3.2.5. Les réserves fauniques : le parc national du
W et la concession de chasse de la Kourtiagou.
3.2.5.1. Le parc national du W
Le parc du W (carte III-6) est un ensemble transfrontalier
vaste de plus de 10 000 km2 que se partagent le Bénin (5
632,8 km2), le Burkina Faso (2 350 km2) et le Niger (2
260 km2). Il doit son nom à la sinuosité en "W" que
forme le fleuve Niger à la limite nord de la réserve du
coté nigérien (Convers, 2002). Comme le rappelle Paris (2002), la
partie burkinabè du parc est limitée par l'axe Tapoa-Djerma,
Kabougou, Kondio à l'Ouest, la piste allant de Tapoa-Djerma à
Tapoa (Niger) au Nord, les rivières Tapoa, Mékrou et la
chaîne de l'Atakora au Sud.
L'histoire de la partie Burkinabé du parc W est presque
similaire à celle de la plupart des aires protégées de la
sous-région ouest-africaine. Déjà en 1913, les premiers
actes juridiques du pouvoir colonial français introduisaient un
règlement provisoire pour la chasse à l'éléphant
dans la zone. Ensuite, par l'arrêté du 16 avril 1926, était
créé le parc refuge des cercles de Say
et de Fada sur une superficie de 5 430 km2 qui
allait devenir par la suite successivement Réserve Totale de Faune par
arrêté n°2606/SE/F du 14 avril 1953 puis Parc National du W
par décret du 4 août 1954 du gouvernement de l'Afrique Occidentale
Française (Benoit, 1998).
Ce parc est inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial de
l'Humanité de l'UNESCO et classé en 2002 comme Réserve de
Biosphère de l'UNESCO. Il est, depuis le 27 octobre 1990, classé
comme site de Ramsar.
Carte III-6 : L'organisation spatiale du Parc W et de sa
périphérie Burkinabé
3.2.5.2. L a concession de chasse de la Kourtiagou
La concession de chasse de la Kourtiagou (ou de Kondio) qui
est vaste de 51.000 km2, correspond à la réserve
partielle de faune de ladite localité concédée en gestion
privée et qui a été créée en 1957 (Babin et
al. 2002) par l'administration coloniale. Elle est située
à cheval entre les parcs nationaux du W et d'Arly et est bordée
au sud par le parc national de la Pendjari du Bénin (ACRA, 2009). La
faune de grand port est peu importante à l'exception de l'hippotrague,
par contre on y rencontre en nombre important des antilopes de moyenne et de
petite taille, sauf le cobe de Buffon, le céphalophe à flancs
roux et l'ourébi. La forte prévalence du braconnage dans la zone
et la position géographique de cette aire (elle est contiguë au
couloir de transhumance officiel n°3 qui passe par Kotchari en direction
du Bénin) l'expose à une forte pression de chasse et de
pâturage.
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