La dynamique de convergence en méditerranée. Un système d'évaluation basé sur l'analyse multicritère( Télécharger le fichier original )par Yasmine GUESSOUM Université de la méditerranée Aix- Marseille II - Doctorat d'économie 2006 |
SOMMAIREINTRODUCTION GENERALE CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE « Intérêt d'une perspective multicritère pour comprendre les processus de croissance et de développement » INTRODUCTION : IDENTIFIER LES COMPOSANTES DU SYSTEME D'EVALUATION I - CONTEXTE GLOBAL : LES MECANISMES DE CROISSANCE ET DE DEVELOPPEMENT
II - ATTRACTIVITE ECONOMIQUE : UN DECOUPAGE TENANT COMPTE DES NOUVEAUX ENJEUX
III - DEMARCHE METHODOLOGIQUE : CERNER L'EVALUATION A L'ECHELLE DE PAYS
CHAPITRE II : IMPLICATIONS METHODOLOGIQUES « Adaptabilité de l'analyse multicritère au traitement des problématiques de rating et de benchmarking » INTRODUCTION : IDENTIFIER LES COMPOSANTES DE L'INSTRUMENT DE MESURE I - FONDEMENTS THEORIQUES : EVALUER PAR L'ANALYSE MULTICRITERE
II - COMPATIBILITE ET ADAPTATION : OBJECTIFS ET MOYENS PRATIQUES DE LES ATTEINDRE
III - MODE DE FONCTIONNEMENT : DEUX EXEMPLES EMPIRIQUES
CHAPITRE III : APPLICATION EMPIRIQUE « Expérimentation d'un outil interactif destiné à l'évaluation multicritère des pays méditerranéens » INTRODUCTION : RECENTRER L'ETUDE SUR LES PAYS MEDITERRANEENS I - CADRE DE L'EVALUATION : ETABLIR LE LIEN ENTRE THEORIE ET PRATIQUE
II - PARAMETRES TECHNIQUES : MISE EN PLACE DE L'OUTIL D'EVALUATION
III - APPLICATION AU CAS MEDITERRANEEN : EVALUER LA DYNAMIQUE D'OUVERTURE
CONCLUSION GENERALE INTRODUCTION GENERALE1. Intérêt principal et champ d'applicationNos travaux de recherche portent sur l'adaptabilité de l'analyse multicritère, en tant que procédé novateur d'aide à la décision, aux évaluations des processus dynamiques comme la croissance ou la transition économique. L'idée est de montrer qu'une telle méthodologie, employée habituellement au niveau microéconomique (octroi de prêts bancaires, localisation de projets d'investissement, recrutement en entreprises...), voit désormais son champ d'application s'étendre à l'échelle des pays et correspondre à des évaluations d'ordre macroéconomique. Il s'agit plus concrètement de proposer un instrument de mesure pertinent visant à évaluer la convergence d'un ensemble de pays vers des standards prédéfinis (exemples de bonnes pratiques) dans une optique d'apprentissage, ou encore d'estimer leur évolution dans une optique comparative. Il s'agir aussi de trouver une complémentarité entre les démarches de classement (rating) et de classification (benchmarking). Le procédé que nous considérons ici est davantage destiné à des perspectives durables de croissance et de développement qu'à des fins ponctuelles de gain immédiat, comme c'est le cas des estimations élaborées par les agences de notation pour les titres échangés sur les marchés financiers. Notre principal intérêt est de mettre à la disposition des décideurs un outil d'aide efficace pour mener à bien les politiques de réforme et assurer un accompagnement des programmes de transition car les enjeux sont de taille. Nous avons choisi comme terrain d'application le bassin méditerranéen qui traverse actuellement une étape décisive pour rester en phase avec les dynamiques d'ouverture et de régionalisation. Le processus de Barcelone, l'intégration des pays d'Europe de l'Est à l'Union Européenne (UE) ainsi que la mise en place d'une politique européenne de voisinage (PEV) sont autant de facteurs qui suscitent le recours à un suivi régulier des situations politique, économique et sociale des pays impliqués. 2. Problématique initiale et thèmes sous-jacentsAfin de rassembler ces différents éléments au sein d'une même problématique, il a fallu définir un lien cohérent entre le processus d'ouverture impulsé par la Déclaration de Barcelone (le contenant), la dynamique de transition des pays euro-méditerranéens (le contenu) et les méthodes d'analyse multicritère (l'outil). Ces trois sphères ont ainsi été imbriquées dans un seul et même sujet, à savoir l'évaluation de la dynamique de convergence en Méditerranée par l'analyse multicritère. Il s'agit en somme de l'idée générale, la thématique globale de notre thèse de doctorat. - Quel est l'apport de l'analyse multicritère dans la mise en place d'un système de représentation pertinent, permettant d'élaborer un rating et un benchmarking des pays méditerranéens ? La problématique principale est éclatée en une série de questions secondaires permettant de cerner le sujet de façon graduelle. - Quelles sont les caractéristiques du contexte économique actuel ? Quels en sont les nouveaux enjeux sociaux et politiques ? Quels indicateurs doivent être pris en compte pour concevoir un système de représentation ? - Les critères quantitatifs, dits « objectifs », sont-ils suffisants pour l'élaboration des profils-pays ? Comment manipuler les éléments dits « subjectifs » qu'impose le déroulement d'un benchmarking tels que l'état d'avancement du processus d'ouverture des pays euro-méditerranéens ? - Dans quelle mesure les ratings élaborés par les organismes de notation sont-ils remis en cause ? Serait-ce en raison de la transparence des méthodes ou de la crédibilité des résultats ? A partir de là, est-il envisageable de concevoir un instrument de mesure qui pourrait se substituer aux évaluations des agences de rating ? - Pour quelles raisons les méthodes mises en oeuvre jusqu'à présent, en l'occurrence l'optimisation, ne sont pas en mesure de répondre aux problématiques de rating et de benchmarking ? Quels sont les arguments motivant le choix de l'agrégation multicritère comme instrument d'évaluation des profils-pays ? - Quel mode d'action pour quelle cible ? Comment adapter la méthode d'évaluation au domaine d'application, dans la mesure où il n'existe pas de démarche standard unique et universelle ? Le plan que nous proposons en vue d'apporter des éléments de réponse permet de déterminer les thèmes sous-jacents que nous souhaitons approfondir. Globalement, trois directions se dessinent. La première concerne les supports théoriques permettant de définir un système de représentation fiable (techniques quantitatives et littérature au service d'un même intérêt). La seconde permet de distinguer les nuances entre rating et benchmarking ainsi que les apports de l'agrégation multicritère (limites des ratings actuels et construction d'un instrument de mesure). Enfin, la dernière piste concerne l'évaluation de la situation des pays euro-méditerranéens et la robustesse des résultats (application et comparaison). 3. Quelques repères pratiquesLes pays méditerranéens (PM), principal objet de nos études empiriques, ne visent pas l'adhésion à l'UE, contrairement aux pays d'Europe Centrale et Orientale (PECO). Au départ, il était question d'ouverture des marchés à l'issue d'un processus de transition favorisant la convergence vers des standards performants. Les paramètres sur lesquels se fonde l'analyse ne sont pas liés à l'éventualité d'adhérer à l'UE, les PM n'ayant pas encore totalement passé le cap du libre-échange et de la coopération intra-régionale. Le choix des critères doit tenir compte de la cible ainsi que du contexte préalablement défini. Ils doivent refléter les conditions de croissance et de développement permettant d'achever la transition, et non celles liées à la mise en place d'une zone monétaire optimale (ZMO). Avant de mettre au point une méthodologie destinée à mesurer l'état d'avancement des réformes des PM, et donc de << profiler » les pays ciblés pour en estimer l'attractivité, il est essentiel d'identifier le contexte de nos applications empiriques. En d'autres termes, le système de représentation doit être en amont de l'outil d'évaluation. Ainsi, l'identification du cadre de l'étude, tout autant que la définition des critères, sont deux étapes essentielles. Rappelons enfin que la mise en place d'un système de représentation se traduit par la sélection de paramètres et d'autres indicateurs susceptibles de retranscrire les critères de l'analyse. Objectifs Il s'agit avant tout d'évaluer la dynamique d'ouverture dans les pays méditerranéens des rives Sud et Est, et de mesurer l'état d'avancement de leurs réformes (situation initiale, comparaison des évolutions absolue et relative). L'idée est de << profiler » un échantillon de pays par le biais de techniques de classification et de classement pour en mesurer l'attractivité par rapport à des normes de référence, à savoir les pays d'Europe de l'Est membres de l'UE. L'objectif final est de mettre au point un procédé novateur permettant d'adapter les méthodes d'analyse multicritère aux problématiques de rating et de benchmarking (compatibilité et faisabilité de l'opération). Cet outil doit également pallier le manque de transparence des ratings émis par les agences de notation. Conditions initiales L'évolution de la pensée économique définit le socle sur lequel se fonde l'analyse, ce qui suppose que l'évolution des théories ou des paradigmes a fatalement des répercussions sur le plan empirique. Dans notre cas, le contexte est défini par deux conditions initiales. D'une part, les économies concernées par l'étude visent la convergence vers le libre-échange et l'ouverture des marchés. D'autre part, le partenariat euro-méditerranéen assure cette transition, mais se trouve à la fois impulsé et menacé par l'attractivité des PECO. Démarche méthodologique Sur le plan méthodologique, le choix des indicateurs doit tenir compte de l'objet de l'évaluation et du contexte de l'étude. Dans notre cas, les critères doivent refléter les conditions requises pour effectuer une transition vers l'économie de marché tout en préservant les valeurs des pays impliqués dans la dynamique d'ouverture. La part d'arbitraire est importante et peut nuire à l'objectivité de la méthode. L'introduction de critères subjectifs implique l'estimation de données qualitatives. Pour ce faire, il est essentiel de justifier les échelles de mesure ainsi que les systèmes de pondérations et d'intégrer les jugements émis par les experts. Par ailleurs, l'aspect multidimensionnel de nos applications nécessite le recours à un instrument de mesure multicritère. Il s'agit de construire un ensemble de catégories reflétant les différents paliers d'ouverture, délimités par des profils de référence, puis d'y affecter les pays selon leur état d'avancement et leurs perspectives. L'outil principalement utilisé pour ce faire est l'agrégation multicritère qui peut, au besoin, être complétée par d'autres techniques relevant de la modélisation ou de l'analyse des données. Un élément de réponse serait l'utilisation des méthodes Electre comme outil d'évaluation interactif compatible avec notre problématique. Les algorithmes de surclassement et les systèmes de préférences proposés à cet effet emploient des paramètres accessibles et ajustables. Perspectives Nous mettons à la disposition des décideurs un support analytique pour l'orientation des programmes de réforme ou le recalibrage des politiques déjà engagées. Ce Système de veille vise à estimer l'impact des investissements effectués par les pays sur la transition, dans l'optique d'assurer un suivi régulier des fonds qui leur sont accordés et leur apporter une aide financière adaptée (investissements efficaces et rentables). Il s'agit d'optimiser l'affectation des ressources suivant le profil présenté par le pays bénéficiaire, en utilisant comme facteur-clé l'état d'avancement de la transition. Rappelons que le rating et le benchmarking, en tant qu'outils d'aide à la décision, sont des supports à consulter lors de la prise de décisions stratégiques, comme l'élaboration de programmes de financement et d'aide au développement. Concrètement, nous avons mis au point un logiciel interactif compatible avec le format usuel des bases de données (Excel). Ceci permet de passer outre les problèmes inhérents à la saisie des données et de réaliser un gain en termes de temps et d'efficacité. 4. Plan de la thèseLe plan, constitué de trois chapitres, met en avant l'agrégation multicritère comme méthode novatrice dans le cadre de l'évaluation des profils-pays en général et dans l'estimation de l'attractivité en particulier. Pour ce faire, notre champ d'application cible les économies euro-méditerranéennes actuellement en plein processus de transition. Nos travaux proposent en outre de compléter l'instrument de mesure mis en place (procédures de surclassement des méthodes Electre) par des outils statistiques tels que l'analyse ascendante hiérarchique ou la régression linéaire. Le premier chapitre est théorique et propose une revue de la littérature permettant de situer le contexte et de définir l'arrière-plan qui servira de point de départ à la mise en place du système de représentation. Il donne en outre un aperçu de la typologie des critères d'évaluation, et souligne l'importance de l'aspect qualitatif. Dans ce sens, une première étude de cas a été réalisée en vue d'évaluer la qualité du cade légal euroméditerranéen. Ce chapitre permet également de mettre en exergue l'une des principales motivations de nos travaux de recherche, à savoir la démarcation entre notre outil d'évaluation et les ratings jusque-là émis par les organismes de notation. Ce point fait l'objet d'une seconde étude de cas permettant d'estimer le niveau de convergence et la transparence des ratings risque-pays. Le deuxième chapitre est méthodologique puisqu'il propose une initiation à l'analyse multicritère et à ses divers modes d'agrégation. Il complète le chapitre précédent et donne du sens au système de représentation : il permet de construire par le biais d'une approche originale, alliant rating et benchmarking, un instrument de mesure propice à l'évaluation de la situation des PM. A cet effet, nous allons commencer par démontrer l'apport de l'analyse multicritère comparativement aux méthodes d'optimisation ayant atteint leurs limites dans la résolution des problèmes économiques multidimensionnels. Il s'agira ensuite de retenir, parmi les méthodes d'agrégation multicritère, celle apparaissant la plus apte à répondre aux problématiques de rating et de benchmarking. Nous verrons au terme de ce chapitre que les procédures de type Electre seront retenues. Elles feront, entre autres, l'objet de deux études de cas pour confirmer leur applicabilité aux problématiques traitées : l'une concerne la convergence des PM vers une zone de libre-échange, et l'autre porte sur la convergence du Mercosur vers une ZMO. Le troisième chapitre est essentiellement empirique et met en pratique les concepts introduits au cours des deux chapitres précédents. Notre intérêt portera à ce niveau sur le déroulement des procédures Electre qui auront été retenues. En d'autres termes, nous allons observer de plus près les algorithmes et les mécanismes qui contribuent au fonctionnement de l'outil d'évaluation mis en place. Nous allons en outre explorer les détails techniques des procédures d'évaluation ainsi que leur faisabilité d'un point de vue purement opérationnel : exploitation du langage de programmation des logiciels, exécution des algorithmes de classement et de tri, puis compatibilité avec le format classique des bases de données (tableaux Excel). Ce chapitre se soldera par une étude empirique dans laquelle il sera notamment question de tester la stabilité des modèles Electre et la robustesse des résultats. Chapitre I : « Revue de la littérature » L'attractivité est une notion qui ne se limite pas aux conditions objectives de fonctionnement des économies. Elle dépend aussi des réformes institutionnelles, de leur probabilité d'être poursuivies, de leur mise en oeuvre concrète et de l'idée que l'on s'en fait. Il y a ainsi dans ce concept des paramètres subjectifs influant sur les systèmes de représentation (dispositifs de rating). Les techniques quantitatives restent limitées lorsqu'il s'agit d'évaluer la croissance ou le développement économique, car le fonctionnement des systèmes et des cultures relève d'une grande complexité. Pour comprendre ces mécanismes, il faut avant tout entreprendre un survey théorique à partir duquel nous pourrons extraire les critères d'évaluation. L'arrière-plan est ainsi fondé sur un ensemble d'hypothèses et le choix des critères d'évaluation passe par deux procédés de sélection. D'une part, la distinction entre les critères traditionnels de transition et les nouveaux critères liés au contexte actuel. D'autre part, la distinction entre les critères quantitatifs et qualitatifs. Chapitre II : « Implications méthodologiques» La diversité des méthodologies permettant d'exécuter un processus d'évaluation résulte avant tout des différences subsistant entre les nombreux points de vue à partir desquels une problématique peut être abordée. Elle dépend aussi de la façon dont s'y prend l'évaluateur, lors de la collecte des informations ou de la modélisation des faits. L'approche classique des problèmes de décision procède par l'optimisation d'une fonction économique unique. Cette démarche a toutefois montré ses limites dans bien des cas, limites auxquelles l'analyse multicritère semble remédier. L'objectif de ce second chapitre est de prouver l'intérêt des méthodes d'agrégation multicritère et d'en exposer les fondements méthodologiques. Il sera démontré en premier lieu que l'optimisation via la recherche opérationnelle, bien qu'étant de moins en moins sollicitée, reste tout de même le fait générateur de l'analyse multicritère. Chapitre III : « Application empirique » Après avoir testé l'adaptabilité des méthodes Electre aux problématiques de rating et de benchmarking de façon générale, nous allons pouvoir tester leur compatibilité avec l'évaluation de la transition des partenaires méditerranéens en particulier. Une telle démarche suppose une attitude prospective, une approche comparative et un emboîtement d'échelles. Il s'agit de replacer les économies en développement du bassin méditerranéen dans le contexte à la fois de la mondialisation, de la régionalisation et des régulations nationale et locale. (arrière-plan) Système de représentation Justifier chaque hypothèse soutenant le cadre de l'évaluation Justifier le choix de chaque critère du système de représentation théorique Socle Cadre u (critères quantitatifs / qualitatifs) Hypothèses A travers ce dernier chapitre, qui sera illustré par une étude de cas, nous allons chercher à accorder la théorie avec la pratique. Ceci permet d'établir le lien entre le chapitre I et le chapitre II. CHAPITRE I : REVUE DE LALITTERATURE« Intérêt d'une perspective
multicritère pour comprendre
|
Source : Hausmann et al. [2005], p. 27. |
Croissance
faible
Asymétrie de
l'information
Problème de
coordination
des
politiques
Rendement de
l 'activité
économique
insuffisant
Inadéquation du cadre des af faires
Carences sur le marché
financier
international
Bénéfice
social
insuffisant
Problème de
localisation Problème de main - d'oeuvre Problème d'infrastructure
Inefficacité du
gouvernement
Inefficience u d
marché
Coût
de
financement
élevé
Micro - r isque (droits de propriété, corruption, taxes)
Macro - r isque
(instabilité des systèmes monétaire, fiscal et financier)
Epargne domestique
insuffisante
Intermédiation
financière
insuffisante
Carences sur le marché financier local
Les stratégies fondées sur la mobilisation de ressources par l'aide financière internationale et l'épargne domestique sont rentables à condition que les retours sur investissement soient suffisants. Les stratégies axées sur la libéralisation des marchés et l'ouverture sont efficaces si les bénéfices sociaux sont élevés et équitablement répartis par un système fiscal de qualité. Enfin, les stratégies s'appuyant sur une politique industrielle sont souhaitables lorsque les retours sur investissements privés sont bloqués par des restrictions imposées par l'Etat. En somme, il apparaît que la mise en place d'une stratégie de développement à travers un plan d'action est plus efficace qu'une approche par l'imposition d'innombrables règles institutionnelles ou de gouvernance.
Aujourd'hui, les organismes internationaux commencent à reconnaître qu'il ne suffit pas d'insuffler de l'extérieur une dynamique de développement, et encore moins d'appliquer ce qui a fonctionné préalablement au sein des pays industrialisés à des économies émergentes. Il ne suffit pas d'injecter des fonds d'aide au développement ou d'octroyer des crédits qui, au final, ne font que retarder certains effets et enliser les pays bénéficiaires dans une spirale d'endettement. Cette conception est induite par le Consensus de Washington et tend à considérer les PVD comme les destinataires passifs de programmes de développement. A ce sujet, l'économiste Stieglitz reproche au FMI la manière dont il a géré la crise asiatique et la transition en Russie (Naim [2000], p. 20).
Les nouvelles préoccupations de l'opinion internationale concernant la réduction de la pauvreté et le renforcement de l'appui aux pays à faible revenu ont suscité un engouement sans précédent de la part des organismes mondiaux. Dès septembre 2005, l'ONU a mis en oeuvre la déclaration du millénaire pour le développement. De son côté, le FMI a entrepris une réévaluation complète de son engagement envers les économies à faible revenu. La stabilité macroéconomique et financière a été définie comme une condition décisive de la croissance et de la réduction de la pauvreté. Les efforts accomplis par le FMI ont aussi porté sur ses rapports avec les autorités nationales, la société civile et les autres partenaires de développement (FMI [2005]).
Entre croissants et décroissants, quantitatifs et qualitatifs, quels critères doivent être pris en compte ? Les paragraphes suivants proposent une revue de la littérature, à la fois théorique et empirique, permettant de justifier la sélection des critères d'évaluation...
Les notions d'attractivité économique et de cadre incitatif sont au coeur de la théorie du développement. Elles sont étroitement liées à la volonté de réaliser des perspectives de croissance suffisantes pour passer le cap de la transition économique avec succès (cf. annexe 1). Les modèles de développement issus des courants de pensée néoclassique et libérale, partent de ce principe commun. La seule différence est que la structure chargée de définir et de mettre en oeuvre ledit cadre incitatif, est soit l'Etat, soit le marché. L'histoire du développement montre que les prémisses de ce concept remontent aux analyses de Smith et de Schumpeter. Il était alors question de cerner la nature de l'expansion économique et d'en identifier les causes.
La théorie du développement a évolué avec l'intégration de critères comme la pauvreté ou la qualité de vie, à l'issue d'études quantitatives en partie menées par Clark, dans les années 40. Leur champ d'analyse était toutefois restreint car limité aux Etats-Unis et à l'Europe. Ce n'est qu'après la seconde moitié du 20ème siècle que les économistes ont manifesté un vif intérêt pour les PVD récemment indépendants : de nouvelles préoccupations telles que la reconstruction ou le développement étaient au coeur du débat. L'investissement s'est distingué comme facteur-clé de création d'emplois et les conditions salariales ont été utilisées par l'Etat comme instrument de contrôle de la main-d'oeuvre. L'idée était de privilégier les industries à fort potentiel de développement, à travers un enchaînement de programmes, sous l'égide d'un système centralement planifié pensé par l'Etat.
Les gouvernements des PVD étaient alors convaincus que le recours à des moyens publics d'incitation (licences d'importation, privilèges fiscaux, réductions tarifaires) pouvait stimuler l'investissement privé. La planification avait été bien pensée, mais sa mise en pratique a échoué essentiellement à cause des dysfonctionnements au sein des gouvernements conservateurs chargés de l'exécution des programmes. La conséquence a été de privilégier les systèmes de prix relatifs et les mécanismes de marché comme moteurs de l'investissement et de l'épargne.
Les institutions internationales ont fini par mettre en place des politiques de développement, allant parfois jusqu'à se substituer aux gouvernements des pays en transition, après avoir souligné leur difficulté à mener une politique d'attractivité économique efficace.
Ce vif intérêt pour l'ouverture économique comme unique moyen d'assurer une croissance durable s'est généralisée dans le monde en développement avec la constitution d'espaces économiques, à commencer par les zones de libre-échange. Aujourd'hui, le bilan est mitigé pour ce qui est de la convergence des PVD. Le Mercosur et l'Asie du Sud-Est (Asean) ont dépassé depuis longtemps les premiers stades de l'intégration économique. Les PECO en sont à la phase de zone monétaire, du moins, pour ce qui est des dix nouveaux membres admis au sein de l'UE. Enfin, les PM en sont au processus d'association avec l'UE et n'ont pas encore satisfait les objectifs de libre-échange.
L'économie du plan a été appliquée dans de nombreux pays, bien au-delà des frontières de l'Europe de l'Est, en l'occurrence la Chine, Cuba ou encore les PM. Les principes sur lesquels s'appuyaient ces économies allaient de la nationalisation presque totale des entreprises à la planification administrative. Les systèmes centralisés ont fait preuve d'une performance relative sur le plan social grâce aux mécanismes de subvention mais se sont révélés impuissants sur le plan économique, ce qui a impulsé un changement de tendance vers l'ouverture et la libéralisation des échanges. C'est en 1990 et dans les PECO qu'une véritable rupture a eu lieu avec les régimes centralisés, marquant le passage définitif à l'économie de marché. A partir de là, le qualificatif « économies en transition » a été attribué par l'OCDE aux pays d'Europe de l'Est, puis s'est répandu à d'autres systèmes centralisés, notamment en Méditerranée.
La transition est une expérience longue et coûteuse, d'autant que les structures des économies centralisées ne les ont pas prédisposées à basculer vers une régulation décentralisée (Crouzet [2000]). Ce processus peut prendre effet selon une cadence plus ou moins rapide, allant du big-bang économique à une approche plus modérée. Dans tous les cas, il s'agit d'opérer un ensemble d'ajustements massifs, à commencer par l'exposition du système de production national à la concurrence étrangère (instauration des prix relatifs et réduction des barrières aux échanges). Il faut aussi démanteler les réseaux d'entreprises défaillantes et non rentables par des procédures de mise en faillite. Enfin, il est indispensable d'assainir le système bancaire et de restructurer l'architecture financière dans le sens de l'open market. La société est alors tiraillée entre deux secteurs : la sphère publique qui favorise la dimension sociale et la sphère privée qui prône la liberté économique. Par conséquent, les réformes s'accompagnent nécessairement de déséquilibres dont l'étendue et la durée sont proportionnelles au mode de transition entrepris. A travers l'expérience des PECO, tout semble indiquer qu'une transition n'est supportable et efficace que lorsque les réformes sont généralisées au plus vite, saisissant l'opportunité de l'interdépendance des marchés pour mettre en place des politiques complémentaires.
Graphique 2 : Corrélation entre PIB par tête et ouverture économique (2005)
Graphique 1 : Evolution du taux d'ouverture et du PIB par tête (1960-2003)
Graphique 3 : Corrélation entre PIB par tête et liberté économique
Source : Hulsman et al. [2005], p. 45.
Source : Hulsman et al. [2005], p. 39.
Source : Miles [2006], p. 22.
Encadré 2 : Liberté économique, ouverture et dynamique de croissance
Dans une certaine mesure, l'accélération du processus d'ouverture est la seule issue envisageable pour crédibiliser l'Etat réformateur et éviter de compromettre les autorités exécutives compétentes. Dans ce sens, la théorie économique du libre-échange semble indiquer que l'adoption d'une politique d'ouverture associée à un cadre institutionnel de qualité constitue un moyen efficace en faveur de la croissance. Ce résultat est notamment corroboré par Heritage Foundation dont l'indice de liberté économique mesure l'impact de l'intervention du gouvernement sur la prise de décision économique (consommation, production, investissement, emploi). Ceci suppose que l'influence de l'Etat sur le choix d'une politique économique a un impact direct sur le niveau de croissance.
De nombreux pays semblent encore réticents à jouer le jeu de l'ouverture : chacun cherche à minimiser les barrières aux échanges de ses partenaires commerciaux, tout en maintenant un contrôle rigide au niveau de ses propres frontières. En réalité, les faits montrent que la libéralisation commerciale engendre des externalités positives au niveau des politiques économiques et en termes de compétitivité. Les pays les moins ouverts sur les plans économique, politique et social sont loin de constituer un cadre attractif favorable à la mobilisation des ressources, notamment en matière d'investissement et d'emplois.
Concrètement, une étude empirique réalisée par la BM a permis de retracer l'évolution du commerce mondial (imports + exports / PIB) et celle de la croissance économique (PIB par tête) sur une période de quarante ans (1960-2003). Cette étude a permis de démontrer que les pays ayant entamé une dynamique d'ouverture active (libéralisation des échanges de biens et de facteurs) ont enregistré une croissance économique plus forte que les pays ayant imposé des barrières au commerce extérieur (politiques tarifaires ou restrictions qualitatives). En outre, il apparaît que la croissance et la liberté économique augmentent de façon simultanée (cf. encadré 2).
D'un point de vue qualitatif, si le développement économique des années 80 a été synonyme de diversification industrielle, il en a été autrement durant la dernière décennie. L'ouverture commerciale des PVD s'est accompagnée d'une spécialisation dans les industries à faible valeur ajoutée. L'enfermement dans de telles structures n'a pas permis le transfert attendu de savoir-faire, ni l'obtention de nouveaux avantages comparatifs. L'efficience et les mécanismes de marché n'ont donc pas fonctionné de façon optimale (Tahri-Joutei [2004], p. 281).
Le libre-échange n'a pas apporté de modifications prononcées au niveau des structures de production, y compris en Méditerranée. En dépit du succès des politiques d'ouverture au niveau de la réduction tarifaire et de la promotion des IDE, les programmes de réforme ont quelque peu échoués en matière de développement. Ils se sont essentiellement focalisés sur la seule perspective du libre-échange. L'absence d'une modernisation sociale et politique a fini par réduire l'efficacité du processus de transition. De même, la réalité de la structure institutionnelle a entravé la mise en place de politiques économiques appropriées (Miles [2006]). Afin de se faire une idée de l'ampleur du phénomène d'ouverture au niveau mondial, il est utile d'exposer la cartographie de la liberté économique élaborée par Heritage Foundation (cf. encadré 3).
Encadré 3 : Indice de liberté économique (2006)
Source : Miles [2006], Maps.
L'indice de liberté économique engendre une bipolarité dans le monde : les pays de la Triade sont qualifiés de très libres et classés << free » ou << mostly free », alors que les PVD sont considérés comme peu libres, à savoir << mostly unfree » ou << repressed ». Dans ce sens, il a été démontré que le niveau de PIB par tête est d'autant plus élevé dans un pays que celui-ci est économiquement libre. Suivant cette logique, la prospérité est liée à la liberté économique et à une faible intervention de l'Etat. Cette logique est également adoptée par Frazer Institute. Elle est toutefois contestée par d'autres organismes pour lesquels un commerce bénéfique est encadré par de solides institutions soutenues par des politiques publiques (Gwartney et Lawson [2003]).
Enfin, concernant les inégalités relatives aux questions sociales, le 20ème siècle a été marqué par une croissance moyenne remarquable des revenus, mais ceux-ci ont été inégalement répartis. L'amélioration de la qualité de vie n'a donc pas touché toutes les populations avec la même intensité et l'écart entre les riches et les pauvres s'est fortement creusé : le PIB par tête du quart le plus riche de la population a sextuplé, tandis que celui du quart le plus pauvre a moins que triplé (cf. encadré 4).
Les inégalités de revenu se sont manifestement aggravées à tel point que même dans les pays industrialisés la contestation a été en faveur de l'annulation de la dette des PVD. Elle s'est traduite par l'idée d'instaurer une taxe dont les prélèvements seraient alloués à l'aide au développement. En somme, l'opinion internationale reconnaît les phénomènes d'exclusion et relance le débat sur la question des acquis sociaux.
Encadré 4 : Inégalités en termes de répartition du revenu (2000)
Source : PNUD [2005], p. 18.
La coordination des politiques économiques implique généralement la modification conjointe des politiques nationales dans le but de prendre en compte l'interdépendance internationale. Il s'agit donc d'une forme très exigeante de coopération. Seulement, comment vérifier si une politique est modifiée dans un souci de coordination ou simplement parce que la situation ou les objectifs internes ont changé ? Deux arguments suggèrent que la coordination des politiques économiques améliore le bien-être global. Le premier a trait aux effets externes qui caractérisent l'interdépendance économique internationale, c'est-à-dire la transmission internationale des effets des politiques économiques. Le second renvoie à l'existence de biens publics internationaux, dont la gestion ne peut être garantie par la décentralisation des politiques.
On distingue deux objectifs possibles pour la coordination des politiques. En premier lieu, elle peut avoir pour but d'exploiter l'interdépendance, en tenant compte des effets externes qui nuisent à l'efficacité des politiques économiques. La mobilité internationale des capitaux, l'insertion dans le commerce mondial et la sensibilité aux variations des taux de changes sont des vecteurs d'interdépendance internationale influents sur les politiques nationales. En second lieu, la coordination des politiques économiques peut avoir pour but de préserver ou d'améliorer le régime international existant, c'est-à-dire de veiller à l'approvisionnement des biens publics internationaux que l'action décentralisée pourrait négliger (Frenkel et al. [1991]).
La coordination doit-elle être structurée au sein d'un cadre de règles formelles de politique économique, ou laissée au libre arbitre des gouvernements ?
A moins d'être en mesure de déterminer un ensemble exhaustif de règles spécifiant les réponses des politiques économiques à chaque événement, la notion de coordination stratégique relève davantage de la discrétion. Un élément de réponse est apporté par la théorie des jeux, où chaque gouvernement maximise une fonction-objectif dans un environnement déterministe1. Il dispose pour ce faire d'instruments de politique économique qui interagissent avec ceux mis en oeuvre dans les autres pays. Il s'agit dans ce cadre de comparer l'équilibre coopératif du jeu avec l'équilibre non-coopératif. En somme, la coopération améliore le bien-être général et la capacité de chaque gouvernement à réaliser ses objectifs (Cooper [1985]).
Concrètement, les études empiriques portant sur l'évaluation des gains attendus de la coordination stratégique des politiques économiques ont abouti à des résultats différents. Une estimation des fonctions-objectif des gouvernements sur la base des comportements passés, s'est révélée peu concluante : les gains de la coordination seraient de l'ordre de 0,5% du PIB (Oudiz et Sachs [1984]). Une façon d'y remédier serait d'imposer des règles limitant la marge de manoeuvre des politiques nationales. C'est l'interprétation que l'on peut donner des règles budgétaires dans le processus d'intégration européenne (3% et 60% au maximum pour les ratios de déficits et de dettes publics).
La coordination par les règles semble appropriée dans la gestion des biens publics car elle a l'avantage de donner un signal plus clair et vérifiable, quant au respect des engagements. En outre, les règles fournissent aux gouvernements une contrainte extérieure utile pour contenir les groupes d'intérêt nationaux susceptibles de pousser les politiques dans une direction trop laxiste. Une analyser de la coordination des politiques économiques en environnement incertain a conclue que ces deux facteurs étaient positivement corrélés (Ghosh et Masson [1994]). Rappelons que l'incertitude peut porter sur la connaissance de la situation économique et sur les modes de transmission des politiques, ou encore sur les stratégies des autres gouvernements.
Seulement, l'application d'un tel modèle se heurte en réalité à des contraintes au niveau du système de représentation. Sa faisabilité est probablement la plus préoccupante dans la mesure où elle affecte la possibilité de coordonner effectivement les instruments de la politique économique. La politique monétaire, par exemple, relève de l'autorité de banques centrales indépendantes, alors que les politiques budgétaires sont décidées par les parlements nationaux. Au final, l'orientation de la politique économique résulte d'arbitrages internes laissant peu de place à une négociation dans le sens de la coordination.
1 On peut aussi utiliser un modèle avec des chocs aléatoires (d'offre ou de demande). Il ne s'agit plus alors d'un environnement déterministe stricto sensu.
Si le choix leur est donné, les individus tout comme les entreprises ayant de l'aversion pour le risque ont tendance à opter pour des stratégies permettant de réaliser des gains dans les plus prompts délais. Les effets que provoquent leurs décisions sur le long terme et sur d'autres secteurs d'activité n'entrent pas en ligne de compte. Dans le domaine de la finance par exemple, cette attitude est qualifiée de myopie ou d'aveuglement au désastre. Plus généralement, il s'agit d'externalités négatives.
A l'inverse, l'investissement qui est une privation de consommation imminente peut engendrer, dans bien des cas, des bénéfices sociaux a posteriori. L'investissement dans le domaine de l'éducation, la formation ou la culture illustre les effets positifs ultérieurs de l'accumulation de capital humain sur les individus et la société.
Il est à noter que ces externalités positives ne profitent pas toujours à la génération qui en est à l'origine et ne se manifestent que quelques cycles plus tard. Le risque de voir apparaître des comportements problématiques guidés par une logique opportuniste est omniprésent (attitude répandue dans les gouvernements des PVD). Par conséquent, les perspectives de gain immédiat fondées sur une vision de court terme restent globalement en opposition avec les stratégies d'accumulation de long terme propre à la logique de développement.
<< ...l'absence de confiance dans ses propres gouvernements est extrêmement coûteuse pour l'ensemble de la communauté car elle entraîne une série de comportements opportunistes et les mécanismes d'aspiration sociale par le haut ne fonctionnent plus ... Les gouvernements doivent savoir faire preuve d'une crédibilité et d'une stratégie sur le long terme permettant à la population de croire en un avenir meilleur...» (Tahri-Joutei [2004], p. 286).
Prendre conscience de la nécessité d'un investissement commun assurant la pérennité du développement, suppose l'existence d'institutions fortes et fiables, garantes d'un avenir meilleur. L'idée est d'instaurer un climat de confiance et de protéger la société des déviations opportunistes en proposant des projets prometteurs avec des effets positifs et durables. Dans une telle perspective, la crédibilité des services publics est d'autant plus déterminante que les incidences liées au comportement opportuniste présentent de nombreux risques (cf. annexe 1).
Les termes << organisation » et << institution » sont souvent confondus. Il est donc utile de rappeler la nuance entre ces deux dimensions. Alors que les organisations représentent les structures (entreprises, marchés, structures de l'Etat), les institutions constituent les règles du jeu (support à la prise de décision). Les composantes du cadre institutionnel sont non seulement les règles formelles, mais aussi leurs caractéristiques d'application (système juridique, arrangements institutionnels).
Plus précisément, les institutions politiques se chargent de définir en amont les structures de l'Etat et le cheminement du processus politique, ainsi que la création des institutions économiques. En aval, elles veillent a l'exécution des politiques économiques et a leur encadrement administratif. Quant aux institutions économiques, elles veillent a la coordination des processus de production, des mécanismes de distribution et des relations sur les marchés (Borner et al. [2004]).
Concrètement, les institutions veillent au bon fonctionnement des marchés, au respect des droits de propriété et a la régulation des conflits pouvant survenir en raison de la rareté des biens et des ressources. Par conséquent, dans une économie privée de droits de propriété, les échanges se produisent dans un climat d'insécurité suivant la loi du plus fort. Dans ce sens, le rôle de l'Etat et l'étendue de son pouvoir sont les déterminants cruciaux de la qualité institutionnelle. De même, les coûts de transaction inhérents a la conclusion des contrats et arrangements confirment l'importance du système juridique dans la réduction des externalités. Il en ressort que la liberté économique est forcément liée a la liberté politique : un objectif de croissance a long terme nécessite la mise en place d'un Etat de droit et la protection des libertés civiles et politiques (North [1993]).
Les effets externes positifs inhérents a la liberté politique sont discutables. En effet, elle peut favoriser les intérêts des groupes de pression et ralentir le déroulement d'un processus législatif, ou encore être en défaveur d'une politique économique. Le meilleur exemple est probablement celui du referendum européen de 2005 où le « non », notamment dans certains pays fondateurs comme la France, a conduit au rejet du projet constitutionnel. Dans une démocratie le choix d'un régime de croissance est partagé entre les exigences individualistes des consommateurs qui prennent le pas sur l'investissement a long terme et les pressions autoritaristes des dirigeants qui s'approprient les excédents budgétaires. Trop de liberté peut donc nuire a la croissance et mener a des politiques sous-optimales (Bardhan [1993]).
Sur le plan empirique, le recoupement entre dix-sept études portant sur le lien entre croissance et démocratie n'a pas été concluant. En effet, trois types de corrélations ont été relevées : positive, négative et non significative (Brunetti [1997]). Concernant la nature du régime politique favorable a la croissance, une étude partant d'une variable proxi du cadre institutionnel (faute de disponibilité des données) a permis d'observer que la démocratie était moins propice a la croissance dans les PVD, alors qu'elle l'était davantage dans les pays avancés (Durham [1999]). En contrepartie, une autre étude a permis d'observer un effet positif de la démocratisation dans les PVD (Miner, [1998]).
Au final, le système politique n'influe pas directement sur la croissance car il ne fait qu'orienter la manière dont les institutions sont construites et préservées. Cet effet va dans le sens du système politique et touche a la qualité institutionnelle, puis il se répercute sur la croissance économique. Il est a noter que la démocratie amplifie les responsabilités du gouvernement a l'égard des citoyens et renforce leur engagement a l'égard des politiques choisies.
Les risques liés à l'inefficience de la politique économique ont des répercussions sur différents plans. En premier lieu, le risque sur le capital humain se manifeste par l'exode rural et déstabilise le tissu social. En second lieu, le risque sur le capital physique touche l'investissement qui devient inefficient et d'autant plus vulnérable que les montants engagés sont élevés. En troisième lieu, le risque porte sur le domaine de l'innovation et concerne surtout les petites structures qui, de peur d'être peu rentables, n'engagent pas de fonds dans la R&D.
Le secteur public est lui aussi exposé au risque. Le détournement des règles formelles à des fins personnelles est omniprésent. Le rôle des institutions est de privilégier la transparence et d'instaurer un climat de confiance pour éviter les comportements frileux vis-à-vis des projets susceptibles de favoriser le bien-être collectif. Il faut donc oeuvrer à la réduction des risques liés à l'inefficience du système politique, notamment lorsqu'un changement de gouvernement est accompagné de programmes inattendus ou en totale incohérence avec ceux du gouvernement sortant.
L'instabilité politique, qui est l'une des principales composantes du risque-pays, doit faire l'objet d'évaluations pertinentes pour l'appréhender. Cet indicateur, dont les enjeux géopolitiques relèvent de la souveraineté nationale, est une synthèse de paramètres relatifs à l'instabilité (coups d'Etat, révolutions, guerres). Tous engendrent un climat d'insécurité qui entrave les perspectives d'investissement sur le moyen voire le long terme. Il s'agit d'un critère en défaveur de la croissance qui joue contre l'attractivité économique (Sala-i-Martin [2002]).
Actuellement, l'évaluation du risque-pays est très sollicitée, aussi bien par les opérateurs sur les marchés internationaux que par les décideurs sur la scène politique. Les anticipations liées à ce facteur sont un déterminant crucial de l'investissement (direct et de portefeuille) et peuvent également déstabiliser les marchés financiers (comportements spéculatifs). Précisons enfin que l'estimation du risque-pays, autrement dit le rating, affecte directement la dynamique de croissance, puisqu'elle est liée aux conséquences du processus d'accumulation des connaissances qui repose sur l'investissement en capital physique et humain.
Sur le terrain, diverses analyses attestent de l'existence d'un effet positif de la stabilité politique sur le développement. Au cas par cas, certaines études mettent en évidence les révolutions et les crimes politiques mais de tels critères ne sont pas significatifs (Barro [1991]). D'autres introduisent l'effet des coups d'Etat sur la croissance ou encore l'influence d'une mesure composite de l'instabilité politique sur l'investissement, qui s'avère être négative (Alesina et al. [1996]). Au final, tout porte à croire que l'instabilité politique, en tant qu'indicateur représentatif d'un cadre institutionnel inefficient, doit être associée à d'autres facteurs bien plus nuisibles à la croissance (des droits de propriété mal définis, par exemple).
Les activités relevant du domaine public, de par leur impact sur la société et l'économie (positif ou négatif), permettent de définir certains critères du système de représentation. La gestion du budget de l'Etat pour couvrir les dépenses publiques en matière d'infrastructures, d'éducation et de santé constitue d'ordinaire un bon indicateur du cadre institutionnel. D'un côté, l'Etat fournit des biens et des services donnant lieu à des externalités positives, et de l'autre, il alimente ses caisses à l'aide de systèmes de prélèvement. Ceci donne lieu à des distorsions qui affectent la prospérité économique et le bien-être social des populations, particulièrement dans les PVD (inégalités). Il s'agit donc d'un critère à manipuler avec beaucoup de prudence dans la mesure où la politique budgétaire exerce une influence non négligeable sur le niveau de croissance économique et contribue à son évaluation.
La nature de cette évolution (progression ou régression) dépend du type d'externalité qu'engendre le budget (positive ou négative), qui lui-même dépend de la source de financement et du projet financé. Sur le plan théorique, pour compenser les effets indésirables engendrés par les dépenses publiques, il suffit que le taux de rendement des projets financés dépasse la charge fiscale supplémentaire qui en est issue. Ceci est réalisable pour les dépenses d'investissement au sens large (capital physique et humain), ou encore les dépenses de santé.
Sur le plan empirique, une étude réalisée sur un échantillon de 98 pays a montré que les dépenses en matière d'éducation engendrent des externalités positives sur la croissance (corrélation positive entre le taux de croissance du PIB par tête et le taux de scolarisation). En outre, il s'est avéré que la croissance était corrélée négativement avec la part de la consommation du gouvernement dans le PIB, et positivement liée à la stabilité politique (Barro [1991]).
Pour ce qui est des sources de financement, il faut savoir que l'impôt direct interfère forcément dans les décisions économiques et engendre des pertes en termes de bienêtre. Il aspire parfois à des objectifs de rente, ce qui présente un risque de détournement de l'activité économique vers des emplois non productifs. On est donc en présence de deux externalités négatives du budget sur la croissance. D'un point de vue empirique, des études ont montré que dans certains pays, comme c'est le cas aux Etats-Unis, le recours à l'impôt direct permet de financer le solde négatif d'une politique budgétaire volontairement déficitaire (Easterly et Rebelo [1993]).
Les droits de douane, qui sont un autre moyen de prélèvement, influent négativement sur l'efficience de la politique économique. En dépit de cela, ils sont fréquemment utilisés au sein des PVD car faciles à fixer, à collecter et à contrôler. Il en est de même pour les taxes sur la production, notamment lorsqu'il s'agit d'industries manufacturières ou extractives qui comptent un nombre restreint de producteurs. Sur le plan empirique, les résultats n'ont pas été significatifs en ce qui concerne les externalités négatives des taxes car, à la base, un excédent budgétaire ne peut pas nuire à l'activité économique. C'est finalement l'efficience des projets auxquels le budget est affecté qui est décisive.
En plus des critères susdits, d'autres variables peuvent avoir des effets indirects sur le niveau de développement économique (cf. annexe 1). Bien que certains facteurs n'aient pas d'effets clairement observables sur la dynamique de croissance, ils peuvent être des déterminants de la qualité institutionnelle qui, elle, a des répercussions directes sur la croissance. Les inégalités, les divisions ethniques ainsi que les structures juridiques, sont autant de facteurs qui ont un lien avec le développement. Ce lien a tout d'abord été qualifié de positif, puis il s'est estompé avec la dynamique de croissance pour enfin s'inverser.
Une étude empirique sur les pays d'Amérique Latine montre que les inégalités issues de la redistribution inéquitable des actifs ont conduit à une instabilité politique caractérisée par la montée des mouvements revendicateurs (Rodrik [1999]). Plusieurs études ont d'ailleurs confirmé cette hypothèse. Dans une toute autre sphère, les conflits ethniques peuvent avoir des effets similaires, car ils conduisent à des sociétés divisées. Ils peuvent également générer des inégalités en termes de redistribution, étant donné que les différents groupes ethniques s'intéressent plus à la prospérité de leur filiation qu'à celle du pays dans son ensemble. On peut penser que ce type de divisions favorise l'instabilité politique et la déficience des institutions économiques (Collier [2000]).
Du côté des lois, il s'est avéré que les performances de l'Etat sont moindres dans les pays de tradition juridique socialiste, tandis que le principe britannique du common law2 est plus favorable à l'activité des entreprises. Par ailleurs, ces performances se sont révélées inférieures dans les pays pauvres et hétérogènes sur les plans ethnique et linguistique (La Porta et al. [1999]). Enfin, concernant l'éthique et la tolérance, certaines études ont choisi la religion comme indicateur et ont permis de constater que la nature de la corrélation entre cette variable et la dynamique de croissance dépendait fortement du type de confession religieuse dominant (Sala-i-Martin [1997]).
En matière d'innovation, les petites structures (PME / PMI) sont loin de faire le poids devant les grands groupes industriels (FMN) qui investissent des sommes colossales dans la R&D. Les brevets comme tous les autres moyens de protections de la propriété peuvent freiner la diffusion de l'information et réduire l'accessibilité aux résultats de la recherche. Ils font ainsi obstacle à la dynamique de l'innovation, et par conséquent au développement économique. En parallèle, des droits de propriété insuffisamment protégés augmentent les coûts de transaction et nuisent tout autant à la croissance. Il faut donc trouver le juste équilibre afin d'identifier si la protection de la propriété est à introduire en tant que critère croissant ou décroissant dans le système de représentation de la performance économique. Si en théorie le principe de base est simple à formuler, concrètement il est moins évident d'identifier les mécanismes et les paramètres mesurant l'efficacité des droits de propriété.
2 Les modes d'organisation juridique de la common law britannique accordent une place primordiale à la jurisprudence et non à la loi comme moyen ordinaire d'expression du droit commun.
Pour ce qui est du secteur informel, des études ont tenté d'intégrer des indicateurs de distorsions liés à l'inefficience des institutions publiques et aux erreurs de politique macroéconomique. A titre d'exemple, la prime du marché noir est un coût de transaction qui évalue les externalités négatives introduites par le gouvernement sur le marché des changes. De même, l'indicateur de corruption, qui est une taxe sur les transactions, engendre des effets négatifs sur l'activité économique (Mauro [1995]). La part de capitaux protégée par un contrat et représentée par les dépôts auprès des banques est aussi un indicateur de crédibilité des marchés. Il permet non seulement de mesurer la confiance des individus vis-à-vis du système bancaire, mais aussi de juger de la stabilité de la politique monétaire. Cet indicateur est positivement corrélé avec le développement économique.
Dans le même ordre d'idées, il est possible de mesurer la sécurité des contrats et des droits de propriété grâce aux indicateurs d'organismes spécialisés dans l'évaluation des risques comme BERI et ICRG. Il a été démontré que ceux-ci avaient un lien significatif avec les taux de croissance (Knack et Keefer [1995]). D'autres évaluations ont été élaborées à partir d'entretiens avec des hommes d'affaires au sujet de leur perception de la sécurité des contrats. Il en ressort que ceux-ci sont étroitement liés aux performances nationales en termes de croissance. Il est utile de souligner que l'échantillon relatif à cette étude concernait d'abord les pays d'Amérique Latine, puis a été étendu à un ensemble plus vaste d'économies en transition (Brunetti et al. [1998]). Dans tous les cas, les résultats précédents ont été confirmés, à savoir que la relation entre droits de propriété et développement économique est positive.
La compétitivité au sens large est la capacité d'une économie à assurer de façon durable à sa population un taux d'emploi et un niveau de vie en progression, tout en satisfaisant à des ambitions sociales, environnementales et internationales3. L'arbitrage entre compétitivité et cohésion sociale s'appuie sur le fait que le coût de la protection sociale réduit la compétitivité d'un pays. Les critères en faveur de l'amélioration de la compétitivité relèvent de la déréglementation du marché du travail, de l'accroissement des inégalités, de la réduction des dépenses publiques et donc des services collectifs.
Cette conception est fondée sur une vision du contrat social toute particulière : la montée du chômage résulte d'un affaiblissement de la cohésion sociale et le creusement du fossé inégalitaire est dû à la faible marge de manoeuvre de l'Etat. Il en ressort que les dépenses publiques portant sur des projets d'éducation et de santé, seraient à l'origine d'externalités positives (équité et égalité des chances), de même que la redistribution permettrait d'augmenter le degré de cohésion sociale, ce qui est favorable à la productivité et améliore la compétitivité. C'est en cela que les critères liés à la qualification, l'éducation et la culture sont essentiels au système de représentation (Borner et al. [2004]).
3 La compétitivité ne se limite pas à la capacité d'un pays à vendre ses biens.
Rappelons que les inégalités peuvent
être en termes de revenu et liées à la distribution
des
ressources disponibles des ménages. Elles sont alors mesurées par
le rapport entre la
part du PIB des 20% les plus riches et des 20% les moins riches ou par l'indice de Gini(courbe de Lorenz). Les inégalités peuvent être aussi en termes d'emploi et liées aux
disparités salariales. Elles sont alors mesurées par le rapport entre le salaire cumulé des 90% des employés et celui des 10% des employés. Il reste à savoir si la croissance engendre plus ou moins d'inégalités, ce qui revient à se poser la question du rapport entre justice sociale et inégalités.
Dans un tout autre registre, les questions liées à l'environnement et au développement durable suscitent beaucoup d'intérêt. Les dérèglements climatiques ont relancé le débat sur la relation entre l'environnement et la croissance : le modèle économique, après avoir su créer des richesses, sera-t-il capable de préserver l'avenir ? Depuis 1992, l'ONU a organisé une série de conférences dans le but de sensibiliser l'opinion internationale face aux externalités (la pollution est un exemple d'effet externe négatif). Dans ce sens, la notion de développement << durable » ou << soutenable » a été introduite en 1987 par la Commission Mondiale sur l'Environnement. Elle caractérise toute activité économique permettant de satisfaire les besoins présents, sans compromettre la capacité des générations futures à combler les leurs.
Concrètement, la nature de la relation entre développement économique et développement durable dépend de la gestion des externalités. Deux principes sont alors radicalement opposés : l'approche interventionniste du pollueur-payeur selon Pigou (1932) et l'approche libérale du coût de transaction selon Coase (1960). Ce dernier raisonnement sous-entend que l'intervention de l'Etat, même si elle contribue au développement durable et à la croissance, est considérée comme un coût supplémentaire. A ce sujet, les agences de notation, qui sont dans une pure logique financière comme Moody's, estiment que le développement durable ne fait pas partie des critères d'évaluation de la valeur boursière des entreprises. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les groupes industriels considèrent l'investissement environnemental comme un surcoût.
Comment mettre en relation un référé, à savoir l'objet de l'investigation, avec un référent, à savoir la norme ? L'idée est d'enchaîner de manière successive, les étapes d'observation, de comparaison, de jugement, de décision et d'action. En somme, évaluer...
L'évaluation intervient dès lors qu'un jugement est émis ou un avis sollicité. Pourtant, cette démarche est accompagnée d'une complexité due à la confusion entre les valeurs, les intérêts et le vécu de l'évaluateur (l'analyste) et ceux de l'évalué (l'objet de l'analyse). Ce processus est souvent accompagné de préjugés et d'appréhensions associés aux finalités que le système lui donne. Dans ce même ordre d'idées, évaluer une économie est un acte qui consiste à porter un jugement critique, partant d'un éventail de critères d'ordre qualitatif ou quantitatif. Elle permet de prendre une décision politique, de lancer un projet économique ou d'entamer une réforme sociale. Ce jugement de valeur issu d'informations observées, relève d'une connaissance descriptive. A partir de là, on associe aux conséquences la polarité positif / négatif.
Cette pratique est encore fortement associée aux notes émises par les spécialistes. Elle donne lieu à des appréciations accessibles au grand public, source de frustration tout autant que de notoriété. De ce fait, il est utile de s'interroger sur les fondements de l'évaluation, sur les motivations de l'évaluateur et sur le recul qu'il peut avoir par rapport à l'objet de l'évaluation. Rappelons que l'évaluateur et l'évalué font tous deux parti d'un même système de représentation, ce qui remet en question l'objectivité de la démarche ainsi que l'impartialité de l'analyste. Dans ce sens, l'évaluation ne doit pas se limiter à la juxtaposition ponctuelle de situations notées mais doit rendre compte des difficultés rencontrées par l'objet évalué afin d'y remédier, sans égard au résultat final.
L'intérêt de l'évaluation est avant tout, de disposer de règles ou, tout au moins, d'un support théorique régissant la conception, l'élaboration et la conduite de l'analyse. A l'échelle macroéconomique, il s'agit de rendre compte du niveau de crédibilité des études appliquées à l'évaluation des profils-pays (rating et benchmarking). La théorie relevant de ce domaine reste toutefois peu développée. La construction du cadre épistémologique relatif à l'évaluation à l'échelle de pays, nous a donc été inspirée des sciences humaines : nous en avons extrait les principes de base, adopté le raisonnement, puis ajusté la démarche au sujet ciblé.
L'évaluation est une opération de conversion dont le point de départ est la représentation factuelle d'un objet et le point d'arrivée est la représentation normée de ce même objet (Barbier [1985]). Cependant, l'évaluateur n'a pas accès à une réalité purement objective et neutre car il n'y a pas, à proprement parler, de représentation factuelle donnée avant le jugement. En fait, ce regard porté sur l'évalué et qui dépend de l'objectif ciblé produit une représentation de la réalité qui a pour particularité d'être normée. A partir de là, l'expert chargé de l'évaluation se prononce sur ce qu'il observe. Il apprécie puis estime une valeur, en fonction d'une norme. Il se place ainsi dans une position intermédiaire, entre le prescripteur qui dit comment devrait être l'objet évalué et l'observateur qui dit comment est l'objet dans sa réalité concrète (Dispaux [1984]).
L'évaluation est, par conséquent, une opération de médiation à l'issue de laquelle il y a prise de position. Se pose alors un conflit entre l'objectivité de la méthode et la subjectivité du jugement. L'adjectif « subjectif » peut mettre le doute sur la rigueur scientifique attendue d'un critère d'évaluation. C'est pourquoi il est utile de faire le point sur l'utilisation des critères subjectifs, leurs propriétés et les méthodes de validation. Mais avant toute chose, il faut établir une définition consensuelle du critère subjectif : il s'agit d'une situation difficile à traduire en donnée numérique directement utilisable dans la pratique. C'est une variable qualitative pour laquelle il n'existe pas d'instrument de mesure standard.
L'examen de différentes études empiriques permet de constater que l'intégration de critères subjectifs aux côtés de critères objectifs pose des problèmes de hiérarchisation, de corrélation et de pondération. Si ces deux types de facteurs coexistent, le critère objectif ne doit pas nécessairement être considéré comme critère principal et la place du critère subjectif doit être discutée au cas par cas, en fonction de la finalité et de la nature de la situation évaluée. Il semble donc important de pouvoir hiérarchiser les critères employés en fonction de la finalité de l'étude. Les critères objectifs semblent toutefois plus limités et parfois moins pertinents que les critères subjectifs. Ces derniers permettent de décrire un état avec plus de subtilité, mais leur utilisation au sein d'une base de données requiert un effort supplémentaire de conversion, vu la nécessité d'attribuer une échelle de mesure spécifique à chaque nouvel indicateur.
Par ailleurs, un problème méthodologique se pose au niveau de la conception du système de mesure. Pour y remédier, l'évaluateur peut se baser sur des supports antérieurs et y apporter des modifications pour adapter l'approche initiale au nouveau contexte. L'utilisation d'échelles de mesure suppose l'introduction d'instruments standards validés au préalable. Une revue de la littérature est alors suffisante car il s'agit d'agrégats reconnus et fréquemment employés (l'évolution du PIB est généralement utilisée pour mesurer la croissance économique et la PPA pour représenter le niveau de vie). Autrement, l'instrument de mesure doit faire l'objet d'une description complète dans laquelle il est fait mention des éléments de validation.
Dans tous les cas, il faut anticiper, fournir et justifier a priori l'intégralité des détails relatifs à l'agrégation des données. Concernant la gestion des données manquantes, la démarche méthodologique doit être rigoureuse, notamment sur les critères subjectifs. Les résultats peuvent être difficiles à extraire d'un échantillon à l'autre car la moindre différence de contexte peut modifier la sensibilité et la signification d'un indicateur. Face à l'urgence de la situation, l'analyste ne dispose pas du temps suffisant pour effectuer des retours réflexifs sur sa démarche. Ceci réduit la crédibilité de ses résultats et entraîne des réactions négatives de la part des évalués : ils ne croient plus en l'opportunité d'aide que leur offre l'évaluation et appréhendent le moment où une note, faisant état de leur bilan, est émise. C'est pourquoi les ratings sont si redoutés par les dirigeants des entreprises ou des pays sujets à la notation.
Au sens pratique, l'évaluation se heurte à un ensemble de contraintes, à commencer par les délais qui lui permettent de s'inscrire efficacement dans un processus de décision. Il s'agit ensuite de la pertinence du modèle, de la transparence de la démarche ainsi que de la crédibilité des résultats. Les questions posées doivent être traitées dans leur intégralité et les réponses communiquées dans un langage compris et accepté par l'ensemble des parties impliquées. Au final, l'évaluation doit conduire à des recommandations donnant lieu à des perspectives, à travers la diffusion d'un document de vulgarisation destiné à informer des politiques envisagées et des enjeux qu'elles impliquent.
Emettre un jugement de valeur peut correspondre à des intentions très différentes : certifier d'un niveau de performance (évaluation sommative qui correspond au rating), faire état d'une évolution (évaluation pronostique) ou réguler des défaillances (évaluation formative qui correspond au benchmarking). Il s'agit des trois grandes fonctions de l'évaluation (Mommen [1999]). Ce processus dépasse la notion de mesure et consiste en une progression d'étapes que Hadji regroupe dans un même schéma, pour expliquer le passage du concept de mesure à celui d'évaluation (cf. encadré 5).
Encadré 5 : Frontière entre les dimensions de mesure et d'évaluation
Zone frontière
Contrôle
Evaluation
appréciative
Interprétation
Pôle
mesure
Mesurer
Estimer
Apprécier
Comprendre
Pôle
évaluation
Avec
référent
prédéterminé
Sans
référent
prédéterminé
Description quantitative
de la réalité
Régulation
critique
Source : Hadji [1992], p. 2.
L'auteur délimite clairement les deux pôles par une zone frontière et montre que l'évaluation n'est que l'étape finale d'un processus impulsé par la volonté de mesurer. La première étape est l'estimation et consiste en l'attribution d'un nombre sur la base d'un référent construit dans le cadre de l'étude. La seconde étape est l'appréciation sur la base d'un référent qui diffère selon la situation et les contraintes de l'étude (ce qui introduit davantage de subjectivité). La dernière étape est la compréhension et suppose l'interprétation d'une réalité. Nous retrouvons donc les trois fonctions de l'évaluation reprises sous un angle dynamique en vue d'établir un ordre chronologique.
Plus proche de l'estimation que de la mesure, c'est finalement la note qui va permettre de dépasser la zone frontière. La question est cependant de savoir si les résultats d'une telle analyse sont justes aux deux sens du terme, c'est-à-dire exacts (justesse) et équitables (justice). Or, vouloir traduire la valeur de l'objet évalué par une note sousentend l'expression d'une préférence. Le pôle mesure renvoie donc pleinement aux notions de sélection et de classement, alors que le pôle évaluation s'inscrit dans une logique de compréhension. En somme, il s'agit de comprendre le fonctionnement de l'objet évalué afin d'adopter la stratégie la plus à même de le motiver dans l'atteinte de ses objectifs.
Dans la pratique, l'évaluation permet d'établir un diagnostic (potentiel de base et aptitudes), de façon à pronostiquer les chances de réussite d'un projet. Elle permet aussi de contrôler le niveau de réalisation des objectifs ainsi que le niveau de compétence acquis. Ainsi définie, l'évaluation est à la fois une opération de lecture orientée de la réalité et un moyen de régulation. Elle concourt à placer l'objet évalué au centre du système de représentation et à ajuster son évolution de manière à concorder avec les exigences de son environnement. Par conséquent, à partir du moment où un processus de rating ou de benchmarking est pensé comme une activité d'appui à la concrétisation de projets (politiques économiques ou programmes de réforme), l'évaluation devient un mode de compréhension, voire un outil d'aide à la décision.
Comment procéder à une étude comparative lorsque l'objet de l'évaluation comporte une part de subjectivité ? Sous quelle forme intégrer des critères qualitatifs ? Les paragraphes suivants proposent une application empirique visant à déterminer si le benchmarking est adapté à l'orientation des politiques de réforme et si le rating trouve encore sa place dans ce contexte. Notre étude de cas porte sur les pays euroméditerranéens et concerne le cadre légal économique.
L'élargissement de l'UE, annoncé lors du Sommet de Copenhague (décembre 2002), n'a pas été sans conséquences sur les accords d'association euro-méditerranéens dont le contexte s'est sensiblement modifié. L'adhésion des PECO (mai 2004) a marqué un véritable tournant au niveau des politiques de transition des PM, redéfinissant les fondements de leur partenariat avec l'Europe. Ces pays doivent, à présent, tenir compte des nouveaux besoins d'intégration pour entamer une phase d'harmonisation et de convergence institutionnelles.
A travers une action collective visant à resserrer la cohérence des politiques nationales et leur compatibilité, l'objectif est de disposer d'un cadre légal favorable permettant d'atteindre la prospérité économique. L'hétérogénéité des pays euro-méditerranéens n'est pas un frein mais un moteur stimulant l'apprentissage et le partage d'informations. Il suffit donc de dégager une série de directives permettant le lancement de programmes adaptés pour rester en phase avec les meilleures pratiques. Pour ce faire, deux approches sont envisageables : le rating et le benchmarking.
Bien que la frontière entre les deux notions puisse sembler floue, il subsiste quelques nuances que nous allons tenter de mettre en évidence. Le rating ou la notation consiste en l'élaboration d'un compte-rendu de la situation d'un pays ou d'une entreprise sur un axe gradué (grille de lecture). Cette technique permet d'évaluer les risques encourus par les agents économiques ayant conclu un contrat à l'échelle internationale, ou par les organismes de crédit ayant octroyé un prêt à une contrepartie étrangère. Le benchmarking, en revanche, est une approche plus poussée qui intègre la dimension de << profil ».
Issus du secteur industriel, les << benchmarks » ont tout d'abord été associés aux groupes d'indicateurs techniques et financiers permettant de comparer les unités de production à des normes de référence (standards). Ce principe s'est ensuite étendu à d'autres secteurs, puis à des structures plus larges. On tente actuellement de lui attribuer une dimension macroéconomique à l'échelle de pays. Dans ce contexte, le benchmarking est un outil efficace. Il repose sur le principe de positionnement par rapport à des exemples de bonnes pratiques, c'est-à-dire, comparer les performances d'un échantillon de pays à des profils de référence. L'exemple permettant de rendre compte de l'applicabilité de cette technique d'étalonnage à l'échelle macroéconomique est certainement celui de la politique européenne de l'emploi (Aglietta et al. [1998]).
Dans notre étude de cas, l'objectif n'est pas de classer les pays sur un axe unidimensionnel. Il est plutôt question de positionner les différentes façons de mener une politique de transition (classement), regrouper les économies globalement proches (classification) et identifier les profils de référence ainsi que les principales sources de blocages. Ceci relève autant du processus de rating que de la démarche de benchmarking : une combinaison des deux méthodes est de ce fait concevable.
L'avantage décisionnel qu'offre l'évaluation par les techniques de rating et de benchmarking combinées est incontestable. Cet instrument stratégique destiné, à la base, au milieu des entreprises est adapté à l'échelle macroéconomique. Dans notre cas, il s'agit de l'orientation des programmes de réforme des PM, avec pour perspective l'importation d'un savoir-faire de qualité. Pour ce faire, il faut tout d'abord procéder au repérage des profils performants en termes de politique économique (exemples de bonnes pratiques). Il faut ensuite observer comment les pays euro-méditerranéens gravitent autour des références prédéfinies.
Nous avons commencé par sélectionner les critères entrant dans la composition des indicateurs de performance. Rappelons que la stabilité d'un modèle d'évaluation dépend du type de facteurs pris en compte. Dans ce sens, il a été démontré qu'un classement pouvait radicalement changer selon la nature des critères intégrés dans le système de représentation (Handoussa et Reiffers [2003], pp. 6-18). Pour y remédier, nous avons fait un survey des indicateurs utilisés par les agences de rating et les organismes internationaux4. Les thématiques abordées lors de la sélection des critères relèvent, bien entendu, du cadre légal économique5 et couvrent sept sphères représentées par 43 indicateurs (cf. encadré 6).
Encadré 6 : Structure des espaces de critères d'évaluation du cadre légal |
|||||
Thématique |
Nombre |
Code du |
Sens |
Type |
Source des indicateurs |
Espace 1 : |
7 |
C1-1 |
~ |
Note |
Heritage Foundation |
C1-2 à C1-4 |
$ |
Note |
Fraser Institute |
||
Lois sur les monopoles et la |
C1-5 |
~ |
Pourcentage |
World Development Indicators |
|
C1-6 |
$ |
Pourcentage |
|||
C1-7 |
~ |
Ratio |
|||
Espace 2 : |
5 |
-1 |
~ |
Note |
Heritage Foundation |
Réglementation du marché du travail |
-2 à -5 |
~ |
Note |
Fraser Institute |
|
Espace 3 : |
7 |
C3-1 |
~ |
Note |
Heritage Foundation |
Réglementation du système bancaire |
C3-2 à C3-7 |
$ |
Note |
Fraser Institute |
|
Espace 4 : |
6 |
C4-1 |
~ |
Note |
Heritage Foundation |
Administration des douanes et |
C4-2 à C4-6 |
$ |
Note |
Fraser Institute |
|
Espace 5 : |
5 |
C5-1 |
~ |
Note |
Heritage Foundation |
Réglementation du cadre des affaires |
C5-2 à C5-5 |
$ |
Note |
Fraser Institute |
|
Espace 6 : |
6 |
C6-1 |
~ |
Note |
Heritage Foundation |
C6-2 à C6-5 |
$ |
Note |
Fraser Institute |
||
Réglementation du marché des capitaux |
|||||
C6-6 |
~ |
Ratio |
United Nation |
||
Espace 7 : |
7 |
C7-1 à C7-2 |
~ |
Note |
Heritage Foundation |
Système juridique et droits de propriété |
C7-3 à C7-7 |
$ |
Note |
Fraser Institute |
|
Source |
: Guessoum [2005a], p. 6. |
||||
Sur un plan technique, les indicateurs présentés sous une forme quantitative ont été pris en l'état (c'est le cas de quatre critères). Quant aux critères qualitatifs, ils ont été transposés sur des échelles graduées (c'est le cas des 39 critères restants). Rappelons que le cadre légal comporte une connotation subjective, son évaluation a donc nécessité en majeure partie le recours à des notes qualitatives6. Il faut savoir enfin, que les critères ont été équi-pondérés.
4 Fitch, Fraser Institute, Freedom House, Heritage Foundation, Moody's, OCDE, PNUD, S&P, Transparency International et World Economic Forum.
5 Les composantes des sept familles de critères sont exposées dans le détail en annexe 2.
6 Les bases de données sont en annexe 3 (pour 1995) et en annexe 4 (pour 2003).
Une question essentielle se pose en amont du processus d'évaluation : comment identifier l'élément qui réalise les meilleures performances ? Ceci implique, par la même occasion, l'entrée en jeu de la notion de subjectivité lors de la définition des normes de référence. Après tout, que signifie « meilleures performances » ? La difficulté est de repérer la politique économique ou le cadre légal adéquat en vue d'en faire une base de comparaison, voire un exemple à suivre. Pour ce faire, nous avons proposé quelques profils dits « performants » en guise de repères. Il ne s'agit pas de cibler un pays unique accusant les meilleures performances, mais plusieurs pays constituant un profil virtuel dont l'efficacité peut être modélisée par une série d'indicateurs.
Concrètement, nous avons sélectionné trois profils : le 70ème centile mondial, la moyenne des pays de l'UE et la moyenne des pays de l'OCDE. Ceci en raison de leurs niveaux élevés de PIB par tête, de développement technologique et de développement humain. En effet, ces facteurs sont fortement corrélés avec un cadre légal économique compétitif (81%, 65%, 57%), tel que le montre l'étude réalisée par l'Institut de la Méditerranée dans le cadre du projet FEMISE (cf. encadré 7).
PIB par tête et cadre légal économique
(corrélés à 81%)
Economie de la connaissance et cadre légal économique (corrélés à 65%)
Développement humain et cadre légal économique (corrélés à 57%)
Source : Radwan et Reiffers [2004], p. 6.
41
Encadré 7 : Corrélation entre cadre légal et développement économique (2002)
Dans le cadre de notre application empirique, nous avons utilisé une méthode de classification ascendante hiérarchique (CAH). Elle nous a permis de développer l'étude sur deux axes : le premier aborde le problème sous un angle comparatif (analyse de la distance entre les groupes de pays) et le second met en avant l'aspect dynamique (analyse du mouvement de chaque pays dans le temps). La CAH est une branche de l'analyse de données que l'on retrouve selon le domaine d'application, sous le nom de << typologie » ou de << segmentation », mais ce n'est en aucun cas un classement sur un axe unidimensionnel orienté. Cette méthode permet de constituer des groupes d'éléments similaires sur la base de leur description par un ensemble de variables.
Pour l'essentiel, la CAH consiste à agréger progressivement les éléments de la base de données selon leur niveau de ressemblance. Dans cet intérêt, elle fait appel à une démarche algorithmique peu complexe, ce qui constitue un avantage indéniable. L'autre atout de la méthode est qu'elle conduit à des résultats faciles à décrire et à schématiser (il s'agit des classes ou paliers). Concrètement, le principe de base de la CAH permet de construire successivement des partitions en l classes, l-1 classes, l-2 classes... Elles sont emboîtées les unes dans les autres, de manière à ce que la partition en l-1 classes soit obtenue en regroupant deux des catégories de la partition en l classes, suivant le procédé de Ward. Chaque nouvelle partition est définie de façon à ce que son inertie intra-classe (distance entre deux éléments d'une même classe) soit faible et son inertie inter-classe (distance entre deux classes) soit forte.
En somme, il s'agit d'agréger progressivement des éléments selon leur niveau de ressemblance, mesuré à l'aide d'un indice de dissimilarité (distance). L'algorithme commence par réunir les couples les plus proches, puis agrège progressivement le reste des éléments, jusqu'à obtention d'un groupe unique. Au final, l'algorithme donne lieu à un arbre de classification (dendrogramme), représentant une hiérarchie de partitions. Celle-ci est obtenue après troncature à un niveau de ressemblance jugé suffisant. La partition comporte alors d'autant moins de classes que la troncature s'effectue en haut du dendrogramme (cf. encadré 8).
Dans le cadre de notre application, précisons que les m éléments sont représentés par les 21 pays euro-méditerranéens (PM8, AC10 et PVA3) et les trois profils (UE, OCDE et CM70). Les n variables ne sont autres que les 43 critères relatifs à l'évaluation du cadre légal économique. L'étude empirique effectuée grâce au logiciel d'analyse des données XlStat a permis de regrouper, au sein d'une même classe, les pays dont les pratiques se rapprochent sur le plan du cadre légal économique. Nous avons obtenu pour les périodes 1995 et 2003 un découpage spécifique de l'échantillon sur les sept espaces de critères (cf. annexe 5, dendrogrammes 1.a. à 7.a. et 1.b. à 7.b.) ainsi qu'un découpage global résumant la situation (cf. annexe 5, dendrogrammes 8.a. et 8.b.). Il est important de souligner que les différentes troncatures ont été effectuées de façon automatique par XlStat, en fonction de la structure des histogrammes.
Encadré 8 : Déroulement des algorithmes d'une CAH par la procédure Ward
Pour dérouler l'algorithme d'une CAH, il est utile d'introduire en amont les paramètres suivants :
- la performance d'un élément i sur une variable j est xij ; - le nombre total d'éléments ai (m) ;
- le nombre total de variables cj (n) ;
- l'effectif de chaque classe k (ek) ;
- le centre de gravité de chaque classe k (gk).
Précisons que le calcul du centre de gravité fait intervenir l'effectif de la classe correspondante, puisqu'il s'agit du barycentre de ses éléments (Bouroche et Saporta [1994]). Au départ, chaque élément ai constitue une classe (singleton). Il faut alors emboîter les différents singletons en suivant les étapes ci-dessous :
- Calculer la distance entre les classes, c'est-à-dire les écarts entre les performances de chaque couple d'éléments sur l'ensemble des variables :
- Calculer la perte d'inertie entre les singletons en tenant compte des effectifs :
1
2 ( , )
a a = d a a
2 ( ,
i i ' i i '
2
- Faire fusionner les éléments dont la perte d'inertie a est minimale et constituer de nouvelles classes k, k'...
Le passage d'une partition en l classes à une partition en l-1 classes implique systématiquement une baisse de l'inertie interclasse. De ce fait, le regroupement permet de réunir les classes qui se rapprochent le plus, celles pour lesquelles la perte d'inertie encourue lors de la fusion est la plus faible, ce qui revient à minimiser á (Celeux [1989]).
Le processus de regroupement des classes se poursuit grâce au calcul des distances, non plus entre les éléments (puisqu'il ne s'agit plus de singletons), mais entre les centres de gravité des nouvelles classes. Précisons que ce calcul prend en compte les fusions antérieures (les coordonnées des composantes d'origine des nouvelles classes) :
1 ~ e e ~
2 2 k k '
d g g
2 ( , ) = ~ ( , ) + ( , ) - d g g
2
e d g g
e d g g ( , ) ~
h h ' k k h ' k ' k ' h ' k k '
e e
+ ~ e e
+
k k ' k k ' ~
Avec : h une classe issue de la fusion entre k et
k'.
h' une classe différente de k, k' et h.
La fusion génère donc une perte d'inertie inter-classe :
)
e e
k k d
'
e k + e k '
2 ( , '
g g
k k
á =
)
Tant que le nombre de classes est supérieur à 1, l'algorithme se déroule jusqu'à obtention d'une partition finale. Dans cette hiérarchie, la hauteur de chaque palier mesure le degré d'agrégation du groupe d'éléments qu'il contient. Afin de pouvoir visualiser cette hiérarchie, il faut « valuer » les différents paliers en leur associant une hauteur au sein d'un graphique. Une fois l'algorithme achevé, il suffit de déterminer le nombre de classes, en élaborant une coupe horizontale (troncature) au niveau de l'arbre des partitions, puis de prendre en compte le nombre de branches verticales.
Source : Guessoum [2005a], annexe 5.
e e
i
=
á
i ' d
'
+ e i
e i
n
2 ( , ) ( ij i j )
a i a i = x - x
' '
2
d
j=1
Les classifications ont donné lieu à une représentation graphique uniforme caractérisée par quatre catégories. Rappelons que la numérotation des classes n'implique aucune hiérarchie (dans la CAH, hiérarchiser n'est pas une fin mais un moyen). Par conséquent, le passage d'un pays de la catégorie k à la catégorie k-1, ne traduit pas forcément une amélioration de ses performances. Ce fait explique uniquement qu'il se rapproche davantage des pratiques des pays de la nouvelle classe à laquelle il a été affecté. En revanche, si cette classe comprend un profil de référence, il y a amélioration. La CAH permet non seulement de repérer les changements d'orientation des politiques économique des pays, mais également d'identifier la nature de ces changements.
De manière générale, nous avons relevé que le processus de réforme entamé dans les pays du Sud ne s'articulait pas autour d'une logique d'ensemble, mais plutôt autour de démarches individuelles et isolées, manquant de coordination et de cohérence. Celles-ci créent, par conséquent, un biais entre la réglementation du milieu des affaires et la mise en pratique des programmes de réforme. Ceci est probablement dû à des carences budgétaires ou à un retard d'expertise. En réalité, le décalage provient essentiellement de l'incompatibilité entre les micro-réformes mises en oeuvre et l'environnement macroéconomique dans lequel elles évoluent. Les systèmes législatifs, pour la plupart importés d'Europe, ont été calqués puis directement appliqués.
Pour ce qui est de la réglementation du marché des capitaux, la modernisation du système financier des pays euro-méditerranéens a subi comme à l'échelle mondiale une influence anglo-saxonne. Cependant, nous avons constaté au niveau des sources de financement que les marges bancaires étaient encore élevées et les critères de garantie parfois exagérés. L'instabilité au Moyen-Orient a été la cause principale de la hausse des primes de risque nécessaires à couvrir les bailleurs de fonds.
Sur le plan des transactions internationales, nous avons enregistré une amélioration du taux d'ouverture, que nous avons expliqué par l'assouplissement des barrières tarifaires. Néanmoins il subsiste des blocages au commerce extérieur relevant, soit des procédures administratives qui restent lentes, soit des régimes d'importation encore complexes. Rappelons enfin que l'adoption d'un cadre concurrentiel répondant aux besoins des entreprises a accentué le niveau des inégalités au sein de tous les pays euroméditerranéens, y compris les plus avancés. Le biais inégalitaire touche cependant ces économies à des degrés différents.
Après avoir examiné le contenu des différentes classes issues de la CAH, nous avons constaté que celles-ci comptaient autant de pays d'Europe de l'Est que de pays sudméditerranéens. Nous pouvons donc avancer que les pratiques sur le plan du cadre légal économique ne divergent pas entre les deux régions. Par ailleurs, nous avons remarqué que sur l'indicateur global (regroupant les sept familles de critères) les profils de référence se situaient au sein de la catégorie 1. Il s'agit a priori du groupe de pays les plus performants. Le tableau ci-dessous donne la composition des classes en fonction des zones géographiques PM8, AC10 et PVA3. Il spécifie, en outre, les classes auxquelles appartiennent les profils de références (cf. encadré 9).
Les niveaux de dissimilarité intra-classe des dendrogrammes 1.a. à 8.a. et 1.b. à 8.b. (cf. annexe 5) nous ont permis de déterminer les distances entre les profils et les éléments de la classe 1. Nous avons retenu au niveau de chaque dendrogramme, les branches qui sont au voisinage des profils de référence. Les résultats montrent que les pays les plus performants en termes de bonnes pratiques sur le plan global sont la Hongrie et Israël. Les autres pays, en revanche, se distinguent individuellement dans un domaine en particulier. C'est le cas de la Lettonie, de la Lituanie et de la Slovénie pour les lois sur les monopoles et la concurrence.
Avec des gouvernements de moins en moins interventionnistes dans l'activité économique, ces pays ont flexibilisé leurs politiques de concurrence et cassé les monopoles. En outre, ils ont bénéficié d'une régulation de qualité permettant un contrôle minimal mais suffisant des prix. En République Slovaque, c'est le domaine douanier qui a été favorisé avec une politique commerciale efficace, notamment pour ce qui relève des barrières tarifaires.
La Jordanie se démarque en matière de réglementation du marché du travail, notamment en ce qui concerne les lois régissant le salaire minimum et la prime de chômage. Sur la réglementation du marché des capitaux, le pays possède un système de contrôle à l'entrée et à la sortie des flux d'investissement ainsi que sur les taux de change. En matière d'IDE, la Jordanie réalise des performances satisfaisantes au niveau de son code des investissements, ainsi que sur celui du traitement des filiales étrangères, de la disponibilité des sources de financement et de la redistribution des revenus. Le Liban réalise des performances satisfaisantes sur le plan de la réglementation du système bancaire. La gestion administrative est plus flexible, notamment grâce à une intervention moins prononcée du gouvernement dans l'activité des banques (locales ou étrangères). Concernant les lois régissant l'accès aux sources de financement étrangères et la convertibilité en devises, le Liban présente également des performances favorables.
La Tunisie se démarque au niveau de l'environnement des affaires, avec un cadre attractif où le gouvernement tente de faire preuve de plus d'efficacité : réduction des blocages bureaucratiques, amélioration de la qualité du service public et promotion du système juridique. Le pays se distingue en matière de droits de propriété et pratique un contrôle sévère sur la corruption. Il possède, par conséquent, une part de marché parallèle parmi les plus faibles de l'échantillon étudié. La Turquie, qui continue à alimenter les débats au sujet de son éventuelle adhésion au sein de l'UE, présente des performances anormalement faibles (proches de celles de la Roumanie et de l'Egypte), en partie dues à la crise bancaire et financière du début des années 2000.
Pour finir, nous avons relevé qu'entre 1995 et 2003, les PECO se sont remarquablement rapprochés des standards européens et ont vu leur taux d'occupation dans la classe de référence s'accroître de 80% à 90%. En 2003, ces pays ont enregistré en moyenne un degré d'ouverture comparable au niveau européen7. Ceci correspond à la mise en place de politiques commerciale et de concurrence favorables, et concorde parfaitement avec le passage à l'Union des vingt-cinq.
En somme, nous pouvons avancer que l'organisation du milieu des affaires suit globalement quatre directions. L'une d'entre elles est considérée comme référence et les performances des pays y appartenant (principalement des PECO) côtoient celles des meilleures pratiques dans le monde. Pour les trois autres catégories, le chemin à parcourir en matière de réglementation de l'activité économique est encore long.
7 Le ratio (importations + exportations) / PIB est de 83% pour les PECO et de 99% pour l'UE, selon les bases de données du PNUD.
Encadré 9 : Composition des classes en fonction des zones géographiques (2003)
AC10 PM8 PVA3 ~ Profils de référence
Source : Guessoum [2005a], p. 13.
Par ailleurs, le positionnement des groupes de pays autour de la classe 1 détermine l'écart séparant les différentes catégories (chacune reflétant une pratique), de la classe 1 (le cadre légal attractif). A cet effet, le niveau de dissimilarité inter-classe donne l'ordre dans lequel les branches des dendrogrammes ont été reliées. Les résultats indiquent que les classes 2, 3 et 4 sont aussi loin les unes que les autres de la classe de référence. Ceci s'explique par le rapprochement des pratiques des trois classes sur les lois régissant la concurrence, le cadre des affaires et les droits de propriété. Dans ces domaines, les pays qui ne font pas partie de la catégorie de référence semblent réglementer lourdement l'activité économique, réduisant l'efficacité des institutions et le niveau de productivité. Un rapport émis par la BIRD explique à ce sujet que les pays qui réglementent le plus (émergents pour la plupart) sont paradoxalement ceux pour lesquels la capacité de mise en application des lois et les moyens de contrôle de l'Etat sont les plus faibles. Par conséquent, une réglementation excessive est considérée comme un facteur de blocage (Banque Mondiale [2004]).
Sous un angle dynamique, notre étude montre que la répartition des pays a gagné en homogénéité entre 1995 et 2003. En début de période, les pays euro-méditerranéens sont répartis de façon équitable sur les quatre catégories (cf. annexe 5, dendrogramme 8.a.). En fin de période, seuls les PECO et Israël sont regroupés dans la même catégorie que les profils de référence (cf. annexe 5, dendrogramme 8.b.). En outre, l'évolution du contenu de chaque classe montre que les pays tendent à converger. En effet, la moyenne des distances entre les éléments d'une classe et son centre de gravité a diminué. Bien que cette baisse reste minime (de l'ordre de 5%), elle signifie que la mise en pratique des politiques économiques tend à s'uniformiser au sein des catégories.
Les résultats escomptés vont finalement dans le sens de la convergence des politiques nationales au service d'enjeux communs et confortent les autorités dans la mise en oeuvre de programmes collectifs. A l'issue du processus d'ouverture, les PM ont été confrontés à un choc externe qui les a conduits à réformer leur cadre légal économique à des degrés sensiblement différents. A l'heure où certains gouvernements effectuent un travail de fond sur le plan institutionnel (cas de la Tunisie), d'autres commencent à peine à dresser un agenda de réformes (cas de la Syrie). En définitive, l'organisation du milieu des affaires suit quatre directions. L'une d'entre elles est considérée comme référence, puisque les performances des pays qui en font partie (essentiellement des PECO), côtoient celles des meilleures pratiques (70ème centile mondial, moyenne de l'UE, moyenne de l'OCDE).
Au-delà de l'évaluation du cadre institutionnel euro-méditerranéen par une double approche comparative et dynamique, l'apport principal de cette étude de cas est de mettre en avant l'intérêt des critères subjectifs. En effet, lorsque l'objet de l'évaluation présente des aspects qualitatifs, les avis et jugements émis par les spécialistes sur le terrain deviennent incontournables. L'évaluation du cadre légal économique présente ces spécificités, dans le sens où la quasi-totalité des critères pris en compte sont qualitatifs. L'introduction de tels paramètres a été concrétisée par le biais d'échelles de mesure numériques facilitant leur manipulation au sein d'une application empirique.
Enfin, rappelons que le choix des critères, qu'ils soient de nature quantitative (objectifs) ou qualitative (subjectifs), n'est pas totalement neutre et suppose l'émission d'un jugement par l'évaluateur. En vue de retranscrire le plus fidèlement possible ce qu'il veut « faire dire » à son modèle, l'analyste peut se référer aux indicateurs des organismes spécialisés : Fraser Institute pour la liberté économique, World Economic Forum pour la compétitivité, Transparency International pour la corruption... Il est, de ce fait, tenu de faire preuve de pertinence, tant sur le choix des indicateurs que sur celui de leur source de provenance.
La succession des crises, due notamment à l'expansion des mouvements de capitaux à l'échelle internationale durant la décennie 90, a mis en évidence une sensibilité croissante des pays aux variations économiques externes réelles et monétaires. Ces bouleversements financiers survenus en conséquence d'une ouverture économique accrue se sont, pour la plupart, transformés en crises internationales. C'est au coeur de ce contexte d'instabilité que le concept de risque-pays est devenu une préoccupation majeure, entraînant en parallèle une forte demande d'informations concernant son évaluation : le rating est devenu un outil incontournable. La notation des risques encourus à l'échelle internationale est élaborée par des organismes spécialisés issus de différents secteurs d'activité.
Ceux-ci sont en majeure partie des agences de rating (Fitch, Moody's, S&P, PRS), pour le reste il s'agit d'assureurs-crédit (COFACE), de cabinets de consulting (BERI, NSE, EIU) ou de journaux financiers (Institutional Investor, Euromoney)8.
Le contenu informationnel du rating permet aux parties exposées au risque mais aussi à celles qui en sont à l'origine de mieux l'appréhender. En effet, les notes sont un instrument tactique, tant pour les émetteurs de titres que pour les investisseurs attendant un retour sur capitaux. Elles permettent aux entreprises de diversifier leurs sources de financement et d'en optimiser le choix, mais ne peuvent être utilisées dans le traitement de problématiques de grande envergure. Trop synthétiques, les ratings des agences ne peuvent pas aider à la prise de décision macroéconomique. Les processus de notation ne sont pas transparents et sont qualifiés de « boites noires », même si, paradoxalement, les notes qui en sont issues continuent à influencer les tendances de l'économie mondiale.
L'objectif de la présente étude de cas est de mettre au point un comparatif entre les méthodologies employées par les organismes de notation. Pour ce faire, nous avons, en premier lieu, établi un parallèle entre les différentes approches du risque-pays. En second lieu, nous avons examiné le contenu des systèmes d'évaluation des agences de notation, à savoir les familles de critères et les échelles de notes. En dernier lieu, nous avons effectué un test de convergence sur les ratings. Il semble a priori que les agences de notation, du moins celles que nous avons intégrées dans notre cas pratique (Fitch, Moody's, S&P), ont des grilles d'évaluation similaires (notes alphabétiques de long terme et de court terme). Leurs zones de couverture ainsi que leur typologie des risques se ressemblent. Il reste à savoir si ces systèmes convergent réellement sur les résultats.
Compte tenu du nombre d'agents économiques ayant recours à la notation, du nombre de structures proposant l'élaboration des ratings, ainsi que du nombre d'approches à travers lesquelles le risque-pays est décomposé, un panel d'analyses est proposé à ce sujet. Les divergences éventuelles entre les résultats émis par les agences de rating ont pour principale origine trois facteurs : les critères utilisés pour définir les risques, la méthodologie employée pour les évaluer et les notes qui leur sont attribuées. Nous allons nous pencher sur chacun de ces facteurs en nous servant d'exemples concrets.
Les critères sur lesquels s'appuient les analyses du risque-pays sont pour la plupart d'ordre quantitatif (ratios), directement issus de sources nationales (Banque Centrale, Ministère des Finances) ou internationales (BM, FMI, OCDE). D'autres critères notamment liés à la dette gouvernementale ou à l'endettement externe, s'inspirent de données estimées à partir de séries statistiques. Ce type d'indicateurs permet de disposer d'informations chronologiques quant aux performances des économies et aux caractéristiques de leurs structures. Celles-ci peuvent mettre en évidence d'éventuelles tendances et faire ressortir certains évènements cycliques. Cependant, les analyses du risque-pays se basent aussi sur des critères d'ordre qualitatif.
8 L'annexe 6 donne une typologie des organismes de rating et de leurs indicateurs.
Outre les données numériques, soulignons que les différents avis et jugements émis par les experts, bien que subjectifs, sont consultés. Ainsi, chaque indicateur résulte de l'interaction entre précision des analyses quantitatives et complexité des faits réels. Afin de pouvoir cerner la notion de risque-pays et d'en saisir les composantes, trois points de vue sont généralement adoptés : le type d'acteur économique touché par le risque, la nature du risque et le type de crise conduisant au risque (Gautrieaud [2002], pp. 3-16). Dans la première approche, la définition du risque-pays consiste à se positionner du côté de l'entité économique nationale qui en subit les conséquences, à savoir les banques, les investisseurs ou les exportateurs. Ceci donne lieu à trois catégories de risque affectant les transactions internationales qu'il est possible de protéger par des contrats d'assurance (COFACE, NSE) :
- Le risque bancaire se manifeste par des incidents de paiement liés au comportement de l'Etat débiteur (politique nationale restrictive sur le montant des devises ou les sorties de capitaux). Il peut aussi toucher un emprunteur privé (mauvaise gestion de l'activité ou environnement défavorable) et prend la forme d'un retard de paiement pouvant aller jusqu'au non-remboursement des intérêts ou du principal. Enfin, les banques s'exposent au risque-pays à partir du moment où elles interviennent dans une opération de financement internationale.
- Le risque financier (pour les investissements de portefeuille) ou industriel (pour les IDE) est généralement provoqué par un acte souverain. Il s'agit essentiellement du contrôle exercé par l'Etat sur les filiales d'une firme ou sur la gestion de titres financiers (Marois [1990], p. 9).
- Le risque commercial est inhérent aux opérations d'exportation. Il se manifeste sous forme de coût d'opportunité lors de la fermeture d'un marché étranger pour des raisons politiques, ou sous forme de non-recouvrement des créances détenues sur un importateur étranger, à l'issue de mesures prises par l'Etat d'accueil comme l'interdiction de transférer des devises aux non-résidents (Marois [1990], p. 10).
Dans la seconde approche, le risque-pays est défini par rapport à l'entité économique qui en est à l'origine. C'est la nature du risque qui est mise en avant car il y est apprécié en fonction des caractéristiques du débiteur étranger qui le provoque :
- Le risque souverain ou de non-transfert est lié aux défaillances de l'Etat, son incapacité ou son refus de recouvrir ses créances. Si l'Etat tente de s'acquitter de sa dette, mais est dans une incapacité financière passagère, la volonté du pays n'est pas remise en cause. En revanche, si l'Etat fait preuve d'une volonté affichée de ne pas restituer les sommes dues, les termes originaux du contrat d'endettement sont renégociés (modification de l'échéance et des taux d'intérêt).
- Le risque systémique est provoqué par les défauts de paiement des agents qui se répercutent directement sur la solvabilité générale des pays. Les crises de la décennie 90 illustrent parfaitement l'ampleur du phénomène : les défaillances privées internes ont d'importantes répercussions à l'échelle nationale puis internationale (effet boule de neige et contagion).
La dernière approche met en avant le fait générateur des crises et définit le risque-pays en se focalisant sur l'origine des événements qui ont déclenché ces crises. L'idée est d'apprécier le climat général des affaires pouvant modifier les termes des contrats :
- Le risque politique n'est pas toujours associé à la volonté des Etats de ne pas honorer leurs engagements financiers. Les guerres, les révolutions, les émeutes sociales ou encore les grèves sont autant d'événements qui peuvent déstabiliser une économie. D'autres obstacles viennent entraver le bon déroulement des opérations internationales (barrières douanières, confiscation de biens, nationalisations...).
- Le risque économique et financier est lié à l'incapacité de l'Etat à rembourser ses dettes en raison de l'insuffisance du niveau des agrégats macroéconomiques (croissance du PIB, solde budgétaire, investissement, épargne...) ou de la défaillance des secteurs bancaire et boursier.
Les frontières séparant ces différentes approches restent quand même floues. C'est pourquoi chaque agent économique touché par le risque, peut avoir recours à une institution spécialisée dans son segment d'activité. Les agences de rating par exemple, s'occupent du risque souverain, la COFACE s'intéresse au risque commercial, NSE aux risques des exportateurs et des investisseurs industriels, et les banques au risque bancaire. La typologie des critères de notation dépend de l'optique à travers laquelle le risque-pays est approché9.
Par ailleurs, un système de poids permet de mettre l'accent sur les critères plus importants. Les pondérations varient aussi selon le niveau économique du pays concerné par le rating : les pays industrialisés se caractérisent par une stabilité structurelle, ce qui n'est pas le cas des PVD. De plus, la disponibilité des données utilisées dépend de ces deux types de configuration : les économies développées disposent d'informations détaillées concernant la politique fiscale, alors que les économies émergentes disposent plutôt de données relatives à la dette externe et à la balance des paiements. Au niveau de la répartition des critères, la plupart des agences de notation se rejoignent sur les échéances des titres émis ainsi que sur les principaux thèmes abordés. Deux grands axes reviennent en général, à savoir la sphère politique et le domaine économico-financier (cf. encadré 10).
Sur ce dernier point, il est possible de dresser une liste des facteurs spécifiques entrant dans la composition du risque-pays. A cet effet, une étude montre que les critères peuvent être regroupés au sein de 24 catégories synthétiques, dont 13 touchent essentiellement au domaine économico-financier, alors que les 11 autres relèvent de la sphère politique. Les facteurs récurrents au sein du premier axe sont « Compte courant et balance des paiements » et « Niveau d'endettement ». Les facteurs « Comportements et anticipations des agents » et « Environnement politique » sont les plus fréquents au sein du second axe (cf. annexe 7, tableau 1).
9 Une fiche synthétique regroupant les entités spécialisées dans la notation (typologie et secteur d'activité) est introduite en annexe 6.
Par ailleurs, cette étude montre que les organismes de rating utilisent globalement autant de critères quantitatifs (objectifs) que qualitatifs (subjectifs). Les données sont réparties de manière équitable entre ordinal (notation alphabétique) pour les agences de rating et scalaire (notation numérique) pour le reste des institutions. Enfin, pour ce qui est des sources d'informations, elles proviennent essentiellement de bases de données officielles (cf. annexe 7, tableau 2). Ceci semble jouer en faveur des organismes de notation par rapport à ce qui leur est reproché en matière de transparence. Rappelons toutefois que ce problème n'intervient que bien plus loin dans le processus de rating : l'utilisation d'une « black box » se fait lors du traitement des intrants.
Encadré 10 : Thématiques communes aux évaluations du risque-pays
Risque politique
Risque interne
Risque externe
/ Conflits externes
I Influence provenant de l'étranger
Croissance du PIB
/ Niveau de développement économique I Revenu par tête
/
Politiques monétaire et fiscale
I Part des investissements dans le PIB / Inflation
/
I Indicateurs de la dette externe
Equilibre externe
I Balance des paiements
Source : Bouchet et al. [2003], pp. 109-110.
Economie domestique
I Efficacité des politiques
/ Marché parallèle / Corruption
I Instabilité politique
/ Conflits internes
Risque
économico-
financier
I Solidité du système bancaire
En définitive, il est essentiel que les analyses du risque-pays soient précédées d'études sur le potentiel de marché. Il s'agit de démarches connexes qui prennent en compte une série de critères ayant trait au niveau de développement économique. Les facteurs utilisés à cet effet relèvent de la structure démographique, du marché de l'emploi, de la production, des transactions commerciales, du poids du secteur privé, de l'équilibre de l'offre et de la demande, ainsi que de la croissance. On y retrouve, entre autres, des indicateurs macroéconomiques tels que le PIB, le solde courant, les flux de capitaux, le taux d'inflation et le taux de chômage. Tous ont pour objectif de faire le point sur la situation des pays, sans forcément émettre de notes. L'ensemble de ces indicateurs est à titre informationnel et peut servir de base au processus de benchmarking.
La méthode de rating dépend directement de la nature des données prises en compte. Elle peut suivre une démarche quantitative, qualitative ou une combinaison des deux. En général, se sont les critères politiques qui nécessitent un traitement d'ordre qualitatif. Celui-ci suppose l'utilisation de questionnaires soumis à des spécialistes dans le but d'attribuer à chaque critère une note subjective partant de leur connaissance du terrain. Ces notes sont délimitées par une échelle préalablement fixée (souvent de 0 à 100).
A travers leur démarche méthodologique, les organismes de rating ont certains points communs qui pourraient s'avérer significatifs. La procédure de transformation des indicateurs composites en un indice estimateur du risque, est approximativement la même. Les systèmes de notation employés ont pour point commun d'engendrer un classement des pays suivant une évaluation scalaire ou ordinale. Dans ce dernier cas, la note est tout d'abord déduite sous forme numérique, à partir de données quantitatives ou qualitatives. Ceci rend plus accessible l'application d'un système de pondérations. Toutefois, ces organismes ne délivrent quasiment aucune information concernant les opérations effectuées sur les modalités de calcul aboutissant à la notation10.
Encadré 11 : Décomposition des systèmes de rating de Fitch, Moody's et S&P
Moody's |
S&P |
Fitch |
Interprétation |
Investment |
Catégorie |
Niveau d'investissement |
1ère Catégorie |
Aaa |
AAA |
AAA |
Qualité maximale (probabilité de risque minimale) |
Aa1 |
AA+ |
AA+ |
Qualité élevée (probabilité de risque très faible) |
Aa2 |
AA |
AA |
|
Aa3 |
AA- |
AA- |
|
A1 |
A+ |
A+ |
Qualité favorable (probabilité de risque faible) |
A2 |
A |
A |
|
A3 |
A- |
A- |
|
Baa1 |
BBB+ |
BBB+ |
Qualité correcte (probabilité de
risque |
Baa2 |
BBB |
BBB |
|
Baa3 |
BBB- |
BBB- |
|
Speculative |
Catégorie spéculative |
Niveau
d'investissement |
2ème Catégorie |
Ba1 |
BB+ |
BB+ |
Faible protection contre les éléments
spéculatifs |
Ba2 |
BB |
BB |
|
Ba3 |
BB- |
BB- |
|
B1 |
B+ |
B+ |
Faible probabilité de respect des
engagements |
B2 |
B |
B |
|
B3 |
B- |
B- |
|
Caa1 |
CCC+ |
CCC+ |
Eventualité d'un défaut proche
(risque |
Caa2 |
CCC |
CCC |
|
Caa3 |
CCC- |
CCC- |
|
Ca |
CC |
CC |
Eventualité d'un défaut imminent (risque élevé) |
C |
C |
||
C |
D |
DDD |
En défaut (risque excessif) |
DD |
|||
D |
Source : Fitch Ratings [2002], p.15 ; Moody's Investor Service [2002], p. 102 ; S&P [2003], pp. 131-134.
10 Seule l'agence PRS met à la disposition du grand public la procédure ICRG en toute transparence : définition et pondération des critères, modélisation et calculs, construction et interprétation des notes.
Examinons de plus près les systèmes de notation des agences Fitch, Moody's et S&P, pour lesquels nous avons testé la convergence dans le temps, après avoir établi un parallèle entre les critères d'évaluation11. La répartition des notes se fait globalement sur deux grandes catégories : la première (Investment grade, Catégorie investissement, Niveau d'investissement de sécurité) permet de classer les profils de qualité et la seconde (Speculative grade, Catégorie spéculative, Niveau d'investissement spéculatif) répertorie les profils vis-à-vis desquels une attitude prudente est recommandée. En tenant compte de ces échelles, il est possible de regrouper les notes en sous-catégories suivant la qualité du titre, tout en préservant la limite entre les catégories d'investissement de sécurité et spéculatif (cf. encadré 11).
En somme, les agents économiques disposent d'une grille de lecture détaillée permettant de retranscrire le niveau de risque encouru lors de l'investissement. Nous avons cependant relevé que certaines agences, notamment Fitch et S&P, proposent un système de notes plus stratifié composé d'une sous-catégorie supplémentaire (D). Il reste à vérifier si en dépit de cela, les ratings convergent.
Concernant la construction de la base de données, les notes prises en compte sont des ratings de long terme en monnaie étrangère. A partir du moment où ils se rejoignent au niveau de l'échelle, les systèmes de notation alphabétiques (de Aaa ou AAA à D) ont été convertis en systèmes numériques (de 1 à 22), plus adaptés aux calculs. Nous avons sélectionné un échantillon de 59 pays que nous avons réunis en six groupes suivant leur niveau de développement (cf. encadré 12, tableau 1). Dans un souci d'uniformité, nous avons fait en sorte que l'étendue des séries temporelles soit identique pour les pays faisant partie de la même zone (cf. encadré 12, tableau 2). Nous avons ensuite calculé pour chaque trimestre, une moyenne par région, afin de minimiser les effets des économies atypiques et d'optimiser la lecture des résultats.
En économétrie, la notion de convergence suppose l'existence d'une modélisation des variables. Or, l'évolution des notes émises par les agences de rating à travers le temps, n'est pas été modélisée. Par conséquent, nous avons procédé à un test de cointégration en vue de vérifier si ces variables évoluent de façon autonome (auquel cas elles ne sont pas cointégrées), ou si elles ne s'écartent pas durablement les unes des autres (auquel cas elles sont cointégrées). La non-cointégration des variables suppose qu'elles évoluent dans des directions différentes et pas nécessairement au même moment : il y a forcément un écart entre les séries temporelles, et donc divergence.
La cointégration en revanche, n'implique pas systématiquement une convergence, elle suppose seulement que les séries évoluent en même temps : il y a une relation de long terme entre les variables. Dans ce cas, nous pouvons avancer qu'il existe un écart entre les séries temporelles et compléter le test de cointégration par une analyse des écarts entre les systèmes de notation des trois agences.
11 Pour plus de détails concernant la composition des familles de critères, voir annexe 8.
Encadré 12 : Caractéristiques de l'échantillon utilisé pour le test de convergence
Tableau 1 : Composition des six zones géographiques
Zone 1 |
Zone 2 |
Zone 3 |
Zone 4 |
Zone 5 |
Zone 6 |
Amérique du Nord |
Amérique du |
Asie du Sud-Est et |
Europe |
Europe |
Méditerranée Sud, |
Australie |
Argentine |
Chine |
Allemagne |
Croatie |
Afrique du Sud |
Canada |
Brésil |
Corée |
Autriche |
Estonie |
Chypre |
États-Unis |
Chili |
Hong-Kong |
Belgique |
Lituanie |
Égypte |
Mexique |
Colombie |
Inde |
Danemark |
Pologne |
Grèce |
Nouvelle-Zélande |
Pérou |
Indonésie |
Espagne |
Roumanie |
Israël |
Uruguay |
Japon |
Finlande |
Russie |
Koweït |
|
Venezuela |
Malaisie |
France |
Slovaquie |
Liban |
|
Philippines |
Hongrie |
Slovénie |
Malte |
||
Singapour |
Islande |
Tchéquie |
Tunisie |
||
Thaïlande |
Irlande |
Turquie |
|||
Italie |
|||||
Luxembourg |
|||||
Norvège |
|||||
Pays-Bas |
|||||
Portugal |
|||||
Royaume-Uni |
|||||
Suède |
|||||
Suisse |
Source : Guessoum [2004], annexe 2.
Tableau 2 : Caractéristiques de la base de données
Un total de 59 pays répartis en 6 zones géographiques |
||||
Bloc de |
Contenu |
Nombre de |
Période |
Nombre de |
Zone 1 |
Amérique du Nord et Océanie |
5 |
T3 1995 - T4 2003 |
34 |
Zone 2 |
Amérique du Sud |
7 |
T1 1995 - T4 2003 |
36 |
Zone 3 |
Asie du Sud-Est et Iles du Pacifique |
10 |
T2 1997 - T4 2003 |
27 |
Zone 4 |
Europe Occidentale |
18 |
T3 1994 - T4 2003 |
38 |
Zone 5 |
Europe Orientale |
9 |
T2 1996 - T4 2003 |
31 |
Zone 6 |
Méditerranée Sud, Est et Afrique du Sud |
10 |
T4 1995 - T4 2003 |
33 |
Source : Guessoum [2004], p. 16.
Concrètement, les séries de données relatives aux six zones étudiées ont un comportement parfois aléatoire, dû notamment aux chocs survenant en période de crise. Cet effet a été observé au niveau de la zone Amérique du Sud (cf. encadré 13, graphique 2), où le degré de risque a très vite augmenté entre 2001 et 2002 suite à la crise argentine. Le même effet a touché la zone Asie du Sud-Est et Iles du Pacifique (cf. encadré 13, graphique 3), où le niveau de risque a rapidement augmenté en fin d'année 1997. Quant à la zone Europe Orientale (cf. encadré 13, graphique 5), c'est l'effet inverse qui s'est produit dès 2001, à savoir le recul du niveau de risque en raison de l'amélioration des standards économiques et financiers avec pour perspective l'adhésion à l'UE. Le même effet a été observé, dès 1999, au niveau de la zone Méditerranée Sud, Est et Afrique du Sud (cf. encadré 13, graphique 6), grâce à la convergence politique, économique et sociale des pays dans le cadre des accords d'association euroméditerranéens.
Un comportement beaucoup plus stable a été constaté pour la zone Amérique du Nord et Océanie (encadré 13, graphique 1) ainsi que pour la zone Europe Occidentale (encadré 13, graphique 4). Dans ce dernier cas, on note une régression du niveau de risque, dès 1998, due au resserrement des écarts entre les standards économiques et financiers, avec pour perspective une intégration parfaite dans le cadre d'une union monétaire.
Par ailleurs, il apparaît qu'au niveau des six zones étudiées, les séries de données ne sont pas stationnaires, autrement dit, elles n'évoluent pas régulièrement autour d'une moyenne. Un test de racine unitaire a permis en l'occurrence de confirmer la nonstationnarité des variables. A l'aide du logiciel Pc-Give, nous avons procédé au test de Dickey-Fuller augmenté (ADF) afin de vérifier l'existence ou non de racines unitaires. L'idée est de partir d'une hypothèse H0 selon laquelle une série de données admet une racine unitaire et qu'elle est I(1). Accepter H0 signifie que la série n'est pas stationnaire.
Le test ADF est dans un premier temps pratiqué sur les variables en niveau. Les résultats montrent que les séries sont intégrées d'ordre 1 et sont, par conséquent, non stationnaires (cf. annexe 9, tableau 1). Dans un second temps, le test ADF est effectué sur les variables en différence première. Les résultats montrent que les séries sont intégrées d'ordre 0 et sont donc stationnaires (cf. annexe 9, tableau 2). Ceci signifie que les séries qui sont à l'origine non stationnaires (variables en niveau) le deviennent une fois différenciées (variables en différence première). A partir de là, il est possible de pratiquer un test de cointégration sur les variables en niveau. Ce test a été effectué sur les variables en niveau par le logiciel Pc-Give. Il s'appuie sur la procédure de Johansen et se décline en deux étapes. La première a pour objectif de déterminer le nombre de retards à retenir puis l'ordre du VAR selon les critères de Schwartz, Hannan-QuinnAkaike ou Fisher (cf. annexe 9, tableau 3). La seconde permet de déterminer le nombre de relations de cointégration existant entre les variables selon le critère de la trace (cf. annexe 9, tableau 4).
Partant d'un nombre initial de quatre retards, les résultats obtenus montrent que, quelle que soit la zone concernée, il existe au minimum une relation de cointégration. A ce niveau, le calcul des écarts-types entre les trois variables permet de souligner l'intensité des décalages entre les ratings. Il s'agit des courbes d'écarts types avec leur tendance linéaire (cf. encadré 13, graphiques 7 à 12). Les résultats montrent que les écarts entre les trois variables ont tendance à augmenter, mais cette croissance est très faible (de l'ordre de 0,20 tout au plus, sur une échelle de 22). En effet, comme il s'agit de notes déterminées par une échelle délimitée, elles ne peuvent pas s'écarter indéfiniment, sinon elles sortiraient du cadre de l'échelle.
En outre, sur les trois agences de rating il y a pour chaque zone un sur-évaluateur du risque (agence pessimiste) et un sous-évaluateur du risque (agence optimiste). En se référant aux graphiques 1 à 6 (cf. encadré 13), nous constatons que pour les zones exposées aux crises (Amérique Latine et Asie du Sud-Est), les agences Fitch et S&P sont celles qui réagissent rapidement aux phénomènes d'instabilité, alors que Moody's est relativement moins sensible. En revanche, pour les régions stables (Amérique du Nord, Océanie et Europe), ce sont les agences Fitch et Moody's qui surévaluent le risque.
Source : Guessoum [2004], pp. 17-19. Rating Fitch Rating Moody's Rating S&P
Au final, il s'avère que S&P entretient une attitude pessimiste, Moody's une attitude optimiste, et Fitch une position intermédiaire. Ceci est, sans doute, dû aux nuances qui existent entre leurs méthodologies de calcul (les algorithmes de la boite noire), puisque sur le plan des critères, des périodes, ainsi que des zones de couverture, le problème de convergence ne se pose pas.
Encadré 13 : Résultats du test de convergence des ratings
La notion de cadre attractif est très difficile à cerner par une définition normative, si ce n'est par le biais de critères tels que la stabilité politique ou la bonne gouvernance. Une revue de la littérature a permis d'identifier l'attractivité économique à travers le cadre légal comme facteur intrinsèque. Cependant, les règles à elles seules restent insuffisantes puisqu'elles ne sont pas toujours clairement spécifiées et encore moins parfaitement respectées. De ce fait, une importance particulière a été accordée à la stabilité du contexte, compte tenu des phénomènes d'anticipation. L'incertitude liée à l'inefficience du système juridique ou au manque de crédibilité du gouvernement, peut exercer un impact négatif en termes d'attractivité économique. Il faut donc intégrer la qualité institutionnelle comme critère essentiel dans l'évaluation du niveau de développement économique en général et dans l'évaluation du risque-pays en particulier.
Bien que l'évaluation des risques soit fréquemment mise en avant par la littérature ayant trait aux échanges internationaux, elle reste le lieu de divergences de points de vue, impliquant une grande variété des définitions. Les différentes approches du risque-pays mettent en relief l'amplitude des déterminants entrant dans sa composition. Compte tenu du rôle attribué au rating, de la multitude d'entités proposant l'élaboration de notations ainsi que de la diversité des approches du risque, il en résulte une quantité non négligeable de sources destinées à l'évaluation des profils-pays. Ce panel d'études engendre des résultats d'autant plus divergents que les critères utilisés pour modéliser le risque, les méthodologies employées pour l'évaluer et les notes qui lui sont attribuées, sont variés.
L'étude empirique de la convergence des ratings concernant Fitch, Moody's et S&P a clairement montré que les systèmes de notes ne divergeaient pas sur le long terme mais qu'ils subsistaient des écarts ponctuels entre eux. Des comportements optimistes et pessimistes ont été décelés, déterminant une aversion plus ou moins grande vis-à-vis du risque-pays. Il pourrait vraisemblablement y avoir une corrélation entre le niveau d'instabilité des pays et la vitesse de réaction des agences de notation dans leur estimation. Rappelons que le risque, même s'il est évalué, ne peut être totalement contourné. Il reste généralement parmi ses composantes une partie liée à l'incertitude : le rating est un compte-rendu ponctuel (snapshot).
Le rating, à lui seul, ne suffit pas lorsque l'évaluation implique la prise de décisions de grande envergure. A partir du moment où le classement sur un axe unidimensionnel a montré ses limites, notre intérêt s'est tourné vers le benchmarking. Initialement pensé pour des applications d'ordre microéconomiques, ce concept a été adapté à l'échelle macroéconomique, notamment à travers l'évaluation du cadre légal euro-méditerranéen. Cette technique d'étalonnage semble convenir à la résolution de problèmes décisionnels relevant de l'orientation des politiques économiques. Elle est d'autant plus efficace lorsqu'elle est associée au rating.
Les deux procédures sont donc complémentaires sur le plan conceptuel. Il reste à savoir s'il est possible de les associer sur le plan technique, à savoir s'il existe des modèles représentatifs des principes de classification (benchmarking) et de classement (rating). A cet effet, nous envisageons d'explorer les méthodes d'analyse multicritère pour en extraire celles qui seraient susceptibles de répondre à ces deux approches. Dans le chapitre suivant, il s'agit non seulement de tester la compatibilité des algorithmes, mais aussi leur faisabilité.
Très souvent perçue comme instrument de jugement a posteriori, l'évaluation a entre autres été conçue comme méthode de formulation des politiques et de gestion des projets. A présent, il s'agit d'une étape incontournable, notamment dans le domaine de l'aide à la décision...
L'évaluation est une pratique que l'on entreprend pour tirer profit d'expériences antérieures. Elle est aussi utilisée à des fins de contrôle, et d'autant plus sollicitée que la stabilité du contexte économique actuel est incertaine. C'est donc une démarche indispensable à l'orientation de tout processus de décision. A partir du moment où il s'agit d'opter pour un projet, d'entamer un processus de réforme ou de faire le bilan de la situation d'un pays, il est possible de faire intervenir les démarches de rating ou de benchmarking.
Dans la pratique, l'évaluation suppose l'emploi de diverses méthodes d'agrégation avec l'idée d'attribuer une valeur ou un sens à une situation réelle, à la lumière d'une situation attendue. L'agrégation intervient au niveau de la définition des actions, de la construction des critères et de la modélisation des préférences. En somme, il s'agit de formuler un jugement par la confrontation de deux catégories de données : les unes relèvent d'un fait et concernent l'objet réel à évaluer, tandis que les autres relèvent de l'intention et concernent les attentes vis-à-vis de cet objet.
L'évaluation reste étroitement liée à des notions d'ordre théorique et se heurte à des conflits purement idéologiques, notamment à cause du concept de subjectivité qui joue un rôle prédominant. C'est pourquoi il est indispensable de faire le point sur les différents angles d'approche qui font de l'évaluation une pratique plurivalente. La diversité des méthodologies permettant d'exécuter un tel processus résulte, avant tout, des différences de points de vue lorsqu'une problématique est abordée. Elle dépend aussi de la façon dont s'y prend l'évaluateur pour collecter l'information ou modéliser les faits.
L'approche classique des problèmes de décision procède, dans bien des cas, par l'optimisation d'une unique fonction économique. Cette démarche a toutefois montré des limites que l'analyse multicritère a tenté d'outrepasser.
Par conséquent, il est essentiel de prouver l'intérêt des procédures d'agrégation multicritère et d'en exposer les fondements méthodologiques. Il nous semble utile de démontrer en parallèle que les techniques d'optimisation proposées par la recherche opérationnelle restent le fait générateur de l'analyse multicritère.
Le plan proposé à cet effet met en avant l'agrégation multicritère comme méthode novatrice dans le cadre de l'évaluation des profils-pays en général, et dans l'estimation de l'attractivité économique en particulier. Elle permet de répondre à des problématiques complexes qui se posent aux décideurs, notamment au vu du climat d'incertitude qui règne actuellement sur les marchés internationaux. Le champ d'application défini pour ce faire cible les performances des pays euro-méditerranéens actuellement en plein processus de transition.
Nos travaux permettent en outre de tester la compatibilité et l'adaptabilité de l'analyse multicritère aux principes de rating et de benchmarking. Ils proposent éventuellement de compléter l'évaluation par des outils statistiques comme l'analyse ascendante hiérarchique ou la régression linéaire.
Le choix d'une méthodologie d'évaluation dépend de l'approche adoptée lors de la collecte des informations et de la modélisation des faits. Il est donc indispensable de cerner les apports théoriques et empiriques de l'analyse multicritère, comparativement aux méthodes d'optimisation...
Avant l'émergence d'une logique multicritère, les problèmes de décision se ramenaient en général à l'optimisation d'une fonction économique. Cette approche avait l'avantage de déboucher sur des modèles mathématiques clairement posés mais qui ne reflétaient pas forcément la réalité. C'est alors que les méthodes d'analyse multicritère se sont substituées à l'optimisation. A l'occasion de la conférence de l'Université de Caroline du Sud, la première rencontre scientifique internationale spécialisée dans l'analyse multicritère a été organisée en 1972. Dix ans plus tard, une unité de recherche a été mise en place avec un groupe d'analystes aux centres d'intérêt hétérogènes. Ce fut tout d'abord un climat d'incompréhension qui s'est instauré, du fait de la diversité des origines scientifiques des pionniers de l'analyse multicritère.
Loin d'établir une parfaite synergie, c'est plutôt un choc des cultures qui a pris place, notamment entre le principe << decision making » de l'école anglo-saxonne et l'optique << decision aid » de l'école européenne. Il était difficile de faire accepter de nouvelles approches dans un milieu alors dominé par des postulats prônant la rationalité, l'optimalité et le quantitatif. Le premier courant, fondé sur des principes axiomatiques issus des travaux de Von Neumann et Morgenstern, ne remet pas en question les trois postulats prédominants de cette époque, tandis que le second courant les discrédite totalement. Au-delà des divergences entre les écoles multicritères considérées comme antagonistes, une perspective d'intégration a progressivement été instaurée dans le sens d'une complémentarité plutôt que d'une concurrence injustifiée (Bana-e-Costa [1993]).
Il a fallu disposer d'un ensemble cohérent d'instruments théoriquement bien fondé (d'où l'importance de son axiomatisation) et pratique (d'où l'importance de sa validation). Pour Bana-e-Costa, l'émergence de l'aide multicritère à la décision tient à un processus de réflexion méthodologique articulé autour de trois concepts-clés : imbriquer les éléments objectifs et subjectifs, introduire une démarche constructiviste d'apprentissage et instaurer une interactivité entre les parties impliquées dans la décision.
Ces trois principes offrent à l'utilisateur davantage de finesse et de subtilité dans la définition du système de représentation et l'agrégation des indicateurs.
<< L'aide multicritère à la décision ... foisonne de nuances qui, contrairement au monopole du simplexe en programmation linéaire, permettent l'élaboration de nombreuses méthodes, voire de variantes de méthodes. Mais face à cette abondance, comment choisir ? » (Ben Mena [2000], p. 91).
L'objectif du présent chapitre est de répondre à cette interrogation. A première vue, nous pouvons avancer que le choix de la méthode dépend des moyens techniques de l'évaluateur et du budget du décideur. Il dépend aussi de la qualité et de la quantité des informations disponibles, du type de résultat souhaité... En outre, l'expérience de l'évaluateur tout autant que les connaissances éventuelles du décideur en matière d'analyse multicritère sont déterminantes.
Nous allons, dans un premier temps, introduire un bref rappel théorique concernant les origines et les fondements de l'analyse multicritère. Comment se présente un modèle d'aide à la décision et quel type de problématiques permet-il de traiter ? Dans un second temps, nous allons nous intéresser aux concepts de base qui constituent ce domaine. Quels sont les apports de l'analyse multicritère comparativement aux techniques dites classiques d'optimisation ? Enfin, nous allons exposer un échantillon de méthodes susceptibles de répondre à une problématique d'évaluation.
<< Adopter l'optique multicritère, en matière de décision, c'est avant tout prendre ses distances vis-à-vis de l'optimisation. C'est aussi quitter la recherche opérationnelle classique pour rejoindre l'aide à la décision. C'est encore abandonner les méthodes «dures» pour des méthodes plus «douces». Mais c'est surtout la critique de l'optimisation qui est importante. Elle est à l'origine de l'optique multicritère » (Scharlig [1985], p. 15).
Les bases de l'analyse multicritère sont inspirées des méthodes d'optimisation et plus précisément de leur critique. En effet, ces méthodes permettaient de traiter uniquement les problèmes qu'il était possible d'isoler de leur contexte. A la fin des années soixante et après une période d'hégémonie de quinze ans, la recherche opérationnelle ou << management scientifique » a essuyé une vague d'échecs (Bouyssou [2003]). Ackoff, pionnier de l'optimisation qui s'est consacré au développement de ces techniques, a finalement abouti à une sérieuse remise en question. L'auteur démontre qu'un problème de décision peut être abordé selon trois optiques (Ackoff [1981]).
L'approche << resolve » solutionne un problème et obtient une réponse satisfaisante par le bon sens. C'est une méthode clinique subjective courante dans le domaine de la gestion. L'approche << solve » résout un problème et aboutit à une solution optimale par une démarche analytique. Il s'agit d'une méthode scientifique objective que l'on retrouve en recherche opérationnelle. Enfin, l'approche << dissolve » permet de décomposer le contexte de l'évaluation et d'en modifier les paramètres pour les ajuster au problème traité. Cette approche, fondée sur la synthèse, relève de l'expérimentation.
Il apparaît clairement que les questions auxquelles est confronté un décideur, qu'il soit à la tête d'une structure microéconomique ou d'un Etat, ne se cantonnent pas à la recherche de solutions optimales. L'aide à la décision ne se limite pas à dissoudre un problème dans son environnement mais doit permettre de s'adapter à celui-ci. L'objectif final est d'atteindre une solution acceptable ou réalisable, compte tenu de cet environnement et des possibilités qu'il offre. La démarche méthodologique adoptée pour ce faire doit allier les aspects qualitatifs et quantitatifs des critères introduits dans le système de représentation.
La recherche opérationnelle a épuisé ses ressources car on lui a attribué une mission trop ambitieuse, à savoir la prise de décisions optimales en toutes circonstances. Dès lors, une série de travaux allant à l'encontre des fondements de l'optimisation ont alimenté la critique. Pour commencer, les articles << Il faut désoptimiser la recherche opérationnelle » (1965) et << Critique et dépassement de la problématique de l'optimisation » (1977) de Roy sont incontournables en la matière. En somme, l'auteur remet en question le postulat suivant : tout problème de décision aboutit au moins à une solution optimale réalisable à partir du moment où l'on y consacre le temps et les moyens nécessaires. L'existence d'une telle solution repose sur trois hypothèses (contraintes implicites) : globalité, stabilité et complète comparabilité transitive. Cependant, elles ne sont pas toujours vérifiées.
La première hypothèse permet de désigner une solution optimale unique parmi un ensemble d'actions potentielles. Elle suppose que ce résultat englobe tous les aspects du problème posé et suffit, à lui seul, à répondre aux attentes du décideur. Il y a donc une contrainte de globalité car les décisions envisageables sont souvent complémentaires. La réalité est plus complexe. La seconde hypothèse suppose que les solutions répondant à la problématique initiale ne sont pas remises en question au cours de l'étude. La décision optimale n'est affectée ni par les constats internes ni par les effets externes. Il y a donc une contrainte de stabilité puisqu'au fur et à mesure de l'avancement du processus décisionnel, de nouvelles idées jaillissent. L'interaction entre l'analyste et son environnement permet d'exclure ou d'inclure des critères. La dernière hypothèse permet de comparer les actions sur la base de la préférence stricte et de l'indifférence. Elle stipule que ces deux relations sont nécessairement transitives. Il y a donc une contrainte de complète comparabilité transitive, à savoir que le processus de décision peut aboutir à une situation d'incomparabilité ou de préférence faible. Les relations entre deux actions ne sont pas toujours radicales.
Ces faits prouvent finalement que la marge de manoeuvre de la recherche opérationnelle est limitée, en raison des contraintes mathématiques requises par la modélisation des faits, le plus souvent simplificatrices à l'excès. Cette façon de procéder peut manquer d'efficacité face aux problèmes de décision où l'intuition joue un rôle majeur. Ainsi, une simple analyse coûts / bénéfices montre très vite ses limites et son inadéquation pour traiter des problèmes complexes tels que l'évaluation des politiques de réformes.
Quels facteurs sont en faveur de la croissance ? Quels critères garantissent un cadre légal efficient ? Ou encore, comment financer le développement ? Il s'agit des principaux thèmes qui peuvent être abordés en amont d'un processus de transition. Dans cet intérêt, l'analyse multicritère propose un éventail varié de méthodes où finesse d'esprit et subtilité sont omniprésents. Sur le plan empirique, notre intérêt porte sur l'évaluation des pays euro-méditerranéens. Il s'agit d'un terrain d'application favorable pour tester l'adaptabilité des méthodes multicritères aux problèmes macroéconomiques.
« L'aide à la décision est l'activité de celui qui, prenant appui sur des modèles clairement explicités mais non nécessairement complètement formalisés, aide à obtenir des éléments de réponse aux questions que se pose un individu dans un processus de décision, éléments concourant à éclairer la décision et normalement à recommander, ou simplement à favoriser, un comportement de nature à accroître la cohérence entre l'évolution du processus d'une part, les objectifs et le système de valeurs au service desquels cet intervenant se trouve placé d'autre part » (Roy [1993], p. 21).
En d'autres termes, il s'agit de favoriser la mise en cohérence du processus décisionnel avec les objectifs et préférences du décideur, en s'appuyant sur un corpus de théories (ensembles flous, surclassement), de concepts (critères, actions, profils) et de procédures (sélection, affectation, classement). Concrètement, le but est de construire un algorithme (Electre, Prométhée) destiné à répondre à la problématique initiale.
« Une décision est souvent un processus chaotique, fruit de nombreuses confrontations entre les systèmes de préférences de plusieurs personnes et fruit (aussi) de toutes sortes d'interactions et de synergies » (Scharlig [1985], p. 27).
Un nouvel élément est ajouté à la définition de l'analyse multicritère. Il s'agit d'un processus interactif où l'évaluateur et le décideur ne cherchent pas à dégager une solution idéale. Ils tentent d'intégrer ce processus et d'être aussi utiles que possible en restant ouverts à la critique et aux remises en question. C'est une démarche de coordination entre le processus d'évaluation et les objectifs fixés, sans pour autant chercher une vérité absolue, une solution optimale, et encore moins une réponse définitive à un problème. Il est plutôt question d'acquérir un moyen d'avancer dans le processus de décision, un moyen d'assister le décideur et de l'aider à apporter des éléments de réponse aux problématiques posées. Dans ce sens, l'agrégation multicritère permet d'élaborer, à partir de données, des indicateurs directement utilisables dans la prise de décision.
Il est question de concevoir un modèle entrant dans le cadre de l'analyse de données, aux côtés des modèles descriptif (résumé des informations pour mieux les comprendre), explicatif (définition des relations de cause à effet entre les données) et prévisionnel (prévision des évolutions d'un phénomène sur la base de données antérieures). Mais en tant que modèle, il doit correspondre à un système de représentation.
Les hypothèses et les critères sur lesquels il s'appuie doivent permettre de traduire, comprendre et évaluer les conséquences des alternatives proposées au décideur. Le schéma général d'aide à la décision est un circuit dont la première étape est la modélisation (cf. encadré 14).
Encadré 14 : Schéma général d'aide à la décision appliqué au cas méditerranéen
Compte-rendu :
Emettre un avis quant à l'accomplissement du processus de réformes et la bonne affectation des ressources destinées à financer la transition.
Problématique :
Evaluer la dynamique de transition des PM, en tenant compte du système de représentation imposé par le cadre actuel.
Mise en oeuvre Résolution
Source : Guessoum [2002], p. 13.
Modélisation
Interprétation
Modèle :
Résultats :
Affecter les PM à des catégories représentatives des différents stades de développement et évaluer la distance qui les sépare des profils de référence.
Comparer les PM à des benchmarks sur la base de critères politiques, économiques et sociaux, via les procédures Electre.
Cette étape passe d'abord par l'analyse de la question posée permettant de cerner le champ d'application, les délais de l'étude et le système de valeur. La modélisation suppose aussi la formulation d'une problématique décisionnelle ayant pour conséquence un choix, un tri, un rangement ou une description. Elle passe ensuite par l'agrégation des décisions dans un langage choisi afin de comparer les alternatives. A ce niveau, la dimension subjective entre en jeu car la quantification des critères et le choix des échelles de mesure ne répondent pas toujours à des techniques standard. Enfin, la modélisation suppose la définition du domaine de variation des paramètres et de leur degré d'incertitude. Il est utile de formuler les contraintes par une liste exhaustive de critères couvrant les différents aspects du problème posé.
L'étape de résolution est la phase d'application empirique. On entreprend alors une démarche algorithmique exacte s'appuyant sur une approche mathématique (programmation linéaire). Autrement, on adopte une heuristique sans afficher de méthode scientifique (modélisation des préférences). Le processus se poursuit par la mise en application de l'algorithme sélectionné, en utilisant des logiciels adaptés. Il permet de désigner une solution unique ou un sous-ensemble de solutions (choix). Autrement, il aboutit à un classement (ordre) ou une classification (tri) des éléments du problème. La phase de résolution aboutit enfin à une analyse de sensibilité des résultats.
Cette étape permet de tester la robustesse du modèle face à la variation des paramètres et de s'assurer que les données ne sont pas biaisées. Une fois le résultat obtenu et testé, il faut l'interpréter et le convertir dans un langage accessible au décideur. L'analyste doit donc formuler une recommandation sur la base des résultats obtenus. Il ne l'impose pas mais la transmet à titre informatif au décideur. C'est à ce dernier que revient le droit de trancher. La dernière étape du schéma général d'aide à la décision est la mise en oeuvre, à savoir l'application concrète de la recommandation avec l'aval du décideur. Il est enfin utile d'effectuer un suivi des conséquences de la décision, par des ajustements ou des actions correctives. Au final, l'analyste, en collaboration avec le décideur, identifie de nouveaux problèmes que peut susciter l'application pratique de la décision. A ce stade, un circuit décisionnel est de nouveau lancé en tenant compte des actions correctives et ainsi de suite jusqu'à obtention d'un résultat satisfaisant.
Avant d'enclencher un processus de décision, il est important de bien cerner la question devant être traitée : il faut formuler une problématique décisionnelle. Celle-ci suit une typologie bien précise qui regroupe trois, voire quatre procédures : le choix, le tri, le classement et la description (qui est propre à Roy). Cette typologie permet d'opter pour la procédure qui concorde avec la mise en oeuvre du processus d'évaluation. Rappelons que chaque méthode relève d'une démarche qui correspond à une problématique en particulier (cf. encadré 15).
Encadré 15 : Typologie des problématiques de l'analyse multicritère |
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Type |
Objectif |
Démarche |
Conséquence |
á |
Aboutir à un sous- ensemble restreint d'actions. |
Un processus de sélection : |
Un choix : |
L'homme d'étude sélectionne un
sous-ensemble |
Le décideur opte pour l'action la plus satisfaisante du sous-ensemble proposé. |
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â |
Aboutir à des catégories hiérarchisées d'actions. |
Un processus d'affectation : |
Un tri : |
Le décideur obtient des actions triées en groupes allant du meilleur au moins satisfaisant. |
|||
L'homme d'étude affecte chaque action à une catégorie préalablement définie. |
|||
ã |
Aboutir à des classes |
Un processus de classement : |
Un rangement : |
L'homme d'étude regroupe les actions en classes d'équivalence ordonnées selon les préférences du décideur. |
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Le décideur dispose d'actions ordonnées de la meilleure à la moins satisfaisante. |
|||
ä |
Modéliser á,
â ou ã
par |
Un processus cognitif : |
Une description : |
L'homme d'étude traduit les actions dans un langage compatible avec le modèle, puis les résultats dans un langage accessible au décideur. |
Le décideur dispose d'une interprétation des actions et conséquences dans des termes accessibles. |
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Source : Roy et Bouyssou [1993], p. 31 ; Scharlig [1985], |
pp. 65-67. |
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En se référant au tableau ci-dessus, il apparaît que ä n'est pas une problématique en soi, ce qui explique pourquoi aucun spécialiste de l'analyse multicritère ne l'ait intégré dans le processus de décision (exception faite de Roy). La description n'est pas considérée au même titre que le choix, le tri ou le rangement : ä n'est pas une fin, c'est un moyen. Elle permet, après avoir opté pour á, â ou ã, de passer du langage du décideur à celui du modèle (agrégation des données) puis du langage du modèle à celui du décideur (interprétation des résultats). De ce fait, la description est une étape implicite qui se greffe spontanément à tout processus d'évaluation. Elle contribue à résoudre le problème de quantification des critères subjectifs, en mettant à la disposition de l'évaluateur une procédure de passage de l'état de fait à celui de chiffre.
L'agrégation des critères et la modélisation des préférences jouent un rôle prépondérant dans les algorithmes de l'aide à la décision. De ce fait, une terminologie spécifique s'est développée autour de ce domaine. Il est donc essentiel d'introduire les concepts de base utiles au déroulement d'une étude multicritère. Il importe aussi d'identifier les différentes procédures permettant de répondre aux problématiques d'évaluation, y compris celles qui relèvent du rating ou du benchmarking.
Nous postulons en vue de notre objectif final, qui est de << profiler » des pays à partir d'un ensemble d'indicateurs, que l'analyse multicritère peut correspondre aux problématiques de rating et de benchmarking. Il est à noter que les procédures abordées dans ce qui va suivre ne seront pas traitées dans leur intégralité. Seules les méthodes les plus importantes, du moins au regard de l'application que nous voulons en faire, seront examinées dans le détail. Pour le reste, nous allons élaborer une étude critique qui fera office de référence pour corroborer nos hypothèses et confirmer notre postulat.
Avant d'engager un processus de décision, l'analyste doit faire face à un éventail de propositions ou de possibilités appelées << actions potentielles » : c'est le premier type de périphériques12 rencontré lors d'une évaluation multicritère. Dans notre application empirique, il sera question de pays. Il ne s'agit en aucun cas de << solutions » car cette notion sous-entend que le problème est d'emblée résolu et que les propositions s'excluent les unes les autres. Dans le cadre du processus de décision, l'étape qui consiste à déterminer l'ensemble des actions potentielles fait partie intégrante de la modélisation et peut fortement conditionner la suite du circuit décisionnel.
La détermination de l'ensemble des actions dépend de l'état d'avancement du processus de décision et contribue à la construction du problème. C'est pourquoi il peut être stable (lorsqu'il est défini a priori et ne subit pas de changements) ou évolutif (lorsqu'il se modifie à cause d'informations supplémentaires ou d'un changement de contexte). Cet ensemble, généralement noté A, contient m éléments notés ai (i ? {1, 2,..., m}). Il peut être défini en extension, par une liste énumérant ses éléments, lorsque le nombre d'actions est restreint ou fini (c'est le cas des procédures de rating et de benchmarking). Autrement, cet ensemble est défini en compréhension, par une contrainte mathématique, lorsque le nombre d'actions est infini.
<< Un critère vise à résumer, à l'aide d'une fonction, les évaluations d'une action sur diverses dimensions pouvant se rattacher à un même axe de signification, ce dernier étant la traduction opérationnelle d'un point de vue au sens usuel du terme » (Roy et Bouyssou [1993], p. 46).
12 Pour rappel, la notion de périphériques renvoie aux concepts introduits lors de la construction du modèle et de l'agrégation des préférences précédant l'étape de mise en pratique des algorithmes de décision.
Les critères sont donc le second type de périphériques introduit aux côtés des actions potentielles. On est au coeur même de l'agrégation car l'analyste doit prendre en considération les préoccupations du décideur et ses préférences. Dans un processus de décision classique, celles-ci sont généralement exprimées de manière littéraire. En revanche, pour un rating ou un benchmarking à l'échelle macroéconomique, les critères doivent faire ressortir les caractéristiques du système de représentation. A cet effet, l'analyste effectue une revue de la littérature pour cerner le contexte politique et socioéconomique de l'étude. En somme, les faits doivent être formulés en des termes pratiques (indicateurs), de sorte à concorder avec l'aspect empirique de l'évaluation.
Un critère est défini comme une fonction gj (j E {1, 2,..., n}, dont l'ensemble de départ est A (ensemble des actions) et l'ensemble d'arrivée est Ej (échelle de mesure). Concrètement, ceci se traduit par l'expression suivante :
gj : A --* Ej
ai ~ gj(ai) = eij
Précisons que l'échelle de mesure Ej est un ensemble non vide muni d'un ordre total. La notion de critère, ainsi exprimée, a pour principal apport de faciliter l'agrégation des facteurs qualitatifs. Ceci présente un avantage indéniable en faveur des procédures de rating et de benchmarking dans le cadre de l'évaluation des profils-pays. L'échelle de mesure permet aussi de construire des relations de préférences entre les actions et de les insérer dans la modélisation. A titre d'exemple :
ai fait au moins aussi bien que ak (cj critère croissant).
V ai, ak E A : gj(ai) = gj(ak) =
ak fait au moins aussi bien que ai (cj critère décroissant).
Outre l'aspect technique, la détermination des espaces de critères doit être exhaustive pour ne pas retomber sur un problème monocritère. Ceci serait contradictoire avec notre conception multidimensionnelle de l'évaluation. En pratique, cette étape relève d'une grande complexité puisqu'il s'agit de définir une multitude de critères aussi « objectivement » que possible. A cet effet, la détermination de nuages de conséquences permet de disposer de domaines de définition étendus relatifs aux performances des actions. A partir de ces ensembles, il suffit d'extraire uniquement les performances liées aux critères sélectionnés. Enfin, il est utile de sonder la portée de chaque indicateur pour éviter d'éventuelles répétitions. Les indices synthétiques, par exemple, doivent être manipulés avec prudence car ils sont un condensé d'éléments dont on ne peut clairement mesurer l'impact (leurs effets sont combinés et difficilement dissociables).
Le développement de l'analyse multicritère a fait des progrès remarquables au cours de ces vingt dernières années. Elle a révolutionné les méthodes traditionnelles sur deux plans : faire intervenir de multiples objectifs, contrairement aux méthodes monocritères, et introduire différentes structures de préférences comparativement à l'optimisation.
Dans ce qui suit, nous allons démontrer que l'analyse multicritère reposant sur le principe de surclassement est une démarche adaptée au rating et au benchmarking.
Selon la problématique envisagée, le domaine concerné ainsi que les moyens dont disposent le décideur et l'analyste, nous avons un procédé particulier d'aide à la décision multicritère : l'utilité multiattribut, le surclassement ou la simulation. Nous allons surtout nous intéresser aux deux premiers cas et procéder par opposition. D'un côté, l'utilité multiattribut est une méthode qui reprend une logique d'optimisation. D'un autre côté, le surclassement représente la caractéristique centrale de l'agrégation multicritère. C'est aussi une approche compatible avec les démarches de rating et de benchmarking en général, et avec l'évaluation de la situation des PM en particulier.
La première catégorie de méthodes fait partie de l'école anglo-saxonne, sollicitée pour sa simplicité d'utilisation. Une simplicité que Roy et bien d'autres théoriciens ont toujours contestée pour le caractère trompeur de son apparente facilité. Ces méthodes sont celles qui se rapprochent le plus de l'optimisation puisqu'elles agrégent un ensemble de critères en une fonction d'utilité à optimiser (U) et ne répondent pas forcément aux problématiques principales d'aide à la décision (á, /3, ã). Pour chaque action ai on associe l'image U(ai) qui résume les conséquences des critères cj. Cette fonction se définit ainsi :
U : A - IR
ai - U(ai) = U(c1(ai), c2(ai),..., cn(ai))
La théorie de l'utilité multiattribut permet de maximiser ou de minimiser une fonction résumant l'information en un critère unique de synthèse. Il est donc impossible de comparer les actions sur un indicateur en particulier et le risque de revenir à un schéma monocritère est omniprésent. Or, dans le cadre d'un rating ou d'un benchmarking, il est essentiel de pouvoir comparer les performances des pays au niveau de chaque critère13. En outre, l'utilisation d'une démarche additive ou multiplicative dans l'agrégation de la fonction d'utilité suppose que les critères sont commensurables. Or, ils n'ont pas obligatoirement la même unité de mesure.
Il est à noter que l'indicateur synthétique est exposé au risque de compensation mutuelle entre les performances et finit par porter préjudice à la transparence et à la pertinence du résultat. La fonction d'optimisation U est estimée à partir d'un questionnaire soumis au décideur et portant sur son échelle de préférences. Cette démarche n'est pas compatible avec notre outil d'évaluation qui ne s'adresse pas à un décideur en particulier : il s'agit d'un instrument macroéconomique stratégique. Par ailleurs, la théorie de l'utilité multiattribut exclut l'incomparabilité puisque chaque variable agrégée U(ai) est un nombre réel pouvant faire l'objet d'une comparaison. Elle admet la transitivité et réduit l'algorithme de décision à une structure de préordre complet, tenant compte de vrais critères uniquement14. En somme, l'utilité multiattribut s'appuie sur un raisonnement simpliste et restrictif.
13 Pour rappel, le processus de surclassement permet d'effectuer une telle comparaison, notamment par le biais des méthodes Electre.
14 Pour rappel, les méthodes de surclassement introduisent davantage de nuances grâce aux seuils de préférence forte et de préférence faible.
Les méthodes de surclassement, en revanche, offrent une plus grande marge de manoeuvre et davantage de rigueur. Le processus de décision proposé pour ce faire permet de comparer les actions, deux à deux, par des relations binaires définies sur l'ensemble A. Elles sont exhaustives, mutuellement exclusives et forment un système relationnel de préférences.
Rt (t
?{1...ô}) sont des relations
exhaustives si et seulement si :
? ai ,
ak ? A, ?
t ?{1...ô} tels que
ai Rt ak ou
ak Rt ai
Rt (t
?{1...ô}) sont des relations
mutuellement exclusives si et seulement si :
? ai
, ak ? A, ?
t ?{1...ô}, si
ai Rt ak = non
(ai Rt` ak), alors
non (ak Rt` ai) /
t ? t`
Roy distingue quatre relations fondamentales (I, P, Q, R) et cinq relations regroupées (~, >-- , J, K, S) en vue de rendre compte des préférences du décideur. Cette typologie permet à l'analyste d'élaborer un modèle qui interprète au mieux la situation. Dans ce sens, les relations binaires proposées reflètent des points de vue, allant de l'indifférence à la préférence stricte (cf. encadré 16).
Encadré 16 : Typologie des relations de préférences fondamentales et regroupées |
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Situation |
Relation |
Propriété |
Définition |
Indifférence |
I |
Réflexive : ? ai ? A : ai I ai Symétrique : V ai , ak E A : ai I ak ak I ai |
Equivalence entre deux actions. |
Préférence |
P |
Irréflexive : ? ai ? A : non (ai P ai) Asymétrique : ? ai , ak ? A : ai P ak non (ak P ai) |
Préférence significative d'une action sur l'autre. |
Préférence |
Q |
Irréflexive : ? ai ? A : non (ai Q ai) Asymétrique : ? ai , ak ? A : ai Q ak = non (ak Q ai) |
Pas de préférence stricte entre deux actions, sans pour autant qu'il y ait indifférence (il y a hésitation). |
Incomparabilité |
R |
Asymétrique : ? ai ? A : non (ai R ai) Symétrique : ? ai , ak ? A : ai R ak = ak R ai |
Pas de relations d'indifférence, de préférence stricte ou faible entre les deux actions. |
Non préférence |
~ |
? ai , ak ? A : ai ~ ak ? (ai I ak ou ai R ak) |
Pas de préférence stricte, ni faible d'une action sur l'autre. |
Préférence au |
- |
? ai , ak ? A : ai >- ak ? (ai P ak ou ai Q ak) |
Pas de relations d'indifférence ou d'incomparabilité entre les deux actions. |
Présomption
de |
J |
? ai , ak ? A : ai J ak ? (ai Q ak ou ai I ak) |
Préférence faible d'une action sur l'autre, pouvant aller jusqu'à l'indifférence. |
K- préférence |
K |
? ai , ak ? A : ai K ak ? (ai P ak ou ai R ak) |
Préférence forte d'une action sur l'autre, ou incomparabilité entre les deux actions. |
Surclassement |
S |
? ai , ak ? A : ai S ak ? (ai P ak ou ai Q ak ou ai I ak) |
Préférence forte ou présomption de préférence d'une action sur l'autre. |
Source : Roy et Bouyssou [1993], pp. 33-36 ; Scharlig [1985], |
p. 183. |
||
Ce faisant, les préférences du décideur sont nuancées grâce à l'introduction de seuils d'indifférence, de préférence et, le cas échéant, de veto. Lorsque ces seuils ne sont pas pris en compte, on se ramène à un modèle simplifié d'indifférence (I transitive) ou de préférence stricte (P transitive) sans possibilité d'incomparabilité (R est vide). On parle alors de vrai critère et la relation caractéristique S (complète et transitive) associée au système relationnel de préférences (I, P) est un préordre total.
Concrètement, cette relation permet de ranger les éléments de A du meilleur au moins satisfaisant avec d'éventuels ex æquo. Soit eij = gj(ai) et ekj = gj(ak) les performances respectives des actions ai et ak sur le critère cj. L'assertion ai S ak sur un critère croissant cj correspond à l'inégalité eij = ekj. En revanche, s'il n'y a pas de possibilité d'ex æquo, alors S est un ordre total (cf. encadré 17).
ai P ak ? eij > ekj
? ai , ak ? A :
ai I ak ? eij = ekj
Il existe des modèles à seuils où la relation d'indifférence n'est pas transitive. Les travaux de Poincaré (1935) et Luce (1956) ont permis de corroborer ce postulat, notamment grâce à l'exemple de la tasse de thé ai contenant i milligrammes de sucre. Si l'on compare un nombre m de ces tasses sur leur taux de sucre, on ne fera pas de distinction entre les tasses qui se suivent (ai et ai+1 avec i ?{1... m}) car elles ne sont séparées que par un milligramme de sucre. Par contre, on distinguera entre une tasse de thé sans sucre (a1) et une tasse de thé très sucrée (am avec m suffisamment grand).
(a1 I a2) et (a2 I a3) ... et (am-1 I am) = (a1 I am)
Le seuil d'indifférence a été introduit pour représenter l'écart maximum compatible avec une situation d'équivalence entre deux actions. Un décideur est indifférent face à deux actions ai et ak dès lors que l'écart entre leurs conséquences respectives eij et ekj sur un même critère cj ne dépasse pas le seuil qj. Autrement, on dit que l'une des deux actions est faiblement préférée à l'autre, auquel cas cj est qualifié de quasi-critère et le système relationnel de préférences (I, P) de quasi-ordre (cf. encadré 17).
? ai , ak ? A : |
ai P ak ? eij - ekj > qj ai I ak ? eij - ekj = qj |
Le passage de l'indifférence à la préférence stricte peut sembler radical. Pour y remédier, le principe de préférence faible est utilisé pour traduire l'hésitation du décideur entre ces deux extremums. A cet effet, le seuil de préférence pj représente l'écart maximum compatible avec la possibilité qu'une action soit faiblement préférée à une autre. A partir de là, le seuil d'indifférence sépare la zone d'indifférence de la zone de préférence faible et le seuil de préférence sépare la zone de préférence faible de la zone de préférence forte. Le critère cj est qualifié de pseudo-critère et le système relationnel de préférences (I, Q, P) de pseudo-ordre (cf. encadré 17).
ai P ak ? eij - ekj > pj
? ai , ak ? A : ai Q ak ? qj < eij - ekj < pj ai I ak ? eij - ekj = qj
Encadré 17 : Utilisation des structures d'ordre dans l'agrégation multicritère
Soient B un ensemble de relations binaires et A un ensemble d'actions. Soient R une relation binaire de B.
(1) Réflexivité : ? a ? A : a R a.
(2) Irréflexivité : ? a ? A : non(a R a).
(3) Symétrie : ? a, b ? A telles que a R b, alors b R a.
(4) Asymétrie : ? a, b ? A telles que a R b, alors non(b R a).
(5) Antisymétrie : ? a, b ? A telles que a R b et b R a, alors a = b.
(6) Transitivité : ? a, b, c ? A telles que a R b et b R c, alors a R c.
(7) Quasi-transitivité : ? a, b, c ? A, ? d ? A telle que (a R b et b R c), alors (a R d ou d R c).
(8) Propriété de Ferrers : ? a, b, c, d ? A telles que (a R b et c R d), alors (a R d ou c R b).
Soit a, b, c, d trois actions quelconques de A.
(9) Complétude : ? R ? B : a R b ou b R a.
(10) Exclusivité mutuelle : ? R, I ? B telles que a R b, alors non(a I b) et non(b I a).
(11) Exhaustivité : ? R ? B : a R b ou b R a.
(12) Autre propriété : ? R, I ? B telles que a I b et b R c et c I d , alors a I d.
(13) Autre propriété : ? R, I ? B telles que a I b et b I c, alors non(a R d et d R c).
(1) |
(2) |
(3) |
(4) |
(5) |
(6) |
(7) |
(8) |
(9) |
(10) |
(11) |
(12) |
(13) |
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Ordre (P) |
P |
~ |
~ |
~ |
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Ordre total (P) |
P |
~ |
~ |
~ |
~ |
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Ordre partiel (P) |
P |
~ |
~ |
~ |
~ |
~ |
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R |
~ |
~ |
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Préordre (P) |
P |
~ |
~ |
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Préordre total (S) |
I |
~ |
~ |
~ |
~ |
~ |
~ |
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P |
~ |
~ |
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S |
~ |
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Préordre partiel |
I |
~ |
~ |
~ |
~ |
~ |
||||||||
P |
~ |
~ |
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R |
~ |
~ |
||||||||||||
S |
~ |
|||||||||||||
Quasi-ordre (S) |
I |
~ |
~ |
~ |
~ |
~ |
~ |
~ |
||||||
P |
~ |
~ |
||||||||||||
S |
~ |
|||||||||||||
Pseudo-ordre |
I |
~ |
~ |
~ |
~ |
~ |
||||||||
Q |
~ |
~ |
||||||||||||
P |
~ |
~ |
||||||||||||
S |
~ |
Tout comme la structure de préordre, qui combinée à la relation d'incomparabilité (R) devient partielle, les structures de quasi-ordre et de pseudo-ordre le deviennent aussi.
L'ordre total introduit la notion de classement des
actions en admettant l'idée d'ex æquo.
Le
préordre total introduit la notion de classement des actions sans
possibilité d'ex æquo.
L'ordre partiel et le préordre partiel permettent de généraliser les notions d'ordre total et de préordre total en admettant l'idée d'incomparabilité entre les actions.
Le quasi-ordre introduit la notion de seuil d'indifférence (q) et le pseudo-ordre introduit la notion de seuil de préférence (p).
Source : Guessoum [2002], annexe 1.
Les seuils d'indifférence et de préférence sont donc « ...destinés à prendre en compte les facteurs d'imprécision, d'incertitude et d'indétermination susceptibles d'intervenir dans des jugements en terme d'indifférence (relation I) et de préférence (relation P) portant sur deux actions quelconques » (Aït Younes et Roy [2002], p. 1). En outre, ces seuils doivent vérifier la condition de cohérence qui permet d'obtenir, à l'issue du classement, une structure de pseudo-ordre.
eij + qj = ekj + qj
Si ? j ? {1...n} : qj = pj alors : eij > ekj =
eij + pj = ekj + pj
Il est à noter que la définition des relations d'indifférence et de préférence faible et forte peut faire appel à des seuils variables qj(ai) et pj(ai), propres à chaque action et à chaque critère, tels que :
ai P ak ? eij - ekj > pj(ak)
? ai , ak ? A : ai Q ak ? qj(ak) < eij - ekj < pj(ak)
ai I ak ? eij - ekj = qj(ak) et ekj - eij = qj(ai)
Le modèle ci-dessus suppose que qj et pj sont des fonctions dépendant des performances des actions : qj(ai) = á eij + â et pj(ai) = á' eij + â', où á, â, á' et â' sont des paramètres positifs. De ce fait, si á = 0 et á' = 0, on revient au cas d'un modèle à seuils constants. Là aussi, les fonctions seuils doivent vérifier la condition de cohérence pour aboutir à une structure de pseudo-ordre.
Si ? j ? {1...n} : qj(ai) = pj(ai) et qj(ak) = pj(ak), alors : eij > ekj ~ |
eij + qj(ai) = ekj + qj(ak) eij + pj(ai) = ekj + pj(ak) |
Le dernier seuil est le veto. Il est utilisé pour mettre en avant les critères décisifs en posant les conditions qui leur confèrent la capacité de s'opposer à l'affirmation ak S ai. Ce seuil, noté vj, est représenté par l'écart minimum (eij - ekj) entre les performances des actions ai et ak sur un critère cj en défaveur de ak. Lorsque cet écart est dépassé, on s'oppose au surclassement de ak sur ai, autrement dit :
? j?{1...n} : eij - ekj > vj = non (ak S ai).
Rappelons qu'au niveau des structures de préférences citées plus haut, on suppose d'une part que le critère cj est croissant, et d'autre part que la relation d'incomparabilité est vide : ? ai , ak ? A : non (ai R ak). C'est la raison pour laquelle on parle de préordre, de quasi-ordre et de pseudo-ordre. En revanche, pour les cas incluant l'incomparabilité, on introduit les structures précédentes suivies du qualificatif « partiel » (cf. encadré 17).
Les systèmes de préférences exposés dans la présente section proposent une agrégation de relations binaires claires où la comparaison entre les écarts de performances et les seuils est simple. Au-delà de ces modèles, on peut être amené à utiliser des relations de préférences floues. Il s'agit d'apprécier, sur une échelle de 0 à 1, la plus ou moins grande crédibilité d'une assertion liant deux actions. Nous verrons dans la prochaine section que certains algorithmes de type Electre permettent d'introduire cette notion de flou (Roy et Bouyssou [1993], p. 42).
Il s'agit à présent d'arriver à déceler, parmi les méthodes d'agrégation multicritère, celles qui seraient susceptibles de répondre aux problématiques de rating et de benchmarking. Nous verrons, au terme de cette section, que les procédures de type Electre le permettent...
Aux côtés des méthodes d'analyse multicritère de type Electre, il existe d'autres démarches de surclassement, telles que Prométhée. Toutefois, celles-ci restent limitées aux problématiques de rangement avec obligatoirement un système de pondérations et pas de seuil de veto15. C'est pourquoi notre intérêt portera exclusivement sur les méthodes Electre qui proposent des applications plus larges avec un éventail varié d'algorithmes : c'est en quelque sorte un outil d'évaluation « à la carte ». Les paragraphes suivants sont consacrés à l'étude critique de ces méthodes afin d'identifier celles qui concordent avec le cadre de notre application empirique (évaluation des PM). Nous allons montrer que la procédure Electre III correspond au rating alors qu'Electre Tri convient au benchmarking. Evidemment, nous expliquerons les raisons de ce choix. L'objectif de la présente section est d'analyser le contenu des algorithmes d'Electre III, IV et Tri (construction et exploitation des relations de surclassement). Nous allons commencer par donner un bref aperçu historique signalant l'apport de chaque méthode par rapport à celles qui l'ont précédée. Nous allons ensuite établir un comparatif puis une critique des démarches de classement et de tri.
Les méthodes de classement sous leur forme de base ont été mises au point par Roy et Bertier (1971) avec pour perspective d'étendre le domaine d'analyse multicritère audelà des problématiques de choix, alors résolues par Electre I (cf. encadré 18). Il est à noter que cette méthode n'a pas été utilisée dans nos applications empiriques puisqu'elle répond à une problématique de choix (á). Or, le rating consiste à ordonner des actions et suppose l'application d'un classement (ã) et le benchmarking permet de comparer des actions à des profils préétablis et doit suivre une logique de tri (â).
15 Pour rappel, le procédé de surclassement de Prométhée ressemble à celui d'Electre III mais n'inclue pas de discordance (pas de veto) : le degré de surclassement de Prométhée équivaut à l'indice de concordance d'Electre III.
Encadré 18 : Construction de la relation de surclassement de base
ai S ak ? ?
c ( a i , a k ) = c et ?
d ( a i , a k ) = d .
? ?
c (assez grand) et d (assez petit) sont des seuils de comparaison fixés par l'analyste.
E ðj
: =
( , ) = j e ij e kj
c a i a k
(tel que 0 = c (a i , a k) = 1 ) est l'indice de concordance permettant d'estimer si le critère cj est
ð
en accord avec l'affirmation ai S ak. Il mesure donc les arguments en faveur de la dominance de ai.
(tel que 0 = d(ai , ak) =1 ) est l'indice de discordance permettant d'estimer si le critère cj
est en désaccord avec l'affirmation ai S ak. Il permet de prendre en compte l'effet d'un critère en défaveur de ai et susceptible de remettre en cause la préférence de cette action sur les autres.
eij et ekj sont les performances des actions ai et ak sur le critère cj.
n
ð= Eð est la somme totale des pondérations ðj .
j=1
ë= Max ( ekj ) -Min(eij) est la longueur de l'échelle de mesure du critère cj.
Bien entendu, le calcul du seuil de discordance suppose que l'écart (ekj - eij) a un sens, ce qui sous-entend que l'échelle de données doit être cardinale, excluant ainsi les critères qualitatifs. C'est pourquoi lors d'une évaluation par le surclassement, il faut veiller à ce que tous les critères, notamment qualitatifs, passent par une échelle ordinale, les performances associées devant être transformées en données numériques.
Source : Vincke [1989], pp. 87-88.
Max e e
( )
-
kj ij
( , ) :
j e e
ij kj
<
=
d a a
i k
ë
La première méthode de rangement ayant permis de répondre aux problématiques de type ã est Electre II. Elle est aussi la première à s'être appuyée sur une séquence de systèmes relationnels de préférences de types (SF, R) et (Sf, R), où SF est une relation de surclassement fort et Sf une relation de surclassement faible (avec SF? Sf) :
? ai , ak ? A : ai SF ak ~ ai Sf ak.
Concrètement, le surclassement résulte du calcul d'un seuil de concordance c(ai , ak) pour chaque couple d'actions (cf. encadré 18). L'originalité de la démarche est qu'elle aboutit à un classement final par le biais de deux classements intermédiaires (direct et inverse). Il s'agit de construire un préordre partiel issu de l'intersection de deux préordres complets.
Dans le classement direct, les actions sont rangées par classe selon la théorie des graphes. Le principe de base est de mesurer la longueur du chemin qui mène à une action ai, en estimant le nombre d'arcs qui le constituent. Si ce chemin est de longueur nulle, alors ai n'est surclassée par aucune autre action et se retrouve en tête. Les classes suivantes contiennent des actions dont le chemin est de longueur positive (elle croît au fur et à mesure que l'affectation avance). Le classement inverse procède par analogie mais dans le sens contraire. Il commence par le bas, classe les actions les moins performantes et termine par celles qui sont en tête. Plus le chemin aboutissant à une action est long, plus cette action se fait surclasser (cf. encadré 19).
Deux seuils de comparaison sont fixés : cF lié au surclassement fort et cf lié au surclassement faible (avec cf < cF). On détermine au niveau de chaque critère les ensembles de discordance : DFj issu du surclassement fort et Dfj issu du surclassement faible (avec DF j ? Df j).
c(ai , ak) = cF
ai SF ak ? c(ai , ak) > c(ak , ai) ai Sf ak ?
(eij , ekj) ? DFj
c(ai , ak) = cf
c(ai , ak) > c(ak , ai)
(eij , ekj) ? Df j
Les ensembles DFj et Df j sont composés de couples d'entiers avec lesquels sont comparées les performances des deux actions soumises au surclassement. Cette procédure devient fastidieuse à partir du moment où le nombre d'actions est important. Le choix des couples constituant les ensembles de discordance est assez arbitraire : on retombe très vite dans un problème de subjectivité.
Encadré 19 : Construction et exploitation du surclassement dans Electre II
- Supprimer de l'ensemble A les circuits engendrés par le surclassement fort, en remplaçant leurs contenus respectifs par un élément unique (on considère les composantes du circuit comme ex æquo). Rappelons qu'un circuit se forme lorsque dans une séquence d'actions qui se surclassent, la dernière surclasse la première : a1 S a2 S...S an S a1 (une boucle est formée). - Rassembler les actions qui ne sont surclassées fortement par aucune autre, dans une première classe Cl1, en supprimer les circuits engendrés par le surclassement faible, puis rassembler les actions de Cl1, qui ne sont surclassées faiblement par aucune autre, dans un ensemble A1. Celui-ci contient les meilleures actions et se retrouve à la tête du classement direct. - Réitérer la procédure sur l'ensemble A\A1, pour en déduire Cl2, puis A2 qui sera à la seconde place du classement direct. Reproduire la même procédure sur l'ensemble A\(A1?A2), et ainsi de suite, jusqu'à épuisement de A et obtention d'un préordre complet (classement direct). - Après construction du classement direct, où les actions sont classées des meilleures aux moins satisfaisantes, on procède au classement inverse, où les actions sont classées des moins satisfaisantes aux meilleures. De façon analogue, Cl1` rassemble les actions qui ne surclassent fortement aucune autre, et A1` celles qui ne surclassent faiblement aucune autre. Ainsi, l'ensemble A1` contient les actions les moins satisfaisantes et se retrouve en fin du classement inverse. - Réitérer la procédure sur l'ensemble A\A1`, pour en déduire Cl2` puis A2`, et ainsi de suite, jusqu'à épuisement de A et obtention d'un préordre complet (classement inverse). - Additionner pour chaque action les deux chiffres correspondant à sa position issue de chaque classement, puis ranger les résultats dans un ordre décroissant. Ce rangement, qui est un préordre partiel, correspond au classement médian des actions (appelé aussi classement final), de la meilleure à la moins satisfaisante. Source : Roy et Bouyssou [1993], pp. 410-415. |
Outre son accessibilité et sa simplicité d'utilisation, Electre II a permis de poser les principes de base à la construction d'un préordre médian (combinaison entre classements direct et inverse). Principes qui, par la suite, ont été repris par des méthodes plus évoluées telles qu'Electre III et Electre Tri. Cependant, les algorithmes d'Electre II aboutissent parfois à des résultats contradictoires (actions qui ne sont pas surclassées et qui ne surclassent aucune autre). Ils doivent faire l'objet d'une recherche plus poussée, en vue d'un complément d'information.
Cette méthode comporte donc un risque majeur : les résultats ne sont pas toujours justifiés par l'information disponible. Par ailleurs, Electre II repose sur la notion de vrai critère qui suppose l'inexistence de seuils d'indifférence et de préférence. Elle s'appuie uniquement sur deux indices de crédibilité issus des surclassements fort et faible, ce qui réduit l'échelle des préférences.
La théorie des sous-ensembles flous est une approche originale mise au point en 1965 par Zadeh et généralisée en 1973 par Kaufmann. En 1977, l'engouement pour ce nouveau courant méthodologique a fini par donner à Roy l'idée d'introduire des relations de préférences supplémentaires dans Electre II. L'objectif était de nuancer davantage le système de préférences et d'aboutir à un surclassement valué. Electre III a été mise au point pour le traitement des problématiques de rangement à partir de pseudo-critères. L'introduction de seuils d'indifférence et de préférence a permis d'affiner les jugements de valeur et d'élargir l'échelle des préférences.
Il est à noter que les systèmes relationnels de préférences d'Electre III sont de type (S, R) et que leur nombre est indéterminé. En effet, ce nombre évolue tout au long des étapes d'exploitation du surclassement et s'adapte donc aux caractéristiques de chaque nouvelle problématique traitée. La méthodologie empruntée à cet effet permet d'aboutir à un préordre partiel (classement final) issu de l'intersection de deux préordres complets (classements descendant et ascendant). Cette démarche ressemble à celle d'Electre II. La différence se situe au niveau du déroulement de l'algorithme, à savoir les étapes de construction du surclassement.
La procédure de distillation d'Electre III donne lieu à un degré de surclassement ó(ai , ak) ? [0 , 1] calculé à partir de l'indice de concordance global c(ai , ak) ? [0 , 1] (lui-même composé d'indices de concordance partiels cj(ai , ak) ? [0 , 1]) et des indices de discordance dj(ai , ak) ? [0 , 1]. Le degré de surclassement reflète le niveau de crédibilité du surclassement de ai sur ak, qui est d'autant plus solide que ó(ai , ak) tend vers 1. Il s'agit donc d'une fonction croissante de c(ai , ak) et décroissante de dj(ai , ak).
Dans le cas d'un critère croissant, ai fait mieux que ak lorsque eij > ekj. Le calcul des indices de concordance et de discordance s'inspire d'un système de préférences qui s'articulé autour d'une logique de seuils (cf. encadré 20).
0 si : ekj - eij = pj
cj(ai , ak) =
(- e kj )+ p j
si : qj < ekj - eij < pj
pj |
qj |
1 si : ekj - eij = qj
0 si : ekj - eij = - pj
cj(ak , ai) =
( - ) +
e e p
kj ij j
si : - pj < ekj - eij < - qj
pj |
qj |
1 si : ekj - eij = - qj 0 si : ekj - eij = pj
dj(ai , ak) =
dj(ak , ai) =
( ekj -e) ij p j si : pj < ekj - eij < vj
v j p j
1 si : ekj - eij = vj
0 si : ekj - eij = - pj
( e ij - ekj) p j si : - vj < ekj - eij < - pj v j p j
1 si : ekj - eij = - vj
Source : Guessoum [2002], annexe 3.
Encadré 20 : Seuils de concordance et de discordance des critères croissants
Dans le cas d'un critère décroissant, ai fait mieux que ak lorsque eij < ekj. Le calcul des indices de concordance et de discordance s'inspire d'un système de préférences qui s'appuie sur une logique inverse à la démarche précédente (cf. encadré 21).
0 si : ekj - eij = - pj
cj(ai , ak) =
( - ) +
e e p
kj ij j
si : - pj < ekj - eij < - qj
pj qj
1 si : ekj - eij = - qj
0 si : ekj - eij = pj
cj(ak , ai) =
( - e kj ) + p j
si : qj < ekj - eij < pj
pj qj
1 si : ekj - eij = qj
0 si : ekj - eij = - pj
( ekj -e) ij pj , si : - vj < ekj - eij < - pj
v j pj
1 si : ekj - eij = - vj 0 si : ekj - eij = pj
( e ij - ekj) pj si : pj < ekj - eij < vj
v j pj
1 si : ekj - eij = vj
dj(ai , ak)
=
dj(ak , ai) =
j
n
=1
c(ai , ak) =
j
=1
ð j
c(ai , ak), si ? j : dj(ai , ak) = c(ai , ak)
ó(ai , ak) =
1-dj (a i , ak
c (a i,a k) ? , si ? j: dj(ai , ak) > c(ai , ak)
80
j : d j ( ai, ak) > c( ai, a k) 1 -
c
(
a
i ,
a
k)
)
ð j c j(a i,a k
n
Quoi qu'il en soit, dans les deux cas (critères croissants ou décroissants), le calcul du seuil de concordance global et du degré de surclassement reste identique :
Encadré 21 : Seuils de concordance et de discordance des critères décroissants
Source : Guessoum [2002], annexe 3.
La seconde ligne de la formule de
o(ai , ak) permet d'introduire
l'effet de la
discordance. Dans ce cas, l'assertion ai S ak n'est
pas satisfaite sur tous les critères et le
degré de
surclassement n'atteint pas sa valeur maximale. Elle est affaiblie par
le
1 ( , )
-- d a a
j i k
multiplicateur qui est compris entre 0 et 1. Il s'agit, en quelque sorte,
1 ( , )
-- c a a
i k
d'un seuil de concordance amélioré ou corrigé par l'effet de discordance.
Pour mieux comprendre la logique de la formule ci-dessus, il suffit comprendre les mécanismes qu'elle engendre. Si sur tous les critères, aucun indice de discordance n'est significatif comparativement aux indices de concordance, alors o(ai , ak) = c(ai , ak). En d'autres termes, si aucun critère n'est discordant, le surclassement est représenté par la concordance.
En revanche, l'existence d'un seul critère discordant suffit à redéfinir le degré de surclassement. Il inclut, en plus de l'indice de concordance, l'effet des indices de discordance. Si ce même critère discordant est associé à un seuil de veto, la concordance est totalement discréditée et le degré de surclassement est nul.
A l'issue des calculs ci-dessus, une matrice de dimension m est définie. Elle contient les degrés de surclassement ó(ai , ak) sur le triangle inférieur, ó(ak , ai) sur le triangle supérieur et ó(ai , ai) sur la diagonale. Elle permet enfin d'exploiter le surclassement par les distillations ascendante et descendante et about au classement final (cf. encadré 22).
Encadré 22 : Construction et exploitation du surclassement dans Electre III
- Déterminer le plus haut degré de surclassement de l'ensemble A appelé ë0 = Max{ó(ai , ak)}, puis fixer un seuil de discrimination s(ë0) qui représente l'écart maximum toléré entre l'indice de crédibilité ë0 et le degré de surclassement ó(ai , ak). En déduire un degré de crédibilité ë1 = ë0 - s(ë0) qui représente la référence par rapport aux ó(ai , ak). Ainsi, le surclassement est d'autant plus valide que ó(ai , ak) est proche de ë0, à s(ë0) près. Définir
la relation de ë1-préférence, notée >- ë1 , telle que :
ai >- ë1 ak ? |
ó(ai , ak) - ó(ak , ai) > s(ó(ai , ak)) ó(ai , ak) >ë1 |
- Calculer la ë1-qualification de l'action ai, notée ( )
që 1 ai , telle que : 1 ( ) 1 ( ) 1 ( )
q ë a i = p ë a i - f ë a i . Sachant que
pë 1 ai est appelé ë1-puissance de ai et représente le nombre d'actions auxquelles ai est ë1-préférée. Aussi,
( )
fë1 ai est qualifiée de ë1-faiblesse de ai et reflète le nombre d'actions ë1-préférées à ai. Il suffit ensuite de ( ) dégager le premier distillat du classement descendant D1 = {ai ? A : Max{ ( )
që 1 ai }}. Cet ensemble contient les
meilleures actions et se retrouve en tête du classement descendant : il s'agit de la première classe (Cl1).
- Réitérer la procédure sur l'ensemble (A\D1), en vue de dégager la seconde classe (Cl2), à condition que le premier distillat ne contienne qu'un seul élément. Autrement, il faut distinguer entre les actions ex æquo de D1, en introduisant un nouvel indice de crédibilité ë2 = ë1 - s(ë1), puis reprendre la même procédure exposée ci-dessus.
- Procéder de façon analogue à la distillation ascendante, en remplaçant les Max par des Min. Ainsi, le premier distillat contient les actions les moins satisfaisantes et se retrouve en fin de classement ascendant.
- Enfin, il reste à construire le classement final, en utilisant les résultats des deux classements précédents :
· Toute action ai qui est strictement mieux classée que ak dans les deux classements l'est aussi dans le classement final.
· Toute action ai qui est strictement mieux classée que ak dans l'un des deux classements et ex æquo avec ak dans l'autre est strictement mieux classée que ak dans le classement final.
· Toute action ai qui est ex æquo avec ak dans les deux classements l'est aussi dans le classement final.
· Toute action ai qui est strictement mieux classée que ak dans l'un des deux classements et strictement moins bien classée qu'elle dans l'autre est incomparable à ak dans le classement final.
- Ainsi, dans le classement final, les actions qui sont en hème position surclassent par la relation Sh les actions classées en (h+1)ème position, avec h est un nombre entier.
Source : Roy et Bouyssou [1993], pp. 415-422.
Une nouvelle variante des méthodes multicritères de classement a permis de remettre en question la nécessité d'un système de pondérations. Lors de la réunion du groupe EuroMulti (1980), Roy a esquissé les principes majeurs d'une procédure de rangement sans introduire de pondérations aux critères : il s'agissait d'Electre IV. Il l'a ensuite appliquée avec l'aide de Hugonnard (1981) sous forme d'une séquence de systèmes relationnels emboîtés de type (S, R). Cette séquence est limitée à quatre relations de surclassement, notées : Sq (quasi-dominance), Sc (dominance canonique), Sp (pseudo-dominance) et Sv (veto-dominance). Chaque relation admet un surclassement de degré moins élevé que la relation qui la précède : Sq c Sc c Sp c Sv (cf. encadré 23).
Encadré 23 : Construction et exploitation du surclassement dans Electre IV
- Construire les relations de quasi-dominance, de dominance canonique, de pseudo-dominance et de veto-dominance : ai Sq ak <=> V j : non (ak Pj ai) et non (ak Qj ai). ai Sc ak <=> 3 j : non (ak Pj ai) avec la possibilité d'avoir : ak Qj ai. ai Sp ak <=> 3 j : non (ak Pj ai) et Card {j : ak Qj ai} < Card {j : ai Qj ak}. ai Sv ak <=> V j : pas de veto en faveur de ai et les écarts (eij -- ekj) favorables à ak ne dépassent pas vj. - Fixer des indices de crédibilité (2q, 2c, 2p, 2v) liés aux niveaux de dominance, tels que : 2q > 2c > 2p > 2v et 2q = 1. Ces indices sont artificiels car ils ne sont pas calculés sur la base des degrés de surclassement (puisqu'il n'y a pas d'indices de concordance et de discordance). - Calculer la 2q-qualification de chaque action ai : q 2q ( ai ) = Card {ak E A : ai Sq ak} -- Card {ak E A : ak Sq ai}, puis déterminer le premier distillat du classement descendant : D1 = {ai E A : Max{ q2q (ai ) }}. - La classe Cl1 est en tête du classement descendant si D1 ne contient qu'un seul élément. Autrement, réitérer l'opération sur les éléments de D1, en utilisant la relation Sc, et ainsi de suite. - Reprendre les mêmes étapes sur l'ensemble A\D1 en utilisant la relation Sc, en vue de dégager la seconde classe (Cl2), et ainsi de suite. Mais contrairement au processus de distillation d'Electre III, qui se poursuit jusqu'à épuisement de l'ensemble A, celui d'Electre IV s'arrête avec la relation Sv. - Procéder par analogie à la distillation ascendante, en remplaçant la fonction Max par une fonction Min. Enfin, construire un classement final à partir des deux classements précédents avec la même méthodologie qu'Electre III. Source : Roy et Bouyssou [1993], pp. 426-428. |
La suppression des poids signifie qu'Electre IV est une méthode purement ordinale où les seuils de concordance et de discordance n'ont pas lieu d'être. Il s'agit d'une simplification qui permet de pallier le manque d'objectivité émanant de la mise en place du système de pondérations. Un tel raisonnement implique qu'aucun critère ne doit être favorisé par rapport aux autres. Ce même argument qui prône la neutralité joue en défaveur de la méthode car la logique suivie pour concevoir les algorithmes d'Electre IV est peu accessible, du moins, pour le décideur. En effet, comment expliquer qu'aucun des critères ne soit favorisé, sans pour autant associer cette idée à l'équipondération ?
En définitive, il est essentiel de laisser une marge de manoeuvre dans l'estimation de l'importance de chaque critère. Il faut donc préserver les mécanismes d'attribution des poids pour faire apparaître les effets des critères sur le résultat final. Il faut aussi pouvoir introduire la notion de << benchmark », autrement dit, les exemples de bonnes pratiques avec lesquels les actions sont comparées. Dans ce sens, une autre variante d'Electre permet justement de tenir compte de tels facteurs. Il s'agit de la notion de << profil de référence » introduite par Electre Tri.
Dans sa toute première version, le tri a été modélisé par la trichotomie, principe mis au point par Roy et Moscarola (1976). Il suppose l'intervention de trois catégories prédéterminées : les actions immédiatement jugées satisfaisantes, les actions immédiatement jugées mauvaises et les actions inclassables qui nécessitent un complément d'informations. Depuis, cette répartition a évolué vers des algorithmes comprenant autant de catégories que l'évaluateur le souhaite. On parle alors d'Electre â ou encore d'Electre Tri mise au point par Yu (1992) et permettant d'affecter les actions à des classes hiérarchisées (Belacel [2000], p. 7).
L'une des caractéristiques principales de la méthode se situe au niveau de construction des relations de surclassement. Il ne s'agit pas de comparer les actions entre elles, mais de les affecter à des catégories prédéterminées, après les avoir positionnées par rapport à des profils de référence. Concrètement, les performances des actions sont comparées aux performances des profils. Par conséquent, l'attribution de chaque action à une catégorie se fait indépendamment de celle des autres actions et n'influe pas sur leur affectation. Précisons qu'Electre Tri introduit, comme les méthodes précédentes, un système relationnel de préférences de type (S, R).
La construction du surclassement consiste en la mise en place d'un modèle de préférences permettant de comparer les actions de A à des standards prédéfinis bh (postes de référence). Il les affecte ensuite à des classes hiérarchisées Ch (catégories), en utilisant des normes préétablies c(bh) (profils de référence).
La procédure d'affectation commence alors par la définition des catégories Ch (h ?{1...l}) de façon ordonnée, de sorte que C1 reçoive les actions les plus satisfaisantes (en tête de liste) et Cl recueille les actions les moins satisfaisantes (en fin de liste). Chaque poste de référence bh est déterminé de manière à ce qu'il caractérise la borne inférieure de la catégorie Ch et la borne supérieure de la catégorie Ch+1 (il y a donc moins de profils que de catégories).
Il faut ensuite constituer pour chaque poste bh son profil de référence g(bh). Celui-ci est un vecteur composé des performances de bh sur les critères cj :
g(bh) = (g1(bh), g2(bh) ... gn(bh))
Il suffit de délimiter chaque catégorie par un plancher bh (profil bas de Ch) et un plafond bh-1 (profil haut de Ch).
A partir des seuils d'indifférence, de préférence et éventuellement de veto, les algorithmes d'Electre Tri procèdent au calcul des indices de concordance, de discordance et des degrés de surclassement. La méthodologie utilisée pour ce faire suit la même logique que dans Electre III. La seule différence est que l'action ak et sa performance ekj sont remplacées par le profil bh et sa performance bhj.
A gauche les formules sont relatives aux critères croissants, et à droite elles concernent les critères décroissants. Le calcul du seuil de concordance global et du degré de surclassement est commun aux deux types de critères :
c(ai , bh) = |
j |
= |
1 |
|
n |
n
)
h
ðj c j (a i,b
ð j
j =1
ó(ai , bh) = |
c(ai , ak), si ? j : dj(ai , ak) = c(ai , ak) 1c ( a , bh)
dj (a b h) : ( , ) ( , ) 1 ( , )
?> , si ? j: dj(ai , bh) > c(ai , bh)
i - c a b h
j d j a i b c a b
h h i
i
Encadré 24 : Construction et exploitation du surclassement dans Electre Tri
Le deroulement de l'algorithme d'Electre Tri s'appuie essentiellement sur les six conditions de validite du surclassement suivantes :
- Condition d'unicite : une action ai appartenant à une categorie Ch ne peut être affectee à autre categorie.
- Condition d'independance : l'affectation d'une action ai à une categorie Ch n'est influencee par et n'a d'influence sur aucune autre affectation d'une quelconque action à une quelconque categorie.
- Condition de conformite : les actions appartenant à une categorie Ch sont delimitees par deux postes de references bh-1 et bh (avec gj(bh) < gj(bh-1) si cj est un critère croissant), tel que : [ai S bh et non(bh S ai)] et [bh-1 S ai et non(ai S bh-1)].
- Condition de monotonicite : chaque action ai qui en surclasse une autre appartient à une categorie plus en amont : ai S ak = (ai?Ch`) et (ak?Ch?) / h` = h?.
- Condition d'homogeneite : les actions ai appartenant à la même categorie Ch (avec : h`= h = h?) sont bornees par le haut et par le bas :
S ai , non(ai S bh`-1) , bh` R ai
bh`-1
ai?Ch
ai S bh?, non(bh?S ai), bh``-1 R ai
- Condition de stabilite : la suppression d'un poste de reference bh n'affecte que les categories qu'il delimite (Ch+1au plafond et Ch au plancher). Les actions qui s'y trouvent sont reunies au sein d'une même categorie Ch*. Les autres categories preservent leur contenu prealable et ne subissent aucun changement. Par consequent, une modification partielle n'affecte pas la stabilite globale du modèle.
Pour attribuer chaque action ai à la categorie Ch qui lui correspond, il suffit d'employer l'une des deux procedures suivantes :
- Affectation pessimiste : l'objectif est de tester l'affirmation ai S bh (h?{1...l}) à partir d'une logique
conjonctive, telle que : ai? |
C ? h- = Min{h : ai S bh}. h - |
- Affectation optimiste : l'objectif est de tester l'affirmation bh >- ai (h?{l...1}) à partir d'une logique disjonctive, telle que : ai? C h+ ? h+ = Max{h : bh-1 >- ai}. Sachant que la relation >- est definie ainsi : bh >- ai ? bh S ai et non(ai S bh).
L'utilisation de l'une ou l'autre des deux methodes, depend du caractère prudentiel de l'approche. Le plus important etant que l'ensemble des actions, une fois trie, verifie les six conditions mentionnees ci-dessus.
Source : Roy et Bouyssou [1993], pp. 389-400.
Un niveau de coupe ë?[0 , 1] est fixé et tient, à peu de choses près, le même rôle que l'indice de crédibilité et de discrimination d'Electre III (2j et s(2j)). Enfin, le surclassement des actions ai sur les postes de référence bh est défini de telle sorte que :
ai S bh ? ó(ai , bh) = ë.
Il est à noter que plusieurs procédures permettent d'exécuter un tri. Celles-ci aboutissent à des répartitions d'autant plus différentes que le nombre de postes de référence est grand. Elles ont toutefois pour point commun six conditions essentielles à la validation du processus d'affectation (cf. encadré 24).
Dans les paragraphes précédents, nous avons exposé le contenu des méthodes de classement et de tri, ainsi que le déroulement de leurs algorithmes respectifs. A présent, nous allons les examiner sous un angle critique. Pour ce faire, nous allons relever les points forts et les points faibles des méthodes Electre à partir desquels il sera possible d'opter pour les procédures correspondant aux principes de rating et de benchmarking.
Bien que les méthodes Electre répondent aux problèmes multicritères par une même procédure (le surclassement), elles n'aboutissent pas forcément aux mêmes résultats. La source de divergence se situe au niveau de l'exploitation de la matrice de décision qui fait appel à des relations de surclassement spécifiques. C'est pourquoi elles ne conviennent pas toutes au rating et au benchmarking. Electre II, par exemple, n'a pas été retenue car elle porte uniquement sur l'utilisation de vrais critères (pas de seuils d'indifférence ni de préférence). En revanche, Electre III, IV et Tri s'appuient sur la notion de pseudo-critères qui permet de nuancer l'échelle des préférences.
Le système de pondérations des critères issu des procédures Electre III et Tri est sujet à de nombreuses critiques concernant la subjectivité qu'il implique. Néanmoins, il n'est pas plus objectif d'exploiter le surclassement par Electre IV, où l'on a recours à des paramètres artificiels fixés par l'analyste (ëq, ëc, ëp, ëv). Cette méthode fonctionne par la comparaison directe entre les performances des actions et les seuils, sans faire intervenir les poids des critères, ni même le degré de surclassement. La démarche est d'autant plus restrictive que l'exploitation du surclassement est limitée à quatre relations de dominance (Sq, Sc, Sp, Sv).
Il est à noter qu'Electre IV est plus adaptée aux enquêtes de terrain où l'évaluateur élabore des questionnaires destinés à un panel d'experts avec lesquels il reste en contact permanent. Les relations de surclassement sont alors construites sur la base de considérations dites de bon sens, issues d'un jeu de questions-réponses entre le décideur et l'analyse. Cette méthode est donc moins adaptée aux processus de rating et de benchmarking de type macroéconomique (évaluation de la dynamique de croissance, de développement ou de transition), où l'importance des critères joue un rôle-clé. Un système de pondérations doit impérativement être instauré. En somme, Electre IV ne convient pas à notre application empirique.
La construction du surclassement dans Electre III et Electre Tri part d'indices de concordance et de discordance permettant d'intégrer l'aspect multidimensionnel de notre problématique. Elle passe aussi par l'agrégation d'un système de pondérations permettant de traduire l'importance des critères. Ceci est utile à l'évaluation du niveau de développement, de convergence ou de transition d'un échantillon de pays. Dans ce sens, les procédures Electre III et Tri correspondent parfaitement à l'application que nous envisageons de faire. Electre III répond à une problématique de rangement et aboutit à un classement des pays sur un axe unidimensionnel. Electre Tri répond à une problématique d'affectation et donne lieu à une classification des pays en catégories hiérarchisées.
La construction des relations de surclassement dans Electre III correspond parfaitement au rating car elle résulte d'une comparaison entre les actions. Dans Electre Tri, ces actions sont positionnées par rapport à des normes préétablies, ce qui correspond exactement au benchmarking. Dans ce dernier cas, les profils de référence, qui sont en général inspirés de situations concrètes, sont identifiés comme bonnes pratiques (benchmarks) et donnent à la démarche davantage de réalisme.
Rappelons que la critique dirigée contre ces deux méthodes, à propos du manque d'objectivité de la pondération, peut être contournée. Il suffit, par exemple, d'identifier une relation de corrélation entre les critères et le phénomène qu'ils sont censés représenter. Concrètement, il s'agit d'élaborer une régression linéaire simple ou multiple. Les indices de corrélation entre la variable expliquée (le phénomène étudié) et les variables explicatives (les critères) donnent directement une équivalence en termes de poids. Ceux-ci sont ensuite insérés dans les algorithmes d'Electre.
C'est en l'occurrence ce que nous envisageons de faire au niveau de notre cas pratique (chapitre III). Pour le choix des variables indépendantes, nous proposons de partir de la revue de littérature relative au système de représentation (chapitre I). Elle permet de mettre en exergue l'intensité du lien entre la croissance économique et les différents facteurs du développement.
Revenons à présent à l'analyse critique et néanmoins constructive des méthodes multicritères considérées. Notre objectif est de rassembler, autant que possible, les arguments en faveur de notre postulat de départ. Il s'agit de confirmer la compatibilité des méthodes Electre III et Electre Tri aux procédures de rating et de benchmarking.
Electre III présente de nombreux avantages, en particulier au niveau de l'information contenue dans la matrice de décision. Celle-ci est exploitée de façon graduelle, grâce à l'introduction de seuils d'indifférence et de préférence. Les classements ainsi obtenus sont justifiés par l'information disponible et les conclusions qui s'en suivent sont fondées. Le résultat est d'autant plus nuancé que le surclassement passe par plusieurs systèmes relationnels de préférences. L'intersection des classements ascendant et descendant donne lieu à un classement final plus robuste. Ce classement est d'autant plus fiable qu'il n'est pas obtenu par la simple addition des rangs intermédiaires.
Il passe par un procédé de distillation qui agit comme un filtre sur le surclassement des actions. Electre III est moins permissive qu'Electre II car elle introduit un nombre plus important de paramètres. En effet, les indices de crédibilité, les seuils de discrimination et les ë-qualifications donnent de la subtilité au modèle. On passe de la simple comparaison à la distillation pour réduire le nombre d'ex æquo. En contrepartie, les algorithmes sont plus complexes et moins accessibles aux non-initiés (opacité du procédé de distillation).
D'un point de vue technique, l'intersection des classements direct et inverse engendre un classement médian parfois paradoxal : une action en tête du classement direct et en fin du classement inverse16 a le même rang qu'une action en tête du classement inverse et en fin du classement direct17. C'est exactement le même problème qui s'est posé au niveau d'Electre II.
Enfin, notons que les seuils d'indifférence et de préférence d'Electre III sont fixés de façon empirique par l'évaluateur et le décideur. Ces paramètres n'ont pas de mode de calcul défini au préalable et sont par conséquent exogènes au modèle. Nous remédions à cette situation en proposant, dans le chapitre III, une démarche de calcul systématique des seuils. Il s'agit d'algorithmes permettant de les obtenir de façon intrinsèque et d'en faire des paramètres endogènes.
Electre Tri est une méthode de classification permettant de traiter les problématiques d'affectation. Il s'agit d'une procédure complémentaire avec les méthodes de classement, en l'occurrence Electre III. C'est aussi une étape incontournable dans le cadre de nos évaluations. L'utilisation des mêmes seuils qu'Electre III, sans pour autant passer par la distillation, augmente l'efficacité de la méthode tout en réduisant sa complexité. Plus concrètement, Electre Tri met à la disposition du décideur deux sortes d'algorithmes suivant son degré d'aversion pour le risque. En effet, les approches optimiste et pessimiste lui permettent d'afficher une attitude plus ou moins prudentielle et constituent un avantage indéniable.
Par ailleurs, Electre Tri s'articule autour de principes qui apportent robustesse et rigueur à la modélisation. Le principe d'unicité, par exemple, réduit le risque de confusions ou d'hésitations, puisque chaque action est affectée à une seule catégorie. Les principes de conformité et d'homogénéité permettent d'encadrer les catégories ainsi que les éléments qui s'y trouvent. L'affectation n'est pas un classement, c'est une classification. Elle permet de donner un descriptif de chaque classe, grâce aux profils de référence. Enfin, les principes d'indépendance et de stabilité offrent la possibilité d'avancer rapidement dans l'exploitation du surclassement. A chaque nouvelle étape, les tris antérieurs ne sont pas déstabilisés par l'affectation d'une action, ni même par la suppression d'un profil.
16 Elle n'est surclassée par aucune autre action et n'en surclasse pas.
17 Elle est surclassée par d'autres actions et en surclasse.
Il est à noter que les procédures conjonctive et disjonctive engendrent des tris d'autant plus différents que le nombre de profils est grand. En d'autres termes, plus il y a de catégories, plus les résultats des affectations optimiste et pessimiste divergent. La hiérarchie des profils permet de donner un ordre aux actions issues de catégories différentes (les éléments qui ne font pas partie de la même classe sont comparables). En revanche, elle ne permet pas de se prononcer sur les actions appartenant à une même catégorie (rappelons qu'elles ne sont pas forcément ex æquo). Par conséquent, Electre Tri ne peut en aucun se substituer à Electre III pour ce qui relève des problématiques de classement. Ces deux méthodes sont complémentaires.
En conclusion, il s'avère qu'Electre III et Electre Tri répondent parfaitement aux besoins de notre application empirique. Le rating, qui correspond à une problématique de classement, est traité grâce aux algorithmes d'Electre III. Le benchmarking, qui correspond à une classification et donc à une problématique de tri, est traité par les algorithmes d'Electre Tri. L'objectif de la section suivante est de mettre à contribution les procédures de classement et de tri en vue d'évaluations à l'échelle macroéconomique. C'est ce que nous allons démontrer à travers deux applications empiriques dans des contextes économiques différents : la convergence vers une zone de libre-échange en Méditerranée et la convergence vers une zone monétaire au Mercosur.
Quel est le positionnement des PM compte tenu des objectifs de Barcelone ? Comment évaluer l'aptitude du Mercosur à adopter une politique monétaire commune ? L'utilisation de l'agrégation multicritère dans une optique de benchmarking / rating permet de mesurer la convergence des pays et d'analyser leur aptitude à évoluer vers un objectif commun...
L'Europe a depuis des décennies amorcé un processus d'intégration régionale, alors que les PM en sont encore aux premiers stades du libre-échange. L'asymétrie entre les deux régions n'a pas empêché d'établir une alliance euro-méditerranéenne car les perspectives des pays concernés restent étroitement liées. Par ailleurs, l'évolution du contexte mondial durant les années 90 a donné lieu à un nouvel environnement où cohabitent globalisation et régionalisation. De leur côté, les PM ont préservé une logique nationale individualiste et tenté de l'intégrer dans un contexte global de mondialisation.
Face à un tel paradoxe, le meilleur compromis a été de modifier les relations entre les deux rives de la Méditerranée, au profit d'une coopération Nord-Sud.
A cet effet, un partenariat a officiellement vu le jour en novembre 1995, à l'issue de la Conférence de Barcelone. Il lie 27 pays (15 européens18 et 12 méditerranéens19) et permet d'instituer les fondations d'un nouvel ensemble régional. Ces pays ont pris l'initiative unique et ambitieuse de former, à l'horizon 2010-2012, une zone de libreéchange et de prospérité économique, mais également un espace de stabilité politique et de bien-être social. Trois grands thèmes ont été abordés :
- Le volet politique et de sécurité : définition d'un espace commun de paix et de stabilité en renforçant le dialogue politique et sécuritaire.
- Le volet économique et financier : construction d'une zone de libre-échange au moyen d'un partenariat économique et financier.
- Le volet social, culturel et humain : rapprochement
des peuples par un partenariat
favorisant la compréhension des
cultures et les échanges entre les sociétés
civiles.
18 Les quinze pays membres de l'Union Européenne avant l'entrée des dix nouveaux candidats de l'Est.
19 Algérie, Chypre, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Malte, Maroc, Palestine, Syrie, Tunisie et Turquie.
La concrétisation de l'alliance euro-méditerranéenne présente une opportunité à double sens. En premier lieu, elle permet à la rive Sud de bénéficier des transferts de technologie et d'épargne européens. En second lieu, elle profite à la rive Nord par les transferts de ressources naturelles et humaines méditerranéennes. Soulignons que les accords d'association ont été freinés durant les quatre premières années du processus de négociation par des difficultés d'ordre politique et juridique. Aujourd'hui, d'autres problèmes surgissent dans les domaines de l'agriculture, des services et des migrations. Certains pays sont confrontés à des carences au niveau de leurs mécanismes de marché, alors que d'autres souffrent encore de pauvreté prononcée et de monopoles étatiques rigides. Le tout, ponctué d'une instabilité politique au Proche-Orient et d'un processus de paix de plus en plus menacé.
Les progrès que les PM réalisent pour pallier leurs déséquilibres macro-économiques en faveur d'une intégration régionale restent lents. Les programmes d'ajustement structurel mis en place par le FMI et la BM, en échange de l'adoption de réformes d'ouverture, s'échelonnent sur un intervalle de vingt ans. Ces faits semblent a priori indiquer qu'un long chemin reste à parcourir pour que la Méditerranée atteigne un niveau de convergence concluant. C'est pourquoi il est utile d'évaluer les performances politiques, économiques et sociales des pays de la zone puis de les situer par rapport au reste du monde. Dans cette optique, nous avons envisagé de réaliser un benchmarking global de la région et de le compléter par un rating détaillé des pays. L'objectif final est de retracer leur évolution entre le début et la fin de la décennie 90.
La construction des critères d'évaluation nous a été inspirée des thématiques traitées durant les accords d'association euro-méditerranéens. Précisons que cinq conférences se sont succédées depuis la signature de la Déclaration de Barcelone, incitant les PM à prendre part au processus (Barcelone I, II, III, IV et V)20. Il s'agit de promouvoir une démarche de régionalisation en vue d'intégrer une Méditerranée unique. Cette démarche a pour perspective de dépasser les tensions issues du climat d'instabilité politique (conflit israélo-palestinien), d'insécurité (Algérie) et de crise (Turquie).
Concrètement, notre étude de cas permet de faire le point sur les performances de onze pays des rives Sud et Est de la Méditerranée, sur les trois volets de la Déclaration de Barcelone. Nous avons donc réuni les critères au sein de trois grandes familles faisant référence aux préoccupations du partenariat. Nous avons ensuite constitué des sousespaces de critères au niveau de chaque famille, en vue de disposer d'une liste exhaustive traduisant la logique avec laquelle l'étude a été réalisée. Au final, nous avons obtenu un total de 44 critères, répartis en treize sous-espaces (cf. annexes 9 et 10).
La première famille de critères, intitulée « volet politique et de sécurité », contient dix indicateurs répartis en quatre sous-espaces (cf. encadré 25). La seconde famille, intitulée « volet économique et financier », contient dix-neuf critères répartis en cinq sousespaces (cf. encadré 26). Enfin, la dernière famille, intitulée « volet social, culturel et humain », contient quinze critères répartis en quatre sous-espaces.
20 L'étude a été effectuée en 2003 et ne tient pas compte de la dernière conférence de Barcelone qui a eu lieu en novembre 2006.
Il reste a déterminer le système de pondérations (cf. encadré 27). L'échelle des poids varie de 1 a 5 et permet d'accentuer les effets d'un critère de façon spécifique mais aussi ceux d'un sous-espace de façon globale.
Dans la première famille de critères, l'accent a été mis sur les sous-espaces << risque pays et liberté de la presse » et << secteur militaire et armement » qui traduisent le degré de stabilité du contexte politique. Pour la seconde famille de critères, les sous-espaces << investissements et mouvements de capitaux » et << situation macroéconomique » ont été mis en avant. Le premier comprend l'indice de liberté économique et le second est composé de fondamentaux intervenant dans les ajustements réel et nominal. Enfin, la dernière famille de critères a favorisé l'espace << développement humain et qualité de vie » qui englobe la majeure partie des paramètres sociaux, notamment a travers l'indice de développement humain.
Encadré 25 : Critères du volet politique et de sécurité en Méditerranée
Risque pays et liberté de la presse
- Rating risque-pays : note sur une échelle a 7 niveaux émise par la COFACE pour évaluer les risques politique et économique. A1 << situation très stable », A2 << situation stable », A3 << situation moyennement stable », A4 << situation a peu près stable », B << situation incertaine », C << situation très incertaine », D << situation grave ». Ces notes alphabétiques ont été traduites en notes numériques (1 pour D a 7 pour A1).
- Indice de liberté de la presse : note sur une échelle de 1 a 5 émise par RSF pour évaluer la situation de la liberté de la presse dans le monde. 1 << situation très grave », 2 << situation difficile », 3 << problèmes sensibles », 4 << situation plutôt favorable », 5 << situation favorable ».
- Portée des médias : pourcentage de journaux achetés quotidiennement par les citoyens. Cet indicateur traduit la diffusion et le libre accès a l'information.
Participation des femmes dans la vie politique
- Sièges attribués aux femmes dans le
Parlement : indique la participation des femmes aux décisions
politiques.
- Implication des femmes dans le gouvernement : indique
le nombre de titres ministériels attribués aux
femmes.
Sécurité et mouvements des réfugiés
- Personnel de sécurité par rapport a la population totale : effectifs de l'armée de terre, de l'air et des forces navales, ainsi que les effectifs du personnel paramilitaire comme la gendarmerie, la douane et la police des frontières. Cet indicateur traduit le niveau de sécurité d'un pays et sa capacité a faire face aux conflits.
- Réfugiés par pays d'asile : nombre d'individus venus se réfugier dans le pays en raison de persécutions liées a leur origine, nationalité, ethnie ou opinion politique. Cet indicateur joue en faveur du pays concerné.
- Réfugiés par pays d'origine :
nombre d'individus fuyant le pays en raison de problèmes liés a
leur origine,
nationalité, appartenance ethnique ou opinion
politique. Cet indicateur joue en défaveur du pays
concerné.
Secteur militaire et armement
- Dépenses militaires par rapport au PIB : montant des dépenses du Ministère de la Défense relatives au recrutement et a l'entraînement des soldats, a l'acquisition et la mise en place des équipements militaires. Cet indicateur traduit l'éventualité que le pays concerné soit exposé a un risque de guerre ou de conflit.
- Importations d'armes conventionnelles : montant des importations d'armes et équipements destinés a des fins militaires (navires, avions de chasse, véhicules d'assaut, missiles, artillerie, systèmes de détection et radars). Cet indicateur traduit l'éventualité que le pays concerné soit exposé a un risque de guerre ou de conflit.
Source : Guessoum [2003a], annexe 1.
Encadré 26 : Critères du volet économique et financier en Méditerranée
Internationalisation et échanges commerciaux - Indice d'ouverture : rapport entre les flux du commerce extérieur et le PIB (imports + exports / PIB). Cet indicateur traduit la densité du commerce international comparé à la taille de l'économie. - Termes de l'échange : rapport entre les montants en dollar des échanges (exports en valeur / imports en valeur). Une valeur inférieure à 1 signifie qu'il y a déficit de la balance commerciale. - Secteur du tourisme : recettes du tourisme par rapport aux exports. C'est une forme d'exportation qui s'effectue au niveau local. Cet indicateur permet d'évaluer
les échanges avec l'étranger qui se passent à
l'intérieur du territoire. donc la fluidité des mouvements de personnes, du courrier et de certaines marchandises. Situation macroéconomique (indicateurs d'ajustement réel) - Taux de croissance annuelle du PIB : mesure la progression ou le recul de l'économie, d'une année à l'autre. - FBCF par rapport au PIB : proportion de l'investissement global par rapport à la taille de l'économie. Ceci mesure l'importance accordée à l'accumulation du capital en équipements de production, terrains, immobiliers... - Solde budgétaire par rapport au PIB : montant des revenus courants, des capitaux et des aides financières reçues, duquel est déduit le montant des dépenses. - Solde courant par rapport au PIB : montant net des flux issus du commerce extérieur (exports - imports) et des transferts courants. Situation macroéconomique (indicateurs d'ajustement nominal) - Taux d'inflation : mesure la progression du niveau général des prix. - Service de la dette par rapport au PIB : coût des emprunts accordés au pays concerné. Il s'agit du montant des intérêts payés sur les dettes de long terme, de court terme et issus des prêts accordés par le FMI. - Aide au développement reçue par rapport au PIB : montant des prêts ou dons octroyés par le Comité d'Aide au Développement. Il s'agit d'une ressource financière qui n'engendre pas de coûts. Investissements et mouvements de capitaux - Investissement privé par rapport à la FBCF : évalue l'importance du processus de privatisation. - Flux nets d'IDE par rapport au PIB : mouvements de capitaux étrangers sous forme d'investissements directs. - Capitalisation boursière par rapport au PIB : valeur totale des titres proposés sur le marché boursier. Cet indicateur évalue l'importance du marché financier et mesure une partie des investissements de portefeuilles. - Indice de liberté économique : note sur une échelle de 1 à 5 émise par Heritage Foundation pour estimer les contraintes de l'Etat sur l'activité économique (interventionnisme, régulation, politique commerciale, politiques fiscale et monétaire, marché de capitaux, systèmes bancaire et financier, droits de propriété, marché parallèle). Diffusion de la technologie dans les domaines de l'information et de la communication - Lignes téléphoniques pour 1000 personnes : accessibilité et densité des télécoms d'ancienne génération. - Téléphones mobiles pour 1000 personnes : accessibilité et densité des télécoms de nouvelle génération. - Nombre d'internautes : accessibilité des moyens de communication de nouvelle génération favorisant la diffusion de l'information et de la technologie. - PC pour 1000 personnes : diffusion des technologies et des procédés modernes de traitement de l'information. Source : Guessoum [2003 a], annexe 1. |
Sur le plan méthodologique, nous avons procédé à une analyse multicritère afin de déterminer la position relative des pays méditerranéens. Notre évaluation se décline en deux étapes : la première consiste à appliquer Electre Tri de manière globale sur l'ensemble de l'échantillon sélectionné (benchmarking) et la seconde vise à appliquer Electre III de manière partielle sur les sous-échantillons issus du tri.
Les deux méthodes ont en commun les performances des actions et les pondérations des critères, tandis que les seuils d'indifférence et de préférence sont propres à chaque procédure. En effet, Electre III opère sur des sous-ensembles de pays qui sont comparés entre eux (rating), alors qu'Electre Tri opère sur l'échantillon complet par rapport à des profils (benchmarking). Par conséquent, cette dernière méthode introduit des paramètres supplémentaires qui sont les performances des normes de référence.
Encadré 27 : Critères du volet social, culturel et humain en Méditerranée
Développement humain et qualité de vie - Indice de développement humain : indicateur compris entre 0 et 1 mesurant le niveau d'accomplissement des individus sur trois catégories (longévité et santé, niveau d'instruction, qualité de la vie). - PIB par tête : part de chaque individu dans l'économie. C'est un indicateur du niveau de vie moyen. - Taux de mortalité infantile : proportion de décès chez les enfants par rapport à la population totale. Cet indicateur permet d'évaluer la qualité de l'environnement dans lequel évoluent les individus. - Accès à l'eau potable : proportion de la population ayant accès à une source d'eau potable. Cet indicateur évalue la qualité de vie des individus. Engagements dans le domaine de la santé (dépenses, ressources et accessibilité) - Dépenses de santé par rapport au PIB : montants attribués aux secteurs public et privé de la santé. - Médecins pour 100 000 personnes : nombre de médecins généralistes et spécialistes, y compris les diplômés, enseignants et chercheurs au sein des facultés de médecine. - Accès aux médicaments de base : proportion de la population ayant accès aux premiers soins et aux médicaments essentiels. Ces médicaments sont recensés sur une liste établie par les services de l'OMS. - Accès aux commodités sanitaires essentielles : disponibilité d'installations sanitaires satisfaisant aux normes (systèmes d'évacuation, fosses septiques, canalisations...). Engagements dans le domaine de l'éducation (dépenses, alphabétisation et scolarisation) - Dépenses d'éducation par rapport au PIB : montants attribués au secteur de l'éducation publique et privé (primaire, secondaire, universitaire), y compris les subventions et les dépenses des administrations. - Indice du niveau d'éducation : c'est l'un des indicateurs de développement humain. Il est calculé à partir du taux d'alphabétisation des adultes et du taux de scolarisation primaire, secondaire et universitaire. - Taux d'alphabétisation des adultes : pourcentage des personnes de 15 ans et plus, ayant la capacité d'écrire et de lire des phrases courtes et simples. Situation du marché du travail et des employés - Taux de chômage global : proportion de la population active n'ayant pas d'emploi. - Niveau d'activité : proportion de la population en âge de travailler. - Compétences des ressources humaines : proportion de la population ayant fait des études à l'université. Cet indicateur permet de distinguer le niveau de qualification de la population active. - Femmes exerçant une activité économique : proportion des femmes travaillant dans un secteur hors agriculture par rapport aux hommes. Cet indicateur estime le niveau d'inégalité hommes / femmes concernant la répartition des emplois. Source : Guessoum [2003a], annexe 1. |
Le benchmarking que nous avons élaboré par Electre Tri répertorie les PM en trois catégories : meilleures performances (30%), performances moyennes (40%) et mauvaises performances (30%). Celles-ci sont délimitées par deux profils : 70ème centile (profil 1) et le 30ème centile (profil 2) de la distribution mondiale. Ainsi, un PM qui surclasse le profil 1 réalise de meilleures performances que 70% des pays du monde. De même, un PM qui surclasse le profil 2 et qui est surclassé par le profil 1 réalise de meilleures performances que 30% des économies dans le monde. Par contre, si un pays est surclassé par le profil 2, il fait partie des économies qui sont surclassées par 70% de la distribution mondiale.
Catégorie 3
Graphique 3 : Evolution du classement des pays méditerranéens par région
Graphique 1 : Evolution de la position relative des pays méditerranéens
Graphique2 : Evolution de la position absolue des pays méditerranéens
Catégorie 2
Catégorie 1
Source : Guessoum [2003a], p. 10.
Source : Guessoum [2003a], p. 11.
Source : Guessoum [2003a], p. 10.
Catégorie
3
Catégorie 2
Catégorie 1
Catégorie 3
Catégorie 2
Catégorie 1
L'introduction de seuils de préférences faible et forte permet de comparer les performances des actions potentielles et celles des deux profils de références. C'est pourquoi la méthodologie utilisée suppose l'existence de deux seuils de préférence faible et de deux seuils de préférence forte. Ils peuvent varier d'une période à l'autre, en fonction de l'évolution des performances relatives aux actions et aux profils.
Afin de fixer les seuils de façon méthodique, nous avons eu recours à des fonctions statistiques telles que la moyenne, l'écart-type, le maximum et le minimum. Sur chaque critère, le seuil de préférence faible a été défini à partir de l'écart (en valeur absolue) entre les performances du profil 2 et le maximum des performances des actions potentielles. Parallèlement, le seuil de préférence forte a été calculé à partir de l'écart (en valeur absolue) entre les performances du profil 1 et le minimum des performances des actions potentielles. Nous avons tenu compte des écarts moyens entre les performances des actions et celles des profils, puis procédé à un recoupement pour déterminer les seuils définitifs21.
Il est à noter que les seuils de veto n'ont pas été introduits étant donné le nombre considérable de critères et la restriction de l'échelle des poids (l'écart entre les pondérations des critères est faible). Une action dont seule une performance sur un critère en particulier domine le reste de l'échantillon ne doit pas être prioritaire, puisqu'elle réalise des performances peu concluantes sur le reste des critères.
Nous avons opté pour des niveaux de coupe ë spécifiques aux familles de critères et fixes dans le temps. Rappelons que ë est la valeur minimale de l'indice de crédibilité ó(ai , bh) concordant avec l'affirmation (ai S bh). Concrètement, ë = 0,65 pour le volet politique, ë = 0,73 pour le volet économique et ë = 0,76 pour le volet social. Une fois les algorithmes de tri exécutés, nous avons obtenu une répartition des PM sur les trois catégories prédéfinies. Cette classification ne donne pas de détails concernant l'ordre des éléments appartenant à une même catégorie (cf. encadré 28).
Nous constatons que les PM appartiennent majoritairement à la catégorie 2, quels que soient le volet et la période considérés. Ceci signifie qu'ils font partie des pays qui réalisent de meilleures performances que 30% du reste du monde mais se font devancer par 30% des pays. Ils font donc partie de la classe moyenne et leur position est stable à travers le temps. Nos résultats montrent que cette distribution est plus équilibrée entre les catégories et moins stable dans le temps au niveau du volet social. Les PM ont des situations politiques et économiques assez proches mais restent hétérogènes dans le domaine social.
21 Ce mode de calcul est expérimental et a été pensé à l'issue de l'un de nos articles (Guessoum [2003]). Il a ensuite servi de support à la création de l'option « seuils facultatifs » de notre logiciel (chapitre III).
Encadré 28 : Comparaison des PM aux benchmarks mondiaux |
||||||
Période |
1990 |
2000 |
||||
Volet |
Catégorie 1 |
Catégorie 2 |
Catégorie 3 |
Catégorie 1 |
Catégorie 2 |
Catégorie 3 |
Politique
et |
Chypre |
Algérie Egypte Jordanie Liban Maroc Tunisie |
Israël |
Malte |
Algérie Chypre Egypte Jordanie Liban Maroc Tunisie |
Israël |
Economique |
Chypre |
Algérie Egypte Israël Jordanie Liban Malte Maroc |
Syrie |
Israël |
Algérie Chypre Egypte Jordanie Liban Malte Maroc Tunisie |
|
Social, |
Israël |
Chypre Jordanie Liban Malte |
Algérie Egypte Maroc Syrie Tunisie |
Chypre |
Algérie Egypte Jordanie Liban Syrie Tunisie |
Maroc |
Source : Guessoum [2003a], |
p. 6. |
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L'évolution des profils, liée au développement du contexte socio-économique mondial, suscite un intérêt particulier pour l'évolution des positions relative et absolue des pays entre le début et la fin de la décennie 90. L'approche relative décrit l'évolution des PM en même temps que celle de leur environnement (cf. encadré 29, graphique 1), alors que l'approche absolue traduit leur comportement en faisant abstraction des changements de contexte (cf. encadré 29, graphique 2). C'est une sorte d'analyse dynamique dont l'arrière-plan reste fixe.
Concrètement, nous avons cherché à observer le comportement dynamique des PM et celui des références. Il s'agit de comparer les données de 1990 par rapport aux profils de 1990, puis les données de 2000 par rapport aux profils de 2000 (c'est l'approche relative). Il s'agit ensuite de comparer les performances de 2000 en utilisant les références de 1990 (c'est l'approche absolue). A partir des graphiques 1 et 2 (cf. encadré 29), nous avons superposé, deux à deux, les cadres relatifs à un même volet et conclu à une convergence des PM.
Sur le volet politique, les pays de la catégorie 1 régressent et ceux de la catégorie 2 progressent avec la même intensité en termes relatif et absolu. Ces pays sont en phase avec l'évolution mondiale des économies de la même tranche. Les pays de la catégorie 3 régressent en position relative et progressent en position absolue. Ils évoluent moins vite que le contexte politique mondial (sécurité, démocratie, droits de l'homme...).
Encadré 29 : Evolution du contenu des catégories en Méditerranée
Sur le volet économique, les PM de la catégorie 1, régressent en position relative de manière plus prononcée qu'en position absolue. Les standards internationaux sont plus exigeants. Les PM des catégories 2 et 3 progressent avec la même intensité en positions relative et absolue. Ces pays sont en phase avec leur environnement économique.
Sur le volet social, les trois catégories ont les mêmes niveaux d'évolution en termes relatif et absolu. Les PM sont en phase avec les normes sociales de la distribution mondiale. Il s'agit d'une régression pour les pays de la classe 1, d'une progression pour les pays de la classe 2 et d'une très forte amélioration pour les pays de la classe 3.
Pour finir, nous avons étudié le comportement dynamique par région (cf. encadré 29, graphique 3). Les résultats liés aux critères politiques montrent que la moyenne méditerranéenne se situe au centre de la catégorie 2, en début et en fin de période. On observe, toutefois, une légère dégradation à la fin de décennie 90. Celle-ci est influencée par le déclin des pays du Maghreb dont les performances restent nettement supérieures à celles du Machrek22 (notons que le conflit israélo-palestinien s'est traduit par une baisse des notes risque-pays attribuées au Proche-Orient).
Sur les critères économiques, les PM se situent en moyenne au centre de la classe 2, en début de période, avec une tendance à se rapprocher du sommet de la catégorie en fin de période. Cette amélioration revient aux progrès réalisés par la Méditerranée dans son ensemble et par le Machrek en particulier.
La situation sociale de la moyenne méditerranéenne évolue vers des standards de meilleure qualité. Ceci est dû aux progrès remarquables qui ont été réalisés par le Maghreb tout autant que par le Machrek. Une amélioration qui a permis aux pays des deux régions de se hisser vers le sommet de la catégorie 2.
Notre objectif, dans ce qui suit, est de départager le contenu respectif des trois catégories issues du benchmarking. Le procédé de distillation d'Electre III permet de classer les actions d'une même catégorie et de réduire le nombre d'ex æquo. Il n'est plus question d'utiliser des profils de référence mais plutôt de comparer les actions entre elles. Pour ce faire, nous avons introduit des seuils d'indifférence et de préférence mais pas de veto, comme pour le tri. La différence est que l'exécution des algorithmes de classement suppose l'existence d'un seul seuil de préférence faible et d'un seul seuil de préférence forte, au niveau de chaque critère (il n'y a plus de profils).
Afin de déterminer ces paramètres de façon méthodique, nous avons eu recours à la formulation mathématique. La démarche utilisée diffère de celle que nous avons employée dans Electre Tri, et ce pour les mêmes raisons évoquées ci-dessus. Concrètement, nous avons calculé au niveau de chaque critère, les écarts entre les performances de deux actions. Le choix des performances en question dépend du volet traité et du type de seuil concerné :
22 Par opposition aux pays du Maghreb, il s'agit des pays du Moyen-Orient.
- Sur le volet politique, il s'agit de l'écart
entre le 25ème et le 45ème centile pour le
seuil
d'indifférence, puis entre le 55ème et le
85ème centile pour le seuil de
préférence.
- Sur le volet économique, il s'agit de l'écart entre le 30ème et le 50ème centile pour le seuil d'indifférence, puis entre le 60ème et le 90ème centile pour le seuil de préférence.
- Volet social, il s'agit de l'écart entre le
20ème et le 40ème centile pour le
seuil
d'indifférence, puis entre le 50ème et le
80ème centile pour le seuil de
préférence.
Après avoir exécuté les algorithmes d'Electre III, nous avons obtenu un classement plus détaillé des PM. Nous avons ensuite évalué les distances qui séparent chaque pays de ces voisins (cf. annexe 12). En somme, nous avons départagé les PM considérés comme ex æquo par les procédures de tri (cf. encadré 30, tableau 1)
Sur le volet politique en début de période, le Liban et le Maroc restent ex æquo pour des raisons d'incomparabilité. L'Algérie et la Turquie occupent la même place car elles réalisent des performances quasi-similaires sur les critères << risque pays et liberté de la presse >> et << participation des femmes à la vie politique >>. En fin de période, ce sont le Liban et la Syrie d'un côté, l'Algérie et la Tunisie de l'autre, qui se retrouvent en position d'ex æquo en raison d'incomparabilité.
Sur le volet économique en début de période, le Liban et le Maroc occupent encore la même position pour les mêmes raisons évoquées précédemment. En fin de période, l'Egypte et la Jordanie d'une part, Malte et la Tunisie d'autre part, se retrouvent en position d'ex æquo car incomparables.
Sur le dernier volet en début de période, Chypre et Malte se classent à la même place car ils réalisent des performances assez proches sur la quasi-totalité des critères sociaux. Même constat pour l'Egypte et la Syrie. En fin de période, Chypre et Israël sont en première position, grâce à leurs performances quasi-similaires sur la totalité des critères sociaux. L'Egypte et la Tunisie sont ex æquo en raison d'incomparabilité.
La plupart des PM ont modifié leur rang dans le rating final, allant parfois jusqu'à un changement de catégorie (cf. encadré 30, tableau 2). C'est le cas de Chypre qui passe de la classe 1 à la classe 2 sur les volets politique et économique, puis de la classe 2 à la classe 1 sur le volet social. En ce qui concerne la nature du changement de position entre 1990 et 2000, les résultats montrent que les PM, dans leur ensemble, ont progressé. Cette amélioration, particulièrement visible sur le volet social, est accompagnée d'un nombre considérable de changements de catégorie dans le bon sens.
Concrètement, nous avons relevé une progression moyenne de 13% sur le critère << développement humain et qualité de vie >>, de 32% sur le critère << engagements dans le domaine de la santé >>, de 4% sur le critère << engagements dans le domaine de l'éducation >> et de 12% sur le critère << situation du marché du travail et des employés >>.
Les résultats sont encourageants pour ce qui relève de l'indice de développement humain, traduisant une amélioration de l'espérance de vie, du niveau d'éducation et de la qualité de la vie. Néanmoins, le taux de chômage augmente en moyenne de 30% et atteint des niveaux très élevés dans les pays du Maghreb (17% en 1990 et 23% en 2000).
Encadré 30 : Rating des pays méditerranéens
Tableau 1 : Classement des pays méditerranéens
1er Volet 2ème Volet 3ème Volet
C1 |
Malte Chypre |
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Tunisie |
(3) |
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Syrie |
(4) |
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Liban |
(5) |
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Maroc |
(5) |
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Jordanie |
(6) |
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Algérie |
(7) |
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Turquie |
(7) |
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Égypte |
(8) |
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C3 |
Israël |
(9) |
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C1 |
Malte Chypre |
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|||||||
Liban |
(3) |
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Syrie |
(3) |
||||||||
Égypte |
(4) |
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Maroc |
(5) |
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Algérie |
(6) |
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Tunisie |
(6) |
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Turquie |
(7) |
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Jordanie |
(8) |
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C3 |
Israël |
(9) |
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C1 |
Chypre |
(1) |
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Malte |
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C3 |
Syrie |
(10) |
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C1 |
Israël |
(1) |
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Chypre |
(2) |
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Égypte |
(3) |
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Jordanie |
(3) |
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Malte |
(4) |
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Tunisie |
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Source : Guessoum [2003a], p. 8.
C1 |
Israël |
(1) |
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Chypre |
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C3 |
Tunisie |
(6) |
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Égypte |
(7) |
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Syrie |
(7) |
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Algérie |
(8) |
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Maroc |
(9) |
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C1 |
Chypre Israël |
(1) (1) |
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Malte |
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1 9 9 0
2 0 0 0
Tableau 2 : Evolution des rangs respectifs des pays méditerranéens
Pays Volet |
Algérie |
Chypre |
Egypte |
Israël |
Jordanie |
Liban |
Malte |
Maroc |
Syrie |
Tunisie |
Turquie |
Politique |
~ |
~* |
~ |
~ |
~ |
~ |
~ |
~ |
~ |
~ |
~ |
Economique |
~ |
~* |
~* |
~ |
~ |
~ |
~ |
~ |
~* |
~ |
~ |
Social, |
~* |
~* |
~* |
~ |
~ |
~ |
~* |
~ |
~* |
~* |
~ |
~ Progression ~ Régression * Changement de catégorie
Source : Guessoum [2003a], p. 13.
En conclusion, rappelons que la présente étude nous a permis de situer les PM par rapport aux profils mondiaux (benchmarking par Electre Tri), d'estimer les écarts qui existent entre eux (rating par Electre III) et d'observer leur évolution. A partir des critères politiques et de sécurité, force est de constater que la région reste très affectée par l'instabilité de la situation au Moyen-Orient, mais les pays n'y sont pas exposés avec la même intensité. Israël qui est directement concerné se retrouve excentré dans le classement final, alors que l'Algérie qui sort d'une décennie de terrorisme réalise des progrès sur les indicateurs du risque-pays.
Sur le plan économique et financier, le bilan reste peu concluant, même si les PM ont fait des efforts en matière de privatisation et d'IDE, ainsi que sur les domaines de l'information de la communication. La Syrie, par exemple, se fait largement distancer à cause de ses performances insuffisantes au niveau de l'internationalisation et de l'investissement. Sur le volet social, culturel et humain, les PM se sont améliorés dans leur ensemble grâce aux efforts accomplis dans le secteur sanitaire et le développement humain. Nous avons toutefois relevé que le Maroc ne suivait pas le même schéma, avec des carences en termes de pauvreté, de qualité de vie, d'éducation et de chômage.
L'analyse dynamique a révélé une possibilité de convergence en Méditerranée, due au rapprochement des catégories (régression des pays de la catégorie 1 et progression des pays des catégories 2 et 3). Certains pays comme l'Algérie, l'Egypte et la Syrie enregistrent une amélioration simultanée sur l'ensemble des volets étudiés. Ils ne réalisent certainement pas les meilleures performances mais évoluent progressivement vers le haut. Ceci conforte les PM dans leur processus de transition et permet, à nouveau, d'envisager la possibilité d'une régionalisation à l'horizon 2010-2012.
Pour finir, soulignons que de nombreuses études empiriques révèlent encore une grande hétérogénéité en Méditerranée, où Chypre, Malte et Israël occupent une position forte sur tous les critères, alors que les autres pays tirent la zone vers le bas. Compte tenu de ces résultats, il est impératif que les PM donnent un nouvel élan au processus de Barcelone et confirment leur engagement quant aux directives de convergence.
En 1991, le traité d'Asunción marque le début du processus d'intégration économique en Amérique Latine, avec la création du Mercosur. Il s'agit d'une zone de libre-échange réunissant l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay qui entreprennent une baisse initiale des tarifs douaniers de 40%. Dès janvier 1995, la zone se transforme progressivement en marché commun par la libre circulation des facteurs, la convergence des tarifs ainsi que la coordination des politiques macroéconomiques. En 1996, le Chili et la Bolivie intègrent le Mercosur comme membres associés. Enfin, c'est à l'occasion du Conseil du Marché Commun de Montevideo (décembre 1997) que la perspective d'évoluer vers une union monétaire est envisagée et éveille l'intérêt de nombreux économistes (Eichengreen [1998], Belke et Gros [2002]).
Le Mercosur est caractérisé par d'importants avantages comparatifs dans le secteur agricole et l'industrie textile, même si le secteur des services est peu développé. Le marché de la zone est dynamique et la plupart des échanges s'opèrent avec l'UE et les Etats-Unis. Chaque pays a évolué vers la libéralisation de son économie, passant par une ouverture prononcée aux marchés des capitaux internationaux. Ceci leur a permis de bénéficier de flux financiers externes pour palier le manque d'épargne interne. Toutefois, la volatilité du marché due aux comportements spéculatifs, conjuguée à des niveaux d'endettement externe et de chômage alarmants, a créé de l'instabilité dans la région (crise du réal brésilien en 1999, crise argentine en 2001...).
A la lumière des critères de convergence définis pour le Marché Commun Européen (fin des années 80), nous proposons d'analyser la capacité du Mercosur à évoluer vers une ZMO. En plus des critères traditionnels définis dans le cadre d'une ZMO, nous avons introduit de nouveaux indicateurs monétaires et financiers tenant compte du contexte de globalisation et de l'ouverture aux marchés internationaux des capitaux. Au final, notre objectif est de comparer la situation des pays d'Amérique Latine à celle des pays européens dont le projet d'union monétaire a abouti.
Le modèle européen de la période précédent le traité de Maastricht (1986-1991) constitue une base de comparaison (benchmark) pour évaluer le degré de convergence des pays du Mercosur. Il permet d'estimer la capacité de la zone à abandonner les instruments de taux d'intérêt et de taux de change pour évoluer vers une union monétaire. D'un point de vue technique, nous avons utilisé les méthodes d'analyse multicritère pour positionner les pays d'Amérique Latine par rapport aux profils européens (benchmarking par Electre Tri), puis de les classer (rating par Electre III)23.
Avant toute chose, il est utile de revenir sur les principaux enseignements théoriques relatifs à la stabilisation des économies émergentes lors de l'adoption de taux de change fixes (cf. annexe 13). Cette revue de la littérature nous a permis de réunir les critères d'évaluation au sein de deux grandes familles faisant référence à la théorie des ZMO. Le premier axe, intitulé << critères traditionnels », contient six éléments (cf. encadré 31) et le second axe, intitulé << nouveaux critères », en contient sept (cf. encadré 32).
L'échantillon des pays concernés par l'étude de convergence est composé des économies membres du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay), mais également des partenaires associés (Bolivie et Chili). Le but est de disposer d'un ensemble assez large à partir duquel nous identifierons les pays les plus aptes à évoluer vers une union monétaire. Le poids attribué à chaque critère dépend de l'importance qui lui est accordée ou de l'intensité de son impact sur les économies traitées. L'échelle des pondérations varie de 1 à 5 et permet d'accentuer l'effet d'un critère sur le classement (cf. encadrés 31 et 32). Nous avons insisté sur l'importance de la seconde famille de critères car les fragilités financières sont à l'origine des crises de change de la décennie 90. En effet, ces variables macro-financières ont, en majeure partie, joué un rôle déterminant dans la crédibilité de la politique des taux de change des pays émergents.
23 L'étude comparative entre l'évolution actuelle du Mercosur et celle de l'UE avant le traité de Maastricht s'inspire de l'un de nos articles (Gimet et Guessoum [2003]).
Encadré 31 : Critères traditionnel de convergence au Mercosur
- Taille de l'économie (poids = 1) : mesurée par le PIB, en millions de US$. Il s'agit d'un critère décroissant car ce sont surtout les petites économies qui commercent avec le reste du monde qui ont intérêt à fixer leur taux de change et donc à intégrer une zone monétaire. - Mobilité du travail (poids = 4) : mesurée par la différence en valeur absolue entre le taux de chômage de chaque pays et le taux de chômage moyen de la zone étudiée. Il s'agit d'un critère décroissant car la mobilité du travail est révélée par un faible écart de taux de chômage entre les pays de la région. - Ouverture commerciale (poids = 2) : mesurée par le part des importations et des exportations dans l'économie. Il s'agit d'un critère croissant car une ouverture prononcée permet en cas de choc asymétrique de rétablir l'équilibre externe par des effets de compensation au niveau des exportations et des importations, sans troubler l'équilibre interne. - Intégration des marchés financiers (poids = 4) : mesurée par la différence en valeur absolue entre le taux d'intérêt du pays et un taux de référence. Cette référence est calculée à partir de la moyenne des 3 taux d'intérêt les plus faibles de la région augmentée de 2 points. Ceci est inspiré de la méthode utilisée pour définir le critère de convergence de taux d'intérêt du traité de Maastricht. Il s'agit d'un critère décroissant car une parfaite mobilité des capitaux au niveau de la région suppose un écart minimum entre les taux d'intérêt de chaque pays. - Convergence des taux d'inflation (poids = 4) : mesurée par le différentiel du taux de croissance de l'IPCH (indice des prix à la consommation harmonisé) du pays par rapport à une référence. Cette référence est calculée à partir de la moyenne des 3 taux de croissance de l'IPCH les plus faibles de la région augmentée de 1.5 points. Ceci est inspiré de la méthode utilisée pour définir le critère de convergence de taux d'inflation du traité de Maastricht. Il s'agit d'un critère décroissant car la stabilité monétaire nécessaire lors de l'adoption d'un régime de change fixe passe par le maintien du taux d'inflation à un niveau faible. - Diversification de l'économie (poids = 2) : mesurée par la valeur ajoutée du secteur industriel, en pourcentage du PIB. Il s'agit d'un critère croissant car lorsque le poids du secteur industriel est important, celui du secteur agricole diminue, ce qui permet de minimiser la probabilité d'un choc externe majeur venant déstabiliser l'économie. Source : Gimet et Guessoum [2003], p. 9. |
Concrètement, l'évaluation que nous avons élaborée se décline en deux étapes. La première est une procédure de benchmarking et consiste à appliquer Electre Tri de manière globale sur tout l'échantillon. La seconde est une démarche de rating et vise à appliquer Electre III de manière partielle sur les sous-échantillons issus du tri (car l'échantillon initial sera fragmenté). Cette démarche prend en compte les six pays d'Amérique Latine et concerne les périodes 1996 et 2001. Il s'agit donc d'une statique comparative (cf. annexes 13 et 14).
Rappelons que les deux méthodes appliquées ont en commun les performances des actions ainsi que les pondérations des critères. Néanmoins, les seuils d'indifférence et de préférence sont différents, étant donné qu'Electre III opère sur des sous-ensembles de pays qui doivent être comparés entre eux, alors qu'Electre Tri opère sur l'échantillon complet de pays qui doivent être comparés à des profils. Par ailleurs, cette dernière méthode introduit des paramètres qui lui sont propres : les performances des profils de référence.
Encadré 32 : Nouveaux critères de convergence au Mercosur
- Epargne nationale (poids = 5) : mesurée par la
part de l'épargne dans l'économie. Il s'agit d'un critère
croissant - Endettement externe (poids = 4) : mesuré par le ratio dette externe à court terme sur réserves internationales dans l'économie. Il s'agit d'un critère décroissant car un pays est lourdement freiné par une dette externe trop importante par rapport à son stock de devises. En effet, dans ce cas, celui-ci voit augmenter son risque d'illiquidité, et de fait, sa vulnérabilité face à une éventuelle attaque spéculative. - Volatilité du marché financier (poids = 4) : mesurée par le rapport entre les IDE et les investissements de portefeuille. Il s'agit d'un ratio opposant les capitaux de long terme aux capitaux de court terme. Ce critère est croissant car une part importante des IDE est bénéfique pour le développement de la zone. - Réserves internationales dans l'économie (poids = 3) : mesurées par le ratio réserves internationales sur M2. Il s'agit d'un critère croissant car un stock de réserves internationales important est nécessaire pour répondre à une demande éventuelle de devises étrangères (paiement des importations, sorties massive de capitaux étrangers suite à une perte de confiance des agents...). - Risque d'illiquidité (poids = 4) : mesuré par le poids des crédits domestiques par rapport à M2. Il s'agit d'un critère décroissant du fait des difficultés liées à un excès de crédit par rapport aux liquidités disponibles dans le pays. - Contrôle des mouvements de capitaux (poids = 3) : mesuré par le poids des flux de capitaux de court terme (investissements de portefeuille) par rapport au PIB. Il s'agit d'un critère décroissant traduisant le risque inhérent à une quantité importante de mouvements de capitaux de court terme volatils (il y a un manque de contrôle des flux). - Déficit de la balance courante (poids = 2) : mesuré par la part, en pourcentage, du solde courant dans le PIB. Il s'agit d'un critère croissant car un déficit de la balance courante peut être interprété comme une source de fragilité du pays au yeux des investisseurs étrangers. Source : Gimet et Guessoum [2003], p. 9. |
Le benchmarking que nous avons réalisé permet de répertorier les pays du Mercosur en trois catégories : meilleures performances (30%), performances moyennes (40%), mauvaises performances (30%). Elles sont délimitées par deux profils :
- Profil 1 : déterminé à partir du 70ème centile d'une série composée des douze pays membres de la zone euro. Un pays qui surclasse le profil 1 réalise de meilleures performances que 70% des économies européennes prises en compte.
- Profil 2 : déterminé à partir du 30ème centile de la même série précédente. Un pays qui surclasse le profil 2 et qui est surclassé par le profil 1 réalise de meilleures performances que 30% des normes européennes. Si un pays est surclassé par le profil 2, il fait partie des économies qui sont surclassées par 70% des normes européennes.
Les seuils de préférences faible et forte permettent de comparer les performances des pays d'Amérique Latine avec celles des benchmarks européens. La méthodologie utilisée suppose l'existence de deux seuils de préférence faible et deux seuils de préférence forte liés aux profils 1 et 2. Ces seuils peuvent varier d'une période à l'autre, selon l'évolution des performances des actions et des profils.
Comme pour l'étude de cas relative aux PM, nous avons utilisé des fonctions statistiques pour calculer les seuils (moyenne, écart-type, maximum et minimum). De la même manière, nous avons défini le seuil de préférence faible sur chaque critère par l'écart en valeur absolue entre le profil 2 et le maximum des performances. Parallèlement, le seuil de préférence forte s'inspire de l'écart en valeur absolue entre le profil 1 et le minimum des performances. Nous avons également utilisé les écarts moyens entre les performances des actions et des profils 1 et 2.
L'ensemble de ces valeurs a servi de support à la détermination des seuils définitifs. Ceux-ci ont été validés après juxtaposition des performances des actions avec celles des profils. Précisons enfin que nous n'avons pas introduit de seuils de veto. Il s'agit de la même démarche empruntée lors l'application empirique précédente (étude de cas 1). Le
niveau de coupe utilisé lors de l'exécution des algorithmes de tri est ë = 0,76. Celui-ci convient à notre analyse et permet au modèle de rester stable. En effet, les résultats ne subissent aucune variation sur l'intervalle [0,745 ; 0,805] pour 1996 et sur l'intervalle [0,710 ; 0,805] pour 2001. Au terme des procédures d'affectation, nous avons obtenu une classification des pays du Mercosur sur deux catégories seulement puisque la classe 1 est restée vide (cf. encadré 33).
Encadré 33 : Comparaison des pays du Mercosur aux benchmarks européens |
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1996 |
2001 |
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Catégorie 1 |
Catégorie 2 |
Catégorie 3 |
Catégorie 1 |
Catégorie 2 |
Catégorie 3 |
Argentine |
Bolivie |
Bolivie |
Argentine Chili |
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Source : Gimet et |
Guessoum [2003], p. 11. |
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Il est à noter que les critères de convergence vers une ZMO évoluent en raison des changements qui affectent le contexte économique et les marchés financiers. C'est pourquoi il est essentiel d'étudier l'évolution des positions relative et absolue des pays du Mercosur par rapport aux normes européennes entre le début et la fin de la période étudiée. Concrètement, nous allons comparer les performances de 1996 à celle de 2001, en utilisant respectivement les profils de 1986 et 1991 (c'est l'approche relative). Nous allons également comparer les performances de 1996 à celle de 2001, en utilisant les profils de 1986 uniquement (c'est l'approche absolue).
En définitive, nous avons relevé autant d'évolutions dans le sens de la progression que dans celui de la régression (cf. encadré 34). A première vue, il pourrait s'agir d'une éventuelle convergence au sein du Mercosur. Pour confirmer ce résultat, il suffit d'identifier la nature des évolutions en fonction des classes24.
24 Si les éléments de la classe supérieure progressent et ceux de la classe inférieure régressent, l'écart augmente et les éléments divergent. Si les éléments de la classe supérieure régressent et ceux de la classe inférieure progressent, l'écart se réduit et les éléments convergent.
Il apparaît que les pays qui évoluent dans le sens positif (progression) appartiennent tous à la catégorie 3, alors que les pays qui évoluent dans le sens contraire (régression) font partie de la catégorie 2. Il y a bien une convergence en Amérique Latine.
Encadré 34 : Evolution du contenu des catégories en Amérique Latine
Catégorie 1 Catégorie 2 Catégorie 3
Catégorie 1 Catégorie 2 Catégorie 3 Catégorie 1 Catégorie 2 Catégorie 3
Catégorie 1
Catégorie 2
Début de période Fin de période
Position relative Position absolue
Source : Gimet et Guessoum [2003], p. 13.
Catégorie 3
Début de période Fin de période
Il reste à comparer l'évolution des catégories avec un arrière-plan fixe puis variable. Sur les graphiques des positions relative et absolue (cf. encadré 34), nous avons superposé, deux à deux, les catégories. Les résultats montrent que les pays de la catégorie 2 améliorent leur position relative comparativement à la position absolue. Ces pays évoluent donc plus vite que les standards européens de l'époque. En revanche, les pays de catégorie 3 sont quasiment aux mêmes niveaux sur les plans relatif et absolu. Ces pays évoluent donc en phase avec les normes de référence.
En somme, les pays du Mercosur évoluent à un rythme satisfaisant par rapport à la dynamique européenne mais semblent converger vers le bas. Les crises survenues durant la dernière décennie, notamment la crise asiatique suivie de la dévaluation du réal brésilien, y ont fortement contribué. Ces crises ont constitué un facteur de dégradation de la situation économique et financière des pays, pourtant performants en début de période.
Ainsi, la convergence évoquée n'est pas celle qui était espérée car les pays de catégorie 2 ont enregistré une baisse de leurs performances plus prononcée que l'amélioration des performances des pays de catégorie 3. Les évolutions des pays ont été, dans la plupart des cas, accompagnées de changements de catégorie dans les deux sens. Par conséquent, il y a eu certainement une convergence à un moment donné, mais elle ne s'est pas stabilisée. Il y a eu inversement des positions, une sorte de retour à la situation initiale avec seulement une permutation des contenus respectifs des classes.
Notre objectif est à présent de départager le contenu des catégories issues du tri. En utilisant le procédé de distillation d'Electre III, nous avons réduit le nombre d'ex æquo au sein d'une même classe. Nous n'allons pas introduire de profils car il s'agit de comparer les pays directement entre eux et de les ordonner (rating). L'exécution des algorithmes de classement suppose la définition de seuils de préférences faible et forte pour comparer les performances des actions. La méthodologie utilisée introduit un seul seuil de préférence faible et un seul seuil de préférence forte par critère. Ils peuvent varier d'une période à l'autre en fonction de l'évolution des performances des actions.
Ces seuils ont été calculés à partir du même raisonnement employé lors de l'application méditerranéenne (étude de cas 1). En effet, nous avons utilisé les écarts entre le 50ème et le 30ème centiles des performances pour le seuil d'indifférence, puis le 50ème et le 80ème centiles pour le seuil de préférence. Nous n'avons pas introduit de seuils de veto pour les mêmes raisons évoquées précédemment.
En revenant aux résultats issus d'Electre Tri,
nous avons décelé quatre classes dont le
cardinal est
supérieur à 1 (deux pour la première période et
deux pour la seconde). Cecinous a amenés à appliquer
Electre III à quatre reprises pour évaluer les distances
entre
tous les pays et pour les deux périodes. Notre analyse permet de constater que la plupart des pays ont amélioré leur position par rapport à celle préconisée par les critères traditionnels et financiers. Cependant, des difficultés les maintiennent à un niveau moyen ou faible comparativement à la situation des pays européens avant l'adoption du traité de Maastricht (cf. encadré 35).
Source : Gimet et Guessoum [2003], p. 12.
Encadré 35 : Rating des pays du Mercosur
Après avoir subi les conséquences de la crise mexicaine de 1995 (contagion par l'effet << Tequila »), l'Argentine revient sur le marché financier international dès la seconde moitié de l'année 1995 et termine en tête du classement en 1996. L'intervention du FMI l'aide à consolider son secteur privé et à renforcer son currency board. Le taux de chômage est raisonnable et le taux d'inflation est faible par rapport au reste de la zone. Le pays bénéficie également d'un important niveau de réserves internationales et d'un taux d'intérêt inférieur à celui de ses voisins.
Une production diversifiée, que l'on appréhende par le poids du secteur industriel, permet à l'Argentine de répartir les risques lors d'un choc externe. Après avoir subi les conséquences néfastes de la crise asiatique (1997) puis de la dévaluation du real brésilien (1999), le pays a dû recourir à un ajustement entraînant une récession dès 1999. Sa situation économique se dégrade, marquée par une augmentation importante du taux d'intérêt et du taux de chômage. De plus, le pays souffre d'une réduction de son épargne interne qui se traduit par une hausse de vulnérabilité et aboutit en 2001 aux performances les moins satisfaisantes de la zone.
Au Brésil, l'adoption du << Plan Real » depuis 1993 n'a pas suffi à stabiliser l'économie. Le pays souffre d'un taux d'intérêt trop élevé, d'un important taux de chômage et ne parvient pas à maîtriser l'inflation. Les IDE sont quasi-inexistants et les banques accordent un surplus de crédit par rapport aux liquidités disponibles. L'économie brésilienne est aussi fragilisée par un important déséquilibre de sa balance courante et par un endettement externe qui ne cesse de croître.
Particulièrement touché par la crise asiatique et ne pouvant pas maintenir une politique économique rigoureuse, le pays dévalue sa monnaie en 1999. Il se maintient alors dans la catégorie la plus faible en 2001, contraint par le déficit de sa balance courante et le poids dominant du secteur bancaire. Il réalise quelques progrès en réduisant son taux de chômage et son endettement externe. Le Brésil tente également d'augmenter la part des IDE et des réserves internationales en limitant l'entrée des capitaux de court terme à caractère déstabilisateur.
Le Paraguay réalise des performances moyennes en 1996. Il est avantagé par le faible poids du secteur bancaire dans l'économie et par l'influence minime des investissements étrangers volatils de court terme. Il bénéficie d'importants IDE qui lui valent sa place parmi les pays qui réalisent les meilleures performances de la zone. Le Paraguay est tout de même déstabilisé par la dévaluation du réal brésilien. Il est contraint d'assouplir son régime de flottement contrôlé, ce qui diminue sa crédibilité aux yeux des marchés étrangers.
C'est ainsi que la situation économique du pays se détériore. Il s'ensuit une diminution du niveau des IDE qui s'accompagne d'une croissance des flux d'investissements de court terme fragilisant l'économie. Les risques liés au recours à l'intermédiation bancaire et au déficit de la balance courante ne cessent de croître. Le pays se retrouve alors dans la catégorie 3.
L'Uruguay connaît en 1996 une situation économique et financière défavorable par rapport aux autres pays du Mercosur. Ces fragilités sont dues à un taux de chômage très élevé, une main-d'oeuvre peu mobile, un taux d'inflation excessif et un taux d'intérêt nominal considérable. Sa vulnérabilité est accrue par un manque d'épargne nationale, un endettement externe trop lourd, une insuffisance des IDE par rapport aux flux d'investissement de court terme, et par l'importance de l'intermédiation bancaire. Autant dire que le pays ne respecte aucun des critères lui permettant d'évoluer vers une union monétaire.
Il reçoit alors l'aide du FMI et de la BM, ce qui lui permet de résister aux perturbations internationales. Sa situation économique se solidifie, et il parvient à maintenir son système de crawling peg à la suite de la dévaluation du réal brésilien. C'est ainsi qu'en 2001, on le compte parmi les pays ayant réalisé les meilleures performances de la zone. Son taux de chômage, son taux d'intérêt et son taux d'inflation chutent considérablement de même que sa dette externe amorce une baisse. La crédibilité du pays augmente et, avec elle, la part des IDE. Sa fragilité s'atténue grâce à un recours de moins en moins prononcé au système bancaire.
La Bolivie et le Chili, membres associés au Mercosur, réalisent des performances moyennes. En 1996, l'économie bolivienne est entravée par des taux de chômage et d'inflation élevés. De même, elle paraît fragilisée par le poids du secteur bancaire et un déficit de la balance courante. En contrepartie, l'économie chilienne connaît des taux d'inflation et de chômage modérés, mais reste fragilisée par un manque d'épargne nationale et un déficit de la balance courante.
Ces deux pays connaissent une évolution qui aboutit en 2001 à une situation opposée à celle de 1996. En effet, la Bolivie se retrouve en catégorie 2 car elle a su diversifier son économie, rétablir l'équilibre de sa balance courante et diminuer le poids de sa dette de court terme. En revanche, le Chili se retrouve en catégorie 3 car il a été défavorisé par une hausse démesurée du taux d'inflation, un recul des IDE et un recours croissant à l'intermédiation bancaire.
Au final, les résultats de notre analyse font ressortir la fragilité et l'instabilité du Mercosur par rapport aux profils européens avant le traité de Maastricht. La région ne semble pas prête à abandonner les instruments de politique monétaire et de change pour résorber les déséquilibres internes. Bien que certains pays aient évolué vers une stabilisation de leur économie, ils restent sensibles aux chocs externes du fait de leurs fragilités financières. Les conséquences néfastes de la crise asiatique sur le Mercosur puis de la dévaluation du réal brésilien témoignent de cette vulnérabilité.
Le résultat le plus marquant a été l'amélioration de la situation économique en Uruguay. Alors qu'en 1996 le pays n'était pas en mesure de respecter les critères de convergence, il se retrouve cinq ans plus tard en tête du classement. On note aussi la dégradation de la situation en Argentine qui se retrouve classée parmi les pays les moins performants de la zone. Le pays n'est pas arrivé à faire face aux pressions externes et s'est enlisé dans la récession.
Pour conclure, rappelons que la présente étude a permis d'envisager la capacité d'un ensemble de pays à évoluer vers une union monétaire. Pour ce faire, nous avons élaboré un comparatif multicritère des économies du Mercosur (rating) tout en tenant compte de la situation économique et financière des pays européens (benchmarking). Nous avons opté pour l'utilisation des procédures Electre III et Electre Tri qui se sont révélées particulièrement satisfaisantes dans le traitement d'une telle problématique. En tant que méthode d'affectation, Electre Tri concorde parfaitement avec la logique de benchmarking, tandis qu'Electre III, qui est une méthode de rangement, correspond au rating.
Considérée comme démarche de jugement a posteriori, l'évaluation peut être pensée dans la perspective d'une politique économique ou dans la gestion de projets. Etape incontournable dans le domaine de l'aide a la décision, cette pratique permet de tirer profit d'expériences antérieures. Elle est également utilisée a des fins de contrôle, d'autant plus sollicité que le contexte économique actuel est soumis a de l'instabilité. Evaluer, c'est donc une étape indispensable a l'orientation, voire a l'influence de tout processus de décision, a partir du moment où il s'agit d'opter pour un projet, d'entreprendre un processus de réforme ou de faire le bilan d'une situation.
Après avoir parcouru les différentes méthodes d'évaluation, a commencer par l'optimisation, nous avons prouvé que les procédures d'agrégation multicritère étaient des candidats potentiels pour le traitement des problématiques de rating et de benchmarking. Nous avons exposé le déroulement des algorithmes de surclassement des méthodes Electre afin d'en dégager les aspects pratiques sur un plan technique. Ceci nous a permis de comprendre en toute transparence l'imbrication des étapes aboutissant a un classement (Electre II, III et IV) ou a une classification (Electre Tri). Au terme d'une analyse critique des méthodes Electre, nous avons opté pour les procédures adaptées a nos applications empiriques, autrement dit, l'évaluation a l'échelle de pays. Après avoir testé l'applicabilité de ces méthodes a la logique de rating et de benchmarking, notre choix s'est porté sur Electre III et Electre Tri.
Concrètement, évaluer a l'échelle macroéconomique suppose un découpage géopolitique puisqu'il s'agit de positionner des pays par rapport a des profils (benchmarks) et de les attribuer a des catégories de risque. Or, il existe une infinité de façons de procéder a cette répartition, a partir du moment où plusieurs critères sont pris en compte.
Suivant la méthodologie utilisée, un pays peut entrer dans une classe ou en sortir : si la combinaison des performances du pays se rapproche du profil associé a cette classe, il y est affecté (et vice versa). L'existence de différentes combinaisons possibles aboutit parfois a l'apparition d'ex æquo en raison d'indifférence ou d'incomparabilité. C'est ce dernier cas qui pose problème au niveau de la validation des procédures d'agrégation multicritère.
Dans le cadre de l'évaluation de la transition des économies euro-méditerranéennes, une situation d'incomparabilité doit retenir l'attention de l'analyste. Le cas de deux pays incomparables mérite un examen approfondi afin de déceler les actions ou les critères qui posent problème (outsiders).
A ce niveau, l'utilisation des méthodes Electre présente un avantage indéniable. Partant du système de pondérations et de l'échelle des préférences, il est possible de mettre en avant un critère en particulier. Pour faire ressortir son effet, il suffit de jouer sur les poids ou sur les seuils.
Enfin, soulignons que la méthode sélectionnée lors d'une application empirique doit être exploitée de façon efficace et rentable : elle doit satisfaire une contrainte pratique en termes de coût. Le premier problème qui se pose à ce niveau est l'hétérogénéité des bases de données (tableaux convertibles en format Excel). Le second problème est leur compatibilité avec les logiciels d'analyse multicritère. A cet effet, avons envisagé d'adapter les évaluations d'Electre au format commun des bases de données (Excel). L'objectif est de pouvoir effectuer des « allers-retours » entre les données et les résultats, et de pratiquer, le cas échéant, les réglages nécessaires (tests de robustesse).
Après avoir testé l'adaptabilité des méthodes Electre aux problématiques de benchmarking et de rating, nous allons les appliquer à l'évaluation des PM. Pour ce faire, nous avons développé un langage de programmation permettant d'exécuter les algorithmes de tri et de classement dans un environnement compatible avec le format classique des bases de données...
Les modèles que nous envisageons d'appliquer aux problématiques de rating et de benchmarking, en l'occurrence Electre III et Electre Tri, sont issus de l'école européenne et s'appuient sur le principe de surclassement. Ces méthodes, inspirées de la théorie des ensembles flous, introduisent la notion de seuils et permettent de comparer les éléments d'un échantillon donné (entre eux ou par rapport à des profils). Il s'agit d'identifier les relations de surclassement qui les lient puis de déduire un rangement ou un tri, à partir de niveaux de coupe et d'indices de crédibilité. Dans notre cas pratique, ces méthodes consistent en la construction et l'exploitation du surclassement des pays impliqués dans les accords d'association euro-méditerranéens, sur la base des critères de Barcelone (volets politique, économique et social). Ceci correspond aux applications empiriques auxquelles est destiné l'outil multicritère.
En définitive, qu'il s'agisse de répondre à une problématique de rating ou de benchmarking, l'évaluation se déroule en deux étapes : regrouper les pays qui présentent des profils ressemblants en catégories homogènes (tri global), puis ordonner les éléments de chaque échantillon issu du tri, de façon indépendante (classements partiels). Il y a donc une seule procédure de tri et autant de procédures de classement que de catégories résultant du tri. Concrètement, l'outil multicritère que nous avons adapté à l'évaluation des PM s'inspire des méthodes Electre III et Electre Tri. Le logiciel que nous avons conçu pour ce faire est interactif et compatible avec l'environnement Excel. Il permet donc de contourner les problèmes inhérents à la saisie des données et minimise les risques d'erreur dans le report des indicateurs : le gain en termes de temps et d'efficacité est indéniable.
Sur le plan technique, nous avons préservé la logique de construction et d'exploitation du surclassement définie au terme du chapitre précédent dans nos algorithmes de tri et de rangement. Nous avons intégré des paramètres traduisant le niveau d'importance des critères (pondérations), de même que le niveau de tolérance du surclassement (indices de crédibilité, seuils de discrimination, niveaux de coupe). Par ailleurs, nous avons fait en sorte que le logiciel propose systématiquement à l'utilisateur des valeurs facultatives pour les seuils d'indifférence et de préférence. Ces paramètres sont alors calculés en amont du processus d'évaluation, à partir d'écarts de performances entre les actions, et permettent de retranscrire de façon endogène l'information contenue dans la base de données.
Un autre apport de l'outil d'évaluation est l'analyse de sensibilité du modèle, où les tests de robustesse et de stabilité ont été automatisés. Là encore, l'outil est interactif puisqu'il permet, à tout moment, le réglage des paramètres selon le caractère prudentiel du décideur, de même que le recalibrage des résultats à partir des tests de robustesse. Au-delà de l'aspect technique, l'objectif du présent chapitre est de faire le lien entre la théorie (système de représentation) et la pratique (outil d'évaluation). Il s'agit, en l'occurrence, de mettre en application les résultats issus des chapitres précédents, en vue de cerner la dynamique de transition en Méditerranée par une approche multicritère.
D'un point de vue empirique, la définition du cadre conceptuel s'est appuyée sur les dimensions de croissance, de développement et d'ouverture. La difficulté a été de fixer les seuils et les pondérations. Le premier problème a été contourné grâce à un algorithme permettant d'<< endogénéiser » le calcul des seuils. Le second problème a été résolu par le biais d'une méthode analytique d'estimation des poids (régression). Au final, notre outil propose d'évaluer les distances entre les actions, ainsi que celles qui les séparent des profils de référence. Concrètement, nous allons pouvoir construire des graphiques représentant le positionnement exact des PM par rapport aux PECO considérés comme exemples de bonnes pratiques.
Ainsi, la dimension << transition des PM » est prise en compte, puisque l'étude concerne les périodes 1995 et 2005, ce qui permet de faire un compte-rendu des dix années de réformes guidées par le processus de Barcelone. La dimension << subjectivité de l'évaluation » est également intégrée à travers l'utilisation de critères purement qualitatifs (cadre légal, risque-pays) aux côtés des traditionnels critères quantitatifs (fondamentaux macroéconomiques, dépenses publiques). En outre, la dimension << rating / benchmarking » est représentée par les différentes variantes de la méthode Electre (classement et classification).
Enfin, les dimensions << stabilité du modèle » et << coût / rentabilité de l'outil » sont prises en compte, étant donné que le logiciel employé (créé pour l'occasion) est adapté à l'environnement Excel et permet d'élaborer des analyses de sensibilité. La saisie des bases de données, grâce à l'outil proposé, est plus pratique (gain de temps et faible probabilité d'erreur dans la saisie). De même, certains paramètres tels que les seuils d'indifférence et de préférence, auparavant introduits par le décideur en tant que variables exogènes, ont été endogénéisés (proposition de seuils facultatifs en amont).
Comment recentrer l'étude sur la dynamique d'ouverture des PM et leur processus de transition ? Partant des notions de croissance, de développement et d'attractivité, les paragraphes suivants proposent de revenir sur les facteurs traditionnels de transition puis de définir de nouveaux critères...
Pour comprendre la transition, il est essentiel de partir des raisons qui ont impulsé un tel processus, ce qui revient à cerner les défaillances des systèmes centralement planifiés (facteurs déclencheurs ou causes). Il s'agit tout d'abord d'une politique de prix en décalage avec les valeurs de l'échange. Des prix totalement déconnectés des principes du marché étaient fixés par les Ministères du Plan et du Commerce afin que les bien jugés indispensables soient accessibles à la population (pour le reste, les prix étaient excessifs). Il s'agit ensuite d'une allocation inefficiente des facteurs de production. Des prix relatifs indépendants des coûts réels de production étaient fixés par les Ministères du Plan et de l'Industrie. Ceci a conduit à une surconsommation des ressources, notamment des matières premières (l'exemple des hydrocarbures dans les PM est parlant).
Il s'agit enfin d'une structure de marché monopolistique lourdement contrôlée par l'Etat, où les mouvements d'entrées et de sorties étaient exclusivement réservés aux entreprises publiques. Le secteur privé était alors dévalorisé, les mécanismes de change déconnectés du système international et le marché parallèle en pleine effusion. Par ailleurs, l'économie fonctionnait sur des principes autres que la rentabilité. Les facilités financières, fiscales et administratives étaient réservées aux entreprises dites << privilégiées >>. Les marchés d'actifs financiers et fonciers étaient quasiinexistants, les taux d'intérêt fixes et le transfert de propriété du secteur public vers le secteur privé improbable. Le marché du travail reposait sur le statut de fonction publique et la promotion de la productivité n'était pas une priorité.
C'est en 1990 et par les PECO qu'une dynamique de transition a été impulsée pour pallier l'échec des politiques de planification. Un processus de réformes issu d'une volonté affichée de décentraliser a permis de converger vers le modèle de marché. A partir de là, le qualificatif << économies en transition >> a été attribué par l'OCDE aux pays d'Europe de l'Est, puis s'est répandu à d'autres systèmes centralisés (les PM, entre autres).
Lorsque la transition a commencé en Europe de l'Est, les performances économiques des pays étaient très contrastées. Alors que la production avait chuté de plus de 40% au début du processus, elle a augmenté dans la quasi-totalité des économies en fin de période. Après des décennies passées sous un régime centralisé, le processus chaotique de privatisations à grande échelle a provoqué de l'instabilité politique (remise en question du rôle de l'Etat et perte de confiance envers les autorités). La politique économique a été hésitante, fluctuante et les gouvernements se sont succédés au pouvoir. L'incohérence du système a favorisé le développement d'activités frauduleuses (corruption et détournement de fonds). Enfin, le déficit budgétaire causé par le nonpaiement des impôts a évolué vers de l'inflation, voire de l'hyperinflation.
L'industrie a été touchée de plein fouet, de même que l'équipement et l'infrastructure. Les usines, alors contrôlées par les mêmes entrepreneurs qu'à l'époque de la planification, ont été fermées ou maintenues en l'état avec un effectif injustifié. Les produits issus de l'agriculture ont été confrontés à l'importation de biens de meilleure qualité, introduisant une concurrence extérieure sévère. Parallèlement, la compression du budget de l'Etat a ouvert la voie à des propositions d'aide financière formulées par les pays développés et le FMI. Les économies en transition ont été incitées à emprunter et se sont enlisées dans une spirale de dettes, ce qui a fortement contribué à dégrader le niveau de vie de la population. En parallèle, les statistiques officielles ont surestimé la production et la croissance pour maintenir un équilibre instable, ce qui a fini par créer un décalage avec la réalité et stimulé l'activité informelle.
A la lumière de l'expérience des PECO en matière de transition, un consensus s'est formé sur les principaux éléments de la stratégie globale de réforme (cf. encadré 36). Plusieurs points ont été sujets à controverse : la stabilisation macroéconomique, la libéralisation des prix et du commerce, ainsi que le rythme de la privatisation. Les divergences d'opinions relèvent aussi de l'agencement des réformes, notamment en ce qui concerne leur ordre de priorité. Les pays ayant obtenu les meilleurs résultats sont ceux qui, dès le départ, se sont attachés aux réformes et les ont menées avec rapidité et cohérence (Fischer et Sahay [2000]).
Déterminer le rythme des réformes, autrement dit, la vitesse de rupture entre les régimes planifiés (situation initiale) et les systèmes libéralisés (post-transition), donne lieu à trois stratégies (Kaufman [1990], pp. 14-20). La << thérapie de choc » est une approche radicale relevant d'une transition rapide par des réformes de masse. Elle permet d'éviter tout retour en arrière et d'écourter la période de déséquilibres (Pologne et République Tchèque). La << transition douce » est une approche gradualiste à caractère prudentiel. Elle permet l'adoption progressive des réformes alliant liberté des prix, privatisation et convertibilité de la monnaie (Hongrie). Enfin, la << démarche timide » est une approche paradoxale : l'Etat proche des régimes communistes tient un discours pro-libéral dans l'optique d'un éventuel passage au marché (Bulgarie et Roumanie).
Encadré 36 : Déterminants d'une transition réussie
h
Etudier les bases de la transition revient à identifier les thèmes abordés lors de la mise en place des réformes et permet, en l'occurrence, de disposer des concepts utiles au choix des critères. La mise en place des réformes suppose l'existence d'un marché pour les transactions commerciales (échange des biens) et la circulation des facteurs (investissement et main-d'oeuvre). En suivant ce raisonnement, il semble que le processus de transition requiert cinq conditions que nous avons qualifiées de critères traditionnels, par opposition aux nouveaux critères relevant du contexte actuel de globalisation (cf. encadré 37).
Le premier critère a trait au système de prix qui doit être flexible et orienté par les mécanismes d'élasticité. En effet, les prix doivent jouer leur véritable rôle et refléter les tendances effectives du marché (sensibilité de l'offre et de la demande aux variations des prix). Dans ce sens, le système subventionnel fort coûteux à l'Etat et assurant le maintien artificiel de prix bas est sous-optimal.
Le second critère relève de la libéralisation des mouvements de capitaux. L'organisation d'un réseau bancaire décentralisé est une étape incontournable dans la mise en place d'un marché financier. Toutefois, l'initiative de création d'une bourse de valeur est confrontée à l'insuffisance des sources de financement. C'est pourquoi l'amélioration de l'attractivité des marchés émergents est une priorité.
Le troisième critère est lié à la libéralisation des échanges. L'ouverture du commerce extérieur passe par la réduction des barrières aux échanges sans pour autant créer de dépendance. Une internationalisation est certes essentielle, mais elle doit être maîtrisée. La réforme fiscale doit être encourageante pour les entreprises et les instruments de politique économique doivent favoriser l'équilibre budgétaire.
Le quatrième critère relève de la structure de marché. Lorsque le processus d'ouverture évolue dans un environnement non concurrentiel, la flexibilité des prix peut avoir des effets pervers (hausse artificielle des prix, sans augmentation effective de l'offre). Par conséquent, la rigidité imposée par les monopoles doit laisser place à la libre concurrence.
Le cinquième et dernier critère concerne la privatisation. Le démantèlement des monopoles doit se faire au profit du secteur privé. Rappelons toutefois que l'ouverture du capital des entreprises étatiques est plus complexe et relève de la souveraineté nationale, notamment lorsque les acquéreurs sont étrangers. Il faut donc aller progressivement vers un mode de privatisation axé sur un véritable droit de propriété.
Encadré 37 : Critères traditionnels de transition
Transition
=
Intégrer l'économie de
marché
Promotion de la libre concurrence
(fermeture des
entreprises non rentables)
Privatisation des entreprises
(contrôle du
marché parallèle)
Redéfinition du rôle de l'Etat
(.L corruption)
Structure
concurrentielle
(démantèlement des monopoles)
Epurement des systèmes financier et
bancaire
(décentralisation bancaire et création de
marchés boursiers)
Libéralisation du marché des
capitaux
(réforme des mouvements de capitaux)
Inflation galopante ou hyperinflation
(1' artificielle des prix sans une 1' de l'offre)
Libéralisation des prix
(réduction des
subventions)
Libéralisation des échanges
(politique
commerciale moins rigide)
U
Ouverture au commerce international
(.L barrières aux échanges)
Source : Barriquand [1996], thème 3.
Il est à noter que les critères précédents ont été définis à partir d'une démarche critique des systèmes centralement planifiés. Ils relèvent globalement du redressement économique et sont, par conséquent, très limités. Aux côtés des facteurs traditionnels de stabilisation macroéconomique, il est essentiel d'introduire d'autres critères inhérents au cadre institutionnel. L'objectif est de cerner les enjeux des politiques économiques en vigueur pour définir de nouveaux indicateurs. A cet effet, la transition doit aboutir à un environnement attractif régi en toute transparence par des institutions de qualité (cadre légal et pratique des affaires). C'est ce qui a permis aux PECO de converger vers les standards européens : ils ont saisi l'opportunité de leur transition pour aller dans le sens de l'élargissement. Une fois cet objectif concrétisé en mai 2004, le processus de réforme en Méditerranée a pris un nouveau départ.
Bien que l'UE soit le premier marché des deux ensembles, ses relations avec les PM ont été moins fructueuses comparativement aux PECO. Les accords d'association ont subi les conséquences d'un changement de priorité des préoccupations européennes vers les économies de l'Est. Ceci s'est traduit par une disproportion des sommes d'aide au développement en faveur des partenaires européens : en 2002, les fonds structurels alloués aux PECO étaient de 545 euros par tête, alors que les fonds MEDA destinés aux PM étaient seulement de 14 euros par tête.
Le risque de ne pas atteindre les objectifs de convergence est plus élevé si le dispositif de transition est un partenariat plutôt qu'une adhésion. C'est pourquoi les nouveaux membres de l'UE bénéficient d'une plus grande crédibilité grâce à leur engagement dans le processus d'intégration. En revanche, les PM ont opté pour un dispositif d'accords d'association bilatéraux et donnent moins de garanties de convergence. Ils doivent faire preuve d'une plus grande capacité d'adaptation face aux besoins d'intégration et entamer une phase d'harmonisation de leurs législations. Un tel changement prend effet à travers une action collective visant à resserrer la compatibilité et la cohérence des politiques nationales.
En définitive, le schéma de stabilisation de Barcelone, en tant que processus de réforme interne prônant l'ajustement structurel, vise à faire converger les PM au niveau des mécanismes de marché, de la libéralisation des prix et de l'ouverture du système économique. Il met en avant la nécessité d'une gestion macroéconomique plus rigoureuse, étant donné le poids considérable du secteur public, dont les résultats pèsent encore sur les budgets des Etats.
Au-delà des critères économiques, les accords d'association doivent permettre aux PM d'amorcer leur développement sur deux plans. D'une part, favoriser l'émergence ou la consolidation de la démocratie par un mécanisme de contagion (au sens positif). D'autre part, susciter un intérêt commun pour la paix à travers l'essor des échanges entre les deux rives de la Méditerranée.
La dynamique économique mondiale a, durant la dernière décennie, généré un nouvel environnement où globalisation et régionalisation coexistent. Dans un tel contexte, les pays méditerranéens ont tenté de concilier leurs perspectives politiques, économiques et sociales avec les exigences d'une intégration régionale. Le meilleur compromis pour ce faire est de redéfinir les rapports entre les deux rives de la Méditerranée en faveur d'une coopération permettant aux PM de prendre exemple sur les PECO ayant achevé leur transition. L'application proposée dans cette optique est une évaluation multicritère des neuf pays méditerranéens impliqués dans le processus de Barcelone (PM9), comparativement à des profils de référence accessibles représentés par les économies d'Europe de l'Est qui ont récemment intégré l'UE (AC10).
A cet effet, les trois volets de la Déclaration de Barcelone nous renseignent globalement sur les thématiques que nous devons aborder lors de nos évaluations. Toutefois, ils ne nous informent pas sur le détail des critères qui doivent être pris en compte. Au-delà des objectifs traditionnels d'échange, tels que le transfert de compétences Nord-Sud ou le transfert de ressources naturelles Sud-Nord, il semble que le partenariat présente de nouvelles opportunités. Il s'agit, avant tout, de passer outre les perspectives de libreéchange qui ne sont, finalement, qu'une formalité en faveur de préoccupations de fond.
La définition d'un cadre favorable aux affaires, la transparence des systèmes politiques et la réduction des inégalités sont autant de facteurs à intégrer pour concorder avec les exemples de « bonnes pratiques » et se conformer aux « normes » imposées par le système mondial. Les bienfaits d'une transition réussie sont désormais évidents : le principal défi est de trouver les moyens de former et de soutenir une convergence des réformes sur les plans politique, économique et social.
Dans les pays ayant suivi un programme appuyé par le FMI, les dépenses militaires se sont stabilisées pendant la seconde moitié de la décennie 90 autour de 2% du PIB. Parallèlement, il semble que ce facteur soit moins prioritaire dans les budgets publics des PVD que les dépenses d'éducation et de santé. Depuis le lancement de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés en 1996, plusieurs gouvernements ont fait part de leur intention de réduire leurs dépenses militaires en vue de renforcer le pouvoir civil et d'approfondir le processus de démocratisation politique (Gupta et al. [2001], p. 13).
Ainsi, lorsque l'on évoque la stabilité politique ou le risque-pays, le choix des critères d'évaluation s'oriente spontanément vers des facteurs qui relèvent directement de la sécurité du pays. On pense alors à l'éventualité de conflits dont l'évaluation concrète est souvent fondée sur l'estimation des dépenses militaires. Or, au-delà de cet indicateur, il est nécessaire d'introduire le niveau de liberté politique, ce qui revient à parler de démocratie et de liberté d'expression. De même, il est utile d'intégrer des critères relevant de la bonne gouvernance et de la fiabilité des institutions, à savoir l'impartialité du système juridique, les méfaits de la corruption, la protection de la propriété et l'essor du marché parallèle.
Dans son rapport mondial sur le développement humain, le PNUD propose quelques indicateurs susceptibles de servir à l'évaluation de la stabilité politique, notamment le mouvement des réfugiés et la répartition des effectifs de sécurité (PNUD [2005]). D'autres critères d'ordre qualitatif, issus d'organismes spécialisés tels que Fraser Institute ou Freedom House, sont utilisés pour estimer le niveau de crédibilité des autorités politiques. Dans le même registre, le baromètre mondial de liberté de la presse publié par RSF est un indicateur synthétique permettant de retranscrire le degré d'ouverture politique (cf. encadré 38). Il reflète le niveau de liberté des médias ainsi que les moyens mis en oeuvre par les Etats pour respecter et faire respecter cette liberté. Il s'agit d'un classement réalisé à partir de cinquante critères reprenant les atteintes directes contre les médias (censures, saisies, perquisitions, pressions...).
Encadré 38 : Indice de liberté de la presse dans le monde (2005)
Europe Afrique du Nord et Moyen-Orient
Source : RSF [2005].
Cet indicateur intègre également le degré d'impunité dont bénéficient les auteurs des violations de la liberté de la presse ainsi que le cadre juridique régissant les médias (sanction des délits de presse, monopole de l'Etat, présence d'un organe de régulation...), et le comportement de l'Etat face aux médias publics et à la presse internationale. Il comprend aussi les principales atteintes à la liberté de circulation de l'information sur Internet.
RSF publie aujourd'hui son quatrième classement mondial de la liberté de la presse concernant 167 pays (RSF [2005]). Celui-ci permet de relever que dans les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, notamment le Liban (108ème), l'Egypte (143ème), la Syrie (145ème) et la Tunisie (147ème), la presse privée n'existe pas et la liberté d'expression est entravée. Les médias officiels ne font que relayer la propagande de l'Etat et tout écart est sévèrement réprimé (intimidation et surveillance permanente).
Les dix premiers pays du classement 2005 sont européens et majoritairement nordiques. Parallèlement, les PECO qui ont récemment adhéré à l'UE se montrent très respectueux de la liberté de la presse et des principes de démocratie. En effet, la Slovénie (9ème), l'Estonie (11ème), la Lettonie (16ème) et la Lituanie (21ème), qui comptent moins de quinze ans d'existence, se placent dans les soixante premiers du classement.
Le secteur privé s'est développé assez rapidement dans la plupart des pays en transition. La privatisation d'entreprises publiques ou la création de nouvelles entreprises a constitué un élément-clé des réformes. D'une manière générale, la mise en place de contraintes budgétaires rigoureuses sur les entreprises publiques ou privées a été un facteur de réussite important. Les privatisations à petite échelle (émission de bons ou vente de participations) ont, dans le cas des PECO, mené à une plus forte productivité des entreprises privées comparativement aux entreprises publiques. De même, les nouvelles entreprises se sont avérées plus productives que les entreprises publiques privatisées.
Par ailleurs, l'expérience des PECO a montré que les entreprises sous contrôle étranger ont donné de meilleurs résultats que les entreprises nationales privatisées. L'attraction d'investisseurs étrangers est donc un facteur-clé. Pour ce qui est des flux de capitaux, ils ont été inégaux en termes de composition et de répartition, à savoir que les apports à long terme ont été beaucoup plus élevés que ceux à court terme. Une attention particulière a été accordée à la réduction et la restructuration de la dette publique au début de la période de transition ainsi qu'à l'accroissement des IDE et autres investissements privés. Au final, les apports en capitaux privés se sont rapidement substitués à l'aide publique à partir du moment où les réformes ont commencé à donner des résultats.
Pour ce qui est de la qualité de l'administration, les problèmes de corruption et de gouvernance ont entravé le bon déroulement des affaires dans une bonne partie des PVD. Dans certains pays, les réformes de la fiscalité, de l'administration des impôts et de la réglementation de la fonction publique ont permis de réduire considérablement la corruption. A partir de l'année 2002, la BM et la SFI ont tracé les lignes d'une nouvelle stratégie visant à exploiter l'initiative privée. Dans ce sens, le projet « Pratique des affaires » vise à promouvoir le développement d'un cadre favorable aux affaires et au bon déroulement des activités des entreprises (Banque Mondiale [2004], p. 9).
Le dernier rapport en date (Banque Mondiale [2006]) concerne l'emploi et montre qu'il existe une relation positive entre un environnement propice aux affaires et un faible niveau de chômage. En d'autres termes, la bonne pratique des affaires est corrélée de façon significative avec la création d'emplois (cf. encadré 39, graphique 1). A titre d'exemple, si un pays comme la Croatie venait à adopter l'environnement des affaires du Danemark, son taux de chômage serait susceptible de baisser de 4%. Toujours selon le même rapport, une réglementation coûteuse et contraignante inciterait dans bien des cas, les entreprises à opérer dans le secteur informel (cf. encadré 39, graphique 2). Elles ne se développent pas et créent peu d'emplois.
Encadré 39 : Corrélation entre pratique des affaires, chômage et secteur informel
Graphique 1 : Impact de la qualité du cadre des affaires sur le chômage
Graphique 2 : de la qualité du cadre des affaires sur le secteur informel
Source : Banque Mondiale [2006], pp. 5-6.
Si la solution aux problèmes de gouvernance réside principalement dans les politiques intérieures, l'assistance extérieure peut encourager la transparence et renforcer les institutions. Elle serait nécessaire aux premiers stades de la transition pour encourager les réformes et soutenir les autorités domestiques, ainsi que pour compenser le manque d'expérience des pays dans la gestion de l'économie de marché. Cependant, les bienfaits de l'assistance extérieure ont été entravés en raison de contraintes politiques intérieures. La croissance a subi le préjudice de cette situation, entraînant la contraction des investissements étrangers ou la fuite des capitaux.
Au-delà des critères relevant de l'ouverture commerciale, des fondamentaux macroéconomiques et de la situation du marché des capitaux, l'évaluation du cadre économique et financier des PM issue de notre application empirique prend en compte la diffusion de l'information et des technologies. Il s'agit d'un facteur-clé garant d'un environnement propice aux affaires, essentiel au bon déroulement des activités des entreprises et favorisant le lancement de nouveaux projets.
Dans la littérature actuelle, une controverse persiste quant à la validation du lien existant entre le contexte social, la croissance, la productivité et le bien-être. Toutefois, de nombreuses études s'accordent à dire que la complémentarité du capital humain et du capital social est essentielle à la croissance. Les perspectives internationales en matière d'investissement dans le capital humain et social s'intéressent davantage au rôle déterminant du savoir et des compétences sur la croissance économique et la cohésion sociale. Ceci a incité les politiques à promouvoir le développement humain, notamment en favorisant l'accès à l'apprentissage. Dans ce sens, l'OCDE a organisé une rencontre sur le thème de la contribution du capital humain et social à la croissance économique et au bien-être. L'objectif a été d'étudier quelques modèles de croissance et d'examiner les cadres conceptuels relatifs au rôle des arrangements sociaux dans le développement du capital social et humain (Helliwell [2000]).
Dans un premier temps, le lien entre savoir et croissance permet de démontrer que l'acquisition de compétences par les individus et les organisations est reconnue comme un facteur déterminant de la production. Une augmentation soutenue de l'investissement dans le savoir peut donc accroître le taux de croissance d'un pays. Cependant, les modèles économiques sont trop rudimentaires pour tenir compte du rôle du savoir dans la croissance et expliquer ce phénomène.
Dans un second temps, le rôle du capital social dans la compréhension des résultats économiques et sociaux permet de relancer le débat sur l'importance des « aspects sociaux » du développement. En dépit du fait qu'il soit encore difficile de mesurer la contribution du capital social à la croissance économique, on remarque que la vie de la collectivité et la qualité des institutions déterminent la capacité des sociétés à s'ouvrir au changement. Par ailleurs, la complémentarité entre capital social et humain dans la croissance permet de comprendre pourquoi, au niveau conceptuel, le capital social est corrélé à la mise en place des politiques économiques.
Concrètement, une étude réalisée à partir d'un échantillon de 22 pays membres de l'OCDE a permis d'évaluer l'incidence de niveaux d'éducation élevés sur l'environnement social et politique, autrement dit, mesurer l'impact du capital humain sur les résultats non commerciaux d'une économie (McMahon [2000]). Une autre étude a tenté de mettre en évidence l'effet des aspects sous-jacents de l'environnement social. Dans ce sens, le capital social et la confiance constituent des sources informelles de croissance. Pour ce faire, le capital humain a été introduit comme variable explicative des écarts de productivité, de croissance économique et de bien-être entre les pays de l'OCDE (Knack [2000]).
Une dernière étude a permis de mesurer les retombées sociales et non commerciales de l'éducation dans des domaines tels que la santé, l'environnement et la criminalité. A cet effet, la valeur du rendement non monétaire a été calculée sur la base du coût de production d'un résultat identique obtenu par d'autres moyens comme les dépenses de santé, par exemple (Wolfe et Haveman [2000]).
Les indicateurs du développement humain procurent une évaluation du niveau global des pays du monde, notamment sur les objectifs du millénaire pour le développement définis par l'ONU (septembre 2005). Les données de ces indicateurs offrent une référence statistique permettant d'apprécier les progrès accomplis par les pays en direction de ces objectifs. L'indice de développement humain (IDH) estimé par le PNUD est un indicateur inspiré d'une idée de l'économiste Sen. Contrairement au revenu par habitant, l'IDH tient compte de l'aspect multidimensionnel du développement et intègre trois éléments comme mesure indirecte de la qualité de vie.
En premier lieu, la santé et la longévité est mesurée par l'espérance de vie à la naissance et permet d'évaluer la satisfaction des besoins matériels essentiels (accès à une alimentation saine, au logement, à une bonne hygiène et aux soins médicaux). En second lieu, le niveau d'éducation est mesuré par le taux de scolarisation et d'alphabétisation traduisant la satisfaction des besoins immatériels (capacité de participer aux prises de décision sur le lieu de travail ou dans la société). En dernier lieu, le niveau de vie est mesuré par le PIB par tête en parité de pouvoir d'achat pour atténuer les différences de prix à l'échelle internationale et englober les éléments de la qualité de vie qui ne sont pas décrits par les deux premiers indices (accès à la culture et mobilité).
Dans le même registre, l'indice de pauvreté humaine (IPH) est un indicateur utilisé par le PNUD pour mesurer l'impact de la pauvreté sur la population à partir de critères de longévité, d'instruction, de conditions de vie et d'exclusion. Il représente le nombre de personnes vivant en dessous d'un seuil de revenu donné. Celui-ci a été estimé à 2 dollars par jour en 2002. D'autres niveaux de pauvreté ont été fixés à 1,4 et 1,1 dollars par jour pour affiner les analyses. Enfin, un niveau de revenu équivalent à 1 dollar par jour est appelé « niveau d'extrême pauvreté ».
Dans le cadre de notre application empirique, il faut savoir que l'IDH tout autant que l'IPH n'ont pas directement intégré l'évaluation du volet social, culturel et humain des PM. Ils ont été utilisés comme base de référence pour définir les critères de l'étude.
A titre d'exemple, les engagements dans les domaines de l'éducation et de la santé sont évalués en termes de dépenses. La pauvreté et la qualité de vie sont évaluées par le PIB par tête, le taux de mortalité et l'accès aux commodités de base. Enfin, la situation professionnelle des individus est évaluée par les caractéristiques du marché de l'emploi (équité salariale, chômage, qualification...). Il est à noter que le facteur travail est inclus dans le volet social plutôt que dans la sphère économique. En effet, nous estimons que l'accomplissement d'un individu sur le plan professionnel se répercute directement sur son bien-être personnel et donc sur sa qualité de vie (il trouve ainsi sa place parmi les critères sociaux).
En 2005, le partenariat euro-méditerranéen a fêté ses dix années d'existence. Souvent critiqué pour son inertie, le processus de Barcelone tient, malgré tout, une place à part dans l'ensemble des politiques extérieures de l'UE. Lancé en novembre 1995, ce projet économique régional est une initiative de stabilisation originale qui se donne pour but de créer en Méditerranée une aire de paix et de prospérité partagée, reposant sur une interdépendance économique accrue. C'est en cela que le partenariat reste un outil incontournable pour faire face aux tensions régionales. Il prévoit essentiellement la mise en place d'une zone de libre-échange entre l'UE et les PM. Ces derniers doivent cependant accompagner l'ouverture commerciale par un effort de réforme économique interne. Le programme qui leur est proposé est soutenu par une enveloppe financière spécifique de 5,35 milliards d'euros pour la période 2000-2006 (MEDA), auxquels s'ajoutent 7,4 milliards d'euros de prêts de la Banque Européenne d'Investissement (BEI).
L'idée d'une régulation à l'échelle régionale a suscité un véritable engouement pour la macro-régionalisation comme cadre favorable à l'échange autant qu'à la régulation publique. La perspective d'une zone euro-méditerranéenne comme région économique, sans aller jusqu'aux aspects théoriques des ZMO, s'appuie sur trois arguments. Le premier est de nature prospective, fondé sur l'analyse de la localisation des activités économiques et prône la tournure régionale de la globalisation. Le second est un argument géographique qui décrit l'ampleur des échanges économiques transméditerranéens, souvent sous-estimés. Le dernier argument relève de la prise de conscience récente des pouvoirs publics européens quant à la nécessité d'une politique régionale.
A ce sujet, les travaux menés par le Centre d'Analyse et de Liaison des Acteurs de la Méditerranée (CALAM) sur l'enseignement supérieur et la recherche ou encore sur la gestion de l'eau démontrent la pertinence de l'option régionale dans l'optimisation des biens publics. Cette vision est partagée par Michalet pour qui l'intégration Nord-Sud favorise la réduction des coûts de main-d'oeuvre, l'accès aux grands marchés centraux, le développement d'une spécialisation intra-branche, mais également la circulation des biens, des services et des capitaux à travers des circuits internes à la région (Michalet [2004]). La stabilité des conditions économiques générales est alors assurée par l'ouverture préférentielle des barrières nationales aux entreprises de la région (utilisation de chartes de l'investissement).
Par ailleurs, la coordination des politiques publiques à l'échelle régionale constitue un enjeu géoéconomique et géopolitique de taille. Il s'agit, en l'occurrence, d'un facteurclé en matière de formation, de reconnaissance des diplômes et d'organisation des flux migratoires. Rappelons que la coordination, en tant que procédé de régulation des politiques nationales, assure à l'échelle régionale un partenariat public-privé. Concrètement, on estime que l'intégration économique entre l'Europe et ses voisins méditerranéens reste insuffisante. On constate même un décrochage par rapport aux Etats-Unis, notamment sur les quatre piliers de la puissance (économie, technologie, culture, et leadership militaire).
Pour des raisons de proximité, l'Europe est particulièrement exposée aux effets négatifs de l'insuffisance du niveau de développement des PM (migrations massives, extrémismes religieux, prolifération d'armes, rattrapage technologique difficile). Ceci affecte évidemment la coordination économique, commerciale et culturelle euroméditerranéenne. Concrètement, les accords d'association de Barcelone ont été freinés durant les premières années du processus de négociation par des difficultés politiques et juridiques. Aujourd'hui, alors que certains pays tentent de pallier les carences de leurs mécanismes de marché, d'autres souffrent encore de pauvreté prononcée ou de monopole étatique rigide, le tout ponctué d'une instabilité politique au Proche-Orient. Pour se cantonner aux seules politiques de réforme, force est de constater que la divergence la plus marquée, quant à leur état d'avancement, oppose les pays fortement dotés en ressources naturelles à ceux qui ne le sont pas.
Ce premier groupe de pays inclut l'Egypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, ainsi que la Tunisie. Ces pays ont pour particularité d'être relativement avancés dans l'orientation générale des réformes. Etant donné leur faible potentiel en ressources naturelles, ces économies ont entamé une série de mesures en faveur de la libéralisation du commerce plus décisives et plus crédibles. Après avoir fait l'expérience d'une décennie d'ajustements progressifs de l'industrie nationale, les pressions sur les marchés intérieurs du travail visant la création de nouveaux emplois ont fait pencher la balance en faveur d'une réforme accélérée. Nous allons, dans ce qui suit, en aborder les différents aspects.
Tout d'abord, la réduction des barrières tarifaires envisagée dans le cadre du processus de Barcelone, jugée trop lente, a fini par réorienter les négociations vers la réduction des bénéfices des partenaires commerciaux en échange de propositions de réformes commerciales accélérées. Dans cette optique, l'ouverture commerciale en Tunisie a mis l'accent sur certains produits (biens d'équipement, produits intermédiaires) et accentué la protection effective pour d'autres.
Dans les autres pays du groupe, les tarifs moyens ont globalement avoisiné les 30% en 2003 (36% au Maroc et 21% en Egypte), ce qui représente plus du double de la moyenne des pays à bas revenu et à revenu intermédiaire. Par conséquent, un intérêt particulier a été accordé à l'adoption d'une réduction tarifaire généralisée et uniforme. Il s'agit aussi de simplifier la structure des tarifs, au vu des accords régionaux d'échanges.
En parallèle, la suppression des barrières non tarifaires a été progressive mais pas totale. L'objectif à terme, serait de remplacer les barrières non tarifaires par leur équivalent tarifaire en vue d'introduire davantage de transparence et minimiser le lobbying en faveur des licences à l'importation. En Tunisie, ces licences ont été remplacées par des barrières administratives (cahiers de charge) qui ne sont finalement qu'un autre type d'obstacle au commerce extérieur.
Au Maroc, ce sont les normes qualitatives et les contrôles techniques systématiques qui ont été utilisés. Ils n'ont cependant aucune équivalence internationale et n'offrent qu'une faible protection. Dans plusieurs pays, notamment en Egypte, les procédures d'homologation sont longues et coûteuses. Il reste encore des efforts à faire avant de s'aligner sur les principes de l'OMC.
Il est à noter que le processus de réduction tarifaire peut occasionner des pertes de revenu (conséquences budgétaires) qui sont toutefois récupérables grâce à l'impôt domestique (TVA). Les pertes de fiscalité dues au commerce extérieur peuvent générer une croissance totale plus rapide, surtout qu'elles sont souvent surestimées. Au Maroc, par exemple, les recettes issues des droits d'entrée sont une source importante de revenu pour le budget national.
Elles ont été évaluées à 4,2% du PIB en 1995, peu avant le processus de réduction tarifaire imposé par l'accord d'association avec l'UE. Entre 1996 et 2000, ce chiffre est tombé à 3,3% du PIB, soit une perte d'environ 1% en cinq ans. Cette perte a été compensée par une hausse des importations de 25%, ce qui a permis aux droits d'entrées de continuer à générer des recettes. Sur le plan des réformes douanières, des progrès ont été réalisés par le Maroc et la Jordanie. En Egypte et en Tunisie, les procédures demeurent complexes et fastidieuses, les coûts de transaction sont particulièrement importants pour les PME, les inspections excessives et les périodes d'attente longues (étranglement administratif).
Concernant le secteur des services (télécommunications, transports, finances, éducation et santé), des efforts restent à faire en termes d'ouverture à la concurrence. Au Maroc et en Jordanie, les coûts de transport portuaire et routier sont élevés. En outre, la privatisation du transport aérien suscite une action d'urgence, notamment sur le fret. La Tunisie doit davantage libéraliser ses télécommunications. L'Egypte doit activement encourager la concurrence des banques étrangères. Par ailleurs, le nombre de démarches imposées lors du lancement de nouveaux projets est extrêmement coûteux et supérieur à la plupart des normes internationales. Tous les pays de la région doivent envisager une déréglementation permettant de minimiser les procédures bureaucratiques et les coûts de transaction pour les nouvelles entreprises.
Pour finir, rappelons que les PM se différencient aussi par la politique de change adoptée. La Tunisie par exemple a un flottement contrôlé, avec pour cible un taux de change réel. La Jordanie et le Maroc ont des taux de change rattachés au dollar. Au Maroc, la surévaluation persistante du taux de change a contribué à sa faible performance en matière d'exportation dans les années 90. A présent, la situation s'est améliorée. En Egypte, l'adoption d'un taux de change flottant a contribué à la réduction de la protection tarifaire. Une dévaluation a récemment permis de protéger les industries d'importation. Au Liban, des ajustements macroéconomiques soutenables sont nécessaires pour bénéficier des avantages des réformes du commerce extérieur.
L'Algérie et la Syrie, dont l'activité économique dépend exclusivement des revenus des hydrocarbures, ont rencontré davantage de difficultés à effectuer leur transition que les autres PM. Leur système économique protectionniste a toujours été dominé par un Etat oeuvrant à la nationalisation des ressources naturelles. L'appropriation d'un tel facteur stratégique a octroyé aux autorités de ces pays le pouvoir de contrôler le marché interne et d'exercer une pression politique sur la scène internationale. Seulement, la rigidité du système a fini par générer des déséquilibres, notamment sur le marché du travail qui n'a pas été en mesure de créer suffisamment d'emplois.
L'Algérie et la Syrie ont réussi à privilégier la stabilité macroéconomique, en grande partie, grâce aux rentes pétrolières distribuées sous forme de subventions à la production ou de prix préférentiels à la consommation. Ces économies ont donc été confrontées à des phases d'essor et de récession causées par la distorsion des prix des hydrocarbures. Les réformes se sont orientées sur la gestion des surplus pétroliers dans le but de constituer des réserves de long terme pour les générations futures et de se doter d'un filet social pour les pertes d'emploi au cours de la transition. Pour ce faire, des règles fiscales ont été mises en place pour éviter le gaspillage des dépenses publiques des recettes exceptionnelles issues du secteur énergétique (mécanismes explicites d'épargne ou amortissement des fonds temporaires).
Il est à noter que les perspectives d'épuisement des ressources ont motivé les mesures visant à promouvoir la diversification de la production hors hydrocarbures. Dans ce sens, la réforme de l'investissement domestique et étranger revêt une importance particulière pour les activités exportatrices. La réforme institutionnelle permet, quant à elle, d'améliorer le climat des affaires et de disposer d'un cadre attractif à l'entrée des capitaux. En Algérie, par exemple, l'Etat a mis en place une fiscalité favorable aux IDE hors hydrocarbures, stimulant l'essor de nombreux autres secteurs comme l'industrie pharmaceutique.
Le plus difficile est de mettre fin à l'atitude administrative qui encourage le statu quo, en vertu des avantages qu'offre le système de rente pétrolière. Les entreprises publiques constituent un obstacle important au processus de réforme, d'autant qu'elles emploient un large segment de la population active. Il est donc essentiel d'aborder la question des entreprises publiques et des pertes d'emploi potentielles avec prudence. Il s'agit d'instaurer des contraintes budgétaires plus strictes et de réduire progressivement la taille des entreprises peu rentables. En ce qui concerne la déréglementation des services publics, celle-ci doit privilégier la concurrence dans les secteurs des transports, des télécommunications et des finances.
Dans le domaine des transports, par exemple, rappelons que les coûts du fret en Algérie et en Syrie sont deux fois plus élevés que la moyenne des PM. Au niveau des télécommunications, la période d'attente pour une ligne fixe est de dix ans en Syrie et de six ans en Algérie. L'arrivée des téléphones cellulaires a certes minimisé le problème d'accès, mais ce n'est tout de même pas une solution substituable. Sur le plan des mécanismes de financement, l'activité des banques étrangères est limitée et les banques publiques restent prédominantes (à hauteur de 95% des actifs).
Le bilan des réformes élaboré ci-dessus devrait contribuer à la réalisation d'un survey des critères d'évaluation des PM. Il devrait également orienter notre choix lors de la sélection des indicateurs à intégrer dans notre étude de cas. Au préalable, nous allons exposer le mode de fonctionnement de l'outil de mesure utilisé au cours de notre application empirique.
Le benchmarking est utilisé pour comparer un échantillon de pays à des normes préétablies. Ce sont des profils de référence inspirés de situations concrètes et définis comme « bonnes pratiques ». Le rating est aussi utilisé dans une optique comparative mais à l'intérieur des catégories issues du tri...
Dans le cadre de nos évaluations, le benchmarking (modélisé par le tri) cible un ensemble de pays qui peut être hétérogène et contenir des éléments atypiques (outsiders). Le rating (modélisé par le classement) concerne les sous-ensembles issus du tri qui sont plus homogènes que l'échantillon initial. Les algorithmes proposés permettent, le cas échéant, d'utiliser des seuils d'indifférence et de préférence variables. Rappelons que le modèle à seuils variables trouve sa place dans des applications où les éléments évalués présentent des caractéristiques hétérogènes sur certains critères. Dans ce sens, le seuil doit varier le long de l'échelle considérée : une différence faible entre les performances de deux éléments n'est pas significative si ces performances divergent trop. De même, l'utilisation de seuils trop élevés pour comparer des éléments dont les performances sont proches n'a pas de sens. A titre d'exemple, si l'un des critères d'évaluation est le PIB par tête, il n'est pas pertinent de fixer le seuil de préférence à 100 euros. En effet, les performances sur ce critère peuvent être exprimées en milliers d'euros, auquel cas une différence de 100 euros entre deux individus est très significative et peut être décisive. En revanche, si le PIB par tête est exprimé en dizaines de milliers d'euros, cette même différence de 100 euros est dérisoire et n'est plus significative pour départager deux individus.
Par ailleurs, aucun seuil de veto n'est introduit. Ce choix est justifié, dans le cadre de nos applications, par le nombre considérable de critères utilisés. Dans un souci d'objectivité, la priorité ne doit pas être attribuée à un pays dont seule une performance sur un critère unique domine le reste de l'échantillon, alors qu'elle réalise des performances peu concluantes sur les autres critères. Rappelons enfin que le seuil de veto est par définition un paramètre qui « ...permet d'appréhender la notion d'importance sous une autre facette que celle concernée par les poids...Cette facette de l'importance n'apparaît pas avec la même évidence, aux yeux des intervenants d'un processus de décision, que celle appréhendée par les poids » (Roy et Bouyssou [1993], p. 309).
Autrement dit, il est plus évident pour l'analyste d'attribuer des valeurs aux poids qu'aux seuils de veto qui font intervenir une grande part d'arbitraire.
Les procédures d'agrégation reposant sur le modèle de pseudo-critères admettent une représentation numérique des préférences grâce au système de seuils. Ceux-ci peuvent être déterminés de façon consultative par un panel d'experts ou méthodiquement par des équations linéaires. Cette dernière possibilité peut s'avérer très utile car elle permet à l'analyste de fixer les seuils à partir de la base de données à laquelle il a accès. Dans notre cas, le tableau d'entrées dont nous disposerons au début de chaque nouvelle étude, sera composé des performances gj(ai) = eij sous forme d'une matrice m par n, identifiée par les noms des actions ai (en première colonne) et ceux des critères cj (en première ligne).
Nous introduirons aussi les profils ainsi que leur performances gj(bh) = bhj dans une autre matrice l par n, avec les noms des profils bh (en première colonne). Enfin les pondérations 7rj et les seuils d'indifférence qj et de préférence pj seront éventuellement définis sur les lignes suivantes. Ces seuils peuvent être soit fixés par le décideur ou l'analyste, soit calculés à partir de la base de données disponible. Il s'agit d'une option facultative définie en amont du programme.
cj
c1 c2 cn
7rj
7r2
qj
pj
q1 q2 . qn
p1 p2 . pn
b1
b2
.
.
.
.
bl
b11 b12 b1n
b21 b22 b2n
. . .
. . .
. . .
. . .
bl1 bl2 bln
a1
a2
.
.
.
.
am
e11 e12 e1n
e21 e22 e2n
. . .
. . .
. . .
. . .
em1 em2 emn
Au niveau d'Electre III, le calcul des seuils s'appuie sur une serie d'equations que nous avons determine de manière à ce que la condition de coherence (qj < pj) soit preservee.
1
m
)
{I - ekj
åj
si e.=1
qj =
{I - ekj
Min eij
i,k?
(1 +
si 1
å <
j
Min eij
k ?
~
1 +
Min eij
{ 1. . . m}
si 1
å >
j
i,k?
{I - ekj
pj =
- ekj
si 5.=1
Max
i,k?
[e ij- Moy (eij )]
{ 1. . . m}
z
2
åj =
| e - ek'
e ij - ekj
Moy
?
k,k
{ 1 . . .m}
{ 1 . . . m}
dj
| e - ekj
(1
)
{I - ekj
åj
si 1
å <
j
Max eij
{ 1. . .m} k ?
{I - ekj |}
i,k?
Moy eij
{ 1. . . m}
1
i,k?
Max eij
{ 1. . . m}
{I - e|},
kj
si 1
å >
j
m ? 1, i ? k, i' ? k', i ? i', k ? k', eij ? ekj
Ainsi defini, le seuil d'indifference qj est represente par le plus petit ecart entre les performances des actions Min{|eij - ekj|}, moyennant une valeur elevee afin d'eviter que qj soit trop faible. De la même manière, le seuil de preference pj est represente par le plus grand ecart entre les performances des actions Max{|eij - ekj|}, moyennant une valeur faible afin d'eviter que pj soit trop eleve.
Le paramètre åj utilise pour ce faire permet de synthetiser toute l'information relative aux ecarts de performances. Il peut s'agir de l'ecart-type entre les performances des actions et leur moyenne, de la moyenne des ecarts de performances entre les actions, ou encore du taux de variation moyen entre les ecarts de performances. L'un de ces trois scenarios est retenu pour que l'utilisateur dispose de seuils predetermines (à moins qu'il ne choisisse de les fixer lui-même). Concernant les seuils d'Electre Tri, nous avons employe la même logique que precedemment. Toutefois, au niveau de chaque critère cj
et de chaque profil bh, il a fallu calculer pour tous les couples (ai , bh) les seuils h
qj et
p j h . Il y a donc autant de seuils d'indifference et de preference que de profils.
h
q
p j =
h
2
z
(e ij-bhj )
i,?
{ 1 . . . m}
| e bhj |- | e ij-bhj |
{| e ij-bhj |} ,
{ }
1 . . . m
Min {| e ij-bhj |},
i ? { }
1 . . . m
si 1
å h <
j
(1 +
å h ) Min
j
i ?
si
1
å h =
j
~1
1 + h)
åj
{| e ar-bhj |},
{ }
1 . . . m
i?
Min
{| e ij-bhj |},
{ }
1 . . . m
Max {| e ij-bhj
i ? { }
1 . . . m
si 1
å h <
j
(1
-
åj)Max
i?
si 1
å h =
j
~ - 1h)
1
åj
{| e ij-bhj |} ,
{ }
1 . . . m
Max
i?
si 1
å h >
j
m
{|-bhj |}
{ 1. . . m}
| e ij
bhj |
m ? 1, i ? i', eij ? bhj
åj
=
h
i?
i i
,
' ?
Moy
Moy
{ }
1 . . . m
si 1
å h >
j
Les seuils d'indifférence et de préférence sont calculés respectivement sur la base du plus petit écart Min{|eij - bhj|} et du plus grand écart Max{|eij - bhj|} entre les performances des actions ai et du profil bh sur un critère cj. Là encore, le paramètre h
åj
suit la même logique que précédemment, à savoir qu'il est utilisé pour tirer les valeurs de h
qj vers le haut et celles de h
p j vers le bas. Une fois que les performances et les seuils
ont été insérés dans la base de donnés, une série de procédures est exécutée, à commencer par la détermination des indices de concordance et les degrés de surclassement. C'est alors seulement que les procédures de tri et de classement peuvent prendre effet. Elles passent par les affectations optimiste et pessimiste dans le cas d'Electre Tri, et par les distillations descendante et ascendante pour Electre III.
La construction du surclassement telle qu'elle a été définie dans les méthodes Electre III et Electre Tri s'articule autour de systèmes relationnels de type (S, R) et admet donc l'incomparabilité entre deux actions. Ceci ne constitue pas forcément un inconvénient et peut même s'avérer très pertinent : c'est une façon de mettre en évidence certains aspects de l'étude qui mériteraient de faire l'objet d'un examen plus approfondi. Après avoir fixé ou calculé par le biais de la méthode facultative les seuils d'indifférence et de préférence, il est possible de déterminer les indices de concordance et les degrés de surclassement. On suit un même raisonnement, qu'il s'agisse d'Electre III ou d'Electre Tri (où ak est remplacée par bh).
Il n'est nul besoin de recourir au calcul des indices de discordance dj(ai , ak) pour en déduire le degré de surclassement, étant donné que les seuils de veto n'ont pas été pris en compte dans le cadre de nos applications. Par conséquent, ó(ai , ak) = cj(ai , ak). Le processus itératif de construction de la matrice de concordance globale se fait à partir de la matrice de concordance partielle (cf. encadré 40).
Encadré 40 : Construction des matrices de concordance partielle et globale
Le modèle de préférences d'Electre Tri permet de comparer les éléments de l'échantillon initial à des standards prédéterminés bh, en vue de les affecter à des classes hiérarchisées Ch. Concrètement, cette procédure commence par la définition des catégories Ch de façon ordonnée, telle que h ?{1...l}. Ainsi C1 contient les actions les plus satisfaisantes (en tête de liste) et Cl contient les actions les moins satisfaisantes (en fin de liste). Chaque profil de référence bh constitue à la fois une borne inférieure de la catégorie Ch et une borne supérieure de la catégorie Ch+1. Il y a donc moins de profils que de catégories puisque b0 et bl n'existent pas. Parallèlement, le modèle de préférences d'Electre III permet de classer les actions qui se trouvent à l'intérieur des catégories Ch. Les éléments sont directement comparés entre eux et la notion de profil n'entre pas en ligne de compte.
C1
C2
Ch
Cl-1
Cl
b1
b2
bh-1
bh
bl-2
bl-1
La logique d'affectation d'Electre Tri permet d'attribuer chaque élément ai à une catégorie Ch en utilisant comme référence les profils bh-1 et bh. La construction du surclassement s'appuie sur une séquence de systèmes relationnels de préférences permettant de comparer, deux à deux, chaque action et chaque profil. Concrètement, on compare le degré de surclassement ó(ai , bh) à un niveau de coupe ë?[0 ; 1] préalablement fixé : ai S bh ? ó(ai , bh) = ë. Le surclassement d'une action ai sur un profil bh est d'autant plus crédible que ó(ai , bh) dépasse ë et est d'autant plus solide que ë est grand (tend vers 1).
En fonction du degré de tolérance que l'on veut attribuer au modèle, l'exploitation du surclassement passe par deux procédures. Le tri est plus strict si la procédure utilisée est conjonctive, auquel cas l'affectation est pessimiste. En revanche, le tri est moins strict s'il s'appuie sur une logique disjonctive, auquel cas l'affectation est optimiste.
Dans l'affectation pessimiste, l'idée est de tester l'affirmation ai S bh (h?{1...l}). Le remplissage des catégories suivant la logique conjonctive commence par le haut. La comparaison commence par le meilleur profil en descendant vers le moins satisfaisant. Tant que l'assertion précédente n'est pas vérifiée, l'opération est itérée pour le profil en dessous (h+1) et ainsi de suite. Il suffit que ai S bh soit vérifiée pour que ai soit affectée à Gh (cf. encadré 41).
Encadré 41 : Zones de préférence et d'incomparabilité de l'affectation pessimiste
ó (a , b)
a S b |
ë |
|||
non(a S b) |
ó (b , a) |
|||
ó (a , b)
a >- b |
ë |
|||
a R b |
ó (b , a) |
|||
non(b S a)
b S a
ó (b , a)
a>- b
a R b
aI b
ë ó (b , b) |
|
b>- a |
|
ó (a , b )
a S b
ë
non(a S b)
ó (b , a)
En parallèle, l'affectation optimiste consiste à tester l'affirmation bh >- ai (h?{l...1}), avec (bh >- ai) ? (bh S ai) et non(ai S bh). Le remplissage des catégories suivant la logique disjonctive commence par le bas. La comparaison commence par le dernier profil en remontant vers le meilleur. Tant que l'assertion précédente n'est pas vérifiée, l'opération est itérée pour le profil au dessus (h-1) et ainsi de suite, jusqu'à ce que bh >- ai se réalise. Dans ce cas, le rang h du profil en cours d'examen est retenu et ai est affectée à Gh. Ainsi, la comparaison d'une action ai à un profil bh peut prendre l'une des quatre formes suivantes :
Encadré 42 : Préférence, indifférence et incomparabilité dans l'affectation optimiste
ó (a , b) ë
ó (a , b) ë
(ai S bh) et non(bh S ai) ? (ai > bh) (bh S ai) et non(ai S bh) ? (bh >- ai) (ai S bh) et (bh S ai) ? (ai I bh) non(ai S bh) et non(bh S ai) ? (ai R bh) |
Les zones de preference, d'indifference et d'incomparabilite sont delimitees par un jeu comparatif entre les degres de surclassement en faveur de l'action et ceux en faveur du profil tout en tenant compte du niveau de coupe (cf. encadre 42).
Par ailleurs, chaque procedure doit satisfaire aux six exigences suivantes (Roy et Bouyssou [1993], p. 355) :
- Chaque action ai doit appartenir à une seule categorie et ne peut être affectee à aucune autre, conformement à la condition d'unicite.
- L'affectation d'une action ai à une categorie Ch est independante, au sens oil elle n'est pas influencee et n'a d'influence sur l'affectation d'aucune autre action, conformement à la condition d'independance
- Toute categorie Ch est delimitee par le haut et par le bas respectivement par les profils bh-1 et bh. A supposer que cj soit un critère croissant, ceci signifie que :
-
gj(bh) = gj(bh-1), alors : (ai ? Ch) = (bh 1 >- ai) et (ai >- bh). C'est la condition de conformite aux profils limites.
- Toute action qui en surclasse une autre appartient à une meilleure categorie :
ai S ak ? ai?Ch et ak?Ch` (h = h`), conformement à la condition de monotonicite.- La condition d'homogeneite implique que toute action ai appartenant à une categorie Ch ne peut être surclassee par le profil d'une categorie inferieure Ch` et ne peut surclasser le profil d'une categorie superieure Ch`` (h` = h = h``) mais il peut y avoir de l'incomparabilite : (ai?Ch) = [(bh`-1> ai) et (bh` R ai)] et [(ai > bh``) et (bh``-1 R ai)].
-
Ch*
bh
bh-2 bh-2
Ch-1
bh-1
Ch
bh
Ch+1
bh+1 bh+1
140
Ch+1
La condition de stabilite suppose que la suppression d'un poste de reference bh n'affecte que les categories qu'il delimite (Ch+1 au plafond et Ch au plancher). Les actions qui s'y trouvent sont reunies au sein d'une même categorie Ch* (fusion entre Ch+1 et Ch), les autres categories ne subissent aucun changement. Par consequent, une modification partielle n'affecte pas la stabilite globale du modèle.
La logique de rangement de la méthode Electre III permet, sur la base d'un éventail de critères, de classer des actions de la meilleure à la moins satisfaisante en les comparant deux à deux grâce à une séquence de systèmes relationnels de préférences de type (S, R). L'algorithme employé à cet effet permet d'aboutir à un préordre partiel (classement final), issu de l'intersection entre deux préordres complets (distillations descendante et ascendante). Il s'agit, après la construction du surclassement, d'exploiter celui-ci à travers un processus séquentiel où les degrés de surclassement ó(ai , ak) sont comparés à des références ë , moyennant un niveau de tolérance s(ë) donné.
L'algorithme commence, tout d'abord, par déterminer le plus haut degré de surclassement de l'ensemble A, à savoir ë0 = Max{ó(ai , ak)}. Il fixe ensuite un seuil de discrimination s(ë0) qui représente l'écart maximum toléré entre l'indice de crédibilité ë0 et le degré de surclassement ó(ai , ak). Il en déduit un degré de crédibilité ë1 = ë0 - s(ë0) qui représente la référence par rapport aux ó(ai , ak). Le surclassement est d'autant plus valide que ó(ai , ak) est proche de ë0 à s(ë0) près et que ó(ai , ak) dépasse ó(ak , ai), moyennant une valeur s(ó(ai , ak)). A partir de là, une première relation appelée ë1-préférence (notée >- ë1 ) est définie :
ai >- ë1 ak ? |
ó(ai , ak) > ó(ak , ai) + s(ó(ai , ak)) ó(ai , ak) >ë0 - s(ë0) |
Il s'agit de l'étape initiale du système séquentiel qui permet de lancer le processus de comparaison. Un premier filtrage va dégrossir l'ensemble A. Cette procédure est ensuite réitérée sur l'ensemble (A\D1) en vue de dégager la seconde classe (Cl2), à condition que le premier distillat ne contienne qu'un seul élément. Autrement, il faut distinguer entre les actions ex æquo de D1 en introduisant un nouveau seuil de discrimination s(ë1) et donc un nouvel indice de crédibilité ë2 = ë1 - s(ë1). On reprend ensuite la même procédure exposée ci-dessus.
Rappelons que le seuil de discrimination s(ë) est un paramètre purement technique dont le rôle est d'introduire plus ou moins de « tolérance » dans le surclassement. La détermination de ce paramètre ne fait pas intervenir le décideur (à la différence de la fixation des seuils qj et pj) et ne dépend pas de la base de données (contrairement aux poids ðj). Au fur et à mesure que la valeur de s(ë) varie, on parvient à « trancher » en faveur des surclassements les plus significatifs et à sélectionner les actions correspondantes, ce qui permet au processus de distillation d'avancer (cf. encadré 43).
Encadré 43 : Zones de surclassement des distillations ascendante et descendante
Par conséquent, le seuil de discrimination n'est pas constant et doit être défini de sorte que [ë - s(ë)] soit une fonction monotone et non décroissante. La fonction s(ë) doit être décroissante pour respecter la condition précédente. Concrètement, si Card{Dj} = 1, l'algorithme définit un seuil de discrimination tel que : s(ëj+1) = á ëj + â. A titre d'exemple : s(ë) = - 0,15ë + 0,30 (Bouyssou et Roy [1993], pp. 417-418).
Autrement, si Card{Dj} > 1, l'algorithme définit un seuil de discrimination inférieur au seuil précédent afin que le classement soit plus strict : s(ëj+1) où ëj+1 = ëj - s(ëj).
Il suffit enfin de procéder de façon analogue à la distillation ascendante, en remplaçant les Max par des Min, en ne changeant rien au raisonnement adopté quant aux degrés de crédibilité et aux seuils de discrimination. Ainsi, le premier distillat contient les actions les moins satisfaisantes et se retrouve en fin de classement ascendant (cf. encadré 44).
Encadré 44 : Déroulement des algorithmes de distillations descendante et ascendante
Les préordres partiels du classement et du tri suivent une logique globalement similaires. En effet, l'exploitation du surclassement dans la distillation descendante et l'affectation pessimiste est itérée de façon dégressive en partant du haut du classement. Dans la distillation ascendante et l'affectation optimiste, l'itération est progressive et démarre au bas du classement. Etant donné le lien existant entre ces deux types de procédures, il est possible de proposer un classement final dépourvu de toute possibilité d'incomparabilité.
Pour ce faire, le décideur doit opter en amont pour une seule des deux logiques (dégressive ou progressive), aussi bien pour Electre Tri que pour Electre III. Bien entendu, s'il choisit d'utiliser un tri pessimiste pour le benchmarking, il doit nécessairement lui associer un classement descendant pour le rating. Il en va de même pour le tri optimiste et le classement ascendant. Dans ces conditions, il écarte toute possibilité d'obtenir des actions incomparables entre elles ou avec les profils.
Pour certaines actions, les tris issus des procédures conjonctive et disjonctive peuvent coïncider, mais il se peut qu'une action ai soit affectée à une catégorie Ch par le tri pessimiste et à une catégorie Ch` par le tri optimiste, auquel cas la classe Ch` est forcément meilleure que Ch (h` < h`). Il est parfois essentiel, surtout au niveau du rating, de connaître les actions atypiques (outsiders). Ce sont celles qui posent problème au sein d'une catégorie dont le contenu est supposé être homogène (puisqu'elle est issue d'un tri antérieur).
C'est dans cette optique que nous proposons de faire fusionner les deux distillations d'Electre III dans un classement médian. En revanche, les affectations optimiste et pessimiste d'Electre Tri resteront indépendantes pour éviter d'avoir de l'incomparabilité au terme du processus de benchmarking. Si une action est incomparable à un profil, le tri n'a plus de sens.
Il faut créer la matrice du préordre final en partant de la fusion entre les distillations descendante et ascendante. Pour ce faire, les relations du préordre final sont déterminées par les rangs des actions dans les deux types de distillation, selon le modèle suivant :
Distillation |
Préordre final |
|
Descendante |
Ascendante |
|
a i >-- ak |
a i - ak |
ai P+ ak |
a i -.< ak |
ai R ak |
|
a i = ak |
ai P- ak |
|
a i -- ak |
a i .- ak |
ai R ak |
a i -.< ak |
ak P+ ai |
|
a i = ak |
ak P- ai |
|
a i = ak |
a i .- ak |
ai P- ak |
a i -< ak |
ak P- ai |
|
a i = ak |
ai I ak |
Il est ensuite possible de construire le classement médian d'Electre III. Toute action ai qui détient un maximum de préférences en sa faveur (P+) et un minimum de préférences en sa défaveur (P-) est considérée comme surclassant toute autre action ak. En parallèle, toute action ak qui est incomparable (R) à l'une des actions ai est retenue. Toute action ak qui n'est surclassée ni par une action ai ni par une autre action ak est affectée à un rang défini.
Si la différence entre les rangs dans les deux distillations est en faveur de l'action ak par rapport à l'action ai (avec laquelle il y a incomparabilité), alors ai et ak sont indifférentes (I) et ont le même rang. Autrement, ak est directement classée au rang suivant.
En définitive, les actions qui sont en kème position dans le classement final surclassent par la relation S les actions classées en (k+1)ème position, avec k < m. Si le nombre de classes est identique au nombre initial d'actions (k = m), ceci signifie qu'il n'y a pas d'ex æquo dans l'échantillon. En revanche, si le nombre de classes est strictement inférieur au nombre initial d'actions (k < m), ceci veut dire qu'il y a au moins deux actions ex æquo dans l'échantillon.
Au final, les classements ascendant et descendant d'Electre III donnent lieu à un classement médian, fusion dans laquelle peuvent apparaître des incomparabilités entre certaines actions. Celles-ci sont à examiner de plus près par l'analyste afin de déceler d'éventuels cas extrêmes qui seraient en décalage avec le reste de l'échantillon.
Une telle démarche n'est pas envisageable avec Electre Tri, du moins pas dans l'application que nous envisageons d'opérer. En effet, la méthodologie entreprise à travers nos études de cas commence par un benchmarking global sur l'échantillon initial avec Electre Tri, puis se poursuit par une série de ratings partiels avec Electre III. Il est donc inutile d'évoquer l'incomparabilité dans une logique d'affectation puisque ce cas de figure est traité à l'issue des procédures de classement.
L'exploitation du surclassement par les algorithmes d'Electre III et Tri aboutit à un préordre partiel, combinaison de deux préordres complets : l'un est construit en commençant par l'affectation des meilleures actions en descendant vers les moins performantes, et l'autre procède par l'affectation des actions qui sont au bas de l'échelle en remontant vers les plus performantes. C'est le même raisonnement que l'on retrouve aussi bien dans Electre III, à travers les distillations descendante et ascendante, que dans Electre Tri, à travers les affectations pessimiste et optimiste.
Si ces deux préordres intermédiaires convergent, alors le préordre médian qui en résulte est complet. En revanche, si leur divergence est importante, alors le nombre d'actions incomparables est trop élevé, auquel cas une analyse plus poussée doit être envisagée. De ce fait, le regroupement des deux préordres permet d'estimer la stabilité du modèle : c'est dans une certaine mesure une sorte de test de robustesse. Il est essentiel de déterminer les paramètres susceptibles de provoquer une telle divergence. Il suffit que la valeur d'un poids ou d'un seuil franchisse une certaine limite pour que l'un des préordres partiel ou médian bascule.
Il faut donc tester la robustesse des résultats, c'est-à-dire identifier les intervalles à l'intérieur desquels ðj, qj et pj peuvent varier sans que l'action ai change de position. En parallèle, il faut tester la stabilité du modèle, à savoir déterminer les intervalles de validité des niveaux de coupe (pour Electre Tri) et des seuils de discrimination (pour Electre III).
A première vue, cette démarche semble fastidieuse étant donné le nombre de paramètres à faire varier. C'est pourquoi nous avons mis en place un algorithme itératif permettant d'automatiser la recherche de ces différents intervalles (il s'agit de l'un des principaux apports de l'outil proposé). Une fonction a été créée dans le menu « Electre » de la barre d'outil d'Excel. Elle propose, au niveau de chaque paramètre, un domaine de variation au sein duquel les résultats du benchmarking ou du rating restent stables. La recherche de ces intervalles procède par dichotomie et s'inspire de l'étude « Une solution informatisée à l'analyse de sensibilité d'Electre III » (Ben Mena [2001]).
Pour chaque paramètre, l'algorithme commence par rechercher une valeur critique maximale en dessous de laquelle le résultat final ne subit aucun changement et audessus de laquelle il devient sensible à la variation du paramètre testé. A cet effet, une variable d'incrémentation est définie. La plus grande valeur qu'elle puisse raisonnablement prendre lui est attribuée et additionnée à la valeur initiale du paramètre auquel elle se rapporte.
Les algorithmes d'Electre sont alors lancés et aboutissent à un préordre partiel ou médian qui est immédiatement comparé, action par action, aux préordres initiaux. Si la moindre différence venait à se glisser dans ce nouveau classement, la variable d'incrémentation est divisée par 2 puis soustraite à la dernière valeur du paramètre testé. Autrement, il faut diviser la variable d'incrémentation par 2 et l'additionner à la dernière valeur du paramètre testé, en veillant à ce qu'elle ne dépasse pas la valeur définie comme borne supérieure au préalable.
La procédure Electre est relancée pour une nouvelle comparaison et ainsi de suite, jusqu'à ce que la variable d'incrémentation soit inférieure au millième de la valeur initiale du paramètre. Dans ce cas, la dernière valeur du paramètre est enregistrée comme valeur maximale critique (cf. encadré 45, côté droit).
Il s'agit ensuite de procéder par analogie, à la recherche de la valeur critique minimale, au-dessus de laquelle le résultat final ne subit aucun changement et en dessous de laquelle il devient sensible à la variation du paramètre testé. La seule différence est que l'on commence par soustraire la variable d'incrémentation à la valeur initiale du paramètre.
Après l'exécution des algorithmes d'Electre, si la moindre différence apparaît entre les préordres initiaux et en cours, la variable d'incrémentation est divisée par 2 et additionnée à la dernière valeur du paramètre testé. Autrement, elle est divisée par 2 et soustraite à la dernière valeur du paramètre, tout en vérifiant qu'elle ne passe pas en dessous de la borne inférieure définie au préalable (cf. encadré 45, côté gauche).
Encadré 45 : Recherche par dichotomie des domaines de stabilité du modèle
Recherche de la valeur critique maximale.
Recherche
de la valeur critique minimale.
Dans le cadre de notre application empirique, la robustesse des résultats issus du benchmarking sera testée sur l'intervalle [0 ; 2ðj] pour les poids, [0 ; h
p j ] pour les seuils
d'indifférence, et [ h
qj ; Max{|eij - bhj|}] pour les seuils de préférence. La stabilité du modèle sera testée sur l'intervalle [0 ; 1] pour le niveau de coupe (rappelons que par définition 0 = ë = 1).
De même, la robustesse du rating sera testée sur l'intervalle [0 ; 2ðj] pour les poids, [0 ; pj] pour les seuils d'indifférence, et [qj ; Max{|eij - ekj|}] pour les seuils de préférence. La stabilité du modèle sera testée sur l'intervalle [-â ; 0] pour á et [-á ; 0] pour â qui sont les deux composantes du seuil de discrimination (rappelons que
s(ë) = á ë + â, avec -1 < á < 0, 0 < â < 1 et |á | < |â | ).
Méthode |
Test |
Paramètre testé |
Domaine de variation |
Benchmarking |
Robustesse des |
ðj |
[0 ; 2ðj] |
h qj |
[0 ; h pj ] |
||
h p j |
[ h qj ; Max{|eij - bhj|}] |
||
Stabilité du |
ë |
[0 ; 1] |
|
Rating |
Robustesse des |
ðj |
[0 ; 2ðj] |
qj |
[0 ; pj] |
||
pj |
[qj ; Max{|eij - ekj|}] |
||
Stabilité du |
á |
[-â ; 0] |
|
â |
[-á ; 0] |
Quel est le bilan de la situation après dix années de réformes en Méditerranée ? Les paragraphes suivant proposent de comparer les PM à des profils performants et accessibles (classification ou benchmarking), puis de déterminer leur rang respectif (classement ou rating)...
La coopération impulsée par le processus de Barcelone concerne aujourd'hui trente-cinq pays des deux rives de la Méditerranée, notamment après l'adhésion à l'UE des dix PECO dont le processus de transition s'est remarquablement accéléré. Les partenaires méditerranéens doivent à présent oeuvrer dans le sens de la convergence en vue d'atteindre, au plus vite, le niveau d'intégration des pays d'Europe de l'Est. La priorité est de prendre exemple sur ces standards pour être en phase avec les nouveaux enjeux politiques, économiques et sociaux de la région. Dans ce sens, nous proposons d'élaborer un benchmarking puis un rating faisant appel aux procédures d'agrégation multicritère. Il s'agit d'évaluer les distances entre les pays euro-méditerranéens au niveau des trois thèmes abordés par les accords d'association (volets politique, économique et social).
L'objectif est d'obtenir une statique comparative entre le moment de la signature de la Déclaration de Barcelone et la période actuelle (1995-2005). Pour ce faire, une série de critères regroupés au sein de trois grands axes représentant les principaux volets de la Déclaration de Barcelone résume les thèmes sur lesquels seront jugés les PM. Le premier axe, à savoir le « volet politique et de sécurité », contient 13 critères répartis en trois sous-espaces. Le second axe, le « volet économique et financier », contient 17 critères répartis en quatre sous-espaces. Enfin le troisième axe, le « volet social, culturel et humain », contient 13 critères répartis sur quatre sous-espaces (cf. annexe 16).
L'attribution des poids comporte en soi un aspect subjectif. Afin de contourner ce problème, nous avons hiérarchisé les critères d'évaluation en utilisant une technique de régression linéaire. A l'aide du logiciel XlStat, nous avons estimé des coefficients de corrélation que nous avons transformés en poids puis utilisés dans l'évaluation des PM.
L'idée de retranscrire les coefficients de corrélation dans un système de pondérations nous a été inspirée des travaux de Sala-i-Martin. A la lumière de son article « I just ran four million regressions », il apparaît que les variables explicatives de la dynamique de croissance n'ont pas le même impact. Partant d'une série de conclusions d'analyses antérieures (Barro [1991], Levin et Renelt [1992]), l'auteur a tenté de construire un système de poids afin retranscrire le niveau de sensibilité de la croissance économique (variable dépendante) aux 63 critères sélectionnés (variables explicatives) à partir d'une équation de régression multiple :
ã á â â â å
= j + yj y + zj z + xj x j +
Où : ã est le taux de croissance (variable dépendante ou expliquée).
y est un vecteur fixe de variables explicatives revenant dans toutes les régressions (niveau initial de revenu, taux d'investissement, taux de scolarisation, longévité).
z est la variable explicative testée au cours de la régression j.
xj est un vecteur de trois variables sélectionnées parmi les critères disponibles.
L'équation ci-dessus est une combinaison linéaire des variables explicatives de la croissance ã. Il a fallu ensuite définir une fonction analytique permettant de trouver les valeurs numériques les plus vraisemblables pour les multiplicateurs â. Chaque régression j correspond à un modèle donnant une description spécifique de la croissance (il y a au total M modèles explicatifs et donc M combinaisons possibles pour les variables xj). La vraisemblance Lzj est la probabilité que le modèle théorique ait pour
réalisation l'échantillon observé.
?
Un intérêt particulier est accordé à la fonction de densité de z
â , où la distribution globale des estimateurs de âzj est supposée suivre une loi normale d'écart-type ózj et d'espérance nulle25. Dans ce cas, l'estimateur est calculé par une moyenne pondérée des M paramètres âzj :
? â z |
= |
M ~= j 1 |
ù âzj zj |
Au final, chaque poids ùzj est défini comme la proportion de la vraisemblance Lzj qui lui est associée :
ù zj |
L zj |
|||
= M |
||||
~= j 1 |
L zj |
25 Dans le cas où la distribution ne suit pas une loi normale, l'auteur développe une approche différente de celle exposée ci-dessus. Sur ce point, voir Sala-i-Martin [1997], pp. 5-6.
A travers son système de poids, l'auteur a pu donner davantage de crédibilité au modèle de croissance le plus « vraisemblable », celui dont les composantes ont un impact significatif sur la croissance. Concrètement, il a décelé 21 variables fortement corrélées à la croissance avec un coefficient supérieur à 95%. C'est le cas des variables relevant des caractéristiques régionales, politiques ou religieuses.
Il en est de même pour les variables liées aux distorsions des marchés (taux de change et activités informelles), au types d'investissement (en équipement ou pas), à l'ouverture et au type de structure économique (libéralisé au sens de Freedom House ou pas). A l'inverse, les facteurs qui semblent avoir très peu d'influence sur la croissance, voire pas d'incidence du tout, relèvent du développement du secteur financier, du niveau d'inflation, des effets d'échelle, des barrières aux échanges et des caractéristiques ethnolinguistiques.
Ces résultats ont été corroborés par une étude empirique sur les facteurs déterminants de la croissance économique à long terme (Doppelhofer et al. [2000]), ce qui nous a conforté dans le choix d'une approche similaire pour justifier le système de pondérations de notre application empirique. La seule différence est que nous n'avons pas utilisé une régression multiple (reposant sur plusieurs variables explicatives) mais une régression simple (à partir d'une seule variable explicative). Quoi qu'il en soit, le cadre conceptuel et les méthodes de calculs sont identiques.
Dans le modèle de régression défini pour hiérarchiser les poids des critères d'évaluation des PM, la variable dépendante n'est pas la croissance (qui fait déjà partie des variables explicatives). Il s'agit de l'indice de stabilité politique de Freedom House, de l'indice de liberté économique de Heritage Foundation et de l'indice de développement humain du PNUD. Au final, nous avons estimé pour chaque critère (x) son niveau de corrélation avec un indicateur de référence (y). Ces indicateurs sont donc supposés refléter respectivement les degrés d'expansion politique, économique et sociale relatifs aux trois volets de Barcelone (cf. annexe 17).
Dans l'optique de préserver l'intégrité de l'étude, chaque espace de critères est traité indépendamment des autres. A titre d'exemple, l'indicateur qui représente le niveau de stabilité politique ne pourra pas être employé pour hiérarchiser les critères de prospérité économique ou de bien-être social.
Concrètement, les performances concernent un échantillon allant de 74 à 177 pays pour la période 2002-2005. Sur les 43 critères définis, les 13 indicateurs du volet politique ont été associés à l'indice de stabilité politique (ISP), les 17 indicateurs du volet économique ont été associés à l'indice de liberté économique (ILE) et enfin, les 13 indicateurs du volet social ont été associés à l'indice de développement humain (IDH). Au final, plus la corrélation est forte, plus le poids du critère est élevé.
Dans notre modèle de régression, le principe est d'estimer l'équation de la droite y k = á + â xk + å . Elle définit la relation entre la variable dépendante yk et la variable
explicative xk (k?{1...n} avec 74 = n = 177) moyennant un terme d'erreur å. L'hypothèse principale de la régression est que les erreurs å sont indépendantes et suivent une loi normale de type N(0 , ó).
pente = â
á
Du fait de l'erreur sur la variable expliquée, les points de coordonnées (xk , yk) ne sont pas forcément alignés. Pour trouver l'équation de la droite qui passe le plus près possible de ces points, on utilise la méthode des moindres carrés. Elle permet d'attribuer aux paramètres á et â les valeurs qui minimisent la somme résiduelle des écarts (SR)
?
entre les variables observées (yk) et les variables estimées ( yk ).
La somme expliquée des carrés des écarts (SE) traduit la dispersion des valeurs estimées
? |
- |
( yk ) par rapport à la moyenne ( y k ). En outre, la somme totale des carrés des écarts (ST)
-
traduit la dispersion des valeurs observées (yk) par rapport à la moyenne ( y k |
). Au final, |
l'équation d'analyse de la variance permet de définir la qualité de l'ajustement :
n - n ?
ST = SE + SR <m>E( y k - y k ) 2 =Dy k - yk)2+E
|
n |
?
(y k - y k ) 2
k=1 k=1 k=1
Si l'équation de la droite représente correctement les valeurs expérimentales, alors SE se rapproche de ST et le coefficient de corrélation (R2) tend vers 1 :
SE?ST |
? R 2 =SE ?1 ST |
L'estimateur R2 ? [0 ; 1] représente la part des variations de y qui est expliquée par x (cf. encadrés 46, 47, 48). La pente de la droite de régression détermine la nature du lien entre les variables. Une pente positive signifie qu'il y a une corrélation positive entre x et y (le critère testé est croissant). En revanche, une pente négative implique l'existence d'une relation inverse entre x et y (le critère testé est décroissant). C'est donc l'estimateur R2 qui va servir de poids dans notre application empirique (cf. encadré 49, colonnes 4 et 5).
Sur le plan technique, les performances des critères qualitatifs notés sur une échelle décroissante ont été transposées sur une échelle croissante. C'est notamment le cas de l'indice de stabilité politique dont le score varie entre 1 (bon) et 7 (mauvais), de l'indice de liberté économique dont le score varie entre 1 (bon) et 5 (mauvais) ou encore de l'indice de liberté de la presse dont le score varie entre 0 (bon) et 100 (mauvais). Ainsi, les échelles ont été inversées afin que la pente de la droite de régression puisse représenter directement le sens de la relation entre les variables x et y.
Il est à noter que le système de pondérations est identique entre les deux périodes concernées par l'évaluation des PM (1995 et 2005). Nous avons imposé cette restriction afin qu'une comparaison soit possible. Le système de pondérations ainsi établi privilégie les critères de liberté politique et de qualité institutionnelle plutôt que les facteurs de stabilité au sens propre (conflits, guerres). Les critères ayant trait aux technologies de l'information et au processus de privatisation ont plus de poids que les facteurs macroéconomiques traditionnels (service de la dette, solde budgétaire). Les critères relatifs au contrôle des flux de capitaux et aux barrières sur les échanges sont mis en avant, ce qui permet d'insister sur la dimension d'ouverture économique. Enfin, sur le plan du développement humain, les critères d'éducation et de santé semblent constituer un élément-clé au succès de la politique sociale (cf. encadré 50).
En tout état de cause, la robustesse des poids est testée à l'issue des procédures de benchmarking, par les algorithmes que nous avons mis au point. Au terme de ce test, nous disposerons d'intervalles de confiance, à l'intérieur desquels la variation des poids n'affecte pas la structure des évaluations issues du modèle.
Encadré 46 : Régressions linéaires entre critères du volet politique et ISP
Encadré 47 : Régressions linéaires entre critères du volet économique et ILE
Encadré 48 : Régressions linéaires entre critères du volet social et IDH
Encadré 49 : Critères d'évaluation des PM (définition, tendance et poids) |
||||
Thèmes |
Sous-espaces |
Critères |
Tendance |
Poids |
Volet |
Risque pays
et |
Dépenses militaires / PIB Personnel militaire / population active Réfugiés politiques / 1000 personnes Recettes du tourisme / exports Trafic aérien |
th th th 71 71 |
0,035 0,033 0,100 0,039 0,056 |
Ouverture politique |
Participation des femmes en politique Participation des femmes à la législation Liberté de la presse Portée des médias / 1000 personnes |
71 71 71 71 |
0,193 0,179 0,620 0,288 |
|
politique et |
||||
de sécurité |
||||
Cadre légal |
Qualité institutionnelle Impartialité des lois Intervention militaire en politique Protection de la propriété |
71 ~ 71 71 |
0,175 0,180 0,416 0,235 |
|
Volet |
Internationalisation |
Taux d'ouverture (Imports + Exports / PIB) Termes de l'échange (Exports / Imports) Communications internationales / abonnés Barrières aux échanges |
71 71 71 71 |
0,116 0,025 0,075 0,366 |
Fondamentaux |
Taux d'inflation annuel Service de la dette / Exports Croissance annuelle du PIB Solde budgétaire / PIB VA du secteur des services / PIB |
th th 71 ~ 71 |
0,223 0,012 0,011 0,058 0,222 |
|
économique |
||||
et financier |
Privatisation et |
Investissement privé / FBCF Crédit au secteur privé / PIB IDE / FBCF Contrôle des flux de capitaux Qualité du système bancaire |
71 71 71 71 71 |
0,163 0,462 0,042 0,308 0,429 |
Technologies de |
Téléphonie fixe et mobile / 1000 personnes Accès à Internet / 1000 personnes PC et multimédia / 1000 personnes |
71 |
0,658 |
|
Volet |
Développement |
PIB par tête Longévité Accès à l'eau potable |
71 |
0,599 |
Engagements dans le |
Dépenses de santé / PIB Personnel médical / 1000 personnes Accès aux commodités sanitaires de base |
71 |
0,143 |
|
social, |
||||
Engagements dans le |
Dépenses d'éducation / PIB Taux d'alphabétisation Taux de scolarisation |
~ |
0,160 |
|
culturel et |
||||
humain |
||||
Marché du travail et |
Taux de chômage Niveau de qualification Equité salariale femmes / hommes Réglementation du marché du travail |
th 71 71 71 |
0,118 0,132 0,034 0,102 |
|
70 Critère croissant II Critère décroissant |
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
Encadré 50 : Système de poids des critères d'évaluation des PM
La première étape de l'évaluation des PM est un benchmarking sur un axe orienté. La méthode utilisée pour ce faire s'appuie sur l'analyse multicritère et le logiciel de tri que nous avons conçu sur Excel. Les pays sont affectés à des catégories ordonnées et délimitées par des profils. Il s'agit de donner un sens à leur répartition autour de références considérées à la fois comme « bonnes pratiques » et « accessibles ». Les profils que nous estimons être à la portée des PM sont les performances des pays d'Europe de l'Est. Concrètement, chacun des neuf pays de l'échantillon est affecté à l'une des trois catégories délimitées par le 30ème ou le 70ème centile d'une série comptant les dix PECO admis au sein de l'UE. Le choix des bornes est motivé par l'idée d'obtenir une classe centrale de contenance plus importante que les deux autres classes extrêmes.
De cette façon, la catégorie dite « moyenne » regroupe 40% des performances des PECO situées au centre de la distribution. La catégorie dite « meilleure » regroupe 30% des performances situées sur le segment supérieur de la distribution, tandis que la catégorie dite « mauvaise » regroupe 30% des performances situées sur le segment inférieur. Par conséquent, un pays qui est affecté à la catégorie 1 surclasse le profil 1 et fait mieux que 70% des PECO. Un pays qui est affecté à la catégorie 2 (entre les profils 1 et 2) devance 30% des PECO mais se fait devancer par 30% de ces économies. Enfin, un pays qui est affecté à la catégorie est surclassé par le profil 2 et donc par 70% des PECO.
Les performances des PM et des profils, ainsi que les poids, sont disponibles pour les années 1995 et 2005 (cf. annexes 17 et 18). Les paramètres nécessaires à l'exécution des algorithmes de tri, notamment les seuils d'indifférence et de préférence, ont été calculés de façon endogène par trois formules facultatives présentées dans la première section. Nous allons donc proposer trois scénarios différents à partir des seuils définis par les trois formules citées plus haut. Nous proposons, au niveau de chaque scénario, deux évaluations possibles : un tri pessimiste et un tri optimiste. C'est d'ailleurs l'une des particularités de la méthode que d'offrir au décideur la possibilité d'opter pour une évaluation concordant avec son degré d'aversion pour le risque. Rappelons que dans l'affectation optimiste, les pays sont au moins aussi bien, sinon mieux classés, que dans l'affectation pessimiste.
Au final, un seul scénario est retenu après avoir testé la stabilité du modèle qui lui est associé. Ce choix est orienté par l'idée d'obtenir un tri favorisant, autant que possible, une répartition des pays sur l'ensemble des catégories. Enfin, il faut savoir que le niveau de coupe relatif à chaque évaluation a été fixé par défaut à ë = 0,76 (tel que le définissent les travaux de Roy et le logiciel Electre Tri du LAMSADE). Le test de stabilité permet d'étendre la validité du modèle à toutes les valeurs comprises dans un intervalle de type [0,76-ëinf ; 0,76+ësup].
åj
=
h
.
Soient eij et bhj les performances respectives des pays méditerranéens ai (i?{1...9}) et des profils bh (h?{1 , 2}) sur les critères cj (j?{1...43}). Pour les trois scénarios, le calcul des seuils est endogène. Il a été automatisé et intégré dans les algorithmes du logiciel que nous avons conçu. A chaque profil bh et sur chaque critère cj, nous avons associé un seuil d'indifférence h
qj et un seuil de préférence h
p j (j?{1...43} et
h?{1...2}), tels que :
(1 +
åj)Min
{| e ij
si 1
å h =
j
i?
~ 1
1+ h)
åj
{| e ij-bhj |},
{ }
1 . . .9
h
qj
i?
{| e ij-bhj |} ,
{ }
1 . . .9
si 1
å h =
j
i?
Max
)
-
(1
å h
j
~1hj
1
åj
{| e ij-bhj |},
{ }
1 . . .9
=
p j
h
Max
si 1
å h >
j
i
?
si 1
å h >
j
Le premier scénario propose d'introduire ces seuils par la formule de l'écart-type, à savoir :
z (eij - bhj) 2 i,? { 1 . . .9} 9 |
åj
=
h
Dans le second scénario, ces seuils sont définis par la formule de la moyenne des écarts qui est :
.
Moy e - b
{| |}
ij hj
i
? { 1...9}
Enfin, le troisième scénario permet de déterminer les seuils par la formule de la variation moyenne des écarts, telle que :
Moy
åj
=
h
' ?
i ,i
{ 1. . . 9}
j
| ei'
bhj |- | e -bhj |
.
| e iJ-bhj |
La robustesse des poids est testée par les algorithmes des logiciels que nous avons mis au point sur Excel. Au terme de cet examen, nous avons obtenu des intervalles à l'intérieur desquels la variation des poids n'affecte pas la structure des évaluations. Les résultats relatifs au test de robustesse sont en faveur du système de pondérations adopté. En effet, l'étendue des intervalles de confiance est globalement égale à deux fois la valeur de chaque poids, plus particulièrement au niveau des tris pessimistes, où l'on retrouve des intervalles de confiance de type [-100% ; +100%].
C'est le cas de l'intégralité des poids du volet politique en 1995 et en 2005. C'est partiellement le cas des deux autres volets, où l'on retrouve aussi des intervalles de type [-50% ; +100%] ou encore [-25% ; +100%]. Ils traduisent le fait que le modèle reste stable même si le poids augmente du double ou diminue de moitié ou du quart (cf. annexe 22).
Tester la robustesse des modèles en faisant varier les niveaux de coupe est un moyen de parvenir au scénario le plus probant quant à l'évaluation de la situation des PM. D'une certaine manière, nous faisons de la simulation en vue de valider la pertinence de notre logiciel d'analyse multicritère. Les résultats relatifs aux deux premiers scénarios sont quasi-identiques en tout point. En revanche, ils sont moins robustes que ceux du scénario 3, où l'étendue de l'intervalle de stabilité est plus importante, notamment en tri pessimiste (cf. annexes 19 et 20). La formule des variations moyennes des écarts est donc la plus appropriée dans le cadre de notre application.
Pour ce qui est de la robustesse des seuils, il s'agit d'une étape complémentaire et néanmoins indispensable pour tester la stabilité du scénario sélectionné. En faisant varier les seuils de préférence et d'indifférence, nous avons confirmé notre choix pour le scénario 3. En effet, il s'est avéré que la longueur des intervalles de confiance y est au moins égale à la valeur du seuil testé (cf. annexe 23).
Le rating que nous proposons est un classement interne aux catégories du tri pessimiste issu du scénario 3. L'outil utilisé pour ce faire est l'analyse multicritère via la méthode Electre III. A cet effet, nous avons stratifié les catégories contenant plus d'une action et obtenu le positionnement exact des pays de l'échantillon suivant trois approches : pays de 1995 et profils de 1995, pays de 2005 et profils de 2005, pays de 1995 et profils de 2005. Il s'agit d'un classement final en environnement fixe ou variable (cf. encadré 51).
Cette opération permet de cerner les efforts accomplis en dix ans de partenariat parallèlement à l'évolution des performances des PECO (approche relative avec arrièreplan dynamique). Elle permet aussi de constater les efforts réalisés par les PM indépendamment de l'évolution des profils de référence (approche absolue avec arrièreplan statique). En définitive, tout porte à croire que la transition en Méditerranée a été plus lente qu'en Europe de l'Est (cf. encadré 52).
En tant que moteurs de croissance et de dynamisme pour les PM, le commerce extérieur et l'investissement privé ont contribué à réduire la pauvreté, créer davantage d'emplois et améliorer le niveau de connaissance, de compétence et de productivité de la maind'oeuvre. Depuis quelques années, ces pays ont réussi à faire face à leur forte croissance démographique. Ils ont réalisé de meilleures performances en termes de croissance économique (PIB / tête) que l'ensemble des PVD, comme l'ont souligné les rapports du PNUD et de la BM sur la région.
Bien qu'ils aient bénéficié de rentes liées à l'abondance des ressources naturelles, au potentiel agricole et aux conditions climatiques favorables, les PM n'ont pas réussi à enclencher un processus de décollage économique et d'élévation continue du niveau de vie de leurs populations. L'écart entre les niveaux de formation et de qualification des individus s'est davantage creusé (PNUD [2002] et Banque Mondiale [2003]).
Encadré 51 : Classement final des PM (positions relative et absolue)
Volet politique et de sécurité Volet économique et financier Volet social, culturel et humain
Position Position Position relative relative absolue (1995) (2005) (2005) |
||||
Profil 1 |
Profil 1 |
Profil 1 |
||
(1995) |
(2005) |
(1995) |
||
(1995) |
(2005) |
(1995) |
||
Position Position Position relative relative absolue (1995) (2005) (2005) |
||||
Profil 1 |
Profil 1 |
Profil 1 |
||
(1995) Profil 2 |
(2005) Profil 2 |
(1995) |
||
(1995) |
(2005) |
(1995) |
||
Position Position Position relative relative absolue (1995) (2005) (2005) |
||||
Profil 1 |
Profil 1 |
Profil 1 |
||
(1995) |
(2005) |
(1995) Profil 2 |
||
(1995) |
(2005) |
(1995) |
||
Remarque : Les classements ci-dessus ont
été réalisés à partir du scénario 3
en tri pessimiste car ce modèle s'est avéré être le
plus
stable (se référer aux intervalles de stabilité
des annexes 22 et 23).
Au début de la décennie 90, les PM, alors à peine initiés au processus de Barcelone, se situaient pratiquement en dessous de la moyenne des pays à revenu intermédiaire (Israël mis à part). Sur le volet économique et financier, ces pays ont globalement entamé des réformes en termes d'investissements privés et étrangers, ainsi que dans les secteurs de la communication et des technologies de l'information. Exception faite de la Syrie, largement distancée à cause de ses performances insuffisantes sur les plans de l'internationalisation et de l'investissement. De même pour l'Algérie, où le développement du cadre des affaires a souffert des conséquences de l'insécurité donnant lieu à une conjoncture défavorable. De manière générale, les PM ont réalisé des performances moyennes sur le volet politique et de sécurité, notamment à cause de l'instabilité de la situation au Proche-Orient. C'est d'ailleurs sur ce seul volet qu'Israël a été déclassé.
Au milieu des années 90, la priorité des PM a été donnée à la convergence macroéconomique, notamment par les programmes d'ajustement structurel lancés dix ans plus tôt. Un changement de structure a commencé à se faire sentir, à savoir que le secteur privé a pris le pas sur le secteur public. Les taux d'investissement ont retrouvé leur niveau des années 80 et engendré une croissance d'environ 3% par an. Toutefois, le processus de décentralisation a laissé la région en proie aux chocs externes (fluctuations des prix des matières premières, ralentissement de la croissance des pays développés) et internes (détérioration des conditions climatiques, instabilité politique).
Concernant le régime de change, la politique méditerranéenne rénovée a donné lieu à un ancrage externe à l'Europe relativement modeste. En effet, la place du principal partenaire commercial de la région est aussi convoitée par les Etats-Unis. Une fois l'objectif de stabilisation de la gestion macroéconomique concrétisé, l'idée a été d'enchaîner les étapes de la transition, à commencer par la libéralisation des marchés des biens et services, ainsi que l'ouverture aux échanges extérieurs. Les systèmes de prix administrés et de prix relatifs internes distordus par les protections ont été remplacés par un système de prix relatifs internationaux.
Une attention particulière a été accordée à la compétitivité et à l'attractivité dans le domaine des investissements de portefeuille. La gestion macroéconomique a été conditionnée à la parité des taux d'intérêt et a offert l'opportunité de gains considérables (profiter du potentiel des marchés internationaux de capitaux). Cette situation a peu évolué puisqu'à la fin de la décennie 90, les PM se situaient à peine au-dessus de la catégorie inférieure des économies à revenu intermédiaire.
En contrepartie, sur le volet social, culturel et humain, les PM ont fait des progrès en termes de développement humain. Cette amélioration ressort davantage en position absolue. Le niveau de pauvreté a baissé relativement aux autres PVD mais pas suffisamment par rapport aux PECO. Le taux de chômage, particulièrement celui des jeunes, est très élevé : entre 2000 et 2015 il faudrait créer 35 millions de nouveaux emplois pour maintenir le chômage à son niveau actuel. La priorité est à présent accordée à de nouveaux enjeux, tels que la réforme du cadre réglementaire et le fonctionnement des institutions, de façon à créer un climat favorable aux affaires.
Encadré 52 : Evolution du positionnement des PM par rapport aux profils
Catégorie 1
Catégorie 2
Catégorie 3
Catégorie 1
Catégorie 2
Catégorie 3
· Evolution relative (pays 2005 - profils
2005)
· Evolution absolue (pays 2005 -
profils 1995)
Catégorie 1
Catégorie 2
Catégorie 3
Catégorie 1
Catégorie 2
Catégorie 3
En Algérie, le gouvernement a lancé un programme quinquennal de soutien à la relance économique auquel il a alloué une enveloppe budgétaire de 55 milliards d'euros (avril 2005). Bénéficiant de la hausse des prix des hydrocarbures, l'économie algérienne a enregistré un taux de croissance moyen de 5% et un excédent de la balance commerciale autour de 15% du PIB (2003-2005). Le service de la dette a été réduit de moitié et le taux de chômage est passé de 30% à 17% (2000-2005).
Il est à noter que ce recul s'explique en partie par la création d'emplois mais aussi par le mode d'évaluation du marché du travail (les statistiques nationales commencent à intégrer l'activité informelle et précaire). En termes d'IDE, le pays a accueilli l'équivalent de 5,85 milliards d'euros en 2004 (contre 2,52 en 2003), soit une augmentation de 132% en un an.
En somme, la conjoncture pétrolière extrêmement favorable et la gestion active de la dette extérieure ont conforté la situation économique et financière du pays. La diminution des ratios d'endettement s'est accompagnée d'une accumulation significative des réserves de change dont le niveau a atteint plus du double de la dette extérieure. La bonne orientation de l'économie devrait se poursuivre en 2006, impulsée par la mise en oeuvre du plan quinquennal de soutien à la croissance et confortée par la reconduite du mandat présidentiel en avril 2004.
Sur le plan politique, un partenariat d'exception pour la croissance et le développement (juillet 2004) a donné lieu à un << aide-mémoire » prévoyant un engagement de la France à hauteur de 2 milliards d'euros et la conversion de 10% de la dette algérienne en investissements. En contrepartie, l'Algérie s'est engagée à accorder une place privilégiée aux entreprises françaises sur le marché local. Les relations entre les deux pays se sont améliorées, ce qui a renforcé le partenariat euro-méditerranéen. Seulement, la loi du 23 février 2005 reconnaissant l'oeuvre positive de la présence française en Algérie a provoqué, dès le mois de mai 2005, une polémique sur les crimes coloniaux. Le Président algérien, soutenu par plusieurs associations a exigé que la signature du << traité d'amitié » entre les deux pays soit soumise à un acte de repentance.
Sur le plan de la sécurité nationale, les autorités algériennes ont engagé un programme de réconciliation, la << concorde civile », en vue de tourner la page sur une décennie d'instabilité politique. Rappelons que le pays a été en proie au terrorisme pendant dix ans avec un bilan dramatique : plus de 150 000 morts, 20 000 disparus, 2 millions de déplacés, des dizaines de milliers de torturés et des centaines de milliers d'exilés. En novembre 2004, le Chef de l'Etat a fait approuver par référendum un projet de loi d'amnistie interprétée par les défenseurs des droits de l'homme comme une tentative de garantir l'impunité aux auteurs des crimes perpétrés durant la période de terrorisme.
Pour clore ce dossier sensible, les autorités ont proposé d'indemniser les familles des victimes mais aussi celles des repentis. Elles ont bloqué toute possibilité d'enquêter sur les actions des groupes armés. Il ne s'agissait pas de rétablir les libertés car dès le mois de juin 2004, un bras de fer a été entamé entre le pouvoir et la presse écrite. De même, l'attitude du gouvernement s'est durcie à l'égard des syndicats autonomes et des opposants politiques. Concernant la question berbère, par exemple, les revendications formulées par le mouvement des << Arouch »26 ont été bloquées et les autorités ont opté pour la dissolution des assemblées locales (janvier 2005). Cette démarche a été décidée sans égard à la Constitution et a contribué à creuser le fossé entre la société et l'Etat.
Il est à noter que la COFACE a revu à la hausse le rating risque pays de l'Algérie pour 2005. Son score est passé du rang << B », sur une échelle de 7 places, au rang << A4 » (même catégorie que le Maroc et la Tunisie). Ce reclassement correspond à un environnement économique sectoriel favorable associé à une situation financière plutôt robuste et s'est traduit par un rythme régulier de recouvrement des créances. Toutefois, le maintien de la croissance et la création d'emplois dépendent de la mise à niveau de l'environnement institutionnel et du système bancaire. Pour mener à bien les réformes, les autorités ont bénéficié d'une assise politique confortée par la réélection du Président de la République en avril 2004. De nombreux facteurs de blocage, compte tenu des résistances sociales et politiques, pourraient cependant peser sur leur aboutissement.
26 Assemblée traditionnelle de Kabylie.
Au Maroc, la hausse de la production agricole, le dynamisme du secteur minier et l'expansion des investissements ont permis de relancer la croissance à un rythme soutenu (4,7% 2005, contre -6,6% en 1995). Le poids de la dette a été réduit (33,4% des exportations en 1995, contre 23,5% en 2005) et les comptes extérieurs ont enregistré un excédent, notamment grâce aux revenus du tourisme et aux transferts des expatriés. La bonne tenue de la conjoncture a contribué à l'amélioration de la solvabilité des entreprises. Par conséquent, le niveau des incidents de paiement s'est significativement rapproché de la moyenne mondiale. Néanmoins, le déficit des finances publiques est resté élevé en raison du poids des dépenses courantes et de l'impact négatif de la levée des tarifs douaniers sur les recettes budgétaires.
Avec le démantèlement de l'accord multifibre (janvier 2005), la fin des quotas imposés sur les textiles chinois a provoqué une chute des exportations d'environ 22% et accentué les pressions sociales. Les perspectives de croissance se sont alors révélées insuffisantes (5,2% en 2003, contre 3,5% en 2005) et n'ont pas permis de résorber le chômage (19% dans les zones urbaines en 2004). De telles tensions ont accentué le risque politique et eu un impact négatif sur les IDE ainsi que sur les revenus du tourisme. L'industrie marocaine a été affectée, soit plus d'un tiers des employés sur le marché du travail. Seule une croissance durable et supérieure à 6% permettrait de créer des emplois pour les quelques 1,2 millions de chômeurs et faire passer 5 millions de citoyens au-dessus du seuil de pauvreté. Afin d'y remédier, le Maroc s'est associé à l'Egypte et à la Tunisie pour faire pression sur l'UE dans le but d'imposer des mesures de sauvegarde.
Sur les plans politique et de sécurité, les attentats de Casablanca (mai 2003) et de Madrid (mars 2004), dont les auteurs sont essentiellement d'origine marocaine, ont terni l'image d'un pays soucieux de mettre un terme aux violations des droits de l'homme commises durant les « années de plomb » (décennies 70 et 80). Parallèlement, le contentieux territorial du Sahara Occidental a été maintenu au statu quo, malgré sept années d'efforts de médiation engagée par l'ONU. L'organisation du 17ème Sommet Arabe (Alger, mars 2005) a permis la levée de l'obligation de visas entre le Maroc et l'Algérie, alors que les frontières communes aux deux pays étaient fermées depuis 1994.
La Tunisie a bénéficié d'un cadre macroéconomique et politique stable, de conditions climatiques favorables et d'une activité touristique régulière. Ces facteurs ont oeuvré à stimuler la croissance dont le taux a été maintenu autour de 5% durant ces cinq dernières années. Le dynamisme du secteur des télécommunications et des industries mécaniques et électriques a compensé la stagnation des industries textiles mises à mal par l'arrivée à échéance de l'accord multifibres. Cette conjoncture favorable, appuyée par les résultats des élections présidentielles et législatives d'octobre 2004, a conduit à l'amélioration de la position relative du pays sur le plan du cadre légal. En matière de qualité institutionnelle et de protection de la propriété, par exemple, la Tunisie détient les meilleurs scores en Méditerranée (respectivement 7,33 et 6,33 sur une échelle de 10 émise par Fraser Institute en 2005).
Le besoin de financement extérieur a été compensé par les revenus du tourisme et les transferts des expatriés. Le déficit budgétaire s'est réduit mais les dépenses publiques et les intérêts de la dette ont absorbé respectivement 53% et 11% des recettes fiscales. Le déficit commercial a été couvert par les flux d'IDE mais pourrait s'aggraver en raison de l'instabilité des exportations de textiles. En effet, l'évolution du contexte économique ponctuée par la fin de l'accord multifibre a affecté l'industrie du textile. Le tourisme ne pouvant faire vivre à lui seul le pays, la montée des revendications sociales a accentué l'incertitude économique. En vue d'une consolidation, le régime tunisien a été confronté à un choix : se libéraliser ou s'ossifier davantage. Il est à craindre que la seconde option l'emporte.
Sur le plan politique, l'élection présidentielle d'octobre 2004, prônant la transparence et la pluralité, a été sans véritable surprise en ce qui concerne le résultat du scrutin. En effet, le mandant du Chef de l'Etat en place a été reconduit avec un score accablant de 94,5%. Malgré les entraves du régime aux libertés, en particulier dans le domaine des médias, l'ONU a paradoxalement chargé la Tunisie d'accueillir le Sommet Mondial de la Société de l'Information (novembre 2005). Le gouvernement tunisien a donc saisi cette opportunité pour restaurer son image internationale altérée par la dérive autoritaire.
Il a en outre tenté de regagner les faveurs de l'administration américaine en annonçant une possible reprise des relations israélo-arabes. Cependant, la présence du Premier Ministre israélien au Sommet n'a pas manqué de heurter la sensibilité des syndicats et universitaires, à travers un mouvement de contestation durement réprimé par les autorités locales. Ces évènements ont coûté au pouvoir une perte de popularité, jusquelà maintenue grâce à l'efficacité de la politique sociale.
En Egypte, la reprise des attentats en octobre 2004 a suscité des inquiétudes quant au revenu issu du tourisme, principale source de devises du pays. Paradoxalement, le secteur a enregistré un nombre de visiteurs quatre fois plus élevé que l'année précédente (8 millions de touristes en 2004, contre 2 millions en 2003) et a permis de dépasser les 6 milliards de dollars de recettes (soit l'équivalent de 2% du PIB). Le fait le plus marquant a probablement été la libéralisation des changes et le redressement de la monnaie nationale. Le marché financier a ainsi retrouvé la confiance des investisseurs et l'indice officiel de la Bourse du Caire a progressé de 117% en 2004. La parité de la monnaie a de même progressé de 7,75% par rapport au dollar au début de l'année 2005, après une longue période de dévaluation.
La reprise énergique de l'économie, après cinq années de crise, a permis au nouveau gouvernement (élu en juillet 2004) d'entamer d'importantes réformes. Les programmes proposés portent sur la réduction des droits de douane, la relance du processus de privatisation et la restructuration du système bancaire. Sur ce dernier point, la note relative à la qualité des banques en Egypte a été l'une des plus faibles en Méditerranée, aux côtés de l'Algérie et de la Syrie (autour de 5 sur une échelle de 10 émise par Fraser Institute en 2005).
En décembre 2004, à la demande des industriels égyptiens, le pays a signé un accord économique avec Israël portant sur la création de zones industrielles qualifiées. A cet effet, les produits exportés vers les Etats-Unis et contenant 11,25% de composantes israéliennes seraient exonérés de droits de douane.
L'amélioration de l'environnement économique s'est accompagnée d'une baisse des incidents de paiement témoignant d'une meilleure solvabilité des entreprises. En dépit de la bonne répartition des recettes traditionnelles en devises (tourisme, pétrole, canal de Suez...), la forte progression des importations a eu des répercussions sur les comptes extérieurs. Les déficits budgétaires successifs ont été élevés (autour de -7% entre 2000 et 2005), notamment avec la progression de la dette publique. En somme, la relance des réformes pour assainir l'activité économique a bénéficié d'une conjoncture favorable, appuyée par une confiance retrouvée à l'égard du nouveau gouvernement. Cette relance risque cependant d'être lente, compte tenu des pressions sociales.
Sur le plan politique et de sécurité, le gouvernement égyptien a poursuivi ses médiations durant l'année 2005 pour trouver une porte de sortie à la seconde « Intifada » israélopalestinienne (novembre 2000). En vue d'amorcer le processus de paix après la disparition du Président palestinien (novembre 2004), les autorités égyptiennes ont mis en place un dispositif de sécurité policière (750 agents). Celui-ci avait pour but de limiter le trafic d'armes et d'apporter un soutien au plan de retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza. Le pays a ainsi tourné la page sur ses relations avec Israël, en organisant au Caire les funérailles officielles du Président palestinien.
En Jordanie, l'activité économique a été soutenue par la demande intérieure et par l'accroissement des exportations et du tourisme. Cette évolution a touché d'autres secteurs (production, transport, hôtellerie...) et s'est poursuivie en 2006 avec l'amélioration de la solvabilité des entreprises. Les allègements de la dette et les transferts officiels ont permis de contenir le besoin de financement extérieur. En contrepartie, la reprise de l'économie s'est accompagnée d'une forte augmentation des importations, affectée par les prix pétroliers qui ont contribué au déficit courant. La réduction des déficits budgétaires et de la dépendance vis-à-vis de l'aide internationale reste le principal enjeu pour les autorités jordaniennes. Cette perspective nécessite une accélération des restructurations dans le milieu des entreprises. Un tel objectif est difficile à mettre en oeuvre dans un contexte social marqué par des niveaux de pauvreté et de chômage élevés.
Sur le plan politique, un remaniement ministériel a eu lieu en octobre 2004, suivi d'un changement de gouvernement en avril 2005. Les autorités en place ont été chargées d'accélérer le processus de réformes en réponse aux frustrations populaires. Leurs revendications portaient sur la lutte contre la pauvreté et le chômage ainsi que sur l'amélioration des conditions de vie dans les zones rurales. Dans cet intérêt, la priorité a été accordée aux secteurs de l'éducation et de la santé ainsi qu'à la réorganisation du cadre légal en faveur de la privatisation et des IDE.
Lors du Sommet Arabe (Alger, mars 2005), la Jordanie a proposé de réactiver l'initiative de paix lancée en mars 2002. Ceci a été interprété comme une tentative poussant à la normalisation avec Israël sans conditions préalables. Par conséquent, l'évolution de la situation géopolitique régionale, entravée par l'incertitude, risque de peser sur le tourisme et les investissements.
Au Liban, la montée du prix des hydrocarbures au début de l'année 2004 a été à l'origine d'une série d'émeutes dans la banlieue Sud de la capitale. Ce dérapage inattendu a été interprété comme un signe révélateur de la profondeur de la crise sociale et politique dans le pays. Elle s'est amplifiée depuis, jusqu'à exploser avec l'attentat contre le Premier Ministre en février 2005. Sous la pression combinée du peuple libanais et de la communauté internationale, accusant Damas d'avoir commandité cet attaque, les troupes syriennes ont dû quitter le pays.
Ces bouleversements politiques ont eu un impact négatif sur le tourisme et les investissements, même si la croissance du PIB s'est stabilisée autour de 6% entre 1995 et 2005. La Banque Centrale a pu maintenir la parité de la monnaie locale avec le dollar et éviter un défaut de l'Etat, au détriment de larges ponctions dans ses réserves. Le risque souverain a augmenté en raison du niveau excessif de la dette publique (dont près de la moitié était libellée en devises).
En somme, le redémarrage de l'économie libanaise et la reconstitution de réserves en devises dépendent de la capacité du pays à restaurer la confiance des consommateurs et des investisseurs. La mise en oeuvre de réformes pour assainir les comptes publics est une priorité permettant de mobiliser l'aide internationale. Le nouveau gouvernement s'en est donné les moyens, notamment avec le recul de l'influence syrienne compte tenu des pressions internationales.
En Syrie, la forte hausse des cours du baril a favorisé les exportations et relancé l'activité économique en 2005. Elle a de plus compensé les pertes issues du blocage des échanges avec l'Irak. La baisse des taux d'intérêt a stimulé la consommation des ménages et l'investissement. Bien que le taux de croissance ait été maintenu autour de 3% entre 2001 et 2006, il dépend principalement d'exportations encore très orientées. Cette situation incite les autorités syriennes à poursuivre une politique budgétaire de soutien à la croissance par les dépenses publiques.
Il est à noter que si les cours pétrolier venaient à baisser, il générerait un endettement croissant. Dans ce cas, la politique budgétaire expansionniste risquerait de ne plus être soutenable et la situation financière extérieure pourrait devenir vulnérable. Dans ce sens, la réforme s'est tournée vers l'assainissement des comptes publics, la diversification de l'activité économique et le développement du secteur privé. Les autorités se sont engagées dans cette voie, notamment par le lancement du 10ème plan quinquennal visant la promotion de l'économie sociale de marché (juin 2005). Ce programme global de modernisation a été livré à la fin de l'année 2005 avec pour perspective de créer une place boursière à l'horizon 2006.
En tout état de cause, la situation économique du pays reste préoccupante et le processus d'ouverture prend du temps compte tenu des résistances internes. Les tensions régionales ont créé un climat d'hésitation chez les investisseurs. Le niveau de chômage, bien qu'il ait affiché un taux officiel de 11,7% en 2005, se situe en réalité à 25%, voire 30% (le pays a dû faire face au retour imprévu de 300 000 travailleurs syriens provenant du Liban). De même, la rupture avec les marchés irakien et libanais, ainsi que l'épuisement inévitable des ressources pétrolières (près de 70% des recettes extérieures), n'arrangent en rien la situation.
Sur les plans politique et sécuritaire, après trois décennies de présence au Liban, les troupes syriennes se sont partiellement repliées en 2000 (passant de 40 000 à 14 000 soldats) puis totalement retirées en avril 2005, suite à l'assassinant du Premier Ministre libanais. Cet évènement inattendu a été l'élément déclencheur d'une crise internationale et régionale, à l'issue de laquelle le régime de Damas a capitulé (résolution 1559 de l'ONU parrainée par la France et les Etats-Unis). Enfin, au niveau des libertés, le cheminement vers le multipartisme a été entravé, notamment après qu'un forum de discussion organisé en mai 2005 par l'opposition au parti « Baas » ait été interdit.
Nous allons à présent traiter le cas particulier d'Israël et de la Turquie. Ces deux pays diffèrent du reste de l'échantillon, non seulement au niveau du développement économique (puisqu'ils n'ont pas le statut de PVD), mais aussi sur le plan des perspectives (puisque leur processus de réforme est plus avancé). Les préoccupations de ces deux « outsiders » sont davantage tournées vers l'UE et les Etats-Unis que vers le reste des PM.
Israël a renoué avec une croissance vigoureuse dynamisée par une forte propension à consommer, un besoin de financement contenu ainsi que des niveau d'IDE et d'exportation élevés. En effet, le taux de croissance a progressé de 1,3% à 4,3% (2003- 2004). Parallèlement, les réserves de change importantes ont limité la vulnérabilité du pays aux crises de confiance et le recul significatif des actions terroristes a constitué un terrain propice à la reprise économique. Le programme d'assainissement des finances publiques a directement contribué à la baisse du déficit budgétaire et de la dette publique. Ce projet a toutefois été lourd de conséquences, à commencer par l'augmentation puis le maintien du taux de chômage à 10% (2000-2005) et l'appauvrissement des milieux populaires. Il s'en est suivi une crise des municipalités qui se sont retrouvées dans l'incapacité de rémunérer leur personnel en raison de restrictions budgétaires (réduction des subventions).
Au niveau politique et sécuritaire, la poursuite des débats autour de Gaza s'est accompagnée d'une activité militaire ininterrompue et les dépenses militaires n'ont guère varié (environ 8% du PIB entre 1995 et 2005). En Cisjordanie, le taux de croissance de la population juive a été cinq fois plus élevé que celui enregistré en Israël. Cette évolution a été soutenue dans les régions proches de la « ligne verte » séparant Israël de la Cisjordanie (14 000 citoyens supplémentaires en 2004). L'objectif à terme est de rattacher 9,5% de cette zone aux territoires israéliens par l'édification d'une barrière de séparation (620 kilomètres dont le tiers est déjà en place).
Cette stratégie d'annexion rampante a été jugée par la Cour de Justice de La Haye comme contraire au droit international (juillet 2004). En revanche, elle a bénéficié de l'indulgence américaine et de sa reconnaissance envers l'existence des grands centres urbains créés par Israël au-delà de la « ligne verte » (avril 2005).
En somme, l'économie israélienne dispose d'un fort potentiel mais son développement est conditionné par l'apaisement durable des tensions avec les Autorités Palestiniennes, la poursuite de l'ajustement des finances publiques et le maintien d'une conjoncture internationale favorable. Le risque de défaut a été atténué par les Etats-Unis qui ont garanti une partie du programme d'emprunts publics. En dépit de l'amélioration des relations israélo-palestiniennes et de la constitution d'un gouvernement d'union nationale, le risque politique demeure relativement élevé.
En Turquie, la stabilisation amorcée depuis 2003 a été confirmée par une croissance élevée (8,9% en 2005) qui s'explique en partie par l'augmentation des exportations et des gains de productivité. Le taux d'inflation s'est stabilisé autour des 10% en 2005, alors qu'il atteignait des sommets entre 1995 et 2000 (80% en moyenne). La stabilisation de l'économie, autrefois caractérisée par une forte inflation et une croissance volatile, est en cours de concrétisation. La qualité de gestion des entreprises a été satisfaisante et le nombre d'incidents de paiements est resté stable, voire inférieur à la moyenne mondiale. Seulement, cette rémission n'a pas permis de résorber le chômage.
Sur le plan financier, les ratios d'endettement extérieur ont contribué à réduire le poids de la dette publique depuis la crise de 2001. Ces performances ont été maintenues par une politique budgétaire restrictive, un bilan positif des réformes structurelles et une restructuration du secteur bancaire dont la fragilité tend à décroître. Toutefois, l'ampleur du besoin de financement en devises, à travers un déficit courant en hausse, a obligé la Turquie à s'endetter massivement. Cette dépendance aux afflux de capitaux à court terme a rendu la situation financière vulnérable à la hausse des taux d'intérêt américains. De même, la dette est globalement composée de crédits à court terme et demeure à un niveau considérable (près de 40% des exportations en 2005).
La priorité a été accordée à la promotion d'un cadre attractif pour les IDE, jusque-là relativement modestes par rapport aux autres PM. En effet, les IDE vers la Turquie représentaient 3,4% de la FBCF en 2005, alors que la moyenne de la zone se situait autour de 23%. A l'issue du Sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'UE (Bruxelles, décembre 2004), il a été convenu de la reprise des négociations en vue d'une éventuelle adhésion (octobre 2005). Cette initiative a donné lieu à de nombreuses réformes en vue de parfaire les objectifs de Copenhague.
L'ancrage à l'Europe a permis de réformer l'administration fiscale et la sécurité sociale, consolider le système bancaire et privatiser les entreprises d'Etat. De même, les liens entretenus par le gouvernement turc avec le FMI ont abouti à une réduction du niveau des crédits.
Plus récemment, l'élargissement de l'UE avec l'entrée de dix nouveaux membres, dont l'Etat de Chypre que la Turquie ne reconnaît pas, a finalement conditionné l'issue des négociations. Le Conseil européen a ainsi émis une réserve quant à la possibilité d'adhésion. De même pour les clauses envisageant l'attribution de dérogations ou de garanties dans les domaines de l'agriculture, des politiques structurelles et de la libre circulation des facteurs. Dans un tout autre registre, la Turquie a été en désaccord avec les Etats-Unis sur le dossier irakien, redoutant une prise de contrôle des ressources pétrolières par les Kurdes. En dépit des tensions, le pays compte mettre en place une politique régionale active au Moyen-Orient et entend jouer le rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien.
Dans le cadre de nos évaluations, Israël s'est distingué par ses performances qui ont été à la hauteur de celles des PECO. En revanche, la Turquie a souvent été classée en catégorie 3. A ce sujet, rappelons qu'entre 1995 et 2005, nous n'avons pas observé de progrès saisissant dans les performances des PM (hors Israël), ni de changement de catégorie, du moins pas en évolution relative. Ceci est sans doute dû à une amélioration des profils stimulée par le processus d'adhésion des PECO à l'UE. Ces benchmarks se sont avérés être de moins en moins à la portée des PM (cf. encadré 52).
Au final, le bilan des réformes a désigné la Jordanie et la Tunisie comme pays les plus avancés dans le processus avec des résultats encourageants. Ces pays se sont ouverts au commerce extérieur et ont amélioré le climat de l'investissement. A un niveau inférieur, le Maroc et l'Egypte ont pris des mesures pour réformer les échanges et l'investissement. Parmi les économies dépendant des revenus des hydrocarbures, l'Algérie et la Syrie ont également entamé une réouverture de leurs régimes commerciaux et encouragé l'investissement privé. Parallèlement à leur engagement avec l'Europe, les PM ont accordé un intérêt particulier au commerce intra-régional, notamment avec la Zone Panarabe de libre-échange et la création d'associations commerciales régionales plus restreintes. Globalement, ils ont manifesté leur enthousiasme quant à la possibilité d'adhérer à l'OMC, et certains pays comme la Jordanie ont même signé des accords de libre-échange avec les Etats-Unis.
La transition vers un nouveau mode d'organisation de l'activité économique s'est imposée aux PM dès lors que l'ancien système n'a plus été en mesure de générer suffisamment de croissance et d'emploi. L'objectif secondaire a été de réduire leur niveau de dépendance envers l'aide extérieure et les revenus provenant des ressources naturelles. La faiblesse des politiques de développement a incité les PM à rechercher de nouveaux sentiers de croissance. Il s'agit tout d'abord de compléter les revenus issus des rentes pétrolières par des revenus hors hydrocarbures. Il s'agit ensuite de remplacer les activités dominées par l'Etat par des activités tournées vers le marché. Il s'agit enfin de substituer les secteurs protégés contre les importations par des secteurs compétitifs à vocation exportatrice. L'intensification du commerce extérieur et de l'investissement se situe au coeur de ces trois changements.
L'attente a été longue et coûteuse durant les premières années de la transition avant que le pas ne soit définitivement emboîté. A présent, les PM doivent envisager une baisse inévitable des ressources naturelles et faire face à une concurrence croissante sur les marchés mondiaux. Le resserrement des opportunités de migration de la main-d'oeuvre et la pression exercée sur les marchés intérieurs du travail sont au centre de leurs préoccupations. Rappelons que l'accroissement annuel moyen de la population active des PM a été estimé à 3,4% par an pour la période 2000-2010, soit le double du chiffre évalué dans les autres PVD. La réduction de l'offre sur le marché du travail face à un tel potentiel démographique ne fait qu'accentuer le risque d'une crise sociale plus profonde.
Par ailleurs, les PM doivent disposer d'un cadre attractif pour les capitaux étrangers et encourager l'investissement intérieur privé, tous deux essentiels au développement économique. Il est à noter que si les exportations hors hydrocarbures étaient diversifiées, l'investissement privé national serait plus important et les flux d'IDE atteindraient cinq à six fois leur volume actuel, soit près de 3% du PIB. De même, si la moitié du potentiel du commerce extérieur et de l'investissement privé était réalisée au cours des dix prochaines années, la croissance du PIB par tête passerait de 1% à 4% par an. Ceci permettrait à la région de créer le nombre d'emplois requis pour la décennie à venir, non seulement en répondant à l'accroissement futur de la population active mais aussi en absorbant le niveau actuel de chômeurs. Cependant, les exportations hors hydrocarbures ne représentent qu'un tiers de leur niveau de prédiction statistique. Par conséquent, le commerce extérieur n'a réussi à atteindre que 30% de son potentiel. Ce chiffre est relativement faible compte tenu des caractéristiques favorables des PM en termes de taille, de revenu et de situation géographique.
En effet, même si la région est de petite taille avec 5% de la population mondiale, elle détient 2% du PIB mondial. En contrepartie, les revenus sont peu importants et se situent dans la moitié inférieure de la distribution mondiale de revenus. Les salaires sont également relativement bas et se positionnent dans la moitié inférieure des barèmes salariaux mondiaux.
Sur le plan du développement des activités, on remarque que les secteurs manufacturiers de la plupart des PM sont restreints par rapport aux normes internationales. Ils représentent environ 50% de ceux des autres pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure dans la distribution des revenus mondiaux. De même, les services se développent lentement et l'agriculture connaît des niveaux de productivité insuffisants. En contrepartie, des efforts ont été réalisés au niveau de la valorisation des ressources humaines, de l'équité hommes / femmes et des modes de gouvernance, afin de favoriser une réorientation en faveur d'activités reposant sur une main-d'oeuvre de qualité.
En définitive, le processus de réforme impulsé par la Déclaration de Barcelone reste vraisemblablement la principale source motivant la croissance en Méditerranée. Il doit être intense en qualifications afin de s'adapter aux caractéristiques changeantes des nouveaux entrants sur le marché du travail. De plus, il peut être un instrument puissant pour améliorer la participation des femmes dans l'activité économique. Ces effets se produisent à travers un meilleur climat de l'investissement propice à la création de nouvelles entreprises. A ce sujet, l'expérience des pays émergeants d'Asie est parlante (Chine, Inde, Vietnam).
Concrètement, les résultats sur le terrain ont été peu concluants, notamment en matière de coordination des politiques économiques. Les années 90 ont été marquées par des échanges peu diversifiés et un secteur privé mal adapté, exerçant une pression sur les différents domaines d'activité des PM. Une pression toutefois nécessaire pour pallier le déséquilibre entre les niveaux d'organisation respectifs des gagnants et des perdants potentiels de la transition. Les réformes du commerce et de l'investissement ont été prudentes, voire hésitantes et timides. Les facteurs politico-économiques extérieurs tels que la recrudescence des conflits, la faible participation à l'OMC et l'intérêt limité pour l'agriculture et les services dans les accords commerciaux sont les principales variables explicatives de la lenteur des réformes.
Pour finir, soulignons que les freins à la construction d'un espace régional euroméditerranéen sont à chercher dans deux directions. La première concerne l'ensemble de la zone et relève du choc des civilisations, d'une construction européenne focalisée sur la question de l'élargissement et d'une représentation de la globalisation omettant les règles de proximité. La seconde est propre à la rive Sud et relève de la difficulté du monde arabe à assumer son éclatement politique et à assurer son unification économique. Ces raisons ont fait de la politique européenne de voisinage une première expression d'un dessein politique régional. Elle permet en l'occurrence de lever la confusion entre l'espace institutionnel précisément circonscrit et l'espace fonctionnel à géométrie variable relevant d'une gouvernance complexe.
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Les théories modernes du développement insistent sur la notion de pôle de compétence géographique et de savoir-faire, source d'avantage comparatif. L'économie du développement est un ensemble de pratiques publiques et privées favorisant la propension à investir, innover, entreprendre, se former et travailler, avec pour principal objectif de réunir une masse adéquate de facteurs de production pour atteindre une croissance économique suffisante, apportant notamment une amélioration sensible du niveau de vie des populations. En ce sens, la croissance est une fin et non un moyen : il s'agit d'un objectif à réaliser dans une optique de développement économique.
Concrètement, les pratiques favorisant le développement se situent au niveau de l'adéquation des infrastructures, des systèmes d'éducation et de santé, des dispositions légales, voire de certaines incitations financières. La transition d'une économie vers un stade plus évolué de développement requiert un nombre suffisant d'initiatives dépassant un seuil critique d'adaptation culturelle, éducative et législative, soutenue par des moyens matériels. Supposer que la croissance équivaut au développement renforce le lien entre critères quantitatifs (propres à la croissance) et critères qualitatifs (propres au développement). On y retrouve aussi bien les taux de croissance du revenu et de la productivité que les taux de transformation structurelle, sociale et idéologique. Ceci sous-entend que la croissance économique ne mesure pas le développement mais y contribue car elle permet de créer de l'emploi et d'accroître le revenu des populations. En outre, elle permet à l'Etat, grâce au système fiscal, de disposer de plus de ressources pour faire fonctionner les mécanismes de redistribution et financer les politiques économiques et sociales. Cependant, sur ce dernier point, un problème se pose étant donné que le taux de croissance ne reflète en aucun cas la façon dont s'opère la redistribution du revenu, et permet encore moins de tenir compte du secteur informel. Or, l'une des caractéristiques essentielles du développement est de minimiser le biais inégalitaire.
Le cadre légal est l'autre chaînon manquant dans le schéma d'attractivité économique, en particulier dans les pays en développement, vu la persistance des rigidités bureaucratiques et des inégalités socio-économiques. Sur ce plan, les gouvernements ont tout intérêt à assurer l'accompagnement institutionnel des mécanismes de redistribution, les marchés n'ayant pas toujours permis une allocation optimale des ressources. En Méditerranée par exemple, dix ans après le lancement du processus de Barcelone, le mot d'ordre n'est plus à l'ouverture effective ou à la libéralisation pure, mais plutôt à l'amélioration du cadre légal et de la qualité institutionnelle ainsi qu'à la réduction des inégalités. En effet, la nécessité d'entamer un processus de réforme émane toujours d'un retournement de situation politique ou d'une scission sur le plan idéologique alimenté par une prise de conscience généralisée quant à l'obsolescence ou l'inefficience du système en place. Les pays impliqués dans une dynamique de transition doivent avoir des niveaux de développement et des modèles sociaux relativement proches. Il est utile qu'ils puissent disposer de fonds communs gérés collectivement, à la lumière du système de la BERD estimant l'impact de la transition des PECO, dans l'optique de leur octroyer une aide financière adaptée (investissements efficaces et rentables).
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Alors qu'à ses débuts, le processus de Barcelone avait pour principal objectif de faire converger les PM vers une zone de libre-échange, sur la base de critères élémentaires de transition économique (passage d'une structure centralisée à l'ouverture de marché), il semble à présent tenir compte des nouveaux enjeux géopolitiques et des changements du contexte économique. Le rôle des institutions, le soutien social, la réglementation ou encore les orientations politiques sont autant d'éléments à intégrer. L'idée serait finalement d'élaborer une mesure simple quant à l'efficience des facteurs susceptibles d'exercer une influence sur le niveau de développement des économies, et dont les causes ainsi que les conséquences pourraient être analysées dans un cadre commun.
Dans ce sens, les préoccupations croissantes des agents économiques et des organismes internationaux à l'égard des phénomènes d'instabilité ont suscité le recours à des sources d'informations capables de prévenir les risques. Ceci a notamment donné lieu à une série d'études cherchant non seulement à théoriser le concept de risque-pays mais aussi à s'en prémunir. Dans ce domaine, de nombreuses structures spécialisées comme les agences de rating ont été à l'origine de systèmes de notation mondialement utilisés pour informer les agents, les entreprises et les gouvernements de la qualité de l'environnement dans lequel ils évoluent. Cependant, il s'est avéré que les méthodes de calcul de ces agences étaient opaques (black boxes), et qu'il n'était pas évident qu'elles suivent un modèle d'évaluation précis et défini en toute transparence.
Par ailleurs, nos analyses ont clairement montré que les pays n'étaient pas tous égaux vis-à-vis des ratings. Les niveaux de risque de l'UE et des Etats-Unis, par exemple, ont été très faibles depuis des décennies, ce qui a permis d'entretenir une certaine stabilité et de maintenir leurs notes au plus haut niveau (AAA). L'inverse a été observé dans les pays en développement et émergents, où les ratings des agences ont souvent été à l'origine de phénomènes de spéculation conduisant à des crises économiques (cercle vicieux). Lorsqu'il s'agit d'enjeux de taille impliquant des investissements de grande envergure dans le cadre de programmes d'aide au développement, de transition ou de réforme, la priorité doit être accordée à l'acquisition d'une expertise macroéconomique dans une perspective de croissance durable.
Prenant appui sur les processus de benchmarking appliqués au niveau microéconomique (dimension << entreprises »), nous avons extrapolé un outil d'évaluation utilisable à l'échelle macroéconomique (dimension << pays »). Au final, l'idée a été d'identifier les exemples de bonnes pratiques en termes de politique économique exercées dans d'autres pays (profils de référence), en vue de détecter les défaillances structurelles sur la base d'une démarche comparative avec les standards internationaux. Il s'agit d'un apprentissage interactif, où se mêlent sphères publique et privée, au service de programmes de réforme destinés à réaliser conjointement un projet économique, social ou politique en faveur d'un cadre attractif.
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Concrètement, l'outil que nous avons mis en place est un premier essai en termes de modélisation alliant rating et benchmarking. Il permet d'aller au-delà du simple classement et intègre une dimension supplémentaire, à savoir l'apprentissage. Il consiste en la comparaison régulière des performances d'un échantillon de pays avec les meilleures références dans le sens de l'amélioration et du suivi des progrès. Sur le plan technique, la conceptualisation de l'instrument de mesure s'est inspirée de l'analyse multicritère. C'est à ce niveau que se situent notre apport ainsi que l'originalité de la démarche. En effet, le domaine de l'aide à la décision, qui a l'avantage de proposer un éventail varié de méthodes (Electre I, II, III, IV, Tri), chacune adaptée à un type particulier de problématique (choix, classement, tri, description), n'a jusqu'à présent fait l'objet que d'application locales, le plus souvent à l'échelle microéconomique. Compte tenu des nombreux points forts de l'analyse multicritère, notamment celui de pouvoir faire du « sur mesure » en termes d'évaluation, nous avons développé un outil multidimensionnel d'aide à la décision, compatible avec le traitement de problématiques de grande envergure telles que l'évaluation de la situation des PM.
L'aspect novateur a été d'accorder les méthodes sélectionnées avec les concepts de benchmarking et de rating qui correspondent respectivement aux notions de classification et de classement. Pour ce faire, les algorithmes de surclassement d'Electre III et Tri se sont avérés très satisfaisants. En effet, s'agissant de processus d'évaluation interactifs, les ratings tout autant que les benchmarkings proposés tolèrent l'introduction de critères croissants ou décroissants, quantitatifs ou qualitatifs. Un système de pondérations permet d'en accentuer le poids ou d'en neutraliser l'influence. Une stratification des échelles de mesure a de même été envisagée grâce à des seuils de préférence et d'indifférence. Ainsi, le mode de fonctionnement de chaque méthode a été décomposé, analysé et testé. Au final, nous avons obtenu un logiciel transparent, interactif et modifiable à tout moment. Le coût d'utilisation en termes de temps a été minimisé puisque l'outil d'évaluation est destiné à recevoir un nombre considérable de critères et d'actions (pays, politiques, décisions...). Il est de plus compatible avec le format standard des bases de données mondiales (tableaux Excel).
Dix ans après la mise en place de la Déclaration de Barcelone, le résultat a été pour le moins nuancé, à la fois déséquilibré et peu concluant sur le fond. A l'heure du bilan (novembre 2005), l'avenir du partenariat euro-méditerranéen paraissait incertain et l'évolution interne de l'UE laisse augurer une remise en question, tandis que les ambitions américaines se précisaient dans la région. En 2005, la trame des accords d'association était quasi-complète, à savoir que neuf des dix pays partenaires étaient liés à l'UE par un accord de libre-échange et les négociations avec la Syrie, dernier pays à rejoindre le bloc euro-méditerranéen, étaient pratiquement achevées. Cependant, cet ensemble d'accords a été finalisé de façon très progressive et leur mise en oeuvre n'a débuté que dans cinq pays (Israël, Maroc, Jordanie, Palestine, Tunisie).
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Le projet de sécurité collective prévu dans le cadre du premier volet de la Déclaration de Barcelone s'est rapidement heurté à la dégradation des relations israélo-arabes, freinant toute tentative de dialogue. Rappelons toutefois que le partenariat euroméditerranéen reste à ce jour le seul cadre multilatéral où Israéliens et Palestiniens, Syriens et Libanais acceptent de cohabiter. Il s'agit d'un atout politique d'autant plus précieux pour la région que les tensions internationales renaissantes ont favorisé la coopération dans la lutte contre le terrorisme et le déblocage de certains dossiers sensibles. En effet, les évènements du 11 septembre 2001 ont remis au goût du jour les analyses sur l'imminence d'un choc de civilisation. Dans cet intérêt, la fondation euroméditerranéenne pour le dialogue entre les cultures a été créée en avril 2005 pour promouvoir une meilleure compréhension entre les rives Nord et Sud de Méditerranée. Elle a vivement contribué à l'implication de la société civile dans les arcanes du partenariat. A titre d'exemple, une plateforme euro-méditerranéenne des ONG a été créée en 2004 pour lui assurer une représentation adéquate auprès des institutions de Barcelone.
Sur le second volet du partenariat, force est de constater que les inégalités de traitement entre les différents secteurs des deux rives de la Méditerranée ont entravé la perspective d'harmonisation de la division du travail. En effet, si le partenariat a permis de garantir un libre-échange total pour les produits industriels, il s'est montré plus restrictif en ce qui concerne les produits agricoles et les services (secteurs dans lesquels les pays européens craignent l'émergence d'une concurrence massive). En parallèle, il s'est avéré que les pays du Sud ont été mal préparés à affronter le choc de l'ouverture, vu la fragilité de leur tissu industriel et l'insuffisance des flux d'investissements destinés à compenser les efforts de mise à niveau des structures budgétaires. Le partenariat a fini par créer une dépendance économique accrue des PM vis-à-vis de l'UE, sans qu'il soit réellement possible d'en présumer les effets à long terme.
Pour ce qui est du troisième volet de Barcelone, nous avons pu observer un vif intérêt pour l'implication de la société civile. A titre d'exemple, un forum euro-méditerranéen des syndicats été créé pour mettre au point des formations en matière de droit social. Depuis 1995, sept forums civils ont eu lieu, dont une Assemblée constitutive des représentants de la société civile issus des trente-cinq pays euro-méditerranéens (Luxembourg, avril 2005). Cette réunion, appuyée et financée par la Commission européenne, a permis l'adoption d'une Charte de valeurs visant la création d'une plate-forme de dialogue entre les gouvernements et la société civile. De même, Euromed Heritage a participé à la préservation et au développement du patrimoine culturel, Euromed Jeunesse a appuyé la construction d'une plate-forme d'associations pour la jeunesse, et Euromed Audiovisuel a permis de promouvoir la coopération dans le secteur audiovisuel. Des facilités budgétaires ont également été mises en place, notamment au Maroc, en Jordanie, en Egypte et en Tunisie pour développer le secteur de l'éducation.
En dépit de l'ensemble de ces améliorations, il subsiste encore quelques carences sur la question des inégalité hommes / femmes et sur la thématique migratoire, les Européens souhaitant essentiellement obtenir des PM qu'ils participent à la maîtrise des flux clandestins.
Conclusion Générale |
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Par ailleurs, la structuration d'un islamisme que les autorités politiques hésitent toujours à juguler domine encore le volet social euro-méditerranéen. En effet, le mécanisme de démocratisation censé découler du partenariat n'a pas fonctionné correctement, et le niveau de démocratie, au sens occidental du terme, a été particulièrement bas dans le monde arabe. Néanmoins, quelques changements ont commencé à se faire sentir, notamment à travers l'organisation des élections présidentielles en Palestine et l'adoption d'un pluralisme politique en Egypte. Le débat démocratique et la liberté d'expression se sont répandus grâce aux médias (chaînes télévisées et presse écrite). Le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication, notamment Internet, y a fortement contribué.
Enfin, pour parachever la zone de libre-échange régionale, il est essentiel que les PM signent des accords entre eux. Or, cet objectif se heurte jusqu'à présent à de nombreux obstacles, tant techniques que politiques. A titre d'exemple, l'Union du Maghreb arabe, décidée en 1989, n'a jamais réellement vu le jour, le contentieux entre le Maroc et l'Algérie concernant le Sahara Occidental n'arrangeant en rien la situation. Entre ces deux pays, la frontière terrestre est longtemps restée fermée et la procédure de visas vient tout juste d'être levée.
La dernière conférence ministérielle euro-méditerranéenne, qui s'est tenue à Barcelone les 27 et 28 novembre 2005, a dressé le bilan des progrès réalisés en dix ans de partenariat. Cette rencontre a eu lieu à l'heure où les accords d'association étaient confrontés à de sérieux défis comme les initiatives parallèles conduites par les EtatsUnis, ou encore la tendance générale à la réduction des barrières commerciales suite aux directives de l'OMC. Aujourd'hui, l'avenir du partenariat semble difficile à définir car de nouveaux paramètres influent déjà sur son développement, notamment la mise en place de la politique européenne de voisinage (PEV), dont l'impact sur la région euroméditerranéenne promet de s'amplifier à partir de 2007.
A l'origine conçue pour les PECO, cette nouvelle initiative a été lancée en 2003, impliquant un cercle de pays proches de l'UE dans un processus de coopération économique et politique privilégiée. Il s'agissait de créer un espace fondé sur une intégration accrue visant une collaboration transfrontalière renforcée et une logique de prévention conjointe des conflits. Les PM, dont l'adjonction n'a été envisagée que tardivement, ont été pris de court et leur partenariat a de ce fait été redéfini comme une déclinaison sub-régionale de la politique de voisinage, sans qu'aucune articulation entre les deux systèmes n'apparaisse clairement.
En réalité, la PEV semble être mal adaptée aux besoins réels des PM car ce nouveau schéma tend à placer les mesures de soutien social et de lutte contre la pauvreté à un niveau secondaire. Il suppose en outre un effort d'ajustement rapide des économies et des systèmes législatifs, ce qui est loin d'être le cas au vu des résultats obtenus en une décennie de partenariat.
Conclusion Générale |
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Par ailleurs, la reprise intégrale de l'acquis communautaire permettant aux PM d'intégrer le marché unique élargi reste illusoire. En effet, la liberté de circulation des personnes, théoriquement offerte aux pays impliqués dans la PEV, est politiquement irréalisable entre les deux rives de la Méditerranée. De même, la fusion des instruments de financement communautaires, entraînant la disparition du fonds MEDA et l'attribution d'enveloppes budgétaires en fonction des performances, risque de provoquer un effet d'éviction au détriment des PM.
Aux côtés de la PEV, l'activisme des Etats-Unis vient perturber les conditions des accords euro-méditerranéens, à travers un plan de réforme régional présenté au G8 par l'administration américaine (juin 2004). Le but est de développer, sur une échelle géographique élargie, les axes de coopération de Barcelone. Le volet économique de cette initiative, qui prévoit également la mise en place d'une zone de libre-échange régionale, serait susceptible de concurrencer le projet européen. Israël, la Jordanie et le Maroc sont déjà liés par un tel accord aux Etats-Unis, et on évoque actuellement la possibilité de négocier avec l'Egypte.
Parallèlement, l'approche américaine est très offensive sur le plan politique et insiste de façon constante sur la nécessité de susciter des réformes démocratiques dans la région. A cet effet, les Etats-Unis ont tenté sans succès d'impliquer les membres de l'UE pour imposer leur programme de réformes en Méditerranée, mais ceux-ci (la France entre autres) se sont montrés réticents à l'égard de la persistance américaine qu'ils perçoivent comme une intrusion dans leur partenariat.
Aujourd'hui, après dix ans de pratique, les PM prennent progressivement conscience de l'effort européen et expriment de réelles attentes au niveau économique et diplomatique, bien que l'UE ne soit pas en mesure de contrecarrer la vision américaine. La coopération économique reste son principal outil pour influencer les priorités des partenaires méditerranéens. Il importe donc de se donner une ligne de conduite crédible qui exprime un nouveau consensus européen, tout en tenant compte des contraintes transatlantiques. Il faut surtout s'appliquer à préserver le climat relationnel favorable qui reste l'acquis essentiel des dix ans de partenariat.
Annexe 1 : Effets de l'attractivité économique sur la croissance
Inefficience du système politique |
Inefficience de la politique
économique |
- Instabilité (coups d'Etat, révolutions, guerres). - Insécurité (souveraineté nationale menacée). - Cadre légal (détournement des règles formelles). |
- Impact sur le capital humain (main-d'oeuvre). - Impact sur le capital physique (investissement). - Impact sur le facteur technique (innovation). |
Effet des mécanismes d'ouverture sur la croissance : positif
- Corrélation entre la liberté économique et le PIB par tête : positive (Hulsman et al. [2005]).
- Corrélation entre le taux d'ouverture (commerce extérieur) et le PIB par tête : positive (Hulsman et al. [2005]). - Corrélation entre la qualité institutionnelle et la prospérité économique : positive (Gwartney et Lawson [2003]). - Corrélation entre la coordination des politiques économiques et la croissance : positive (Frenkel et al. [1991]). - Corrélation entre la coopération et la capacité des Etats à réaliser leurs objectifs : positive (Cooper [1985]).
Effet de la liberté politique sur la croissance : positif
- Impact de la protection des libertés civiles et politiques sur la croissance à long terme : positif (North [1993]). - Impact d'un régime démocratique sur la croissance : positif (Miner, [1998]), peu significatif (Durham [1999]).
Effet des composantes du risque-pays sur la croissance : négatif
- Impact des révolutions et des crimes politiques sur la croissance : peu significatif (Barro [1991]). - Impact des coups d'Etat sur la croissance : négatif (Alesina et al. [1996]).
- Impact de l'instabilité politique sur l'investissement : négatif (Sala-i-Martin [2002]).
- Impact des droits de propriété mal définis sur le cadre institutionnel : négatif (Borner et al. [2004]).
Effet de la politique budgétaire sur la croissance : mitigé
- Corrélation entre le taux de scolarisation et le taux de croissance du PIB par tête : positive (Barro [1991]).
- Corrélation entre la consommation du gouvernement dans le PIB et la croissance : négative (Barro [1991]).
Effet des systèmes de prélèvement sur la répartition des revenus : négatif
- Impact des prélèvements obligatoires sur le bien-être social : négatif (Easterly et Rebelo [1993]).
Exception : Etats-Unis où la politique budgétaire volontairement déficitaire est compensée par l'impôt direct. - Impact des droits de douane sur la politique économique : négatif (Barro [1991]).
Exception : PVD où les droits de douanes sont souvent utilisés car faciles à fixer, collecter et contrôler.
- Impact des taxes sur la production (industries manufacturières ou extractives) : peu significatif (Barro [1991]).
Effets des variables subsidiaires sur la croissance : mitigé
- Impact de la redistribution inéquitable des actifs sur la stabilité politique : négatif (Rodrik [1999]). - Impact des divisions ethniques sur les conflits politiques : négatif (Collier [2000]).
- Impact de la corruption sur l'activité économique : négatif (Mauro [1995]).
- Impact de la sécurité des contrats et la crédibilité des marchés : positif (Knack et Keefer [1995]).
Annexe 2 : Composantes des espaces de critères (cadre légal euro-méditerranéen)
1- Lois sur les monopoles et la concurrence
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2- Réglementation du marché du travail
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3- Réglementation du système bancaire
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4- Administration des douanes et régulation douanière
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5- Réglementation du cadre des affaires
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6- Réglementation du marché des capitaux
Flux de capitaux et investissement étranger : code des investissements, restrictions sur les prises de participation étrangères, restrictions et exigences de performance |
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C6-1 |
excessives sur les compagnies étrangères, octroi et souscription de crédits étrangers, niveau égalitaire entre le traitement des entreprises locales et étrangères, restrictions sur le rapatriement des bénéfices, disponibilité des sources de financement locales |
C6-2 |
Degré d'ouverture : décalage entre le taux de change officiel et celui du marché parallèle |
C6-3 |
Contrôle du marché international des capitaux : accès des résidents aux marchés de capitaux étrangers |
C6-4 |
Contrôle du marché international des capitaux : accès des étrangers aux marchés de capitaux locaux |
C6-5 |
Contrôle du marché international des capitaux : restrictions sur la liberté d'échanger sur les marchés de capitaux |
C6-6 |
Investissements directs étrangers : flux sortants / flux entrants (ratio) |
7- Système juridique et droits de propriété
C7-1 |
Structures légales et protection de la propriété : influence du gouvernement sur le système juridique, code commercial, système de sanction et d'arbitrage des litiges à l'échelle internationale, corruption du système juridique, délais des décisions juridiques, étendu du champ d'application des droits de propriété |
C7-2 |
Activité du marché informel : piratage des licences et des brevets, contrefaçons, marché noir des biens et services (produits agricoles et manufacturiers, manutention et transport) |
C7-3 |
Structures légales : indépendance du système juridique de l'influence du gouvernement ou des pouvoirs publics |
C7-4 |
Structures légales : niveau de confiance à l'égard du cadre légal |
C7-5 |
Droits de propriété : protection de la propriété intellectuelle |
C7-6 |
Structures légales : intervention du secteur militaire dans l'application des lois et des politiques |
C7-7 |
Structures légales : intégrité des procédures et des décisions |
Sources
Index of economic freedom (Heritage Foundation) : [1 à 5] décroissant, 161 pays, 1995 et 2003
Index of economic freedom of the world (Fraser Institute) : [0 à 10] croissant, 123 pays, 1995 et 2003
World development indicators (Banque Mondiale) : % ou ratio, croissants ou décroissants, 128 pays, 1995 et 2003 Manuel de statistiques de la CNUCED (United Nations) : ratio décroissant, 197 pays, 1995 et 2003
Annexe 3 : Base de données (cadre légal euro-méditerranéen - 1995)
En souligné : les critères décroissants Organismes émetteur des données : respecter les code de couleurs de l'annexe 2
Source : www.freedomhouse.org ; www.freetheworld.com ; www.heritage.org ; www.undp.org ; www.worldbank.org ; www.oecd.org ; www.transparency.org ; www.uno.org ; www.weforum.org
Annexe 4 : Base de données (cadre légal euro-méditerranéen - 2003)
En souligné : les critères décroissants Organismes émetteur des données : respecter les code de couleurs de l'annexe 2
Source : www.freedomhouse.org ; www.freetheworld.com ; www.heritage.org ; www.undp.org ; www.worldbank.org ; www.oecd.org ; www.transparency.org ; www.uno.org ; www.weforum.org
Annexe 5 : Dendrogrammes de la CAH (cadre légal euro-méditerranéen - 1995 et 2003)
Annexe 6 : Typologie des organismes de rating et de leurs indicateurs
Les rapports émis par les organismes spécialisés dans la notation complètent généralement les surveys ou les études de marchés. Ils offrent aux autorités économiques et politiques la possibilité de procéder à un arbitrage entre risque et rendement. Chaque indicateur émis par un organisme de rating cible un objectif en particulier. Plus le champ d'étude est délimité, plus l'indicateur est significatif et plus le rating est efficace. Dans ce sens, les structures chargées de la notation se spécialisent davantage en restreignant leur domaine d'activité afin d'optimiser la qualité de leur service. Dans ce qui suit, nous allons dresser une typologie de ces structures en précisant l'objet ciblé par chacune d'elles ainsi que l'indicateur proposé à cet effet. En premier lieu, nous allons procéder à un découpage en fonction de l'objet évalué (rating global / rating crédit). En second lieu, nous allons répartir les organismes de rating par activité (agences de notation, assureurs, cabinets de consulting, journaux financiers).
1. Les institutions de rating global
La collecte d'informations et l'analyse de données sont deux opérations qui doivent être effectuées de façon régulière et rigoureuse. Elles permettent d'extrapoler les règles nécessaires à l'anticipation des phénomènes politico-économiques avec une démarche robuste (Bouchet et al. [2003], p.90). A cet effet, le processus d'évaluation s'appuie sur un ensemble d'indicateurs prédéterminés introduits par un modèle. Des critères sont sélectionnés et pondérés à partir de l'historique de données antérieures et de l'expérience de l'analyste.
a. Les assureurs, les banques et les organisations internationales. - Compagnie Française d'Assurance Crédit (COFACE) :
Fiche technique - COFACE :
Date et lieu de création : 1946 (France) Nombre de pays évalués : 140
Début des évaluations : 1948
Fréquence des évaluations : Trimestrielle Nombre d'indices spécifiques : 7
Nombre de critères : 20 au moins
Echelle de notation : [A1 , A4] puis [B , D]
Avec le processus « @rating », la COFACE émet deux ratings complémentaires : la notation entreprises et la notation pays. Ceci permet d'apprécier le risque global d'une opération, sans perdre de vue qu'il peut y avoir de bonnes entreprises dans de mauvais pays et de mauvaises entreprises dans de bons pays. Le rating développé par la COFACE s'appui sur une double expertise. L'une est fondée sur le suivi de bases de données
relatives à un échantillon de 35 millions d'entreprises dans 200 pays, à travers des indicateurs d'ordre microéconomique. L'autre s'appuie sur des indicateurs macroéconomiques relatifs à un échantillon de 140 pays, regroupés en sept familles de critères et réparties en trois espaces.
Le premier espace est composé de trois familles de critères. Ceux-ci permettent de retranscrire les performances du pays par des indicateurs liés aux résultats de la politique économique et au potentiel de croissance :
o Facteurs politiques.
o Risque de pénurie de devises.
o Capacité de l'Etat à faire face à ses engagements vis-à-vis de l'étranger.
Le second espace comporte trois sous-ensembles d'indicateurs. Ceux-ci évaluent le contexte politique du pays par des données sur les conflits externes, les guerres civiles, les désordres économiques et sociaux :
o Risque de dévaluation brutale.
o Risque de crise systémique du secteur bancaire.
o Risque de conjoncture reflétant le risque de ralentissement de la croissance.
Le dernier espace mesure l'expérience enregistrée sur les garanties délivrées par la COFACE et ses partenaires (assureurs crédit). Il se base sur l'historique des impayés enregistrés et sur la gestion de l'endettement dans le cadre d'un rééchelonnement :
o Comportement de paiement.
Sur la base de ces sept indicateurs spécifiques, une note synthétique est attribuée à chaque pays. Ces notes sont classées en sept catégories de risque, de « A1 » à « A4 » et de « B » à « D ».
- Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) :
La BERD cible exclusivement les pays ayant entamé un processus de réforme sur la voie de l'économie de marché et de la démocratie, à savoir la zone qui s'étend entre l'Europe Centrale et l'Asie Centrale. Il s'agit d'une banque d'investissement qui octroie des financements de projets aux entreprises et coopère avec le secteur public, soutenant la privatisation, la restructuration des entreprises d'Etat dans le sens de l'amélioration des services. |
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Fiche technique - BERD : |
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Date et lieu de création : 1991 (Grande-Bretagne) Nombre de pays évalués : 27 Début des évaluations : 1998 Fréquence des évaluations : Annuelle Nombre d'indices spécifiques : 9 Nombre et répartition des critères : 43 (5, 5, 4, 5, 5, 5, 4, 5, 5) Méthode utilisée : Rapports sur la transition |
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La BERD n'effectue pas de rating à proprement parler, dans le sens où elle n'émet pas de notes. En revanche, elle publie des rapports sur la transition sous forme de 9 indicateurs représentatifs des progrès cumulés pour adopter l'économie de marché au sein des pays ayant un système centralement planifié. Ces indicateurs s'appuient sur une série d'analyses qualitatives :
o Privatisation à grande échelle.
o Privatisation à petite échelle.
o Gouvernance et restructuration.
o Libéralisation des prix.
o Commerce et système de change externe.
o Réforme du système bancaire et libéralisation des taux d'intérêt.
o Marchés boursiers et institutions financières non bancaires.
o Extension du cadre légal aux activités bancaires et boursières.
o Efficacité du cadre légal sur les activités bancaires et boursières.
Les 7 premiers indicateurs sont relatifs à la transition dans sa globalité, alors que les 2 derniers relèvent des progrès enregistrés en termes de transition financière.
- World Economic Forum (WEF) :
Fiche technique - WEF :
Date et lieu de création : 1971 (Suisse) Nombre de pays évalués : 75
Début des évaluations : 1979
Fréquence des évaluations : Annelle Nombre d'indices spécifiques : 3
Composition de l'indice synthétique : 1/2, 1/4, 1/4 (pi)
1/3, 1/3, 1/3 (pni) Méthode utilisée : Moyenne pondérée
Echelle de notation : [1 , 7]
WEF est une organisation internationale indépendante visant à mettre en relation les décideurs à travers le monde et à promouvoir la collaboration économique et sociale. En tant qu'organisation non gouvernementale, ce forum joue un rôle consultatif auprès du conseil économique et social de l'ONU. Il publie chaque année un rapport global de compétitivité résumant les forces et les faiblesses des pays de l'échantillon. Ce rapport fournit une évaluation approfondie des économies mondiales et est reconnu en tant qu'outil d'aide au développement structurel. Il soutient l'investissement privé, l'esprit d'entreprise et le progrès social.
Les 3 indices spécifiques utilisés à cet effet, sont pondérés différemment suivant le degré d'innovation de l'économie, à savoir << pi » pour un pays innovateur et << pni » pour un pays non innovateur. L'indice synthétique, appelé indice de compétitivité de la croissance, est une moyenne pondérée qui tient compte du poids de chacun des 3 indicateurs :
o Indicateur de technologie.
o Indicateur des institutions publiques.
o Indicateur de l'environnement macroéconomique.
Ceux-ci proviennent de données brutes ou issues d'enquêtes. Les notes sont attribuées sur une échelle allant de 1 à 7.
- Principaux Indicateurs Economiques de l'OCDE (PIE) :
Fiche technique - PIE :
Date et lieu de création :
Nombre de pays évalués : 36
Début des évaluations :
Fréquence des évaluations : Mensuelle
Nombre d'indices spécifiques : 3
Nombre et répartition des critères : 67 (21, 10, 36) Méthode utilisée : Statistiques comparatives
Les PIE sont des statistiques comparatives qui donnent une vue d'ensemble au sujet des développements économiques survenus dans les pays (membre de l'OCDE pour la plupart). Il s'agit de bases de données à court terme qui constituent un outil d'analyse unique et indispensable pour les planificateurs et les économistes.
Ces indicateurs couvrent les comptes nationaux,
les enquêtes de conjoncture, les opinons des ménages, les indicateurs avancés, le commerce de détail, la production, la construction, les prix, l'emploi, le chômage, les salaires, les finances, le commerce extérieur et la balance des paiements. Il existe trois présentations différentes des PIE :
o Répartition par sujet : 21 indicateurs économiques, financiers et monétaires.
o Répartition par pays : 10 indicateurs relatifs aux comptes nationaux et balance des paiements.
o Répartition par indices structurels : 36 indicateurs liés à la structure économique.
Les concepts et les définitions utilisés dans l'élaboration des statistiques changent suivant le pays et peuvent entraîner des divergences d'ordre méthodologiques. Cependant, les données sont considérées comme suffisamment similaires pour pouvoir être utilisées comme moyens de comparaison acceptables entre pays, lorsqu'il s'agit d'une évolution ou du taux de variation.
b. Les cabinets de consulting et d'expertise. - Economic Intelligence Unit (EIU) :
Fiche technique - EIU :
Date et lieu de création : 1949 (Grande-Bretagne) Nombre de pays évalués : 100
Début des évaluations : 1997
Fréquence des évaluations : Trimestrielle
Nombre d'indices spécifiques : 4
Nombre et répartition des critères : 77 (11, 27, 29, 10) Méthode de calcul : Moyenne pondérée
Composition de l'indice synthétique : 22%, 28%, 27%, 23% Echelle de notation : [0 , 100] convertie en [A , E]
EIU est un bureau d'expertise qui met à la disposition des décideurs un système d'informations fiables. C'est un compte rendu de l'évolution des stratégies commerciales et sur les tendances des marchés mondiaux. Les rapports émis à cet effet sont publiés sous une forme standardisée, facilitant le processus de comparaison entre les indicateurs politiques, économiques et commerciaux des pays. La méthodologie employée par EIU part d'un ensemble de 77 critères, répartis sur 4 espaces :
o Risque politique.
o Risque de politique économique. o Risque de structure économique. o Risque de liquidité.
Les données émanent de séries temporelles et d'estimations établies par des experts. L'indice synthétique est une moyenne pondérée des 4 indices spécifiques précédents. Il s'agit d'une note sur 100 points, affectée à une échelle variant entre 0 et 100, puis réaffectée sur une échelle alphabétique allant de << A » à << E ».
- Business Environment Risk Intelligence (BERI) :
Fiche technique - BERI :
Date et lieu de création : 1966 (Etats-Unis) Nombre de pays évalués : 50
Début des évaluations : 1970 Fréquence des évaluations : 3 fois / an
Nombre d'indices spécifiques : 3
Nombre et répartition des critères : 29 (10, 15, 4) Méthode de calcul : Moyenne pondérée Composition de l'indice synthétique : 1/3, 1/3, 1/3 Echelle de notation : [0 , 100]
BERI est destiné aux banques et aux compagnies ayant des activités internationales. Il s'agit d'une source privée d'informations liée à l'évaluation, l'analyse et la prévision des risques de 140 pays (conditions politiques et perspectives). Le département de BERI chargé du rating élabore des analyses qualitatives et prévisionnelles couvrant un échantillon de 50 pays. Des tableaux synthétisant les informations politiques, économiques et financières révèlent les points critiques de chaque pays. Ceci permet de disposer régulièrement de séries temporelles à long terme facilitant la prise de décisions internationales.
Le rating mis au point se base sur trois indices spécifiques, chacun relatif à un type de risque (politique, opérationnel et de défaut) :
o Indice de risque politique : 10 critères (6 pour les causes internes du risque pays, 2 pour ses causes externes, 2 pour ses symptômes), chacun noté sur 7 points. Par ailleurs, 30 points bonus sont répartis sur les 8 premiers critères, de sorte à ce que le score total maximum soit de 100 points.
o Indice du risque opérationnel : 15 critères mesurant le climat général des affaires (degré d'hospitalité, cadre d'accueil des investissements), chacun noté sur 4 points et pondéré de sorte à ce que le score total maximum soit de 100 points.
o Facteur de répartition du revenu : 4 critères notés sur 20 ou 30 points, de sorte à ce que le score total maximum soit de 100 points.
Les deux premiers indices sont construits sur la base de jugements d'experts, alors que le dernier indice est issu d'un programme informatique comprenant plus de 14 000 éléments.
- Nord Sud Export (NSE) :
Fiche technique - NSE :
Date et lieu de création : 1981 (France)
Nombre de pays évalués : 100
Début des évaluations : 1982
Fréquence des évaluations : 1 fois / an
Nombre d'indices spécifiques : 4
Nombre et répartition des critères : 60 (15, 15, 15, 15) Méthode de calcul : Moyenne pondérée Composition de l'indice synthétique :
30%, 40%, 10%, 20% (exp) 10%, 30%, 30%, 30% (inv) Echelle de notation : [0 , 700]
Dans la même catégorie, NSE se charge d'anticiper les risques et les opportunités des marchés émergents (Afrique, Moyen-Orient, Asie et Amérique Latine). Il émet publie des informations d'ordre économique, financier, politique et social, couvrant près de 100 pays.. Il s'agit d'un outil de prévision (système de veille) utile à la prise de décision dans le cadre de projets stratégiques de développement. Une grille d'évaluation commune à l'ensemble des régions ciblées reprend la dynamique des risques. La finalité est de pouvoir procéder à une comparaison pertinente et de faire ressortir les forces et les faiblesses de chaque pays. Un classement annuel permet de distinguer le potentiel de marché, le risque encouru par les exportateurs et celui auquel s'exposent les investisseurs. La méthodologie de rating employée par NSE repose sur 60 critères répartis en 12 facteurs, eux-mêmes regroupés en 4 paramètres :
o Risque souverain.
o Risque de marché.
o Risque politique.
o Environnement des affaires.
Les critères sont notés sur 7 points, pondérés et réunis en groupes de facteurs. Au final on obtient une note sur 70 pour chaque paramètre. Deux ratings sont proposés : « exp » cible les exportateurs et « inv » cible les investisseurs directs. Enfin, l'indice synthétique est une note convertie sur une échelle de 0 à 700 permettant d'attribuer les pays aux 7 catégories de risque.
c. Autres indicateurs.
- International Country Risk Guide (ICRG) : ICRG est l'une des toute premières sources de rating à avoir mis à la disposition du grand public sa procédure d'évaluation en toute transparence : définition et pondération des critères, modélisation et calculs, construction et interprétation des notes. Le risque pays est décomposé en 3 catégories : o Risque politique : reflète le niveau de stabilité d'un pays et l'éventualité d'une exposition aux tensions susceptible de toucher à sa souveraineté. |
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Fiche technique - ICRG : |
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Date et lieu de création : 1980 (Etats-Unis) Nombre de pays évalués : 140 Début des évaluations : 1992 Fréquence des évaluations : Mensuelle Nombre d'indices spécifiques : 3 Nombre et répartition des critères : 22 (12, 5, 5) Méthode de calcul : Moyenne pondérée Composition de l'indice synthétique : 25%, 25%, 50% Echelle de notation : [0 , 100] |
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o Risque économique : met en évidence les avantages et inconvénients de la politique économique engagée dans un pays.
o Risque financier : traduit la capacité d'un pays à honorer ses engagements et à recouvrir ses dettes.
En tout, 22 critères sont notés de 0 à 15 points de façon à totaliser un score maximum de 100 pour le risque politique, 50 pour le risque économique et 50 pour le risque financier. On retrouve ainsi une symétrie entre les plans politique et économico-financier. L'indice synthétique est une moyenne pondérée des 3 indices spécifiques précédents. Il s'agit d'une note sur 100 points, affectée à une échelle allant de 0 à 100.
- Indice de Liberté Economique (ILE) :
Fiche technique - ILE :
Date et lieu de création : 1995 (Etats-Unis) Nombre de pays évalués : 161
Début des évaluations : 1995
Fréquence des évaluations : annuelle
Nombre d'espaces de critères : 10
Nombre et répartition des critères : 46
(3, 4, 8, 5, 4, 1, 7, 5, 7)
Méthode de calcul : Moyenne pondérée Composition de l'indice synthétique : 10% chacun Echelle de notation : [1 , 5]
La liberté économique est définie par Heritage Foundation comme l'absence de contraintes gouvernementales sur les activités de production, de distribution et de consommation. Elle ne se limite au maintien ou à la protection de la liberté des citoyens. L'ILE est un bilan approfondi des facteurs de prospérité économique d'un échantillon de 161 pays. Il part du principe que chaque Etat doit imposer un minimum de contraintes afin de veiller à une conduite efficace de la gouvernance et de protéger les citoyens. Ces contraintes peuvent être mesurées en évaluant leur impact sur l'activité économique : si un certain seuil est franchi, on risque de porter atteinte à la liberté économique d'une nation. Ce seuil détermine les limites existant entre les différents degrés d'ouverture des économies. Dans ce sens, l'ILE est calculé sur la base de 46 critères équipondérés, notés de 1 à 5 et regroupés en 10 espaces:
o |
Politique commerciale. |
o |
Politique monétaire. |
o |
Intervention de l'Etat dans l'économie. |
o |
Systèmes bancaire et financier. |
o |
Implantations et capitaux étrangers. |
o |
Système juridique. |
o |
Systèmes de prix et salaires. |
o |
Droits de propriété. |
o |
Politique fiscale. |
o |
Marché parallèle. |
La note finale est affectée à une échelle allant de 1 (pour les pays les plus ouverts) à 5 (pour les pays les plus fermés).
Howell procède à un autre découpage et classe les organismes de rating en fonction du problème traité. Un premier groupe réunit les ratings qui concernant la situation présente d'un pays, en supposant qu'il existe une corrélation entre les caractéristiques actuelles et les carences futures (NSE, EIU, COFACE). Un second groupe réunit les ratings qui intègrent des critères à caractère général relatifs aux pays ciblés (BERI, ICRG). Un troisième groupe réunit les ratings dont les critères directement liés à un problème spécifique. Un dernier groupe réunit les ratings qui anticipent d'abord les possibilités au sujet du gouvernement du pays ciblé, puis évaluent l'impact de chaque alternative sur chaque paramètre. En définitive, les trois premiers groupes de rating relèvent de la prévision, alors que le dernier groupe relève de la simulation. (Howell L. D. [2001]).
2. Les institutions de rating crédit
Il s'agit d'évaluer la capacité ou la volonté d'un pays émetteur de titres à honorer ses obligations financières. Les ratings émis à cet effet concernent les prêts bancaires, les titres et les crédits (à court ou à long terme, en monnaie locale ou étrangère). Dans tous les cas, le but est d'établir un bilan du contexte des opérations d'endettement à l'échelle macroéconomique (dette des souverains). Les banques internationales et les agences de notation évaluent le risque souverain. Elles ont pour rôle de collecter des informations concernant la solvabilité des débiteurs et leur probabilité de défaut. Quant aux journaux financiers, ils estiment la capacité de recouvrement des créances.
a. Les agences de notation. - Fitch :
Fiche technique - Fitch :
Date et lieu de création : 1997 (France) Nombre de pays évalués : 86
Début des évaluations : 1994 Nombre d'espaces de critères : 14
Nombre et répartition des critères : 103
(10, 5, 9, 7, 6, 7, 7, 12, 5, 10, 8, 5, 5, 7) Echelle de notation de court terme : [F1 , D] Echelle de notation de long terme : [AAA , D]
Le groupe Fitch est le leader du marché de la notation des dettes et du risque de contrepartie du secteur financier. Il se charge de noter près de 1600 institutions financières, 1000 entreprises, 800 sociétés d'assurances, 86 Etats souverains et plus de 100 collectivités locales. Il s'agit d'un réseau international tenant compte du développement et de la mondialisation des marchés de capitaux et permettant de mieux appréhender les risques. L'objectif de Fitch est d'évaluer la capacité ou la volonté des souverains à générer les devises nécessaires au remboursement de leur dette externe. Etant donné les conséquences néfastes des défauts souverains sur les économies nationales, le groupe élabore un benchmarking pour l'ensemble des émetteurs de titres domiciliés dans les pays évalués (surveillance de 3300 opérations de financements structurés et de 17 000 obligations municipales nord-américaines).
Les critères de rating proposés par Fitch se basent sur une liste de sujets abordés lors des entretiens de notation effectués par les experts de l'agence avec les autorités compétentes des pays ciblés. Ce processus est de nature prospectif et es besoins d'information s'étendent généralement sur 5 années révolues et 2 années prévisionnelles. Les thèmes abordés à cet effet, se présentent sous forme de 14 espaces composées de 103 critères :
o Politique et Etat.
o Position internationale.
o Facteurs démographiques, structurels et d'éducation. o Analyse du marché de l'emploi.
o Structure de la production et du commerce.
o Dynamisme du secteur privé.
o Equilibre de l'offre et de la demande.
o Balance des paiements.
o Analyse des freins à la croissance à moyen terme.
o Politique macroéconomique.
o Commerce et politique en matière d'investissement étranger. o Banque et finance.
o Actifs en devises.
o Dette extérieure.
L'échelle de notes du rating final varie entre << F1 >> et << D >> pour le court terme et entre << AAA >> et << D >> pour le long terme.
- Moody's :
Fiche technique - Moody's :
Date et lieu de création : 1900 (Etats-Unis)
Nombre de pays évalués : 142
Début des évaluations : 1949
Nombre d'espaces de critères : 5
Nombre et répartition des critères : 50
(14, 16, 7, 8, 5)
Echelle de notation à court terme : [Prime-1 , Not Prime] Echelle de notation à long terme : [Aaa , D]
L'agence Moody's bénéficie d'une expérience de plus d'un siècle dans le domaine du rating, ce qui lui vaut une connaissance approfondie du terrain. Elle dispose actuellement d'un total de 142 pays notés. Les nouvelles crises de la fin des années 90 ainsi que les programmes fiscaux de stabilisation et de réforme structurelle ont permis à Moody's de tester la robustesse de son rating pays et d'intégrer de nouveaux critères d'évaluation. La démarche proposée tient compte des interactions sociales et politiques tout autant que des fondamentaux économiques. Il s'agit d'une analyse détaillée de la dette : définition des composantes de la dette externe, calcul de la dette nette, comparaison entre les dettes des pays et enquête sur la dette à court terme.
Ce processus génère un certain nombre de scénarios possibles auxquels sont attribués des poids (probabilités subjectives). L'agence retient alors la probabilité de l'option la plus mauvaise. Un comité de rating se charge ensuite d'introduire des commentaires au niveau de chaque facteur. Les jugements des professionnels du risque crédit sont essentiels à l'attribution des pondérations. Les thèmes abordés à cet effet, se présentent sous forme de 5 espaces composées de 50 critères :
o Dynamique politique et interaction sociale.
o Structure et performances économiques.
o Indicateurs fiscaux.
o Paiements et dette externes.
o Indicateurs monétaires, de vulnérabilité et de liquidité.
L'échelle de note du rating final varie entre << Prime-1 >> et << Not Prime >> pour le court terme et entre << Aaa >> et << D >> pour le long terme.
- Standard & Poorr's (S&P) : L'agence S&P bénéficie d'une expérience de plus de 140 ans et représente aux yeux des investisseurs l'organisme de rating par excellence (1500 milliards de dollars de leurs actifs sont indexés par les indicateurs de S&P en 2004). Le rating qu'elle propose permet d'évaluer la capacité ou la volonté d'un Etat de recouvrir le service de sa dette et de respecter les délais de paiement. |
|
Fiche technique - S&P : |
|
Date et lieu de création : 1860 (Etats-Unis) Nombre de pays évalués : 93 Début des évaluations : 1975 Nombre d'espaces de critères : 10 Nombre et répartition des critères : (6, 7, 2, 5, 4, 2, 5, 4, 4, 4) Echelle de notation à court terme : [A-1 , D] Echelle de notation à long terme : [AAA , D] |
|
Il se base sur une approche à la fois quantitative et qualitative, au terme de quoi 10 espaces contenant 43 critères sont définis :
o Risque politique.
o Structure du revenu et de l'économie.
o Perspectives de croissance économique.
o Flexibilité du domaine fiscal.
o Service de la dette globale du gouvernement.
o Obligations ou engagements imprévus.
o Stabilité monétaire. o Liquidités externes. o Service de la dette du secteur public.
o Service de la dette du secteur privé.
Chaque groupe se voit attribué une note entre 1 et 6 points, sans introduire de système de pondérations. La note finale est affectée à une échelle allant de « A-1 » à « D » pour le court terme et de « AAA » à « D » pour le long terme.
b. Les journaux financiers. - Euromoney :
Fiche technique - Euromoney :
Date et lieu de création : 1969 (Grande-Bretagne) Nombre de pays évalués : 180
Début des évaluations : 1982
Fréquence des évaluations : Semestrielle
Nombre d'espaces de critères : 9 Echelle de notation : [0 , 100]
La compagnie de publication privée Euromoney a lancé une revue d'information du même nom et cible exclusivement les marchés de capitaux. Les critères d'évaluation employés par Euromoney sont regroupés sous forme de 9 facteurs pondérés :
o Risque politique.
o Performances économiques. o Indicateurs de la dette.
o Défauts et rééchelonnements. o Risque crédit.
o Accès au financement bancaire.
o Accès au financement à court terme. o Accès aux marchés de capitaux.
o Remises sur opérations de forfaiting (rachat au comptant de créances à terme).
Le rating proposé concerne un échantillon de 180 pays jugés sur une échelle de notes allant de 0 à 100 points.
- Institutional Investor :
Fiche technique - Institutional Investor :
Date et lieu de création : 1967 (Etats-Unis) Nombre de pays évalués : 86
Début des évaluations : 1979
Fréquence des évaluations : Semestrielle Nombre d'espaces de critères : 9
Echelle de notation : [0 , 100]
La compagnie de publication Institutional Investor est à l'origine de multiples supports d'informations ayant trait aux domaines bancaire et financier. Elle met à la disposition des opérateurs bancaires et des investisseurs une revue d'informations financières du même nom. A l'occasion de chaque rating, Institutional Investor procède à une série d'interviews avec une centaine de banquiers à travers le monde, afin de collecter leurs appréciations concernant la solvabilité des pays analysés. Evidemment, ceux-ci n'ont pas le droit de noter leur propre pays pour ne pas perdre en objectivité. La note finale varie entre 0 et 100. Elle est issue d'indicateurs répartis sur 9 espaces :
o Perspectives économiques. o Service de la dette.
o Compte courant et réserves. o Politique fiscale.
o Perspectives politiques.
o Accès aux marchés de capitaux.
o Balance commerciale. o Flux d'investissements. o Investissements directs étrangers.
Ces critères n'ont pas le même ordre d'importance selon qu'il s'agisse d'un pays de l'OCDE ou d'un pays émergent.
En conclusion, rappelons que le paradoxe existant entre la lenteur des processus de développement dans et les bouleversements économiques a motivé le recours à des sources d'informations fiables. Il s'agit de prévenir les phénomènes d'instabilité pouvant entraver le bon déroulement des programmes de réformes et empêcher l'aboutissement des processus de transition. Les différents acteurs politiques et socio-économiques doivent alors disposer d'outils d'aide à la décision fiables, émis par des organismes compétents. C'est à ce niveau qu'interviennent les institutions spécialisées dans l'évaluation des risques. Le processus de notation se base sur un ensemble d'indicateurs construits à partir de critères spécifiques au domaine ciblé. Les uns établissent une synthèse ponctuelle de la situation, une sorte d'image figée ou un constat des faits. D'autres proposent des estimations ou des prévisions sur l'évolution de la situation, sur la base de modèles économétriques, statistiques ou de simulation.
Source : Guessoum [2005b].
Annexe 7 : Critères utilisés dans la notation du risque-pays
Tableau 1 : Composantes principales des critères de rating
Facteurs |
ICRG |
PRS |
Moody's |
S&P |
BERI |
EIU |
Institutional |
Récurrence |
Compte courant et balance des paiements |
x |
x |
x |
x |
x |
x |
x |
7 |
Niveau d'endettement |
x |
x |
x |
x |
x |
x |
x |
7 |
Niveau de deficit |
x |
x |
x |
x |
x |
x |
6 |
|
Structure et croissance economique |
x |
x |
x |
x |
x |
x |
6 |
|
Taux de change et convertibilite des devises |
x |
x |
x |
x |
x |
5 |
||
PIB et PIB par tête |
x |
x |
x |
x |
x |
5 |
||
Coût du facteur travail et productivite |
x |
x |
x |
x |
4 |
|||
Niveau des reserves |
x |
x |
x |
x |
4 |
|||
Taux d'interêt |
x |
x |
x |
x |
4 |
|||
Accès aux marches des capitaux |
x |
x |
x |
x |
4 |
|||
Niveau des liquidites |
x |
x |
x |
3 |
||||
Marche parallèle |
x |
x |
x |
3 |
||||
Taux d'inflation |
x |
x |
x |
3 |
||||
Comportements et anticipations des agents |
x |
x |
x |
x |
x |
x |
x |
7 |
Environnement politique |
x |
x |
x |
x |
x |
x |
x |
7 |
Accords internationaux et integration regionale |
x |
x |
x |
x |
x |
x |
6 |
|
Heterogeneite des politiques, ethnies et religions |
x |
x |
x |
x |
x |
x |
6 |
|
Niveau de corruption et flexibilite des lois |
x |
x |
x |
x |
x |
5 |
||
Taux de criminalite et securite militaire |
x |
x |
x |
x |
4 |
|||
Legislation |
x |
x |
x |
x |
4 |
|||
Nationalisation |
x |
x |
x |
x |
4 |
|||
Politiques regionales |
x |
x |
x |
x |
4 |
|||
Gestion des infrastructures et des collectivites locales |
x |
x |
x |
3 |
||||
Regimes coercitifs et conformite des lois |
x |
x |
2 |
Source : Erb et al. [1996], Table 5.
Tableau 2 : Nature, types et sources des critères de rating
Risques |
ICRG |
PRS |
Moody's |
S&P |
BERI |
EIU |
Institutional |
Politique |
Qual |
Qual |
Mix |
Qual |
Qual |
Qual |
|
Financier |
Mix |
Mix |
Quant |
Qual |
|||
Economique |
Mix |
Mix |
Quant |
Quant |
Quant |
Qual |
|
Operationnel |
Mix |
||||||
De non-transfert |
Mix |
||||||
Bancaire |
Mix |
||||||
Commercial |
Mix |
||||||
Industriel |
Mix |
||||||
Types |
|||||||
Ordinal |
x |
x |
|||||
Scalaire |
x |
x |
x |
x |
x |
||
Sources |
|||||||
Panel d'experts |
x |
x |
|||||
Enquêtes |
x |
||||||
Analyses du staff |
x |
x |
x |
x |
|||
Bases de donnees |
x |
x |
x |
x |
x |
Quant : Critères quantitatifs. Qual : Critères qualitatifs. Mix : Association des deux.
Source : Erb et al. [1996], Table 4.
Annexe 8 : Composition des familles de critères des agences Fitch, Moody's et S&P
1. Les critères de Fitch
a. Politique et Etat.
- Constitution, système juridique et relations entre les principales institutions.
- Partis politiques, électorat, votes et stabilité du soutien électoral, calendrier électoral.
- Degré de consensus des principaux partis sur la politique économique, pérennité des orientations politiques définies par le gouvernement.
- Modalités de succession des dirigeants au pouvoir.
- Programmes de réforme économique.
- Taille, croissance et importance des forces armées
- Principales politiques alternatives proposées par les partis ou les grands groupes sociaux.
- Cadre juridique régissant la propriété privée et le règlement des contrats.
- Efficacité du système de recouvrement de l'impôt.
- Caractéristiques des principaux responsables permanents de la politique économique.
b. Position internationale.
- Objectifs et stratégie de politique étrangère.
- Appartenance à des organisations internationales, multinationales ou toute zones de libre-échange régionales.
- Relations avec le FMI.
- Relations avec les pays voisins, avec l'Union Européenne, les Etats-Unis et le Japon.
- Evaluation des éventuelles menaces terroristes externes et internes.
c. Facteurs démographiques, structurels et d'éducation.
- Taux de croissance démographique, pyramide des âges et ratio de dépendance.
- Pourcentage de la population urbaine dans la population totale.
- Indications sur les grandes minorités ethniques, religieuses et linguistiques.
- Population pouvant accéder à l'éducation secondaire et universitaire, résultats du système éducatif. - Niveau de vie (PIB par tête), dépenses de consommation par habitant.
- Distribution des revenus, des richesses et de la propriété foncière.
- Niveau des infrastructures de transport et des télécommunications et principaux projets. - Taux de mortalité infantile, espérance de vie et développement des services de santé.
- Ampleur des ressources naturelles, notamment des réserves minérales et d'hydrocarbures prouvées.
d. Analyse du marché de l'emploi.
- Taille, développement historique et projections de la population active totale.
- Répartition de l'emploi (par genre, par durée, par secteur).
- Répartition du chômage (par genre, par âge, par région).
- Croissance des salaires, écarts du niveau des salaires (entre secteurs public et privé, entre employeurs et
employés).
- Description des principaux critères de détermination des salaires.
- Historique des accords salariaux, politiques des revenus influant sur la croissance des salaires.
- Influence des syndicats dans les entreprises et nombre de journées de travail perdues pour cause de grève.
e. Structure de la Production et du Commerce.
- PIB nominal et réel, PNB.
- Composition du PIB par secteur.
- Taux de variation de la productivité.
- Consommation d'hydrocarbures (% PIB).
- Part des importations et des exportations (% PIB).
- Répartition des exportations et importations (par type, par région géographique).
f. Dynamisme du secteur privé.
- Taux de création et de démantèlement d'entreprises.
- Pourcentage des secteurs soumis à l'économie de marché et le secteur privé, taux de professions libérales.
- Formation brute de capital fixe dans le secteur des entreprises (% PIB).
- Taux de rendement des capitaux, stock de capital dans le secteur des entreprises. - Encadrement juridique et réglementaire de la libre concurrence.
- Dépenses en R&D des entreprises, innovation et dépôt de brevets.
- Taille du secteur public soumis à l'économie de marché, projets de privatisation.
g. Equilibre de l'offre et de la demande.
- Offre et demande globales (% PIB).
- Répartition des exportations et importations de biens et de services.
- Solde extérieur de biens et services (% PIB).
- Epargne intérieure brute (% PIB).
- Dépenses de consommation, dépenses publiques, formation brute de capital fixe.
- Répartition de l'épargne intérieure brute entre les secteurs des ménages et entreprises (% PIB). - Répartition de l'investissement intérieur brut entre les secteurs public et privé (% PIB).
h. Balance des paiements.
- Niveau de croissance des exportations et importations de biens et de services, répartition entre monnaies convertibles et non convertibles.
- Balance commerciale.
- Balance des services.
- Transferts publics et privés.
- Termes de l'échange.
- Balance des opérations courantes.
- Flux de capitaux à long terme et à court terme.
- Atouts comparatifs dans le domaine commercial.
- Elasticité des revenus et des prix.
- Opérations de prêt et autres investissements à l'étranger.
- Indications de sous-facturation des exportations ou de sur-facturation des importations.
- Variations des réserves
i. Analyse des freins à la croissance à moyen terme.
- Taux de chômage non accélérateur de l'inflation (NAIRU), taux maximum de croissance non inflationniste de l'emploi.
- Evolution de la croissance du PIB (de pic cyclique en pic cyclique et de creux cyclique en creux cyclique). - Indicateur du potentiel de production ou des capacités disponibles provenant d'enquêtes indépendantes.
- Ampleur de l'écart de production (output gap), différence entre PIB et PIB potentiel.
- Croissance du PIB justifiée par l'évolution de la productivité.
j. Politique macroéconomique.
- Politique monétaire, stabilité des prix, degré d'indépendance de la banque centrale.
- Evolution des indicateurs d'inflation.
- Politique de taux de change et arbitrage des conflits entre objectifs de taux de change et maintien de la stabilité des prix.
- Taux d'intérêt dans les parties courte et longue de la courbe des taux.
- Croissance de la masse monétaire (expansion domestique du crédit, vitesse de circulation intérieure).
- Politique budgétaire.
- Niveau de stabilité relative des revenus, répartition par type de fiscalité.
- Impôts sociaux, charges sociales, incidence sur les couches sociales.
- Evolution de la dépense publique, remboursement d'intérêts, caractère cyclique des dépenses.
- Sources de financement et répartition des besoins des administrations publiques, monétaires et non monétaires, intérieures et étrangères.
k. Commerce et politique en matière d'investissement étranger.
- Principales mesures de contrôle des importations (quotas, droits de douane, barrières non tarifaires).
- Droits de douane moyens appliqués aux biens manufacturés pondérés par catégorie, degré global de protection effective.
- Régime d'importations agricoles.
- Subventions à l'exportation.
- Politique de libéralisation des échanges.
- Politique en matière d'investissement étranger, contrôles sur le rapatriement des intérêts, bénéfices,
dividendes et produits de désinvestissement.
- Ecart dans le régime fiscal ou juridique appliqué aux investisseurs étrangers.
- Stock d'investissement étranger (par type, par pays d'origine, par secteur).
l. Banque et finance.
- Prêts bancaires (par type d'institution, par destination sectorielle)
- Besoins de financement récents et prévisionnels des sociétés privées et publiques.
- Politiques de crédit, opérations d'open-market, réserves minimum, contrôles de crédit, réglementation sur les taux d'intérêt, facilités de réescompte.
- Principales caractéristiques du système bancaire et de sa réglementation prudentielle.
- Evaluation des marchés de capitaux domestiques (liquidité, capitalisation du marché boursier et encours obligataires).
m. Actifs en devises.
- Réserves de change de la banque centrale. - Ratio réserves / importations.
- Avoirs de change du système bancaire. - Actifs en devises du secteur public.
- Avoirs du secteur privé non bancaire.
n. Dette extérieure.
- Stratégie d'endettement des autorités, restrictions légales applicables aux emprunts publics, aux swaps de
taux et aux autres obligations hors-bilan.
- Politique de gestion de l'endettement du secteur public hors emprunts souverains par l'Etat. - Répartition de la dette extérieure (par emprunteur, par créancier).
- Passif extérieur net.
- Calendrier d'amortissement et composition de la dette brute par monnaie.
- Composition de la dette.
- Intérêts nets et paiements d'investissements nets.
Les espaces de critères du rating Fitch |
|
Thème |
Effectif |
Balance des paiements |
12 critères |
Politique macroéconomique |
10 critères |
Politique et Etat |
10 critères |
Facteurs démographiques, structurels et d'éducation |
9 critères |
Commerce et politique en matière d'investissement étranger |
8 critères |
Analyse du marché de l'emploi |
7 critères |
Dynamisme du secteur privé |
7 critères |
Equilibre de l'offre et de la demande |
7 critères |
Dette extérieure |
7 critères |
Structure de la production et du commerce |
6 critères |
Analyse des freins à la croissance à moyen terme |
5 critères |
Position internationale |
5 critères |
Banque et finances |
5 critères |
Actifs en devises |
5 critères |
Source : Fitch Ratings [2002], pp. 9-14.
2. Les critères de Moody's
a. Dynamique politique et interaction sociale.
- Flexibilité du pouvoir.
- Structure légale.
- Structure politique.
- Répartition du revenu.
- Diversité des religions, ethnies, idéologies et langues.
- Influence des courants politiques.
- Politique de protection sociale.
- Mouvements de protestation et de résistance armée.
- Violation des principes de maintient de l'ordre.
- Bureaucratie administrative.
- Influence de la politique sur la gestion économique.
- Relations politiques et diplomatiques internationales.
- Réactions antérieures aux tensions politiques.
- Adéquation du régime politique.
b. Structure et performances économiques.
- Produit intérieur brut nominal.
- Population, son taux de croissance et sa composition suivant les âges.
- Taux de change.
- PIB par tête (base parité de pouvoir d'achat).
- PIB nominal (monnaie locale).
- Taux de variation du PIB réel.
- Taux d'inflation (indice des prix à la consommation). - Taux de chômage.
- Niveau d'investissement (% PIB).
- Epargne domestique brute (% PIB).
- Exportations nominales de biens et services.
- Importations nominales de biens et services.- Exportations réelles de biens et services.
- Importations réelles de biens et services.
- Exportations nettes de biens et services (% PIB). - Taux d'ouverture de l'économie.
c. Indicateurs fiscaux.
- Revenu du gouvernement (% PIB).
- Dépenses publiques (% PIB).
- Balance des finances publiques (% PIB).
- Balance primaire (% PIB).
- Dette du gouvernement / Revenu du gouvernement.
d. Paiements externes et dette.
- Taux de change réel.
- Coût du facteur travail.
- Solde courant en devises étrangères.
- Solde courant (% PIB).
- Dette en devises étrangères.
- Position internationale nette d'investissement (% PIB).
- Réserves officielles de change.
e. Indicateurs monétaire, de vulnérabiité et de liquidité.
- Taux d'intérêt à court terme.
- Croissance du crédit domestique.
- Crédit domestique (% PIB).
- M2 / Réserves officielles de change.
- Service de la dette (intérêts et proportion de remboursement du principal).
- Dette externe à court terme et à long terme / Réserves officielles de change (indicateur externe de vulnérabilité).
- Ratio de liquidité.
Les espaces de critères du rating Moody's |
|
Thème |
Effectif |
Structure et performances économiques |
16 critères |
Dynamique politique et interaction sociale |
14 critères |
Paiements externes et dette |
8 critères |
Indicateurs monétaires, de vulnérabilité et de liquidité |
7 critères |
Indicateurs fiscaux |
5 critères |
Source : Moody's Investor Service [2002], pp. 89-98 ; Erb et al. [1996], Appendix A.
3. Les critères de S&P
a. Risque politique.
- Degré de stabilité des institutions politiques.
- Degré de flexibilité du pouvoir.
- Processus de succession.
- Participation démocratique.
- Forme de gouvernement et adaptabilité des institutions.
- Caractéristiques majeures des partis politiques.
- Transparence des décisions concernant les politiques économiques. - Risque géopolitique.
b. Relations internationales.
- Intégration dans les échanges économiques et financiers internationaux.
- Intensité des relations avec les pays voisins.
- Sécurité intérieure et extérieure.
- Degré de consensus sur les objectifs de la politique économique.
c. Environnement social.
- Niveau de vie.
- Répartition du revenu.
- Situation du marché du travail.
- Caractéristiques culturelles et démographiques.
- Niveau d'alphabétisation.
- Niveau d'urbanisation.
- Discrimination régionale, raciale, religieuses...
d. Structure économique et perspectives de croissance.
- Niveau du PIB.
- Niveau des exportations.
- Type de politique économique (économie de marché ou non). - Accès aux ressources et diversification.
- Niveau et composition de l'épargne et de l'investissement. - Taux de croissance économique.
e. Flexibilité du système fiscal.
- Solde budgétaire.
- Revenu et dépenses de l'Etat.
- Marge de manoeuvre de la politique fiscale.
- Pression des dépenses publiques.
- Transparence et élaboration dans les temps des budgets.
f. Flexibilité de la balance des paiements.
- Impact des politiques monétaire et fiscale sur le compte extérieur. - Structure de la balance courante.
- Composition des flux de capitaux.
g. Dette externe et liquidité.
- Niveau et composition de la dette externe.
- Impacts des politiques fiscales et monétaires sur la dette externe.
- Poids du secteur bancaire dans les engagements publics. - Echéances et charges du service de la dette.
- Historique du service de la dette et autres actifs publics.
h. Charges de l'endettement.
- Actifs financiers publics.
- Niveau de la dette publique et des charges de remboursement. - Structure et composition des charges en devise.
- Engagement en termes de retraites.
i. Stabilité des prix.
- Taux d'inflation.
- Taux d'intérêt et croissance des crédits.
- Politique de change.
- Compatibilité du régime de change et des objectifs de la politique monétaire. - Degré d'autonomie de la banque centrale.
Les familles de critères du rating S&P |
|
Thème |
Effectif |
Risque politique |
8 critères |
Environnement social |
7 critères |
Structure économique et perspective de croissance |
6 critères |
Flexibilité du système fiscal |
5 critères |
Dette externe et liquidité |
5 critères |
Stabilité des prix |
5 critères |
Charges de l'endettement |
4 critères |
Relations internationales |
4 critères |
Flexibilité de la balance des paiements |
3 critères |
Source : Beers et al. [2002], p. 3 ; Erb et al. [1996], Appendix A.
Annexe 9 : Principaux résultats des tests de racine unitaire et de cointégration
Tableau 1 : Variables en niveau (avec constante, sans trend)
Région |
Fitch Moody's S&P |
||
Zone 1 |
AIC = -4.390 |
AIC = -3.537 |
AIC = -3.986 |
Zone 2 |
AIC = -2.203 |
AIC = -2.917 |
AIC = -1.267 |
Zone 3 |
AIC = -3.852 |
AIC = -2.623 |
AIC = -2.002 |
Zone 4 |
AIC = -4.732 |
AIC = -3.204 |
AIC = -4.559 |
Zone 5 |
AIC = -3.388 |
AIC = -1.896 |
AIC = -2.872 |
Zone 6 |
AIC = -3.452 |
AIC = -2.667 |
AIC = -3.129 |
Tableau 2 : Variables en différence 1ère (avec constante, sans trend)
Région |
Fitch Moody's S&P |
||
Zone 1 |
AIC = -4.328 |
AIC = -3.566 |
AIC = -3.974 |
Zone 2 |
AIC = -2.225 |
AIC = -2.893 |
AIC = -1.175 |
Zone 3 |
AIC = -3.852 |
AIC = -3.172 |
AIC = -2.136 |
Zone 4 |
AIC = -4.622 |
AIC = -3.152 |
AIC = -4.437 |
Zone 5 |
AIC = -3.387 |
AIC = -1.876 |
AIC = -2.878 |
Zone 6 |
AIC = -3.488 |
AIC = -2.701 |
AIC = -3.165 |
* ou ** ? l'hypothèse H0 est rejetée (à 5% ou 1% respectivement) ? il n'y a pas de racine unitaire ? la série est I(0). Le choix de t-value s'est fait par le critère d'Akaike (valeur minimale de AIC).
Tableau 3 : Nombre de retards déterminant l'ordre du VAR
Région |
Critère de Schwartz |
Critère de Hannan-Quinn- Akaike |
Critère de Fisher |
Conclusion |
Zone 1 |
VAR 3 |
VAR 4 |
VAR 3 |
VAR3 |
Zone 2 |
VAR 1 |
VAR 4 |
VAR 4 |
VAR4 |
Zone 3 |
VAR 1 |
VAR 2 |
VAR 2 |
VAR2 |
Zone 4 |
VAR 1 |
VAR 1 |
VAR 1 |
VAR1 |
Zone 5 |
VAR 1 |
VAR 4 |
VAR 2 |
VAR2 |
Zone 6 |
VAR 1 |
VAR 1 |
VAR 1 |
VAR1 |
Tableau 4 : Existence de relations de cointégration
Région |
Rang |
Trace test |
Prob |
Cointégration |
Zone 1 |
r = 0 |
96.51 |
[0.000]** |
1 relation |
r = 1 |
14.87 |
[0.061] |
||
r = 2 |
2.59 |
[0.108] |
||
Zone 2 |
r = 0 |
50.34 |
[0.000]** |
2 relations |
r = 1 |
22.74 |
[0.003]** |
||
r = 2 |
0.02 |
[0.891] |
||
Zone 3 |
r = 0 |
33.91 |
[0.015]* |
2 relations |
r = 1 |
16.43 |
[0.034]* |
||
r = 2 |
2.83 |
[0.093] |
||
Zone 4 |
r = 0 |
30.18 |
[0.045]* |
1 relation |
r = 1 |
13.45 |
[0.099] |
||
r = 2 |
1.41 |
[0.234] |
||
Zone 5 |
r = 0 |
22.27 |
[0.032]* |
1 relation |
r = 1 |
4.53 |
[0.796] |
||
r = 2 |
0.08 |
[0.774] |
||
Zone 6 |
r = 0 |
36.94 |
[0.006]** |
2 relations |
r = 1 |
12.45 |
[0.137] |
||
r = 2 |
1.93 |
[0.164] |
* ou ** ? résultat non significatif (à 5% ou 1% respectivement) ? rejeter le nombre de relations de cointégration (r) proposé.
Annexe 10 : Base de données (convergence des pays méditerranéens - 1990)
Volet politique et de sécurité. |
Poids |
Année |
Unité |
Tendance |
Profil 1 |
Profil 2 |
Algérie |
Chypre |
Egypte |
Israël |
Jordanie |
Liban |
Malte |
Maroc |
Syrie |
Tunisie |
Turquie |
Risque pays et liberté de la presse : |
9 |
||||||||||||||||
Notes attribuées par la COFACE (risque pays) |
5 |
1995 |
éch.1-7 |
Croiss |
5 |
2 |
2,51 |
6 |
3 |
5,4 |
3 |
2,34 |
6 |
4 |
2,7 |
5,04 |
3,67 |
Indice de liberté de la presse |
3 |
1995 |
éch.1-5 |
Croiss |
2 |
4 |
3 |
3 |
2 |
3 |
4 |
4 |
5 |
1 |
1 |
2 |
1 |
Taux de journaux vendus quotidiennement |
1 |
1990 |
% |
Croiss |
11,81% |
4,86% |
5,09% |
11,45% |
4,58% |
25,75% |
7,09% |
8,80% |
15,24% |
1,33% |
1,73% |
4,23% |
7,13% |
Participation des femmes dans la vie politique : |
3 |
||||||||||||||||
Pourcentage de sièges attribués aux femmes dans le Parlement |
1,5 |
1991 |
% |
Croiss |
10% |
4% |
2% |
5% |
2% |
7% |
0% |
1,64% |
3% |
0% |
8% |
4% |
2% |
Taux de participation des femmes dans le gouvernement (titres ministériels) |
1,5 |
1991 |
% |
Croiss |
10,9% |
6,25% |
0% |
0% |
5,08% |
3,42% |
0% |
0% |
1,73% |
4,90% |
8,54% |
3,48% |
0% |
Sécurité et mouvements des réfugiés : |
6 |
||||||||||||||||
Personnel de sécurité par rapport à la population totale |
3 |
1990 |
% |
Croiss |
1,47% |
0,62% |
0,68% |
1,47% |
0,85% |
3,06% |
2,22% |
0,48% |
0,24% |
0,62% |
3,30% |
0,43% |
1,13% |
Nombre de réfugiés (pays d'asile) |
2 |
1990 |
personnes |
Croiss |
49946 |
4713 |
1956 |
0 |
0 |
0 |
0 |
3927 |
0 |
0 |
2914 |
983 |
0 |
Nombre de réfugiés (pays d'origine) |
1 |
1990 |
personnes |
Décroiss |
2946 |
44047 |
161338 |
0 |
0 |
0 |
0 |
3927 |
0 |
0 |
2914 |
983 |
35451 |
Secteur militaire et armement : |
7 |
||||||||||||||||
Dépenses militaires par rapport au PIB |
4 |
1990 |
% |
Décroiss |
1,82% |
3,65% |
1,5% |
5% |
3,5% |
12,3% |
11,1% |
5% |
0,9% |
4,1% |
6,9% |
2% |
3,5% |
Importations d'armes conventionnelles |
3 |
1991 |
millions $ |
Décroiss |
91 |
352 |
0 |
104 |
706 |
1230 |
35 |
0 |
0 |
0 |
400 |
0 |
777 |
Volet économique et financier. |
|||||||||||||||||
Internationalisation et échanges commerciaux : |
6 |
||||||||||||||||
Indice d'ouverture (Imports+Exports/PIB) |
1 |
1990 |
% |
Croiss |
78% |
46% |
48,66% |
108,51% |
52,86% |
80,08% |
154,32% |
117,91% |
184,36% |
58,00% |
56,29% |
94,16% |
30,98% |
Termes de l'échange (Exports en valeur/Imports en valeur) |
3 |
1990 |
- |
Croiss |
86% |
77% |
109% |
92% |
64% |
79% |
64% |
41% |
94% |
71% |
144% |
80% |
72% |
Recettes issues du secteur du tourisme par rapport aux exportations |
1 |
1990 |
% |
Croiss |
11,74% |
3,63% |
0,48% |
42,57% |
12,02% |
8,08% |
20,39% |
82,30% |
25,43% |
20,18% |
6,36% |
18,22% |
15,33% |
Trafic aérien (départs quotidiens d'avions) |
1 |
1990 |
vols/jour |
Croiss |
107,32 |
17,42 |
121 |
21 |
54 |
81 |
39 |
28 |
18 |
74 |
31 |
35 |
121 |
Situation macro-économique (indicateurs d'ajustement réel) : |
11 |
||||||||||||||||
Taux de croissance annuelle du PIB |
5 |
1990 |
% |
Croiss |
4,96% |
0,02% |
-1,30% |
7,40% |
5,70% |
6,83% |
0,97% |
26,53% |
6,26% |
4,03% |
7,64% |
7,95% |
9,27% |
Taux de formation brute du capital fixe par rapport au PIB |
2 |
1990 |
% |
Croiss |
24,40% |
17,78% |
26% |
25% |
27% |
19% |
26% |
18% |
32% |
24% |
15% |
31% |
23% |
Solde budgétaire par rapport au PIB |
2 |
1990 |
% |
Croiss |
-0,36% |
-4,56% |
-4,40% |
-5,32% |
-5,71% |
-5,33% |
-3,54% |
-7,75% |
-5,18% |
-2,24% |
0,34% |
-5,41% |
2,99% |
Solde courant par rapport au PIB |
2 |
1990 |
% |
Croiss |
-0,65% |
-5,40% |
2,29% |
-2,76% |
-1,41% |
0,31% |
-10,22% |
4,04% |
-2,41% |
-0,76% |
14,32% |
-3,66% |
-1,74% |
Situation macro-économique (indicateurs d'ajustement nominal) : |
9 |
||||||||||||||||
Taux d'inflation |
5 |
1990 |
% |
Décroiss |
4,42% |
16,34% |
16,62% |
4,50% |
16,76% |
17,17% |
16,19% |
62,73% |
2,98% |
6,91% |
19,40% |
6,55% |
60,31% |
Service de la dette par rapport au PIB |
3 |
1990 |
% |
Décroiss |
3,02% |
6,95% |
14,20% |
6,48% |
7,10% |
6,03% |
15,50% |
3,50% |
2,00% |
6,90% |
10,30% |
11,60% |
4,90% |
Aide officielle au développement reçue par rapport au PIB |
1 |
1990 |
% |
Croiss |
12,37% |
1,21% |
0,44% |
0,68% |
12,43% |
2,68% |
24,26% |
7,48% |
0,15% |
4,21% |
5,93% |
3,31% |
0,80% |
Investissements et mouvements de capitaux : |
14 |
||||||||||||||||
Investissement privé par rapport à la formation brute du capital fixe |
3 |
1990 |
% |
Croiss |
79,27% |
54,77% |
68,19% |
83,16% |
47,97% |
81,70% |
72,44% |
90,59% |
74,70% |
61,03% |
51,70% |
54,86% |
68,29% |
Flux nets d'IDE par rapport au PIB |
3 |
1990 |
% |
Croiss |
1,44% |
0,09% |
0,02% |
2,33% |
1,53% |
0,19% |
0,94% |
0,21% |
1,99% |
0,64% |
0,30% |
0,62% |
0,45% |
Capitalisation boursière par rapport au PIB |
3 |
1990 |
% |
Croiss |
27,34% |
4,77% |
0% |
0% |
4% |
6,33% |
49,77% |
0% |
0% |
3,44% |
0% |
4,34% |
12,65% |
Indice de liberté économique |
5 |
1995 |
- |
Décroiss |
2,79 |
3,40 |
3,50 |
2,60 |
3,70 |
2,90 |
3,05 |
3,05 |
3,35 |
2,95 |
4,00 |
2,80 |
2,90 |
Diffusion de la technologie dans les domaines de l'information et de la communication : |
5 |
||||||||||||||||
Nombre de lignes téléphoniques pour 1000 personnes |
2 |
1990 |
lignes |
Croiss |
163,21 |
16,34 |
32 |
428 |
30 |
343 |
58 |
118 |
360 |
16 |
40 |
38 |
121 |
Nombre de téléphones mobiles pour 1000 personnes |
1 |
1990 |
lignes |
Croiss |
0,04 |
0,01 |
0,02 |
5,49 |
0,07 |
3,22 |
0,34 |
0 |
0 |
0,04 |
0 |
0,12 |
0,56 |
Nombre d'internautes |
1 |
1994 |
utilisateurs |
Croiss |
1673,5 |
0 |
36 |
0 |
268 |
234043 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
612 |
3154 |
Nombre de PC pour 1000 personnes |
1 |
1994 |
ordinateurs |
Croiss |
54,8 |
5,55 |
2,61 |
39,65 |
3,37 |
98,48 |
5,77 |
13,75 |
67,67 |
1,34 |
0,36 |
5,01 |
12,91 |
Volet social culturel et humain. |
|||||||||||||||||
Développement humain et qualité de vie : |
12 |
||||||||||||||||
Indice de développement humain |
5 |
1990 |
- |
Croiss |
0,79 |
0,56 |
0,53 |
0,91 |
0,39 |
0,94 |
0,59 |
0,56 |
0,85 |
0,43 |
0,67 |
0,58 |
0,67 |
PIB par tête |
3 |
1990 |
$ |
Croiss |
7682,5 |
1721,3 |
5088 |
18488 |
3340 |
18025 |
3912 |
4451 |
14577 |
3405 |
4337 |
5789 |
6243 |
Taux de mortalité infantile |
2 |
1990 |
% |
Décroiss |
1,75% |
6,34% |
4,60% |
1,10% |
6,94% |
0,99% |
3,00% |
3,64% |
0,91% |
6,40% |
3,88% |
4,18% |
5,80% |
Taux de population ayant accès à l'eau potable |
2 |
1990 |
% |
Croiss |
87,50% |
67,50% |
77% |
99% |
84% |
99% |
96% |
100% |
100% |
46% |
76% |
70% |
92% |
Engagements dans le domaine de la santé (dépenses, ressources et accessibilité) : |
11 |
||||||||||||||||
Dépenses de santé par rapport au PIB |
4 |
1990 |
% |
Croiss |
6,65% |
4,09% |
4,17% |
4,25% |
4,33% |
9,91% |
6,93% |
3,09% |
7,43% |
2,51% |
1,38% |
5,56% |
4,43% |
Nombre de médecins pour 100 000 personnes |
3 |
1990 |
médecins |
Croiss |
208,8 |
41,5 |
94 |
176,1 |
76 |
458 |
135 |
133 |
225,9 |
21 |
83 |
53 |
90 |
Taux de population ayant accès aux médicaments de base |
3 |
1990 |
% |
Croiss |
98% |
66% |
92,84% |
97,72% |
85,99% |
96,74% |
97,72% |
85,99% |
96,74% |
64,50% |
78,18% |
49,84% |
96,74% |
Taux de population ayant accès aux commodités sanitaires essentielles |
1 |
1990 |
% |
Croiss |
84% |
53% |
66,78% |
100% |
87% |
87% |
98% |
90,57% |
100% |
58% |
82,33% |
76% |
87% |
Engagements dans le domaine de l'éducation (dépenses, alphabétisation et scolarisation) : |
10 |
||||||||||||||||
Dépenses pour l'éducation par rapport au PIB |
4 |
1990 |
% |
Croiss |
4,66% |
2,63% |
4,50% |
3,60% |
3,37% |
5,57% |
5,70% |
2,29% |
3,40% |
4,80% |
2,54% |
5,26% |
1,93% |
Indice du niveau d'éducation |
3 |
1990 |
- |
Croiss |
0,88 |
0,67 |
0,90 |
0,84 |
1,25 |
0,87 |
0,95 |
1,12 |
0,89 |
0,68 |
0,74 |
0,87 |
0,84 |
Taux d'alphabétisation des adultes |
3 |
1990 |
% |
Croiss |
88,78% |
57,01% |
52,8% |
93,7% |
47% |
94% |
81,2% |
80,4% |
88,5% |
38,6% |
64,8% |
59% |
79,2% |
Situation du marché du travail et des employés : |
11 |
||||||||||||||||
Taux de chômage global |
4 |
1990 |
% |
Décroiss |
3,34% |
8,78% |
19,7% |
1,8% |
8,6% |
9,6% |
7,84% |
7,91% |
3,8% |
15,4% |
6,8% |
15,6% |
8% |
Taux d'activité par rapport à la population |
3 |
1990 |
% |
Croiss |
72% |
59% |
28% |
48% |
35% |
39% |
27% |
31% |
36% |
37% |
28% |
35% |
43% |
Compétences des ressources humaines (taux d'étudiants de 3ème cycle) |
3 |
1990 |
% |
Croiss |
2,02% |
0,43% |
1,15% |
0,96% |
1,45% |
2,89% |
2,23% |
3,28% |
0,88% |
1,07% |
1,79% |
0,84% |
1,34% |
Taux de femmes exerçant une activité économique par rapport aux hommes |
1 |
1990 |
% |
Croiss |
68,42% |
55,70% |
24,84% |
56,36% |
37,29% |
55,83% |
20,63% |
28,79% |
30,25% |
47,71% |
29,75% |
41,07% |
54,05% |
Source : www.cofacerating.fr ; www.devdata.worldbank.org ; www.euromed.net ; www.femise.org ; www.heritage.org ; www.undp.org ; www.unesco.org ; www.uno.org ; IFS CD-Rom [2001].
Annexe 11 : Base de données (convergence des pays méditerranéens - 1999)
Volet politique et de sécurité. |
Poids |
Année |
Unité |
Tendance |
Profil 1 |
Profil 2 |
Algérie |
Chypre |
Egypte |
Israël |
Jordanie |
Liban |
Malte |
Maroc |
Syrie |
Tunisie |
Turquie |
Risque pays et liberté de la presse : |
9 |
||||||||||||||||
Notes attribuées par la COFACE (risque pays) |
5 |
2002 |
éch.1-7 |
Croiss |
5 |
2 |
3 |
6 |
3 |
4 |
3 |
2 |
6 |
4 |
2 |
4 |
2 |
Indice de liberté de la presse |
3 |
2002 |
éch.1-5 |
Croiss |
4 |
2 |
3 |
3 |
2 |
3 |
3 |
4 |
4 |
3 |
1 |
1 |
2 |
Taux de journaux vendus quotidiennement |
1 |
1999 |
% |
Croiss |
12,16% |
1,80% |
5,16% |
11,47% |
3,72% |
28,14% |
5,19% |
7,82% |
12,21% |
3,82% |
2,13% |
2,29% |
11,37% |
Participation des femmes dans la vie politique : |
3 |
||||||||||||||||
Pourcentage de sièges attribuées aux femmes dans le Parlement |
1,5 |
1999 |
% |
Croiss |
14,62% |
8,00% |
3,40% |
7,10% |
2,40% |
12,50% |
0% |
2,30% |
9,20% |
0,60% |
10,40% |
11,50% |
4,20% |
Taux de participation des femmes dans le gouvernement (titres ministériels) |
1,5 |
1999 |
% |
Croiss |
18,88% |
8,57% |
0% |
0% |
6,10% |
6,10% |
0% |
0% |
5,30% |
4,90% |
11,10% |
10% |
0% |
Sécurité et mouvements des réfugiés : |
6 |
||||||||||||||||
Personnel de sécurité par rapport à la population totale |
3 |
1999 |
% |
Croiss |
1,33% |
0,56% |
0,56% |
1,33% |
0,73% |
2,92% |
0,23% |
1,62% |
0,53% |
0,71% |
2,07% |
0,37% |
1,01% |
Nombre de réfugiés (pays d'asile) |
2 |
1999 |
personnes |
Croiss |
50800 |
4800 |
2000 |
0 |
7000 |
0 |
1000 |
4000 |
0 |
1000 |
7000 |
0 |
3000 |
Nombre de réfugiés (pays d'origine) |
1 |
1999 |
personnes |
Décroiss |
3000 |
44800 |
165000 |
0 |
0 |
0 |
0 |
4000 |
0 |
0 |
3000 |
1000 |
36000 |
Secteur militaire et armement : |
7 |
||||||||||||||||
Dépenses militaires par rapport au PIB |
4 |
1999 |
% |
Décroiss |
1,32% |
2,65% |
3,80% |
3,40% |
2,70% |
8,10% |
11,10% |
5% |
0,80% |
4,10% |
6,90% |
2% |
3,50% |
Importations d'armes conventionnelles |
3 |
1999 |
millions $ |
Décroiss |
32,2 |
199 |
0 |
242 |
748 |
1205 |
44 |
0 |
0 |
0 |
20 |
0 |
1134 |
Volet économique et financier. |
|||||||||||||||||
Internationalisation et échanges commerciaux : |
6 |
||||||||||||||||
Indice d'ouverture (Imports+Exports/PIB) |
1 |
1999 |
% |
Croiss |
93,60% |
52,10% |
51,74% |
93,01% |
40,40% |
81,04% |
105,59% |
62% |
182% |
64% |
69% |
86,02% |
50% |
Termes de l'échange (Exports en valeur/Imports en valeur) |
3 |
1998 |
% |
Croiss |
89% |
85% |
95% |
87% |
69% |
84% |
70% |
33% |
94% |
80% |
92% |
85% |
94% |
Recettes issues du secteur du tourisme par rapport aux exportations |
1 |
1998 |
% |
Croiss |
14,32% |
4,56% |
0,18% |
41,55% |
19,99% |
8,29% |
23,46% |
59,91% |
21,41% |
17,50% |
24,14% |
18,36% |
14,31% |
Trafic aérien (départs quotidiens d'avions) |
1 |
1998 |
vols/jour |
Croiss |
82,46 |
15,56 |
121 |
33 |
108 |
137 |
42 |
28 |
35 |
110 |
25 |
54 |
285 |
Situation macro-économique (indicateurs d'ajustement réel) : |
11 |
||||||||||||||||
Taux de croissance annuelle du PIB |
5 |
2000 |
% |
Croiss |
5% |
3% |
2% |
5% |
5% |
6% |
4% |
0% |
5% |
1% |
3% |
5% |
7% |
Taux de formation brute du capital fixe par rapport au PIB |
2 |
2000 |
% |
Croiss |
25,30% |
18,20% |
24% |
19% |
24% |
19% |
20% |
18% |
28% |
24% |
21% |
27% |
24% |
Solde budgétaire par rapport au PIB |
2 |
1998 |
% |
Croiss |
-0,75% |
-4,11% |
-3,90% |
-5,50% |
0,89% |
-2,40% |
-6,79% |
-15,18% |
-10,64% |
-2,14% |
-0,70% |
-0,89% |
-7,16% |
Solde courant par rapport au PIB |
2 |
1998 |
% |
Croiss |
-5,10% |
-7,71% |
-1,90% |
-6,23% |
-3,34% |
-0,66% |
0,12% |
-22,57% |
-4,72% |
-0,40% |
0,34% |
-3,38% |
0,94% |
Situation macro-économique (indicateurs d'ajustement nominal) : |
9 |
||||||||||||||||
Taux d'inflation |
5 |
2001 |
% |
Décroiss |
2,64% |
9,39% |
4,20% |
4,10% |
2,20% |
1,10% |
1,80% |
-4,92% |
2,93% |
0,60% |
0,40% |
1,90% |
60,40% |
Service de la dette par rapport au PIB |
3 |
1999 |
% |
Décroiss |
2,90% |
7,25% |
11,10% |
4,10% |
1,90% |
6,20% |
8,00% |
3,10% |
16,20% |
8,90% |
1,90% |
7,30% |
7,40% |
Aide officielle au développement reçue par rapport au PIB |
1 |
1998 |
% |
Croiss |
8,31% |
0,89% |
0,86% |
0,35% |
2,24% |
1,09% |
7,07% |
1,43% |
0,64% |
1,54% |
0,96% |
0,78% |
0,01% |
Investissements et mouvements de capitaux : |
14 |
||||||||||||||||
Investissement privé par rapport à la formation brute du capital fixe |
3 |
1998 |
% |
Croiss |
76,30% |
59,48% |
72,5% |
88% |
68,4% |
84,7% |
84% |
79,3% |
76,25% |
70,8% |
42,6% |
51% |
76,28% |
Flux nets d'IDE par rapport au PIB |
3 |
1999 |
% |
Croiss |
3,78% |
0,91% |
0,01% |
1,31% |
1,19% |
2,87% |
1,96% |
1,51% |
22,34% |
0,01% |
0,57% |
1,67% |
0,42% |
Capitalisation boursière par rapport au PIB |
3 |
1998 |
% |
Croiss |
38,66% |
9,85% |
0% |
29,11% |
29,48% |
39,42% |
78,97% |
13,83% |
3,23% |
44,10% |
0% |
11,37% |
16,92% |
Indice de liberté économique |
5 |
2002 |
- |
Décroiss |
2,7 |
3,4 |
3,1 |
2,15 |
3,55 |
2,65 |
2,7 |
3,15 |
2,70 |
3,05 |
4,1 |
2,85 |
3,35 |
Diffusion de la technologie dans les domaines de l'information et de la communication : |
5 |
||||||||||||||||
Nombre de lignes téléphoniques pour 1000 personnes |
2 |
1998 |
lignes |
Croiss |
251,13 |
34,82 |
53 |
585 |
60 |
471 |
86 |
194 |
499 |
54 |
95 |
81 |
254 |
Nombre de téléphones mobiles pour 1000 personnes |
1 |
1998 |
lignes |
Croiss |
59,41 |
1,72 |
0,63 |
168,32 |
1,38 |
358,79 |
11,8 |
156,69 |
58,67 |
4,19 |
0 |
4,17 |
52,54 |
Nombre d'internautes |
1 |
1999 |
utilisateurs |
Croiss |
97802 |
1309,7 |
20000 |
88000 |
200000 |
800000 |
120000 |
200000 |
30000 |
50000 |
20000 |
30000 |
1500000 |
Nombre de PC pour 1000 personnes |
1 |
1999 |
ordinateurs |
Croiss |
125,97 |
21,27 |
6 |
193 |
12 |
223 |
14 |
46 |
181 |
11 |
14 |
15 |
34 |
Volet social culturel et humain. |
|||||||||||||||||
Développement humain et qualité de vie : |
12 |
||||||||||||||||
Indice de développement humain |
5 |
1999 |
- |
Croiss |
0,80 |
0,58 |
0,69 |
0,88 |
0,64 |
0,89 |
0,71 |
0,76 |
0,87 |
0,60 |
0,70 |
0,71 |
0,74 |
PIB par tête |
3 |
1999 |
$ |
Croiss |
7395,6 |
1784,8 |
5063 |
19006 |
3420 |
18440 |
3955 |
4705 |
15189 |
3419 |
4454 |
5957 |
6380 |
Taux de mortalité infantile |
2 |
1999 |
% |
Décroiss |
1,7% |
6,17% |
3,6% |
0,7% |
4,1% |
0,6% |
2,9% |
2,8% |
2,5% |
4,5% |
2,5% |
2,4% |
4% |
Taux de population ayant accès à l'eau potable |
2 |
1999 |
% |
Croiss |
93,4% |
75% |
94% |
100% |
95% |
99% |
96% |
100% |
100% |
82% |
80% |
90% |
83% |
Engagements dans le domaine de la santé (dépenses, ressources et accessibilité) : |
11 |
||||||||||||||||
Dépenses de santé par rapport au PIB |
4 |
1999 |
% |
Croiss |
7,50% |
3,40% |
3,60% |
6,15% |
10,35% |
9,60% |
9,10% |
9,80% |
3,57% |
4,40% |
2,40% |
5,10% |
5,83% |
Nombre de médecins pour 100 000 personnes |
3 |
1999 |
médecins |
Croiss |
226,2 |
30 |
85 |
255 |
202 |
385 |
166 |
210 |
261 |
46 |
144 |
70 |
121 |
Taux de population ayant accès aux médicaments de base |
3 |
1999 |
% |
Croiss |
98% |
66% |
95% |
100% |
88% |
99% |
100% |
88% |
99% |
66% |
80% |
51% |
99% |
Taux de population ayant accès aux commodités sanitaires essentielles |
1 |
1999 |
% |
Croiss |
93,4% |
61,3% |
73% |
100% |
94% |
99% |
99% |
99% |
100% |
75% |
90% |
75% |
91% |
Engagements dans le domaine de l'éducation (dépenses, alphabétisation et scolarisation) : |
10 |
||||||||||||||||
Dépenses pour l'éducation par rapport au PIB |
4 |
1998 |
% |
Croiss |
4,69% |
2,59% |
4,32% |
4,50% |
4,56% |
6,14% |
4,44% |
1,63% |
5,10% |
4,90% |
2,49% |
5,51% |
3,21% |
Indice du niveau d'éducation |
3 |
1999 |
- |
Croiss |
0,89 |
0,69 |
0,69 |
0,87 |
0,76 |
0,91 |
0,78 |
0,83 |
0,88 |
0,49 |
0,70 |
0,71 |
0,77 |
Taux d'alphabétisation des adultes |
3 |
1999 |
% |
Croiss |
91,82% |
68,15% |
66,60% |
96,90% |
54,60% |
95,80% |
89,20% |
85,60% |
91,80% |
48% |
76,60% |
69,90% |
84,60% |
Situation du marché du travail et des employés : |
11 |
||||||||||||||||
Taux de chômage global |
4 |
1999 |
% |
Décroiss |
4,73% |
9,50% |
29,20% |
3,60% |
7,90% |
8,88% |
14,40% |
8,50% |
5,30% |
21,30% |
9,50% |
15,80% |
7,30% |
Taux d'activité par rapport à la population |
3 |
1998 |
% |
Croiss |
49,6% |
42% |
33% |
48% |
37% |
43% |
29% |
34% |
41% |
39% |
31% |
39% |
47% |
Compétences des ressources humaines (taux d'étudiants de 3ème cycle) |
3 |
1999 |
% |
Croiss |
2,67% |
0,80% |
1,29% |
1,32% |
2,17% |
3,97% |
2,10% |
2,46% |
3,43% |
1,22% |
1,46% |
1,69% |
3,01% |
Taux de femmes exerçant une activité économique par rapport aux hommes |
1 |
1999 |
% |
Croiss |
78% |
56% |
38% |
62% |
44% |
67% |
33% |
38% |
36% |
52% |
36% |
46% |
60% |
Source : www.cofacerating.fr ; www.devdata.worldbank.org ; www.euromed.net ; www.femise.org ; www.heritage.org ; www.undp.org ; www.unesco.org ; www.uno.org ; IFS CD-Rom [2001].
Catégorie 2
Malte Chypre
Jordanie
Liban
Turquie
Annexe 12 : Evaluation des distances entre les pays méditerranéens (1990 et 1999)
Volet politique Volet économique Volet social, culturel
et de sécurité et financier et humain
1990 1999 1990 1999 1990 1999
Catégorie 1
Malte
Chypre
Catégorie 2
Chypre
Tunisie
Syrie
Maroc Liban
Jordanie
Turquie Algérie
Egypte
Syrie
Liban
Egypte
Maroc
Tunisie
Algérie
Turquie
Jordanie
Catégorie 3
Catégorie 3
Israël
Israël
Catégorie 2
Catégorie 1
Malte
Catégorie 1
Catégorie 1
Chypre
Israël
Malte
Israël
Catégorie 2
Liban
Turquie
Jordanie
Tunisie
Egypte
Syrie
Algérie
Catégorie 3
Catégorie 3
Maroc
Maroc
Tunisie
Syrie
Egypte
Algérie
Chypre
Catégorie 1
Israël
Catégorie 2
Chypre
Egypte Jordanie
Malte Tunisie
Turquie
Maroc Liban Algérie
Syrie
Catégorie 3
Catégorie 1
Catégorie 2
Malte
Israël
Liban Maroc
Catégorie 3
Turquie
Jordanie
Tunisie
Egypte
Algérie
Syrie
Annexe 13 : Théories relatives aux ZMO (convergence des pays du Mercosur)
De nombreux économistes se sont interrogés sur les différents critères d'optimalité fournissant une solution au problème des chocs asymétriques en union monétaire. Mundell (1961) a été le premier à formuler clairement le concept de ZMO. Il développe alors une analyse coûts / bénéfices concernant la formation d'une union monétaire. Selon lui, la suppression du taux de change et du taux d'intérêt en tant qu'instrument de résorption des chocs peut être compensée par une mobilité des facteurs de production, en particulier du facteur travail et par une flexibilité des salaires. Deux critères relatifs au commerce extérieur sont élaborés à la suite de ces travaux.
Le critère de McKinon (1963) lie l'optimalité d'une zone monétaire à l'intensité des relations commerciales qui s'y nouent et fait référence à l'ouverture économique de chaque pays de la région. Le critère de diversification de la production et des exportations de Kenen (1969) est assimilé à une solution préventive minimisant la probabilité d'un choc majeur. A cet ensemble de critères, s'ajoutent les travaux d'Ingram (1969). Ils révélent qu'une zone monétaire est optimale lorsque les marchés financiers connaissent un degré élevé d'intégration, une mobilité parfaite du capital n'entraînant pas de tensions sur le taux d'intérêt. On peut aussi citer Johnson (1970), qui défend le principe de l'intégration fiscale, en supposant l'existence d'un budget fédéral par lequel transitent des effets de stabilisateurs automatiques. Fleming (1971) et Magnifico (1974), pour leur part, privilégient la variable prix. Un pays appartenant à une union monétaire doit avoir un même taux d'inflation associé à un taux de chômage stable à l'intérieur de la zone. Enfin, Kindleberger (1986) se base sur le critère de préférence homogène et explique que les pays d'une même zone doivent avoir les mêmes priorités quant l'arbitrage inflation / chômage.
Bien que les critères traditionnels de la théorie des ZMO constituent un précieux outil d'analyse, ils sont insuffisants pour évaluer les chocs réels et monétaires. Les crises qui ont touché les économies émergentes durant la décennie 90 se sont, pour la plupart, transformées en crises financières internationales. Elles mettent en évidence une sensibilité croissante aux variations économiques externes réelles ou monétaires dans le système mondial actuel. Ces économies qui ont libéralisé leur marché des capitaux trop tôt ou trop rapidement, ont été touchées par un risque de système. L'entrée d'un flux important de capitaux, souvent de court terme, a provoqué un sur-financement de l'économie et un développement considérable du crédit. On observe alors un comportement d'aveuglement au désastre de la part des agents négligeant le long terme. Il s'agit d'un phénomène d'aléa moral qui résulte de prises de risque excessives, notamment par les banques qui accumulent les créances douteuses et comptent sur l'intervention de la banque centrale (préteur en dernier ressort). L'incertitude, à l'origine d'une mauvaise évaluation des risques, provient de l'asymétrique information sur les marchés de capitaux. Pour éloigner le risque de crises, les pays émergents ont intérêt à respecter de nouveaux critères dans le but de consolider leur marché financier et bancaire.
L'objectif principal est d'assurer la soutenabilité du régime de change en place afin de gagner la confiance des investisseurs internationaux. Partant de là, nous avons identifié les principales conditions constituant la marche à suivre pour évoluer vers une stabilisation financière. Dans pays émergents, l'opacité des marchés financiers pose problème. Il est essentiel d'évaluer le niveau d'exposition de leur système bancaire et de leur position de change par rapport à l'étranger afin qu'ils aient une allocation efficiente des ressources. Ainsi, une bonne évaluation du risque permet d'éviter les périodes d'euphorie du marché et la diffusion d'informations fiables entraîne une diminution de la prime de risque. L'intermédiation financière excessive peut être à l'origine d'une fragilité du secteur bancaire. La concurrence entre les banques, pousse à la prise de risques considérables par l'octroi de crédits douteux. C'est pourquoi les institutions régissant les mouvements de capitaux doivent être les fonds de pension, les fonds d'investissements, et minoritairement les banques.
La dette externe du secteur privé est une source additionnelle de vulnérabilité et de dépendance vis-à-vis de l'étranger. Les pays ont donc intérêt à augmenter leur épargne en vue de réduire leur dette externe. Parallèlement, la dette souveraine est aussi une source de vulnérabilité. Le recours excessif à l'emprunt en devises étrangères peut faire pression sur le taux de change ou le taux d'intérêt, en cas de sorties massives de réserves internationales (réticence des investisseurs étrangers). Par conséquent, une gestion prudente de la dette souveraine suppose la robustesse et l'efficience du marché des capitaux. Elle permet de réduire la contagion pure et le risque financier.
Le contrôle des mouvements de capitaux est un instrument essentiel de prévention des crises. L'ouverture au marché international des capitaux doit avoir lieu après la stabilisation de la situation économique interne du pays. De même, une politique préventive permet de limiter le risque de crise. Il est nécessaire qu'un pays endetté prenne conscience qu'un montant important d'épargne sous forme d'actifs de court terme, représente un coût en matière de vulnérabilité aux chocs. Dans ce sens, des politiques de prévention peuvent être mises en place par les gouvernements dans le but d'encourager le développement des marchés domestiques de titres de long terme. Ceci permet de limiter les entrées massives de capitaux et éviter une concentration de liquidités et un accroissement du risque de change. Enfin, on remarque que les investissements directs étrangers (IDE) sont plus sains pour les pays relativement aux investissements de portefeuille. En effet, les IDE relevant de pratiques plus légales, représentent une source de financement privé externe très importante et correspondent à la réalisation de projets de long terme. Ils sont d'une part, moins déstabilisants que les investissements de portefeuille, car moins volatils. D'autre part, ils sont bénéfiques pour le pays, car créateurs de nouveaux emplois et parfois générateurs de nouvelle technologie. C'est pourquoi les économies émergentes en particulier, ont tout intérêt à privilégier cette source de financement.
Source : Gimet et Guessoum [2003], pp. 5-8.
Annexe 14 : Base de données (convergence des pays du Mercosur - 1996)
Source : www.europa.eu.int ; www.ecb.int ; www.eclac.cl ; www.heritage.org ; www.insee.fr ; www.latin-focus.com ; www.mercosur.org.uy ; www.ocde.org ; www.uno.org ; www.worldbank.org ; IFS CD-Rom [2001].
Source : IFS CD-Rom (2001) ; www.europa.eu.int ; www.ecb.int ; www.eclac.cl ; www.heritage.org ; www.insee.fr ; www.latin-focus.com ; www.mercosur.org.uy ; www.ocde.org ; www.uno.org ; www.worldbank.org
Annexe 15 : Base de données (convergence des pays du Mercosur - 2001)
Annexe 16 : Contenu des familles de critères (processus d'ouverture en Méditerranée)
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Internationalisation
des |
Taux d'ouverture (Imports + Exports / PIB) : poids du commerce international dans l'économie, représenté par les flux entrants et sortants de biens et services. |
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Termes de l' échange (Exports / Imports) : rapport entre les flux sortants et entrants de biens et service, il s'agit d'un évaluateur du niveau de couverture des importations. |
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Communications internationales (minutes par individu) : appels sortants et communications avec l'étranger. |
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Barrieres aux échanges (note) : score sur une échelle croissante de [0 - 10] attribué par Fraser Institute pour rendre compte des barrieres aux échanges (officielles ou non), le niveau effectif de l'activité économique et le cadre des affaires. |
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Fondamentaux |
Croissance annuelle du PIB (%) : progression or régression du niveau général de l'économie d'une année à l'autre. |
|||
Taux d'inflation annuel (%) : évolution de l'indice des prix à la consommation. |
||||
Solde budgétaire (% du PIB) : revenus courants et emprunts contractés, y compris les fonds d'aide au développement, déduction faite des dépenses comme le service de dettes. |
||||
Service de la dette (% des exports) : couverture des emprunts accordés (montant des intérêts payés sur les dettes de long terme, de court terme et issus des prêts accordés par le FMI |
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économique et |
Développement du secteur tertiaire (% du PIB) : valeur ajoutée du secteur des services. |
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financier |
Dynamique de |
Investissement privé (% de la formation brute du capital fixe) : accumulation du capital investi dans le secteur privé, il s'agit d'un estimateur de la dynamique de privatisation. |
||
Crédit au secteur privé (% du PIB) : financement accordé par les banques domestiques au secteur privé, il s'agit d'un estimateur de la dynamique de privatisation. |
||||
IDE (% de la formation brute du capital fixe) : flux entrants de capitaux étrangers destinés à l'investissement lourd, il s'agit d'un estimateur de l'attractivité économique. |
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Contrôle des flux de capitaux (note) : score sur une échelle croissante de [0 - 10] attribué par Fraser Institute pour évaluer l'acces au marché de capitaux étrangers et l'accessibilité du marché de capitaux local. |
||||
Qualité du systeme bancaire (note) : score sur une échelle croissante de [0 - 10] attribué par Fraser Institute pour estimer le niveau de concurrence entre les banques locales et étrangeres, le contrôle du marché des crédits et l'accessibilité de la devise. |
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Technologies de |
Téléphonie fixe et mobile (pour 1000 personnes) : accessibilité et densité des moyens de télécommunication. |
|||
Acces à Internet (pour 1000 personnes) : accessibilité et diffusion des nouvelles technologie de l'information et de la communication. |
||||
PC et multimédia (pour 1000 personnes) : accessibilité et diffusion des nouvelles technologie de traitement de données. |
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|
Développement humain et |
PIB par tête (dollar) : part de chaque individu dans l'économie moyennant la parité du pouvoir d'achat, il s'agit d'un estimateur du niveau de vie. |
||
Longévité (années) : durée de vie moyenne, il s'agit d'un déterminant de l'hygiene de vie et de la qualité de l'environnement. |
||||
Acces à l'eau potable (% de la population) : proportion de la population ayant acces à une source d'eau potable. |
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Engagements dans le |
Dépenses de santé (% du PIB) : montants attribués au secteur de la santé public ou privé. |
|||
Personnel médical (pour 1000 personnes) : nombre de médecins généralistes et spécialistes, y compris les professeurs, enseignants et chercheurs dans les facultés de médecine. |
||||
Acces aux commodités sanitaires de base (% de la population) : disponibilité d'installations sanitaires satisfaisant les standards d'hygiene de base comme les systemes d'évacuation. |
||||
Engagements dans le |
Dépenses d'éducation (% du PIB) : montants et subventions alloués à l'éducation dans les secteurs public et privé (primaire, secondaire, universitaire), y compris les dépenses administratives. |
|||
culturel et |
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Mumain |
Taux d' alphabétisation (% des adultes) : personnes âgées de 15 ans et plus capables de lire et d'écrire des phrases simples. |
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Taux de scolarisation (% des enfants) : proportion d'enfants en âge d'être scolarisés, réellement inscrits au primaire ou secondaire (âge défini par le systeme d'éducation nationale). |
||||
Marché du travail et |
Taux de chômage (% de la population active) : proportion de la population active sans emploi. |
|||
Niveau de qualification (% de la population) : proportion de la population ayant le niveau universitaire. |
||||
Equité salariale (femmes / hommes) : ratio entre le revenu moyen des femmes et des hommes, il s'agit d'un indicateur du niveau d'inégalité des salaires par genre. |
||||
Réglementation du marché du travail (note) : score sur une échelle croissante de [0 - 10] attribué par Fraser Institute pour estimer l'impact du salaire minimum et des pratiques d'embauche et de licenciement, ainsi que l'efficacité du systeme de couverture sociale et d'assurance chômage. |
Annexe 17 : Définition des variables explicatives (corrélation avec les critères)
1. Composantes de l'indice de stabiité politique de Freedom House :
La construction de l'indice de stabilité politique repose sur le calcul d'une moyenne entre deux indicateurs : impartialité politique (à partir d'une liste de dix questions regroupées en trois souscatégories) et libertés civiques (à partir d'une liste de quinze questions regroupées en quatre souscatégories). Des points sont attribués à chacune de ces questions suivant une échelle croissante allant de 0 à 4. Par conséquent, le score maximal que peut enregistrer un pays est de 40 sur le plan de l'impartialité politique et de 60 sur le plan des libertés civiques.
a. Impartialité politique (10 questions sur une échelle de [0 ; 4])
- Processus électoral (3 question : organisation des campagnes électorales, déroulement des suffrages destinés à élire le Chef de l'Etat, déroulement des législatives).
- Pluralisme politique (4 questions : liberté de constituer un parti ou d'adhérer à un groupe politique, portée de l'opposition au pluralisme politique, capacité à interrompre un processus électoral, intervention du corps militaire en politique ou toute autre influence ethnique ou religieuse).
- Fonctionnement du gouvernement (3 questions : impartialité de la désignation des membres du gouvernement, niveau de corruption, engagement du gouvernement à assurer la transparent des processus électoraux).
- Questions complémentaires (2 questions : degré de consultation des représentants du peuple ou participation des citoyens dans le cas des monarchies, possibilité du pouvoir ou du gouvernement d'étouffer une culture ou une ethnie).
b. Libertés civiques (10 questions sur une échelle de [0 ; 4])
- Liberté d'expression (4 questions : existence de médias indépendants et de liberté d'expression, existence d'institutions religieuses indépendantes, niveau d'interférence entre le système d'éducation et les doctrines politiques, droit à l'expression de l'opinion individuelle).
- Droits des organisations associatives (3 questions : possibilité d'organiser des rassemblements ou des mouvements de contestation, possibilité d'organiser des regroupements politiques, possibilité d'adhésion à une organisation syndicale).
- Cadre légal (4 questions : indépendance du système juridique, contrôle de la criminalité, efficacité du corps policier, équité de traitement face aux lois).
- Autonomie et droits individuels (4 questions : contrôle des flux migrateurs et de l'attribution des emplois, possibilité de devenir propriétaire ou de monter une affaire sans user de l'influence des autorités, niveau de libertés individuelles et d'égalité de traitement hommes / femmes, équité sur le plan des opportunités et absence d'exploitation).
Les notes attribuées à chacun des deux indices partiels, sont converties scores sur une échelle décroissante allant de 1 (meilleur) à 7 (médiocre). Enfin, l'indice de stabilité politique est calculé à partir de la moyenne de ces deux indicateurs partiels (lui aussi varie entre 1 et 7).
Impartialité politique (IP) |
Libertés civiques (LC) |
|||
Note intermédiaire |
Score final |
Note intermédiaire |
Score final |
|
[36 ; |
40] |
1 |
[53 ; 60] |
1 |
[30 ; |
35] |
2 |
[44 ; 52] |
2 |
[24 ; |
29] |
3 |
[35 ; 43] |
3 |
[18 ; |
23] |
4 |
[26 ; 34] |
4 |
[12 ; |
17] |
5 |
[17 ; 25] |
5 |
[6 ; |
11] |
6 |
[8 ; 6] |
6 |
[0 ; |
5] |
7 |
[0 ; 7] |
7 |
Indice de stabilité politique |
+ : = IP LC ISP |
|||
2 |
2. Composantes de l'indice de liberté économique de Heritage Foundation :
La liberté économique est définie comme l'absence de contraintes gouvernementales sur l'activité économique, au-delà des droits individuels des citoyens. L'indice de liberté économique mesure à quel point les individus sont libres de travailler, de produire, de consommer ou d'investir dans les secteurs qui leur semble les plus productifs. Les contraintes imposées par l'Etat sont mesurées par leur impact sur la prise de décisions dans le cadre de l'activité économique (consommation, production, investissement, emploi).
L'influence de l'Etat sur le choix d'une politique économique a des conséquences directes sur le niveau de croissance que Heritage Fondation évalue depuis 1995, pour un échantillon de 160 pays en employant une cinquantaine de variables équipondérées regroupées en dix critères (xi). Ceux-ci sont notés sur une échelle décroissante allant de 1 (meilleur) à 5 (médiocre). Enfin, l'indice de liberté économique (ILE) est calculé à partir de la moyenne de ces dix paramètres et varie par conséquent
entre 1 et 5 : |
ILE |
= |
10 ~= i 1 |
xi |
10
a. Politique commerciale (3 variables)
- Barrières tarifaires.
- Barrières non tarifaires.
- Corruption au sein de la douane.
b. Intervention de l'Etat dans l'économie (4 variables)
- Consommation de l'Etat.
- Propriété commerciale et industrielle de l'Etat. - Revenu de l'Etat issu de la propriété.
- Production de l'Etat.
c. Implantations et capitaux étrangers (8 variables)
- Code des investissements étrangers.
- Contraintes sur la propriété commerciale étrangère.
- Contraintes sur les entreprises ouvertes aux investisseurs étrangers.
- Performances attendues des entreprises étrangères. - Propriété terrienne détenue par des étrangers.
- Traitement légal équitable entre les entreprises locales et étrangères.
- Contraintes sur le rapatriement des bénéfices des entreprises étrangères.
- Disponibilité de sources locales de financement pour les investisseurs étrangers.
d. Systèmes de prix et salaires (5 variables)
- Niveau du salaire minimum.
- Libre détermination des prix sans influence de l'Etat. - Contrôle des prix par l'Etat.
- Etendue des contrôles étatiques sur les prix.
- Subventions affectant les prix.
e. Politique fiscale (4 variables)
- Impôts sur le revenu global.
- Taxe moyenne payée par la population. - Impôts sur les bénéfices des sociétés.
- Dépenses gouvernementales.
f. Politique monétaire (1 variable)
- Taux d'inflation moyen.
g. Systèmes bancaire et financier (5 variables)
- Propriété étatique des banques.
- Contraintes sur l'implantation de filiales de banques étrangères. - Influence de l'Etat sur l'octroi de crédit.
- Contrôle du système bancaire par l'Etat.
- Liberté d'offrir tout types de services financiers et d'assurance.
h. Système juridique (7 variables)
- Influence de l'Etat sur le système juridique. - Codes régissant les contrats.
- Arbitrage portant sur les contrats.
- Expropriation de la propriété par l'Etat. - Corruption du système juridique.
- Délais d'exécution des décisions juridiques. - Octroi et protection de la propriété privée.
i. Droits de propriété (5 variables)
- Licences requises pour exercer une activité commerciale. - Facilité d'obtention de licences commerciales.
- Corruption des systèmes administratifs.
- Réglementation de l'emploi.
- Réglementation des activités commerciales.
j. Marché parallèle (7 variables)
- Fraude.
- Contrefaçon de la propriété intellectuelle. - Offre de produits agricoles au noir.
- Offre de produits manufacturés au noir. - Offre de services au noir.
- Transports au noir.
- Offre d'emploi au noir.
3. Composantes de l'indice de développement humain du PNUD :
Le besoin évident d'un indicateur plus significatif pour mesurer le niveau de développement a trouvé une réponse en l'IDH créé par le PNUD en 1990. Cet indice composite sophistiqué tient compte du PIB par tête mais aussi d'autres facteurs qui contribuent au développement tels que l'espérance de vie à la naissance, le taux de scolarisation et le taux d'alphabétisation. Un positionnement sur l'échelle de l'IDH est certainement plus représentatif du niveau de vie moyen dans un pays que sa performance, prise isolement, en termes de PIB par tête. Concernant le mode de calcul, l'IDH est compris entre 0 (médiocre) et 1 (meilleur). Il résulte de la moyenne de trois indices quantitatifs :
a. Longévité (espérance de vie à la naissance)
Elle permet de mesurer indirectement la satisfaction des besoins matériels essentiels tels que l'accès à une alimentation saine, au logement, à une bonne hygiène et aux soins médicaux.
b. Niveau d'éducation (taux de scolarisation et d'alphabétisation)
Il traduit la satisfaction des besoins immatériels comme la capacité de participer aux prises de décision sur le lieu de travail ou dans la société.
c. Niveau de vie (logarithme du PIB par tête en PPA)
Il englobe les éléments de la qualité de vie qui ne sont pas décrits par les deux premiers indices tels que la mobilité ou l'accès à la culture.
Chacun de ses trois paramètres est calculé à partir d'une donnée chiffrée par interpolation linéaire entre deux valeurs extrémales possibles ou admissibles de cette donnée. La valeur maximale correspond à un indice de 1 (excellent) et la valeur minimale, de 0 (médiocre).
Indice |
Mesure |
Valeur minimale |
Valeur maximale |
Formule |
Longévité |
Espérance de vie à la naissance (EV) |
25 ans |
85 ans |
EV - 25 L = |
60 |
||||
Education |
Taux d'alphabétisation (TA) |
0% |
100% |
- 2 TA TS E= |
Taux de scolarisation (TS) |
0% |
100% |
3 |
|
Niveau de vie |
Logarithme du PIB par tête en PPA (logPIB) |
100 $ |
40 000 $ |
PIB log - 2 NV = |
2, 60206 |
||||
Indice de développement |
L E NV humain : IDH + + = |
|||
3 |
Annexe 18 : Base de données (processus d'ouverture en Méditerranée - 1995)
Critères |
Unité |
Source |
Tendance |
Poids |
Profil 1 |
Profil 2 |
Algérie |
Egypte |
Israël |
Jordanie |
Liban |
Maroc |
Syrie |
Tunisie |
Turquie |
|||
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Internationalisation de l'activité économique |
||||||||||||||||||
Taux d'ouverture (Imports + Exports / PIB) |
% |
WDI |
0,116 |
111,90 |
94,41 |
57,90 |
49,95 |
75,93 |
124,58 |
77,11 |
61,50 |
68,98 |
93,38 |
44,24 |
||||
Termes de l'échange (Exports / Imports) |
ratio |
WDI |
0,025 |
0,98 |
0,92 |
0,88 |
0,82 |
0,68 |
0,71 |
0,18 |
0,80 |
0,82 |
0,92 |
0,82 |
||||
Communications internationales / abonnés |
minutes |
WDI |
0,075 |
139,22 |
65,28 |
71,69 |
36,73 |
113,55 |
226,05 |
75,98 |
115,24 |
71,26 |
167,76 |
28,27 |
||||
Barrières aux échanges |
[0 - 10] |
FI |
0,366 |
8,98 |
7,67 |
3,72 |
3,06 |
7,75 |
6,20 |
5,27 |
5,20 |
7,09 |
4,61 |
8,31 |
||||
Fondamentaux macroéconomiques et diversification des activités |
||||||||||||||||||
Taux d'inflation annuel |
% |
WDI |
0,223 |
9,67 |
28,14 |
29,78 |
15,74 |
10,05 |
2,35 |
8,95 |
6,12 |
7,98 |
6,24 |
88,11 |
||||
Service de la dette / Exports |
% |
WDI |
0,012 |
2,25 |
10,92 |
29,80 |
13,18 |
14,30 |
12,40 |
7,47 |
33,38 |
4,33 |
16,86 |
27,66 |
||||
Croissance annuelle du PIB |
% |
WDI |
0,011 |
5,99 |
3,86 |
3,80 |
4,67 |
7,06 |
6,19 |
6,50 |
-6,58 |
5,75 |
2,32 |
7,19 |
||||
économique et |
Solde budgétaire / PIB |
% |
IFS |
0,058 |
-2,77 |
-5,38 |
-1,44 |
0,90 |
-5,01 |
1,08 |
-18,36 |
-4,39 |
-1,77 |
-3,20 |
-4,08 |
|||
financier |
Développement du secteur tertiaire |
% |
WDI |
0,222 |
59,38 |
54,38 |
39,10 |
50,92 |
3,80 |
66,76 |
60,53 |
52,40 |
53,69 |
59,57 |
53,55 |
|||
Privatisation et mouvements de capitaux |
||||||||||||||||||
Investissement privé / formation brute du capital fixe |
% |
WDI |
0,163 |
89,27 |
64,77 |
75,05 |
65,86 |
85,23 |
80,35 |
71,39 |
67,41 |
56,30 |
49,31 |
82,49 |
||||
Crédit au secteur privé / PIB |
% |
WDI |
0,462 |
46,98 |
16,40 |
5,20 |
37,04 |
68,64 |
74,37 |
57,91 |
47,95 |
11,15 |
68,59 |
18,49 |
||||
IDE / formation brute du capital fixe |
% |
UNSD |
0,042 |
17,37 |
5,92 |
0,24 |
6,15 |
6,10 |
4,70 |
7,40 |
0,67 |
0,88 |
0,72 |
2,19 |
||||
Contrôle des flux de capitaux |
[0 - 10] |
FI |
0,308 |
6,86 |
4,59 |
2,00 |
7,10 |
4,21 |
5,43 |
5,00 |
2,00 |
0,00 |
2,00 |
5,55 |
||||
Qualité du système bancaire |
[0 - 10] |
FI |
0,429 |
6,30 |
4,40 |
0,48 |
6,36 |
4,88 |
6,22 |
5,00 |
6,39 |
0,92 |
7,55 |
7,59 |
||||
Technologies de l'information et de la communication |
||||||||||||||||||
Téléphonie fixe et mobile / 1000 personnes |
lignes |
WDI |
0,658 |
305,48 |
239,76 |
42,09 |
46,81 |
496,19 |
76,77 |
188,97 |
43,48 |
67,74 |
58,60 |
221,48 |
||||
Accès à Internet / 1000 personnes |
utilisateurs |
WDI |
0,653 |
13,74 |
5,34 |
0,02 |
0,34 |
8,90 |
0,23 |
0,83 |
0,04 |
0,00 |
0,11 |
0,81 |
||||
PC et multimédia / 1000 personnes |
PC |
WDI |
0,602 |
54,67 |
32,72 |
3,03 |
4,30 |
133,48 |
8,16 |
16,61 |
3,19 |
7,07 |
6,70 |
14,92 |
||||
|
Développement thumain et pauvreté |
|||||||||||||||||
PIB par tête |
$ / an |
WDI |
0,599 |
11844,20 |
7009,28 |
4629,80 |
2785,70 |
17016,00 |
3735,60 |
3777,20 |
2960,00 |
2912,40 |
4681,10 |
5157,70 |
||||
Longévité |
années |
WDI |
0,843 |
73,18 |
69,56 |
70,12 |
66,26 |
77,95 |
70,95 |
69,86 |
66,61 |
68,90 |
71,90 |
67,40 |
||||
Accès à l'eau potable |
% |
UNSD |
0,606 |
99,00 |
93,00 |
94,00 |
94,00 |
98,00 |
98,00 |
98,00 |
75,00 |
87,00 |
80,00 |
84,00 |
||||
Engagements dans le secteur de la santé |
||||||||||||||||||
Dépenses de santé / PIB |
% |
IFS |
0,143 |
7,19 |
6,55 |
4,60 |
3,67 |
10,33 |
7,90 |
7,80 |
4,40 |
2,40 |
5,90 |
4,74 |
||||
Personnel médical / 1000 personnes |
médecins |
PNUD |
0,510 |
3,00 |
2,64 |
0,85 |
2,02 |
3,74 |
1,66 |
2,10 |
0,46 |
1,44 |
0,66 |
1,10 |
||||
Accès aux commodités sanitaires de base |
% |
UNSD |
0,728 |
99,00 |
93,00 |
90,00 |
54,00 |
99,00 |
98,00 |
99,99 |
57,00 |
90,00 |
80,00 |
89,00 |
||||
culturel et |
Engagements dans le domaine de l'éducation |
|||||||||||||||||
humain |
Dépenses d'éducation / PIB |
% |
IFS |
0,160 |
5,45 |
5,10 |
4,88 |
4,35 |
6,14 |
5,91 |
1,67 |
5,11 |
2,69 |
5,63 |
3,20 |
|||
Taux d'alphabétisation |
% |
IFS |
0,696 |
99,62 |
96,80 |
61,50 |
51,20 |
95,00 |
86,40 |
83,30 |
44,00 |
69,90 |
64,70 |
82,00 |
||||
Taux de scolarisation |
% |
WDI |
0,861 |
86,95 |
83,25 |
73,50 |
77,50 |
90,00 |
78,50 |
69,00 |
43,50 |
67,50 |
74,50 |
65,50 |
||||
Marché du travail et situation des employés |
||||||||||||||||||
Taux de chômage |
% |
IFS |
0,118 |
6,35 |
11,07 |
27,90 |
11,30 |
6,90 |
14,40 |
18,50 |
16,00 |
7,00 |
17,80 |
6,60 |
||||
Niveau de qualification |
% |
UNESCO |
0,132 |
2,25 |
1,90 |
1,29 |
2,17 |
3,97 |
2,10 |
2,46 |
1,22 |
1,46 |
1,69 |
3,01 |
||||
Equité salariale femmes / hommes |
ratio |
PNUD |
0,034 |
0,33 |
0,31 |
0,07 |
0,08 |
0,21 |
0,09 |
0,22 |
0,16 |
0,11 |
0,19 |
0,30 |
||||
Réglementation du marché du travail |
[0 - 10] |
FI |
0,102 |
5,06 |
4,44 |
4,63 |
5,57 |
3,84 |
7,34 |
7,50 |
4,00 |
2,00 |
3,00 |
5,35 |
Annexe 19 : Base de données (processus d'ouverture en Méditerranée - 2005)
Critères |
Unité |
Source |
Tendance |
Poids |
Profil 1 |
Profil 2 |
Algérie |
Egypte |
Israël |
Jordanie |
Liban |
Maroc |
Syrie |
Tunisie |
Turquie |
|||
|
|
|||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||
|
||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||||
Internationalisation de l'activité économique |
||||||||||||||||||
Taux d'ouverture (Imports + Exports / PIB) |
% |
WDI |
0,116 |
145,81 |
110,64 |
63,33 |
45,27 |
82,74 |
114,60 |
52,40 |
68,73 |
73,22 |
90,31 |
58,05 |
||||
Termes de l'echange (Exports / Imports) |
ratio |
WDI |
0,025 |
0,95 |
0,92 |
1,61 |
0,92 |
0,87 |
0,64 |
0,34 |
0,89 |
1,22 |
0,91 |
0,89 |
||||
Communications internationales / abonnes |
minutes |
WDI |
0,075 |
142,00 |
83,56 |
120,00 |
35,14 |
385,00 |
380,28 |
148,56 |
226,22 |
89,89 |
164,31 |
49,65 |
||||
Barrières aux echanges |
[0 - 10] |
FI |
0,366 |
8,70 |
8,32 |
5,18 |
4,06 |
9,69 |
6,13 |
5,89 |
4,37 |
7,31 |
5,70 |
7,78 |
||||
Fondamentaux macroéconomiques et diversification des activités |
||||||||||||||||||
Taux d'inflation annuel |
% |
WDI |
0,223 |
0,67 |
4,29 |
2,58 |
4,51 |
0,72 |
2,34 |
1,20 |
1,17 |
5,03 |
2,72 |
25,30 |
||||
Service de la dette / Exports |
% |
WDI |
0,012 |
16,44 |
25,87 |
16,50 |
11,71 |
15,90 |
16,43 |
66,06 |
23,54 |
4,17 |
12,96 |
38,47 |
||||
Croissance annuelle du PIB |
% |
WDI |
0,011 |
4,49 |
3,09 |
5,20 |
4,30 |
4,31 |
7,46 |
6,32 |
3,49 |
3,60 |
5,76 |
8,93 |
||||
économique et |
Solde budgetaire / PIB |
% |
IFS |
0,058 |
-0,05 |
-12,53 |
2,40 |
-5,90 |
-4,00 |
-3,90 |
-8,20 |
-4,40 |
-3,37 |
-2,80 |
-4,00 |
|||
financier |
Developpement du secteur tertiaire |
% |
WDI |
0,222 |
66,23 |
61,11 |
13,78 |
52,44 |
1,20 |
72,58 |
68,08 |
53,49 |
47,40 |
59,57 |
60,94 |
|||
Privatisation et mouvements de capitaux |
||||||||||||||||||
Investissement prive / formation brute du capital fixe |
% |
WDI |
0,163 |
98,70 |
84,35 |
68,84 |
72,74 |
83,91 |
89,79 |
92,84 |
98,61 |
28,04 |
51,50 |
66,96 |
||||
Credit au secteur prive / PIB |
% |
WDI |
0,462 |
38,76 |
32,45 |
11,41 |
61,51 |
92,22 |
71,74 |
83,12 |
56,04 |
10,09 |
66,61 |
16,26 |
||||
IDE / formation brute du capital fixe |
% |
UNSD |
0,042 |
23,13 |
7,71 |
3,56 |
1,46 |
27,05 |
69,94 |
12,79 |
59,91 |
2,47 |
11,24 |
6,38 |
||||
Contrôle des flux de capitaux |
[0 - 10] |
FI |
0,308 |
7,55 |
4,94 |
3,12 |
6,19 |
9,13 |
8,15 |
5,00 |
5,07 |
0,50 |
4,78 |
4,55 |
||||
Qualite du système bancaire |
[0 - 10] |
FI |
0,429 |
8,58 |
8,05 |
4,67 |
5,28 |
7,18 |
6,45 |
8,33 |
7,27 |
4,16 |
8,07 |
6,19 |
||||
Technologies de l'information et de la communication |
||||||||||||||||||
Telephonie fixe et mobile / 1000 personnes |
lignes |
WDI |
0,658 |
1255,26 |
908,14 |
114,83 |
211,71 |
1418,92 |
355,58 |
450,00 |
283,89 |
150,00 |
309,78 |
661,90 |
||||
Accès It Internet / 1000 personnes |
utilisateurs |
WDI |
0,653 |
349,98 |
248,84 |
20,00 |
39,00 |
305,00 |
81,05 |
120,00 |
33,20 |
2,00 |
63,70 |
84,85 |
||||
PC et multimedia / 1000 personnes |
PC |
WDI |
0,602 |
279,47 |
174,20 |
8,22 |
21,85 |
232,63 |
44,72 |
90,53 |
19,92 |
22,37 |
40,48 |
48,60 |
||||
|
Développement humain et pauvreté |
|||||||||||||||||
PIB par tête |
$ / an |
WDI |
0,599 |
15647,80 |
12418,80 |
6106,60 |
3949,90 |
20033,00 |
4319,80 |
5073,70 |
4004,20 |
3575,90 |
7161,30 |
6772,40 |
||||
Longevite |
annees |
WDI |
0,843 |
75,45 |
72,37 |
70,88 |
69,13 |
78,76 |
72,12 |
70,88 |
68,59 |
70,49 |
73,16 |
68,64 |
||||
Accès It l'eau potable |
% |
UNSD |
0,606 |
99,99 |
95,00 |
87,00 |
98,00 |
99,00 |
91,00 |
99,00 |
80,79 |
79,00 |
82,00 |
93,00 |
||||
Engagements dans le secteur de la santé |
||||||||||||||||||
Depenses de sante / PIB |
% |
IFS |
0,143 |
6,56 |
6,02 |
6,10 |
4,21 |
10,55 |
14,20 |
11,5 |
7,31 |
7,40 |
8,50 |
9,78 |
||||
Personnel medical / 1000 personnes |
medecins |
PNUD |
0,510 |
3,26 |
2,74 |
0,85 |
2,18 |
3,75 |
2,74 |
2,05 |
0,49 |
1,42 |
0,70 |
1,23 |
||||
Accès aux commodites sanitaires de base |
% |
UNSD |
0,728 |
99,99 |
95,00 |
92,00 |
68,00 |
99,00 |
93,00 |
98,00 |
61,00 |
77,00 |
80,00 |
83,00 |
||||
culturel et |
Engagements dans le domaine de l'éducation |
|||||||||||||||||
humain |
Depenses d'education / PIB |
% |
IFS |
0,160 |
5,56 |
4,80 |
3,56 |
4,94 |
6,14 |
2,97 |
1,58 |
4,59 |
2,19 |
5,32 |
3,22 |
|||
Taux d'alphabetisation |
% |
IFS |
0,696 |
99,70 |
98,80 |
69,91 |
55,60 |
95,13 |
91,51 |
90,30 |
51,15 |
85,14 |
73,91 |
87,02 |
||||
Taux de scolarisation |
% |
WDI |
0,861 |
92,85 |
88,80 |
81,00 |
86,00 |
94,00 |
86,00 |
88,00 |
63,00 |
70,50 |
82,50 |
79,00 |
||||
Marché du travail et situation des employés |
||||||||||||||||||
Taux de chômage |
% |
IFS |
0,118 |
6,67 |
12,22 |
27,30 |
9,20 |
10,70 |
13,20 |
18,00 |
11,90 |
11,70 |
14,30 |
10,50 |
||||
Niveau de qualification |
% |
UNESCO |
0,132 |
50,70 |
34,70 |
14,00 |
37,00 |
49,00 |
19,00 |
22,00 |
9,00 |
6,00 |
17,00 |
14,00 |
||||
Equite salariale femmes / hommes |
ratio |
PNUD |
0,034 |
0,64 |
0,62 |
0,31 |
0,26 |
0,55 |
0,31 |
0,31 |
0,40 |
0,29 |
0,37 |
0,46 |
||||
Reglementation du marche du travail |
[0 - 10] |
FI |
0,102 |
5,08 |
4,28 |
3,61 |
4,74 |
3,74 |
6,52 |
7,50 |
5,72 |
2,50 |
4,00 |
4,47 |
Annexe 20 : Résultats des benchmarkings et ratings des PM sur les trois scénarios (1995)
Volet politique et de sécurité
Volet économique et financier
Volet social, culturel et humain
Scénario 1 : Ecart type (ë = 0,76) |
|||||||||||||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||||||||||||
Catégorie 1 |
1. Israel |
||||||||||||||||||
Catégorie 2 |
1. Israel |
||||||||||||||||||
Catégorie 3 |
= Syrie
|
|
|||||||||||||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,748 ; 0,880] |
ë ? [0,748 ; 0,762] |
|||||||||||||||||
Etendue de l'intervalle |
0,132 |
0,014 |
|||||||||||||||||
Scénario 1 : Ecart type (ë = 0,76) |
|||||||||||||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||||||||||||
Catégorie 1 |
|
|
|||||||||||||||||
|
|
||||||||||||||||||
Catégorie 3 |
|
|
|||||||||||||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,759 ; 0,880] |
ë ? [0,759 ; 0,768] |
|||||||||||||||||
Etendue de l'intervalle |
0,121 |
0,009 |
|||||||||||||||||
Scénario 1 : Ecart type (ë = 0,76) |
|||||||||||||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||||||||||||
Catégorie 1 |
1. Israel |
||||||||||||||||||
Catégorie 2 |
|
|
|
||||||||||||||||
|
|
||||||||||||||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,736 ; 0,820] |
ë ? [0,748 ; 0,820] |
|||||||||||||||||
Etendue de l'intervalle |
0,084 |
0,072 |
|||||||||||||||||
Scénario 2 : Moyenne des écarts (ë = 0,76) |
|||||||||||||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||||||||||||
Catégorie 1 |
1. Israel |
||||||||||||||||||
Catégorie 2 |
1. Israel |
||||||||||||||||||
Catégorie 3 |
|
|
|||||||||||||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,712 ; 0,790] |
ë ? [0,712 ; 0,775] |
|||||||||||||||||
Etendue de l'intervalle |
0,078 |
0,063 |
|||||||||||||||||
Scénario 2 : Moyenne des écarts (ë = 0,76) |
|||||||||||||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||||||||||||
Catégorie 1 |
|
|
|||||||||||||||||
|
|
||||||||||||||||||
Catégorie 3 |
|
|
|||||||||||||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,758 ; 0,880] |
ë ? [0,758 ; 0,767] |
|||||||||||||||||
Etendue de l'intervalle |
0,122 |
0,009 |
|||||||||||||||||
Scénario 2 : Moyenne des écarts (ë = 0,76) |
|||||||||||||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||||||||||||
Catégorie 1 |
1. Israel |
||||||||||||||||||
Catégorie 2 |
|
|
|
||||||||||||||||
|
|
||||||||||||||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,736 ; 0,820] |
ë ? [0,748 ; 0,820] |
|||||||||||||||||
Etendue de l'intervalle |
0,084 |
0,072 |
|||||||||||||||||
Scénario 3 : Variation des écarts (ë = 0,76) |
|||||||||||||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||||||||||||
Catégorie 1 |
|||||||||||||||||||
Catégorie 2 |
1. Israel |
||||||||||||||||||
Catégorie 3 |
|
|
|||||||||||||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,665 ; 1,000] |
ë ? [0,712 ; 0,775] |
|||||||||||||||||
Etendue de l'intervalle |
0,335 * |
0,063 |
|||||||||||||||||
Scénario 3 : Variation des écarts (ë = 0,76) |
|||||||||||||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||||||||||||
Catégorie 1 |
1. Israel |
||||||||||||||||||
Catégorie 2 |
|
|
|||||||||||||||||
Catégorie 3 |
|
|
|||||||||||||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,657 ; 0,779] |
ë ? [0,754 ; 0,768] |
|||||||||||||||||
Etendue de l'intervalle |
0,122 * |
0,014 |
|||||||||||||||||
Scénario 3 : Variation des écarts (ë = 0,76) |
|||||||||||||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||||||||||||
Catégorie 1 |
1. Israel |
||||||||||||||||||
Catégorie 2 |
1. Israel |
||||||||||||||||||
Catégorie 3 |
|
|
|||||||||||||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,748 ; 0,880] |
ë ? [0,748 ; 0,820] |
|||||||||||||||||
Etendue de l'intervalle |
0,132 * |
0,072 |
= Pays indifférents ~ Pays incomparables * Etendue maximale reflétant l'intervalle de stabilité le plus large
Annexe 21 : Résultats des benchmarkings et ratings des PM sur les trois scénarios (2005)
Volet politique et de sécurité
Volet économique et financier
Volet social, culturel et humain
Scénario 1 : Ecart type (ë = 0,76) |
|||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||
Catégorie 1 |
1. Israel |
||||||||
Catégorie 2 |
|
2. Jordanie = Maroc = Tunisie |
|||||||
Catégorie 3 |
= Tunisie
|
|
|||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,736 ; 0,775] |
ë ? [0,748 ; 0,775] |
|||||||
Etendue de l'intervalle |
0,039 |
0,027 |
|||||||
Scénario 1 : Ecart type (ë = 0,76) |
|||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||
Catégorie 1 |
1. Israel |
||||||||
Catégorie 2 |
1. Israel |
||||||||
Catégorie 3 |
|
|
|||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,754 ; 0,880] |
ë ? [0,754 ; 0,820] |
|||||||
Etendue de l'intervalle |
0,126 |
0,066 |
|||||||
Scénario 1 : Ecart type (ë = 0,76) |
|||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||
Catégorie 1 |
1. Israel |
||||||||
Catégorie 2 |
|
|
|
||||||
|
|
||||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,665 ; 0,820] |
ë ? [0,712 ; 0,820] |
|||||||
Etendue de l'intervalle |
0,155 |
0,108 |
|||||||
Scénario 2 : Moyenne des écarts (ë = 0,76) |
|||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||
Catégorie 1 |
1. Israel |
||||||||
Catégorie 2 |
|
|
|||||||
Catégorie 3 |
|
= Syrie |
|||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,736 ; 0,775] |
ë ? [0,736 ; 0,775] |
|||||||
Etendue de l'intervalle |
0,039 |
0,039 |
|||||||
Scénario 2 : Moyenne des écarts (ë = 0,76) |
|||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||
Catégorie 1 |
1. Israel |
||||||||
Catégorie 2 |
1. Israel |
||||||||
Catégorie 3 |
|
|
|||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,748 ; 0,880] |
ë ? [0,748 ; 0,790] |
|||||||
Etendue de l'intervalle |
0,132 |
0,042 |
|||||||
Scénario 2 : Moyenne des écarts (ë = 0,76) |
|||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||
Catégorie 1 |
1. Israel |
||||||||
Catégorie 2 |
|
|
|
||||||
|
|
||||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,665 ; 0,790] |
ë ? [0,712 ; 0,790] |
|||||||
Etendue de l'intervalle |
0,125 |
0,078 |
|||||||
Scénario 3 : Variation des écarts (ë = 0,76) |
|||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||
Catégorie 1 |
|
|
|||||||
|
|||||||||
Catégorie 3 |
|
|
|||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,736 ; 1,000] |
ë ? [0,712 ; 0,775] |
|||||||
Etendue de l'intervalle |
0,264 * |
0,063 |
|||||||
Scénario 3 : Variation des écarts (ë = 0,76) |
|||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||
Catégorie 1 |
1. Israel |
||||||||
Catégorie 2 |
1. Israel |
||||||||
Catégorie 3 |
|
|
|||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,665 ; 0,880] |
ë ? [0,665 ; 0,775] |
|||||||
Etendue de l'intervalle |
0,215 * |
0,110 |
|||||||
Scénario 3 : Variation des écarts (ë = 0,76) |
|||||||||
Tri |
Pessimiste |
Optimiste |
|||||||
Catégorie 1 |
1. Israel |
||||||||
Catégorie 2 |
1. Israel |
||||||||
Catégorie 3 |
|
|
|||||||
Stabilité du modèle |
ë ? [0,712 ; 0,880] |
ë ? [0,712 ; 0,820] |
|||||||
Etendue de l'intervalle |
0,168 * |
0,108 |
= Pays indifférents ~ Pays incomparables * Etendue maximale reflétant l'intervalle de stabilité le plus large
Robustesse des poids : Tri Pessimiste (0,76) |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||
Critères |
Poids |
Politique 1995 |
Politique 2005 |
||||||||||||||||||||||||||||||||
Dépenses militaires |
0,04 |
[ 0,00 ; |
0,07 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,07 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Personnel militaire |
0,03 |
[ 0,00 ; |
0,07 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,07 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Réfugiés |
0,10 |
[ 0,00 ; |
0,20 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,20 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Tourisme |
0,04 |
[ 0,00 ; |
0,08 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,08 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Trafic aérien |
0,06 |
[ 0,00 ; |
0,11 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,11 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Femmes en politique |
0,19 |
[ 0,00 ; |
0,39 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,39 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Femmes à la législation |
0,18 |
[ 0,00 ; |
0,36 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,36 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Liberté de la presse |
0,62 |
[ 0,00 ; |
1,24 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
1,24 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Portée des médias |
0,29 |
[ 0,00 ; |
0,58 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,58 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Qualité des institutions |
0,18 |
[ 0,00 ; |
0,35 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,35 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Impartialité des lois |
0,18 |
[ 0,00 ; |
0,36 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,36 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Militaires en politique |
0,42 |
[ 0,00 ; |
0,83 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,83 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Droits de propriété |
0,24 |
[ 0,00 ; |
0,47 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,47 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Robustesse des poids : Tri Pessimiste (0,76) |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||
Critères |
Poids |
Economique 1995 |
Economique 2005 |
||||||||||||||||||||||||||||||||
Taux d'ouverture |
0,12 |
[ 0,00 ; |
0,23 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,23 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Termes de l'échange |
0,03 |
[ 0,00 ; |
0,05 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,05 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Communications int. |
0,08 |
[ 0,00 ; |
0,15 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,15 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Barrières aux échanges |
0,37 |
[ 0,00 ; |
0,73 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,27 ; |
0,73 ] |
( |
-25,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Inflation |
0,22 |
[ 0,00 ; |
0,45 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,17 ; |
0,45 ] |
( |
-25,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Service de la dette |
0,01 |
[ 0,00 ; |
0,02 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,02 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Croissance du PIB |
0,01 |
[ 0,00 ; |
0,02 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,02 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Solde budgétaire |
0,06 |
[ 0,00 ; |
0,12 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,12 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Secteur tertiaire |
0,22 |
[ 0,00 ; |
0,44 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,44 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Invest. Privé |
0,16 |
[ 0,00 ; |
0,33 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,33 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Crédit au secteur privé |
0,46 |
[ 0,23 ; |
0,92 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,40 ; |
0,92 ] |
( |
-12,50% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
IDE |
0,04 |
[ 0,00 ; |
0,08 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,08 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Contrôle des capitaux |
0,31 |
[ 0,00 ; |
0,62 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,23 ; |
0,62 ] |
( |
-25,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Système bancaire |
0,43 |
[ 0,21 ; |
0,86 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,86 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Télécom |
0,66 |
[ 0,33 ; |
1,32 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,58 ; |
1,32 ] |
( |
-12,50% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Internet |
0,65 |
[ 0,33 ; |
1,31 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,57 ; |
1,31 ] |
( |
-12,50% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Multimédia |
0,60 |
[ 0,30 ; |
1,20 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,53 ; |
1,20 ] |
( |
-12,50% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Robustesse des poids : Tri Pessimiste (0,76) |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||
Critères |
Poids |
Social 1995 |
Social 2005 |
||||||||||||||||||||||||||||||||
PIB / tête |
0,60 |
[ 0,30 ; |
1,20 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,30 ; |
1,20 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Longévité |
0,84 |
[ 0,42 ; |
1,69 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,42 ; |
1,69 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Eau potable |
0,61 |
[ 0,30 ; |
1,21 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,30 ; |
1,21 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Dépenses de santé |
0,14 |
[ 0,00 ; |
0,29 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,29 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Personnel médical |
0,51 |
[ 0,26 ; |
1,02 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,26 ; |
1,02 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Commodités sanitaires |
0,73 |
[ 0,36 ; |
1,46 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,36 ; |
1,46 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Dépenses d'éducation |
0,16 |
[ 0,00 ; |
0,32 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,32 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Alphabétisation |
0,70 |
[ 0,00 ; |
1,39 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
1,39 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Scolarisation |
0,86 |
[ 0,43 ; |
1,72 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,43 ; |
1,72 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Chômage |
0,12 |
[ 0,00 ; |
0,24 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,24 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Qualification |
0,13 |
[ 0,00 ; |
0,26 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,26 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Equité salariale |
0,03 |
[ 0,00 ; |
0,07 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,07 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Marché du travail |
0,10 |
[ 0,00 ; |
0,20 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,20 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||
Robustesse des poids : Tri Optimiste (0,76) |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||
Critères |
Poids |
Politique 1995 |
Politique 2005 |
||||||||||||||||||||||||||||||||
Dépenses militaires |
0,04 |
[ 0,00 ; |
0,07 ] |
( -100,00% |
; +100,00% |
) |
[ 0,03 ; |
0,05 ] |
( -3,13% |
; +50,00% ) |
|||||||||||||||||||||||||
Personnel militaire |
0,03 |
[ 0,00 ; |
0,07 ] |
( -100,00% |
; +100,00% |
) |
[ 0,03 ; |
0,07 ] |
( -3,12% ; |
+100,00% ) |
|||||||||||||||||||||||||
Réfugiés |
0,10 |
[ 0,00 ; |
0,20 ] |
( -100,00% |
; +100,00% |
) |
[ 0,09 ; |
0,20 ] |
( |
-12,50% |
; +100,00% ) |
||||||||||||||||||||||||
Tourisme |
0,04 |
[ 0,00 ; |
0,08 ] |
( -100,00% |
; +100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,08 ] |
( |
-100,00% |
; +100,00% |
) |
|||||||||||||||||||||||
Trafic aérien |
0,06 |
[ 0,00 ; |
0,11 ] |
( -100,00% |
; +100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,11 ] |
( |
-100,00% |
; +100,00% |
) |
|||||||||||||||||||||||
Femmes en politique |
0,19 |
[ 0,17 ; |
0,29 ] |
( -12,50% |
; +50,00% ) |
[ 0,19 ; |
0,22 ] |
( -0,78% |
; +12,50% ) |
||||||||||||||||||||||||||
Femmes à la législation |
0,18 |
[ 0,13 ; |
0,27 ] |
( -25,00% |
; +50,00% ) |
[ 0,18 ; |
0,20 ] |
( -0,78% |
; +12,50% ) |
||||||||||||||||||||||||||
Liberté de la presse |
0,62 |
[ 0,58 ; |
0,70 ] |
( -6,25% ; |
+12,50% ) |
[ 0,62 ; |
0,64 ] |
( -0,20% |
; +3,13% ) |
||||||||||||||||||||||||||
Portée des médias |
0,29 |
[ 0,25 ; |
0,43 ] |
( -12,50% |
; +50,00% ) |
[ 0,29 ; |
0,31 ] |
( -0,39% |
; +6,25% ) |
||||||||||||||||||||||||||
Qualité des institutions |
0,18 |
[ 0,00 ; |
0,26 ] |
( -100,00% |
; +50,00% |
) |
[ 0,17 ; |
0,20 ] |
( -0,78% |
; +12,50% ) |
|||||||||||||||||||||||||
Impartialité des lois |
0,18 |
[ 0,14 ; |
0,36 ] |
( -25,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,17 ; |
0,36 ] |
( -6,25% ; |
+100,00% ) |
|||||||||||||||||||||||||
Militaires en politique |
0,42 |
[ 0,39 ; |
0,52 ] |
( -6,25% ; |
+25,00% ) |
[ 0,41 ; |
0,44 ] |
( -0,39% |
; +6,25% ) |
||||||||||||||||||||||||||
Droits de propriété |
0,24 |
[ 0,00 ; |
0,47 ] |
( -100,00% |
; +100,00% |
) |
[ 0,22 ; |
0,47 ] |
( -6,25% ; |
+100,00% ) |
|||||||||||||||||||||||||
Robustesse des poids : Tri Optimiste (0,76) |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||
Critères |
Poids |
Economique 1995 |
Economique 2005 |
||||||||||||||||||||||||||||||||
Taux d'ouverture |
0,12 |
[ 0,00 ; |
0,15 ] |
( -100,00% |
; +25,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,17 ] |
( |
-100,00% ; |
+50,00% ) |
||||||||||||||||||||||||
Termes de l'échange |
0,03 |
[ 0,00 ; |
0,05 ] |
( -100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,05 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% ) |
||||||||||||||||||||||||
Communications int. |
0,08 |
[ 0,00 ; |
0,11 ] |
( -100,00% |
; +50,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,15 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% ) |
||||||||||||||||||||||||
Barrières aux échanges |
0,37 |
[ 0,27 ; |
0,41 ] |
( -25,00% ; |
+12,50% ) |
[ 0,18 ; |
0,41 ] |
( -50,00% ; |
+12,50% ) |
||||||||||||||||||||||||||
Inflation |
0,22 |
[ 0,00 ; |
0,45 ] |
( -100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,11 ; |
0,28 ] |
( -50,00% ; |
+25,00% ) |
|||||||||||||||||||||||||
Service de la dette |
0,01 |
[ 0,00 ; |
0,02 ] |
( -100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,02 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% ) |
||||||||||||||||||||||||
Croissance du PIB |
0,01 |
[ 0,00 ; |
0,02 ] |
( -100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,02 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% ) |
||||||||||||||||||||||||
Solde budgétaire |
0,06 |
[ 0,00 ; |
0,09 ] |
( -100,00% |
; +50,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,12 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% ) |
||||||||||||||||||||||||
Secteur tertiaire |
0,22 |
[ 0,00 ; |
0,25 ] |
( -100,00% |
; +12,50% |
) |
[ 0,11 ; |
0,44 ] |
( |
-50,00% ; |
+100,00% ) |
||||||||||||||||||||||||
Invest. privé |
0,16 |
[ 0,08 ; |
0,20 ] |
( -50,00% ; |
+25,00% ) |
[ 0,00 ; |
0,20 ] |
( |
-100,00% ; |
+25,00% ) |
|||||||||||||||||||||||||
Crédit au secteur privé |
0,46 |
[ 0,23 ; |
0,92 ] |
( -50,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,92 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% ) |
||||||||||||||||||||||||
IDE |
0,04 |
[ 0,00 ; |
0,08 ] |
( -100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,08 ] |
( |
-100,00% ; |
+100,00% ) |
||||||||||||||||||||||||
Contrôle des capitaux |
0,31 |
[ 0,23 ; |
0,35 ] |
( -25,00% ; |
+12,50% ) |
[ 0,15 ; |
0,46 ] |
( -50,00% ; |
+50,00% ) |
||||||||||||||||||||||||||
Système bancaire |
0,43 |
[ 0,32 ; |
0,48 ] |
( -25,00% ; |
+12,50% ) |
[ 0,32 ; |
0,48 ] |
( -25,00% ; |
+12,50% ) |
||||||||||||||||||||||||||
Télécom |
0,66 |
[ 0,58 ; |
0,70 ] |
( -12,50% |
; +6,25% ) |
[ 0,49 ; |
0,70 ] |
( -25,00% ; |
+6,25% ) |
||||||||||||||||||||||||||
Internet |
0,65 |
[ 0,57 ; |
0,69 ] |
( -12,50% |
; +6,25% ) |
[ 0,49 ; |
0,69 ] |
( -25,00% ; |
+6,25% ) |
||||||||||||||||||||||||||
Multimédia |
0,60 |
[ 0,53 ; |
0,64 ] |
( -12,50% |
; +6,25% ) |
[ 0,45 ; |
0,64 ] |
( -25,00% ; |
+6,25% ) |
||||||||||||||||||||||||||
Robustesse des poids : Tri Optimiste (0,76) |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||
Critères |
Poids |
Social 1995 |
Social 2005 |
||||||||||||||||||||||||||||||||
PIB / tête |
0,60 |
[ 0,45 ; |
0,75 ] |
( -25,00% ; |
+25,00% ) |
[ 0,45 ; |
0,75 ] |
( -25,00% |
; +25,00% ) |
||||||||||||||||||||||||||
Longévité |
0,84 |
[ 0,63 ; |
1,69 ] |
( -25,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,74 ; |
1,05 ] |
( -12,50% |
; +25,00% ) |
|||||||||||||||||||||||||
Eau potable |
0,61 |
[ 0,45 ; |
1,21 ] |
( -25,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,45 ; |
1,21 ] |
( -25,00% ; |
+100,00% ) |
|||||||||||||||||||||||||
Dépenses de santé |
0,14 |
[ 0,00 ; |
0,29 ] |
( -100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,29 ] |
( -100,00% |
; +100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||||
Personnel médical |
0,51 |
[ 0,38 ; |
0,64 ] |
( -25,00% ; |
+25,00% ) |
[ 0,38 ; |
0,64 ] |
( -25,00% |
; +25,00% ) |
||||||||||||||||||||||||||
Commodités sanitaires |
0,73 |
[ 0,55 ; |
0,91 ] |
( -25,00% ; |
+25,00% ) |
[ 0,64 ; |
1,46 ] |
( -12,50% ; |
+100,00% ) |
||||||||||||||||||||||||||
Dépenses d'éducation |
0,16 |
[ 0,00 ; |
0,32 ] |
( -100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,32 ] |
( -100,00% |
; +100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||||
Alphabétisation |
0,70 |
[ 0,52 ; |
0,87 ] |
( -25,00% ; |
+25,00% ) |
[ 0,52 ; |
0,87 ] |
( -25,00% |
; +25,00% ) |
||||||||||||||||||||||||||
Scolarisation |
0,86 |
[ 0,65 ; |
1,08 ] |
( -25,00% ; |
+25,00% ) |
[ 0,75 ; |
1,08 ] |
( -12,50% |
; +25,00% ) |
||||||||||||||||||||||||||
Chômage |
0,12 |
[ 0,00 ; |
0,24 ] |
( -100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,24 ] |
( -100,00% |
; +100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||||
Qualification |
0,13 |
[ 0,00 ; |
0,26 ] |
( -100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,26 ] |
( -100,00% |
; +100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||||
Equité salariale |
0,03 |
[ 0,00 ; |
0,07 ] |
( -100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,07 ] |
( -100,00% |
; +100,00% |
) |
||||||||||||||||||||||||
Marché du travail |
0,10 |
[ 0,00 ; |
0,20 ] |
( -100,00% ; |
+100,00% |
) |
[ 0,00 ; |
0,20 ] |
( -100,00% |
; +100,00% |
) |
Annexe 22 : Robustesse du système de pondérations en tri optimiste et pessimiste (ë = 0,76)
Annexe 23 : Robustesse des seuils d'indifférence et de préférence (tri pessimiste - scénario 3)
Politique 2005 |
Robustesse des seuils d'indifférence (1995) |
Robustesse des seuils de préférence (1995) |
Robustesse des seuils d'indifférence (2005) |
Robustesse des seuils de préférence (2005) |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
q1 |
Intervalle |
q2 |
Intervalle |
p1 |
Intervalle |
p2 |
Intervalle |
q1 |
Intervalle |
q2 |
Intervalle |
P1 |
Intervalle |
p2 |
Intervalle |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Dépenses militaires |
1,68 |
[ 0,00 |
; 2,44 ] |
0,13 |
[ 0,00 |
; 8,66 ] |
2,44 |
[ 1,68 |
; 2,44 ] |
8,66 |
[ 0,13 |
; 8,66 ] |
0,90 |
[ |
0,00 ; |
2,55 ] |
0,25 |
[ 0,00 |
; 4,69 ] |
2,55 |
[ 0,90 ; |
2,55 ] |
4,69 |
[ 0,25 |
; 4,69 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||
Personnel militaire |
0,86 |
[ 0,00 |
; 6,77 ] |
0,20 |
[ 0,00 |
; 9,04 ] |
6,77 |
[ 0,86 |
; 6,77 ] |
9,04 |
[ 0,20 |
; 9,04 ] |
0,15 |
[ |
0,00 ; |
4,37 ] |
5,47 |
[ 0,00 |
; 5,71 ] |
4,37 |
[ 0,15 ; |
9,33 ] |
5,71 |
[ 5,47 |
; 9,33 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||
Réfugiés |
0,01 |
[ 0,00 |
; 3,17 ] |
0,08 |
[ 0,00 |
; 2,09 ] |
3,17 |
[ 0,01 |
; 3,17 ] |
2,09 |
[ 0,08 |
; 2,09 ] |
0,01 |
[ |
0,00 ; |
5,03 ] |
0,19 |
[ 0,00 |
; 3,16 ] |
5,03 |
[ 0,01 ; |
5,03 ] |
3,16 |
[ 0,19 |
; 3,16 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||
Tourisme |
0,55 |
[ |
0,00 ; |
32,26 ] |
0,26 |
[ |
0,00 ; |
42,39 ] |
32,26 |
[ 0,55 ; |
32,26 ] |
42,39 |
[ |
0,26 ; |
42,39 ] |
0,31 |
[ |
0,00 ; |
55,00 |
] |
9,09 |
[ 0,00 ; |
13,88 ] |
55,00 |
[ |
0,31 ; |
55,00 ] |
13,88 |
[ |
9,09 ; |
13,88 ] |
||||||||||||||||||||||||||
Trafic aérien |
2,61 |
[ |
0,00 ; |
131,47 ] |
8,62 |
[ |
0,00 ; |
128,02 ] |
131,47 |
[ |
2,61 ; |
131,47 ] |
128,02 |
[ |
8,62 ; |
128,02 |
] |
15,66 |
[ |
0,00 ; |
82,93 |
] |
1,80 |
[ 0,00 ; |
221,60 ] |
82,93 |
[ |
15,66 ; |
82,93 |
] |
221,60 |
[ |
1,80 ; |
221,60 |
] |
||||||||||||||||||||||
Femmes en politique |
6,13 |
[ 0,00 |
; 6,53 ] |
0,11 |
[ 0,00 |
; 7,28 ] |
6,53 |
[ 6,13 |
; 6,53 ] |
7,28 |
[ 0,11 |
; 7,28 ] |
3,32 |
[ |
0,00 ; |
6,19 ] |
0,46 |
[ 0,00 |
; 8,43 ] |
6,19 |
[ 3,32 ; |
6,19 ] |
8,43 |
[ 0,46 |
; 8,43 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||
Femmes à la législation |
10,24 |
[ |
0,00 ; |
13,30 ] |
5,38 |
[ 0,00 |
; 7,92 ] |
13,30 |
[ |
10,24 |
; 13,30 ] |
7,92 |
[ 5,38 |
; 7,92 ] |
9,94 |
[ |
0,00 ; |
12,03 |
] |
3,07 |
[ 0,00 ; |
11,90 ] |
12,03 |
[ |
9,94 ; |
12,03 ] |
11,90 |
[ |
3,07 ; |
11,90 ] |
|||||||||||||||||||||||||||
Liberté de la presse |
21,66 |
[ |
0,00 ; |
25,64 ] |
16,27 |
[ |
0,00 ; |
16,62 ] |
25,64 |
[ |
21,66 |
; 25,64 ] |
16,62 |
[ |
16,27 |
; 16,62 |
] |
6,77 |
[ |
0,00 ; |
15,03 |
] |
2,49 |
[ 0,00 |
; 3,64 ] |
15,03 |
[ |
6,77 ; |
15,03 ] |
11,72 |
[ |
2,49 ; |
11,72 ] |
||||||||||||||||||||||||
Portée des médias |
99,71 |
[ |
0,00 ; |
116,05 ] |
60,22 |
[ |
0,00 ; |
66,48 ] |
116,05 |
[ |
99,71 ; |
116,05 ] |
66,48 |
[ |
60,22 |
; 66,48 |
] |
98,24 |
[ |
0,00 ; |
99,00 |
] |
43,60 |
[ 0,00 ; |
87,88 ] |
99,00 |
[ |
98,24 ; |
99,00 |
] |
87,88 |
[ |
43,60 |
; 87,88 |
] |
||||||||||||||||||||||
Qualité des institutions |
0,76 |
[ 0,00 |
; 1,69 ] |
0,27 |
[ 0,00 |
; 0,97 ] |
1,69 |
[ 0,76 |
; 1,69 ] |
0,97 |
[ 0,27 |
; 0,97 ] |
0,37 |
[ |
0,00 ; |
1,93 ] |
0,20 |
[ 0,00 |
; 0,85 ] |
1,93 |
[ 0,37 ; |
1,93 ] |
0,85 |
[ 0,20 |
; 1,31 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||
Impartialité des lois |
0,09 |
[ 0,00 |
; 3,19 ] |
0,13 |
[ 0,00 |
; 1,62 ] |
3,19 |
[ 0,09 |
; 3,19 ] |
1,62 |
[ 0,13 |
; 1,62 ] |
0,30 |
[ |
0,00 ; |
0,31 ] |
0,09 |
[ 0,00 |
; 2,06 ] |
0,31 |
[ 0,30 ; |
1,27 ] |
2,06 |
[ 0,09 |
; 2,06 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||
Militaires en politique |
1,23 |
[ 0,00 |
; 1,40 ] |
0,25 |
[ 0,00 |
; 5,02 ] |
1,40 |
[ 1,23 |
; 1,40 ] |
5,02 |
[ 0,25 |
; 5,02 ] |
1,23 |
[ |
0,00 ; |
1,36 ] |
1,02 |
[ 0,00 |
; 3,09 ] |
1,36 |
[ 1,23 ; |
1,36 ] |
3,09 |
[ 1,02 |
; 3,09 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||
Droits de propriété |
0,74 |
[ 0,00 |
; 0,16 ] |
0,12 |
[ 0,00 |
; 1,57 ] |
0,16 |
[ 0,74 |
; 1,55 ] |
1,57 |
[ 0,12 |
; 1,57 ] |
0,25 |
[ |
0,00 ; |
0,94 ] |
0,19 |
[ 0,00 |
; 1,10 ] |
0,94 |
[ 0,25 ; |
0,94 ] |
1,10 |
[ 0,19 |
; 1,10 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||
Economique 2005 |
Robustesse des seuils d'indifférence (1995) |
Robustesse des seuils de préférence (1995) |
Robustesse des seuils d'indifférence (2005) |
Robustesse des seuils de préférence (2005) |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
q1 |
Intervalle |
q2 |
Intervalle |
p1 |
Intervalle |
p2 |
Intervalle |
q1 |
Intervalle |
q2 |
Intervalle |
p1 |
Intervalle |
p2 |
Intervalle |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Taux d'ouverture |
15,01 |
[ |
0,00 ; |
22,55 ] |
1,30 |
[ 0,00 ; |
37,08 ] |
22,55 |
[ 15,01 ; |
22,55 ] |
37,08 |
[ |
1,30 ; |
37,08 ] |
44,57 |
[ |
0,00 ; |
57,51 |
] |
6,41 |
[ 0,00 ; |
24,87 ] |
57,51 |
[ 44,57 |
; 57,51 ] |
24,87 |
[ 6,41 ; |
35,17 ] |
|||||||||||||||||||||||||||||
Termes de l'échange |
0,11 |
[ 0,00 |
; 0,11 ] |
0,07 |
[ 0,00 |
; 0,24 ] |
0,11 |
[ 0,11 ; |
0,11 ] |
0,24 |
[ 0,07 |
; 0,24 ] |
0,04 |
[ 0,00 |
; 0,43 ] |
0,01 |
[ 0,00 |
; 0,57 ] |
0,43 |
[ 0,04 |
; 0,43 ] |
0,57 |
[ 0,01 |
; 0,57 ] |
|||||||||||||||||||||||||||||||||
Communications int. |
16,35 |
[ |
0,00 ; |
44,43 ] |
8,06 |
[ 0,00 ; |
104,86 ] |
44,43 |
[ 16,35 ; |
73,94 ] |
104,86 |
[ |
8,06 ; |
104,86 |
] |
8,63 |
[ |
0,00 ; |
166,28 |
] |
8,19 |
[ 0,00 ; |
213,09 ] |
166,28 |
[ 8,63 ; |
166,28 ] |
213,09 |
[ 8,19 ; |
213,09 ] |
||||||||||||||||||||||||||||
Barrières aux échanges |
0,76 |
[ 0,00 |
; 1,25 ] |
0,10 |
[ 0,00 |
; 0,96 ] |
1,25 |
[ 0,76 ; |
1,31 ] |
3,55 |
[ 0,10 |
; 3,55 ] |
0,54 |
[ 0,00 |
; 1,73 ] |
0,16 |
[ 0,00 |
; 1,06 ] |
1,73 |
[ 0,54 |
; 1,73 ] |
1,06 |
[ 0,16 |
; 1,06 ] |
|||||||||||||||||||||||||||||||||
Inflation |
0,42 |
[ |
0,00 ; |
69,72 ] |
2,42 |
[ 0,00 ; |
31,57 ] |
69,72 |
[ 0,42 ; |
69,72 ] |
31,57 |
[ |
2,42 ; |
31,57 ] |
0,05 |
[ |
0,00 ; |
22,86 |
] |
0,28 |
[ 0,00 ; |
15,64 ] |
22,86 |
[ 0,05 ; |
22,86 ] |
15,64 |
[ 0,28 ; |
15,64 ] |
|||||||||||||||||||||||||||||
Service de la dette |
3,39 |
[ |
0,00 ; |
11,51 ] |
2,24 |
[ 0,00 ; |
10,88 ] |
11,51 |
[ 3,39 ; |
11,51 ] |
10,88 |
[ |
2,24 ; |
10,88 ] |
0,01 |
[ |
0,00 ; |
49,32 |
] |
4,17 |
[ 0,00 |
; 8,39 ] |
49,32 |
[ 0,01 ; |
49,32 ] |
8,39 |
[ 4,17 |
; 9,43 ] |
|||||||||||||||||||||||||||||
Croissance du PIB |
0,25 |
[ 0,00 |
; 9,56 ] |
0,07 |
[ 0,00 |
; 8,94 ] |
9,56 |
[ 0,25 ; |
9,56 ] |
8,94 |
[ 0,07 |
; 8,94 ] |
0,25 |
[ 0,00 |
; 2,70 ] |
0,63 |
[ 0,00 |
; 2,53 ] |
2,70 |
[ 0,25 |
; 2,70 ] |
2,53 |
[ 0,63 |
; 2,53 ] |
|||||||||||||||||||||||||||||||||
Solde budgétaire |
0,62 |
[ 0,00 |
; 8,71 ] |
0,51 |
[ 0,00 |
; 8,02 ] |
8,71 |
[ 0,62 ; |
8,71 ] |
8,02 |
[ 0,51 |
; 8,02 ] |
3,58 |
[ 0,00 |
; 4,40 ] |
5,98 |
[ 0,00 |
; 9,25 ] |
4,40 |
[ 3,58 ; |
12,48 ] |
9,25 |
[ 5,98 ; |
12,48 ] |
|||||||||||||||||||||||||||||||||
Secteur tertiaire |
0,21 |
[ |
0,00 ; |
50,18 ] |
0,83 |
[ 0,00 ; |
40,28 ] |
50,18 |
[ 0,21 ; |
50,18 ] |
40,28 |
[ |
0,83 ; |
40,28 ] |
2,52 |
[ |
0,00 ; |
41,44 |
] |
0,18 |
[ 0,00 ; |
55,95 ] |
41,44 |
[ 2,52 ; |
41,44 ] |
55,95 |
[ 0,18 ; |
55,95 ] |
|||||||||||||||||||||||||||||
Invest. privé |
7,29 |
[ 0,00 |
; 7,82 ] |
1,63 |
[ 0,00 ; |
10,34 ] |
7,82 |
[ 7,29 ; |
24,50 ] |
10,34 |
[ |
1,63 ; |
24,50 ] |
0,09 |
[ |
0,00 ; |
68,77 |
] |
0,51 |
[ 0,00 ; |
46,98 ] |
68,77 |
[ 0,09 ; |
68,77 ] |
46,98 |
[ 0,51 ; |
46,98 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||
Crédit au secteur privé |
1,26 |
[ |
0,00 ; |
29,40 ] |
2,79 |
[ 0,00 ; |
38,58 ] |
29,40 |
[ 1,26 ; |
30,58 ] |
38,58 |
[ |
2,79 ; |
38,58 ] |
24,85 |
[ |
0,00 ; |
30,05 |
] |
25,36 |
[ 0,00 ; |
25,51 ] |
30,05 |
[ 24,85 |
; 30,05 ] |
25,51 |
[ 25,36 |
; 25,51 ] |
|||||||||||||||||||||||||||||
IDE |
12,47 |
[ |
0,00 ; |
12,84 ] |
0,22 |
[ 0,00 |
; 4,37 ] |
12,84 |
[ 12,47 ; |
12,84 ] |
4,37 |
[ |
0,22 ; |
11,45 ] |
7,25 |
[ 0,00 |
; 7,08 ] |
1,69 |
[ 0,00 ; |
45,62 ] |
7,08 |
[ 7,25 ; |
15,42 ] |
45,62 |
[ 1,69 ; |
45,62 ] |
|||||||||||||||||||||||||||||||
Contrôle des capitaux |
0,34 |
[ 0,00 |
; 3,98 ] |
0,61 |
[ 0,00 |
; 1,76 ] |
3,98 |
[ 0,34 ; |
3,98 ] |
1,76 |
[ 0,61 |
; 2,27 ] |
0,77 |
[ 0,00 |
; 1,14 ] |
0,07 |
[ 0,00 |
; 3,83 ] |
1,14 |
[ 0,77 |
; 2,61 ] |
3,83 |
[ 0,07 |
; 3,83 ] |
|||||||||||||||||||||||||||||||||
Système bancaire |
0,07 |
[ 0,00 |
; 5,22 ] |
0,68 |
[ 0,00 |
; 0,88 ] |
5,22 |
[ 0,07 ; |
5,22 ] |
0,88 |
[ 0,68 |
; 1,90 ] |
0,38 |
[ 0,00 |
; 2,13 ] |
0,02 |
[ 0,00 |
; 3,57 ] |
2,13 |
[ 0,38 |
; 2,13 ] |
3,57 |
[ 0,02 |
; 3,57 ] |
|||||||||||||||||||||||||||||||||
Télécom |
124,50 |
[ |
0,00 ; |
136,41 ] |
30,47 |
[ 15,23 |
; 37,34 ] |
136,41 |
[ 124,50 ; |
136,41 ] |
85,46 |
[ |
30,47 |
; 85,46 |
] |
220,86 |
[ |
0,00 ; |
295,63 |
] |
350,14 |
[ 0,00 ; |
458,57 ] |
295,63 |
[ |
220,86 |
; 347,12 ] |
458,57 |
[ |
350,14 |
; 458,57 |
] |
|||||||||||||||||||||||||
Internet |
6,25 |
[ 0,00 |
; 9,74 ] |
4,06 |
[ 0,00 |
; 4,33 ] |
9,74 |
[ 6,25 ; |
9,74 ] |
4,60 |
[ 4,56 |
; 4,71 ] |
56,22 |
[ |
0,00 ; |
82,69 |
] |
87,12 |
[ 0,00 ; |
110,77 ] |
82,69 |
[ |
56,22 ; |
101,14 ] |
110,77 |
[ |
87,12 ; |
110,77 |
] |
||||||||||||||||||||||||||||
Multimédia |
46,70 |
[ |
0,00 ; |
60,92 ] |
26,68 |
[ 20,01 |
; 34,67 ] |
60,92 |
[ 46,70 ; |
60,92 ] |
34,67 |
[ |
26,68 |
; 34,67 |
] |
77,31 |
[ |
0,00 ; |
94,81 |
] |
81,60 |
[ 0,00 ; |
100,17 ] |
94,81 |
[ |
77,31 ; |
105,27 ] |
100,17 |
[ |
81,60 ; |
105,27 |
] |
|||||||||||||||||||||||||
Social 2005 |
Robustesse des seuils d'indifférence (1995) |
Robustesse des seuils de préférence (1995) |
Robustesse des seuils d'indifférence (2005) |
Robustesse des seuils de préférence (2005) |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
q1 |
Intervalle |
q2 |
Intervalle |
p1 |
Intervalle |
p2 |
Intervalle |
q1 |
Intervalle |
q2 |
Intervalle |
p1 |
Intervalle |
p2 |
Intervalle |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
PIB / tête |
6 |
245,39 |
[ 0,00 ; |
7178,09 ] |
3 |
042,43 |
[ 0,00 ; 3108,48 ] |
7 178,09 |
[ 6245,39 |
; 7178,09 ] |
3 570,88 |
[ 3042,43 |
; 3886,89 ] |
5 904,06 |
[ 0,00 ; |
7890,66 ] |
6 440,61 |
[ 0,00 ; |
6852,96 ] |
7 890,66 |
[ 5904,06 |
; 7890,66 ] |
6 852,96 |
[ 6440,61 ; |
6852,96 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||
Longévité |
1,56 |
[ 0,00 |
; 2,27 ] |
0,43 |
[ 0,00 ; 4,66 ] |
2,27 |
[ 1,56 |
; 3,62 ] |
4,66 |
[ 0,43 |
; 4,66 ] |
3,38 |
[ 0,00 |
; 3,59 ] |
0,37 |
[ 0,00 |
; 1,10 ] |
3,59 |
[ 3,38 |
; 3,59 ] |
3,29 |
[ 0,37 ; |
3,29 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||||
Eau potable |
1,27 |
[ 0,00 |
; 17,56 ] |
1,48 |
[ 0,00 ; 9,33 ] |
17,56 |
[ 1,27 ; |
17,56 ] |
9,33 |
[ 1,48 |
; 9,33 ] |
1,29 |
[ 0,00 |
; 14,67 ] |
2,76 |
[ 0,00 |
; 3,66 ] |
14,67 |
[ 1,29 ; |
14,67 ] |
3,66 |
[ 2,76 ; |
4,99 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||||
Dépenses de santé |
0,53 |
[ 0,00 |
; 1,15 ] |
0,66 |
[ 0,00 ; 1,20 ] |
1,15 |
[ 0,53 |
; 1,15 ] |
1,20 |
[ 0,66 |
; 1,20 ] |
0,71 |
[ 0,00 |
; 3,51 ] |
0,09 |
[ 0,00 |
; 6,78 ] |
3,51 |
[ 0,71 |
; 3,51 ] |
6,78 |
[ 0,09 ; |
6,78 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||||
Personnel médical |
1,01 |
[ 0,00 |
; 1,19 ] |
0,71 |
[ 0,00 ; 0,90 ] |
1,19 |
[ 1,01 |
; 1,19 ] |
0,90 |
[ 0,71 |
; 0,90 ] |
0,04 |
[ 0,00 |
; 0,97 ] |
0,58 |
[ 0,00 |
; 0,98 ] |
0,97 |
[ 0,04 |
; 0,97 ] |
0,98 |
[ 0,58 ; |
0,98 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||||
Commodités sanitaires |
1,19 |
[ 0,00 |
; 35,78 ] |
4,53 |
[ 0,00 ; 19,09 ] |
35,78 |
[ 1,19 ; |
35,78 ] |
19,09 |
[ 4,53 ; |
19,09 ] |
1,26 |
[ 0,00 |
; 28,28 ] |
2,88 |
[ 0,00 |
; 18,97 ] |
28,28 |
[ 1,26 ; |
28,28 ] |
18,97 |
[ 2,88 ; |
18,97 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||||
Dépenses d'éducation |
0,26 |
[ 0,00 |
; 2,04 ] |
0,01 |
[ 0,00 ; 3,23 ] |
2,04 |
[ 0,26 |
; 2,04 ] |
3,23 |
[ 0,01 |
; 3,23 ] |
0,37 |
[ 0,00 |
; 1,85 ] |
0,20 |
[ 0,00 |
; 1,94 ] |
1,85 |
[ 0,37 |
; 1,85 ] |
1,94 |
[ 0,20 ; |
1,94 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||||
Alphabétisation |
8,11 |
[ 0,00 |
; 13,57 ] |
2,53 |
[ 0,00 ; 6,13 ] |
13,57 |
[ 8,11 ; |
13,57 ] |
31,31 |
[ 2,53 ; |
31,31 ] |
7,88 |
[ 0,00 |
; 13,42 ] |
6,01 |
[ 0,00 |
; 17,29 ] |
13,42 |
[ 7,88 ; |
13,42 ] |
17,29 |
[ 6,01 ; |
17,29 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||||
Scolarisation |
5,58 |
[ 0,00 |
; 7,36 ] |
0,48 |
[ 0,00 ; 1,60 ] |
7,36 |
[ 5,58 |
; 7,36 ] |
9,44 |
[ 0,48 |
; 9,44 ] |
1,73 |
[ 0,00 |
; 14,85 ] |
1,13 |
[ 0,00 |
; 15,12 ] |
14,85 |
[ 1,73 ; |
14,85 ] |
15,12 |
[ 1,13 ; |
15,12 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||||
Chômage |
0,29 |
[ 0,00 |
; 18,58 ] |
0,29 |
[ 0,00 ; 12,23 ] |
18,58 |
[ 0,29 ; |
18,58 ] |
12,23 |
[ 0,29 ; |
12,23 ] |
1,44 |
[ 0,00 |
; 4,88 ] |
0,42 |
[ 0,00 |
; 10,27 ] |
4,88 |
[ 1,44 |
; 5,55 ] |
10,27 |
[ 0,42 ; |
10,27 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||||
Qualification |
0,12 |
[ 0,00 |
; 0,92 ] |
0,36 |
[ 0,00 ; 0,47 ] |
0,92 |
[ 0,12 |
; 0,92 ] |
0,47 |
[ 0,36 |
; 0,47 ] |
2,38 |
[ 0,00 |
; 26,89 ] |
4,20 |
[ 0,00 |
; 4,95 ] |
26,89 |
[ 2,38 ; |
26,89 ] |
4,95 |
[ 4,20 ; |
16,00 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||||
Equité salariale |
0,01 |
[ 0,00 |
; 0,06 ] |
0,01 |
[ 0,00 ; 0,13 ] |
0,06 |
[ 0,01 |
; 0,06 ] |
0,13 |
[ 0,01 |
; 0,13 ] |
0,14 |
[ 0,00 |
; 0,17 ] |
0,12 |
[ 0,00 |
; 0,12 ] |
0,17 |
[ 0,14 |
; 0,17 ] |
0,12 |
[ 0,12 ; |
0,12 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||||
Marché du travail |
0,48 |
[ 0,00 |
; 1,03 ] |
0,29 |
[ 0,00 ; 1,39 ] |
1,03 |
[ 0,48 |
; 1,03 ] |
1,39 |
[ 0,29 |
; 1,39 ] |
0,04 |
[ 0,00 |
; 0,68 ] |
0,29 |
[ 0,00 |
; 1,57 ] |
0,68 |
[ 0,04 |
; 0,80 ] |
1,57 |
[ 0,29 ; |
1,57 ] |
||||||||||||||||||||||||||||||||||
Références Bibliographiques |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Liste des Encadrés et Annexes |
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LISTE DES ENCADRES
Encadré 1 : Diagnostic de croissance par l'arborescence de Rodrik . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Encadré 2 : Liberté économique, ouverture et dynamique de croissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Encadré 3 : Indice de liberté économique (2006) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Encadré 4 : Inégalités en termes de répartition du revenu (2000) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Encadré 5 : Frontière entre les dimensions de mesure et d'évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
Encadré 6 : Structure des espaces de critères d'évaluation du cadre légal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
Encadré 7 : Corrélation entre cadre légal et développement économique (2002) . . . . . . . . . . . . . 41
Encadré 8 : Déroulement de algorithme d'une CAH par la procédure Ward . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 Encadré 9 : Composition des classes en fonction des zones géographiques (2003) . . . . . . . . . . . . 46 Encadré 10 : Thématiques communes aux évaluations du risque-pays . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 Encadré 11 : Décomposition des systèmes de rating de Fitch, Moody's et S&P . . . . . . . . . . . . . . . 52
Encadré 12 : Caractéristiques de l'échantillon utilisé pour le test de convergence . . . . . . . . . . . . . 54
Encadré 13 : Résultats du test de convergence des ratings . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
Encadré 14 : Schéma général
d'aide à la décision appliqué au cas
méditerranéen . . . . . . . . . . . . . . 66
Encadré 15
: Typologie des problématiques de l'analyse multicritère . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
Encadré 16 : Typologies des
relations de préférences fondamentales et regroupées . . .
. . . . . . . . . 71
Encadré 17 : Utilisation des structures d'ordre dans l'agrégation multicritère . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Encadré 18 : Construction de la relation de surclassement de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
Encadré 19 : Construction et exploitation du surclassement dans Electre II . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
Encadré 20 : Seuils de concordance et de discordance des critères croissants . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
Encadré 21 : Seuils de concordance et de discordance des critères décroissants . . . . . . . . . . . . . . . 81
Encadré 22 : Construction et exploitation du surclassement dans Electre III . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
Encadré 23 : Construction et exploitation du surclassement dans Electre IV . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Liste des Encadrés et Annexes |
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Encadré 24 : Construction et exploitation du surclassement dans Electre Tri . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
Encadré 25 : Critères du volet politique et de sécurité en Méditerranée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
Encadré 26 : Critères du volet économique et financier en Méditerranée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
Encadré 27 : Critères du volet social, culturel et humain en Méditerranée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
Encadré 28 : Comparaison des PM aux benchmarks mondiaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
Encadré 29 : Evolution du contenu des catégories en Méditerranée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
Encadré 30 : Rating des pays méditerranéens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101 Encadré 31 : Critères traditionnels de convergence au Mercosur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104 Encadré 32 : Comparaison des pays du Mercosur aux benchmarks européens . . . . . . . . . . . . . . . . 105 Encadré 33 : Nouveaux critères de convergence au Mercosur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106 Encadré 34 : Evolution du contenu des catégories en Amérique Latine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107 Encadré 35 : Rating des pays du Mercosur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108 Encadré 36 : Déterminants d'une transition réussie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119 Encadré 37 : Critères traditionnels de transition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120 Encadré 38 : Indice de liberté de la presse dans le monde (2005) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123 Encadré 39 : Corrélation entre pratique des affaires, chômage et secteur informel . . . . . . . . . . . . . 125 Encadré 40 : Construction des matrices de concordance partielle et globale . . . . . . . . . . . . . . . . . 137 Encadré 41 : Zones de préférence et d'incomparabilité de l'affectation pessimiste . . . . . . . . . . . . . 139 Encadré 42 : Préférence, indifférence et incomparabilité dans l'affectation optimiste . . . . . . . . . . . 139 Encadré 43 : Zones de surclassement des distillations ascendante et descendante . . . . . . . . . . . . . . 142 Encadré 44 : Déroulement des algorithmes de distillation descendante et ascendante . . . . . . . . . . . 143 Encadré 45 : Recherche par dichotomie des domaines de stabilité du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . 147 Encadré 46 : Régressions linéaires entre critères du volet économique et ISP. . . . . . . . . . . . . . . . . 153 Encadré 47 : Régressions linéaires entre critères du volet économique et ILE . . . . . . . . . . . . . . . . 154 Encadré 48 : Régressions linéaires entre critères du volet économique et IDH . . . . . . . . . . . . . . . . 155 Encadré 49 : Critères d'évaluation des PM (définition, tendance et poids) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156 Encadré 50 : Système de poids des critères d'évaluation des PM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157 Encadré 51 : Classement final des PM (positions relative et absolue) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161 Encadré 52 : Evolution du positionnement des PM par rapport aux profils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
Liste des Encadrés et Annexes |
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LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Effets des risques politique et économique sur la croissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182 Annexe 2 : Composantes des espaces de critères (cadre légal euro-méditerranéen) . . . . . . . . . . . . 183 Annexe 3 : Base de données (cadre légal euro-méditerranéen - 1995) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184 Annexe 4 : Base de données (cadre légal euro-méditerranéen - 2003) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185 Annexe 5 : Dendrogrammes de la CAH (cadre légal euro-méditerranéen - 1995 et 2003) . . . . . . . 186 Annexe 6 : Typologie des organismes de rating et de leurs indicateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190 Annexe 7 : Critères utilisés dans la notation du risque-pays . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199 Annexe 8 : Composition des familles de critères des agences Fitch, Moody's et S&P . . . . . . . . . . 200 Annexe 9 : Principaux résultats des tests de racine unitaire et de cointégration . . . . . . . . . . . . . . . 206 Annexe 10 : Base de données (convergence des pays méditerranéens - 1990) . . . . . . . . . . . . . . . . . 207 Annexe 11 : Base de données (convergence des pays méditerranéens - 1999) . . . . . . . . . . . . . . . . . 208 Annexe 12 : Evaluation des distances entre les pays méditerranéens (1990 et 1999) . . . . . . . . . . . . 209 Annexe 13 : Théories relatives aux ZMO (convergence des pays du Mercosur) . . . . . . . . . . . . . . . 210 Annexe 14 : Base de données (convergence des pays du Mercosur - 1996) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212 Annexe 15 : Base de données (convergence des pays du Mercosur - 2001) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213 Annexe 16 : Contenu des familles de critères (processus d'ouverture en Méditerranée) . . . . . . . . . 214 Annexe 17 : Définition des variables explicatives (corrélation avec les critères) . . . . . . . . . . . . . . . 215 Annexe 18 : Base de données (processus d'ouverture en Méditerranée - 1995) . . . . . . . . . . . . . . . . 219 Annexe 19 : Base de données (processus d'ouverture en Méditerranée - 2005) . . . . . . . . . . . . . . . . 220 Annexe 20 : Résultats des benchmarkings et ratings des PM sur les trois scénarios (1995) . . . . . . . 221 Annexe 21 : Résultats des benchmarkings et ratings des PM sur les trois scénarios (2005) . . . . . . . 222 Annexe 22 : Robustesse du système de pondérations en tri optimiste et pessimiste (ë = 0,76) . . . . 223 Annexe 23 : Robustesse des seuils d'indifférence et de préférence (tri pessimiste - scénario 3) . . . 224
Liste des Sigles et Abréviations |
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AC10 : Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, République Slovaque, République Tchèque, Slovénie.
Asean : Association des Nations de l'Asie du Sud-Est. BEI : Banque Européenne d'Investissement.
BERD : Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement.
BERI : Business Environmental Risk Intelligence.
BIRD : Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement.
BM : Banque Mondiale.
CAH : Classification Ascendante Hiérarchique.
CALAM : Centre d'Analyse et de Liaison des Acteurs de la Méditerranée.
CM70 : 70ème Centile Mondial.
CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique. COFACE : Compagnie Française d'Assurance Crédit. EIU : Economic Intelligence Unit.
ELECTRE : Elimination Et Choix Traduisant la Réalité. FBCF : Formation Brute de Capital Fixe.
FEMISE : Forum Euro-Méditerranéen des Instituts Economiques. FI : Fraser Institute.
FMI : Fonds Monétaire International.
FMN : Firme Multinationale.
G8 : Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie.
HF: Heritage Foundation.
ICRG : International Country Risk Guide.
IDE : Investissement Direct Etranger.
IDH : Indice de Développement Humain.
IFS: International Financial Statistics.
ILE : Indice de Liberté Economique.
IPH : Indice de Pauvreté Humaine.
Liste des Sigles et Abréviations |
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ISP : Indice de Stabilité Politique.
LAMSADE : Laboratoire d'Analyse et Modélisation de Systèmes pour l'Aide à la Décision. MEDA : Fonds d'aide au développement du partenariat euro-méditerranéen.
Mercosur : Marché Commun du Sud. NSE : Nord Sud Export.
NTIC : Nouvelles Technologies de l'information et de la communication.
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques.
OMC : Organisation Mondiale du Commerce. ONU : Organisation des Nations Unies. PECO : Pays d'Europe Centrale et Orientale. PEV : Politique Européenne de Voisinage. PIB : Produit Intérieur Brut.
PM : Partenaires Méditerranéens.
PM8 : Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Syrie, Tunisie.
PM9 : Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Syrie, Tunisie, Turquie.
PME : Petites et Moyennes Entreprises. PMI : Petites et Moyennes Industries.
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement.
PPA : Parité du Pouvoir d'Achat. PRS : Political Risk Service.
PVA3 : Bulgarie, Roumanie, Turquie. PVD : Pays en Voie de Développement. SFI : Société Financière Internationale. S&P : Standard and Poor's.
R&D : Recherche et Développement. RSF : Reporters Sans Frontières.
Triade : Etats-Unis, Europe, Japon. UE : Union Européenne.
UNED : Universidad Nacional de Educación a Distancia.
UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization.
UNSD : United Nation Statistics Division. VA : Valeur Ajoutée.
WDI : World Development Indicators. ZMO : Zone Monétaire Optimale.
Table des Matières |
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INTRODUCTION GENERALE
1. Intérêt principal et champ d'application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2. Problématique initiale et thèmes sous-jacents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
3. Quelques repères pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
4. Plan de la thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE
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INTRODUCTION . . . . .
I. CONTEXTE GLOBAL
1. Les déterminants de la croissance . . . . . . . . . . . . . . . .
a. Les theories modernes de la croissance . . . . . .
b. Reflexion sur la croissance et l'equite. . . . . . . .
2. Les stratégies de croissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a. Repenser le Consensus de Washington . . . . . .
b. Etablir un diagnostic de croissance specifique
II. ATTRACTIVITE ECONOMIQUE
1. Les mécanismes d'ouverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a. Processus de transition et liberte economique . . . . . .
b. Coordination des politiques economiques . . . . . . . . . .
2. Les sources d'instabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a. Rendre compte du rôle preponderant des institutions
b. Evaluer les risques qui nuisent au developpement . . .
3. Les variables subsidiaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a. Droits de propriete et secteur informel . . . . . . . . . . . .
b. Competitivite et cohesion sociale . . . . . . . . . . . . . . . . .
III. DEMARCHE METHODOLOGIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Cadre épistémologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a. Un compromis entre objectivite et subjectivite . . . . . . . . . . . . . . .
b. Un outil soumis à un ensemble de contraintes . . . . . . . . . . . . . . .
2. Etude de cas n° 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a. Mise au point d'une analyse comparative et dynamique . . . . . .
b. Identification des ecarts et evolution des performances . . . . . . .
3. Etude de cas n° 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a. Typologie du risque-pays et critères de notation . . . . . . . . . . . .
b. Comparaison des systèmes de notes et convergence des ratings
CONCLUSION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Table des Matières |
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CHAPITRE I : IMPLICATIONS METHODOLOGIQUES
INTRODUCTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
I. FONDEMENTS THEORIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
1. Principes de l'aide à la décision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
a. Critiquer l'optimisation pour raisonner en multicritère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
b. Modéliser les problématiques d'aide à la décision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
2. Périphériques de l'évaluation multicritère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
a. Concepts spécifiques à l'agrégation multicritère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
b. Avantages du surclassement par rapport à l'optimisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
II. COMPATIBILITE ET ADAPTATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
1. Prémisses de la logique de surclassement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
a. Introduction de la théorie des sous-ensembles flous . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
b. Système de pondérations et principe de trichotomie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
2. Champ d'application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
a. Avantages et inconvénients d'Electre III . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
b. Avantages et inconvénients d'Electre Tri . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
III. MODE DE FONCTIONNEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
1. Etude de cas n° 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
a. Déroulement du benchmarking par Electre Tri . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
b. Déroulement du rating par Electre III . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
2. Etude de cas n° 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
a. Déroulement du benchmarking par Electre Tri . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
b. Déroulement du rating par Electre III . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
CONCLUSION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
CHAPITRE II : APPLICATION EMPIRIQUE
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119 122 122 124 126
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INTRODUCTION
I. CADRE DE L'EVALUATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Comprendre la transition des PM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a. Inefficience des systèmes planifiés et dynamique de transition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
b. Conditions initiales de transition et enjeux de l'élargissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Survey des critères d'évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a. Stabilité politique et sécurité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
b. Contexte économique et financier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
c. Qualité de vie et développement humain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Le partenariat euro-méditerranéen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a. Réformes dans les pays peu dotés en ressources naturelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
b. Réformes dans les pays fortement dotés en ressources naturelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Table des Matières |
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181 225 234 237 239
II. PARAMETRES TECHNIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1. Construction du surclassement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a. Calcul des seuils en amont . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
b. Calcul des indices de concordance et de discordance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Exploitation des procédures Electre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a. Les affectations pessimiste et optimiste d'Electre Tri . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
b. Les distillations descendante et ascendante d'Electre III . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Aboutissement au préordre final . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a. Juxtaposer les préordres partiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
b. Tester la robustesse par dichotomie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
III. APPLICATION AU CAS MEDITERRANEEN . . . . . . . . . . . . . . .
1. Construction des espaces de critères . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a. Hiérarchisation des poids par la régression linéaire .
b. Extrapolation d'un modèle de régression pour les PM
2. Benchmarking sur un axe unidimensionnel . . . . . . . . . . . . .
a. Proposition de trois scénarios de tri . . . . . . . . . . . . . .
b. Test de robustesse des poids et des seuils . . . . . . . . . .
3. Rating sur chaque segment de l'axe . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a. Bilan de la situation dans les pays d'Afrique du Nord .
b. Bilan de la situation dans les pays du Moyen Orient . .
CONCLUSION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
CONCLUSION GENERALE
1. Un cadre attractif en faveur du développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. Un système de représentation du contexte économique actuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3. Un bilan mitigé pour le partenariat euro-méditerranéen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4. Un processus à redéfinir dans un contexte plus enclin à l'incertitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
ANNEXES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LISTE DES ENCADRES ET ANNEXES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . TABLES DES MATIERES
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Les problématiques traitant des perspectives durables de croissance et de développement, telles que l'orientation des politiques économiques ou le lancement de programmes de réforme, nécessitent la mise en oeuvre d'un outil d'aide à la décision permettant d'adopter une approche multidimensionnelle. Les méthodes d'analyse multicritère, jusque-là appliquées à un niveau microéconomique, peuvent être utilisées à l'échelle des pays et correspondre à des évaluations d'ordre macroéconomique. Plus concrètement, nous avons conçu un logiciel interactif inspiré des méthodes Electre. Ce logiciel est destiné à mesurer la convergence d'un échantillon de pays vers des profils prédéfinis dans une optique d'apprentissage (procédure de benchmarking) et à estimer leur évolution dans une optique comparative (procédure de rating).
Questions regarding to long-term growth and development outlook such as economic policy orientation and reformation programs require a decision-making support system able to take into account multidimensional aspects. Our results show that multicriteria analysis formerly applied to a microeconomic level can also be used at a country scale for macroeconomic estimations. More precisely, a software tool based on Electra methodologies is implemented to evaluate cross-country convergence with respect to predefined profiles (benchmarking process) and to get a snapshot through a comparative approach (rating process).