Les dispositifs de financement des PME au Maroc( Télécharger le fichier original )par Abdellah Ait Elhaj Université Cadi Ayyad Marrakech - Licence en science économique 2010 |
Chapitre III : Les dispositifs de financement des PME au Maroc
Une panoplie de moyens de financement est mise en oeuvre par les établissements bancaires et les organismes financiers spécialisés. Sauf des cas exceptionnels d'autofinancement à 100% de son projet d'investissement, une entreprise (PME ou grande entreprise) surtout en création, ne réalise son projet par les seuls fonds propres. Elle recourt dans à un dosage d'emprunt bancaire et de leasing promoteur sur les différentes formules de crédits d'investissement et de fonctionnement actuellement en vigueur Section1 : Les recours aux financements internes et au marché financier
1.1.Les financements internesLes moyens propres d'une entreprise sont ceux que lui procurent : · L'autofinancement; · Les cessions d'actifs; · Les prélèvements sur le fonds de roulement 1.1.1. L'autofinancementSelon F1(*). Janssen l'autofinancement d'une PME doit se comprendre dans un sens large. « Il incorpore non seulement le bénéfice non distribué, mais aussi la rémunération ou les avantages que le dirigeant va parfois laisser dans l'entreprise afin de financer l'innovation. Ce phénomène n'est pas rare. Il peut se traduire par le recours à un compte courant créditeur, ou même par une rémunération du dirigeant nettement inférieure à celle du marché ». Plusieurs raisons, souvent subjectives, expliquent le recours systématique du dirigeant à l'autofinancement dont notamment le besoin d'indépendance et d'identification du patrimoine de la famille à celui de l'entreprise. Les bénéfices dégagés sont systématiquement réinvestis dans l'entreprise. De même, le recours à l'autofinancement se caractérise par sa souplesse. En effet, la décision relève de la seule volonté du dirigeant qui de surcroît semble associer un coût nul à l'utilisation de ce mécanisme, ignorant ainsi son coût d'opportunité. Par ailleurs, il est considéré que le recours à l'autofinancement s'explique par la volonté des propriétaires-dirigeants d'échapper aux coûts d'agence notamment lorsque le capital n'est pas entre les mains du seul dirigeant (fondateur). De ce fait, le recours à ce mécanisme garantit le maintien du capital entre les mains du dirigeant et/ou de la famille propriétaire et permet d'éviter ainsi la survenance de coûts d'agence qui interviendraient en cas de recours à des financements externes. Parmi les reproches relevés à l'encontre de l'autofinancement, on notera que la notion de l'amortissement linéaire, sur laquelle elle repose essentiellement, ne tient pas compte de la dépréciation monétaire et de l'évolution des techniques dont la conjugaison : · provoque des évaluations importantes et quasi-permanentes des prix. · rend insuffisants les capitaux secrétés sur une longue période. · entraîne implicitement l'impossibilité des renouvellements envisagés. * 1 F Janssen est enseignant chercheur à l'université catholique de Louvain (Institut d'Administration et de gestion) et conseiller au Centre européen de la PME. Il est l'auteur, entre autres, d'un article sur « l'influence de l'interpénétration du dirigeant et de son entreprise sur l'endettement des PME et sur leurs relations avec les banques » pour le compte de l'institut de recherches sur les PME du Canada en 2002. |
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