2.2.4. Production et rendement des systèmes de
cacaoculture
2.2.4.1. Production et rendement du cacaoyer
La production en cacao varie avec les conditions du milieu.
Dans un même pays, elle peut aussi varier d'une région à
l'autre, et en fonction de l'intensité des techniques culturales (Burle,
1961).
Au Ghana, Wessel et Gerritsma (1993) ont obtenu les rendements
de 12, 14, 39 et 48 cabosses par arbre, respectivement dans les conditions
d'ombrage, sous ombrage avec fertilisant, sans ombrage et sans ombrage avec
fertilisant.
Par contre, en Côte d'Ivoire, dans les conditions
d'ombrage, de plein soleil avec application d'engrais et de plein soleil sans
application d'engrais, les rendements de 25, 69 et 62 cabosses par arbre et par
an ont été respectivement obtenues (N'goran, 2003).
Au Nigeria, la production annuelle du cacaoyer sous ombrage est
de 580 kg par ha (Okuneye et al., 2003).
Au Cameroun, la production annuelle du cacaoyer sous ombrage
est de 300 kg par ha (Losch et al., 1991). Dans ce pays, Sonwa (2004)
a toutefois constaté, dans des conditions d'ombrage avec application des
pesticides, et dans des conditions d'ombrage sans pesticide, que la production
est respectivement de 11 et 5,5 cabosses par tige et par an. Selon le
même auteur, au Sud Cameroun, cette production est comprise entre 258 et
445 kg par ha.
Dans la Lékié où la gestion de la
cacaoyère est intensive, la production en cacao atteint 600 kg par ha et
par an. Au contraire, dans le Sud Cameroun où la gestion du verger de
cacaoyers est extensive, la production de cacao est d'environ 270 kg par ha et
par an (Sonwa et al., 2002).
Ces résultats recoupent ceux obtenus par Hietet (2005)
dont l'étude avait pour but d'estimer la valeur socio-économique
des agroforêts à base de cacao dans la zone du Centre Sud, dans
les départements de la Lékié, de la Mefou Afamba et de la
Mvila. Il ressort de cette étude que le département de la
Lékié est le site de production où le rendement en cacao
est le plus élevé (575 kg par ha et par an). Il est suivi par le
département de la Mefou Afamba et par celui de la Mvila où le
verger de cacaoyer produit en moyenne respectivement 342 kg et 337 kg par ha et
par an.
2.2.4.2. Production et rendement des arbres
associés
Dans les systèmes de cacaoculture du Sud-Cameroun,
Dacryodes edulis, Irvingia gabonensis et Ricinodendron
heudelotii peuvent produire respectivement 1,5 ; 0,65 et 1,87
unités de fruits par arbre et par an. Un sac de ces fruits pèse
respectivement : 68, 56 et 84 kg (Ndoye, 1995). Dans les systèmes de
cacaoculture des zones de transition entre la forêt et la savane au
Cameroun, Persea americana et Mangifera indica peuvent
produire respectivement 140 et 130 kg de fruits par arbre et par an (Massein,
2000).
En plus de nombreux arbres fruitiers que gèrent les
cacaoculteurs dans leurs exploitations, il existe de nombreuses plantes
médicinales comme Alstonia booneii, des bois d'oeuvre de haute
valeur comme Terminalia superba et Milicia excels (Iroko),
des bois de chauffage et des espèces fertilisantes (Ceiba pentandra
ou fromager) (Sonwa et al., 2002).
Boyer (1973) a estimé que la production en bois de
chauffe des cacaoyères est comprise entre 1.360 et 2.450 kg par ha.
Jimenez et Beer (1999) ont montré qu'au Sud-Cameroun, la chute de
litière sous cacaoyère due à Terminalia ivorensis
favorable à la fertilisation est estimée à 91,5 m3 par
ha.
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