
- Profil des enfants selon leur état
nutritionnel.
Pour réaliser le second objectif de notre étude,
nous avons eu recours à l?Analyse Factorielle des Correspondances
Multiples (AFCM). Contrairement à l?analyse bivariée qui ne
repose que sur la relation entre deux variables, l?analyse factorielle des
correspondances multiples (AFCM) met en évidence les interrelations
entre plusieurs variables, à partir desquelles, on peut apercevoir des
regroupements de variables par « affinité » ou
proximité statistique et la position des variables (ou groupes de
variables) par rapport à d?autres. L?AFCM a l?avantage de résumer
une masse d?informations contenues dans plusieurs variables6. Cette
technique permet ainsi d?obtenir un nombre réduit de variables
résumées (facteurs)7 qui, dans le cadre de cette
étude, dégagent les profils des mères dont les enfants
souffrent de malnutrition.
La lecture du Graphique 19 (plan
factoriel), et de la matrice des contributions des variables
de ce graphique à la variance expliquée par chaque axe factoriel
nous a permis de relever les variables fortement liées au
phénomène étudié. Le critère de
sélection d?une variable est que la valeur de sa contribution doit
être supérieure ou égale à la contribution moyenne
de l?ensemble des variables. Dans cette étude, il convient de noter
qu?une variable va contribuer fortement à la définition d?un axe
si sa contribution relative est supérieure ou égale à
1000/40, ce qui correspond à CTR=25. L?examen critique du plan factoriel
va consister à la caractérisation des axes factoriels.
Les variables ayant contribué fortement au
positionnement de l?axe1 (l?axe horizontal) sont: RES1, RES2, ETN1, REG5, NIV1,
NIV3, NIM3, ACT2, ACT3, soit une contribution relative totale de 74 ,2%. Ces
variables correspondent aux modalités initiales suivantes: milieu
urbain, milieu rural, Soussou, Conakry, Niveau de vie faible, Niveau de vie
élevé, Niveau d?instruction secondaire ou plus, Secteur moderne,
Secteur traditionnel. L'axe1 est donc caractérisé par les
facteurs socio-économiques. Cet axe oppose deux groupes
6 Il s?agit des variables dichotomiques, correspondant
aux modalités des variables qualitatives initiales.
7 Graphiquement, ces facteurs sont
représentés par des axes appelés axes factoriels. Ainsi,
un plan factoriel est constitué par deux axes factoriels
perpendiculaires.
d?enfants dont les caractéristiques sur le graphique se
positionnent aux parties supérieures (pôle positif) et
inférieur (pôle négatif) de l?axe2.
> Le premier groupe est constitué par des enfants
présentant un mauvais état nutritionnel (pôle positif). En
général, il s?agit des enfants de sexe masculin âgés
moins de six mois, et dont le rang de naissance est supérieur à
3, leurs mères ne sont pas instruites et résident en basse
guinée, en moyenne guinée et en haute guinée ; celles-ci
appartiennent à la vieille génération (35 ans ou plus) et
aux ménages modestes. Ces mères résident en milieu rural.
Elles sont musulmanes, sont soit inoccupées, soit occupées dans
le secteur traditionnel.
> Le deuxième groupe est constitué par des
enfants présentant un bon état nutritionnel. Ce sont en
majorité des filles aînées dont l?lge est compris entre
12-23 mois et 48-59 mois. Ces enfants appartiennent aux ménages
économiquement aisés. Leurs mères ont été
scolarisées au niveau primaire au moins et exercent dans le secteur
moderne. Il s?agit des mères typiquement urbaines résidant
à Conakry (capitale) ou en Guinée forestière dont la
plupart y sont ressortissante. Ces mères sont chrétiennes ou
animistes.
Les variables ayant le plus contribué ( à
hauteur de 82,7%) jà l?axe2 (axe vertical) sont: ETN2, ETN4, REG2, REG3,
REG4, NIM2, REL1, REL2, REL3. Ces variables correspondent aux libellés
suivants: Peulh, Forestière, Moyenne guinée, Haute guinée,
Guinée forestière, Niveau de vie moyen, Islam, Christianisme,
Animisme. L'axe2 s'identifie donc au
x
rs
ltur els et environnementau
Cependant, le fait que les modalités de la variable
dépendante (état nutritionnel bon et état nutritionnel
mauvais) soient toutes d?abscisse nulle ne permet pas de caractériser
les enfants par rapport au phénomène étudié. En
dépit de cette difficulté, la position de la variable
dépendante par rapport à l?axe2 d?une part et l?identification de
ce dernier aux facteurs culturels et environnementaux d?autre part
témoignent d?une forte association entre ces facteurs et la
malnutrition. Ce résultat étant produit par l?analyse
descriptive, le chapitre suivant pourra éclairer sur la nature des
relations entre variables soupçonnées à cette phase.
Graphique 19 : caractéristiques individuelles et
contextuelles des enfants par rapport à Op\I\
nu\Ii\iINTIQGuinée
1AXE HORIZONTAL (1) --AXE VERTICAL (2) --TITRE:ESSAI
NOMBRE DE POINTS : 40
==ECHELLE : 4 CARACTERE(S) = .177 1 LIGNE = .074
|
ANCORR SUR COUL35 (89)
|
|
+
|
REG2----+
|
|
|
+ 0
|
01
|
!
|
!
|
|
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! 0
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01
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!
|
!
|
|
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! 0
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01
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!
|
!
|
|
|
! 0
|
01
|
!
|
REG3! ETN2
|
|
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! 0
|
01
|
!
|
REG1
|
|
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
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! 0
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01
|
!
|
!
|
|
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! 0
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01
|
!
|
!
|
|
|
! 0
|
01
|
!
|
NIV1 MAUVREL1
|
|
|
! 0
|
01
|
!
|
RES2RAN4 !
|
ETN1
|
|
! 0
|
01
|
!
|
ACT3 AGE3ETN3
|
|
|
! 3
|
01
|
!
|
!
|
|
|
! 0
|
01
|
+
|
AGE2
|
|
|
+ 3
|
01
|
!
|
NIV2 BON RAN2
|
ACT1
|
|
! 4
|
01
|
!
|
!
|
|
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
|
ACT2
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
|
|
! 0
|
01
|
!
|
AGE1
|
|
|
NIV3 ! 0
|
01
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!
|
! RAN1
|
|
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! 0
|
01
|
!
|
!
|
|
|
RES1 REG5! 0
|
01
|
!
|
!
|
|
|
NIM3 ! 0
|
01
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!
|
!
|
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! 0
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01
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!
|
!
|
|
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! 0
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01
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!
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!
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NIM2
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! 0
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01
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!
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!
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! 0
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!
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!
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!
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! 0
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01
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!
|
REG4 !
|
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! 0
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01
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!
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!
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! 0
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01
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!
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!
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! 0
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01
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!
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!
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! 0
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01
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!
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!
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! 0
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01
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!
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!
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! 0
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01
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!
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!
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|
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! 0
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01
|
!
|
!
|
|
|
! 0
|
01
|
REL3
|
!
|
|
|
! 0
|
01
|
!
|
ETN4 !
|
|
|
! 0
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01
|
!
|
!
|
|
|
! 0
|
01
|
!
|
REL2 !
|
|
|
! 0
|
01
|
+
|
+
|
|
|
+ 0
|
01
|
NOMBRE
|
DE POINTS SUPERPOSES: 10
|
|
|
|
|
NIM1(AGE3) RAN3(ETN3) AGM1(AGE3) SEX1(AGE2) AGM3(AGE2) AGM5(AGE2)
SEX2(BON ) AGM2(BON ) AGM4(BON ) AGM6(BON )
1FIN NORMALE DU PROGRAMME ANCORR
PLACE MEMOIRE DEMANDEE : 10000
PLACE MEMOIRE UTILISEE : 1840
1
Source : Analyse des données de l?EDSG 1999
Tableau 9 : Dictionnaire des variables de
l'AFCM
Variables et modalités
|
Libellés des modalités
|
Milieu de résidence.
|
|
RES1
|
Urbain
|
RES2
|
Rural
|
Ethnie
|
|
ETN1
|
Soussou
|
ETN2
|
Peulh
|
ETN3
|
Malinké
|
ETN4
|
Forestière
|
Région naturelle
|
|
REG1
|
Basse guinée
|
REG2
|
Moyenne guinée
|
REG3
|
Haute guinée
|
REG4
|
Guinée forestière
|
REG5
|
Conakry
|
Malnutrition des enfants
|
|
BON
|
Non
|
MAUV
|
Oui
|
Niveau de vie
|
|
NIV1
|
faible
|
NIV2
|
moyen
|
NIV3
|
élevé
|
Age
|
|
AGE1
|
15-24 ans
|
AGE2
|
25-34 ans
|
AGE3
|
35 ans +
|
Niveau d'instruction de la mqre
|
|
NIM1
|
sans niveau
|
NIM2
|
primaire
|
NIM3
|
secondaire ou plus
|
Religion de mère
|
|
REL1
|
Islam
|
REL2
|
Christianisme
|
REL3
|
Animisme
|
Activité de la mère
|
|
ACT1
|
Inoccupée
|
ACT2
|
Secteur moderne
|
ACT3
|
Secteur traditionnel
|
Sexe de l'enfant
|
|
SEX1
|
Masculin
|
SEX2
|
Féminin
|
Rang de naissance
|
|
RAN1
|
1
|
RAN2
|
2-3
|
RAN3
|
4-5
|
RAN4
|
6 ou plus
|
Age de l'enfant en mois
|
|
AGM1
|
<6
|
AGM2
|
6-11
|
AGM3
|
12-23
|
AGM4
|
24-35
|
AGM5
|
36-47
|
AGM6
|
48-59
|
Source : Analyse des données de l?EDSG 1999
CHAPITRE V : RECHERCHE DES DETERMINANTS DE
LA MALNUTRITION DES ENFANTS
Le chapitre précédent a mis en évidence
des associations entre certaines variables explicatives et la malnutrition des
enfants. L?objet de ce chapitre est de confirmer ou non ces relations, cela
dans une perspective explicative permettant d?identifier les
déterminants de ce phénomène.
Compte tenu de la nature dichotomique de la variable
dépendante (1=malnutrition ; 0= sinon) et du faible poids de la
modalité valide (10,7%), la régression logistique apparaît
comme la technique d?analyse la plus indiquée. L?application de cette
technique se fait selon les étapes suivantes :
- constitution des modèles de régression pour
chacun des trois groupes de facteurs explicatifs présentés dans
le modèle conceptuel. Pour chaque modèle de régression,
analyse des effets bruts et nets des variables du groupe
considéré ;
- Constitution d?un mod~le intégrant les variables
intermédiaires. Comme à l?étape
précédente, analyse des effets bruts et nets de chacune des
variables ;
- Constitution d?un mod~le global intégrant tour
à tour les trois groupes de facteurs explicatifs et les variables
intermédiaires, appréciation du comportement des variables
explicatives en l?absence puis en présence des variables
intermédiaires.
Pour sélectionner et hiérarchiser les facteurs
de risque de la malnutrition des enfants, nous avons utilisé la
procédure lroc du logiciel STATA. Celle-ci permet
d?évaluer la contribution de chaque facteur à la
prédiction totale (Modèle final) et à dégager ainsi
une structure hiérarchique des prédicteurs (Boquier,
1996)8. Le lancement de cette procédure sur STATA en
particulier se fait à la suite de la commande « logistic ». On
obtient à la suite un tracé de la courbe ROC9. Plus le
tracé est courbe vers le coin en haut à gauche du graphique,
meilleure est la prédiction. Un modèle sans pouvoir de
prédiction aurait une courbe tracée à 45°
8 L?ANALYSE DES ENQUETES BIOGRAPHIQUES à l?aide
du logiciel STATA.
9 Recever Operating Characteristic : le terme, qui
provient de la théorie de détection des signaux, est
utilisé par convention.
qui se confondrait alors avec la diagonale sur le graphique.
La surface au-dessous de la courbe serait de 0,50. Un modèle avec un
pouvoir total de prédiction (PPT) aurait pour courbe ROC une droite
verticale le long de l?axe de sensibilité. La surface au dessous de la
courbe serait de 100%. Mais comme cette procédure fournit plutôt
le pouvoir prédictif total (PPT), le pouvoir
prédictif réel (PPR) s?en déduit à
l?aide de la formule suivante :
On désigne par ÄPPR, l?apport d?un facteur ou un
groupe de facteurs dans le mod~le de régression suivant, il se calculera
comme suit : ÄPPRPPRi-PPRi-1 où i est le nombre de modèles
de régression logistique (i1, 2, 3, n).
V-1 : Influence des facteurs environnementaux
Les résultats du modèle de régression
constitué par les facteurs environnementaux sont cosignés dans le
tableau 10.
Tableau 10 : Risque de malnutrition chez les enfants en
fonction des facteurs environnementaux
VARIABLES
|
|
Odds ratio « rapport de côtes »
|
|
Modèle 0 (effets bruts)
|
Modèle1
|
Modèle2
|
Région
|
|
|
|
|
|
|
- Basse Guinée
|
1,32 ns
|
|
1,32 ns
|
|
1,31 ns
|
|
- Moyenne Guinée
|
1,98***
|
|
1,98***
|
|
1,94***
|
|
- Haute Guinée
|
1,63***
|
|
1,63***
|
|
1,61**
|
|
- Guinée Forestière
|
r
|
|
r
|
|
r
|
|
- Conakry
|
1,63**
|
|
1,63**
|
|
1,76**
|
|
PPR=26,46%
|
|
|
|
|
|
|
Milieu de résidence
|
|
|
|
|
|
|
- Urbain
|
0,98 ns
|
|
|
|
0,90 ns
|
|
- Rural
|
r
|
|
|
|
r
|
|
PPR=22,86%
|
|
|
|
|
|
|
Signification
|
|
***
|
|
***
|
|
***
|
PPR (%)
|
|
|
|
26,46
|
|
26,48
|
ÄPPR (%)
|
|
|
|
|
|
0,02
|
(*) prob =0,10; (**) prob =0,05; (***) prob =0,01; (ns) non
significatif ; r désigne la modalité de
référence.
Parmi les deux variables sélectionnées pour
rendre compte des facteurs environnementaux, seule la région de
résidence influence significativement (effets brut et net) la
malnutrition des enfants. Quant au milieu de résidence, il n?agit pas
sur ce
phénomène. La non-pertinence de cette variable
s?aperçoit au niveau de sa contribution quasi nulle (0,02%) au pouvoir
prédictif du modèle qui la contient avec la région. Notons
toutefois que la prise en compte du milieu de résidence dans l?analyse
(Mod~le2) modifie l?effet de la région naturelle. A Conakry par exemple,
la considération du milieu de résidence augmente le risque de
malnutrition de 12 points, sachant que la valeur initiale de ce risque (effet
brut) est de 63% plus élevé Guinée foresti~re. Bien que
qu?invariable en haute Guinée, le risque de malnutrition y perd une
partie de sa signification statistique (passant du seuil de 1% à celui
de 5%) sous l?effet du milieu de résidence. Dans l?ensemble, les
résultats d?analyse montrent que le risque pour un enfant d?être
malnutri est relativement plus faible en Guinée forestière que
dans les autres régions naturelles. Mais ce risque ne varie pas
significativement lorsqu?on compare la situation nutritionnelle des enfants de
cette région à celle des résidents de la basse
Guinée.
V-2 : Influence des facteurs
socio-économiques
Le modqle de régression logistique relatif à
l?influence des facteurs socio-économiques sur la malnutrition des
enfants a permis de dresser le tableau 11.
Tableau 11 : Risque de malnutrition chez les enfants en
fonction des facteurs socioéconomiques
VARIABLES
|
Odds ratio « rapport de côtes »
|
Modèle 0(effets bruts)
|
Modèle 1
|
Modèle 2
|
Modèle 3
|
Niveau de vie - Bas
- Moyen
- Elevé
PPR=24,30%
|
r
0,76*
0,88 ns
|
r
0,76*
0,88 ns
|
r
0,77*
0,94 ns
|
r
0,77 ns 0,97 ns
|
Niveau d'instruction -Aucun
-Primaire
-Secondaire ou plus PPR=23,42%
|
r
0,95 ns 0,77 ns
|
|
r
0,96 ns 0,74 ns
|
r
0,95 ns 0,73 ns
|
Secteur d'activité -Sans occupation
-Moderne
-Traditionnel PPR=23,76%
|
0,98 ns 0,95 ns R
|
|
|
0,95 ns 0,94 ns R
|
Signification
|
***
|
***
|
***
|
***
|
PPR (%)
|
|
24,30
|
24,74
|
25,72
|
ÄPPR (%)
|
|
|
0,44
|
0,98
|
(*) prob =0,10; (**) prob =0,05; (***) prob =0,01; (ns) non
significatif ; r désigne la modalité de
référence.
L?analyse montre qu?aucun facteur socio-économique
n?influe sur la malnutrition des enfants. On en déduit qu?en mati4re de
nutrition, ni le niveau de vie du ménage, ni le niveau d?instruction de
la mqre, ni le secteur d?activité de celle-ci ne discrimine les enfants.
Ainsi, la variation du phénomène étudié en fonction
de ces facteurs peut être attribuée au hasard. Une analyse
intégrant les trois groupes de facteurs retenus dans le cadre conceptuel
nous édifiera à ce sujet.
V-3 : Influence des facteurs culturels sur la
malnutrition
Le tableau12 contient les résultats de la
régression logistique du risque de malnutrition des enfants en fonction
des facteurs culturels.
Tableau 12 : Risque de malnutrition chez les enfants en
fonction des facteurs culturels
VARIABLES
|
|
Odds ratio « rapport de côtes »
|
|
Modèle 0 (effets bruts)
|
|
Modèle 1
|
|
Modèle 2
|
Groupe ethnique
|
|
|
|
|
|
|
-Soussou
|
0,86 ns
|
|
0,86 ns
|
|
0,86 ns
|
|
-Peulh
|
1,49**
|
|
1,49**
|
|
1,48**
|
|
-Malinké
|
r
|
|
r
|
|
r
|
|
-Forestière
|
0,68*
|
|
0,68*
|
|
0,72 ns
|
|
PPR=27,20%
|
|
|
|
|
|
|
Religion
|
|
|
|
|
|
|
-Islam
|
r
|
|
|
|
r
|
|
-Christianisme
|
0,71 ns
|
|
|
|
1,02 ns
|
|
-Animisme
|
0,54**
|
|
|
|
0,84 ns
|
|
PPR=12,24%
|
|
|
|
|
|
|
Signification
|
|
***
|
|
***
|
|
***
|
PPR (%)
|
|
|
|
27,20
|
|
27,22
|
ÄPPR (%)
|
|
|
|
|
|
0,02
|
(*) prob =0,10; (**) prob =0,05; (***) prob =0,01; (ns) non
significatif ; r désigne la modalité de
référence
Il en ressort que l?influence de ces facteurs ne se manifeste
qu?à travers l?effet partiel de l?ethnie. A cet effet, seuls les enfants
peulh se distinguent des malinké (groupe de référence),
les premiers présentant un risque de malnutrition de 48% plus
élevé que les derniers. Quant aux enfants appartenant aux autres
groupes ethniques, leur situation nutritionnelle n?est pas tr~s
différente de celle des malinkés. Avec une contribution infime
(0,02 %) au pouvoir prédictif au
modqle de régression, l?appartenance religieuse des
parents n?est pas un facteur culturel pertinent dans l?explication de la
malnutrition des enfants en Guinée.
V-4 Influence des variables intermédiaires sur
la malnutrition
Le tableau 13 comprend les résultats de la
régression logistique du risque de malnutrition des enfants sous
l?influence des variables intermédiaires.
Tableau 13 : Risque de malnutrition chez les enfants en
fonction des variables intermédiaires
VARIABLES
|
Odds ratio « rapport de côtes »
|
Effets bruts
|
Modèle1
|
Modèle2
|
Modèle3
|
Modèle4
|
Modèle5
|
Vaccination
|
|
|
|
|
|
|
-Non
|
1,52***
|
1,52***
|
1,49***
|
1,54***
|
1,54***
|
1,55***
|
-Oui
|
r
|
r
|
r
|
r
|
r
|
r
|
PPR=26,28
|
|
|
|
|
|
|
Eau de boisson
|
|
|
|
|
|
|
- Potable
|
0,84 ns
|
|
0,90 ns
|
0,91 ns
|
0,94 ns
|
0,91 ns
|
- Non potable
|
r
|
|
r
|
r
|
r
|
r
|
PPR=23,64%
|
|
|
|
|
|
|
0 RGRG'DGDENIP HN
|
|
|
|
|
|
|
-Allaitement au sein
|
r
|
|
|
r
|
r
|
r
|
-Biberon
|
1,67**
|
|
|
1,86**
|
1,86**
|
1,77**
|
-Solide/semi-solide
|
2,16***
|
|
|
2,22***
|
2,23***
|
2,01***
|
PPR=18,92%
|
|
|
|
|
|
|
Rang de naissance
|
|
|
|
|
|
|
-1er
|
r
|
|
|
|
r
|
r
|
- de 2 à 3ème
|
1,13 ns
|
|
|
|
1,14 ns
|
1,11 ns
|
- de 4 à 5ème
|
1,56**
|
|
|
|
1,63**
|
1,64**
|
- de 6ème au plus
|
1,34 ns
|
|
|
|
1,46*
|
1,49*
|
PPR=24,98%
|
|
|
|
|
|
|
Age au sevrage
|
|
|
|
|
|
|
- Avant 6 mois
|
3,61***
|
|
|
|
|
2,99**
|
- Après 6 mois
|
r
|
|
|
|
|
r
|
PPR=22,76%
|
|
|
|
|
|
|
Signification
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
PPR (%)
|
|
26,28
|
26,86
|
24,48
|
27,26
|
28,26
|
1:335 111:11 )
|
|
|
0,58
|
-2,38
|
2,78
|
1,00
|
(*) prob =0,10; (**) prob =0,05; (***) prob =0,01; (ns) non
significatif ; r désigne la modalité de
référence.
Dans cette catégorie de variables, la
qualité de l?eau consommée par le ménage est la seule
qui n?agit pas significativement sur la malnutrition des enfants. L?action des
variables
intermédiaires restantes est variée. On constate
notamment que le fait de ne pas respecter les
doses des vaccins essentiels augmente de 55% le risque de
malnutrition chez l?enfant. Mais l?apport des autres variables
intermédiaires dans l?augmentation de ce risque est tr~s modeste (3%),
comparativement à l?effet brut du statut vaccinal de l?enfant. Par
ailleurs, le risque de malnutrition passe du simple au double avec
l?introduction des aliments solides dans l?allaitement de l?enfant puis au
triple en cas de sevrage précoce de celui-ci (moins de 6 mois). Cette
situation traduirait le comportement des mères. Certaines mères,
fortement influencées par la culture traditionnelle, ne voient pas la
nécessité des vaccins.
On note enfin un risque de malnutrition plus faible chez les
premiers-nés que les enfants de rang supérieur, même si ce
risque s?atténue quelque peu chez les cadets (rang 6 et plus) que chez
les enfants de rangs 4 et 5.
V-5. Hiérarchisation des facteurs de risque de
malnutrition des enfants
Les pouvoirs prédictifs des variables et groupes de
facteurs, calculés conformément au cadre conceptuel sont
présentés dans le tableau 14.
Tableau 14 : Récapitulatif des contributions (en
%) des groupes de facteurs à l'occurrence de la malnutrition chez
l'enfant.
GROUPES DE FACTEURS
|
CONTRIBUTIONS BRUTES
|
CLASSEMENT
|
CONTRIBUTIONS NETTES
|
Facteurs environnementaux
|
26,48
|
|
2,84
|
-Région de naturelle
|
26,46
|
2
|
2,82 2
|
-Milieu de résidence
|
22,86
|
|
-0,02
|
Facteurs socio-économiques
|
25,72
|
|
1,56
|
-Niveau de vie du ménage
|
24,30
|
|
1,22
|
-Niveau d?iINructioQUe la mère
|
23,42
|
3
|
0,40 3
|
-Secteur d?activité
|
23,76
|
|
0,04
|
Facteurs culturels
|
27,22
|
|
1,38
|
-Groupe ethnique
|
27,20
|
|
1,30 5
|
-Religion de la mère
|
12,24
|
1
|
0,12
|
VARIABLES INTERMEDIAIRES 28,26 5,82
|
Comportement de la mère
|
24,48
|
|
3,40
|
-Vaccination
|
26,28
|
|
3,78
|
-Eau de boisson
|
23,64
|
5
|
0,82 1
|
-Mode d?allaitement
|
18,92
|
|
-1,12
|
Caractéristiques démographiques de
l'enfant
|
25,38
|
|
2,72
|
-Rang de naissance
|
24,98
|
|
1,34 4
|
-Age au sevrage
|
22,70
|
4
|
1,18
|
Les résultats des contributions brutes montrent que la
culture occupe la première place dans la structure hiérarchique
des facteurs de risque de malnutrition des enfants en Guinée (27,22%).
Elle est suivie par le contexte représenté par les facteurs
environnementaux (26,48%). Viennent ensuite les facteurs économiques
(25,72%) puis les caractéristiques démographiques de l?enfant
(25,38%) et les comportements de la mgre en matiire de soins et d?alimentation
(24,48%). Toutefois, lorsqu?on met les variables intermédiaires ensemble
(comportements de la mqre et caractéristiques de
l?enfant), l?on se rend compte que la contribution de ce groupe (28,26)
dépasse celle de la culture. De ce fait, les variables
intermédiaires deviennent les déterminants cruciaux de la
malnutrition des enfants. Les deuxième et troisième places dans
ce nouveau classement reviennent ainsi aux facteurs socioculturels et aux
facteurs environnementaux respectivement. Etant donné qu?aucun facteur
économique n?influe sur le risque de malnutrition des enfants, nous
présumons que l?ensemble de ce groupe n?influence donc pas ce
phénomgne, en attendant les résultats de l?analyse globale
(section V-6).
Lorsqu?on s?intéresse aux sous-groupes des groupes de
facteurs, les trois premières places reviennent successivement à
l?ethnie (27,20%), à la région naturelle (26,46%) et à la
vaccination (26,28%), en ne considérant que les contributions
individuelles des variables (au brut) supérieures à 25%. Ces
variables peuvent être considérées comme les
déterminants cruciaux de la malnutrition chez les enfants en
Guinée.
S?agissant des résultats des contributions nettes on
constate une permutation de rang entre les facteurs culturels et les
comportements de la mère. Ce qui laisse présager que ces derniers
médiatisent l?influence des facteurs culturels sur la malnutrition que
nous allons vérifier à la section V-6. Dans la structure
hiérarchique des facteurs de risques de malnutrition ; les comportements
de la mère (3,40%) et les facteurs environnementaux (2,84%) se classent
aux premiers rangs. Ce qui réconforte les résultats des
contributions brutes étant donnés que la vaccination et le mode
d?allaitement sont fortement influencés par la culture de la mère
notamment le groupe ethnique.
A l?intérieur des sous-groupes des groupes de facteurs
de risque de malnutrition, les variables qui se rév~lent
déterminants à l?explication de la malnutrition des enfants sont
les suivantes : la vaccination (3,78%), la région naturelle (2,82%) et
le rang de naissance (1,34%).
Ces deux résultats (contributions brutes et
nettes) n?ont nullement de contradiction entre elles, les résultats
de des unes confirment ceux des autres. Par ailleurs, les variables se classent
par même ordre d?importance dans chaque résultat. Evaluons
à présent la contribution de chaque groupe de facteurs
explicatifs au pouvoir prédictif du modèle global de
régression.
V-6. Recherche des déterminants de la
malnutrition des enfants
En mettant ensemble les groupes de facteurs on pourrait
observer des changements au niveau de la significativité de
chaque variable ou bien au niveau des risques relatifs qu?elles
présentent. En effet, ces interactions entre les différentes
variables pourraient confirmer ou infirmer nos hypothèses en
précisant les facteurs les plus déterminants. Les
résultats de la régression logistique appliquée à
cet effet sont consignés dans le tableau 16. En effet, il en ressort que
l?avant dernier mod~le contient un peu moins du tiers (30,36%) des informations
initiales. Il indique également que les facteurs environnementaux
contribuent moins (1,06%) à l?acquisition de ce pouvoir
prédiction.
Tableau 15 : Mécanisme d'action de la
malnutrition des enfants de moins de cinq ans.
VARIABLES
|
Odds ratio « rapport de côtes »
|
Modèle1
|
Modèle2
|
Modèle3
|
Modèle4
|
Groupe ethnique
|
|
|
|
|
-Soussou
|
0,86 ns
|
0,79 ns
|
0,88 ns
|
0,78 ns
|
-Peulh
|
1,48**
|
1,35 ns
|
1,44*
|
1,25 ns
|
-Malinké
|
r
|
r
|
r
|
r
|
-Forestière
|
0,72 ns
|
0,81 ns
|
0,63 ns
|
0,77 ns
|
Religion
|
|
|
|
|
-Islam
|
r
|
r
|
r
|
r
|
-Christianisme
|
1,02 ns
|
1,07 ns
|
1,59 ns
|
1,34 ns
|
-Animisme
|
0,84 ns
|
0,89 ns
|
1,25 ns
|
1,26 ns
|
Région
|
|
|
|
|
- Basse Guinée
|
|
1,24 ns
|
1,28 ns
|
1,77*
|
- Moyenne Guinée
|
|
1,30 ns
|
1,27 ns
|
1,49 ns
|
- Haute Guinée
|
|
1,35 ns
|
1,50*
|
1,85**
|
- Guinée Forestière
|
|
r
|
r
|
r
|
- Conakry
|
|
1,62 ns
|
1,60 ns
|
2,01*
|
Milieu de résidence
|
|
|
|
|
- Urbain
|
|
0,87 ns
|
1,18 ns
|
1,12 ns
|
- Rural
|
|
r
|
r
|
r
|
Niveau de vie
|
|
|
|
|
- Bas
|
|
|
r
|
r
|
- Moyen
|
|
|
0,85 ns
|
0,96 ns
|
- Elevé
|
|
|
0,85 ns
|
0,95 ns
|
Niveau d'instruction
|
|
|
|
|
-Aucun
|
|
|
r
|
r
|
-Primaire
|
|
|
1,00 ns
|
1,06 ns
|
-Secondaire ou plus
|
|
|
0,73 ns
|
0,77 ns
|
Secteur d'occupation
|
|
|
|
|
-Sans occupation
|
|
|
0,77 ns
|
0,91 ns
|
-Moderne
|
|
|
0,84 ns
|
0,96 ns
|
-Traditionnel
|
|
|
r
|
r
|
Vaccination
|
|
|
|
|
- Non
|
|
|
|
1,53**
|
- Oui
|
|
|
|
r
|
Eau de boisson
|
|
|
|
|
- Potable
|
|
|
|
0,79 ns
|
- Non potable
|
|
|
|
r
|
Mode d'allaitement
|
|
|
|
|
-Allaitement au sein
|
|
|
|
r
|
-Biberon
|
|
|
|
1,89**
|
-Solide/semi-solide
|
|
|
|
2,18***
|
Rang de naissance
|
|
|
|
|
-1er
|
|
|
|
r
|
- de 2 à 3ème
|
|
|
|
1,16 ns
|
- de 4 à 5ème
|
|
|
|
1,59**
|
- de 6ème au plus
|
|
|
|
1,53*
|
Age au sevrage
|
|
|
|
|
- Avant six mois
|
|
|
|
3,15**
|
- Après six mois
|
|
|
|
r
|
Khi2
|
59,35***
|
62,99***
|
67,80***
|
86,68***
|
PPR (%)
|
27,22
|
28,28
|
30,36
|
36,18
|
ÄPPR(%)
|
|
1,06
|
2,08
|
5,82
|
(*) prob =0,10; (**) prob =0,05; (***) prob =0,01; (ns) non
significatif ; r désigne la modalité de
référence.
Les résultats de l?analyse montrent que l?introduction
des facteurs environnementaux dans le modqle de régression (Mod:le 2),
d?une part, annule l?effet de l?ethnie de la mqre sur le risque de malnutrition
chez l?enfant et, d?autre part, n?améliore pas le pouvoir
prédictif du modèle. En effet, aucune des composantes de ce
groupe de facteurs n?agit significativement sur le phénomqne
étudié et ces facteurs ne contribuent que de 1% à
l?amélioration du pouvoir prédictif du mod~le. L?effet de
l?ethnie n?est que timidement réhabilité par la présence
des facteurs économiques (mod:le 3), dont l?impact suscite
également l?influence (du reste faible et tr~s limitée) de la
région naturelle. Par contre, l?influence des facteurs
économiques reste nulle, en dépit de leur contribution au pouvoir
prédictif du modèle de régression qui représente le
double de celle des facteurs environnementaux. On peut ainsi dire qu?en
l?absence des variables intermédiaires, l?ethnie de la mqre et, dans une
moindre mesure, la région naturelle sont les facteurs qui influencent la
malnutrition des enfants. Le contrôle de l?effet conjugué de
l?ensemble des variables indépendantes par celui des variables
intermédiaires (mod~le 4) entraîne l?annulation de l?effet du
groupe ethnique mais amplifie par contre celui de la région naturelle.
On en retient que le risque de malnutrition chez les enfants est plus
élevé en basse Guinée, en haute Guinée et Conakry
(respectivement 77%, 85% et 2 fois supérieur) qu?en Guinée
forestière. En confrontant ce résultat avec celui relatif au
classement des facteurs de risque, on se rend compte qu?en définitive,
la région naturelle, la vaccination de l?enfant, le mode d?allaitement
de l?enfant, le rang de naissance de l?enfant et l?~ge au sevrage de l?enfant
influencent beaucoup plus la malnutrition des enfants en Guinée.
Tableau 16 : Récapitulatif des déterminants
de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans en
Guinée
Variable étudiée
|
Déterminants cruciaux
|
Malnutrition des enfants
|
Région naturelle
|
Vaccination de l?enfant
|
Rang de naissance de l?enfant
|
Age au sevrage de l?enfant
|
Mode d?allaitement de l?enfant
|
Conclusion partielle
Dans l?ensemble, la plupart des relations observées au
chapitre précédent viennent d?être confirmées par
les résultats de l?analyse explicative. Ainsi, les effets des variables
explicatives sur la malnutrition sont en partie médiatisés par
les comportements de la mère et les caractéristiques
démographiques de l?enfant.
L?analyse des résultats nous a permis de classer les
facteurs culturels et environnementaux aux premiers rangs dans l?explication de
la malnutrition des enfants parmi les trois groupes de facteurs retenus dans
cette étude. Dans le premier groupe de facteurs, l?ethnie revêt
une importance capitale dans la variation de la malnutrition des enfants ; mais
son influence est médiatisée par le mode d?allaitement, le rang
de naissance de l?enfant et l?~ge au sevrage de l?enfant. Dqs lors, ces
différentes variables deviennent des déterminants cruciaux de la
malnutrition des enfants. Dans le deuxième groupe de facteurs, la
région naturelle est un facteur de différenciation de la
malnutrition des enfants. L?effet de cette variable se renforce en
présence des variables intermédiaires. Ainsi, s?ajoutent
également la région naturelle et le statut vaccinal de l?enfant
sur la liste des déterminants cruciaux de la malnutrition des enfants en
Guinée. Les facteurs socio-économiques n?influencent pas la
malnutrition des enfants.
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
L?étude que nous avons menée avait pour objectif
général de contribuer à l?amélioration des
connaissances sur les facteurs explicatifs de la malnutrition des enfants en
Guinée. Pour cela, nous avons assigné à l?étude les
objectifs spécifiques suivants: (1) dégager les
différences de l?état nutritionnel des enfants, (2)
caractériser les enfants par rapport à leur état
nutritionnel, (3) identifier et hiérarchiser les facteurs susceptibles
d?expliquer la malnutrition des enfants découlant des différences
observées, (4) déterminer le rôle des comportements des
mères en mati4re de soins et d?alimentation dans le schéma
explicatif de l?état nutritionnel des enfants.
Pour atteindre ces objectifs, nous avons utilisé les
données de l?Enquête Démographique et de Santé de
Guinée de 1999. L?évaluation de la qualité des
données nous a permis de relever quelques insuffisances relatives
à la déclaration de l?~ge de la mqre, ainsi que celui de
l?enfant. Cette carence méthodologique a été
comblée par le regroupement des ~ges des mqres en groupes d?~ge
quinquennaux. Aussi avons-nous construit un standard à partir de ces
données, car nous avons jugé que la référence
internationale couramment utilisée pour l?évaluation de
l?état nutritionnel des enfants semble être élevée
pour les enfants guinéens.
Pour tester notre cadre théorique de
référence, nous avons eu recours à deux méthodes
d?analyse : dans un premier temps, nous avons effectué une analyse
descriptive, suivie d?une analyse explicative.
L?analyse descriptive des données
anthropométriques des enfants de moins de 5 ans de l?EDSG-1999 montre
qu?il existe en Guinée de réels probl~mes nutritionnels. En
effet, la malnutrition est distribuée de façon
hétérogène à travers le pays, touchant
particulièrement la Moyenne Guinée et la Haute Guinée. Ces
taux sont largement supérieurs au seuil du 10% fixé par
l?Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au dessus duquel les enfants
sont considérés comme «gravement touchés » par
la malnutrition aiguë. L?analyse explicative a permis d?identifier un
certain nombre de facteurs de risque de malnutrition des enfants, d?où
la vérification de nos hypothèses de travail. Par ailleurs, les
facteurs culturels et environnementaux se placent aux premiers rangs dans la
structure hiérarchique des déterminants de la malnutrition des
enfants en Guinée. Ainsi, parmi les facteurs culturels, l?appartenance
ethnie revêt une importance capitale dans la variation de la malnutrition
des
enfants ; mais son influence est médiatisée par
le mode d?allaitement, le rang de naissance de l?enfant et l?~ge au sevrage de
l?enfant. Dqs lors, ces différentes variables deviennent des
déterminants cruciaux de la malnutrition des enfants. S?agissant des
facteurs environnementaux, la région naturelle est un facteur important
de différenciation de la malnutrition des enfants. Son effet est
particulièrement renforcé par celui du statut vaccinal des
enfants, avec lequel cette variable s?ajoute aux déterminants
cités ci-dessus. Les facteurs socioéconomiques n?influencent pas
la malnutrition des enfants. En particulier, les résultats mettent en
évidence l?importance du rôle que doit jouer la m~re pour
l?amélioration de l?état nutritionnel de l?enfant.
Des résultats semblables ont été obtenus
dans d?autres travaux de recherche en Afrique (FAO, 1999 ; OMS, 2003 ;~). Par
ailleurs, ces résultats paraissent évidents pour un
spécialiste de santé, mais ils demeurent essentiels pour un
planificateur en vue du renforcement des stratégies mises en oeuvre pour
lutter contre la mortalité infantile due à la malnutrition en
Guinée. Eu égard à ces résultats, nous tenons
à adresser à l?intention des pouvoirs publics guinéens
quelques suggestions susceptibles de réduire substantiellement la
malnutrition infantile:
Toute intervention visant à améliorer l?état
nutritionnel des enfants de moins de cinq ans doit cibler en priorité la
Moyenne Guinée puis la Haute Guinée.
Initier un programme de sensibilisation pour encourager les
mères à vacciner leurs enfants contre les maladies infantiles.
2s. Promouvoir l?enseignement des soins de santé et
nutritionnels aux mqres à travers les médias et les campagnes de
Communication pour le Changement de Comportement (CCC) qui incluent
également la promotion de l?importance du lait maternel pendant les six
premiers mois de la vie de d?un enfant.
Les résultats de cette étude ouvrent d?autres
pistes de recherches auxquelles les chercheurs sont invités à
s?investir. Etant donné que les facteurs culturels ont une part assez
importante dans l?explication de la malnutrition des enfants de moins de cinq
ans en Guinée, il serait intéressant d?étudier en
profondeur la relation entre le statut de la mqre et la malnutrition des
enfants, en y associant une enquête qualitative pour mieux définir
les moyens d?action à mener en vue d?une maîtrise de ce
phénomène.
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www.un.org/new/fe-presse/docs
ANNEXE
Caractérisation des enfants selon leur état
nutritionnel en Guinée
1
******************************************
* *
* B I B L I O T H E Q U E A D D A D *
* *
* MICRO (VERSION 89.1) *
* *
* 17/09/89 *
* 05-10-05 19:32:58 *
******************************************
A D D A D - 89 -
ANALYSE DES CORRESPONDANCES (ANCORR) D'APRES : YAGOLNITZER ET
TABET
INS. 1 - TITRE :
TITRE ESSAI ANCORR SUR COUL35 (89);
INS. 2 - PARAM (PARAMETRES GENERAUX) : NI, NJ, NF, NI2, NJ2,
LECIJ, STFI, STFJ PARAM NI=2939 NI2=0 NJ=40 NJ2=0 NF=2 LECIJ=1 STFI=0
STFJ=1;
INS. 3 - OPTIONS : IOUT, IMPVP, IMPFI, IMPFJ, NGR
OPTIONS IOUT=0 IMPVP=1 IMPFI=0 IMPFJ=1 NGR=1;
INS. 5 - GRAPHE (NGR DEMANDES DE GRAPHIQUES) : X, Y, GI, GJ,
NCHAR, OPT, NPAGE,
CADRE
GRAPHE X=1 Y=2 GI=0 GJ=1;
INS. 6 - LISTE (LECTURE DU TABLEAU DES DONNEES - A, F) :
LISTE IDEN (1,3) RES1L(5,1) RES2(7,1)
ETN1(9,1) ETN2(11,1) ETN3(13,1) ETN4(15,1) REG1(17,1)
REG2(19,1) NIV1(31,1) NIM1(43,1)
|
REG3(21,1) REG4(23,1)
NIV2(33,1) NIV3(35,1)
|
REG5(25,1) AGE1(37,1)
|
BON(27,1) AGE2(39,1)
|
MAUV(29,1) AGE3(41,1)
|
NIM2(45,1) NIM3(47,1)
REL1(49,1) REL2(51,1) REL3(53,1) ACT1(55,1) ACT2(57,1)
ACT3(59,1)
SEX1(61,1) SEX2(63,1) RAN1(65,1) RAN2(67,1) RAN3(69,1)
RAN4(71,1)
AGM1(73,1) AGM2(75,1) AGM3(77,1) AGM4(79,1/) AGM5(1,1)
AGM6(3,1);
LES POIDS DES LIGNES ET DES COLONNES SONT MULTIPLIES PAR 10 **
-2
NOMJ(J)! RES1 RES2 ETN1 ETN2 ETN3 ETN4 REG1 REG2 REG3 REG4
REG5
PJ(J) ! 9 20 7 8 9 5 7 4 5 9 5 351 LES POIDS DES LIGNES ET DES
COLONNES SONT MULTIPLIES PAR 10 ** -2
NOMJ(J)! BON MAUV NIV1 NIV2 NIV3 AGE1 AGE2 AGE3 NIM1 NIM2 NIM3
PJ(J) ! 26 3 11 8 8 3 20 7 24 3 2 351 LES POIDS DES LIGNES ET
DES COLONNES SONT MULTIPLIES PAR 10 ** -2
NOMJ(J)! REL1 REL2 REL3 ACT1 ACT2 ACT3 SEX1 SEX2 RAN1 RAN2
RAN3
PJ(J) ! 25 3 2 5 9 15 15 14 6 9 7 351
LES POIDS DES LIGNES ET DES COLONNES SONT MULTIPLIES PAR NOMJ(J)!
RAN4 AGM1 AGM2 AGM3 AGM4 AGM5 AGM6
|
10
|
** -2
|
|
PJ(J) ! 7 5 4
|
6 6 4 4 351
|
|
|
|
1
|
|
|
|
|
TABLEAU DES VALEURS PROPRES
|
ET DES VECTEURS PROPRES
|
|
|
|
NUMERO ! VAL PROPRE 1 ! VAL
|
PROPRE 2 ! VAL PROPRE 3
|
|
|
|
! 1.00000 !
|
.28169 ! .20023
|
|
|
|
OBJET 1! -.16289 !
|
.36268 ! -.17307 !
|
|
|
|
OBJET 2! -.23923 !
|
-.24642 ! .11722 !
|
|
|
|
OBJET 3! -.13726 !
|
.15682 ! .07248 !
|
|
|
|
OBJET 4! -.15546 !
|
.04058 ! .23540 !
|
|
|
|
OBJET 5! -.15989 !
|
.00752 ! .05951 !
|
|
|
|
OBJET 6! -.11842 !
|
-.24917 ! -.46177 !
|
|
|
|
OBJET 7! -.13694 !
|
.01524 ! .18840 !
|
|
|
|
OBJET 8! -.10993 !
|
-.06618 ! .24884 !
|
|
|
|
OBJET 9! -.12197 !
|
-.05178 ! .17856 !
|
|
|
|
OBJET 10! -.15610 !
|
-.20648 ! -.38568 !
|
|
|
|
OBJET 11! -.11696 !
|
.37503 ! -.12719 !
|
|
|
|
OBJET 12! -.27368 !
|
-.00134 ! -.02572 !
|
|
|
|
OBJET 13! -.09415 !
|
.00526 ! .07317 !
|
|
|
|
OBJET 14! -.18018 !
|
-.23198 ! .13336 !
|
|
|
|
OBJET 15! -.15510 !
|
-.09660 ! -.03070 !
|
|
|
|
OBJET 16! -.15537 !
|
.36424 ! -.13022 !
|
|
|
|
OBJET 17! -.09262 !
|
.01119 ! -.07221 !
|
|
|
|
OBJET 18! -.23623 !
|
.01970 ! -.00310 !
|
|
|
|
OBJET 19! -.13922 !
|
-.03996 ! .05223 !
|
|
|
|
OBJET 20! -.26187 !
|
-.11767 ! .08831 !
|
|
|
|
OBJET 21! -.09169 !
|
.14242 ! -.15742 !
|
|
|
|
OBJET 22! -.08236 !
|
.21713 ! -.10732 !
|
|
|
|
OBJET 23! -.26479 !
|
.10851 ! .20293 !
|
|
|
|
OBJET 24! -.09013 !
|
-.15160 ! -.37461 !
|
|
|
|
OBJET 25! -.07320 !
|
-.20349 ! -.27426 !
|
|
|
|
OBJET 26! -.12186 !
|
.11640 ! -.01217 !
|
|
|
|
OBJET 27! -.16228 !
|
.26415 ! -.07394 !
|
|
|
|
OBJET 28! -.20455 !
|
-.28156 ! .07023 !
|
|
|
|
OBJET 29! -.20964 !
|
.00462 ! .00897 !
|
|
|
|
OBJET 30! -.19954 !
|
-.00421 ! -.01016 !
|
|
|
|
OBJET 31! -.12690 !
|
.04780 ! -.11014 !
|
|
|
|
OBJET 32! -.16140 !
|
.03574 ! -.02353 !
|
|
|
|
OBJET 33! -.14404 !
|
-.01342 ! .04617 !
|
|
|
|
OBJET 34! -.14444 !
|
-.06767 ! .07599 !
|
|
|
|
OBJET 35! -.11806 !
|
-.04187 ! .04455 !
|
|
|
|
OBJET 36! -.10311 !
|
.00070 ! -.01373 !
|
|
|
|
OBJET 37! -.13527 !
|
.01997 ! .00189 !
|
|
|
|
OBJET 38! -.12667 !
|
.00825 ! -.01878 !
|
|
|
|
OBJET 39! -.11312 !
|
.01420 ! .00058 !
|
|
|
|
OBJET 40! -.10980 !
|
-.00322 ! -.01761 !
|
|
|
|
1
|
|
|
|
|
LES VALEURS PROPRES
|
VAL(1)= 1.00000
|
|
|
|
!NUM ! VAL PROPRE ! POURC.!
|
CUMUL !VARIAT.!*! HISTOGRAMME
|
DES
|
VALEURS
|
PROPRES
|
2
|
!
|
.28169
|
!
|
11.979!
|
11.979!*******!*!***************!***************!
|
3
|
!
|
.20023
|
!
|
8.515!
|
20.494!
|
3.464!*!***************!******
|
4
|
!
|
.15073
|
!
|
6.410!
|
26.904!
|
2.105!*!***************!*
|
5
|
!
|
.13328
|
!
|
5.668!
|
32.572!
|
.742!*!**************
|
6
|
!
|
.13203
|
!
|
5.615!
|
38.186!
|
.053!*!**************
|
7
|
!
|
.11918
|
!
|
5.068!
|
43.255!
|
.546!*!*************
|
8
|
!
|
.10166
|
!
|
4.323!
|
47.578!
|
.745!*!***********
|
9
|
!
|
.09047
|
!
|
3.847!
|
51.425!
|
.476!*!**********
|
10
|
!
|
.08907
|
!
|
3.788!
|
55.213!
|
.060!*!*********
|
11
|
!
|
.08701
|
!
|
3.700!
|
58.913!
|
.087!*!*********
|
! 12
|
!
|
.08569
|
!
|
3.644! 62.557!
|
.056!*!*********
|
! 13
|
!
|
.08310
|
!
|
3.534! 66.091!
|
.110!*!*********
|
! 14
|
!
|
.08299
|
!
|
3.529! 69.620!
|
.005!*!*********
|
! 15
|
!
|
.08205
|
!
|
3.489! 73.109!
|
.040!*!*********
|
! 16
|
!
|
.07994
|
!
|
3.400! 76.509!
|
.090!*!*********
|
! 17
|
!
|
.07783
|
!
|
3.310! 79.818!
|
.090!*!********
|
! 18
|
!
|
.07464
|
!
|
3.174! 82.992!
|
.136!*!********
|
! 19
|
!
|
.06401
|
!
|
2.722! 85.714!
|
.452!*!*******
|
! 20
|
!
|
.05817
|
!
|
2.474! 88.188!
|
.248!*!******
|
! 21
|
!
|
.04856
|
!
|
2.065! 90.253!
|
.409!*!*****
|
! 22
|
!
|
.04684
|
!
|
1.992! 92.245!
|
.073!*!*****
|
! 23
|
!
|
.04439
|
!
|
1.888! 94.133!
|
.104!*!*****
|
! 24
|
!
|
.03676
|
!
|
1.563! 95.696!
|
.325!*!****
|
! 25
|
!
|
.02821
|
!
|
1.199! 96.895!
|
.364!*!***
|
! 26
|
!
|
.02517
|
!
|
1.070! 97.966!
|
.129!*!***
|
! 27
|
!
|
.02072
|
!
|
.881! 98.847!
|
.189!*!**
|
! 28
|
!
|
.01591
|
!
|
.677! 99.523!
|
.204!*!**
|
! 29
|
!
|
.00615
|
!
|
.262! 99.785!
|
.415!*!*
|
! 30
|
!
|
.00307
|
!
|
.131! 99.916!
|
.131!*!
|
! 31
|
!
|
.00112
|
!
|
.047! 99.963!
|
.083!*!
|
! 32
|
!
|
.00070
|
!
|
.030! 99.993!
|
.018!*!
|
! 33
|
!
|
.00017
|
!
|
.007!100.000!
|
.023!*!
|
! 34
|
!
|
.00000
|
!
|
.000!100.000!
|
.007!*!
|
! 35
|
!
|
.00000
|
!
|
.000!100.000!
|
.000!*!
|
! 36
|
!
|
.00000
|
!
|
.000!100.000!
|
.000!*!
|
! 37
|
!
|
.00000
|
!
|
.000!100.000!
|
.000!*!
|
! 38
|
!
|
.00000
|
!
|
.000!100.000!
|
.000!*!
|
! 39
|
!
|
.00000
|
!
|
.000!100.000!
|
.000!*!
|
! 40
|
!
|
.00000
|
!
|
.000!100.000!
|
.000!*!
|
1
! J1 ! QLT POID INR! 1#F COR CTR! 2#F COR CTR!
1!RES1!
|
750
|
27
|
24!
|
1182
|
646
|
132!
|
-475
|
105
|
30!
|
2!RES2!
|
749
|
57
|
11!
|
-547
|
645
|
61!
|
219
|
104
|
14!
|
3!ETN1!
|
123
|
19
|
28!
|
606
|
107
|
25!
|
236
|
16
|
5!
|
4!ETN2!
|
194
|
24
|
25!
|
139
|
8
|
2!
|
678
|
186
|
55!
|
5!ETN3!
|
13
|
26
|
25!
|
25
|
0
|
0!
|
167
|
12
|
4!
|
6!ETN4!
|
864
|
14
|
30!-1117
|
251
|
62!-1745
|
613
|
213!
|
7!REG1!
|
110
|
19
|
28!
|
59
|
1
|
0!
|
616
|
109
|
35!
|
8!REG2!
|
190
|
12
|
30!
|
-320
|
17
|
4!
|
1013
|
173
|
62!
|
9!REG3!
|
104
|
15
|
29!
|
-225
|
11
|
3!
|
655
|
93
|
32!
|
10!REG4!
|
702
|
24
|
25!
|
-702
|
202
|
43!-1106
|
501
|
149!
|
11!REG5!
|
610
|
14
|
30!
|
1702
|
564
|
141!
|
-487
|
46
|
16!
|
12!BON !
|
15
|
75
|
4!
|
-3
|
0
|
0!
|
-42
|
15
|
1!
|
13!MAUV!
|
14
|
9
|
32!
|
30
|
0
|
0!
|
348
|
14
|
5!
|
14!NIV1!
|
367
|
32
|
22!
|
-683
|
297
|
54!
|
331
|
70
|
18!
|
15!NIV2!
|
47
|
24
|
25!
|
-331
|
44
|
9!
|
-89
|
3
|
1!
|
16!NIV3!
|
685
|
24
|
25!
|
1244
|
628
|
133!
|
-375
|
57
|
17!
|
17!AGE1!
|
14
|
9
|
32!
|
64
|
0
|
0!
|
-349
|
14
|
5!
|
18!AGE2!
|
4
|
56
|
12!
|
44
|
4
|
0!
|
-6
|
0
|
0!
|
19!AGE3!
|
15
|
19
|
27!
|
-152
|
7
|
2!
|
168
|
8
|
3!
|
20!NIM1!
|
360
|
69
|
6!
|
-238
|
257
|
14!
|
151
|
103
|
8!
|
21!NIM2!
|
141
|
8
|
32!
|
824
|
76
|
20!
|
-768
|
66
|
25!
|
22!NIM3!
|
201
|
7
|
33!
|
1399
|
171
|
47!
|
-583
|
30
|
12!
|
23!REL1!
|
847
|
70
|
6!
|
218
|
243
|
12!
|
343
|
604
|
41!
|
24!REL2!
|
456
|
8
|
32!
|
-893
|
85
|
23!-1860
|
370
|
140!
|
25!REL3!
|
341
|
5
|
33!-1475
|
149
|
41!-1677
|
192
|
75!
|
26!ACT1!
|
56
|
15
|
29!
|
507
|
55
|
14!
|
-45
|
0
|
0!
|
27!ACT2!
|
361
|
26
|
24!
|
864
|
342
|
70!
|
-204
|
19
|
5!
|
28!ACT3!
|
557
|
42
|
18!
|
-731
|
533
|
79!
|
154
|
24
|
5!
|
29!SEX1!
|
1
|
44
|
17!
|
12
|
0
|
0!
|
19
|
0
|
0!
|
30!SEX2!
|
1
|
40
|
19!
|
-11
|
0
|
0!
|
-23
|
0
|
0!
|
31!RAN1!
|
45
|
16
|
29!
|
200
|
10
|
2!
|
-388
|
36
|
12!
|
32!RAN2!
|
8
|
26
|
25!
|
118
|
6
|
1!
|
-65
|
2
|
1!
|
33!RAN3!
|
8
|
21
|
27!
|
-49
|
1
|
0!
|
143
|
7
|
2!
|
|
34!RAN4!
|
39
|
21
|
27!
|
-249
|
20
|
5!
|
235
|
18
|
6!
|
35!AGM1!
|
13
|
14
|
30!
|
-188
|
7
|
2!
|
169
|
6
|
2!
|
36!AGM2!
|
1
|
11
|
31!
|
4
|
0
|
0!
|
-60
|
1
|
0!
|
37!AGM3!
|
2 18 28! 78 2 0! 6 0 0!
|
|
|
38!AGM4!
|
1 16 29! 35 0 0! -66 1 0!
|
|
|
39!AGM5!
|
1 13 30! 67 1 0! 2 0 0!
|
|
|
40!AGM6!
|
1 12 31! -16 0 0! -72 1 0!
|
|
|
! !
|
1000! 1000! 1000!
|
|
|
1AXE HORIZONTAL (1) --AXE VERTICAL (2) --TITRE:ESSAI ANCORR
|
SUR COUL35 (89)
|
|
NOMBRE DE POINTS : 40
|
|
|
==ECHELLE :
|
4 CARACTERE(S) = .177 1 LIGNE = .074
|
|
|
+
|
REG2----+
|
+ 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
REG3! ETN2
|
! 0
|
01
|
!
|
REG1
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
NIV1 MAUVREL1
|
! 0
|
01
|
!
|
RES2RAN4 ! ETN1
|
! 0
|
01
|
!
|
ACT3 AGE3ETN3
|
! 3
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
+
|
AGE2
|
+ 3
|
01
|
!
|
NIV2 BON RAN2 ACT1
|
! 4
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
! ACT2
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
AGE1
|
NIV3 ! 0
|
01
|
!
|
! RAN1
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
RES1 REG5! 0
|
01
|
!
|
!
|
NIM3 ! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
! NIM2
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
REG4 !
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
REL3
|
!
|
! 0
|
01
|
! ETN4
|
!
|
! 0
|
01
|
!
|
!
|
! 0
|
01
|
! REL2 !
|
! 0
|
01
|
+ +
|
+ 0
|
01
|
NOMBRE DE POINTS SUPERPOSES : 10
|
|
|
NIM1(AGE3) RAN3(ETN3) AGM1(AGE3) SEX1(AGE2) AGM3(AGE2) AGM5(AGE2)
SEX2(BON ) AGM2(BON ) AGM4(BON ) AGM6(BON )
1FIN NORMALE DU PROGRAMME ANCORR
PLACE MEMOIRE DEMANDEE : 10000
PLACE MEMOIRE UTILISEE : 1840
Population de Référence Internationale OMS/CDC/NCHS
Distribution Normale
|