L'AMERIQUE LATINE ET LA MONDIALISATION
M. LABORIEUX Elie
Master1 SEG
2009/2010
Sous la Direction de M. VICTOR J B
UNIVERSITE DES ANTILLES ET
DE LA GUYANE
INSTITUT D'ENSEIGENMENT SUPERIEUR DE LA
GUYANE
Table des
Matières
Présentation
1
Table des Matières
2
Introduction
3
I L'Amérique latine dans à la
mondialisation.
4
1-1 L'Amérique latine et ses
principales relations commerciales
5
1-2 L'Amérique latine et certaines
caractéristiques politico-économiques
7
II Le développement économique
de l'Amérique latine sur la scène mondiale
9
2-1 LES BRIC
10
2-2 LA PRÉSENCE DES AUTRES MEMBRES
DU G20 EN L'AMÉRIQUE LATINE
11
CONCLUSION
13
BIBLIOGRAPHIES
14
REMERCIMENTS
15
Introduction
Vaste région géographique et aux diverses
populations, l'Amérique Latine avec ses 34 pays et une population de
plus de 500 millions d'habitants connaît une mutation sociale,
économique et politique importante.
Les populations aspirent à la démocratisation de
leurs Etats, à la stabilité de leurs institutions, à la
réforme du système judiciaire et à la lutte contre la
corruption. La rupture avec les chimères des révolutions et
l'atonie générale des systèmes se transforment par des
transmutations en forces régionales et en acteurs de la
globalisation.
Néanmoins, l'intégration régionale
constitue aussi un aspect positif dans le rapprochement entre les
différents pays et entraîne l'émergence de forces
régionales qui s'internationalisent tels comme le Brésil, le
Venezuela, le Chili, le Mexique ou l'Argentine.
Pour l'Amérique latine, 2010 est une année
cruciale. Certes, la région présente des signes de reprise au
lendemain de la crise économique mondiale. Mais beaucoup de pays
demeurent confrontés à des défis importants, dont la
pénurie d'investissement, la faible productivité, la
fragilité induite par l'instabilité du prix des matières
premières et le ralentissement des transferts privés par les
émigrés ne constituent que quelques exemples.
Depuis 2000, Pékin multiplie les accords
stratégiques et de libre-échange, notamment avec le Chili et le
Pérou. Le commerce entre l'Amérique latine et la Chine n'a
cessé depuis d'augmenter: +26% pour les exportations et +27% pour les
importations,
selon
les données de la Commission économique pour l'Amérique
latine (Cepal) des Nations unies. Un phénomène qui ne s'est
pas démenti pendant la crise internationale.
En 2009, alors même que les exportations
sud-américaines ont chuté dans toutes les régions du
monde, elles ont augmenté vers la Chine de 5%. En 2008, la Chine
était déjà le troisième partenaire
d'Amérique latine, avec 140 milliards de dollars d'échanges,
elle pourrait même supplanter l'Union européenne.
L'année 2005 a été marquée par des
événements cruciaux dans l'avenir politique et économique
de l'Amérique Latine : quatrième sommet des
Amériques, celui du Mercosur, les élections
présidentielles en Bolivie avec la candidature de l'indien Evo Morales,
au Chili avec la percée de la candidate socialiste Michelle Bachelet et
l'élection de Zelaya en Honduras.
Une année qui s'achève avec la tenue du sommet de
l'OMC tant attendu par les puissances émergentes
latino-américaines. Face à la crise, les pays
latino-américains devraient s'attacher à trouver des
réponses efficaces à court terme mais compatibles avec les
priorités de développement durable à long terme, à
savoir promouvoir la croissance tout en luttant contre la pauvreté et en
réduisant les inégalités.
Le refus des mesures protectionnistes et l'amélioration
des politiques migratoires peuvent se révéler très utiles
pour la reprise en Amérique latine. A ce titre ; on se demande quel
est aujourd'hui la place ainsi que le rôle de l'Amérique latine
dans l'économie mondiale ? L'état de ses relations avec ses
partenaires européens, asiatiques et américains
prédestinent-elles de nouvelles logiques de la mondialisation ?
Il serait impossible de consacrer un simple article à
l'analyse d'un phénomène aussi complexe, et on n'a pas ici la
prétention de passer en revue tous les aspects de la globalisation.
C'est pourquoi notre réflexion sera essentiellement basée dans un
premier temps sur l'aspect du commerce international ainsi que des relations
économiques et dans un second temps son poids économique avec
l'adhésion de certains pays émergents comme le Brésil, le
Mexique et l'Argentine, enfin son impact sur le niveau de pauvreté et
des inégalités dans 35 pays de l'Amérique Latine et les
économies en transition depuis 2005.
I L'Amérique latine dans à la mondialisation.
La globalisation étant un processus d'intégration
des économies nationales à l'économie mondiale par les
stratégies des firmes multinationales. La globalisation n'est pas un
processus aléatoire. Elle avance selon une stratégie
réelle, logique et bien planifiée. Elle est
considérée comme une mondialisation des modes de productions,
des marchés de biens, de services et des capitaux et enfin des
consommations.
Avec la globalisation; tous les biens et services
acquièrent une prétention universelle. Car les barrières
nationales ou culturelles sont réduites voire détruites.
Processus d'intégration des marchés qui
résultent de la libéralisation des échanges, de
l'expansion de la concurrence et des retombées des technologies de
l'information et de la communication à l'échelle
planétaire. L'extension progressive à tous les pays du
monde de libertés dont chacun, citoyen ou entreprise, ne jouissait
autrefois qu'à l'intérieur de son propre pays, s'il était
libre tel que : liberté de se déplacer, d'investir, de
produire, de travailler, de vendre, d'informer...
La mondialisation pourrait être définie comme
l'extension à l'échelle mondiale d'enjeux qui étaient
auparavant limités à des régions ou des nations. La
mondialisation est multidimensionnelle et touche tous les domaines de la vie :
économique, culturelle, environnementale et sociale jusqu'aux relations
entre les états et les relations dans les cinq continents.
Elle décline de divers effets : ouverture des
marchés et le libre échange, l'élimination de
protectionnisme, réduction des coûts de transactions; des frais
transports, de productions et de livraison etc.
Au début des années 1990, il y avait des
négociations commerciales sectorielles et l'Accord général
sur les tarifs douaniers et le commerce. Aujourd'hui, nous négocions
avec le MERCOSUR (marché commun qui regroupe l'Argentine, le
Brésil, le Paraguay et l'Uruguay) et l'Union européenne, et il
est question d'une Zone de libre-échange des Amériques.
Les enjeux nationaux font désormais partie du processus
multilatéral. Le Réseau latino-américain sur le commerce a
rassemblé des chercheurs et des décideurs afin d'aider les pays
de l'Amérique latine à faire face à l'évolution des
relations commerciales internationales.
Le simple nombre des accords commerciaux signés ou
amorcés au cours des dix dernières années a
entraîné une formidable augmentation de la demande d'avis
techniques sur le commerce et les questions de la politique commerciale. Ainsi
on aborde les principales relations commerciales de l'Amérique Latine.
1-1 L'Amérique latine et ses principales relations
commerciales
La globalisation et le régionalisme vont de pair, et la
pertinence de ce paradoxe est extraordinaire. Actuellement, l'Union
Européenne aide à la création de nouveaux blocs
régionaux autour du monde : y compris le Conseil de Coopération
de Golfe, une zone asiatique, le développement de la Communauté
Américaine des Nations du Sud, et de nouveaux blocs en Afrique, aussi
bien qu'en Amérique latine et dans les Caraïbes.
L'Union Européenne est prête à partager cette
expérience unique avec d'autres groupements régionaux du monde.
La relation Union Européenne et Amérique Latine ne date pas
d'hier. Elle espère également les aider à dessein de gains
substantiels obtenus dans le procédé régional
d'intégration. Elle encourage donc d'autres pays dans le monde à
forger encore des liens plus forts avec leurs voisins et à s'organiser
dans des organismes régionaux institutionnalisés.
Alors que les performances économiques de la Chine et de
l'Inde ne cessent d'impressionner la plupart des observateurs.
L'Amérique latine qui me semble était quelque peu
oubliée. Pourtant cette dernière a accompli, au cours des vingt
dernières années, des progrès considérables.
Ainsi, l'ensemble des indicateurs macroéconomiques de la
région se sont améliorés. Les cours des devises se sont
stabilisés, les taux d'intérêt réels ont
diminué, la consommation intérieure a augmenté, etc.
Si la croissance ne répond pas toujours aux attentes,
les inégalités sociales et de revenus restent importants dans
certains pays comme le Brésil où la pauvreté persiste.
Alors que les progrès démocratiques et de gouvernance tendent
à montrer que l'Amérique latine retrouve peu à peu sa
place sur la scène mondiale.
L'intérêt de l'Union européenne (UE), depuis
les années 1990, pour les économies du Mercosur (Marché
commun du Cône Sud), notamment les deux géants, l'Argentine et le
Brésil, ne s'est jamais démenti.
Au cours des dix dernières années, près de
85 % des flux d'investissements directs européens vers la région
ont en effet été destinés aux pays du Mercosur et 54 % du
commerce extérieur de l'UE avec l'Amérique latine se concentre
sur les quatre pays du sud de l'Amérique latine. L'UE a, en dépit
de la rivalité américaine et de l'ALENA (Accord de
libre-échange nord-américain), également renforcé
les relations bilatérales avec le Mexique.
En 2004, le commerce bilatéral a atteint son niveau le
plus élevé : 27,5 milliards, soit une croissance de 17 % par
rapport à 2005. Cependant, en dépit de l'accord commercial entre
l'UE et le Mercosur, les relations entre les deux ensembles régionaux
doivent encore être renforcées.
Car les effets de l'intensification des échanges
commerciaux entre l'Amérique latine et la Chine apparaissent nettement
positifs, la forte augmentation de la demande chinoise de matières
premières risque de conduire à une spécialisation accrue
des pays latino-américains et au renforcement du caractère
rentier de leurs économies.
Par ailleurs, la réussite du modèle
économique chinois, qui doit plus au pragmatisme qu'à
l'orthodoxie économique, pourrait pousser l'Amérique latine
à adopter à son tour un modèle de développement
original.
Quand aux relations commerciales entre les USA et l'AL ;
elles sont de plus en plus difficiles et cela depuis la Guerre froide. On peut
admettre que l'AL échappe de la tutelle des USA malgré la
proximité.
Jusqu'à maintenant ; la détérioration
des relations entre les Amériques s'est traduite par une série
d'opportunités manquées pour le Sud comme pour le Nord du
continent. Le désenchantement est réciproque rien ne se laisse
croire qu'une amélioration des relations des relations entre eux serait
immédiat.
Elles risquent plutôt de s'aggraver, la région ne
constitue plus pour le moment une priorité de la politique
étrangère des Etats-Unis. Alors que tous les gouvernements
accepteraient volontiers une aide financière américaine pour
accélérer les mesures prises dans le domaine
socio-économique.
Les Latino-américains comparent souvent de façon
négative les Etats-Unis à l'Europe. Cette dernière a en
effet transféré des fonds des pays riches vers les régions
pauvres du continent, se fondant sur l'idée qu'une croissance plus
équitable entre les différentes régions européennes
profiterait à tous.
Mais Washington préfère le commerce aux aides
financières (Trade not Aid), considérant les accords de
libre-échange comme meilleur moyen de favoriser le développement
latino-américain.
Enfin les relations de l'AL avec les géants du BRIC
(Brésil-Russie-Inde-Chine), quatre dragons permettent à afficher
une croissance régionale qui à long terme est un atout pour le
continent.
La Chine et l'Inde sont deux acteurs majeurs pour l'AL et leurs
relations commerciales s'intensifient de plus en plus. Car riche en
matières premières AL et la forte croissance démographique
avec plus de 500 millions d'habitants, AL devient une puissante région
en consommation.
Pour la majorité des pays d'Amérique latine, la
Chine et l'Inde représentent des opportunités commerciales, et
non une menace.
Pour l'essentiel, l'essor des exportations de la Chine remet
davantage en cause la compétitivité de ses voisins asiatiques que
celle des économies d'Amérique latine dont certaines, comme le
Mexique, doivent néanmoins supporter la vive concurrence des
exportations asiatiques.
La croissance de la Chine et de l'Inde ouvre également de
nouveaux débouchés d'exportation pour l'Amérique latine.
Dans certains pays, notamment le Brésil et le Mexique, ces
ouvertures sont liées aux échanges intra-industriels, même
si pour une majorité de pays latino-américains, elles
résident surtout dans les exportations de produits de base.
L'accélération de la demande de pétrole et
de minerais par les géants asiatiques stimule les recettes, via la
hausse des cours des produits de base, et les échanges directs avec
l'Amérique latine.
Depuis le début des années 1990, les
investissements directs étrangers (IDE) prennent un essor
considérable dans le monde entier. L'Amérique latine en a
reçu une grande partie, essentiellement dans le cadre de privatisations.
Avec l'émergence de nouvelles multinationales locales, elle a
également commencé à investir, surtout à compter
des années 2000.
L'importance de ces flux, dans les deux sens, est
particulièrement manifeste dans le secteur des
télécommunications, où prédominent deux
multinationales implantées des deux côtés de l'Atlantique.
Nombre de pays d'Amérique latine avancent à grands pas dans la
construction d'infrastructures de télécommunications modernes,
grâce à la conjonction de trois facteurs : le progrès
technologique, la diffusion de la téléphonie mobile et les
investissements réalisés par les principaux concurrents sur un
marché en quête de débouchés.
1-2 L'Amérique latine et certaines
caractéristiques politico-économiques
Une meilleure coordination des politiques migratoires et du
marché du travail dans les pays latino-américains pourrait aussi
contribuer à faire baisser le chômage, qui constitue l'un des
problèmes les plus ardus résultant de la récession
mondiale.
La mondialisation économique a provoqué la
déshumanisation des sociétés en cette fin de
siècle. Elle a généralisé et aggravé la
pauvreté, l'inégalité des chances, l'injustice sociale au
niveau planétaire.
Pour les populations pauvres du Tiers-monde, le désespoir
est grand. Les grosses entreprises qui exploitent et pillent depuis des
décennies les matières premières des pays
vulnérables du Tiers-monde en sont responsables.
En effet, la chute des régimes communistes en Europe de
l'Est, en Afrique noire et au Nicaragua, a entraîné un courant de
« pensée magique » très alimenté par
les médias mondiaux: « Le capitalisme est la
vérité, on ne peut le remplacer par rien, le socialisme et
même l'intervention du gouvernement dans l'économie ne marchent
pas; seul le laissez-faire marche, c'est l'entreprise privée qui produit
la richesse ». Perspectives de l'économique
mondiale ; 1997.
En effet, les institutions médiatiques du monde entier
sont devenues la propriété des multinationales et forgent donc la
pensée de la masse de l'humanité. Au cours du XXe
siècle, le revenu moyen mondial par habitant s'est fortement accru, mais
de façon très irrégulière selon les pays.
À l'évidence, l'écart de revenu entre les
pays riches et les pays pauvres se creuse depuis des dizaines d'années.
Les dernières Perspectives de l'économie mondiale
contiennent une étude de 42 pays riches représentant près
de 90 % de la population mondiale.
La conclusion est que la production par habitant a
augmenté sensiblement, mais que la répartition du revenu entre
les pays est plus inégale qu'au début du siècle.
Cependant, le revenu n'explique pas tout; une mesure plus large
du bien-être économique prenant notamment en considération
la dimension sociale qui montre que les pays pauvres ont accompli des
progrès considérables.
Les crises financières des années 90 au Mexique,
Thaïlande, Indonésie, Corée, Russie et Brésil donnent
à penser que certaines d'entre elles sont la conséquence directe
et inévitable de la mondialisation. En réalité, il faut se
demander si, aussi bien dans les économies avancées que dans les
économies de marché émergentes, la mondialisation rend la
gestion de l'économie plus difficile ?
Afin d'éviter des inégalités constatant que
90% des richesses mondiales sont concentrées entre les mains de quelques
pays. Il convient cependant de nuancer quelque peu leur ampleur et
d'apprécier leurs tendances.
Une première manière d'aborder la question
s'agissant de comparer les PIB par habitant. En 1960, le PIB par habitant des
20 pays les plus riches était 17 fois supérieur à celui
des 20 pays les plus pauvres. En 1996, il était 37 fois
supérieur. Si après la décennie noire 1980, l'AL a
renoué avec une croissance du PIB par habitant, celle-ci n'a
été que 1,7%. On peut dire que lorsque les richesses augmentent
rapidement les inégalités croissent proportionnellement.
De nombreuses régions ont connu, ces dernières
années, une croissance économique sans précédent.
Elle s'est accompagnée d'une amélioration des conditions de vie,
mais les inégalités dans le monde s'aggravent.
Ainsi, en 2005, les 500 personnes les plus riches du monde
avaient un revenu cumulé plus important que celui des 416 millions les
plus pauvres. À côté de ces extrêmes, les
2,5 milliards d'individus vivant avec moins de 2 dollars par
jour. En effet 40 % de la population mondiale représente à peine
5 % du revenu mondial.
Le Rapport sur la situation sociale dans le monde en 2005 :
la crise de l'inégalité, publiée par l'ONU en 2005,
fait le constat suivant : les salaires les plus faibles baissent alors que les
revenus les plus élevés augmentent fortement.
L'écart ne cesse de se creuser entre économie
structurée et informelle, entre travailleurs qualifiés et non
qualifiés. L'accès aux services tels que la santé,
l'éducation ou l'eau potable connaît les mêmes
disparités croissantes.
Ainsi, plus d'un milliard de personnes n'ont pas accès
à une eau salubre et 2,6 milliards n'ont pas accès à des
installations sanitaires.
La pénurie, au centre d'une crise mondiale de l'eau, pose
avant tout la question d'une juste répartition d'un bien naturel et
fondamental pour l'existence humaine.
En dépit des efforts du Brésil, de l'Argentine,
Mexique etc. l'Amérique Latine affiche malgré tout des
difficultés de rattrapage économiques et ses
inégalités sont loin d'être résolues.
II Le développement économique de
l'Amérique latine sur la scène mondiale
L'Amérique latine vit en ce début de XXI°
siècle des dynamiques de changements rapides et profonds avec une
nouvelle donne politique. Les gouvernements actuels sont davantage à
l'image et à l'écoute des peuples. Le développement
économique est mâtiné d'une plus grande autonomie en termes
d'objectifs sociaux et de revendications, participation, etc.
Ainsi, les territoires et les sociétés sont pris
dans un mouvement de renouvellement de problématiques aiguës telles
celles du creusement des inégalités et de la récurrence de
la pauvreté. Par ailleurs, le continent américain
représente cette région du monde qui fut et est encore
aujourd'hui, objet et sujet de la mondialisation.
Cinq siècles d'insertion au système-monde, de
dominations successives et d'approvisionnement en matières
premières des puissances occidentales, ont parfait l'image d'une
finitude du monde.
La phase actuelle de la mondialisation exerce une formidable
pression en termes d'accélération et d'intensification des
échanges, de diffusion du modèle capitaliste, et d'accentuation
des différenciations tant territoriales que socioculturelles. Or, le
lien est ténu entre mondialisation économique et
financière, et les processus de rapprochements économiques
régionaux.
En effet, ces derniers peuvent être
considérés comme des processus de mondialisation en miniature.
Sur la base d'un rapprochement politique préalable indispensable, il
s'agit de pratiquer le "régionalisme ouvert" afin de
bénéficier des avantages liés à la
spécialisation et à la complémentarité productive,
de jouer sur la proximité géographique et d'augmenter les
échanges commerciaux pour atteindre la croissance recherchée et
synonyme a priori de développement pour tous.
La régionalisation suppose donc d'attirer des capitaux
étrangers et de développer des pôles d'activité
innovants. Elle répond au multilatéralisme prôné par
l'OMC.
La plupart des pays de l'Amérique latine traversent
actuellement une période de stagnation économique. Le taux de
croissance du produit intérieur brut (PIB) n'augmente pas, voire
diminue. Ce taux dans la région est passé de 5,5% en 2006
à 5% en 2007.
Au cours des dix dernières années l'Amérique
latine (AL) rattrape un considérable retard par rapport à l'Asie
avec le brésil et le Mexique qui affichent des taux de croissance
respectifs de 3,5% et 2,5% bien inférieur à ceux de la chine 9%
et de l'Inde 7%.
2-1 Les BRIC
Inauguré avec un jour d'avance pour cause de séisme
en Chine, le deuxième sommet de BRIC (Brésil, Russie, Inde,
Chine) à Brasilia démontre encore une fois
l'hégémonie de la Chine parmi les grands pays émergents.
De plus, le géant de l'Asie est en train de renforcer ses positions en
Amérique latine, terre d'accueil du sommet.
La Chine est devenue un acteur économique majeur en
Amérique latine. Troisième partenaire commercial du
sous-continent, elle pourrait, à l'horizon 2014-2015, ravir la
deuxième place à l'Union européenne, selon un rapport de
la Commission économique pour l'Amérique latine (Cepal).
Fort de la montée en puissance de son pays dans le monde
"latino", le président chinois, Hu Jintao, a été la
vedette du 2e sommet des BRIC (Brésil, Russie, Inde et
Chine), le groupe des quatre grands pays émergents.
Les BRIC représentent 26 % de la
superficie de la planète et 32 % de ses terres agricoles, regroupent 42
% de la population et pèsent 15 % du produit intérieur brut (PIB)
mondial.
En termes de commerce mondial leur part
était de 7,2 % en 2000 et de 15 % en 2009. Cette croissance est due pour
l'essentiel à la Chine (3,9 % des exportations mondiales en 2000 ; 10 %
aujourd'hui).
Leader économique et politique régional, le
Brésil demande à la Chine de corriger cette relation en devenant
son premier partenaire commercial, détrônant les Etats-Unis.
Les exportations du Brésil vers la Chine ont, en valeur,
été multipliées par quinze depuis 2000. Mais en 2009, 73 %
d'entre elles correspondaient seulement à trois produits : le minerai de
fer, le pétrole et le soja.
La Chine est le seul pays des BRIC qui, malgré la crise,
continue à afficher une croissance très solide. C'est un
partenaire de plus en plus indispensable pour l'Amérique latine qui lui
fournit minerais et matières premières agricoles.
En échange, Pékin compte sur les 500 millions de
consommateurs latino-américains. Cette complémentarité
s'est traduite depuis le début des années 2000 par une hausse des
exportations latino-américaines vers la Chine de 26%, tandis que les
importations augmentaient de près de 27%.
Depuis 2008, la Chine est le troisième partenaire de
l'Amérique latine, avec des échanges de 140 millions de dollars.
Elle compte bien supplanter l'Union européenne pour atteindre la
deuxième place dans la région d'ici 2015.
Les BRIC: 4 géants émergents
économiques
|
Brésil : 191 millions
d'habitants ; 8,5 millions de km2 et un PIB : 1 500 milliards de
dollars
Chine : 1,350 milliard d'habitants ; 9,6
millions de km2 et un PIB : 4 758 milliards de dollars
Inde : 1,156 milliard d'habitants 3,2
millions de km2 et PIB : 1209 milliards de dollars
Russie : 141 millions d'habitants ; 17
millions de km2 et PIB : 1 254 milliards de dollars
|
Les principales classes dominantes locales ne peuvent être
considérées comme les marionnettes d'un empire. Elles agissent en
tant que groupes ayant leurs intérêts et leurs stratégies
propres, sur une scène qui diffère substantiellement du cadre
semi-colonial.
On perd ainsi de vue non seulement le recul de la domination
nord-américaine, mais aussi le nouveau poids du Brésil. On ne
tient ainsi pas compte du fait que ce pays est le candidat au rôle de
dirigeant d'une oppression multipolaire en Amérique du Sud
2-2 La présence des autres membres du G20 en
l'amérique latine
Inaugurée il y a trente-trois ans, la réunion
annuelle du club des pays riches avait vieilli. Le cercle était devenu
trop étriqué, trop occidental, trop cossu. Au départ,
l'Asie n'y était représentée que par le Japon,
généralement muet ; l'Amérique latine et l'Afrique
n'y figuraient pas. Chute des murs, basculement du monde, village global,
dialogue des cultures : le groupe des Six (G6) de 1975, devenu G7
l'année suivante (avec l'arrivée du Canada), puis G8 en 1997
(après l`entrée de la Russie), s'est métamorphosé
en G20 dès 1999.
Avec l'irruption du Brésil, de l'Argentine, de l'Afrique
du Sud, de l'Inde, de la Chine, le G20 allait, chambouler un ordre
international vermoulu, donner la parole aux pays du Sud, sonner le glas du
« consensus de Washington ».
En novembre 2008, l'occasion paraissait rêvée.
La pression populaire était forte, et l'urgence économique
offrait l'occasion de tout mettre à plat, de tout
« refonder » dans la polyphonie du nouveau monde.
Ces dix
dernières années, l'Amérique latine a affiché une
croissance économique remarquable. Selon la CEPAL, le PIB de la
région a progressé de 5,7 % en 2007. En dépit du
ralentissement qui se dessine actuellement au niveau mondial, malgré une
baisse à 4,7 % en 2008. C'est la sixième année
consécutive de croissance soutenue, soit la plus forte expansion
économique au niveau régional observée depuis quarante
ans.
Au cours de la dernière décennie, l'insertion des
pays du Sud dans la mondialisation a dû faire face aux crises
financières, au fardeau grandissant de la dette extérieure et
à la paupérisation des populations dans les pays les moins
développés.
Premiers financiers du monde "en développement", la
Banque mondiale et le Fonds monétaire international sont parfois
accusés d'être responsables des échecs du
développement. Prenant acte de ces échecs, de nouvelles
stratégies de développement émergent, axées
notamment sur la lutte contre la pauvreté.
En même temps, le système international se
caractérise par une forte aggravation des inégalités : un
des problèmes cruciaux, selon Amartya Sen, prix Nobel d'économie
1998, est celui du partage des bénéfices potentiels de la
mondialisation, entre pays riches et pauvres, mais aussi entre les divers
groupes humains à l'intérieur des nations. Les institutions
financières internationales, Banque mondiale et FMI sont au coeur de ces
contradictions. Crises financières mettant à mal
l'orthodoxie financière, dette pharaonique de certains pays, crise de
l'aide, difficultés économiques des pays industrialisés
revoyant leur aide publique au développement à la baisse, les
années 2000 voient les pays du Sud confrontés à de
nouveaux bouleversements nés de la mondialisation. Devant les
conséquences souvent dramatiques des plans drastiques d'ajustement
structurel mis en place dans les années 80, les institutions
financières internationales ont dû chercher une nouvelle approche
socio-économique, en adoptant notamment une politique de lutte
prioritaire contre la pauvreté.
Les politiques du FMI et de la Banque mondiale sont,
depuis quelques années, soumises à des critiques, de la part des
réformateurs et des conservateurs, critiques relayées par les
organisations non gouvernementales, mais aussi par les pays émergents,
demandeurs de plus en plus insistants de réformes structurelles.
Dans cette optique, nombre de dirigeants regrettent que pour
l'heure actuelle, le continent ne soit représenté au G20 que par
les voix du Brésil, de l'Argentine et du Mexique. Plusieurs pays
latino-américains appellent à une refondation des institutions
internationales et de leur représentativité.
Des
pays comme l'Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie et le Mexique
ont ainsi vu baisser leur taux de pauvreté. Le nombre de pauvres a
également reculé en Amérique centrale. La Banque mondiale
fait en outre état d'un léger repli de l'inégalité
moyenne dans la région, en particulier au Brésil et, dans une
moindre mesure, au Mexique.
Conclusion
À mesure que la mondialisation a progressé, le
niveau de vie surtout lorsqu'il est mesuré par des indicateurs globaux
s'est sensiblement amélioré dans presque tous les pays.
Cependant, les meilleurs résultats ont été obtenus par les
pays avancés et seulement quelques pays en développement.
Que l'écart se soit creusé entre les pays à
revenu élevé et ceux à faible revenu est un sujet
d'inquiétude. Et le nombre de personnes qui, dans le monde, vivent dans
la misère noire est profondément préoccupant.
Cependant, il est erroné de conclure que la mondialisation
est à l'origine de cet écart ou que rien ne peut être fait
pour améliorer la situation. Les pays à faible revenu n'ont pu
s'intégrer à l'économie mondiale aussi rapidement que les
autres à cause en partie des politiques qu'ils ont choisies et en partie
de facteurs échappant à leur volonté.
Aucun pays, et encore moins ceux qui sont pauvres, ne peut se
permettre de demeurer en marge de l'économie mondiale. Tous les pays
devraient s'employer à lutter contre la pauvreté. La
communauté internationale devrait essayer, par un renforcement du
système financier international, ainsi que dans le cadre du commerce
mondial et par une augmentation de ses concours financiers, d'aider les pays
pauvres à s'intégrer à l'économie mondiale,
à accélérer leur croissance et à réduire la
pauvreté.
C'est le meilleur moyen de permettre à tous dans tous les
pays de bénéficier de la mondialisation.
La mondialisation économique a provoqué la
déshumanisation des sociétés en cette fin de
siècle. Elle a généralisé et aggravé la
pauvreté, l'inégalité des chances, l'injustice sociale au
niveau planétaire. C'est la globalisation qui a causé les
fléaux de masse comme : le travail des jeunes enfants, l'esclavage
nouveau, le servage pour dettes, les génocides.
Actuellement, la part des échanges commerciaux des BRIC
est déjà supérieure à celles des USA. Les BRIC ont
contribué pour environ 50% à la croissance mondiale entre 2005 et
2010. Ces pays ont pu impressionner le monde par les progrès qu'ils ont
accompli au cours de ses dix dernières années. Toutefois,
consolider ce déplacement des lignes de force exigera des
améliorations qualitatives et une croissante plus rigoureuse.
Après les BRIC à qui le tour pour faire son
entrée parmi les grandes nations émergentes. Le Mexique affiche
de grand espoir car il donne 100 jours pour lancer 160 mesures d'urgence
concernant différents domaines comme la sécurité,
l'économie, l'emploi, la santé, l'éducation et l'action
sociale. Cette stratégie globale sera financée à hauteur
de 174 millions d'euros en collaboration avec la société civile
et le gouvernement.
Si les USA connaissent un coup de froid, l'Amérique
latine, mis à part le Mexique est maintenant beaucoup moins sujette
à s'enrhumer. Avec des relations commerciales autres
qu'Américains par exemple l'Indien Mittal est désormais le
premier producteur d'acier du Brésil et d'Amérique latine.
L'Amérique latine avec 9,7% des réserves mondiales
de pétrole, peut permettre à l'Inde de réduire sa
dépendance énergétique, une alliance de raison. Donc,
avec affirmation on dira que l'AL est bel et bien présent dans
l'économie mondiale et ses progrès en termes de
développement économique, une forte population de consommation
rattrape sa chance dans ses relations avec les Européens et les
Asiatiques.
Le résultat est un recul sensible de la pauvreté,
même si beaucoup reste à faire. Le point noir est celui de la
violence, de la délinquance, du narcotrafic dont les conséquences
débordent aujourd'hui aux Etats-Unis, autant qu'ils sont en train de
déstabiliser l'AL.
BIBLIOGRAPHIES
Problèmes économiques No 2.944 27 mars
2008 DOSSIER : Amérique latine : quel rôle dans la
mondialisation ?
Quel avenir pour l'Amérique Latine dans la
globalisation ? Par
Gérard-François
Dumont Recteur Professeur à l'Université de Paris IV
Perspectives
de l'économie mondiale, Fonds monétaire international,
Washington, mai 2000.
Perspectives de l'économie mondiale, Fonds
monétaire international en 1997.
www.coe-rexecode.fr Indicateurs
de la demande mondiale d'importations
Jagdish Bhagwati,
Éloge du libre échange, éditions d'Organisation,
2005
Richesse du monde, pauvreté des nations :
Daniel Cohen, Flammarion, 1997.
Joseph Stiglitz, «La grande désillusion» Fayard,
2003
REMERCIMENTS
La rédaction de ce
mémoire sur l'Amérique latine et la mondialisation au terme de
cette première année de Master a été
facilitée grâce à l'aimable collaboration de mes
professeurs :
Mr. VICTOR Jean Bernard pour ses
conseils et ses séances d'enseignement libre en économie de la
globalisation, son rôle incontournable et son orientation à la
réalisation de ce mémoire.
Mr ROSELECHIM Paul pour ses cours, ses
conseils, son dévouement à la réussite des
étudiants et qui m'a personnellement influencé durant cette
année de Master.
Mme JANTET Claudine pour son sens
relationnel qu'elle a su mettre au service des étudiants et à son
poste au sein de l'université et de l'association SEG/AES ainsi que ses
cours de SGBDR et sur les logiciels d'enquêtes et de sondage.
J'adresse mon remerciement également aux professeurs
Mr. SANZ Nicolas ;
Mr BALIAS Olivier à
Mr VELLAS François et RABOTEUR
Joël etc. pour leurs preuves de patiences et leurs sens de
partage du savoir durant leurs séances de TD et de CM.
Enfin j'exprime ma gratitude à Mlle CIAS
Marie Michelle (Michou) pour son attention et son soutien moral durant
mes années d'études et de sa disponibilité enfin son sens
à l'écoute.
Aussi bien à tous mes collègues et les
personnels administratifs de l'université des Antilles et de la Guyane
qui ont été durant quatre années fidèles au rende-
vous et à l'ensemble du personnel que nous avons rencontré et
interviewé.
Qu'il en soit ainsi remercié chaleureusement !
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