1.5- Contraintes activité agricole,
stratégies de survie et objectifs prioritaires poursuivis
1.5.1- Contraintes de l'activité agricole
Elles sont d'ordre climatique, technique et
socio-économique.
L'activité agricole dans cette zone reste tributaire de
la pluviométrie qui est irrégulière dans l'espace et dans
le temps. Ainsi, un mauvais hivernage est synonyme de mauvaises récoltes
et de difficultés quotidiennes dans le fonctionnement des exploitations
agricoles familiales. C'est pourquoi 21 chefs d'exploitations sur 25 pensent
que le déficit pluviométrique demeure la plus grande menace de la
survie de leurs exploitations.
Sur le plan technique, les exploitations agricoles familiales
sont handicapées par la vétusté et l'insuffisance de leur
matériel mais aussi par l'accès difficile aux intrants agricoles
du fait de leur cherté comparativement à leur revenu. D'ailleurs,
20 enquêtés sur 25 trouvent que ces éléments sont
les contraintes principales à l'essor de leur activité
agricole.
L'autre contrainte majeure mentionnée par les
enquêtés est la baisse de la fertilité des sols. Elle
résulte de la dégradation des terres de cultures soumises durant
des décennies à la prépondérance de la culture de
l'arachide et de la disparition progressive de la jachère dans ces
zones. La divagation des animaux dans les parcelles de cultures est aussi
citée comme facteur limitant car occasionnant parfois des pertes de
récolte considérables.
Sur le plan socio-économique, les contreperformances de
l'arachide ont fini de fragiliser le tissu économique local longtemps
bâti autour de cette culture de rente. Concomitamment, la production
céréalière bat de l'aile et les circuits de
commercialisation des produits agricoles notamment l'arachide sont
contrôlés par des hommes d'affaires véreux exploitant les
failles d'une organisation étatique qui laisse à désirer.
La combinaison de ces différents facteurs ne permet pas aux paysans
d'assurer la sécurité alimentaire dans le long terme. Ils se
retrouvent alors dans une vulnérabilité telle que la seule voie
de salut reste diverses stratégies de survie soutenues par des
activités non agricoles.
1.5.2- Stratégies de survie
Il faut souligner que parmi les exploitations agricoles
enquêtées, les 16 possèdent des plantations de mangue ou
d'anacardier. La vente de la production issue de ces plantations est une source
de revenu considérable et permet à beaucoup d'exploitations
d'amortir les effets néfastes de la soudure.
D'autres activités génératrices de
revenus permettent aux producteurs de faire face aux situations difficiles
liées à la faiblesse des revenus agricoles. En effet, parmi les
25 exploitations enquêtées, en plus de l'activité agricole,
17 exercent une activité de petit commerce, 05 s'adonnent à des
métiers ruraux (artisanat, maçonnerie), 04 au maraîchage et
02 au transport.
L'exode rural vers les grands centres urbains du pays touche
aussi la moitié des exploitations. Toutefois, seuls 03 chefs
d'exploitation ont reconnu être véritablement appuyés par
les membres de la famille en exode.
Cependant, il n'en demeure pas moins des exploitations
agricoles familiales qui restent confrontées à la gestion
difficile des périodes de soudure. Ces dernières coïncident
habituellement avec les mois d'aoüt et de septembre
caractérisés par un épuisement des réserves
alimentaires pendant que les cultures ne sont pas encore en maturité.
Ainsi, pour faire face au déficit alimentaire, ces exploitations
agricoles adoptent des stratégies de survie comme la vente de
bétail, le nantissement du matériel agricole, voire sa vente.
Une analyse comparative des stratégies de survie par type
d'exploitations plus ou moins homogènes sera faite dans le prochain
chapitre.
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