5.4 Modèle classique du problème du
2|RO|L-VRP
Dans cette section, nous présentons le modèle du
2|RO|L-VRP. Soit G = (V, E) un graphe complet
non-orienté pour lequel V est un ensemble de n + 1
noeuds, correspondant au dépôt (noeud v0) et aux clients
({v1, . . . , vn}). E est l'ensemble des
arêtes (vi, vj) entre chaque paire de noeuds et
cij est le coût associé pour (vi,
vj) E V.
Un ensemble de K véhicules identiques est
disponible depuis le dépôt. Chaque véhicule a une limite de
capacité en poids D et une surface de chargement rectangulaire
dont les dimensions sont caractérisées par une hauteur H
et une largeur W. Chaque véhicule possède une seule
ouverture pour le chargement et le déchargement des objets. On note
A = W x H la surface totale de chargement.
À chaque client i (i = v1, .
. . , vn), on associe un ensemble de mi objets
rectangulaires, dont la somme des poids est égal à di.
Chaque objet a une largeur et une hauteur spécifique, notées
respectivement wil et hil
avec l = {1, . . . , mi}. Chaque objet est
désigné
mi
par une paire d'indices (i, l). On note ai
=
? wil x hil l'aire totale des objets
du client i.
l=1
n
Enfin, soit M = ? mi le nombre total
d'objets.
i=1
Nous partons du principe que l'ensemble des objets d'un client
peut être chargé dans un véhicule. Ainsi, pour chaque
client, on suppose que di = D et qu'il existe un chargement
à deux dimensions réalisable pour les mi objets dans la
surface de chargement d'un seul véhicule. On suppose aussi que la
demande de l'ensemble des clients peut être satisfaite en utilisant au
maximum K véhicules. La livraison partagée n'est pas
autorisée, c'est-à-dire que chaque client n'est servi qu'en une
seule fois.
Les objets ont une orientation fixe et doivent être
chargés parallèlement aux côtés de la surface de
chargement. De plus, le déchargement des objets ne peut se faire que par
un côté du véhicule (rear unloading). Dans notre
notation, le déchargement se fait par le côté situé
le plus en haut. Enfin, le chargement est dit séquentiel : lors du
déchargement des objets d'un client, aucun objet appartenant à un
client situé sur la suite de la tournée ne doit bloquer le
déchargement des objets du client actuel. La figure 5.1 illustre la
surface de chargement, ainsi que la zone de déchargement.
Nous donnons maintenant une définition plus formelle de
la réalisabilité d'une route dans le problème de
tournées de véhicules. On associe à une route
réalisable un sous-ensemble S de clients et un ordre
noté ó. ó(i) est l'ordre dans
lequel chaque client
~~~~ ~~~~ ~~~~
~~ ~~ ~~~~ ~~~~ ~~~~ ~~~~
(0,0)
H
5.4. Modèle classique du problème du 2|RO|L-VRP
W
FIGURE 5.1 - Surface de
chargement
i ? S est visité lors de la
tournée. La condition 5.1 porte sur la contrainte de capacité des
véhicules :
? di = D (5.1)
i?S
Les conditions qui suivent portent sur le chargement. Dans un
souci pratique, on représente la surface de chargement selon des
coordonnées cartésiennes. Le point (0,0) représente le
coin situé en bas à gauche. L'axe des abscisses et l'axe des
ordonnées correspondent respectivement au côté bas et au
côté gauche. Le côté par lequel se fait le
déchargement correspond au côté allant du point (0,
H) au point (W, H). La position d'un objet
(i, l) dans la surface de chargement peut être
définie par deux variables xil et yil. Ces
deux variables représentent les coordonnées du coin de l'objet
situé en bas à gauche. Nous avons donc les conditions suivantes
:
0 = xil = W - wil et 0 = yil
= H - hil ?i ? S l ? {1, . . . ,
mi} (5.2)
Les objets ne doivent pas se chevaucher. On a donc les
contraintes suivantes :
xil + wil = xjli
ou xjl0 + wjli = xil
ou yil + hil = yjl'
ou yjl' + hjl0 = yil
(5.3) ?i, j ? S, l ? {1, . . . ,
mi}, l' ? {1, . . . , mj} et (i,
l) =6 (l, l')
Chapitre 5. Application au problème de Tournées de
Véhicules avec Contraintes de Chargement
Enfin, il existe des contraintes concernant le chargement
séquentiel :
yil = yjl' + hjl
ou xil + wjl = xjl0
ou xjl0 + wjl0 = xil
(5.4)
?i, j ? S :
ó(i) < ó(j), l ?
{1, . . . , mi}, l' ? {1, . . . , mj}
En effet, tout objet appartenant à un client i
doit être soit situé au-dessus, soit à droite, soit
à gauche de l'ensemble objets des clients j visités
après i.
Étant donné un sous-ensemble de clients
S, on note ä(S) l'ensemble des arcs dont une
extrémité appartient à S et l'autre
extrémité appartient à V\S.
ä(i) est utilisé au lieu de
ä({i}). De plus, on note E(S,
ó) l'ensemble des arcs empruntés par la route
définie par le couple (S, ó). Enfin,
étant donné un sous-ensemble de clients S, on note
Ë(S) l'ensemble des séquences ó telles que
(S, ó) est une route réalisable.
Posons ze une variable binaire pour chaque
e ? E qui prend la valeur 1 si un véhicule emprunte
l'arête e. Iori et al. (2007) proposent le
modèle suivant du 2|RO|L-VRP:
min? ceze (5.5)
e?E
s.c.q.
? ze = 2 ?i ?
V\{v0} (5.6)
e?ä(i)
? ze = 2 × K (5.7)
e?ä(0)
? ze = 2 × r(S)
?S ? V\{v0}, S =6 Ø (5.8)
e?ä(S)
? ze = |S| - 1 ?S ?
V\{v0} ?(S, ó) tel que ó
?/ Ë(S) (5.9)
e?E(S,ó)
ze ? {0,1} ?e ?
E\ä(v0) (5.10)
ze ? {0,1,2} ?e ?
ä(v0) (5.11)
Les contraintes 5.6 et 5.7 imposent la visite des sommets et
les départs du dépôt. Les contraintes 5.8 imposent la
réalisabilité du chargement (r(S) est le nombre
minimum de véhicules nécessaires pour servir les clients dans
l'ensemble S). Les contraintes 5.9 imposent une
réalisabilité relativement au chargement séquentiel.
Enfin, les contraintes 5.10 imposent aux variables associées aux arcs
connectant deux clients d'être binaires. Les variables associées
aux arcs connectant les clients au dépôt peuvent prendre la valeur
2 (dans le cas d'une route à client unique) 5.11.
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