III. INTERRELATION ENTRE LES USAGES ET LES USAGERS DE
L'EAU DANS LES NIAYES
L'eau est une ressource essentielle au développement
des sociétés humaines. Grace à ses
propriétés exceptionnelles, l'eau est en effet nécessaire
à toutes les activités humaines. Les usages se sont
intensifiés et les volumes d'eau utilisés par l'homme sont
très importants.
Plusieurs usages de l'eau ont été
identifiés dans la zone allant des usages domestiques aux usages de la
péche en passant par les usages agricoles et industriels. Les usagers de
l'eau sont très nombreux dans la zone et peuvent être
estimés à 1 138 956 habitants. Ces usagers sont à
l'origine de multiples difficultés dans la zone.
Du point de vue quantitatif, le niveau des nappes de la zone
commence à baisser à cause d'une surexploitation. Les besoins
journaliers de la population en eau potable estimée à 31 890 768
litres par jour. Cette consommation reste importante. Le gaspillage de l'eau
par les populations locales participe à l'augmentation de cette
consommation. C'est pourquoi dans ses défis à relever le PAGIRE a
mentionner l'absence de stratégie opérationnelle de communication
et d'éducation sur l'eau avec la frange la plus importante des acteurs
ou usagers( PAGIRE, 2004). Pendant notre séjour de terrain à
Ndande (Louga) le 03 et 04 mai 2010, nous avons assisté à une
fermeture du réseau de la SDE pendant 24 heures et selon les populations
locales ces arréts de l'approvisionnement sont fréquents dans la
zone. L'usage de l'eau pour l'agriculture domine dans presque toutes les
communautés rurales. Les habitants sont soit maraichers soit
éleveurs où ils pratiquent l'agriculture sous pluie.
L'agriculture est la principale activité dans la communauté
rurale de Diokoul Diawrigne (PLD Diokoul Diawrigne, 2010) comme dans presque
toutes les autres communautés rurales de notre zone d'étude.
C'est surtout le maraichage qui consomme beaucoup d'eau dans les zones
dépressionnaires. Là aussi ce sont les mauvaises pratiques
agricoles qui diminuent la ressource. Les contrôles n'étant pas
fréquents surtout pour les maraichers qui disposent de motopompes
puissantes (maraichers du dimanche) qui dépassent les limites d'exhaure
mentionnées dans le code de l'eau du Sénégal. Donc l'usage
de l'eau pour l'agriculture doit être mieux contrôlé mais il
faut aussi sensibiliser les usagers des conséquences qui pourraient en
découler.
Aussi les éleveurs font partis des usagers de l'eau. Le
cheptel est estimé à 3 398 850 têtes et leur consommation
en par jour avoisine 24 324 650 litres petit et grand ruminants compris. Donc
une concurrence (si elle ne l'est pas déjà) pourrait naitre entre
les habitants des communautés rurales qui utilisent l'eau des puits, des
forages ou même des bassins de rétention. Les éleveurs ont
besoin de beaucoup d'eau pour abreuver leurs bétails. Un risque de
piétinement des jardins maraichers aux abords de points d'eau et des
bassins de rétention par le bétail existe et ceci peut
créer un certain nombre de problèmes entre ces usagers de l'eau.
Donc une réglementation doit être mise en place pour éviter
d'éventuels conflits.
Les industries utilisent aussi l'eau de la zone. On peut citer
les ICS qui sont la plus grande industrie de la zone. Le rejet de ces eaux
usées entraine une pollution de la nappe ou de la côte. De ce fait
on aura des répercussions sur les besoins en eau des maraichers qui
puisent directement l'eau des céanes et des puits.
Le littoral étant une grande zone de pêche, les
pêcheurs exploitent le territoire maritime côtier du pays. Ils
participent au développement de la zone car la pêche emploie
beaucoup de personnes allant des pêcheurs aux transformatrices en passant
par les mareyeurs et autres. En 2007, le revenu est estimé à 81
297 949 francs de CFA.
En conclusion on peut dire que l'analyse a montré une
relation étroite entre les usages et les usagers de l'eau des Niayes.
Les usages qu'on peut faire de l'eau sont nombreux. Les usagers participent
à la raréfaction et à la pollution de la ressource,
réduisant les usages qu'ont peut en faire. On peut donner l'exemple de
la nappe de Thiaroye qui n'est presque plus exploitée à cause de
la pollution aux nitrates
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