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La recherche de l'Absolu dans la pensée de Plotin: dépassement du premier moteur d'Aristote

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par Jean Claude NGENZIRABONA NIYITEGEKA
Université catholique d'Afrique Centrale/ institut catholique de Yaoundé - Licence en philosophie 2008
  

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INTRODUCTION

Le questionnement sur le commencement ou l'origine du monde et de tout ce qu'il renferme a toujours été une quête constante et ardue de toute la réflexion philosophique. Depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours en passant par le Moyen Âge (Cf. Thomas d'Aquin) et l'époque Moderne (Cf. Descartes), la recherche d'un principe fondateur de tout ce qui existe reste toujours à considérer comme l'un des projets originels de la philosophie1(*). Et chaque époque a sa manière propre à elle de rester fidèle à ce projet philosophique. Ainsi, dans l'Antiquité gréco-romaine, Aristote et Plotin demeurent deux figures incontournables dans cette entreprise à cause de leur grande influence dans la quête d'un Absolu qui serait source et principe de tout ce qui existe. En effet, tous les deux voulaient retrouver de façon rationnelle la cause, la vraie source, mieux encore le principe (áñ÷ç) de l'existence du monde. Et, ils ne voulaient que rendre intelligible la source de toute chose particulièrement celle du monde. Mais bien avant eux d'autres philosophes avaient posé le même problème et essayé d'y répondre chacun à sa manière. D'où cet étonnement : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?»2(*) qui a été le point de départ de toute réflexion philosophique.

Certes, les Milésiens, autrement appelés physiologues, se serviront de la matière sensible pour rendre compte de la genèse du monde. Il s'agira soit de l'eau, de la terre, du feu, de l'air ou de l'indéterminé. Puis, de Pythagore à Platon, en passant par Héraclite et Parménide, on observera une certaine évolution dans la manière de concevoir cette origine du monde. Ici, le principe premier cesse d'être totalement du sensible, mais culmine plutôt vers une pensée beaucoup plus rationnelle.

Par exemple chez Héraclite, c'est le logos3(*), c'est-à-dire le Verbe transcendant qui gouverne tout à travers tout. Mais chez Pythagore, il devient le nombre car, pour lui, tout était considéré comme nombre. En effet, tous les pythagoriciens étaient convaincus que la notion de matière ne suffirait pas pour expliquer l'existence du monde. D'où leur précepte fondamental stipulant que  tout l'univers est harmonie et nombre. Ainsi, pour eux, le principe premier renferme en lui tous les nombres. Et tous ces nombres, en raison de leur relation entre eux, structurent le monde de façon harmonieuse. Chez Platon, cette origine va correspondre à l'Idée du Bien. Bref, à une réalité intelligible au lieu de ce qui est sensible. Ensuite, chez les Stoïciens et les Epicuriens4(*), le monde sera considéré comme un Tout parfait, ordonné par le Créateur et dont les lois proviennent de la raison. Toutefois, il devient un grand être unique constitué de quatre éléments principaux - l'air, l'eau, la terre et le feu - pour les stoïciens, alors que les épicuriens, inspirés des atomistes, affirmaient déjà que tout ce qui existe dans le monde découle du hasard et de la nécessité.

Quant à Aristote, après avoir établi l'objet de la philosophie première5(*), il pose ce qu'il appelle le Premier moteur comme principe premier de toute chose, c'est-à-dire « quelque chose qui meut sans être mû, quelque chose d'éternel, qui est substance et qui est en acte »6(*). Par contre, à l'arrivée de Plotin, ce principe premier se ramène à l'Un qui est au-delà de toute détermination selon l'expression de J. Moreau7(*), et qui, selon Plotin lui-même, engendre toutes les autres réalités de même nature que lui. Il s'agit ici de l'Intellect et de l'Âme du monde. Pourquoi Plotin préfère-t-il l'Un contrairement à Aristote pour désigner le principe ineffable de toutes choses ? Et alors, quel est le rôle principal de ce principe premier dans le processus de la connaissance du monde ? Sans toutefois nous éloigner de la recherche de l'Absolu chez Plotin, notre travail se veut une analyse comparative de la pensée d'Aristote et celle de Plotin. Nous voulons ainsi mettre en relief quelques motivations ayant poussé Plotin à vouloir dépasser le Premier moteur d'Aristote et d'en montrer certaines influences du point de vue tant théorique que pratique.

Pour ce faire, notre travail s'articulera autour de trois points essentiels. En premier lieu, il sera question de montrer, à partir des textes aristotéliciens, comment Aristote arrive à poser le Premier moteur comme principe du monde ainsi que son rôle dans l'étude de l'être. Puis, nous aborderons Plotin pour qui l'étude de l'Un aboutit à une découverte véritablement mystique. Enfin, une approche critique nous amènera à apprécier la perfection de la connaissance philosophique de nos auteurs et leur apport tout en dégageant les points de convergences et de divergences.

* 1 S. ROUX, La recherche du principe chez Platon, Aristote et Plotin, Paris, Vrin, 2004.

* 2 L'une des questions fondamentales de la métaphysique posée de façon concrète au XVII ème par Leibniz. Elle fût aussi le titre de l'oeuvre de Philippe Solal parue le 28 mai 2008 aux éditions Aleas. Cette question demeure un noeud de problèmes philosophiques ouverts et sa légitimité semble s'imposer avec évidence alors qu'aucune réponse sensée ne peut être apportée. (Cf. http://www.philosophie.ens.fr, du 31 mai 2008).

* 3 Cf. HÉRACLITE, De la nature, Frgt 50.

* 4 Rappelons-nous que les stoïciens et les épicuriens viennent après Aristote et Plotin. Mais avons-nous préféré de présenter leur conception du monde avant celle d'Aristote et de Plotin dans le cadre de montrer que la conception du monde ne s'arrête pas à eux. En effet, la leur fait l'objet direct de notre travail.

* 5 Cette philosophie a été considérée chez Aristote comme la « science de l'Être en tant qu'Être » ou la Métaphysique par un de ses commentateurs et traducteurs Andronicus de Rhodes.

* 6 ARISTOTE, Métaphysique Ë, 7, 1072 a, 24 -25.

* 7 Cf. J. MOREAU, Plotin ou la gloire de la philosophie antique, Paris, Vrin, 1970, p. 13.

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