Les contraintes de l'action humanitaire dans les situations de conflits armés: cas de la Côte d'Ivoire( Télécharger le fichier original )par Trazié Gabriel LOROUX BI Université de Cocody- Abidjan - Diplôme d'études supérieures spécialisées en droits de l'homme 2006 |
B : L'insécurité des humanitaires en zone libreLe Président de la République de l'Etat de Côte d'Ivoire déclarait dans le quotidien Fraternité Matin119(*), « Nous avons des règles, eux n'en ont pas c'est pourquoi on nous appelle Etat et eux les assaillants. Un Etat est obligé de respecter un minimum de règle pace qu'il vit à coté d'autres Etats. Mais les assaillants, la seule règle qu'ils respectent c'est leurs instincts ». Le respect de certaines règles a contribué beaucoup à circonscrire le développement de certaines activités ou situations dont les conséquences directes sur la sécurité des humanitaires pourraient être de grande intensité. Mais avant toute chose il est à reconnaître que la sécurité des humanitaires relève avant tout de leur collaboration mutuelle et celle avec l'Etat d'accueil par le respect des principes du DIH. C'est certainement ce que le Directeur des opérations du CICR, Pierre Krähenbühl a exprimé par ces mots « la sécurité ... une question d'acceptation, de perception de l'organisation, de comportement individuel des délégués et de capacité d'écouter, de communiquer et de projeter une image stable et cohérente à tous les acteurs engagés... La neutralité, l'indépendance et l'impartialité s'imposent à cet effet»120(*). Il estime par ailleurs que « la gestion de la sécurité incombe aux responsables des opérations eux-mêmes. Il ne voit pas de séparation entre gestion de la sécurité et conduite des opérations. L'évaluation des risques et des menaces fait partie intégrante de la définition de la stratégie opérationnelle ». Le respect à certains égards de ces principes humanitaires a permis d'éviter le pire à des moments où l'Etat est entré dans une phase d'ébullition totale. C'est le cas des événements de novembre 2004 et de janvier 2006. Nous précisons au passage que contrairement aux zones sous contrôle de la rébellion, la zone gouvernementale hors mis les évènements de 2004 et de 2006, a enregistré moins de situations compromettant la sécurité des humanitaires, même si l'appréciation du niveau sécurité par les Nations unies en Côte reste alarmante121(*). * 119 Fraternité matin n° 11384 du16 octobre 2002 * 120 Déclaration par Pierre Krähenbühl, directeur des opérations du CICR à l'occasion d'une réunion tenue au Forum humanitaire de haut niveau, Palais des Nations, Genève - 31 mars 2004) * 121 L'indice de sécurité en Côte d'Ivoire a atteint la phase 3 selon le Président de la République dans son discours à la tribune des NU le 26 septembre 2007, où il plaidé que les NU revoient à la baisse cet indice en fonction de l'évolution de la situation politique avec les accords de Ouagadougou. |
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