AVANT-PROPOS
La grande sécheresse des années 70 au Sahel, a
modifié l'équilibre des écosystèmes naturels. Sur
le littoral nord, cela s'est traduit par l'assèchement de nombreux lacs
et mares. La dynamique urbaine a aussi joué un rôle important dans
la dégradation de ces écosystèmes fragiles.
Le choix de ce travail d'étude et de recherche (TER) est
important car une bonne gestion de l'eau reste primordiale pour la protection
de la zone des Niayes. Cette dernière qui était
caractérisée par l'abondance des eaux de surface n'est plus
qu'une vaste zone soumise à la déflation éolienne. En
d'autres termes, les Niayes se meurent.
Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude au
Professeur Alioune KANE qui a bien voulu accepter la direction scientifique de
ce travail et à Mme Awa NIANG FALL qui a assuré l'encadrement de
ce mémoire. Sa disponibilité, ses critiques et conseils ont
été des atouts non négligeables. Nous tenons aussi
à remercier le corps professoral du Département de
Géographie.
Que l'occasion me soit donnée ici pour remercier
très sincèrement mon père, Mamadou Camara, ma mère
Marième Amar et ma grand mère Aissatou Sow qui n'ont
ménagé aucun effort pour la réussite de ce travail et de
nos études en général.
Que l'ensemble de mes frères et soeurs trouve ici
l'expression de notre gratitude. Nous remercions également les camarades
du département de Géographie et tous ceux dont le concours a
été nécessaire pour la réalisation de ce
travail.
INTRODUCTION GENERALE
L'eau est une ressource naturelle limitée,
nécessaire à la vie et aux systèmes écologiques,
essentielle pour le développement économique et social. Elle fut
traitée en tant que tel au chapitre 18 de l'Agenda 21 à Rio en
1992. De nos jours, sa gestion est primordiale en cette période de
changement climatique.
Ainsi, la baisse globale de la pluviométrie pourrait
jouer sur la recharge des nappes y compris dans les zones humides. L'eau douce
sur terre est de 2,5% du stock total d'eau sur la planète mais, seule
0,3% est aisément accessible et se trouve dans les réservoirs,
les ruisseaux, les lacs et les rivières, nous devrons donc penser
à sa gestion durable.
La taille de la population mondiale augmente d'environ 85
millions de personnes par année, il s'ensuit donc que la quantité
d'eau douce disponible par tête diminue rapidement (Sommet mondial sur le
développement durable, 2002)
La problématique de l'eau est au centre du
développement dans la zone des Niayes au Sénégal. L'eau
rythme l'essentiel des activités dans les dépressions où
la nappe phréatique est sub affleurante: maraîchage,
élevage, exploitation du sel etc. (NDIAYE, 2000).
La zone des Niayes a toujours été objet de
convoitise du fait des ses conditions hydriques et bioclimatiques
exceptionnelles. Elle offre des potentialités et des avantages socio
économiques qui conduisent à une affluence des ménages
ruraux agricoles : 9% se concentrent dans la zone (NGOM, 2007).
Cependant l'avancée des dunes qui compromettent la
fertilité des sols, l'exploitation excessive d'eau par les
maraîchers mènent à la baisse des nappes
phréatiques. Les pesticides utilisés de façon anarchique
affectent la qualité de l'eau et des productions, ce qui joue sur la
santé des populations.
A tout cela vient s'ajouter l'urbanisation qui empiète
sur les terres cultivables. La zone des Niayes est donc un concentré de
problèmes de diverse nature qui compromet la survie de
l'écosystème et son développement (KANE et al, 2008).
Dés lors on doit penser à une gestion
intégrée des ressources en eau par une approche participative.
Cette gestion se fera de manière coordonnée à
l'intérieur de la zone, entre les différents acteurs. Ceci
permettra une maximisation du bien être socio-économique en
résultant sans pour autant compromettre la pérennité
d'écosystèmes vitaux.
1. CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS
Depuis plus de vingt ans la sécheresse sévit
dans les régions subsahariennes. Les zones humides de ces régions
deviennent importantes du fait qu'on y trouve de l'eau en permanence. C'est le
cas de la zone humide des Niayes. Cependant, la zone des Niayes, lieu d'une
importance capitale pour la production maraîchère est victime
d'une dégradation, liée à la forte variabilité
interannuelle des précipitations et à la baisse des nappes qui
menacent l'équilibre de l'écosystème. Aussi, les acteurs
locaux et la population qui dépendent de l'exploitation horticole de la
zone vont aussi sentir les effets de la dégradation. C'est une zone
vitale pour le pays car fournissant 80% de la production
maraîchère nationale (NGOM, 2007).
On a constaté un tarissement actuel des eaux douces
comme les lacs Mbaouane, Mekhé, Tanma, Youi, Mbeubeus, Malika etc. La
baisse de la nappe phréatique a entraîné un
déplacement de nombreuses zones maraîchères. La
sécheresse n'est pas le seul facteur exclusif de la
désertification, mais les activités humaines jouent un rôle
très important. Une étude de 38 puits dans la zone des Niayes de
Dakar a mis en évidence une pollution de la nappe phréatique par
certains polluants organiques persistants utilisés par les agriculteurs
(CISSE et al ,2003).
Alors aux risques liés aux aspects quantitatifs de
l'eau, s'ajoute sa mauvaise qualité qui rend le problème beaucoup
plus crucial.
La mise en oeuvre de modèle de gestion
intégrée serait une bonne option dans le cadre des programmes de
gestion des zones humides. C'est dans ce cadre que s'inscrit notre étude
dont la problématique est la « Gestion Intégrée des
Ressources en Eau par une approche participative dans la zone des Niayes
». Cette étude peut être inscrite dans le cadre du plan
d'action 2008/2011 du PNES (gestion durable et assainissement des Niayes), mais
aussi avec la mise en place d'un programme de recherche sur les Niayes par le
département de géographie de l'Université Cheikh Anta Diop
de Dakar. Elle est aussi d'actualité parce que la plupart des
études sur la question de l'eau sont orientés vers une gestion
intégrée et durable.
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