Les contraintes de l'action humanitaire dans les situations de conflits armés: cas de la Côte d'Ivoire( Télécharger le fichier original )par Trazié Gabriel LOROUX BI Université de Cocody- Abidjan - Diplôme d'études supérieures spécialisées en droits de l'homme 2006 |
4/ PROBLEMATIQUE« Les Conventions de Genève permettent à tous les Etats de démontrer leur sollicitude et leur humanité en acceptant que dès lors qu'un prisonnier est blessé il devient un être humain, il n'appartient plus à cet Etat mais est restitué à l'Humanité. La distinction entre combattant et non combattant est la racine de l'action humanitaire »33(*) L'humanitaire moderne, héritier de la charité chrétienne et de l'humanisme du siècle des lumières, naît dans l'idée que les armées doivent être retenues, que l'éclatement des violences de la guerre ne doit pas se faire de façon démesurée. L'humanitaire moderne a permis de créer des « oasis d'humanité » à l'intérieur des espaces de violence. Les conventions imposent aux belligérants l'obligation de réserver des espaces protégés, neutres, pour soigner les soldats. L'humanitaire voit le jour sur les champs de bataille avec pour mission initiale de soigner les blessés de guerre et les civils affectés directement ou indirectement. Avec l'évolution, le terrain de l'humanitaire moderne s'est vu peuplé par deux grands acteurs qui parfois sont opposés parce que les intérêts ne coïncident pas toujours. Ce sont les acteurs institutionnels (Etats et les organisations internationales) et les organisations humanitaires (ONG internationales, nationales et le CICR) qui font généralement face aux factions rivales. Cette nouvelle donne survient à une période où les ONG (Organisations non Gouvernementales) se voient reconnaître une place sur la scène internationale, naguère territoire exclusif des Etats. Elargissant considérablement leur champ d'intervention (programme d'urgence et de développement...), elles travaillent à la production de nouvelles régulations dans l'espace politique surtout des droits de l'Homme. Dans un tel contexte parfois de désordre généralisé où s'entrechoquent divers intérêts partisans et égoïstes, où chacun pense se servir de la population en les prenant en otage pour assouvir ses desseins machiavéliques, comme on le constate en Côte d'Ivoire, le problème de l'effectivité des actions humanitaires se pose dans leur application en faveur des civils, des blessés et des prisonniers (de guerre). A cet effet, la démarche tournera autour de savoir si les normes sont suffisamment élaborées pour permettre une telle activité. Il s'agira donc, au-delà des normes, de leur réception, incorporation et des failles qu'elles recèlent, d'interroger le contexte social de leur application afin d'identifier les facteurs mais aussi les manifestations des contraintes humanitaires en Côte d'Ivoire. * 33 Brauman Rony, L'action humanitaire, Paris Flammarion, 1995 |
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