II.2.8. Comparaison entre les modèles `toutes
espèces' et les modèles pour une espèce : exemple de
Combretum glutinosum
La série de données de biomasse collectée
sur le terrain a permis de développer des régressions
allométriques pour l'espèce Combretum glutinosum, qui
est la seule à avoir un nombre d'individus statistiquement significatif
(n=39) pour générer des régressions avec les
quantités de biomasse des différentes tailles de diamètre.
En procédant de la même façon qu'avec la base globale, les
régressions les plus précises sont encore le Cubique, le
Quadratique et le Polynomial.
Tableau 10. Equations allométriques pour
Combretum glutinosum
Modèle
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Equation
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R2
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N
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Cubique
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y =37, 91 -
12,287*DBH+1,494*DBH2-0,0194*DBH3
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0,908
|
39
|
Quadratique
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y= -25,505+2,917*DBH+0,47*DBH2
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0,905
|
39
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Polynomial
|
y=
-0,02*DBH3+1,518*DBH2-12,467*DBH+38,681
|
0,908
|
39
|
Rappelons que le cubique et le polynomial sont deux
modèles très proches, on peut en définitive utiliser l'un
ou l'autre. Les trois modèles choisis donnent une estimation
relativement bonne de la biomasse totale (tableau 11). Les marges d'erreurs
entre les modèles génériques et les modèles
spécifiques varient entre 7,5% à 9,5% ce qui peut avoir des
implications importantes dans la caractérisation de la biomasse totale.
Si donc on veut évaluer une formation largement dominée par une
espèce, autant établir un modèle spécifique
plutôt que d'utiliser les modèles génériques plus
aptes quand il s'agit de mosaïques de formations végétales
avec plusieurs espèces.
Tableau 11. Comparaison des résultats des
estimations entre les modèles toutes-espèces et les
modèles spécifiques.
Biomasse mesurée
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Cubique Comglu total sp
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Quadratique Comglu total sp
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Polynomial Comglu total sp
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3203,973
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3165,26 2925,86
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3158,14 2862,52
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3204,89 2929,01
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Différence en kg
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239,4
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295,62
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275,88
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Différence en %
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7,56
|
9,36
|
8,6
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Comglu= Combretum glutinosum
La différence entre les modèles et les
données réelles sont donc plus importantes pour les
modèles génériques que pour les modèles
spécifiques (tableau 11). Les modèles spécifiques sont
donc plus proches de la réalité que les modèles
intégrant toutes les espèces. Ces différences sont
importantes à considérer quand on veut estimer la biomasse d'une
formation largement dominée par une espèce. Dans ces cas de
figures les modèles intégrant une large gamme d'espèces
peuvent être inappropriés. Les travaux de Nelson et al.
(1999) montrent que l'erreur est toujours plus grande entre un modèle
intégrant une large variété d'espèces et un
modèle défini uniquement pour une espèce.
D'une façon générale les modèles
spécifiques de Combretum glutinosum introduisent les
mêmes légères différences entre polynomial et
cubique d'une part et quadratique d'autre part. Ces différences sont
liées à leur forte sensibilité à la taille de
diamètre. Les estimations rendues par les modèles n'ont jamais
dépassé les valeurs réelles de biomasse. Une
légère sous estimation est mieux qu'une surestimation dans
l'évaluation des efforts de séquestration de
carbone. Les figures 32, 33, et 34, montrent les
différences entre les modèles spécifiques et les
modèles basées sur la totalité des espèces.
Figure 32. Biomasse estimée par les
modèles cubiques
Figure 33. Biomasse estimée par les
modèles Quadratiques
Figure 34. Biomasse estimée par les
modèles Polynomiaux
Ces figures montrent que les modèles sur toutes les
espèces sous estiment les valeurs prédites par les modèles
spécifiques. Les plus grandes sous estimations sont notées pour
les sujets de grands diamètres (> 20 cm).
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