I.1.3.2. L'Appréciation des performances
financières
La première tâche des analystes financiers
consiste dans la mesure précise des résultats obtenus dans le
passé ou le présent et dans l'anticipation des tendances
d'évolution susceptibles de les affecter dans le futur.
De cette mesure découle une appréciation qui
porte donc sur les niveaux, l'évolution et l'instabilité (ou la
volatilité) éventuelle de ces résultats.
Mais une fois ces résultats mesurés, ils doivent
être comparés à des grandeurs de référence
traduisant soit le niveau des opérations de l'entreprise, soit le
montant des moyens engagés pour obtenir ces résultats. C'est
seulement dans de telles comparaisons que l'efficacité de l'entreprise
peut être évaluée, ou appréciée alors son
aptitude à mener des activités suffisamment
rémunératrices pour compenser le coût des ressources
qu'elle utilise et son aptitude à valoriser les moyens réels et
financiers qui lui sont confiés.
Enfin, le jugement relatif à l'efficacité doit
prendre en compte l'influence déterminante exercée par certaines
caractéristiques de l'activité : la structure des coûts et
les conditions techno-économiques de la production, la structure du
financement, ainsi que ces contraintes stratégiques, commerciales ou
sociales qui présent sur l'entreprise.
15
I.1.3.3. L'Appréciation des autres
caractéristiques financières majeures
Si l'étude des performances et l'analyse des
équilibres constituent des thèmes fondamentaux du diagnostic
financier, ce dernier s'attache également à la mise en
évidence d'autres caractéristiques, l'autonome (ou
l'indépendance), la flexibilité et, plus
généralement, l'ensemble des traits stratégico-financiers
significatifs sollicitent l'attention particulière de l'Analyste.
I.1.3.3.1. L'Autonomie financière
L'autonomie financière constitue un objectif important
pour de nombreux dirigeants. Lorsque ceux-ci sont les propriétaires,
voire les fondateurs de l'entreprise, la recherche de l'indépendance
traduit une volonté de contrôle dont les ressorts psychologiques
mais aussi patrimoniaux paraissent évidents.
Mais, même lorsque les dirigeants sont de simples
salariés ne déterminent pas de part significative dans le
capital, la recherche de `autonomie traduit le souhait de maîtriser les
enjeux stratégiques et opérationnels majeurs qui
déterminent l'évolution de l'entreprise.
En termes financières, autonomie s'apprécie
d'abord par l'étude du capital, de sa structure et des liaisons de
contrôle qu'elle peut traduire. Aussi l'existence d'un actionnaire ou
d'un groupe d'actionnaires majoritaires, la mise en évidence des
alliances nouées entre actionnaires minoritaires,... permettent de
déceler les influences, éventuellement
prépondérantes, qui s'exercent sur l'entreprise.
Mais l'autonomie ou la dépendance peuvent
également se décider par d'autres mécanismes que ceux des
liaisons financières.
L'intégration dans le cadre d'accords techniques
contraignants, des accords commerciaux qui entravent l'action de l'entreprise,
peuvent par exemple borner l'autonomie réelle d'une entreprise,
supposée jouir d'une totale indépendance en termes juridiques.
Par ailleurs, l'autonomie financière peut être
appréciée grâce à l'analyse de la structure du
financement. L'éventuelle dépendance de l'entreprise à
l'égard de l'endettement constitue l'élément essentiel
à explorer. La répartition des ressources de financement et des
éléments du passif entre fonds propres et dettes d'origines
diverses, constitue donc une des caractéristiques qui traduisent le
mieux l'autonomie financière de l'entreprise.
16
I.1.3.3.2. La Flexibilité
financière
Comme cela a déjà été
souligné, la flexibilité de l'entreprise traduit sa
capacité d'adaptation face à des transformations inopinées
de son environnement et de son cadre d'activités. Les aptitudes qu'elle
requiert relèvent de toutes les dimensions de l'activité. Ainsi,
la recherche de la flexibilité met en cause la gestion et les ressources
stratégiques pour toutes les démarches qui pourraient concerner
l'orientation globale des activités ou l'architecture organisationnelle
de l'entreprise.
Elle met également en cause la gestion commerciale
lorsqu'elle sollicite des réorientations concernant l'offre de produits,
la politique de prix, les rapports avec la distribution ou la communication de
l'entreprise. La flexibilité affecte la gestion des ressources humaines
lorsqu'il s'agit de procéder aux effectifs et qualifications de
personnel ou à la politique de rémunération.
Enfin, la flexibilité concerne la gestion
financière dans trois de ses aspects au moins.
En premier lieu, la flexibilité financière
s'apprécie par rapport à la capacité que l'entreprise
manifeste en matière de mobilisation rapide de liquidités. Ainsi
la détention d'un trésor de guerre constitué par une
enveloppe de liquidités disponibles immédiatement à terme,
permet de réagir sans retard à une opportunité
d'investissement, à une opportunité commerciale, ou à une
opportunité stratégique. De même, elle peut permettre de
faire face à une démarche nouvelle. Sous cet angle, les
capacités d'adaptation de l'entreprise peuvent aussi bien être
assurées par des liquidités déjà disponibles que
par la détention d'actifs cessibles sans délai ni perturbation
pour les activités majeures de l'entreprise.
En second lieu, la flexibilité financière
s'apprécie par rapport à la capacité de financement de
l'entreprise. La possibilité de recourir à des nouvelles
ressources propres ou de bénéficier de nouveaux crédits
permet en effet à l'entreprise de bénéficier, en cas de
besoin, d'une enveloppe additionnelle de fonds qui lui permettront de
réagir à des modifications imprévisibles de son cadre
d'activité.
En troisième lieu, la flexibilité
financière peut être également liée aux
possibilités dont l'entreprise dispose de jouer sur les besoins de
financement qu'elle supporte du fait de ses projets d'investissement en cours
ou prévus, mais aussi du fait de son activité courante. Ainsi,
une certaine divisibilité des investissements entrepris ou des
capacités productives installées peut non seulement permettre de
réduire les coûts fixes en cas de nécessité, mais
également de limiter la tension exercée sur les ressources et les
équilibres financiers. De même, la possibilité
d'échelonner dans le temps la réalisation de certaines
opérations (investissement, remboursement d'emprunts,...) donne à
l'entreprise des possibilités supplémentaires d'ajustement et,
par conséquent, de la flexibilité.
I.1.3.3.3. La Prise en compte des atouts et handicaps
stratégiques de l'entreprise
17
cette dernière est en fin de compte sensible à
toutes les indications relatives aux atouts et handicaps qui peuvent affecter
la compétitivité future de l'entreprise et, par voie de
conséquence, ses performances et son équilibre financier à
terme.
|