4.2.4.4. Le recouvrement ligneux
Le recouvrement ligneux par ligne a été
calculé selon la formule suivante : Dh
R(%) = × 100
L
Dh, Projection du houppier sur la ligne au sol
L, longueur de la ligne.
Les valeurs moyennes ont ensuite été
recherchées par placeau puis comparées entre elles par
unité paysagère pastorale.
4.2.4.5. La phytomasse herbacée et la
capacité de charge
A l'issue de la récolte, la nécromasse
(phytomasse ancienne) a été éliminée pour ne
prendre en compte que la production herbacée de la saison en cours. Les
30 échantillons collectés sur chaque placeau au moment de la
biomasse maximale ont immédiatement été pesés
(peson de sept kilogrammes de portée) pour en déterminer le poids
de matière fraîche. Le poids moyen de matière sèche
a été déterminé par calcul, après
évaluation de la teneur en eau de trois échantillons de 500 g par
placeau, séchés à l'étuve à 65 °C
pendant 48 heures (Akpo & Grouzis, 2004). Les résultats sont
exprimés en tonnes de matière sèche par hectare
(tMS.ha-1).
La production herbacée par unité
paysagère a été utilisée par la suite pour
déterminer leurs capacités de charge. En rappel, cet indicateur
dont le mode de calcul est varié (Boudet, 1978, Zoungrana, 1991 ;
Kagoné, 2000) est pris avec réserve particulièrement en
contexte de libre accès ou de conditions imprévisibles (Pratt,
1975 ; Carrière & Toutain, 1995 ; Allen et al. 2011)
(encadré II1, chapitre II). De nos jours, la capacité de charge
reste cependant une référence acceptable en particulier pour les
gestionnaires des parcours.
La capacité de charge (CC) saisonnière des
pâturages a été estimée de la manière
suivante :
BMkgMS ha CU
( / ) ×
CC UBT ha dp
( / / ) avec
= 6,25( / )
kgMS UBT dp
×
CC, capacité de charge en UBT/ha/période
(ou ha/UBT/période)50 ;
BM, biomasse maximale ;
CU, coefficient d'utilisation;
6,25, consommation journalière de l'UBT en kg de
matière sèche ;
dp, durée en jours de la période de la
saison de pâturage concernée, (soit 365 pour la capacité de
charge annuelle ; période de végétation active soit 105
jours pour la saison pluvieuse ; 260jours soit l'année moins la
période de végétation active pour la saison
sèche).
Nous avons recherché la capacité de charge
moyenne annuelle (dp = 365 j) pour toutes les unités légalement
accessibles (hors aires protégées) en toute saison et celle de
saison sèche (dp = 260 j) pour les unités qui ne sont accessibles
qu'en cette seule saison.
Le coefficient d'utilisation (CU) représente la portion
de la production potentielle qui peut être réellement
consommée en tenant compte des pertes dues à la consommation par
d'autres herbivores et différents insectes, aux moisissures, aux feux,
au piétinement (Breman & De Ridder, 1991) et à la part qui
doit être nécessairement préservée pour assurer la
couverture du sol le protégeant ainsi contre l'érosion (Boudet,
1978). En appliquant ce coefficient à la phytomasse on obtient le
disponible fourrager (DF). Il est par ailleurs fonction de la saison, du
domaine climatique, du statut hydrique du substrat (Boudet, 1991 ; Breman &
De Ridder, 1991) ou de la qualité du fourrage (Baars & Jeanes,
1997). Diverses estimations de CU sont données (Boudet, 1978 ; Breman
& De Ridder, 1991 ; Bourbouze, 1995 ; Baars & Jeanes, 1997), mais pour
le calcul de la capacité de charge annuelle et celle de saison
sèche (année moins période active de la
végétation) nous avons utilisé un CU unique de 35%), taux
le plus souvent utilisé (Boudet, 1978; Toutain et Lhoste, 1978). Il peut
cependant être moindre ou plus élevé - respectivement 20%
et 50% d'après Breman (1975), Boudet (1975) et Breman & De Ridder
(1991) ou même 75% (Compère et al. 1993) - mais notre
choix permet la comparaison avec une gamme de travaux conduits dans la
région.
La capacité de charge ainsi évaluée reste
cependant théorique, elle est plus faible si on tient compte du niveau
bas de la qualité moyenne de la matière sèche et de la
perte de production à plus ou moins longue échéance qui
survient nécessairement à la suite de l'action animale (Boudet,
1975 ; Pratt, 1975 ; Breman & De Ridder, 1991). Elle est par ailleurs
sujette à une grande variabilité suivant divers facteurs
notamment la pluviosité (Rivière, 1975 ; Pratt, 1975), ce qui
implique une réévaluation régulière. Une autre
manière, beaucoup plus pratique (procédé
expérimental) d'évaluer la capacité de charge peut
être de suivre les performances, en particulier l'évolution de
poids, du bétail exploitant directement les parcours (Boudet, 1975 &
1978).
50 La capacité de charge s'exprime
généralement en UBT/ha/an (ou en ha/UBT/an), en rapport avec un
animal théorique de référence (l'Unité
Bétail Tropical) équivalent en Afrique à un bovin de 250
kg de poids vif consommant 6,25 kg de matière sèche par jour.
Notons que, parfois, pour faire référence
à la capacité d'exploiter le potentiel fourrager existant, une
autre notion, la capacité de pâturage est utilisée (FAO,
1991). Elle prend en compte des facteurs comme la qualité du fourrage
(teneur en azote digestible) mais surtout la disponibilité d'un point
d'abreuvement du bétail. En l'absence de point d'abreuvement, cette
capacité de pâturage peut dont être déclarée
nulle (Baars & Jeanes, 1997).
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