WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Ressources fourragères et représentations des éleveurs, évolution des pratiques pastorales en contexte d'aire protégée. Cas du terroir de Kotchari à  la périphérie de la Réserve de biosphère du W au Burkina Faso

( Télécharger le fichier original )
par Issa Sawadogo
Museum national d'histoire naturelle de Paris (ED 227) - Docteur du museum national d'histoire naturelle spécialité physiologie et biologie des organismes  2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.2. Le milieu biophysique

3.2.1. Les caractéristiques cimatiques

Le climat de la province de la Tapoa est de type Nord-soudanien et se caractérise par l'alternance d'une saison sèche et d'une saison pluvieuse. Ces saisons sont de durées différentes et très variables généralement de sep à neuf mois et de trois à cinq mois respectivement. La saison sèche elle-même comprend une saison sèche froide et une saison sèche chaude.

- La saison sèche froide (novembre-mars) correspond à la période de la saison sèche pendant laquelle le temps est frais. Les mois les plus frais sont les mois de janvier et février et la température minimale moyenne enregistrée est d'environ 15°C à Diapaga.

- La saison sèche chaude (avril- mai) est la période la plus chaude de l'année avec des températures moyennes maximales tournant autour de 35°C et des pics dépassant parfois 40°C.

- La saison pluvieuse (ou hivernage) est la période de survenue des averses, elle correspond à la saison agricole. La courbe de la figure III-1 montre une répartition inégale des précipitations dans le temps qui se concentrent pendant et autour du mois

d'août. A côté de cette variabilité temporelle, il est aussi observé d'un endroit à l'autre une variabilité spatiale.

- Notons par ailleurs que la saison sèche se caractérise par des vents venant du nord-est chargés de poussière (harmattan) tandis que la saison pluvieuse est surtout marquée par des vents de mousson qui repoussent le front intertropical vers le nord et qui sont à l'origine des précipitations.

PH

PA

Figure III-1 : Bilan hydrique et période active de végétation de l'année 2009 de la province de la Tapoa (Sources : DPAHRH/Tapoa et DMN).

PH : période humide ;

PA : période active de végétation ; ETP : évapotranspiration potentielle.

La période active de végétation correspond par définition à la période pendant laquelle la pluviosité mensuelle est supérieure à la moitié de l'ETP (FAO, 1978). Durant l'année 1999 (figure III-1) elle a été de trois mois et demi, soit de mi-juin à septembre. Elle se superpose presque à la saison pluvieuse et l'on considère qu'en cette période, les besoins des plantes sont couverts. La période humide qui correspond à la période pendant laquelle la pluviosité est supérieure à l'ETP a été, quant à elle, d'environ deux mois allant de mi-juillet à miseptembre. Rappelons que l'ETP correspond à la quantité totale d'eau rejetée dans l'atmosphère par la transpiration de la végétation (phénomène physiologique) et l'évaporation du sol humide (phénomène physique) (Breman et De Ridder, 1991).

La pluviosité est donc un facteur déterminant pour l'activité de la végétation et pour la productivité primaire des milieux (Schnell, 1971), d'où l'importance de suivre son évolution pendant un temps suffisamment long afin de comprendre les fluctuations de la disponibilité fourragère. Dans notre zone d'étude et pendant la période allant de 1997 à 2008 (figure III-2), les hauteurs d'eau annuelles enregistrées ont varié entre 652,8 mm en 2001 et 1113 mm en 1999, la moyenne de toute la période se situant à 791,3mm pour un nombre moyen de jours de

48

pluies de 43. Le nombre d'années enregistrant des hauteurs d'eau annuelles inférieures à la moyenne de la période est plus élevé (sept années sur douze) que celles pour lesquelles les écarts à la moyenne sont positifs. La région est donc engagée dans un processus chronique de baisse de la pluviosité qui est du reste confirmé par la courbe de tendance mais aussi par les travaux de Santoir (1999) et Kpoda (2010) portant respectivement sur l'expansion de l'élevage dans la zone et sur la vulnérabilité et l'adaptation des éleveurs aux changements climatiques. Le premier auteur montre en effet que la tendance à la baisse est assez ancienne et qu'entre 1920 et 1960, l'isohyète 900 mm qui matérialise la limite nord de la zone soudanienne (limite d'avec la zone soudano-sahélienne) s'est déplacée de plus de 200 km vers le sud (carte III-3).

Figure III-2 : Variation interannuelle de la pluviosité et du nombre de jours de pluies dans la commune de Tansarga entre 1997 à 2008 (sources : DPAHRH et DMN)

Kpoda (2010), s'appuyant sur les normales 1941-1970 et 1971-2000 dans les communes de Diapaga (50 km au nord de notre terroir) et de Kantchari (100 km plus au nord) confirme le discours tenu par ailleurs par les éleveurs eux-mêmes sur le climat qui tendrait à s'assécher. Il a montré (figures III-3 & III-4) que de la première à la deuxième normale, il y avait une chute de la pluviosité moyenne (de 869 mm à 748 mm à Diapaga et 813 mm à 674 mm à Kantchari) plus importante à Kantchari (17,1%) qu'à Diapaga (13,7%) accompagnée d'un recul du moment de la survenue des premières pluies et, par voie de conséquence, de la période de début d'activité de la végétation. L'auteur observe par ailleurs que les saisons pluvieuses, qui s'installent progressivement dans le sens sud-nord, sont de plus en plus capricieuses (forte variabilité) et de moins en moins longues.

Chapitre III. Caractères physiques, humains et socio-économiques

1200

400

200

0

3941 3942 1943 1944 1945 1946 3947 1948 3949 1950 1951 1952 1953 1954 1955 1956 3557 1958 1959 1960 3.961 3962 3963 3964 3965 3966 3967 3968 3969 1970

Années

Haters (rrrri

1000

800

600

Diapaga (mm) Moy. Diapaga (mm) Kantchari (mm) Moy. Kantchari (mm)

Figure III-3. Évolution des hauteurs annuelles de pluies de la normale 1941-1970 (source : Kpoda, 2010).

1971 1972 1973 1974 1975 195 1977 1978 1979 1933 1931 1932 1933 1934 1935 1595 1937 1593 1933 1930 1931 3592 1933 1934 1935 1936 1997 1933 1939 20:0

Années

Hatear(mr)

1400

1200

1000

800

400

600

200

0

Diapaga (mm) Moy. Diapaga (mm) Kantchari Moy. Kantchari (mm)

Figure III-4. Évolution des hauteurs annuelles de pluies de la normale 1971-2000 (source : Kpoda, 2010).

Par ailleurs, les moments de sécheresse entre les deux périodes de référence (1941- 1970 et 1971-2000) sont devenus plus fréquents et ont tendance à être plus longs (tableau III-1); parallèlement, les précipitations de faible ampleur (0 - 20 mm) prennent un peu d'importance au détriment de celles à ampleur moyenne (20 - 40 mm). Enfin, l'auteur a noté une tendance à l'accroissement des températures moyennes mensuelles entre les deux normales.

Tableau III-1. Caractéristiques des séquences climatiques sèches sur les normales 1941-1970 et 1971-2000 pour une saison pluvieuse (source : Kpoda, 2010).

Normale Stations Séquence sèche de Total

7 jours ] 7-10 Jrs] ] 10-15 jrs] > 15 jrs

Diapaga 12 4 4 2 22

1941-1970

49

Kantchari 14 6 3 3 26

50

Diapaga 12 14 6 5 37

1971-2000

Kantchari 15 9 3 4 31

La variabilité climatique et la péjoration climatique ainsi observées montrent que la zone est vulnérable et menacée par un assèchement de son climat. Signalons cependant que cette baisse n'est pas continue (Kièma S., 2007) et que par moments, comme entre 1990- 1996, on observe une remontée des moyennes pluviométriques annuelles (Santoir, 1999).

Notons enfin que l'insolation tourne entre 7-8 h/jour en moyenne tandis que l'humidité de l'air est soit moyenne, soit faible (Kuela, 2000).

Carte III-3. Variation en latitude de l'isohyète 900 mm (source : Santoir, 1999)

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand