Introduction et problématiques
Le matériel dentaire étudié dans ce
travail provient de fouilles du gisement moustérien de Pié
Lombard dirigées par P.J. Texier dans les années soixante-dix et
quatre-vingt. Les restes fauniques sont conservés dans la réserve
du laboratoire de la MMSH (Maison Méditerranéenne des Sciences de
l'Homme) sous la responsabilité de J.P. Brugal. Cette collection a
déjà fait l'objet d'une analyse paléontologique par J.P.
Gerber (1973), puis archéozoologique par Jean-Philippe Brugal
(carnivores notamment) et C. Diez (taphonomie) ; ces dernières
études ne sont pas publiées.
Ce travail concerne plus précisément
l'étude des restes dentaires des caprinés de l'ensemble
moustérien du site : bouquetin, chamois et tahr sont les trois
espèces qui peuvent être identifiées à Pié
Lombard et qui correspondent avec les cervidés à la famille
dominante dans l'assemblage faunique. Les nombreuses perturbations
sédimentaires liées principalement aux changements climatiques
rendent impossible la mise en évidence de différents niveaux de
dépôts. Pié Lombard présente cependant les
caractéristiques d'un gisement pléistocène à
indices de fréquentation humaine (Brugal, Jaubert, 1991) avec une faible
proportion d'industrie lithique surtout composée d'outils qui attestent
une fréquentation surtout moustérienne, ainsi que des passages
plus récents épipaléolithique. Nous n'avons donc pas tenu
compte des indications stratigraphiques qui ne peuvent correspondre à
une éventuelle évolution de la composition faunique, nous
parlerons d'ensemble moustérien et d'ensemble
épipaléolithique.
Ce travail repose sur deux principaux axes de recherche :
d'abord une partie paléontologique consacrée à la
caractérisation générique et spécifique des
différentes espèces de caprinés présente à
Pié Lombard d'après des critères morphologiques et
biométriques dans le but de préciser la présence ou
l'absence d'Hemitragus dans la collection. Puis une partie
archéozoologique et taphonomique afin de déterminer la structure
de la population étudiée pour l'apport d'informations
complémentaires sur l'origine de l'assemblage qui reste encore
incertaine et la part de l'homme dans l'accumulation osseuse.
Les méthodes développées pour cette
étude reposent avant tout sur l'association d'analyses quantitatives
(métrique, statistique) et qualitatives (table d'usure, stade
d'éruption dentaire, observation des caractéristiques
morphologique) de ces restes.
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