II. LES USAGERS DE L'EAU
Les usagers de l'eau sont nombreux dans le littoral, allant de
la population locale aux pêcheurs migrants ou saisonniers en passant par
les agriculteurs, les éleveurs et les industriels. Ces usagers sont pour
une grande part à l'origine des problèmes qualitatifs et
quantitatifs que connaît la ressource.
1. LA POPULATION LOCALE
Cette catégorie d'usagers concerne la population totale
de la zone pour l'usage domestique. En effet c'est toute la population qui a
besoin d'eau pour la boisson ,faire le linge ou la cuisine, etc. Ces usagers
obtiennent de l'eau potable à travers les branchements de la SDE
provenant du lac de Guiers et des forages mais aussi des puits villageois qui
sont une source d'eau non protégée. Le tableau suivant montre les
sources d'approvisionnement en eau des populations des 4 régions
où se trouve la zone des Niayes.
Tableau 14 : Pourcentage d'approvisionnement en potable
ou non protégée dans les 4 régions des
Niayes.
Régions
|
Source d'eau potable en %
|
Source d'eau non protégée en %
|
Dakar
|
93.4
|
6.6
|
Thiès
|
65.5
|
34.5
|
Louga
|
57.4
|
42.6
|
Saint-Louis
|
64.7
|
35.3
|
Source : Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté (Dsrp) et Dps in Cse, 2005.)
En effet à part Dakar la capitale, toutes les autres
régions ont plus de 30% de leur population qui utilise des sources d'eau
non protégée (Thiès 34.5%, Louga 42.6 % et Saint-Louis
35.3%.
La région de Dakar à plus de 90% de sa
population utilise une source d'eau potable. Ce qui montre une large
différence entre la capitale et les autres régions des Niayes.
L'utilisation des sources d'eau non protégée est un risque pour
la population des Niayes car on note une pollution de certaines parties de la
zone ce qui peut poser un problème de santé publique.
Les populations n'ayant pas de branchements dans leur maison
à travers la SDE par l'importante conduite du lac de Guiers ou par les
forages ruraux souffrent toujours de la corvée de l'eau. En effet, dans
certaines zones les puits dépassent 20 m et représentent un
réel problème pour les femmes chargées de
l'approvisionnement en eau des ménages. Ces femmes
jouent un rôle important en matière
d'approvisionnement et de préservation de l'eau mais leur influence
reste minime dans sa gestion. Pour remédier à cela, elles
occupent la troisième place dans les quatre principes de Dublin pour la
GIRE.
2. LES AGRICULTEURS
Dans ce groupe d'usagers se retrouvent les maraichers les
arboriculteurs et les floriculteurs. Légumes, fruits et fleurs sont les
principales spéculations de la zone. Les maraichers utilisent beaucoup
d'eau pour l'irrigation de leurs cultures de contre saisons. L'eau
utilisée provient des branchements de la SDE, des forages collectifs
mais aussi des forages privés. L'agriculture irriguée consomme la
majeure partie de l'eau disponible grace à des forages profonds dans la
nappe. Il a été estimé au Sénégal qu'en 2002
les prélèvements d'eau pour l'irrigation étaient de 2065 x
106m3 /an (ENQUETE AQUASTAT, 2005) le principal
système de production est le système péri urbain de
production familiale (90% des 3000 exploitants horticoles avec moins d'un
hectare de surface.
« Les maraichers du dimanche » sont nombreux dans la
zone surtout dans la zone périurbaine. Ce sont des allochtones qui
disposent de moyens pour avoir des forages et irriguer de vastes surfaces. La
plupart du temps ils ne respectent pas le quota qui est défini par le
code de l'eau et dépassent les limites de pompages. Ceci fausse les
estimations sur l'utilisation de l'eau par l'agriculture et joue sur une
meilleure gestion de l'eau.
La plupart des floriculteurs se retrouvent à Dakar. On
dénombre 410 exploitants floriculteurs en zone urbaines et
périurbaines (BA DIAO, 2005). Cette activité est faite le long
des axes routiers, mais aussi dans les citées résidentielles. Ils
utilisent l'eau de la SDE pour l'arrosage mais l'eau des puits et céanes
pour ceux qui se trouvent dans les zones dépressionnaires.
Les arboriculteurs sont très présents dans la
zone. La production n'est pas négligeable car étant la
deuxième zone fruitière après la Casamance (mandarine,
papaye, mangue, citron etc.). Les grands fonctionnaires détiennent la
plupart des exploitations arboricoles. Ils construisent leurs propres forages
et ne respectent pas dès fois les normes établies par le code de
l'eau en matière d`exhaure.
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